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ANNEE SCOLAIRE : INSTITUT UNIVERSITAIRE D’ABIDJAN

2021-2022

THEME :

GESTION DE
RISQUE DE
CONTRAT
D’ASSURANCE
DANS LES PAYS EN
VOIE DE
DEVELOPPEMENT
[Sous-titre du document]

DAVID KPAN
21/03/2022
PLAN DE L’EXPOSE

INTRODUCTION

DEVELOPPEMENT
I- RISQUE DE CONTRAT D’ASSURANCE
1- Contrat d’assurance
2- Les caractères du contrat d’assurance

II- GESTION DE RISQUES DANS LES PAYS EN VOIE DE


DEVELOPPEMENT
1- Risques encourus
2- Solutions envisagés

CONCLUSION

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INTRODUCTION

Malgré l’importance primordiale de l’assurance dans l’activité économique


d’un pays, il est difficile d’apprécier son rôle dans le processus de
développement. Son importance a pourtant bien été identifiée depuis le début
des années 1960. À sa première session en 1964, la Conférence des Nations
unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a reconnu qu’« un
marché national d’assurance et de réassurance fondé sur une base rationnelle
est un élément essentiel de la croissance économique » 
Comme les autres services financiers, les assurances ont gagné en importance
sur le plan quantitatif comme élément du développement général des
institutions financières et sur le plan qualitatif, eu égard à l’accroissement des
risques et des incertitudes liés aux économies modernes. Plus récemment,
l’importance économique du secteur des assurances s’est révélée dans le
contexte de la libéralisation des systèmes financiers (privatisation comprise) et
de la globalisation des activités financières. Pendant les années 1990, la
capitalisation des sociétés d’assurances a progressé plus rapidement que celle
des banques notamment via des fusions et acquisitions dont le nombre et les
montants ont battu des records.
Cependant, les pays en voie de développement rencontrent des problèmes
dans la gestion des contrats d’assurances du à plusieurs contraintes
Nous nous évertuerons à montrer les risques rencontrés par ses compagnies et
ensuite à montrer les solutions de gestions de risques afin de pallier à ces
risques.
I. Les risques de contrat d’assurance
1- Contrat d’assurance
Par le contrat d’assurance, l’assureur s’engage envers l’assuré (personne
physique ou morale) à couvrir, moyennant le paiement d’une prime, les

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conséquences financières pour l’assuré de la réalisation d’une des catégories
de risques définies dans le contrat. Le contrat définit en particulier :
1. les risques couverts soit spécifiquement (liste de Périls Dénommés), soit en
termes génériques avec des exclusions listées (Tous Risques Sauf…) ;
2. la limite contractuelle d’indemnité : l’indemnisation maximale par sinistre, à
laquelle s’engage l’assureur ;
3. la franchise, c’est-à-dire le montant qui reste à la charge de l’assuré avant
que l’assureur n’indemnise ;
4. la prime dont le montant dépend des conditions précédentes, de
l’évaluation des risques par l’assureur, de la sinistralité spécifique de l’assuré et
de l’état du marché de l’assurance sinistralité enregistrée pour ce type de
risque, marchés financiers, enfin de la prise en compte des recommandations
émises par l’assureur ou le courtier portant sur l’amélioration de la prévention,
ou la limitation de l’extension d’un sinistre éventuel (essentiellement pour le
risque Dommages Matériels) ;
5. les modalités d’évaluation du montant des indemnisations et du règlement
des sinistres (intervention d’expert(s)).
2) Les caractères du contrat d’assurance
De la définition du contrat d’assurances l’on en dégage les caractères qui
donnent un aperçu de son organisation et de son fonctionnement. Ces
caractères sont les suivants :
A- Le caractère consensuel
Un contrat consensuel est un contrat qui est valable par le seul échange (ou
accord) de volontés.
Or, le contrat d’assurance est à caractère consensuel car il est réputé conclu
dès le moment où intervient l’accord des parties (et même s’il est astreint à des
exigences de forme).
B- Le caractère bilatéral ou synallagmatique
Un contrat synallagmatique est un accord où les deux parties au contrat
s’obligent et où les obligations contractées sont réciproques et
interdépendantes (ex : contrat de vente).
Dans la mesure où il fait naître des obligations réciproques pour les deux
parties, le contrat d’assurance est obligatoirement bilatéral. En effet, l’assuré
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est, par exemple, tenu de payer la prime et de faire des déclarations exactes,
tandis que l’assureur doit payer les indemnités en cas de sinistre.
C- Le caractère aléatoire
Un contrat aléatoire est un contrat dans lequel la prestation de l’une des
parties dépend d’un événement incertain. Dans ce type de contrat, on ne sait
pas qui sera le « perdant » ou le « gagnant ».
Pour que le contrat soit aléatoire, l'événement qui déclenche la prestation de
l'assureur doit obéir aux trois caractéristiques suivantes : il doit être futur,
incertain et indépendant de la volonté de l’assuré.
D- Le caractère onéreux
Un contrat à titre onéreux est un contrat dans lequel chaque contractant reçoit
une contrepartie à la prestation qu’il fournit à l’autre.

Le contrat d’assurance est donc à titre onéreux, puisque l’assureur n’intervient


en cas de réalisation du risque garanti qu’en contrepartie d’une prime ou
cotisation versée par l’assuré.
E- Le caractère successif
Un contrat à exécution successive est un contrat dans lequel l’exécution des
obligations est échelonnée dans le temps. Ce type de contrat s’oppose donc au
contrat à exécution instantanée, contrat dans lequel les parties exécutent leurs
obligations à un moment prévu et unique (une seule prestation mettant donc
fin au contrat.
Puisque l’assuré et l’assureur s’engagent pour une certaine durée, le contrat
d’assurance s’échelonne par définition dans le temps et est donc à exécution
successive.
F- Le caractère d’adhésion
Un contrat d’adhésion est un contrat dans lequel les clauses sont imposées par
la partie au contrat qui se trouve être économiquement la plus forte.
Le contrat d’assurance relève de cette catégorie de contrats, car il comporte
des dispositions générales élaborées, rédigées et imprimées par l’assureur,
tandis que le souscripteur adhère à un contrat préétabli dont il ne peut discuter
les clauses.
G- Le caractère nommé

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Un contrat nommé est un contrat réglementé par la loi. Il s’oppose au contrat
innomé, qui ne fait, quant à lui, l’objet d’aucune mesure légale spécifique.
Puisque le contrat d’assurance relève du droit des assurances, droit lui-même
régi par le Code Civil et le Code CIMA, il s’agit d’un contrat nommé.
H- Le caractère de bonne foi
En droit, la notion de bonne foi est fondamentale et définit des relations
contractuelles basées sur les notions d’honnêteté et de loyauté.
Le contrat d’assurance est par définition un contrat de bonne foi, puisqu’il
impose aux deux parties contractantes de faire preuve de transparence l’une
vis-à-vis de l’autre :
- Exemple: L’assuré doit répondre de bonne foi aux questions qui lui sont
posées par l’assureur lors de la déclaration du risque. Il devra également faire
preuve de bonne foi dans la déclaration de sinistre ou se conformer de bonne
foi aux conditions de garanties prévues dans la police d’assurance.

Qu’elles viennent de l’une ou l’autre partie, la malhonnêteté et la fraude sont


punies par la loi.
2) Risques exposés
Les risques encourus par les compagnies d’assurance
Il revient aux gestionnaires attitrés ou aux actuaires d’évaluer la situation
financière de la compagnie et les catégories de risques ayant le plus d’impact
sur son activité. Deux grandes familles de risques affectent particulièrement la
solvabilité et la rentabilité des sociétés d’assurance :

Les risques techniques affectent le passif des bilans. Ils émanent de l’activité
même de la compagnie comme il peut s’agir pour la fréquence et la sévérité
des sinistres.
Les risques d’investissement sont l’ensemble des risques liés à la gestion
d’actifs de l’assureur.
Si l’approche de base pour juguler le risque consiste à identifier les flux
périodiques générés par les engagements au passif et à trouver les
investissements les plus adaptés pour les couvrir, montant par montant et date
à date, les outils de gestion se sont progressivement développés pour prendre
en compte le plus grand nombre de facteurs. Pour s’immuniser contre les
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risques, les assureurs sont aujourd’hui amenés à réduire le gap de duration
entre les éléments du bilan en choisissant les classes d’actifs les mieux
adaptées au contexte du marché et notamment au taux d’intérêt

A) Les compagnies d’assurance et les risques techniques


Les risques techniques relèvent de l’activité même de l’assureur. Les provisions
de primes et de sinistres sont portées au passif du bilan. Une quelconque
insuffisance de ces réserves due à une erreur de calcul de primes ou à une
mauvaise évaluation des sinistres en suspens peut mettre la société en
difficulté.
Dans ses conditions, l’assureur aura du mal à faire face à ses engagements
techniques. Les principaux risques techniques concernent :
Le risque de sous-tarification : inhérent à l’opération d’assurance, il provient du
fait que les tarifs sont fixés avant de connaître le prix de revient des
prestations. La sous-tarification peut dériver d’un choix assumé de l’entreprise
pour conquérir ou maintenir des parts de marché comme d’erreur de
méthodologie involontaire.
La modification du risque : les évolutions juridiques, économiques et
réglementaires non anticipées au jour de la souscription peuvent modifier le
risque. Il peut s’agir par exemple d’une nouvelle loi portant modification des
règles d’indemnisation des préjudices corporels en assurance individuelle
accident ou automobile.
Les autres risques inhérents à l’assurance : l’assureur peut également être
confronté à un sinistre exceptionnel, mal évaluer les risques restant à payer ou
voir la croissance des frais généraux dépasser celles de ses chargements.

B) Les compagnies d’assurance et les risques d’investissements


Ce sont l’ensemble des risques liés à la gestion d’actifs de l’assureur. On
retrouve ici :
Le risque de crédit : le risque de crédit ou de contrepartie est le risque que le
débiteur ne réponde pas à son obligation initiale de rembourser un crédit.
On distingue deux types de contrepartie selon la qualité de la partie défaillante:

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Risque de contrepartie lié à la défaillance d’un opérateur économique aussi
appelé risque de signature. Il dépend de la quantité de créances figurant à
l’actif du bilan de l’assureur. Les créances peuvent par exemple naître à
l’occasion d’un pool dans lequel un chef de file centralise les paiements,
d’opérations directes ou provenir de contrats de réassurance.
Risque de contrepartie lié à la défaillance d’un Etat ou de son système
bancaire. Ce risque fait partie de ce qu’on appelle le risque systémique.
Le risque d’inflation : c’est le risque pour l’assureur de voir le taux d’inflation
saper le taux de rendement des services financiers ou le taux de revalorisation
de ses contrats épargne.
Les risques de taux : il s’agit d’un risque lié aux variations des taux d’intérêt sur
les marchés obligataires. Celui-ci se manifeste sous deux formes:
Le risque de réinvestissement (ou de baisse des taux) : est le risque que le taux
de rendement auquel se feront les investissements futurs soit inférieur au taux
garanti au titre des contrats d’assurance. Le risque de réinvestissement
apparait lorsque la durée de vie des actifs (obligations) est inférieure à celle des
engagements. Si l’assureur détient à ce moment des obligations arrivant à
maturité, il sera obligé de réinvestir en obligations avec des conditions de taux
défavorables.

II. GESTION DE RISQUE DU CONTRAT D’ASSURANCE DANS LES PAYS EN


VOIE DE DEVELOPPEMENT

1) Problèmes rencontrés
- Les problèmes de tarification
Souvent certains contrats peuvent contenir des indemnisations ou des primes
qui peuvent être très mal estimé .Cela peut créer des pertes financières au
niveau de la dite compagnie
- Les sujets tabous
Il existe en Côte d'Ivoire comme dans la plupart des pays en voie de
développement, de nombreux sujets tabous (religion, sexe, revenu, etc ... ). Il
apparaît difficile, voire impossible, d'obtenir des informations des populations
africaines sur ces différents sujets.

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Aussi ,La mort est un réel sujet tabou dans les pays en voie de développement.
Cela créé de la résilience et la crainte envers les produits d’assurance vie.
- Le manque d'implication des répondants
L’une des difficultés des enquêtes dans les pays en voie de développement
porte sur le manque de volonté de coopération des ménagères, lorsqu'il est
question de tester des produits de grande consommation. En effet, lorsqu'on
leur remet des échantillons pour des essais à faire à des dates précises, elles
oublient d'effectuer les tests. Dans certains cas, elles emportent les
échantillons et ne donnent aucune suite.
- La difficulté des enquêtes
Les moyens utilisés par les enquêteurs ne sont souvent pas assez au niveau
pour mener des enquêtes approfondies sur certains risques survenus. Il
manque une compétence notable en matière d’enquêtes, de moyen
techniques, scientifiques
- Les moyens techniques non adaptés
Nous faisons face souvent à des moyens techniques qui ne sont pas adaptés
aux réalités de certains pays en voie de développement. Les tables de
mortalités ne sont pas conformes, les produits d’assurances ne sont souvent
pas adaptés
- L’accueil réservé aux enquêteurs
L’accueil réservé aux enquêteurs est le plus souvent défavorable. Cela
s'explique par le fait que les populations se méfient beaucoup des enquêtes.
Ces populations estiment que les enquêteurs viennent violer leur intimité.
D'une manière générale, toutes les enquêtes dans les pays en voie de
développement sont assimilées à des enquêtes policières qui effraient les
citoyens. Cette situation n'est pas de nature à les rassurer. C'est pourquoi ces
populations imaginent toute sorte d'échappatoires pour éviter les enquêteurs.
- Le risque de liquidité et de solvabilité d’un individu
L’individu ou l’entreprise peut rencontrer des difficultés à régler ses primes si
elles sont périodiques .Cela peut mettre à mal les compagnies d’assurances car
c’est un non-respect des engagements fixés dans le contrat d’assurance.
Les prévisions peuvent être ainsi biaisées.

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- L’analphabétisation
Dans la plupart des pays en voie de développement, l’anaphabétisation est
un frein et est un risque étant donné que les contrats sont écrits et méritent
d’être lu intelligemment.

2) Les solutions envisagées


1ère solution
Pour minimiser le taux de déperdition des échantillons distribués, il est
nécessaire de rallonger les délais d'enquêtes sur le terrain et d'augmenter la
taille de l'échantillon. Par exemple, pour obtenir 100 réponses relatives à un
test de produit, il est nécessaire de distribuer environ 150 échantillons. Cette
précaution est indispensable si l'on veut éviter les surprises désagréables (non-
réponse, absence des ménagères).
2ème solution
Il apparaît indispensable de prendre certaines précautions: il sera notamment
question de choisir l'enquêteur de telle sorte qu'il appartienne au milieu
enquêté. On évitera d'utiliser le terme «enquête» dès qu'on est sur le terrain.
De même, pour faciliter l'accueil des enquêteurs dans les villages, on prendra
soin d'informer à l'avance le chef du village ou de quartier qui sensibilisera les
populations concernées par l'enquête. C'est ainsi que l'étude pourra se
dérouler dans de bonnes conditions. Pour donner aux enquêtes toute leur
crédibilité, les responsables d'entreprises ivoiriennes procèdent assez souvent
à des vérifications qui consistent à repasser chez certaines personnes déjà
interrogées afin d'administrer à nouveau le même questionnaire. Cela permet
de savoir si les enquêtes se sont bien déroulées ou non.
3ème solution
Afin d’avoir des produits d’assurance de qualité et avoir des contrats
d’assurances efficaces , il faut que les moyens techniques soit le reflet de la
réalité c’est-à-dire une table de mortalité conforme aux réalités de la région ou
du pays , des produits d’assurances adaptés aux mentalités, et des prix
équivalent aux pouvoir d’achat

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4ème solution
Faire une sensibilisation des populations sur l’importance de l’assurance vie.
Montrer tout le bien fondé de cette souscription, afin de le plus rendre tabou la
gestion de la mort
5ème solution
Etudier la solvabilité et la liquidité des entreprises afin d’éviter les risques de
liquidité et défaut de payements.
Exemple :
Pour accéder illégalement à une indemnisation, certains fraudeurs achètent
des cadavres non réclamés à des employés de morgue et utilisent ensuite ces
corps pour réclamer, avec des documents frauduleux à l’appui, des polices
souscrites quelques mois plus tôt. D’autres familles désespérées orchestrent
des décès non naturels (accident de voiture) après le décès naturel de certains
membres de leur famille, et signalent un délit de fuite pour ensuite réclamer
une indemnisation.
Face à cette situation, des assureurs-vie ont mis en place des mécanismes de
détection de fraude sophistiqués utilisant l'Intelligence artificielle et les
données. Ils ont également mis en garde les auteurs de ces fraudes contre des
sanctions pénales.
Dans les pays en voie de développement, des rares cas de contrebande
organisée, la fraude à l’assurance automobile concerne davantage les
particuliers. Véritable fléau dans le secteur, le France lutte activement contre
ces fraudes et développe des outils de plus en plus efficaces. Par fraude, l’on
entend fausse déclaration de sinistre ou fausse déclaration à propos de
l’assuré. Côté sanction, les compagnies d’assurance peuvent menacer les
assurés d’annuler sans préavis leur contrat, d’augmenter la prime d’assurance
ou de diminuer une indemnisation.
Plus grave, l’escroquerie à l’assurance touche au pénal. Elle consiste provoquer
intentionnellement un sinistre afin de toucher une indemnisation indue. Le
contrevenant risque une peine d’emprisonnement.
L’ensemble des entités des compagnies d’assurance adopte une politique de
tolérance zéro avec des mesures de lutte contre ce fléau comme :
-La formation des collaborateurs à la détection et à la prévention de la fraude

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-La désignation d’une équipe pour la gestion et l’investigation des cas de
fraudes détectés.
-La mise en service d’un outil automatisé et d’un système d’alerte pour la
détection de la fraude

CONCLUSION
Les pays en voie de développement font face à plusieurs risques dans le
domaine de l’assurance. De la confection du contrat à la signature et de la
signature aux payements des indemnités, l’assureur doit rester vigilent afin de
pouvoir gérer tous les risques dont il fait ou fera face .Avec les solutions qu’on
a pu dégager nous pensons qu’il pourra gérer les risques inhérents aux contrats
d’assurances.

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