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Psychologie générale

Séquence 5 : LA PSYCHOPATHOLOGIE

Psychologie générale
Pr. Oumar Barry
Séquence 5 : LA PSYCHOPATHOLOGIE

Elle correspond à l’étude des maladies mentales et des troubles et dysfonctionnements de la personnalité avec des
visées diagnostiques et thérapeutiques. Les anciennes classifications psychiatriques ont évolué et il existe actuellement
des approches très différentes selon les conceptions de l’origine des troubles et de l’organisation psychique. On ne
décrit plus comme auparavant des « maladies mentales » bien distinguées, séparant nettement les « fous » des autres.

La classification psychiatrique traditionnelle distingue :

- les névroses caractérisées par une souffrance psychique témoignant de conflits internes et par des symptômes
invalidants, sans rupture avec la réalité ;

- les psychoses dans lesquelles on relève des troubles majeurs de l’identité et une altération du contact avec la
réalité ;

- les personnalités pathologiques, dont certains comportements s’écartent de la norme socialement admise.

La théorie psychanalytique décrit :

la structure névrotique, centrée sur une organisation autour du conflit œdipien, des mécanismes de défense de type
refoulement et un respect de la réalité ;

la structure psychotique caractérisée par une organisation plus archaïque et des aménagements de la réalité.

Chaque individu s’organise selon l’une ou l’autre, sans être malade pour autant. S’il l’est, sa pathologie suivra les lignes
correspondant à sa structure.

Les psychopathologies elles-mêmes évoluent parallèlement aux modifications sociales, culturelles et éducatives. Par
exemple, la très classique hystérie de conversion, si fréquente en Europe à la fin du XIX-em siècle, devient de plus en
plus rare avec la libération des conduites sexuelles.

Des psychopathologies spécifiques de certaines cultures témoignent de l’interaction existant entre les aspects
individuels et sociaux. L’effet des uns sur les autres est très probablement réciproque, ce qui empêche de mettre en
évidence une cause simple.

1. Les troubles de l’anxiété

L’angoisse est une sensation douloureuse de peur diffuse, sans objet précis. Des manifestations passagères d’angoisse
sont le lot de tout un chacun, et correspondent à des réactions plus ou moins adéquates aux difficultés de la vie.

L’angoisse s’accompagne fréquemment de manifestations somatiques telles que palpitations, gêne respiratoire, boule
dans la gorge, creux à l’estomac et parfois même de sueurs, tremblements, troubles urinaires ou digestifs.

Une angoisse est considérée comme pathologique lorsqu’elle conduit à des restrictions trop importantes dans la vie de
tous les jours (aspect quantitatif), lorsque le vécu douloureux devient insupportable, ou lorsque l’état d’angoisse se

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chronicise. La subjectivité de la frontière entre normal et pathologique rend l’appréciation difficile, du fait d’une
tolérance à son égard très variable d’un individu à l’autre.

L’angoisse est un signal d’alarme témoignant d’un conflit interne ou avec le monde extérieur, une réponse à une
situation vécue comme dangereuse. Des manifestations d’angoisse sont présentes dans toutes les pathologies
mentales, à divers degrés. On décrit des angoisses névrotiques (angoisses organisées et associées à des symptômes
structurés autour d’un fonctionnement névrotique), et

des angoisses psychotiques (angoisses déstructurées, envahissantes, instables et débordant complètement le sujet).

2. Les troubles de l’humeur

Les troubles de l’humeur se manifestent soit sur un versant dépressif, soit sur un versant maniaque. Ils peuvent être
consécutifs à des évènements traumatiques réels ou s’intégrer dans une pathologie névrotique ou psychotique.

• Les états dépressifs

On parle d’état dépressifs lorsque l’on observe un ou plusieurs des symptômes suivant : une humeur dépressive,
caractérisée par une tonalité affective négative et pessimiste ; une perte de l’élan vital, marquée par un désintérêt
progressif ; une baisse des capacités intellectuelles, de l’attention et de la mémoire ; des sentiments de culpabilité, des
idées de morts ou de suicide ; des troubles du sommeil (insomnies ou hypersomnies) et de l’alimentation (anorexie ou
boulimie).

Ces symptômes peuvent être présents dans beaucoup de pathologies mentales, avec des retentissements variables :

Les névroses peuvent contenir des éléments dépressifs, parfois au premier plan, avec un sentiment de n’être pas à la
hauteur, de ne pas se sentir digne d’être aimé, une autodépréciation.

Les psychoses peuvent également contenir des éléments dépressifs. Un facteur réel, parfois important, parfois anodin,
peut aussi déclencher un mouvement régressif de repli complet sur soi. Des thèmes délirants d’autoaccusation, de
honte peuvent apparaître.

On rencontre également des états dépressifs réactionnels, à la suite d’un traumatisme réel (deuil, accident, etc.). Ils
sont caractérisés par leur aspect transitoire (même s’ils peuvent parfois durer plusieurs mois). Ce moment est
nécessaire pour élaborer la perte ou le choc, et correspond à une période de reconstruction.

• Les états maniaques

A l’autre extrémité, on parle d’ « états maniaques » quand on peut relever une exaltation de l’humeur, une excitation
psychique et motrice ; une hyperactivité débordante, incessante et décousue, une multiplication de passages à l’acte
(achats inconsidérés, agitation, projets insensés, etc.) ; une fuite des idées, une logorrhée (discours fleuve), des coq-à-
l’âne, une distractibilité ; une augmentation de l’estime de soi et des idées de grandeur ; une diminution du besoin de
dormir, voire des insomnies totales pendant plusieurs jours sans impressions de fatigue.

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