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Conseil D'état, 5 Mai 1944, Dame Veuve Trompier-Gravier
Conseil D'état, 5 Mai 1944, Dame Veuve Trompier-Gravier
Les faits
Mme Trompier-Gravier, qui était titulaire d’une autorisation de vendre des journaux dans un
kiosque du boulevard Saint-Denis à Paris, s’était vu retirer cette autorisation au motif qu’elle
aurait voulu extorquer des fonds à son gérant. L’administration n’avait, avant de prendre cette
décision, pas invité l’intéressée à s’expliquer sur les faits qui lui étaient reprochés.
Dans cette décision, le Conseil d’État affirme l’existence d’un principe général de respect des
droits de la défense qui doit s’appliquer à toutes les mesures prises par l’administration à
condition que soient réunies deux conditions : la mesure doit prendre, pour la personne visée, le
caractère d’une sanction ; elle doit être, pour l’intéressé, suffisamment grave.
Dans les faits, deux exigences essentielles découlent du principe de respect des droits de la
défense : l’intéressé doit être informé suffisamment tôt de ce qu’une mesure va être prise à son
encontre et des faits retenus contre lui, de manière à être en mesure de préparer sa défense (CE,
20 janvier 1956, N...) et, lorsque les textes prévoient la communication à l’intéressé de son
dossier, celle-ci doit être intégrale.