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Master Spécialisé
Energies Renouvelables et Systèmes Energétiques
Module : Biomasse
Purification du biogaz
2021/2022
Résumé
Ce rapport a pour objectif essentiel de comprendre et d’expliquer la dynamique des
processus liés à la production du biogaz. Le comportement du biogaz dans la masse des
déchets (transferts, composition, variations…) et les diffères méthodes utilisés pour la
purification du biogaz.
L’ensemble de ce travail a permis une étude à deux niveaux (deux chapitres), le premier
chapitre est constitue une généralité du biogaz, qu’est ce que le biogaz ? Sa composition, sa
production et ces utilisations. Dans le deuxième chapitre présente la purification du biogaz ;
avec une explication de chaque composant est son effet sanitaire et sur l’environnement. Puis
les méthodes de purification de chaque composant du biogaz.
2
Sommaire
INTRODUCTION ................................................................................................................6
I. Définition du champ d’application ............................................................................6
1. Qu’est ce que le «BIOGAZ » ? .......................................................................................6
2. Production du biogaz ...................................................................................................7
3. Fermentation .............................................................................................................. 10
4. Composition de biogaz............................................................................................... 10
II. Production d’énergie et utilisation du biogaz ......................................................... 10
1. Les utilisations du biogaz ........................................................................................... 10
2. Les méthodes de production du biogaz ....................................................................... 12
III. Alimentation du biogaz aux grands projets au Maroc ...........................................13
CONCLUSION ................................................................................................................... 14
INTRODUCTION .............................................................................................................. 15
I. Présentation des composants du biogaz................................................................... 15
1. Les différents composants du biogaz ..........................................................................15
2. Conséquences des composants du biogaz ................................................................... 16
II. Purification et traitement du gaz.............................................................................18
1. Désulfuration ............................................................................................................ 18
a. Désulfuration biologique dans le digesteur ................................................... 18
b. Désulfuration biologique dans des réacteurs externes – principe du lit
bactérien ................................................................................................................. 19
c. Épuration biochimique du gaz – bioépurateurs .............................................19
d. Précipitation du sulfure ................................................................................ 19
e. Adsorption sur charbon actif ........................................................................ 20
2. Séchage.................................................................................................................... 20
a. Séchage par condensation ............................................................................ 20
b. Séchage par adsorption ................................................................................ 21
c. Séchage par absorption ................................................................................ 21
3. Elimination d’ammoniac ......................................................................................... 21
a. La nitritation ................................................................................................ 22
3
b. La dénitritation ............................................................................................ 22
4. Siloxanes............................................................................................................... 22
III. Les grandes méthodes générale de purification du biogaz.................................. 23
1. Lavage à l’eau ....................................................................................................... 23
a. Avantages ................................................................................................... 23
b. Limites ....................................................................................................... 24
2. Épuration membranaire ......................................................................................... 24
a. Avantages .................................................................................................. 24
b. Limites ......................................................................................................25
3. PSA (Pressure-Swing Adsorption) ......................................................................... 25
a. Avantages .................................................................................................. 25
b. Limites ......................................................................................................26
CONCLUSION ................................................................................................................... 27
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................28
4
Liste des figures
BIOGAZ ................................................................................................................................... 26
5
Chapitre 1 : Présentation générale du Biogaz
Introduction
Depuis les années 80, l’état doit faire face à une forte progression des quantités de
déchets générées par nos habitudes de vie et nos activités. Les déchets dits « organiques »
produisent lors de leur décomposition d’énormes quantités de méthane et de gaz carbonique.
Les gaz émis contribuent à l’augmentation de l’effet de serre. La politique nationale actuelle
de gestion des déchets préconise notamment leur réduction, leur récupération et leur
valorisation. La maîtrise de la méthanisation apparaît comme une solution intéressante car elle
permet une valorisation énergétique des déchets organiques tout en répondant aux
préconisations écologiques de réduction des quantités de méthane rejetées dans l’atmosphère.
En effet, le méthane contenu dans le biogaz produit et capté permet d’éviter des émissions à
l’atmosphère par exemple lors du stockage du lisier ou des déchets ménagers. De plus la
valorisation énergétique du biogaz produit se substitue à l’usage d’énergies fossiles. La
méthanisation et donc la production de biogaz se fait à partir de différentes sources de
matières organiques (matières organiques résiduelles issues des secteurs agricoles, déchets
ménagers, industriels, boues et rejets urbains) définissant ainsi différentes filières. C’est quoi
le biogaz ? Comment il produit ? Où est il produit ? Quelle sont ces caractéristiques ?
6
La méthanisation se produit spontanément dans les marais (gaz des marais), les
rizières, les grands réservoirs ou barrages hydroélectriques tropicaux, les décharges contenant
des déchets ou matières organiques (animales, végétales, fongiques ou bactériennes). On peut
la provoquer artificiellement dans des digesteurs (en particulier pour traiter des boues
d'épuration et des déchets
2. Production du biogaz
Le biogaz est une énergie renouvelable obtenue grâce à la fermentation de matières
organiques placées dans un environnement sans oxygène. Ce processus naturel de
fermentation s’appelle la méthanisation. La production de méthane peut se faire naturellement
dans certains milieux naturels, tels que les marais ou les rizières, mais aussi dans les
décharges.
Aujourd’hui, le biogaz fait partie de la catégorie des énergies renouvelables, au même titre
que l’énergie solaire, éolienne ou encore hydraulique. Mais pour obtenir du biogaz en grande
quantité, l’Homme doit intervenir en provoquant artificiellement la fermentation des déchets
organiques provenant de déjections animales, d’effluents d’élevage (fumier, lisier, etc.), de
graisses, ou encore de boues d’épuration ou d’effluents de l’industrie agroalimentaire.
Ces déchets sont ensuite placés dans un environnement dépourvu d’oxygène.
Dans tous les endroits où sont stockés et accumulés des déchets fermentescibles
totalement ou partiellement privés d’aération continue. Il s’agit des centres de stockage des
déchets, des stations d’épuration des eaux (production de boues) et des digesteurs à
fermentation de déchets organiques. Ces équipements, appelés aussi méthaniseurs, valorisent
les déchets ménagers organiques triés, les effluents agricoles (déjections animales) ou ceux
7
des industries agroalimentaires et papetières. Les méthaniseurs sont installés la plupart du
temps sur les sites mêmes de production de ces effluents ou boues.
8
La dégradation anaérobie de la matière organique : Cette étape est le métabolisme
prédominant dans les décharges parce que la pénétration d’oxygène dans la masse de déchets
est très faible surtout après leur recouvrement. On peut distinguer quatre phases dans la
dégradation anaérobie : l’hydrolyse, l’acidogénèse, l’acétogénèse et la méthanogénèse.
Acidogénèse : les substrats issus de la phase d’hydrolyse sont transformés par les bactéries en
acides gras volatils, alcools, ammoniac, gaz carbonique et hydrogène.
9
Acétogénèse : les acides gras volatils (autres que l’acide acétique) sont transformés par les
bactéries réductrices acétogènes en acétate, hydrogène et gaz carbonique.
Méthanogénèse : les substrats issus de la phase d’hydrolyse sont réduits par les bactéries en
méthane et dioxyde de carbone.
3. Fermentation
La fermentation est un phénomène de dégradation des substances organiques.
Quand la fermentation se déroule en présence d’air, on la qualifie « d’aérobie ». Exemple bien
connu : le compostage. En l’absence d’air, donc d’oxygène, la fermentation est dite
“anaérobie”. On parle alors de méthanisation. Naturelle ou contrôlée, elle met en jeu des
bactéries qui contribuent à produire notamment du méthane, du gaz carbonique et de
l’hydrogène sulfuré (responsable des mauvaises odeurs). En pratique, on peut rendre la
fermentation efficace à 95 % à l’aide de méthaniseurs, c’est-à dire des enceintes fermées, dans
lesquelles les déchets sont homogénéisés mécaniquement et ensemencés avec des micro-
organismes appropriés.
4. Composition de biogaz
Provenant de la fermentation anaérobie de la matière organique, le gaz de
décharge est composé principalement du méthane (~55%) et du gaz carbonique (~40%), et est
généralement saturé en vapeur d’eau. Il contient également d’autres gaz issus de la
fermentation présents en traces, (H2S, H2, mercaptans, …) ou les composés qui se trouvent
dans des déchets et qui sont aspirés avec le biogaz (hydrocarbures aliphatiques et
aromatiques, composés halogénés, siloxanes, métaux sous forme volatile, …).
10
caractérisée par son Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI). Elle est définie comme l’énergie
libérée lors de la combustion complète d’une unité de combustible en considérant que la
vapeur d’eau n’est pas condensée et la chaleur latente n’est pas récupérée.
Aujourd’hui, plusieurs modes de valorisation énergétique du biogaz sont réalisés à l’échelle
domestique et industrielle.
Production thermique : La valorisation du biogaz par voie thermique est le moyen
le plus simple permettant d’avoir un investissement réduit et un temps de retour très
intéressant. C’est aussi le moyen fréquemment utilisé à l’échelle domestique dans les zones
rurales pour la cuisine, le chauffage, etc. Le biogaz utilisé dans cette application doit contenir
au moins 20% de méthane et le traitement du biogaz peut être limité à une simple étape de
déshydratation.
Production d’électricité : La production d’électricité à partir du biogaz est
particulièrement intéressante si les centres de méthanisation sont éloignés de sites de
consommation et les besoins thermiques locaux sont négligeables devant l’énergie biogaz
disponible. La production d'électricité peut être réalisée en cogénération avec la production de
la chaleur pour augmenter le rendement. Dans ce procédé, la chaleur dégagée lors de la
production de l’électricité est récupérée afin d’économiser une source d’énergie importante.
En pratique, la configuration à cogénération peut comporter le couplage d’une turbine à gaz
(pour la production d’électricité) et d’une chaudière (pour la récupération de chaleur).
11
Remplacement du gaz naturel par injection directe dans le réseau de gaz de ville :
La filière d’injection du biogaz dans les réseaux de gaz de ville en France est actuellement en
développement. L’injection du biogaz est théoriquement autorisée depuis 2003 par une
directive européenne qui a été retranscrite en droit français dans le décret n°2004-555 du
Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Fin 2016, la France comptait environ
20 sites d’injection de biométhane en service avec la production de 72 000 Nm3 par jour
(équivalent à 212 GWh par an), ce qui permet de couvrir le besoin annuel en gaz de
14000 foyers en France.
Carburant pour l’automobile : Le biogaz utilisé en tant que gaz naturel pour
véhicule (bioGNV) doit être constitué d’un minimum de 97% de méthane avec une qualité
compatible avec le gaz naturel du réseau. En pratique, le bioGNV est stocké sous pression
(200bar) dans un réservoir spécifique à l’intérieur du véhicule. Lille est la première ville
française qui a fait rouler ses bus au bioGNV. Aujourd’hui, la ville dispose d’une flotte de
420 autobus roulant au bioGNV, permettant d’économiser 4,5 millions de litres de gasoil par
an.
I)
12
rurales. Elle permet de répondre de manière efficace à la demande en combustible de cuisine
et pour le chauffage. L’installation d’une unité de production de biogaz domestique nécessite
des outils et des matériaux simples et peu onéreux. Le digesteur est un réservoir enterré
revêtue en béton, et couvert d'une console en béton. Le réservoir est rempli de matières
organiques. Une fois que le biogaz commence à se former, il s’accumule sous le dôme. Les
raccords entre le bio-digesteur et le réchaud sont en tuyaux PVC fonctionnant à une pression
de l’ordre de 20 mbar pour assurer la sécurité de l’utilisateur. Il permet d’alimenter un moteur
thermique (groupe électrogène, pompe, …), un cuiseur à gaz, etc. Ce type de digesteur est
couramment utilisé dans les zones rurales ayant pour but de fournir une source d’énergie pas
chère, d’assainissement de l’environnement et de production d’engrais biologique.
Production industrielle du biogaz : La production du biogaz à l’échelle industrielle
consiste en deux voies principales. La première voie est la récupération de gaz de décharge
dans les Installations de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND) avec ou sans
aspiration. Dans les centres de stockage, les déchets sont compactés et traités spécifiquement
pour produire du biogaz. Les gaz issus de l’ISDND sont piégés puis récupérés par captage.
La deuxième voie de production du biogaz consiste à dégrader les matières organiques dans
les centres de méthanisation dit digesteur. Pour être considéré comme méthanisable, un
substrat doit être riche en matière organique et doit être biodégradable dans le digesteur, c’est
à-dire que les bactéries anaérobies puissent le dégrader et le convertir en biogaz.
Principalement composé de méthane, ce gaz sera valorisé en électricité grâce aux deux
moteurs construits par la société allemande 2G. « Cette électricité va couvrir les propres
besoins énergétiques des STEP mises en service par l’OCP », nous explique Stefanie Sohm,
cogérante de Generizon qui représente 2G au Maroc. « Avec des puissances installées de 100
et 150 kW, les moteurs contribuent de 30% aux besoins énergétiques de chaque site », précise
un communiqué de Generizon. La cogérante de la société refuse en revanche de divulguer le
montant d’investissement du projet.
13
Cette énergie verte et propre n’est pas nouvelle au Maroc. D’autres projets ont été réalisés
dans les STEP, notamment à Fès et à Marrakech. Dans un rapport du ministère de l’Industrie
datant de 2013, il était précisé que la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de
Marrakech (RADEEMA) « a équipé sa STEP d’une unité de cogénération d’énergie
électrique à partir du biogaz produit par les boues qui permet de dégager 30.000 kW par jour
pour les besoins de la station ». Au total, une dizaine de projets similaires existent à travers le
Maroc.
Conclusion
Le biogaz est une énergie renouvelable qui présente l’avantage d’être stockable et non
dépendante de la climatologie.
La valorisation du biogaz provenant des déchets est une technologie mature et elle n’a pas
besoin de grandes recherches et développements, mais plutôt d’une optimisation des procédés
et de perfectionnements technologiques pour faire monter en puissance les installations
industrielles. Néanmoins, il ne faut pas négliger des étapes importantes que constituent, par
exemple, la nécessaire purification du biogaz avant certaines utilisations et l’indispensable
préparation déchets quand on les traite par méthanisation. Alors comment se faire la
purification du biogaz ? Et quelles sont les étapes de purification ?
14
Chapitre 2 : Purification du biogaz
Introduction
Le biogaz peut être valorisé par combustion sous forme de chaleur et d’électricité.
Lorsqu’il est épuré, il se transforme en « bio-méthane » et peut servir pour des véhicules au
gaz ou pour l’injection dans un réseau de gaz naturel. Pour atteindre la qualité du gaz naturel,
il faut donc enlever le CO2, l’eau et d’autres composés pour atteindre une qualité similaire à
celle du gaz naturel (98 % de méthane).
Méthane (CH4) : c’est un gaz inodore et incolore, plus léger que l’air. Il est
inflammable : entre 5% et 15% de concentration volumique dans l’air le mélange gazeux est
explosif. PCI volumique du méthane = 35,88 MJ/m3, PCI massique = 50,04 MJ/ kg.
15
Dioxyde de carbone (CO2) : c’est un gaz inodore et incolore, plus lourd que l’air. Il
n’est ni inflammable ni toxique. En revanche, il diminue la teneur en oxygène ce qui peut
provoquer l’asphyxie.
Hydrogène sulfuré (H2 S) : c’est un gaz avec une odeur caractéristique dite « d’oeuf
pourri » (détectable à partir de 0,7 ppm, à partir de 150 ppm il inhibe l’odorat), plus lourd que
l’air. Il est inflammable et très toxique. Il provoque nausées, céphalées et vomissements. A
haute concentration (>700 ppm) il affecte le système nerveux central et provoque la mort.
Mercaptans (SxHy) : ce sont des composées organiques soufrés qui sont très
malodorants et souvent toxiques.
Composés organiques volatils (COV): hydrocarbures aliphatiques et aromatiques,
composés halogénés, certains COV sont toxiques, en particulier le benzène qui est
cancérigène.
En ce qui concerne l’influence sur l’environnement, les composés halogénés sont les
composants traces les plus nocifs. Les composés chlorés provoquent la corrosion accélérée
des moteurs.
Tableau 1: Tableau 1 : Composition moyenne du biogaz
16
de poison en réagissant avec les métaux pour former des sulfures. La présence de NH3 dans le
biogaz peut accélérer et amplifier la combustion, entraînant des contraintes thermiques
pouvant provoquer la fonte des pistons et l’échauffement des injecteurs. Durant la combustion
du biogaz, il est totalement transformé en NOx, qui est des polluants nocifs pour
l’environnement. Les composés halogénés quant à eux sont à l’origine de problèmes de
corrosion des surfaces métalliques par formation de gaz acide. Ce dernier est également une
source de polluant important dégagée dans l’atmosphère. Les composés organiques volatils de
silicium appelés aussi siloxanes peuvent entrainer le dépôt de poudre de silice fine sur la
surface de chambre à combustion et endommager gravement les équipements.
Tableau 2:Conséquences des composés mineurs présents dans les biogaz sur les
équipements, les sanitaires et l’environnement
Problèmes
Famille Composés Solution
Sanitaires et
environnementaux Moteurs
Corrosion Condensation
Réduction du cryogénique
Humidité H2O
pouvoir
calorifique
H2S H2S: gaz très Attaque corrosive Réaction sur des
toxique des surfaces éponges
métalliques des Ferrugieuses
Composés Thiols moteurs
Nuisance Réaction avec
soufrés
olfactive: Formation d'acide des oxydes de
odeur sulfurique fer
Mercaptants
caractéristique (H2SO4) dans les
Adsorption sur
d'oeuf pourri. gaz d'échappement
charbon actif
Composés Chloro- Corrosion
Organo flourocarbonés Formation de Adsorption sur
Oxydation
halogénés (Fréons, CCl2F2) molécules charbon actif
dangereuses à Acidification des
Polychlorés du cause de la huiles dans les
benzène combustion des moteurs et/ou
Polychlorés de halogènes dans les fumées
l'éthylène
Contraints
Composés Dégagement de thermique Condensation
NH3
azotés NOx, gaz toxique conduisant à la cryogénique
pour fonte de moteur Adsorption sur
l'environnement et l'échauffement charbon actif
d'injecteur
17
Dépôt de poudre
abrasive de silice Adsorption sur
Siloxanes RR’SiO Toxicité mal
conduisant à des charbon actif
connue endommagements
graves sur moteur
18
b. Désulfuration biologique dans des réacteurs externes – principe du lit
bactérien
Pour éviter les inconvénients évoqués ci-dessus, la désulfuration biologique peut
avoir lieu à l’extérieur du digesteur, selon le principe du lit bactérien. Certaines entreprises
proposent pour cela des colonnes de désulfuration biologique qui sont installées dans des
réservoirs séparés. Cette méthode permet de gérer avec plus de précision les paramètres de la
désulfuration tels que l’injection d’air/oxygène. Le soufre ainsi généré peut être réintroduit
dans le digestat au niveau du réservoir de stockage afin d’améliorer les propriétés fertilisantes
du digestat. Le principe du lit bactérien, en vertu duquel le sulfure d’hydrogène est absorbé à
l’aide d’une substance d’épuration (régénération de la solution par mélange avec l’oxygène
atmosphérique), permet d’atteindre des taux d’élimination de 99 %, c’est-à-dire des
concentrations en soufre inférieures à 50 ppm dans le gaz résiduel. Mais, en raison de la
quantité d’air introduite (environ 6 %), cette méthode ne convient pas au traitement du
biométhane. [6]
d. Précipitation du sulfure
Cette forme de désulfuration chimique a lieu dans le digesteur. Comme les
méthodes de désulfuration biologique, elle permet une désulfuration grossière (concentrations
en H2S entre 100 et 150 ppm). L’ajout de composés de fer dans le digesteur permet de lier
chimiquement le soufre au substrat, ce qui évite qu’il ne soit libéré sous forme de sulfure
d’hydrogène. Étant donné les caractéristiques énumérées, cette méthode convient surtout aux
centrales de valorisation du biogaz relativement petites ou aux centrales qui présentent une
faible teneur en H2S (< 500 ppm). [6]
19
e. Adsorption sur charbon actif
Utilisée comme technique de désulfuration fine, l’adsorption sur charbon actif est
basée sur l’oxydation catalytique du sulfure d’hydrogène à la surface du charbon actif. Il est
possible d’améliorer le taux de réaction et d’augmenter la capacité de chargement en
imprégnant ou en dopant le charbon actif avec de l’iodure de potassium ou du carbonate de
potassium. Pour être efficace, la désulfuration nécessite la présence de vapeur d’eau et
d’oxygène. Le charbon actif imprégné ne peut donc pas être utilisé avec des gaz ne contenant
pas d’air. Toutefois, le charbon actif dopé (permanganate de potassium) qui a récemment fait
son apparition sur le marché peut également être utilisé pour les biogaz ne contenant pas d'air.
Il permet également d’améliorer les performances de désulfuration en éliminant tout blocage
des micropores.[6]
2. Séchage
Pour protéger l’équipement qui utilise le gaz contre une usure excessive et des
dégâts irréversibles et pour satisfaire aux conditions requises par les étapes de purification en
aval, le biogaz doit être débarrassé de sa vapeur d’eau. La quantité d’eau ou de vapeur d’eau
que le biogaz peut absorber dépend de la température du gaz. Le taux d’humidité relative du
biogaz dans le digesteur est de 100 %, ce qui signifie que le biogaz est saturé de vapeur d’eau.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour sécher le biogaz : séchage par condensation,
séchage par adsorption (gel de silice, charbon actif) ou séchage par absorption (déshydratation
au glycol). [6]
20
3,1 % en volume, 30 °C, pression ambiante). La compression préalable du gaz permet
d’accentuer ces effets. Cette méthode est considérée comme la meilleure lorsque le gaz a pour
vocation d’être brûlé. [6]
3. Elimination d’ammoniac
Une étude expérimentale, menée sur l’effluent de l’installation de biogaz a montré
que :
Le processus de nitritation est obtenu avec cet effluent dans un réacteur aérobie.
Le processus de dénitritation est aussi obtenu dans le réacteur aérobie en utilisant un
support mobile fixant la biomasse. Les rendements obtenus sont très élevés : 90% de
l’ammonium est transformé et 80% est éliminé sous forme de N2.
Le processus ANAMMOX peut également être obtenu, mais est instable et n’est donc pas
recommandé. L’énorme avantage de cette nouvelle méthode est que l’ensemble des réactions
se déroulent dans un seul réacteur, sans modifier le fonctionnement du digesteur. [7]
21
a. La nitritation
Elle consiste à oxyder biologiquement l’ammonium en nitrates.
Elle est réalisée par des bactéries aérobies principalement autotrophes, qui nécessitent de
l’oxygène (comme accepteur final d’e-) et du carbone inorganique (CO2 ou HCO3) comme
source de carbone.
Les réactions en jeu sont les suivantes :
+ - +
NH4 + 1.5 O2 NO2 + H2 O + 2 H (bactéries type Nitrosomonas)
- -
NO2 + 0.5 O2 NO3 (bactéries type Nitrobacter)
+ - +
Global : NH4 + 2 O2 NO3 + H2O + 2 H
b. La dénitritation
Elle consiste à réduire biologiquement les nitrates en azote moléculaire.
Elle est réalisée par des bactéries anaérobies facultatives, c’est à dire qui peut utiliser l’O 2 ou
le NO3. Si l’oxygène est présent, c’est lui qui sera utilisé préférentiellement. La réduction des
- + -
NO3 + 6H + 5 e 0.5 N2 + 3 H2O
4. Siloxanes
L’élimination des siloxanes : en effet, dans une décharge, la matière organique est
mélangée à d’autres déchets, dont de plus en plus de déchets contenant des silicones ou des
composés siliconés et des composés organiques volatils de silice (COVSi) rendant ce gaz
impropre à l’emploi dans les moteurs thermiques. En effet, la combustion de ces composés
donne de la poussière de silice très abrasive qui limite la durée de vie des moteurs. Pour
22
éliminer les siloxanes, on a généralement recours au charbon actif, qui a en outre la propriété
de fixer également les composées organohalogénés. [4]
a. Avantages
Technologie éprouvée et connue
Exploitation facile
Technologie assez insensible aux impuretés dans le biogaz, particulièrement
adaptée aux flux très riches en H2S
Traite généralement très bien H2S, les COV, les siloxanes et une partie du NH3 :
adapté aux biogaz chargés en impuretés (en permanence ou en pics)
Limite les besoins en traitement au charbon actif
Récupération de chaleur possible
23
b. Limites
Plutôt adaptée aux grandes capacités
Colonnes de traitement assez encombrantes, soit en hauteurs (design classique,
impact visuel à prendre en compte), soit en horizontal (quelques fournisseurs)
Récupération de CO2 généralement impossible (innovations : max 30% à ce jour)
Enrichissement probable en oxygène et azote lors du processus, surtout pour les
gaz pauvres en CH4
Attention à l’encrassement des colonnes (développement bactérien, dépôts)
Rejets et consommation d’eau (qualité, quantité) même si minimisés grâce à la
régénération
2. Épuration membranaire
Développée par air liquide, elle est actuellement la plus utilisée sur le marché. Elle
fait appel à une purification membranaire sous une pression de 12 bars qui permet
l’élimination du gaz carbonique, de l’anhydride sulfureux, de l’oxygène et de l’eau encore
présente dans le biogaz. D’autres composants du biogaz présents à l’état de traces sont
également séparés et peuvent être sélectivement détruits dans une chambre d’oxydation à
900°C dont la chaleur peut être recyclée en amont de la méthanisation. Le méthane est ainsi
purifié à 98%, et peut être utilisé directement pour la plupart de ses applications. [3]
a. Avantages
Installations compactes
Exploitation facile
Installations relativement évolutives avec possibilité d’augmentation de
capacité
Récupération de chaleur possible sur les compresseurs
24
Récupération de CO2 facile
Retour d’expérience sur les membranes commence à être significatif (>10 ans)
Technologie très répandue en France, avec de nombreuses références
b. Limites
Sensibilité H2S, NH3, COV et autres impuretés pour certaines marques de
membranes (encombrement des membranes = réduction de capacité épuratoire)
Pas de séparation de l’azote du méthane
CAPEX parfois non compétitif sur les débits les plus importants (mais
évolution rapide des standards)
a. Avantages
Régénération cyclique des médias (tamis moléculaires) : les tamis
moléculaires bénéficiant de retours d'expériences de 12 à 15 ans selon les
constructeurs, qui montrent une absence d’altération des performances (pas de
nécessité de changer le tamis)
Séchage du biométhane avec des teneurs en H2O proche de 0 mg/Nm3 à
l’injection.
25
Si besoin, le procédé PSA peut éliminer une partie de l’O2 et du N2 du biogaz
vers l’évent. Mais cette capacité d’élimination dépend du cahier des charges
(point de vigilance). Celui-ci permettra l’élaboration d’un média adapté aux
exigences attendues en termes d’épuration.
b. Limites
Nécessite une capacité tampon pour l’évent en cas de valorisation du CO2
pour lisser la production d’évent (débit non constant).
Pertes de CH4 dans l’évent un peu plus importantes que pour les membranes
– mais qui peut être également valorisé
26
Conclusion
En France, les intrants qui servent à la méthanisation sont cependant plus variés. « La
répartition des technologies sera donc différente, avec plutôt 60 % de solutions membranaires,
30 % de lavage à l'eau et 5 % de PSA », avance l'expert de GRDF. Une estimation qui ne fait
pas tout à fait l'unanimité : « La part de PSA sera sans doute plus importante, car c'est une
technologie très facilement modulable, tempère Jacky Bonnin. L'avenir sera également à la
combinaison de solutions afin d'obtenir le meilleur biométhane
Lorsque le biogaz doit être injecté dans un réseau après avoir franchi les différentes étapes de
purification, il doit subir un dernier ajustement afin de satisfaire aux critères de qualité exigés
pour le gaz naturel. Le producteur de biogaz doit savoir que, même si ces spécifications sont
définies en fonction des propriétés du gaz naturel disponible, Le biométhane qui est injecté
dans le réseau doit avoir les mêmes propriétés de combustion que le gaz naturel déjà présent
dans les canalisations, notamment en termes de pouvoir calorifique, de densité relative et
d’indice de Wobbe , sans oublier l’ajustement de la pression car Le biométhane doit être
amené à une pression légèrement supérieure à la pression du réseau afin de pouvoir être
injecté dans les différents niveaux du réseau C’est la responsabilité de l’opérateur du réseau
de réaliser l’ajustement final et de prendre en charge les coûts d’exploitation.
27
Bibliographie
[1] : https://telquel.ma/2017/03/10/comment-le-biogaz-alimente-villes-et-grands-projets-
au-maroc_1538668
[7] : https://www.bioenergie-promotion.fr/7360/production-de-biogaz-avec-elimination-
de-lammoniac/
[8] :https://www.researchgate.net/publication/228780921_DEVELOPPEMENT_D'UN_
CONCEPT_COMBINE_DE_PRODUCTION_DE_BIOGAZ_ET_D'ELIMINATION_D
E_L'AMMONIAC_APPLIQUE_AUX_EFFLUENTS
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