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Directeur de la publication :
Jacques LECLERCQ
Président de l'Association

Administrateur délégué :
Philippe AUSSOURD
do//rer
Ingénieur La page du Président 11
des Ponts et Chaussées
Les transports de matières dan-
Rédacteurs en chef : gereuses 12
Olivier HALPERN
G. DOBIAS
Ingénieur La conception des véhicules de
des Ponts et Chaussées transport de matières dan-
Benoît WEYMULLER gereuses 15
Ingénieur H.B. THIBAULT
des Ponts et Chaussées
Le rôle de la commission inter-
Secrétaire générale ministérielle du transport
de rédaction : des matières dangereuses. 17
Brigitte LEFEBVRE DU PREY P. MARREC
Assistante de rédaction Les transports routiers de ma-
Eliane de DROUAS tières dangereuses en
Lorraine 21
Rédaction - Promotion C. MATHURIN
Administration :
Le transport des matières ra-
28, rue des Saints-Pères dioactives 25
Paris-7« - 260.25.33
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« La conception dans le
Orop
Bâtiment » 33
L'Association des Ingénieurs des Ponts et La nouvelle D.D.E. du Tarn-et-
Chaussées n'est pas responsable des opinions Couverture : Animex Garonne 46
émises dans les conférences qu'elle organise
ou dans les articles qu'elle publie. J.L DELIGNY
Colloques 50
IMPRIMERIE MODERNE Courrier des Lecteurs 51
U.S.H.A. Maquette : Monique CARALLI
Mouvements 52
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10
l a page du président

Elu depuis six mois environ, je sou- génieurs en service nous a conduits
haite aujourd'hui présenter un pre- à distinguer quatre grands secteurs :
mier bilan des actions réalisées ainsi l'administration, la branche du bâti-
que le programme en cours envisagé ment et travaux publics, le commerce
pour 1979-1980. et l'industrie, la recherche et l'ensei-
gnement.
Nous rendrons compte désormais de Dans chaque secteur, des groupes
façon régulière des événements, rap- de travail largement ouverts ont été
ports des groupes de travail, collo- créés. Nous reviendrons ultérieure-
ques, réunions régionales dans une ment sur l'activité de ces groupes
rubrique particulière de la revue PCM dont les principaux, à ce jour,
« La Vie du Corps des ponts et concernent l'exportation, l'ingénierie
Chaussées » permettra ainsi de sui- publique et privée, la réforme des
vre à nouveau, outre les mouvements collectivités locales, le devenir du
et mutations, notre activité associati- BTP à l'horizon 85-90.
ve. Cette rubrique comprendra, je
l'espère, vos réactions. En cette ma- Au-delà de la réflexion interne, l'en-
tière, notre désir d'information inter- semble de ces travaux doit nous per-
ne prolonge les efforts entrepris pour mettre de participer activement aux
améliorer et enrichir nos contacts échanges d'idées préalables aux dé-
avec la presse. cisions des pouvoirs publics et des
une table ronde s'est tenue ré- entreprises.
cemment sur « Le rôle des ingé-
nieurs de l'Etat dans le dévelop-
C'est dans cette perspective de
pement économique » ; organisée
Tout d'abord, le bilan par l'ensemble des grands corps
rayonnement que se situe le prochain
appel de candidatures, pour la remi-
techniques, elle a permis de faire
se du Prix Albert Caquot, destiné,
la synthèse des travaux des collo-
en perpétuant la mémoire de ce
Trois initiatives sont arrivées à terme, ques régionaux tenus dans onze
grand ingénieur, à mettre à l'honneur
une quatrième est largement enga- grandes villes françaises. Mon-
un ingénieur ayant réalisé une œu-
gée : sieur Monory, Ministre de l'Eco-
vre marquante ou promu une techni-
nomie, a bien voulu tirer les
que nouvelle dans le domaine du
— un colloque, conclu par M. d'Or- conclusions des débats.
Génie Civil.
nano, Ministre de l'Environnement
et du Cadre de Vie. a permis de un symposium de niveau interna- Enfin, plus de quinze ans après les
concrétiser notre souci de dialo- tional se tiendra les 24, 25 et 26 Journées Prospectives de 1963 et
gue entre Ingénieurs et Architec- avril à l'UNESCO. Cette réflexion dans cette même optique, nous vous
tes au moment où une politique sur « La nouvelle frontière tech- proposons de tenir, en 1980, une as-
nouvelle de l'architecture est ar- nologique » se situe dans une semblée des ingénieurs du Corps
rêtée pour la France. Ce numéro double perspective d'information qui tire les conclusions de la pério-
rend compte des deux journées et de recherche sur les grandes de passée et trace les voies de
centrées sur le thème « La innovations technologiques ou l'avenir.
Conception dans le Bâtiment, vers scientifiques à long terme.
l'unité de l'acte de conception ».

— le rapport sur « La Formation à


l'ENPC» envoyé à tous les an- Le programme 1979-1980
ciens élèves début octobre a fait
l'objet d'une large enquête; les
orientations dégagées seront pré- Jacques LBCLERCQ
sentées prochainement. Une analyse de la répartition des in-
11
les transports de matières
dangereuses
par G. DOBIAS, I.C.P.C.
Adjoint au Directeur des Transports terrestres.

L'accident spectaculaire survenu à un Le transport de matières dangereuses d'accidents est stable ; il ne dépasse
transport de propylène à Los Alfaquès est donc banal. pas 500 par an pour l'ensemble des
en Espagne en juillet 1978 a brutale- modes de transport, dont environ la
ment attiré l'attention du grand public Environ un quart des produits trans- moitié pour la route. Le nombre an-
sur les risques potentiels qui sont portés peut entrer dans la définition nuel de victimes d'accidents liés aux
inhérents aux transports de matières des matières dangereuses, qu'il s'agis- matières dangereuses est inférieur à
dangereuses. se de produits inflammables, explo- dix morts et dix blessés (1 mort et 4
sifs, comburants, toxiques, corrosifs blessés en 1978) ; le nombre annuel
Les matières dangereuses sont d'usa- ou radioactifs. C'est pourquoi, depuis de victimes d'accidents dans lesquels
ge courant la fin du 19e siècle, les gouvernements sont impliqués des véhicules trans-
ont réglementé le transport et la ma- portant des matières dangereuses est
La plupart des industries fabriquent nutention des matières dangereuses ; d'environ 50 morts et 150 blessés (42
ou utilisent des matières dangereuses. diverses institutions internationales morts et 159 blessés en 1978); le
coordonnent les mesures réglemen- pourcentage d'accidents est inférieur
La plupart d'entre nous emploient taires. à celui des véhicules transportant des
dans la vie courante de tels produits : matières dangereuses dans la circu-
l'essence des voitures, l'alcool à brû- Le transport de matières dangereu- lation générale. Ce résultat doit être
ler, le butane ou propane à usage do- ses est relativement sûr. mis à l'actif de l'attitude des char-
mestique, l'acide sulfurique, la soude geurs et des transporteurs qui, cons-
caustique, e t c . En France, depuis 5 ans, le nombre cients des risques encourus, appli-

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12
quent des règles strictes de sécurité
et de la réglementation qui a cons-
tamment évolué dans le sens de la
recherche d'une plus grande sécurité.

Toutefois, aucun mode de transport


n'est parfaitement sûr.

En dehors des conduites qui repré-


sentent un mode d'acheminement
idéal, mais qui ne peuvent être éco-
nomiquement justifiées que pour des
flux de transport réguliers et massifs,
chaque mode de transport présente
des risques de collision, de fuite de
produits, ou d'incidents divers qui
rendent impossible de définir a priori
un mode d'acheminement préféren-
tiel. Tous les modes de transports tra-
versent des villes denses, des colli-
sions sont possibles, et en cas d'ac-
cidents, les conséquences peuvent
être plus graves sur le chemin de fer
et la voie navigable que sur la route Rapho
pour laquelle la probabilité de colli-
sion est toutefois plus importante. glementation font l'objet d'un article par un numéro.
de M. P. Marrec dans le même numé- Ce caractère du règlement français
Les manutentions sont souvent plus ro. conduit donc les experts français qui
dangereuses que le transport. Il suffit d'indiquer que ce document participent aux réunions des institu-
technique, complexe, porte à la fois tions internationales à proposer un
Tout acheminement direct est donc, sur la circulatioon des véhicules, leur « durcissement » de la réglementation
en règle générale, préférable à des stationnement, les emballages, les internationale afin de la rapprocher
acheminements combinés ; cette ca- conditions de manutention et les con- de la nôtre.
ractéristique avantage le transport ditions de transport ; il est constam- Est-ce à dire que tout va pour le
routier ou les transports ferroviaires ment mis à jour par la Commission mieux ? Non certes : c'est pourquoi
entre embranchés au détriment des interministérielle. Il s'agit donc d'une un effort constant doit être mené en
autres types de transports qui impli- réglementation adaptée à la fois aux vue d'améliorer par tous les moyens
quent des ruptures de charqe. C'est produits à transporter et aux progrès raisonnablement et économiquement
pourquoi la réglementation n'interdit des techniques liées au transport, au possibles la sécurité des transports de
^ucun transport et s'efforce de déter- conditionnement et à la manutention. matières dangereuses.
miner les conditions de sécurité san»
La réglementation française est, en La politique du Ministère des trans-
obliger ou inciter à l'emploi d'un modfc règle générale, plus stricte que les
de transport, de manière à permettre ports, qui est élaborée en étroite con-
réglementations étrangères ou inter- certation avec les Ministères de l'In-
les adaptations au cas d'espèce. nationales. térieur, de l'Environnement et du Ca-
dre de Vie et de l'Industrie, comporte
La réglementation technique a cons- La réglementation française est plus essentiellement trois volets :
tamment évolué au fur et à mesure de précise que les réglementations étran-
la mise au point de produits chimi- gères ou internationales : elle s'effor- la formation des hommes ;
ques. ce de classer tous les produits suivant la prévention des risques ;
les risques qu'ils présentent ; elle ne l'amélioration des secours en cas
En France, dès 1897, pour les trans- laisse pas ce classement à l'appré- d'accident.
ports ferroviaires, dès 1926 et 1934 ciation des chargeurs ou des trans-
pour les transports routiers et fluviaux, porteurs, comme c'est le cas habituel La formation des professionnels et des
des règlements techniques ont été dans les réglementations internatio- personnels de l'Administration cons-
élauorés. Créée en 1941, la Commis- nales. Cette précision conduit cepen- titue un axe prioritaire.
sion interministérielle des transports dant à une complexité certaine.
de matières dangereuses, a établi en Par ailleurs, le règlement français pré- Jusqu'à présent, la réglementation
1945 un règlement global pour « le voit une signalisation plus complète n'exigeait une formation appropriée
transport par chemin de fer, par voies des véhicules routiers et des matières que pour les conducteurs transpor-
de terre et voies de navigation inté- transportées : plaques étiquettes in- tant des gaz. En fait, de nombreuses
rieure des matières dangereuses ». diquant le type de danger par une industries ont assuré une formation
Le rôle de la Commission, sa com- pictogramme, panneaux de signalisa- des manutentionnaires et des trans-
position, son fonctionnement et la ré- tion identifiant la matière transportée porteurs. C'est notamment le cas des
13
compagnies pétrolières qui ont créé
à cet effet l'Association pour la pré-
vention dans les transports d'hydro-
carbures (A.P.T.H.) et imposent des
stages aux conducteurs qui effectuent Vitesses limites actuelles des poids lourds
des transports pour leur compte. transportant des matières dangereuses
Un arrêté du 27 février 1979 crée obli- 85 km/h pour les véhicules de 10 à 15 T de P.T.A.C.
gation aux conducteurs de véhicules 75 km/h pour les véhicules de 15 à 19 T de P.T.A.C.
routiers et de bateaux de navigation 65 km/h pour les véhicules de 19 à 26 T de P.T.A.C.
intérieure de suivre avec succès une 60 km/h pour les véhicules de plus de 26 T de P.T.A.C.
formation appropriée dispensée par
des organismes agréés. Cette forma- 60 km/h en agglomération
tion sera continue, des stages de re-
cyclage étant prévus après une durée Elles seront pour les véhicules de plus de 10 tonnes de
de quatre ans. L'article de M. Coular-
50 km/h en agglomération
deau donne des indications plus pré-
60 km/h sur les routes ordinaires
cises à ce sujet.
80 km/h sur les autoroutes
Les agents de l'Administration qui
sont concernés par les transports de
matières dangereuses (gendarmerie,
protection civile, police, transports)
reçoivent depuis plusieurs années une
formation ; ils devront pouvoir suivre les sanctions pénales ont été relevées duits dangereux ; ce fichier, géré par
avec profit les stages imposés aux par un décret du 30 novembre 1977 le centre opérationnel de la Direction
conducteurs. (amendes de 1 0000 à 2 000 F et/ou de la sécurité civile, pourrait être
peines d'emprisonnement de 10 à 15 utilisé à l'instar des centres anti-
La prévention des accidents implique jours). poisons.
une action continue relative à la tech-
nique des véhicules, aux conditions
L'amélioration des secours en cas Ces quelques pages, qui ont esquissé
de circulation et au contrôle de la
d'accident suppose l'identification ra- la politique suivie, n'ont pu montrer
réglementation.
pide du produit transporté. toute la complexité — sans doute
inhérente à la nature des choses —
Certains types d'acier, de nuance dite L'identification rapide est nécessaire de la réglementation relative au trans-
Tl, ont été interdits pour la construc- pour que les forces de secours puis- port de matières dangereuses. La mul-
tion de citernes car trop fragiles. Les sent intervenir à bon escient et limi- tiplication des produits dangereux
citernes sont vérifiées et soumises ré- ter ainsi les suites possibles des acci- conduit inéluctablement à l'accroisse-
gulièrement à des épreuves. dents pour les personnes impliquées ment du volume de la réglementation.
ou pour les sauveteurs. Trop souvent, Jusqu'où ? Le détail ne risque-t-il pas
Les limitations réglementaires de vi- le conducteur ne connaît pas la natu- de cacher l'essentiel ?
tesses seront revues, comme l'a indi- re exacte du produit et les documents
qué M. Le Theule, Ministre des Trans- de bord ne permettent qu'une identi- Un petit fascicule publié par le Minis-
ports, en répondant au Sénat à une fication approximative (nom commer- tère des Transports s'efforce de pré-
question orale relative à la sécurité cial par exemple). Un effort important senter l'ensemble des règles essen-
des transports de matières dangereu- de sensibilisation reste à faire pour tielles. Ce premier volume — général
ses. Les limitations de vitesse seront améliorer la situation actuelle, à la — pourrait être suivi d'autres volumes
revues dans le sens d'une simplifica- fois du côté des expéditeurs et du plus spécifiques traitant de familles
tion et d'une baisse, sauf sur autorou- côté des transporteurs. II faut que cela de produits. Une réflexion destinée à
tes, afin d'inciter les poids lourds à devienne un véritable réflexe. rendre plus accessible, en volume et
utiliser ces voies qui évitent les agglo- en langage, la réglementation s'impo-
Le système de fiches de sécurité qui
mérations. se. C'est sans doute ce qui reste de
s'applique au transport en citernes
depuis 1975 porte sur 650 produits. Il plus difficile à faire !
Afin que ces vitesses soient appli- présente l'inconvénient d'identifier
quées, la mise en place de limiteur les produits par assimilation à un pro-
de vitesses sera imposée sur les vé- duit tête de liste et les fiches ne sont
hicules transportant des matières dan- pas toujours affichées comme le pré-
gereuses.
voit le règlement.
Un meilleur contrôle est cependant Pour faciliter l'identification des pro-
indispensable pour vérifier que les duits, le Ministère de l'Intérieur pour-
règles habituelles de sécurité sont suit avec la collaboration de l'Union
appliquées. Ces contrôles ont surtout des industries chimiques, l'étude d'un
un but éducatif et dissuasif. Toutefois, fichier central portant sur 6 000 pro-
14
la conception des véhicules de
transport de matières dangereuses
par H.B. THIBAULT, I.P.C.
Direction des Transports Terrestres.

Le transport des matières dangereu-


ses est régi, d'une part, par la régle-
mentation française — arrêté du 15
avril 1945, modifié et complété ulté-
rieurement pour réglementer l'ache-
minement de ces marchandises par
route, rail et voies navigables — et
d'autre part, par la réglementation
européenne. La France ayant adhéré
à l'accord européen sur le transport
par route des matières dangereuses,
cette réglementation s'applique donc
intégralement sur le territoire natio-
nal.

Ces textes fixent non seulement les


conditions de transport proprement
dites, mais aussi celles de l'emballa-
ge, de la manutention et de l'arrima-
ge. Sur de nombreux points, le règle-
ment français, il convient de le souli-
gner, est plus contraignant que les
règlements de même nature en vi-
gueur à l'étranger.
En 1977 du fait des accidents tenant
au caractère dangereux des mar-
chandises transportées par route, on
a eu à déplorer un mort et trois
blessés. Bien que ces chiffres soient Rapho
en diminution, ils ne sont pas pour
autant acceptables.
1945 pour le transport des matières a été de renforcer les dispositions
Dans le domaine particulier du trans- dangereuses sur le territoire national réglementaires anciennes, considé-
port routier des matières dangereu- réglemente la construction des véhi- rées comme insuffisantes, de ma-
ses, l'objectif des pouvoirs publics a cules-citernes (camions-citernes, re-
nière à accroître, par construction,
toujours été de réduire les risques morques-citernes, semi-remorques-ci-
engendrés par ces transports. la sécurité des transports en citerne
ternes) destinés au transports des
La première direction d'action a matières dangereuses. Il réglemente de matières dangereuses, même en
consisté à adapter la réglementation également les visites et les épreuves. cas de renversement du véhicule ou
aux progrès techniques. Cet appendice a été modifié et de collision, sans pour autant alour-
complété en 1975. dir par trop le coût de production et
L'appendice n 3 du Règlement de Le but poursuivi par l'Administration d'exploitation du véhicule.
15
Pour améliorer la sécurité des trans- En ce qui concerne les organes pla- tableau des réglementations est d'une
ports à partir de la construction des cés à la partie supérieure du réser- lecture effroyablement complexe et,
véhicules-citernes l'appendice n 3 voir ,la protection doit être assurée surtout, en raison d'une modulation
prévoit une série de mesures d'ordre soit par insertion dans un dôme en- des vitesses en fonction du tonnage,
technique voire technologique (maté- castré, soit par un capot ou des élé- il rend pratiquement impossible tout
riaux non sujets à la rupture fragile, ments transversaux ou longitudinaux, contrôle réaliste.
aux températures d'utilisation et se soit par une obturation interne des Un abaissement de la limite des vi-
prêtant au soudage sans altération organes. tesses permises va être opéré, sauf
de leurs caractéristiques mécaniques, sur les autoroutes afin d'inciter les
Pour les organes placés sous le ré-
exigences excluant l'emploi de cer- véhicules poids lourds transportant
servoir, l'appendice 3 porte obliga-
taines nuances d'acier) sur la qualité des matières dangereuses à utiliser
tion de deux fermetures indépendan-
des soudures, la compatibilité des ces voies qui ne passent pas dans
tes l'une de l'autre constitués soit par
matériaux et de leurs revêtements les agglomérations.
un obturateur fixé sur le corps du
avec les produits transportés, la qua-
réservoir et une vanne, soit par deux
lité et la compatibilité des joints,
vannes montées en série dont l'une Une réglementation beaucoup plus
l'épaisseur minimale des parois des
fixée sur la paroi du réservoir et simple va donc être mise en place.
réservoirs et des fonds...
l'autre reliée à la première par un Trois vitesses seront autorisées :
L'épaisseur des parois, pour les citer- dispositif fragilisant évitant l'arrache- 50 kilomètres/heure en agglomération,
nes courantes de plus de 10 m 3 de ment de celle-ci. Ces organes, parti- 60 kilomètres/heure sur les routes or-
capacité, doit être de 3 mm minimum, culièrement ceux placés à la face ar- dinaires — c'est-à-dire tout au plus
et pour les mêmes véhicules affectés rière du réservoir (à au moins 200 mm le maintien des limites actuelles avec,
au transport d'hydrocarbures 2,5 mm du pare-choc) doivent être protégés. en fait, un abaissement pour les vé-
minimum. hicules de 10 à 26 tonnes — 80 ki-
lomètres/heure sur les autoroutes
Il est traité également dans l'appen- En outre des dispositions en matière
non urbaines ou suburbaines.
dice n 3 de la disposition des cloi- de limitation de vitesse sont en cours
sons intérieures des réservoirs et des d'élaboration. Tout d'abord la fixation Pour que ces limitations de vitesse
renforts de la protection, qualité et des limites de vitesses autorisées soient appliquées et respectées il est
étanchéité des équipements des ré- pour les véhicules de transport de étudié la mise en place obligatoire
servoirs, de manière à assurer l'étan- matières dangereuses va être revue de limiteurs de vitesse sur les véhi-
chéité des véhicules même en cas de complètement dans le sens de la sim- cules transportant des matières dan-
renversement. plification. En effet, actuellement, le gereuses.

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16
le rôle de la commission inter
ministérielle du Transport des
Matières dangereuses
par Pierre MARREC, I.C.P.C.
Président de la Commission Interministérielle dtt transport
des matières dangereuses.

C'est un décret du 27 février 1941, III prévoyait déjà un règlement d'ad- missions, l'une pour le fer, l'autre
toujours en vigueur, qu< précise la ministration publique. pour la route et la voie d'eau, com-
compétence de la Commission Inter- missions que le décret du 27 février
ministérielle du Transport des Matiè- C'est en raison de la complexité des 1941 a fusionnées en une seule qui,
res dangereuses. Cette Commission, problèmes soulevés par ces transports dans le cadre des structures actuel-
placée à l'époque auprès du Secrétai- qu'on a été amené à créer deux Com- les du Ministère des Transports, a
re d'Etat aux Communications, est
chargée de l'application et de la révi-
sion des règlements applicables au
transport des matières dangereuses Rapho
et infectes par chemin de fer, par
route ou par voie d'eau et à leur ma-
nutention dans les ports maritimes.
En fait cette Commission se substi-
tuait à deux Commissions, l'une char-
gée d'examiner les questions d'appli-
cation du règlement du 12 novembre
1897 relatif au transport par fer des
matières dangereuses et infectes, l'au-
tre de la révision des règlements
applicables aux transports autres que
par le fer des dites matières et à leur
manutention dans les ports de com-
merce.

L'origine de la réglementation est


donc fort ancienne. Le règlement pré-
cité du 12 novembre 1897, d'ailleurs
fort long, annexé à l'arrêté du même
jour, avait pour objet de codifier le
transport par voie ferrée de ces ma-
tières et avait été pris par les Minis-
tres des Travaux Publics, de la Guer-
re et des Finances, en application
d'un décret du 11 novembre 1897. Ce
dernier texte permettait au Ministre
des Travaux Publics, la Compagnie
entendue, d'arrêter les règles à suivre
pour les transports et notamment pour
l'admission de ces matières dans les
trains de voyageurs.
Pour les transports par eau et par
terre autres que le chemin de fer, une
'oi du 18 juin 1870 signée de Napoléon

17
compétence pour les transports ter- Ces matières sont : les substances il reste à déterminer l'essentiel c'est-
restres. explosives, des munitions, des artifi- à-dire les conditions d'emballage. On
Cette création de Comissions spécia- ces, des gaz, des matières qui, au a pu dire que le problème de trans-
lisées auprès des Ministres est fort contact de l'eau, dégagent des gaz port d'une matière dangereuse se
courante. Nous citerons à titre d'exem- inflammables, des matières sujettes à ramenait au choix d'un emballage
ple le Conseil Supérieur des Trans- l'inflammation spontanée, des liquides adéquat.
ports, la Commission des Téléphéri- inflammables, des solides inflamma- A cet égard, il faut distinguer :
ques, pour le Ministère des Trans- bles, des matières comburantes, des « Les colis » dont la capacité maxi-
ports ; le Conseil Supérieur de l'Elec- matières toxiques, des matières radio- male est de 450 litres et les « gros
tricité, la Commission des Appareils actives, des matières corrosives, des emballages » qui comprennent les
à pression pour le Ministère de l'In- matières infectes et répugnantes et véhicules-citernes, les conteneurs-
dustrie... enfin des peroxydes organiques. citernes, les wagons - citernes, les
Cette énumération, bien que fastidieu- bateaux-citernes.
Cette création de Commissions spécia-
se, de ces classes permet cependant Le règlement fixe les conditions aux-
Règlement qui a été annexé à un arrê-
d'avoir une vue d'ensemble de toutes quelles doivent répondre tous ces em-
té du Ministre des Travaux Publics et
les matières concernées. ballages. Les colis doivent pouvoir
des Transports en date du 15 avril
subir des tests mécaniques, mais
1945 et qui est applicable aux trans-
Indiquons brièvement que dans cha- aussi chimiques. La matière doit être
ports par chemins de fer, par voies
que classe les matières sont réperto- en effet « compatible » avec la nature
de terre et par voies de navigation
riées en 4 catégories de danger, por- de l'emballage : dans certains cas,
intérieure des matières dangereuses
tant les numéros 1, 2, 3, 4, allant de9 seul un emballage en verre est auto-
et des matières infectes. Ce règlement,
« plus dangereuses » aux « moins risé.
appelé communément « Règlement
du 15 avril 1945 », a été au fil des dangereuses ». Des règles telles que celles de ma-
années complété et modifié par de nutention, d'exploitation (par exem-
multiples arrêtés ministériels pour de- Il faut bien reconnaître que cette ré- ple taux de remplissage), d'interdic-
venir le Règlement que nous connais- partition en classes et en catégories tion de chargement en commun sont
sons aujourd'hui et qui comporte plus de danger a eu, surtout au début de également imposées.
de 700 pages et plus de 2.000 matiè- la réglementation, un caractère sub-
res à sa table alphabétique. jectif. Elle était basée sur l'idée de Pour les « gros emballages » le pro-
danger que se faisaient les personnes, blème est plus compliqué car géné-
Pour se donner une idée des problè- les chimistes principalement, ayant eu ralement leur conception donne lieu
mes traités par la Commission, il n'est à manipuler ces matières, mais égale- à un calcul faisant appel aux règles
pas inutile de donner un aperçu du ment sur les leçons tirées de l'expé- de la résistance des matériaux. Sans
contenu de ce Règlement. rience et des accidents malheureuse- vouloir établir un code complet de
ment supportés par l'homme. Mais construction, le Règlement prescrit un
La première question qui vient à l'es- peu à peu des critères de classement certain nombre de règles précises qui
prit est celle de la définition de ces sont apparus, ainsi que le montrent constituent en quelque sorte des mi-
matières dangereuses ou infectes. Le les deux exemples suivants : nima pour la sécurité (nature de
premier article du Règlement précise l'acier, taux de contrainte, pressions
qu'il s'agit de matières dangereuses Pour les liquides inflammables on de calcul et d'épreuve, éventualité de
dont le transport ou la manutention utilise la notion de « point d'éclair » soupapes de décompression, dans
(par des voies terrestres) est considé- qui est la température la plus basse certains cas, interdiction des vidan-
ré comme dangereux au point de vue, à laquelle s'enflamment les vapeurs ges par le bas, e t c . ) .
soit de la sécurité, soit de l'hygiène d'un liquide chauffé de façon pro- Certaines dispositions concernent
publique et qui par voie de consé- gressive. l'exploitation (taux de remplissage,
quence, peuvent ne pas être admises opération de manutention, visites pé-
au transport ou y être admises, sous Pour les matières toxiques on parle riodiques, e t c . ) .
certaines conditions. de la « dose létale » qui représente
la quantité de matière, rapportée
Le Règlement doit en outre veiller à
au poids de l'animal, ingérée par
A ces notions de sécurité et d'hygiène ce que le danger des matières soit
une population d'animaux (rats en
publique, on devrait ajouter celle de porté à la connaissance des person-
général) ayant provoqué la mort
l'environnement puisque les accidents nes qui les transportent ou les manu-
d'un certain pourcentage minimum
ou incidents de transports se tradui- tentionnent, à celles qui ont à inter-
de cette population à la fin d'un
sent souvent par des nuisances pour venir en cas d'accident ou d'incident,
délai fixé.
l'environnement (pollution de cours et même du public. Plusieurs modèles
d'eau par exemple). d'étiquettes sont donc prévus suivant
Avant d'établir les conditions de Il reste évidemment beaucoup à faire la nature du danger ; elles doivent
transport de ces matières, le Règle- pour obtenir pour toutes les classes être apposées sur les colis. Ces mê-
ment commence par les classer. Il des critères objectifs ; tel est le cas mes étiquettes doivent se retrouver
les répartit en 14 classes correspon- des matières corrosives pour lesquel- sur les unités de transport, et sont
dant chacune à une nature de dan- les les tests ne sont pas encore très complétées par une plaque rectan-
ger ou dans certains cas à la nature bien définis. gulaire orange placée à l'avant et à
du danger prépondérant. Pour chaque matière ainsi cataloguée, l'arrière de l'unité.
18
Rapho

Pour les transports particulièrement tion de circulation les dimanches et paux). Ceci permet d'éviter des
dangereux en raison de leur volume jours fériés. consultations écrites entre Minis-
tels que ceux effectués en véhicules- Enfin il est prévu d'instaurer à bref tères ;
citernes et conteneurs-citernes, cette délai une attestation de formation pro-
plaque orange porte deux nombres, fessionnelle pour les conducteurs de des représentants des entreprises
l'un dit « code de danger » corres- véhicules de certaines matières. ou services qui ont à appliquer le
pondant à une consigne de sécurité Règlement, c'est-à-dire des trans-
connue des services d'intervention En résumé, l'élaboration d'un tel rè- porteurs (S.N.C.F., Transports rou-
(pompiers), l'autre indiquant le nu- glement nécessite, sur le plan techni- tiers) et de ceux qui font transpor-
méro d'identification de la matière. que, des connaissances qui s'éten- ter (Industries chimiques) et égale-
Bien entendu, le conducteur du véhi- dent dans les domaines de la chimie ment de ceux qui construisent les
cule doit être porteur d'un certain ou la physique, de la résistance des emballages, qu'ils soient « petits »
nombre de documents (déclaration matériaux, de la chaudronnerie, de la ou « gros » (Chambre Syndicale des
d'expédition de la matière dangereu- technique automobile. Les matières Constructeurs).
se, consigne de sécurité, attestation radioactives constituent une classe
de conformité et de visite périodique bien spéciale faisant appel en outre à En outre, peuvent être appelés à par-
pour les véhicules-citernes et conte- des connaissances de physique ato- ticiper aux travaux de cette Commis-
neurs-citernes). Le véhicule lui-même mique. sion des experts particulièrement
et le tracteur doivent comporter cer- compétents dans certains domaines.
tains équipements (au point de vue Rien d'étonnant dans ces conditions Les questions importantes sont le plus
électrique et de lutte contre l'incen- si la Commission interministérielle, souvent examinées au préalable par
die). qui est chargée d'élaborer un tel rè- des groupes de travail. Une Sous-
glement, comporte un nombre impor- Commission spéciale se réunissant
tant de membres (une cinquantaine au moins une fois par mois examine
Pour achever ce panorama, il faut
de personnes environ) qui peuvent se plus particulièrement l'introduction
dire que le Règlement contient un
répartir en deux catégories distinc- dans le Règlement de certaines ma-
certain nombre de prescriptions géné-
tes :
rales concernant la circulation en tières nouvelles.
convois, les règles de stationnement, des représentants des divers Minis-
etc.. et que des arrêtés faisant partie tères ou administrations concernés Les préoccupations qui guident cette
du Code de la Route mais qui sont (Transports, Industrie, Intérieur, Dé- Commission, lors de l'élaboration des
annexés au Règlement traitent de la fense Nationale, Environnement, diverses dispositions du Règlement,
'imitation de vitesse et de l'interdic- pour ne signaler que les princi- sont de trois ordres :
19
A — La sécurité tection physique des substances ex- niques et aux matières nouvelles
est le but essentiel du Règlement mais plosives, en vue de prévenir des La Commission Interministérielle doit
toutes les personnes averties savent actions de malveillance. Une régle- évidemment tenir compte de l'évolu-
bien que la sécurité totale est impos- mentation analogue relative aux ma- tion des matières sur le marché : cer-
sible à obtenir pratiquement. La Com- tières radioactives est également en taines disparaissent, de nouvelles
mission a donc pour rôle de formuler cours de préparation. apparaissent. Par ailleurs, des modi-
des conditions qui permettent l'exé- fications dans la technique des em-
cution du transport avec un niveau b) Sur le plan international ballages résultent notamment de l'uti-
de sécurité convenable. Ceci doit être lisation de nouveaux matériaux (ma-
souligné alors que le public, les mass tières plastiques par exemple).
média, les moyens d'information mon- Pour les transports internationaux il Dans ce contexte, le rôle de cette
trent une exigence accrue dans le existe des réglementations, des Co- Commission est de permettre, par
des, des Recommandations qui con- ses propositions au Ministre des
domaine de la sécurité. La Commis-
cernent le transport des matières dan- Transports, d'avoir un Règlement qui
sion dispose à cet égard d'un « bon
gereuses et qui, dans certains cas, soit « à jour ».
thermomètre » qui est le recense-
même sur notre territoire, se substi-
ment des accidents de transports en-
tuent au Règlement du 15 avril 1945.
gendrés ou aggravés par une matière Cette Commission s'est attelée, en
Il est évident que les matières même
dangereuse. Or depuis quelques an- outre, à une tâche importante qui est
dangereuses sont de plus en plus
nées, il n'est constaté qu'un accident de refondre le Règlement du 15 avril
transportées à travers le monde en-
mortel et quelques blessés par an : 1945. Ce dernier, bien qu'ayant reçu
tier et il est envisagé de transformer
c'est certainement encore trop mais au fil des années de multiples retou-
« les Recommandations de l'ONU sur
cela est faible comparativement à ches et des compléments substan-
d'autres domaines touchant notam- le transport des matières dangereu-
tiels, a gardé néanmoins sa structure
ment les transports. ses » applicables à tous les modes
initiale. Cette structure doit être mo-
de transports et élaborées par les
difiée d'une part pour mieux amalga-
experts des pays d'Europe, d'Améri-
Il faut reconnaître que dans ces pro- mer ces compléments, d'autre part
que et d'Asie, pour les faire entrer
blèmes de sécurité, des considéra- pour tenir compte des nouvelles con-
dans une convention internationale à
tions de coût entrent en ligne de naissances sur les matières dange-
laquelle pourraient adhérer tous les
compte ; il faut donc trouver un juste reuses, et enfin pour se rapprocher
pays. On pense que ceci devrait per-
milieu, difficile et délicat à trouver. encore davantage des Règlements
mettre d'harmoniser tous les Règle-
européens pour les transports terres-
ments.
B - un souci de compatibilité avec tres et des Recommandations de
d'autres réglementations Si la Com- l'ONU.
En fait, tous ces Règlements, qu'ils
mission interministérielle doit propo-
soient nationaux, ou qu'ils fassent Le Ministre des Transports est res-
ser des dispositions réglementaires,
partie d'une convention passée entre ponsable de la sécurité des transports
spécifiques au transport des matières
Etats, diffèrent quelque peu des Re- et en particulier de ceux qui concer-
dangereuses, elle doit veiller à ce
commandations de l'ONU ; mais cela nent les matières dangereuses. Dans
que ces dispositions soient cohéren-
s'explique : l'élaboration de la réglementation
tes, voire pas trop divergentes, avec
dans ce domaine, la Commission
d'autres réglementations existantes. a) il y a, nous l'avons vu, une cer- Interministérielle joue un rôle primor-
taine part de subjectivité dans l'ap- dial qui, depuis plusieurs années, a
préciation du danger, qui varie d'un pris de plus en plus d'importance.
groupe d'experts à un autre ; Selon toute vraisemblance, ce rôle
a) Sur le plan national
b) sur le plan international, les déci- continuera de s'amplifier dans l'ave-
sions prises résultent souvent d'un nir.
Il existe en effet des réglementations
qui s'appliquent soit à l'amont soit à compromis et d'un vote qui est fré-
l'aval du transport, soit même pen- quemment loin d'être unanime ; I
dant le transport pour d'autres motifs. c) chaque mode de transport a des
Pour les premières il convient de citer exigences particulières ;
les réglementations du Ministère du
Travail, du Ministère de la Santé, de d) les graves accidents, bien que ra-
l'Industrie et prochainement celle du res, ont des répercussions plus for-
Ministère de l'Environnement (Contrô- tes et plus rapides sur les autorités
le des Produits chimiques). nationales directement concernées
ou voisines que sur les assemblées
Pour les règlements concernant le internationales, car les premières
transport, il faut encore citer le Mi- sont directement responsables et
nistère du Travail pour la protection les leçons tirées de ces accidents
des travailleurs et également le Mi- peuvent être différemment interpré-
nistère de l'Industrie qui vient d'éta- tées.
blir une réglementation, applicable
même au transport, concernant la pro- c)Sur le plan de l'adaptation aux tech-
20
les Transports routiers de matières
dangereuses en Lorraine
par Claude MATHURIN, I.C.P.C.
Directeur Régional de l'Equipement de Lorraine.

lée sur 3 semaines consécutives, une droguerie),


Origine de l'étude enquête « origine-destination » a été
presque tous les itinéraires à fort
réalisée avec les concours précieux
trafic surplombent des nappes aqui-
des services des douanes, de gen-
fères exploitées pour l'usage do-
Par lettre du 23 août 1973, M. le Se- darmerie et de police. Elle a été dou- mestique,
crétaire d'Etat auprès du ministre des blée d'une enquête « gendarmerie »
auprès des fournisseurs et utilisa- la circulation des grands axes se
Transports a confié à M. le Préfet de retrouve dans les agglomérations
la région Lorraine une étude relative teurs. L'ensemble a permis d'appré-
hender le phénomène « matières dan- dépourvues de déviation, et parfois
à la définition d'un réseau routier même dans celles déjà dotées d'une
obligatoire pour le transport de ma- gereuses » en Lorraine sur lequel au-
cune donnée chiffrée n'existait. déviation. L'exemple de Metz est
tières dangereuses, le chef du servi- caractéristique puisque malgré
ce régional de l'Equipement, était Par souci de simplification, les hydro-
carbures ont été exclus du champ de l'existence d'une autoroute nord-
chargé de la conduite (et de la réali- sud évitant l'agglomération, la po-
sation) de l'étude avec le concours l'enquête, en raison de leur extrême
dispersion sur l'ensemble des ré- sition carrefour de cette ville en-
du groupe de travail constitué à cette traîne la traversée urbaine dans le
fin et réunissant les services régio- seaux.
sens est-ouest.
naux et départementaux concernés
par les problèmes de sécurité soule- Le dépouillement de l'enquête, réali-
sé par le C.E.T.E. de l'Est, a révélé Quelques chiffres illustrent le pour-
vés par ce type de transports.
l'importance de ces transports dont centage du tonnage total transporté
nous mentionnerons les principales pendant l'enquête ayant traversé cer-
Le choix de la Lorraine résultait, se- taines agglomérations :
constatations :
lon les propres termes du ministre, de
1 200 véhicules recensés en 16 Bar-le-Duc 0,4 P/o
« l'importance de ses industries et de
jours, ont transporté 20 700 tonnes Hayange 9,5 %
sa géographie relativement variée et
de produits, Thionville 9,9 %
assez représentative des difficultés
Nancy 10,3 %
que l'on peut rencontrer sur le reste ces chiffres ne représenteraient en Neufchâteau 10,3 %
du territoire ». Ajoutons par ailleurs fait que 55 % du trafic réel, Phalsbourg 10,6 %
que la position frontalière, la coexis-
concentration des gros porteurs Etain 14,7 %
tence des maillages autoroutier et
sur les grands itinéraires, Toul 16,4 %
routier, ainsi que la dispersion des
fréquentation des itinéraires les Verdun 21,6 %
unités de production et d'utilisation
plus largement dimensionnés au Metz 34 %
des produits dangereux, font de la
Lorraine un champ d'étude particu- détriment d'itinéraires plus courts Plus de la moitié des véhicules a
lièrement intéressant. mais moins larges : ex. 65 km par franchi une frontière, mais à peine
autoroute interrompus par une tra- 5 % d'entre eux sont immatriculés
La mise en place d'un réseau propre versée d'agglomération importante à l'étranger,
aux transports de matières dangereu- plutôt que 55 km par CD., le stationnement anarchique est lié
ses implique la connaissance appro- existence d'une grande quantité de principalement à la proximité du
fondie des courants de circulation et petits transports localisés en dehors domicile et du lieu de restauration
des facteurs qui s'y rattachent. Eta- des grands axes (type livraisons des conducteurs,
21
pour un quart des véhicules, les do- l'agglomération de Metz s'est révé- voies autoroutières. Il ne demande en
cuments de bord ne sont pas en lée comme le carrefour des matiè- somme qu'une modification des habi-
règle pour ce qui concerne la fiche res dangereuses en Lorraine ; on y tudes des routiers dans la traversée
jaune de sécurité, a recensé dans le tissu urbain le de Metz. L'itinéraire à suivre relie les
1/3 des produits appréhendés du- autoroutes A 31 et A 32 par la voie
La réglementation est jugée trop péri-urbaine la plus directe non bor-
complexe, rant l'enquête, soit 45 véhicules
dée d'habitation : bretelle de Cham-
transportant 900 tonnes de produits
les professionnels affirment que la bière et boulevard de Trêves. L'absen-
par jour en transit sur la voirie ur-
limitation à 60 km/h est technique- ce de sortie pour le sens sud-nord à
baine ;
ment et économiquement imprati- Chambière implique le rebroussement
cable, le contournement nord-est par A 4 par La Maxe pour retenir sur la sortie
n'existait pas encore ; de Chambière (détour de 5 km pour
la signalisation des points dange- les usagers du sens Pont-à-Mousson
reux est insuffisante, le contournement sud-est par B 32 Saint-Avold (photos 1 et 2).
n'est pas envisageable à court et
les produits transportés sont à :
moyen terme (voir carte n 1) ;
44 % des liquides inflammables
La signalisaiton de rabattement adé-
(hydrocarbures exclus) (classe llla), la circulation était concentrée sur
quate, étudiée par le C.E.T.E. de l'Est,
23 % des gaz inflammables ou toxi- deux voies urbaines : avenue Foch :
a été mise en place par la direction
ques (classe Id), forte densité d'habitations et de tra-
départementale de l'équipement de
18 % des produits corrosifs (clas- fic en raison du débouché de
Moselle. Toutes les entrées de Metz
se V), l'échangeur de Metz centre et bou-
ont été dotées d'une signalisation
1,6 % présente un danger d'explo- levard Paixhans : circulation dense
spécifique (voir photos n 3 et 4) diri-
sion (classe la, Ib, le, le), périphérique et concentration sco-
geant ou maintenant les véhicules en
laire : 10 établissements, soit
les véhicules sont à 70 % des semi- transit sur l'autoroute A 31 ou la pé-
2 000 élèves sur 600 mètres de bou-
remorques citernes transportant nétrante A 32 jusqu'au point d'accès
levard.
80 % du tonnage appréhendé avec du contournement (coût de la signa-
un chargement moyen de 20 ton- lisation : 120000 F).
nes par véhicule. Il convenait donc d'interdire de ces
zones sensibles le trafic présentant
un risque, et de trouver un itinéraire En outre, afin d'assurer la sécurité
Ces constatations amènent à poser
de remplacement. nécessaire au rebroussement sur
le problème du réseau routier obliga-
l'échangeur de La Maxe, l'éclairage
toire en termes d'infrastructures rou-
L'itinéraire de contournement étudié de l'autoroute A 31 a été prolongé sur
tières. La réalisation d'un réseau com-
présente l'avantage d'utiliser la voi- la section Chambière - La Maxe. Il a
plet et cohérent paraît difficile, car
rie existante et de maintenir le trafic été financé à 50 % par la direction
l'état actuel des voies de communi-
le plus longtemps possible sur les des routes et de la circulation rou-
cations conduirait à réaliser des amé-
nagement excessivement coûteux qui
pénaliseraient la collectivité nationa- Carte n° 1.
le. En revanche, des aménagements
ponctuels dans les secteurs qui pré-
sentent un danger particulier appa-
raissent d'une meilleure efficacité
pour un coût réduit. Le groupe de
travail s'est donc attaché à traiter
deux cas concrets qui illustrent l'un
pour le milieu urbain et l'autre la rase
campagne, le type de dispositions
que l'on peut prendre pour améliorer
la sécurité dans une situation don-
née.

Les expérimentations
d'itinéraires en Moselle

I - Le contournement de Metz

II a été étudié pour plusieurs rai-


sons :
Deux itinéraires sont possibles sur
cette liaison (voir carte n 1). Celui
qui a la préférence des usagers est
évidemment l'itinéraire le plus homo-
gène et par ailleurs le plus court : le
C D . 22. Néanmoins, cet itinéraire ne
présente pas toutes les garanties pour
être rendu obligatoire et plusieurs
obstacles d'ordre matériel et régle-
mentaire doivent être levés avant le
lancement d'une expérimentation :
mise en place des déviations d'ag-
glomérations et aménagements des
traverses.

Ces aménagements sont du ressort


du conseil général de la Moselle dans
le cadre du plan d'aménagement des
chemins départementaux à l'échéan-
ce 1981 :

harmonisation des vitesses à


Photo n 1. — A. 31 Metz-Nord. Pressignalisation de la déviation de La Maxe. 45 km/h dans les traverses d'agglo-
mérations, ce qui n'est pas le cas
actuellement (coût de la signalisa-
tière et 50 % par l'établissement pu- portantes unités de production et tion à mettre en place : 70 000 F) ;
blic régional de Lorraine (coût : d'utilisation de produits chimiques :
1,4 MF). La mise en place des amé- harmonisation du régime de prio-
la plate-forme pétrochimique de Car- rité sur l'ensemble de l'itinéraire
nagements ne s'est pas déroulée aussi ling, au nord de Saint-Avold, et l'usi-
vite que prévu en raison des difficul- entre Saint-Avold et Dieuze, la par-
ne Ugine-Kuhlmann à Dieuze. Une tie sud entre R.N. 74 à Erstroff et
tés rencontrées pour le financement
et par les appels d'offres infructueux moyenne de 600 tonnes de produits Dieuze n'étant pas classée actuelle-
du marché des câbles électriques circulent journellement, dont 250 ton- ment (coût de la signalisation :
auxquels s'ajoutaient des délais de nes de styrène, le complément se 50 000 F).
livraison de 4 à 6 mois. répartissant essentiellement entre
acides sulfurique et chlorhydrique. Ces deux derniers aménagements de-
Néanmoins, l'ensemble du dispositif
était prêt pour le mois de mai 1978,
date à laquelle une campagne d'in-
formation a été menée auprès des Photo n 2. — A. 31. Sortie de La Maxe pour les usagers du sens Pont-à-Mousson - Saint-Avold.
transporteurs qui ont favorablement
accueilli le dispositif installé.
Les arrêtés d'interdiction de craver-
ser le centre-ville ont été pris par
décision préfectorale en date au
26 juin 1978.
Plus d'un semestre après la mise en
service de la déviation, le bilan sem-
ble satisfaisant puisque, selon les ser-
vices de police effectuant un contrôle
hebdomadaire sur les axes interdits,
aucune verbalisation n'a été pronon-
cée à rencontre des 45 véhicules
ayant à transiter journellement par
Metz dans le sens est-ouest.
Le dispositif paraît efficace.

Echanges Dieuze - Saint-Avold

La circulation de matières dangereu-


ses entre ces deux agglomérations
est créée par l'existence de deux im-
23
vraient être présentés à la D.M. 1
cette année.

En résumé, l'expérimentation propre-


ment dite de cet itinéraire de matiè-
res dangereuses ne pourra entrer
dans sa phase opérationnelle qu'après
la réalisation des aménagements d'in-
frastructure.

En conclusion de cette étude, il con-


vient de souligner deux aspects. En
premier lieu, l'intérêt des services
centraux sur le caractère expérimen-
tal des deux itinéraires étudiés. Les
directives ministérielles soulignent
que la notion d'itinéraire préférentiel
doit primer celle d'itinéraire obliga-
toire. Néanmoins, l'expérimentation
du contournement de Metz ne semble
possible que par la mise en place
d'une signalisation d'interdiction. Il
paraît en effet difficile d'inciter les
Photo n 4. — A. 31. Metz-Nord, sortie interdite.
chauffeurs à utiliser un itinéraire,
sans interdire ceux qu'il est censé
remplacer.
la réalisation d'un programme d'ai- Enfin, rappelons les suggestions émi-
res de repos et de stationnement ses par le groupe de travail régional
D'autre part, la prise de conscience
réparties sur les grands axes rou- sur le problème du transport des ma-
sur ce problème qui s'est manifestée
au niveau de l'établissement public tiers, tières dangereuses et qui portaient
régional d'abord par le financement sur :
d'une partie des anménagements pour l'incitation à utiliser le rail dans
le contournement de Metz, et aussi la mise en place d'une formation
toute la mesure du possible sur les
par l'adoption d'un programme fina- professionnelle spécifique aux ma-
longues distances,
lisé de sécurité routière portant sur tières dangereuses pour les chauf-
des dispositions qui s'étaient révélées feurs de poids lourds sous l'égide l'amélioration généralisée des in-
nécessaires à la suite de l'enquête, à de l'A.F.T. (association pour la for- frastructures routières,
savoir : mation dans les transports). l'utilisation préférentielle des auto-
routes,
l'adoption d'une signalisation verti-
cale nouvelle et particulière pour
ces transports sur les itinéraires
conseillés,
l'amélioration des moyens d'identi-
fication du produit transporté, sur-
tout en cas d'accident,
le renforcement des contrôles des
véhicules pour ce qui concerne :
— la vitesse limite
— l'utilisation du chronotachygra-
phe,
l'aménagement des aires de station-
nement et de repos,
les mesures de protection des nap-
pes aquifères,
l'amélioration des conditions de
travail et de formation des routiers.

Photo n 3. — A. 32. Pénétrante Est de Metz.

24
de choix, Enfin, le combustible irra-

le transport des matières dié continue à dégager pendant le


transport une quantité de chaleur im-
portante qu'il faut pouvoir évacuer
en permanence,
radioactives L'emballage dans lequel ces combus-
tibles sont transportés doit donc sa-
tisfaire à des conditions très rigou-
reuses. On utilise actuellement la
Pierre AUDIGIER, I.C.M. technique des châteaux ; ces châ-
teaux ont la forme d'un parallélépi-
( adjoint du Comité Interministériel pède ou d'un cylindre creux à l'inté-
rieur duquel on peut placer un nom-
bre donné d'assemblages de crayons
de combustibles ; ils sont faits de
plomb et d'acier et refroidis par eau
Chaque année plus de 100 000 sour- L'ampleur de chacun de ces risques et/ou par convection naturelle. On
ces de radioéléments sont transpor- varie avec la nature des matières s'oriente actuellement vers l'utilisa-
tées d'un point du territoire à un transportées. Aussi, pour fixer les tion de châteaux très lourds (100 ton-
autre. Ces sources sont utilisées idées, commencerons-nous par une nes) à l'intérieur de chacun desquels
dans des activités aussi diverses que évocation rapide des principales ca- on pourra placer 12 assemblages,
le diagnostic et la thérapie médicale, ractéristiques des matières que l'on d'un poids total de 5 tonnes environ
le contrôle de la qualité des soudu- rencontre à chacune des étapes du et dégageant environ 120 kW ; pour
res, l'industrie de la mesure, etc. cycle électro-nucléaire. une centrale fonctionnant normale-
Mais c'est le développement du pro- ment, cela représente cinq châteaux
gramme électronucléaire qui se tra- par an.
Tant qu'il est naturel, l'uranium ne
duira par l'augmentation la plus spec- présente pas de risques importants Une centrale nucléaire produit égale-
taculaire des quantités de matières dus à sa radioactivité. Mais dès qu'il ment des quantités importantes de
radioactives qui devront être trans- est enrichi (par exemple à 3,5 % en H
échets (gants, blouses, sacs, rési-
portées. C'est donc à l'énergie nu- uranium 235), il peut présenter le nes, etc.) de faible et moyenne acti-
cléaire que nous emprunterons les risque de criticité : on cherchera vité : de 500 à 700 m 3 par an. Ces
principaux exemples qui illustreront donc à se prémunir contre le risque Héchets sont infiniment moins danqe-
cette présentation des problèmes af- que présenterait soit une modifica- reux que les combustibles irradiés.
férant au transport des matières ra- tion de la géométrie par l'introduc- Mais le nombre de t r a n s p o r t s
dioactives. tion inopinée d'un modérateur (tel -<e déchets de cette nature sera im-
que l'eau) qui pourrait conférer à la oortant (de l'ordre de 25 par an et
Les risques spécifiques contre les- matière une configuration critique. oar centrale) ; il est donc probable
quels il importe ici de se prémunir De la centrale nucléaire vont partir nu'il y aura des incidents de trans-
sont de diverses natures : deux catégories de matières radio- port, incidents dont les conséquences
Il y a tout d'abord la radioactivité actives : les combustibles qui auront osvchologiques pourraient être beau-
proprement dite qui, au-delà d'un cer- été irradiés et qui devront être trans- coup plus importantes que les consé-
tain seuil, présente un risque pour la portés vers l'usine de retraitement ; quences sanitaires.
santé des personnes. Il importe donc des déchets qui devront être évacués Les usines de retraitement produisent
que l'emballage assure un confine- vers leur lieu de stockage définitif. d'abord de l'uranium encore enrichi ;
ment satisfaisant de la matière pen- Les combustibles irradiés sont cet uranium, pratiquement débarras-
dant son transport. Il importe égale- d'abord très dangereux parce que sé de ses produits de fission, ne pré-
ment que le rayonnement qui traver- très irradiants : ils sont en effet char- sente aucun risque spécifique pour
sera cet emballage ne dépasse pas gés de produits de fission fortement son transport. Elles produisent égale-
un niveau acceptable. radioactifs. Ensuite ils contiennent ment du plutonium ; ce plutonium
Mais il faut tenir compte également une quantité significative (1 0/o en généralement sous forme d'oxyde,
du fait que certaines des matières ooids) de plutonium. Ce plutonium, devra être transporté vers les usines
radiocatives sont également fissiles. qui s'est formé pendant le séjour du de fabrication de combustibles ; puis
Dès lors, il faut se prémunir d'une combustible dans le réacteur, est fis- ces combustibles devront être trans-
part contre les risques de criticité sile ; il est très chargé en plutonium portés vers les réacteurs auxquels ils
accidentelle, d'autre part contre les 240, donc difficile à utiliser pour la sont destinés. Le transport de ce plu-
risques dus à ce que certaines de fabrication d'un engin explosif. De tonium nécessite des précautions
ces matières fissiles pourraient pré- plus, le plutonium est intimement mê- particulières : protection contre les
senter un objectif pour des candidats 'é avec l'uranium et les produits de risques de criticité ; protection contre
à la malveillance. On quitte ici le fission : il n'est donc pas d'accès les radiations (le plutonium fabriqué
domaine de la protection sanitaire aisé. Par conséquent, pour un candi- dans une centrale à eau légère est
pour entrer dans celui de la protec- dat à la malveillance, ces combusti- en effet très irradiant) ; protection
tion contre les actes de malveillance. bles ne constituent pas un objectif contre les actes de malveillance.
25
Les actions entreprises par les pou- l'A.I.E.A. Ces recommandations, éla- radioélément se trouve sous une for-
voirs publics pour assurer la sécurité borées par des experts des différen- me dispersable (liquide, pulvéru-
nucléaire — en particulier la sécurité tes nations concernées, font l'objet lent...).
des matières nucléaires pendant leur de révisions périodiques ; la derniè-
transport — sont coordonnées par le re de ces révisions date de 1973. Les colis de type B. L'emballage doit
Comité interministériel de la sécurité être conçu pour résister aux acci-
nucléaire, Comité institué par le dé- Il ne saurait être question de se dents les plus graves. C'est lui qui
cret du 4 août 1975 modifié le 18 dé- livrer ici à une analyse exhaustive de doit être utilisé dès que la quantité
cembre 1978. Le Secrétaire général l'arrêté du 24 juin 1974. On se conten- de radioélément dépasse les limites
de ce Comité, nommé par décret, est tera d'en rappeler les principales A i ou A 2 définies ci-dessous. C'est
chargé de préparer les délibérations dispositions. ainsi que les châteaux dont on a
du Comité : il est également chargé, montré plus haut l'usage doivent gar-
sous l'autorité du Premier Ministre, der pour l'essentiel leur fonction de
1.2. Ces dispositions s'inspirent de
de vérifier l'application de mesures confinement et leur fonction d'écran
la remarque suivante : la sûreté des
destinées à assurer la sécurité nuclé- de protection contre les rayonne-
transports de matières radioactives
aire et peut, à ce titre, prescrire tout ments après un accident dont on se
repose principalement sur leur em-
contrôle ou inspection réglementaire ballage. contentera de citer ici deux caracté-
et en suivre l'exécution. ristiques particulièrement sévères.
A ce titre on distingue deux types une chute de 9 mètres sur une sur-
Ce Comité n'a pas de missions
de colis : face indéformable ;
opérationnelles : chaque ministère
resite responsable de l'application un feu de 800 C d'une durée d'une
des mesures qui sont de sa compé- Les colis de type A. L'emballage doit
demi-heure.
tence. être conçu pour résister au traitement
assez brutal que peut lui infliger un
personnel de transport qui n'a pas de Les Américains sont allés plus loin
temps à perdre. Mais on n'exclut pas et ont montré, par des essais en
que cet emballage puisse, à l'occa- vraie grandeur, que les fonctions des
1 - La protection sanitaire sion d'un incident de transport, se châteaux restaient assurées après un
rompre et laisser échapper de la ma- écrasement sur un mur de béton à
tière radioactive. Aussi le règlement 120 km/h ou après prise de plein
impose-t-il une limite supérieure à fouet par une locomotive lancée à la
1.1. La réglementation française* trai- même vitesse.
te le transport des matières radio- l'activité de chacun des radioélé-
actives comme un cas particulier du ments pouvant être transportés dans
transport des matières dangereuses. les emballages de ce type. Plus pré- Plus précisément, on distingue, par-
Elles constituent la classe IV b du cisément, on distingue pour chaque mi les colis de type B, deux sous-
règlement annexé à l'arrêté du 15 radioélément, deux limites : Ai si le catégories :
avril 1945 qui concerne les transports radioélément se présente sous une
par chemin de fer, par voie de terre forme non aisément dispersable (so- les emballages de type B (U) qui,
et par voie de navigation intérieure. lide non inflammable) ; A2, générale- parce qu'ils sont de conception
Les dispositions particulières au ment inférieure à la précédente, si le simple (par exemple, ils ne doivent
transports des matières font l'objet
de l'arrêté du 24 juin 1974. Le Direc-
teur des Transports terrestres et le
BIBLIOGRAPHIE
Directeur général des postes sont
chargés de l'exécution de cet arrêté.
Arrêté du 24 juin 1974 relatif au transport et à la manutention ae
Ils sont assistés, pour ce faire, de la matières dangereuses (transport de matières radioactives) publié au
Commision interministérielle du Trans- Bulletin officiel du ministère de l'Equipement et du Secrétariat d'Etat
port des Matières Dangereuses ; sur aux Transports (Direction des Transports terrestres) fascicule
le plan technique, cette Commission n 74-68 bis.
s'appuie principalement sur les ex-
perts du Commissariat à l'Energie - Décret rf 75-713 du 4 août 1975 (modifié le 18-12-78) instituant un
Atomique. Comité interministériel de la Sécurité nucléaire.
-«Règlement de transport des matières radioactives - Edition révisée
Les prescriptions de cet arrêté dé- de 1973». Collection sécurité n 6, AIEA, Vienne 1973.
coulent des recommandations de
- « Directives pour l'application du règlement de transport de l'A.I.E.A. ».
Collection sécurité n 37, AIEA, Vienne 1973.
Pour les transports internationaux, sont éga-
lement applicables en France les règlements
-« La protection physique des matières nucléaires ». INFCIRC/225/REV I -
internationaux suivants : l'accord ADR (trans- AIEA, Vienne 1977.
ports par route) et l'accord RID (transport
par fer). Ils s'inspirent également des recom- - « Directives relatives aux transferts d'articles nucléaires ». INFCIRC/
mandations de l'A.I.E.A. ; de ce fait, ils 254 - AIEA, Vienne 1978.
sont compatibles avec la réglementation
nationale.

26
.
par comprendre de dispositif de
refroidissement assisté), présentent
de meilleures garanties de sécurité
et de ce fait, peuvent franchir les
frontières sans autorisation parti-
culière des pays traversés ;
les agents de
les emballages de type B )M) qui
ont besoin d'agrément spéciaux
pour franchir les frontières ;
sécurité.
1.3. Par ailleurs les colis ont été clas-
sés en trois catégories fonctions du
rayonnement à la surface extérieure :
a) La catégorie I BLANCHE :
L'activité maximale à la surface est
de 0,5 mrem/h (millirem par heure).
Le colis est signalé par une étiquet-
te portant le trèfle symbolique sur
fond banc, le mot RADIOACTIF et
une bande rouge.
b) La catégorie II JAUNE :
L'activité maximale à la surface est
de 50 mrem/h à la surface et 1 mrem/h
à une distance de un mètre. Le fond
de la partie supérieure de l'étiquette
est jaune ; celle-ci porte une inscrip-
tion indiquant la radioactivité à un
mètre de distance (c'est ce qu'on
appelle l'indice de transport), le mot
RADIOACTIF et deux bandes rouges.

c) La catégorie III JAUNE :


L'activité à la surface ne dépasse pas
200 mrem/h et l'indice de transport
ne dépasse pas 10. Le fond de l'éti-
quette est jaune ; celle-ci porte une
inscription indiquant l'indice de trans- 1. le tachygraphe * type S
Dort, le mot RADIOACTIF et trois Conforme à la réglementation européenne. Un ou deux
bandes rouges. conducteurs. Apporte des informations supplémentaires : sur- et
sous-régime moteur, consommation de carburant, survitesse...
La somme des indices de transport Par seuils réglables avec alerte.
des colis faisant partie d'une même Conforme à la réglementation des transports de matières
expédition ne doit pas dépasser une dangereuses (art. 963) et à l'ADR.
certaine valeur. Cette somme est en 2. le limiteur de vitesse
effet une limite supérieure du risque
Appareil pneumatique à commande électrique inséré dans la
que présente, pour une personnes tringlerie de commande d'accélération. S'adapte facilement sur
qui stationnerait à proximité du char- tous types de véhicules.
gement, l'ensemble des colis.
Rappelons, pour fixer les idées, que
la dose maximale admissible pour un
Elément très important de sécurité : maîtrise constamment l'allure
du véhicule, limite la vitesse indépendamment du régime moteur,
offre une grande souplesse d'utilisation (seuil de vitesse réglable
du tachygraphe), agit automatiquement en cas d'absence d'air...
S
^r&
travailleur est fixée à 3 rems pour Le tachygraphe type S et le limiteur de vitesse "Limît" sont
une période de trois mois. Le « rem » des agents de sécurité.
exprime le risque que les rayonne- ¥r Date limite d'équipement obligatoire
ments peuvent présenter pour la ma- pour les véhicules de plus de 3,5 t :
1 er juillet 1979.
tière vivante ; la dose reçue en un
point donné de l'espace est fonction
de la quantité (elle-même fonction
c ê?<?
de l'activité des radioéléments consi-
dérés) et de la qualité (plus ou moins «JAEGEIj,
dure) des rayonnements présents.

1.4. Signalons enfin que les matières


fissiles sont classées en trois classes
Au service du transporteur.
A &.

27
de sécurité nucléaire, cette expres- du mois de février 1979, adopté un cipaux pays exportateurs de matières
sion désignant le risque de criticité. projet de loi relatif aux matières nu- nucléaires) se sont engagés, entre
Par exemple les risques de criticité cléaires. Ce projet devrait être sou- autres, à n'exporter de matières fis-
que peuvent présenter les colis de mis au Parlement à la session du siles qu'à condition que « celles-ci
classe II sont éliminés par la limita- Printemps 1979. Il répond à la préoc- fassent l'objet d'une protection phy-
tion du nombre de colis pouvant être cupation de mieux organiser le con- sique efficace afin d'empêcher tout
inclus dans un même chargement. trôle par l'Etat de la détention et du usage ou maniement non autorisé.
transport des matières nucléaires Les degrés de protection physique
1.5. Autres problèmes pouvant être utilisées pour une réac- qui devraient être assurés... seront
On mentionnera en particulier celui tion de fission ou de fusion. convenus entre les fournisseurs,
du transport des combustibles irra- Le décret d'application qui suivra compte tenu des recommandations
diés par voie maritime. C'est là en la promulgation de cette loi par le internationales » (Directives relatives
effet un problème important pour la Président de la République devrait aux transferts d'articles nucléaires
France du fait du développement, à retenir le principe d'une classification publiées par l'A.I.E.A. sous le sigle :
La Hague, de l'industrie du retraite- des matières fissiles en trois catégo- INFCIRG/254).
ment de combustibles irradiés étran- ries, fonction chacune de l'attrait Mais certains des pays exportateurs
gers. qu'elle peut présenter pour un can- voudraient aller plus loin ; c'est le
C'est également un problème auquel, didat à un acte de malveillance. Cha- cas des Etats-Unis ; la loi sur la non
depuis l'accident de PAmoco Cadiz, cune de ces catégories doit ensuite prolifération promulguée en mars
l'opinon publique est de plus en plus faire l'objet d'un niveau de protection 1978 par le Président des Etats-Unis
sensibilisée. appropriée. fait obligation à l'Administration amé-
Ce transport maritime est régi par ricaine de ne délivrer de licences
les dispositions particulières du code d'exportation de matériels sensibles
La philosophie retenue est analogue
maritime international des marchan- nue vers les pays qui. non seulement
à celle proposée par l'A.I.E.A. dans
dises dangereuses de l'O.M.C.I. ; les disent appliquer, mais également ap-
'e document publié sous son éqide
dispositions de ce code concernant pliquent et acceptent de montrer à
mais rédigé par un groupe d'experts
le transport par mer de combustibles l'Administration américaine qu'ils ap-
provenant des principaux pays
irradiés reprennent, en les adaptant pliquent correctement les recomman-
concernées, l'INFCIRC/225.
aux problèmes maritimes, les dispo- dations de l'INFCIRC/225.
sitions du règlement de transport de
''A.LE.A. de 1973. Un deuxième problème se pose. Il
3 - Transport concerne plus particulièrement les
Fn fait, de par leur conception, les de matières fissiles transports internationaux, c'est-à-dire
châteaux de transport actuels de- et non prolifération les transports intéressant plusieurs
vraient résister très bien aux consé- pays. C'est l'intérêt de tous les pays
auences des accidents spéficique- nue soient définies le plus clairement
ment maritimes. Il reste cependant à Le transport des matières fissiles possible les conditions dans lesauel-
confirmer par des essais qui sont en constitue l'un des maillons faibles les s'opérera, au passage des fron-
cours, leur tenue à des feux de très d'une politique de non prolifération tières, le transfert des responsabilités
lonque durée tels qu'on en a connu des armements nucléaires : on peut entre les autorités chargées de la
en mer. en effet craindre que ce ne soit jus- protection physique dans chacun des
Les navires transportant les combus- tement à l'occasion d'une opération Etats concernés. A cette fin, les
tibles irradiés ne sont soumis à au- de transport d'oxyde de plutonium Etats-Unis ont proposé que s'ouvrent
cune exigence particulière de Dar le qu'un Gouvernement ou un aroupe à Vienne des négociations pour la
code OMCI. Toutefois, le déveloo- minoritaire ne cherche à détourner préparation d'une convention inter-
pement des transports maritimes de de son usage civil, tout ou partie de nationale sur le transport des matiè-
combustibles irradiés — lui-même la cargaison. Mais, pour un Etat ou res ; les négociations sont en cours.
lié au développement de l'industrie une Organisation internationale (A.l.
internationale du retraitement — a E.A.-EURATOM), s'assurer que le
déjà conduit de nombreux pavs (Ja- transport de matières fissiles sur le Conclusions
pon, Royaume-Uni) à construire des territoire d'un Etat non doté d'un ar-
navires spécialisés dans ce tvoe de mement nucléaire s'effectue de ma-
transport, navires dont la conceDtion nière « satisfaisante », c'est d'abord ' est peu de domaine de l'activité
répond à un souci de sûreté renfor- s'enquérir des conditions dans les- humaine où la réglementation pré-
cée : double coque, barrières anti- quelles le dit Etat non doté assure sente un aussi grand degré d'homo-
collision, aides perfectionnées à la la protection physique, ne serait-ce généité de par le monde que celui
navigation... du fait que son efficacité dépend au des transports de matières radio-
plus haut chef du secret dont elle actives.
est entourée, est un des attributs es- La très bonne « performance », sur
2 - La protection sentiels de la souveraineté d'un Etat. le plan de la santé des personnes,
contre les actes Le problème est délicat mais fonda- obtenue jusqu'à aujourd'hui par l'ac-
de malveillance mental. tivité « transport des matières radio-
Les pays membres du groupe dit actives » montre que c'est là une
Le Conseil des Ministres a, au début de Londres (qui regroupe les prin- bonne méthode de travail.
28
la formation des personnels
AU
il à la Direction (U

Les préoccupations concernant la Rapho


protection des travailleurs avaient
conduit à la promulgation de la Loi
76-1116 du 6 décembre 1976 rela-
tive au développement de la préven-
tion des accidents du travail, qui
impose à tout chef d'entreprise d'or-
ganiser une formation pratique et
appropriée en matière de sécurité au
bénéfice des personnels qu'il em-
bauche ou qui changent de poste de
travail.
Mais cette obligation de portée gé-
nérale n'apporte à elle seule qu'une
solution partielle aux problèmes spé-
cifiques au transport des matières
dangereuses.

En effet, au sein des entreprises qui


produisent ou font distribuer des pro-
duits dangereux, les personnels de
conduite ne représentent qu'une fai-
ble minorité, et les actions de forma-
tion à la sécurité qu'ils peuvent sui-
vre ne sont pas orientées directe-
ment vers leur activité. Et parmi les
entreprises de transport pour comp-
te d'autrui, celles qui assurent des
transports de matières dangereuses
sont relativement peu nombreuses.

En outre, la loi du 6 décembre 1976


ne concerne que les seuls salariés.
Or, une part importante du trafic, no-
tamment dans le cadre de la distri-
bution des produits pétroliers, est
assurée par des patrons-conduc-
teurs, propriétaires de leurs véhicu-
les.
Enfin, dans le transport des matiè-
res dangereuses, il convient de re-
chercher non seulement la sécurité
29
des travailleurs, mais également celle Elle a permis de fixer l'objectif et
les modalités de la formation à ins-
Une obligation générale
des autres usagers des infrastructu-
res et des habitants des aggloméra- tituer. de formation
tions traversées.
A cet égard, l'expérience a montré, Il était hors de question de préten-
dans des circonstances parfois tragi- dre faire de complets spécialistes Le premier de ces arrêtés ajoute au
ques, que les personnels de conduite de ceux à qui incombe la charge Règlement du 15 avril 1945 un ar-
ne possédaient pas toujours les con- de l'acheminement, sur route ou ticle 32 qui pose le principe d'une
naissances suffisantes pour assurer, sur les voies de navigation inté- obligation de formation pour les
compte tenu de la nature de la ma- rieure, de produits dangereux. conducteurs de véhicules et les res-
tière transportée, une prévention con- C'est pourquoi le groupe de travail ponsables à bord des bateaux, ef-
venable des accidents, ou pour par- s'est orienté vers la formule d'une fectuant des transports de matières
ticiper utilement à l'organisation formation initiale de sensibilisation dangereuses par route et sur les
des secours. aux risques, dispensée sous forme voies de navigation intérieure.
de stages, limitée dans sa partie Cette obligation est générale.
Jusqu'ici le Règlement du 15 avril théorique mais rendue aussi concrè- Elle peut s'appliquer à toutes les
1945, qui régit le transport des ma- te que possible par des exercices catégories de transports de matières
tières dangereuses, par chemin de pratiques. dangereuses, hormis celles de la
fer, par voie de terre ou de naviga- classe VI (matières infectes, répu-
Ainsi conçue cette formation doit gnantes ou putrescibles).
tion intérieure, n'imposait une for-
d'évidence être complétée ultérieu-
mation spécifique que pour l'exécu-
rement au sein des entreprises par
tion des transports de gaz de pétro- Cependant le texte qui l'institue pré-
des actions permanentes, au demeu-
le liquéfiés (Butane - Propane). voit qu'elle sera mise en vigueur
rant obligatoires en vertu des dis-
Cependant, pour répondre à des pour chaque catégorie de trans-
positions de la loi du 6 décembre
besoins certains, divers types de Dorts, par des arrêtés particuliers,
1976.
formation avaient été progressive- en quelque sorte au coup par coup.
ment mis sur pied ,à l'initiative d'or- L'extrême diversité des produits Les personnes assujetties à cette
ganisations professionnelles (sec- dangereux, et la nécessité pour ren- obligation sont tenues de suivre
teurs des produits pétroliers — du dre concrète une telle formation de avec succès auprès d'un organisme
chlore — des gaz réfrigérés, etc.. disposer d'installations et de ma- de formation agréé :
ou d'entreprises agissant isolément tériels appropriés, constamment en un stage de base d'une durée mi-
(création de moniteurs d'entrepri- rapport avec l'évolution des Tech- nimale de 40 heures, susceptible
ses). nologies, impliquent que les milieux d'être fractionnée, comportant no-
professionnels jouent un rôle parti- tamment des développements sur
L'ensemble toutefois manquait quel- culièrement actif en la matière. l'état physique des corps (solide,
que peu d'homogénéité, et surtout liquide, gazeux), les principaux ty-
ne couvrait pas tous les secteurs. Ces considérations conduisent tout pes de risques (inflammabilité —
Dès lors, il appartenait aux pouvoirs naturellement à un partage de res- explosivité — toxicité — corrosivi-
publics de prendre les dispositions ponsabilité entre l'Administration et té — instabilité chimique de cer-
nécessaires pour harmoniser ces les organisations professionnelles tains produits, e t c . ) , et la régle-
formations et en généraliser le prin- concernées par la production, la mentation applicable aux transports
cipe. distribution ou le transport de ma- de matières dangereuses ;
tières dangereuses, sur les bases sui- tous les 4 ans un stage de recycla-
vantes : ge d'au moins 20 heures.
Une responsabilité partagée l'Administration instaure une obli-
entre ['administration gation de formation dont elle fixe Cinq spécialisations ont été prévues:
le but et le contenu, 1. transports d'explosifs, munitions
et les organisations et artifices,
professionnelles l'enseignement est dispensé par 2. transports de gaz de pétrole liqué-
des organismes de formation fiés,
créés à l'initiative des organisa- 3. transports de carburants, combus-
C'est la Commission interministé- tions professionnelles et agréés tibles liquides, bitumes et solvants
rielle du transport des matières dan- par elle, selon des programmes hydrocarbonés,
gereuses, et plus spécialement un également soumis à son approba- 4. transports de produits chimiques
groupe de travail restreint constitué tion. divers,
en son sein, qui a été chargé par le 5. transports de matières radioactives.
Ministre des Transports d'étudier ce Les propositions du groupe de tra-
Après contrôle de connaissances,
problème. vail, adoptées par la Commission
l'organisme agréé délivre (stage de
Ainsi une large concertation entre interminisérielle, ont été sanction- base) ou valide (recyclage) une attes-
l'Administration et les Organisations nées par deux arrêtés en date du tation qui devra être présentée à tou-
représentatives des diverses profes- 27 février 1979 du Ministre des te réquisition des agents chargés des
sions concernées a pu s'instaurer. transports. contrôles.
30
WliilMl
*

?
::.:

Rapho

Le système comporte une grande sou- Sont concernés : me de croisière à la fin de l'année
plesse puisqu'il permet : 1983.
les transports d'explosifs et de mu-
l'adaptation du tronc commun que nitions des catégories les plus dan- Le premier train de mesures concer-
constitue le stage de base en fonc- gereuses, à partir de 100 kgs de ne pratiquement tous les transports
tion de la spécialisation recherchée, poids brut, et ceux d'artifices à par- jugés les plus dangereux.
le passage d'une spécialisation tir de 500 kgs, Il sera complété très prochainement
à l'autre en suivant le seul stage par les dispositions applicables aux
les transports en citerne (ou réci-
de recyclage de la nouvelle spécia- transports de certaines matières ra-
pients assimilés) de gaz de pétro-
lisation souhaitée. dioactives.
le liquéfiés, de carburants, combus-
tibles liquides, bitumes et solvants, Sur un plan général, le système mis
et de produits chimiques divers. en place peut paraître relativement
lourd. Son fonctionnement a néan-
Un premier train de mesures, Des échéanciers de mise en place
moins pu être testé à partir de l'ex-
qui concerne les transports périence acquise dans le secteur des
progressive du système ont été fixés
gaz de pétrole liquéfiés et des hydro-
les plus dangereux en tenant compte à la fois des dé-
carbures.
lais nécessaires à la création, dans
les secteurs où ils n'existent pas en-
core, d'organismes de formation sous L'étroite association et la constante
Le second des arrêtés ministériels du concertation entre les pouvoirs pu-
l'égide des organisations profession-
27 février 1979 met en vigueur pour blics et les organisations profession-
nelles, et du nombre de personnes à
un nombre important de transports nelles qui le caractérisent sont en
former (près de 80 000 personnes).
l'obligation prévue par l'article 32 du même temps les gages de son effi-
Règlement du 15 avril 1945. Le système atteindra ainsi son régi- cacité.
81
Un problème absolument nouveau
pour tous les maîtres d'ouvrages :

LA REFORME
DE LA RESPONSABILITE
ET DE L'ASSURANCE
DANS LE DOMAINE
DE LA CONSTRUCTION
par Adrien SPINETTA I.G.P.C.
Vice-Président du Conseil Général des Ponts et Chaussées
Président de la Commission Interministérielle
d'Etude de la Réforme

En annexe :

Loi du 4 janvier 1978 et tous les récents décrets d'application (nov. et déc. 1978)

BON DE COMMANDE
à adresser à la revue « Annales des Ponts et Chaussées »
254, rue de Vaugirard - 75740 PARIS Cedex 15

NOM

ADRESSE

Pour les Sociétés ou Administrations :

REFERENCES OU SERVICE

Veuillez nous adresser exemplaires du numéro spécial sur la Réforme de la Responsabilité et de


l'Assurance dans la Construction au prix de 44 F l'exemplaire que nous réglons ci-joint.

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n par virement postal au CCP « Annales des Ponts et Chaussées » 2361700 W PARIS

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Date Signature ou Cachet


la conception dans le bâtiment
compte rendu des journées d'études des 30 et 31 janvier

MM. Leclercq, d'Ornano, Pasquet et Spielrein. Orop

La qualité globale du bâti, liée au


temps et à l'effort de conception
l'attitude des maîtres d'ouvrage L'optimisation des choix économi-
ques de la Société
vis-à-vis de la conception La place de l'usager dans le pro-
cessus de conception.

Il semble que le premier point sur


lequel ont insisté les conférenciers
Ainsi que l'a rappelé le Président de Ils se trouvent pourtant au carrefour puisse se résumer par un terme « le
séance, les problèmes de la concep- de quatre questions fondamentales : couple » (maître d'ouvrage - maître
tion n'ont pas trouvé jusqu'à ce jour, La répartition des rôles des in- d'œuvre). Couple ou le dialogue dans
sauf exceptions moyennes, leurs solu- tervenants dans la conception et la confiance doit s'établir entre le
tions et leurs réponses collectives. le bon exercice de chacun d'eux concepteur et le représentant de la
demande sociale ou privée. Le Maî- plus en plus précis, qu'ils sont assor-
tre d'ouvrage peut être comparé à tis d'un nombre de contraintes crois-
un mur renvoyant une balle, balle santes. Celles-ci encadrent la concep-
représentant l'esquisse. Ce dialogue tion, mais n'ont pas vraiment apporté
évite l'écueil d'un certain « carisma- une qualité ni sur le terrain de la
tisme ». Ceci permet de dire que le performance, ni sur celui de l'archi-
maître d'ouvrage est responsable de tecture.
tout.
Cet accroisement des contraintes est
Mais, dans le partage des rôles, il allé jusqu'à orienter la solution tech-
faut dissocier la responsabilité de nique à adopter, dessiner la structu-
l'utilité appartenant au maître d'ou- re des entreprises et déterminer la
vrage et la responsabilité de la beau- forme architecturale. Une program-
té et de la solidité propre au maître mation tatillonne, ou comportant des
d'œuvre. L'utilité englobe le program- « a priori » techniques, des groupe-
me ainsi que le cadre financier. ments conception-construction ou
La solidité entraîne le rejet de toute promotion-conception entraîne sou-
solution non concevable technique- vent un glissement qui accule, qui
ment. enferme, qui réduit la conception ar-
La beauté, ensemble de données non M. Mercadal. Orop chitecturale à un simple embellisse-
^uantifiables, semble être aujour- ment.
d'hui appropriée par le corps des ar- S'il faut chercher une différence en- En fait, un programme détaillé ne ré-
chitectes. Ce qui d'ailleurs entraîne tre maître d'ouvrage public et maî- duit pas la liberté du concepteur
parfois son rejet d'une part de la ire d'ouvrage privé, celle-ci se trouve car les contraintes favorisent la
population. La beauté doit se mettre au niveau de la rentabilité et de la création. Tout programme comporte
sur la table de discussion et aussi capacité d'innover. des données internes propres aux
se débattre en couple. Mais aujour- Le privé est condamné au profit commanditaires et des données ex-
d'hui le maître d'ouvrage et le maître comme toute société commerciale. ternes qui appartiennent au corps
d'œuvre sont des groupements d'hom- Ceci entraîne pour lui, la nécessité social et qui préexistent.
mes dans chacun desquels la néces- de rechercher des solutions permet-
sité d'un « chef », personne physique, Mais la pauvreté architecturale ac-
tant une rotation rapide de l'argent
décideur, se fait sentir. tuelle ne semble pas due à cette
et le rend peu favorable à l'innova-
complexité des programmes mais à
tion, représentant toujours un risque.
la perte du sens du symbole archi-
Il est malheureux que l'opinion "pu-
tectural. Cette perte entraîne une
blique ne sache pas que le mécanis- Mais l'innovation reste nécessaire hyperdéfinition programmatique, une
me de la conception s'organise à pour le maître d'ouvrage public, mê- volonté d'encadrer la conception par
deux et que c'est dans la confiance me si les voies de ces dernières an- peur de l'aventure.
que le programme se clarifie, s'or- nées sont désormais contestées, sur Ainsi la R.R.I.A. de 1973 semble en-
donne, se hiérarchise pour corres- quatre points : gendrer un encadrement de la
pondre à la demande. la pathologie du bâti conception et peut-être une auto-
Si la qualité de la réponse bâtie pas- le couple productivité-qualité censure des solutions innovantes.
se par les nécessités précédentes, el- les nouvelles formes d'habitat qui
le suppose une définition des aspira- répondent à l'aspiration des Fran-
tions des futurs utilisateurs : la de- Mais le programme peut être égale-
çais mais évitent l'individuel diffus ment le garant de la liberté de créa-
mande sociale. la qualité des études. tion du maître d'œuvre. Il faut pour
cela engager certaines actions
Celle-ci émerge par trois voix : L'innovation ne naît pas de la rela- comme la recherche par « expéri-
Par celle de l'Etat qui a eu un rôle tion opérationnelle entre maître d'ou- mentation-sédimentation » sur des pé-
prédominant ces dernières années; vrage et maître d'œuvre bien qu'elle riodes longues.
celle des Collectivités Locales qui, ne puisse s'en passer. Il faut : D'une définition de qualité du pro-
depuis peu, se penchent avec sé- obtenir un langage commun entre gramme, découlera la qualité archi-
rieux sur leurs problèmes d'urba- concepteur et maître d'ouvrage tecturale, sinon le concepteur proje-
nisme et d'habitat ; injecter des concepteurs dans l'ad- tera architecturalement des « utopies
celle des utilisateurs eux-mêmes, ministration publique à tous les ni- à prétentions sociales » ou tombera
dont la participation est nulle ou veaux dans le carismatisme, à moins qu'il
mal définie. créer des occasions de dialogue n'obéisse platement aux normalisa-
entre concepteurs et maître d'ou- tions institutionnelles.
Or cette demande n'est pas toujours vrages. L'un des champs de ce
exprimée, il s'agit de la faire émer- dialogue est certainement le pro- Les questions qui furent posées en-
ger puis de la «dépasser», puisque gramme. suite, furent regroupées en deux thè-
celle-ci est principalement condition- mes :
née par l'offre, pour avoir une vision Si l'on prend du recul, on observe (1) Dialogue et choix du concepteur
à long terme (50 ans). que les programmes deviennent de (2) Programme et beauté
34
Le choix, sanction de la consultation,
devrait peut-être être explicité et
« justifié ».

Programme, esquisses et leurs éva-


luations, pourraient faire l'objet d'une
exposition publique, ce qui permet-
trait une information locale à visées
multiples :
Formation pédagogique au niveau
de la population
Moralisation des pratiques
Occasion de faire connaître les
concepteurs consultés et en parti-
culier les jeunes architectes.

(2) Le mot « beauté » est un mot à


l'égard duquel les architectes sont
méfiants, mais qui exprime le fait que
leur démarche est autre, elle se veut
qualitative.

Or, qui peut être aujourd'hui compé-


tent pour juger de la beauté ? Elle ne
se décrète pas, mais elle se constate
avec le temps. Si certains grands
promoteurs privés ont construit sur
certaines de nos côtes françaises
de grandes opérations dont la qualité
architecturale est discutable, premiè-
rement ils en ont eu le droit et deuxiè-
mement ils ont produit une architec-
ture dont la « beauté » se vend avec
succès. Et c'est peut-être vers l'édu-
cation du public qu'il faut se tourner.
MM. Spielrein et Block-Lainé. Au fond MM. Parent et Butikoffer.

Mais l'intervention architecturale de-


(1) C'est principalement la R.R.I.A. qui de la réforme reste valable. Elle vrait se faire à doses homéopathi-
fut mise en cause. comporte en fait une certaine sou- ques.
plesse et permet beaucoup.
Celle-ci en effet semble interdire tout D'autre part, il faut à un projet le
dialogue puisque le maître d'ouvrage temps de sa maturation et aujourd'hui
établi le programme sans connaître Ainsi lorsqu'une consultation-compé-
c'est la partie administrative qui a
le maître d'œuvre et celui-ci, une fois tition restreinte est organisée par un
pris le gros morceau dans la répar-
sa réponse engagée, ne peut plus la maître d'ouvrage peut-être serait-il
tition du temps.
changer et donc la débattre. utile que soient systématiquement pré-
La réforme est une tentative de mise vues et organisées une ou deux réu-
nions associant les concepteurs pres- De plus il n'existe pas en France de
en ordre. critique architectural comme chez
sentis et sans doute des représen-
tants des futurs usagers. Ces séan- nos voisins. Il y a une sorte de réti-
Elle a pour but d'éviter un retour ces de travail seraient l'occasion du cence. Une tentative est en cours
au « mandarina », d'éviter des dé- dialogue tant souhaité et permet- et va prendre place dans le jour-
passements de budget de 1 à 3 et traient de mettre au point, en nal de l'Ordre des architectes.
de moraliser la pratique puisqu'elle commun, le programme, permet-
établit une coupure nette entre « l'éla- traient d'élucider ce que recherche On gagnerait en fait beaucoup à
borateur» du programme et le le maître d'ouvrage et de hiérarchi- l'examen des problèmes de concep-
concepteur ensuite chargé du pro- ser dans la clarté, les contraintes tion aujourd'hui en étudiant les expé-
gramme. explicites ou implicites ainsi que les riences anciennes.
Mais ce type de compétition est lourd objectifs financiers.
pour les architectes.
La beauté n'appartient pas à tel ou
tel mais elle doit se mettre, comme
Le coût d'objectif a introduit des dif- Le programme devrait s'accompa- le reste, sur la table du dialogue.
ficultés dans la pratique et il y a gner du volume financier affecté à
peut-être là exagération, mais l'esprit l'opération.
35
blés sophistiqués et aux immeubles
simples à bas prix.
l'exportation Pour ce qui est des immeubles so-
phistiqués l'importance de l'expor-

de la conception française tation de la conception française a


été fortement soulignée. L'exporta-
tion est le fer de lance de l'exporta-
tion du bâtiment. Le fait même que

Dès que l'on travaille au niveau in-


ternational et que l'on se préoccupe
de coopération, d'assistance techni-
que ou d'exportation, les rapports en-
tre architectes et ingénieurs doivent
s'y adapter comme doivent plus gé-
néralement s'adapter toutes les rè-
gles d'intervention de la maîtrise
d'ouvrage, de la maîtrise d'œuvre et
de l'exécution

1. Bilan de l'intervention
des concepteurs français
à l'étranger

Une enquête sur l'intervention des


architectes français à l'étranger est
en cours de dépouillement à l'UNSFA.
Il est certain que les architectes ont
actuellement beaucoup de mal à se
mobiliser pour l'exportation. Il est
assez réconfortant de constater que Block Orop
les architectes exportateurs sont as-
sez bien répartis sur l'ensemble du la conception soit française ne peut
territoire français. L'exportation d'ar- 2. Que pourrons-nous que faciliter l'exportation des entre-
chitecture ne concerne pas que les espérer exporter ? prises. Le gros-œuvre s'il est sophis-
grosses agences parisiennes. tiqué, et le second œuvre (tout par-
ticulièrement les lots techniques)
Les modes d'intervention des archi- sont des domaines dans lesquels les
tectes à l'étranger prennent des for- Deux tendances quelque peu diver- entreprises françaises possèdent un
mes diverses : gentes sont apparues au sujet du avantage technique qu'il leur faut
mode d'intervention des concepteurs mettre en valeur en vue de l'expor-
mission de conseil auprès du maî-
français à l'étranger. tation.
tre d'ouvrage local
travail en liaison avec les B.E.T. Nous devions pouvoir tirer parti d'au-
1 — L'opinion la plus communément tre part de notre longue expérience
et les entreprises répandue est que l'exportation doit des bâtiments banalisés : politique
intervention directe pour des ouvrir la voie à l'exportation du bâti- des modèles, bâtiments scolaires et
concepteurs étrangers ment, en tout ou en partie. Plusieurs hospitaliers types, bâtiments sur ca-
intervention au niveau de la réali- intervenants ont souligné que le but talogue. Dans ce domaine des pro-
sation (en collaboration avec des n'est pas d'exporter la conception duits, il s'agit d'ouvrir des voies, de
agences de pays étrangers). mais bien le bâtiment. procéder à des explications sur les
Cependant devant la relève certaine procédures françaises. Notre expé-
Les principales régions du globe où et souhaitable qui sera prise par des rience de ce domaine doit nous per-
l'architecture française est exportée concepteurs et des réalisateurs lo- mettre de proposer à bas prix des
sont les pays francophones d'Afri- caux il devient nécessaire de recen- produits adaptés aux besoins des
que, le Moyen Orient et, à un degré ser les créneaux plus étroits où notre produits étrangers. Le développement
moindre, l'Europe et l'Amérique La- avance technique continuera de jus- de cette voie suppose, à l'inverse de
tine. Les architectes français rencon- tifier notre présence. Nous n'expor- 'a précédente, des équipes totale-
trent des difficultés réelles avec les terons plus n'importe quoi. Notre ex- ment intégrées conception-réalisa-
pays soumis aux usages anglo-saxons. portation doit se limiter aux immeu- tion.
Dans les deux cas, il est important dont les aspirations sont parfois Adaptation aux concepts et aux
que les concepteurs intègrent dans tournées vers le modèle occidental, usages locaux
leur projet les préoccupations d'ex- peuvent manifester dans certains cas
ploitation et d'entretien. Ce raisonne- pour une telle voie, même si elle Il est indispensable que le concep-
ment en coût global est une condition était pour eux d'un intérêt économi- teur qui veut exporter parle une ou
sine qua non du succès durable à que non négligeable. plusieurs langues étrangères, dont
l'étranger des concepteurs et des obligatoirement l'anglais.
entreprises françaises.
Il s'agit d'autre part d'exporter une
2 — Une autre voie possible pour 3. L'exportation nécessite qualification réelle. Le faire-valoir et
l'exportation des concepteurs fran- une adaptation l'esprit de synthèse des concepteurs
çais semble bien être de l'avis de des concepteurs français français doivent être mis en valeur.
certains participants, une démarche Nous n'avons rien à imposer, mais il
de coopération visant à faire redé- convient de savoir collaborer avec
couvrir aux pays étrangers l'art et la des autorités locales qui deviennent
manière de construire avec les maté- Sur le marché international il n'y a de plus en plus compétentes. A cet
riaux du pays. A ce titre les expé- ni règle parfaite, ni recette miracle effet l'intervention des concepteurs
riences de Hassan Fathy ou de Za- pour exporter notre savoir faire. La doit se faire de plus en plus en
nine ont été citées en exemple. Il recherche continue du perfectionnis- amont.
convient d'avoir à présent à l'esprit me dans les procédures de concep- Cet effort de collaboration passe par
l'importance de ce marché pour les tion, qui a été la règle en France ces une modification de nos habitudes de
concepteurs. 60 % des logements dernières années, serait plutôt un conception. A l'échelle mondiale, les
bâtis annuellement dans le monde le obstacle à l'étranger. Les concep- différences entre les conceptions fran-
sont par leurs propres occupants. Il teurs français doivent absolument çaises, allemandes ou anglo-saxones
y a place pour les concepteurs fran- s'adapter : se retrouvent multipliées par les évo-
çais dans cette démarche discrète aux concepts et aux usages locaux lutions locales. Quelle que soit la li-
de conseil et d'assistance aux pays aux conditions de financement et berté laissée aux concepteurs par les
étrangers. Il ne faut pas sous-estimer de définition des ouvrages clients étrangers intéressés au pre-
toutefois les réticences que ces pays. à la concurrence. mier chef par les résultats, il est

Orop

37
souvent impossible de substituer nos
propres usages à ceux des pays d'ac-
cueil.
Les concepteurs doivent s'adapter
également aux procédures interna-
t ! onales souvent d'inspiration anglo-
saxonne. Lors des grands appels
d'offre internationaux, la règle qu'il
est nécessaire d'adopter n'est que
rarement française.

Adaptation aux conditions de finan-


cement et de définition des ouvrages

Les règles relativement précises dé-


coulant de la loi sur l'Architecture
des décrets relatifs à la rémunération
de l'ingénierie et de l'architecture,
^e la clarté des concepteurs, des
usages hérités de la réqlementation
des marchés publics, de la formation
et des procédures de aualification
des architectes, des inqénieurs, des
techniciens des entreprises des ma-
tériaux et des produits, tout cet en-
semble excessivement perfectionné
se trouve en échec aussitôt oue l'une
des conditions extérieures n'est pas
remplie, ou que l'objectif n'est plus
défini dans les mêmes termes.
Le schéma que les textes réglemen-
taires présupposent — sans doute
illusoirement — comportant un maî-
Claude Parent. Orop
tre d'ouvrage qui définit et finance
l'ouvrage, une maîtrise d'œuvre qui
en assure la conception et des entre-
prises qui le réalisent, est souvent concurrents internationaux pouvant
abandonné à l'étranger, en particu- être très divers. Toute limite, pro- 4. Quels moyens
lier dans les pays où font défaut soit tectrice en France, peut être une peuvent être mis en œuvre
les moyens financiers, soit les moyens gêne à l'étranger. Ainsi l'incapacité
indispensables au maître d'ouvrage
pour développer
reconnue en France à des B.E.T. de
pour jouer pleinement son rôle. signer des projets sans architecte
l'exportation
ou d'employer des architectes sala- de la conception
Travaillant alors non plus avec le riés prive de toute référence présen-
maître d'ouvrage, mais avec l'entre- table à l'étranger aussi bien les ar-
mise, la maîtrise d'œuvre se trouve chitectes que les bureaux techniques.
Les concepteurs doivent exporter une
nécessairement plus intéressée au ré-
compétence et non un statut. L'attitu-
sultat final, technique et économique. Il apparaît que, très souvent, le succès de des concepteurs à l'exportation
Les membres sont plus unis, ne se- des concepteurs à l'étranger passe ne doit pas s'enfermer dans des ré-
rait-ce que parce que l'équipe par la constitution d'équipes soudées formes d'intention rigides. Ils doivent
conception-réalisation doit être cons- et solidaires. Actuellement ces équi-
tituée a priori et rester inchanqée être prêts à accepter les formes d'in-
pes ne se forment généralement que tervention les plus diverses. Une bon-
pendant toute l'opération. Le choix pour une opération donnée et se dis-
des variantes techniques, leur évalua- ne manière de s'implanter de ma-
solvent ensuite. nière durable dans le pays est sans
tion précise se situe comme la
conception même à l'amont de la doute de rechercher une association
commande. La solidarité entre archi- Si cette manière de procéder au avec des concepteurs locaux, quitte
tectes et ingénieurs s'en trouve né- coup par coup est opérationnellement à ne pas travailler en nom propre. Il
cessairement renforcée. efficace, elle est par contre très maut ne faut jamais refuser une interven-
vaise sur le plan de l'effet en retour tion modeste (à condition qu'elle soit
sur les organismes exportateurs (cont rémunérée à sa juste valeur). Une
Adaptation à la concurrence naissance des pays et des procédut simple mission de conseil peut être
res, affinement des techniques expor- le point de départ d'une intervention
Il importe d'être compétitif face à des tables...). plus importante.
Rapho

Les concepteurs doivent d'autre part sur les marchés étrangers (fiches
savoir se vendre, utiliser la publicité par pays...) et de mettre en place
sous toutes ses formes. Cette idée un inventaire complet des compé-
va à rencontre de la déontologie de tences et du potentiel des concep-
la profession d'architecte, telle qu'el- teurs-exportateurs.
le est définie en France.
» La recherche coordonnée des mar-
Une association s'est créée récem- chés devra permettre la mise en
ment : l'AFCCE (Association Françai- commun d'informations entre le
se des Concepteurs pour le dévelop- secteur public et le secteur privé,
pement de la Coopération dans les mise en commun dont la nécessité
domaines de l'équipement). Cette a été soulignée par tous les parti-
association a été créée sur la volonté cipants.
conjointe du Ministère de l'Equipe-
ment et de l'Aménagement du Terri- Enfin il convient d'adapter les aides
toire et d'organismes professionnels. \ l'exportation aux problèmes de la
conception. Celles-ci sont aujour-
Les principaux axes de l'action de d'hui conçues essentiellement pour
l'AFCCE doivent être l'information les besoins des entreprises exporta-
des concepteurs et la recherche trices. Elles ont besoin de prendre
coordonnée de marchés : des formes nouvelles spécifiquement
adaptées à l'exportation de la
L'AFCCE se propose de fournir conception française.
aux concepteurs une information

39
jointe :
Dans le domaine socio-économi-
la formation que :
Préoccupations sociales (sciences
humaines) : l'habitat c'est d'abord
des concepteurs l'habiter, notion importante pour la
formation du concepteur.
Préoccupations économiques
(sciences économiques) : notion de
dimension de la durée de la cons-
concepteur en matière d'aménage- truction : maintenance, entretien,
Les ingénieurs et les architectes res-
ment et d'Urbanisme. coût écologique.
sentent de plus en plus vivement le
besoin de confronter et de mettre en La transformation de l'enseigne- Préoccupations politiques (sciences
commun leurs connaissances et leurs ment de l'architecture au sein des politiques) : la participation des
expériences. Ce colloque est un signe différentes écoles d'architecture, où collectivités locales, de la popula-
de ce rapprochement qui n'a sans l'on voit apparaître un architecte tion...
doute jamais été manifesté aussi ex- nouveau, qui n'a plus rien à voir Dans les rapports aux techniques
plicitement. avec l'architecte du passé. Il s'agit nouveHes :
d'architectes qui s'intègrent au site Architecture climatique.
Sur la formation des concepteurs, il pour une architecture et une ré- Les composants et l'industrialisa-
convient d'examiner son évolution et flexion architecturale directement tion ouverte.
sa signification ; quels peuvent être liées au site. L'informatique.
les champs d'actions conjointes ; et Dans les rapports aux marchés :
les moyens nécessaires pour attein- Les marchés en régression (loge-
dre une portée significative. Cette nouvelle approche, ce regard
second peut permettre de rapprocher ment collectif).
différents lieux d'enseignement. La Les marchés en expansion (loge-
Avant 1510, la conception est un pro- nécessité d'une formation commune ment Individuel et habitat ancien).
cessus collectif, engendré par la Tra- est reconnue. Architectes et ingé- Dans le domaine de la réflexion
dition. C'est au XVI e siècle qu'appa- nieurs se posent des interrogations et de la recherche :
raît l'architecte sous une notion éli- conjointes sur des domaines qui ne Recherche architecturale et urba-
tîste. Et c'est au XVIIT siècle, qu'il y leur sont pas propres dans leur en- nistique.
a éclatement entre architectes et in- seignement spécifique : aménage- Réflexion sur le cadre législatif.
génieurs civils et militaires par la ment et architecture pour l'ingénieur, Réflexion sur le cadre institution-
création des corps de l'Etat qui se technique et gestion pour l'architec- nel.
reposent sur des institutions d'ensei- te. Réflexion sur le projet.
gnement. L'institution définit le savoir
technique et la morale profession- Il convient donc de définir ces Cette formation commune ne peut se
nelle afin d'apporter compétence et champs possibles de formation con- faire sans mettre en place un certain
autorité au concepteur, dans le but de
coordonner la construction, qui est
MIUI. Pasquet, Belmont et Cornet-Vernet
une fédération de techniques.

Néanmoins, depuis 10 ans, on remar-


que dans ces diverses formations une
évolution, un passage d'un enseigne-
ment de connaissance à un ensei-
gnement de réflexion. Il devient alors
nécessaire de distinguer formation et
enseignement. Le premier secteur
servant à former des individus confor-
mes aux modèles professionnels que
l'on défend. Le second servant à don-
ner les moyens critiques de ce dé-
bat : un regard second sur la qualité
architecturale. On peut citer pour
exemples :

L'Atelier d'Urbanisme de l'Ecole


Nationale des Ponts et Chaussées
qui a pour but d'amener les concep-
teurs à jeter un regard critique sur
leurs propres réalisations, et con-
naître la légitimité du pouvoir du
40
nombre de modalités pratiques es-
sentielles. Prémice d'une pratique de
la pluridisciplinarité, le travail en
équipe est indispensable. Il n'est pos-
sible que par l'apprentissage d'un
langage commun. Parallèlement la
mise en place d'une politique de for-
mation conjointe est nécessaire, afin
d'obtenir une connaissance du milieu
de travail par des stages dans le mi-
lieu professionnel ; et une réflexion
critique par des stages de recherche.

Une telle réflexion ne peut véritable-


ment aboutir à des actions concrètes
susceptibles d'influencer à terme le
comportement des concepteurs, que
si un certain nombre de moyens sont
développés au niveau des profes-
sions et de l'Etat :
Ouverture des écoles :
Développer le domaine de la re-
cherche.
Ouvrir les portes des écoles aux
étudiants et aux enseignants étran-
gers sans limite d'effectif, afin de
favoriser l'échange et l'exportation.

Le numerus clausus et le concours


en fin de première année correspon-
dent à une sélection sans finalité ar-
chitecturale ; de même que la non
sélection est un facteur de sélection
MM. Chapon et Leclercq. Orop
plus grand, car le discours qui est
alors favorisé est celui des classes
supérieures. Il faut donc mettre en préoccupe et manifeste son souci de ^ial joué par l'enseignement et les
place une sélection basée sur une la qualité architecturale, à en juger instituts de formation sont les condi-
réelle compétence, le contrôle conti- par les documents officiels suivants : tions nécessaires à un changement
nu en est d'ailleurs un des moyens. Le rapport Cornuau réel dans le domaine de la formation.
Ouverture d'esprit des concepteurs: Le discours du président de la Ce colloque a été une première ap-
S'insérer dans des nouveaux do- République au symposium de proche, un premier rapprochement
maines d'intervention. l'UNESCO le 20 octobre 1978. entre ingénieurs et architectes. Les
Pratiquer une politique d'échange Les thèmes de travail de la mis- secteur d'interventions communs ont
avec l'étranger en allant travailler sion interministérielle Tricot pour été définis et l'esprit de cette forma-
et étudier dans ces pays. Utiliser la promouvoir la qualité architecturale tion conjointe a été clarifié.
formation permanente. des constructions publiques. On a vu apparaître I image du
Création d'une envie architectu- Le discours du ministre de l'envi- concepteur de demain, compétant,
rale : ronnement et du cadre de vie M. responsable, travaillant en équipe plu-
Par la sensibilisation des enfants Michel d'Ornano au palais des ridisciplinaire et faisant intervenir les
à l'espace et ce dès leur plus jeu- congrès sur le thème « Urbanisme sciences humaines, économiques et
ne âge au sein des écoles. et Liberté» en octobre 1978. politiques.
Par l'intermédiaire des mass-média Dans quelle mesure dans les années
et surtout de la télévision qui est La formation des concepteurs est en à venir, une telle formation ne pour-
l'outil visuel le plus adéquat pour amont de tous les autres problèmes. rait se transformer, en une formation
cette motivation collective sur la C'est par une transformation des pra- commune avec enseignements spéci-
qualité architecturale. tiques de la conception qu'une fiques au sein d'une Université de la
Par l'aide sur le site au sein des « création collective » pourra se met- Construction ?
CAUE (Conseil d'Aménagement tre en place. C'est la question que l'on pourrait se
d'Urbanisme et de l'Environnne- L'informatique, la formation d'équipes poser, dans un but prospectif, au ter-
ment). pluridisciplinaires, le dialogue entre me de ce colloque sur : « La forma-
spécialistes de la conception, une tion des concepteurs ».
Une telle politique n'est possible, que spécialisation dans le but d'une
si elle est financée par l'Etat, qui se compétence élevée, le rôle primor-
41
trise d'œuvre, sous l'aspect juridique
(que la maîtrise d'œuvre soit assurée
différence et complémentarité par une personne physique ou mo-
rale) et sous l'angle de la fonction
de synthèse (assurée, elle, par une
des professions de conception personne physique).

en France Application pratique


des principes
réglementaires, juridiques,
ainsi que des accords
1. Complémentarité signer une profession ; à fortiori, il ne entre participants
doit pas être accaparé par telle ou
des textes législatifs telle catégorie de professionnels. Elle
à la conception
et réglementaires remarque aussi qu'il serait vain et
dangereux de tracer une frontière
Loi sur l'Architecture (n 77.2 du entre ingénierie et architecture au La réalisation de l'application de ces
3 janvier 1977). niveau des missions confiées par les principes est délicate. Chacun des
Après avoir énoncé en son article clients publics à des concepteurs : participants à la conception dans
premier que la création architectura- ingénierie et architecture étant consi- l'acte de bâtir le relève.
le, la qualité des constructions publi- dérées comme des disciplines indis-
ques sont d'intérêt public, la loi im- sociables. La complexité de la tâche de
pose l'appel à un architecte pour conception est difficile à assumer par
établir le projet architectural faisant Le réalisateur exécute les travaux un seul individu qui serait confronté
l'objet de la demande de permis de selon les documents reçus du maître à un nombre important de paramè-
construire, dans le cadre d'une équi- d'œuvre. Il emploie les moyens qu'il tres. La nécessité se fait sentir que
pe de concepteurs, étant entendu que juge les plus appropriés au respect la fonction de synthèse soit assumée
la mission de l'architecte peut se de son engagement contractuel et dans le cadre d'un travail.en équipe
prolonger au-delà de la demande de est responsable de la technique pluridisciplinaire. L'acuité du pro-
permis de construire qui correspond d'exécution. Il peut accéder à des olème. aujourd'hui, est que cette
approximativement au stade de l'A.P. tâches de conception en devenant complémentarité nécessaire, et sou-
S. tel que le définit la Réforme de la « auteur du projet », dans les condi- naitée par tous, est difficile à gérer :
Rémunération de l'Ingénierie et de tions prévues par la Réforme de la entre autre à cause des problèmes
l'Architecture. Rémunération de l'Ingénierie et de de responsabilités.
l'Architecture et dans le même temps,
remplir la tâche de maître de chantier La non-obligation du recours sys-
La Réforme de la Rémunération de parfaitement définie par les textes tématique à I architecte, au-delà du
l'Ingénierie et de l'Architecture (Dé- réglementaires. permis de construire (soit au niveau
cret du 28-02-73, Arrêté du 29-06-73,
de l'A.P.S.) est ressentie par certains
Directive du 8-10).
La Charte de la Conception dans comme un élément de suppression
l'Acte de Bâtir (Mai 76). de l'indispensable continuité dans la
Pour la première fois, cette réforme maturation de l'œuvre. Certes, la Loi
définit les rôles respectifs du maître sur l'Architecture donne des privilè-
d'ouvrage, du maître d'œuvre, et du Cosignée par l'U.N.S.F.A., le CI.CF.,
ges importants aux architectes, mais
réalisateur. SYNTEC Bâtiment et l'UNTEC, elle a
ces privilèges sont porteurs d'une
pris comme objectif d'harmoniser les
lourde responsabilité. La non-reprise
Le maître d'ouvrage organise les rapports des concepteurs, de conju-
de l'A.P.S. au niveau de la maîtrise
opérations d'investissements, met en guer les méthodes et de définir le
d'œuvre par son auteur peut dénatu-
place les responsables des études et rôle des concepteurs des diverses
rer la qualité de la conception. Or
des travaux, établit le programme, si- disciplines pour apporter plus de
dans la Réforme de la Rémunération
gne et gère les marchés correspon- clarté et d'efficacité à la conception
de l'Ingénierie et de l'Architecture,
dants. Il comprend deux fonctions et au contrôle des travaux.
il est moins question de professions
distinctes : le directeur des investis-
Cette charte est le résultat d'une pre- que de prestations. C'est donc bien
sements et le conducteur des opéra-
mière concertation entre les interve- de la qualité du maître d'ouvrage que
tions.
nants de la conception dans l'acte dépend la qualité de l'ouvrage.
Le maître d'œuvre est défini de bâtir. Ce n'est pas un règlement.
comme l'unique responsable de la Elle précise trois fonctions opératoi- La mise en concurrence de deux
conception et du contrôle de l'exécu- res : la fonction architecturale, la ou quatre équipes dans une mise en
tion de l'ensemble des travaux à réa- fonction technique (solution optimale compétition à un seul degré confirme
liser. La directive du 8-10-73 précise qui épouse la solution architecturale), la commande dans le Sénacle d'ini-
qu'en aucun cas le terme de maître et l'économie financière. Elle soulève tiés d'où elle est réticente à sortir.
d'œuvre ne doit être utilisé pour dé- le problème lié directement à la maî- Seule la mise en compétion à deux
42
degrés (le premier degré serait celui les quatre présidents régionaux de
d'un premier tour d'idées) permet de la conception. Cette conférence re-
donner au maître d'ouvrage un réel çoit régulièrement les comptes ren-
choix, et donc de donner à de jeunes dus de la CPPC.
équipes la chance d'accéder à la Le Groupe d'Etude et de Liaison
commande. La lutte pour le leader- de la Rémunération de la Concep-
ship ou sein des équipes de concep- tion (GSUREC) : composé des re-
teurs incite les différents partenaires présentants des quatre organisa-
à s'opposer à une procédure parti- tions professionnelles des concep-
culièrement adapatée à la promotion teurs. Il est chargé d'étudier les
de la qualité architecturale garante problèmes administratifs et régle-
du crédit des professions de concep- mentaires soulevés par l'application
tion. des textes.

La réglementation préconise I ap-


Ainsi, pour une réelle collaboration
pel à un petit nombre de concep-
entre les co-signataires de la Charte
teurs, et une indemnisation pour les
de ia Conception dans l'Acte de Bâ-
projets non retenus. Mais la deman-
tir, et pour trouver des remèdes aux
de existe de connaître le mode de
problèmes posés par la complémen-
sélection des projets puis les raisons
tarité des interventions, ceux-ci se
du jugement, de voir exposés les pro-
sont donnés plusieurs objectifs :
jets pour comprendre l'orientation
M. Tricot. Photo Orop La diffusion d'informations auprès
des jugements ainsi que le respect
des maîtres d'ouvrage, maîtres d œu-
des programmes. De plus aucune
s'agisse aussi bien du problème de vre et entrepreneurs : chaque instan-
possibilité n'existe de faire appel des
la sous-estimation des coûts (donc ce (ministères, services administra-
jugements. De même, la publication
de la mise en concurrence des tifs; applique trop souvent la Loi à
du budget que le maître d'ouvrage
concepteurs), que de la création et sa manière. De même, chez les
est disposé à affecter à une opération
de la qualité architecturale. concepteurs et les entrepreneurs, ne
est souhaitée par les concepteurs et
La mission interministérielle pour la se rend-on pas assez compte de la
maîtres d'œuvres. Il s'agit selon eux
qualité des constructions publiques, nécessité d'une certaine rigueur dans
de pouvoir connaître les limites finan-
présidée par M. Tricot, dira dans son ies processus d'étude et de concep-
cières que s'est donné le maître
rapport qu'il lui semble extrêmement tion (exemple de document d'infor-
d'ouvrage et ainsi pouvoir prenare
souhaitable que l'architecte, qu'il soit mation : la plaquette GELIREC qui
connaissance d'un programme finan-
seul ou en équipe, ait une mission résume en 20 pages, 500 pages ae
cier de I opération en plus du pro-
qui se prolonge jusqu'au bout des réforme).
gramme normal.
opérations.
Les maîtres d'ouvrage devraient
Enfin, les entrepreneurs constatent Pour assurer l'harmonie des rapports appliquer avec plus d'équité la mise
avec amertume le peu de place qui des professionnels concepteurs dans en compétition des concepteurs.
leur est faite aussi bien lors de l'éla- la pratique journalière et pour faire Tout d'abord par l'établissement d'un
boration des textes réglementaires passer dans la réalité les principes programme précis sur lequel ils s'en-
que par rapport à la possibilité pour établis d'un commun accord par les gagent. Ensuite par plus de rigueur
eux de participer aussi à la concep- organisations professionnelles, les dans ia mise en compétition : en
tion dans l'acte de bâtir. La fonction quatre présidents des syndicats de n'appelant pas plus de trois ou qua-
qu'ils doivent remplir a, selon eux, concepteurs ont décidé de se réunir tre équipes (de compétences égale
été souvent négligée. Il serait bon d'y mensuellement pour évoquer les dé- et de potentiels équivalents, en assu-
remédier si l'on veut réellement par- marches à faire conjointement auprès rant une symétrie entre les profes-
venir à une meilleure productivité, à des personnalités et des administra- sions d'ingénieurs et d'architectes,
une amélioration des techniques et tions chargées d'appliquer les textes en choisissant la meilleure équipe
des coûts de construction, à une concernant la construction, ainsi que sur la base des trois notions de qua-
certaine industrialisation du bâtiment. pour évoquer et si possible aplanir lité, de prix et de délais, en contrô-
Celle-ci ne sera réelle que s'il est les difficultés que peuvent éprouver lant les prestations fournies sur la
fait appel à la créativité et à l'esprit les professionnels dans les opéra- base des exigences formulées par
d'innovation des entrepreneurs. tions qu'ils ont à étudier. les textes de la réforme.
La Conférence Permanente des Pro-
En se regroupant, et dans la volonté
fessions de la Conception (CPPC) se
commune de mener des actions
3. Les professionnels réunit régulièrement depuis 1976, date
concertées, les participants à la
s'organisent de création de la Charte. Cette
conception dans l'acte de bâtir pour-
conférence dispose de deux organis-
mes de diffusion et d'exécution : ront faire que, fondamentalement, la
Face aux inquiétudes exprimées par Réforme de la Rémunération de l'In-
les participants à la conception dans La Conférence Régionale des Pré- génierie et de l'Architecture entre
l'acte de bâtir, peu de réponses pré- sidents de la Conception (CRPC) dans la réalité.
cises semblent les satisfaire. Qu'il qui comprend dans chaque région
43
responsabilité du maître d'ouvrage se
maintiendra ainsi dans le suivi de
vers l'unité de l'acte l'opération au-delà de
de l'architecte
l'intervention
et des concepteurs

de conception techniques.

Quant aux produits industriels servant


Allocution de M. Michel d'ORNANO à la construction, les architectes, les
ingénieurs de bureaux d'études, les
Ministre de VEnvironnement et du Cadre de vie. spécialistes du pilotage des chan-
tiers doivent concourir à leur diver-
sification. L'industrialisation ouverte
gage d'une variété architecturale né-
A l'issue de ces journées, M. Tricot, Président de la Mission Interministérielle
cessaire, exige une cohérence accrue
pour la qualité des constructions publiques, a fait la synthèse des travaux à
entre la définition des objets techni-
l'intention de M. d'Ornano, Ministre de l'Environnement et du Cadre de Vie,
ques de l'industrie et la mise en œu-
qui a prononcé l'allocution suivante :
vre de ces objets dans le chantier.
La comptabilité des composants ap-
En ce qui concerne les règles de l'in- pelle la création d'un dialogue entre
Je suis heureux qu'architectes et in- les industriels et les maîtres d œuvre.
génieurs tout en gardant leurs appro- génierie, sur lesquelles je reviendrai,
elles doivent être revues dans leurs Il faut sans doute que les usines in-
ches, leurs sensibilités, leurs cultu- tègrent des concepteurs capables de
res différentes, se sentent les arti- modalités, mais elles doivent être de
.^ute façon un outil technique oe poser les questions de l'utilisation
sans d'une même œuvre et sachent finale du bâtiment, et ce d'autant plus
tourner le dos à de faux débats pour l'amélioration oe ces relations du
maître d'ouvrage et du maître d'œu- que le marché exige aujourd'hui
engager ensemble une réflexion ap- beaucoup de diversité dans la taille
profondie sur le thème de l'unité de vre : c'est un moyen de passer plus
correctement la commande et d'ex- et la nature des produits.
l'acte de conception dans le bâti-
ment. primer les responsabilités du mai-
Dans la réflexion sur l'amélioration de
ire d'ouvrage.
la conception, le problème des mé-
Puisqu'il me revient de conclure les tnodes d'élaboration du projet est très
deux journées d'étude que vous avez Cela étant, les préoccupations qui se important. Les méthodes technologi-
organisées sur ce thème, je voudrais sont manifestées auprès de moi ques les plus récentes permettent de
vous faire part de l'esprit dans lequel m'ont bien fait ressentir que les tech- faciliter le processus d'intégration. Il
j'aborde ce problème, mais aussi des niques de programmation exigeaient faut éviter qu'il n'y ait un décorche-
actions que j'ai engagées pour favo- des méthodes nouvelles. Il est sou- ment entre le dossier de I homme de
riser cette unité de l'acte de concep- haitable que des architectes soient l'art, et le dossier technique. Il faut
tion qui a été le fil conducteur de associés aux maîtres a ouvrage dans une amélioration de la relation entre
vos discussions. l'évaluation des exigences ae la ae- la création et toutes les approches
mande, et la mise en forme des pro- techniques et quelquefois technolo-
L'amélioration du cadre de vie me grammes correspondants. Il est sou- giques, afin d'aboutir à un dossier de
semble à l'évidence tributaire d une naitable que le travail de programma- conception qui intègre l'ensemble
saine organisation de l'acte de tion ne devienne pas trop théorique, des paramètres. Les outils nouveaux
conception du bâtiment intégrant qu'il intègre une connaissance archi- de la conception architecturale (en
aussi bien les aspects techniques ou xecturale, qu'il n'y ait pas de rupture particulier la conception assistée par
économiques que l'art de l'organisa- entre un travail de programmation, ordinateur), les méthodes scientifi-
tion de l'espace ou l'expression sym- ji s'améliore grandement, mais res- ques en matière d'étude thermique,
bolique des constructions. La créa- te technique et réglementaire, et le phonique, d'utilisation des énergies
tion d'une nouvelle architecture pas- monde de la création ; que l'on puis- nouvelles, etc., imposent en tout état
se par l'organisation de cette complé- se passer de l'expression technique de cause une plus grande précision
mentarité entre art et technique, en- de la commande au vocabulaire de dans la mise en forme des projets.
tre objet et espace. l'architecte, grâce à une intervention
Une telle façon de voir amène à en amont de l'architecte dans l'ex- L'effort doit porter enfin sur l'articula-
reconnaître dans la conception une pression des besoins dans l'étude tion des différentes compétences dans
notion plus large et globale que le préalable à l'écriture exacte du pro- le chantier. Les méthodes modernes
travail de création proprement dit. gramme. d'organisation de chantier ne doi-
Dans cet esprit, le maître d'ouvrage vent pas conduire les entreprises à
apparaît aussi comme un concepteur, En ce qui concerne l'organisation des refaire une partie du travail de con-
et la solidarité du maître d'ouvrage relations, en cours d'opération, entre ception. La qualité de l'œuvre doit
et du maître d'œuvre dans cette dé- le maître d'ouvrage et le maître d'œu- être une préoccupation commune et
marche doit être mieux organisée. vre, l'objectif doit être de personna- s'élaborer sans discontinuité.
liser ces maîtres d'ouvrage comme
On peut en tirer un ensemble de on se propose de le faire dans le do- C'est dans ce sens qu'ont été prises
conséquences. maine de la commande publique. La un certain nombre d'initiatives.
44
En matière de formation, l'Ecole des firmer. Après avoir choisi les objec-
Ponts et Chaussées après s'être do- tifs d'aménagement de leur commu-
tée d'un enseignement sur l'urbanis- ne et fixé les droits et contraintes cor-
me, a mis en place un enseignement respondants dans un plan d'occupa-
de la conception architecturale. tion des sols, ils devraient progressi-
La réforme de l'enseignement de l'ar- vement être amenés à établir un pro-
chitecture à laquelle je me suis atta- gramme global pour l'habitat dont le
ché tend à l'élévation de la valeur programme particulier de chaque opé-
technique et à l'amélioration de la ration devrait tenir compte.
compétence des futurs architectes. Dans le même temps, on se soucie
L'ambition légitime des architectes de plus en plus du rôle de l'habitant
comme maîtres d'œuvre respectés dans la conception.
exige en effet un niveau de compé-
tence à la mesure de leurs responsa- Dans l'acte de conception, ce qui
bilités techniques. doit durer de bout en bout, c'est le
S'agissant de la formation continue, dialogue maître d'ouvrage - maître
les relations qui s'établissent entre d'œuvre. Mais il faut certainement, et
les différentes familles de formation sans faire de démagogie, donner voix
permanente devraient supprimer des M. d'Ornano. Orop
au chapitre à l'habitant, à l'usager,
cloisonnements préjudiciables et des en le faisant intervenir en amont dès
la conception, en tenant compte de
habitudes qui n'améliorent pas la
le plus souvent observé est que ces ses attentes, en faisant le point aussi,
conception du bâtiment.
règles font passer au deuxième rang une fois les travaux terminés, pour
Beaucoup reste à faire dans ce do-
l'objectif de dialogue direct entre le tester et apprécier l'indice de satis-
maine et l'effort de réflexion engagé
maître d'ouvrage et le maître d'œu- faction.
sur ce thème est essentiel.
vre sur la conception elle-même. Pour
rétablir un tel dialogue, il n'est pas Je vais demander au nouveau Comité
Votre réunion intervient avant que je suffisant de modifier telle ou telle dis- directeur du Plan Construction de
n'aie été saisi officiellement des pro- position du décret. En fait, il faut faire en sorte que les expérimenta-
positions de réforme de la comman- que les phases, les différentes éta- tions du Plan-Construction, à côté des
de publique formulées par la Mission pes du processus permettent un dia- expérimentations techniques dont j'ai
interministérielle pour la qualité des logue différent. Dès lors qu'il ne s'agit parlé portant sur les procédés de
constructions publiques, présidée par pas seulement d'aménagements de construction ou les énergies nouvel-
M. Bernard Tricot. Sur beaucoup de détail, mais d'intervenir à plusieurs en- les, portent davantage sur la concep-
sujets que vous avez abordés dans droits du dispositif, il n'est pas anor- tion proprement dite et de bout en
votre colloque, des mesures concrè- mal que cela prenne quelque temps. bout d'une opération, sur des opéra-
tes vont pouvoir être prises sur la Sur le plan réglementaire, je compte tions de conception intégrant le déci-
base du rapport présenté par la Mis- simplifier certaines règles créant par- deur politique, le maître d'ouvrage, le
sion, si j'en juge par le projet dont fois des carcans à l'exercice de créa- maître d'œuvre et l'habitant. Un tel
j'ai déjà pris connaissance. tion sans provoquer d'effet sensible programme de conception intégrée
A terme moins imminent, mais d'ici *ans le développement des technolo- d'une opération d'habitat, assorti d'un
moins de trois mois, la Mission de gies, ni améliorer la satisfaction des bilan sur ce qui a été fait, suppose
réflexion que j'ai confiée à M. Ber- besoins exprimés. L'innovation et le que l'on ne considère pas l'habitat
nard Tricot personnellement sur le vrai travail de conception conjointe sans se préoccuper de la localisation
rôle des architectes et leur place pourraient s'en trouver favorisés. et que les concepteurs soient en fait
dans la société moderne, va apporter Je vais poursuivre l'effort qui avait associés au choix du terrain. Je comp-
sur le thème de l'unité de l'acte de été fait pour favoriser des équipes où te beaucoup sur de telles démarches.
conception des éléments très intéres- les différentes disciplines se trouvent
sants. Les questions posées sont en associées en matière d'architecture Je voudrais en terminant vous redire
effet quel doit être aujourd'hui le rôle et d'énergies nouvelles ou en matière tout le prix que j'attache aux ré-
de l'architecte compte tenu des nou- d'architecture et d'industrialisation flexions qui ont été les vôtres au
veaux modes de construction et de ouverte. Ces deux grands thèmes cours de ces deux journées. Le su-
l'environnement économique ? Quels d'appel d'offres du Plan-Construction jet que vous avez cherché à embras-
sont pour les architectes les meil- auraient pu avoir pour sous-titre « vers ser est très ample, mais il est au
leurs modes de l'exercice de leur l'unité de l'acte de conception » puis- premier rang de mes préoccupations.
métier dans leurs relations avec les qu'il s'agissait en réalité d'appel d'of- La nouvelle organisation du ministère
autres professions ? fres tendant à une conception inté- de l'environnement et du cadre de
grée. vie, telle que l'a souhaitée le Prési-
En ce qui concerne les règles de dent de la République, permettra de
l'ingénierie dont vous avez longue- En matière d'habitat, les élus locaux donner à la mise en commun des
ment débattu, c'est un dispositif qu'il sont d'ores et déjà et vont de plus idées, à laquelle vous avez procédé,
faut éviter de bousculer hâtivement, en plus être les initiateurs des opéra- les prolongements qu'elle appelle au
même si une réforme s'impose en de tions. Leurs responsabilités dans ce niveau de l'action des pouvoirs pu-
nombreux domaines. Le point faible domaine vont se développer et s'af- blics.
45
projet d'aménagement de
la nouvelle D.D.E. dans
l'ancien carmel de Montauban

par J.L. DELI( I.C.P.C.


Directeur dépai V l'Equipement du Tarn et Garonne

Etat actuel de la façade du Carmel, sur le


quai de Verdun 1776 et amorce de la rue
Sainte-Claire.

mel, essentiellement sa façade sur le Il fallait donc, en résumé, par une


Les objectifs Tarn (1776) et son cloître (1687) et, à réalisation exemplaire, démontrer
un moindre degré, les façades sur les qu'il était possible de concilier sauve-
rues Sainte-Claire et des Capucins garde du patrimoine ancien et créa-
aux murs actuellement pratiquement tion architecturale de qualité.
Les services de la Direction Départe- aveugles. La chapelle néogothique
mentale de l'Equipement du Tarn-et- (1873), qui ne présente aucun intérêt C'est pourquoi, le 26 mai 1978, M. le
Garonne et de l'Agence des Bâtiments architectural ou historique, pouvait Ministre de l'Environnement et du
de France sont actuellement installés être détruite afin de permettre un Cadre de Vie autorisait le Directeur
dans des locaux vétustés, exigus, mal aménagement rationnel du bâtiment Départemental de l'Equipement à ac-
adaptés à l'accueil du public et dis- sur le quai, tandis que le bâtiment quérir l'ancien Carmel pour une som-
persés en six implantations différentes sur le cloître, intéressant par son état me de 1 330 000 francs, et à poursui-
dans Montauban. de conservation, pouvait être réhabi- vre les études du projet d'aménage-
Aussi, le regroupement de ces servi- lité. ment.
ces apparaît de plus en plus indispen- Enfin une aile neuve devait nécessai- De son côté, le Conseil Général de
sable et urgent, dans des locaux fonc- rement être construite pour complé- Tarn-et-Garonne acceptait le 25 mai
tionnels et accueillants. ter les surfaces nécessaires à l'im- 1978 de participer financièrement à
Le projet d'installation dans l'ancien plantation des différents services de l'opération, à hauteur de 20 % de
Carmel de Montauban, après restau- la Direction Départementale de l'Equi- son montant estimé alors à 15 millions
ration, réhabilitation et aménagement, pement et du futur Service Départe- de francs.
répond à cet objectif d'efficacité des mental de l'Architecture.
services et d'ouverture vers le public,
mais aussi permet de redonner à cet Le programme insistait à la fois sur
édifice, intéressant sur le plan archi-
tectural, une vie nouvelle en plein
la nécessité de réussir la restauration La compétition
et la réhabilitation des parties ancien-
centre de Montauban, au contact avec nes et sur celle d'y intégrer une archi-
son cœur historique. tecture contemporaine évitant le pas-
tiche de l'ancien, afin de porter té- Une mise en compétition de groupe-
Il s'agissait en effet de restaurer les moignage de ce siècle aux côtés des ments d'architectes était organisée
parties intéressantes de l'ancien Car- vestiges des siècles passés. du 9 juin au 13 octobre, sur un dos-
46
teurs restant en compétition et, après sur le Tarn et cloître) et l'intégration
analyse et recueil des avis, le Direc- d'une architecture contemporaine de
teur départemental de l'Equipement et qualité dans celles des siècles passés
l'Architecte des Bâtiments de France (façades de la rue Sainte-Claire no-
proposaient conjointement à M. le Mi- tamment et patios intérieurs, où les
nistre de l'Environnement et du Cadre murs rideaux de verre teinté réfléchis-
de Vie de désigner le groupement sent les couvents voisins et contri-
Zirk-Faup-Alet lauréat de la compéti- buent à l'unité d'ensemble).
tion, en raison à la fois de ses quali- L'aile neuve est le prolongement na-
tés architecturales, de la cohérence turel des bâtiments anciens et, par
et du caractère fonctionnel du parti son volume et ses matériaux (briques
adopté. Par décision en date du 26 dé- roses, verre teinté et tuiles), assure
cembre 1978, le Ministre donnait son la cohérence de l'ensemble qui, à tra-
agrément sur la proposition de ses vers les différentes époques, montre
services départementaux. une continuité de formes et de cou-
Comme prévu au règlement de la com- leur sans imitation servile.
pétition, les trois concepteurs non lau-
réats sont indemnisés du travail four-
Sur le plan fonctionnel, ce projet tra-
ni (une prime de 30 000 F a été ver-
duit parfaitement le programme. La
sée à l'U.C.I.A., tandis que l'A.M.A. et
le groupement Besombes-Voinchet re- modularité de ses éléments et la lim-
cevront chacun 60 000 F pour tenir pidité des circulations en garantit la
compte de la qualité de leur projet souplesse d'adaptation aux modifica-
et du complément d'études qui leur tions d'organisation des services, et
a été demandé). même à d'autres utilisations possibles
si le bâtiment change, à plus long

msmm*\ï: terme, d'affectation.


Nul doute que le personnel y tra-
vaillera à l'aise, et que le public et les
mm-m
™„, 1 .^:,. i :™:... i ::. i «™^ ! , ¥ -j^,, ; ,, ;i ./ ; -g ii : ; .. ;
Le projet retenu élus y trouveront l'accueil et les faci-
lités qu'ils doivent en attendre. De
plus, la nouvelle Direction Départe-
mentale de l'Equipement du Tarn-et-
Le projet du groupement Zirk-Faup- Garonne donnera, par cette réalisa,
sier de programme très complet. Au Alet, lauréat de la compétition, réussit tion, un exemple concret d'une réha-
préalable, un appel de candidatures à la fois la restauration et la mise en bilitation réussie d'un bâtiment an-
auprès de 426 architectes de la Ré- valeur des parties anciennes (façade cien, et portera témoignage qu'il est
gion Midi-Pyrénées avait permis de
recueillir 50 demandes d'agréments
Vue intérieure du cloître 1687.
de groupements d'architecture et d'in-
génierie, parmi lesquels 4 équipes de
concepteurs furent retenues. Il s'agis-
sait, par ordre alphabétique, de :
l'A.M.A. (Ateliers Montalbanais d'Ar-
chitectes),
le groupement Besombes (Montau-
ban) - Voinchet (Tarbes),
l'U.C.I.A. (Groupement d'architectes
de Rodez),
le groupement Zirk-Faup-Alet (Tou-
louse),
choisis en fonction de leurs référen-
ces professionnelles pour des réali-
sations comparables.
Après analyse détaillée des projets
et recueil de différents avis, il fut
alors décidé de demander un com-
plément d'études à trois des quatre
candidats (l'offre de l'U.C.I.A. de Ro-
dez étant définitivement écartée).

Ce complément d'études a été dépo-


sé le 6 décembre par les trois concep-

47
®EDF

Photothèque E.D.F. — Photo M. Morceau

Transport sur péniche de la cuve d'un réacteur nucléaire PWR


mental de l'Architecture, Accueil et
Direction de la D.D.E., Groupe Urba-
nisme Opérationnel Construction).
La deuxième tranche pourrait, sous
réserve de l'obtention des crédits né-
cessaires, être lancée dès le début
de 1980 pour permettre l'installation
des autres services au printemps 1981.

Parallèlement aux travaux de Bâti-


Projet de restauration de la façade sur le quai de Verdun. (Architectes : MM. Zirk, Faup et Alet). ment, la D.D.E. réalisera les travaux
de raccordement aux réseaux et de
construction de places de stationne-
ment (deux parcs de stationnement
possible d'y intégrer harmonieusement mettra au concepteur retenu de pour-
sont prévus, l'un dans l'ancien pota-
une architecture contemporaine par suivre ses études détaillées de l'en-
ger du Carmel accessible par la rue
une interpénétration dont les siècles semble et de lancer en septembre
Sainte-Claire, l'autre sur les berges du
passés nous ont donné de nombreux prochain les appels d'offres des tra-
Tarn accessible par la voie sur ber-
exemples réussis. vaux d'une première tranche fonc-
ges), et la Ville de Montauban pour-
tionnelle correspondant aux crédits
suivra la mise en place de son plan
disponibles en 1979.
de circulation, qui prévoit notamment
la mise en sens unique de la rue
Et maintenant ? Lancés en novembre 1979, les travaux Sainte-Claire, afin de faciliter l'accès
de cette première tranche devraient aux nouveaux services.
s'achever à la fin de 1980 pour per-
mettre l'installation effective au 1 e r jan-
Un marché d'architecture et d'ingé- vier 1981 des services actuellement
nierie, en cours d'approbation, per- les plus mal logés (Service Départe-

Projet d'aménagement intérieur de la nouvelle


Direction Départementale de l'Equipement
(rez-de-chaussée).

caoc 2 3

49
LA NËURO-BIOLOGIE :
Professeur Jacques Glowinski

G®DD®(ô]Da©s Collège de France


L'IMMUNOLOGIE :
Professeur agrégé
Jean-François Bach

La nouvelle frontière technologique Jeudi 26 avril


Matin : 9 h 30
Paris
Mardi 24 au jeudi 26 avril 1979
Président :
M. Hubert Curien
Journées placées sous le patronage Président : Président du Centre National
de : M. Marcel Boiteux d'Etudes Spatiales
la Conférence des Doyens de Facul- Président d'Electricité de France LES TRANSPORTS SPATIAUX :
tés de Médecine LES ÉNERGIES CLASSIQUES : M. Roy Gibson
l'Ecole Nationale du Génie rural, des M. Pierre Desprairies Directeur Général de
Eaux et des Forêts Président de l'Institut Français l'Agence Spatiale Européenne
l'Ecole Nationale des Ponts et du Pétrole LA MÉTÉOROLOGIE
Chaussées LES AUTRES ÉNERGIES : ET L'OBSERVATION DE LA TERRE :
l'Ecole Nationale Supérieure des Mi- M. Wolf Hàfele M. Axel C. Wiin-Nielsen
nes de Paris Directeur adjoint de l'HASA Directeur du Centre Européen
l'Ecole Nationale Supérieure des LES TRANSPORTS : de Prévisions Météorologiques
Techniques Avancées M. Gilbert Dreyfus LA DÉCOUVERTE DE L'UNIVERS :
l'Ecole Nationale Supérieure des Directeur Général d'Aéroport de Paris M. Roald Sagdeev
Télécommunications Directeur
l'Ecole Supérieure d'Electricité de l'Institut de Recherches Cosmiques
Mercredi 25 avril
l'Institut National Agronomique de l'Académie des Sciences de l'URSS
Matin : 9 h 30

Mardi 24 avril Bio-agronomie Industries de la mer


Matin : 9 heures Président : Après-midi : 15 heures
M. Jacques Poîy Président :
Ouverture Directeur Général de l'Institut National M. Gérard Piketty
M. Pierre Aigrain de la Recherche Agronomique Président Directeur Générai
Secrétaire d'Etat PERSPECTIVES A LONG TERME du Centre National d'Exploitation
auprès du Premier Ministre SUR LA REPRODUCTION des Océans
ET IMPLICATIONS GÉNÉTIQUES : L'UTILISATION DE L'ESPACE MARIN :
Télécommunications- M. Charles Thibault M. Henri Delauze
Informatique Professeur à l'Université Président-Directeur Général
Pierre et Marie Curie de la COMEX
Président : BIO-CONVERSION L'AQUACULTURE MARINE
M. Simon Nora ET AGRO-RÉCUPÉRATION : DANS L'AVENIR :
Inspecteur Général des Finances M. Philippe Chartier Jacques Perrot
L'INFORMATIQUE : Maître de recherches Directeur de France-Aquaculture
M. Jean-Pierre Brûle à l'Institut National
Président-Directeur général de Cil de la Recherche Agronomique
Honeywell Bull L'AGRO-ALIMENTAIRE Conclusion
TÉLÉCOMMUNICATIONS M. Frank V. Kosikowski EVOLUTION TECHNOLOGIQUE
ET INFORMATIQUE : Professeur de Food Technology ET DEVENIR SOCIAL
M. Maurice Bernard à l'Université de Cornell M. Jacques Lesourne
Directeur Général du Centre National Directeur Général d'Inter-Futur
d'Etudes des Télécommunications à l'OCDE
TÉLÉCOMMUNICATIONS :
Santé et biologie
LES SERVICES DE L'AN 2000 : Après-midi : 15 heures
Président :
Clôture des Journées
M. Georges Pebereau
Directeur Général Professeur Pierre Royer M. André Giraud
de la Compagnie Générale Conseiller Ministre de l'Industrie
d'Electricité pour la recherche en biologie Responsable des Journées :
et en médecine à la DGRST M. Jacques LECLERCQ
Transports-Energie LE GÉNIE BIOLOGIQUE : Président de l'Association
Professeur François Gros des Ingénieurs
Après-midi : 15 heures Directeur Général de l'Institut Pasteur des Ponts et Chaussées
50
besoin de stabilité et de cohésion
dans l'exercice de la responsabilité
politique nationale, quel que soit le

GOfflffDfeffdteS OQGteŒFi parti au pouvoir. Et, par ailleurs, la


masse des citoyens a perdu son an-
cien respect inconditionnel de la
technique. Les Français veulent, de
plus en plus, comprendre et partici-
per aux décisions qui les concer-
A la suite de l'étude de Patrick Jeanjean sur « les décisions techniques de nent.
la puissance publique » (P.C.M. Septembre 78), il nous a paru intéressant
d'ouvrir les colonnes de P.C.M. aux lecteurs qui souhaiteraient faire connaître Vous avez donc raison de souligner
les réflexions que leur a inspiré ce thème qui intéresse tous les ingénieurs. l'importance à donner au dialogue,
Nous publions ci-dessous une première réaction dont nous a fait part notre à l'accessibilité, à la souplesse, à la
camarade J.P. Lacaze. déconcentration, même si la mise en
œuvre des ces principes pose bien
des problèmes compte tenu des tra-
ditions qui pèsent sur la gestion des
Votre étude relative aux décisions Faut-il alors s'alarmer de constater affaires publiques, notamment au ni-
techniques de la puissance publi- l'engouement des futurs ingénieurs veau des départements et des com-
que (1), dense et riche, a le grand pour les options de gestion propo- munes.
mérite de poser avec clarté et luci- sées par les grandes écoles ? Nous
dité la question de /'illusion scien- savons bien que ces élèves viennent Nous adapter à cette nouvelle pra-
tiste qui a trop souvent et trop long- y chercher non seulement une com- tique de notre métier, mieux prépa-
temps servi de fausse rationalisa- pétence technique mais aussi — et rer les jeunes à une manière diffé-
tion (d'idéologie, si vous préférez) peut-être surtout — une garantie de rente d'exercer les responsabilités,
pour justifier le pouvoir et le statut statut social et une participation aux ces objectifs deviennent nécessaire-
social de l'ingénieur dans la socié- monopoles dont jouissent les anciens ment prioritaires si l'on pousse la
té. Il est grand temps que les ingé- élèves, que ce soit dans le secteur logique de votre raisonnement. L'ou-
nieurs apprennent à affirmer que le public ou dans le privé. Et si Sulei- verture aux sciences sociales, l'ap-
monde n'est pas rationnel, ou tout- man souligne la politisation croissan- prentissage des méthodes de travail
au-moins n'obéit pas à la rationalité te de la fonction publique depuis en équipe, la préparation à l'action
physico-mathématique qui fonde no- 1958, il l'explique par la plus grande dans un esprit de participation de-
tre savoir technique. permanence du pouvoir politique. Est- viennent alors plus importants que le
il légitime et souhaitable de conti- perfectionnement des méthodes phy-
nuer à rêver à la période 1945-1958 sico-mathématiques traditionnelles.
Mais le monde est-il irrationnel pour
où une classe politique divisée aban- Au total, c'est un vaste effort de for-
autant ? Le phénomène des sectes
donnait largement son pouvoir aux mation permanente et de rénovation
ne me semble pas être le plus signi-
grands commis ? de l'esprit de l'enseignement qu'ap-
ficatif de notre époque, mais plutôt
— dans le domaine des idées — pelle en priorité votre étude.
l'essor des sciences humaines qui Face aux incertitudes de la période
nous fournissent au fil des ans des à venir, nous aurons le plus grand J.P. LACAZE.
concepts et des théories plus utiles
pour comprendre les limites et les
conditions d'efficacité d'une action
technique (2). LE MOT DU RETRAITÉ
Vous posez clairement les corps d'in-
L'association a déjà réuni une documentation importante concernant le
génieurs et les institutions dominées
logement des personnes âgées, en particulier dans des résidences pouvant
par des ingénieurs (votre exemple
mieux convenir à nos camarades retraités.
de la SNCF et du TGV) comme des
organismes sociaux parmi d'autres, La S.C.I.C. a construit par l'intermédiaire de ses filiales « Travail et pro-
cherchant à maximer leur situation. priété » et « Nouveau logis » de nombreuses résidences.
N'est-il pas alors un peu contradic- Dans la région parisienne, ces résidences sont gérées par l'A.R.E.P.A.
toire de rechercher une « revalorisa- (Association des résidences pour personnes âgées), 366 ter, rue de Vaugi-
tion sociale des tâches techniques » rard, Paris 15e, dont la directrice est Mlle Revol.
et la restauration d'une responsabili-
té qui est bien d'ordre socio-politique La documentation s'étend également à d'autres régions, notamment, le
et non technique ? Midi de la France.

Le délégué des retraités (Raoul Témine, A.I.P.C, 28, rue des Saint-Pères,
(1) Revue P.C.M. - Septembre 1978. Paris 7e) peut répondre aux demandes d'informations que lui adresseront
(2) Je ne reprends pas ici l'argumentation que les camarades qui voudront bien préciser la région et le régime (location
j'ai posée dans un article des Annales des ou accession à la propriété) qui auraient leur préférence.
Ponts et Chaussées : Pratique et théorie de
la planification urbaine (n 4/77).

51
DECES

Duû®DDW®Dûû®Œ]0! Nous avons le regret de faire part du


décès de :
M. Jacques Plouin, Ingénieur des
Ponts et Chaussées, survenu le 10 oc-
tobre 1978.
DECISIONS pour y être chargé de l'Arrondisse-
M. Robert Bœuf, Ingénieur Général
ment du Bassin Minier, en remplace-
des Ponts et Chaussées, survenu le
ment de M. Laudenbach.
31 janvier 1979.
Arrêté du 9 mars 1979.
M. Pierre Chemillier, I.C.P.C. à la Di-
rection de la Construction, est, à Nous présentons à leur famille toutes
M. Bernard Changey, I.P.C à la D.D.E.
compter du T" janvier 1979, mis à la nos condoléances.
de la Charente, est, à compter du
disposition du Centre Scientifique et
Tor avril 1979, muté à la Direction Ré-
Technique du Bâtiment pour y exer-
gionale de l'Equipement « Limousin »
cer les fonctions d'Adjoint au Direc-
en qualité d'Adjoint au Directeur.
teur.
Arrêté du 9 mars 1979.
Arrêté du 14 février 1979.

M. Jean-Louis Brault, I.C.P.C, est, à


compter du 1 e r novembre 1978, réin- NOMINATIONS sl«Si5»w9^^BI
tégré pour ordre dans son Adminis-
tration d'origine et placé en position ^L :CÏIilIÎIIBP§llSÏ H
de disponibilité pour une période de M. Henri Cohas, I.C.P.C, Directeur Dé-
trois ans éventuellement renouvelable partemental de l'Equipement de l'Ain,
une fois pour une durée égale auprès est, à compter du 1 e r mai 1979, nom-
des Entreprises Bouygues, pour y mé Chef du Service Régional de l'Equi-
exercer les fonctions de Directeur pement « Franche-Comté » en rempla-
Général Adjoint chargé de l'Activité cement de M. Beau. "^tp^i mm
Travaux Publics.
Arrêté du 16 février 1979.
Arrêté du 22 février 1979.

M. Jean Grammont, I.C.P.C à la Di-


1/
M. Gilles Tremey, I.P.C, est, à comp- rection de l'Urbanisme et des Paysa-
ter du 1 e r février 1979, réintégré dans
son administration d'origine et placé
ges, est, à compter du 1 e r mai 1979,
nommé Directeur Dépa/temental de Hw
en disponibilité pour une période de l'Equipement de l'Ain, en remplace- Rapho
trois ans, éventuellement renouvela- ment de M. Cohas.
ble une fois pour une durée égale Arrêté du 22 février 1979.
auprès de la Société Lyonnaise des
Eaux et de l'Eclairage en qualité M. Pierre Vial, I.P.C à la D.D.E. de la
d'Attaché de Direction. Loire, est, à compter du T01' mars 1979, M. Jacques TANZI
Arrêté du 16 février 1979. nommé Directeur Départemental du est nommé directeur
Jura en remplacement de M. Vauday. de l'Ecole Nationale
Arrêté du Tor mars 1979. des Ponts et Chaussées
MUTATIONS M. Jacques Tanzi, ingénieur en
chef des Ponts et Chaussées, est
RETRAITES nommé directeur de l'Ecole natio-
Mme Elizabeth Dupont, I.P.C, à la nale des Ponts et Chaussées par
direction de l'Urbanisme et des Pay- un décret publié au « Journal Offi-
sages, est, à compter du 1 e r mars M. Eugène Jungelson, I.G.P.C, est, à
ciel » du 16 mars.
1979, mutée à la Direction des Affaires compter du 22 juin 1979, admis à
Economiques et Internationales pour faire valoir ses droits à la retraite.
Arrêté du 23 février 1979. M. Jacques Tanzi a été président
y être chargée du Bureau de la Con-
du Syndicat autonome des ingé-
joncture et des Prévisions à la Sous-
nieurs des Ponts et Chaussées, de
Direction des Etudes et du Plan. M. François Blanc, I.C.P.C, adjoint au
1973 à 1976, et président de l'Asso-
Arrêté du 28 février 1979. Haut Fonctionnaire chargé des mesu-
ciation des ingénieurs des Ponts
res de Défense, est, à compter du
et Chaussées, de 1976 à 1978.
M. Claude Azam, I.P.C. à la D.D.E. du 11 juin 1979, admis à faire valoir ses
Nord, est, à compter du 15 avril 1979, droits à la retraite.
muté à la D.D.E. du Pas-de-Calais Arrêté du 23 février 1979

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