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M E S U R E S - A N A LY S E S

Ti630 - Techniques d'analyse

Chimie analytique :
instrumentation et métrologie

Réf. Internet : 42379 | 2nde édition

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III
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques d'analyse
(Réf. Internet ti630)
composé de  :

Chimie analytique : instrumentation et métrologie Réf. Internet : 42379

Études de structure et caractérisation Réf. Internet : 42386

Techniques d'analyse par imagerie Réf. Internet : 42387

Méthodes thermiques d'analyse Réf. Internet : 42384

Chromatographie et techniques séparatives Réf. Internet : 42385

Méthodes électrochimiques Réf. Internet : 42388

Méthodes nucléaires d'analyse Réf. Internet : 42389

Spectrométrie de masse Réf. Internet : 42390

Spectrométrie atomique et spectrométrie moléculaire Réf. Internet : 42707

Analyse des macromolécules biologiques Réf. Internet : 42380

Analyses de surface et de matériaux Réf. Internet : 42383

La science au service de l'art et du patrimoine Réf. Internet : 42579

Analyses dans l'environnement : méthodologies Réf. Internet : 42382

Analyses dans l'environnement : eau et air Réf. Internet : 42831

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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques d'analyse
(Réf. Internet ti630)

dont les exper ts scientifiques sont  :

Gwenola BURGOT
Professeur à l'université de Rennes 1

Pierre LE PARLOUËR
Docteur Ingénieur, Consultant société Thermal Consulting

Gérard DURAND
Professeur honoraire à l'École Centrale de Paris, Consultant

Patrick MAUCHIEN
Chef du Service de Chimie Physique au Commissariat à l'Énergie Atomique
Saclay

Philippe QUEVAUVILLER
Commission Européenne, DG Environnement

Jean-François HENNINOT
Professeur, université d'Artois, unité de Catalyse et de Chimie du Solide, équipe
Couches Minces et Nanomatériaux

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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :

Jean-Claude COURTIER
Pour l’article : 24

Mireille DEFRANCESCHI
Pour l’article : 25

Jean-Jacques LEBRUN
Pour l’article : P2000

Daniel LINCOT
Pour l’article : P2220

Denis LOUVEL
Pour les articles : P1330 – P1331 – P1333 – P1380 – P1382 – R1730 – R1732 – R1734 –
R1735

Thierry PAUPORTÉ
Pour l’article : P2220

Bernard SILLION
Pour l’article : P2000

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VI
Chimie analytique : instrumentation et métrologie
(Réf. Internet 42379)

SOMMAIRE

1– Notions de base Réf. Internet page

Unités légales et facteurs de conversion 24 11

Classification périodique des éléments 25 13

Rôle de la physico-chimie analytique pour l'application du règlement REACH P2000 17

2– Instrumentation. Métrologie Réf. Internet page

Pipettes. Fonctionnement P1330 21

Pipettes - Contrôle métrologique. Étalonnage des pipettes par les utilisateurs P1331 25

Pipettes. Trois référentiels pour étalonner une pipette à déplacement d'air P1333 31

Balances et pesées P1380 39

Pesée minimale : son importance dans un processus d'analyse et industriel P1382 45

Microbalance à cristal de quartz P2220 49

Pesage. Réglementation. Instrumentation R1730 53

Étalonnage des masses par les utilisateurs R1732 59

Étalonnage d'une balance par les utilisateurs R1734 65

Tirer profit de l'incertitude d'étalonnage d'une balance R1735 71

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VII
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Chimie analytique : instrumentation et métrologie
(Réf. Internet 42379)

1
1– Notions de base Réf. Internet page

Unités légales et facteurs de conversion 24 11

Classification périodique des éléments 25 13

Rôle de la physico-chimie analytique pour l'application du règlement REACH P2000 17

2– Instrumentation. Métrologie

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9
1

10
Référence Internet
24

Unités légales et facteurs


de conversion
1
par Jean-Claude COURTIER
Ingénieur de l’École supérieure de physique et chimie industrielles (ESPCI)

1. Grandeurs, unités et symboles ............................................................. PE 24 - 1


2. Facteurs de conversion ........................................................................... — 13
Références bibliographiques .......................................................................... Doc. PE 24

ne unité de mesure est une grandeur particulière, choisie par convention


U pour pouvoir attribuer, par comparaison, des valeurs numériques à des
grandeurs de même nature.
Dans un système de grandeurs, lorsque les relations entre les unités sont les
mêmes que celles qui existent entre les grandeurs, on dit que le système d’uni-
tés ainsi formé est cohérent. C’est le cas pour le système international d’unités,
SI, pratiquement utilisé dans le monde entier et d’application légale en France.
Dans le passé, il n’en a pas toujours été ainsi. De très nombreuses unités, non
cohérentes, ont été utilisées. Certaines sont encore en usage, par exemple dans
le grand public aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle le présent article
donne les facteurs de conversion pour les plus importantes unités hors SI, par-
fois encore utilisées.
En France même, quelques unités hors SI, souvent dans des domaines spécia-
lisés, peuvent légalement être utilisées. C’est le cas, par exemple, du carat métri-
que, dans le domaine des pierres précieuses, mais aussi de la minute, de l’heure,
du jour, dont l’usage continuera évidemment de subsister.
Parution : mai 1994

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 24 − 1

11
Référence Internet
24

_____________________________________________________________________________________________________________________________________

1. Grandeurs, unités Le tableau 1 indique uniquement les unités légales en France,


conformément aux décrets no 82-203 du 26 février 1982 et no 85-
et symboles 1600 du 31 décembre 1985 modifiant le décret no 61-501 du 3 mai
1961 modifié [1].

Tableau 1 – Unités légales

1 Grandeurs Unités SI
Multiples et sous-
multiples décimaux Unités légales hors système
ayant un nom spécial

Sym-
Dimensions Noms et Valeurs
Noms boles Noms et symboles Noms et symboles Valeurs en SI (3)
(2) symboles en SI
(1)
Longueur , L mètre (m) mille (4) 1 852
Longueur d’onde λ L mètre (m)
Nombre d’onde σ L–1 mètre à la puissance
–1
moins un (m )
are (a) (5) 102
Aire, superficie A L2 mètre carré (m2)
hectare (ha) 104
GÉOMÉTRIE

Section efficace σ L2 mètre carré (m2) barn (b) 10–28


Volume V L3 mètre cube (m3) litre (L ou l) 10–3
tour (tr) 2π
grade (gon) π/200
Angle plan α A radian (rad) degré (o) π/180
minute (‘) π/10 800
seconde (‘’) π/648 000
Angle solide Ω Ω stéradian (sr)
Masse m M kilogramme (kg) tonne (t) 103 carat métrique (6) 2 × 10–4
unité de masse atomi-
Masse atomique ma M kilogramme (kg) que (u) 1,66054 × 10–27

Masse linéique ρ< L–1M kilogramme par mètre tex (tex)


(kg/m) 10–6
MASSE

kilogramme par mètre


Masse surfacique ρA L–2M 2
carré (kg/m )
ρ kilogramme par mètre
Masse volumique L–3M 3
cube (kg/m )

Volume massique v L3M–1 mètre cube par kilo-


3
gramme (m /kg)
ρB kilogramme par mètre
Concentration L–3M 3
cube (kg/m )
minute (min) 60
TEMPS

Temps t T seconde (s) heure (h) 3 600


jour (d) (7) 86 400
Fréquence f T–1 hertz (Hz)
(1) Les symboles des grandeurs sont ceux qui figurent dans les normes françaises.
(2) Les formules de dimensions sont établies à partir des grandeurs de base : longueur (L), masse (M), temps (T), intensité de courant électrique (I), température
thermodynamique (Θ), intensité lumineuse (J), quantité de matière (N), auxquelles sont ajoutées les grandeurs angle plan (A) et angle solide (Ω).
(3) Cf. norme X 02-051 [2]
(4) Ces unités sont uniquement utilisées pour les distances en navigation (maritime et aérienne).
(5) Ces unités ne sont utilisées que pour les surfaces agraires.
(6) Cette unité est utilisée dans le commerce des diamants, des perles fines et des pierres précieuses.
(7) Le symbole du jour est (d) sur le plan international, mais le symbole (j) est toléré en France.
(8) L’emploi du poise et du stockes devait être limité au 31 décembre 1985, le décret modificatif n’est pas (encore) paru.
(9) Cette unité est uniquement utilisée pour les pressions des fluides.
(10) Cette unité est uniquement utilisée pour la pression sanguine et la pression des fluides corporels.
(11) L’emploi des unités curie, rad et röntgen devait être limité au 31 décembre 1985, le décret modificatif n’est pas encore paru.

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PE 24 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation

12
Référence Internet
25

Classification périodique
des éléments
1
par Mireille DEFRANCESCHI
Agrégée de chimie
Docteur d’état en sciences physiques

1. Atomes, éléments et isotopes............................................................ 25v3 - 2


2. Grandeurs définissant les atomes et les éléments ...................... — 2
2.1 Nom et symbole ........................................................................................ — 2
2.2 Numéro atomique ..................................................................................... — 3
2.3 Nombre de masse ..................................................................................... — 3
2.4 Masse atomique ........................................................................................ — 3
2.5 Configuration électronique ....................................................................... — 3
2.6 Rayon atomique......................................................................................... — 4
2.7 Potentiel d’ionisation et affinité électronique ......................................... — 4
2.8 Degrés d’oxydation ................................................................................... — 5
2.9 Électronégativité ........................................................................................ — 5
3. Classification périodique des éléments .......................................... — 6
3.1 Classification historique............................................................................ — 6
3.2 Classification périodique actuelle ............................................................ — 6
3.3 Les cases .................................................................................................... — 6
4. Utilisations de la classification périodique.................................... — 7
4.1 Familles chimiques.................................................................................... — 7
4.2 Prévision du nombre de liaisons covalentes que peut établir un atome — 8
4.3 Prévision de la charge des anions et des cations ................................... — 8
4.4 Énergie d’ionisation................................................................................... — 8
4.5 Variation de l’électronégativité dans le tableau périodique .................. — 9
4.6 Caractère redox.......................................................................................... — 9
4.7 Points d’ébullition et de fusion................................................................. — 9
5. Conclusion ............................................................................................... — 9
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. 25v3

onsidérant que les propriétés des éléments chimiques ne sont pas le fruit
C du hasard et qu’elles varient de façon périodique en fonction de la masse
atomique des éléments représentés, Dmitri Ivanovitch Mendeleïev (1834-1907)
décrivit entre 1869 et 1871 un tableau comportant huit colonnes, dans les-
quelles étaient rassemblés des éléments possédant des propriétés voisines
classés par ordre de masse atomique croissante de haut en bas et dix neuf
lignes dans lesquelles les éléments étaient répartis par masse atomique crois-
sante de gauche à droite. La disposition faisait que, dans une même colonne,
ne figuraient que des éléments de propriétés chimiques voisines.
Cette classification périodique est différente de celle utilisée aujourd’hui mais
similaire dans son principe : elle propose une classification systématique des élé-
ments chimiques étroitement liée à la périodicité de leurs propriétés chimiques.
Le tableau périodique a connu de nombreux réajustements depuis la fin du
XIXe siècle, il s’est enrichi d’éléments naturels inconnus à l’époque de
Mendeleïev – mais que Mendeleïev avait prévus en laissant des cases vides
dans son tableau –, d’éléments artificiels jusqu’à prendre la forme que nous lui
connaissons aujourd’hui. C’est un classement universel, qui s’est enrichi de
Parution : mai 2013

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. 25v3 – 1

13
Référence Internet
25

CLASSIFICATION PÉRIODIQUE DES ÉLÉMENTS ___________________________________________________________________________________________

données physiques et auquel peuvent être rapportés tous les types de comportements physique et chimique des élé-
ments. Actuellement, sa forme standard comporte 118 éléments, allant de 1H à 118Uuo.
Dans le tableau des éléments sont fournies diverses grandeurs physiques et chimiques, qui sont caractéristiques de
l’élément. Ces grandeurs sont des valeurs de référence, c’est-à-dire qu’elles ont été normalisées par différentes organi-
sations, comme l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (UICPA), aussi désignée par son nom anglais
IUPAC, et le National Bureau of Standards (NBS) ou encore le Committee on Data for Science and Technology

1
(CODATA). Ces grandeurs sont détaillées dans la suite.

1. Atomes, éléments de traces) a un nombre de masse égal à 14. Ils sont respectivement
notés 136 C et 146 C .
et isotopes Parmi les 118 éléments observés, 90 éléments se rencontrent dans
le milieu naturel, ce sont tous les éléments de numéro atomique infé-
Un atome est la plus petite partie constitutive des composés chimi-
rieur ou égal à 92, hormis le technétium 43Tc et le prométhium 61Pm.
ques, pouvant se combiner chimiquement avec d’autres. Cette notion
Sur ces 90 éléments, seuls 80 ont au moins un isotope stable (non
d’atome, connue depuis l’Antiquité, est la base des sciences de la
radioactif), ce sont tous les éléments de numéro atomique inférieur
matière modernes et principalement de la chimie. Bien qu’en chimie,
l’atome soit considéré comme l’entité insécable de base, dans ou égal à 82, c’est-à-dire jusqu’au plomb 82Pb, hormis le technétium
43Tc et le prométhium 61Pm. Parmi ceux-ci, seuls 14 n’ont qu’un seul
d’autres domaines, il n’est plus toujours considéré comme tel, depuis
les expériences de physique nucléaire ayant mis en évidence sa struc- isotope stable (par exemple le fluor, constitué exclusivement de l’iso-
ture au début du XXe siècle. Un atome est constitué d’un noyau tope 19F), les 66 autres en ont au moins deux (par exemple le carbone
concentrant plus de 99,9 % de sa masse, autour duquel se distribuent
est composé à hauteur de 98,90 % de 126 C et 1,10 % de 136 C ). Il existe
des électrons pour former un nuage 40 000 fois plus étendu que le
en tout 256 isotopes stables connus des 80 éléments non radioactifs
noyau lui-même. Le noyau est constitué de protons, chargés positive-
et une vingtaine d’isotopes faiblement radioactifs présents dans le
ment, et de neutrons, électriquement neutres. Les électrons sont en
milieu naturel (parfois avec une période radioactive tellement grande
interaction avec le noyau, tandis que les nucléons sont maintenus
qu’elle en devient non mesurable), certains éléments ayant à eux
ensemble au sein du noyau par l’interaction nucléaire forte. Le nuage
seuls plus d’une demi-douzaine d’isotopes stables (par exemple,
électronique est distribué sur des niveaux d’énergie quantifiés autour
du noyau définissant des couches et des sous-couches électroniques. l’étain 50Sn en a dix, d’occurrences naturelles fort variables).
Plusieurs atomes peuvent établir des liaisons chimiques entre Tous les isotopes d’un même élément occupent la même case
eux grâce à leurs électrons et, d’une manière générale, les proprié- du tableau périodique.
tés chimiques des atomes sont déterminées par leur configuration Alors qu’un élément chimique ne peut pas se transformer en un
électronique, laquelle découle du nombre de protons de leur autre élément par une réaction chimique, un élément chimique
noyau. Ce nombre est appelé numéro atomique, il est noté Z. peut se transformer en un autre élément par une réaction
On appelle élément chimique, ou simplement élément, un nucléaire appelée transmutation.
atome ou un ensemble d’atomes et les ions monoatomiques dont
les noyaux ont le même nombre de protons. Les atomes étant
électriquement neutres, ils comptent autant d’électrons, chargés
négativement, que de protons, chargés positivement, de sorte que
2. Grandeurs définissant
le numéro atomique représente également le nombre d’électrons
des atomes d’un élément donné. Ce nombre Z est appelé le
les atomes et les éléments
numéro atomique de l’élément. Les propriétés chimiques sont
déterminées par la configuration électronique de l’atome, elles 2.1 Nom et symbole
dépendent directement du numéro atomique.
Les symboles sont pour la plupart arrêtés depuis longtemps,
Au total, 118 éléments chimiques ont été observés à ce jour, de sauf pour les éléments instables découverts récemment, pour les-
numéro atomique allant de 1 à 118. Un élément chimique ne peut quels l’IUPAC propose une nomenclature systématique. Cette
pas se transformer en un autre élément par une réaction chimique, nomenclature est doublée d’une symbolique à 3 lettres (une capi-
comme formulé pour la première fois par Lavoisier en 1789. tale et deux minuscules). À chaque chiffre (de 0 à 9) des unités du
Deux atomes dont le noyau contient le même nombre de pro- numéro atomique est attribué une lettre (0 = N comme Nil, 1 = U
tons mais un nombre différent de neutrons sont dits isotopes de comme Un...). À l’élément 103 est ainsi attribué le symbole Unt et
l’élément chimique défini par le nombre de protons de ces atomes. le nom unniltrium et au dernier élément connu (Z = 118) est attri-
Un atome est couramment désigné par son symbole chimique, bué le nom d’ununoctium, son symbole est Uuo. Les éléments de
complété par son nombre de masse A (égal au nombre de Z = 104 à 112 ont, en plus du symbole à 3 lettres, reçu des noms et
nucléons de l’atome) placé en haut et à gauche du symbole. Par donc des symboles chimiques, en suivant une recommandation de
exemple, le carbone 12 de nombre de masse A = 12 est noté 12C. 2002 de l’UICPA, qui préconise de nommer les nouveaux éléments
en référence à « un concept mythologique, un lieu, un pays, une
Il est d’usage de compléter cette écriture par le numéro atomique propriété ou un scientifique ». On a ainsi le rutherfordium (Z = 104,
Z, placé en bas et à gauche du symbole. Le carbone 12 est ainsi noté symbole Rf), le dubnium (Z = 105, symbole Db), le seaborgium
12 C . L’élément carbone a deux autres isotopes, le plus abondant
6 (Z = 106, symbole Sg), le bohrium (Z = 107, symbole Bh), le has-
(1,10 %) a un nombre de masse égal à 13 et l’autre isotope (à l’état sium (Z = 108, symbole Hn), le meitnerium (Z = 109, symbole Mt),

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


25v3 − 2 est strictement interdite. − © Editions T.I.

14
Référence Internet
25

____________________________________________________________________________________________ CLASSIFICATION PÉRIODIQUE DES ÉLÉMENTS

le darmstadtium (Z = 110, symbole Ds), le roentgenium (Z = 111, La masse atomique d’un type d’atome donné (c’est-à-dire d’un iso-
symbole Rg) et le copernicium (Z = 112, symbole Cn). tope précis) est définie par la masse d’une mole de tels atomes (la
Les éléments 114 et 116 viennent de recevoir un nom officiel, ils mole étant définie par le nombre d’atomes contenus dans 12,000... g
sont respectivement appelés Flerovium (symbole Fl) et Livermo- de carbone 12, soit N ≈ 6,02214179 × 1023 atomes). D’un point de vue
rium (symbole Lv). Ces noms viennent d’être formellement recon- pratique, on n’utilise quasiment jamais des isotopes purs lors de
nus, conjointement par l’IUPAC et l’IUPAP ; ils respectent la tradition réactions chimiques. On utilise les éléments chimiques en général.
en honorant le laboratoire Flerov (qui fait partie de l’institut de On définit donc la masse atomique d’un élément, c’est-à-dire celle du
mélange isotopique constaté sur Terre. La masse atomique d’un élé-

1
recherches nucléaires de Dubna en Russie) où des éléments super-
lourds sont synthétisés. Georgiy N. Flerov (1913 – 1990) était un ment est égale à la somme du produit de la masse atomique des dif-
physicien de renom ayant contribué, entre autres, à la découverte férents isotopes, par leur abondance naturelle.
de la fission spontanée de l’uranium en 1940, et ayant plus générale- La masse atomique d’un élément chimique est ainsi la moyenne
ment travaillé en physique des ions lourds. Quant à l’élément 116, des masses atomiques de ses isotopes au prorata de leur présence
son nom honore le Lawrence Livermore National Laboratory (Cali- dans la nature. Ce choix offre un intérêt pratique évident : il per-
fornie), laboratoire dont les chercheurs ont œuvré dans de nom- met de calculer précisément les masses en jeu lorsqu’on considère
breux domaines de la physique nucléaire et ont plus des échantillons non purifiés de l’élément chimique, c’est-à-dire
particulièrement permis de fabriquer l’élément 116 en collaboration dans la situation expérimentale la plus courante.
avec le laboratoire de Dubna. Les recommandations sont publiées
Ainsi, la valeur du carbone n’est pas de 12 u comme l’on pour-
dans [1]. Dans ces conditions les noms de ununquadium et unun-
rait s’y attendre, mais un peu plus à cause de la présence du car-
hexium deviennent désuets. Notons de plus que la recherche se
bone 13 (1,1 %) et des traces de carbone 14.
concentre aujourd'hui sur les éléments 119 et 120, mais aucun labo-
ratoire n’est encore parvenu à mettre en évidence de tels éléments. De ce qui précède, on comprend qu’on ne peut définir de masse ato-
mique que pour les éléments dont on connaît la composition isotopi-
Nota : L’IUPAP est l’Union Internationale de Physique Pure et Appliquée (International
Union of Pure and Applied Physics).
que naturelle : à défaut d’une telle composition isotopique, on retient le
nombre de masse de l’isotope connu ayant la période radioactive la
plus longue, ce qu’on indique généralement en représentant la masse
2.2 Numéro atomique atomique obtenue entre parenthèses ou entre crochets (c’est le cas, par
exemple, du francium ou du polonium). Cette masse atomique est celle
Le numéro atomique d’un élément, noté Z (en référence à l’alle- portée dans les cases de la classification périodique.
mand Ordnungszahl ), est égal au nombre de protons contenus
dans les noyaux des atomes de cet élément, mais aussi au nombre
d’électrons contenus par ces mêmes atomes. Les propriétés 2.5 Configuration électronique
chimiques d’un élément étant déterminées avant tout par sa
configuration électronique, on comprend que le numéro atomique L’ensemble des électrons d’un atome à plusieurs électrons
soit la caractéristique déterminante d’un élément chimique. s’organise en niveaux d’énergie, et cela de la même façon pour
Le numéro atomique définit entièrement un élément : connaître tous les atomes. Les électrons se répartissent, de façon indiscer-
le numéro atomique revient à connaître l’élément. Il est généra- nable, dans ces niveaux et seule leur organisation globale a un
lement omis avec les symboles chimiques, mais toujours présent sens. La configuration électronique d’un atome est la répartition
dans la classification périodique puisque c’est lui qui détermine des électrons sur les couches de différents niveaux d’énergie.
l’ordre de rangement des éléments. L’état d’un atome est défini par quatre nombres quantiques : n le
nombre quantique principal, ℓ le nombre quantique secondaire, m
le nombre quantique magnétique et s le nombre quantique de
2.3 Nombre de masse spin. Les cases quantiques (représentées par des carrés ou des
traits horizontaux) schématisent les orbitales qui contiennent les
Le nombre de masse d’un élément, noté A, est égal au nombre de électrons représentés par des flèches. Les niveaux énergétiques ne
nucléons (protons et neutrons) contenus dans les noyaux des atomes dépendent que des deux nombres quantiques n et ℓ .
de cet élément. Si tous les atomes d’un élément donné ont par défini-
tion le même nombre de protons, ils peuvent en revanche avoir des Chaque valeur de n définit une couche électronique, de sorte
nombres différents de neutrons, et donc des nombres de masse diffé- que tous les électrons possédant le même nombre n appartiennent
rents, ce qu’on appelle des isotopes. Le nombre de masse n’a généra- à la même couche. Les couches sont désignées par un symbole :
lement aucune incidence sur les propriétés chimiques des atomes,
car il n’affecte pas la configuration électronique ; un effet isotopique n = 1.......couche K
peut néanmoins être observé pour les atomes légers, c’est-à-dire le n = 2.......couche L
lithium 3Li, l’hélium 2He et surtout l’hydrogène 1H, car l’ajout ou le n = 3.......couche M
retrait d’un neutron dans le noyau de tels atomes entraîne une varia-
tion relative significative de la masse de l’atome, qui affecte la cinéti- n = 4.......couche N
que des réactions chimiques et l’intensité des liaisons chimiques. n = 5.......couche O
Pour les autres éléments, en revanche, le nombre de masse n’a prati- n = 6.......couche P
quement pas d’influence sur leurs propriétés chimiques.
n = 7.......couche Q
Le nombre de masse n’affectant pas les propriétés chimiques des
éléments, il est généralement omis avec les symboles chimiques, Chaque valeur de ℓ définit une sous-couche électronique. Des
sauf lorsqu’il s’agit de distinguer les isotopes d’un élément donné. électrons possédant à la fois la même valeur de n (appartenant
donc à la même couche) et la même valeur de ℓ appartiennent à
une même sous-couche. Les sous-couches sont également dési-
2.4 Masse atomique gnées par un symbole :

L’unité de masse atomique, u – éventuellement ua –, est définie ℓ = 0.......sous-couche s


comme étant exactement le douzième de la masse d’un atome de
12C, au repos, et pris dans son état fondamental : ℓ = 1.......sous-couche
ep
ℓ = 2.......sous-couche d
1 u ≈ 1,660538921 (73) × 10−27 kg ℓ = 3.......sous-couche f

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est strictement interdite. – © Editions T.I. 25v3 – 3

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1

16
Référence Internet
P2000

Rôle de la physico-chimie analytique


pour l’application du règlement REACH
1
par Jean-Jacques LEBRUN
Directeur adjoint de l’Institut des sciences analytiques
et Bernard SILLION
Directeur de recherche honoraire CNRS

1. Règlement REACH .................................................................................... P 2 000 - 2


2. Avancement de l’industrie vis-à-vis du règlement REACH........... — 3
3. Effets de la mise en place de REACH ................................................. — 3
3.1 Actions déjà en place ................................................................................... — 3
3.2 Réflexion prospective pour une chimie durable ....................................... — 4
4. Conséquences pour la physico-chimie analytique.......................... — 5
4.1 Orientations générales ................................................................................ — 5
4.2 Quelques exemples ..................................................................................... — 6
4.2.1 Produits de substitution et nouveaux produits ................................ — 6
4.2.2 Formulations et « formulations vertes » ........................................... — 6
4.2.3 Recyclage de produits/articles en fin de vie ..................................... — 7
5. Domaines encore non couverts par le règlement REACH ............ — 7
5.1 Polymères ..................................................................................................... — 7
5.2 Nanoparticules ............................................................................................. — 8
6. Matières premières critiques ................................................................ — 9
7. Rôle de REACH dans le débat sciences/société ......................... — 9
8. Conclusion ................................................................................. — 9
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. P 2 000

e règlement REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction


L of Chemicals) est appliqué depuis le 1er juin 2007, et désormais, aucun
produit chimique ne peut être mis sur le marché s’il n’a pas été enregistré,
évalué et autorisé ou soumis à restrictions par l’Agence européenne des pro-
duits chimiques. Toutes les substances produites à plus de une tonne par an
sont concernées et un calendrier d’enregistrement prévoit qu’environ 40 000
produits seront enregistrés en 2018 avec un échéancier organisé en fonction
du tonnage et des risques estimés des produits.
Cet article a pour objet de montrer le degré d’implication de l’analyse pour le
bon fonctionnement du règlement et les évolutions que doit prendre cette disci-
pline pour satisfaire les demandes nécessaires au bon développement des
industries chimiques et annexes dans le cadre d’un développement durable. Le
document d’enregistrement doit contenir 14 données physico-chimiques mais,
au-delà de ce document administratif, la physico-chimie doit pouvoir caractériser
les substances dans les produits formulés et dans les articles, dans les atmos-
phères de travail, dans les environnements (air, eau, sols) et pouvoir identifier et
doser les métabolites, pour les études toxicologiques et écotoxicologiques.
Parution : septembre 2012

C’est pour le soutien à ces deux disciplines que les défis analytiques sont les
plus importants pour, entre autres questions, permettre l’identification des bio-

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est strictement interdite. – © Editions T.I. P 2 000 – 1

17
Référence Internet
P2000

RÔLE DE LA PHYSICO-CHIMIE ANALYTIQUE POUR L’APPLICATION DU RÈGLEMENT REACH ________________________________________________________

marqueurs et soutenir les développements de capteurs chimiques et


biochimiques. Au-delà de l’actuel règlement, la physico-chimie doit se préparer
à toutes les questions qui se poseront dans les domaines des polymères et des
nanostructures qui seront à terme concernés. Enfin, si le débat entre science et
société a bénéficié de l’entrée en vigueur du règlement, la physico-chimie, par
la précision de ses caractérisations, est un outil incontournable pour une vision
plus juste de l’évaluation du risque chimique.

1
Sigles et abréviations Tableau 1 – Calendrier d’enregistrement
des substances selon REACH
ANR Agence Nationale de la Recherche
Délai pour
Agence Nationale de Sécurité sanitaire Nombre
Évaluation enregistrer
ANSES de l’alimentation, de l’Environnement de pro- Tonnage/an
sécurité après
et du travail duits
1/06/07
CMR Carcinogenic, Mutagenic and Reprotoxic
Déchets d’Équipements Électriques non 11 ans 30 000 1 à 10 t
D3E
et Électroniques oui 11 ans 4 600 100 t
ECHA European Chemicals Agency
oui 6 ans 2 800 100 à 1 000 t
FUI Fonds Unique Interministériel
Inductively Coupled Plasma High Resolution oui 3 ans 3 600 艌 1 000 t + CMR 艌 1 t/an
ICP/MSHR
Mass Spectrometry
Institut National de l’EnviRonnement Industriel
INERIS dans un dossier d’enregistrement adressé à l’ECHA. Cela concerne
et des RisqueS
Liquid Chromatography coupled to tandem Mass toutes les substances produites à plus de 1 t/an et un calendrier
LC/MS-MS d’enregistrement pour les produits considérés (environ 40 000) a
Spectrometry
été établi (tableau 1).
PBT Persistent, Bioaccumulative, and Toxic
Le dossier d’enregistrement doit contenir 14 données physico-
QqToF Time of Flight Mass Spectrometry chimiques pour tous les produits mais les informations toxicologi-
QSAR Quantitative Structure-Activity Relationship ques à fournir dépendent des tonnages et sont d’autant plus
QSPR Quantitative Structure-Property Relationships complètes que le tonnage est important [SL 6 705]. Pour les subs-
tances produites à plus de 10 t/an, des données sur la sécurité chi-
Registration, Evaluation, Authorisation
REACH mique doivent être fournies. Les substances mises sur le marché
and restriction of CHemicals
peuvent provenir de plusieurs sources et les échanges d’informa-
SUSCHEM SUStainable CHEMistry tions entre ces sources sont possibles à l’aide du forum d’échange
SVHC Substance of Very High Concern d’informations sur les substances (FEIS), ce qui contribue à limiter
UIC Union des Industries Chimiques pour chaque déclarant les dépenses de tests et de mesures ainsi
que les frais d’établissement du dossier.
vPvB Very Persistent, very Bioaccumulative
■ Évaluation des dossiers enregistrés
L’examen de l’ECHA porte sur la conformité du dossier et sur
l’évaluation des essais proposés, en particulier en ce qui concerne
1. Règlement REACH les essais sur animaux. En outre, les États membres et l’agence
peuvent évaluer toute substance potentiellement à risque pour
infirmer ou confirmer ce risque.
Le règlement REACH no 793/93/CE impose depuis 2007 que tout
produit mis sur le marché soit au préalable enregistré, évalué et ■ Autorisation de mise sur le marché
atuorisé par l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques).
Une autorisation peut être accordée pour des substances à
Ce règlement modifie profondément les mécanismes de
risques comme les CMR, PBT, vPvB, perturbateurs endocriniens, si
commercialisation des substances chimiques, et son fonction-
l’impact socio-économique lié à l’interdiction se montre trop
nement a été parfaitement décrit [1].
important. L’autorisation est alors accordée à la condition que les
Pour une meilleure appréciation du rôle de la physico-chimie ana- risques soient maîtrisés et que des recherches sur la substitution
lytique dans toutes les étapes de son application, il est cependant de la substance à risque soient entreprises. Les substances à
utile de rappeler ici les principes essentiels. Il existe environ 100 000 risques alors répertoriées sur une liste de « substances of very
substances sur le marché et, avant l’application du règlement, les high concern » SVHC. Il y en a à ce jour 73 (dont le premier pertur-
États ne devaient assurer l’évaluation des risques que pour les plus bateur endocrinien), avant d’être inscrites à l’annexe XIV (liste des
dangereuses et celles fabriquées à plus de 1 000 t/an. Cependant, en substances soumises à autorisation). Les acteurs concernés se
2007, on ne disposait de données précises sur l’évaluation des ris- situent dans toute la chaîne de valeur : du producteur ou importa-
ques que pour une cinquantaine de substances ! teur à l’utilisateur final, en passant par le distributeur. La
communication entre chacun est fortement recommandée par le
■ Enregistrement des substances règlement. L’utilisateur final doit en effet s’assurer que la subs-
Le règlement impose désormais à celui qui met sur le marché tance a été enregistrée pour son application, sinon il devra
(producteur ou importateur) d’apporter la preuve de l’innocuité de communiquer cette application à son fournisseur et fournir à
la substance considérée sur la santé humaine et l’environnement l’agence un rapport de sécurité pour cette application.

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P 2 000 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.

18
Chimie analytique : instrumentation et métrologie
(Réf. Internet 42379)

1– Notions de base 2
2– Instrumentation. Métrologie Réf. Internet page

Pipettes. Fonctionnement P1330 21

Pipettes - Contrôle métrologique. Étalonnage des pipettes par les utilisateurs P1331 25

Pipettes. Trois référentiels pour étalonner une pipette à déplacement d'air P1333 31

Balances et pesées P1380 39

Pesée minimale : son importance dans un processus d'analyse et industriel P1382 45

Microbalance à cristal de quartz P2220 49

Pesage. Réglementation. Instrumentation R1730 53

Étalonnage des masses par les utilisateurs R1732 59

Étalonnage d'une balance par les utilisateurs R1734 65

Tirer profit de l'incertitude d'étalonnage d'une balance R1735 71

 Sur www.techniques-ingenieur.fr
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19
2

20
Référence Internet
P1330

Pipettes
Fonctionnement
par METTLER-TOLEDO S.A.

1. Définitions.................................................................................................. P 1 330 – 2
2
2. Principe de fonctionnement ................................................................. — 3
2.1 Mode opératoire .......................................................................................... — 3
2.2 Problèmes rencontrés ................................................................................. — 4
3. Différents types de pipettes ................................................................. — 4
3.1 Pipettes manuelles monocanaux ............................................................... — 4
3.2 Pipettes multicanaux ................................................................................... — 5
4. Pointes de pipette et boîtes de pointes............................................. — 5
4.1 Pointes à filtre .............................................................................................. — 5
4.2 Boîtes de pointes ......................................................................................... — 6
5. Pipetage et ergonomie ........................................................................... — 6
5.1 Ergonomie.................................................................................................... — 6
5.2 Lésions liées au pipetage — 7
5.3 Facteurs de risque ....................................................................................... — 8
5.4 Prévention. Pratiques .................................................................................. — 9
5.5 Pipettes ergonomiques ............................................................................... — 9
5.6 Conclusion.................................................................................................... — 11
6. Technique de pipetage............................................................................ — 12
6.1 Pipetage normal (ex) ................................................................................... — 12
6.2 Surpipetage (in) ........................................................................................... — 12
6.3 Conseils pratiques ....................................................................................... — 12
6.4 Principales erreurs de pipetage.................................................................. — 14
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. P 1 332
Parution : décembre 2004 - Dernière validation : septembre 2020

es dernières années, le marché de la manipulation de liquide a augmenté


C rapidement, en raison du développement rapide de la biotechnologie et de
la biologie moléculaire. Dans ces domaines, les processus pour dispenser de
toutes petites quantités de liquide dans la gamme du microlitre et du millilitre
jouent un rôle très important. C’est un élément constant et indispensable pour
un grand nombre de méthodes expérimentales.
Les méthodes d’analyse courantes en biologie et dans l’industrie chimique
requièrent des processus de manutention de liquide très précis. En même
temps, de nouvelles techniques, telles que le génie génétique, créent une
demande croissante sur le design, la construction et les matières de ces
systèmes.
Une des activités les plus communes des opérateurs de laboratoire est
d’échantillonner ou d’ajouter du réactif au cours de tests. Une pipette permet de
mesurer correctement une quantité spécifiée de liquide. Les risques associés au
maniement des liquides sont bien connus, mais il y a encore d’autres risques
physiques pour les opérateurs en laboratoire. Ils exécutent des milliers de tests
au quotidien avec des problèmes liés à la dépression continuelle du plongeur en
pipetant, provoquant à leur tour des erreurs de pipetage. Beaucoup de facteurs
liés au pipetage, pointes et opérateur de laboratoire affectent l’exactitude et la
répétabilité du pipetage.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur P 1 330 − 1

21
Référence Internet
P1330

PIPETTES _____________________________________________________________________________________________________________________________

Le prélèvement (pipetage), c’est-à-dire la mesure et le transfert de volumes de


liquide dans le domaine du millilitre et du microlitre, est devenu l’opération la
plus fréquente dans les laboratoires scientifiques et médicaux. L’exécution
rapide et exacte de cette opération est une condition indispensable à la réussite
du travail. Ces opérations sont effectuées en majorité à l’aide de pipettes moder-
nes à colonne d’air. En raison des nombreux avantages qu’offrent ces appareils,
ils sont idéaux pour le dosage efficace de petites quantités de liquide. L’utilisa-
tion de pipettes à colonne d’air, de qualité supérieure, permet de travailler de
façon très productive et donc de gagner du temps.
L’objectif des articles [P 1 330] et [P 1 331] est de présenter les aspects prati-
ques et théoriques du pipetage avec les pipettes à colonne d’air.

1. Définitions Erreur aléatoire (d’une pipette à piston) : dispersion des volumes


distribués autour de la moyenne des volumes distribués. Pour des
essais de conformité, l’erreur aléatoire est estimée en prenant
l’écart-type de répétabilité de 10 mesures.
Aérosol : gouttelettes de liquide finement dispersées dans un
volume de gaz. Il se forme par des turbulences à la surface des liqui- Essais de conformité (d’une pipette à piston) : contrôle systémati-
des. que pour s’assurer que les exigences spécifiées, en particulier au
sens métrologique, sont remplies. L’essai de conformité évalue
Ajustage (d’une pipette à piston) : fabrication dans les limites des l’ensemble du système de la pipette à piston, le cône et son opéra-
tolérances appropriées ou réglage de l’appareil par le fournisseur, teur. Pour les essais de conformité, les limites d’erreurs autorisées
afin de garantir, pour une température de référence de 20 ˚C, les per- (cf. tableau 8 de l’article [P 1 331]) doivent s’appliquer.
formances métrologiques spécifiées. Réglage de la pipette de façon
Essais de type : essai de conformité sur la base d’un ou plusieurs
que la valeur effective corresponde à la valeur cible.
spécimens d’un produit représentatif de la production. L’essai de
ATP (adénosine triphosphate) : fournit l’énergie à de nombreuses type doit être réalisé par le fournisseur avant la publication d’une
réactions catalysées par des enzymes et peut donc altérer les échan- déclaration de conformité par le fournisseur.
tillons biologiques.
Étalonnage (d’une pipette à piston) : ensemble d’opérations qui
Biais systématique (d’une pipette à piston) : différence entre le établit la relation entre le volume distribué et le volume nominal ou
volume distribué et le volume nominal ou volume sélectionné des sélectionné correspondant de l’appareil. Le résultat d’un étalonnage
appareils volumétriques à piston. Pour des essais de conformité, le permet de connaître les valeurs de correction du volume distribué et
biais systématique est estimé en prenant la moyenne de de son incertitude élargie correspondante, par exemple à la suite
10 mesures. d’un ajustage ou d’un réglage. Le résultat d’un étalonnage peut être
BPL (bonnes pratiques du laboratoire) : fixent le cadre formel enregistré dans un document intitulé certificat d’étalonnage ou rap-
pour la réalisation de contrôles de sécurité sur des produits chimi- port d’étalonnage. L’étalonnage ne nécessite aucune opération qui
ques. Dans de nombreux pays, elles ont force de loi. Les BPL sont, modifie l’appareil.
en particulier, appliquées dans les laboratoires de l’industrie chimi- Incertitude de mesure (du volume distribué par une pipette à
que, pharmaceutique et de produits phytosanitaires. piston) : paramètre, associé au volume distribué, qui caractérise la
Calibrage : positionnement matériel de chaque repère d’un instru- dispersion des volumes qui pourraient être raisonnablement attri-
ment de mesure en fonction de la valeur correspondante du mesu- bués au volume distribué. L’incertitude de mesure intègre le biais
rande. systématique et l’erreur aléatoire de mesure.
Justesse : aptitude à délivrer un volume le plus proche possible
Défaut de justesse : écart quantitatif entre la valeur effective et la
du volume nominal. Elle est quantifiée par le biais systématique.
valeur cible.
Limites d’erreurs tolérées : valeurs extrêmes maximales et mini-
Douleurs dues à un effort répété : atteintes musculaires touchant males autorisées pour l’écart du volume ciblé par rapport au volume
principalement les muscles, les tendons, les ligaments et les nerfs, nominal ou au volume sélectionné d’une pipette à piston.
et dues à la répétition, à l’exercice d’une force excessive, à de mau-
vaises postures, à un repos insuffisant, à des vibrations, à des tem- Mesurage : ensemble d’opérations ayant pour but de déterminer
pératures extrêmes, etc. une valeur d’une grandeur.
Échelon réel (d) : valeur exprimée en unités de masse de la diffé- Mesurande : grandeur particulière soumise à un mesurage.
rence entre les valeurs correspondant à deux repères consécutifs, Exemple : pression de vapeur d’un échantillon donné d’eau à 20 ˚C.
pour une indication analogique, ou, de la différence entre deux indi-
cations consécutives, pour une indication numérique. Mode opératoire normalisé : mode opératoire défini pour une
opération rigoureusement documentée. Le mode opératoire doit
Entraînement : entraînement de matériau échantillon par adhé-
être suivi à la lettre afin de pouvoir assurer la comparaison des
rence à la pointe ou par contamination de la pipette (par exemple
résultats.
par des aérosols).
Périodicité de vérification : la périodicité de vérification de la
Ergonomie : science qui consiste à adapter le travail à l’employé,
pipette est liée à son utilisation (fréquence et type d’application).
et qui est utilisée pour concevoir des environnements, des procédu-
res et des outils améliorant l’efficacité, réduisant la tension physique Exemple : on peut envisager une vérification rapide mensuelle
et psychologique, ainsi que le potentiel de blessure. ainsi qu’une vérification complète semestrielle.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
P 1 330 − 2 © Techniques de l’Ingénieur

22
Référence Internet
P1330

____________________________________________________________________________________________________________________________ PIPETTES

Pipette : appareil de mesure volumétrique servant au transfert piston à volume variable avec une gamme de volume de 10 µL à
d’un volume de liquide prédéfini. Contrairement au distributeur, la 100 µL a un volume nominal de 100 µL.
pipette n’est pas reliée fixement (hydrauliquement) au réservoir de
liquide. Volume sélectionné (d’une pipette à volume variable) : volume
Pipette à colonne d’air : pipette dans laquelle une couche d’air choisi par l’utilisateur dans la plage de volume d’une pipette à piston
sépare le liquide échantillon du piston. à volume variable. Pour un appareil volumétrique à piston à volume
fixe, le volume sélectionné est égal au volume nominal.
Plage de volume : partie du volume nominal qui permet la distri-
bution en respectant les limites d’erreurs tolérées spécifiées. La
limite supérieure de la plage de volume est toujours le volume
nominal. La limite inférieure est 10 % du volume nominal sauf indi-
cation contraire par le fournisseur. 2. Principe
Pureté biologique : tous les matériaux qui entrent en contact avec
de fonctionnement
l’échantillon lors du prélèvement sont stériles et non contaminés
par de l’ATP, de l’ADN, des pyrogènes et des RN-ases.
Pyrogènes : composants des parois bactériennes pouvant provo-
2
quer des réactions immunologiques.
Refoulement direct (pipettes à déplacement positif) : pipettes
2.1 Mode opératoire
dont le piston est en contact direct avec le liquide.
Réglage (d’une pipette à piston) : ajustage employant uniquement
les moyens qui sont à la disposition de l’utilisateur. Les pipettes à piston sont utilisées pour prélever et distribuer les
liquides. Les pipettes à piston monocanal disposent d’un seul mon-
Répétabilité : étroitesse de l’accord entre les résultats des mesu- tage corps/piston. Les pipettes à piston multicanal disposent d’un
rages successifs du même mesurande, mesurages effectués dans la montage piston/bouteille pour chaque canal ; un volume de liquide
totalité des mêmes conditions de mesure. identique peut être distribué vers plusieurs récipients simultané-
Nota : c’est aussi l’aptitude à distribuer des volumes les plus proches possible les uns ment (par exemple, les puits d’une microplaque). Les pipettes peu-
des autres. Exprimant la dispersion des mesures, elle est quantifiée par le coefficient de
variation.
vent avoir un réglage prédéfini en usine pour distribuer un volume
fixe ou présenter un volume variable à l’intérieur d’une plage de
RN-ases : enzymes dégradant l’ARN, difficiles à inactiver et pré- volume.
sentes, entre autres, à la surface de la peau.
Syndrome du canal carpien : se manifeste lorsque le nerf médian Un cône en plastique ou en verre est monté sur la pipette à piston
et les vaisseaux sanguins passant par le canal carpien, une petite (figure 1). En maintenant le piston en position haute à la limite infé-
ouverture située dans le poignet, sont comprimés. Cette compres- rieure d’aspiration, le cône est plongé dans le liquide dont un
sion peut provenir d’un tendon enflé ou de la gaine d’un tendon. volume doit être mesuré puis distribué. Lorsque le piston remonte à
L’ouverture peut également être réduite si le poignet est fléchi, tendu la limite supérieure d’aspiration, le liquide est aspiré. Le volume
ou dévié de côté. Les symptômes sont la douleur, des sensations liquide à distribuer est ensuite expulsé en abaissant ou en faisant
d’engourdissement et de fourmillements dans la paume et le pouce, glisser le piston entre les limites qui définissent le volume. Certaines
l’index et le majeur. Des douleurs vives irradiant dans le cou sont pipettes à piston à déplacement d’air ont une course de purge qui
fréquemment signalées dans des cas avancés. peut être utilisée afin d’expulser la dernière goutte de liquide.
Troubles musculaires : il s’agit de lésions au niveau des muscles,
des tendons, des ligaments, des cartilages, des disques cervicaux et
des nerfs, résultant de la répétition, de l’exercice d’une force exces-
sive, d’une mauvaise posture, d’un repos insuffisant, des vibrations,
des températures extrêmes, etc.
Troubles traumatiques cumulatifs : voir douleurs dues à un effort Bouton de pipetage
répété.
Valeur cible : volume réglé sur l’afficheur numérique de la pipette.
Valeur effective : moyenne du volume déterminé gravimétrique-
ment lors d’un certain nombre de pipetages répétés.
Piston
Veille fonctionnelle : détection de tout comportement anormal de
la pipette automatique.
Exemple : fuite, cran, bruit, etc.
Vérification complète : vérification de la justesse et de la répéta- Cylindre
bilité, sur 10 mesures consécutives des volumes spécifiés.
Vérification rapide : vérification de la justesse sur 4 mesures
consécutives des volumes spécifiés.
Volume contrôlé : les pipettes à volume fixe sont contrôlées sur
leur volume nominal. Les pipettes à volume variable sont contrôlées
au moins sur les volumes minimal et maximal spécifiés par le Pointe jetable
constructeur.
Volume mort (des pipettes à piston à déplacement d’air) : volume
d’air entre la partie inférieure du piston et de la surface du liquide.
Volume nominal (d’une pipette à piston) : volume pour lequel des
spécifications sont indiquées par le constructeur et utilisé pour
l’identification et l’indication de la plage de mesure. Une pipette à Figure 1 – Fonctionnement d’une pipette à piston monocanal

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur P 1 330 − 3

23
2

24
Référence Internet
P1331

Pipettes – Contrôle métrologique


Étalonnage des pipettes par les utilisateurs

par Denis LOUVEL


Chef de produit Métrologie Scientifique
2
Mettler-Toledo SAS

Cet article est la réédition actualisée de l’article [P 1 331] « Pipettes – Contrôle


métrologique » paru en 2003, rédigé par Denis LOUVEL.

1. Évaluation métrologique .................................................................... P 1331v2 - 2


2. Incertitude de mesure ......................................................................... — 6
3. Mesurande .............................................................................................. — 9
4. Exemple de calcul d’incertitude ....................................................... — 13
5. Maintenance, contrôles, ajustage et réglage ............................... — 16
6. Application de la méthode GUM ...................................................... — 18
7. Application de la méthode EURACHEM ......................................... — 21
8. Conclusion .............................................................................................. — 23
9. Glossaire.................................................................................................. — 23
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. P 1 331v2

’utilisation de pipettes pour transférer des liquides est une activité quoti-
L dienne dans la plupart des laboratoires de recherche en sciences de la vie.
Des laboratoires académiques aux laboratoires de pointe en passant par les
laboratoires d’essais appliquant des modes opératoires normalisés, les
données générées peuvent être fortement influencées par la performance de la
pipette et la technique de l’utilisateur.
Un bref examen de la littérature scientifique indique un flux constant de
Parution : août 2015 - Dernière validation : septembre 2020

rappels que les pipettes et la technique de pipetage jouent un rôle majeur dans
le succès ou l’échec d’une expérience. Ignorer la technique de pipetage peut
entraîner une importante perte de temps et d’argent, cruciale pour tout
laboratoire.
Les systèmes d’assurance qualité modernes demandent un contrôle gravi-
métrique périodique et, le cas échéant, l’ajustage des pipettes. Pour effectuer
les contrôles de façon efficace et fiable, il faut des balances de haute qualité,
un support logiciel et des accessoires parfaitement adaptés. Tout cela
constitue, avec les pipettes et les pointes, un système indissociable, une sorte
de chaîne dont la qualité dépend de celle du chaînon le plus faible.
Les performances de la pipette sont fonction de nombreuse contraintes
notamment de son entretien et des vérifications périodiques. Les utilisateurs
doivent aussi développer leurs compétences de pipetage afin que les données
soient reproduites de façon fiable.
En plus de la qualité de la pipette et de la pointe, les connaissances et l’habi-
leté de l’opérateur sont déterminantes. L’objectif de cet article est de présenter
les aspects théoriques du pipetage avec les pipettes à colonne d’air.

Copyright © –Techniques de l’Ingénieur –Tous droits réservés P 1 331v2 – 1

25
Référence Internet
P1331

PIPETTES – CONTRÔLE MÉTROLOGIQUE _________________________________________________________________________________________________

1. Évaluation métrologique § Hygromètre


Pour contrôler l’humidité relative, le technicien dispose d’un
hygromètre avec une incertitude de 10 % au maximum.
La méthode de contrôle la plus utilisée est la méthode gravimé-
trique. Une autre méthode existe cependant, c’est la méthode § Traçabilité des moyens de mesure
colorimétrique : Les moyens de mesure utilisés (masse, température, pression,
– l’étalonnage basé sur la méthode gravimétrique consiste à humidité relative) sont certifiés par un Service d’étalonnage natio-
déterminer le volume d’eau délivré par la pipette automatique. Ce nal, signataire de l’accord de reconnaissance multilatéral EA (Euro-
volume d’eau est notamment obtenu à partir de la connaissance pean cooperation for Accreditation of laboratories) sur
de la masse mesurée et de sa masse volumique, après intégration l’équivalence des certificats d’étalonnage.
des corrections dues à l’influence des paramètres environnemen-
taux et de l’évaporation éventuelle ; § Correction des mesures

2
– l’étalonnage basé sur la méthode colorimétrique consiste à Les moyens de mesure étant certifiés, l’opérateur doit corriger
faire entrer l’élément à doser dans une réaction aboutissant à un les valeurs mesurées de l’erreur indiquée dans le certificat d’éta-
composé coloré. L’absorption lumineuse est déterminée pour une lonnage.
longueur d’onde bien définie, par l’intermédiaire d’un appareil
mesurant l’intensité de la lumière transmise. Pour effectuer le § Récipient pour liquide
dosage, il suffit de se reporter à une courbe d’étalonnage établie Il doit pouvoir contenir tout le liquide susceptible d’être utilisé
préalablement à partir d’une série de solutions de concentrations pour les séries complètes d’essais.
connues. Selon la longueur d’onde de la lumière, on parle de colo-
rimétrie (ou spectrophotométrie dans le domaine visible), de spec- § Piège à évaporation
trophotométrie infrarouge (IR) ou de spectrophotométrie dans Pour les volumes inférieurs à 50 µL, les erreurs dues à l’évapora-
l’ultraviolet (UV). Le calcul d’incertitude pour cette méthode n’a tion au cours du cycle de pesée doivent être prises en compte. La
pas fait l’objet de publication par des organismes de normalisation conception du récipient de pesée et la durée du cycle de pesée
(international, européen ou national). sont deux paramètres importants.
Pour que l’erreur d’évaporation soit aussi minime que possible
lors des tests de volumes inférieurs à 50 µL, il faut :
Nous ne traitons donc dans cet article que l’étalonnage basé
sur la méthode gravimétrique. – disposer un piège à humidité sur le plateau de la balance
(figure 1a) ;
– distribuer l’eau dans un tube capillaire. Comme cette méthode
ne correspond pas à l’utilisation normale de la pipette, il convient
1.1 Matériel nécessaire que l’utilisateur s’assure qu’une corrélation existe.
Sans tenir compte de ces éléments, une compensation mathé-
Les essais doivent être réalisés dans un local exempt de cou-
matique de l’erreur due à l’évaporation au cours de la série de
rants d’air avec un environnement stable.
mesures peut être appliquée.
La répétabilité des résultats est liée à la régularité d’exécution de
l’opérateur et à la maîtrise de sa gestuelle. § Liquide d’essai
Pour vérifier les micropipettes, il est nécessaire d’utiliser de l’eau
§ Balance distillée ou désionisée, eau de « qualité 3 » conforme à la norme
L’utilisation d’une balance pour l’étalonnage des pipettes sup- NF EN ISO 3696, dégazée ou équilibrée en air. L’eau doit être à
pose un entretien et une vérification périodique comme un raccor- température ambiante.
dement aux étalons nationaux. En fonction des volumes
sélectionnés, la balance doit avoir une erreur ou un écart inférieur § Cônes (figure 1b)
ou égal aux valeurs présentées dans le tableau 1. L’utilisation systématique du cône consommable d’origine est
préconisée pour respecter l’homogénéité du système. Les pipettes
§ Thermomètre automatiques sont conçues et calibrées en usine avec des cônes
Le thermomètre, gradué au moins par 0,1 oC, mesure la tempé- d’origine.
rature au début et à la fin de l’étalonnage. Ce thermomètre est cer- L’utilisation de cônes différents de ceux du constructeur peut être
tifié avec une incertitude de 0,1 oC au maximum. validée par comparaison des résultats obtenus avec les résultats
fournis par les cônes d’origine. Dix cônes au moins sont nécessaires
§ Baromètre dans ce cas.
Pour contrôler la pression atmosphérique, le technicien dispose
d’un baromètre avec une incertitude de 5 hPa au maximum.
1.2 Opérations préliminaires
L’opérateur doit s’assurer que les opérations de maintenance
Tableau 1 – Exigences minimales de la balance
(veille fonctionnelle, nettoyage, remplacement de pièces) ont été
Volume de la Fidélité Justesse effectuées conformément aux recommandations du constructeur.
micropipette (mg) (mg) Avant l’étalonnage de la pipette, il est nécessaire de calibrer la
balance et d’effectuer un essai de justesse. Pour ce contrôle, deux
> 1 à 10 µL q 0,002 q 0,002 points de mesure suffisent ; ces points encadrent le plus petit et le
> 10 à 100 µL q 0,02 q 0,02 plus grand volume de micropipette à vérifier. Les exigences du
tableau 1 sont à respecter.
> 100 à 1 000 µL q 0, 2 q 0, 2 Les opérations suivantes ont pour but d’assurer la validité de la
> 1 à 10 mL q 0, 2 q 0, 2 vérification de la balance :
– la balance est mise de niveau ;
> 10 à 100 mL q2 q2 – le zéro est réglé, si nécessaire, au début de chaque essai.

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Bouton de pipetage

Récipient de pes
Récipient pesée
ée
pesé
piège
+ pi
piè évaporation
ège à évaporation
Piston

Cylindre
Container
2
Pointe au
Récipient annexe cône jetable

a balance avec piège à évaporation b pipette à piston monocanal

Figure 1 – Matériel de pipetage

§ Isothermicité 3. Distribuer l’échantillon dans le récipient de pesée placé sur le


Tous les éléments intervenant lors de l’étalonnage : eau, réci- plateau de la balance, en prenant soin d’expulser la totalité de
pient de pesée, piège à évaporation, pipette, cône et balance l’échantillon.
(connectée au secteur) sont mis en température et stabilisation, 4. Délivrer la dernière fraction de volume par contact sur la
pendant un minimum de 2 h. paroi.
§ Durée du cycle de pesée 5. Attendre l’extinction du voyant d’instabilité de la balance pour
La durée du cycle de pesée (temps nécessaire pour effectuer la noter la valeur de pesée m1.
pesée d’un volume aspiré ou délivré) doit être la plus faible
Répéter ces étapes 10 fois (n = 10) et calculer la moyenne m des
possible. Idéalement, il convient qu’elle ne dépasse pas 60 s. Il est
10 pesées individuelles (m1 à m10) selon l’équation (1) du
important qu’elle soit régulière, à la fois au sein de chaque cycle
tableau 2.
et, dans la mesure du possible, d’un cycle à l’autre, de sorte
qu’une compensation mathématique fiable de l’erreur due à l’éva- Conserver le même cône durant la série de mesure.
poration au cours de la série de mesures puisse être appliquée.
Noter la température de l’eau ainsi que la température, l’humi-
dité relative et la pression atmosphérique de l’air en début et en fin
1.3 Mode opératoire d’étalonnage.

Les formules à utiliser dans ce paragraphe sont données 1.3.2 Pertes par évaporation
dans le tableau 2.
Si, malgré les précautions de manipulation et l’utilisation du
piège à évaporation, l’évaporation n’est pas négligeable, il est pos-
1.3.1 Volume d’essai sible de la mesurer pour l’intégrer aux calculs.
Dans le cas d’un appareil à volume fixe, le volume des essais est Ces pertes sont mesurées en effectuant les étapes 2) à 4)
le volume nominal. ci-après comme pour une pesée d’échantillon, mais sans faire
Dans le cas d’une pipette à volume variable (volume choisi par aucun ajout dans le récipient de pesée. Le volume d’eau contenu à
l’utilisateur), au moins trois volumes doivent être soumis à essai : l’origine dans le récipient de pesée correspond à environ 5 fois le
– le volume nominal (cf. glossaire, § 9) ; volume à vérifier.
– environ 50 % du volume nominal ; 1. Positionner un cône et vérifier l’affichage du volume désiré.
– la limite inférieure de la plage de volume ou 10 % du volume
nominal (valeur la plus élevée des 2). 2. Aspirer régulièrement l’échantillon depuis le container.
Les essais de volumes supplémentaires sont facultatifs. Les dis- 3. Exécuter exactement les mêmes gestes que pour un dépôt
positifs de réglage des appareils (par exemple les cadrans, les d’échantillon classique (ouverture de porte, etc.) mais distribuer
échelles) doivent permettre de sélectionner le volume à tester. l’échantillon dans un récipient annexe (figure 1a).
Un prérinçage du cône est effectué juste avant de commencer la 4. Attendre la stabilisation pour noter la valeur de la perte de
série. pesée e1.
Procéder aux tests comme suit. Répéter ces étapes au moins 4 fois pour calculer une valeur
1. Positionner un cône et vérifier l’affichage du volume désiré. moyenne de perte par évaporation.
2. Aspirer l’échantillon depuis le container, régulièrement et en Ce test peut être effectué avant et après l’étalonnage. Dans ce
veillant à respecter la profondeur d’immersion du cône quand elle cas, la valeur moyenne e [équation (2) du tableau 2] est prise en
est recommandée par le constructeur. compte dans les calculs qui vont suivre.

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Tableau 2 – Formules de calcul à utiliser dans les paragraphes 1.3 et 1.4


No Unité Unité
Paramètres Symbole Paragraphe Formule
formule SI usuelle

1
Masse moyenne du volume délivré
m 1.3.1 m=
∑ mi kg mg
par la pipette
n

2 Évaporation moyenne e 1.3.2 e=


∑ ei kg mg
n

2 3 Volume de la pipette V20


 1 ρb − ρa 
V20 = (m + e ) 
 ρb ρW − ρa 
× [1− α c (td − td 20 )]
m3 µL
V20 = (m + e ) Z Y
1.4.1
 1 ρb − ρa 
4 Facteur Z Z  ρ ρ − ρ 
b W a

5 Facteur Y Y 1− α c (td − td 20 )

 (t + a1) 2 (t W + a 2 ) 
6 Masse volumique de l’eau pure ρW 1.4.2 a5 1− W  kg/m3
 a 3 (t W + a 4 ) 

0, 34848 pa − 0,009 ϕ exp (0,061 ta )


7 Masse volumique de l’air ρa 1.4.3 kg/m3
273,15 + ta

8 Volume moyen délivré par la pipette V ∑Vi


n m3 µL
1.4.4
9 Biais systématique de la pipette es e s = V − Vs

10 Biais systématique (%) de la pipette es% 100 (V − Vs) /V0

n
11
Écart-type du volume délivré par la
pipette
S 1.4.4 ∑ (V − Vi ) 2 m3 µL
i =1
n −1
12 Coefficient de variation du volume CV 1.4.4 100 s /V
Pour les symboles non définis dans ce tableau, se reporter au texte.

1.3.3 Pipette multicanal 1.4.1 Calcul du volume moyen


L’équation pour le volume V20 de l’eau transférée à 20 oC est
Une pipette multicanal est semblable à une pipette monocanal donnée par la formule (3) du tableau 2, avec :
dans le sens où elle est constituée d’une série d’unités de pipetage
monocanal, actionnées ensemble à l’aide d’un même mécanisme.
Pour les besoins de l’essai, chaque canal doit être considéré m masse moyenne (§ 1.3.1),
comme une pipette et soumis à essais. e perte moyenne de masse par évaporation et par cycle,
déterminée pour permettre l’application d’une correction
Tous les canaux de la pipette multicanal doivent être remplis
à la mesure (§ 1.3.2),
lors de l’aspiration de l’eau d’essai. Seule l’eau d’essai soumise à
essai est recueillie dans le récipient de pesée. αc coefficient de dilatation thermique du cône,
Les constructeurs ont développé des balances spéciales permet- ρW masse volumique de l’eau,
tant de peser le volume délivré de chaque canal et de réduire ainsi ρa masse volumique de l’air,
les difficultés liées au contrôle de ce type de pipette.
ρb masse volumique de la masse étalon utilisée pour ajuster
la balance (selon l’OIML, ρb = 8 000 kg/m3 pour des mas-
1.4 Calculs ses en acier),
td température du dispositif,
td20 température de référence (20 oC).
Les formules à utiliser dans ce paragraphe sont données
dans le tableau 2.
Nota : OIML pour Organisation internationale de métrologie légale.

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Tableau 3 – Valeurs typiques du facteur Z


Pression d’air
Température (hPa)
(oC)
800 850 900 950 1 000 1 013 1 050
15,0 1,0017 1,0018 1,0019 1,0019 1,0020 1,0020 1,0020
15,5 1,0018 1,0019 1,0019 1,0020 1,0020 1,0020 1,0021
16,0 1,0019 1,0020 1,0020 1,0021 1,0021 1,0021 1,0022
16,5 1,0020 1,0020 1,0021 1,0021 1,0022 1,0022 1,0022

2
17,0 1,0021 1,0021 1,0022 1,0022 1,0023 1,0023 1,0023
17,5 1,0022 1,0022 1,0023 1,0023 1,0024 1,0024 1,0024
18,0 1,0022 1,0023 1,0023 1,0024 1,0025 1,0025 1,0025
18,5 1,0023 1,0024 1,0024 1,0025 1,0025 1,0026 1,0026
19,0 1,0024 1,0025 1,0025 1,0026 1,0026 1,0027 1,0027
19,5 1,0025 1,0026 1,0026 1,0027 1,0027 1,0028 1,0028
20,0 1,0026 1,0027 1,0027 1,0028 1,0028 1,0029 1,0029
20,5 1,0027 1,0028 1,0028 1,0029 1,0029 1,0030 1,0030
21,0 1,0028 1,0029 1,0029 1,0030 1,0031 1,0031 1,0031
21,5 1,0030 1,0030 1,0031 1,0031 1,0032 1,0032 1,0032
22,0 1,0031 1,0031 1,0032 1,0032 1,0033 1,0033 1,0033
22,5 1,0032 1,0032 1,0033 1,0033 1,0034 1,0034 1,0034
23,0 1,0033 1,0033 1,0034 1,0034 1,0035 1,0035 1,0036
23,5 1,0034 1,0035 1,0035 1,0036 1,0036 1,0036 1,0037
24,0 1,0035 1,0036 1,0036 1,0037 1,0037 1,0038 1,0038
24,5 1,0037 1,0037 1,0038 1,0038 1,0039 1,0039 1,0039
25,0 1,0038 1,0038 1,0039 1,0039 1,0040 1,0040 1,0040
25,5 1,0039 1,0040 1,0040 1,0041 1,0041 1,0041 1,0042
26,0 1,0040 1,0041 1,0041 1,0042 1,0042 1,0043 1,0043
26,5 1,0042 1,0042 1,0043 1,0043 1,0044 1,0044 1,0044
27,0 1,0043 1,0044 1,0044 1,0045 1,0045 1,0045 1,0046
27,5 1,0045 1,0045 1,0046 1,0046 1,0047 1,0047 1,0047
28,0 1,0046 1,0046 1,0047 1,0047 1,0048 1,0048 1,0048
28,5 1,0047 1,0048 1,0048 1,0049 1,0049 1,0050 1,0050
29,0 1,0049 1,0049 1,0050 1,0050 1,0051 1,0051 1,0051
29,5 1,0050 1,0051 1,0051 1,0052 1,0052 1,0052 1,0053
30,0 1,0052 1,0052 1,0053 1,0053 1,0054 1,0054 1,0054
Attention, les données de ce tableau ne prennent pas en compte l’humidité de l’air.

La formule (3) peut être simplifiée en posant les équations (4) a1 = – 3,983035 oC
et (5) du tableau où Z est un facteur combiné pour tenir compte de a2 = 301,797 oC
la correction de poussée de l’air et de la conversion de la masse en
volume (tableau 3). a3 = 522 528,9 oC2
a4 = 69,34881 oC
1.4.2 Calcul de la masse volumique de l’eau pure a5 = 999,974950 kg/m3
tW : température de l’eau (en oC)
L’équation (6) du tableau 2 donne les valeurs de masse
volumique de l’eau pure exprimée en kg/m3, pour une plage de Des exemples numériques de valeurs de masse volumique sont
température de 0 à 40 oC, avec : donnés dans le tableau 4.

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2

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Référence Internet
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Pipettes
Trois référentiels pour étalonner
une pipette à déplacement d’air
2
par Denis LOUVEL
Chef de produit métrologie scientifique
Mettler-Toledo SAS, Viroflay, France

1. Méthode d’étalonnage ......................................................................... P 1 333 3


2. Description du fonctionnement ........................................................ — 3
3. Étalonnage d’un volume...................................................................... — 5
4. Mode opératoire pour l’étalonnage.................................................. — 14
5. Calculs ...................................................................................................... — 16
6. Incertitude de mesure .......................................................................... — 18
7. Coefficients de sensibilité .................................................................. — 18
8. Incertitude ............................................................................................... — 28
9. Conclusion............................................................................................... — 34
10. Glossaire .................................................................................................. — 34
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. P 1333

omme présenté dans l’article [P 1 331], l’utilisation de pipettes pour


C transférer des liquides est une activité quotidienne dans la plupart des
laboratoires de recherche en sciences de la vie. Les systèmes d’assurance
qualité modernes demandent un contrôle gravimétrique périodique et, le cas
échéant, l’ajustage des pipettes.
Parution : décembre 2015 - Dernière validation : septembre 2020

Pour atteindre ces objectifs, le rapport technique ISO/TR 20461 [1] a été le
premier document officiel publié en novembre 2000 qui expliquait comment
étalonner un appareil volumétrique á piston (AVAP).
Considéré comme un référentiel par de nombreux organismes d’accré-
ditation nationaux (exemple : COFRAC, DAKKS, UKAS...), il a permis à de très
nombreux laboratoires d’étalonnage candidats à l’accréditation de démontrer
et/ou maintenir leurs compétences dans ce domaine.
Il est aussi appliqué par les services internes de métrologie d’entreprise tra-
vaillant selon les normes ISO 17025 et ISO 15189.
Depuis novembre 2000, plusieurs comparaisons interlaboratoires pilotées
par le LNE en 2009, l’IPQ entre juillet 2011 et juin 2012 à la demande du BIPM
et le DKD en 2009 ont eu lieu et ont montré d’importants écarts.
Cet article fait le point entre les trois principaux documents de référence pour
l’étalonnage d’AVAP :
– ISO/TR 20461:2000 – Rapport technique – Détermination de l’incertitude
de mesure pour les mesurages volumétriques effectués au moyen de la
méthode gravimétrique [1] ;

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés P 1 333 – 1

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Référence Internet
P1333

PIPETTES _________________________________________________________________________________________________________________________

– DKDR 8-1 – Guideline – Calibration of piston-operated pipettes with air


cushion, issue 12/2011 [9] ;
– COFRAC LAB GTA 90 – Guide technique d’accréditation – Étalonnage
des instruments volumétriques à piston, juin 2015 [8].
Pour le fonctionnement des pipettes, se reporter à l’article [P 1 330].

2 Symbole
Tableau des notations et symboles
Unité
Définition
SI Usuelle
V m3 mL Volume réel de liquide
VT m3 mL Volume du coussin d’air, volume mort
3
VHub m mL Volume d’aspiration
VW m3 mL Vide partiel
pa Pa hPa Pression atmosphérique de l’air
pW Pa Pa Pression hydrostatique
pS Pa Pa Pression interne du ménisque
g m/s2 Accélération gravitationnelle
hW m mm Hauteur d’aspiration dans la pointe
ΔV m3 µL Variation de volume
X1 Emplacement du lieu de l’étalonnage
X2 Emplacement du lieu d’utilisation
VS m3 mL Volume sélectionné
E m3 mL Erreur du volume
ρW kg/m3 g/mL Masse volumique de l’eau à tW
cha Coefficients de sensibilité à l’humidité de l’AVAP
mE kg mg Perte moyenne par évaporation
mi kg mg Indication de la balance de la masse d’eau pesée
m kg mg Masse d’eau pure
a0 à a5 Constantes de l’échelle internationale de température
k1 à k3 Constantes de l’échelle internationale de température
mich kg mg Valeur indiquée par la balance (masse du volume délivré)
m0 kg mg Valeur indiquée par la balance après tarage
n Nombre de mesures
d kg mg Résolution de la balance, échelon réel
ρa kg/m3 g/ml Masse volumique de l’air
ha % % Humidité relative de l’air
T K K Température en Kelvin
ta °C °C Température de l’air
ρb kg/m3 g/mL Masse volumique des poids de la balance
s m3 mL Écart type des mesures
tW °C °C Température de l’eau

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__________________________________________________________________________________________________________________________ PIPETTES

Tableau des notations et symboles (suite)


Unité
Symbole Définition
SI Usuelle
td °C °C Température du cône
–1 –1
αC °C °C Coefficient de dilatation cubique de l’AVAP
V20 m3 mL Volume à la température de référence de 20 °C

m3 mL Volume moyen à la température de référence de 20 °C

u (xi )
m3 mL Volume individuel mesuré à 20 °C

Composante d’incertitude
2
emt kg mg Erreur maximale tolérée de la balance
UIP kg mg Incertitude d’étalonnage de la balance
lin kg mg Erreur de linéarité de la balance
REP kg mg Répétabilité de la balance
Incertitude de la masse volumique du poids utilisé pour ajuster la
UDensité kg mg
balance
ΔR kg mg Variation d’indication de la balance
TC ppm/K Coefficient de sensibilité à la température de la balance
UTherm °C Incertitude d’étalonnage du thermomètre
dTherm °C Résolution du thermomètre
ΔT °C Défaut d’homogénéité de la température de l’air
UBaro Pa hPa Incertitude d’étalonnage du baromètre
dBaro Pa hPa Résolution du baromètre
UHygro % Incertitude d’étalonnage de l’hygromètre
dHygro % Résolution de l’hygromètre
ci Coefficient de sensibilité
uC (V20) kg/m3 mL Incertitude-type composée du volume V20
U (V20) m³ mL Incertitude élargie du volume V20

1. Méthode d’étalonnage Pour démontrer le raccordement d’un AVAP aux étalons natio-
naux, la balance est vérifiée avec des étalons certifiés. D’autres
méthodes d’essai comme les méthodes photométriques et titrimé-
Les AVAP sont étalonnés en utilisant la méthode gravimétrique triques sont décrites dans la norme ISO 8655-7 [12]. Elles
décrite dans la norme ISO 8655-6 [10]. La méthode est basée sur apportent la preuve de son raccordement quand les solutions utili-
la détermination du volume à une température de 20 °C par pesée sées sont certifiées.
d’eau pure, dans des conditions d’environnement définies.
La masse du volume de liquide est déterminée à partir de l’indi-
cation d’un instrument de pesage en tenant compte de la poussée
de l’air et est convertie en volume par la masse volumique de l’eau. 2. Description
De cette façon, la traçabilité métrologique du volume est réalisée
par la grandeur physique « masse » comme étalon de référence. du fonctionnement
L’objectif est d’apprécier la performance de l’AVAP, c’est-à-dire
son aptitude à délivrer un volume donné par rapport à des critères La figure 1 détaille les différentes positions de la distribution du
de fonctionnement fixés. liquide.
Un étalonnage complet consiste à enregistrer 10 valeurs mesurées La figure 2 détaille le système d’étanchéité des AVAP.
par volume à tester et par canal.
La figure 3 détaille le processus d’aspiration du liquide à l’inté-
Les systèmes de mesure sont les balances d’analyse avec les rieur de l’AVAP.
accessoires adaptés fournis (exemple : récipient de pesée, piège à
évaporation, protection contre les courants d’air) et un logiciel Le document [5] explique par le détail le fonctionnement d’un
d’étalonnage spécialement adapté pour l’étalonnage d’AVAP. AVAP à déplacement d’air.

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Référence Internet
P1333

PIPETTES _________________________________________________________________________________________________________________________

Position Première Seconde


au repos butée butée

L’appui sur la tige du piston va de la position au repos (début de la distribution) au premier arrêt
(distribution complète) et au deuxième arrêt (soufflage)

Figure 1 – Fonctionnement d’un AVAP

Le volume est défini quand la colonne de liquide se détache du


liquide.
Ressort de piston Piston
Joint racleur Seule l’évaporation à la surface du liquide autour de l’orifice de
la pointe et une distribution incomplète du liquide pourraient
entraîner une diminution du volume distribué. Le liquide résiduel
restant toujours dans les pointes doit être évalué est à prendre en
compte lors de l’utilisation de l’eau comme liquide d’étalonnage.
C’est également vrai pour les gouttelettes à la surface externe de la
pointe. L’apparition de gouttelettes nécessite un changement de
pointe et/ou l’utilisation d’une eau fraîche.
Immédiatement avant l’immersion, la pression barométrique pa
existe dans le coussin d’air VT . La perturbation de la colonne de
liquide à la pression d’immersion dans le coussin d’air est réduite
par la pression hydrostatique de la colonne de liquide pW et la
pression interne du ménisque pS . La pression interne est dirigée
vers le bas lorsque les pointes en polypropylène et de l’eau sont
utilisées pour les essais.
Joint torique Joint
Le coussin d’air VT est augmenté par le vide partiel VW . V décrit
le volume réel du liquide dans la pointe. Il est donc inférieur au
Figure 2 – Système d’étanchéité des AVAP manuels volume d’aspiration du volume VHub de VW . Cela signifie que :

Le piston, scellé avec un joint racleur à l’embout, est d’abord mis


en position basse (première butée). La pointe de la pipette est
immergée dans le liquide d’essai et commence à prendre du La pression hydrostatique de l’eau ph est calculée par le produit
liquide alors que le piston glisse vers le haut jusqu’à atteindre sa de la masse volumique du liquide ρW , de l’accélération gravitation-
position supérieure. nelle g et de la hauteur d’aspiration du liquide dans la pointe hW :
Après aspiration du liquide et avoir observé un temps d’attente
de 1 s pour les AVAP à petit et moyen volume et d’environ 3 s
pour les AVAP à grand volume, la pointe doit être retirée du
liquide lentement sans toucher la paroi intérieure du tube et sans La formule d’origine devient :
secousse. La surface du liquide doit être plane là où la pointe
émerge.

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__________________________________________________________________________________________________________________________ PIPETTES

VW = VHub – V

VHub

VT + VW
2
pa – pW – pS

VT , p a

Séparation
de la colonne
de liquide
V

L’appui sur la tige du piston va de la position au repos (début de la distribution) au premier arrêt
(distribution complète) et au deuxième arrêt (soufflage)

Figure 3 – Processus d’aspiration du liquide à l’intérieur du AVAP

Cette formule permet de calculer les effets résultant des change- – la vitesse de distribution et d’aspiration ;
ments liés à la pression barométrique, à l’angle d’inclinaison pen- – la variation de l’angle d’aspiration et de distribution de liquide ;
dant l’aspiration et aux changements liés à la masse volumique du – la profondeur d’immersion de la pointe et le temps d’attente ;
liquide, de la gravité, etc. Ainsi, cette équation doit être résolue au – le type de pointe utilisée ;
volume réel V, ce qui conduit à : – l’altitude.

3.1.1 Vitesse de distribution et d’aspiration


La vitesse d’aspiration et de distribution du liquide est un facteur
Pour utiliser ce terme pour le calcul, la hauteur d’aspiration du d’influence. Actionner le piston trop rapidement peut entraîner
liquide hW et le volume du coussin d’air doivent être mesurés. l’introduction de bulles d’air créant ainsi une erreur dans la
Cette formule montre que le volume de piston VHub est légèrement quantité de liquide distribué ou une rupture de la colonne d’eau
supérieur au volume réel V. La différence VW est égale à la dilata- (figure 4). Une analyse réalisée par l’Institute Portugues Da
tion du coussin d’air, créée par la pression hydrostatique interne et Qualidade (IPQ) [7] conclut que la vitesse d’aspiration de l’AVAP
du liquide d’essai. influence l’exactitude de l’étalonnage. Plus la manipulation (aspi-
ration, distribution) est rapide, plus le volume distribué est inexact.

3. Étalonnage d’un volume Important : durant l’étalonnage, l’opérateur doit conserver


une vitesse d’aspiration et de distribution identique (exemple :
5 s) comme préconisé par le fabricant.
3.1 Pipetage
Le pipetage est une opération délicate qui nécessite une forma-
tion et une bonne pratique pour obtenir des résultats cohérents et L’article [7] montre qu’une mauvaise vitesse de distribution et
exacts. La norme ISO 8655-6 [10] propose une procédure pour d’aspiration peut provoquer une erreur de mesure comme indi-
déterminer le volume des AVAP mais plusieurs facteurs quée dans le tableau 1. L’étalonnage a été réalisé à deux vitesses
d’influence ne sont pas expliqués en détail, comme : différentes : 2 s (valeur inférieure à la référence) et 8 s (valeur

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PIPETTES _________________________________________________________________________________________________________________________

Tableau 1 – Erreur de mesure de la vitesse de distribution et d’aspiration


Volume nominal Vitesse de distribution Vitesse d’aspiration
de l’AVAP (µL) 2s 8s 2s 8s
10 – 0,53 % 0,27 % – 0,02 % 0,45 %
100 – 0,5 % 0,1 % – 0,2 % 0,18 %
1 000 – 0,04 % 0,03 % – 0,02 % 0,26 %
10 000 – 0,06 % 0,1 % – 0,1 % 0,1 %

2 Lors de l’étalonnage ou de l’utilisation d’un AVAP, celle-ci doit


toujours être en position verticale pour aspirer le liquide. Des
erreurs peuvent se produire quand elle est inclinée car l’AVAP
aspire plus de liquide à cause de la pression hydrostatique.
Lors de la distribution du liquide, il faut que l’AVAP touche la
paroi du récipient de mesure avec un angle de 30 à 45°, afin
d’aider la distribution de tout le liquide contenu dans la pointe.

Important : durant l’étalonnage, l’opérateur doit aspirer le


liquide avec un angle de 90° et le distribuer avec un angle de
30 à 45° comme préconisé par le fabricant.

L’article [7] montre qu’un mauvais angle de distribution et


d’aspiration peut provoquer une erreur de mesure comme indiqué
dans le tableau 2.L’analyse des résultats proposée dans l’article [7]
permet de conclure que la modification de l’angle de distribution
diminue le volume et la modification de l’angle d’aspiration aug-
mente le volume. L’opérateur doit respecter les critères d’inclinai-
son fixés par les fabricants d’AVAP.
Bonne Pointe avec une rupture
La figure 5 illustre l’angle d’aspiration du liquide.
aspiration de la colonne d’eau

Figure 4 – Aspiration du liquide dans l’AVAP

supérieure à la référence). Le tableau 1 montre les résultats


obtenus pour la vitesse de distribution et d’aspiration.

L’analyse des résultats permet de conclure que la vitesse de


manipulation de l’AVAP est un facteur d’influence sur l’exactitude
de l’étalonnage. Plus la manipulation est rapide et moins de
volume est distribué. C’est donc à l’opérateur de respecter ces
critères de vitesse fixés par les fabricants d’AVAP.

3.1.2 Angle d’aspiration et de distribution


Angle correct Angle incorrect
Si un AVAP n’est pas manipulé verticalement pendant l’aspira-
tion, un plus grand volume est pipeté, car la pression hydrostatique
d’une colonne de liquide est proportionnelle au cosinus de l’angle
d’inclinaison. La modification maximale avec la ligne verticale doit
être de 10°. Figure 5 – Angle d’aspiration

Tableau 2 – Erreur de mesure de l’angle de distribution et d’aspiration


Volume nominal de l’AVAP Angle d’aspiration Angle de distribution
(µL) 45° 60° 60° 90°
10 0,21 % 0,08 % – 0,1 % – 0,2 %
100 0,18 % 0,03 % – 0,1 % – 0,2 %
1 000 0,32 % 0,17 % – 0,14 % – 0,2 %
10 000 0,46 % 0,13 % – 0,05 % – 0,19 %

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__________________________________________________________________________________________________________________________ PIPETTES

3.1.3 Profondeur d’immersion et temps d’attente Tableau 3 – Profondeur d’immersion


et temps d’attente
3.1.3.1 Profondeur d’immersion
Le volume finalement restant dans la pointe de l’AVAP est défini Profondeur
Plage de volume Temps d’attente
au moment de la rupture de la colonne de liquide. À ce moment-là, d’immersion
(µL) (s)
l’orifice de la pointe se trouve un peu au-dessus de la surface du (mm)
liquide. Par conséquent, la profondeur d’immersion n’a pas
d’influence directe sur le volume, mais d’autres effets existant ont 0,1 à 1 1à2 1
un impact indirect. L’effet qui en résulte reste nettement au-des-
sous de 0,02 % sur l’exactitude par millimètre d’écart de profon- > 1 à 100 2à3 1
deur d’immersion. Les volumes partiels et les AVAP de petits
volumes peuvent afficher des valeurs remarquablement élevées. > 100 à 1 000 2à4 2

Important : durant l’étalonnage, l’opérateur doit appliquer la


> 1 000 3à6 3
2
profondeur d’immersion préconisée par le fabricant ou à défaut
celle du tableau 3.
Tableau 4 – Erreur de mesure
3.1.3.2 Temps d’attente de la profondeur d’immersion
Le processus d’étalonnage de la norme ISO 8655-6 [10] définit Volume nominal Profondeur d’immersion
un temps d’attente de 1 à 2 s. de l’AVAP
Au cours du temps d’attente après l’aspiration, le système de (µL) 1 mm 6 mm
pipetage ne doit pas être déplacé du liquide d’essai.
10 – 0,34 % 0,1 %
Les AVAP de petits volumes ont besoin de 1 s, les AVAP de
volumes nominaux supérieurs 1 000 µl ont besoin d’une période 100 – 0,1 % 0,2 %
d’attente plus longue d’environ 3 s pour s’assurer que l’aspiration
est terminée (différent de la norme ISO 8655-6 [10]). Un temps 1 000 – 0,1 % 0,15 %
d’attente plus long favorise l’évaporation dans le coussin d’air et
provoque la diminution de volume. Par conséquent, la période 10 000 – 0,1 % 0,24 %
d’attente doit être observée d’une manière la plus exacte. Un écart
avec le temps d’attente défini, augmente la valeur de l’incertitude.
Un écart de 0,5 s peut être considéré comme réaliste.
3.1.4 Type de pointe

Important : durant l’étalonnage, l’opérateur doit appliquer le L’utilisation systématique du consommable d’origine est préco-
temps d’attente préconisé par le fabricant ou à défaut celui du nisée pour respecter l’homogénéité du système. Les AVAP sont
tableau 3. conçus et ajustés en usine avec des pointes d’origine.
L’utilisation de pointes (cônes) différentes de celles du construc-
teur peut être validée par comparaison des résultats avec des
3.1.3.3 Erreur de mesure pointes d’origine. 10 cônes au moins sont nécessaires dans ce cas.

L’article [7] montre qu’une mauvaise profondeur d’immersion L’article [7] montre que la pointe d’une autre marque que celle
provoque une erreur de mesure comme indiquée dans le du fabricant peut provoquer une erreur de mesure comme indi-
tableau 4. quée dans le tableau 5.
L’article [7] montre qu’à 1 mm de profondeur les volumes mesu- L’article [7] montre que les deux pointes ont une forme très simi-
rés sont plus faibles que la référence car l’air pénètre dans l’AVAP. laire, mais la pointe de l’autre marque a un diamètre plus petit et
Lorsque la pointe est trop profondément immergée de 6 mm dans le montage est à un niveau inférieur à celui de la pointe du fabri-
le liquide, les volumes mesurés sont plus élevés que la référence cant. Cela signifie que le volume déplacé ou le volume de l’air est
car du liquide peut adhérer à la pointe et être transféré au récipient plus grand pour la pointe du constructeur conduisant à un volume
de pesage. de liquide distribué plus élevé.

Tableau 5 – Erreur de mesure de la pointe

Diamètre de la pointe Diamètre de la pointe


Volume nominal de l’AVAP Erreur de mesure
du fabricant d’une autre marque
(µL) (%)
(mm) (mm)

10 1,48 5,05 5

100 0,16 5,05 5

1 000 0,70 7,7 7,65

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PIPETTES _________________________________________________________________________________________________________________________

second à une altitude H plus élevée) procédant à l’étalonnage du


même AVAP avec la méthode gravimétrique.

La formule (6) montre que le volume dépend de la masse volu-


mique de l’air, pa [formules (4) et (5)].

La formule suivante montre que la pression atmosphérique


(exprimée en pascal) dépend de l’altitude H (en m) :

Orifice de pointe Bavure au niveau


de haute qualité de l’orifice de la pointe

2
Plus l’altitude augmente, plus la masse volumique de l’air
diminue.

On peut se retrouver dans une situation extrême : un AVAP est


conforme en sortie d’usine (fabricant situé au niveau de la mer) et
est non conforme après réception dans un laboratoire situé à une
altitude supérieure. La figure 7 montre la variation du volume en
fonction de l’altitude.

Bien que cette variation soit inférieure aux emt (écart maximal
Défaut de démoulage Défaut coaxial toléré) de la norme ISO 8655-2 [11], elle peut néanmoins remettre
en cause la conformité quand l’erreur est importante.
Figure 6 – Orifices de pointe
3.1.5.2 Volume mort (volume du coussin d’air)

La figure 6 illustre différentes qualités pour l’orifice de la pointe. Ce phénomène est mis en évidence en comparant les volumes
obtenus par un laboratoire (au niveau de la mer) ayant effectué
l’étalonnage de l’AVAP et par l’utilisateur (situé à une altitude plus
élevée) procédant au contrôle de réception.
C’est donc à l’opérateur de veiller à la qualité des pointes.
La variation de volume à différentes altitudes est causée par le
Une loupe suffisamment puissante peut suffire pour évaluer
coussin d’air dans l’AVAP et par la quantité mesurée de liquide
leur qualité. Une comparaison des résultats avec les pointes du
(eau). Une pression barométrique basse génère une compressibilité
fabricant de l’AVAP est aussi une solution pour qualifier la qua-
élevée du coussin d’air. Pour générer un vide partiel en maintenant
lité des pointes.
la colonne de liquide dans la pointe, le coussin d’air doit être encore
plus expansé avec la pression externe inférieure. En conséquence,
de plus petits volumes sont aspirés.
3.1.5 Altitude
3.1.5.1 Méthode gravimétrique – Poussée aérostatique ■ Influence du coussin d’air (volume mort)
Ce phénomène est mis en évidence en comparant les résultats La figure 8 détaille les éléments constituants l’AVAP après aspi-
fournis par deux laboratoires (un au niveau 0 de la mer et le ration du liquide.

0,090

0,080

0,070
Variation de volume

0,060

0,050
ΔV (µL)

µL
00
0,040 A P2
AV
100 µL
0,030

0,020

0,010
10 µL
0,000
0 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000

Altitude H (m)

Figure 7 – Influence de la pression selon l’altitude sur le volume délivré

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Balances et pesées

par Denis LOUVEL


Chef de produit Métrologie Scientifique
Mettler-Toledo SAS, Viroflay, France

1. Définitions.............................................................................................. P 1 380v4 - 2
2
2. Technologie............................................................................................ — 8
3. Utilisation des balances ..................................................................... — 9
4. Influences physiques sur les résultats de pesée ......................... — 14
5. Vérification d’une balance................................................................. — 19
6. Tolérance d’une balance .................................................................... — 21
7. Poids étalons ......................................................................................... — 23
8. Conclusion.............................................................................................. — 26
9. Glossaire ................................................................................................. — 26
Pour en savoir plus ....................................................................................... Doc. P 1 380v4

l existe de nombreuses normes qui demandent de surveiller les instruments


I de mesure, par exemple NF EN ISO 9001, NF EN ISO/IEC 17025, la pharma-
copée européenne, la pharmacopée nord-américaine USP, les réglementations
sur les bonnes pratiques de fabrication et de laboratoire (BPF, BPL) ou les
normes relatives à la sécurité alimentaire.
Presque toutes les personnes travaillant dans le contrôle qualité et l’assu-
rance qualité, en laboratoire ou en production, connaissent les exigences
applicables stipulées dans ces documents.
La surveillance demandée se traduit par la mise en place de modes opé-
ratoires pour la qualification, la validation, l’étalonnage, la vérification, la
détermination de l’incertitude.
Parution : septembre 2019 - Dernière validation : septembre 2020

Cet article est une entrée en matière pour permettre :


– de mieux comprendre le fonctionnement d’une balance, les conditions
d’installation et d’utilisation, les termes techniques et métrologiques employés
en pesage ;
– de mettre en place des modes opératoires correspondants ;
– de démontrer à tout moment la traçabilité aux étalons nationaux ;
– de faire connaître les critères de fonctionnement retenus ;
– de gérer le risque de dérive des balances.
En appliquant les articles complémentaires [P 1 382] [R 1 732] [R 1 734] et
[R 1 735], le lecteur peut aussi maîtriser les risques de non-conformité, limiter
l’incidence de l’incertitude de ses pesées sur la qualité de ses analyses ou pro-
duits et déterminer la pesée minimale applicable afin de faire face aux
questions classiques liées aux balances impliquées dans ses processus d’ana-
lyse comme de fabrication :
– valeur des poids pour le contrôle de routine ;
– classe de précision des poids pour le contrôle de routine ;
– tolérances applicables pour le contrôle de routine ;
– périodicité du contrôle de routine ;
– mode opératoire ;
– pesée minimale et plus petit poids net applicable à la balance.

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BALANCES ET PESÉES _______________________________________________________________________________________________________________

Symbole Unité Description Symbole Unité Description

a kg/m3 Masse volumique de l’air P kg, g, mg


Poids initial par la balance avant
arrondissage
d kg, g, mg Échelon réel de la balance
p hPa Pression atmosphérique de l’air
e kg, g, mg Échelon de vérification
R kg, g, mg Affichage de la balance
EMT g, mg Erreur maximale tolérée
s kg, g, mg Écart-type
g m/s2 Accélération de la pesanteur U g, mg Incertitude d’étalonnage d’un poids
h % Humidité relative de l’air ∆L kg, g, mg Charge additionnelle

2 I kg, g, mg Indication de la balance

Facteur > 1 librement fixé par


ρ2 kg/m3 Masse volumique du produit à peser
Masse volumique du poids de
k1 , k2 / ρA kg/m3
l’utilisateur réglage

L kg, g, mg Charge déposée sur le plateau

m kg, g, mg Masse
1. Définitions
m0 kg, g, mg Valeur nominale de la masse

mc kg, g, mg Masse conventionnelle d’un poids Les principales définitions relatives aux balances et pesées sont
données dans le tableau 1.

Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées


Terme Définition Notes Référence
Ajustage Ensemble d’opérations réalisées sur un système 1) Divers types d’ajustage d’un système de JCGM 200 ; 3.11
de mesure pour qu’il fournisse des indications mesure sont le réglage de zéro, le réglage de
prescrites correspondant à des valeurs données décalage, le réglage d’étendue (appelé aussi
des grandeurs à mesurer réglage de gain)
2) Il convient de ne pas confondre l’ajustage
d’un système de mesure avec son étalonnage,
qui est un préalable à l’ajustage
3) Après un ajustage d’un système de mesure,
le système demande généralement à être
réétalonné
Anomalie Déviation par rapport à ce qui est attendu Une anomalie justifie une investigation qui
peut déboucher sur le constat d’une non-
conformité ou d’un défaut

Balance de Balance avec une précision d’affichage de 1 d


précision (1 digit) = 1 g à 1 mg = 1 g à 0,001 g

Balance d’analyse Balance avec une précision d’affichage de 1 d


(1 digit) = 0,1 mg = 0,0001 g = 100 µg

Balance semi- Balance d’analyse avec une précision d’affichage


microbalance de 1 d (digit) = 0,01 mg = 0,00001 g = 10 µg

Microbalance Balance avec une précision d’affichage de 1 d


(1 digit) = 1 µg = 0,000001 g

Ultra Micro- Balance avec une précision d’affichage de 1 d


balance (1 digit) = 0,1 µg = 0,0000001 g

Calibrage Positionnement matériel de chaque repère 1) Ne pas confondre « calibrage » et NF X07-001 ; 4.29
(éventuellement de certains repères principaux « étalonnage »
seulement) d’un instrument de mesure en 2) Ce terme ne fait plus partie du vocabulaire
fonction de la valeur correspondante du international de la métrologie
mesurande
Classe de Classe d’instruments de mesure qui satisfont à Une classe de précision est habituellement NF X07-001 ; 5.22
précision certaines exigences métrologiques destinées à indiquée par un nombre ou par un symbole
conserver les erreurs dans les limites spécifiées adopté par convention

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_______________________________________________________________________________________________________________ BALANCES ET PESÉES

Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence

Conservation Ensemble des opérations nécessaires à la Les opérations comprennent habituellement NF X07-001 ; 6.12
d’un étalon préservation des caractéristiques métrologiques un étalonnage périodique, un stockage dans
d’un étalon dans des limites convenables des conditions appropriées et des précautions
lors de l’utilisation

Contrôle Évaluation de la conformité par observation et NF EN ISO 9000 ;


jugement accompagné si nécessaire de mesures 3.8.2
d’essais ou de réglage

Défaut Non-satisfaction d’une exigence relative à une


utilisation prévue ou spécifiée
1) La distinction faite entre les concepts
« défaut » et « non-conformité » est
NF EN ISO 9000 ;
3.6.3
2
importante car elle comporte des
connotations juridiques, particulièrement
celles liées à la responsabilité du fait du
produit. En conséquence, il convient d’utiliser
le terme « défaut » avec une extrême
précaution
2) L’utilisation prévue, telle que prévue par le
client, peut être affectée par la nature des
informations, par exemple les notices
d’utilisation ou d’entretien, transmises par le
fournisseur

Écart-type Pour une série de n mesurages du même 3) En considérant la série de n valeurs NF X07-001 ; 3.8
expérimental mesurande, grandeur s caractérisant la comme échantillon d’une distribution, est (version 1994)
un estimateur sans biais de la moyenne μ, et
dispersion des résultats, donnés par la formule :
s2 est un estimateur sans biais de la variance
σ2 de cette distribution
4) L’expression est une estimation de
l’écart-type de la distribution de appelée
écart-type expérimental de la moyenne
avec xi résultat du ie mesurage,
5) L’écart-type expérimental de la moyenne est
moyenne arithmétique des n
parfois appelé, à tort, erreur de la moyenne
résultats considérés

Échelon réel (d ) Valeur exprimée en unités de masse : NF EN 45501 ;


– de la différence entre les valeurs correspondant T 3.2.2
à deux repères consécutifs, pour une indication
analogique
– ou de la différence entre deux indications
consécutives, pour une indication numérique

Échelon de Valeur exprimée en unités de masse utilisée pour NF EN 45501 ;


vérification (e ) la classification et la vérification d’un instrument T 3.2.3

Erreur Indication d’un instrument de mesure moins une 1) Étant donné qu’une valeur vraie ne peut pas NF X07-001 ; 5.20
d’indication valeur vraie de la grandeur d’entrée être déterminée, on utilise dans la pratique (version 1994)
correspondante une valeur conventionnellement vraie
2) Ce concept s’applique principalement
lorsqu’on compare l’instrument à un étalon de
référence
3) Pour une mesure matérialisée, l’indication
est la valeur qui lui est assignée

Erreurs Valeur extrême de l’erreur de mesure, par rapport 1) Les termes « erreurs maximales tolérées» JCGM 200 ; 4.26
maximales à une valeur de référence connue, qui est tolérée ou « limites d’erreur » sont généralement
tolérées par les spécifications ou règlements pour un utilisés lorsqu’il y a deux valeurs extrêmes
mesurage, un instrument de mesure ou un 2) Il convient de ne pas utiliser le terme
système de mesure donné « tolérance » pour désigner l’erreur maximale
tolérée

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BALANCES ET PESÉES _______________________________________________________________________________________________________________

Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence
Étalonnage Opération qui, dans des conditions spécifiées, 1) Un étalonnage peut être exprimé sous la JCGM 200 ; 2.39
établit en une première étape une relation entre les forme d’un énoncé, d’une fonction
valeurs et les incertitudes de mesure associées qui d’étalonnage, d’un diagramme d’étalonnage,
sont fournies par des étalons et les indications d’une courbe d’étalonnage ou d’une table
correspondantes avec les incertitudes associées, d’étalonnage. Dans certains cas, il peut
puis utilise en une seconde étape cette information consister en une correction additive ou
pour établir une relation permettant d’obtenir un multiplicative de l’indication avec une
résultat de mesure à partir d’une indication incertitude de mesure associée

2
2) Il convient de ne pas confondre l’étalonnage
avec l’ajustage d’un système de mesure,
souvent appelé improprement « auto-
étalonnage », ni avec la vérification de
l’étalonnage.
3) La seule première étape dans la définition est
souvent perçue comme étant l’étalonnage
Étalon de Étalon, en général de la plus haute qualité NF X07-001 ; 6.6
référence métrologique disponible en un lieu donné, ou une (version 1994)
organisation donnée, dont dérivent les mesurages
qui y sont faits
Étalon de travail Étalon qui est utilisé couramment pour étalonner 1) Un étalon de travail est habituellement NF X07-001 ; 6.7
ou contrôler des mesures matérialisées, des étalonné par comparaison à un étalon de (version 1994)
appareils de mesure ou des matériaux de référence référence
2) Un étalon de travail utilisé couramment pour
s’assurer que les mesures sont effectuées
correctement est appelé étalon de contrôle
Exigence Besoin ou attente formulés, habituellement 1) « Habituellement implicite » signifie qu’il est NF EN ISO 9000 ;
implicites, ou imposés d’usage ou de pratique courante pour 3.1.2
l’organisme, ses clients et les autres parties
intéressées de considérer le besoin ou l’attente
en question comme implicite
2) Un qualificatif peut être utilisé pour désigner
un type spécifique d’exigence, par exemple
exigence relative au produit, exigence relative
au management de la qualité, exigence du
client
3) Une exigence spécifiée est une exigence qui
est formulée, par exemple dans un document
4) Les exigences peuvent provenir de
différentes parties intéressées
Incertitude de Paramètre non négatif qui caractérise la 1) L’incertitude de mesure comprend des JCGM 200 ; 2.26
mesure dispersion des valeurs attribuées à un mesurande, composantes provenant d’effets
à partir des informations utilisées systématiques, telles que les composantes
associées aux corrections et aux valeurs
assignées des étalons, ainsi que l’incertitude
définitionnelle. Parfois, on ne corrige pas des
effets systématiques estimés, mais on insère
plutôt des composantes associées de
l’incertitude
2) L’incertitude de mesure comprend en général
de nombreuses composantes. Certaines
peuvent être évaluées par une évaluation de
type A de l’incertitude à partir de la distribution
statistique des valeurs provenant de séries de
mesurages et peuvent être caractérisées par des
écarts-types. Les autres composantes, qui
peuvent être évaluées par une évaluation de
type B de l’incertitude, peuvent aussi être
caractérisées par des écarts-types, évalués à
partir de fonctions de densité de probabilité
fondées sur l’expérience ou d’autres
informations

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_______________________________________________________________________________________________________________ BALANCES ET PESÉES

Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence
Justesse Étroitesse de l’accord entre la moyenne d’un 1) La justesse de mesure n’est pas une JCGM 200 ; 2.14
nombre infini de valeurs mesurées répétées et une grandeur et ne peut donc pas s’exprimer
valeur de référence numériquement, mais l’ISO 5725 donne des
caractéristiques pour l’étroitesse de l’accord
2) La justesse de mesure varie en sens inverse
de l’erreur systématique mais n’est pas liée à
l’erreur aléatoire
3) Il convient de ne pas utiliser « exactitude de

2
mesure » pour la justesse de mesure

Linéarité La linéarité d’une balance caractérise son aptitude


à suivre le rapport linéaire entre le poids effectif du
produit à peser et la valeur de mesure effectuée

Masse étalon Voir définition poids étalon

Masse marquée Objet matériel servant à la détermination de la Circulaire


masse d’un corps. Une masse marquée n’a pas n° 92.00.600.001.1
l’obligation de satisfaire aux spécifications d’une du 15/10/92
masse marquée légale appelée couramment
poids
Mesurage Ensemble d’opérations ayant pour but de Le déroulement des opérations peut être NF X07-001 ; 2.1
déterminer une valeur d’une grandeur automatique (version 1994)
Mesurage, mesure Processus consistant à obtenir JCGM 200 ; 2.1
expérimentalement une ou plusieurs valeurs que
l’on peut raisonnablement attribuer à une
grandeur
Mesurande Grandeur particulière soumise à un mesurage. La définition du mesurande peut nécessiter NF X07-001 ; 2.6
Exemple : pression de vapeur d’un échantillon des indications relatives à des grandeurs telles (version 1994)
donné d’eau à 20 °C que le temps, la température et la pression
Mesurande Grandeur que l’on veut mesurer JCGM 200 ; 2.3
Mobilité Aptitude d’un instrument à réagir à de petites NF EN 45501 ;
variations de charge. Le seuil de mobilité à une T 4.2
charge donnée est la valeur de la plus petite
surcharge qui, déposée ou retirée sans choc sur le
récepteur de charge, provoque une variation
perceptible de l’indication
Non-conformité Non-satisfaction d’une exigence 1) La définition s’applique à l’écart ou à ISO 9000:2000
l’inexistence d’une ou plusieurs (F) ; 3.6.2
caractéristiques de qualité ou d’éléments d’un
système qualité par rapport aux exigences
spécifiées
2) La différence essentielle entre non-
conformité et défaut réside dans le fait que les
exigences spécifiées peuvent être différentes
des exigences de l’utilisation prévue

Exactitude (d’un Étroitesse de l’accord entre une valeur mesurée et 1) L’exactitude de mesure n’est pas une JCGM 200 ; 2.13
instrument de une valeur vraie d’un mesurande grandeur et ne s’exprime pas numériquement.
mesure) Un mesurage est quelquefois dit plus exact s’il
fournit une plus petite erreur de mesure

Exactitude (de Étroitesse de l’accord entre le résultat d’un L’emploi du terme précision au lieu NF X07-001 ; 3.5
mesure) mesurage et la valeur (conventionnellement) vraie d’exactitude doit être évité (version 1994)
de la grandeur mesurée
Fidélité Aptitude d’un instrument de mesure à donner des La version anglaise de cette norme n’emploie NF EN 45501 ;
indications très voisines pour une même charge pas le terme fidélité, mais utilise le terme T 4.3
déposée plusieurs fois et d’une manière répétabilité
pratiquement identique sur le récepteur de charge
dans des conditions d’essais raisonnablement
constantes

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43
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P1380

BALANCES ET PESÉES _______________________________________________________________________________________________________________

Tableau 1 – Définitions relatives aux balances et pesées (suite)


Terme Définition Notes Référence

Poids Mesure matérialisée de masse, réglementée à OIML R111 ; 2.19


l’égard de ces caractéristiques physiques et
métrologiques : forme, dimensions, matériau, état
de surface, valeur nominale, densité, propriétés
magnétiques et erreurs maximales tolérées

Poids d’un corps Force gravitationnelle par laquelle le corps est OIML R111 ; 2.20
attiré par la Terre. Le mot poids désigne une

2
grandeur de même nature qu’une force : le poids
d’un corps est le produit de sa masse par
l’accélération due à la gravité

Poids étalon Poids servant soit à l’étalonnage, soit à la Circulaire


vérification, soit à l’ajustage de masses marquées, 92.00.600.001.1
de poids et d’instruments de pesage. Sa valeur du 15/10/92
nominale est comprise entre 1 mg et 50 kg ; au-
delà, il s’agit d’une masse étalon

Portée maximale Capacité maximale de pesage, compte non tenu OIML R76-1 ;
de la capacité additive de tare T 3.1.1

Portée minimale Valeur de la charge au-dessous de laquelle les Il n’est pas « interdit » de peser au-dessous de OIML R76-1 ;
résultats des pesées peuvent être entachés d’une la portée minimale dès lors que la valeur de T 3.1.2
erreur relative trop importante l’erreur relative est acceptable. L’erreur
relative peut être déterminée avec le rapport
entre l’erreur maximale tolérée à la charge et
la valeur de la charge déposée sur le plateau
de la balance

Pesée minimale Plus petite quantité exigée pour qu’une pesée Euramet cg18
atteigne une exigence relative spécifique

Précision Dans tous les cas, le terme précision, seul, est à


éviter (voir définitions « exactitude »)

Précision Plus petit écart entre deux valeurs de mesure, Sur les balances de précision ⇒ précision
d’affichage pouvant être lu sur l’affichage. Sur un affichage d’affichage de 0,1 g à 1 mg
numérique, c’est le plus petit pas numérique, Sur les balances d’analyse ⇒ précision
aussi appelé échelon d’affichage de 0,1 mg
Sur les balances semi-micro ⇒ précision
d’affichage de 0,01 mg
Sur les microbalances ⇒ précision d’affichage
de 1 µg
Sur les ultra-microbalances ⇒ précision
d’affichage de 0,1 µg

Procédure Manière spécifiée d’accomplir une activité ou un Exemples d’activités pouvant faire l’objet de NF EN ISO 9000 ;
processus procédures : raccordement des étalons, 3.6.2
traitement des étalons hors service,
vérification

Réglage Ajustage utilisant uniquement les moyens mis à la NF X07-001 ; 4.31


disposition de l’utilisateur (version 1994)

Réparation Action sur un produit non conforme pour le rendre 1) La réparation comprend les actions NF EN ISO 9000 ;
acceptable pour l’utilisation prévue rectificatives menées pour rétablir dans son 3.6.9
usage un produit initialement conforme, par
exemple dans le cadre d’une opération de
maintenance
2) Contrairement à la reprise, la réparation
peut avoir une influence sur, ou modifier, des
parties du produit non conforme

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P1382

Pesée minimale : son importance


dans un processus d’analyse
industriel

par Denis LOUVEL 2


Market Development

1. Qui a besoin de connaître la pesée minimale ? ........................... P 1 382v3 - 2


2. Portée minimale selon la métrologie légale ................................. — 3
3. Pesée minimale selon le besoin de l’utilisateur .......................... — 4
3.1 Détermination d’erreur relative d’un affichage numérique.................. — 5
3.2 Pesée minimale à partir de la tolérance................................................. — 5
3.3 Pesée minimale à partir de l’incertitude ................................................ — 5
3.4 Facteur de sécurité................................................................................... — 7
4. Sélection d’une balance ..................................................................... — 7
4.1 Présentation des balances....................................................................... — 7
4.2 Détermination de la masse après une pulvérisation d’aérosol............ — 8
4.3 Contrôle du volume d’une fiole de 25 mL.............................................. — 8
4.4 Contrôle du volume délivré par une micropipette automatique de
20 ml.......................................................................................................... — 8
5. Pesée minimale selon l’USP.............................................................. — 9
5.1 Extraits de l’article <41> .......................................................................... — 9
5.2 Influence du volume du récipient à peser.............................................. — 10
5.3 Surveillance de la pesée minimale......................................................... — 10
5.4 Questions de l’utilisateur......................................................................... — 11
5.5 Mode opératoire....................................................................................... — 12
5.6 Mise en place de la pesée minimale ...................................................... — 13
6. Pesée minimale selon la Pharmacopée européenne .................. — 13
6.1 Extraits du projet de chapitre 2.1.7......................................................... — 15
6.2 Influence du volume du récipient à peser.............................................. — 16
6.3 Surveillance de la pesée minimale......................................................... — 16
6.4 Questions de l’utilisateur......................................................................... — 16
6.5 Mode opératoire....................................................................................... — 16
Parution : mai 2020 - Dernière validation : novembre 2020

6.6 Mise en place............................................................................................ — 16


7. Pesée minimale selon le guide Euramet ........................................ — 18
8. Pesée minimale des constructeurs ................................................. — 18
9. Sécuriser la pesée ................................................................................ — 19
10. Conclusion.............................................................................................. — 19
11. Glossaire ................................................................................................. — 19
Pour en savoir plus ....................................................................................... Doc. P 1 382v3

n routine, de nombreux utilisateurs pèsent des prises d’essai de quantité


E infime. Ils n’exploitent en général que 1 à 10 % de la portée de pesage
d’une balance. Mais c’est dans cette zone que les incertitudes de mesure sont
les plus élevées. Il est courant de devoir peser 2 à 20 mg pour préparer une
solution étalon pour une analyse en chromatographie liquide ou gazeuse. La

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P1382

PESÉE MINIMALE : SON IMPORTANCE DANS UN PROCESSUS D’ANALYSE INDUSTRIEL __________________________________________________________

question centrale est de savoir désormais si cette quantité à peser est compa-
tible avec les exigences de l’AQ (Assurance Qualité) et les performances de la
balance.
La détermination de la pesée minimale accroît la certitude que toutes les fois
qu‘un utilisateur de balance pèse une quantité supérieure à la pesée mini-
male, ses mesures sont dans les limites des tolérances pour assurer la qualité
du produit.
Cette connaissance apporte la certitude que l’usine fabrique toujours des
produits de qualité constante ou que le laboratoire réalise toujours des ana-
lyses de qualité constante. Une qualité établie pour le processus avec le bon
instrument de pesage, et non une qualité obtenue avec beaucoup d’analyses et
2 en triant les produits qui ne correspondaient pas aux spécifications.
Par ailleurs, l’utilisateur a la tranquillité d’esprit, certain qu’il passera facile-
ment le prochain audit ou la prochaine inspection, car maintenant il dispose
d’une documentation démontrant que ses instruments sont conformes aux exi-
gences du processus.
Cet article propose de résoudre cette délicate question en fonction de plu-
sieurs situations.

Comme il est d’usage dans la profession, on utilise abusivement le terme poids en kg


au lieu du terme masse.

Symbole Unité Description Sigle Développé


d mg, g, kg Échelon réel de de la balance USP United States Pharmacopeia
e mg, g, kg Échelon de vérification de la balance
PE Pharmacopée européenne
E% % Erreur relative
OIML Organisation Internationale de la Métrologie Légale
EMT mg, g, kg Erreur maximale tolérée
MON Mode Opératoire Normalisé
k Facteur d'élargissement
m mg, g, kg Masse affichée par la balance
Mmin mg Pesée minimale selon l’USP et la PE
1. Qui a besoin de connaître
Min ou Max mg, g, kg Valeur de la portée minimale ou
maximale fixée par la métrologie la pesée minimale ?
légale
mpppn mg Masse du plus petit poids net Quiconque, concerné par la qualité et pour chaque application
où la qualité dépend du pesage, a besoin de connaître la pesée
n Nombre d’échelons de vérification minimale.
Pesée Min mg, g, kg Pesée minimale (notation selon les C’est le cas dans une salle de pesée en pharmacie, mais aussi
ou Min textes) dans les usines spécialisées en formulation de produits chimiques,
pour les parfums, la cosmétique ou le mélange de colorants, et
pppnr mg, g, kg Plus petit poids net recherché
aussi dans les processus de fabrication agroalimentaire.
Req % Tolérance de pesage requise En général, la pesée minimale convient à toutes les industries où
Rmin mg, g, kg Pesée minimale selon Euramet peser avec exactitude est important et où des limites de tolérance
existent.
s mg, g, kg Écart-type
La connaissance de la pesée minimale assure la conformité
SF Facteur de sécurité avec les exigences de qualité et évite d’avoir des lots refusés aussi
bien que des erreurs de mesure coûteuses.
smin mg Écart-type minimal
U mg, g, kg Incertitude de mesure
Ce sujet a été étudié par un groupe de travail de la Société
U(Rmin) mg, g, kg Incertitude de la quantité Française des Sciences et Techniques Pharmaceutiques
représentant la pesée minimale (SFSTP) [1].

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___________________________________________________________ PESÉE MINIMALE : SON IMPORTANCE DANS UN PROCESSUS D’ANALYSE INDUSTRIEL

Le tableau 1 donne la liste des normes et documents utilisés


Il faut veiller à ne confondre les termes « portée minimale », pour l’élaboration de cet article.
« échelon réel », ou « résolution » avec la pesée minimale.
Où trouver l’information ? La métrologie légale définit tou-
La portée minimale est fixée par la métrologie légale et sa
jours une portée minimale (Min = …). On trouve sa valeur sur la
définition (cf. § 2) montre que c’est juste un avertissement.
plaque d’identification de la balance si elle a été mise sur le mar-
La résolution ou l’échelon réel d sont certes la plus petite ché avant le 1er janvier 1993. Pour celles mises sur le marché après
valeur de poids que la balance peut afficher mais ce n’est pas le 1er janvier 1993, on trouve sa valeur seulement si elle est desti-
la pesée minimale. née ou utilisée conformément à un des usages réglementés. Pour
La pesée minimale (cf. § 3) est officiellement définie dans celles qui ne sont pas destinées ou utilisées conformément à un
plusieurs référentiels (USP, PE, Euramet) comme la plus petite des usages réglementés, cette information peut ne pas apparaître
quantité d’échantillon requise pour qu’une pesée atteigne une sur la balance car elle n’est pas requise par la réglementation.
exactitude relative spécifique de pesage.

Le tableau 1 donne la liste des textes où la pesée minimale et la


portée minimale sont présentées.
Voir article [R 1 730] et article 1 du décret n° 91-330 du
27 mars 1991 relatif aux instruments de pesage à fonctionne-
ment non automatique (JO du 3 avril 1991, page 4459).
2
2. Portée minimale La réglementation définit la portée
façon suivante :
minimale de la

selon la métrologie légale Valeur de la charge au-dessous de laquelle les résultats des
pesées peuvent être entachés d’une erreur relative trop impor-
tante.
Les documents officiels abordant les notions de pesée minimale
Cette définition provient de la recommandation OIML R76
ne sont pas très nombreux. Ils proviennent essentiellement des
et reprise dans la norme NF EN 45501.
autorités en charge de la métrologie légale :
– Organisation Internationale de la Métrologie Légale (OIML) ;
On retient de la définition que l’erreur relative est significative et
– Ministère de l’industrie, S/Direction de la métrologie.
qu’il est indispensable de la connaître.
Les documents normatifs publiés par l’AFNOR et le CEN/CENE-
La valeur de la limite inférieure de pesée n’est indiquée que pour
LEC reprennent mot pour mot les informations provenant de la
avertir l’utilisateur qu’au-dessous, il faut prendre en compte le
métrologie légale.
risque (risque que cette erreur relative trop importante remette en
Le chapitre général <41> de la Pharmacopée nord-américaine cause le résultat final).
(United States Pharmacopeia ou USP) a été mis à jour pour intro-
Il n’est donc pas « interdit » de peser au-dessous de la portée
duire ses exigences de pesée minimale. Le chapitre général
minimale dès lors que la valeur de l’erreur relative est acceptable.
<1251> de l’USP donne plus de détails sur la détermination de la
Si cela était interdit, la balance n’afficherait pas de valeur de poids
pesée minimale.
au-dessous de cette valeur minimale (ex : jamais d’affichage du
Un projet d’article de la Pharmacopée européenne PE définit zéro).
clairement les exigences de pesée minimale.
Les critères techniques retenus par la réglementation pour éva-
Le guide cg 18 d’étalonnage publié par l’Euramet définit aussi luer une balance, sont indépendants de son utilisation et des
comment déterminer la pesée minimale. conditions ambiantes (température, pression, courant d’air).

Tableau 1 – Documents de référence


Référentiel Date Titre
Directive 90/384/CEE 1990 Directive du 20 juin 1990 concernant l’harmonisation des législations des États
membres relatives aux instruments de pesage à fonctionnement non
automatique
Décret 91-330 27 mars 1991 Décret n° 91-330 du 27 mars 1991 relatif aux instruments de pesage à
fonctionnement non automatique
Norme NF EN 45501 2015 Aspects métrologiques des instruments de pesage à fonctionnement non
automatique
OIML-R76-1 2007 Instruments de pesage à fonctionnement non automatique – Partie 1 :
Exigences métrologiques et techniques – Essais
Chapitre général <41> USP 2019 Balances
Chapitre général <1251> USP 2013 Weighing on an analytical balance – Peser avec des balances d’analyse
Projet d'article 2.1.7 de la PE 2019 Balances
Guide d'étalonnage cg18 de l’Euramet 2015 Guidelines on the Calibration of Non-Automatic Weighing Instruments – Guide
pour l'étalonnage d'instruments de pesage à fonctionnement non automatique

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P1382

PESÉE MINIMALE : SON IMPORTANCE DANS UN PROCESSUS D’ANALYSE INDUSTRIEL __________________________________________________________

Tableau 2 – Tableau de référence fixant la portée minimale


Nombre d’échelons Portée minimale
Échelon de vérification e de vérification Limite inférieure
Classe de précision
(g) en échelon de en pourcentage
Minimal Maximal
vérification e (%)
Spéciale I 0,001 ≤ e 50 000 – 100 e 1
0,001 ≤ e ≤ 0,05 100 100 000 20 e 5
Fine II
0,1 ≤ e 5 000 100 000 50 e 2
0,1 ≤ e ≤ 2 100 10 000 20 e
Moyenne III 5

2
5≤e 500 10 000 20 e
La classe I correspond aux balances d’analyse avec une cage de pesée solidaire du châssis
La classe II correspond aux balances de précision à plateau supérieur (pas de cage de pesée).
La classe III correspond aux balances poids-prix ou aux balances/bascules industrielles de moyenne ou forte portée.
L’échelon de vérification, Max et la portée minimale sont définis en [P 1 380].

Tableau 3 – Exemples de détermination de portée minimale


Informations sur la balance
Portée
Portée Échelon Nombre Test : Formule
Classe Échelon réel minimale
maximale de vérification d’échelons e ≠d à appliquer
de précision (mg) (g)
(g) (mg) n
51 1 0,001 51 000 Oui 100 d 0,1
Spéciale I 220 1 0,1 220 000 Oui 100 d 10
81 1 1 81 000 Non 100 e 100
620 10 1 62 000 Oui 20 d 20
Fine II 3 100 100 10 31 000 Oui 50 d 500
3 100 100 100 31 000 Non 50 e 5 000
Moyenne III 15 000 5 000 5 000 3 000 Non 20 d 100 000
La classe I correspond aux balances d’analyse avec une cage de pesée solidaire du châssis.
La classe II correspond aux balances de précision à plateau supérieur (pas de cage de pesée).
La classe III correspond aux balances poids-prix ou aux balances/bascules industrielles de moyenne ou forte portée.
L’échelon réel est défini dans le paragraphe 3.

La portée minimale est déterminée théoriquement selon le tique n’est pas réaliste au regard des faibles quantités à peser
tableau 2 qui provient de la recommandation OIML R76, reprise mises à disposition dans les laboratoires pharmaceutiques de
dans la norme NF EN 45501 et dans le décret n° 91-330 du 27 mars contrôle qualité.
1991. Pour les balances de classe I et II avec un échelon réel d dif-
férent de l’échelon de vérification e, la valeur Min de la portée Cette détermination s’appuie sur l’échelon de vérification qui est
minimale est établie différemment (tableau 3). Ce tableau montre valable pour une périodicité annuelle de vérification.
comment les autorités réglementaires compétentes déterminent la Pour réduire la portée minimale, il faut sortir du contexte régle-
portée minimale de la balance : il n’est pas permis à l’utilisateur de mentaire, fixer une erreur relative acceptable et une nouvelle ori-
définir ses propres limites. gine pour l’échelon de vérification e comme proposé dans les
La valeur de la portée minimale est fonction de l’échelon de véri- paragraphes suivants.
fication, du nombre d’échelons de vérification et de la classe de
précision des balances concernées.
Pour les balances utilisées conformément à la réglementation
actuelle sur les instruments de pesage, la pesée minimale est 3. Pesée minimale selon
importante (1 à 5 % de la quantité pesée) car l’échelon de vérifica-
tion imposé par la réglementation s’applique pour une périodicité le besoin de l’utilisateur
annuelle de contrôle. La réglementation ne prend pas en compte
la valeur de l’échelon réel d pour établir la tolérance.
De la définition de la portée minimale (§ 2), on retient que
l’erreur relative est significative et qu’il est nécessaire de la
On ne sort pas de la zone de la pesée minimale, en déposant connaître.
une charge sur le plateau puis en la tarant, car le tarage n’est
qu’un décalage d’origine.
La pesée minimale peut être définie comme la plus petite
Appliquer les valeurs de portée minimale fixées par la réglemen- quantité d’échantillon requise pour qu’une pesée atteigne une
tation sur les instruments de pesage à fonctionnement automa- exactitude relative spécifique de pesage.

P 1 382v3 – 4 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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P2220

Microbalance à cristal de quartz

par Thierry PAUPORTÉ


Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Lyon

2
Chargé de Recherche au CNRS
Chercheur au Laboratoire d’Électrochimie et de Chimie Analytique à l’École Nationale
Supérieure de Chimie de Paris
et Daniel LINCOT
Ingénieur ESPCI (École Supérieure de Physique et Chimie Industrielles)
Directeur de Recherche au CNRS
Directeur du Laboratoire d’Électrochimie et de Chimie Analytique à l’École Nationale
Supérieure de Chimie de Paris

1. Principes..................................................................................................... P 2 220 – 3
1.1 Généralités ................................................................................................... — 3
1.2 Principe de fonctionnement........................................................................ — 3
1.3 Paramètres influençant la fréquence de résonance ................................. — 5
1.3.1 Dépôt de matière ................................................................................ — 5
1.3.2 Température ........................................................................................ — 6
1.3.3 Solution ............................................................................................... — 6
1.3.4 Pression et contraintes....................................................................... — 7
1.4 Dispositifs de mesure.................................................................................. — 7
1.4.1 Résonateurs à cristal de quartz ......................................................... — 7
1.4.2 Montages ............................................................................................ — 8
1.4.3 Microbalance à cristal de quartz électrochimique ........................... — 8
2. Applications de la MCQ ......................................................................... — 9
2.1 Mesures de vitesse et de rendement faradique de dépôt........................ — 9
2.2 Étude de mécanismes de dépôt électrochimique..................................... — 10
2.3 Étude de phénomènes de dissolution ....................................................... — 11
2.4 Mesure de la viscosité d’une solution ....................................................... — 11
2.5 Transport de matière dans des films ......................................................... — 12
2.6 Mesure de contraintes dans des films....................................................... — 13
2.7 Mesure d’angle de contact ......................................................................... — 13
2.8 Étude de la formation de bulles ................................................................. — 13
Parution : décembre 2006 - Dernière validation : octobre 2020

2.9 Phénomènes d’adsorption et d’électroadsorption à la surface


d’électrodes.................................................................................................. — 14
2.10 Capteurs piézo-électriques ......................................................................... — 14
3. Conclusions ............................................................................................... — 16
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. P 2 220

a mesure d’une faible prise ou perte de masse sur une surface lorsque les
L phénomènes mis en jeu sont sub-micrométriques nécessite l’utilisation
d’une méthode adaptée. Dans ce cas, les méthodes classiques de pesée ne peu-
vent pas être utilisées du fait de leur faible sensibilité et de la difficulté de les
mettre en œuvre dans des milieux variés, notamment liquides (le lecteur pourra
se reporter au dossier [P 1 380v2] [1]). La microbalance à cristal de quartz (MCQ)
est une méthode basée sur les propriétés piézo-électriques du quartz. Elle est
très sensible, ce qui permet la mesure de très faibles variations de masse
(jusqu’à la fraction d’une monocouche). La MCQ est très simple à mettre en
œuvre et l’équipement nécessaire est d’un coût modéré. Enfin, dans sa variante

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. P 2 220 − 1

49
Référence Internet
P2220

MICROBALANCE À CRISTAL DE QUARTZ ____________________________________________________________________________________________________

électrochimique, le potentiel électrochimique de la surface de mesure peut être


contrôlé permettant un ajustement de la charge de surface et/ou de l’état redox
des espèces présentes.
Cependant, l’utilisation de la MCQ nécessite certaines précautions, qui sont
dues au principe de fonctionnement du capteur utilisé (un cristal de quartz) et à
sa sensibilité à d’autres paramètres que le dépôt ou la perte de matière. Ces
paramètres sont essentiellement : la température, le contact avec une solution,
la pression et les contraintes exercées sur le quartz. Les applications de la
méthode sont très variées et dépassent très largement le dépôt ou l’électrodépôt
de couches. Celles-ci seront détaillées dans le paragraphe 2 de ce dossier.
(0)

2 Notations et symboles
Symbole Définition
C0, Cq, Cf capacité diélectrique du quartz, capacités électromécaniques du quartz et du film
ECS électrode au calomel saturé (potentiel égal à +0,2415 V par rapport à l’électrode normale à hydrogène)
Ẽ champ électrique alternatif
eq, ef épaisseurs de la lame de quartz, du film
F constante de Faraday (96 485 C ⋅ mol–1)
f0, ff , f fréquences de résonance du quartz, du film plus quartz
∆f, ∆fm variation de la fréquence de résonance, idem dans le cas d’une prise ou perte de masse
h épaisseur de la couche de modulation (≈ 1/k1)
j densité de courant
Kc constante de couplage électromécanique
k1 constante de propagation
Lq, Lf, Ls inductances équivalentes dues au quartz, au film, à la solution
M masse molaire
∆m variation de masse à la surface du résonateur
N rang de l’harmonique de la fréquence de vibration
n nombre de mole d’électrons échangés au cours d’une réaction électrochimique
Q facteur de qualité acoustique
Qe charge électrique échangée lors d’une réaction électrochimique
rg rayon d’une goutte à la surface d’un quartz
rb rayon d’une bulle à la surface d’un quartz
R, Rth constantes de croissance mesurée, théorique
Rq, Rf, Rs résistances équivalentes dues au quartz, au film, à la solution
S aire de l’électrode du résonateur
t temps
Vg volume d’une goutte de liquide
vq, vf vitesses de l’onde de cisaillement du quartz (3 340 m ⋅ s–1), du film
v0, v (z, t) vitesses de la solution au contact du quartz, à une distance z au temps t
Y admittance électrique
Z impédance électrique
z distance normale à la surface du quartz
ηs viscosité cinématique de la solution
β électrovalence d’adsorption
λ0 longueur d’onde
µq, µf modules de cisaillement élastique du quartz (2,947 × 1011 g ⋅ cm–1 ⋅ s–2), du film
∆γ variation de la contrainte dans un film
ρq, ρf, ρs masses volumiques du quartz (2,648 g ⋅ cm–3), du film, de la solution
θ angle de contact

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P 2 220 − 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.

50
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P2220

____________________________________________________________________________________________________ MICROBALANCE À CRISTAL DE QUARTZ

1. Principes avec eq l’épaisseur de la lame,

N le mode harmonique,

1.1 Généralités λ0 la longueur d’onde.

λ0 est relié à la fréquence de résonance par :


La microbalance (ou nanobalance) à cristal de quartz (MCQ) est un
instrument de haute précision permettant de mesurer les variations
de masse à la surface d’une électrode [2] à [9]. Le terme microba- λ0 = vq ⁄ f0 (2)
lance (ou nanobalance) provient de la sensibilité de cet instrument
puisque celle-ci se situe bien en dessous du microgramme. Histo- avec vq la vitesse de cisaillement du quartz.
riquement, les mesures de variation de masse ont été réalisées à

2
l’aide de balances dont le fonctionnement est basé sur une mesure
mécanique ou électromagnétique de forces. Cependant, ces instru-
ments ne permettent, en général, qu’une mesure à l’air. Dans le cas ∼
de phénomènes de dépôt ou de dissolution en solution, la mesure Ε Champ électrique
ne peut donc être réalisée qu’ex situ et les processus ne peuvent pas alternatif
être suivis en continu. De plus, la limite de détection d’une ultrami-
crobalance d’analyse se situe autour de 0,1 µg [1]. Cette limite est Lamelle
insuffisante pour la mesure d’une ou plusieurs monocouches d’ato- Axe du plan nodal piézo-électrique
mes sur une surface. La microbalance offre une sensibilité 100 fois de quartz
plus élevée, se situant dans le domaine du nanogramme. Cette
méthode permet la réalisation de mesures dans des milieux variés, Vecteurs
déformation
notamment les milieux liquides. Un autre avantage est que la préci-
sion de la mesure résulte de la géométrie du capteur, appelé résona-
teur, et de l’électronique qui mesure les variations de propriétés de Figure 1 – Schéma représentant, selon une échelle arbitraire,
ce capteur, ceci rend l’étalonnage a priori inutile si ces paramètres les déformations d’une lame de quartz en mode de vibration
sont parfaitement contrôlés. en cisaillement d’épaisseur sous l’effet d’un champ électrique
alternatif
Remarques : la méthode des ondes acoustiques de surface (sur-
face acoustic wave, SAW) présente une plus grande sensibilité en Encadré 1 – Bref historique sur la piézo-électricité
masse (d’un facteur 10 par rapport à la MCQ) mais elle est plus dif-
ficile à mettre en œuvre notamment en milieu liquide [2]. On
La découverte de la piézo-électricité semble due à René Just
notera enfin que le suivi in situ de variations d’épaisseur (et donc
Haüy (1743-1822), mais l’étude du phénomène sous sa forme
de masse) d’une couche peut être réalisé par des mesures de
directe sur des cristaux de quartz (SiO2), de sel de Seignette
variation de propriétés optiques (transmission, réflexion). Cepen-
(NaKC4H4O6 ⋅ 4H2O) et de tourmaline (NaM3Al(Si6O18)
dant, ces méthodes nécessitent la connaissance de certains para-
(BO3)3 ⋅ (OH, F)4 avec M = Al, Fe, Li, Mg, Mn) ainsi que son inter-
mètres optiques des couches et sont moins utilisées que la MCQ.
prétation reviennent à Pierre et Jacques Curie (1880). Ceux-ci ont
montré que l’application d’une pression entre les deux faces de
ces cristaux pouvait entraîner l’apparition d’un champ électrique
1.2 Principe de fonctionnement proportionnel à la pression exercée. Les frères Curie ont énoncé
les lois principales gouvernant le phénomène de piézo-électricité
et les ont reliées à la géométrie des cristaux. Cet effet est observé
La microbalance à cristal de quartz (MCQ) est un dispositif de dans les matériaux ne présentant pas de centre de symétrie.
mesure basé sur les propriétés piézo-électriques du quartz L’effet piezo-électrique indirect, c’est-à-dire la déformation
(encadré 1). Ces propriétés sont liées à l’absence de centre de symé- mécanique d’un cristal sous l’effet d’un champ électrique a été
trie dans le cristal hexagonal de quartz. Le quartz n’est que l’un des mis en évidence peu après. Les premières applications de ce
nombreux matériaux piézo-électriques, cependant il présente un phénomène ont été développées pendant la Première Guerre
certain nombre d’avantages par rapport à d’autres matériaux : mondiale, en 1917, par Paul Langevin. P. Langevin a utilisé des
— il offre une faible résistance à la propagation des ondes acous- lames de quartz de coupe X pour générer et produire des ondes
tiques et un module de cisaillement élevé ; ultrasonores sous-marines avec pour objectif la détection des
— il peut être préparé sous une forme très pure et très bien sous-marins. Son travail a conduit au développement des
cristallisée ; sonars. À partir de 1918, deux chercheurs américains,
— il présente une très grande stabilité chimique, notamment au A. M. Nicholson et W. G. Cady, ont étudiés de manière indépen-
contact de solutions. dante les phénomènes de résonance dans des cristaux piézo-
Si on applique un champ électrique convenablement orienté à électriques. W. G. Cady a mis au point les premiers standards
une lame de quartz, celle-ci subit une déformation élastique. Si le de fréquence et filtres d’ondes à base de quartz. Cependant, ces
champ électrique est alternatif, E˜ , fixé à une fréquence appropriée oscillateurs présentaient l’inconvénient d’être très sensibles à la
(dépendant de la géométrie et des propriétés de l’échantillon), la température. Les cristaux de quartz de coupe – AT ou BT –, beau-
lame se met à vibrer dans un mode de résonance mécanique. coup moins sensibles à ce paramètre, ont été obtenus en 1934
L’amplitude maximale de vibration est obtenue pour un champ alter- de manière indépendante au Japon, en Allemagne et aux États-
natif de fréquence f0, appelée fréquence de résonance du quartz. Le Unis. Dès lors, la piézo-électricité devint très présente dans
mode de vibration en cisaillement d’épaisseur est le plus fréquem- l’électronique naissante. Elle a été utilisée pour la réalisation de
ment utilisé. Il est illustré dans la figure 1 : de part et d’autre du plan microphones, de haut-parleurs et de têtes de tourne-disques.
nodal les plans parallèles à la surface se déplacent en direction Elle a permis la génération de fréquences électriques, donc
opposée. Ce mode de vibration permet l’obtention de fréquences d’échelles de temps, extrêmement stables, qui sont très utili-
élevées, situées entre 0,8 MHz et 150 MHz. Le déplacement maximal sées dans le domaine des télécommunications. Depuis 1970, le
des faces, à la résonance du quartz, est obtenu lorsque : quartz est utilisé dans l’horlogerie. La piézo-électricité est égale-
ment exploitée pour la réalisation de capteurs de température,
N λ0 ⁄ 2 = eq (1) de viscosité, de pression et de masse.

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P2220

MICROBALANCE À CRISTAL DE QUARTZ ____________________________________________________________________________________________________

Z Z Z

Coupe X AT
−θ +θ CT
Coupe Y DT BT ET
FT

O
O Y
Y Coupe Z Y
X
X X

2
a axes X, Y et Z du b coupes X, Y, Z c coupes à simple Figure 2 – Représentation de différentes
cristal de quartz rotation coupes du cristal de quartz par rapport
aux axes principaux

Le mode de vibration du quartz dépendra de la coupe de celui-ci. La


figure 2 présente différentes coupes par rapport aux axes principaux. Tableau 1 – Propriétés piézo-électriques de différentes
La coupe peut être simple, perpendiculaire à un axe (figure 2b), ou coupes de cristal de quartz
obtenue par simple rotation par rapport à un axe, comme l’axe X
Angle par rapport au Gamme
(figure 2c). La coupe X est la plus ancienne et fut la première à être Mode
Coupe plan de symétrie de fréquence
utilisée pour la fabrication d’oscillateurs à quartz. Elle présente une de vibration
(ZOX) (MHz)
bonne résonance en mode d’élongation, mais le couplage avec
d’autres modes de vibration, gênant en pratique, ne peut être évité. AT +35°15’ Cisaillement 0,5 à 100
La coupe Y ne vibre qu’en mode de cisaillement d’épaisseur. Le d’épaisseur
tableau 1 donne les propriétés des principales coupes à simple rota- BT –49° Cisaillement 5 à 15
tion du cristal de quartz. Celles-ci présentent une meilleure stabilité de d’épaisseur
leurs performances en température par rapport à la coupe Y.
CT 38° Cisaillement 0,2 à 1
Sauerbrey fut le premier, en 1959, [9] à développer le principe de de surface
l’utilisation de la microbalance à cristal de quartz pour la mesure de DT –52° Cisaillement 0,2 à 0,5
prise de masse. Il a établi la loi reliant la variation de la masse à la de surface
surface du quartz et la variation de sa fréquence de résonance [voir
X / Élongation 0,03 à 0,1
relation (5)]. Par la suite, cette méthode a été largement développée
et utilisée pour la mesure de l’épaisseur de films déposés sous vide.
La possibilité d’utiliser ces oscillateurs pour mesurer des prises de
masse en solution n’a été envisagée que dans les années 1980,
car la perte d’énergie liée au contact avec un liquide a longtemps
fait croire à l’impossibilité d’utiliser ces capteurs en milieu liquide.
Les premiers travaux sur l’influence du milieu liquide sur la fréquence
de vibration sont dus à Nomura et Okuara [10], et les premières Rs Solution
applications en électrochimie ont porté sur l’étude in situ de l’électro- ηs , ρs
dépôt de cuivre et d’argent [11]. Ls
Le résonateur est alors constitué d’une lame de quartz dont les
deux faces sont recouvertes par un dépôt conducteur, les Rf R1
électrodes. Ces deux électrodes parallèles permettent d’appliquer C0 Cf Film C0 C1
une différence de potentiel alternative qui maintient le quartz en
mode de vibration. Le comportement électromécanique d’un réso- Lf L1
nateur plongé dans une solution et sur lequel un film viscoélastique
est présent sur l’une des électrodes peut être représenté par le Rq
schéma électrique de la figure 3a [12]. Ce schéma comporte deux Cristal de
Cq quartz
branches en parallèle formant un dipôle. La première branche est b schéma électrique
constituée par une capacité C0 représentant la réponse diélectrique Lq simplifié
du quartz. La seconde branche traduit les propriétés électromécani-
ques du résonateur en contact avec un milieu donné. Un premier cir- a circuit électrique
cuit RqLqCq traduit les propriétés électromécaniques du quartz. Le
second circuit Rf Lf Cf est dû à la réponse électrique d’un film visco-
élastique en surface. La capacité Cf traduit le caractère viscoélastique Figure 3 – Circuit électrique équivalent représentant le
de celui-ci tandis que l’inductance est due à la viscosité du dépôt. comportement électromécanique de la MCQ dans une solution en
Dans le cas d’un film rigide, un dépôt métallique par exemple, le cir- présence d’un dépôt viscoélastique à la surface d’une des électrodes
cuit Rf Lf Cf se réduira à une résistance pure Rf . Enfin, le contact d’une
des électrodes avec la solution de viscosité η s et de masse volumique
ρ s se traduit par un circuit RsLs en série sur la deuxième branche du La fréquence de résonance se traduit par un pic de conductance
circuit. Ce schéma équivalent se simplifie pour donner le schéma du quartz, c’est-à-dire de la partie réelle de l’admittance Y, l’inverse
électrique de Butterworth-Van Dyke (BVD) présenté dans la figure 3b. de l’impédance, Z. La figure 4 donne l’exemple de courbes de
conductance enregistrées en solution en absence (courbe 1) ou en
présence d’une couche rigide (courbe 2) ou d’une couche viscoélas-
Les valeurs typiques de ces composants pour un quartz de fré- tique (courbe 3) (par exemple un polymère) en surface du résona-
quence fondamentale de 10 MHz sont : teur. Dans le cas de dépôts viscoélastiques, des pertes d’énergie
C0 = 7,3 10–12 F, R1 = 90 Ω, C1 = 23 10–15 F et L1 = 7,5 10–3 H. importantes se produisent au niveau du dépôt ce qui se traduit par
un amortissement de l’amplitude d’oscillation du résonateur et par

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R1730

Pesage
Réglementation. Instrumentation
par Denis LOUVEL
Responsable métrologie, Mettler-Toledo SAS

Note de l’éditeur

2
Cet article est la réédition actualisée de l’article [R 1 730] intitulé « Pesage –
Réglementation. Instrumentation » écrit par Pierre AUBERT en 1994 et actualisé en 2008
par Denis LOUVEL.

1. Mesure de masse............................................................................. R 1 730v3 – 2


1.1 Paramètres d’influence ...................................................................... — 2
1.2 Étalons ................................................................................................ — 3
1.3 Méthodes de mesure ......................................................................... — 5
2. Réglementation applicable aux IPFNA (balances).................... — 5
2.1 Principe de la réglementation européenne ....................................... — 5
2.2 Conséquences pour l’utilisateur d’une balance ................................ — 6
2.3 Examen CE de type et organisme notifié .......................................... — 6
2.4 Principe de la déclaration CE de conformité de la production ......... — 6
2.5 Principe de la vérification CE ............................................................. — 6
2.6 Principe du contrôle ........................................................................... — 7
2.7 Marques de vérification ..................................................................... — 7
2.8 Marque d’identification ...................................................................... — 7
2.9 Carnet métrologique .......................................................................... — 7
2.10 Vérification périodique ....................................................................... — 8
2.11 Révision périodique ........................................................................... — 8
2.12 Vérificateur agréé ............................................................................... — 9
2.13 Réparateur agréé ................................................................................ — 9
2.14 Réparateur autorisé ............................................................................ — 10
2.15 Organisme désigné ............................................................................ — 10
2.16 Vérification primitive après réparation .............................................. — 10
2.17 Obligations du détenteur ................................................................... — 11
2.18 Mise hors service des balances ......................................................... — 11
2.19 Interprétation de la réglementation et mise en conformité
réglementaire ..................................................................................... — 11
2.20 Balances en service non soumises au contrôle ................................ — 12
2.21 Cas particuliers ................................................................................... — 12
2.22 Surveillance ........................................................................................ — 12
3. Évaluation métrologique d’un instrument de pesage.............. — 12
3.1 Caractéristiques métrologiques ......................................................... — 12
3.2 Classification ...................................................................................... — 13
4. Architecture de la chaı̂ne de mesure des masses .................... — 14
Parution : mars 2016 - Dernière validation : avril 2021

5. Instrument de pesage à fonctionnement non automatique


(IPFNA) .............................................................................................. — 14
5.1 Instruments électroniques ................................................................. — 15
5.2 Instruments hybrides ......................................................................... — 17
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. R 1 730v3

valuer métrologiquement la quantité de matière d’un corps a toujours


É constitué une nécessité de première importance, tant dans le domaine des
échanges économiques que dans celui des activités scientifiques, techniques et
industrielles.
Une caractéristique assez facilement quantifiable est l’effort qu’il convient
d’exercer pour soulever un corps matériel, c’est-à-dire mesurer la force de
pesanteur à laquelle il est soumis, son poids.

Copyright © - Techniques de l’Ingénieur - Tous droits réservés R 1 730v3 – 1

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R1730

PESAGE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Le poids d’un corps varie avec l’intensité du champ de pesanteur, agissant


conformément à la loi d’attraction universelle énoncée par Newton, et donc
dépend du lieu où il est mesuré, puisque la surface de la Terre est un géoı̈de
ellipsoı̈de.
Le poids d’un corps est, en outre, directement proportionnel à son coefficient
de gravitation m, sa masse.
La masse est une grandeur intrinsèque, représentative d’un corps, constante
dans l’espace, indépendante du lieu où il se trouve et des forces auxquelles il
est soumis.
Dans la vie courante, il est fait peu de cas des concepts développés ci-dessus.
D’ailleurs le langage usuel, même codifié et réglementé, entretient une confu-

2 sion regrettable entre la notion de poids et la notion de masse, d’autant que le


mot « poids » sert aussi à désigner des objets matériels possédant certaines
caractéristiques réglementaires – forme, constitution, matière, dimension,
inscription de la valeur de masse et de l’unité légale – destinées à des opéra-
tions de pesage, c’est-à-dire de mesure de la masse.

Si d varie de Dd = h, alors g devient :


1. Mesure de masse
k
g′ = (4)
(d + h )2
Pour définir la masse d’un corps, un instrument de pesage utilise
nécessairement la force de pesanteur exercée sur ce corps par la d’où :

Terre, c’est-à-dire son poids P .
g (d + h )
2
2h h2 (5)
La mesure de la masse dépend donc du lieu où elle est effectuée, = = 1+ +
g′ d 2 d d2
ainsi que d’un certain nombre de paramètres dus à l’environne-
ment et à l’exécution de l’opération de mesurage. Or, si h est petit devant d (rayon de la Terre), h2/d 2 est négli-
geable et :
1.1 Paramètres d’influence g′ = g
1
2h (6)
En tenant compte de ces paramètres, l’utilisateur maı̂trisera le 1+
d
fonctionnement de ses instruments de pesage et conservera leurs
performances dans le temps. Exemple : en un lieu où d = 6 371 km, élevons une masse de
5 000 g de 0 à 1 000 m d’altitude :
Le lecteur se reportera avantageusement à l’article de réfé- – altitude 0 m : g0 = 9,81 m/s2 ;
rence [P 1 380] pour des explications sur les paramètres d’in- – altitude 1 000 m : g1 000 = 9,806921 m/s2.
fluence et la façon d’en tenir compte. Le poids va diminuer de 0,0306 % quand ce corps passe du niveau
de la mer à 1 000 m d’altitude :
1.1.1 Localisation – à l’altitude 0, l’indication de la balance sera de 5 000 g ;
– à l’altitude 1 000 m, l’indication de la balance sera de 4 998,47 g.
& Variation du poids avec l’altitude
La loi d’attraction universelle donne la force F entre deux corps & Variation du poids avec la latitude
de masse m et m′ situés à la distance d :
La loi de variation de la valeur de g avec a la latitude est la sui-
mm ′ vante (g s’exprime en m/s2) :
F =K (1)
d2
Exemple : la France se situe entre les deux parallèles de latitude
Le poids, c’est-à-dire la force attractive de la pesanteur, est pro- 43 et 51 :
portionnel à la masse m et à l’accélération de la pesanteur g : – à 40 g = 9,7963 m/s2 ;
– à 51 g = 9,8035 m/s2.
P = F = mg (2)
Il en résulte une variation de poids de l’ordre de 0,734 g par kg.
donc :
1.1.2 Dénivellement du récepteur de charge
m′ k
g =K = (3)
En vertu du théorème de la décomposition des forces, le récep-
d2 d2
teur de charge d’un instrument de pesage ne prend en compte que
avec m′ masse de la Terre. la composante P1 du poids P normale à sa surface.

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R1730

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PESAGE

Figure 1 – Influence, sur le pesage, de la dénivellation du récepteur


de charge

Le dénivellement de ce récepteur a une influence sur le résultat


de la pesée (figure 1).
L’erreur commise est donc :

ΔP = P − P1 = P (1 − cos α ) (7)
Figure 2 – Mise en évidence de la poussée d’Archimède 2
Si C1 est de l’acier r1 = 7,96 kg/dm3 et si C2 est de l’eau distillée
soit en erreur relative : r2 = 1,00 kg/dm3, la conclusion peut paraı̂tre paradoxale : dans l’air
(voir figure 2a), l’équilibre de la balance implique que la masse
ΔP
= 1 − cos α (8) m1
P d’eau distillée soit supérieure à la masse d’acier : = 1,001051
m2
Exemple : pour un instrument de 1 000 échelons, l’erreur relative soit un écart de 0,1051 %, c’est-à-dire 1,05 g par kg.
constatée doit être inférieure à 1/1 000, soit cos a ø 0,999
et a ł 2 33′ ce qui correspond à un dénivellement de 4,5 %. On se rend compte de cette situation en faisant le vide autour de
De la même façon, pour un instrument de 3 000 échelons la balance (voir figure 2b), on constate ainsi que les deux forces
a ł 129′ soit un dénivellement de 2,6 % et pour un instrument de sont différentes en raison de la poussée d’Archimède.
6 000 échelons a ł 102′ et le dénivellement doit être inférieur
Est-ce à dire qu’il est impossible de comparer les masses des
à 1,8 %.
corps puisque leurs poids apparents sont une composition de la
force d’attraction et de la poussée d’Archimède due au milieu
1.1.3 Poussée de l’air ambiant ?
Pour s’affranchir de cette difficulté, l’OIML (Organisation interna-
Considérons deux corps en équilibre sur un fléau à bras égaux : tionale de métrologie légale) a défini la notion théorique de
le corps C1, de masse volumique r1 et de masse m1, et le corps C2, « masse conventionnelle ».
de masse volumique r2 (r2 < r1) et de masse m2.
 
La force P1 agissant sur C1 est égale à la force P2 agissant sur C2 :
La masse conventionnelle d’un poids est égale à la masse
  
(9) totale des poids de référence réalisés dans une matière de
P = P1 = P2
masse volumique 8 000 kg/m3, qui équilibre la masse de ce
  poids dans l’air de masse volumique 1,2 kg/m3, l’opération
Or, P1 est la résultante de la force d’attraction F1 dirigée vers le étant effectuée à 20  C.

bas et de poussée d’Archimède due à la poussée de l’air a1 dirigée
vers le haut agissant sur C1 :
Dans la pratique courante, il est recommandé d’évaluer les qua-
 
(10) lités métrologiques d’un instrument de pesage en utilisant des
F1 = m1g masses étalons conformes à celles dont les caractéristiques figu-
rent dans le « Pour en savoir plus » rubrique « Données », point 1
et : (Étalons).
 m 
a1 = − 1 ρ0g (11)
ρ1
1.2 Étalons
avec r0 masse volumique de l’air ambiant.
La masse est l’une des sept grandeurs physiques fondamentales
⎛ de base du système international d’unités (SI).
m ρ ⎞
P1 = m1g − 1 ρ0g = m1g ⎜ 1 − 0 ⎟ (12)
ρ1 ⎝ ρ1 ⎠ L’unité de masse est définie par la masse d’un objet matériel de
forme cylindrique appelé « étalon fondamental international de
De même : masse » concrétisant l’unité de masse : le kilogramme. C’est la
masse du prototype international, en platine iridié à 10 %, étalon
⎛ ρ ⎞ de référence sanctionné par la Conférence générale des poids et
P2 = m2g ⎜ 1 − 0 ⎟ (13) mesures tenue à Paris en 1875 et déposé au Pavillon de Breteuil à
⎝ ρ2 ⎠
Sèvres (voir encadré 1).
Puisque, d’après l’équation (9), P1 = P2 : À partir de cet étalon de référence international, et par comparai-
sons successives, ont été définis les étalons de travail aux divers
⎛ ρ ⎞ ⎛ ρ ⎞ niveaux d’exactitude nécessaires. Les spécifications des étalons
m1g ⎜ 1 − 0 ⎟ = m2g ⎜ 1 − 0 ⎟ (14)
⎝ ρ1 ⎠ ⎝ ρ2 ⎠ dépendent, en effet, de leur niveau d’utilisation. Cette considération
détermine le choix de la matière, la forme des étalons, le mode de
et comme r1 > r2 alors m1 < m2. fabrication, le mode d’étalonnage…

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R1730

PESAGE ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

de pesage. Il s’agit là d’un domaine industriel et artisanal


Encadré 1 – Prototype international, étalon national réglementé.
Le prototype international du kilogramme est un cylindre en Les performances minimales des étalons de masse sont spéci-
alliage de platine (90 %) et d’iridium (10 %) d’environ 39 mm fiées par des dispositions nationales, harmonisées au niveau inter-
de haut et 39 mm de diamètre. Il est conservé au Bureau inter- national (voir encadré 2 et figure 3).
national des poids et mesures (BIPM) à Sèvres.
Les étalons nationaux sont détenus par chaque pays adhérent Encadré 2 – Chaı̂ne d’étalonnage
à la convention du mètre et sont, en ce qui concerne le kilo-
gramme, la copie du prototype international. Le rattachement d’un étalon à l’étalon de référence doit être
Pour la France, l’étalon national est la copie n 35 du kilo- fait avec un niveau de sécurité suffisant. C’est le rôle des chaı̂-
gramme international. Il est, comme ce dernier, en platine iri- nes d’étalonnage d’en garantir la bonne qualité en veillant à la
dié (alliage de platine à 10 % d’iridium) et est constitué par un mise en place de laboratoires qualifiés et en surveillant les
cylindre de dimensions : H = D ª 39 mm. méthodes utilisées à chaque niveau, de manière que les incer-
titudes d’étalonnage annoncées par les laboratoires correspon-

2 La fabrication et la dissémination des étalons sont évidemment


primordiales pour que chacun puisse « parler le même langage »
dent effectivement à une réalité métrologique.
En France, le Laboratoire national de métrologie et d’essais
(LNE) est chargé de constituer et de maintenir les chaı̂nes
en utilisant les mêmes références. En matière de pesage, les éta- d’étalonnage, et parmi elles, la chaı̂ne « masses » (figure 3).
lons ne servent pas uniquement aux seules opérations d’étalon- Les étalons sont classés en différents niveaux par exactitude
nage d’autres étalons. Ils sont utilisés par tous ceux qui conçoi- décroissante. Chaque niveau correspond à un besoin et doit
vent, fabriquent, réparent, contrôlent, utilisent des instruments répondre à des critères d’exactitude adaptés à ce besoin.

Figure 3 – Chaı̂ne d’étalonnage « masses »

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– PESAGE

Un étalon n’est valable que si sa valeur est convenablement rat-


tachée à l’étalon national, dit « étalon primaire », copie de l’étalon
international.

1.3 Méthodes de mesure


Les méthodes de mesure sont généralement classées selon les
aspects techniques ou selon la façon d’exprimer le résultat de la Figure 4 – Méthodes d’arrondissage
mesure.
Du point de vue technique, on distingue : de garantir une protection efficace des utilisateurs et des consom-
– les mesures obtenues par l’utilisation d’un phénomène phy- mateurs et d’établir des règles et des procédures de certification.

2
sique permettant de donner une indication chiffrée, lisible, qui est Les directives s’appliquent à tous les instruments de pesage à
directement fonction de la grandeur à mesurer ; fonctionnement non automatique destinés aux usages suivants :
– les mesures effectuées par comparaison avec des grandeurs de
– détermination de la masse pour les transactions commerciales ;
même nature (méthode par substitution, méthode de zéro,
– détermination de la masse pour le calcul d’un péage, d’un tarif,
méthode par permutation).
d’une taxe, d’une prime, d’une amende, d’une rémunération, d’une
Du point de vue de l’expression de la mesure, on différencie indemnité ou d’une redevance de type similaire ;
l’indication continue (ou analogique) qui implique une interpola- – détermination de la masse pour l’application d’une législation
tion et l’indication discontinue (ou numérique) qui implique ou d’une réglementation ; expertises judiciaires ;
l’arrondissage. – détermination de la masse dans la pratique médicale en ce qui
L’indication de la mesure évolue par incrément correspondant à concerne le pesage de patients pour des raisons de surveillance, de
une valeur discrète de la variation de la masse à mesurer. diagnostic et de traitements médicaux ;
– détermination de la masse dans la fabrication de médicaments
L’arrondissage peut être effectué de trois façons (figure 4).
sur ordonnance en pharmacie et détermination des masses lors
des analyses effectuées dans les laboratoires médicaux et
1.3.1 Pesée simple pharmaceutiques ;
& Utilisation d’un phénomène physique – détermination des prix en fonction de la masse pour la vente
directe au public et la confection de produits préparés.
C’est le cas d’une balance électronique à affichage numérique. Le
constructeur s’astreint à réaliser un dispositif de mesureur aussi Les tableaux situés dans le « Pour en savoir plus » (rubrique
linéaire que possible en fonction de la charge pour que l’interpola- « Données », point 2 « Exemples d’utilisation ») proposent des
tion des mesures soit légitime sur l’échelle de l’instrument. exemples d’utilisations réglementées et d’utilisations non
& Méthode par comparaison réglementées.

C’est le cas d’une balance à fléau (méthode de zéro) pour Les États membres sont tenus de veiller à ce que seuls des ins-
laquelle la recherche de l’équilibre, pour une pesée ordinaire, est truments satisfaisant aux prescriptions des directives puissent être
manuelle et non automatique. mis sur le marché.
Les États membres n’entravent pas la mise sur le marché et la
1.3.2 Double pesée mise en service d’instruments satisfaisant aux exigences définies
dans les directives. Les États membres devront considérer que les
Certaines applications de la métrologie des masses – applications instruments conformes aux normes nationales mettant en applica-
scientifiques de précision, opérations d’étalonnage, etc. – nécessi-
tion les normes harmonisées satisfaisant aux exigences essentiel-
taient des incertitudes très fines que la mise en œuvre de pesées
les sont conformes à ces exigences.
simples ne pouvait garantir. Il fallait, alors, avoir recours à des
méthodes permettant de s’affranchir au mieux des défauts propres Les instruments devant satisfaire aux exigences essentielles doi-
aux instruments utilisés (défaut de justesse, défaut de sensibilité…). vent être soumis à un examen CE de type, suivi soit d’une déclara-
Ces défauts liés à l’utilisation de balance à fléau sont réduits par tion CE de conformité de la production, soit d’une vérification CE.
l’emploi de la méthode de la double pesée de Borda ou de Gauss. Les annexes de la directive européenne 90/384 du 20 juin 1990
(abrogée par la directive 2009/23/CE du 23 avril 2009, puis rempla-
cée par la directive 2014/31/UE du 26 février 2014) a établi ces prin-
cipes, appliqués depuis le 1er janvier 1993, et comportent
2. Réglementation applicable notamment :

aux IPFNA (balances) –



les exigences métrologiques essentielles ;
les exigences essentielles de conception et de construction ;
– les détails de l’examen CE de type ;
– la déclaration de conformité CE avec le type ;
2.1 Principe de la réglementation – la vérification CE, la vérification CE à l’unité ;
européenne – le marquage CE de conformité et d’autres inscriptions.

Les autorités représentatives des États membres de l’Union euro- Cette directive a donné lieu pour la France à la publication de
péenne ont harmonisé les législations nationales relatives aux ins- plusieurs textes (voir « Pour en savoir plus ») définissant ces dispo-
truments de pesage à fonctionnement non automatique (IPFNA). La sitions réglementaires.
réglementation s’applique pour ce qui concerne la sécurité, l’envi- À la différence de l’ancienne réglementation française, qui vou-
ronnement, la santé et la protection du consommateur. lait que toute balance neuve soit déclarée conforme par l’État
La nouvelle approche en matière d’harmonisation des législa- avant sa mise sur le marché, les nouveaux textes introduisent une
tions nationales pour les IPFNA a pour objectif de fixer des exigen- notion nouvelle en France, en soumettant ou non les balances au
ces essentielles en matière de métrologie et de performances, afin contrôle de l’État selon la nature de leurs utilisations.

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57
2

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R1732

Étalonnage des masses


par les utilisateurs
par Denis LOUVEL
Mettler Toledo SAS

1. Définitions. Utilisation des poids certifiés ............................... R 1 732v2 – 2


2.
2.1
2.2
Détermination de la masse ...........................................................
Dérive du comparateur ......................................................................
Méthode ABBA ...................................................................................



2
2
3
2
2.3 Méthode ABA ..................................................................................... — 3
2.4 Autre méthode.................................................................................... — 3
2.5 Élimination de la dérive par le calcul ................................................ — 3
2.6 Nombre minimum de cycles de mesure ........................................... — 4
2.7 Série fermée ....................................................................................... — 5
3. Correction de la poussée aérostatique....................................... — 5
4. Influence des phénomènes physiques sur les mesures........... — 6
5. Détermination de l’incertitude de mesure................................. — 6
5.1 Principe ............................................................................................... — 6
5.2 Analyses des causes d’incertitudes ................................................... — 7
5.3 Incertitude liée à l’environnement ..................................................... — 8
5.4 Analyse des erreurs humaines........................................................... — 8
6. Évaluation de l’incertitude type combinée................................ — 8
6.1 Évaluation de type A de l’incertitude type combinée ....................... — 8
6.2 Évaluation de type B de l’incertitude type combinée ....................... — 8
7. Périodicité d’étalonnage ............................................................... — 10
8. Moyens de mesure .......................................................................... — 10
8.1 Étalon de référence ............................................................................ — 11
8.2 Comparateur de masse ...................................................................... — 11
8.3 Instruments de mesure ...................................................................... — 11
8.4 Salle de mesure .................................................................................. — 11
9. Mode opératoire .............................................................................. — 12
9.1 Nettoyage du poids ............................................................................ — 12
9.2 Stabilisation thermique ...................................................................... — 12
9.3 Détermination du temps de stabilisation .......................................... — 12
9.4 Essai de répétabilité du comparateur de masse ............................... — 12
9.5 Étalonnage du poids. Masse conventionnelle................................... — 13
9.6 Incertitude de mesure ........................................................................ — 13
9.7 Exploitation des résultats................................................................... — 13
Parution : mars 2010 - Dernière validation : novembre 2020

9.8 Édition du certificat d’étalonnage ...................................................... — 13


9.9 Utilisation et marquage du poids classé ........................................... — 14
9.10 Conditions de conservation ............................................................... — 14
10. Mise en place d’un étalonnage..................................................... — 14
10.1 Poids ................................................................................................... — 14
10.2 Moyens de mesure ............................................................................. — 14
10.3 Conditions ambiantes ........................................................................ — 14
10.4 Fichier de calcul.................................................................................. — 14
10.5 Répétabilité du comparateur.............................................................. — 15
10.6 Inventaire des EMT de la balance à vérifier ...................................... — 15
10.7 Certificat d’étalonnage ....................................................................... — 15
10.8 Procédures .......................................................................................... — 15
11. Exemple numérique d’un étalonnage d’un poids de 20 kg ..... — 15
11.1 Essai de répétabilité du comparateur ................................................ — 15
11.2 Test de FISHER ................................................................................... — 16
11.3 Étalonnage d’un poids de 20 kg ........................................................ — 17
11.4 Détermination de l’incertitude ........................................................... — 18
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. R1732v2

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est strictement interdite. – © Editions T.I. R 1 732v2 – 1

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ÉTALONNAGE DES MASSES PAR LES UTILISATEURS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

es étalons de masse sont largement utilisés dans les entreprises ayant mis
L en place un système d’assurance de la qualité (ISO 9001, ISO 17025, BPF,
BPL). Ces étalons servent à s’assurer du bon fonctionnement de leurs instru-
ments de pesage. L’étalonnage de poids et de série de poids est une étape
essentielle de la traçabilité des instruments de pesage aux étalons nationaux.
L’équipement permettant de réaliser cette opération est appelé « comparateur
de masse ». L’étalonnage manuel est une opération longue, exigeante et
consommatrice de temps. Pour une meilleure incertitude, un comparateur de
masse automatisé est préféré.

2
3/ L’étalon est retiré du plateau, puis la masse à étalonner y est
1. Définitions. Utilisation déposée.
des poids certifiés 4/ L’indication est relevée (par exemple : 0,00456 g).
5/ La masse est retirée du plateau, puis l’étalon y est déposé.
6/ L’indication est relevée (par exemple : 0,00007 g).
Un glossaire est présenté en fin d’article. Pour ce cycle, la dérive entre les deux pesées de l’étalon est de
0,00007 g.
La pesée est une étape primordiale pour les laboratoires comme & Dérive du comparateur (figure 2)
pour l’industrie. Avoir l’assurance que le résultat concorde avec les
Le comparateur de masse dérive au cours de la mesure en raison
critères fixés est possible à l’aide des étalons de masse. On utilise
de l’échauffement à proximité de la cellule de mesure. Peu de
alors des poids certifiés qui simulent la prise d’essai pour évaluer le
mesures sont réalisées pour stabiliser l’échauffement du compara-
comportement de la balance. Leur forme, leur matière, leur valeur
teur, avant la pesée de l’étalon, pour qu’il soit dans la partie la plus
apportent la pérennité des contrôles dans le temps.
linéaire de la courbe de dérive.
Les poids étant utilisés régulièrement, le renouvellement de leur
étalonnage est nécessaire. En cas d’incident de manipulation, ils
doivent être ré-étalonnés. Quand le délai du laboratoire accrédité Lecture
choisi est important, le contrôle n’est plus effectué, le comporte-
ment de la balance n’est plus sous surveillance. Pour réduire les M1 E2
délais et les coûts, la solution consiste à réaliser l’étalonnage dans
ses propres locaux. Dérive
E1

Pour réaliser l’étalonnage de poids de façon efficace et fiable,


il faut une balance (ou comparateur de masse), un environne-
ment, un support logiciel et des accessoires parfaitement Pesée Pesée Pesée Temps
adaptés. n° 1 n° 2 n° 3
Tout ceci constitue une continuité de la chaı̂ne de raccorde- Étalon E Masse M
ment de la mesure aux étalons nationaux.
Figure 1 – Dérive de la mesure

2. Détermination de la masse Lecture

Dérive non linéaire Dérive ≈ linéaire


La détermination de la masse d’un poids consiste à le comparer
à un étalon de référence connu, à l’aide d’un comparateur de
masse. Pour chaque comparaison, la masse nominale du poids à
étalonner et celle de l’étalon de référence doivent être égales.
Selon l’incertitude de mesure recherchée, on utilisera une des
méthodes suivantes.

2.1 Dérive du comparateur


& Cycle de mesure (figure 1) Temps
1/ Le comparateur est mis à zéro avec l’étalon déposé sur le Étalon E Masse M
plateau.
2/ L’indication est relevée (par exemple : 0,00000 g). Figure 2 – Tracé de la dérive du comparateur

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ÉTALONNAGE DES MASSES PAR LES UTILISATEURS

Les mesures réalisées dans la partie non linéaire de la courbe ne À chaque série, on note l’indication fournie par le comparateur
devraient pas être prises en compte afin d’optimiser le calcul de de masse :
l’écart entre la masse et l’étalon. – 1re pesée de l’étalon de référence = A1 ;
– 1re pesée du poids = B1 ;
– 2e pesée de l’étalon de référence = A2.
2.2 Méthode ABBA
Pour chaque série, on calcule l’écart xi entre la masse de l’étalon
Pour cette méthode, on effectue une pesée par substitution où de référence et la masse du poids selon la formule (4) :
l’étalon et le poids sont placés successivement sur le plateau récep- ⎛ A + A2 ⎞
teur de charge du comparateur. Chaque cycle de mesures com- x i = B − A = B1 − ⎜ 1 ⎟ (4)
⎝ 2 ⎠
prend quatre pesées successives :
Étalon A La moyenne des écarts est calculée selon la formule (2).
La masse conventionnelle mc est déterminée selon la formule (3).
Poids B
Poids B
Étalon A
2.4 Autre méthode
Le cycle AB1…BnA est couramment utilisé pour l’étalonnage des
poids de classe M, mais il est déconseillé pour les poids de classe E
2
À chaque série, on note l’indication fournie par le comparateur
et F (cf. encadré 1 et l’article [P 1380]).
de masse :
Si le comparateur de masse utilisé dispose d’un échangeur auto-
– 1re pesée de l’étalon de référence = A1 ;
matisé de poids et si le système est installé dans une chambre de
– 1re pesée du poids = B1 ;
pesée, ce cycle est acceptable pour l’étalonnage des poids E et F.
– 2e pesée du poids = B2 ;
– 2e pesée de l’étalon de référence = A2. Pour cette méthode, le nombre de poids à étalonner ne sera pas
supérieur à 5.
L’emploi d’un étalon pour boucler la série de mesures élimine la
dérive linéaire provoquée par la variation de la température dans le
local de pesée (variation due à la présence de l’opérateur). La durée
2.5 Élimination de la dérive par le calcul
de l’intervalle entre les mesures doit être constante. La première pesée d’un corps comprend toujours sa masse et
l’erreur de linéarité du comparateur. La seconde pesée d’un corps
Pour chaque série, on calcule l’écart xi entre la masse de l’étalon comprend toujours sa masse, l’erreur de linéarité du comparateur
de référence et la masse du poids selon la formule (1) : et la dérive D du comparateur.
⎛ B + B2 ⎞ ⎛ A1 + A2 ⎞ Cette dérive D entre la première et la seconde pesée est due à la pré-
xi = B − A = ⎜ 1 ⎟ −⎜ ⎟ (1) sence de l’opérateur qui dégage sa température corporelle ( ª 35  C).
⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠
Comme l’opérateur relève les mesures avec un intervalle de
Ensuite, on calcule la moyenne des écarts selon la formule (2), temps constant, on estime que cette dérive est constante et cumu-
où n est le nombre de séries de mesure : lée d’une pesée à l’autre.
& Cycle ABBA
1 n
x= ∑x
n i =1 i
(2) – 1re lecture de l’étalon A = A1 + erreur ;
– 1re lecture de l’échantillon B = B1 + erreur + D ;
– 2e lecture de l’échantillon B = B2 + erreur + 2D ;
La masse conventionnelle mc, déterminée selon la formule (3), – 2e lecture de l’étalon A = A2 + erreur + 3D.
tient compte de la correction de la poussée de l’air, avec les para-
mètres suivants : Élimination de la dérive d’un cycle ABBA par le calcul :

⎡ ⎛ 1 1 ⎞⎤ Encadré 1 – Classe de précision des poids


⎢⎣
( )
mc ≈ EC + x + EC × ⎢ ρ a − ρ 0 × ⎜ − ⎟⎥
⎝ ρ t ρ t ⎠ ⎥⎦
(3)
Les poids sont répartis en sept classes E1, E2, F1, F2, M1, M2, M3
suivant leur degré de précision. La différence maximale tolérée
avec mc masse conventionnelle du poids à étalonner entre la masse nominale et la masse conventionnelle est égale
(en kg) ; aux valeurs indiquées au tableau 1 ([AF 168]).
EC masse conventionnelle de l’étalon de référence
(en kg) ; ⎛ B1 + erreur + ∆ + B2 + erreur + 2 ∆ ⎞ ⎛ A1 + erreur + A2 + erreur + 3 ∆ ⎞
X =⎜ −
⎝ 2 ⎠⎟ ⎝⎜ 2 ⎠⎟
x moyenne des écarts xi (en kg) ;
rt masse volumique du poids à étalonner
(en kg/m3) ; ⎛ 2B + 2 × erreur + 3 ∆ ⎞ ⎛ 2A + 2 × erreur + 3 ∆ ⎞
X =⎜ −
⎝ 2 ⎠⎟ ⎜⎝ 2 ⎠⎟
rr masse volumique de l’étalon de référence
(en kg/m3) ;
ra masse volumique de l’air (en kg/m3) ; 3∆ 3∆
X = B + erreur + − A − erreur −
r0 = 1,2 kg/m3. 2 2

X = B + erreur − A − erreur
2.3 Méthode ABA
Cette méthode ne comprend que trois pesées successives :
X =B − A
Étalon A
Poids B
B=X +A
Étalon A

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Tableau 1 – Classes de précision des poids


Classes de précision
Valeur nominale
E1 E2 F1 F2 M1 M2 M3
50 kg ± 25 mg ± 75 mg ± 250 mg ± 0,75 g ± 2,5 g ±8g ± 25 g
20 kg ± 10 mg ± 30 mg ± 100 mg ± 0,3 g ±1g ± 3,2 g ± 10 g
10 kg ± 5 mg ± 15 mg ± 50 mg ± 0,15 g ± 0,5 g ± 1,6 g ±5g
5 kg ± 2,5 mg ± 7,5 mg ± 25 mg ± 75 mg ± 0,25 g ± 0,8 g ± 2,5 g
2 kg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 10 mg ± 30 mg ± 0,1 g ± 0,4 g ±1g

2
1 kg ± 500 mg ± 1,5 mg ± 5 mg ± 15 mg ± 50 mg ± 0,2 g ± 0,5 g
500 g ± 250 mg ± 750 mg ± 2,5 mg ± 7,5 mg ± 25 mg ± 0,1 g ± 0,3 g
200 g ± 100 mg ± 300 mg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 10 mg ± 50 mg ± 0,1 g
100 g ± 50 mg ± 150 mg ± 500 mg ± 1,5 mg ± 5 mg ± 30 mg ± 0,1 g
50 g ± 30 mg ± 100 mg ± 300 mg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 30 mg ± 0,1 g
20 g ± 25 mg ± 80 mg ± 250 mg ± 0,8 mg ± 2,5 mg ± 20 mg ± 0,05 g
10 g ± 20 mg ± 60 mg ± 200 mg ± 0,6 mg ± 2,0 mg ± 20 mg ± 0,05 g
5g ± 15 mg ± 50 mg ± 150 mg ± 500 mg ± 1,5 mg ± 10 mg ± 0,05 g
2g ± 12 mg ± 40 mg ± 120 mg ± 400 mg ± 1,2 mg ± 5 mg
1g ± 10 mg ± 30 mg ± 100 mg ± 300 mg ± 1,0 mg ± 5 mg
500 mg ± 8 mg ± 25 mg ± 80 mg ± 250 mg ± 0,8 mg ± 5 mg
200 mg ± 6 mg ± 20 mg ± 60 mg ± 200 mg ± 0,6 mg ± 4 mg
100 mg ± 5 mg ± 15 mg ± 50 mg ± 150 mg ± 0,5 mg ± 3 mg
50 mg ± 4 mg ± 12 mg ± 40 mg ± 120 mg ± 0,4 mg
20 mg ± 3 mg ± 10 mg ± 30 mg ± 120 mg ± 0,3 mg
10 mg ± 2 mg ± 8 mg ± 25 mg ± 100 mg ± 0,25 mg
5 mg ± 2 mg ± 6 mg ± 20 mg ± 60 mg ± 0,20 mg
2 mg ± 2 mg ± 6 mg ± 20 mg ± 60 mg ± 0,20 mg
1 mg ± 2 mg ± 6 mg ± 20 mg ± 60 mg ± 0,20 mg

& Cycle ABA & Cycle AB


– 1re lecture de l’étalon A = A1 + erreur ; – 1re lecture de l’étalon A = A1 + erreur ;
– 1re lecture de l’échantillon B = B1 + erreur + D ; – 1re lecture de l’échantillon B = B1 + erreur + D ;
– 2e lecture de l’étalon A = A2 + erreur + 2D. – 2e lecture de l’échantillon A = A2 + erreur + 2D ;
– 2e lecture de l’étalon B = B2 + erreur + 3D.
Élimination de la dérive d’un cycle ABA par le calcul :
Aucune élimination de la dérive pour un cycle AB.
⎛ A + erreur + A2 + erreur + 2 ∆ ⎞
X = B1 + erreur + ∆ − ⎜ 1
⎝ 2
⎟⎠ X 1 = (B1 + erreur + ∆) − (A1 + erreur )

⎛ 2A + 2 × erreur + 2 ∆ ⎞ X 1 = B1 − A1 + ∆
X = B + erreur + ∆ − ⎜ ⎟⎠
⎝ 2

X 2 = (B2 + erreur + 3 ∆) − (A2 + erreur + 2 ∆)


2A 2 × erreur 2 ∆
X = B + erreur + ∆ − − −
2 2 2
X 2 = B2 − A2 + ∆

X = B + erreur + ∆ − A − erreur − ∆ 2.6 Nombre minimum de cycles de mesure


La répétition des cycles de mesure ABBA ou ABA permet d’aug-
X =B − A menter la confiance dans le résultat. Le nombre de cycles de
mesure dépend de l’incertitude recherchée et de la répétabilité des
mesures. Le tableau 2 présente le nombre de cycles de mesure, n,
B=X +A à réaliser selon l’incertitude requise, la répétabilité et la reproducti-
bilité des mesures.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ÉTALONNAGE DES MASSES PAR LES UTILISATEURS

Tableau 2 – Nombre minimum de cycles de mesure 3. Correction de la poussée


Classe
aérostatique
Cycle
E1 E2 F1 F2 M1, M2, M3
Le principe d’Archimède permet de déterminer la masse volu-
ABBA 3 2 1 1 1 mique d’un objet aussi irrégulier dans sa forme que dans son
volume et qui ne peut pas être obtenu par une mesure directe.
ABA 5 3 2 1 1
Si l’objet est pesé d’abord dans l’air puis dans l’eau, la différence
de poids équivaudra au poids du volume de l’eau déplacé, qui est
AB1…BnA 5 3 2 1 1
le même que le volume de l’objet. Ainsi, la masse volumique du
poids de l’objet (poids divisé par le volume) peut facilement être

2
déterminée.
Tableau 3 – Exemple de processus de pesée
Dans le pesage de très haute précision, pour chaque pesée dans
pour une série de poids du type 5, 2, 2′′, 1 (x 10n g) (1) l’air et dans l’eau, le poids déplacé dans l’air et dans l’eau doit être
pris en compte pour obtenir une masse volumique et un volume
REF 5 + 2 + 2’ + 1 corrects.
Pour connaı̂tre l’influence de la poussée aérostatique sur le résul-
REF 5 + 2 + 2’ + 1*
tat de l’étalonnage d’une masse, il est indispensable de connaı̂tre la
5 2 + 2’ + 1 masse volumique du fluide (air ambiant) et la masse volumique de
la masse à étalonner.
5 2 + 2’ + 1* La connaissance de la valeur de la masse volumique de l’air est
indispensable pour connaı̂tre l’influence de la poussée aérostatique
2+1 vs 2’ + 1* sur le résultat de l’étalonnage d’un poids. La masse volumique est
calculée à partir de :
2 + 1* 2’ + 1
– la pression atmosphérique, exprimée en hPa (1 000 hPa = 1 bar
= 1 000 mbar = 760 mmHg = 101 325 Pa = 1 atm = 1 013,25 hPa) ;
2 1 + 1*
– la température de l’air ambiant, exprimée en  Celsius ;
2’ 1 + 1* – l’humidité relative de l’air, exprimée en % (quantité d’eau dans
un volume d’air).
1 1* La masse volumique de l’air ra, exprimée en kg/m3, est détermi-
(1) 1* correspond à la combinaison de poids 0,5 + 0,2 + 0,2’ + 0,1 (x 10 g) n née selon la formule (5) approchée, issue de l’annexe E de la
ou un étalon de contrôle, afin de passer aux sous-multiples suivants. recommandation internationale R111 de l’OIML (Organisation inter-
Certaines comparaisons peuvent doublées pour simplifier les calculs. nationale de métrologie légale) :
2′ représente la différence physique entre deux poids de même valeur
nominale. 0,34848 p − 0,009 HR × exp (0,061t )
ρa = (5)
273,15 + t
2.7 Série fermée
avec p pression atmosphérique (en hPa),
Nota : la méthode de la série fermée est seulement présentée dans cet article ; aucun
calcul d’incertitude associé n’est développé. t température de l’air (en  C),
Pour mettre en place l’échelle de masse des multiples et sous- HR humidité relative exprimée en pourcentage
multiples du kilogramme, tous les éléments de la série de poids (ex : 80 % d’humidité relative = 0,8).
doivent être comparés. Avec la dissémination (cette méthode pré-
sente aussi l’avantage de produire beaucoup d’étalons tout en La formule (5) présente une erreur relative de 2 x 10-4 pour les
réduisant l’utilisation d’un étalon de référence), les étalons de plages suivantes de mesure :
masse nominale inférieure et supérieure proviennent du même
point de départ, l’étalon national de 1 kg. 900 hPa < p < 1100 hPa ; 10 °C < t < 30 °C ; HR < 80 %
Au cours de ces pesées, différentes combinaisons de poids d’une
masse totale nominale sont comparées. Cette méthode est utilisée La correction de la poussée aérostatique entre deux corps de
pour l’étalonnage des poids E1, quand la meilleure incertitude de masses volumiques différentes est donnée par la formule (6),
mesure est indispensable. Si, avec cette méthode, un seul étalon issue de la R111 :
de référence est utilisé, le nombre d’équations de pesées doit être
supérieur au nombre de poids inconnus. Si plus d’un étalon de ⎡ ⎛ 1 1⎞⎤
C = ⎢( ρa − ρ0 ) × ⎜ − ⎟ ⎥ × mr (6)
référence est utilisé, le nombre d’équations peut être égal au nom- ⎢⎣ ⎝ ρt ρr ⎠ ⎥⎦
bre de poids inconnus. L’avantage de cette méthode est lié au fait
qu’elle inclut une redondance permettant d’obtenir une meilleure avec r0 = 1,2 kg/m3,
confiance dans les résultats. Cependant, elle nécessite des calculs ra masse volumique moyenne de l’air (en kg/m3),
mathématiques avancés.
rr masse volumique de l’étalon de référence (en
Dans l’exemple du tableau 3, l’étalon de référence (REF) a une
kg/m3),
valeur nominale de 10 (x 10n g).
rt masse volumique du poids à étalonner (en
L’application de cette méthode nécessite de peser tous les poids
sur le même comparateur pour simplifier le calcul d’incertitude. Le kg/m3),
récepteur du comparateur doit être suffisamment large pour dispo- mr valeur nominale de l’étalon de référence (en
ser les poids sans les empiler et risquer de les faire chuter. kg).

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63
2

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Référence Internet
R1734

Étalonnage d’une balance


par les utilisateurs

par Denis LOUVEL

et
Market development
Sales International
Mettler-Toledo SAS
2

1. Principe de la méthode ........................................................................... R 1 734v2 - 2


2. Mesurande .................................................................................................. — 2
3. Étape no 1 : essais métrologiques ....................................................... — 2
4. Étape no 2 : incertitude de l’erreur d’indication.............................. — 6
5. Étape no 3 : incertitude de la balance ................................................ — 10
6. Cas des balances à plusieurs échelons .............................................. — 14
7. Exploitation des données de mesure et d’incertitude ................... — 14
8. Incertitude d’une balance selon DAkkS ............................................ — 16
9. Conclusion.................................................................................................. — 17
10. Tableau des symboles ............................................................................. — 21
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. R 1 734v2

ous les jours, des millions d’instruments de mesure et d’analyse sont véri-
T fiés avant d’être utilisés. Cette étape cruciale consiste à s’assurer que leurs
performances sont en adéquation avec les besoins des utilisateurs.
Durant des années, la balance a simplement été vérifiée sans que l’on
Parution : décembre 2012 - Dernière validation : septembre 2020

connaisse l’influence de son incertitude. Elle a donc fait l’objet d’un traitement
particulier alors que l’incertitude des autres catégories d’instruments était bien
connue. Connaître l’incertitude d’une balance n’est pas chose compliquée à
l’aide de référentiels mis à notre disposition.
L’enjeu est désormais de savoir si l’association de ce nouveau terme qu’est
l’incertitude de la balance avec l’erreur de mesure risque de remettre en cause
la balance utilisée, le processus de mesure dans lequel elle est intégrée et donc
la qualité des produits, comme la qualité des analyses effectuées.
Cet article se limite à la détermination de l’incertitude de balances d’analyse
(celles avec une résolution inférieure au milligramme) car elles sont les plus
sensibles aux influences externes.
Cet article ne concerne pas les instruments de pesage à fonctionnement
automatique comme une doseuse pondérale, un groupe de pesage-étiquetage
ou une trieuse pondérale.

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Référence Internet
R1734

ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE PAR LES UTILISATEURS ____________________________________________________________________________________

1. Principe de la méthode 3.2 Conditions d’environnement


et d’installation
L’objectif est d’apprécier la performance de la balance donc de Ces conditions sont les suivantes :
savoir apprécier son incertitude. Suivant le guide technique – la balance est sous tension avant le début des essais, depuis
d’accréditation Cofrac LAB GTA 95 (voir « Pour en savoir plus »), la au moins une demi-heure, plus suivant les données du
méthode d’étalonnage comprend plusieurs étapes : constructeur ;
1) réaliser les essais métrologiques : justesse, excentration et – la balance doit être installée de façon à ce que les perturba-
répétabilité ; tions électriques ou magnétiques, les vibrations, les courants d’air
2) déterminer les incertitudes des erreurs d’indication U (EI) ; soient minimaux et ne gênent pas son bon fonctionnement ;
– l’environnement (température, humidité) des essais doit être
3) déterminer l’incertitude de la balance U (IP) en exploitant les
stable, si possible, durant les essais ;

2
résultats de l’étape 2 et en prenant en compte les conditions d’uti-
– les moyens et la balance à étalonner sont à la température de
lisation et de travail de la balance.
la pièce où s’effectue l’étalonnage.

3.3 Opérations préliminaires


2. Mesurande
Elles sont les suivantes :
Lorsqu’une balance est ajustée avec des poids étalons, les deux – la balance est de niveau ;
équilibres réalisés pour peser un corps (à vide puis en charge) – une charge équivalente à la portée maximale est déposée puis
conduisent à la relation suivante : retirée plusieurs fois du plateau de la balance (mise en chauffe) ;
– l’affichage à zéro est réglé, si nécessaire au début de chaque
essai ;
 a  a – la balance est ajustée avant l’étalonnage pour limiter ses
M  1−  = (x − E I )  1 − 
 r  r0  composantes d’incertitude ;
– s’assurer de l’identification de la balance à étalonner ;
avec M masse du corps pesé, – s’assurer de l’absence de défaut visible (exemple : plateau
sale, instabilité du zéro, dérive du zéro, etc.) ;
r masse volumique du corps pesé, – vérifier la validité du certificat d’étalonnage des moyens ;
EI erreur d’indication de la balance pour x, pour les – noter la température, la pression et l’humidité relative avant et
conditions a et r0 , après les essais métrologiques.

x résultat de la pesée,
a masse volumique de l’air ambiant lors de la pesée, 3.4 Poids étalons
r0 masse volumique conventionnelle de l’étalon utilisé pour ■ Raccordement
déterminer l’erreur d’indication de la balance Les poids utilisés doivent être raccordés aux étalons nationaux
(r0 = 8 000 kg/m3). avec un certificat d’étalonnage émis par un laboratoire d’étalon-
La masse conventionnelle MC du corps pesé se déduit de nage accrédité Cofrac ou équivalent européen.
l’expression suivante :
■ Masse conventionnelle
Conformément au document OIML D28, les poids sont étalonnés
1 1
MC ≅ x − E I + (a − a 0 )  −  x en masse conventionnelle avec des incertitudes élargies du tiers
 r r0  des EMT sur les étalons (pour rendre négligeables les corrections
de poussée aérostatique dues aux étalons).
avec a0 masse volumique de référence de l’air : a0 = 1,2 kg/m3.
Nota : EMT : erreur maximale tolérée.
Lors de la pesée d’un corps, pour pouvoir associer au résultat de
la pesée l’incertitude du résultat de la pesée, il est nécessaire ■ Classe de précision
d’avoir l’erreur de justesse (ou la correction) de la balance et son Pour minimiser l’incidence de l’incertitude des poids, la classe
incertitude. de précision des poids pour étalonner une balance d’analyse doit
être de classe E2. Pour étalonner une balance de précision, la
On l’obtient avec l’étalonnage de la balance, en partie, car elle classe F1 suffit. Pour étalonner une bascule industrielle, la classe
intervient sur le résultat de la pesée, ainsi que les conditions M1 suffit.
ambiantes durant la pesée comme la nature du corps à peser.
Nota : pour plus d’informations sur les classes de précision, se reporter à l’encadré 1
et au tableau 1.

3. Étape no 1 : essais
Encadré 1 – Classe de précision des poids
métrologiques
Les poids sont répartis en sept classes E1 , E2 , F1 , F2 , M1 ,
M2 , M3 suivant leur degré de précision. La différence maxi-
3.1 Méthode d’étalonnage male tolérée entre la masse nominale et la masse
conventionnelle est égale aux valeurs indiquées au tableau 1.
La méthode consiste à comparer, sur le lieu d’utilisation habi-
tuel, les indications de la balance aux valeurs conventionnellement Nota : il est à noter que les EMT de ce tableau proviennent du décret no 75-312 du
vraies des étalons. 9 avril 1975 et diffèrent légèrement de celles fixées dans la recommandation OIML R111.

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R1734

____________________________________________________________________________________ ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE PAR LES UTILISATEURS

Tableau 1 – Classes de précision des poids


Valeur Classes de précision
nominale E1 E2 F1 F2 M1 M2 M3
50 kg ± 25 mg ± 75 mg ± 250 mg ± 0,75 g ± 2,5 g ±8g ± 25 g
20 kg ± 10 mg ± 30 mg ± 100 mg ± 0,3 g ±1g ± 3,2 g ± 10 g
10 kg ± 5 mg ± 15 mg ± 50 mg ± 0,15 g ± 0,5 g ± 1,6 g ±5g
5 kg ± 2,5 mg ± 7,5 mg ± 25 mg ± 75 mg ± 0,25 g ± 0,8 g ± 2,5 g
2 kg
1 kg
± 1,0 mg
± 500 µg
± 3,0 mg
± 1,5 mg
± 10 mg
± 5 mg
± 30 mg
± 15 mg
± 0,1 g
± 50 mg
± 0,4 g
± 0,2 g
±1g
± 0,5 g 2
500 g ± 250 µg ± 750 µg ± 2,5 mg ± 7,5 mg ± 25 mg ± 0,1 g ± 0,3 g
200 g ± 100 µg ± 300 µg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 10 mg ± 50 mg ± 0,1 g
100 g ± 50 µg ± 150 µg ± 500 µg ± 1,5 mg ± 5 mg ± 30 mg ± 0,1 g
50 g ± 30 µg ± 100 µg ± 300 µg ± 1,0 mg ± 3,0 mg ± 30 mg ± 0,1 g
20 g ± 25 µg ± 80 µg ± 250 µg ± 0,8 mg ± 2,5 mg ± 20 mg ± 0,05 g
10 g ± 20 µg ± 60 µg ± 200 µg ± 0,6 mg ± 2,0 mg ± 20 mg ± 0,05 g
5g ± 15 µg ± 50 µg ± 150 µg ± 500 µg ± 1,5 mg ± 10 mg ± 0,05 g
2g ± 12 µg ± 40 µg ± 120 µg ± 400 µg ± 1,2 mg ± 5 mg
1g ± 10 µg ± 30 µg ± 100 µg ± 300 µg ± 1,0 mg ± 5 mg
500 mg ± 8 µg ± 25 µg ± 80 µg ± 250 µg ± 0,8 mg ± 5 mg
200 mg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 200 µg ± 0,6 mg ± 4 mg
100 mg ± 5 µg ± 15 µg ± 50 µg ± 150 µg ± 0,5 mg ± 3 mg
50 mg ± 4 µg ± 12 µg ± 40 µg ± 120 µg ± 0,4 mg
20 mg ± 3 µg ± 10 µg ± 30 µg ± 120 µg ± 0,3 mg
10 mg ± 2 µg ± 8 µg ± 25 µg ± 100 µg ± 0,25 mg
5 mg ± 2 µg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 0,20 mg
2 mg ± 2 µg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 0,20 mg
1 mg ± 2 µg ± 6 µg ± 20 µg ± 60 µg ± 0,20 mg

3.5 Autres moyens 3.6 Essais métrologiques


Ils sont utilisés pour mesurer les conditions ambiantes au début Les essais réalisés pour la détermination de l’incertitude de
et à la fin des mesures. l’erreur d’indication de la balance sont les suivants :
■ Thermomètre – essai de répétabilité ;
Le thermomètre sert à mesurer la température au début et à la – essai de justesse ;
fin des essais. – essai d’excentration.
Il n’est pas nécessaire de l’étalonner périodiquement ; nous ne Ils sont préparés et réalisés de la même façon que les essais
sommes intéressés que par la différence de température avant et principaux de l’article [P 1 380v2].
après et non une valeur juste de la température.
Nota : dans le cas d’une balance d’analyse, il est préférable de mesurer la température
de l’air à l’intérieur de la chambre de pesée ; ou de déterminer l’écart entre la cage et la 3.6.1 Essai de répétabilité
salle de mesure. Pour les autres balances, la température est mesurée à proximité du
plateau.

■ Baromètre/hygromètre La répétabilité est l’aptitude de la balance à fournir des résul-


tats concordants entre eux pour une même charge déposée
La pression atmosphérique et l’humidité relative de l’air ne sont
plusieurs fois et d’une manière pratiquement identique sur le
pas mesurées mais surveillées. On prend en compte leur étendue
plateau de la balance, dans des conditions d’essais constantes.
sur une période d’une année.

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ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE PAR LES UTILISATEURS ____________________________________________________________________________________

Si l’instrument est utilisé à des charges connues et constantes, – un point proche du quart de la charge maximale (Max/4) ;
au lieu des charges préconisées, cet essai peut être effectué à cer- – un point proche de la moitié de la charge maximale (Max/2) ;
taines de ces charges. – un point proche des trois-quarts de la charge maximale
(3/4 Max) ;
■ Moyens d’essais – un point proche de la charge maximale (Max).
La répétabilité est déterminée en réalisant au moins cinq pesées Il faut veiller à limiter la quantité de poids utilisés en même
successives en au moins un point significatif lié à l’utilisation de la temps pour simuler le point de mesure, cela dans le but de réduire
balance, ou à défaut à la moitié de la plage de mesure. la composante d’incertitude associée.
■ Conditions de relevé des mesures ■ Conditions de relevé des mesures
La même répartition des charges sur le plateau est conservée La même répartition des charges sur le plateau de la balance est
lors de chaque application, afin de ne pas engendrer d’erreur conservée lors de chaque application, afin de ne pas engendrer
d’excentration. La balance peut être remise à zéro avant le dépôt

2
une erreur d’excentration. Les durées des phases de chargement
de la charge. À chaque dépôt de charge, la répétition des mesures sont sensiblement identiques. La balance peut être remise à zéro
a lieu dans une courte période de temps et sans interruption. La avant le dépôt de la charge.
durée respective d’application d’une même charge est sensi-
blement identique. ■ Démarrage des mesures
La charge à peser doit toujours être placée à l’intérieur de La balance est mise à zéro au début de l’essai. Entre chaque
repères centrés sur le plateau pour éviter toute erreur liée à dépôt de charge, la balance ne doit pas être remise à zéro afin de
l’excentration. S’ils n’existent pas, ces repères peuvent être tracés mettre en évidence son éventuelle dérive.
sur le plateau.
■ Valeurs à relever
■ Démarrage des mesures
On relève à chaque charge les valeurs lues, après stabilisation
La balance est mise à zéro au début de l’essai. Entre chaque des indications de la balance.
dépôt de la charge, la balance peut être remise à zéro si
nécessaire. ■ Remarque
Cet essai est à réaliser à l’aide de poids étalons.
■ Valeurs à relever
On relève les valeurs lues, après stabilisation des indications de
la balance. On corrigera les valeurs de mesure de la dérive du 3.6.3 Essai d’excentration
zéro, si elle existe.
■ Remarque L’excentration est l’aptitude de la balance à fournir des résul-
tats concordants, en modifiant le point d’application d’une
Cet essai peut être réalisé sans poids étalon, mais utiliser un même charge.
poids étalon permet de gagner du temps.

■ Moyens d’essais
3.6.2 Essai de justesse
La valeur nominale du poids est proche du 1/3 de la portée
maximale.
La justesse est l’aptitude de la balance à fournir des résultats ■ Conditions de relevé des mesures
concordants entre la valeur lue (indication de la balance) et la
valeur vraie (poids étalon), dans des conditions habituelles de La position centrale du plateau est choisie comme position de
fonctionnement. référence. Le poids est placé au centre du plateau (position C) et
l’indication IC qui en résulte est relevée. Puis le poids est déplacé
successivement en excentrant celui-ci de part et d’autre du centre
Quand la balance est utilisée sur toute son étendue de mesure, du plateau (figure 1).
l’erreur d’indication est déterminée à plusieurs charges depuis sa Il n’est pas nécessaire de placer le poids systématiquement au
pesée minimale jusqu’à sa portée maximale. centre de chaque portion. Il suffit de le déplacer d’1 ou 2 cm. Ce
Si elle n’est utilisée que sur une partie de son étendue de déplacement représente l’éventuelle erreur d’excentration
mesure, l’erreur d’indication est déterminée à des charges repré- commise par l’opérateur au cours d’une pesée courante.
sentatives des quantités pesées habituellement (par exemple :
balance utilisée pour contrôler le volume de micropipettes).
Si elle n’est utilisée qu’en un point, l’erreur d’indication est
déterminée à la charge habituellement pesée (par exemple :
balance utilisée pour contrôler la masse spécifique de
médicaments, ou la quantité nominale de préemballés).
■ Moyens d’essais
Selon le mode d’utilisation de la balance, l’essai peut être
effectué :
– en charges croissantes ;
– en charges décroissantes ;
– en charges croissantes et décroissantes.
Cinq valeurs de charge sont normalement suffisantes. Les
valeurs nominales des poids étalons sont choisies de manière à
permettre le relevé des valeurs réparties sur l’étendue de mesures
comme suit :
Figure 1 – Position des charges sur le plateau rectangulaire/
– un point proche de la charge minimale (Min) ; circulaire/carré

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R 1 734v2 – 4 est strictement interdite. – © Editions T.I.

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____________________________________________________________________________________ ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE PAR LES UTILISATEURS

■ Démarrage des mesures – respect d’un intervalle de temps suffisant et constant avant le
relevé des indications ; si un intervalle de temps spécifique est
La balance est mise à zéro au début de l’essai. Entre chaque
défini, le respecter (exemple : durée nécessaire pour obtenir une
dépôt de charge, la balance ne doit pas être remise à zéro.
indication stable).
■ Valeurs à relever
Les indications correspondantes (Ii) sont relevées et corrigées de
l’erreur à 0.
3.8 Traitement des données de mesure
La répartition des charges sur les différentes parties du plateau Les données issues des mesures sont traitées d’une façon diffé-
de la balance est conservée lors de chaque application. À chaque rente à celle de la vérification conventionnelle :
charge, les mesures ont lieu dans une courte période de temps et – la répétabilité est calculée à partir de l’écart-type des pesées ;
sans interruption. La durée respective d’application d’une même – l’erreur d’indication correspond à la différence entre la valeur

2
charge est sensiblement identique. lue après pesée de l’étalon et sa valeur vraie ;
– pour l’excentration, c’est la différence entre la valeur obtenue
■ Remarques au centre du plateau et la plus grande valeur obtenue pour une
Cet essai est essentiel sauf pour les instruments pour lesquels la charge excentrée, qui est retenue pour le calcul d’incertitude.
probabilité d’excentration de charge en cours d’utilisation est
minimale (par exemple : réservoirs, trémies, balance à plateau Exemple de traitement des données de mesure
librement suspendu, etc.).
Les caractéristiques de la balance sont :
L’essai d’excentration de charge permet de déterminer un défaut – portée maximale : 220 g ;
mécanique du système de transmission de la charge. – résolution à vide : 0,1 mg ;
Il n’est pas recommandé de tester les charges excentrées à la – résolution en charge : 0,1 mg ;
portée maximale car cela risque d’endommager la balance. – plage d’étalonnage : 10 g à 200 g ;
– ajustage automatique activé : déclenché automatiquement quand
Tester les charges excentrées à une charge inférieure à Max/3 ne
∆T ⭓ 1 K ;
permet pas de mettre en évidence une erreur significative.
– classe de précision des poids : E2 avec certificat d’étalonnage ;
– variation de température (en étalonnage) : ∆T = 0,1 oC ;
– variation de température (en utilisation) : ∆T = 1 oC ;
3.7 Mode opératoire – coefficient de sensibilité de la balance : 1,5 × 10–6/oC ;
– charge excentrée : 100 g.
L’étalonnage est réalisé en prenant en compte les éléments
suivants : L’incertitude des poids étalons est présentée dans le tableau 2.
Les mesures issues des essais de répétabilité, de justesse et
– charge centrée et répartie le plus uniformément possible ; d’excentration sont données dans les tableaux 3, 4 et 5. Le tableau 6
– température, pression et humidité stables et relevées au début présente les conditions ambiantes dont les masses volumiques
et à la fin des mesures ; moyennes de l’air ambiant durant l’étalonnage et durant l’utilisation
– durée d’application de la charge limitée au nécessaire ; de la balance.

Tableau 2 – Incertitude des poids-étalons


Étalons 10 g 50 g 100 g 150 g 200 g
Incertitude d’étalonnage ± 0,02 mg ± 0,03 mg ± 0,05 mg ± 0,08 mg ± 0,10 mg

Tableau 3 – Essai de répétabilité – Mesures et traitement


Charge appliquée x 100 g
No de la pesée 1 2 3 4 5 6

xi – 100 g 0,0 mg 0,0 mg 0,0 mg 0,0 mg 0,0 mg 0,1 mg

( u x )e = s 0,041 mg

Tableau 4 – Essai d’excentration – Mesures et traitement


Charge appliquée x 100 g

Position de la charge C 1 2 3 4

Ii – 100 g 0,0 mg 0,0 mg 0,0 mg 0,0 mg 0,1 mg


Ii – IC \ 0,0 mg 0,0 mg 0,0 mg 0,1 mg

+ grande incertitude type relative (valeur absolue) uexc/x 4,1 × 10–7

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est strictement interdite. – © Editions T.I. R 1 734v2 – 5

69
2

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R1735

Tirer profit de l’incertitude


d’étalonnage d’une balance
par Denis LOUVEL
Market Development
Mettler-Toledo Sales International GmbH

1.
2.
Référentiels d’assurance qualité .................................................
Étalonnage et/ou vérification .......................................................
R 1 735 – 2
— 2
2
2.1 Étalonnage selon le BIPM .................................................................. — 3
2.2 Vérification selon le BIPM .................................................................. — 3
2.3 Étalonnage ou vérification ................................................................. — 3
2.4 Norme ISO 10012 ............................................................................... — 3
2.5 Modèle de la métrologie légale en pesage ....................................... — 4
3. Incertitudes d’une pesée ............................................................... — 4
3.1 Incertitude de l’erreur d’indication .................................................... — 5
3.2 Incertitude de l’instrument de pesage ............................................... — 6
3.3 Incertitude à sélectionner pour la vérification .................................. — 6
3.4 Incertitude de la pesée du corps ....................................................... — 7
4. La physique derrière une pesée.................................................... — 7
4.1 Mesurande .......................................................................................... — 8
4.2 Nécessité ou non d’appliquer une correction ................................... — 8
4.2.1 Masse volumique de l’air ........................................................ — 8
4.2.2 Calcul de la correction de poussée aérostatique.................... — 8
4.3 Exemples d’influences sur une quantité pesée ................................. — 8
4.3.1 Micropipette ............................................................................. — 8
4.3.2 Verrerie jaugée ......................................................................... — 9
4.3.3 Pesée de filtres ........................................................................ — 9
4.3.4 Sac de ciment .......................................................................... — 9
4.4 Influence de l’incertitude de la poussée de l’air sur le produit pesé — 9
5. Gestion des risques de non-conformité ..................................... — 14
5.1 Étalonnage de poids .......................................................................... — 14
5.2 Préparation d’une solution étalon pour une analyse HPLC .............. — 14
5.2.1 Non-application de la correction à la poussée aérostatique
par l’utilisateur......................................................................... — 15
5.2.2 Application d’une correction à la poussée aérostatique
par l’utilisateur......................................................................... — 15
6. Anticipation du risque avec la pesée minimale ........................ — 15
6.1 Métrologie .......................................................................................... — 16
Parution : mars 2017 - Dernière validation : septembre 2020

6.2 Besoin ................................................................................................. — 16


6.3 Facteur de sécurité ............................................................................. — 16
6.4 Étendue de pesage sécurisé .............................................................. — 16
6.5 Pesées minimales et étendues de pesage sécurisé .......................... — 17
6.5.1 Pas de correction à la poussée aérostatique appliquée
par l’utilisateur......................................................................... — 18
6.5.2 Correction à la poussée aérostatique appliquée
par l’utilisateur......................................................................... — 18
6.6 Incompréhension classique ............................................................... — 19
7. Conclusion........................................................................................ — 19
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. R 1 735

ous les jours, des millions de pesées sont réalisées. Elles sont effectuées
T dans tous les secteurs industriels comme dans les laboratoires. Les corps
pesés ont différentes formes comme des liquides, des solides, des poudres, des
métaux, des pierres, matières plastiques…

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71
Référence Internet
R1735

TIRER PROFIT DE L’INCERTITUDE D’ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

L’enjeu est désormais de savoir si l’association de l’incertitude liée à la


balance avec l’erreur de mesure risque de remettre en cause la balance utilisée,
le processus de mesure dans lequel elle est intégrée et donc la qualité des
produits, comme la qualité des analyses effectuées.

a. Étalonnés et/ou vérifiés à intervalles spécifiés ou avant


1. Référentiels d’assurance
2
leur utilisation, par rapport à des étalons de mesure reliés à
qualité des étalons de mesure internationaux ou nationaux (lorsque
ces étalons n’existent pas, la référence utilisée pour l’étalon-
nage doit faire l’objet d’un enregistrement)… »

Les activités d’organismes ou d’entreprises sont régies par un


ensemble de textes. Ceux-ci ont un caractère obligatoire ou volon- & Extrait 1 des Bonnes Pratiques de Fabrication – Chapitre 5.3
taire selon les activités. On les retrouve dans les secteurs suivants : – « Étalonnage »
– industrie pharmaceutique (Bonnes Pratiques de Fabrication et « 3.41 Le matériel de mesure, de pesée, d’enregistrement et
Bonnes Pratiques de Laboratoire) ; de contrôle doit être étalonné et vérifié à intervalles définis et
– industrie chimique (Bonnes Pratiques de Fabrication) ; par des méthodes appropriées. Les comptes rendus de ces
– industrie cosmétique (Bonnes Pratiques de Fabrication contrôles doivent être conservés.
cosmétique) ; « 5.30 Les appareils de contrôle, de pesée, de mesure, de
– industrie pétrolière (ISO 9001) ; surveillance et de test, qui sont critiques pour assurer la qualité
– industrie agroalimentaire (ISO 9001) ; des intermédiaires et des substances actives, doivent être éta-
– industrie automobile et équipementiers automobiles lonnés conformément à des procédures écrites et à un plan-
(ISO/TS 16949) ; ning établi.
– laboratoires d’essais et d’étalonnage (ISO 17025) ;
« 5.31 Les étalonnages des appareils doivent être réalisés en
– laboratoires de biologie médicale (ISO 15189).
utilisant des standards de référence raccordés à des standards
Ces textes décrivent les exigences essentielles, notamment dans les certifiés, s’ils existent.
domaines couvrant : le système qualité à mettre en place, le personnel « 5.32 Les enregistrements de ces étalonnages doivent être
et sa formation, le processus de fabrication et de contrôle, les instru- conservés.
ments de mesure, les procédures, les systèmes informatisés, etc. « 5.33 Le statut d’étalonnage des équipements critiques doit
Tous ces référentiels présentent un chapitre sur les équipements être connu et vérifiable.
de mesure et mentionnent les termes « étalonner » et « vérifier ». « 5.34 Les instruments non conformes à leurs critères d’éta-
Seule, la norme ISO 17025 mentionne le terme « incertitude ». lonnage ne doivent pas être utilisés.
« 5.35 Les écarts constatés aux critères d’étalonnage approu-
vés sur des instruments critiques doivent faire l’objet d’une
enquête, afin de déterminer s’ils ont pu avoir un impact sur la
2. Étalonnage et/ou qualité des intermédiaires ou des substances actives fabriqués
en utilisant ces instruments depuis leur dernier étalonnage
vérification conforme. »
& Extrait 2 des Bonnes Pratiques de Fabrication – Définition
pour étalonnage
Étalonnage et/ou vérification sera toujours une source de confu- « Ensemble des opérations qui établissent, sous certaines
sion car chacune met en œuvre les mêmes méthodes. Les utilisa- conditions précisées, la relation entre les valeurs indiquées
teurs de balances posent régulièrement ces questions : par un appareil ou un système de mesure ou encore les
– quelle est la différence entre étalonnage et vérification ? valeurs données par une mesure matérielle et les valeurs cor-
– faut-il étalonner et/ou vérifier une balance ? respondantes d’un étalon. »
Remarque : cette définition est différente de celle proposée
La lecture des référentiels de la section 1 ne permet pas de
par le BIPM.
répondre à ces simples questions. C’est l’utilisateur qui doit décider
ce qui est le mieux adapté à ses besoins.

& Extrait de la norme ISO 9001 – Chapitre 7.6 – « Maı̂trise des & Extrait de la norme ISO 17025 – Chapitre 5.4.1 Généralités
dispositifs de surveillance et de mesure » « Le laboratoire doit appliquer des méthodes et procédures
« L’organisme doit déterminer les activités de surveillance et appropriées pour tous les essais et/ou les étalonnages relevant
de mesure à entreprendre et les équipements de surveillance de son domaine d’activité. Celles-ci comprennent l’échantillon-
et de mesure nécessaires pour apporter la preuve de la confor- nage, la manutention, le transport, le stockage et la préparation
mité du produit aux exigences déterminées. d’objets à soumettre à l’essai et/ou à étalonner et, le cas
« L’organisme doit établir des processus pour assurer que les échéant, l’estimation de l’incertitude de mesure ainsi que des
activités de surveillance et de mesure peuvent être effectuées techniques statistiques pour l’analyse de données d’essai et/ou
et sont effectuées de manière cohérente par rapport aux exi- d’étalonnage. »
gences de surveillance et de mesure.
« Lorsqu’il est nécessaire d’assurer des résultats valables, les Le document du BIPM : VIM (Vocabulaire International de Métro-
équipements de mesure doivent être : logie) donne la définition officielle de ces deux termes.

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R1735

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– TIRER PROFIT DE L’INCERTITUDE D’ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE

2.1 Étalonnage selon le BIPM 2.3 Étalonnage ou vérification


Le BIPM avec ses concepts fondamentaux et généraux sur le La vérification classique d’une balance consiste à comparer son
Vocabulaire International de Métrologie (VIM) nous donne la défini- erreur avec l’erreur maximale tolérée :
tion pour l’étalonnage :
« Opération qui, dans des conditions spécifiées, établit en une Erreur ≤ Erreur maximale tolérée (EMT )
première étape une relation entre les valeurs et les incertitudes de
mesure associées qui sont fournies par des étalons et les indica- Pour les autres instruments de mesure (thermomètres, verrerie,
tions correspondantes avec les incertitudes associées, puis utilise poids…), l’incertitude est toujours prise en compte pour évaluer la
en une seconde étape cette information pour établir une relation conformité de l’instrument :
permettant d’obtenir un résultat de mesure à partir d’une
indication. Erreur + Incertitude ≤ Erreur max imale tolérée (EMT )
« Note 1 : un étalonnage peut être exprimé sous la forme d’un

2
énoncé, d’une fonction d’étalonnage, d’un diagramme d’étalon- Savoir qu’une balance a une erreur inférieure à une EMT, c’est
nage, d’une courbe d’étalonnage ou d’une table d’étalonnage. bien. Connaı̂tre son incertitude de mesure, c’est mieux. Ignorer l’in-
Dans certains cas, il peut consister en une correction additive ou certitude est risqué, particulièrement si elle est supérieure à l’EMT.
multiplicative de l’indication avec une incertitude de mesure La figure 1 illustre ces éléments.
associée. La ligne 1 montre l’objectif : veiller à ce que la valeur cible soit
« Note 2 : il convient de ne pas confondre l’étalonnage avec dans la limite d’EMT. La ligne 2 présente un risque de non-confor-
l’ajustage d’un système de mesure, souvent appelé improprement mité car l’incertitude n’est pas prise en compte pour l’évaluation.
« auto-étalonnage », ni avec la vérification de l’étalonnage. La ligne 3 est une non-conformité car l’erreur augmentée de l’incer-
titude sort nettement de la limite d’EMT.
« Note 3 : la seule première étape dans la définition est souvent
perçue comme étant l’étalonnage. » Connaı̂tre l’incertitude est donc indispensable.

Pour une balance, on peut résumer cette définition ainsi : un


étalonnage consiste d’abord à déterminer l’erreur d’indication 2.4 Norme ISO 10012
avec une incertitude associée en un ou plusieurs points de
mesure à l’aide d’un étalon de masse, puis à fournir une relation Les référentiels d’assurance qualité cités dans la section 1 n’im-
(une formule) permettant de déduire l’incertitude pour d’autres posent pas l’étalonnage et la vérification. Une bonne raison à cela,
points de mesure. c’est que l’on ne sait pas calculer l’incertitude de tous les instru-
ments de mesure, comme pour un pH-mètre.
Quand l’incertitude est connue, la norme ISO 10012 propose une
2.2 Vérification selon le BIPM méthode en spécifiant les exigences qualité relatives au système de
management de la mesure qu’un organisme effectuant des mesu-
Le BIPM avec le VIM propose la définition pour la vérification :
res peut utiliser et intégrer dans le cadre du système de manage-
« Fourniture de preuves tangibles qu’une entité donnée satisfait ment global et qui est destiné à garantir que les exigences métrolo-
à des exigences spécifiées. giques sont satisfaites.
« Exemple 1 : Confirmation qu’un matériau de référence donné Cette norme ne fait pas de différence entre l’étalonnage et la véri-
est bien, comme déclaré, homogène pour la valeur et la procédure fication ; elles les intègrent tous les deux dans un processus appelé
de mesure concernées jusqu’à des prises de mesure de masse « confirmation métrologique » :
10 mg.
– phase 1 : étalonnage de l’instrument dans le but de connaı̂tre
« Exemple 2 : Confirmation que des propriétés relatives aux per-
son erreur et son incertitude associée ;
formances ou des exigences légales sont satisfaites par un système
de mesure. – phase 2 : vérification de l’instrument consistant à comparer l’in-
certitude de mesure et l’erreur avec l’erreur maximale tolérée ;
« Exemple 3 : Confirmation qu’une incertitude cible peut être – phase 3 : décider si l’instrument est conforme ou non ;
atteinte.
– phase 4 : agir en conséquence (utiliser l’instrument s’il est
« Note 1 : s’il y a lieu, il convient de prendre en compte l’incerti- conforme ou l’ajuster/réparer s’il est non conforme).
tude de mesure.
« Note 2 : l’entité peut être, par exemple, un processus, une pro-
–EMT +EMT
cédure de mesure, un matériau, un composé ou un système de
mesure.
1 Cible
« Note 3 : Les exigences spécifiées peuvent être, par exemple, les
spécifications d’un fabricant.
« Note 4 : La vérification en métrologie légale, comme définie
dans le VIML, et plus généralement en évaluation de la conformité,
comporte l’examen et le marquage et/ou la délivrance d’un certifi- 2 Cible Valeur mesurée
cat de vérification pour un système de mesure.
Erreur
« Note 5 : Il convient de ne pas confondre la vérification avec
l’étalonnage. Toute vérification n’est pas une validation. »
3 Cible Valeur mesurée
–Inc +Inc
Pour une balance, on peut résumer cette définition ainsi : la Erreur
vérification consiste à comparer les erreurs d’indication de la
balance avec l’erreur maximale tolérée associée. La note 1 invite
à associer l’incertitude à l’évaluation dès lors où elle est connue. Figure 1 – Étalonnage/Vérification

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TIRER PROFIT DE L’INCERTITUDE D’ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

La norme ISO 10012 propose la définition pour la confirmation D’autres tests peuvent être réalisés (par exemple mobilité,
métrologique : fluage…).
« Ensemble d’opérations nécessaires pour assurer qu’un équipe- Pour chaque test, une ou plusieurs erreurs sont déterminées.
ment de mesure répond aux exigences correspondant à l’utilisation Chaque erreur est ensuite comparée à l’EMT, applicable en fonction
prévue. de la charge. La balance est acceptée quand aucune erreur n’est
« Note 1 : La confirmation métrologique comprend généralement supérieure à l’EMT. Une seule erreur supérieure à l’EMT entraı̂ne
l’étalonnage et la vérification, tout réglage nécessaire ou la répara- la non-conformité. Aucune somme d’erreur (algébrique ou quadra-
tion et le réétalonnage, la comparaison avec les exigences métrolo- tique) n’est effectuée.
giques pour l’utilisation prévue de l’équipement de mesure, ainsi Bien que l’on sache comment déterminer l’incertitude d’une
que tout verrouillage et étiquetage requis. balance ou d’une pesée depuis 2000, la métrologie légale continue
« Note 2 : La confirmation métrologique n’est considérée ache- de procéder à des vérifications sans associer aucune incertitude (si
vée qu’à partir du moment où l’aptitude de l’équipement de ce n’est l’incertitude ou l’EMT du ou des poids utilisés pour créer

2
mesure pour l’utilisation prévue est démontrée et documentée. une charge d’essai).
« Note 3 : Les exigences pour l’utilisation attendue comprennent
des considérations telles que l’étendue de mesure, la résolution et
les erreurs maximales tolérées.
« Note 4 : Normalement, les exigences métrologiques sont dis- 3. Incertitudes d’une pesée
tinctes des exigences pour le produit et ne sont pas spécifiées
dans le cadre de ces dernières. »

Important : le domaine d’application de cette norme indique Rappel : La figure 2 montre que le poids affiché n’est pas le
qu’elle n’est pas destinée à être requise pour démontrer la poids mesuré par la balance.
conformité avec l’ISO 9001 ou avec tout autre norme. Elle n’est Le poids mesuré est arrondi selon la résolution de la balance.
pas destinée à être substituée ni à être ajoutée aux exigences de
Le poids mesuré par la balance n’est pas visible par l’utilisa-
l’ISO/IEC 17025. Elle rappelle que les organismes ont la respon-
teur. La figure 2 montre que, pour tout poids mesuré compris
sabilité de déterminer le niveau de maı̂trise dont ils ont besoin
entre 2,545 g et 2,555 g, le poids affiché sera systématiquement
et d’établir les spécifications du système de management de la
2,55 g.
mesure dans le cadre de leur système général de management.
« 2,545 g » et « 2,555 g » sont appelés « limites de seuil » là où
le poids affiché reste le même. L’étendue des seuils est égale à
2.5 Modèle de la métrologie légale l’échelon réel, d, de la balance.
en pesage
Basé d’après le guide technique d’accréditation COFRAC LAB
L’article [R 1 730] des Techniques de l’Ingénieur détaille le mode GTA 95, l’article [R 1 734] détaille les différentes étapes de
opératoire de la métrologie légale pour vérifier les balances qui est l’étalonnage :
largement appliqué sans associer aucune incertitude. Elle fait appo-
ser une vignette verte quand toutes les erreurs sont inférieures à – étape 1 : réaliser les essais métrologiques (justesse, répétabi-
l’EMT associée. À l’opposé, elle fait apposer une vignette rouge lité, excentration) ;
quand une seule erreur est supérieure à l’EMT associée. – étape 2 : déterminer les incertitudes des erreurs d’indication
U(EI) ;
Le contrôle métrologique applicable aux balances est basé sur la
norme EN 45501 (ou la recommandation R 76 de l’OIML). Il consiste – étape 3 : déterminer l’incertitude de la balance U(IP) en exploi-
à tester : tant les résultats de l’étape 2 et en prenant en compte les condi-
tions d’utilisation et de travail de la balance.
– la répétabilité ;
– l’excentration de charge ; Une dernière étape essentielle consiste à déterminer l’incertitude
– la justesse. U(M) de la pesée du corps.

d = 10 mg
Poids affiché
2,53 g 2,54 g 2,55 g 2,56 g 2,57 g 2,58 g

Poids mesuré

2,535 g 2,545 g 2,555 g 2,565 g 2,575 g


d = 10 mg

Figure 2 – Différence entre poids affiché et poids mesuré

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– TIRER PROFIT DE L’INCERTITUDE D’ÉTALONNAGE D’UNE BALANCE

3.1 Incertitude de l’erreur d’indication Une intervention a été décidée car les erreurs d’indication étaient
importantes (150 à 300 fois la résolution d de la balance).
La figure 3 montre les paramètres retenus lors de l’étape 2 pour Sans cette intervention, le niveau d’incertitude aurait été préjudi-
déterminer l’incertitude de l’erreur d’indication U(EI) : ciable pour les performances car l’erreur d’indication est prise en
– la répétabilité des pesées (essai de répétabilité) ; compte dans le calcul d’incertitude de U(IP). L’intervention consis-
– la résolution de la balance ; tait à réaliser un réglage en activant le dispositif de réglage à
– l’excentration des charges (négligée car l’opérateur ne génère masse incorporée de la balance. Reporter les erreurs d’indication
pas d’erreur d’excentration durant cette étape) ; avant et après intervention permet de maintenir la traçabilité pour
que le destinataire du CE sache dans quel état se trouvait sa
– la variation de la température durant l’étalonnage ;
balance et qu’il puisse tirer les conséquences de l’état de sa
– les poids étalons (incertitude et pérennité). balance sur ses activités.
L’extrait n 1 d’un certificat d’étalonnage (CE COFRAC) montre les L’incertitude U(EI) de l’erreur d’indication, déterminée durant
erreurs d’indication EI relevées durant l’étape 1 pour une balance l’étape 2, est proposée dans la dernière ligne pour chaque point
d’une portée de 200 g avec un échelon réel d = 0,1 mg (figure 4). de mesure.
2
Variation de la

Ex
température Ré
Te mbi

ce

m

nt
ta
a
pé nte

ra
bi

tio
lit
ra

é
a
tu

n
re

Coefficient
Incertitude de
de la balance
l’erreur
d’indication
U(EI)
À Étalonnage
vide EMT
n
io

ét oids
ut

s
on
ol

P
s

al

En Pérennité
charge

Figure 3 – Composantes d’incertitude de l’étape 2

Valeurs relevées avant intervention

Erreur à zéro 0,0000 g

Val. Nominale (g) 0,5000 50,0000 100,0000 150,0000 200,0000

Ei Crois (mg) 0,0 7,5 15,1 22,7 30,5

Erreurs d’indication Ei après intervention et incertitudes associées U(Ei)

Erreur à zéro 0,0000 g

Valeurs relevées en ordre croissant

Val. Nominale (g) 0,5000 50,0000 100,0000 150,0000 200,0000

Val. Relevée (g) 0,5000 50,0001 100,0002 149,9999 200,0002

Ei (mg) 0,0 0,1 0,2 – 0,2 0,2

U(Ei)* (mg) 0,16 0,21 0,31 0,44 0,56

Figure 4 – Extrait 1 CE COFRAC : erreur d’indication et incertitude U(EI)

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