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CALCUL DE RESERVOIR

PAR :
KOUADIO KOUASSI JASPE
INGÉNIEUR D’ETUDES ET MODÉLISATION À LA DET (SODECI)

 07 59 11 09 92 / 05 84 06 47 63

 JASKOUADIO@SODECI.CI

Mai 2022
PLAN DU COURS
**********

I. Généralités

II. Dimensionnement hydraulique des réservoirs

III. Initiation au calcul BA des réservoirs

IV. Entretien des réservoirs

2
OBJECTIFS DU COURS
**********

 Connaître les types de réservoirs et leurs rôles


Maîtriser le dimensionnement hydraulique des réservoirs

Connaître les étapes du dimensionnement de la structure


des réservoirs

Connaître les méthodes d’entretien des réservoirs

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GÉNÉRALITÉS

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GÉNÉRALITÉS

I.1- Définition des réservoirs

Les réservoirs sont des ouvrages de stockage.


Dans les systèmes de distribution le stockage est l’accumulation en un point de
quantité d’eau pour résoudre un problème technique et/ou un problème
économique (coût de l’énergie).
Le stockage se fait :
- aux stations de traitement ;
- aux stations de pompage de reprise ;
- sur le réseau de distribution. .

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GÉNÉRALITÉS

I.1- Définition des réservoirs

Sur le plan hydraulique le réservoir peut être :


- une bâche : ouvrage posé au sol, semi-enterré, enterré ;
- un château d’eau : ouvrage surélevé selon les besoins, dont la hauteur
peut atteindre plusieurs dizaines de mètres.
Au niveau du matériau de construction, les réservoirs sont en béton armé, en
acier, en matières plastiques.

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GÉNÉRALITÉS

CHÂTEAU D’EAU (TOUMODI) Château d’eau (Soubré) Château d’eau7 (San-Pédro)


GÉNÉRALITÉS

CHÂTEAU D’EAU (BOUAKÉ) Bâche d’eau (San-Pédro)


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GÉNÉRALITÉS

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GÉNÉRALITÉS

CHÂTEAU D’EAU POTABLE Bâche d’eau potable

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GÉNÉRALITÉS

SCHÉMA SYNOPTIQUE DE FONCTIONNEMENT 11


GÉNÉRALITÉS

SCHÉMA SYNOPTIQUE DE FONCTIONNEMENT 12


GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs

Les réservoirs ont pour fonction principale de résorber ou d’atténuer les


phénomènes transitoires préjudiciables au fonctionnement des installations et
d’écrêter les phénomènes cycliques dus au comportement des usagers. Ils
participent à la sécurisation du système de distribution, à la continuité du
service et à l’amélioration de sa qualité.
C’est un élément de confort de l’usager.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les réservoirs dans les stations de traitement
Dans les cas de pompage discontinu ou d’utilisation de plusieurs sources
d’approvisionnement le stockage situé à l’amont d’une station de traitement à
pour fonction de :
- régulariser les débits d’entrée des unités de traitement afin d’optimiser le
traitement et d’économiser les produits de traitement.
- Fournir une eau brute de qualité égale.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les bâches de pompage
Le stockage à l’aval des unités de traitement se fait à l’aide de bâche.
Elles ont pour rôle :
- de stabiliser les conditions d’aspiration des pompes ;
- d’assurer le temps de contact nécessaire à l’action des produits de
désinfection et d’équilibrage physico-chimique de l’eau ;
- de constituer une réserve utile pour les besoins in situ (lavage des filtres,
rinçage des décanteurs)

Le volume tampon minimum est celui correspondant au temps de contact


efficace des produits chimiques de traitement (environ 30 à 45 minutes pour le
chlore) plus les quantités d’eau de service.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les réservoirs sur le réseau de distribution
Le stockage sur les réseaux de distribution assure quatre grandes fonctions
techniques qui peuvent être prises séparément ou combinées.

Ecrêtage des pointes de consommation journalière (régulateur de


débit)
Le débit d’adduction est quasiment constant et bien situé dans le temps. Le
débit de distribution est très variable au cours de la journée. Le stockage sert de
tampon entre la somme des volumes mobilisés au cours de la journée QA et la
distribution journalière QD, par l’accumulation du surplus d’eau aux heures de
faible consommation et sa restitution pendant les heures de forte
consommation.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les réservoirs sur le réseau de distribution
Mise en pression d’un réseau gravitaire (régulateur de pression)
Il permet de fournir aux abonnés une pression suffisante et plus ou moins
constante, indépendamment de la consommation. En effet, la pression fournie
par les stations de pompage peut varier: au moment de la mise en marche et de
l'arrêt, coupure ou disjonction du courant, modification du point de
fonctionnement par suite de la variation du débit demandé,...
Si la côte du réservoir ne permet pas de fournir une charge suffisante à toute
l'agglomération, il sera nécessaire de construire un autre réservoir en fonction
des nouvelles zones à alimenter

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les réservoirs sur le réseau de distribution
Equilibrage des pressions sur le réseau

Dans le cas d’une distribution en route par la conduite de refoulement, le


stockage situé hydrauliquement en bout de réseau est alimenté par le surplus de
débit pendant les heures de faible consommation. Le volume stocké permet
d’équilibrer les pressions aux heures de fortes consommations par une
réalimentation du réseau : c’est un stockage d’équilibre.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les réservoirs sur le réseau de distribution
Volume de sécurité
Les interruptions de fourniture d’eau dues à des défaillances du système tels
que les ruptures de conduite, les coupures d’électricité, l’entretien préventif ou
curatif des installations sont mal tolérées par les usagers qui ont longtemps
bénéficié d’un service régulier. L’adjonction d’un volume supplémentaire au
volume
normalement renouvelé par la distribution, appelé réserve de sécurité permet de
limiter l’interruption en assurant la continuité du service pendant un certain
temps. Le volume effectif dépend de la tolérance, du confort exigé par les
usagers, des mesures prises pour éviter la dégradation de la qualité de l’eau
dans le réservoir.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les réservoirs sur le réseau de distribution
Réserve incendie
Une certaine quantité d’eau devra rester toujours disponible et réservée à la
lutte contre les incendies, le cas échéant.
C’est souvent une précaution supplémentaire prise par les services d’eau et les
brigades de sapeurs pompiers pour pallier les défaillances du réseau. Les
dispositions constructives doivent être prises pour rendre cette quantité d’eau
toujours disponible tout en assurant qu’elle n’est pas une tranche morte.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs


 Les réservoirs sur le réseau de distribution
Réserve incendie
Les stockages sont des lieux très sensibles pour l’altération de la qualité de
l’eau. C’est pourquoi durant leur exploitation le renouvellement des volumes des
réservoirs fera l’objet de surveillance particulière. Le temps de séjour de l’eau
devra être inférieur au temps de rémanente des produits de protection de l’eau
contre les contaminations ultérieures. Ce temps est de deux (2) jours pour le
chlore et ses dérives, couramment employés dans nos systèmes de distribution.

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GÉNÉRALITÉS

I.2- Fonctions des réservoirs

Compte tenu des multiples fonctions d'un réservoir, il reste très souvent difficile
et surtout coûteux de lui trouver un substitut complet.
Certes, l'eau peut être injectée directement dans le réseau avec des débits
variables selon les besoins, avec un système de gestion en temps réel de la
station de pompage (automatisation du fonctionnement). De nombreuses villes
d'Europe et d'Amérique ont des réseaux sans réservoirs (Chicago, Leningrad,
Toulouse,
Anvers,...).
En Côte d’Ivoire, actuellement, toutes les villes sont alimentées par des
réservoirs.
Un réservoir n'est donc pas indispensable, mais il reste la solution la plus
économique.

22
DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES
RÉSERVOIRS

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II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE

La Capacité de stockage du réservoir se compose de trois éléments :


- la réserve de distribution RD ;
- la réserve de sécurité RS dépendant du niveau de service ;
- la réserve d’incendie RI.

la réserve de distribution RD ;
la réserve de sécurité RS ;
la réserve d’incendie RI.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
La capacité théorique de la réserve de distribution est fonction du débit
d’adduction et des fluctuations du débit de distribution. La réserve de distribution
devient nécessaire lorsque le débit maximal de distribution est supérieur au débit
d’adduction. Le cumul des débits d’adduction est égal au cumul des débits de
distribution au cours d’une journée.
Le nombre d’heure d’adduction ainsi que les périodes de la journée pendant
lesquelles elle est faite, ont un impact déterminant sur les dimensions de la
réserve de distribution. Trois méthodes sont employées pour approcher son
volume.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
- La méthode analytique
Le fonctionnement du système est simulé au cours d’une journée afin de
déceler à des pas de temps prédéterminés les déficits et les surplus de
volume non consommés.
ADDUCTION DISTRIBUTION
PERIODE BILAN (m3)
HORAIRE (m3/h) CUMULEE (m3) PROFIL (%) HORAIRE (m3/h) CUMULEE (m3)
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
- La méthode analytique : application
Le Volume de la réserve de distribution est la somme de la plus grande
valeur positive et de la valeur absolue de la plus faible valeur négative.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
- La méthode analytique
Déterminer la réserve de distribution avec les hypothèses suivantes :
* Consommation journalière moyenne de la zone desservie : 864 m3/j ;
* Variation journalière selon l’histogramme ci-dessous ;
* Alimentation du réservoir par refoulement en période nocturne de
20 h 00 à 06 h 00
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
- La méthode graphique
La méthode graphique de détermination de la réserve de distribution permet de
visualiser les compensations entre les temps de faible consommation et ceux des
fortes consommations afin d’ajuster les périodes de pompage pour minimiser les
risques de rupture de fourniture pendant les heures de forte consommation. En
pratique, on se fixe un temps de pompage journalier, les périodes de pompage et
le débit de pompage.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
- La méthode graphique
Puis l’on représente successivement pour une journée (24 heures) :
- l’adduction A et la distribution D, simplifiées en tranche horaire qA, qn.
- les courbes de cumul des débits précédents
- la superposition des courbes de cumul des débits
Une translation parallèle de la courbe d’adduction pour envelopper la courbe de
distribution permet la visualisation les deux écarts maxima. La somme de ces deux
écarts indique le volume de la réserve de distribution.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS

Le volume total
répondant aux besoins
de la réserve de
distribution est
représenté par V1+V2

V2

V1
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
- La méthode simplifiée
La méthode simplifiée est le résultat de l’expérience de chaque pays. Elle
est consacrée par l’usage et peut être utile, surtout pour les localités
ou il n’existe pas encore de données statistiques conséquentes.
Une réserve de distribution de 25% de la consommation journalière de
pointe suffit à satisfaire les besoins dans les grandes agglomérations de
plus de 200 000 habitants.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.1- La réserve de distribution
- La méthode simplifiée
Ce minimum sera porté à 1/3 de la consommation journalière de pointe
pour les petites adductions d’eau où la disponibilité du matériel et la
durée des interventions sur les installations peuvent induire de longues
périodes de rupture de la production.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.2- La réserve de secours
La réserve de secours n’a pas un caractère obligatoire ; elle dépend du
confort que l’on veut offrir aux usagers. Elle correspond à un volume
représentant une fourchette de 6 heures à 14 heures de la
distribution du jour moyen.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.2- La réserve de secours
- La localité traitée ci-dessus
exige le maintien de la
distribution pendant 2
heures en cas d’incident sur
la production.
Quelle est la réserve de
secours à garantir ?
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.3- La réserve incendie
Le volume de la réserve incendie est estimé à partir du nombre probable
d’incendies, du temps pour les étouffer (1 à 2 h ). En général on prévoit
un incendie par dispositif de stockage, et un débit variant de 30
à 60 m3/h, suivant la localité.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.3- La réserve incendie
Pour la localité traitée ci-dessus, il est prévu un débit de 60 m3/h pour les
incendies et 2 h pour les étouffer.
Quelle est la réserve d’incendie à garantir ?
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.3- La réserve incendie
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE
II.1.3- La réserve incendie
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.1- DETERMINATION DE LA CAPACITE DE STOCKAGE

Quelle est la capacité de stockage théorique pour la localité traitée ci-


dessus ?

Rappel :

la réserve de distribution RD ;
la réserve de sécurité RS ;
la réserve d’incendie RI.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.2- DETERMINATION DE LA COTE DU RADIER DU RESERVOIR
La côte du radier d’un réservoir dépend essentiellement du besoin pression
minimal des installations situées à l’aval de l’ouvrage.
Lorsqu’il s’agit d’un ouvrage de régulation, situé à l’amont d’une installation de
traitement par exemple, c’est le besoin minimal de pression qui fixe la côte du
radier du réservoir.
S’il s’agit d’une bâche d’aspiration de pompe, c’est la hauteur nette positive
d’aspiration requise (NPSH) qui sera la contrainte principale pour le choix de la
côte relative par rapport à la disposition de la pompe.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.2- DETERMINATION DE LA COTE DU RADIER DU RESERVOIR
Le choix des côtes des réservoirs situés sur les réseaux de distribution est soumis
à deux contraintes majeures. L’ouvrage doit assurer la pression de service
contractuelle au point hydrauliquement le plus défavorisé en pression tant qu’il
délivre un débit d’eau. La pression dans le réseau doit rester inférieure à la
pression nominale des conduites et accessoires de distribution. Dans les villes très
accidentées, la mise en place d’appareils de réduction de pression est inévitable.
En lieu et place il est quelquefois préconisé la construction de plusieurs réservoirs
suivant des paliers de pression, lorsque cette solution est économiquement
concurrentielle.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.3- CHOIX DU NOMBRE DE RESERVOIRS
La décision de construire un ou plusieurs stockages est commandée par le souci
de limiter les fluctuations importantes de pression dans le réseau, d’assurer une
alimentation équitable des usagers et d’offrir une souplesse suffisante à
l’exploitant afin de minimiser les risques de rupture de fournitures d’eau. Il est
souvent intéressant de créer plusieurs zones de distribution dominées chacune
par un ouvrage dont les avantages seraient l’abaissement de la hauteur des
ouvrages dans certains cas, l’économie de la mise en place de réducteurs de
pressions dans d’autres cas.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.3- CHOIX DU NOMBRE DE RESERVOIRS
Outre ces préoccupations techniques, chaque zone de distribution est une unité
commerciale dans laquelle se feront la planification du développement, la
surveillance des performances et de l’entretien du réseau. Ces dispositions
peuvent se traduire par une distribution étagée avec station de relevage, des
secteurs hydrauliques bouclés par des vannes de sectionnement. Les obstacles
naturels tel que les cours d’eau, les grandes voies peuvent servir à la délimitation
des zones d’influente des ouvrages de stockage.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.3- L’EMPLACEMENT DES RESERVOIRS SUR LE RESEAU
L’emplacement du réservoir doit concilier deux contraintes :
- se situer au centre de la zone desservie pour minimiser la longueur et le
diamètre des conduites principales ;
- être construit au point géométriquement le plus haut de la zone couverte afin de
minimiser sa hauteur par rapport au terrain naturel ;
La surélévation d’un réservoir à un impact important sur son coût de construction.
Lorsque la zone est un terrain plat la solution optimale consiste à placer le
réservoir au centre de gravité du réseau de distribution.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.4- LES DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
Le volume utile du stockage est obtenu par l’addition de la réserve de distribution,
la réserve de sécurité,
la réserve incendie. La capacité totale de la cuve prend en compte la garde entre
le trop-plein et la couverture pour loger les équipements de régulation, du volume
mort entre la crépine d’aspiration et le fond de la cuve qui reçoit les boues
décantées.
La hauteur de la cuve et un compromis entre les nécessités de stabilité en génie
civil et de faiblesse de variation de la pression dans les réseaux, et la régulation
qui s’opère mieux avec une hauteur d’eau plutôt élevée. La hauteur optimale varie
entre 3 et 6 m.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.4- LES DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
Les ouvertures d’aération pour le renouvellement de l’air seront protégées par un
grillage fin en matière inoxydable pour éviter sa corrosion par le chlore et ses
dérivés. On évitera l’éclairage par la lumière du jour, source de prolifération des
algues sur les parois de la cuve et dans l’eau. La couverture de la cuve doit avoir
une pente a l’extérieur de 1 à 2% pour le ruissellement des eaux météorites et la
limitation des radiations directes du soleil qui influent sur l’élévation de la
température de l’eau. Le fond de la cuve en forme de cunette aura au moins une
pente de 2% pour concentre les boues et faciliter leur enlèvement.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.4- EQUIPEMENT DE CONTRÔLE
II.4.1- Les équipements hydrauliques
Un réservoir doit avoir les équipements suivants pour faciliter son exploitation.
- un système d’arrêt de son alimentation : robinet à flotteur, vanne à commande
hydraulique ou vanne à commande électrique ;
- une crépine d’alimentation de la distribution. La crépine doit permettre de
renouveler la réserve incendie sans pouvoir l’utiliser au cours de la simple
distribution ;
- un compteur de distribution, facilement accessible afin de mesurer les volumes
d’eau distribués.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.4- EQUIPEMENT DE CONTRÔLE
II.4.1- Les équipements hydrauliques
- Un robinet de prise pour l’analyse de la qualité de l’eau sera placé sur la conduite
de distribution.
- une conduite de trop plein.
- une conduite de vidange munie de vanne, dont le système de manœuvre est
protégé, n’est accessible que par les agents de la société de distribution;
- un by-pass entre la conduite d’adduction et la conduite de distribution afin
d’assurer la continuité du service pendant l’entretien du château d’eau.
- un système de mesure du volume d’eau contenue dans le réservoir.
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
II.4- EQUIPEMENT DE CONTRÔLE
II.4.1- Les équipements de pilotage
Le niveau d’eau dans le château, l’index du compteur, l’état du système d’arrêt du
débit d’adduction peuvent faire l’objet de transmission au bureau de pilotage des
installations.
La transmission se fera :
- manuellement
- par transmission radio
- par le réseau téléphonique (analogique, numérique).
II. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES RESERVOIRS
INITIATION AU CALCUL BA DES RÉSERVOIRS
III. INITIATION AU CALCUL BA DES RÉSERVOIRS
III.1- PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT

- Matériaux : béton,
Acier,
polyester, …..
- Charges : poids volumique du béton,
enduits et étanchéité,
isolation thermique,
eau,
vent,
III. INITIATION AU CALCUL BA DES RÉSERVOIRS
III.1- PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT

Après la détermination des charges, il faut vérifier :


- la stabilité au renversement ;
- la stabilité au glissement ;
- la stabilité au poinçonnement (à plein)

NB : une étude géotechnique du site est nécessaire.


III. INITIATION AU CALCUL BA DES RÉSERVOIRS
III.2- DOCUMENTS SUPPORTS
- Fascicule 74 ;
- BAEL 91 ;
- Neige et vent 65 ;
- Fascicule 62 titre 1 ;
- BAEL 91 modifié 99.
III. INITIATION AU CALCUL BA DES RÉSERVOIRS
III.3- EXEMPLE

Voir note de calcul du château d’eau potable de 500 m3


ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
L’entretien des réservoirs doit être réalisé et vérifié régulièrement et au moins une
fois par an. La procédure complète de nettoyage et de désinfection d’un réservoir
comporte sept étapes.

La réalisation de chacune des étapes est essentielle pour garantir le succès de


l’opération.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.1- Opérations Préliminaires
Afin que l’immobilisation du réservoir soit la plus courte possible, il est
particulièrement important de bien préparer et d’anticiper l’ensemble des
opérations. Avant de commencer l’opération de nettoyage et de désinfection, les
mesures préalables suivantes doivent être prises :
- Information des usagers ;
- Vidange du réservoir ;
- Information et préparation du personnel ;
- Préparation de l’ouvrage
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.2- Inspection et diagnostic
Cette étape est particulièrement importante car elle a pour but de vérifier l’état
des structures de l’ouvrage, la présence de dépôts, l’état des équipements
immergés (crépines) et du revêtement d’étanchéité. Si des installations
particulières sont implantées sur les toits des réservoirs (antennes, etc.), une
attention particulière sera apportée au plafond (vérification de l’étanchéité, de
l’état de surface des bétons, de l’absence de fissures et d’infiltrations). L’inspection
doit être effectuée sur l’ensemble de l’ouvrage et un état de propreté de la cuve
pourra être défini. Lors de la programmation de l’entretien, il est possible de
projeter le renouvellement des équipements immergés corrodés et/ou
endommagés qui ont été répertoriés lors du précédent entretien.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.3- Nettoyage
Avant l’opération de nettoyage, il est nécessaire de vérifier que l’ouvrage est bien
ventilé. Cette opération est indispensable afin d’éliminer les dépôts présents sur
les parois ou au fond des cuves. Le type de nettoyage à effectuer est défini en
fonction de la connaissance de la qualité de l’eau et des dépôts identifiés lors de
l’inspection.
Si le diagnostic conclut à l’absence de dépôts minéraux visibles, d’algues
important: Dans ce cas, il est possible de procéder uniquement à un rinçage
abondant, suivi d’une désinfection.
Si le diagnostic conclut à la présence de dépôts minéraux visibles, d’algues :Il est
nécessaire de procéder au nettoyage, suivi d’un rinçage puis d’une désinfection.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection des Réservoirs
IV.3- Nettoyage
Le nettoyage peut être mécanique et/ou chimique :
- Nettoyage mécanique : par brossage, raclage, au balai ou au jet d’eau sous
pression. Ce procédé est long et parfois inadapté aux besoins et impératifs de la
distribution d’eau. Il a pour but d’éliminer les dépôts minéraux et organiques.
Le nettoyage du radier, des parois, des accessoires (échelles, tuyauteries) et du
plafond s’effectue au jet d’eau sous pression ou au balai pour enlever au
maximum les incrustations diverses.
Le balayage et le brossage du radier doivent ensuite être effectués afin d’éliminer
et d’évacuer tous les dépôts. L’opération de nettoyage mécanique s’avère souvent
insuffisante.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.3- Nettoyage
En cas de dépôts minéraux et organiques importants, notamment de calcaire,
d’oxydes de fer et/ou de manganèse, il est nécessaire d’utiliser des produits
chimiques réducteurs et acides permettant l’élimination de ces composés.
- Nettoyage chimique : par mise en œuvre de produits chimiques qui doivent
être conformes à la réglementation en vigueur. Le nettoyage chimique a pour but
d’éliminer les dépôts minéraux et organiques, notamment les oxydes de fer, de
manganèse, et de carbonate. Avant d’utiliser ces produits, il faut s’assurer que le
revêtement du réservoir est compatible avec les produits choisis. Il est aussi
important de bien respecter les prescriptions, modes opératoires (concentrations,
temps de contact) et fiches de données de sécurité des fabricants de ces produits.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.3- Nettoyage
L’opération de nettoyage chimique comporte les étapes suivantes :
1. Premier rinçage des parois, du radier et du plafond au jet d’eau ;
2. Evacuation des boues, sables et dépôts présents au fond de l’ouvrage ;
3. Nettoyage, grattage si nécessaire, des tuyauteries et accessoires fixes (échelles,
garde corps, tuyauteries, vannes, robinets à flotteur et tout autre accessoire se
trouvant à l’intérieur de la cuve et en contact avec l’eau) ;
4. Evacuation des déchets. Le radier doit être balayé et raclé ;
5. Fermeture de la vidange ;
6. Pulvérisation du produit de nettoyage choisi, pur ou dilué sur les surfaces, du
haut vers le bas. Respecter un temps de contact (prescription du fournisseur).
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.4- Rinçage
L’opération de rinçage comporte les étapes suivantes :
1. Rinçage abondant des surfaces traitées à l’eau sous pression. Cependant,
éviter les trop fortes pressions. L’utilisation de la haute pression pour le rinçage est
fortement déconseillée afin d’éviter toute dégradation significative du revêtement
d’étanchéité ;
2. En cas de nettoyage chimique, contrôle du pH des eaux de rinçage avant leur
rejet. Il doit être compris entre 5,5 et 9,5 et ne pas porter atteinte au milieu
récepteur. Dans le cas contraire, la neutralisation des eaux de rinçage avant rejet
est nécessaire. Après les opérations de nettoyage et de rinçage, il est nécessaire
de bien s’assurer de la propreté du radier.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.5- Désinfection
La désinfection s’effectue, après le rinçage abondant ou le nettoyage-
rinçage du réservoir, par pulvérisation sur les parois d’une solution
désinfectante.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.6- Contrôle de la qualité de l’eau et remise en service
Après tranquillisation de l’eau pendant 6h au minimum, des prélèvements
d’échantillons destinés à l’analyse sont effectués en un ou plusieurs points. Ils
doivent être effectués, au plus tard, dans les 24h suivant la fin des opérations de
nettoyage et de désinfection.
Ces prélèvements doivent permettre une bonne représentativité de la mesure.
Dans les grands réservoirs (réservoirs avec plusieurs cuves par exemple), les
prélèvements sont effectués en plusieurs endroits quand les conditions d’accès le
permettent. Dans ce dernier cas, les conditions de prélèvements ne doivent pas
induire des risques de contamination des échantillons.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.6- Contrôle de la qualité de l’eau et remise en service
En cas de dépassements des critères d’acceptabilité, il convient d’alerter
rapidement l’exploitant de l’installation,
La procédure de nettoyage et de désinfection est considérée comme satisfaisante
lorsque les résultats sont conformes aux critères prévus dans le contrat, le
réservoir peut alors être remis en service.
La remise en service s’accompagne d’une vérification des conditions de
fonctionnement des différents équipements qui sont présents dans le réservoir.
La fermeture de toutes les ouvertures et orifices est contrôlée.
IV. ENTRETIEN DES RÉSERVOIRS : Inspection, Nettoyage et
Désinfection Des Réservoirs
IV.7- Anomalies : actions correctives
En cas de non respect des critères sur au moins un prélèvement, il est nécessaire
de mettre en œuvre les actions correctives. Si des conditions de stagnation trop
longues (supérieure à 3 jours) ont été observées, entre la fin des opérations de
désinfection et la remise effective en service, ou bien si la turbidité apparaît
légèrement supérieure à celle observée dans l’eau introduite dans le réservoir, il
est nécessaire de vérifier la présence d’un résiduel de chlore :
- s’il y a bien un résiduel de chlore, l’installation peut être remise en service,
- sinon l’installation doit être vidangée et à nouveau remplie avant remise en
service sans délai. Dans des cas douteux, telle qu’une faible contamination, il peut
être nécessaire avant toute décision de réaliser un nouveau prélèvement.

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