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Quel est le sens du mot Quel seuil franchit le jeune de 13 Bar mitsva, un changement Le jour de la bar mitsva
Bar mitsva ? ans qui devient Bar mitsva ? de l'être
Les téfilines
Combien de versets, Le devoir de donner
(composition, écriture, de mots et de lettres
à apprendre
Le discours du Bar mitsva la tsédaqa
sens, commentaires, dans ma paracha en en connaissant le sens
pratique)<
Les pauvres
Comment se préparer Comment continuer Rôle respectif des parents
La limite dans les dépenses
à bien lire la paracha après la fête et de l'école
à réaliser
(La Bat mitsva, célébration de l'accès aux mitsvotes pour une fille sera également traitée, par ailleurs).
Un changement de l'être
"Etre Bar mitsva" est donc un changement d'être qui entraîne un changement d'attitude de la part des autres. Ce
jeune ne fait plus partie des "enfants".
On peut, certes, dire qu'il est un jeune, ou un écolier, etc. mais, pour le judaïsme, il est un adulte, pas un gamin.
Il "est devenu bar mitsva" et il le restera toute sa vie.
Un changement de statut. C'est un stade que l'on garde toute la vie.
Il a des responsabilités, il a des droits, et la Torah s'adresse à lui : elle est une lettre et un message qu'il doit
recevoir, connaître, apprendre, comprendre et appliquer.
Une erreur
Parfois, on voit des familles qui n'ont pas compris que leur enfant a atteint ce statut et elles n'y voient qu'une
fête de passage vers l'état d'homme. Alors elles déguisent le jeune en costume d'homme, elles pensent que
désormais il veulent l'aider à se comporter selon les caractéristiques les plus extérieures des hommes et parfois
les plus vulgaires et elles l'initient à cela : elles le mettent en situation avec une jeune fille dans les bras et le
font danser et il y a des spectacles de filles en grande partie dénudées qui dansent, ainsi ils pensent qu'il
ressentira l'excitation sexuelle et sera initié. Il va de soi qu'on est là hors de tout judaïsme, que c'est la pire des
initiations contraire à la découverte de l'amour qui intègrerait en soi une sexualité responsable, intime et
délicate. On ne sera pas surpris ensuite des désastres qui arriveront dans la relation amoureuse et conjugale.
De plus, le sens essentiel est absent : l'entrée d'un nouvel homme dans la Torah.
Le sens de la fête
Nous fêtons un individu parce qu'il est reconnu assez développé, assez noble, assez responsable et assez
intelligent pour prendre la responsabilité de la Torah et cela se fête. C'est une grande date dans la vie de
quelqu'un. C'est une grande date dans la vie de la communauté.
On fête aussi la joie des parents qui ont réussi à amener un enfant à cette étape grandiose. C'est aussi une fête
pour eux car l'enfant devient responsable de soi et, à cause de cela, le père dira la bénédiction citée plus bas.
On fête les grands parents qui ont l'émotion de voir les générations d'une famille juive se poursuivre et la Torah
être assumée à nouveau par un maillon supplémentaire dans la chaîne des générations. C'est aussi leur réussite
de Juif et d'êtres humains.
On fête parce que c'est une nouvelle réussite du judaïsme et du projet de la Torah.
Donc, quand on dit : "quand est-ce le jour de ta bar mitsva ?", l'expression est une erreur, il faudrait dire : "quel
jour deviendras-tu Bar mitsva" ? C'est important,pour ne pas dire des choses inexactes.
L'organisation de la fête
Elle a une importance quasiment aussi grande que celle du mariage.
Voici les usages qui mettent en valeur tout ce que nous avons dit.
On invite la famille et les amis à la synagogue.
Souvent la famille offre un qiddouche à la synagogue.
Le jeune adulte est habillé de vêtements neufs. Il mange souvent un fruit nouveau. Il dit la bénédiction
de Chéhé'héyanou sur eux pour remercier d'avoir atteint ce jour.
Le père dit Baroukh ché pétarni méônecho chel zé, Béni Celui qui m'a dispensé de la punition de celui-ci. Ne
soyez pas effrayé par cette bénédiction. Elle est dite par un père qui remercie de ne pas être coupable d'avoir
refusé à son fils une éducation juive. Cela montre la gravité de la mission que le père juif avait à remplir et qu'il
a bien assumée. En effet, dans le texte du Chémâ Yisrael, il est dit que le père doit enseigner la Torah à ses
enfants jusqu'à être capable de leur parler pour tout dans les mots de la Torah.
Cela veut dire qu'il a recouru aussi à un enseignement juif de l'hébreu, de la Torah, des bénédictions, qu'il a pris
les dispositions pour que son fils soit capable de lire la paracha de cette fête, directement dans le livre de la
Torah en la chantant avec les signes musicaux de chaque mot, etc. Un père qui a rempli cette o-bli-ga-tion de
celui qui met au monde un enfant juif pousse un grand soupir de soulagement et de satisfaction d'avoir réussi
une tâche si importante et tout le monde s'associa à sa joie et le félicite.
Les cadeaux viennent aussi traduire la participation à la joie.
Au repas (la séouda), il y aura des divré Torah, plusieurs qui en sont capables parleront de la Torah ou de la
paracha pour rendre présente la joie de Torah qui caractérise ce jour. On invite des rabbins si possible. On met
en valeur la joie de la Torah, de l'étude qui permet d'y atteindre, et de la vie vécue selon les middotes de
bien de la Torah à l'image des middotes du Créateur.
On chante des chants de Torah qui traduisent la joie. Ce n'est pas une soirée disco ni l'initiation à l'ambiance de
"boîte".
Le jeune qui devient Bar mitsva, lui-même, montrera qu'il a étudié la Torah et sa paracha en faisant un dévar
Torah (ou dracha), pendant lequel il remerciera aussi ses parents et ses grands parents avec des mots qui
traduiront ses sentiments personnels. Il manifestera ainsi qu'il est conscient, adulte, responsable et capable.
Ce repas est, pour tout cela, nommé séoudate mitsva, repas festif de la mitsva.
Celui qui n'a pas eu le bonheur d'avoir des fils juifs et de les voir réaliser leur accès à la Bar mitsva, ne doit pas
s'attrister. En effet, nos Sages disent que s'il l'a souhaité et a tout fait pour y parvenir, cela lui est compté comme
s'il l'avait fait. Dans ce cas, ils disent aussi qu'il a probablement rempli cette mitsva dans un
autre guilgoul. Enfin, celui qui aide les pauvres à réaliser ces mitsvotes par l'aide financière et par l'éducation
juive qu'il donne, c'est si l'on peut dire comme si lui-même les avait mis au monde et éduqués. D.ieu, Lui sait ce
qu'il en est. Et il faut être confiant et calme face à la volonté du Créateur qui n'est que bonté.
Nous avons vu plus haut ce qu'est le sens et ce qu'est le style de cette fête. Elle ne doit pas sortir de cet axe de la
Torah. Cela veut dire concrètement que ce n'est pas le jour pour tout mélanger et remercier les relations
d'affaires et transformer cette étape de la vie de Torah d'un Juif en journée d'intérêts d'argents, ni en compétition
de "m'as-tu vu" et en ostentation de richesses. Il est interdit de se ruiner pour "rendre des invitations", pour faire
comme les plus riches de la communauté, pour éblouir. Ce n'est pas un festival de richesses, ni un étalage
d'argent, c'est une fête de la Torah. Les prophètes fustigent au nom de D.ieu ceux qui transgressent ces règles et
utilisent le meilleur de la Torah pour en faire le pire.
De plus, il est interdit d'humilier les autres par l'orgueil et les dépenses inutiles alors que les pauvres existent et
que le surplus devrait aller vers eux ; par exemple il est souhaitable d'apprendre au jeune que ses parents vont
donner ce jour-là de la tsédaqa pour les oeuvres d'éducation (Modia, par exemple) ou pour les pauvres qui ne
peuvent pas se payer une éducation juive, pour les préparer aux cours de Bar mitsva, etc. La tsédaqa devra être
à la hauteur de la fête que l'on donnera et non pas être une aumone, mais faire partie conséquente du
budget.
C'est la Torah qui doit être fêtée et non l'orgueil personnel.
Tous les Sages de la Torah de chaque génération le répètent depuis les prophètes parlant au nom du Créateur.
Le jour où on fête l'arrivée de l'enfant au jugement droit et basé sur la Torah allant jusqu'aux actes moraux (les
middotes), il importe que les parents ne fassent pas eux-mêmes une erreur et une faute de vulgarité morale,
même avec les meilleures itentions.
Au contraire, les parents auront le souci de faire de ce belle fête un excellent souvenir et une grande joie qui
soient aussi un enseignement de Torah par la démonstration de la façon de savoir se comporter en Juif
intelligent, digne et moral.
Comme il y a de fréquentes erreurs sur ces points, il ne faut pas hésiter à en discuter en groupes d'études,
préalablement.
On aura le bonheur d'aider les pauvres à pouvoir s'offrir également une belle cérémonie de ce type et ils seront
aussi des invités appréciées pendant la fête.
La cérémonie du jour de la fête est donc l'entrée dans la vie d'étude de la Torah, l'entrée dans la compréhension
de l'intelligence de la Torah, et l'entréé dans la conscience du bonheur de la Torah... pour atteindre le
couronnement dans la cérémonie de la 'houpa, du mariage dans quelques années
Chalom !
Yehoshua Ra'hamim Dufour
Yérouchalayim
Les téfilines
(Description, sens, commentaires, pratique)
Ils sont par excellence ce que le père doit enseigner à ses fils, comme il est dit dans le texte
placé dans les téfilines : Et lorsque ton fils, un jour, te questionnera en disant :
qu'est-ce que cela ? tu lui répondras... (Chémote 13, 14).
Voilà pourquoi je place ici toutes ces données afin que les pères puissent les apprendre avec
précision et les étudier avec leurs fils pour les leur enseigner : il faut avoir réalisé cette
expérience que nous demande la Torah dans nos vies.
Le mot vient de la racine téfila ou prière. Une lourde traduction française et anglaise les nomme phylactères à
partir de la nomination péjorative du Nouveau Testament selon le grec qui veut dire amulettes. C'est l'une des
bases de l'antisémitisme chrétien séculaire contre les Pharisiens et rabbins ridiculisés et méprisés par eux
(Matthieu 23, 5). Pourtant c'est une obligation de la Torah ou mitsva comme il est dit en Dévarim 6, 8 :
oudéchartam et tu les attacheras
lé ot âl-yadékha en signe sur ta main
vé hayou lé totafote et ils seront en fronton
béïn êinékha entre tes yeux.
Voici, de gauche à droite), les phases de la fabrication de ces boites cubiques avec leurs compartiments
(atelier Otser Israel)
La peau est tannée, épurée, déformée pour constituer les compartiments qui recevront la Torah et, pour la
finition parfaites de ces cases, on fait subir au cuir une pression de plusieurs tonnes avec des protections. En
conséquence, des peaux simples et fines (péchoutotes ou dakotes) ne sont pas une bonne qualité ; il faut qu'elles
soient épaisses ou gassotes.
Durée de préparation. Alors, les batim sont prêts s'ils n'ont aucune anomalie. Comme notre croissance
humaine, cela prend des mois et des mois. Puis on forme le chine de chaque côté, processus très délicat et long.
Pour fermer, on coud avec du nerf. Et on peint en noir l'ensemble externe, selon des précautions halakhiques
qui font durer le travail pendant plusieurs semaines. L'ensemble de la fabrication, si elle est sérieuse, prend
environ un an. Tout cet ensemble est symbolique de notre mise en forme dans la vie de la Torah. On comprend
aisément que l'on accorde du "prix" dans tous les sens du terme à la qualité des téfilines que l'on va porter, et
sur tous les critères dont nous venons de parler ; on ne cherche pas les téfilines les moins chers et de qualité
médiocre. Au contraire, on recherchera un sofer religieux, d'honneteté sûre et pieux, vivant lichma, on
demandera à voir des exemples de l'écriture et, si on n'est pas compétent soi-même pour apprécier, on
s'adressera à un atelier de qualité reconnue ; on demandera la garantie de remboursement s'il y a une erreur lors
de l'examen ultérieur.
Entretien. On les protègera, les rangera bien en les plaçant à l'abri de l'humidité et des chocs... mais en les
mettant chaque jour sur soi toute la vie.
Contenu.
Les téfilines contiennent les textes de la Torah suivants : Chémote 13, 1-10 et 13, 11-16 ainsi que Dévarim 6,
4-6 et 11, 13-21 ; il faut lire ces textes et leurs commentaires car ils nous indiquent le sens de cette pratique qui
résume tout le judaïsme et l'engagement de tout notre être (tête logique et intellectuelle, coeur, bras de l'action)
et la manifestation de cela face à autrui.
Voici un extrait ces textes indiqués par Ména'hote 34b. Se reporter à la version complète dans la Torah.
Chémote 13, 1-10. Hachém parla à Moché pour transmettre : Consacre-Moi (qaddéche li)tout premier-né,
toutes prémices des entrailles parmi les enfants d'Israël, soit homme, soit animal : c'est mon bien. Et Moché dit
au peuple : Qu'on se souvienne de ce jour où vous êtes sortis d'Egypte, de la maison d'esclavage, alors que, par
la puissance de Son bras, Hachém vous a faits sortir d'ici...
Chémote 3, 11-16. Et lorsque ton fils, un jour, te questionnera en disant :
qu'est-ce que cela ? tu lui répondras... (Chémote 13, 14).
Dévarim 6, 4-6. Chémâ Yisrael, Hachém Eloqénou, Hachém é'had. Ecoute Israel, Hachém notre
D.ieu, Hachém est Un. Tu aimeras Hachém ton D.ieu de tout ton coeur, de tout, de toutes tes ressources. Ces
devoirs que je t'impose aujourd'hui seront gravés dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu t'en
entretiendras avec eux dans ta maison, en voyage, en te couchant aussi bien qu'en te levant. Tu les attacheras
comme signe sur ton bras et tu les porteras en fronteau entre tes yeux. Tu les inscriras sur les poteaux de ta
maison et sur tes portes...
Ecriture
Ces textes sont écrits sur un parchemin dont la meilleure qualité est le klaf chélil. Le parchemin peut être
"enduit" d'une couche qui facilitera l'écriture, il est dit alors klaf machoua'h ; mais c'est un procédé de moindre
qualité car il peut s'écailler et il sépare l'acte et l'encre du parchemin ; il est préférable de s'en dispenser.
L'écriture se fait sur une ligne non apparente nommée sirtoute.
Le parchemin est écrit en une seule surface placée dans les téfilines du bras et sur quatre surfaces séparées
placées dans les téfilines de la tête. La différence entre les téfilines de Rachi et ceux de Rabbénou Tam vient de
ceci : Rachi place les textes dans l'ordre indiqué ci-dessus tandis que Rabbénou Tam inverse l'ordre des deux
derniers. Cela a sens et les deux formes se complètent mais il n'est digne de porter les deux sortes de téfilines
chaque jour que si l'on a atteint le niveau de connaissance et de pratique que cela manifeste. On trouve ces
différences même sur les téfilines trouvés dans des fouilles remontant à près de 2000 ans. La majorité des Juifs
portent les téfilines de Rachi. Quelques uns mettent aussi les téfilines de Rabbénou Tam à la fin de la prière du
matin (cha'harite) mais sans redire la bénédiction qu'ils ont déjà dite en enfilant auparavant les téfilines de
Rachi.
Ils sont écrits sur du klaf (Rambam, Tefiline 1, 6-8), peau de l'animal, du côté le plus proche de la chair de
l'animal. Tout a sens. Cela doit venir de la peau d'un animal cachér (hormis le poisson) et la préparation de ce
support doit avoir été faite avec intention (Chabbate 8b et Sanhédrine 48b) sinon les téfilines sont passoul (non
cachères) et interdits d'usage.
Le sofer (écrivain) ne doit pas écrire de mémoire ni automatiquement par habitude mais lichma :avec
conscience de chaque acte, crainte de D. et humilité, amour et intention pure (cavana), corps propre, et il
prononce chaque mot avant de l'écrire. S'il écrivait un Séfér Torah, il devrait également avoir devant lui le texte
qu'il écrit.
Il écrit chaque lettre avec un espace blanc autour et avec une clarté telle qu'un enfant puisse bien le lire.
Sur 7 lettres de l'alphabet, on ajoute toujours 3 traits montants ou couronnes (tagguins), et sur 6 autres on
ajoute toujours une couronne. Neuf lettres restantes n'ont pas de tag ou couronne, ce sont les lettres qui
composent les mots mélékhete sofer (travail du scribe). Ces tagguins réfèrent au sens des 12 pierres que
Yehoshua a placées dans le Jourdain en entrant dans la terre promise.
On qualifie l'écriture ou un mot ou une lettre de méhoudar quand elle est belle, exacte selon les règles
halakhiques et graphiques. On parle de qualité acceptable lé hat'hila quand l'écriture est moyenne tout en
n'étant pas inexacte. On parle de qualité acceptable après-coup bédiavad quand l'écriture est moyenne,
soulevant des problèmes tout en n'étant pas inexacte après le verdict d'une personne qualifiée.L'amour de la
Torah et du projet divin sur l'homme et sur le Juif incite à choisir une qualité méhoudar. C'est à ces niveaux que
les questions se les téfilines ; c'est pour cela qu'il est dit que D.ieu lui-même met les téfilines (Bérakhote 6a).
On doit choisir aussi l'écriture de ses téfilines selon la communauté à laquelle on appartient. Cela est facile à
reconnaître : le chine askénaze est pointu en dessous
tandis que le chine sépharade est formé d'un trait presque horizontal vers le bas,
Le 'hét 'hassidique ou du Ari comporte une particularité car il est composé d'un zayine et d'un vav alors que
les autres communautés l'écrivent avec deux zayines.
Chacune de ces particularités d'écriture est une tradition de Torah et met en valeur des sens profonds. Cela
s'applique également à vos mézouzotes et rouleaux de la Torah ou d'Esther.
Pour tous ces motifs, on ne peut pas acheter des téfilines à la va-vite dans n'importe quelle boutique, d'autant
qu'il y a des ateliers de fabrication qui emploient des écrivains non Juifs, non cachers et à bon marché. Il
faut examiner les mézourotes une ou deux fois tous les 7 ans si les téfilines car l'humidité externe risque de
détériorer les lettres, mais les téfilines n'ont pas cette exigence s'ils ont été écrits parfaitement par un expert sûr
et n'ont pas été abîmés. Sinon, il faut les examiner périodiquement.
Sur le boitier de la tête est inscrite la lettre chine des deux côtés, à droite selon l'écriture habituelle, mais à
gauche selon une écriture inhabituelle puisque le chinea 4 jambages. Cela réfère a une dimension plus élevée,
plus proche de la source et de l'avenir. Les deux bandelettes entourent la tête comme sur la photo et se
rejoignent en un noeud qui a la forme de la lettre dalète. Cela réfère au nom divin de Chaddaï composé des
lettres chine-dalète et youd, nom de la bénédiction fructifiante. Mais alors, où se trouve la lettre youd ? Elle est
dessinée par les spires de la courroie sur les doigts.
(à droite, on distingue bien le noeud en forme de la lettre dalète. Regardez aussi le chine à 4 branches sur le
boitier de la tête, à droite, ainsi que les 4 compartiments. Par contre, le boitier du bras, à gauche, n'a qu'un
compartiment)
Ils sont portés avec l'aide de courroies l'un sur le bras gauche du côté du coeur (voyez le verset 8, 6 du
Cantique des Cantiques : "porte-moi comme un sceau sur ton coeur...") et l'autre sur la tête.
Quand ? Le matin avant le quart du jour délimité par le soleil apparent, pour dire le Chéma Yisrael et pendant
toute la prière du matin (cha'harite) et aussi quand on le veut dans l'étude. De même, certaines communautés
les portent à Min'ha. On ne les porte pas le Chabbate (car il est déjà un signe), ni les jours de fêtes, ni la nuit.
Pendant les jours intermédiaires des grandes fêtes, l'usage est différent suivant les communautés ; en Israël, on ne les
porte pas alors.
A diverses époques, on le portait aussi pendant la journée ou toute la journée. Le Talmud cite souvent ces
exemples.
Quelques femmes très savantes en Torah ont porté aussi les téfilines bien que ce ne soit pas une obligation. La
règle générale (aussi bien pour les hommes que pour les femmes) dans le judaïsme est que l'on ne doit pas
s'imposer des obligations facultatives quand on n'est même pas capable de bien assurer avec connaissance,
intention et fidélité l'ensemble des obligations que l'on doit assumer. C'est la grande sagesse du judaïsme. Cela
dit, il n'y a pas d'interdiction de principe.
C'est un signe d'amour et de fidélité et de grand effort que de porter chaque jour les téfilines. Celui qui était
ignorant et revient de son ignorance, de ses erreurs ou de ses révoltes prend souvent le retour au
téfilines comme le signe qu'il se replace à l'intérieur de la Torah et de la mission de son peuple.
Les téfilines ont à manifester la gloire de D.ieu en Son peuple comme le dit Bérakhote 6a commentant le verset
de Dévarim "et tous les peuples de la terre verront que le nom de D. est placé sur vous". Effectivement, les
diverses religions qui se sont inspirées de la Torah partiellement n'ont pas gardé ce sceau de la fidélité. Les
Nazis aimaient humilier ou croyaient humilier le Juif porteur de son insigne comme on le voit sur cette photo
où ils ont détruits les tefilines.
Commentaires sur les téfilines : le Chla et Réchite 'Hokhma
Comment procède-t-il ?
- il se base avec précision sur les sources essentielles : la Torah, la guémara, le middrache, les premiers écrits et
le Zohar ;
- en 5 grands chapitres (crainte, amour, téchouva ou retour, qéddoucha ou sainteté, ânava ou humilité) il
éclaire sur ce thème: "comment vivre le programme de la Torah dans l'action avec le coeur, la pensée et toutes
les forces pour connaître Hachem dans toutes nos voies". Ce qui concerne les téfilines est dans le 6e livre
consacré à la qédoucha, sainteté.
Comme la plupart des livres de moussar, il est écrit dans un style limpide.
Les éditions actuelles sont remarquables parce qu'elles donnent toutes les références et sources et la traduction
des passages d'araméen en hébreu simple. Ce livre est à placer dans la même catégorie que 'Hovote
hallévavote. Pour les biographies de tous les maitres, voir ici. Commençons.
Les téfilines ont pour but de nous rappeler que nous sommes des réchaïm (méchants) et avons besoous remettre
dans le droit chemin de l'union de sainteté, et de ne plus redescendre de ce niveau. Ils sont donc un remède qui
nous aide à être fidèle et à ne plus nous éloigner de notre être véritable et à ne plus pécher.
Nous faisons alors une unité du haut, de la tête, du coeur, de l'action mais, plus encore, cette unité est à l'image
de Unité de D.ieu. Comme le dit le Zohar en Qidouchine 81a, c'est cela le sens du verset "il a fait l'homme à
Son image et à Sa ressemblance. Il est Un et Israël est comme Lui, peuple Un, Yisrael goï é'had. Seulement
alors le Juif est Un, seulement alors le peuple est Un.
Alors, ce que nous attendons peut se réaliser : l'aide de D.ieu car Il ne vient que vers ce qui est adapté à Lui qui
est Un. En cela se réalise le verset d'Isaïe 49, 3 : Israël en qui en toi Je m'embellis, Yisrael acher békha
etpaer. Nos Sages disent aussi de cela que c'est l'heure où l'homme se rend saint (mitqaddeche).
Les batim, compartiments comportant les parchemins écrits, sont comme un sanctuaire de la présence
divine, michkane ha Chékhina. Ils témoignent que, depuis le Haut, dans Sa lumière, D.ieu adhère à nous ; mais
sous une forme cachée et protégée face aux forces négatives menaçantes. Par les 7 parachiyotes ils montrent le
nom divin de 4 lettres. Il manifeste la lumière (or) en la protégeant sous l' apparence de la boîte en peau (ôr).
Pour ces motifs, les Sages des périodes lointaines ne faisaient pas 4 pas sans porter leurs tsitsite et les téfilines.
Cela répare les failles de monde (métaqén ha kissé), est comme si on avait accompli toutes les mitsvotes et ces
téfinines gardent du péché comme le fait la mézouza. Aussi, disent-ils, heureux l'homme qui met les téfilines et
connait leur sens et leurs secrets.
Comme c'est un signe d'affirmation de tout cela, celui qui dit le Chémâ Yisrael le matin sans porter les téfilines
apporte un témoignage mensonger (édoute chéqér).
Il n'est pas possible de comprendre et retenir tout cela rapidement. Mais, au moins, cette étude avec les Sages
nous montre l'importance des téfilines. On comprend maintenant pourquoi c'est ce signe qui a été choisi comme
marque de l'entrée dans la vie adulte où le Juif assume et affirme son identité. Inversement, celui qui ne les met
pas est comme un époux qui délaisserait son épouse ; c'est un état de rébellion contre notre appartenance. Et
celui qui, au contraire, vient ré-assumer la fidélité à l'alliance et fait téchouva, choisit d'abord de remettre les
téfilines tous les jours.
Nombreux sont ceux qui ignorent encore toute cette richesse. C'est le cadeau de bar- mitsva que leur fait notre
site Modia.
Ceux, très nombreux, qui dépensent beaucoup de temps et d'argent (à juste titre) en psychologie pour découvrir
leur identité et l'améliorer chaque jour apprécieront de découvrir aussi tous les instruments de développement
personnel que le judaïsme nous offre.
Dans ces parcours, nous tenons compte de ces deux dimensions simultanément.