2016/1 N° 86 | pages 9 à 33
ISSN 2736-2280
ISBN 9782870751411
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-dossiers-du-crisp-2016-1-page-9.htm
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Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Première partie : L’organisation et les acteurs de l’industrie cinématographique . . . . . . . . . 9
La place du cinéma dans les industries culturelles et créatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
La chaîne du film . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
La création . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
L’écriture du scénario . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Les étapes d’écriture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Les métiers autour de l’écriture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
La production. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
La préproduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
La production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
La postproduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
La commercialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
La distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Les distributeurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Les stratégies de mise sur le marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Le ciblage du public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
L’organisation de la sortie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Le marketing. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Les médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Les festivals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
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Le cinéma est souvent désigné comme le sep- longs métrages trouve son origine dans la contra-
tième art. Une œuvre cinématographique est le diction entre les coûts élevés de la production ciné-
fruit d’un travail de création artistique qui passe matographique et la faible capacité d’amortisse-
notamment par l’écriture puis par la mise en ment du marché national. L’étroitesse du marché
images d’un scénario *. Elle communique aux spec- et la division culturelle en trois Communautés
tateurs des idées et suscite chez eux des émotions. constituent en effet des handicaps historiques
Mais le cinéma est aussi une industrie. Il pour le développement du cinéma en Belgique.
appartient en l’occurrence, au même titre que la De plus, contrairement au marché américain, le
musique ou que l’édition, aux industries cultu- marché européen reste morcelé et marqué par des
relles dont l’objet principal est la production et la langues et des cultures locales, de sorte que les
commercialisation de biens, de services et d’acti- films européens peinent à séduire un public en
vités qui ont un contenu culturel, artistique ou dehors de leurs marchés nationaux. De manière
patrimonial. Ces biens et services sont protégés générale, l’industrie cinématographique est forte-
par la législation en matière de propriété intel- ment ancrée dans le processus de mondialisation
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*
Les termes suivis par un astérisque sont définis dans le glossaire placé en fin de volume.
L’œuvre cinématographique, en plus d’être une œuvre artistique, L’œuvre cinématographique est
est un produit économique issu d’une filière de production, de sa aussi un produit économique.
conception jusqu’à sa consommation.
L’industrie cinématographique s’insère plus largement au sein L’industrie cinématographique
des industries culturelles et créatives, au même titre que l’édition, fait partie des industries cultu-
l’industrie musicale, la mode, le design, etc. Les industries cultu- relles.
relles et créatives ont beaucoup évolué depuis environ quinze ans,
tant dans leur fonctionnement que dans leur rapport au profit. Cela
est dû à l’évolution des technologies de production, à la transforma-
tion du contexte fiscal, ainsi qu’au changement lié aux possibilités
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La chaîne du film désigne l’ensemble des étapes économiques La chaîne du film comporte deux
menant de la production à l’exploitation du film. Cette chaîne peut phases principales : la création et
être distinguée en deux phases principales, la création et la com- la commercialisation.
mercialisation, elles-mêmes subdivisées en étapes successives que la
quasi-totalité des films de fiction et des documentaires sont amenés
à franchir.
Schéma de la chaîne du film
La création
La création d’un film passe par l’écriture d’un scénario, puis par
une phase de développement plus ou moins longue, pour aboutir à
la production, elle-même divisée en préproduction, en production
proprement dite et en postproduction *.
Le parcours d’un film commence habituellement par la rédaction L’écriture d’un scénario est la
d’un scénario, un document écrit plus ou moins détaillé devant ser- première étape dans la création
vir de base de travail lors du tournage, et qui joue un rôle central d’un film.
tout au long des diverses étapes du processus de création. Ce travail
de rédaction prend plusieurs formes, de l’écriture spontanée d’un
auteur à la commande, en passant par différentes situations intermé-
diaires (suggestion d’une idée à développer ou d’un genre *, proposi-
tion d’adaptation littéraire…). Des règles de présentation uniformes
se sont peu à peu imposées. La professionnalisation s’accroît, sous
diverses pressions (efficacité et rapidité de lecture par les principaux
intervenants de la chaîne, exigences des dossiers de demande de
subsides ou adoption des pratiques états-uniennes plus formatées
dans un contexte de concurrence mondiale). Concrètement, quelques
logiciels spécifiquement destinés à l’écriture de scénarios existent
depuis les années 1980 et se sont développés parallèlement à l’essor
de l’informatique, dans la lignée des pressions de présentation stan-
dardisée venues des producteurs, mais aussi des distributeurs.
La production
Cette étape comprend les opérations de réalisation du film au La production comprend toutes
sens strict. Parmi les intervenants, l’équipe comprend le réalisa- les opérations nécessaires à la
teur, le premier assistant réalisateur (dont le rôle est important tant réalisation d’un film.
dans la préparation matérielle du tournage qu’au cours de celui-ci),
qui sont éventuellement flanqués d’autres assistants, les acteurs et
les figurants, ainsi que les métiers techniques. Tous sont placés
sous l’autorité du producteur, avec l’intervention plus ou moins
importante, selon les cas, du réalisateur. Les métiers techniques
sont regroupés selon leurs activités : image (directeur de la photo-
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La préproduction
Le producteur a la responsabilité tant financière qu’artistique La phase de préproduction com-
(sur ce dernier point, en collaboration avec le réalisateur) de la mence en amont du tournage.
réalisation du film. Il intervient dès avant le tournage, lors de la
La production
Le producteur accompagne ensuite la phase de production à Des spécialisations sont apparues
proprement parler avec les ajustements nécessaires selon les aléas au cours du temps au sein de la
du tournage, notamment en matière de budget et de calendrier. fonction de producteur.
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La postproduction
Enfin, le tournage bouclé (avec d’éventuels compléments de La phase de postproduction est
tournage, ou de retournage de prises, voire de scènes, jugées insa- préparée par le producteur dès la
tisfaisantes), le producteur lance la phase de postproduction, déjà phase de préproduction.
préparée en amont dès la phase de développement avec le choix des
sociétés et techniciens adéquats. Son rôle en tant que producteur
prend théoriquement fin avant la phase de distribution, même si,
dans la pratique, nombre de producteurs suivent et accompagnent
leurs films au cours de leur parcours commercial.
La postproduction en tant que telle comprend toutes les opé- La postproduction comprend les
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La distribution
Le ciblage du public
Dans le domaine du cinéma, la demande et le comportement
du public sont difficiles à anticiper, ce qui rend plus risquée la
Le marketing
Le marketing comprend la création de matériel publicitaire à La campagne de marketing se fait
destination des exploitants de salles et, selon les cas, une campagne selon plusieurs canaux.
par voie d’affiches, d’encarts publicitaires dans la presse généraliste
ou spécialisée, de spots radio ou télévisés, d’une présence Inter-
net… Un élément important du marketing cinéma est le concept
de teasing (aguichage), par lequel le distributeur dévoile brièvement
l’un ou l’autre aspect de l’œuvre afin de susciter auprès du spectateur
Les médias
L’implication des médias et de la critique dans la réussite La stratégie de sortie inclut l’im-
commerciale d’un film est également incluse dans les stratégies de plication des médias.
sortie d’un film, les contacts étant habituellement assurés par des
attachés de presse. Ces derniers établissent des dossiers de presse
contenant toutes les informations importantes relatives au film pré-
sentées sous une forme promotionnelle (parfois reprises telles quelles
par des critiques).
Les critiques professionnels, présents dans tous les médias, s’at- Les critiques professionnels sont
tachent à l’analyse des films visionnés, mais font aussi généralement des prescripteurs auprès de leur
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Les festivals
La caisse de résonance des festivals, en particulier les plus pres- La caisse de résonance des festi-
tigieux festivals internationaux (tels ceux de Berlin, de Cannes, de vals peut s’avérer déterminante
Toronto, de Venise…), mais aussi les festivals de moindre recon- pour les productions plus dif-
ficiles d’accès.
naissance, y compris ceux dédiés aux films de genre, peut s’avérer
déterminante pour les productions plus difficiles d’accès. Les pro-
ducteurs tiennent compte de la possibilité d’une sélection par un
festival dans leur travail, certains films apparaissant profilés pour
certains types de festivals. Dans un marché de plus en plus saturé,
les festivals cherchent à se distinguer par une identité propre. Ainsi,
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Le BIFFF, qui remonte à 1983, figure parmi les plus anciens festivals de cinéma en Belgique.
Consacré aux films d’horreur, ainsi qu’aux thrillers et films de science-fiction, il se déroule chaque
année en avril et propose en moyenne une centaine de films à environ 60 000 spectateurs 5, la
plupart d’entre eux très impliqués. Au cours du temps, il s’est installé dans le paysage culturel,
notamment en organisant une série d’événements liés (Bal des vampires, maquillage et body
painting, parade, animations…).
La consommation
La consommation de films peut prendre des voies diverses : en La consommation de fi lms peut
salles, sur supports physiques (en DVD ou Blu-ray, en vente ou en prendre des voies diverses qui
location) ou dématérialisés (télévision payante ou gratuite), en vidéo évoluent avec le temps.
à la demande (VOD, de type pay per view ou par abonnement),
par Internet… Historiquement, seule existait la sortie en salles.
Avec l’apparition de la télévision, puis la consommation au moyen
de supports payants, le modèle économique du cinéma s’est centré
autour de la séquence suivante : sortie cinéma en salles, sortie DVD
(autrefois en cassette vidéo), sortie en télévision d’abord payante puis
publique. Cette séquence traditionnelle est aujourd’hui remise en
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La vidéo
La consommation en vidéo, incluant la consommation en ligne, La consommation en vidéo s’est
se fait principalement à domicile, et s’est faite, historiquement, faite, historiquement, sur plu-
après l’irruption de la télévision qui en reste un acteur important, sieurs supports successifs.
sur plusieurs supports successifs : cassette vidéo, DVD, Blu-ray, et
aujourd’hui en ligne ou à la demande. Ces modes de consommation
s’intègrent dans la chronologie des médias (voir ci-dessus).
Même si ces chiffres incluent la consommation d’autres œuvres La vidéo en ligne connaît un
audiovisuelles que les films (notamment les séries télévisées) et sont développement important.
des estimations, ils permettent quelques comparaisons. Le change-
ment marquant des dernières années est la percée de la vidéo en
ligne payante (dont le chiffre d’affaires a été multiplié par 30 en
trois ans, passant de 1,2 à 32,1 millions d’euros), notamment due
au succès des formules de consommation par abonnement de films
et de séries en ligne. La baisse du marché du DVD (– 70 % depuis
2004, sa meilleure année) n’est, en revanche, pas compensée par la
hausse du recours à la vidéo en ligne, qui a pourtant triplé depuis
2009, alors que le marché du Blu-ray est marqué par une baisse
sensible (– 19 %) depuis 2012 (sa meilleure année avec 25 millions
d’euros de chiffre d’affaires). Les diminutions de chiffre d’affaires
La télévision
Les chaînes de télévision classique, payantes (BeTV) ou gratuites Les chaînes de télévision diffusent
(RTBF, groupe RTL), continuent à diffuser des films de cinéma. des films de cinéma.
Elles en sont parfois coproductrices, selon un système obligatoire
de soutien au cinéma (voir ci-dessous). Elles achètent également
des droits de diffusion aux producteurs. D’une manière générale,
le nombre de films diffusés en télévision gratuite, plus particuliè-
rement en prime time, est en recul constant depuis plusieurs années.
La consommation en ligne
Aujourd’hui, l’effritement du modèle d’exploitation séquencé La consommation en ligne pose
traditionnel (sortie en salles, vente de DVD, consommation télévi- des questions en termes écono-
suelle), avec l’émergence et la rapide croissance de la consommation miques.
en ligne, pose de lourdes questions en termes économiques, met-
tant en cause la rentabilité de certains acteurs (exploitants de salles,
industrie de la vidéo sur supports physiques) de la chaîne du film, à
l’instar de la crise ayant touché, il y a dix ans, l’industrie du disque
aujourd’hui largement en déclin. En effet, si l’offre en ligne légale
(donc payante) existe, elle a mis du temps à se mettre en place de
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Le cinéma de patrimoine
Au cours du temps, le développement de la cinéphilie a donné Le développement de la cinéphi-
naissance à la notion de film classique, qui garde un intérêt artis- lie a donné naissance à la notion
tique ou historique longtemps après sa première sortie, comme il de film classique.
existe des classiques littéraires, selon des critères qui évoluent avec
le temps. Cet ensemble de films d’origines, de genres et d’âges dif-
férents (les plus anciens remontent à la naissance du cinéma) sont
réunis sous le terme de cinéma de patrimoine.
Le cinéma de patrimoine dispose de son propre circuit d’ex- Le cinéma de patrimoine dispose
ploitation, soutenu par les pouvoirs publics, dans lequel les ciné- de son propre circuit d’exploita-
mathèques occupent une place centrale, à l’intention d’un public tion.
restreint mais souvent actif et passionné.
La Cinematek
La Cinémathèque royale de Belgique, qui a adopté l’enseigne Cinematek en 2009, est une
fondation d’utilité publique créée en 1938 et associée au Musée du cinéma depuis 1962. Institu-
tion biculturelle, la Cinematek est subventionnée par le Service public de programmation (SPP)
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Selon l’Union des producteurs francophones de films (UPFF), Les maisons de production
plus de 50 % des entreprises de production belges ont moins de sont de jeunes sociétés avec un
10 ans, signe du dynamisme important du secteur lors de la dernière nombre de productions relative-
ment faible.
décennie. Cependant, une autre réalité est également applicable à ce
même secteur : le nombre de productions à l’actif de chaque société
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Production de films cinématographiques Production de films pour la télévision
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Source : ONSS.
Source : ONSS.
En se focalisant à nouveau sur la seule production de films ciné- L’effectif lié à la production de
matographiques, l’évolution est, comme pour le nombre d’entre- films cinématographiques est en
prises, positive dans les trois régions du pays sur l’ensemble de la hausse dans les trois régions.
période considérée. La Flandre affiche la plus grande progression
de l’emploi dans le secteur de la production de films cinématogra-
phiques, que ce soit en termes absolus (+ 87 personnes) ou relatifs
(l’effectif y a été presque multiplié par 11). Depuis 2014, la Flandre
dépasse même la Wallonie en termes d’emplois.
Dans un souci de comparabilité, la période étudiée pour Pour des raisons statistiques, la
l’analyse que nous ferons du secteur de la postproduction porte période étudiée pour la postpro-
sur les années 2008 à 2015. Les changements survenus en 2008 duction porte sur 2008-2015.
dans la nomenclature statistique des activités économiques dans la
Communauté européenne (NACE) ne permettent en effet pas
d’obtenir une catégorie parfaitement comparable à celle des activités
de postproduction avant 2008.
Par ailleurs, la catégorie postproduction que nous analyserons La postproduction ici étudiée
ici, issue de la nomenclature statistique (NACE 2008 : 59.120), comprend davantage de presta-
non seulement porte sur les activités de postproduction de films taires que la production.
cinématographiques et télévisuels, mais intègre aussi la postproduc-
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Source : ONSS.
Initié en 2006, le Pôle image de Liège (PIL) est une fédération de prestataires de services
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Région
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de Bruxelles-Capitale
Bruxelles-Capitale Région
Région flamande
flamande Région
Région wallonne
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Source : ONSS.
Selon la définition contenue dans le décret de la Communauté Les longs métrages sont d’une
française consacré au cinéma 12, les longs métrages sont des œuvres durée supérieure à 1 heure.
audiovisuelles dont la destination est en priorité la diffusion dans
le circuit des salles de cinéma et dont la durée est supérieure à
60 minutes. Pour les courts métrages, seul diffère le critère de la
durée, qui est ici inférieure ou égale à 60 minutes.
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Le CCA a procédé à une évaluation du coût moyen de chaque type de production cinémato-
graphique ayant bénéficié depuis 2003 du tax shelter 13.
Au 31 décembre 2015, le coût moyen pour la production d’un long métrage est de
6 329 000 euros, celle d’un court métrage est de 119 000 euros, celle d’un documentaire est
de 322 000 euros, celle d’un téléfilm est de 2 810 000 euros, celle d’une série de fiction est de
4 474 000 euros, et celle d’une série d’animation est de 3 709 000 euros.
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Dans une coproduction, différents producteurs deviennent pro- Une coproduction implique que
priétaires d’un film, selon un ordre d’importance qui dépend de ce plusieurs producteurs deviennent
que chacun apporte dans le projet, et qui leur confère un droit sur les propriétaires d’un film.
les recettes que générera le film. Les coproductions ne sont pas des
cofinancements. Un film peut être cofinancé par des investisseurs
sans que ceux-ci ne deviennent pour autant coproducteurs du film.
On distinguera également le contrat de coproduction des contrats
de préachat dans le cadre desquels des distributeurs ou des radiodif-
fuseurs contribuent au financement du film en préachetant les droits
d’exploitation de celui-ci. Toutefois, dans certains cas, les câblo-
opérateurs * peuvent conclure, en plus d’un contrat de préachat, un
contrat de coproduction. Dans le cas d’une coproduction multi-
latérale, la participation la plus faible ne peut être inférieure à 10 %.
Les coproductions comportent de nombreux avantages pour les Afin de faciliter les projets de
producteurs, tels que la réunion de moyens de financement plus coproduction auxquels elle est
importants, le regroupement de moyens techniques et humains, associée, la Belgique a passé des
accords avec plusieurs pays.
ainsi que l’accès aux systèmes d’aides de plusieurs pays et aux mar-
chés étrangers. Dans ce cadre, la Belgique a conclu des accords de
coproduction avec l’Allemagne, le Canada, la France, Israël, l’Italie,
la Suisse et la Tunisie. De son côté, la Communauté française a fait
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Coproductions
CCA 100 % belges
(majoritairement belges/minoritairement belges)
2001 16 1 15 (6/9)
2002 11 2 9 (5/4)
2003 12 1 11 (2/9)
2004 23 3 20 (5/15)
2005 28 2 26 (6/20)
2006 19 3 16 (6/10)
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Au sein de la production cinématographique, on retrouve dif- Les œuvres de fiction sont issues
férents genres de films. Les œuvres de fiction sont, selon la définition de l’imagination, même si elles
du décret cinéma, des œuvres audiovisuelles issues de l’imagination, visent à retransmettre une réalité.
même si elles visent à retransmettre une réalité. Leur production
repose sur l’exploitation d’un scénario, même pour des tournages
laissant une place à l’improvisation, et leur réalisation dépend,
à l’exception des films d’animation, de la prestation d’artistes-
interprètes pour l’essentiel de leur durée.
Cette définition des œuvres de fiction comprend les œuvres Dans les films d’animation, les
audiovisuelles d’animation. Toutefois, il est possible d’aller au-delà, images sont enregistrées une à
car les spécificités de ce type de films en font pour certains un genre une et non en continu.
à part. Bien qu’ils partagent de nombreux points communs avec les
films de fiction, les films d’animation se caractérisent notamment
par le fait que les acteurs y sont remplacés par des personnages des-
sinés, des poupées, des marionnettes… Outre cette distinction que
tout observateur constate de manière intuitive, la différence entre
un film en prise de vues réelles et un film d’animation est avant
tout technique. Le cinéma en prise de vues dites réelles enregistre
les images en continu, ce qui donne notamment cette impression
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Documentaire : 7 %
Nombre total de
longs métrages
Fiction : 89 % = 345
La grande majorité des longs métrages reconnus comme films La grande majorité des longs
belges d’expression française par le CCA entre 2004 et 2015 sont comme des courts métrages
des œuvres de fiction. Pour ce qui est des courts métrages, la fiction reconnus par le CCA sont des
œuvres de fiction.
l’emporte à nouveau, mais les films d’animation sont ici davantage
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Animation : 36 %
Documentaire : 2 %
Fiction : 62 %
Nombre total de
courts métrages
= 352
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Les producteurs
Dans d’autres cas, la spécificité des intérêts à défendre par les Plusieu rs a ssociations sont
regroupées au sein de la plate-
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Le développement du cinéma belge observé ces dix dernières Les directeurs de casting se
années a permis d’accroître le nombre de rôles à attribuer, même tournent naturellement vers les
s’il ne s’agit pas nécessairement de premiers rôles. De même, les écoles et les ateliers.
ambitions grandissantes en matière de séries belges induisent éga-
lement des besoins plus importants en ce qui concerne les rôles à
attribuer ainsi qu’à toutes les étapes de conception de ces produc-
tions. Ce n’est cependant pas dans la rue que les responsables de
casting ou de production font leur choix, mais bien souvent par le
biais des écoles ou des ateliers. Ils y recherchent en effet une certaine
renommée, gage de la qualité des comédiens qui en sortent et de la
professionnalisation des divers métiers du cinéma leur permettant
de faire vivre un projet.
Les ateliers
Conçus dans les années 1970, les ateliers sont une spécificité de la Communauté française dont
l’objectif est d’offrir des structures rendant possible l’expérimentation et l’innovation cinémato-
graphiques. Ces ateliers se sont regroupés au sein de l’Association des ateliers d’accueil, d’école
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Les écoles de cinéma liées aux métiers du cinéma permettent Le travail en groupe, associant
d’acquérir une formation, de bénéficier d’une expérience, en tra- plusieurs métiers, est un atout
vaillant sur des projets concrets avec les autres métiers de la profes- lors d’une formation.
sion, et de tisser un réseau. Le travail en groupe est dans le milieu
D’une manière générale, en Belgique, la part belge dans le La part belge dans le budget des
budget des longs métrages est moins élevée que la part étrangère. longs métrages est moins élevée
En 2014, elle s’élevait à 30 % des investissements totaux pour les que la part étrangère.
films reconnus comme belges par la Communauté française. La
part étrangère, qui compte donc pour 70 %, est constituée des
apports de producteurs étrangers dans le cadre de coproductions
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Minima garantis
(international) 6,4 % Tax shelter 36,8 %
Wallimage 9,0 %
CCA 15,9 %
Apport producteur 17,4 %
Le CCA constitue un service de l’État à gestion séparée, placé sous l’autorité directe du
ministre qui a l’Audiovisuel dans ses compétences. Revu par le décret du 10 novembre 2011, son
rôle est « d’encourager et de soutenir la création, la diffusion et la promotion audiovisuelle en
Fédération Wallonie-Bruxelles dans le respect de la diversité des genres et des publics ». En plus
des soutiens et aides, le CCA a un éventail d’activités très diverses. Il assure notamment la gestion
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Les aides à la création sont accordées sur la base de l’avis de la Les aides à la création varient en
Commission de sélection des films, dont le CCA assure le secrétariat. fonction du type d’œuvre sou-
Elles varient en fonction du type d’œuvre soutenu : long métrage tenu : long métrage, court mé-
trage ou documentaire.
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Depuis le décret du 10 novembre 2011 (voir ci-dessus), des Les primes au réinvestissement
primes au réinvestissement ont remplacé le régime des subventions sont destinées aux producteurs,
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Ce secteur a été largement revu dans le décret du 10 novembre Les opérateurs qui demandent
2011, notamment par la mise en place dès 2012 de la Commission des subventions sont ventilés en
d’aide aux opérateurs audiovisuels (COA) chargée de remettre des cinq catégories.
avis au ministre qui a l’Audiovisuel dans ses compétences, seul habi-
lité à décider des aides à octroyer. La COA est dorénavant chargée
d’examiner les demandes de subvention des opérateurs ventilés en
cinq catégories : les ateliers d’accueil, de production et d’école ; les
distributeurs de films d’art et essai ; les organisateurs de festivals ;
les exploitants de salles (programmation d’œuvres d’art et essai) ;
les structures de diffusion numérique.
Les distributeurs de films d’art et essai peuvent bénéficier d’une Les distributeurs de fi lms d’art
subvention de fonctionnement. Sur 5 demandes déposées en 2015, et essai peuvent bénéficier d’une
3 ont été soutenues à hauteur d’un budget de 150 000 euros, stable subvention de fonctionnement.
depuis plusieurs années (il était de 144 000 euros en 2005). Le prin-
cipal soutien a été accordé au distributeur Cinéart. Pour les autres
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TWIST
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Wallimage, Screen Flanders et screen.brussels ont pour objectif Wallimage, Screen Flanders et
de soutenir la production cinématographique régionale en proposant screen.brussels soutiennent la
notamment des prêts et des prises de participation au capital. Ces production par des prêts et des
participations au capital.
aides sont assorties d’une série de conditions à respecter, notam-
ment celle de dépenser un pourcentage minimum du financement
dans la région concernée. Le caractère structurant des dépenses
est un critère fondamental dans la sélection des entreprises ou des
projets susceptibles de bénéficier d’un soutien d’un des trois fonds
Wallimage
Créé en 2000 par la Région wallonne, Wallimage est une société Wallimage investit soit dans des
œuvres audiovisuelles, soit dans
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Wallimage
(conseille ses filliales concernant les demandes de soutien)
screen.brussels
Le tax shelter, littéralement « bouclier fiscal », est un disposi- Le tax shelter est un dispositif fis-
tif fiscal qui permet aux sociétés implantées en Belgique de réin- cal destiné aux sociétés implan-
vestir une partie de leurs bénéfices imposables dans la production tées en Belgique.
d’œuvres audiovisuelles en Belgique et, ainsi, de bénéficier d’une
exonération fiscale. Mis en place par le gouvernement fédéral, il est
entré en application durant l’exercice d’imposition 2004.
Ce dispositif a une double fonction pour le secteur audiovisuel Le tax shelter promeut le dévelop-
en Belgique puisqu’il en promeut le développement à la fois écono- pement économique et culturel
mique et culturel. Dans sa dimension économique, le tax shelter a du secteur audiovisuel en Bel-
gique.
pour objectif d’encourager le développement de l’industrie cinéma-
tographique et audiovisuelle belge, notamment à travers la création
d’emplois. Dans ce sens, le législateur a introduit une condition de
territorialité. Pour pouvoir bénéficier d’une exonération fiscale dans
le cadre du tax shelter, une partie des dépenses de production et
d’exploitation doit être effectuée en Belgique. Dans sa dimension
culturelle, le tax shelter doit permettre la réalisation du potentiel
créatif qui existe en Belgique. L’objectif est ici de mettre en avant
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Le mécanisme 30
Le tax shelter permet à l’investisseur privé qui s’engage dans le Le tax shelter permet, sous condi-
financement d’une œuvre audiovisuelle agréée, pour laquelle cer- tions, de bénéficier d’une exoné-
taines dépenses de production ou d’exploitation sont effectuées en ration fiscale de 310 % du mon-
tant investi.
Belgique, de bénéficier d’une exonération fiscale de 310 % du mon-
tant investi, au titre de l’impôt sur les revenus.
L’investissement peut se faire soit directement entre un inves- L’investissement peut se faire
tisseur et une société de production résidente (ou une succursale directement ou via un intermé-
d’une société étrangère), soit via un intermédiaire chargé de lever diaire chargé de lever des fonds.
des fonds (voir ci-dessous). Il est formalisé à travers une convention-
cadre (c’est-à-dire un contrat d’investissement) conclue entre les
parties et dans laquelle l’entreprise qui investit (ou l’intermé-
diaire) s’engage à verser une certaine somme, endéans les trois mois
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Investisseur Producteur
3 mois pour verser les sommes 18 (ou 24) mois pour effectuer
les dépenses
Convention-cadre
L’exonération fiscale est limitée à 150 % de la valeur fiscale de l’attestation tax shelter.
Les intermédiaires
Outre l’investisseur et le producteur, qui sont les acteurs de base La société d’intermédiation est
d’un investissement de type tax shelter, le marché a connu, dès l’en- un acteur essentiel au sein du
trée en vigueur du dispositif, l’émergence de divers intermédiaires. mécanisme du tax shelter.
La levée de fonds est une démarche commerciale qui s’accompagne
d’un poids administratif certain, au coût non négligeable, ce qui
requiert une taille critique pour que l’activité soit viable. La société
d’intermédiation apparaît donc comme un acteur essentiel, voire
quasi incontournable, au sein du mécanisme du tax shelter.
Les effets
Selon la philosophie de la loi-programme de 2002 qui en est à Le tax shelter devait stimuler
l’origine, le tax shelter a été mis en place dans le but d’augmenter l’emploi dans le secteur de la pro-
le volume et la qualité de la production audiovisuelle en Belgique duction audiovisuelle.
en permettant aux producteurs belges de disposer de nouvelles res-
sources en matière de financement. La stimulation du secteur devait
également dynamiser l’emploi en son sein.
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50 000 000
–
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
L’analyse de la part belge et étrangère dans le budget des longs La part étrangère dans le budget
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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
100 % belges Coproductions
Source : Centre du cinéma et de l’audiovisuel, Bilan 2015. Production, promotion et diffusion cinématographiques
et audiovisuelles, avril 2016.
L’Union européenne mène une politique de soutien au domaine La Commission européenne sou-
culturel dans le cadre de la stratégie Europe 2020 définie par la tient la culture dans le cadre de
Commission. Le Conseil de l’Europe intervient également dans le la stratégie Europe 2020.
domaine audiovisuel. Parmi les aides aux productions audiovisuelles
proposées au niveau européen, citons le programme Média et le
fonds Eurimages.
Le programme Média
Via le programme Europe créative, l’Union européenne soutient Le programme Média, visant
les secteurs audiovisuel, culturel et créatif en Europe. Pour l’audio- l’audiovisuel, fait partie d’un
visuel, ce soutien prend les traits du programme Média, qui assure programme de soutien plus large
nommé Europe créative.
une aide au développement, à la distribution et à la promotion d’un
certain nombre de projets à dimension européenne. Des soutiens
à la formation sont également proposés par ce biais et un accent
important est mis sur l’exploitation des nouvelles technologies.
L’enveloppe globale liée au programme Média pour la période
2014-2020 s’élève à 1,46 milliard d’euros pour l’ensemble des pro-
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Le fonds Eurimages
Eurimages est le fonds culturel du Conseil de l’Europe. Il est Eurimages accorde un soutien
opérationnel depuis 1989 et regroupe 37 des 47 États membres financier aux films de fiction,
de cette institution basée à Strasbourg. Eurimages participe à la d’animation et aux documen-
taires produits en Europe.
promotion de l’industrie audiovisuelle européenne en accordant un
soutien financier aux films de fiction, d’animation et aux documen-
taires produits en Europe. Ainsi, Eurimages encourage la coopé-
En vertu d’un décret de la Communauté française 40, les chaînes de Les télévisions et distributeurs
télévision telles que la RTBF ou BE TV et les distributeurs que sont ont l’obligation de contribuer à
Proximus, Brutélé, Telenet ou Nethys (VOO) doivent apporter une la production d’œuvres audio-
visuelles francophones.
contribution à la production d’œuvres audiovisuelles francophones.
Cette obligation légale s’élevait, pour l’ensemble des chaînes de
télévision et des distributeurs concernés, à 5 752 090 euros en 2015.
La RTBF joue un rôle prépondérant dans le soutien aux produc- La RTBF est un acteur important
tions belges francophones. La chaîne publique francophone a l’obli- dans le soutien aux productions
gation, seule ou en collaboration avec sa société filiale de tax shelter belges francophones.
ou toute autre société similaire, en vertu du contrat de gestion qui
la lie à la Communauté française, de mener des partenariats étroits
avec les producteurs audiovisuels indépendants en Communauté
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Le cinéma est à la fois un art et une industrie. et en employant des équipes d’animation presque
Si ce constat peut nous faire réfléchir sur la dimen- exclusivement hongroises.
sion esthétique ou idéologique des œuvres que Deuxièmement, une déchronologisation de la
nous regardons, il doit aussi nous conduire à tenir « chaîne du film ». Les possibilités offertes par
compte des contraintes et circonstances spécifiques Internet, l’émergence du streaming et la multiplica-
du processus économique de production cinéma- tion des canaux audiovisuels (chaînes hertziennes,
tographique. On ne réalise ni ne diffuse un film télévision numérique terrestre…) perturbent de
comme on fabrique et vend du savon. Ce Dossier plus en plus les séquences classiques d’exploitation
a tenté de le montrer, la production cinématogra- des œuvres cinématographiques : sortie en salle,
phique met en scène des acteurs et des logiques sin- sortie sur support vidéo et enfin diffusion télévi-
gulières. Sa parution survient de surcroît dans une suelle. La fragilisation de la chaîne du film affecte
période particulière, une phase de bouleversement également les revenus générés par le secteur.
du cinéma similaire dans sa portée à l’apparition Troisièmement, une porosité croissante entre la
du cinéma parlant ou à l’irruption de la télévision. production audiovisuelle et la production cinéma-
Quelles sont ces mutations ? Premièrement, tographique à strictement parler. Qu’est-ce qu’un
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1
Voir à ce sujet S. Toussaint, « Ne dites plus “Com- certaines dispositions législatives, réglementaires et
munauté française” ! Quoique… », Les analyses du administratives des États membres relatives à la four-
CRISP en ligne, 7 octobre 2013, www.crisp.be. niture de services de médias audiovisuels (directive
2
Tous les chiffres cités dans ce paragraphe concer- “Services de médias audiovisuels”) (version codifiée),
nent l’année 2012 et proviennent de E. Lazzaro, Journal officiel de l’Union européenne, L 95, 15 avril 2010.
10
J.-G. Lowies, Le poids économique des industries cultu- Recommandation du comité de concertation du
relles et créatives en Wallonie et à Bruxelles, Rapport, Centre du cinéma et de l’audiovisuel du 23 mars
IWEPS, 8 décembre 2014. 2012 relative à l’exploitation des œuvres audiovi-
3
La nomenclature statistique ne permet pas d’isoler suelles de la Communauté française.
11
le secteur du cinéma. Selon l’Annuaire de l’audiovisuel 2016 de la Commu-
4
Proportion notamment citée dans C. Carrière, nauté française, à partir d’estimations établies par le
« Galères de financement, de casting… Ces films qui groupe de services d’information IHS.
12
ne se sont jamais faits », L’Express, www.lexpress.fr, Décret de la Communauté française du 10 novembre
26 mars 2016. Il n’existe pas d’étude précise à ce sujet. 2011 relatif au soutien au cinéma et à la création
5
Chiffres de 2015. audiovisuelle, Moniteur belge, 24 janvier 2012.
6 13
Les chiffres relatifs à la consommation cinématogra- Chiffres issus de : Centre du cinéma et de l’audio-
phique sont issus de l’Annuaire de l’audiovisuel 2016 visuel, Bilan 2015. Production, promotion et diffusion
de la Communauté française. cinématographiques et audiovisuelles, avril 2016, p. 189.
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Annuaire de l’audiovisuel : rapport réalisé périodiquement par le Service général de l’audiovisuel et des
médias de l’Administration générale de la Culture du Ministère de la Communauté française.
Blanchart J.-L., De Vinck S., Ranaivoson H., « La diversité culturelle dans la production cinémato-
graphique belge francophone entre 1995 et 2011 », Repères, Observatoire des politiques culturelles,
n° 7, juin 2015.
Centre du cinéma et de l’audiovisuel, Bilan 2015. Production, promotion et diffusion cinématographiques et
audiovisuelles, avril 2016.
Cour des comptes [de la République française], « Les soutiens à la production cinématographique et
audiovisuelle : des changements nécessaires », Rapport public thématique, avril 2014.
della Faille P., Le régime du tax shelter : aspects de droit civil, fiscal, comptable et financier, Bruxelles, Larcier,
2015.
Delville R., « Le tax shelter : paradoxe entre un mécanisme fiscal innovateur et le secteur cinématogra-
phique conservateur », Université catholique de Louvain, Faculté de droit et de criminologie, mémoire
de maîtrise en droit, 2015.
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Sites Internet :
Association des réalisateurs et réalisatrices (ARRF) : www.arrf.be.
Association des scénaristes (ASA) : www.associationscenaristes.be.
Belgian Entertainment Association (BEA) : www.belgianentertainment.be.
Belgian Film Producers Association (BeFPA) : www.befpa.eu.
Cinematek : www.cinematek.be.
CinemaWallonia : www.cinemawallonia.be.
Cinergie (webzine et site généraliste) : www.cinergie.be.
Fédération des cinémas de Belgique (FCBel) : www.fcbel.org.
Institut des arts de diffusion (IAD) : www.iad-arts.be.
Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS) : http://insas.be.
Le Pôle image de Liège (PIL) : www.lepole.be.
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Blockbuster : terme anglais (littéralement « qui détruit le quartier », au sens figuré « qui détruit la
concurrence ») qui qualifie un film à gros budget engrangeant des recettes importantes. Ce type de
film est destiné au public le plus large possible, recourt souvent à des stars confirmées et comporte
habituellement de nombreux effets spéciaux. Sa stratégie de sortie s’accompagne d’une campagne de
marketing très importante et d’une présence sur le plus grand nombre d’écrans possible, même si
in fine le public et les recettes espérées ne suivent pas.
Câblo-opérateur : société responsable de l’installation de la télévision par le câble ainsi que des services
annexes tels que l’accès à Internet ou à la téléphonie mobile. En Belgique, les principaux câblo-opérateurs
sont Telenet (principalement en Flandre, mais également dans quelques communes bruxelloises ; il est
lié au groupe Liberty Media), SFR (ancien Coditel Numericable ; il est présent dans dix communes
bruxelloises), VOO (présent en Wallonie et dans quelques communes bruxelloises ; il est lié à l’inter-
communale Nethys, ex-Tecteo), Proximus et Scarlet (filiale de Proximus).
Cluster d’entreprises : ensemble d’entreprises, de sous-traitants spécialisés et parfois d’institutions
associées (universités, centres de recherche), actifs dans la même zone géographique, qui décident
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