IC intervalle de confiance
IEC inhibiteur de l’enzyme de conversion
de l’angiotensine
INR international normalized ratio
IRB index de respiration bloquée (breath-holding
index)
IRM imagerie par résonance magnétique
IV intraveineux
LCR liquide céphalorachidien
MAV malformation artérioveineuse
NFS numération formule sanguine
NIH National Institutes of Health (États-Unis)
NIHSS National Institutes of Health Stroke Scale
NPP nombre de patients (à traiter) pour un préjudice
NPT nombre de patients à traiter (pour un bénéfice
donné)
PAD pression artérielle diastolique
PAM pression artérielle moyenne
PAS pression artérielle systolique
PFC plasma frais congelé
PFO foramen ovale perméable (patent foramen ovale)
PIC pression intracrânienne
PPC pression de perfusion cérébrale
RRA réduction de risque absolu
RRR réduction de risque relatif
SC sous-cutané
Sfar Société française d’anesthésie et de réanimation
SG score de Glasgow (GCS : Glasgow Coma Scale)
SNC système nerveux central
TCA temps de céphaline activée
TEP tomographie par émission de positons
TIH thrombopénie induite par l’héparine
Liste des abréviations xxi
L’accident vasculaire
cérébral dans le service
d’urgences
n Est-ce un AVC ?
D É F I N I T I O N
Le terme AVC fait généralement référence à un infarctus
cérébral ou à une hémorragie cérébrale non traumatique.
En fonction de la population considérée (ethnie, âge, comor-
bidité) le ratio infarctus/hémorragie est d’environ 4:1.
Comme nous le détaillerons dans le chapitre 3, les infarc-
tus cérébraux peuvent être causés par différents processus
pathologiques qui tous, finalement, ont en commun l’occlu-
sion d’une artère ou d’une veine cérébrale. Si l’occlusion
2 L’accident vasculaire cérébral dans le service d’urgences
P R É S E N T A T I O N
DIAGNOSTIC
Il n’y a pas, actuellement, de test 100 % spécifique et sensi-
ble pour diagnostiquer un infarctus cérébral en urgence.
Aussi le diagnostic est-il habituellement posé sur la base
d’une histoire de la maladie caractéristique, d’examens, de
la présence de comorbidité et de l’absence de convulsions
ou d’autre diagnostic différentiel.
Les images du scanner sont généralement négatives
durant les trois premières heures ou montrent seulement
des signes très limités avec une faible reproductibilité inter-
observateur. Si cela est possible, la réalisation d’une ima-
gerie par résonance magnétique (IRM), la détection d’une
artère occluse par le Doppler transcrânien ou une angiogra-
phie (par scanner, IRM ou cathétérisme intra-artériel)
Est-ce un AVC ? 5
P A T H O L O G I E S R E S S E M B L A N T À U N A V C –
D I A G N O S T I C S D I F F É R E N T I E L S
Toutes les situations suivantes peuvent se présenter comme
un AVC. Dans tous les cas, la différence peut être faite par
une IRM, qui montre une diffusion tissulaire anormale
dans la plupart des AVC mais pas dans les diagnostics
différentiels.
Convulsions. Si la convulsion a un début focal dans le
cerveau, le patient peut garder une faiblesse, un engour-
dissement, des problèmes de langage ou de vision
pendant un certain temps (habituellement moins de
24 h) après la convulsion. À l’inverse de ce qui se passe
en cas d’infarctus cérébral typique, les déficits focaux
après convulsions sont souvent accompagnés de léthar-
gie et s’amendent. Cependant, si le patient a présenté
une convulsion accompagnant un AVC, il est impossible
de savoir avec certitude quel pourcentage de déficit doit
être attribué à chacun. C’est pourquoi les patients avec
des convulsions initiales sont habituellement exclus des
études cliniques faites sur les nouvelles thérapies de
l’AVC.
Migraine. Les patients peuvent avoir une faiblesse ou un
engourdissement unilatéral, une altération du champ
visuel ou des troubles du langage associés à une migraine
(migraine « compliquée » ou « accompagnée »). Les
patients ayant des migraines compliquées sont à fort
risque d’AVC. En essayant de faire la différence entre
une migraine compliquée et un AVC, il est important de
6 L’accident vasculaire cérébral dans le service d’urgences
n Recommandations
pour l’évaluation du diagnostic
Les recommandations de l’American Stroke Association
(ASA) listent les différentes analyses à visée diagnostique
à réaliser chez un patient suspecté de présenter un AVC
ischémique [1,2]. Elles doivent être mises en place dès le
service d’urgences mais, dès que le patient a atteint
les critères d’éligibilité, il convient de ne pas différer le
traitement par le rt-PA dans l’attente des résultats (voir
chapitre 4).
Accident vasculaire
cérébral ischémique
n Définition
Un AVC ischémique est la mort du tissu cérébral due à une
interruption de la vascularisation sanguine dans une région
du cerveau, causée par l’occlusion d’une artère cérébrale ou
cervicale ou, moins fréquemment, d’une veine cérébrale.
n Étiologie
L’étiologie d’un AVC ischémique est importante à identifier
pour aider à choisir le meilleur traitement préventif d’une
récidive. Néanmoins, sans se soucier de l’étiologie, le traite-
ment initial est dans la plupart des cas identique et, ainsi, le
plus important dans un premier temps est de mettre en
place les mesures d’urgence décrites dans ce chapitre.
n Diagnostic
La première tâche importante est de distinguer un AVC
ischémique d’un AVC hémorragique. Ceci peut être fait
16 Accident vasculaire cérébral ischémique
THROMBOLYSE INTRAVEINEUSE
Dans cet ouvrage, nous appellerons rt-PA l’activateur tissu-
laire du plasminogène recombinant, aussi souvent désigné
par TPA, t-PA, tPA, altéplase (non générique) ou Actilyse®
(nom de marque).
Le rt-PA intraveineux est le seul médicament approuvé
par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-
Unis pour l’AVC. Il a reçu l’AMM en France.
La thrombolyse intra-artérielle est une thérapie de sau-
vetage qui est utilisée dans plusieurs centres dans le
cadre de protocoles de recherche. Une variété de stratégie
de neuroprotection (hypothermie, autres médicaments)
est actuellement en cours d’étude pour essayer de limiter
la taille de l’infarctus. Aucune n’est approuvée à ce jour.
D’après les recommandations actuelles, le rt-PA doit être
utilisé chez les patients correspondant aux critères du traite-
ment [2]. Les détails du protocole se trouvent au chapitre 4.
plus rares, avec des clips ou des stents sur des anévrismes
ne sont pas éligibles pour l’IRM.
IRM cérébrale. Elle peut fournir des informations sub-
stantielles sur la localisation de l’AVC, son ancienneté,
la présence d’un saignement et l’état des tissus (voir
annexe 4). Cependant, les mêmes limites qu’à l’angio-
scanner s’appliquent.
M A I N T E N I R L A R E P E R F U S I O N C É R É B R A L E
21
22
Accident vasculaire cérébral ischémique
Tableau 3.1. (Suite)
Source : HP Adams Jr, RJ Adams, T Brott, et al. Guidelines for the early management of patients with ischemic stroke : a
scientific statement from the Stroke Council of the American Stroke Association. Stroke 2003 ; 34 : 1056-83 [1]. Reproduit
avec l’autorisation de Lippincott Williams & Wilkins.
23
24 Accident vasculaire cérébral ischémique
T R A I T E M E N T S A N T I A G R É G A N T
P L A Q U E T T A I R E E T A N T I C O A G U L A N T À L A
P H A S E A I G U Ë D ’ U N A V C I S C H É M I Q U E
Les traitements antiagrégant plaquettaire et anticoagulant
sont souvent envisagés dans le traitement de la phase aiguë
de l’AVC ischémique. L’un, l’autre ou les deux peuvent être
appropriés, mais des études randomisées montrent que les
anticoagulants ne doivent pas être utilisés en routine à la
phase aiguë. Des études ont montré que les antiagrégants
plaquettaires étaient d’un bénéfice modeste et aucune étude
n’a montré le bénéfice du traitement antiagrégant plaquet-
taire en urgence.
H Y P E R G L Y C É M I E
L’hyperglycémie est connue pour aggraver l’évolution
des AVC. Ni le mécanisme par lequel l’hyperglycémie
aggrave les AVC, ni le niveau d’hyperglycémie à partir
duquel elle est délétère ne sont connus. Néanmoins, des
données montrent que même de modestes hyperglycémies
(glycémie > 150 mg/dl) peuvent augmenter la taille d’un
AVC et accroı̂tre le risque d’hémorragie cérébrale. C’est
pourquoi il faut traiter agressivement l’hyperglycémie.
Voir l’annexe 7 pour l’algorithme sur l’insuline.
Investigation sur l’étiologie pour une prévention secondaire 27
HYPERTHERMIE
L’hyperthermie est corrélée à un mauvais pronostic.
Expérimentalement, l’augmentation de la température
corporelle chez l’animal augmente les besoins métaboliques
et la taille de l’infarctus. C’est pourquoi il est nécessaire de
traiter l’hyperthermie énergiquement avec du paracétamol
et de rafraı̂chir, si nécessaire, avec des couvertures
fraı̂ches*.
Sténose
Plaque carotidienne
dans réduisant
la carotide le flux
avec embolie
artérielle
D É P I S T A G E D ’ U N E S T É N O S E
OU D’UNE OBSTRUCTION
A R T É R I E L L E
É V A L U A T I O N C A R D I A Q U E
Un ECG doit être réalisé pour exclure une fibrillation auri-
culaire et pour éliminer un infarctus du myocarde silen-
cieux ou une ischémie qui peuvent apparaı̂tre comme
conséquences de l’AVC.
Si une fibrillation auriculaire ou une autre arythmie
importante sont suspectées, une télémétrie cardiaque ou
un monitorage par holter doivent être mis en place.
Une échocardiographie est une aide pour visualiser
une source cardimbolique et un shunt droite-gauche.
Une échocardiographie transthoracique (ETT) peut mon-
trer une anomalie de la cinétique segmentaire (l’akinésie
de la paroi antérieure est associée à un fort risque embo-
lique), une fraction d’éjection du ventricule gauche
altérée (seuil généralement admis : < 20–30 %), des
anomalies valvulaires et un foramen ovale perméable
(PFO).
Une échocardiographie transœsophagienne (ETO) per-
met de mieux visualiser les oreillettes (et les auricules).
Un caillot dans l’auricule gauche, la taille d’un PFO, un
PFO associé à un anévrisme du septum interauriculaire,
de l’athérome de la crosse aortique et un contraste spontané
sont des éléments qui peuvent être associés à une augmen-
tation du risque d’AVC ischémique. Une anticoagulation au
long cours avec la warfarine est considérée comme la meil-
leure prévention des origines cardimboliques mais, pour
de nombreuses étiologies, il demeure controversé que la
warfarine soit supérieure aux antiagrégants plaquettaires.
Prévention d’une détérioration neurologique 31
D É P I S T A G E D E R É C U R R E N C E
DES FACTEURS DE L’AVC
Monitorage de la pression artérielle*.
Réalisation d’un bilan lipidique*.
Recherche de diabète.
Recherche d’hyperhomocystéinémie (bien que ce soit un
facteur de risque, le bénéfice de sa recherche et de son
traitement est controversé).
Conseil d’arrêt du tabac si nécessaire*.
L E S M E S U R E S S U I V A N T E S D O I V E N T Ê T R E
A P P L I Q U É E S À T O U S L E S P A T I E N T S
AYANT UN AVC
Prophylaxie de la thrombose veineuse profonde (TVP)
(pharmacologique, instrumentale, mobilisation du
patient).
Prévention de l’inhalation (évaluation de la déglutition
avant d’autoriser le patient à manger).
Prophylaxie de l’ulcère gastroduodénal.
32 Accident vasculaire cérébral ischémique
T R A I T E M E N T S M É D I C A M E N T E U X
D E S 7 2 P R E M I È R E S H E U R E S
Antiagrégants plaquettaires
Aspirine : 81–325 mg 1 fois/j*, ou
Clopidogrel (Plavix®) : 75 mg 1 fois/j*, ou
Aspirine 25 mg/dipyridamole LP 200 mg (Asasantine®)
2 fois/j*.
n Rééducation et réadaptation
de l’AVC
Voir aussi les chapitres 10 et 11.
La rééducation fonctionnelle, l’ergothérapie et la rééduca-
tion du langage doivent être débutées précocement !*
Évolution de l’AVC ischémique 35
M O R T A L I T É
Au total (données du Rochester Epidemiology Project et
NOMASS) [10,11] :
30 % de mortalité durant la première année ;
40–50 % dans les 5 ans.
36 Accident vasculaire cérébral ischémique
I N C A P A C I T É
Au-delà de la mortalité, les patients et les familles sont géné-
ralement anxieux de connaı̂tre le devenir fonctionnel.
L’incapacité est très difficile à prédire au cas par cas dans
les premiers jours. Il est préférable de donner une échelle
entre le plus mauvais et le meilleur des scénarios.
Le tableau 3.2 [13] montre l’évolution des AVC par sous-
types, évolution déterminée par l’importance de l’occlusion
de l’artère : totale, partielle ou lacunaire.
Infarctus lacunaire
3 mois 8% 24 % 31 % 37 %
1 an 8% 24 % 31 % 37 %
Total
3 mois 20 % 29 % 22 % 30 %
1 an 31 % 23 % 23 % 23 %
n Gestion du temps
Les points suivants sont cruciaux pour la gestion du temps
lors des soins d’un patient ayant eu un AVC. La gestion du
temps est affectée par la gravité de l’AVC, la durée des
investigations nécessaires à déterminer l’étiologie, l’apti-
tude à déglutir et la précocité de la guérison. L’objectif est
de faire sortir les patients de services de soins aigus aussi
rapidement et en toute sécurité que possible.
UNV : 1–3 j.
Puis en service de médecine pour terminer l’exploration
et prendre les dispositions.
Sortie entre 2–5 j.
4
Protocole
de thrombolyse
n Indications de thrombolyse
Âge 18 ans. Il n’y a pas de données pour un traitement
chez l’enfant. Cependant, des cas de grands enfants
40 Protocole de thrombolyse
traités avec le rt-PA selon les critères des adultes ont été
rapportés.
Diagnostic clinique de l’AVC ischémique responsable
d’un déficit neurologique patent. L’AVC doit présenter
un minimum de sévérité (dans quasiment la totalité des
cas une échelle de score NIH 3). Nous utilisons le cri-
tère : « Serait-ce invalidant si le déficit persistait ? »
Début des premiers symptômes clairement établi à moins
de 180 min (3 h) avant que le traitement ne débute. Nous
avons expliqué l’importance d’établir l’heure de début
dans le chapitre 2.
n Contre-indications absolues
Symptômes mineurs ou s’améliorant rapidement. C’est
l’un des points les plus difficiles de la prise de décision
d’un traitement par thrombolyse. Les recommandations
préconisent de ne pas traiter un patient qui a une amélio-
ration rapide. Cependant, nous avons observé que nom-
bre de ces patients récupéraient de façon substantielle
mais gardaient un déficit invalidant. Même les patients
avec des AVC de faible gravité bénéficient du traitement
par rt-PA alors même que les complications à type de
saignement intracrânien sont très rares chez ces patients.
C’est pourquoi, plutôt que d’exclure systématiquement
tous les patients ayant des symptômes mineurs ou ceux
qui s’améliorent, nous les traitons quand même si au
moment où nous sommes prêts à débuter le traitement,
le déficit, tel qu’il existe à cet instant, serait invalidant
s’il persistait.
Antécédent d’HIC.
Symptômes suggérant une HSA.
Contre-indications absolues 41
n Contre-indications relatives
Convulsions en début d’AVC. Les patients avec des
convulsions étaient exclus des études initiales sur la
thrombolyse parce qu’il était difficile d’établir la part du
déficit neurologique qui revenait aux convulsions et celle
qui revenait à l’AVC. Ceci est important lorsque l’on réa-
lise une étude, mais moins dans la pratique clinique. S’il
est certain que l’AVC qui est apparu a causé un déficit
invalidant, même si le patient a eu des convulsions, nous
pensons qu’il est pertinent de traiter ce patient s’il
remplit les autres critères (particulièrement l’absence
d’argument en faveur d’un traumatisme crânien avec
les convulsions).
Glycémie < 50 mg/dl ou > 400 mg/dl. Si le patient
demeure symptomatique après correction d’une glycé-
mie haute ou basse, il ne faut pas l’exclure d’un
traitement.
44 Protocole de thrombolyse
n Procédure
FAIRE VITE !!!
Ne pas oublier : le temps, c’est du cerveau. Les meilleurs
résultats sont obtenus avec un traitement débuté dans les
2 h qui suivent le début des symptômes.
Vérifier que les examens de laboratoire ont été envoyés immé-
diatement et l’ECG demandé (demandé, exécuté et obtenu
dans les premières 5 min).
▪ Glucose, hémoglobine/hématocrite et plaquettes sont,
la plupart du temps, les seuls examens nécessaires
avant de traiter le patient.
▪ Le glucose peut être dosé par glycémie capillaire.
▪ NFS.
▪ Mesurer la coagulation (TP, INR) si le patient est sous
anticoagulant ou si un trouble de la coagulation est
suspecté.
▪ Certains centres ont maintenant la mesure d’INR par
microméthode capillaire.
▪ Test urinaire de grossesse (si besoin).
Procéder à l’examen clinique du patient (réalisé dans les
5 min suivantes).
▪ Établir clairement l’heure du début.
▪ Obtenir les détails anamnestiques pertinents (antécé-
dents, traitements en cours).
▪ Échelle NIH (voir annexe 13).
46 Protocole de thrombolyse
n Dose
rt-PA : 0,9 mg/kg jusqu’à un maximum de 90 mg.
10 % en bolus IV, en 1 min.
90 % en perfusion pendant 1 h.
Note : Seul le rt-PA est autorisé dans le traitement de
l’AVC. Les autres traitements qui peuvent être utilisés
pour les patients ayant un infarctus ne doivent pas être uti-
lisés pour l’AVC. Ceci inclut la streptokinase (Streptase®),
la rétéplase (Rapilysin®), la ténectéplase (Metalyse®). Véri-
fier avec soins le nom du médicament car certains hôpitaux
ne détiennent pas de rt-PA. Le personnel des urgences
pourrait être tenté d’utiliser un autre thrombolytique dont
il a plus l’habitude.
Exemple de recommandations après thrombolyse 47
n Exemple de recommandations
après thrombolyse
Voir l’annexe 2.
Œ D È M E O R O P H A R Y N G É : P R O T O C O L E
DE PRISE EN CHARGE
Examiner l’oropharynx de façon répétée à la recherche
d’un dème (qui peut être un discret gonflement des
lèvres ou de la langue, juste sur un côté).
Si un angio-dème est suspecté, appeler immédiatement
du personnel expérimenté en intubation et prise en
charge des voies aériennes. Ne pas attendre l’obturation
des voies aériennes.
Choisir l’un des traitements suivants :
▪ adrénaline : 0,5 ml en nébulisation ou 0,3 ml d’une
solution à 0,1 % en sous-cutané (peut être répété 2 fois,
si bien toléré),
▪ diphénhydramine (Nautamine®) : 50 mg IV puis 25 mg
toutes les 6 h, 4 fois,
▪ méthylprednisolone (Medrol®, Solumedrol®) : 100 mg
IV ; peut être suivi de 20–80 mg IV par jour pendant
3–5 j en fonction de la gravité et de l’évolution,
▪ famotidine (Pepdine®) : 20 mg IV puis 20 mg IV toutes
les 12 h, 2 fois.
Si l’augmentation de l’dème oropharyngé se poursuit ou
si la perméabilité des voies respiratoires est compromise :
▪ si la langue est démateuse, mais que l’intubation
orale reste possible, réaliser en urgence une intubation
orotrachéale,
▪ si la langue est trop démateuse pour une intubation
orotrachéale, réaliser une intubation nasotrachéale
sous endoscopie,
▪ en présence d’un sifflement sévère ou d’une obstruc-
tion des voies aériennes imminentes, réaliser une tra-
chéotomie ou une cricothyrotomie et envisager de
« réverser » la thrombolyse,
▪ se résout toujours spontanément sans séquelle en 24 h.
Balance risque/bénéfice de la thrombolyse 49
n Balance risque/bénéfice
de la thrombolyse
Q U E L S S O N T L E S B É N É F I C E S
DU TRAITEMENT PAR rt-PA ?
Le pourcentage de patients avec une excellente évolution
(Rankin 0–1) est augmenté de 15 % en valeur absolue et
de 50 % en valeur relative. Le pourcentage de patients
avec une évolution défavorable (mort ou Rankin 4–5)
est réduit, même en comptant les patients qui saignent
(figure 4.1).
L’odds ratio d’une bonne évolution est de 1,7 (IC 95 % :
1,2–2,6).
Les patients traités avec rt-PA ont 30–50 % de chance
supplémentaire (augmentation du risque relatif)
d’avoir une incapacité minime ou pas d’incapacité à
3 mois.
50
Protocole de thrombolyse
Échelle modifiée de Rankin
0–1 2–3 4–5 Mort
Placebo 26 25 27 21
rt-PA 39 21 23 17
Pourcentage de patients
Figure 4.1 Étude NINDS TPA. Devenir à 3 mois évalué sur l’échelle modifiée de Rankin (voir annexe 13).
Source : The National Institute of Neurological Disorders and Stroke rt-PA stroke Study Group, Tissue plasminogen activator for acute
ischemic stroke. N Engl J Med 1995 ; 333 : 1581-7 [14]. Reproduit avec autorisation. Copyright # 1995 Massachusetts Medical Society.
Balance risque/bénéfice de la thrombolyse 51
D E S B É N É F I C E S , P O U R Q U I ?
Sous-groupes :
bénéfice pour tous les sous-types d’AVC ;
bénéfice pour tous les AVC mineurs (NIHSS 7) et
sévères (NIHSS 15) ;
bénéfice pour les patients âgés (> 75 ans) aussi bien que
pour les plus jeunes, mais il y a peu de données dans la
population pédiatrique ;
bénéfice pour les patients avec des modifications isché-
miques précoces au scanner s’ils présentent tous les
autres critères ;
le délai de traitement est la clé pour améliorer
les chances de guérison [15]. Les patients traités plus
précocement ont une probabilité plus élevée de
répondre au traitement que ceux traités après la fenêtre
des 3 h. C’est pourquoi le temps, c’est du cerveau !
T R A I T E M E N T I N T R A - A R T É R I E L
DANS LES 3 HEURES
Dans la fenêtre des 3 h, seul le rt-PA intraveineux est
validé. Il n’y a pas encore de comparaison directe entre trai-
tement intra-artériel et rt-PA intraveineux dans les 3 h sui-
vant le début des symptômes.
C’est pourquoi, si un patient est éligible pour un traitement
thrombolytique dans les 3 h mais, qu’à cause d’une occlusion
artérielle persistante, vous pensez que le patient pourrait béné-
ficier d’une thérapie intra-artérielle, n’écartez pas le traitement
thrombolytique intraveineux au profit d’un traitement intra-
artériel. Les études Interventional Management of Stroke
(IMS) I, II et III sont en cours en Amérique du Nord pour déter-
miner si le traitement intra-artériel à la suite du traitement par
rt-PA intraveineux est bénéfique en comparaison du seul trai-
tement par rt-PA intraveineux. Si le choix se porte sur le traite-
ment intra-artériel, il convient de commencer par un
traitement intraveineux conventionnel. Généralement, en cas
de traitement intra-artériel, les techniques mécaniques
d’ouverture de l’artère sont utilisées plutôt qu’un traitement
thrombolytique.
Il y a plusieurs raisons à de telles recommandations, mais
principalement celle de ne priver personne d’un traitement
par rt-PA intraveineux au profit d’un traitement intra-
Traitements non validés 53
L Y S E I N T R A V E I N E U S E O U T H É R A P I E
I N T R A - A R T É R I E L L E A P R È S 3 H E U R E S
1
Hacke W., Kaste M., Bluhmki E., et al, and the European Coopera-
tive Acute Stroke Study (ECASS). Thrombolysis with Alteplase 3 to
4,5 hours after acute ischemic stroke. N. Engl. J. Med. 2008; 359:
1317–29.
Traitements non validés 55
P O U R Q U I L A T H É R A P E U T I Q U E I N T R A -
A R T É R I E L L E P E U T - E L L E Ê T R E E N V I S A G É E ?
Pour les patients qui ont reçu un traitement intraveineux
par rt-PA pour une occlusion distale de l’artère carotide
interne (ACI), du segment M1 de l’artère cérébrale
moyenne (ACM), du segment proximal M2 de l’ACM ou
qui ont une lésion basilaire sur l’écho-Doppler transcrâ-
nien, l’angio-IRM ou l’angioscanner, et qui ne sont pas
recanalisés au moment de l’angiographie et qui ont un
déficit persistant.
Même si les patients ont reçu une pleine dose de rt-PA en
intraveineux, nous avons observé que le traitement intra-
veineux suivi d’un traitement intra-artériel était sûr chez
la plupart d’entre eux. Néanmoins, ce traitement ne peut
être envisagé que si le tissu est encore vivant, c’est-à-dire
avant qu’il y ait des modifications ischémiques étendues
au scanner ou si l’IRM montre encore une zone de
56 Protocole de thrombolyse
Détérioration
neurologique à la phase
aiguë de l’accident
vasculaire cérébral
n Causes probables
(1) Augmentation de taille de l’AVC (exemple : sténose arté-
rielle ou occlusion avec une aggravation du défaut de
perfusion).
(2) Chute de la pression de perfusion.
(3) Récurrence d’AVC (peu commun).
(4) Œdème cérébral et effet de masse.
(5) Transformation hémorragique.
(6) Perturbation métabolique (diminution de la saturation
en O2, diminution du débit cardiaque, augmentation
de la glycémie, diminution de la natrémie, fièvre, traite-
ment sédatif, etc.).
58 Détérioration neurologique à la phase aiguë de l’AVC
n Extension de l’AVC
Elle survient lorsqu’il y a une sténose ou une occlusion
artérielle et des changements hémodynamiques, quelle
qu’en soit la raison. Il n’y a pas d’études supportant le
Chute de la pression de perfusion 59
n Chute de la pression
de perfusion
Parce que les mécanismes d’autorégulation sont inhibés par
l’ischémie cérébrale, chaque diminution de la pression san-
guine réduit le flux sanguin dans les régions de pénombre,
aggravant potentiellement, de ce fait, le déficit clinique.
60 Détérioration neurologique à la phase aiguë de l’AVC
Ceci est vrai aussi bien pour les AVC corticaux que pour les
AVC sous-corticaux. Ces derniers bénéficient d’une col-
latéralité particulièrement faible et sont donc à haut risque
de détérioration en cas d’hypoperfusion. De façon empiri-
que, il est préconisé que la pression artérielle moyenne
(PAM) soit conservée à son niveau pré-AVC (dans
les recommandations : au minimum 130 mmHg pour les
patients hypertendus et 110 mmHg pour les patients nor-
motendus) dans les premières 24 h ; si la PAM descend
sous ce niveau et que l’état du patient se détériore, elle doit
être augmentée par remplissage vasculaire et éventuelle-
ment par un vasopresseur.
Il convient de ne pas oublier le positionnement de la tête.
Le simple fait d’allonger le patient à plat ou avec une suré-
lévation de la tête qui ne dépasse pas 15 peut augmenter la
perfusion cérébrale.
n Récurrence d’AVC
Malheureusement, certains patients sont exposés à avoir
des AVC récurrents. Parmi les patients avec une fibrillation
auriculaire, le risque d’AVC récurrent est estimé à 5–8 %
dans les deux premières semaines [5,6,21]*. Il n’existe pas
de données montrant qu’une anticoagulation immédiate
ou précoce est utile, même dans la prise en charge de la
fibrillation auriculaire, car l’anticoagulation peut engendrer
des complications hémorragiques (voir « Transformation
hémorragique » plus loin). Cependant, la fréquence des
récurrences d’AVC peut être sous-estimée si la détériora-
tion clinique est considérée seule. Une étude rapporte
qu’un AVC récurrent était détecté par IRM chez 34 % des
patients dans la première semaine, tandis que seuls
2 % des AVC récurrents étaient notés sur l’observation
Récurrence d’AVC 61
0.9
0.8 Mécanisme
cardioembolique
Athérosclérose
0.7 d’une grosse
artère
AVC d’un petit
0.6 vaisseau
Log rank p < 0,001 Mécanisme
indéterminé
0.5
0 30 60 90
Jours
T R A I T E M E N T M É D I C A L
Le plus important est la qualité des soins post-AVC, tels
que le positionnement optimal de la tête ( 15 ), le traite-
ment immédiat de la fièvre, d’un déséquilibre électroly-
tique ou glycémique et l’optimisation prudente de la
PAM et du débit cardiaque pour assurer une perfusion
cérébrale adéquate.
Ne pas donner de corticoı̈des* (recommandation de
grade A). Des études randomisées ont montré que les
corticoı̈des pouvaient être délétères en phase aiguë
d’AVC.
L’osmothérapie (mannitol) est une mesure temporaire
qui peut aider dans certains cas. Donner du mannitol
(0,5–1 g/kg en bolus de 30–60 min, puis 0,25 g/kg toutes
les 6 h) : l’objectif est d’augmenter l’osmolarité plasma-
tique de base de 10 %, mais sans dépasser 315 mOsm.
Vérifier l’osmolarité plasmatique toutes les 12 h et sus-
pendre l’administration de mannitol si elle est > 315
mOsm.
Le drainage du liquide cérébrospinal par ventriculosto-
mie peut aider si l’hydrocéphale contribue à augmenter
la pression intracrânienne (PIC).
TRAITEMENT CHIRURGICAL
Obtenir précocement une consultation de neurochirurgie.
En cas de volumineux infarctus de l’ACM, envisager une
hémicraniectomie décompressive précoce. L’os de la
voûte crânienne est enlevé (et conservé dans un
64 Détérioration neurologique à la phase aiguë de l’AVC
Autres critères :
▪ âge < 60 ans,
▪ volume de l’infarctus de 145 ml sur l’IRM.
n Transformation hémorragique
Elle est généralement clairement visible sur un scanner sans
injection de produit de contraste (figure 5.3). La plupart du
temps, le patient est asymptomatique lors de la transforma-
tion hémorragique (aussi appelée conversion hémorragi-
que), sauf si elle est volumineuse ou de localisation critique.
Radiologiquement, la transformation hémorragique est
divisée en quatre catégories [24].
Les infarctus hémorragiques de types 1 et 2 correspondent
à des saignements pétéchiaux dans l’aire de l’infarctus,
sans effet de masse ; ils sont rarement symptomatiques.
Les types 1 correspondent à de petites pétéchies ; les
lésions de type 2 sont confluentes.
Si un infarctus hémorragique survient, habituellement il
n’y a rien de plus qui puisse ou doive être fait à part arrêter
temporairement les antiagrégants plaquettaires et les
Transformation hémorragique 67
n Troubles métaboliques
Il s’agit d’une cause d’aggravation évidente. Il convient de
se souvenir qu’un cerveau malade est plus sensible aux
effets des perturbations métaboliques. C’est pourquoi les
troubles métaboliques doivent être cherchés et traités
agressivement.
Une fièvre modérée ou une modification modérée de la
natrémie ou de la glycémie peuvent avoir un impact cli-
nique majeur.
Toute infection intercurrente, comme une infection uri-
naire ou une pneumopathie, peut amplifier l’évolution
neurologique.
Une réduction du débit cardiaque a une incidence néga-
tive particulièrement marquée sur l’évolution clinique.
Elle doit être soigneusement évitée en optimisant le
remplissage et l’inotropisme.
Se souvenir aussi que « si les lèvres sont bleues, le cer-
veau l’est aussi ». C’est pourquoi il faut rechercher, déter-
miner la cause et traiter toute désaturation en oxygène.
Causes possibles :
▪ embolie pulmonaire,
Crise d’épilepsie 69
▪ pneumonie,
▪ dème pulmonaire.
Une anémie : transfuser si hémoglobine < 10 g.
Les traitements sédatifs interfèrent avec un transfert
rapide vers un service de rééducation-réadaptation et
ont aussi été associés à une évolution négative, une
réduction de la mobilisation, une augmentation du risque
de TVP, etc. Les traitements sédatifs doivent être évités
autant que possible. Voir le cas du patient non coopérant
ci-dessous.
n Crise d’épilepsie
Les crises d’épilepsie surviennent approximativement dans
20 % des AVC. Elles sont globalement plus fréquentes après
une hémorragie qu’après un infarctus. La plupart du temps,
si des crises d’épilepsie surviennent elles apparaissent au
début de l’AVC ou dans les premières 24 h. Les crises d’épi-
lepsie provoquent souvent une confusion postcritique avec
une altération de la conscience et une aggravation des signes
focaux.
Les recommandations sont généralement d’éviter les
anticonvulsivants à moins que les crises d’épilepsie ne
soient récurrentes.
L’installation d’une comitialité après un AVC est extrê-
mement rare.
Pour une crise d’épilepsie récurrente ou de comitialité,
commencer le traitement avec la fosphénytoı̈ne (Prodi-
lantin®) : 15 mg/kg IV, puis après 12 h de prise en
charge, phénytoı̈ne (Dilantin®) : 7–10 mg/kg/j.
Une intubation peut être nécessaire pour protéger les
voies aériennes des patients qui aggravent leur AVC.
70 Détérioration neurologique à la phase aiguë de l’AVC
Prévention de l’accident
vasculaire cérébral
n Investigations
L’objectif de ce bilan est de trouver la cause de l’AVC afin
de déterminer les meilleures options de traitement pour
augmenter les chances de prévenir un nouvel AVC.
Un minutieux bilan d’un AVC ne saurait se limiter au scan-
ner/IRM/angio-IRM/échographie/carotides/écho-Doppler
transcrânien/lipides/HbA1c.
Il n’y a pas de recette de bilan pour un AVC ischémique.
Il est important de considérer les facteurs de risque du
patient et le tableau de l’AVC pour déterminer l’étendue
de l’évaluation diagnostique à réaliser. Par exemple, un
patient de 75 ans avec un long passé d’hypertension, de
74 Prévention de l’accident vasculaire cérébral
Échographie carotidienne
Pour identifier une sténose ou une occlusion de la caro-
tide interne.
Elle montre la direction du flux dans l’artère vertébrale.
Inutile si l’angioscanner ou l’angio-IRM de la circulation
extracrânienne (de bonne qualité) est normal. L’échogra-
phie de l’artère carotide peut être utilisée pour confirmer
une sténose constatée sur l’angioscanner ou l’angio-IRM.
Si ces tests non invasifs sont concordants, il n’est peut-être
pas nécessaire de recourir à une angiographie numérisée
pour déterminer l’éligibilité du patient à un traitement
endovasculaire ou chirurgical d’une sténose carotidienne.
Angiographie numérisée
La référence pour déterminer le degré de sténose.
La seule voie pour délimiter définitivement et suivre
l’évolution des anévrismes et des MAV, les dissections,
les vascularites et autres artériopathies.
Bilan lipidique
Rechercher un cholestérol total élevé, des triglycérides,
un LDL. Objectif : LDL < 100 mg/dl ; pour les patients
à très haut risque LDL : < 70 mg/dl.
Surveillance du HDL cholestérol.
( 1 ) C O N T R Ô L E D E S F A C T E U R S D E R I S Q U E
Hypertension (recommandations basée sur l’étude SHEP
et autres) [28]*. Voir plus loin pour plus de détails.
▪ Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (études HOPE,
PROGRESS) [29,30]*.
▪ Diurétiques et inhibiteurs calciques (étude ALLHAT)
[31]*.
Lipides élevés.
▪ Statines (plusieurs études dont l’étude MCR Heart Pro-
tection) [32].
▪ Objectif LDL 70 mg/dl, en accord avec les plus
récentes recommandations pour les patients à haut ris-
que cardiovasculaire [33].
▪ S’assurer d’avoir un bilan hépatique de base avant de
commencer un traitement par statines.
Tabac.
▪ Arrêt : conseil et pharmacothérapie.
Diabète.
▪ Identification.
▪ Traitement, incluant le régime.
Hyperhomocystéinémie.
▪ Peut justifier un traitement par acide folique, vitamines
B12 et B6, mais jusqu’à présent il n’y a pas eu de
preuve de l’efficacité des vitamines (dont l’acide foli-
que) dans la prévention de l’AVC (étude VISP) [34].
Prévention de l’AVC ischémique : mesures générales 79
1
Sacco RL, Diener HC, Vusuf S, et al. Aspirin and extended-
realease dipyridamole versus clopidogrel for recurrent stroke.
New Engl J Med 2008; 359 : 1238–51.
80 Prévention de l’accident vasculaire cérébral
( 4 ) C O N T R Ô L E D E L A P R E S S I O N
A R T É R I E L L E
L’hypertension est le facteur de risque modifiable le plus
important. Il a été rapporté que le risque de pathologie car-
diovasculaire, commençant pour une pression artérielle de
115/75 mmHg, doublait à chaque augmentation de 20/
10 mmHg [54].
De nombreuses et importantes études randomisées
contrôlées ont montré l’efficacité des traitements antihy-
pertenseurs dans la prévention primaire et secondaire
de l’AVC. Le choix des antihypertenseurs reste incertain
et controversé.
De nombreux médicaments ont fait la preuve de leur effi-
cacité pour diminuer l’incidence des AVC en prévention
primaire : b-bloquant dans SHEP, diurétiques dans SHEP
et ALLHAT, inhibiteurs calciques dans ALLHAT, IEC
dans HOPE et PROGRESS, ARAII dans LIFE [28–31,55].
Il a été démontré qu’une combinaison de périndopril
(Coversyl®), un IEC, et d’indapamide (Preterax®), un
diurétique, réduisait l’incidence des AVC en prévention
secondaire, même chez des patients non hypertendus
(PROGRESS) [30]. Que cet effet soit dû à un effet tissu-
laire spécifique des IEC plus qu’à un effet de classe des
IEC, et que ces résultats justifient l’utilisation systéma-
tique d’un IEC en combinaison avec un diurétique,
demeurent controversés.
Fibrillation auriculaire 83
n Fibrillation auriculaire
Il existe un large accord sur la prévention de l’AVC dû à
une fibrillation auriculaire et sur les traitements effective-
ment disponibles. Pour en avoir un bon aperçu, voir Hart
et al., 2003 [44].
84 Prévention de l’accident vasculaire cérébral
PAS/PAD
E N P H A S E A I G U Ë D E L ’ A V C
L’estimation des taux de récidive de l’AVC varie.
D’après l’International Stroke Trial : 3,9 % de récidives
d’AVC au 14e j [21].
Ainsi, il n’y a pas de raison de se précipiter sur une anticoagu-
lation avec de l’héparine ou de la warfarine après un AVC
rapporté à une fibrillation auriculaire. Attendre 48–96 h après
un AVC majeur et répéter le scanner ou l’IRM dans un pre-
mier temps pour exclure une transformation hémorragique.
Prévention primaire
Risque élevé >4 55 35 Warfarine (INR 2–3)
Risque moyen 2–4 45 75 Warfarine ou aspirinec
Risque faible <2 35 > 200 Aspirine (81–235 mg/j)
Étape 1 : estimer le risque du patient d’avoir un AVC en donnant de l’aspirine. Plusieurs schémas cliniques pour
stratifier le risque d’AVC avec une fibrillation auriculaire ont été publiés ; le Stroke Prevention in Atrial Fibrillation III
a largement été validé.
Étape 2 : identifier un risque particulier d’hémorragie pendant l’anticoagulation.
Étape 3 : en fonction de l’estimation du risque d’AVC et des contre-indications pour l’anticoagulation, discuter
l’utilisation de warfarine ou d’aspirine.
INR : international normalized ratio.
a
L’estimation la meilleure de la réduction de risque relatif d’AVC avec warfarine þ aspirine chez des patients non
sélectionnés avec une fibrillation auriculaire est d’environ 45 %, mais son importance varie avec le ratio d’AVC
cardio-emboliques sensibles à la warfarine et d’AVC non cardio-emboliques non sensibles à la warfarine.
b
Nombre de patients à traiter pour un bénéfice (à un an), pour un traitement par warfarine à la place de l’aspirine en
prévention de l’AVC, calculé sur la base de taux d’AVC de 10, 5, 3 et 1 % par an sous aspirine, en prévention
secondaire (antécédent d’AVC) et en prévention primaire, en cas de risque élevé, de risque modéré et de risque faible.
c
Le choix entre la warfarine et l’aspirine doit particulièrement prendre en compte le choix du patient, le risque de
saignement et la disponibilité d’un monitoring de l’anticoagulation.
Adapté d’après : RG Hart, JL Halperin, IA Pearce, et al. Leçons de l’étude The Stroke Prevention in Atrial Fibrillation.
Ann Intern Med 2003 ; 138 : 831-8 [44]. Reproduit avec la permission de l’American College of Physicians.
Fibrillation auriculaire
87
88 Prévention de l’accident vasculaire cérébral
P R É V E N T I O N S E C O N D A I R E ( L A P L U P A R T
DES CAS POUR UNE UNV)
La warfarine réduit le risque de récidive d’AVC ischémi-
que de 10–12 % par an à 4 % par an*.
Objectif : INR : 2,0–3,0.
n Sténose carotidienne
La sténose carotidienne est aussi l’une des causes d’AVC
les mieux étudiées et pour laquelle une thérapeutique spé-
cifique est disponible. Il y a une importante littérature sur
Sténose carotidienne 89
S T É N O S E S Y M P T O M A T I Q U E D E L A
CAROTIDE INTERNE (70–99 % SELON
L E S C R I T È R E S N A S C E T D E S T É N O S E
ANGIOGRAPHIQUE)
La chirurgie (endartériectomie carotidienne) est bénéfi-
que comparativement au traitement médicamenteux
[58]*.
▪ Le risque d’AVC ipsilatéral à 2 ans était de 8,6 % dans
le groupe chirurgie et de 24,5 % dans le groupe traite-
ment médicamenteux (RRR : 65 % ; RRA : 16 % ; NPT :
6 pour prévenir 1 AVC sur 2 ans).
▪ Le bénéfice était plus important pour ceux qui avaient
un risque élevé d’AVC : ceux qui avaient des symp-
tômes hémisphériques (comparés aux symptômes ocu-
laires), une atteinte à la fois extra- et intracrânienne et
ceux qui n’avaient pas de collatéralité.
▪ Le risque périopératoire était de 5,8 % et était plus
élevé pour ceux qui avaient une occlusion controlaté-
rale de la carotide interne et ceux qui avaient un
thrombus intraluminal ; les patients ayant un risque
élevé avaient toujours un bénéfice.
S T É N O S E S Y M P T O M A T I Q U E ( 5 0 – 6 9 % )
Le bénéfice de la chirurgie est marginal.
▪ Le risque à 5 ans d’un AVC ipsilatéral était de 15,7 %
pour la chirurgie versus 22,2 % pour le traitement
médicamenteux (RRA : 7 %, p ¼ 0,045)*.
90 Prévention de l’accident vasculaire cérébral
S T É N O S E A S Y M P T O M A T I Q U E
La balance risque/bénéfice du traitement d’une sténose
carotidienne asymptomatique doit être mesurée très
soigneusement.
Deux grandes études randomisées ont montré que
l’endartériectomie carotidienne des sténoses 60–70 %
réduisait l’incidence d’AVC ischémique ipsilatéral com-
parativement au traitement médical*.
▪ L’étude ACAS a montré que le risque à 5 ans était de
5 % pour la chirurgie versus 11 % pour le traitement
médical [59].
▪ Ces résultats ont été confirmés par l’étude ACST, qui
montrait que le risque d’AVC à 5 ans était de 6,4 %
pour la chirurgie, comparativement à 11,8 % pour le
traitement médical [60].
▪ Le risque global est plus faible que pour les sténoses
symptomatiques de la carotide. La RRR est de 1 %
par an, le nombre de patients à traiter pour prévenir
un AVC ischémique ipsilatéral est de 17–19.
▪ Le risque périopératoire était de 2,3 % dans ACAS et
de 3,1 % dans ACST.
▪ Si le traitement chirurgical d’une sténose carotidienne
asymptomatique est envisagé, le chirurgien doit avoir
de l’expérience et de l’expertise.
Sténose carotidienne 91
Q U A N D R E C O U R I R À L A C H I R U R G I E
O U A U S T E N T I N G A P R È S U N A V C ?
L’endartériectomie carotidienne réalisée précocement
après un événement symptomatique confère le meilleur
bénéfice car le risque le plus élevé de récidive d’AVC se
situe dans les deux premières semaines après un AIT
ou un AVC mineur.
Les données combinées des études NASCET et ECST
montrent que le bénéfice de l’endartériectomie caroti-
dienne est meilleur quand le geste est réalisé dans les
deux semaines qui suivent l’apparition des symptômes
[62,63]. Ces études, aussi bien qu’une revue systéma-
tique, ne montraient pas d’augmentation du risque en
cas de chirurgie précoce (2–6 semaines) [64]. Cependant,
« des symptômes instables » ou une chirurgie « urgente »
sont aussi parmi les facteurs de risque les plus impor-
tants de complications périopératoires.
Traditionnellement, il a été recommandé d’attendre
4–6 semaines après un AVC important pour réaliser une
revascularisation par endartériectomie carotidienne. La
raison en est que reperfuser un territoire d’AVC récent
peut conduire à une hyperperfusion voire à une hémorra-
gie. Une lésion de la barrière hémato-encéphalique et une
perte de l’autorégulation dans le territoire de la lésion peu-
vent entraı̂ner un dème ou un saignement. Aussi, au
moment de l’AVC, la façon dont le patient va récupérer
peut être incertaine tout comme le niveau d’agressivité
des différentes stratégies de prévention à envisager.
Occlusion carotidienne aiguë 93
n AVC lacunaire
L’AVC lacunaire, aussi connu comme pathologie des petits
vaisseaux ou occlusion d’un petit vaisseau, représente
approximativement 20–30 % des AVC. Il est causé par
l’obstruction des terminaisons des perforantes des grosses
artères intracrâniennes (ACA, ACM et ACP, artère basilaire
et artère communiquante postérieure). Ces artères ont un
diamètre < 15 mm.
PATHOLOGIE
La dissection résulte de la déchirure de l’intima du vais-
seau et de la formation d’un hématome intramural, par-
fois associé à un pseudo-anévrisme.
Le flux peut être inhibé par une compression de la lumi-
ère à cause de l’hématome intramural ou d’un caillot
intraluminal.
L’embolisation distale à partir du site de la lésion, en aval
dans la circulation intracrânienne, est probablement le
mécanisme le plus courant d’AVC.
Dans l’ACI, la dissection survient habituellement 2 cm
(ou plus) après la bifurcation carotidienne et, dans
l’artère vertébrale, au niveau C1–C2 où l’artère quitte le
canal transverse vers l’axe médullaire. Les dissections
intracrâniennes sont aussi possibles, mais moins
fréquentes.
Un traumatisme du cou ou de la tête et une manipulation
par un chiropracteur sont connus pour être des facteurs
favorisants. Les accidents motorisés avec coup du lapin
98 Prévention de l’accident vasculaire cérébral
DIAGNOSTIC
Des tableaux cliniques d’AVC ou d’AIT sont les symp-
tômes habituels.
Une histoire de douleur cervicale ou faciale ou encore de
céphalées, chez un patient sans facteur de risque pour
une pathologie vasculaire oriente vers le diagnostic.
Un syndrome de Claude-Bernard-Horner peut apparaı̂tre
à cause des lésions des fibres longues à l’extérieur de la
paroi de la carotide.
Une HSA peut apparaı̂tre si la dissection survient ou
s’étend en intracrânien, car il y a seulement deux épais-
seurs dans la paroi de ces vaisseaux, comparativement
aux trois des vaisseaux extracrâniens.
EXAMENS
TRAITEMENT
L’anticoagulation pour 3–6 mois est le traitement tradi-
tionnel puisque le mécanisme de l’infarctus cérébral est
plus souvent thrombo-embolique, même s’il n’y a pas
d’étude randomisée prouvant l’intérêt de l’antico-
agulation.
Le risque de récidive d’AVC/AIT est bas ( 1,5 % par an)
[72]. L’intérêt des agents antiplaquettaires est incertain.
La plupart du temps, les artères disséquées cicatrisent
avec le temps, laissant des sténoses résiduelles de degré
variable.
Parfois, la dissection est traitée par des moyens endovas-
culaires ou chirurgicaux, bien que ces interventions ne
soient pas indispensables dans la plupart des cas. Les rai-
sons de ces interventions incluent les pseudo-anévrismes
expansifs ou les symptômes récurrents dus à des sténoses
100 Prévention de l’accident vasculaire cérébral
TRAITEMENT
Pour la plupart des patients présentant un AVC et un
PFO, un traitement antiplaquettaire est suffisant.
Jusqu’ici, les données suggèrent que l’anticoagulation
n’offre pas de bénéfice supplémentaire par rapport à
l’aspirine [50], à moins qu’une hypercoagulation ou une
TVP ne soient trouvées.
Les dispositifs endovasculaires de fermeture ont été amé-
liorés durant la dernière décennie et sont considérés
comme associés à un faible risque. Des essais randomisés
en cours visent à répondre à la question : une fermeture
endovasculaire du PFO est-elle préférable à un traitement
médicamenteux dans la prévention de l’AVC (RESPECT,
CLOSURE-I et PC-Trial) ?
7
Accident ischémique
transitoire
n Définition
Un AIT est un bref épisode de dysfonction neurologique
causée par une ischémie localisée du cerveau ou de la
rétine, avec des symptômes cliniques typiques persistant
pendant moins d’1 h et sans signe évident d’infarctus céré-
bral aigu sur l’imagerie cérébrale [75].
104 Accident ischémique transitoire
n Étiologie
Les causes de l’AIT sont les mêmes que celles de l’AVC
ischémique. Déterminer rapidement l’étiologie des symp-
tômes ischémiques est très important car il y a certaines
causes qui peuvent être traitées rapidement, contribuant
ainsi à prévenir un AVC. De telles causes incluent la fibrilla-
tion auriculaire et la sténose symptomatique de la carotide.
n Présentation
Les AIT se présentent de la même façon que les AVC isché-
miques en phase aiguë. La seule différence est que les
signes et les symptômes disparaissent complètement et
rapidement, habituellement en quelques minutes. Il n’y a
pas de présentation typique, la présentation dépend du ter-
ritoire vasculaire affecté.
n Diagnostics différentiels
Syncope : étudier les symptômes présyncopaux.
Convulsions : questionner sur les circonstances précédant
la convulsion ou si un quelconque des éléments suivants
accompagnait l’épisode : tremblements, trouble de la
conscience, morsure de la langue ou perte urinaire.
Migraine : attention de ne pas attribuer un AIT ou un
AVC à une migraine, à moins qu’il n’y ait une histoire
connue de migraine avec des caractéristiques de signes
associés identiques à cet épisode.
Dysfonction vestibulaire, vertige.
Anxiété, attaque de panique.
Hypoglycémie.
Intoxication médicamenteuse.
Approche clinique d’un patient présentant une suspicion d’AIT 105
I M A G E R I E C É R É B R A L E
C O M M E N T D É C I D E R Q U ’ I L S ’ A G I T
PLUS CERTAINEMENT D’UN AIT
QUE D’AUTRE CHOSE
D’autres examens doivent être réalisés pour exclure les
diagnostics hors AIT s’ils sont suspectés.
PRISE EN CHARGE
Là encore, la prise en charge est la même que pour un AVC
en phase aiguë, comme le sont les mesures préventives.
Surveillance du patient pendant 24 h. Ne pas oublier, s’il
développe de nouveaux symptômes neurologiques, qu’il
peut être candidat à la thrombolyse s’il n’y a pas de
contre-indication.
Commencer le traitement antiagrégant plaquettaire.
IRM pour déterminer s’il s’agit d’un nouveau ou d’un
ancien AVC.
Échographie carotidienne et écho-Doppler transcrânien,
angio-IRM du cou et du cerveau ou angioscanner du cou et
du cerveau pour rechercher une sténose artérielle. S’assurer
d’évaluer l’intégralité du système cérébrovasculaire.
ECG et envisager une surveillance électrocardiographi-
que télémétrique.
Évaluation du risque cardiovasculaire, de la pression
artérielle, des lipides et de la glycémie.
Envisager une échocardiographie pour rechercher une
source cardio-embolique.
Éduquer les patients sur les éléments suivants :
▪ facteurs de risque de l’AVC : tabac, alcool, exercice
physique, perte de poids,
▪ traitements spécifiques prescrits pour la prévention,
▪ surveillance des symptômes de récidive,
108 Accident ischémique transitoire
0 1%
1 4%
2 9%
3 10 %
Hémorragie
intracérébrale
n Définition
Hémorragie spontanée dans le parenchyme cérébral ou les
ventricules due à la rupture d’une artère, d’une veine ou
d’une autre structure vasculaire (figure 8.1) [78].
Il est important de distinguer l’HIC primaire, objet de ce
chapitre, de l’hémorragie de transformation d’un infarctus
ischémique, traitée au chapitre 5. En cas d’HIC primaire,
l’événement initial est la rupture vasculaire, alors que lors
d’une hémorragie de transformation l’événement initial
est une occlusion vasculaire. Il s’agit évidemment d’une dif-
férence majeure car les étiologies et les traitements sont
radicalement différents. Le terme « AVC hémorragique »
est utilisé de façon vague et peu précise et s’applique
souvent à ces situations. Une distinction plus précise est
préférable.
110 Hémorragie intracérébrale
n Étiologie
Hypertension (la plus commune).
▪ Localisations classiques pour une HIC d’origine hyper-
tensive :
noyaux gris centraux (le plus souvent : putamen),
thalamus,
tronc cérébral,
cervelet.
Présentation 111
n Présentation
Il n’est pas possible de distinguer, sur la présentation clinique
initiale, une HIC d’un AVC ischémique : ils paraissent parfaite-
ment identiques. C’est la raison pour laquelle l’imagerie céré-
brale est capitale dans la prise en charge initiale de l’AVC
puisque le saignement cérébral peut être facilement détecté
par le scanner ou l’IRM, immédiatement après son apparition.
Parmi les caractéristiques cliniques qui peuvent suggérer une
HIC plutôt qu’un infarctus, il y a une aggravation de l’hyper-
tension, des vomissements (toujours signes de mauvais augure
112 Hémorragie intracérébrale
n Diagnostic et évaluation
Comme pour l’AVC ischémique, la prise en charge des pre-
mières heures peut faire la différence entre un bon et un
mauvais pronostic.
É V A L U A T I O N I N I T I A L E
Histoire de la maladie et examen clinique.
▪ Rechercher des signes de traumatisme.
Score de Glasgow et score NIHSS si le patient est
conscient ; réflexes du tronc si le patient est comateux.
Mesure de la pression artérielle (voir plus loin les com-
mentaires pour les détails sur la prise en charge de la
pression artérielle).
Saturation en oxygène.
▪ Envisager une intubation pour la protection des voies
aériennes.
Scanner.
▪ Répéter le scanner si le patient a été transféré d’un
autre hôpital (les saignements peuvent avoir augmenté
en route).
▪ Où le saignement a-t-il commencé ?
▪ Y a-t-il un effet de masse significatif, une hémorragie
intraventriculaire ou une hydrocéphalie ?
Mesure du volume (diamètre A diamètre B C) / 2.
▪ C ¼ nombre de coupes montrant l’hémorragie épais-
seur de la coupe.
▪ (voir aussi l’annexe 1).
Prise en charge 113
n Prise en charge
Il est important de discuter avec la famille et d’entamer le
processus qui conduit à admettre un pronostic souvent
péjoratif (voir « Pronostic et évolution » plus loin). C’est
114 Hémorragie intracérébrale
INTERVENTION CHIRURGICALE
L’évacuation chirurgicale d’un hématome vise à prévenir
le décès par effet de masse.
▪ Il n’y a pas de preuve que l’évacuation chirurgicale de
routine du caillot apporte une amélioration du pronos-
tic (étude ISTICH) [79]*.
L’évacuation chirurgicale du caillot est habituellement
réservée aux patients avec [79,80]* :
▪ patients les plus jeunes : la limite n’est pas absolue,
mais probablement < 75 ans,
▪ HIC avec :
déplacement du quatrième ventricule,
dilatation des cornes temporales (hydrocéphalie
obstructive précoce),
compression du tronc cérébral,
diminution du niveau de conscience (mais ne pas
attendre que le patient soit comateux si les critères
ci-dessus sont remplis),
▪ hémorragies supratentorielles avec :
localisation superficielle : proche de la surface du
cerveau,
volume > 20 ml,
Prise en charge 115
E X T E N S I O N D E L ’ H É M A T O M E
Apparaı̂t dans 20–30 % des HIC [81] :
▪ toute localisation,
▪ habituellement dans les toutes premières heures après
le début des symptômes, presque toujours dans les
premières 24 h,
▪ peut apparaı̂tre plus tard chez les patients sous coagu-
lants (AVK),
▪ associée à un bien moins bon pronostic.
Une réduction agressive de la pression artérielle, jusqu’à
une pression systolique 150 mmHg ou une PAM de
100–110 mmHg, peut limiter l’extension hémorragique
(voir plus haut).
▪ Non prouvé (études en cours).
Facteur VII activé (NovoSeven®).
▪ Une récente étude de phase II suggère que la crois-
sance hémorragique peut être prévenue par l’adminis-
tration de facteur VII activé, 40–160 mg/kg [82].
▪ Ce traitement (NovoSeven®) est onéreux et peut
entraı̂ner des complications thrombotiques dose-
dépendantes comme un AVC, un infarctus du myo-
carde, une embolie pulmonaire, etc.
▪ En attendant davantage de données, nous utilisons ce
traitement (80 mg/kg, bolus unique IV) pour des
patients avec une HIC s’il peut être débuté dans les
116 Hémorragie intracérébrale
1
Recommandations professionnelles de l’HAS. Prise en charge des
surdosages en antivitamine K, des situations à risque hémorragi-
que et des accidents hémorragiques chez les patients traités par
antivitamine K en ville et en milieu hospitalier. Avril 2008.
Prise en charge 117
H É P A R I N E E T H I C S E C O N D A I R E
Arrêt de l’héparine.
Scanner cérébral immédiatement.
INR, TP, plaquettes, NFS, fibrinogène, D-dimères.
Groupe et rhésus.
Donner de la protamine : 2500 UI en dose initiale ; vérifier
TP 10 min plus tard et s’il augmente donner 1000 UI
supplémentaires ; répéter jusqu’à un TP normal* (10 mg
de protamine ¼ 1000 UI : neutralise 1000 UI d’héparine).
S U I T E S D E S O I N S A P R È S U N E H I C
Continuer à contrôler la pression artérielle en maintenant
une pression de perfusion cérébrale > 70 mmHg.
Objectif : PIC < 20 mmHg.
▪ Drainage ventriculaire.
▪ Drainage ventriculaire récemment couplé à l’injection
d’un thrombolytique dans le ventricule pour accélérer
la dissolution du caillot ventriculaire et drainage du
LCR (non prouvé, études en cours).
Maintenir l’euvolémie et la normothermie.
Surveiller une dégradation neurologique (voir plus loin).
Pronostic et évolution 119
n Pronostic et évolution
D É T É R I O R A T I O N N E U R O L O G I Q U E
LORS D’UNE HIC
É V O L U T I O N D E L ’ H I C
Hémorragie sous-
arachnoı̈dienne
n Définition
L’HSA (souvent aussi appelée hémorragie méningée) est un
saignement dans l’espace sous-arachnoı̈dien, autour du cer-
veau. Le traumatisme est la cause la plus fréquente d’HSA.
L’HSA d’origine traumatique n’est pas évoquée dans ce
chapitre. Ce chapitre traite des HSA spontanées, dont
80 % sont dues à des anévrismes intracrâniens.
n Épidémiologie
3 % de tous les AVC, mais 5 % des AVC mortels.
Incidence : 6–15 pour 100 000 personnes par an aux États-
Unis, avec un risque plus élevé chez les Afro-américains.
122 Hémorragie sous-arachnoı̈dienne
n Présentation
« La plus violente céphalée de ma vie ».
Une céphalée « en coup de tonnerre ».
La céphalée est parfois associée à des symptômes neuro-
logiques focaux.
n Diagnostic
Comme le pronostic vital est engagé, l’évaluation diagnos-
tique doit être conduite en urgence.
DIAGNOSTIC D’HSA
Scanner cérébral sans injection de produit de contraste.
▪ Si le scanner cérébral est normal mais que le niveau de
suspicion clinique d’HSA est élevé, il faut faire une
ponction lombaire parce que le scanner peut laisser
passer de petites ou discrètes HSA, particulièrement
si plus de 72 h se sont écoulées depuis l’ictus.
Diagnostic 123
Ponction lombaire.
▪ Ne pas oublier d’examiner personnellement le LCR à
la recherche d’une xanthochromie (coloration jaune).
Comparer la couleur à celle de l’eau. Quantifier les glo-
bules rouges dans le premier et le dernier tube collecté.
Il est aussi souvent utile d’amener personnellement les
tubes de LCR au laboratoire afin d’être certain qu’ils
seront analysés rapidement.
D I A G N O S T I C D ’ A N É V R I S M E
I N T R A C R Â N I E N
Angiographie numérisée : la référence.
Angioscanner : bon examen, mais dépend de la qualité
du scanner. Difficile de voir un anévrisme à proximité
des os.
Angio-IRM : test correct pour rechercher des anévrismes
non rompus > 5 mm.
C A U S E S D ’ H S A A U T R E S Q U E L ’ A N É V R I S M E
I N T R A C R Â N I E N
HSA périmésencéphalique : sang limité à la partie anté-
rieure du tronc cérébral. Angiographie normale. La cause
du saignement est inconnue (veineuse ?). De bon pronos-
tic, l’évolution est généralement simple.
MAV : elle cause classiquement une hémorragie intrapa-
renchymateuse, mais elle peut évoluer vers une HSA.
L’angiographie numérisée peut aider au diagnostic.
Dissection aortique (habituellement l’artère vertébrale) :
une dissection artérielle qui s’étend de la portion extra-
à la portion intracrânienne d’une artère cérébrale ou qui
est limitée à la portion intracrânienne d’une artère peut
124 Hémorragie sous-arachnoı̈dienne
OBJECTIF
Prévention de la récidive hémorragique.
Traitement de l’anévrisme lui-même : clip ou ressort.
Prévention et traitement des complications : hydrocépha-
lie, crise d’épilepsie, vasospasme, hyponatrémie, infec-
tion et TVP.
Rééducation (voir chapitre 11).
P R É V E N T I O N D E L A R É C I D I V E
H É M O R R A G I Q U E
Le risque de récidive hémorragique est maximal dans les
premières 24 h après une HSA (4 %). La mortalité est élevée.
Prise en charge de l’anévrisme rompu 125
T R A I T E M E N T D E L ’ A N É V R I S M E
Clip Chirurgical*
Une craniotomie et la pose d’un clip en métal excluent
l’anévrisme de la circulation artérielle.
Le meilleur traitement préventif des saignements à long
terme.
Mais il y a un risque de morbidité et quelques ané-
vrismes ne sont pas accessibles au « clippage » à cause
de leur localisation, de leur forme, etc.
1
Brown JR, Birkmeyer NJ, O’Connor GT. Meta-Analysis Comparing
the Effectiveness and Adverse Outcomes of Antifibrinolytic agents
in cardiac surgery. Circulation 2007 ; 115 ; 2801-3.
126 Hémorragie sous-arachnoı̈dienne
Ressort endovasculaire*
Le ressort est devenu le traitement alternatif. Lorsque
l’anévrisme est rempli de ressorts, il se thrombose, ce qui
exclut effectivement l’anévrisme de la circulation artérielle.
Le taux de récidive hémorragique n’est pas aussi bas
qu’avec un clip chirurgical, mais relativement proche.
Cette procédure pourrait ne pas être aussi durable que la
mise en place d’un clip chirurgical. Des données à long
terme ne sont pas disponibles. Aussi, une oblitération
complète de l’anévrisme n’est pas toujours obtenue
dans un premier temps et peut nécessiter une autre
intervention.
Certains anévrismes ne sont pas éligibles au traitement
par ressort à cause de leur localisation distale ou de leur
forme.
Clip ou ressort ?
C’est la grande question.
Il apparaı̂t que le ressort endovasculaire engendre une
moindre morbidité que le clip chirurgical.
ISAT est une étude multicentrique randomisée compa-
rant les deux méthodes [86].
▪ Il apparaı̂t que 24 % des patients avec un ressort versus
31 % des patients avec un clip étaient dépendants ou
décédés à 1 an (réduction du risque absolu d’un mau-
vais pronostic : 7 %).
▪ Pour cette étude, les patients inclus devaient être de
bons candidats aux deux procédures (60 % étaient
traités en dehors de l’étude). Au total, 88 % des
patients avaient une hémorragie cérébrale modérée
(Grade 1 ou 2 de la World Federation of Neurological
Surgeons ; voir annexe 13).
Prise en charge de l’anévrisme rompu 127
P R É V E N T I O N E T T R A I T E M E N T
DES COMPLICATIONS
Comme pour les autre AVC, les complications médicales
générales telles que pneumonie, TVP et autres infections
sont fréquentes. L’HSA présente des complications particu-
lières traitées ci-dessous : hydrocéphalie, crise d’épilepsie,
vasospasme cérébral et déficit ischémique retardé.
Hydrocéphalie
L’hydrocéphalie apparaı̂t dans environ 20 % des cas après
une HSA. Elle peut aussi être présente d’emblée, dès la sur-
venue de l’HSA.
Diagnostic
Les signes cliniques incluent une diminution du niveau de
la conscience, une agitation, une hypertension et une bra-
dycardie. Cependant, ces signes ne sont pas spécifiques.
128 Hémorragie sous-arachnoı̈dienne
Traitement
Drainage externe du LCR via un cathéter intraventriculaire
(ventriculostomie ou drainage ventriculaire externe).
Une ventriculostomie doit être étroitement surveillée :
quantité de LCR drainé et recherche d’infection.
Si l’hydrocéphalie est persistante, le drainage du LCR
peut être transformé en un drainage interne en faisant
installer, par un neurochirurgien, un shunt ventriculo-
péritonéal, ventriculo-auriculaire ou lombo-péritonéal.
Épilepsie
Une crise d’épilepsie peut augmenter la pression artérielle
et favoriser la récidive hémorragique.
Prévention
Sans preuve évidente d’efficacité, la pratique courante est
d’administrer en routine un agent anti-épileptique pour
prévenir la crise.
Phénytoı̈ne : 300 mg/j puis dose ajustée pour maintenir
une concentration de 10–20 mg/ml.
Diagnostic
Une crise d’épilepsie « non convulsive » peut ne pas
être reconnue. Un ECG au lit peut aider si l’HSA elle-même
ou le traitement sédatif affectent les possibilités d’examen.
Traitement
La phénytoı̈ne est la plus fréquemment utilisée ; dispo-
nible sous forme intraveineuse et orale. Parmi les autres
Prise en charge de l’anévrisme rompu 129
Prévention
Inhibiteurs calciques : nimodipine (Nimotop®) : 60 mg
per os toutes les 4 h pendant 3 semaines*, mais il faut
ajuster les doses à la baisse si la pression sanguine
diminue et ce aussi longtemps que la perfusion cérébrale
sanguine est menacée. Ils peuvent être mis en place rapi-
dement après le diagnostic d’HSA pour prévenir le
vasospasme.
Magnésium : les données de phase II suggèrent que le
sulfate de magnésium débuté dans les 4 j suivant une
HSA et donné en continu pendant 14 j après le traitement
de l’anévrisme peut réduire les déficits ischémiques
retardés [87]. La dose de sulfate de magnésium utilisée
était de 64 mmol/l par jour avec un objectif de magnésé-
mie de 1,0–2,0 mmol/l.
Diagnostic
Symptômes cliniques et signes : identiques à l’AVC isché-
mique, quoiqu’en plus il peut exister une dysfonction
bilatérale du lobe frontal dans le cas d’un vasospasme
de l’artère communicante antérieure. L’objectif est de
diagnostiquer et de traiter un vasospasme avant le déve-
loppement de ces symptômes et de ces signes.
130 Hémorragie sous-arachnoı̈dienne
Traitement
Hypertension, hypervolémie, hémodilution (3H) : fréquem-
ment utilisées. Combinaison d’expansion volémique
(hydroxyéthylamidons et sang) et d’usage de vasopresseurs.
Un traitement endovasculaire direct peut être réalisé par
une angioplastie avec ballon et/ou une injection de
papavérine ou de nicardipine.
n Pronostic
Mortalité : dans une étude de population, 3 % mourraient
avant les premiers soins médicaux et 1/3 mourraient au cours
du premier mois [88] (tableau 9.1). Un quart des décès
était directement attribuable au saignement initial, un autre
quart au vasospasme et un autre quart aux récidives
hémorragiques.
Séquence d’admission 131
n Séquence d’admission
Les patients sont généralement admis en service de neuro-
chirurgie. La séquence préalable à l’admission des patients
avec une HSA est la suivante.
132 Hémorragie sous-arachnoı̈dienne
DIAGNOSTIC
La stratégie diagnostique est la même que pour une rupture
d’anévrisme ; l’angiographie numérisée est l’examen de
référence pour un diagnostic précis et la mesure de
Anévrismes non rompus 133
Étude ISUIA
L’incidence des ruptures était plus élevée pour les ané-
vrismes de grande taille situés dans la circulation postérieure
(artère communicante postérieure, cérébrale postérieure,
vertébrale ou basilaire) et chez les patients présentant des
antécédents d’HSA.
Parmi ceux qui n’avaient pas d’antécédent d’HSA :
▪ incidence de saignement 0,1 % par an pour un
diamètre < 7 mm,
▪ incidence de saignement 0,5 % par an pour un
diamètre de 7–12 mm dans la circulation antérieure,
▪ incidence de saignement 3 % par an pour un
diamètre de 7–12 mm dans la circulation postérieure,
▪ incidence de saignement > 3 % par an pour un
diamètre > 12 mm.
PRISE EN CHARGE
La décision de poser un clip ou un ressort sur un anévrisme
non rompu dépend de cinq principaux facteurs.
Précédent épisode de saignement : augmente le risque de
récidive et pèse en faveur d’une intervention, clip ou ressort.
Localisation de l’anévrisme : la circulation antérieure est
associée à un moindre risque de rupture et à moins de
morbidité chirurgicale.
Taille de l’anévrisme : un anévrisme non rompu d’un
diamètre > 7 mm présente plus de risque de saigner.
Âge du patient : la morbidité augmente avec l’âge quelle
que soit l’intervention. Le risque de morbidité associé à la
pose d’un ressort apparaı̂t moins dépendant de l’âge.
Expérience chirurgicale : la morbidité de la période péri-
opératoire et autour de la période de pose du ressort est
plus faible dans des mains expérimentées.
La décision de traitement pour chaque patient doit être
personnalisée et prise avec les consultants en neurologie,
en neurochirurgie et en radiologie interventionnelle sur la
base de ces cinq paramètres.
Les données définitives des études en cours fourniront
plus d’informations pour aider à la prise de décision. Les
recommandations suivantes sont d’ordre général :
anévrisme non rompu du sinus caverneux ou diamètre
< 5–7 mm : ne rien faire ;
anévrisme non rompu de diamètre > 7 mm, anévrisme
au niveau de la circulation antérieure, patient < 65 ans,
chirurgien et centre expérimenté : clip chirurgical ;
anévrisme non rompu de diamètre > 7 mm, anévrisme au
niveau de la circulation postérieure, patient > 65 ans, équipe
de radiologie interventionnelle expérimentée : ressort.
10
Organisation de la prise
en charge des accidents
vasculaires cérébraux
1
Prise en charge initiale des patients adultes atteints d’accident vas-
culaire cérébral. Aspects médicaux. Anaes. Septembre 2002.
Centres de prise en charge de l’AVC 137
n UNV
Des UNV spécialisées ont montré leur bénéfice sur l’amélio-
ration de l’évolution des patients [95]*. C’est pourquoi tous
les patients présentant un AVC en phase aiguë devraient
idéalement être admis dans une UNV. Quelques incerti-
tudes demeurent quant aux éléments indispensables aux
UNV.
La totalité du personnel des UNV doit être entraı̂née : les
infirmiers, les thérapeutes (rééducateur, kinésithéra-
peute, ergothérapeute, orthophoniste) et les médecins
exerçant dans les différentes disciplines. Une telle UNV
a démontré son impact favorable sur l’évolution des
patients*.
Les UNV peuvent prendre en charge les patients traités
par thrombolyse. Ceci inclut le monitorage des signes
vitaux, du rythme cardiaque et la capacité d’administrer
des traitements antihypertenseurs par voie intraveineuse.
Rééducation-
réadaptation
n Équipes multidisciplinaires
de réadaptation
Les composantes les plus importantes de l’équipe de réadap-
tation sont les thérapies du langage, l’orthophonie, les
thérapies physiques, la kinésithérapie, l’ergothérapie et les
thérapies psychosociales.
T H É R A P I E D U L A N G A G E
La thérapie du langage dans une UNV a deux composantes
importantes : l’évaluation de la déglutition et l’évaluation
de la fonction du langage.
Équipes multidisciplinaires de réadaptation 143
Déglutition
La nécessité d’évaluer la déglutition a déjà été décrite dans
les soins de routine du patient avec un infarctus ou une
hémorragie (voir chapitre 3). La dysphagie (difficulté à ava-
ler) est courante, elle apparaı̂t chez 30–65 % des patients
après un AVC [97]. La dysphagie peut être cause de malnu-
trition, de déshydratation et de pneumopathie d’inhalation.
Un examen de la déglutition au lit du malade doit être
réalisé chez tous les patients avant de les autoriser à man-
ger. Si les patients ne sont pas capables d’avaler correcte-
ment dans les 12–24 h, une sonde nasogastrique doit être
placée pour permettre une nutrition parentérale. Pour les
patients complètement conscients avec un AVC hémisphé-
rique, elle peut être le plus souvent rapidement retirée et
le patient peut être nourri par la bouche en quelques jours.
S’il y a la moindre interrogation, un transit baryté doit être
réalisé pour évaluer le risque d’inhalation et la possibilité
pour le patient d’avaler, en toute sécurité, de la nourriture
et des liquides de consistances variées.
Toutefois, de nombreux patients avec un AVC ont une
dysphagie qui perdure.
Le plus souvent, cela apparaı̂t chez des patients avec un
AVC du tronc cérébral ou avec un AVC hémisphérique
associé à une importante altération de la conscience, une
démence ou une confusion. Dans ces cas, une sonde de gas-
trostomie endoscopique percutanée peut être posée.
Généralement, nous attendons au moins 5 j après l’AVC
avant de décider de la pose d’une sonde de gastrostomie
endoscopique percutanée, mais pour les patients qui en
ont vraiment besoin il n’y a pas de raison d’attendre. Penser
à planifier précocement la pose endoscopique de la sonde
de gastrostomie percutanée puisque cela prend plusieurs
144 Rééducation-réadaptation
Langage
La description des différents syndromes d’aphasie va au-
delà des objectifs de ce livre. La plupart des patients avec
un AVC n’ont pas une élocution fluide et leur discours est
diminué ou absent, avec une compréhension variablement
affectée. Il est moins commun de constater que le trouble
du langage courant affecte uniquement le niveau de com-
préhension, quoique cela puisse arriver. L’aphasie, particu-
lièrement le trouble de la compréhension, peut sérieusement
faire échouer les autres aspects de la réadaptation puisque
souvent le patient ne peut pas comprendre les recommanda-
tions des thérapeutes.
Comme pour d’autres aspects de l’évolution de l’AVC,
la pratique de la thérapie et le temps écoulé ont pour
résultats au moins une amélioration du langage, cette
amélioration touchant généralement en premier lieu la
compréhension. Les traitements pharmacologiques, les
amphétamines, les cholinergiques et agents dopaminergi-
ques peuvent apporter des bénéfices, particulièrement en
cas de symptômes aphasiques, sans que cela soit prouvé.
La frustration du patient et de la famille face à une limita-
tion des capacités à communiquer doit être prise en compte
avec sérieux jusqu’à ce que l’amélioration commence à se
faire sentir.
Équipes multidisciplinaires de réadaptation 145
R É A D A P T A T I O N P H Y S I Q U E
La réadaptation physique se focalise sur la mobilité au lit, les
transferts, l’équilibre, l’entraı̂nement à la marche, l’entraı̂ne-
ment pour récupérer un schéma de mouvements normaux et
la mobilité en chaise roulante. Généralement, l’entraı̂nement
à la marche n’est pas débuté pour de bon avant que le
patient sorte de l’UNV et intègre l’unité de réadaptation.
Dans les toutes premières heures après l’AVC, spéciale-
ment si l’état du patient est fluctuant, l’alitement est recom-
mandé, en gardant la tête à moins de 15 pour favoriser la
perfusion cérébrale. Dans le même temps, une mobilisation
précoce est importante pour prévenir le déconditionnement
et une TVP. C’est pourquoi nous modérons souvent l’obli-
gation d’alitement pour permettre au patient d’accéder à
la réadaptation physique et aux soins de nursing. Quand
le patient se lève pour la première fois dans ce cadre, le
médecin de rééducation et l’infirmière doivent en être
informés pour mesurer la pression sanguine avant et après
la mise en position assise et debout, pour maintenir une
surveillance neurologique attentive et pour être sûr que la
pression sanguine ne chute pas ou que le patient ne pré-
sente pas un autre problème.
Dans l’UNV, le jour suivant l’admission, le médecin réédu-
cateur commence à faire asseoir le patient et à le transférer du
lit au fauteuil, tout en restant à son chevet. Il est important de
se souvenir que le patient peut présenter un trouble de l’équi-
libre et une faiblesse généralisée, même si une hémiparésie ou
d’autres signes de faiblesse ou d’ataxie ne sont pas observés
quand le patient reste au lit. Néanmoins, chaque patient avec
un AVC doit être considéré comme un patient à risque de
chute quand il se lève pour la première fois et ne doit donc
pas être autorisé à se lever sans assistance avant une
146 Rééducation-réadaptation
E R G O T H É R A P I E
L’ergothérapie se concentre sur les mouvements de coordi-
nation grossiers et fins (pince, opposition, doigt sur le nez,
mouvements alternatifs rapides), sur la force (amplitude
des mouvements passifs et actifs), la tonicité, la sensibilité,
les activités de la vie quotidienne (toilette, bain, habillement
des membres supérieurs, habillement des membres infé-
rieurs, déplacements simples) et l’entraı̂nement à récupérer
une représentation des mouvements normaux.
Des appareils d’assistance variés comme des attelles ou des
béquilles peuvent être utilisés pour aider les membres affaiblis,
pour stabiliser les articulations et éviter les contractures et les
escarres causées par la spasticité et l’immobilité. Des appareils
plus faciles à utiliser peuvent être proposés pour augmenter la
fonctionnalité des membres affaiblis. L’utilisation de ces appa-
reils est en dehors du champ d’intérêt de ce chapitre.
Un important principe d’ergothérapie est la compensation
par rapport à la facilitation. De façon simpliste, la
Équipes multidisciplinaires de réadaptation 147
É V A L U A T I O N P S Y C H O L O G I Q U E
Il n’est jamais trop tôt pour commencer l’éducation du
patient et de sa famille sur les changements de style de
vie et les traitements médicamenteux à même de prévenir
un autre AVC. Ceci doit être renforcé au travers des séjours
à l’hôpital et en réadaptation.
Après un AVC massif, la famille et le patient passent par
une phase d’abattement qui, en premier lieu, se caractérise
par le déni, l’incrédulité, et parfois la colère. En particulier,
la nécessité de poser une sonde gastrique percutanée est
souvent un moment de crise quand la famille prend enfin
conscience de l’incapacité sévère et de la convalescence
longue qui les attend. À ce moment, qui survient habituelle-
ment quand le patient est dans l’UNV, les principales
148 Rééducation-réadaptation
Confusion mentale
La prise en charge d’un patient confus/délirant et le choix
des thérapeutiques sont détaillés dans le chapitre 5. Les
règles de base sont les suivantes :
Équipes multidisciplinaires de réadaptation 149
Niveau de vigilance
Une baisse de vigilance est communément observée dans
les volumineux AVC hémisphériques et fait souvent obsta-
cle à la participation à la réadaptation. De tels patients doi-
vent bénéficier de thérapeutiques activantes ou stimulantes.
La pharmacothérapie n’est habituellement pas instaurée
avant la fin de la première semaine après l’AVC. Il est
important d’être certain que le patient n’est pas endormi à
cause des anomalies métaboliques ou de la baisse de PIC
(voir chapitre 5).
Amantadine (Mantadix®)
Posologie : 100 mg matin et soir (en traitement initial).
Contre-indications : épilepsie, toutes les formes de comi-
tialité, insuffisance cardiaque, surcharge hydrique
(dème) des bras, des jambes, des mains ou des pieds,
pathologie rénale, pathologie hépatique, éruption cuta-
née chronique telle que de l’eczéma.
Effets secondaires : céphalées, nausées ou perte d’appétit,
dépression, anxiété ou confusion mentale, insomnie, ner-
vosité, vertiges, étourdissements, somnolence, bouche
sèche, constipation.
Suivi rapproché si patient sous diurétique.
150 Rééducation-réadaptation
Modafinil (Modiodal®)
Posologie : 100 mg le matin (en traitement initial).
Contre-indications : angor, infarctus du myocarde récent,
cirrhose, épilepsie.
Effets secondaires : céphalées, nausées, anxiété, insomnie,
nervosité, vertiges.
Méthylphénidate (Ritaline®)
Posologie : 5 mg matin et soir (en traitement initial).
Contre-indications : anxiété intense, tension et agitation,
glaucome, épilepsie, tics. Pas de coprescription avec un
inhibiteur de la monoamine oxydase.
Effets secondaires : anxiété, insomnie, nervosité, réactions
d’hypersensibilité, anorexie, vertiges, palpitations, varia-
tions de la pression artérielle, arythmies.
Événements secondaires sévères rapportés avec l’utilisa-
tion concomitante de clonidine.
Bromocriptine (Parlodel®)
Posologie : 1,25 mg matin et soir (en traitement initial).
Contre-indication : hypertension non contrôlée.
Effets secondaires : nausées, céphalées, vertiges, fatigue,
vomissements, somnolence.
n Organisation de la sortie
En France, le plus souvent, l’orientation des patients se
fait vers le domicile, vers un service de long séjour ou vers
un service de soins de suite et de réadaptation. Ceci doit
être déterminé après l’évaluation du potentiel de récupéra-
tion du patient, à court ou à long terme, et après discussion
Organisation de la sortie 151
DOMICILE
Pour le patient indépendant ou qui présente un déficit
mineur. Prendre en compte l’évaluation de la sécurité à
domicile, le niveau de surveillance du patient et program-
mer la rééducation-réadaptation du patient en externe si
nécessaire.
U N I T É D E S O I N S D E S U I T E
E T D E R É A D A P T A T I O N
Pour le patients qui a un bon potentiel de récupération mais
qui n’est pas encore apte à être autonome à domicile. Il doit
être alerte, coopérant et suffisamment fort pour participer à
plusieurs heures de thérapie de rééducation et d’ergothéra-
pie quotidiennes. Habituellement pour une durée de quel-
ques semaines. Les patients trachéotomisés peuvent satisfaire
à ces critères.
S E R V I C E D E L O N G S É J O U R
Pour les patients qui sont dépendants pour la plupart de
leurs besoins quotidiens et qui vont probablement rester
dans cet état. Ces patients doivent être médicalement
stables. Habituellement, une sonde gastrique percutanée
n’exclut pas le patient, mais une trachéotomie et le besoin
de fréquentes aspirations amènent le patient à bénéficier
de soins infirmiers qualifiés.
152 Rééducation-réadaptation
Pression
1 mmHg ¼ 1,36 cmH2O
1 cmH2O ¼ 0,74 mmHg
PAS þ ðPAD 2Þ
3
ABC
Volume en ml ðcm3 Þ
2
Nom
Numéro d’identification de patient
Date d’admission, service et médecin receveur
Date de sortie, service et médecin (si différent de
l’admission)
Diagnostic à la sortie
Être précis quant aux informations sur le type et la cause
de l’AVC et inclure les facteurs de risque et les autres dia-
gnostics importants, par exemple :
(1) AVC ischémique cardimbolique ;
(2) fibrillation auriculaire ;
(3) hypertension.
Histoire de la pathologie actuelle.
Symptômes initiaux (être précis, inclure les moments de
survenue des symptômes).
Antécédent médical.
Antécédent chirurgical.
Traitements lors de l’admission.
Situation sociale.
Antécédents familiaux.
Examen clinique.
▪ Inclure l’examen général autant que l’examen neu-
rologique.
▪ Inclure l’échelle NIH (si possible).
Examens de laboratoire.
Examens de radiologie.
158 Exemple de compte rendu de sortie
Procédures.
Consultations.
Séjour hospitalier.
Inclure la démarche diagnostique en urgence, le traite-
ment en phase aiguë, le suivi neurologique, les
complications.
Mécanisme de l’AVC.
▪ Pour une ischémie : cardio-embolique, sténose caroti-
dienne, sténose intracrânienne, AVC lacunaire, dissec-
tion, veineux, cryptogénique, etc.
▪ Pour une hémorragie intracérébrale : hypertensive,
malformation artérioveineuse, angiopathie amyloı̈de,
inconnu, etc.
État du patient à la sortie : stable, etc.
▪ Décrire aussi les déficits persistants, les séquelles.
▪ Échelle NIH à la sortie.
Orientation : à domicile, soins infirmiers qualifiés, service
de réadaptation fonctionnelle, etc.
Traitements de sortie.
Instructions pour le patient.
▪ Activité physique.
▪ Régime.
▪ Arrêt du tabac recommandé, etc.
▪ Plan de suivi.
Envoyer une copie au premier intervenant de la prise en
charge initiale.
Annexe 4
Examens radiologiques
de l’AVC
SCANNER
A A
M4
M1
C
L I
M2 M5
IC
M3
M6
P P
C ¼ noyau caudé
L ¼ noyau lenticulaire
IC ¼ capsule interne
I ¼ ruban insulaire
M1 ¼ cortex antérieur de M4 (supérieur à M1)
l’artère cérébrale moyenne
M2 ¼ cortex latéral au ruban M5 (supérieur à M2)
insulaire de l’artère
cérébrale moyenne
M3 ¼ cortex postérieur de M6 (supérieur à M3)
l’artère cérébrale moyenne
IRM
Il convient de se référer à un livre d’IRM pour expliquer les
aspects physiques des différentes séquences. Ce chapitre est
un résumé de ce à quoi ressemble chacune des séquences et
à quoi elles servent.
Comment l’interpréter ?
Habituellement, elle est pâle et terne. Cela ressemble à
une coupe de scanner. Elle apparaı̂t exactement telle
que le cerveau peut être imaginé : le liquide céphalo-
rachidien est noir, la substance grise est grise et la sub-
stance blanche est blanche.
Utilisation
Bonne pour l’anatomie.
Comparer à T1 avec injection de produit de contraste
pour identifier une fuite de sang au niveau de la barrière
hématoméningée.
164 Examens radiologiques de l’AVC
Séquence en pondération T2
Comment l’interpréter ?
Exactement à l’opposé de ce que le cerveau peut être
imaginé (donc inverse de la séquence T1) : le liquide
céphalorachidien est blanc, la substance grise est claire
et la substance blanche est foncée.
Utilisation
Utile pour la pathologie et pour évaluer une zone vide de
flux.
Blanc : liquide céphalorachidien, dème, ischémie et les
principales anomalies.
Foncé : « vieux » sang.
Examens radiologiques de l’AVC 165
Comment l’interpréter ?
Le liquide céphalorachidien est foncé, la substance grise
est claire et la substance blanche est foncée.
Identique à T2 avec le liquide céphalorachidien en foncé.
Utilisation
Comme pour T2. Il facilite la découverte de pathologies à
la jonction liquide céphalorachidien/cerveau (multiples
plaques de scléroses, métastases, etc.). À partir de T2, il
est parfois difficile de différencier le liquide céphalo-
rachidien du tissu pathologique.
Blanc : dème, ischémie et les principales anomalies.
Foncé : liquide céphalorachidien, « vieux » sang.
Comment l’identifier ?
Image uniformément grise et granuleuse.
Utilisation
Montre une ischémie aiguë.
Blanc : ischémie aiguë (le terme exact est diffusion
restreinte).
Gris : tout le reste.
Avec un AVC ischémique en phase aiguë, le fonctionne-
ment des pompes Na/K ATPase est altéré et les cellules
gonflent. L’eau intracellulaire est moins mobile que
l’eau dans la matrice extracellulaire. La séquence en dif-
fusion (DWI) est dérivée des protons de l’atome
d’hydrogène.
Examens radiologiques de l’AVC 167
Avertissement
« Hypersignal en T2 » : une ischémie aiguë doit être bril-
lante en diffusion (DWI), foncée en ADC (cfficient
apparent de diffusion) (voir plus loin). Parfois, quand la
blancheur de T2 est forte dans un AVC ancien, c’est un
hypersignal en diffusion (DWI). Il ne s’agit pas d’un
AVC en phase aiguë.
Artéfacts au niveau des interfaces air/os : habituellement
au niveau de l’os temporal et des sinus. Ces artéfacts sont
habituellement symétriques et identifiables.
Les images qui ne sont pas des AVC : il s’avère que de
nombreuses images hors AVC peuvent apparaı̂tre bril-
lantes en séquence en diffusion (DWI). Donc, rechercher
avec attention un hypersignal T2 et se demander si son
aspect ressemble à une image d’AVC (distribution arté-
rielle). La maladie de Creutzfeldt-Jakob donne des rubans
corticaux de brillance en diffusion (DWI). L’encéphalo-
pathie de Wernicke montre une restriction de diffusion
(DWI) symétrique autour de l’aqueduc et dans les corps
mamillaires.
La séquence en diffusion (DWI) indique habituellement
des lésions d’ischémie irréversibles, mais dans les pre-
mières heures, particulièrement avec une faible intensité
(cfficient apparent de diffusion pas trop faible), les
anomalies de diffusion (DWI) peuvent être réversibles
après reperfusion.
Comment l’identifier ?
Image avec du grain et avec le liquide céphalorachidien
blanc.
Utilisation
Complément pour l’interprétation de l’ischémie en phase
aiguë de la séquence en diffusion (DWI).
ADC sombre dans la partie où la séquence en diffusion
(DWI) est brillante (blanc) : ischémie.
Peut être considéré comme une « donnée brute » en
séquence en diffusion (DWI), sauf que l’ischémie est
noire. Une mesure quantitative de la réduction du
cfficient de diffusion peut être obtenue.
Délai
Maximal (foncé) à 28 h.
Pseudo-normalisation à j10, donc brillant [102].
Examens radiologiques de l’AVC 169
Comment l’identifier ?
Grisonnant (difficile à analyser juste en regardant).
Utilisation
Les hémorragies, récentes ou anciennes, apparaissent en
foncé.
Utile pour rechercher des microhémorragies comme
celles des angiopathies amyloı̈des et des malformations
caverneuses.
Il n’est pas possible de mesurer la taille d’un hématome
sur cette image car le signal est amplifié et est plus
important que la quantité de sang.
170 Examens radiologiques de l’AVC
Comment l’identifier ?
Il y a deux séquences différentes :
temps de transit moyen : mesure le temps d’arrivée du
produit de contraste. Les parties ayant une faible perfu-
sion cérébrale paraissent plus lumineuses (gris plus lumi-
neux) ;
amplification négative : mesure le volume du sang céré-
bral (CBV). Les parties avec des ischémies sévères ont
un CBV réduit et, de ce fait, apparaissent en sombre.
Dans une ischémie légère, le lit vasculaire est dilaté, le
CBV peut être augmenté et de telles régions apparaissent
brillantes.
Utilisation
Les séquences en perfusion (PWI) mesurent le débit san-
guin cérébral.
Rechercher un aspect appelé mismatch, entre les change-
ments en séquence en diffusion (DWI) qui sont générale-
ment considérés comme irréversibles (mais voir le
Examens radiologiques de l’AVC 171
Angio-IRM
Comment l’identifier ?
Visualisation des vaisseaux.
Utilisation
Sténoses artérielles : le signal disparaı̂t plus spécifique-
ment que n’apparaı̂t la sténose.
Anévrismes, malformations vasculaires (la plupart des
malformations artérioveineuses).
Avertissement
Il y a de nombreux artéfacts dans les images d’angio-IRM.
Il s’agit d’un artéfact si l’image est constante sur les dif-
férentes coupes (image changeante).
172 Examens radiologiques de l’AVC
Veinographie-IRM
Comment l’identifier ?
Visualise les veines.
Examens radiologiques de l’AVC 173
Utilisation
Suspicion de thrombose d’un sinus veineux ou d’une
veine cérébrale. Suspectée en cas d’infarctus hémorragi-
que, particulièrement s’il est bilatéral, localisé au sommet
de la convexité, associé avec plus d’dèmes qu’habituel-
lement ou non conforme à la distribution artérielle habi-
tuelle d’un infarctus.
Avertissement
L’anatomie veineuse est variable. L’asymétrie normale
des sinus transverses est particulièrement gênante.
Demander de l’aide pour l’interprétation.
Qu’arrive- Le sang quitte le Désoxygénation avec Régression du caillot ; Lyse cellulaire Les macrophages
t-il ? réseau vasculaire formation de la désoxyhémo- (rupture de la digèrent le caillot
(extravasculari- désoxyhémo- globine est oxydée membrane)
sation) globine en méthémoglobine
Délais < 12 h Heures à jours Quelques jours 4–7 j à 1 mois De semaines à années
(semaines au centre
de l’hématome)
Érythrocytes Érythrocytes Érythrocytes intacts Érythrocytes encore Lyse (solution de Disparus ; encéphalo-
sanguins intacts mais hypoxiques intacts, sévèrement cellules lysées) malacie avec liquide
hypoxiques protéique
Hémoglobine Oxyhémoglobine Désoxyhémoglobine Méthémoglobine Méthémoglobine Hémosidérine (non
intracellulaire intracellulaire intracellulaire extracellulaire soluble) et ferritine
(d’abord à la (soluble dans l’eau)
périphérie du
caillot)
Images en ou # (ou #) ↑↑ ↑↑ ou #
séquence
pondérée
T1
Images en ↑ (haut contenu # (effets sensibles) ## (effets sensibles) ↑↑ (perte de ## (effets sensibles)
séquence d’eau) compartimentali-
pondérée sation)
T2
: même intensité du signal que la substance grise normale ; ↑ : augmentation de l’intensité du signal par rapport à la substance grise
normale ; ## : diminution marquée de l’intensité du signal par rapport à la substance grise normale.
Source : Adapté d’après PM Parizel, S Makkat, E Van Miert, JW Van Goethem, L van den Hauwe, & AM De Schepper. Intracranial
hemorrhage : principles of CT and RMI interpretation. Eur Radiol 2001 ; 11 : 1770-83 [103]. Reproduit avec l’aimable autorisation de
Springer Science and Business Media.
176 Examens radiologiques de l’AVC
Procédure de détection
d’un shunt droite-gauche
Basée sur le consensus de l’European Society of Neuro-
sonology and Cerebral Hemodynamic, 1999 [105,106].
Équipement
DTC.
2 flacons de sérum physiologique.
2 seringues de 10 ml.
178 Écho-Doppler transcrânien
Préparation
Le patient doit être en décubitus dorsal avec le bras horizon-
tal. Un cathéter (18 G) est inséré dans la veine antécubitale
(connecté à un flacon de sérum physiologique de 250 ml au
moyen d’une tubulure pour maintenir un abord veineux).
L’artère cérébrale moyenne droite est repérée au moyen
du DTC (l’examen est plus sensible s’il est bilatéral).
Procédure
Deux seringues de 10 ml (20 ml) sont préparées : l’une
contient 9 ml de sérum physiologique et l’autre contient
1 ml d’air. Par l’intermédiaire du raccord 3 voies, le contenu
des deux seringues est rapidement mélangé pour obtenir
une solution homogène.
La solution est rapidement injectée en bolus au patient
(au repos). Injecter avec la seringue orientée vers le haut
afin que les bulles s’agglomèrent en haut et soient injec-
tées en premier.
L’artère cérébrale moyenne est examinée pendant 40–60 s.
Interprétation
Le test est considéré comme positif si, au minimum, une
microbulle est enregistrée comme un signal transitoire de
haute intensité sur le tracé du DTC dans les 40 s qui suivent
la fin de l’injection ; aucun accord n’existe sur la valeur
seuil entre l’injection de produit contraste et l’apparition
de microbulle(s).
Bien que cela prenne environ 11 s aux bulles pour parvenir
à l’artère cérébrale moyenne à travers un shunt intracardia-
que et 14 s à travers un shunt intrapulmonaire, la fenêtre de
temps ne peut pas différencier le shunt droite-gauche au
niveau auriculaire et le shunt droite-gauche à différents
endroits du système vasculaire. Il n’est en aucun cas recom-
mandé d’enregistrer le délai d’apparition de la première
microbulle.
Les résultats de ces deux examens (basique et avec manu-
vre de Valsalva) doivent être évalués séparément. La
répétition de l’examen augmente la sensibilité et, dans les
cas de résultats divergents, le test positif doit être retenu.
Pas de signal transitoire de haute intensité : test négatif.
Signal transitoire de haute intensité : 1–10 : faible niveau
de shunt.
Signal transitoire de haute intensité : > 10, mais sans effet
rideau : niveau moyen de shunt.
Effet rideau : observé lorsque les microbulles sont si nom-
breuses que l’on ne peut pas les distinguer séparément
sur la longueur : haut niveau de shunt.
En considérant les caractéristiques physiopathologiques
du shunt droite-gauche, nous définissons comme :
permanent : un shunt détecté dans des conditions basi-
ques ;
latent : un shunt détecté uniquement avec une manuvre
de Valsalva.
Annexe 6
Protocole
d’héparinothérapie
Contrôle de la glycémie
2 fois/j (6h30, 16h30).
Avant les repas et au coucher (6h30, 11h30, 16h30, 21h30).
Toutes les 6 h (recommandé pour les patients recevant
une nutrition en continu sur 24 h).
Toutes les 4 h (recommandé pour des patients nécessitant
un suivi adapté).
Toutes les heures pour les patients sous insuline à la
seringue électrique.
Annexe 8
Complications médicales
Diagnostic
Écho-Doppler veineux des membres inférieurs, parfois
confirmé par une phlébographie ou une angio-IRM veineuse.
Traitement
Pleine dose d’héparine adaptée au poids (voir annexe 6).
186 Complications médicales
Pneumopathie d’inhalation
Prévention
Aucun apport per os jusqu’à l’évaluation du langage et
de la déglutition par un spécialiste.
Suivre les recommandations du spécialiste.
Soulever la tête de lit.
Patient assis bien droit au moment des repas.
Assistance lors de l’alimentation.
Diagnostic
Symptômes et signes nombreux :
fièvre, hypoxie, anomalie auscultatoire, radiographie de
poumons infiltrée, hyperleucocytose, etc. ;
culture de crachat peu fiable.
Traitement
Pas nécessaire de couvrir les germes anaérobies.
Couverture des Gramþ et des Gram (Pseudomonas et
entérobactéries).
Diagnostic
Globules blancs dans les urines.
Culture urinaire d’une seule espèce > 105 germes/ml.
Traitement
Retirer ou changer le cathéter et choisir :
amoxicilline (Clamoxil®) : 100 mg/kg/j en 2 prises ;
ceftriaxone (Rocephine®) : 1–2 g IV 1 fois/j.
Contrôler les cultures pour le choix définitif de l’anti-
biotique.
Thrombopénie induite
par l’héparine
Prévention
Ne pas utiliser l’héparine si ce n’est pas nécessaire et
contrôler les plaquettes quotidiennement.
Diagnostic
La thrombopénie induite par l’héparine est sous-diagnosti-
quée. Cinquante pour cent des patients recevant de l’hépa-
rine non fractionnée développent des anticorps et 3 % ont
une thrombopénie induite par l’héparine avec un syndrome
thrombotique. Complication plus fréquente avec l’héparine
intraveineuse qu’avec son utilisation sous-cutanée, avec de
fortes doses d’héparine qu’avec de faibles doses, avec de
188 Complications médicales
Traitement
Arrêt de l’héparine1.
Toutefois, 50 % des patients développent quand même
une thrombopénie induite par l’héparine même si l’hépa-
rine est arrêtée dès que le nombre des plaquettes commence
à chuter.
1
Conférences d’experts de la Société française d’anesthésie et de
réanimation (Sfar). Thrombopénie induite. 2002.
Complications médicales 189
Syndrome de Millard-Gubler
Le syndrome de Millard-Gubler (également appelé paraly-
sie de Millard-Gubler) est un « syndrome alterne » qui est
dû à une atteinte protubérantielle. Il se caractérise par
l’association de :
une hémiplégie controlatérale (faisceau pyramidal) ;
une paralysie du 6e nerf crânien (oculomotricité) ispila-
térale ;
une paralysie faciale ispilatérale (atteinte du 7e nerf
crânien).
Syndrome de Foville
Dû à une lésion pédonculaire, il se caractérise par :
une hémiplégie controlatérale ;
une paralysie faciale ispilatérale (atteinte du 7e nerf
crânien) ;
une paralysie des mouvements de latéralité des yeux vers
le côté de la lésion (formation réticulée parapontique,
atteinte du 6e nerf crânien).
Syndrome de Raymond-Cestan
Dû à une lésion de la partie postéro-supérieure de la protu-
bérance annulaire, il se caractérise par :
un hémisyndrome cérébelleux ipsilatéral ;
une paralysie des mouvements de latéralité des yeux vers
le côté de la lésion ;
une hémi-anesthésie controlatérale (face þ corps, à tous
les modes) ;
une hémiplégie controlatérale inconstante.
192 Syndromes du tronc cérébral
Syndrome de Marie-Foix
Dû à une lésion de la protubérance annulaire latérale, il se
caractérise par :
une ataxie cérébelleuse ipsilatérale ;
une hémiparésie controlatérale ;
une hémi-anesthésie (thermo-algique) controlatérale (impli-
cation du faisceau spinothalamique).
Syndrome de Weber
Dû à une lésion antéro-interne du pédoncule cérébral, il se
caractérise par :
une paralysie oculomotrice ipsilatérale (implication des
voies corticospinales et corticobulbaires) ;
une paralysie oculomotrice (déviation de l’il en dehors
et en haut), un ptosis (atteinte du 3e nerf crânien) et une
mydriase ipsilatéraux.
Syndrome de Benedikt
Dû à une lésion du tegmentum mésencéphalique, il se
caractérise par :
une paralysie oculomotrice (atteinte du 3e nerf crânien) et
une mydriase (atteinte du 3e nerf crânien) ipsilatérales ;
un tremblement d’intention (hémisyndrome cérébelleux)
et une hémichorée controlatéraux.
Syndrome de Claude
Dû à une lésion du tegmentum mésencéphalique, il se
caractérise par :
une paralysie oculomotrice ipsilatérale ;
une ataxie cérébelleuse controlatérale.
Syndromes du tronc cérébral 193
Syndrome de Parinaud
Dû à une lésion postérieure du tronc cérébral, il se caracté-
rise par :
une paralysie du regard vers le haut ;
des troubles du réflexe pupillaire, de la convergence et
un nystagmus ;
une rétraction de la paupière.
Annexe 10
Anatomie des artères
cérébrales
Polygone de Willis
A cérébrale antérieure
(segment post- A communicante)
Artère (A) striée médiale
(dont récurrente de Heubner) A communicante antérieure
A antéro-médiales centrales
A cérébrale antérieure
Chiasma optique (segment pré- A communicante)
A carotide interne
Tige pituitaire
A choroïdienne A cérébrale moyenne
antérieure
A thalamique Branche chiasmatique
A hypothalamique Branche du noyau caudé
A communicante postérieure
Corps mamillaire
Branche oculomotrice
A postéro-médiales
centrales
A cérébrale postérieure
(segment post-
A communicante)
A cérébelleuse supérieure
A cérébrale postérieure
(segment pré- A communicante)
Tronc basilaire
Anatomie des artères cérébrales 195
Artère (A)
communicante
A cérébrale antérieure
antérieure (segment
post- A communicante) A cérébrale postérieure
(segment post-
A carotide interne A communicante)
A cérébrale antérieure
A cérébrale moyenne
(segment pré- A
communicante)
A communicante Branche de l’A cérébrale
postérieure moyenne
A cérébrale (portion insulaire)
postérieure (segment
pré- A communicante) A choroïdienne antérieure
A pontique A cérébelleuse supérieure
A basilaire
A cérébelleuse
antéro-inférieure
A vertébrale
A cérébrale postérieure
Investigations à envisager
Screening toxicologique urinaire.
Revoir les traitements à domicile.
Bilan d’hypercoagulabilité. Il n’y a pas de consensus sur
lequel s’appuyer pour déterminer quand ce bilan doit
être fait, mais certainement s’il y a des antécédents fami-
liaux de thrombose ou des antécédents personnels de
thrombose veineuse profonde, d’embolie pulmonaire ou
de fausse couche spontanée.
AVC du sujet jeune et diagnostics d’AVC moins courants 197
▪ Thrombose artérielle :
panel de recherche d’anticorps antiphospholipides
(incluant IgM et IgG anticardiolipines),
anticoagulant lupique (dont le test au venin de
vipère de Russell),
électrophorèse de l’hémoglobine.
▪ Thrombose veineuse : bilan comme ci-dessus, plus :
protéine C,
protéine S,
antithrombine III,
résistance à la protéine C activée,
facteur V Leiden,
mutation du facteur II (gène prothrombine)
G20210A.
Test de laboratoire auto-immun.
▪ Vitesse de sédimentation (VS), anticorps antinucléaires,
anticorps anti-DNA, complément 3, complément 4,
anticorps anti-SS-A, anticorps anti-SS-B (syndrome de
Sjögren associé à une vascularite).
Dosage de fibrinogène.
C-réactive protéine hypersensible (hs-CRP).
Note : Protéine C, protéine S et antithrombine III peuvent
être faussement élevés en phase aiguë d’AVC.
Causes
Causes extracrâniennes
Dissection artérielle (aorte, artère carotide, vertébrale).
Athérome aortique.
Embolie paradoxale d’un thrombus veineux au travers
d’un foramen ovale perméable.
Embolie gazeuse (cathéter veineux central ?).
Dysplasie fibromusculaire.
198 AVC du sujet jeune et diagnostics d’AVC moins courants
Causes intracrâniennes
Thrombose veineuse cérébrale.
Vascularite (angéite primaire du SNC, périartérite
noueuse, artérite de Takayasu).
Infection.
Syndrome de Moya-Moya.
Lymphome intravasculaire.
Causes hématologiques
Hypercoagulabilité.
▪ Si le problème hématologique primaire n’est pas évi-
dent, rechercher un cancer sous-jacent.
Collagénose.
Toxicomanie.
Annexe 12
Critères de mort
cérébrale
Test d’apnée
Préoxygénation (10 min) avec 100 % d’O2. Obtenir des
gaz du sang artériel de référence (pH et PaCO2 doivent
être normaux).
Déconnecter la ventilation et donner 100 % d’O2 en débit
continu par une sonde d’intubation. Rechercher une ven-
tilation spontanée. Si une hypotension et une arythmie
apparaissent, rebrancher immédiatement la ventilation.
Après 10 min (et en l’absence de ventilation spontanée),
faire les gaz du sang puis reconnecter la ventilation.
Le test est positif si le patient est demeuré apnéique et si
la PaCO2 > 60 mmHg (et le pH < 7,30).
Examens de confirmation
Tous ces tests ne sont pas absolument nécessaires pour
diagnostiquer un état de mort cérébrale. Cependant, cer-
tains protocoles autorisent le diagnostic de mort cérébrale
sur la base de ces tests. C’est pourquoi ils peuvent être uti-
lisés dans certaines situations, lorsqu’il n’est pas évident
Critères de mort cérébrale 201
Échelle de coma
Score de coma de Glasgow.
Échelles d’hémorragie
Score d’hémorragie cérébrale.
Score de Hunt et Hess pour les hémorragies sous-arach-
noı̈diennes non traumatiques.
Échelle pour les hémorragies sous-arachnoı̈diennes de la
World Federation of Neurological Surgeons (WFNS).
S C O R E D ’ H É M O R R A G I E I N T R A C É R É B R A L E
(SCORE ICH)
Score de Glasgow –
3–4 2
5–12 1
13–15 0
Hémorragie intraventriculaire –
Oui 1
Non 0
Échelles et scores neurologiques 205
97 % 100 %
100
Mortalité à j30 (%)
80 72 %
60
40
26 %
20 13 %
0%
0
Total 0 1 2 3 4 5
n = 152 n = 26 n = 32 n = 27 n = 32 n = 29 n=6
Score d’hémorragie cérébrale
Stade
É C H E L L E W F N S ( W O R L D F E D E R A T I O N
OF NEUROLOGICAL SURGEONS) POUR
H É M O R R A G I E S O U S - A R A C H N O Ï D I E N N E
Une autre échelle est utilisée pour le pronostic de l’hémor-
ragie sous-arachnoı̈dienne.
1 15 Absent Bon
2 13–14 Absent Assez bon
3 13–14 Présent Tendance à mauvais
pronostic
4 7–12 Présent ou Mauvais pronostic
absent
5 3–6 Présent ou Patient moribond
absent
É C H E L L E D E R A N K I N M O D I F I É E
Échelle communément utilisée pour mesurer l’incapacité
ou la dépendance dans les activités de la vie quotidienne
[113–115].
Score Description
0 Pas de symptôme
1 Pas d’incapacité significative en dépit des symptômes ;
capable d’assumer ses rôles et de mener ses activités
2 Légère incapacité : incapable de mener à bien toutes
ses activités antérieures, capable de mener
ses propres affaires sans assistance
3 Incapacité modérée : requiert certaines aides, capable
de marcher sans assistance
4 Incapacité modérément sévère : incapable de marcher
sans assistance, incapable de s’occuper
de ses propres besoins sans assistance
5 Incapacité sévère : confiné au lit, incontinent et
nécessitant une attention et des soins constants
de nursing
6 Décédé
1
Ndt : De nombreux tests ont été proposés pour évaluer l’aphasie et
la dysarthrie. Ce qui est présenté ici (pages 216 à 218) correspond
à la traduction des tests utilisés par les auteurs de l’ouvrage
d’origine.
210
1a. Niveau de conscience 0 ¼ alerte : vigilance normale, réponses aisées. 1a
2. Oculomotricité 0 ¼ normal. 2
Seulement les mouvements volontaires ou réflexes 1 ¼ paralysie oculomotrice partielle. Le regard —
(oculocéphaliques) sont testés. Les tests caloriques est anormal sur un il ou sur les deux, sans
ne sont pas effectués. déviation forcée du regard ni paralysie
Patient avec une déviation conjuguée des yeux qui peut complète.
être surmontée par une activité volontaire ou réflexe 2 ¼ déviation forcée ou paralysie complète non
! score 1. surmontée par les réflexes oculocéphaliques.
211
212
1a. Niveau de conscience 0 ¼ alerte : vigilance normale, réponses aisées. 1a
213
214
1a. Niveau de conscience 0 ¼ alerte : vigilance normale, réponses aisées. 1a
215
216 Échelles et scores neurologiques
TIP-TOP
CINQUANTE-CINQUANTE
MERCI
MYRTILLE
FOOTBALLEUR
CATERPILLAR
Échelles et scores neurologiques 217
De retour du travail.
Recommandations internationales
AHA/ASA scientific statement. Guidelines for the early manage-
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