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Institut Supérieur des Sciences de la Santé Licence Professionnelle : Technologue en

Université Hassan I - Settat Radiophysique, Radiobiologie et


Radioprotection

ROYAUME DU MAROC
UNIVERSITE HASSAN 1er - SETTAT
INSTITUT SUPERIEUR DES SCIENCES DE
LA SANTE

Exploration radiologique des organes et échographie


Chapitre II : La Tomodensitométrie
Introduction
Licence Professionnelle :
Technologue en Radiophysique, Radiobiologie et Radioprotection

Pr. Redouane EL BAYDAOUI

Introduction Intérêt du scanner


Le scanner médical (ou tomodensitomètre), technique d’imagerie • En radiographie conventionnelle, superposition des structures 3D
datant du début des années 1970, exploite au maximum les dans un plan 2D.
informations présentes dans le faisceau X émergent. Elle doit donc
combler les lacunes de la radiologie classique en termes de contraste
et de délimitation des structures.
• Bien que la résolution spatiale soit moins bonne en scanographie, la
résolution en contraste est excellente ce qui permet la détection de très
Objectif : obtenir des coupes, Mais pourquoi ?
petits changements dans la structure tissulaire.
Limites de la radiographie
–Superposition des structures
–Aspect quantitatif limité • Le scanner donne des informations diagnostiques exactes sur la
distribution des structures dans le corps.

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Historique :

• 1971 : Premier examen tomodensitométrique cérébral

• 1974 : Premier appareil corps entier

• 1979 : Prix Nobel de médecine décerné à Allan MacLeod et Godfrey


N.Hounsfield pour la mise au point du premier scanner Mise en évidence des densités
• 1989 : Acquisition hélicoïdale radiologiques
• 1992 : Acquisition de deux coupes simultanées par rotation

• 1998 : Acquisition multicoupes.

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Que représente l’échelle de Hounsfield ?

• Dans les années 1960, G. Hounsfield a réparti sur une échelle 2000
Pour comparer l’ensemble des densités présentes dans le corps coefficients d’atténuation (μ) susceptibles d’être présents dans le corps
humain, Hounsfield les classe sur une échelle (qui porte son nom) en humain (air, tissus mous, os, métal), en proposant une nouvelle unité
prenant pour référence la valeur de l’absorption de l’eau. Il propose qui porte son nom : l’Unité Hounsfield (UH).
ensuite une méthode d’observation (fenêtrage) qui permet de centrer
l’étude en contraste sur une portion précise de l’échelle de Hounsfield.
Ce concept qu’il a imaginé ne peut être exploité qu’un condition de
transformation les profils d’intensité de l’image radiante en signal
numérique.

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Que représente l’échelle de Hounsfield ? Comment exploiter l’échelle de Hounsfield ?


• L’échelle de Hounsfield peut en théorie être composé de plusieurs
milliers de niveaux de gris différents (un niveau de gris par UH). Or,
l’œil humain ne peut en distinguer qu’une vingtaine

• Le fenêtrage ou windowing est une opération de


n’attribuer l’échelle de gris qu’à une portion
spécifique de l’échelle de Hounsfield, afin de
pouvoir étudier avec un contraste « visible » les
tissus souhaités.

Compenser les limites physiologiques de


l’œil humain.

• Une fenêtre est caractérisée par :


- Son niveau « WL » (window level) ;
9 10 - Sa largeur « WW » (window width).

Comment exploiter l’échelle de Hounsfield ? Comment exploiter l’échelle de Hounsfield ?


• Le niveau définit le centre de la fenêtre et s’approche de la valeur
Hounsfield de la structure étudiée.

• La largeur représente le pouvoir de discrimination visuelle des


valeurs Hounsfield. Elle doit être :

- Soit étendue pour l’étude d’un maximum de structures de densités


différents et espacées sur l’échelle de Hounsfield ;
- Soit étroite pour obtenir une discrimination dans l’étude de
structures de densités très voisines.

• Les fenêtres « osseuses », « pulmonaires » et « molles » constituent


les trois grands types de fenêtrage.

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Comment exploiter l’échelle de Hounsfield ?

Formation de l’image

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Atténuations
• Le scanner est une chaîne radiologique avec un tube à rayons X et un • Un faisceau de rayons X traversant un objet homogène d'épaisseur x
ensemble de détecteurs disposés en couronne. subit une atténuation, fonction de la densité électronique de l’objet.

• Le principe repose sur la mesure de l’atténuation d’un faisceau de • La valeur de l’atténuation est obtenue
rayons X qui traverse un segment du corps. Le tube et les détecteurs par soustraction entre l’intensité du
tournent autour de l’objet à examiner. faisceau de rayons X avant et après
traversée de l’objet. Elle est définie par
• De multiples profils d’atténuation la relation :
sont obtenus à des angles de rotation
différents. Ils sont échantillonnés et
numérisés.

• Les données sont rétro projetées sur


une matrice de reconstruction puis
transformées en image analogique.
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Projections Quelle théorie à émis Johan Radon ?


• Le détecteur transforme les photons X en signal électrique. Ce signal • Le mathématicien Johann Radon (1887-1956) développa en 1917
est directement proportionnel à l’intensité du faisceau de rayons. une méthode mathématique sur laquelle s’appuieront les fondements
théorique de la tomodensitométrie.
• Le profil d’atténuation ou projection
• La théorie de Radon établit la possibilité de reconstituer un objet au
correspond à l’ensemble des signaux
moyen des projections.
électriques fourni par la totalité des
détecteurs pour un angle de rotation donné.
Un mouvement de rotation autour du grand
axe de l’objet à examiner permet
d’enregistrer une série de profils
d’atténuation résultants de la traversée de la
même coupe selon différents angles de
rotation.

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Comment exploiter la théorie de Radon ? Principes mathématiques de la reconstruction


Principe général
• En 1963, en remplaçant des films radiologique par des cristaux et en
s’appuyant sur la théorie de Radon et sur les progrès de l’informatique • Le principe général de la
(mesure de faible différences de densité et propose une théorie de reconstruction est illustré par la figure
reconstruction par ordinateur). sur laquelle le faisceau incident est
supposé parallèle (pour simplifier).

• Parallèlement, en 1968, G. Hounsfield oriente ses recherche sur un • L’image à reconstruire est composée
travail de reconnaissance des formes géométrique par ordinateur. En de m × n points, appelés pixels
divisant un volume en un grand nombre de petits cubes il a pu mesurer (picture elements), affectés chacun
la valeur moyenne d’absorption de élément traversé par un faisceau de d’un coefficient d’absorption μij, (ou
rayons X d’une densité locale ρij) qu’il convient
de déterminer.
• L’intensité mesurée par le détecteur k quand le réseau de détecteurs
est en position 1, soit I1k
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Principes mathématiques de la reconstruction Principes mathématiques de la reconstruction


Principe général Principe général

• Les méthodes de reconstructions mathématiques permettant de


résoudre la matrice, c’est-à-dire de reconstruire une image
informatique, peuvent être réparties en deux classes :

- La première utilise des méthodes dites algébrique :


reconstructions par itérations ;

- La seconde utilise des méthodes dites analytiques :


rétroprojection par transformée de Fourier.

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Principes mathématiques de la reconstruction Principes mathématiques de la reconstruction


Principe de la méthode itérative Principe de la méthode itérative

• Les méthodes itératives ont en commun une démarche par


approximations successives en supposant au départ une distribution de
densité ρ(x, y) plus ou moins arbitraire ; on calcule ensuite les
projections que cet objet devrait donner et on compare le résultat avec
les projections expérimentales pour corriger le modèle de départ.

• Après quelques itérations, la stabilité est en principe atteinte si on


incorpore dans le processus de reconstruction des contraintes (c’est-à-
dire des informations supplémentaires que l’on connaît sur l’objet)
comme celle, évidente de positivité de ρ(x, y).

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Principes mathématiques de la reconstruction Principes mathématiques de la reconstruction


Principe de la méthode Rétroprojection Principe de la méthode Rétroprojection

• Les projections sont échantillonnées et numérisées. Ces données • l’ordinateur calcule la densité
converties ou données brutes sont des valeurs numériques avec une de chaque pixel de la matrice.
adresse spatiale.
• Ces calculs complexes reposent
sur un principe simple :
• Avec n projections obtenues selon des angles différents, il est connaissant la somme des
possible de reconstruire une image du plan de coupe étudié. Ces chiffres d’une matrice selon tous
projections sont rétro-projetées sur une matrice de reconstruction. ses axes (rangées, colonnes et
Chaque profil d’atténuation est projeté selon le même angle qu‘à diagonales), on peut en déduire
l’acquisition. A partir des valeurs d’atténuation mesurées par chaque tous les chiffres contenus dans la
détecteur matrice.

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Principes mathématiques de la reconstruction Principes mathématiques de la reconstruction


Principe de la méthode Rétroprojection Principe de la méthode Rétroprojection

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Principes mathématiques de la reconstruction Principes mathématiques de la reconstruction


Principe de la méthode Rétroprojection Principe de la méthode Rétroprojection filtré

• En réalité, une rétroprojection simple ne suffit pas pour obtenir une


image de qualité optimale. Cette technique doit être complétée par
des notions de filtrage dans le domaine de Fourier : on parle
rétroprojection filtré.

• On sait que dans le plan de Fourier :


Les basses fréquences, correspondant au contraste de l’image, se
trouvent dans la partie centrale du plan ;
Les hautes fréquence responsable des détails se situent en
périphérie.

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Principes mathématiques de la reconstruction Principes mathématiques de la reconstruction


Principe de la méthode Rétroprojection filtré Principe de la méthode Rétroprojection filtré

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Principes mathématiques de la reconstruction Principes mathématiques de la reconstruction


Principe de la méthode Rétroprojection filtré Principe de la méthode Rétroprojection filtré
• On distingue deux grandes familles de filtre :
Ceux qui privilégient les hautes fréquences, c’est-à-dire la
résolution spatiale ;
Ceux qui privilégient les basses fréquences, c’est-à-dire la
résolution en contraste.

• Pour privilégier la résolution spatial de l’image, permettant


d’optimiser l’étude des structures fines, on utilise des filtres durs qui
amplifient légèrement les hautes fréquences. A l’inverse, pour
privilégier la résolution en contraste, permettant de l’étude des parties
molles, on utilise un filtre mou qui augmente la proportion des basses
fréquences présentés dans l’image finale.
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Statif
Plusieurs générations de scanners se sont succédées.

Troisième génération

• La quasi totalité des appareils en service sont du type 3ème génération.


Le tube et les détecteurs effectuent un mouvement de rotation autour du
patient. Une série de détecteurs (de 500 à 1000) couvre la largeur du
Constitution d’un scanographe sujet (50 cm pour l’abdomen).

Quatrième génération
• La tomodensitométrie à faisceau d’électrons est le seul appareil
commercialisé de type 4ème génération. Plusieurs milliers de détecteurs
fixes forment une couronne complète autour de l’anneau.

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Statif Statif
Rotation continue et acquisition hélicoïdale

• Le principe repose sur la rotation continue du tube autour du lit en


déplacement pendant l’acquisition des données brutes. Le tube décrit
autour du patient une figure géométrique à type d’hélice.

• Le terme hélicoïdal est plus


adéquat que celui de spiralé
employé initialement, mais
l’usage a consacré les deux
termes.

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Statif Statif
Géométrie Géométrie

• On distingue des scanners à géométrie courte et à géométrie longue


selon la valeur, fixée par le constructeur (110 cm en géométrie longue, Il faut plus de mA en géométrie longue qu’en géométrie courte et la
90 cm en géométrie courte), de la distance foyer détecteurs. dose est inversement proportionnelle au carré de la distance tube-
récepteur ; mais la dose délivrée ne varie pas dans les mêmes
proportions car d’autres facteurs interviennent.

La tendance actuelle avec les scanners multicoupes est de diminuer


la distance foyer détecteurs pour limiter les contraintes mécaniques et
préserver une réserve de puissance du tube.

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Chaîne radiologique Chaîne radiologique


Générateur de rayons X Tube
Les tubes doivent être extrêmement performants. En effet ils doivent
Le générateur alimente le tube à rayons X Il délivre une haute être capables
tension continue (80 à 140 kV) ainsi qu’un milliampèrage constant (de
10 à 500 mA) . Il a une puissance totale disponible de 50 à 60 kW. Il - d’absorber de fortes contraintes thermiques d’où la nécessité
d'une capacité calorique élevée (exprimée en unités chaleur UC).
est le plus souvent placé (« embarqué ») dans le statif.
- d'évacuer la chaleur grâce à une dissipation thermique importante
(permettant de réaliser une deuxième hélice si la première a porté le
tube à sa charge thermique maximale).

Ils sont à anode tournante, à foyer fin de l’ordre du mm, avec


émission continue. Ils doivent en outre supporter les contraintes
mécaniques de la force centrifuge des statifs de dernière génération
dont la vitesse de rotation est de 0,5 seconde pour 360°.
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Chaîne radiologique Chaîne radiologique


Filtrage et collimation Filtrage et collimation
Le filtrage et la collimation permettent la mise en forme du faisceau
- Collimations primaires et secondaires :
de rayons X.
La collimation primaire est situé en aval du
- Le filtrage : filtrage. Elle calibre le faisceau de rayons
X en fonction de l’épaisseur de coupe
Il est effectué par une lame métallique de faible épaisseur.
désirée. Elle limite l’irradiation inutile. La
Il permet d’obtenir un spectre de rayonnement étroit, d’approcher le collimation secondaire est placée avant le
monochromatisme. détecteur. Elle doit être parfaitement
alignée avec le foyer et la collimation
primaire. Elle limite le rayonnement
diffusé par le patient.

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Chaîne radiologique Chaîne radiologique


Système de détection Système de détection

- Détecteurs : - Détecteurs :

Ils transforment les photons X en signal électrique et l’on distingue - Détecteurs solides : Il sont utilisés par la plupart des scanners
deux types de détecteurs : actuels et sont parfois nommés incorrectement semi-conducteurs. Les
photons X sont absorbés par un scintillateur et convertis en photons
lumineux, eux mêmes convertis en signal électrique par une
- Chambres d’ionisation au xénon : Les photons X sont directement photodiode. Leur efficacité est excellente. Ils offrent des temps de
transformés en signal électrique. Leur efficacité (rendement) est faible
réponse rapides et une faible rémanence.
(60 à 70% de l’énergie est absorbée).

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Chaîne radiologique Chaîne radiologique


Système de détection Système de détection

- Scanner monocoupe et multicoupes : - Scanner monocoupe et multicoupes :


- Scanner monocoupe : Le scanner monocoupe comporte dans l’axe Z
une seule couronne de détecteurs. De 500 à 900 éléments sont disposés
dans l’axe x sur environ 50 ° en éventail. Une seule coupe est acquise
par rotation.

- Scanner multicoupes :
Principe : Le scanner multicoupes comporte de multiples couronnes de
détecteurs (de 8 à 34 actuellement). Le principe est la subdivision de la
couronne de détecteurs dans l’axe Z.

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Chaîne radiologique Chaîne radiologique


Système de détection Système de détection

- Scanner monocoupe et multicoupes : - Scanner monocoupe et multicoupes :

- Scanner multicoupes :
Effet de cône : Le principal
facteur limitant le nombre de
coupes simultanées par rotation
est l’artefact de cône.

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Chaîne radiologique Chaîne radiologique


Système de détection Système de détection

- Scanner monocoupe et multicoupes : - Scanner monocoupe et multicoupes :

- Scanner multicoupes : - Scanner multicoupes :


Détecteurs symétriques ou asymétriques : Détecteurs symétriques ou asymétriques :

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Paramètres d’acquisition
Collimation primaire

- Elle est définie par la largeur de collimation du faisceau de rayons X


à la sortie du tube. Elle détermine l’épaisseur nominale de coupe en
acquisition monocoupe. Elle peut varier de 1 à 10 mm.
Paramètres d’acquisition et de
reconstruction - En scanner multicoupes, la collimation varie en fonction du nombre
et des épaisseurs de coupe disponibles. Les valeurs actuelles de
collimation primaire vont de 1 mm pour réaliser 2 coupes de 0,5 mm à
32 mm pour obtenir 4 coupes de 8 mm.

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Paramètres d’acquisition Paramètres d’acquisition


temps de rotation Pitch

- Depuis plusieurs années les scanners hélicoïdaux monocoupe - Le pitch se définit comme le rapport entre le pas de l’hélice (distance
permettent d’atteindre des temps d’acquisition sur 360° de 0,75 à 0,8 parcourue par la table pendant une rotation de 360° du tube) et la
secondes. Le temps de rotation est de 0,5 secondes pour 360° sur les collimation du faisceau de RX.
appareils les plus récents multicoupes et tous les examens peuvent
bénéficier de cette vitesse de rotation. - En acquisition monocoupe, la collimation correspond à l’épaisseur
nominale de coupe. Ce n’est plus le cas en acquisition multicoupes, où
la collimation correspond à 4 fois l’épaisseur nominale de coupe ou
plus exactement 4 fois la largeur d’un détecteur. La valeur du pitch
n’est donc plus la même d’un constructeur à l’autre selon que l’on
considère pour calculer le pitch la collimation (pitch de collimation) ou
bien l’épaisseur nominale d’acquisition et donc la largeur d’un
détecteur (pitch de détection).
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Paramètres d’acquisition Paramètres d’acquisition


Pitch Pitch
- Prenons un exemple : si l’on choisit une acquisition de 2,5 mm - Le choix du pitch de collimation rend mieux compte de la géométrie
d’épaisseur nominale soit une largeur de détecteur de 2,5 mm et une du faisceau autour du patient avec chevauchement d’une rotation à
collimation de 10 mm, un déplacement de table de 15 mm par tour l’autre pour des pitchs inférieurs à 1.
correspondra à un pitch de collimation de 1,5 et à un pitch de détection
de 6 et un déplacement de 7,5 mm par tour correspondra à un pitch de
collimation de 0,75 et à un pitch de détection de 3 (chevauchement
partiel du faisceau).

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Paramètres de reconstruction Paramètres de reconstruction


Matrice de reconstruction Filtre de reconstruction

- La matrice de reconstruction est habituellement une matrice de - Les profils d’atténuation recueillis par les détecteurs sont convertis
512x512. Elle détermine en fonction du champ de reconstruction par une transformée de Fourier en une gamme de fréquence avant
(FOV, Field Of View) la taille du pixel. l’étape de rétroprojection. Les spectres fréquentiels subissent
également une fonction de filtrage.
- Taille du pixel (en mm) = champ de reconstruction (en mm) /
- La sélection des fréquences élevées par des filtres « durs » ou
nombre de lignes ou de colonnes de la matrice.
spatiaux privilégie la représentation des limites anatomiques des
structures tout en rendant plus visible le bruit de l’image. A l’inverse,
l’élimination des fréquences élevées par des filtres « mous » ou de
densité atténue le bruit et la visibilité des contours permettant une
meilleurs discrimination des structures à faible écart de densité.

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Paramètres de reconstruction Paramètres de reconstruction


Filtre de reconstruction Algorithmes d’interpolation

- Ces filtres optimisent l’image reconstruite selon la structure étudiée. - En scanner hélicoïdal, les données brutes (projections numérisées)
Les filtres « mous » sont adaptés aux structures à faible contraste et les ne peuvent être utilisées directement (contrairement au mode
filtres durs aux structures à contraste naturel élevé, telles que l’os, le séquentiel) en raison du déplacement continu du patient durant
poumon. l’acquisition.

- Si l’on reconstruit les images directement à partir des données ainsi


recueillies, la qualité des images sera altérée par des artefacts de
mouvement. Il est donc indispensable de calculer des données brutes
planes à partir des données volumiques. Ce calcul est réalisé grâce à
des algorithmes d’interpolation.

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Paramètres de reconstruction Paramètres de reconstruction


Algorithmes d’interpolation Algorithmes d’interpolation

- La projection des données d’une hélice peut être représenté sous - Chaque point est indexé à l’axe Oz en raison du déplacement du lit
forme d’un ligne oblique. Chaque point de la ligne représente une et correspond à un angle de rotation précis. Si l’on considère un plan
projection. de reconstruction à une position précise dans l’axe Oz, un seul point de
l’hélice croise le plan de reconstruction : une seule projection est
réellement mesurée. Il faut calculer par interpolation toutes les autres
projections du plan de coupe d’angle 0° à 360°.

Projection des données d’une hélice


63 en scanner hélicoïdal monocoupe 64

Paramètres de reconstruction Paramètres de reconstruction


Algorithmes d’interpolation Algorithmes d’interpolation

En scanner monocoupe, les deux algorithmes d’interpolation les


plus fréquemment utilisés sont :

- l’algorithme 360° linéaire : il interpole les données mesurées à deux


positions angulaires identiques avant et après la position du plan de
reconstruction. Il utilise donc les données de deux rotations de 360°

- l’algorithme 180° linéaire : il est similaire à celui utilisé en 360°


linéaire mais n’emploie que les données acquises durant une rotation
de 360°. Les projections manquantes sont considérées comme
similaires à celles mesurées avec l’angle symétrique. Par exemple les
données obtenues à 270 (90° + 180°) sont similaires à celles recueillies
à 90°.
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Paramètres de reconstruction Paramètres de reconstruction


Algorithmes d’interpolation Algorithmes d’interpolation

En scanner multicoupes, 4 mesures peuvent être recueillies à


chaque position angulaire par rotation de 360°.

- L’interpolation n’est plus limitée à deux mesures comme en


monocoupe mais peut être réalisée à partir de plusieurs points. Il existe
certains pitchs où une partie des données de deux hélices successives
se chevauchent et sont redondantes. Ces pitchs sont peu favorables
pour l’interpolation optimale des données. Ceci explique que certains
machines ne proposent pas toutes les valeurs de pitch.

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Paramètres de reconstruction Paramètres de reconstruction


Incrément de reconstruction Incrément de reconstruction

En scanner spiralé il est possible de reconstruire les images avec - Grâce à l’utilisation de coupes chevauchées, une petite structure de
une distance intercoupe inférieure à l’épaisseur de coupe, sans taille similaire ou inférieure à l’épaisseur de coupe aura plus de chance
augmenter l’irradiation. d’être centrée au milieu de la coupe et sera mieux étudiée.
- Les coupes chevauchées permettent également de réduire les
artefacts en marche d’escalier observés lors des reconstructions
multiplanaires.

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- Les principaux facteurs de qualité de l’image en scanner sont la


résolution spatiale, la résolution en contraste et la résolution
temporelle.

- Certains artefacts peuvent dégrader la qualité de l’image.

Qualité de l’image

- La qualité de l’image est indissociable de la dose délivrée donc de


l’irradiation.
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1- Résolution en contraste 1- Résolution en contraste


- La résolution en contraste ou en densité est la possibilité de Flux photonique :
différencier des structures à faibles différences de densité comme par
exemple dans le tissu cérébral, la substance blanche et la substance - Le bruit est inversement proportionnel à la racine carrée du nombre
grise. Elle dépend du rapport signal sur bruit et du rapport contraste de photons. Le flux photonique est sous la dépendance de plusieurs
sur bruit. facteurs : la tension appliquée au tube, l’intensité du courant (mA), le
temps d’acquisition et la collimation.

- Les modifications de la tension appliquée au tube induisent des


modifications de l’énergie des photons. L’influence sur le rapport
signal/bruit est importante

- Les facteurs qui influencent le rapport signal sur bruit sont le filtre
de reconstruction, le flux photonique, l’algorithme d’interpolation et le
pitch (en scanner multicoupe).
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1- Résolution en contraste 1- Résolution en contraste


Flux photonique : Algorithmes d’interpolation :
- Le nombre de photons X délivrés est directement dépendant de la - Le choix de l’algorithme d’interpolation peut être accessible à
collimation, de l’intensité du courant (mA) et du temps d’acquisition. l’opérateur en scanner monocoupe et influence le rapport signal sur
Le bruit est donc lié à ces paramètres par la même relation que le flux bruit. Le mode 360° linéaire utilise les projections acquises durant
photonique. deux spirales (720° de rotation) pour les moyenner sur 360°. Le mode
180 linéaire n’utilise que les projections acquises durant une rotation
de 360°. L’algorithme 360° linéaire augmente le rapport signal sur
Par exemple, la diminution lors bruit de racine carrée de 2, soit environ 1,4 par rapport à l’algorithme
de l’acquisition de l’épaisseur de 180° linéaire.
coupe ou des mA ou du temps
d’acquisition par 2 multiplie le
bruit par racine carrée de 2, soit - En scanner multicoupe, les algorithmes ne sont pas accessibles à
environ 1,4. l’opérateur.

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1- Résolution en contraste 1- Résolution en contraste


Pitch et rapport signal sur bruit : Pitch et rapport signal sur bruit :
- Scanner monocoupe : Le rapport signal sur bruit reste constant - Scanner multicoupes : si la distance d’interpolation reste
quel que soit le pitch car le nombre de données pour reconstruire une inchangée quelque soit le pitch, le nombre de données pour
coupe est indépendant du pitch. Le pitch n’intervient qu’indirectement reconstruire la coupe diminue quand le pitch augmente. À mA
par le choix de l’algorithme. constants, l’augmentation du pitch diminue le rapport signal sur bruit,
la diminution du pitch l’améliore.

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2- Résolution spatiale 2- Résolution spatiale


Résolution spatiale dans le plan de coupe : Résolution spatiale longitudinale :

Elle dépend de la taille du pixel de la matrice de reconstruction, qui - Définition de l’épaisseur effective : L’épaisseur réelle de la coupe
est fonction du champ de vue et du nombre de lignes et de colonnes de est difficile à calculer. Elle peut être évaluée à partir du profil de coupe
la matrice (le plus souvent 5122). Elle est identique en scanner qui représente la distribution sur l’axe Z du rayonnement reçu par les
hélicoïdal à celle obtenue en scanner séquentiel. détecteurs.
 Profil de coupe en scanner séquentiel
Résolution spatiale longitudinale :
 Profil de coupe en scanner hélicoïdal
Elle dépend de la taille du voxel dans l’axe longitudinal Oz et
correspond à l’épaisseur effective ou réelle de coupe. Le profil de coupe prend l’allure d’une
courbe de Gauss. L’épaisseur effective
augmente par rapport à l’épaisseur
nominale.
79 80

2- Résolution spatiale 3- Résolution temporelle


Résolution spatiale longitudinale : Il faut distinguer la résolution temporelle dans l’axe Z et dans le plan
de coupe.
- Facteurs modifiant l’épaisseur effective : L’épaisseur réelle
dépend de la collimation mais également de deux autres facteurs, le - Dans l’axe Z :
pitch et l’algorithme d’interpolation. L’effet de ces paramètres est
Avec un scanner monocoupe, la résolution temporelle dépend du
différent en scanner mono coupe ou multicoupes.
pitch choisi. Il faut trouver le bon compromis entre résolution
temporelle, résolution spatiale et résolution en densité ;

Le scanner multicoupe a permis une amélioration considérable de la


résolution temporelle permettant un gain d’acquisition allant jusqu’à
un facteur 28 par rapport au scanner monocoupe pour un même
volume exploré.

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3- Résolution temporelle 4- Artefact


Ils résultent d’une discordance entre les valeurs de densité de
l’image reconstruite et les valeurs réelles d’atténuation.

- Dans le plan de coupe : Une résolution temporelle élevée dans le - Les artefacts de volume partiel sont limités par le chevauchement
plan de coupe va permettre au scanner multicoupe de supplanter le des coupes et surtout par la diminution de l’épaisseur nominale.
scanner à faisceau d’électrons dans l’exploration cardiaque;

- Les artefacts de mouvement sont atténués avec les scanners actuels


qui offrent des temps d’acquisition courts.

- Les artefacts de sous-échantillonnage sont dus à une insuffisance


de mesures. Ils se traduisent par des lignes fines au sein de l’image.
Pour les corriger, il faut augmenter le nombre de mesures en diminuant
la vitesse de rotation ou en scanner multicoupe en diminuant le pitch.

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Pr. Redouane EL BAYDAOUI 14


Institut Supérieur des Sciences de la Santé Licence Professionnelle : Technologue en
Université Hassan I - Settat Radiophysique, Radiobiologie et
Radioprotection

4- Artefact
- les artefacts d’hélice sont propres au mode hélicoïdal. Ils résultent
de la nécessité de réaliser une interpolation des données. Ils se
traduisent par une distorsion de l’image et des anomalies de densité
linéaires ou en bandes particulièrement visibles aux interfaces des
structures à forte différence de densité. Pour les réduire, il faut
commencer par réduire la collimation et à défaut réduire le pitch.

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Pr. Redouane EL BAYDAOUI 15

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