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USTHB

2020-2021

Les
écoulements
multiphasiques
CHAP-1 I NTRODUCTION GENERALE
CHAP-1 INTRODUCTION GENERALE

1.1 Qu’est-ce qu’un écoulement diphasique? Polyphasique?

1.2 Applications

1.3 Les diverses configurations d’écoulements

1.4 Paramètres et Notation

1.5 Les cartes d’écoulements


1.1 Qu’est-ce qu’un écoulement diphasique?
Multiphasique?
• C’est un écoulement de deux phases simultanées
identifiées comme étant des composantes
continues ou discontinues. Elles peuvent être de
même espèce ou pas:
Ex: eau et vapeur d’eau: (même espèce)
eau et air (espèce différente)

• Présence d’interface: phase non miscible


Ex: eau et huile (même phase mais espèce
différente mais présence
d’interface)

eau et particules solides; air et particules solides


• Un écoulement multiphasique est donc un
écoulement présentant plus d’une interface
Ex: eau+huile+gaz (triphasique)
eau+huile+sable+gaz etc…..

• Exemples naturels et de la vie de tous les jours:


Brouillard (fine particules suspendues)
Vent de sable
Fluides biologiques
Faire du café le matin avec un percolateur :
la résistance chauffe, changement de phase, création
de poche de vapeur d’eau, variation de la pression
statique le long du tube, donc l’eau monte et passe à
travers un milieu poreux qui est le café etc….

• Objectif: Caractériser l’évolution


de ou des interfaces.
1.2 Applications
GENIE GENIE
CHIMIQUE ENVIRONNEMENT PETROLIER

ECOULEMENTS
POLYPHASIQUES

DIPHASIQUE GAZ-LIQUIDE

GENIE INDUSTRIE ECHANGEURS


NUCLEAIRE AUTOMOBILE POMPES……
Génie Nucléaire
Centrale thermique

Schéma de fonctionnement d'une centrale thermique


Génie Chimique

Colonne à bulles utilisée en génie chimique


Génie Pétrolier
Autre

Exemple de pompe du type air lift


Présents dans de multiples applications.

Génie des procédés (agitation, mélange,


séparation, flottation)
Environnement
Génie Nucléaire
Génie pétrolier
Propulsion (injection, atomisation, cavitation)
Echanges océan atmosphère
Génie Biologique

Etc…
Les écoulements diphasiques se rencontrent fréquemment
dans la nature, ainsi que dans de nombreux processus
industriels.
Dans ces derniers, on est amené à véhiculer des mélanges de
plusieurs fluides ou de fluides et de solides, dans des
proportions extrêmement variées, ou encore un constituant
présent sous deux phases plus ou moins en équilibre
thermodynamique,
La complexité de ces écoulements est double :
d’une part les interfaces peuvent se déformer, se casser ou se
reconnecter, et leur position est une inconnue supplémentaire du
problème.
D’autre part ces interfaces peuvent évoluer à des échelles très
variées allant de quelques microns dans le cas de la
microfluidique diphasique jusqu’à des échelles de quelques
mètres dans le cas de vagues déferlantes.

Par ailleurs ces interfaces sont le siège d’une physique propre où les
effets capillaires, la contamination par les tensio-actifs et le
changement de phase jouent souvent un grand rôle.
Une grande partie de la théorie des écoulements
multiphasiques utilisés dans l'industrie pétrolière
d'aujourd'hui repose sur les développements fait dans le
cadre du génie nucléaire. L'ébullition dans le cœur du
réacteur - comme dans toute chaudière à vapeur - conduit à
un écoulement diphasique. Il est connu depuis longtemps
que les différentes sortes d'instabilités peuvent se
produire, et perturber l'évacuation de la chaleur.
Différents codes de simulation ont été développés. il est intéressant de
noter que les modèles développés pour les réacteurs diffèrent de
ceux utilisés pour les pipelines de pétrole de plusieurs façons
importantes :

i. Dans les réacteurs nucléaires, les délais associés aux


phénomènes sont très courts (quelques secondes ou minutes,
par opposition aux heures, jours ou semaines). Cela rend explicite
des méthodes de résolution numériques et la conséquence des
petits pas de temps plus acceptable dans le nucléaire que dans
l'industrie pétrolière.
ii. Les propriétés de l’eau sont bien connues. Dans l’industrie pétrolière nous
allons nous heurter parfois à un flux à quatre phases. En outre, il est
fréquent que la composition du fluide soit mal connue, en particulier à des
stades de projet primaires.

iii. Les dénivelés des tuyaux sont diverses et suivent le relief alors qu’ ils
sont simples et bien connues dans les réacteurs nucléaires. Cet aspect
affecte les régimes d’écoulements
1.3 Les diverses configurations d’écoulements

Traditionnellement, l’identification des régimes d’écoulement et de leurs transitions


se fait visuellement ou complémentairement par l’analyse directe de signaux de
pression ou de taux de présence. Les résultats ont été présentés sous forme de
cartes, comme celle de Baker 1954 pour l’écoulement horizontal ou celle de Hewitt
et Roberts 1969 pour un écoulement verticale, ou encore celle de Mandhane et al.
1974.
Dans ce domaine, les méthodes de traitement du signal constituent un outil
indispensable car elles étendent la capacité d’observation et d’analyse. A titre
d’exemple Hubbred et Dukler 1966 ont utilisé l’analyse spectrale de signaux de
pression afin de caractériser plusieurs régimes d’écoulement.
Deux grandes catégories de configurations d’écoulement sont observées, à savoir
celles présente dans des conduites verticales et d’autres en conduites horizontales.

Conduite horizontale
:

(1) : Bulles; (2) : Bulles allongées; (3) : Stratifié lisse;


(4) : Stratifié ondulé; (5) : Poches; (6) : Annulaire
Cartographie des écoulements diphasiques en conduite horizontale

Le régime Photographies des régimes d’écoulement Photographies des régimes d’écoulement par
d’écoulement prises au L.M.F.T.A. Kim et Ghajar (2002)

(1-a)
Régime
stratifié

(1-b)
Régime stratifié
ondulé

(1-c)
Régime ondulé/
bouchons

(1-d)
Régime à
bouchons
Ecoulement à Bulles (1&2):
De petites bulles discrètes (mono ou pluri-disperse) sont distribuées au sein d’une
phase liquide continue. Les bulles ont tendance à se déplacer dans la partie
supérieure de la conduite. Ce régime n'apparaît que pour de faibles vitesses
superficielles de gaz. L'écoulement horizontal à bulles n'existe que pour des vitesses
superficielles du liquide suffisamment élevées. Avec une augmentation de la vitesse
du gaz, le nombre de bulles augmente jusqu’à remplir entièrement la section droite
de la conduite.
Ecoulement Stratifié (3&4):

Le liquide s’écoule au fond de la conduite alors que le gaz plus 1000 fois plus léger
demeure dans la partie supérieure de la conduite. Il existe deux cas: dans le premier,
l’interface entre les deux fluides est lisse, tandis que dans le second (également
appelé écoulement ondulé) les ondes à l’interface se déplacent dans la direction de
l’écoulement, sans jamais toucher la surface supérieure de la conduite. L’écoulement
stratifié est principalement observé dans les conduites horizontales ou inclinée vers le
bas. Il est également observé pour les écoulements inclinés vers le haut, et seulement
pour une faible pente.
.
Ecoulement Poche-Bouchons(5):

Des poches de gaz (de longues bulles, généralement de tailles diverses), formées par
coalescence, s’écoulent par intermittence, au sein d’une phase liquide continue; ces
poches tendent à évoluer dans la moitié supérieure de la conduite. La fréquence et la
taille des poches ou des bouchons est intimement liée au rapport entre la vitesse de
la phase gazeuse et la phase liquide, ainsi que du diamètre de la conduite. Cet
écoulement est aussi observé en conduite inclinée.
Ecoulement Annulaire (6):

Le gaz circule à grande vitesse au centre de la conduite et provoque la formation d'un


film liquide ondulé à la paroi. Ce dernier est plus épais à la base d’une conduite
horizontale, alors qu’il demeure symétrique en conduite verticale
Conduite Verticale
:

Écoulements gaz liquide co-courants descendants en conduite verticale :


(1) : Bulles; (2) : Poches-bouchon; (3) : Churn; (4) : 4) : Annulaire
dispersé; (5) : Brouillard
Ecoulement à Bulles (1) :

C’est la configuration la plus connue, bien


qu’à haute vitesse son apparence laiteuse
ne facilite pas son identification. Les bulles
sont sphériques seulement si leurs diamètres
ne dépassent pas 1 mm, alors que s’ils sont
au-delà leurs forment deviennent variables.
On peut distinguer deux types de régimes. Dans la configuration à bulles
indépendantes, celles-ci sont espacées et n’interagissent pas entre elles. Au contraire,
dans la configuration en paquet, elles se mêlent et interagissent fortement entre elles.
Ecoulement à Bouchons (Slug Flow) (2):
Cet écoulement est composé d’une série de poches de gaz. Généralement le sommet
de la poche est arrondi alors que sa queue est plate. Le film entourant la poche ce
déplace vers le bas par rapport à la paroi de la conduite.

Churn flow (3) :


Par rapport à l’écoulement à poches, pour un débit de liquide constant, une
augmentation du débit de gaz conduit à un allongement des poches de gaz ainsi qu’à
leur fragmentation (désintégration).
Ecoulement Annulaire Dispersé (4):
Il est caractérisé par un noyau central de gaz chargé de gouttelettes liquides,
s’écoulant à une vitesse plus grande que le film liquide adhérant à la paroi. Les
gouttelettes sont arrachées des crêtes d’ondes se propageant à la surface du film
liquide. Elles diffusent dans le noyau gazeux et peuvent éventuellement se redéposer
à la surface du film.

Ecoulement Brouillard (5):


L’écoulement est uniquement constitué de gouttelettes. On retrouve cette
configuration notamment lorsqu’il y a chauffage de la conduite ou bien après
l’arrachement de gouttelettes de liquide.
Écoulement vertical de liquide à débit constant dans une
conduite chauffée (Hewitt & al., 1970)
Cartes d’écoulement en configuration horizontale

1/2
 
 =  ρg / 0,075  ρ / 62,3 

;
2 1 /3
 =  73/ TS    62,3/ ρ  
 

Carte de Baker (1954)

Carte de Baker modifiée


Par Troniewski et Ulbrich
(1984)
Carte de Mandhane et al. (1974) pour les conduites horizontales
Paramètre Gamme de variation
Diamètre de la conduite (d) 12,7 - 165,1 mm
Masse volumique du liquide 705 - 1009 kg/m3
Masse volumique du gaz 0,80 - 50,5 kg/m3
Viscosité du liquide 0,3 x 10-3 - 90x 10-3 Pa.s
Viscosité du gaz 1x10-5-2,2x10-5) Pa.s
Tension superficielle 24 - 103 mN/m
Vitesse superficielle liquide 0,09 - 7,31 m/s
Vitesse superficielle gaz 0,04 - 171 m/s

paramètres et domaine de validité


de la carte de Mandhane et al. (1974)

Comparaison de la carte d’écoulement établie au L.M.F.T.A.


avec la carte Mandhane et al. (1974).
Carte de Taitel et Dukler (1976a).

Comparaison de la carte d’écoulement établie au L.M.F.T.A.


avec celle de Taitel et Dukler (1976a).
Les paramètres souvent employés sont ceux pour la représentation de ces écoulements
sont ceux utilisés par l’expérimentateur ; à savoir les vitesses superficielles Ji des
fluides en présence.

• Un écoulement diphasique parcourant une conduite peut présenter des


configurations différentes (bulles, poches de gaz, bouchons de liquide, films, etc.).
Ces configurations sont plus ou moins nettement définies et cela constitue une
première limite à leur description objective et à leur prédiction précise.

• En écoulement diphasique, il faudra reconnaître le type d’écoulement pour pouvoir le


décrire par un modèle approprié.

• En effet, il serait impossible de décrire de façon précise avec un seul modèle un


écoulement à bulles et un écoulement stratifié où les deux phases sont séparées.
• Les frontières entre les configurations d’écoulement sont floues et les zones de
transition relativement étendues.

• Par ailleurs, en choisissant des modèles particuliers pour chaque écoulement


diphasique structuré (bulles, poches, écoulement annulaire, etc.), la
modélisation d’un phénomène naturel continu est remplacé par une succession
discontinue de modèles théoriques.

• Outre le caractère fluctuant de chaque configuration, l’uniformité axiale d’un


écoulement diphasique en conduite n’est jamais réalisée. En effet, une perte de
pression entraîne une détente du gaz et qui modifie en conséquence les
dimensions caractéristiques des structures (bulles, poches) pouvant souvent
provoquer un changement de configuration.
La configuration dépend également des singularités présentes dans l’installation qui peuvent se
faire sentir très loin à l’aval.

Par exemple, la présence d’un coude peut modifier la configuration sur plus de 50 diamètres
à l’aval. De même les effets d’entrée, en particulier après un mélange de phase, sont
sensibles sur plus de 300 diamètres.

Le nombre de variables qui déterminent une configuration d’écoulement est très grand et la
représentation d’une carte d’écoulement sur un graphique à deux dimensions est a priori
illusoire, d’autant plus que les différentes transitions s’expriment sous forme de critères
pouvant ne pas être tous représentables sur la même carte.
Parmi les paramètres fixant une configuration, on peut noter:
 les débits-volumique de chaque phase,
 la pression,
 le flux thermique surfacique en paroi,
 les masses volumiques et les viscosités de chaque phase,
 la tension interfaciale et la présence éventuelle d’agents tensio-actifs,
 la mouillabilité des parois,
 la géométrie de la conduite (section droite circulaire, rectangulaire, annulaire ; grappes de
barreaux de combustible),
 la longueur caractéristique d’une conduite de géométrie donnée (diamètre, entrefer…).
 l’inclinaison de la conduite par rapport à la verticale,
 le sens des écoulements (ascendants, descendants, Co-courant, à contre courant),
 les effets électrostatiques qui peuvent détruire des équilibres métastables,
 la présence de singularités dans les circuits,
 les zones de mélange de phase.
Les deux derniers points sont fondamentaux et il faudra toujours avoir à l’esprit qu’une carte d’écoulement a
été établie pour des installations données et qu’elle ne peut être utilisée que dans des installations similaires.
Sens de l’écoulement

Figure (b) x = 0.0038 Figure (a) x= 0.0016 Figure (c) x=0.0056

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