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THEME 

CONTRIBUTION DE L’EFFICACITE DU CONTROLE INTERNE DANS


LE RENFORCEMENT DE LA PERFORMANCE FINANCIERE DES PME
CAMEROUNAISES : CAS DE NSIS

I- CONTEXTE
Les PME jouent un rôle particulièrement important dans les pays en développement et en
transition. Elles constituent une source majeure d’emplois, de revenus et de recette
d’exportation. Seulement, au Cameroun, comme l’attestent les chiffres de l’Institut national
de la statistique (INS), environ une entreprise sur trois disparait avant sa cinquième année de
vie. Cette situation entraîne, de ce fait, des conséquences désastreuses aussi bien sur le plan
macroéconomique que microéconomique, tant bien pour la société que pour les partenaires de
l’entreprise. Ainsi dans un tel contexte, la survie d’une entreprise dépend de sa capacité à
intégrer la rapidité et la complexité de ces mutations notamment par le degré d’anticipation et
de réactivité des dirigeants. Afin de relever ces défis, les entreprises doivent disposer d’outils
de pilotage et de contrôle permettant de garantir la qualité de l’entreprise à travers la
performance.

En effet, Le contrôle est un concept multidimensionnel et recouvre à cet égard plusieurs sens.
A ce titre, il mérite d’être approfondi. L’efficacité du système de contrôle de l’entreprise
réside en réalité dans sa parfaite cohérence qui ne peut être assurée que par une harmonieuse
articulation de ses diverses composantes que sont le contrôle interne et le contrôle externe.
Notre étude est cependant portée sur l’efficacité du contrôle interne qui est un outil très
puissant qui pour renforcer les performances de l’entreprise devenue inévitable à toute
organisation.

Le contrôle interne vise à s’assurer que les opérations effectuées par les opérationnels sont
exécutés conformément aux procédures établies et validés par la direction. Le contrôle interne
est devenu est un élément essentiel dans l’entreprise, il vise l’amélioration des performances
de l’entreprise par la mise en place des procédures efficientes et par la sauvegarde de son
patrimoine.

Cependant, les définitions du contrôle interne sont cependant nombreuses mais l’accord se fait
sur l’essentiel. Les auditeurs externes, les commissaires aux comptes et les experts
comptables furent les premiers en France à développer et à approfondir la notion de contrôle
interne. Pour ces derniers le contrôle interne représente un moyen, alors que pour les auditeurs
externes il s’agit d’un objectif. Dès les années 1960-1970, l’ordre des experts comptables
(OEC). La compagnie National des Commissaires aux Comptes (CNCC) ont cernés et défini
la notion de contrôle interne et ont ainsi démontré que la mise en place d’un dispositif de
contrôle interne exhaustif et adéquat dans les domaines d’activités de l’entreprise permet
d’obtenir les résultats réguliers, sincère, et fidèles. En 1977, l’Ordre des Experts Comptables
définit le contrôle interne comme : «  l’ensemble des sécurités contribuant à la maitrise de
l’entreprise ». Il a pour but d’une part d’assurer la protection et la sauvegarde du patrimoine et
la qualité de l’information : et d’autre part de veiller aux respects des instructions de la
direction générale et de favoriser l’amélioration des performances. Il se manifeste par
l’organisation, des méthodes et procédures de chacune des activités de l’entreprise, pour
maintenir la pérennité de celle-ci. Le contrôle interne a été défini par de nombreuses
institutions à l’instar du COSO 1 qui est l’institution par excellence en matière de contrôle
interne et management des risques.
La performance peut avoir un caractère plus général, comme elle peut être la capacité à
déterminer et à mettre en œuvre de bonnes stratégies. En effet, la performance des PME se
doit d’être à la fois efficiente et efficace. Celle-ci peut être définie comme le rapport entre les
résultats réalisés et les résultats escomptés alors que l’efficience s’intéresse à la qualité des
facteurs utilisés pour atteindre les objectifs.

Ainsi, le contrôle interne doit aussi être considéré comme une véritable occasion pour le
dirigeant de contrôler les risques liés à son activité grâce à l’amélioration et à l’accroissement
des flux au sein de l’entreprise. Il suit les évolutions de l’activité de l’entreprise ainsi que les
aléas et incidents susceptibles de survenir, il est conçu prioritairement par les dirigeants pour
améliorer l’efficacité des processus décisionnels tout en minimisant les autres risques. Bien
qu’à vocation préventive, Il ne peut parer à toutes les fraudes, même s’il vise partiellement à
les dissuader ; les procédures générales s’avèrent souvent inaptes à détecter des dérives
comportementales individuelles et préméditées pouvant accentuer des risques préexistants ; il
ne peut qu’être optimal et non maximal eu égard à son coût, les dispositifs les plus coûteux
n’étant par ailleurs pas nécessairement les plus efficaces.
De manière générale, Le contrôle interne est devenu un dispositif incontournable pour les
PME dans la mesure où les risques inhérents à l’activité de la PME et à la conduite des
opérations de la façon la plus efficiente et sécurisé possible. Il s’intéresse aussi à la fiabilité et
la transparence de l’information comptable et financière compte tenue d’importantes

1
En 1992, le COSO (Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission) est un référentiel
initié, en vue d’aider les dirigeants d’entreprise dans l’efficacité et l’efficience des opérations, la fiabilité des
informations financières et la conformité aux lois et règlements.
irrégularités comptables qui peuvent avoir des conséquences considérables sur la pérennité de
l’entreprise. Donc le contrôle interne ne se limite pas seulement à la détection des risques
d’erreurs et de fraudes mais aussi il s’intéresse à faire des recommandations dans le but
d’améliorer la performance.

A bien comprendre l’efficacité du contrôle interne, c’est devenue un enjeu important pour la
performance financière des entreprises quelques soient leur taille plus particulièrement les
PME. Il s’agit de relever le défi consistant pour les PME à mettre un accent sur la
transparence des informations comptables et financières outils de performance.

II- PROBLEMATIQUE
Les dirigeants sont au cœur des processus de décision et il est fort possible comme le révèle
Paquerot (1997) que les stratégies individuelles viennent influencer celle de l’entreprise. Dans
le cadre de l’exercice de son activité, l’entreprise est toujours l’objet de risques multiples. Le
risque désigne des-lors la probabilité qu’un évènement négatif survienne. A cet effet, pour
pourvoir faire face à ces risques, il faut pouvoir les évaluer et les maîtriser. Ceci n’est possible
que grâce au dispositif de contrôle interne qui assure la transparence dans les opérations de
l’entreprise.

Par ailleurs, la transparence de l’information comptable et financière est un domaine sensible


dans les PME au Cameroun car il est difficile à mettre en œuvre. C’est le statut juridique de
ces entreprises qui posent souvent problème en réalité, leur statut unipersonnel est au cœur
d’une forme de concentration et d’une forme de refus d’informer. D’ailleurs, le classement
doing business indique que les entreprises en Afrique Centrale présentent un taux
d’asymétrie2 d’information élevé. Lorsqu’on approche ses dirigeants le fait pour eux de ne pas
faire confiance à l’extérieur est tout simplement pour eux une manière de conserver le secret
de leur entreprise, cela constituent parmi tant d’autres raison la concentration de l’entreprise.
Or, une telle démarche n’est en tout point contraire au principe de bonne organisation
lorsqu’on sait que l’organisation comptable est au cœur de la croissance et du développement
de l’entreprise et même de sa performance dans son ensemble, on peut alors comprendre
aisément pourquoi les PME en Afrique Centrale en générale et au Cameroun en particulier ont
du mal à entrer dans un processus de croissance continue. Seulement un tel fait est difficile à
traiter car il existe des obligations que ces entreprises doivent respecter parmi lesquelles,

2
L’asymétrie de l’information est le constat que chaque acteur sur le marché ne dispose pas les mêmes
informations ou en ont pas la même interprétation.
l’obligation d’information comptable et financière, c’est un avantage décisif lorsque le
nouveau système comptable OHADA (DCIF ET SYSCOHADA) impose que ces dirigeants
soient personnellement et individuellement engagés dans le processus d’information. Quoi
qu’il en soit ce sont les dirigeants des PME qui constituent des obstacles aux bonnes
pratiques du contrôle interne car :

-Ils sont en général promoteur de leur entreprise et même si la société est constituée de
plusieurs associés ou actionnaire, c’est le promoteur dirigeant qui décident de tout, ce qui rend
improbable l’application du postulat de l’entité ou tout simplement remet en question la
séparation des fonctions ;

-Ils prennent des decisions en fonctions de leur situation personnelle et n’intégrant que peu les
autres partie prenantes, ce qui a pour conséquence l’utilisation abusive des actifs et des avoirs
de l’entreprise, la continuité d’exploitation est ainsi liée à leur service ;

-Ils perçoivent le contrôle interne ou tout simplement une bonne organisation de leur
entreprise comme une attaque à leur autorité et préfèrent créer un désordre organisationnel
pour espérer maîtriser le contrôle de leurs affaires.

-Ils préfèrent subir hélas, les conséquences du désordre organisationnel de leur entreprise à
savoir les risques liés aux garanties personnelles données aux banques pour obtenir un crédit,
les risques de redressements fiscaux élevés, les risques de manques à gagner liés aux
opportunités souvent ratées, etc.

Ces divers comportements des dirigeants de plusieurs PME sont souvent causés par leur
ignorance sur les bienfaits ou les apports d’un système de contrôle interne efficace. Ils
ignorent en effet qu’ils peuvent gagner plus affaires et créer plus de richesse pour eux-mêmes
en faisant des économies de coûts et en communicant mieux avec leurs partenaires. D’où la
question suivante pour notre recherche : Comment peut-on amener les dirigeants des PME
à intégrer dans leur organisation le système de contrôle interne comme un moyen
efficace à la performance financière ? En d’autre terme sous quelle approche les
promoteurs-dirigeants de la PME doivent concilier les objectifs du contrôle interne avec leurs
objectifs personnels ? Pour une meilleure performance.

III- HYPOTHESE

La problématique des PME camerounaise en matière d’efficacité d’un système de contrôle


interne demeure complexe. Bon nombre de critique ont été faites sur le non-respect des
objectifs du contrôle interne et l’on ne peut prétendre trouver une solution absolue quant à
l’efficacité d’un système de contrôle interne. Par ailleurs, compte tenu des évolutions
constantes de l’environnement économique, il devient alors nécessaire d’ajuster un tel
dispositif aux spécificités et aux réalités de chaque entité.

Les promoteurs des PME gagneraient à mettre un système contrôle interne pour une meilleure
gestion et organisation de leur entreprise. Pour le référentiel COSO le contrôle interne
comprend en ensemble de moyens, de comportements, de procédures et d’actions adaptés aux
caractériels propres chaque société qui contribue à la maîtrise de ses activités, et à l’efficacité
de ses opérations et à l’utilisation efficiente.

Ainsi, cette approche de solution trouverait dans cette recherche un élément important qui est
l’efficacité du contrôle interne dans le renforcement de la performance financière. Nous
partons ici de l’hypothèse que si les informations comptables et financière sont transparente
telles que le prévoit le Droit Comptable OHADA (DCIF & SYSCOHADA), leurs mise en
application par les professionnels soucieux de la pérennité de l’entreprise, peut valablement
contribuer au renforcement de la performance.

IV- DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Comme le rappel ALBERT DAVID, le statut épistémologie des sciences de gestion suscite,
encore aujourd’hui, de nombreux débats. Néanmoins, il existe plusieurs contributions
théoriques qui permettent de réaliser une démarche scientifique en gestion. Sans rentrer dans
débats épistémologiques, nous emprunterons la démarche qualitative nous permettant de
réaliser notre raisonnement sur la base de l’étude de cas de la NSIS. Pour cela nous partons de
l’hypothèse selon laquelle la transparence de l’information comptable et financière demeure
l’objectif principale pour un contrôle interne efficace. Ceci ne peut se faire que dans une
approche qui trouve sa solution dans le respect de la méthodologie d’arrêté des comptes.

Les recherches théoriques se sont basées sur la revue documentaire et l’approche empirique
s’est appuyée sur l’observation des pratiques d’arrêtés des comptes dans le cadre d’audit des
comptes des PME à travers le cabinet FICTRIX CONSULTING SARL qui nous a accueillis
pour notre stage. C’est donc une approche assez modeste qui ne prétend pas apporter une
solution globale aux problèmes d’inefficacités du contrôle interne dans la PME
Camerounaise. Le sérieux qui nous a animés dans cette étude est pour nous une préoccupation
permanente.

V- OBJECTIF DU SUJET

Le poids des défaillances d’entreprises survenues au Cameroun ces dernières années, surtout
lorsqu’il s’agit des organisations de taille relativement importante amènent à se poser des
questions sur l’efficacité des structures de gouvernance d’entreprise qui Constituent une
préoccupation relativement nouvelle dans le contexte camerounais.
L’objectif de cette recherche est d’analyser les structures de contrôle à travers les mécanismes
développés, d’en déduire les raisons explicatives des défaillances sur lesquelles les dirigeants
se fondent pour légitimer leurs pratiques de gouvernement d’entreprise.
Cet objectif se décline en trois objectifs spécifiques :

 Confronter les pratiques courantes aux textes et lois en vigueur en vue de découvrir les
pratiques Camerounaises en matière de contrôle interne ; (DCIF &SYSCOHADA,
COSO, IFACI, CGI)
 Mettre en évidence et analyser la performance des entreprises ;
 Identifier et décrire les mécanismes de contrôle des entreprises ainsi que leur modalité
de mise en œuvre ;
 Repérer les origines de défaillance et comprendre en quoi elles diffèrent ailleurs ;

VI - L’INTERET DE L’ETUDE
En qualité d’étudiant, la rédaction de ce mémoire qui est la phase pratique de notre formation
a été amorcée d’un vaste océan de recherches. Cette étude revêt des intérêts.
 Sur le plan académique
La rédaction de ce mémoire a réellement permis de concrétiser nos premiers pas dans le
domaine de la recherche, aussi bien à travers une exploitation documentaire (internet,
bibliothèque), qu’une expérience pratique en entreprise. C’est donc un exercice intellectuel de
collecte, d’analyse, de traitement, de synthèse et de restitution des informations auquel nous
nous sommes livrés.
 Sur le plan managérial
Elle met en exergue le contrôle interne et la performance financière dans nos différentes
PME.
 Sur le plan général
Cette étude nous montre que toute entreprise, telle qu’elle soit à besoin d’être contrôler et de
maîtriser ses activités afin de prendre connaissance des risques auxquels elle est exposée pour
tenter de les maîtriser et assurer ainsi sa performance.

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