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UNIVERSITE DE KINSHASA
GPE-KINSHASA
PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE
TECHNIQUES DE COMMUNICATION
Par
Mercredi 03/03/2021
8 H 30 - 12 H 30
Gr 2 . Les obstacles à la communication
Gr 3. Les fonctions du discours
Jeudi 04/03/2021
Gr 1. Fonction relationnelle et poétique
Gr 4. Les fonctions référentielle et expressive
Vendredi 05/03/2021
Gr 3 Manifestation directe ou indirecte de l’intention
Gr 2 Les fonctions incitative et métalinguistique
Samedi 06/03/2021
Gr 1. Fonction manifeste et fonction réelle.
.
3
4
Objectif général
Objectifs spécifiques
- définir la communication
- d’énumérer et définir les composantes de la communication
- de les reconnaître dans des situations variées de Communication
- d’expliquer leurs interactions
- d’énumérer les principaux facteurs d’échec et de la réussite de la communication
- d’analyser les causes d’échec ou de la réussite de la communication
- de déterminer les conditions d’une communication efficace
- déterminer les facteurs liés à l’acteur l
- décrire les facteurs liés au récepteur
- décrire les facteurs liés au code
- connaitre les facteurs liés au message
- connaître les différentes fonctions de la communication.
5
INTRODUCTION
1. Définition
La communication est :
2. Processus de communication
Le feed-back est soit non verbal – gestes, mimiques, attitudes – soit verbal
spontané ou sollicité.
Possibilité de barrière
Feed-back
5.1.. Définition : Selon le Petit Robert, le message est l’élément par lequel un ensemble
d’informations, organisées selon un code circule d’un émetteur à un récepteur.
C’est le contenu de ce qui est révélé.
Il peut être écrit, visuel, acoustique, gestuel, verbal…
5.2. Caractéristiques
Le message doit faire appel au cœur ; dire l’action (la petite action faisable) à
entreprendre, préciser le bénéfice que la cible peut tirer de l’action.
Il doit être positif, honnête et cohérent.
10
A. L’EMETTEUR
B. LE RECEPTEUR
Le récepteur est la personne ou le groupe qui reçoit le message, à qui le message est
destine, bien qu’il arrive qu’on lise ou entende des messages émis à l’intention de
quelqu’un d’autre. Le spectateur, le lecteur et l’auditeur sont des récepteurs. Dans la
conversation, l’émetteur et le récepteur échangent des rôles.
REFERENT
A propos de quoi ?
11
CANAL
Par quel moyen ?
Fig.1.1 CODE
Dans quel langage ?
C. LE CODE
Le code est un système constitue de signes et de règles de combinaison de ces
signes, il est destine à représenter et à transmettre l’information.
Le signe possède trois caractéristiques :
► il a une forme physique perceptible ( on peut le voir, l’entendre, etc).
► il réfère à quelque chose d’autre que lui-même ;
► il a un sens reconnu par les utilisateurs.
Par exemple, le mot chaussure est un signe appartenant au code de la langue française,
on peut l’entendre et le voir écrit ; de plus il désigne autre chose que lui-même( le mot
chaussure fait penser à un objet matériel et non aux lettres qui le,
composent ) ;finalement , les francophones s’entendent sur le sens qu’on donne à ce
mot.
Le code que nous utilisons le plus souvent est la langue, orale ou écrite.
Les gestes, les vêtements, le graphisme, la musique sont d’autres codes.
D. LE MESSAGE
Le message est une information dont le sens provient d’un judicieux assemblage
d’éléments empruntes à un ou plusieurs codes. Le message constitue l’objet de la
communication.
Ici, les messages que nous privilégions prennent surtout la forme de discours oraux ou
écrits ; ils sont sonores et visuels. Mais les messages peuvent épouser une grande
variété de formes suivant le canal et le code utilise. Ainsi, on peut rencontrer des
messages visuels, sonores, audiovisuels ; etc.
E. LE CANAL ET LE CONTACT
F. LE REFERENT
Un référent extratextuel est une personne ou un objet dont parle le message et qui
existerait même si le message n’en disait rien. Par exemple, si en entrant dans la
maison vous lancez : « On dirait qu’il va pleuvoir » votre message porte sur les
conditions atmosphériques qui ont cours au moment où vous parlez. Le référent (le
temps qu’il fait) vous est alors fourni par la situation.
13
14
REFERENT
EXTRATEXTUEL
« ÇA »
Fig. 1.
Le référent textuel renvoie plutôt au contexte, c’est-à-dire à l’ensemble des mots et des
phrases qui précédent ou qui suivent. Le référent textuel est l’entourage linguistique
d’un mot ou d’une phrase à l’intérieur d’un énoncé oral ou écrit.
C’est dans le discours même que l’on trouve les clés du message. Ainsi, le pronom il de
la dernière phrase trouve son référent dans les phrases précédentes ; il a un référent
textuel, mais il a aussi un référent extratextuel : la personne en chair et os dont il est
question.
REFERENT
TEXTUEL
Il arrive donc qu’on trouve dans un seul message les deux types de référent : textuel et
extratextuel. Par exemple, chacune des phrases de la chanson La langue de chez nous
de Wendo, a un référent textuel parce que chacune de prend son sens par rapport aux
autres phrases de la même chanson. Mais, comme ce texte s’inspire de la même
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situation réelle de lingala, son message global a un référent extratextuel qui est fait des
réalités dont parle la chanson. C’est ce qu’illustre la figure 1.4.
REFERENT
E XTRATEXTUEL
REFERENT
TEXTUEL
ELLE
EMETTEUR MESSAGE RECEPTEUR
Fig.1.4
16
nécessite une période d’adaptation aux vues de chacun et une certaine ouverture
d’esprit, quand ce n’est pas une mise à l’écart des préjugés.
Une attitude est une prédisposition à réagir de façon donnée face à une réalité. La
personne qui jouit d’une bonne estime de soi s’affirme plus facilement que celle qui
manque de confiance en elle-même. La première réussit à faire passer son message ;
la deuxième, plus timide et plus perméable aux influences extérieures, n’atteint pas
toujours son objectif.
L’attitude que l’émetteur a envers autrui joue sr la qualité de ses rapports avec le
récepteur. Si un émetteur manifeste une attitude négative, il rend la communication plus
difficile. Ainsi, si une personne fait preuve de condescendance ou d’arrogance à l’égard
d’un individu ou d’un auditoire, celui-ci se repliera sr lui-même et se fermera au
message. A l’inverse, plus les rapports sont sains, francs et solides, plus la
communication a des chances de réussir. C’est le cas si les interlocuteurs se font
mutuellement confiance, s’ils sont ouverts à l’autre et s’ils donnent l’impression d’être
heureux de se trouver en présence l’un de l’autre.
Chacun de ces rôles conditionne les contraintes, les rapports avec autrui et, de ce fait,
les types de messages à livrer et les codes à utiliser : on ne tient pas les mêmes propos
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et on utilise pas le même langage dans toutes les circonstances. Ainsi, être émetteur
dans la rédaction d’un résumé suppose une démarche différente de celle qu’on adopte
pour faire un expose en classe. L’étudiant ou le chercheur qui rédige un résumé joue le
rôle de celui qui reformule la pensée de l’autre ; il se contente de faire humblement la
contraction d’un texte sans y ajouter son opinion. L’étudiant qui fait un expose, lui, doit
s’imposer ; s’il est hésitant, ses collègues auront l’impression de perdre leur temps et
décrocheront.
5. La détermination de l’intention
Avant de mettre en branle tout le processus de communication, il faut déterminer une
intention. Il est en effet difficile de livrer un message clair quand on ne sait pas ce qu’on
veut dire. Par contre, si le but est bien défini, l’émetteur choisira le code, le canal et le
message les plus pertinents. Par exemple, à l’occasion d’un débat, si on désire réfuter
l’opinion de quelqu’un, il faut trouver les arguments et les ordonner de façon à
convaincante, choir le ton, les regards et les gestes appropries.
Comme l’objectif, dans ce cas, est de contredire l’opposant et non pas de le détruire
moralement, il faut doser les pour que la personne elle-même ne se sente pas rejetée
en même temps que ses idées.
La communication est un acte de partage, le récepteur n’y est pas passif. Les
facteurs énumérés à propos de l’émetteur s’appliquent aussi au récepteur. On a vu que
la communication est facilitée quand les interlocuteurs ont le même cadre de référence
et le même style de perception. Quant aux attitudes, au rôle et à l’intention du
récepteur, ils doivent compléter ceux de l’émetteur.
l’inverse, un lecteur malhabile et inculte qui déchiffre à peine les grands titres est
incapable de lire un éditorial, de comprendre le tel journal ou de rédiger correctement
aux recommandations d’un rapport d’enquête. D’autre part, une bonne capacité de
concentration aide à faire abstraction de tout ce qui peut distraire du message.
2. L’utilisation du message
L’usage que le percepteur prévoit faire du message reçu conditionne sa motivation.
Par exemple, vous dévorerez un rapport de laboratoire que vous attendiez pour
commencer la fabrication d’un nouveau produit. De même l’élève, qui veut apprendre un
métier est très motive, il s’implique et tire le maximum de ses cours. A l’inverse, un
récepteur qui ne voit pas d’utilité au message qu’on lui communique décroche plus
facilement.
3. La rétroaction
La rétroaction permet à l’émetteur de vérifier si le récepteur réagit comme prévu au
message. Elle est évidemment plus directe et immédiate en communication orale quand
les interlocuteurs sont en présence l’un de l’autre. Le récepteur actif produit une
rétroaction explicite. En classe ou après une conférence, par exemple, il paraphrase ou
reformule les propos qu’il a entendus pour faire confirmer sa compréhension, il pose
aussi des questions, ajoute ses impressions et ses exemples personnels.
S’il y a malentendu, l’émetteur pourra compléter ou clarifier son message.
Le récepteur passif fournit lui aussi, parfois à son insu, une forme de rétroaction. Par
exemple, le député qui somnole pendant un discours à l’Assemblée nationale donne un
« feed-back » implicite, mais éloquent.
A l’écrit, la réaction est plus problématique. Le message peut essuyer un refus sans que
l’émetteur puisse s’ajuster. On comprend alors la difficulté du rédacteur qui ne voit pas
son lecteur ; il doit s’imaginer ses réactions au risque de se tromper.
1. La communauté du code
Il faut que le code soit commun aux interlocuteurs pour que le récepteur
comprendre le message dans le sens voulu par l’émetteur. En d’autres termes, pour
que la communication fonctionne, l’émetteur doit choisir adéquatement les signes d’un
code et le récepteur doit entendre ces mêmes signes dans le sens voulu par l’émetteur.
Et cela n’est possible que dans la mesure où les interlocuteurs ont un code ou une
partie d’un code en commun.
Non seulement, il faut que les interlocuteurs utilisent le même code, mais il faut
également qu’ils partagent la même variété de ce code. Bien entendu, il existe plusieurs
variétés régionales de la même langue et, si les deux personnes de coins différents
conversent, ils doivent éviter d’employer les particularités régionales de leur langue pour
20
E R
Fig. 1.5
2. Le choix du code
3. La maîtrise du code
1. Le degré de difficulté
La difficulté trop grande d’un message rebute ses récepteurs. Ce qui est facile
pour l’émetteur est parfois difficile pour le récepteur. De la vient, pour le récepteur, la
nécessite de donner du feed-back à son interlocuteur pour que celui-ci simplifie son
message. De là, aussi, pour l’émetteur, la nécessité de s’ajuster au cadre de référence
et au code du récepteur pour que celui-ci puisse se concentrer sur le message
proprement dit. Cela est possible dans la mesure où l’émetteur sait à l’avance à qui il
s’adresse. Mais la recherche de simplicité ne doit jamais se faire au détriment de la
précision.
La difficulté des messages oraux et écrits tient, entre autres choses, à leur nouveauté,
à leur degré d’abstraction et à leur densité. Les messages abstraits gagnent à être
illustres par des exemples. L’ajout de redondance, c’est-à-dire de réception avec des
moyens différents, réduit la densité des messages et les fait souvent paraître plus
faciles.
2. La signification
La signification d’un message n’est pas toujours évidente même si on maîtrise bien
le code utilise. Certains messages sont polysémiques, équivoques, c’est-à-dire qu’ils
peuvent être interprétés de plusieurs façons. Souvent, l’emploi de mots imprécis fait que
le récepteur ne peut pas décoder le message avec exactitude.
Quand il s’agit de messages qui informent ou qui donnent les directives, la polysémie
amène la confusion et peut même être à l’origine d’accidents. Un message utilitaire ne
doit pas laisser place à des interprétations, il doit être monosémique. Par exemple, le
récepteur ne doit pas hésiter quant à la signification d’un mode d’emploi ou d’une
consigne de sécurité
3. La pertinence
Un message doit convenir dans les circonstances où il est émis. Il doit s’adapter aux
interlocuteurs, au moment et au lieu. On ne dit pas et on n’écrit pas n’importe quoi à
n’importe qui et n’importe quand. Par exemple, il ne serait pas pertinent de choisir la
22
formule de la note de service, qui circule dans toute l’entreprise, pour critiquer l’action
d’un individu.
2. Le choix du canal
Il arrive que l’on change de canal après avoir constate que le premier ne convenait pas.
C’est ainsi que, si vous ne réussissez pas à expliquer quelque chose oralement, vous
décidez de dessiner un schéma.
L’usage veut aussi que certains messages linguistiques, comme les contrats et les
rapports, soient consignes sur papier.
3. Les bruits
Les bruits sont des perturbations du canal qui viennent embrouiller, amputer la
communication. Ainsi, le bruit du climatiseur peut perturber un auditoire qui essaie de
23
Dans la théorie de la communication, le mot bruit peut aussi designer n’importe quelle
perturbation de nature physique, psychologique, sémantique, etc., qui empêche un
message de passer efficacement de l’émetteur au récepteur. Dans ce sens, la
différence entre les cadres de référence et l’ambigüité du message sont des bruits. De
même une écriture en pattes de mouches et la neige sur l’écran de télévision.
Pour contrer les effets de ces bruits, on ajoute souvent de la redondance au message.
Celle-ci n’élimine pas les bruits mais elle en attenue les effets.
Comme le référent est l’être, l’objet ou l’idée parle le massage, le récepteur doit
pouvoir l’identifier facilement.
1. Les mots : ils peuvent avoir un sens différent pour des personnes différentes ou
encore suivant le contexte socioculturel…
2. Les émotions : si la personne à laquelle le message est adressé est en colère ou
préoccupée, elle risque de ne pas comprendre le message de la même
façon.
3. Le manque de compréhension de l’autre : il faut entendre, (comprendre) votre
interlocuteur.
4. Le choix du moment : quand on veut discuter avec quelqu’un, il faut choisir le moment
opportun pour le faite
5. Le dosage du message : ni trop, ni trop peu.
6. La méthode : la plupart du temps, il est préférable de parler mais il est parfois
nécessaire d’écrire ou de faire les deux.
7. Le mot écrit : il faut faire particulièrement attention à ce qu’on écrit et à la façon dont
on écrit pour pousser les gens à nous lire.
8. Le mot non prononcé : les actes sont plus éloquents que les paroles dit-on. Ce que
nous disons n’est qu’une partie de la communication. Ce que nous
faisons, parle plus fort que notre voix.
9. Les préjugés créent la résistance entre ceux qui communiquent et risquent de créer le
blocage.
10. L’environnement : les préoccupations de ceux qui communiquent et l’interaction du
milieu peuvent influencer la réceptivité du message.
11. L’attitude gestuelle, le temps et les tics ; les paraboles changent de sens selon les
gestes, la tenue, le regard ou les mimiques de l’émetteur.
12. L’exemple de l’émetteur : le message éducatif est plus efficace si l’émetteur de la
communication répond de sa sincérité. Le bon communicateur doit
vitre son message et la communiquer avec conviction.
blâme de l’échec sur les personnes, l’émetteur et / ou le récepteur, il ne faut pas oublier
que chaque composante est en cause dans l’échec ou la réussite de la communication.
C’est cependant à l’émetteur et / ou au récepteur qu’il revient d’intervenir pour modifier le
code, indiquer le référent, adapter le message ou choisir le canal.
FONCTION
REFERENTIELLE
( Réfèrent)
FONCTION
RELATIONNELLE
( Canal)
FONCTION
METALINGUISTIQUE
26
( Code)
Fig. 1.6
Dans cet exemple, l’émetteur s’implique dans son discours par l’emploi des termes
évaluatifs malheureusement et pauvre. S’il avait rapporte le fait sans porter de
jugement personnel, cela aurait donné une phrase strictement informative.
La fonction expressive apparait aussi dans le ton de la voix, les gestes et les mimiques.
Par exemple, l'admiration, l'hésitation, le dégout se lisent sur le visage.
Un discours (ou un fragment de discours) est pris en charge par l’émetteur qui, suivant
la situation, manifeste un point de vue, une opinion personnelle, un jugement de valeur,
une impression, un sentiment, une émotion, etc.
C. LA FONCTION INCITATIVE
La fonction incitative est orientée vers le récepteur. Tout ce qui vise à produire une
impression sur lui, à modifier son comportement, à changer ses attitudes relève de cette
fonction. On distingue les formes directive et argumentative.
Avec la forme directive (injonctive), l’émetteur tente d’agir sur autrui sans fournir le
pourquoi de ses attentes. Il peut viser un acte non verbal (une action par exemple) au
moyen d’un ordre, d’une interdiction, d’une consigne, d’un conseil, d’une prière, etc.
Mets un imperméable.
Certaines directives sont transmises autrement qu’avec des mots. Ainsi , le geste
indiquant la porte et la mimique appropriée équivalent à l’impératif Sortez. Ou au mot-
phrase Ouste.
L’émetteur peut aussi viser un acte non verbal (une réponse orale ou écrite au moyen
d’une question qui signifie « Dis-moi » :
Pourquoi les Américains ont-ils marché sur la lune avant les Soviétiques ?
raisonnement. Pour y arriver, l’émetteur peut donner le pour et le contre, défendre ses
idées et s’opposer à celles d’autrui.
D. LA FONCTION METALINGUISTIQUE
Dans l’exemple suivant, turbot ne renvoie pas au poisson qu’il désigne mais au mot lui-
même (phénomène d’autonymie).
Dans ce cas on recourt à ce mot pour en éclairer un aspect (son orthographe), celui-ci
a une valeur métalinguistique. Par contre, dans la phrase ci-dessous, turbot renvoie à
un référent extérieur à la langue ( à des poissons) ; il a donc une valeur référentielle (ou
informative) :
m’entend bien, même à l’arrière de la salle ? ». Cette fonction est préférable : sans elle,
la plus merveilleuse déclaration d’amour pourrait passer inaperçue.
Certes, ce slogan publicitaire a une valeur incitative, mais son auteur y a fait jouer la
fonction poétique par le phénomène de la récurrence : répétition du mot tout, de sons
(avantage rime avec usage) et du nombre de syllabes ( 6 syllabes de part et d’autre de
la virgule, la rime tombant sur la dernière syllabe de chacun de deux segments).
La fonction poétique peut revêtir une forme ludique et confiner au jeu de mots plus ou
moins gratuit. Voici une citation rapprochant le mot conquistador et le groupe con qui
s’adore , en raison des prononciations apparentées, et opposa nt rien à tout :
Malgré son nom, la fonction poétique n’apparait pas qu’en poésie : elle s’associe
régulièrement aux autres fonctions pour leur donner plus d’impact par l’exploitation des
diverses ressources de la langue, ce qui leur confère une originalité de forme. Elle
domine les discours littéraires.
L’intention d’un message détermine, dans une certaine mesure, le choix des mots et
les structures des phrases. Il va de soi qu’on n’utilise pas les mêmes ressources pour
raconter un accident de la route ou une peine de cœur, pour décrire un match de
football ou une expérience de physique. Est donc déterminante l’intention de l’émetteur,
à savoir ce qu’il l’amène à parler ou à écrire. Celui-ci recourt à divers moyens
d’expression(ou procédés) pour véhiculer les informations en fonction de l’effet vise, du
but qu’il poursuit.
30
Parler, c’est transmettre des informations, certes, mais c’est aussi agir. Tout
message, qu’il soit parle ou écrit, peut être conçu comme un acte qui modifie les
rapports entre l’émetteur, le récepteur et le monde environnant. De fait,
chuchoter des paroles pleines d’affection ou lancer des propos hostiles sont des
actes tout comme les caresses ou les coups de poing.
Dans l’acte de discours direct, l’émetteur dit ce qu’il dire, sans détour, son
intention se lit directement dans les procédés employés, de sorte que la phrase
se limite à son sens premier.
Dans le discours indirect, l’émetteur dit autre chose que ce qu’il veut dire. Les
procédés (une question, par exemple) n’indiquent pas l’intention directement ; ce sont
les sous-entendus qui permettent d’interpréter correctement la phrase :
Demander à qui appartient une disquette non rangée, c’est exiger de façon détournée
( donc (indirectement ), de remédier à la situation .
Comme il s’agit en fait d’une requête, la question cherche moins une réponse verbale
(ex : C’est à moi. ») qu’une réponse non verbale (« que le coupable range la
disquette »).
Parfois, c’est la situation de communication qui permet d’interpréter le caractère allusif
ou suggestif du message.
On le voit, malgré sa forme énonciative, cette phrase transmet moins une information
que l’incitation à accomplir une action. L’acte de discours indirect déborde le cadre
étroit de la phrase. Ainsi, on peut vouloir persuader quelqu’un , sans en avoir l’air, en
l’informant. C’est dire qu’en raisons des actes de discours indirects le sens de certains
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messages est compris non pas d’après leur forme(de ce qui est dit explicitement) mais
grâce à l’analyse de la situation de communication.
La fonction manifeste d’une phrase, celle qui saute aux yeux est exprimée par un
procédé spécifique. Quand il s’agit de faire agir quelqu’un, par exemple, le
procédé spécifique est le type de phrase impératif ou une tournure de même
sens :
La fonction réelle n’est pas toujours rendue par un procédé spécifique. Il faut
alors la deviner. Ainsi, dans une situation donnée, les phrases qui suivent
équivalent aux précédentes :
J’ai froid.
( Sous-entendu : « Parce que la fenêtre est ouverte, donc ferme la
fenêtre »)
Dans cette autre phrase, qui transmet un ordre, la fonction manifeste est incitative ; la
fonction réelle aussi :
Va ouvrir la porte.
32
Autrement dit, cette phrase et celle entre parenthèses diffèrent quant à leurs fonctions
manifestes, mais remplissent la même fonction réelle.
Enfin, dans la phrase ci-dessous, la fonction manifeste est informative, mais la fonction
réelle pourrait incitative, dans sa dimension argumentative :
Références bibliographiques.
1. Arcand R., La communication efficace, Ed. DE Boeck, Bruxelles, 1998
2. Bizouard C., Vivre la communication, Ed. Chronique Sociale, Paris, 000.
3. Bleton P., Pons C.M., Ecriture de communication, Ed. Sainte-Foy, Télé-université,
1993
4. Vanoy F., Expression communication, Armand Colin, Paris, 1990