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UNIVERSITE DE KINSHASA
GPE-KINSHASA
PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE

TECHNIQUES DE COMMUNICATION

Par

DR TIMOTHEE KAMANGA MBUYI


PROFESSEUR ORDINAIRE

Neuvième promotion 2020-2021


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Début : le 01/ 03/ 2021


Fin : le 06 / 03/2021
Méthodologie
- Remise des documents
- Lecture individuelle
- Préparation de différentes présentations
- Présentation en plénière
- Discussion et feed-back en plénière
- Synthèse du facilitateur
- Méthode : Andragogie
- Courant pédagogique : Pédagogie : Résolution des problèmes
- Facilitateur : Pr. Dr TIMOTHEE KAMANGA MBUYI
NOTE DE DEROULEMENT
LUNDI 01/03/2021
8 H 30 Introduction – pre-test
9 H 00 – 10 H 30 Travaux en groupe
10 H 30 – 12 H 30 Exposes en plénière
Première partie : Notions générales
10 H 30 - 1 2 H 30
Gr 1. Importance de la communication, données de base de la communication
Gr 2. Définition de la communication
14 H 00 – 16 H 00
Gr 3. Les composantes de la communication
Mardi 02/03/2021
8H 30 - 12 H 30
Deuxième partie : Les facteurs de la réussite ou de l’échec de la communication

Gr 4. Les facteurs liés à l’émetteur et au récepteur


Gr 5. Les facteurs liés au code et au message
Gr 1. Les facteurs liés au canal et aux référents
14 H OO - 16 H 00

Mercredi 03/03/2021
8 H 30 - 12 H 30
Gr 2 . Les obstacles à la communication
Gr 3. Les fonctions du discours
Jeudi 04/03/2021
Gr 1. Fonction relationnelle et poétique
Gr 4. Les fonctions référentielle et expressive
Vendredi 05/03/2021
Gr 3 Manifestation directe ou indirecte de l’intention
Gr 2 Les fonctions incitative et métalinguistique
Samedi 06/03/2021
Gr 1. Fonction manifeste et fonction réelle.
.
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Liste des objectifs

Objectif général

Renforcer les compétences de la communication des participants

Objectifs spécifiques

A la fin de ce module, chaque participant devra être capable de :

- définir la communication
- d’énumérer et définir les composantes de la communication
- de les reconnaître dans des situations variées de Communication
- d’expliquer leurs interactions
- d’énumérer les principaux facteurs d’échec et de la réussite de la communication
- d’analyser les causes d’échec ou de la réussite de la communication
- de déterminer les conditions d’une communication efficace
- déterminer les facteurs liés à l’acteur l
- décrire les facteurs liés au récepteur
- décrire les facteurs liés au code
- connaitre les facteurs liés au message
- connaître les différentes fonctions de la communication.
5

INTRODUCTION

A l’échelle humaine, on peut définir la communication comme un processus


dynamique par lequel un individu établit une relation avec quelqu’un pour transmettre ou
échanger des idées, des connaissances, des émotions, aussi bien par la langue orale ou
écrite que par un autre système de signes : gestes, musique, dessins, etc. La
communication établit un lien qui permet aux sociétés d’exister et de fonctionner.

La communication peut se dérouler en face à face ou recourir à un media,


elle peut avoir lieu entre deux personnes, entre une personne et un groupe ou entre
deux groupes.

Si on élargit le sens de ce mot, la communication inclut aussi les échanges


entre animaux, entre l’homme et l’animal, de même que les mécanismes qui affectent
d’autres, par exemple l’ordinateur qui dirige un missile.
Ce module donne les éléments essentiels de la communication qui seront
commentés dans les échanges en plénière.

Première partie : Définition, buts, processus de la communication


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1. Définition

Comme dans tous les processus de relation entre hommes, la communication


tient une place exceptionnelle dans la formation du personnel pour exécuter des
tâches.

Communiquer, c’est « entrer en relation avec… ».

La communication est :

- un phénomène bilatéral : il faut un émetteur et un récepteur en situation comme suit :


Emetteur Récepteur

- un phénomène réciproque : communiquer, ce n’est pas seulement informer, c’est


aussi écouter ;

- un phénomène d’échange : communiquer, c’est échanger des idées, des opinions,


des points de vue, des sentiments, des préoccupations, 

- un phénomène de compréhension réciproque : l’émetteur doit s’assurer que le


message est compris par le récepteur.

2. Processus de communication

Premièrement, il faut avoir une idée, base du message à transmettre.

Deuxièmement, il faut mettre cette idée en code, c’est-à-dire convertir en


série de symboles qui expriment l’idée, message au récepteur : mots, nombres,
images, figures ou gestes. Le clé est de sélectionner une combinaison de ces
symboles qui pour avoir la même signification pour l’émetteur et le récepteur et qui
soit en rapport avec une situation donnée.

Troisièmement, il faut procéder à la transmission du message, c’est-à-dire


choisir le canal, le médium par lequel partira le message. Par communication orale,
des mots sont prononcés ; par communication écrite, des lettres sont envoyées, des
documents sont préparés. C’est à ce point que l’émetteur commence à perdre un peu
le contrôle du message, car des perturbations peuvent se produire telles que
distraction par bruit, interruption dans les systèmes mécaniques de transmission. Il
faut réduire ces interférences à un niveau minimal.

Quatrièmement, il faut faire en sorte que le récepteur rentre en possession


du message. L’essentiel à ce point, c’est d’obtenir l’attention du récepteur afin qu’il
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soit sur la même «longueur d’onde ». Le meilleur message n’a aucun sens si le


récepteur ne l’écoute pas, ne le lit pas et doit faire un effort pour le comprendre. Très
important pour la formation.

Cinquièmement, le récepteur doit décoder le message. Le récepteur


reconvertit les symboles reçus en idées, interprétant et évaluant le message. Le
codage est une récréation. Le récepteur doit en principe arriver à donner le même
sens que l’émetteur, au message. Malheureusement, il apparaît beaucoup de
manières subtiles de perception et le récepteur n’arrive jamais à donner parfaitement
le même sens au message que l’émetteur.

Sixièmement, le récepteur réagit d’une manière ou d’une autre au message :


c’est l’action. L’action du récepteur peut prendre plusieurs formes : enregistrer le
message pour l’avenir, accomplir une tâche précise, demander plus d’information, ou
ne pas être d’accord… De toute façon, il faut quelque chose.

Septièmement, le feed-back ou information en retour. Il a pour but de


supprimer l’ignorance dans laquelle se trouve l’émetteur, de la réception du message
par le récepteur. Il permet à l’émetteur d’ajuster sa communication (le contenu ; la
forme : vocabulaire mieux adapté à l’autre ; la transmission : le ton de la voix).

Le feed-back est soit non verbal – gestes, mimiques, attitudes – soit verbal
spontané ou sollicité.

Le feed-back augmente la sécurité pour l’émetteur, la certitude d’être


compris.

Le feed-back établit la confiance entre émetteur et récepteur.

Idée Codage Transmission Récepteur Décodage Action

Possibilité de barrière

Feed-back

3. Les buts de la communication


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- Faire partager les valeurs et les intérêts


- Echanger des renseignements sur des sujets d’intérêt commun ou informer sur des
événements
- Induire l’action chez les apprenants et les collaborateurs
- Provoquer des changements de comportements chez les membres d’un groupe
d’apprentissage ou de travail
- Faire converger les points de vue, les opinions d’un groupe de travail, d’où efficacité.
T.G. Illustrer par ses expériences professionnelles

4. LES SEPT CONDITIONS D’UNE COMMUNICATION EFFICACE

Sept facteurs extrêmement importants pour l’efficacité de la communication :


1. Crédibilité : la source doit être compétente et digne de confiance pour que le
destinataire puisse croire au message.
2. Contexte : le message doit concerner le destinataire et solliciter sa participation.
3. Contenu : le message doit avoir une signification véritable.
4. La clarté / compréhension : le message doit être compréhensible par le destinataire.
5. Continuité / Consistante : le message doit rester essentiellement le même bien que
des variations peuvent être introduites avec
la répétition.
6. Canaux : le message doit être véhiculé à travers les canaux que les récepteurs
utilisent ou peuvent facilement utiliser.
7. Capacité : le récepteur doit être capable de faire ce que le message lui demande de
faire.

5. CARACTERISTIQUES D’UN BON MESSAGE

5.1.. Définition : Selon le Petit Robert, le message est l’élément par lequel un ensemble
d’informations, organisées selon un code circule d’un émetteur à un récepteur.
C’est le contenu de ce qui est révélé.
Il peut être écrit, visuel, acoustique, gestuel, verbal…

5.2. Caractéristiques

Correct : les notions scientifiques et les réalités socioculturelles développées doivent


être le plus exactes possibles.
Clair, ordonné, concis : le contenu doit éviter toute ambiguïté.
Pertinent et attrayant : le message doit concerner le récepteur et lui être adapté.
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Le message doit faire appel au cœur ; dire l’action (la petite action faisable) à
entreprendre, préciser le bénéfice que la cible peut tirer de l’action.
Il doit être positif, honnête et cohérent.
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DEUXIEME PARTIE : LES COMPOSANTES D’UNE COMMUNICATION

II. Les composantes de la communication

Toute situation de communication comporte un émetteur, un récepteur, un code, un


référent et un canal. De plus, elle a comme toile de fond un entourage physique,
événementiel, social, psychologique où a lieu la communication. Quelle que soit la
situation de communication, on y trouve toujours les mêmes composantes.

A. L’EMETTEUR

L’émetteur est celui ou celle l’intention de communication est à l’origine du message ;


c’est celui ou celle qui dit quelque chose. Ce peut être un individu, comme écrivain, une
journaliste ou un conférencier, ou encore un groupe, comme une entreprise ou un
gouvernement.
Habituellement, pour être émetteur, il faut avoir l’intention de communiquer, mais il arrive
que nous soyons émetteur malgré nous, quand, par exemple, un geste ou une mimique
nous échappe.

Dans le contexte de télécommunications, le terme poste émetteur désigne un dispositif


capable de transmettre à distance des sons et des images. Ici, émetteur désigne un être
humain.

B. LE RECEPTEUR

Le récepteur est la personne ou le groupe qui reçoit le message, à qui le message est
destine, bien qu’il arrive qu’on lise ou entende des messages émis à l’intention de
quelqu’un d’autre. Le spectateur, le lecteur et l’auditeur sont des récepteurs. Dans la
conversation, l’émetteur et le récepteur échangent des rôles.

On appelle rétroaction ou feed – back le processus par lequel le récepteur réagit au


message. La rétroaction permet à l’émetteur de savoir comment son message a été
reçu et, au besoin, de se rajuster.
Il arrive exceptionnellement qu’une même personne soit à la fois l’émetteur et le
récepteur d’un message quand elle note n rendez-vous dans son agenda.

Les composantes d’une communication.

REFERENT
A propos de quoi ?
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EMETTEUR MESSAGE RECEPTEUR


Qui Dit quoi ? A qui ?

CANAL
Par quel moyen ?

Fig.1.1 CODE
Dans quel langage ?

C. LE CODE
Le code est un système constitue de signes et de règles de combinaison de ces
signes, il est destine à représenter et à transmettre l’information.
Le signe possède trois caractéristiques :
► il a une forme physique perceptible ( on peut le voir, l’entendre, etc).
► il réfère à quelque chose d’autre que lui-même ;
► il a un sens reconnu par les utilisateurs.
Par exemple, le mot chaussure est un signe appartenant au code de la langue française,
on peut l’entendre et le voir écrit ; de plus il désigne autre chose que lui-même( le mot
chaussure fait penser à un objet matériel et non aux lettres qui le,
composent ) ;finalement , les francophones s’entendent sur le sens qu’on donne à ce
mot.

Le code que nous utilisons le plus souvent est la langue, orale ou écrite.
Les gestes, les vêtements, le graphisme, la musique sont d’autres codes.

On appelle codage ou encodage l’opération par laquelle l’émetteur utilise un ou des


codes pour transformer en message son intention de communication. En parallèle, on
appelle décodage l’opération par laquelle le récepteur a recours pour comprendre un
message.
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D. LE MESSAGE

Le message est une information dont le sens provient d’un judicieux assemblage
d’éléments empruntes à un ou plusieurs codes. Le message constitue l’objet de la
communication.
Ici, les messages que nous privilégions prennent surtout la forme de discours oraux ou
écrits ; ils sont sonores et visuels. Mais les messages peuvent épouser une grande
variété de formes suivant le canal et le code utilise. Ainsi, on peut rencontrer des
messages visuels, sonores, audiovisuels ; etc.

E. LE CANAL ET LE CONTACT

Dans son acception première, le canal désigne un support matériel permettant la


transmission du message. On l’appelle le canal physique. L’air dans lequel se déplacent
les ondes sonores constitue le canal par lequel ont lieu la plupart des contacts verbaux
quand les interlocuteurs sont en présence l’un et l’autre. L’écran cathodique, les
circulaires, les postes de radio sont aussi des canaux.

Il existe un canal psychologique ou contact, par lequel s’établit la relation psychologique


entre l’émetteur et le récepteur. Si le contact n’est pas établi, le message rate sa
destination. La technologie moderne permet toutefois de prolonger la possibilité de
contact en enregistrant le message, sur un répondeur téléphonique, par exemple.

F. LE REFERENT

Le référent est la personne ou l’objet désigne par le message, ce à quoi le message


renvoie. Il peut être concret, on peut le voir, le sentir, le goûter. Mais il arrive aussi qu’on
ait un référent abstrait. Par exemple si vous dites : « Pardonnez mon retard », vous
désignez un référent « retard » qui n’existe que dans l’esprit, qu’on ne peut voir,
entendre, etc. Dans cet exemple, les référents sont réels, ils existent réellement. Par
contre dans la fiction, notamment dans la littérature, on rencontre également des
référents fictifs. Par exemple, le personnage de roman est fictif, il est le produit de
l’imagination de son auteur. Mais qu’il soit concret ou abstrait, réel ou fictif, le référent
appartient à l’une des deux catégories suivantes : extratextuel et textuel.

Un référent extratextuel est une personne ou un objet dont parle le message et qui
existerait même si le message n’en disait rien. Par exemple, si en entrant dans la
maison vous lancez :  « On dirait qu’il va pleuvoir » votre message porte sur les
conditions atmosphériques qui ont cours au moment où vous parlez. Le référent (le
temps qu’il fait) vous est alors fourni par la situation.
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REFERENT
EXTRATEXTUEL

« ÇA »

EMETTRICE MESSAGE RECEPTEUR

Fig. 1.

Le référent textuel renvoie plutôt au contexte, c’est-à-dire à l’ensemble des mots et des
phrases qui précédent ou qui suivent. Le référent textuel est l’entourage linguistique
d’un mot ou d’une phrase à l’intérieur d’un énoncé oral ou écrit.

Par exemple, imaginons l’échange suivant entre Jacques et Sophie :

«  Tu te souviens de Michel Boulanger ?


- Le grand blond à lunettes qui était dans notre classe de chimie ?
- Oui. Je te dis qu’il a fait une entrée remarquée au cours de philo. »

C’est dans le discours même que l’on trouve les clés du message. Ainsi, le pronom il de
la dernière phrase trouve son référent dans les phrases précédentes ; il a un référent
textuel, mais il a aussi un référent extratextuel : la personne en chair et os dont il est
question.

REFERENT
TEXTUEL

EMETTRICE MESSAGE RECEPTEUR


Fig. 1.3

Il arrive donc qu’on trouve dans un seul message les deux types de référent : textuel et
extratextuel. Par exemple, chacune des phrases de la chanson La langue de chez nous
de Wendo, a un référent textuel parce que chacune de prend son sens par rapport aux
autres phrases de la même chanson. Mais, comme ce texte s’inspire de la même
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situation réelle de lingala, son message global a un référent extratextuel qui est fait des
réalités dont parle la chanson. C’est ce qu’illustre la figure 1.4.

REFERENT
E XTRATEXTUEL

REFERENT
TEXTUEL

ELLE
EMETTEUR MESSAGE RECEPTEUR

Fig.1.4
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TROISIEME PARTIE : LES FACTEURS DE REUSSITE OU DE L’ECHEC DE LA


COMMUNICATION

La réussite ou l’échec de la communication dépendent d’une multitude d’éléments


qui ont été abondamment étudiés par la psychologie et qui dépassent notre propos.
Ainsi va-t-il de soi que nous ferons abstraction ici des problèmes lies aux troubles de la
personnalité.
Il s’agit de la communication efficace qui porte sur l’utilisation du code linguistique, il
existe des facteurs qui peuvent être associes aux autres composantes de la
communication et qu’on ne peut négliger parce qu’ils influent sur la compréhension et
la production de messages écrits ou oraux.

A. LES FACTEURS LIES A L’EMETTEUR

La personnalité de l’émetteur et son interaction avec le récepteur ont un effet sur le


résultat de la communication.
1. Le cadre de référence
Le cadre de référence est constitué par l’ensemble des idées, des opinions, des
croyances, des valeurs, des connaissances que possède un individu et qui donnent un
sens au message ou le colorent. Il sert de toile de fond à tout ce que l’émetteur dit et
conditionne ses attitudes à l’égard des autres.

Une différence de cadre de référence peut causer des distorsions et empêcher de


communiquer pleinement. Ainsi, certains interlocuteurs ont l’impression de ne pas
parler le même langage alors qu’ile conversent dans la même langue. Par exemple, un
écologiste qui fait une proposition au conseil municipal doit s’attendre à rencontrer des
opinions adverses parmi les industriels qui ont des valeurs différentes des siennes.
L’écologiste et les industriels ne parlent pas toujours le même langage et il leur arrive
d’entretenir un dialogue de sourds. Ils ont tous tendance à rejeter les informations qui
s’opposent à leurs valeurs.
Si l’émetteur sait à l’avance que le récepteur a un cadre de référence différent du sien, il
prend soin d’ajuster son discours pour ne pas le blesser, de le mettre mal à l’aise ou
l’amener à se braquer contre lui. Pour cela, l’émetteur essaie de se mettre à la place de
l’autre et mise sur leurs vues communes. Le même procède sert aussi dans la
préparation d’un débat ; pour contrer efficacement les arguments de l’adversaire, il faut
s’être exerce à les défendre soi-même en jouant le rôle de l’opposant.

Bien que la communication soit habituellement facilitée quand l’émetteur et le récepteur


partagent le même cadre de référence, il existe des circonstances où la multiplicité des
points de vue peut être bénéfique. En effet, dans une équipe pluridisciplinaire, par
exemple dans un bureau d’ingénieurs, chacun apporte l’éclairage particulier de sa
formation à la résolution des problèmes complexes. Toutefois, ce type de travail
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nécessite une période d’adaptation aux vues de chacun et une certaine ouverture
d’esprit, quand ce n’est pas une mise à l’écart des préjugés.

2. L’attitude envers soi-même, autrui et le message

Une attitude est une prédisposition à réagir de façon donnée face à une réalité. La
personne qui jouit d’une bonne estime de soi s’affirme plus facilement que celle qui
manque de confiance en elle-même. La première réussit à faire passer son message ;
la deuxième, plus timide et plus perméable aux influences extérieures, n’atteint pas
toujours son objectif.

L’attitude que l’émetteur a envers autrui joue sr la qualité de ses rapports avec le
récepteur. Si un émetteur manifeste une attitude négative, il rend la communication plus
difficile. Ainsi, si une personne fait preuve de condescendance ou d’arrogance à l’égard
d’un individu ou d’un auditoire, celui-ci se repliera sr lui-même et se fermera au
message. A l’inverse, plus les rapports sont sains, francs et solides, plus la
communication a des chances de réussir. C’est le cas si les interlocuteurs se font
mutuellement confiance, s’ils sont ouverts à l’autre et s’ils donnent l’impression d’être
heureux de se trouver en présence l’un de l’autre.

L’attitude que l’émetteur a envers le sujet de la communication influe sr sa motivation.


Elle se manifeste par des émotions, elle teinte le message d’une subjectivité dont l’effet
peut varier, par exemple, l’enthousiasme aide à convaincre, le doute suscite des
interrogations sr la vérité du contenu du message.

3. Le mode de perception privilégié

Le mode de perception influe sur la façon dont on acquiert et organise les


connaissances et, par conséquent, sur la manière de s’exprimer. Ainsi, un émetteur
visu ; et les deux sont sûrs d’être compris. Sachant que ses récepteurs sont
susceptibles de privilégier un style de perception différent du sien, un émetteur utilise
des moyens varies pour se faire comprendre de tous. S’il fait un exposé oral par
exemple, il ajoute des illustrations à présentation verbale et distribue un plan ou un
résumé écrit.

4. La conception du rôle de l’émetteur


Le rôle de l’émetteur varie selon les situations de communication et il faut en être
conscient. L’éditorialiste n’est pas émetteur de la même façon que le professeur, le
poète, l’animatrice d’un groupe de travail ou le député qui vante les réalisations de son
parti.

Chacun de ces rôles conditionne les contraintes, les rapports avec autrui et, de ce fait,
les types de messages à livrer et les codes à utiliser : on ne tient pas les mêmes propos
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et on utilise pas le même langage dans toutes les circonstances. Ainsi, être émetteur
dans la rédaction d’un résumé suppose une démarche différente de celle qu’on adopte
pour faire un expose en classe. L’étudiant ou le chercheur qui rédige un résumé joue le
rôle de celui qui reformule la pensée de l’autre ; il se contente de faire humblement la
contraction d’un texte sans y ajouter son opinion. L’étudiant qui fait un expose, lui, doit
s’imposer ; s’il est hésitant, ses collègues auront l’impression de perdre leur temps et
décrocheront.

5. La détermination de l’intention
Avant de mettre en branle tout le processus de communication, il faut déterminer une
intention. Il est en effet difficile de livrer un message clair quand on ne sait pas ce qu’on
veut dire. Par contre, si le but est bien défini, l’émetteur choisira le code, le canal et le
message les plus pertinents. Par exemple, à l’occasion d’un débat, si on désire réfuter
l’opinion de quelqu’un, il faut trouver les arguments et les ordonner de façon à
convaincante, choir le ton, les regards et les gestes appropries.
Comme l’objectif, dans ce cas, est de contredire l’opposant et non pas de le détruire
moralement, il faut doser les pour que la personne elle-même ne se sente pas rejetée
en même temps que ses idées.

Dans le même esprit, la communication réussira mieux si l’émetteur et le récepteur ont


es buts complémentaires : divertir/ s’amuser, informer /comprendre,
enseigner/apprendre, plaire/apprécier. Ainsi, si quelqu’un donne une démonstration de
secourisme et que les auteurs désirent s’informer sur le sujet, leurs intentions se
complètent.

B. LES FACTEURS LIES AU RECEPTEUR

La communication est un acte de partage, le récepteur n’y est pas passif. Les
facteurs énumérés à propos de l’émetteur s’appliquent aussi au récepteur. On a vu que
la communication est facilitée quand les interlocuteurs ont le même cadre de référence
et le même style de perception. Quant aux attitudes, au rôle et à l’intention du
récepteur, ils doivent compléter ceux de l’émetteur.

1. Les connaissances et les habiletés


Ses connaissances ainsi que ses habilites intellectuelles et psychologiques facilitent
la tâche au récepteur. Une bonne culture générale et des aptitudes en lecture, par
exemple permettent de lire sans efforts et d’apprécier une grande variété de textes. A
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l’inverse, un lecteur malhabile et inculte qui déchiffre à peine les grands titres est
incapable de lire un éditorial, de comprendre le tel journal ou de rédiger correctement
aux recommandations d’un rapport d’enquête. D’autre part, une bonne capacité de
concentration aide à faire abstraction de tout ce qui peut distraire du message.

2. L’utilisation du message
L’usage que le percepteur prévoit faire du message reçu conditionne sa motivation.
Par exemple, vous dévorerez un rapport de laboratoire que vous attendiez pour
commencer la fabrication d’un nouveau produit. De même l’élève, qui veut apprendre un
métier est très motive, il s’implique et tire le maximum de ses cours. A l’inverse, un
récepteur qui ne voit pas d’utilité au message qu’on lui communique décroche plus
facilement.

3. La rétroaction
La rétroaction permet à l’émetteur de vérifier si le récepteur réagit comme prévu au
message. Elle est évidemment plus directe et immédiate en communication orale quand
les interlocuteurs sont en présence l’un de l’autre. Le récepteur actif produit une
rétroaction explicite. En classe ou après une conférence, par exemple, il paraphrase ou
reformule les propos qu’il a entendus pour faire confirmer sa compréhension, il pose
aussi des questions, ajoute ses impressions et ses exemples personnels.
S’il y a malentendu, l’émetteur pourra compléter ou clarifier son message.

Le récepteur passif fournit lui aussi, parfois à son insu, une forme de rétroaction. Par
exemple, le député qui somnole pendant un discours à l’Assemblée nationale donne un
« feed-back » implicite, mais éloquent.

A l’écrit, la réaction est plus problématique. Le message peut essuyer un refus sans que
l’émetteur puisse s’ajuster. On comprend alors la difficulté du rédacteur qui ne voit pas
son lecteur ; il doit s’imaginer ses réactions au risque de se tromper.

C. LES FACTEURS LIES AU CODE

1. La communauté du code

Il faut que le code soit commun aux interlocuteurs pour que le récepteur
comprendre le message dans le sens voulu par l’émetteur. En d’autres termes, pour
que la communication fonctionne, l’émetteur doit choisir adéquatement les signes d’un
code et le récepteur doit entendre ces mêmes signes dans le sens voulu par l’émetteur.
Et cela n’est possible que dans la mesure où les interlocuteurs ont un code ou une
partie d’un code en commun.
Non seulement, il faut que les interlocuteurs utilisent le même code, mais il faut
également qu’ils partagent la même variété de ce code. Bien entendu, il existe plusieurs
variétés régionales de la même langue et, si les deux personnes de coins différents
conversent, ils doivent éviter d’employer les particularités régionales de leur langue pour
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minimiser les risques de malentendus. De même, un chercheur qui participe à un


séminaire utilisera le jargon de sa spécialité et non pas les mots vagues de la vie
courante.

E R

Le code de l’émetteur est différent de celui du récepteur


l
E
R

L’émetteur et le récepteur ont un code partiellement commun. La


communication est restreinte
E

Le code l’émetteur englobe celui récepteur. La communication est


possible, mais à condition que l’émetteur soit soucieux du récepteur

Fig. 1.5

2. Le choix du code

Le choix du code doit se faire en fonction du message à transmettre et des


circonstances qui ont cours au moment de son émission. Si la langue convient le plus
souvent, il est des choses qu’on arrive mieux à exprimer en faisant un dessin ou une
grimace. Ainsi, un conférencier peut utiliser des mimiques et des illustrations pour faire
mieux  «  voir » le sujet dont il parle. Encore là, chaque code possède des variétés et il
faut choisir celle qui est pertinente dans la situation donnée.

3. La maîtrise du code

La maîtrise du code est essentiellement autant à l’encodage qu’au décodage. Il faut


que l’émetteur connaisse bien le code qu’il a choisi pour arriver à formuler un message
clair, sinon il bredouille, rend la communication difficile et désagréable ;
incompréhensible. De même, le récepteur doit bien connaître le code pour éviter de
donner aux signes reçus une signification qu’ils n’ont pas.
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D. LES FACTEURS LIES AU MESSAGE

L’efficacité d’un message résulte de l’adéquation en son contenu et les autres


composantes de la situation de communication.

1. Le degré de difficulté
La difficulté trop grande d’un message rebute ses récepteurs. Ce qui est facile
pour l’émetteur est parfois difficile pour le récepteur. De la vient, pour le récepteur, la
nécessite de donner du feed-back à son interlocuteur pour que celui-ci simplifie son
message. De là, aussi, pour l’émetteur, la nécessité de s’ajuster au cadre de référence
et au code du récepteur pour que celui-ci puisse se concentrer sur le message
proprement dit. Cela est possible dans la mesure où l’émetteur sait à l’avance à qui il
s’adresse. Mais la recherche de simplicité ne doit jamais se faire au détriment de la
précision.

La difficulté des messages oraux et écrits tient, entre autres choses, à leur nouveauté,
à leur degré d’abstraction et à leur densité. Les messages abstraits gagnent à être
illustres par des exemples. L’ajout de redondance, c’est-à-dire de réception avec des
moyens différents, réduit la densité des messages et les fait souvent paraître plus
faciles.

2. La signification
La signification d’un message n’est pas toujours évidente même si on maîtrise bien
le code utilise. Certains messages sont polysémiques, équivoques, c’est-à-dire qu’ils
peuvent être interprétés de plusieurs façons. Souvent, l’emploi de mots imprécis fait que
le récepteur ne peut pas décoder le message avec exactitude.

Quand il s’agit de messages qui informent ou qui donnent les directives, la polysémie
amène la confusion et peut même être à l’origine d’accidents. Un message utilitaire ne
doit pas laisser place à des interprétations, il doit être monosémique. Par exemple, le
récepteur ne doit pas hésiter quant à la signification d’un mode d’emploi ou d’une
consigne de sécurité
3. La pertinence

Un message doit convenir dans les circonstances où il est émis. Il doit s’adapter aux
interlocuteurs, au moment et au lieu. On ne dit pas et on n’écrit pas n’importe quoi à
n’importe qui et n’importe quand. Par exemple, il ne serait pas pertinent de choisir la
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formule de la note de service, qui circule dans toute l’entreprise, pour critiquer l’action
d’un individu.

E. LES FACTEURS LIES AU CANAL ET AU CONTACT

La communication suppose une relation et la qualité de cette relation dépend entre


autres, de l’usage du canal.
1. L’établissement et le maintien du contact
L’établissement et le maintien du contact sont préalables à l’émission de tout
message. Si le contact n’est pas créé, on parle dans le vide. Les medias ont compris
cette réalité, eux qui s’ingénient à attirer notre attention par tous les moyens : gros titres,
effets spéciaux sensationnalisme, etc. ensuite, une fois que les récepteurs sont
accroches, ils les informent, les divertissent ou leur vendent n’importe quoi.

L’auteur de textes écrits et le présentateur de messages oraux auraient avantage à


s’inspirer de certains procédés utilises par les medias pour accrocher leur lecteur ou leur
auditoire. Par exemple, une introduction efficace accroche le lecteur ; une mise en page
et un style agréables l’encourage à poursuivre sa lecture. De même un style
vestimentaire soigne dispose favorablement un auditeur. des propos pertinents et
illustres d’exemples concrets le maintiennent à l’écoute. Une fois que le contact est
établi, il ne faut plus distraire le récepteur.

2. Le choix du canal

Comme le choix du code, celui du canal varie en fonction du message et des


circonstances. Si, dans nos sociétés technologiques, le téléphone a remplace
la correspondance écrite dans les communications interpersonnelles, on constate
toutefois que la plupart des communications entre individus se font encore sans
l’intermédiaire d’un appareil. Les canaux les plus communs sont l’air et le papier.

Il arrive que l’on change de canal après avoir constate que le premier ne convenait pas.
C’est ainsi que, si vous ne réussissez pas à expliquer quelque chose oralement, vous
décidez de dessiner un schéma.

L’usage veut aussi que certains messages linguistiques, comme les contrats et les
rapports, soient consignes sur papier.

3. Les bruits

Les bruits sont des perturbations du canal qui viennent embrouiller, amputer la
communication. Ainsi, le bruit du climatiseur peut perturber un auditoire qui essaie de
23

comprendre une conférence, de même, le soleil sr l’écran cathodique et la mauvaise


mise au point d’un projeteur rendent le message moins clair.

Dans la théorie de la communication, le mot bruit peut aussi designer n’importe quelle
perturbation de nature physique, psychologique, sémantique, etc., qui empêche un
message de passer efficacement de l’émetteur au récepteur. Dans ce sens, la
différence entre les cadres de référence et l’ambigüité du message sont des bruits. De
même une écriture en pattes de mouches et la neige sur l’écran de télévision.

Pour contrer les effets de ces bruits, on ajoute souvent de la redondance au message.
Celle-ci n’élimine pas les bruits mais elle en attenue les effets.

G. LES FACTEURS LIES AU REFERENT

Comme le référent est l’être, l’objet ou l’idée parle le massage, le récepteur doit
pouvoir l’identifier facilement.

1. La connaissance du référent textuel


La connaissance du référent textuel est essentielle à la compréhension de
productions d’une certaine longueur. En effet, les référents tires du contexte verbal,
c’est-à-dire des mots et des phrases qui précédent et qui suivent, donnent un sens au
passage que l’on reçoit comme lecteur ou auditeur. On peut saisir le sens d’une phrase
si on ignore le référent des pronoms ; on peut difficilement comprendre un roman ou un
débat si on en a raté le début.
2. La connaissance du référent extratextuel
La connaissance du référent extratextuel permet d’éviter les fausses interprétations,
particulièrement quand il s’agit de messages empruntes à des domaines spécialisés, à
des cultures étrangères ou à des époques passées. Sans cette connaissance, comment
saisir le message ?
Par exemple, on ne peut comprendre la phrase Maria Mutola devient la reine du 400
mètres, si on ne connaît pas qu’en 1996, Maria Mutola était championne africaine du
400 mètres aux jeux olympiques de Barcelone.
3. La clarté du référent

Un référent précis, univoque pour l’émetteur et le récepteur, facilite la communication


et, inversement, un référent ambigu cause des malentendus. Cette ambigüité trouve
souvent sa source dans les différences de cadre de référence. Par exemple, si un
Amérindien et un blanc parlent de peuples fondateurs, ces mots renvoient à deux
réalités distinctes : les peuple autochtones pour l’Indien et les Européens le Blanc.
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G. LES OBSTACLES A LA COMMUNICATION

Parmi les facteurs qui peuvent empêcher la communication, il y a

1. Les mots : ils peuvent avoir un sens différent pour des personnes différentes ou
encore suivant le contexte socioculturel…
2. Les émotions : si la personne à laquelle le message est adressé est en colère ou
préoccupée, elle risque de ne pas comprendre le message de la même
façon.
3. Le manque de compréhension de l’autre : il faut entendre, (comprendre) votre
interlocuteur.
4. Le choix du moment : quand on veut discuter avec quelqu’un, il faut choisir le moment
opportun pour le faite
5. Le dosage du message : ni trop, ni trop peu.
6. La méthode : la plupart du temps, il est préférable de parler mais il est parfois
nécessaire d’écrire ou de faire les deux.
7. Le mot écrit : il faut faire particulièrement attention à ce qu’on écrit et à la façon dont
on écrit pour pousser les gens à nous lire.
8. Le mot non prononcé : les actes sont plus éloquents que les paroles dit-on. Ce que
nous disons n’est qu’une partie de la communication. Ce que nous
faisons, parle plus fort que notre voix.
9. Les préjugés créent la résistance entre ceux qui communiquent et risquent de créer le
blocage.
10. L’environnement : les préoccupations de ceux qui communiquent et l’interaction du
milieu peuvent influencer la réceptivité du message.
11. L’attitude gestuelle, le temps et les tics ; les paraboles changent de sens selon les
gestes, la tenue, le regard ou les mimiques de l’émetteur.
12. L’exemple de l’émetteur : le message éducatif est plus efficace si l’émetteur de la
communication répond de sa sincérité. Le bon communicateur doit
vitre son message et la communiquer avec conviction.

La communication est un phénomène complexe. Il ne suffit pas qu’une personne émette


un message pour qu’il y ait communication. Il faut aussi qu’une autre personne soit en
contact avec la première pour recevoir.
Ce message, encodé de façon à pouvoir être décodé par le récepteur, prend sa
signification dans une situation.
Réussir une communication n’est pas toujours simple, car une multitude de facteurs,
comme nous l’avons vu, peuvent la perturber. Si on est naturellement porte à jeter le
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blâme de l’échec sur les personnes, l’émetteur et / ou le récepteur, il ne faut pas oublier
que chaque composante est en cause dans l’échec ou la réussite de la communication.
C’est cependant à l’émetteur et / ou au récepteur qu’il revient d’intervenir pour modifier le
code, indiquer le référent, adapter le message ou choisir le canal.

Vivre la communication c’est entrer en relation pour accueillir, écouter, comprendre, se


faire comprendre et dialoguer.
T.G. Examiner dans ses expériences professionnelles les obstacles déjà rencontrées et
donner leurs conséquences.

Quatrième partie LES FONCTIONS DU DISCOURS

Fondamentalement, nous parlons ou nous écrivons :


- pour informer quelqu’un ou lui expliquer quelque chose ;
- exprimer nos sentiments ou donner notre point de vue ;
- pour convaincre quelqu’un ou le faire agir sans argumenter.
De là les trois fonctions principales du discours sont : référentielle, expressive et
incitative.
Par ailleurs, il est important que :
- les auditeurs ou les lecteurs comprennent tous les mots que nous employons ;
- ils ne soient pas portes à décrocher de l’écoute ou de la lecture ;
- ils trouvent intéressante, voire originale, notre façon de nous exprimer.
De là les fonctions d’appoint (métalinguistique, relationnelle et poétique) le plus souvent
au service de trois premières.
Combinons les composantes de la communication et les fonctions du discours.

FONCTION
REFERENTIELLE
( Réfèrent)

FONCTION FONCTION FONCTION


EXPRESSIVE POETIUQUE INCITATIVE
( Emetteur) ( Message) (Récepteur)

FONCTION
RELATIONNELLE
( Canal)

FONCTION
METALINGUISTIQUE
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( Code)

Fig. 1.6

A. LA FONCTION REFERENTIELLE ( OU INFORMATIVE)

La fonction référentielle oriente la communication vers ce dont l’émetteur parle, à


savoir les référents (personnes, objets, phénomènes, etc.,) sans lesquels il n’y aurait pas
de communication possible.
Cette fonction englobe les informations objectives que véhicule le message :
A ce moment là, les Rwandais refugies au Zaïre succombaient par milliers dans
les camps près de la ville de Goma.
Bien qu’elle informe sur une situation dramatique, la phrase ci-dessus est nettement
référentielle. On peut le vérifier grâce aux critères suivants :
● on y sent la présence ni de l’émetteur ni du récepteur 
● elle est centrée sur des référents ( Rwandais, Zaïre, camps, ville de Goma) en
particulier le référent « Rwandais » sur lequel elle fournit des renseignements
précis.
● on peut la soumettre à l’épreuve de la vérité, c’est-à-dire qu’elle peut faire l’objet
d’une question du type celle-ci : « Est-ce vrai ou faux ? ».

Certains schémas, certaines images remplissent aussi cette fonction.


Mentionnons la carte géographique, la photo d’identité, l’organigramme d’une société,
etc.
Selon le cas, un discours (ou un fragment de discours) nettement référentiel fournit des
renseignements, fait acquérir un savoir, informe d’un événement, met au courant, et ce
sans interpréter, sans porter de jugement.

B. LA FONCTION EXPRESSIVE (OU EMOTIVE)

La fonction expressive affiche la présence de l’émetteur et manifeste son attitude à


l’égard de la situation ou du contenu de son message :

Julie a malheureusement oublié d’avertir le pauvre Jacques.

Dans cet exemple, l’émetteur s’implique dans son discours par l’emploi des termes
évaluatifs malheureusement et pauvre. S’il avait rapporte le fait sans porter de
jugement personnel, cela aurait donné une phrase strictement informative.

Julie a oublié d’avertir Jacques.


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En somme, dans la phrase expressive, à l’information objective (« Julie a oublié d’avertir


Jacques ») s’ajoute ce que ressent le sujet parlant, ici par l’addition de mots qui
signifient : « Selon moi, le fait est malheureux et Jacques est à plaindre. »

La fonction expressive apparait aussi dans le ton de la voix, les gestes et les mimiques.
Par exemple, l'admiration, l'hésitation, le dégout se lisent sur le visage.
Un discours (ou un fragment de discours) est pris en charge par l’émetteur qui, suivant
la situation, manifeste un point de vue, une opinion personnelle, un jugement de valeur,
une impression, un sentiment, une émotion, etc.

C. LA FONCTION INCITATIVE

La fonction incitative est orientée vers le récepteur. Tout ce qui vise à produire une
impression sur lui, à modifier son comportement, à changer ses attitudes relève de cette
fonction. On distingue les formes directive et argumentative.

Avec la forme directive (injonctive), l’émetteur tente d’agir sur autrui sans fournir le
pourquoi de ses attentes. Il peut viser un acte non verbal (une action par exemple) au
moyen d’un ordre, d’une interdiction, d’une consigne, d’un conseil, d’une prière, etc.

Mets un imperméable.

Certaines directives sont transmises autrement qu’avec des mots. Ainsi , le geste
indiquant la porte et la mimique appropriée équivalent à l’impératif Sortez. Ou au mot-
phrase Ouste.

L’émetteur peut aussi viser un acte non verbal (une réponse orale ou écrite au moyen
d’une question qui signifie  «  Dis-moi » :

Pourquoi les Américains ont-ils marché sur la lune avant les Soviétiques ?

Avec la forme argumentative, l’émetteur cherche à convaincre ou à persuader au


moyen d’une argumentation plus ou moins fouillée. En voici une, qui fournit des
raisons :

Si tu sortais maintenant sans imperméable, tu pourrais attraper un vilain rhume.


Tu sais à quel point ta santé est fragile.

En somme, dans un discours ( ou un fragment du discours) incitatif –directif, l’émetteur


amène autrui à agir sans justifier sa volonté au moyen d’une argumentation, même
restreinte. Dans un discours incitatif – argumentatif, l’incitation à accomplir une action, à
prendre une décision, à adopter un comportement, à changer d’idée, prend la forme d’un
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raisonnement. Pour y arriver, l’émetteur peut donner le pour et le contre, défendre ses
idées et s’opposer à celles d’autrui.

D. LA FONCTION METALINGUISTIQUE

La fonction métalinguistique se manifeste par des explications ou des précisions


sur des éléments de la langue. Cette fonction est à l’œuvre, entre autres, quand on
désire éclairer le sens d’un mot d’une expression, d’une phrase pour s’assurer d’être
compris ou pour préciser un point de grammaire ou d’orthographe. Notre premier
exemple illustre la reprise d’une expression spécialisée par un synonyme de la langue
courante :

Ce type de vaccin est administré par voie parentérale (par injection).

Dans l’exemple suivant, turbot ne renvoie pas au poisson qu’il désigne mais au mot lui-
même (phénomène d’autonymie).

Quand il désigne le poisson marin, turbot prend un « t » final.

Dans ce cas on recourt à ce mot pour en éclairer un aspect (son orthographe), celui-ci
a une valeur métalinguistique. Par contre, dans la phrase ci-dessous, turbot renvoie à
un référent extérieur à la langue ( à des poissons) ; il a donc une valeur référentielle (ou
informative) :

Cette année, les stocks de turbot sont à la baisse.

Vu qu’il favorise la compréhension d’un discours, le fragment métalinguistique intervient


souvent dans les ouvrages de vulgarisation scientifique ou technique et dans les
ouvrages didactiques(les manuels scolaires) par exemple. D’autre part, il existe des
ouvrages à vocation métalinguistique : tous ceux qui fournissent des explications sur la
langue (dictionnaires, lexiques , grammaires, guides de rédaction, etc.).

E. LA FONCTION RELATIONNELLE (OU DE CONTACT)

La fonction relationnelle concerne soit le canal psychologique(ou contact), soit le


canal physique. Dans le premier cas, elle sert à établir la communication avec autrui
( ex : « Bonjour, je peux te parler deux minutes » ?, à la maintenir( exp : « Est-ce que tu
m’écoutes ? », à la couper( ex : « Voilà, c’est tout ce que j’avais à te dire ». Elle permet
aussi de s’assurer du bon fonctionnement du canal (« Est-ce que tout le monde
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m’entend bien, même à l’arrière de la salle ? ». Cette fonction est préférable : sans elle,
la plus merveilleuse déclaration d’amour pourrait passer inaperçue.

Le fragment de discours relationnel sert à favoriser l’attention des récepteurs, à les


orienter vers les éléments à retenir. Cette fonction exige donc de concevoir un message
qui prenne en compte simultanément le contenu à transmettre et la capacité qu’a le
public vise de le comprendre.

F. LA FONCTION POETIQUE (OU ESTHETIQUE)

Recourir à la fonction poétique, c’est apporter une attention spéciale à la forme du


message( à ce qui est dit) pour le rendre captivant. De là un traitement particulier qui fait
que le message attire l’attention sur lui- même :

La farine tout usage, tout à votre avantage

Certes, ce slogan publicitaire a une valeur incitative, mais son auteur y a fait jouer la
fonction poétique par le phénomène de la récurrence : répétition du mot tout, de sons
(avantage rime avec usage) et du nombre de syllabes ( 6 syllabes de part et d’autre de
la virgule, la rime tombant sur la dernière syllabe de chacun de deux segments).

La fonction poétique peut revêtir une forme ludique et confiner au jeu de mots plus ou
moins gratuit. Voici une citation rapprochant le mot conquistador et le groupe con qui
s’adore , en raison des prononciations apparentées, et opposa nt rien à tout :

Il n’a rien du conquistador, mais tout du con qui s’adore.

Malgré son nom, la fonction poétique n’apparait pas qu’en poésie : elle s’associe
régulièrement aux autres fonctions pour leur donner plus d’impact par l’exploitation des
diverses ressources de la langue, ce qui leur confère une originalité de forme. Elle
domine les discours littéraires.

II. LES LIENS ENTRE LES FONCTIONS ET LES MOYENS D’EXPRESSION

L’intention d’un message détermine, dans une certaine mesure, le choix des mots et
les structures des phrases. Il va de soi qu’on n’utilise pas les mêmes ressources pour
raconter un accident de la route ou une peine de cœur, pour décrire un match de
football ou une expérience de physique. Est donc déterminante l’intention de l’émetteur,
à savoir ce qu’il l’amène à parler ou à écrire. Celui-ci recourt à divers moyens
d’expression(ou procédés) pour véhiculer les informations en fonction de l’effet vise, du
but qu’il poursuit.
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A. MANIFESTATION DIRECTE OU INDIRECTE DE L’INTENTION

Parler, c’est transmettre des informations, certes, mais c’est aussi agir. Tout
message, qu’il soit parle ou écrit, peut être conçu comme un acte qui modifie les
rapports entre l’émetteur, le récepteur et le monde environnant. De fait,
chuchoter des paroles pleines d’affection ou lancer des propos hostiles sont des
actes tout comme les caresses ou les coups de poing.

Dans l’acte de discours direct, l’émetteur dit ce qu’il dire, sans détour, son
intention se lit directement dans les procédés employés, de sorte que la phrase
se limite à son sens premier.

Range cette disquette à sa place

Ici, l’intention de faire agir est marquée au moyen de l’impératif accompagné de


l’intonation voulue ( souvent rendue, à l’écrit, par le point d’exclamation). Un
discours dans lequel on se propose de persuader quelqu’un en ayant l’air de le
faire au moyen d’arguments, est également un acte direct.

Dans le discours indirect, l’émetteur dit autre chose que ce qu’il veut dire. Les
procédés (une question, par exemple) n’indiquent pas l’intention directement ; ce sont
les sous-entendus qui permettent d’interpréter correctement la phrase :

A qui est cette disquette qui traine sur la table ?

Demander à qui appartient une disquette non rangée, c’est exiger de façon détournée
( donc (indirectement ), de remédier à la situation .
Comme il s’agit en fait d’une requête, la question cherche moins une réponse verbale
(ex : C’est à moi. ») qu’une réponse non verbale (« que le coupable range la
disquette »).
Parfois, c’est la situation de communication qui permet d’interpréter le caractère allusif
ou suggestif du message.

(«  Une disquette c’est fragile. Ce sui peut signifier : « Manipule la


disquette avec soin »).

On le voit, malgré sa forme énonciative, cette phrase transmet moins une information
que l’incitation à accomplir une action. L’acte de discours indirect déborde le cadre
étroit de la phrase. Ainsi, on peut vouloir persuader quelqu’un , sans en avoir l’air, en
l’informant. C’est dire qu’en raisons des actes de discours indirects le sens de certains
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messages est compris non pas d’après leur forme(de ce qui est dit explicitement) mais
grâce à l’analyse de la situation de communication.

B. FONCTION MANIFESTE ET FONCTION REELLE

La fonction manifeste d’une phrase, celle qui saute aux yeux est exprimée par un
procédé spécifique. Quand il s’agit de faire agir quelqu’un, par exemple, le
procédé spécifique est le type de phrase impératif ou une tournure de même
sens :

Range cette disquette à sa place

J’apprécierais que tu fermes la fenêtre.

La fonction réelle n’est pas toujours rendue par un procédé spécifique. Il faut
alors la deviner. Ainsi, dans une situation donnée, les phrases qui suivent
équivalent aux précédentes :

A qui cette disquette qui traine sur la table ?


( Sous-entendu : « Elle n’est pas à sa place, donc range la »)

J’ai froid.
( Sous-entendu : « Parce que la fenêtre est ouverte, donc ferme la
fenêtre »)

Parfois, il y a concordance entre la fonction manifeste (explicite) et la fonction


réelle, parfois non.

Cela dépend du caractère direct ou indirect de l’acte de discours.

Quand l’émetteur s’exprime directement, il y a concordance : la fonction


manifeste et la fonction réelle sont équivalentes. Ainsi, dans la phrase suivante, la
fonction manifeste est informative de même que la fonction réelle, qui vise à informer
objectivement :
Sinusites de porc-épic, caries de cougouar et problèmes digestifs de boa
sont le lot des vétérinaires de zoo.

Dans cette autre phrase, qui transmet un ordre, la fonction manifeste est incitative ; la
fonction réelle aussi :

Va ouvrir la porte.
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Quand l’émetteur s’exprime indirectement, la fonction manifeste et la fonction réelle sont


différentes. En d’autres mots, les deux fonctions ne concordent pas. Ainsi, dans la
phrase suivante, alors que la fonction manifeste est informative, la fonction réelle est
incitative ; c’est une déclaration équivalant à un ordre :

On sonne.( =  «  Va ouvrir la porte. »)

Autrement dit, cette phrase et celle entre parenthèses diffèrent quant à leurs fonctions
manifestes, mais remplissent la même fonction réelle.

Enfin, dans la phrase ci-dessous, la fonction manifeste est informative, mais la fonction
réelle pourrait incitative, dans sa dimension argumentative :

Il y a un nombre important de blesses chez les motocyclistes.


(=  « A ta place, je serais très prudent » ou pas « Pas question que tu
achètes une moto »).

Références bibliographiques.
1. Arcand R., La communication efficace, Ed. DE Boeck, Bruxelles, 1998
2. Bizouard C., Vivre la communication, Ed. Chronique Sociale, Paris, 000.
3. Bleton P., Pons C.M., Ecriture de communication, Ed. Sainte-Foy, Télé-université,
1993
4. Vanoy F., Expression communication, Armand Colin, Paris, 1990

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