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Michael Johnston
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Revue
Internationale
des Sciences
Administratives
Le contrôle de la corruption aux États-Unis : la législation,
les valeurs et les fondements politiques de la réforme
Michael JOHNSTON 1
Résumé
Les États-Unis sont généralement considérés comme plus efficaces que la plupart des
autres sociétés dans le contrôle de la corruption. Mais est-ce vraiment le cas ? Je sou-
tiens que le contrôle de la corruption aux États-Unis est plus problématique que ne le
laissent entendre les indices. Une grande partie de la corruption, aux États-Unis,
échappe aux mesures ; si les institutions juridiques sont crédibles, les États-Unis
« contrôlent » souvent les utilisations abusives des richesses en supprimant des res-
trictions qui sont au centre de la corruption ailleurs. Cette stratégie peut certes
réduire la corruption de haut niveau, mais des questions importantes de justice et
d’imputabilité subsistent. Dans les démocraties libérales comme les États-Unis, où la
corruption peut être considérée comme des « marchés d’influence », les contrôles
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1 Michael Johnston est Charles A. Dana professeur de science politique, Université Colgate,
Hamilton, États-Unis. Courriel : mjohnston@colgate.edu.
Traduction de l’article paru en anglais sous le titre : « Corruption control in the United States :
Law, values, and the political foundations of reform ».
Copyright © 2012 IISA – Vol 78 (2) : 347-366
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contrôles de la corruption, mais aussi parce qu’ils donnent des informations sur ce
que les citoyens et la société civile considèrent comme une preuve d’intégrité – ou
d’absence d’intégrité. La plupart des indicateurs de la corruption généralement utili-
sés en disent peu sur ces dimensions essentielles du contrôle de la corruption.
2 Le présent article s’appuie sur un article présenté initialement lors d’une conférence organisée
par le Center of Anti-Corruption Studies, Commission indépendante contre la corruption,
Hong Kong, en septembre 2010. Nous tenons à remercier Ian Scott, Ian Thynne, Brian
Brewer, Joan Leung, Paul Heywood, Alan Doig, Ting Gong et Ugur Omur Gonulsen pour leurs
idées et leurs présentations au sujet d’une série de questions abordées dans cet article, ainsi
que deux arbitres scientifiques anonymes pour leurs commentaires et suggestions perspicaces
et très intéressants.
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est bien connu que Putnam (2000) regrette la baisse à long terme du capital
social en Amérique – à juste titre.
Les indices populaires confirment cette appréciation mitigée. Tandis que l’IPC
est relativement gentil avec les États-Unis au fil des ans, comme l’indique le
tableau ci-dessous, les résultats publiés fin 2010 ont attiré tous les regards.
1995 7.79 15 41
2000 7.8 14 90
Ces perceptions (et les autres classements, comme les données extraites du
document « Governance Matters » de la Banque mondiale) 3 sont importantes :
elles influencent les flux de capitaux et d’aide, les relations entre les sociétés et,
très probablement, les choix en ce qui concerne les participants éventuels aux
affaires frauduleuses et leur emplacement. Reste à savoir ce qu’elles nous disent
à propos des véritables problèmes de corruption, les données basées sur des per-
ceptions étant fondamentalement impressionnistes (une analyse des problèmes
liés aux indices de perception est présentée dans Johnston, 2008). Les résultats
de l’IPC ne peuvent pas servir à suivre les évolutions : le nombre d’enquêtes et
leur méthodologie varient considérablement d’un pays à l’autre et d’une année à
l’autre. Il arrive en outre que des données d’enquête similaires soient réutilisées
3 Les résultats en matière de contrôle de la corruption sont relatés sur une base annuelle –
http://info.worldbank.org/governance/wgi/pdf/wgidataset.xls (consulté le 18 novembre
2011).
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pendant pas moins de trois années d’affilée. 4Tout aussi important, la définition
de base de la corruption est loin d’être une question réglée et l’importance d’un
cas donné – pour autant qu’il soit jamais rendu public – est une appréciation
extrêmement subjective. Rose-Ackerman (1999 : 4) indique en effet qu’il n’existe
pas de consensus à propos de ce que désigne « un niveau élevé de corruption »
dans la pratique – des cas nombreux, des enjeux importants, des participants de
premier plan, un tollé général ou une corruption manifeste et visible par tous ?
Les perceptions « collent à la peau », elles évoluent lentement et ne correspon-
dent pas toujours aux événements ; en effet, certains gouvernements qui obtien-
nent de mauvais résultats dans l’IPC se plaignent du fait que leurs efforts pour
améliorer la qualité de la gouvernance « ne font pas bouger l’aiguille », alors que
des démocraties riches continuent à obtenir de bons résultats indépendamment
des affaires et de leur action réelles. Les indices attribuent en effet la corruption à
l’endroit où elle est considérée comme présente, alors qu’une grande partie
(impossible à mesurer) des affaires douteuses font intervenir des personnes, des
banques et des entreprises venues d’ailleurs. Des banques américaines ont
trempé dans le blanchiment d’argent originaires de divers endroits (voir, pour les
relations entre la Russie et la Bank of New York au fil des ans, New York Sun,
2008, et Banque mondiale, 1999) et le statut de refuge sûr dont bénéficie le pays
attire et protège sans doute les pratiques frauduleuses tout comme les investisse-
ments légitimes. Il arrive que des démocraties riches soient directement concer-
nées par les problèmes de corruption du Nigeria, par exemple, mais que cette
participation ne soit pas représentée dans leurs résultats sur les indices.
Dans le présent article, je soutiens que même si les États-Unis ne sont guère
compromis dans une crise de corruption, les instruments locaux de contrôle des
abus de richesses et de pouvoir sont sans doute nettement moins efficaces que
ne le laissent entendre les indices et autres affirmations officielles. Le problème
est en partie lié aux types de corruption que les démocraties libérales ont ten-
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est essentielle pour voir apparaître l’idée de base de la corruption, pour compren-
dre ce que veut dire cette idée dans des situations bien précises et pour vérifier et
contrôler la corruption, en particulier dans les démocraties libérales. La plupart
des gens estiment qu’ils reconnaissent la « corruption » lorsqu’ils la voient, alors
que cette notion est contestée à certains égards importants.
La corruption suppose une inconvenance dans l’usage du pouvoir et des posi-
tions de confiance, et il s’agit dès lors d’une idée profondément normative et
intrinsèquement politique (cette analyse s’appuie sur Johnston, 2005a, CH. 1, et
Johnston, 2005b). Le terme peut être sujet à controverse tant sur le plan concep-
tuel que dans la pratique (voir, par exemple, Philp, 2002 ; Philp, 1997 ; Thomp-
son, 1995 ; Thompson, 1993 ; Scott, 1972 ; Heidenheimer, 1970 ; Nye, 1967).
L’on a tendance à songer à la corruption en termes de transgressions et d’indivi-
dus bien précis, mais elle était jadis considérée comme un état collectif – comme
l’incapacité pour l’ensemble du système de direction et d’ordre à s’attacher à la
loyauté (Dobel, 1978) et à poursuivre une vision du bien commun. Dans son récit
de la Guerre du Péloponnèse, Thucydide nous dit qu’Athènes est tombée dans
un état collectif de corruption lorsque ses dirigeants ont cédé aux passions du
moment et, surtout, ont trahi les valeurs à l’origine de leur droit de diriger, en
décidant d’envahir l’île de Milos (Thucydide, 1954 ed.). Dans cette vision
« classique », lorsque les dirigeants ou les citoyens ébranlent non seulement les
lois, mais aussi la loyauté et les valeurs qui relient les dirigeants et leurs disciples,
c’est l’ensemble de la société qui est corrompue. Cette vision peut paraître
désuète à une époque où l’État est souvent considéré, dans les faits ou sur le
plan normatif, en des termes libéraux – en tant que lieu où les gens et les grou-
pes défendent leurs intérêts et où le bien-être collectif est davantage une consé-
quence inattendue de choix intéressés qu’une valeur en soi. Dans ce contexte,
l’éthique politique insiste effectivement sur les règles de processus régissant la
loyauté. Je soutiens cependant, dans la suite, que certains problèmes de corrup-
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tenus de rendre des comptes, et comment les droits, les intérêts et les valeurs
d’autrui acquièrent une importance et une force que l’on ne peut ignorer.
5 Sondage Gallup, 25-27 mars 2011 : échantillon national composé de 1027 adultes, avec une
marge d’erreur de ± 4 pour cent. Résultats en ligne à l’adresse suivante : http://www.polllin-
greport.com/institut.htm (consulté le 13 mai 2011).
6 Sondage Harris, 16-21 février 2010 : échantillon national composé de 1010 adultes, avec une
marge d’erreur de ± 3 pour cent ; résultats pour cette question rapportés sur plusieurs
années. Résultats en ligne à l’adresse suivante : http://www.polllingreport.com/institut.htm
(consulté le 13 mai 2011).
7 Sondage CNN/Opinion Research Corporation, 12-15 février 2010 : échantillon national com-
posé de 1023 adultes, avec une marge d’erreur de ± 3 pour cent. Résultats en ligne à
l’adresse http://www.polllingreport.com/institut.htm (consulté le 13 mai 2011).
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dans le public : depuis quelques années, les procureurs et certains tribunaux font
une interprétation étendue de la privation du « droit intangible à des services
honnêtes » (18 USC 1346) pour poursuivre des dirigeants d’entreprises accusés
de fraude. Cependant, la Cour suprême, dans un arrêt rendu en 2010 dans
l’affaire Skilling v. United States (130 S.Ct. 2896), a décidé que ce concept ne
pouvait s’appliquer qu’à la corruption et aux systèmes de pot-de-vin effectifs.
L’affaire Skilling va modifier le visage de la législation antifraude et pourrait bien
amener certaines victimes de condamnations récentes à faire appel.
Réconfortant ou confortable ?
Un dernier facteur tempère les éventuelles appréciations positives du contrôle de
la corruption aux États-Unis. Il s’agit de la possibilité que le cadre formel
« contrôle » moins par les abus qu’il empêche que par ce qu’il autorise. Pour dire
les choses simplement, un climat juridique propice aux entreprises, qui supprime
les restrictions susceptibles, dans d’autres circonstances, de devenir la cible
d’intérêts corrompus peut améliorer les résultats de l’Amérique dans les indices
de la corruption.
Il y a des années, Louis Namier (1930 : 4-5) faisait observer que « celui qui
peut intimider les autres n’a pas à les soudoyer ». La personne ou l’entreprise
confrontée à peu d’obstacles de taille a peu de chances de devoir payer
quelqu’un ou de s’exposer à l’extorsion. Plus récemment, cet argument a été pris
à contre-pied (sortons le bureaucrate du circuit via la dérégulation et ce sera la fin
de la corruption, de l’extorsion et des activités d’acquisition de rentes) pour justi-
fier la libéralisation économique en guise de stratégie anticorruption. Il est
cependant frappant de constater à quel point la législation, les politiques publi-
ques, les processus réglementaires et les pratiques politiques américains sont
favorables aux riches. Malgré leurs protestations, les Américains en général (et en
particulier les plus riches) et leurs entreprises sont relativement peu taxés. La
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tributeurs demandent de l’aide pour que soit modifiée une disposition d’une loi
dans le cadre du processus d’étude en sous-commission, et si les électeurs de la
région du représentant n’ont pas d’opinion arrêtée sur la question, le représen-
tant pourra offrir cette aide – de manière légitime, dans le cadre des usages du
Congrès (Levine, 2004). En réalité, un bon représentant défendra les intérêts des
industries de sa région que des contributions aient été faites ou non ; lorsque des
financements ont effectivement lieu, il est parfois difficile de dire s’ils sont la
cause ou le résultat (ou les deux) des démarches du représentant. Enfin, ce même
législateur peut se laisser aller au chantage, en disant aux lobbyistes que les por-
tes resteront fermées en l’absence de contribution. Cela ressemblerait à de
l’extorsion pour la plupart des gens, et les risques de corruption dans le système
américain de financement politique sont en effet davantage liés à l’extorsion
qu’à la corruption légalisée (Keim et Zardkoohi, 1988 ; Grossman et Helpman,
1994 ; Goldberg et Maggi, 1999 ; per contra, voir DeFigueiredo et Edwards,
2007). Les communications et les attentes associées sont pourtant généralement
subtiles – souvent tacites – et les contributions qui en résultent peuvent être fai-
tes, divulguées et dépensées de manière totalement légale. Il n’est pas simple de
faire la distinction entre les relations acceptables et les relations illicites (et les cas
concrets ne sont pas si simples).
On peut présenter beaucoup d’arguments similaires en ce qui concerne
l’influence des entreprises sur les processus de réglementation, ou la pratique
courante consistant à découper des programmes nationaux (par ex., les crédits
alloués à la Sécurité intérieure) en volets distincts pour chaque district et chaque
État. Le rôle joué par les législateurs pour ramener des équipements et des con-
trats chez eux est particulièrement controversé : Ces avantages sont générale-
ment qualifiés de « porkbarrel » (NDT : une loi destinée à avantager une région
particulière sous prétexte de législation générale) et sont souvent perçus comme
des transactions douteuses. Pourtant, on dit du législateur efficace qui obtient
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8 Thurber a proposé ce mot intéressant dans le cadre d’un débat organisé lors de la Leadership
Conference 2009, Institute for Leadership Studies, université Loyola Marymount de Los Ange-
les, le 23 février 2009.
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tent ensuite à des taux de réélection des élus à la Chambre de près de 98 pour
cent certaines années, et à des taux pas bien plus faibles au Sénat – des taux de
réélection dont un politburo aurait été fier et qui illustrent le faible risque d’être
démis de ses fonctions. Ils constatent que la politique nationale devient un jeu de
riches – tandis que CBS News (2010) indique que 261 membres du Congrès sont
millionnaires et que 55 possèdent plus de US$10 millions, les campagnes des
années récentes présentaient des personnes extrêmement riches et influentes,
qui se présentent comme des « outsiders » (New York Times, 22 juillet 2010). À
l’échelon local, en revanche, beaucoup de fonctions sont souvent dépourvues de
concurrents et les campagnes s’atrophient, faute de ressources. À tort ou à rai-
son, les électeurs perçoivent peu les conséquences directes découlant de leurs
choix. Au fil du temps, cela débouche sur un processus politique moins compéti-
tif, moins participatif, moins décisif en termes stratégiques et – encore une fois,
nous parlons de frontières et de perceptions insaisissables – qui semble animé par
l’injustice et la corruption.
Encore une fois, il convient de mentionner quelques mises en garde. Ces per-
ceptions ne sont pas forcément exactes, mais elles existent dans un système qui
offre relativement peu de garanties autres que la possibilité de participer et dans
lequel (comme indiqué plus haut) le bon côté du conflit politique peut très facile-
ment glisser et tomber dans la corruption. Si elles atténuent les convictions des
citoyens selon lesquelles la participation est utile et l’équité est une valeur prise
au sérieux par ceux qui se battent pour le pouvoir, c’est un problème de corrup-
tion majeur. Deuxièmement, l’idée ici n’est clairement pas que seules les démo-
craties libérales compétitives peuvent contrôler la corruption. À tout le moins, les
propriétés de contrôle de la corruption de la démocratie semblent exiger un
niveau minimum de développement économique (Sun et Johnston, 2010). Des
régimes non démocratiques aussi différents que Hong Kong, Singapour et le
Chili de Pinochet ont quelquefois enregistré des réussites en matière de lutte
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politique qui met l’accent sur les ressources nécessaires à une concurrence active
– renforçant de fait le challengers devant les élus – serait relativement simple à
imaginer et à financer (Johnston, 2005c). Mais les élus devraient rédiger ces lois
et les citoyens, déjà sceptiques, devraient comprendre l’augmentation nette des
dépenses de campagne que ces changements susciteraient probablement. Reste
que le renforcement de la vitalité politique pourrait bien venir de directions inat-
tendues. Historiquement, un certain nombre de sociétés hautement corrompues,
et d’autres dont les systèmes d’ordre étaient en proie à des difficultés considéra-
bles, ont combattu l’abus de pouvoir et imaginé de nouvelles formes d’imputabi-
lité dans le cadre de leur lutte contre d’autres choses (Johnston, 1993). De
nouvelles institutions résultant d’accords politiques conclus entre des groupes
opposés, appréciées parce qu’elles ont aidé à protéger des intérêts réels et immé-
diats, se sont enracinées dans la société à moyen et à long terme. Les valeurs et
les principes « civiques » semblent être le point de départ du contrôle de la cor-
ruption dans le cadre de la concurrence politique, mais ils sont plus souvent le
résultat de ces processus – des accords conclus entre des groupes intéressés, qui
acquièrent force et légitimité au fil du temps parce qu’ils contribuent à protéger
ces intérêts. De nouvelles idées en matière d’imputabilité sont apparues au milieu
des combats politiques (Johnston, 1993). L’essentiel est que la rivalité soit liée
aux besoins ressentis des personnes et des groupes réels.
Le cas américain nous amène au final à porter notre attention sur l’impor-
tance du contrôle de la corruption basé sur des valeurs, ainsi que sur les facteurs
qui ébranlent ce contrôle. Les contrôles basés sur des valeurs sont plus une idée
générale qu’une méthodologie définie, mais ils s’appuient sur l’idée que les
valeurs populaires, les sanctions sociales et les conceptions généralement accep-
tées du bien et du mal doivent jouer un rôle important, à côté des lois et des
sanctions, dans l’utilisation qui est faite du pouvoir et des ressources publics. En
effet, les contrôles basés sur des valeurs doivent être des éléments essentiels de
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Note biographique
Michael Johnston a étudié d’une manière comparative la corruption, le développement, et la
démocratisation depuis plusieurs années. Il est également consultant pour de nombreuses
agences publiques et internationales. Son livre sur Syndromes of Corruption : Wealth,
Power, and Democracy (Cambridge, 2005) a été récompensé en 2009 par la Grawemeyer
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