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Micronutrition et neuropathies

diabétiques :
Quels effets sur les symptômes et la
fonction nerveuse ?

Travail de Bachelor

Deborah Gashi
N° matricule : 13302989

Noémie Pidoux
N° matricule : 18544445

Directrice de TBSc : Mme Laurence Vernay Lehmann- Maître d’enseignement HES,


Filière Nutrition et diététique, Haute école de santé Genève.

Membre du jury : Dr Giacomo Gastaldi - Médecin adjoint référent diabète de type


1, Hôpitaux Universitaire de Genève.

Genève, Juillet 2021


Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la
responsabilité de ses auteures et en aucun cas celle de la Haute école de santé Genève, du
Jury ou de la Directrice de Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seules le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que
celles indiquées dans la liste des références bibliographiques.

Juillet 2021

Deborah Gashi et Noémie Pidoux

1
TABLE DES MATIÈRES
1 RESUME 4
2 LISTE DES ABREVIATIONS, FIGURES, TABLEAUX ET ANNEXES 5
2.1 Liste des abréviations 5
2.2 Liste des figures 6
2.3 Liste des tableaux 6
2.4 Liste des annexes 6
3 INTRODUCTION 7
4 CADRE DE REFERENCE 8
4.1 Diabète 8
4.1.1 Définition 8
4.1.2 Données épidémiologiques 8
4.1.3 Types de diabète et traitements 8
4.1.4 Complications aiguës 9
4.1.5 Complications à long terme 10
4.2 Neuropathies diabétiques 10
4.2.1 Définition et données épidémiologiques 10
4.2.2 Classification, dépistage, diagnostic et symptômes des ND 11
4.2.3 Autres moyens d’évaluation des ND 13
4.2.4 Mécanismes physiopathologiques et causes 13
4.2.5 Prévention et traitements 14
4.3 Notions de base sur le système nerveux 15
4.4 Micronutrition 15
4.4.1 Définition 15
4.4.2 Micronutriments 16
4.4.3 Complémentation versus supplémentation 19
4.5 Connaissances actuelles sur les micronutriments et les ND 19
4.5.1 Vitamine B12 20
4.5.2 Vitamine D 21
4.5.3 Acide α-lipoïque 22
5 DEFINITION DE L’ETUDE 23
5.1 But et objectif 23
5.2 Question de recherche 23
5.3 Hypothèse 23
6 METHODE 24
6.1 Bases de données 24
6.2 Équations de recherches 24
6.3 Critères d’inclusion et d’exclusion 24
6.4 Sélection des articles 24
6.5 Extraction des données 25

2
6.6 Analyse qualitative 25
7 RESULTATS 26
7.1 Résultats des équations de recherche 26
7.2 Caractéristiques générales des études incluses 26
7.3 Résultats des études incluses 28
7.3.1 Études portant sur la vitamine E 28
7.3.2 Étude portant sur le complexe de vitamines et minéraux 31
7.3.3 Étude portant sur les vitamines B9, B12 et B6 (METANX®) 31
7.3.4 Étude portant sur la vitamine B3 32
7.3.5 Étude portant sur la vitamine B9 32
8 DISCUSSION 35
8.1 Rappel du but et des résultats 35
8.2 Micronutriments et doses administrées 35
8.3 Mécanismes d’action des micronutriments 36
8.4 Significativité clinique des résultats 36
8.5 Facteurs de confusion et biais 37
9 POINTS FORTS, LIMITES ET BIAIS DE NOTRE TRAVAIL 40
9.1 Points forts 40
9.2 Biais et limites 40
10 PERSPECTIVES 41
10.1 Perspectives pour la pratique des diététicien.ne.s 41
10.2 Perspectives pour la recherche 41
11 CONCLUSION 43
12 REMERCIEMENTS 44
13 BIBLIOGRAPHIE 45
14 ANNEXES I

3
1 Résumé
Introduction : Le diabète constitue une des urgences sanitaires mondiales du 21ème siècle.
En 2019, 463 millions d’adultes dans le monde en étaient atteints, et une augmentation de
plus de 50% est prévue d’ici 2045. Une personne diabétique sur deux n’a pas connaissance
de sa maladie, et ne bénéficie donc pas de soins adéquats. L’Europe est la 3ème région du
monde la plus frappée par des coûts financiers élevés pour les soins liés au diabète. Les
neuropathies sont les complications les plus fréquentes du diabète et on estime que 50% des
patients diabétiques ont développé ou vont en développer. Les symptômes des neuropathies
diabétiques varient selon les nerfs touchés. La forme la plus fréquente peut notamment
engendrer des douleurs, des sensations désagréables ou au contraire une perte de la
sensibilité des membres inférieurs et supérieurs. Actuellement, il n’existe aucun traitement
étiologique pour leur prise en charge. Des médicaments sont généralement administrés pour
soulager les symptômes mais les effets secondaires indésirables sont fréquents. Récemment,
plusieurs revues systématiques ont présenté des résultats encourageants sur l’administration
de vitamines D, B12 et d’acide α-lipoïque dans le cadre du traitement des neuropathies
diabétiques. En effet, de nombreux micronutriments ont un rôle important dans le
fonctionnement du système nerveux.
But : Le but de notre travail est d’apporter un complément aux revues systématiques déjà
existantes sur l’administration de vitamine B12 ou D chez les patients atteints de neuropathies
diabétiques. Nous voulons déterminer si d’autres micronutriments permettent d’améliorer la
fonction nerveuse ou les signes et symptômes des patients.
Méthode : Nous avons effectué une revue de littérature systématique. Les bases de données
utilisées étaient Pubmed et Cinahl. Nous avons uniquement inclus des essais contrôlés
randomisés, publiés entre 2010 et 2021, en anglais ou français et portant sur des échantillons
humains. L’intervention devait consister en l’administration de micronutriment(s) et les
outcomes évalués devaient être des symptômes ou signes des neuropathies diabétiques ou
des paramètres électrophysiologiques. En raison des revues systématiques déjà existantes,
les études portant sur la vitamine B12 ou D ont été exclues. La qualité des articles a été
évaluée à l’aide de la grille d’analyse « Quality criteria checklist : Primary Research » de
l’Académie de Nutrition et Diététique.
Résultats : Sur les 598 articles obtenus avec nos équations de recherches, sept répondaient
à nos critères d’inclusion et d’exclusion. Trois portaient sur la vitamine E, une sur un complexe
de vitamines et minéraux (zinc, magnésium et vitamines C, E, B1, B2, B6, B8, B9 et B12), une
sur le METANX® (vitamines B9, B12 et B6), une sur la vitamine B3 combinée à de l’allopurinol
et de l’acide α-lipoïque et une sur la vitamine B9. Nos recherches ont montré des résultats
diversifiés. L’administration de vitamine E a permis d’améliorer les symptômes et les
paramètres électrophysiologiques dans quelques études. Concernant les autres
micronutriments, l’administration de METANX® et du complexe de micronutriments a induit
une amélioration des symptômes. Seule l’administration de vitamine B9 a induit une
amélioration des paramètres électrophysiologiques. La vitamine B3 n’a induit aucun
changement.
Conclusion : Il est actuellement impossible de recommander l’utilisation de certains
micronutriments en raison de la diversité des interventions et des résultats divergents obtenus
pour la vitamine E. Malgré des résultats encourageants, l’administration de suppléments de
vitamines B12 et D n’est pas recommandée. Les résultats que nous avons obtenus dans notre
travail démontrent un intérêt limité pour le patient et un manque d’évidences scientifiques
concernant l’utilisation de micronutriments dans le cadre des neuropathies diabétiques.

Mots-clés : Neuropathies diabétiques – Micronutriments – Vitamines – Minéraux – Diabète –


Étude de la conduction nerveuse – Symptômes

4
2 Liste des abréviations, figures, tableaux et annexes
2.1 Liste des abréviations
AJR Apport journalier recommandé
AAL Acide α-lipoïque
DT1 Diabète de type 1
DT2 Diabète de type 2
HbA1c Hémoglobine glyquée
MNSI Michigan Neuropathy Screening Instrument
NAC Neuropathies autonomes cardiovasculaires
ND Neuropathies diabétiques
NDP Neuropathies diabétiques périphériques
NDS Neuropathies distales symétriques
NTSS-6 Neuropathy Total Symptom Score 6
SF-36 Medical Outcomes Study Short-Form 36-Item Health Survey
SN Système nerveux
SNC Système nerveux central
SSM Société Suisse de Micronutrition
RCT Essai contrôlé randomisé
25(OH)D 25-hydroxyvitamine D

5
2.2 Liste des figures
Figure 1. Classification des différents types de neuropathies diabétiques selon l’Association
Américaine du Diabète (20) ..................................................................................................... 11
Figure 2 : Organisation du système nerveux. .......................................................................... 15
Figure 3 : Schéma de sélection des articles pour notre revue de littérature........................... 27

2.3 Liste des tableaux


Tableau 1. Rôles physiologiques et signes et symptôme de carence et de toxicité principaux
des vitamines ayant un impact sur le fonctionnement du système nerveux (46). .................. 16
Tableau 2. Rôles physiologiques, signes et symptômes de carence et de toxicité principaux
des minéraux ayant un impact sur le fonctionnement du système nerveux (47).................... 18
Tableau 4. Critères d’inclusion et d’exclusion des études scientifiques recherchées. ........... 24
Tableau 5. Caractéristiques générales des essais contrôlés randomisés portant sur la
vitamine E. ................................................................................................................................ 29
Tableau 6 : Intervention et résultats significatifs principaux des essais contrôlés randomisés
inclus sur la vitamine E. ........................................................................................................... 30
Tableau 7. Caractéristiques générales des essais contrôlés randomisés portant sur divers
micronutriments. ....................................................................................................................... 33
Tableau 8. Intervention et résultats significatifs principaux des essais contrôlés randomisés
portant sur divers micronutriments........................................................................................... 34
Tableau 9. Comparaison entre les statuts sanguins en micronutriments dans les études
incluses et les valeurs normales (63,73–75) avant les interventions. ..................................... 38

2.4 Liste des annexes


Annexe 1 : Tableau comparatif de la dose journalière de micronutriments administrée dans
les études et des apports journaliers recommandés par le DACH (75)..................................... I
Annexe 2 : Apports journaliers en micronutriments chez les adultes en France âgés de 18 à
79 ans selon l'étude INCA-3 (76). .............................................................................................. II
Annexe 3 : Caractéristiques et résultats des revues systématiques et méta-analyses sur les
nutriments, micronutriments et les neuropathies diabétiques. ................................................. III
Annexe 4 : Grille d’analyse qualité de l’Académie de Nutrition et Diététique traduite en
français. .....................................................................................................................................VI
Annexe 5 : Protocole du travail de Bachelor. ...........................................................................XI

6
3 Introduction
Les neuropathies diabétiques (ND) constituent la première complication du diabète, considéré
comme une des épidémies de ce siècle. La qualité de vie des patients est impactée, leur santé
est menacée et les coûts engendrés sont importants (1).
L’objectif premier est de prévenir les ND, mais lorsqu’elles sont déclarées, quels traitements
sont proposés et au prix de quels effets secondaires ? Les médicaments, tels que les
antidépresseurs, les antiépileptiques ou les opioïdes, sont actuellement privilégiés pour le
traitement symptomatologique en première intention. Cependant, la micronutrition semble être
une des solutions prometteuses dans la gestion de ces complications. Celle-ci a déjà été mise
en avant dans plusieurs revues systématiques ces dernières années. En effet, l’administration
de vitamine D, B12 ou encore d’acide α-lipoïque (ALA) semble offrir un soulagement des
symptômes et même dans certains cas une amélioration de la fonction nerveuse (2–7).
Ce travail vise donc à étoffer les résultats déjà parus en s’intéressant aux études portant sur
les micronutriments n’ayant pas encore fait l’objet de revues systématiques. Pour ceci, nous
aborderons plus en détail les notions importantes concernant le diabète, les ND, le système
nerveux (SN) et la micronutrition.
La problématique posée, nous aborderons ensuite le but de ce travail, la question de
recherche, les objectifs et la méthode. Puis les résultats seront décrits et discutés. Avant de
conclure, nous mentionnerons les points forts et les limites de notre travail, et nous discuterons
des perspectives pour la pratique des diététicien.ne.s et pour la recherche.

7
4 Cadre de référence
4.1 Diabète
4.1.1 Définition
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par une glycémie anormalement élevée. Il
a deux causes possibles : soit une production insuffisante d’insuline, soit une utilisation
inefficace de l’insuline produite (8).
L’insuline est une hormone anabolisante produite et sécrétée par les cellules β du pancréas.
Elle a un effet hypoglycémiant en déclenchant l’exocytose des transporteurs membranaires
GLUT4, permettant ainsi l’entrée du glucose sanguin dans les cellules de l’organisme.
L’insuline a également d’autres actions. Elle agit notamment sur le foie en stimulant la
glycogénogenèse et en inhibant la glycogénolyse, sur le tissu adipeux en stimulant la
lipogenèse et en inhibant la lipolyse, et sur le muscle en inhibant la néoglucogenèse et la
glycogénolyse (8).
Les critères diagnostic du diabète sont les suivants (1) :
- Glycémie à jeun ≥ à 7 mmol/l ou ;
- Glycémie à 2h post-prandiale ≥ 11.1 mmol/l ou ;
- HbA1c (hémoglobine glyquée) ≥ 6.5 %.

4.1.2 Données épidémiologiques


Selon la Fédération Internationale du Diabète (1), « le diabète constitue l’une des urgences
sanitaires mondiales du 21 ème siècle qui connaît l’évolution la plus rapide ». Pour l’année 2019,
le diabète aurait touché 463 millions d’adultes (20 à 79 ans) dans le monde, et selon les
prévisions, ce nombre atteindra les 700 millions en 2045, représentant une augmentation de
51%. La prévalence augmente avec l’âge, et est la plus élevée pour les 60-69 ans. Plus d’une
personne diabétique sur deux n’est pas diagnostiquée et ne bénéficie donc pas de soins (1).
En Europe, 59 millions d’adultes (1 adulte sur 11) et 297’000 enfants et adolescents (0 à 19
ans) souffrent de diabète. C’est le continent le plus touché par le diabète de type I (DT1).
L’Europe est la 3 e région mondiale dépensant le plus d’argent pour les soins liés au diabète
(1).
En Suisse, 7.7% de la population adulte est diabétique, parmi ceux-ci, 36.3% ne sont pas
diagnostiqués (9).

4.1.3 Types de diabète et traitements


Il existe trois principales formes de diabète, toutes caractérisées par une hyperglycémie
chronique.
Le DT1 est une pathologie auto-immune dans laquelle le système immunitaire détruit
progressivement les cellules β du pancréas, sécrétrices d’insuline. La manifestation clinique
de la maladie se produit lorsqu’il reste moins de 10% de ces cellules. Le DT1 apparaît
généralement chez les enfants et adolescents (10) et représente environ 10% des personnes
atteintes de diabète (11).
Le traitement consiste à surveiller régulièrement les glycémies et à s’injecter quotidiennement
des doses d’insuline remplaçant la production basale et celle nécessaire à l’utilisation des
glucides ingérés. Il est également recommandé d’avoir une bonne hygiène de vie, consistant
en une alimentation saine et une activité physique régulière (11).
Le diabète de type II (DT2) est une maladie métabolique caractérisée par un
dysfonctionnement des cellules β et α du pancréas, et par une résistance à l’insuline, définie

8
par une diminution de la réponse des cellules cibles à l’insuline. Le pancréas produit donc
encore de l’insuline mais son effet est diminué. L’hyperglycémie chronique va stimuler le
pancréas à produire plus d’insuline, le menant ainsi à son épuisement avec un déclin
fonctionnel des cellules β. Cette forme de diabète touche majoritairement les adultes et
personnes âgées, et représente environ 90% des personnes souffrant de diabète (12). La
suralimentation, l’obésité, la sédentarité en sont les principales causes modifiables. L’âge et
la génétique en sont les principaux facteurs de risque non modifiables (13).
Les mesures hygiéno-diététiques constituent le traitement de première intention : une
alimentation saine, une activité physique régulière et un maintien ou un retour à un poids
corporel dans les normes. Si ces mesures ne suffisent pas ou plus à réguler la glycémie, des
antidiabétiques oraux peuvent être administrés. Ces médicaments ont majoritairement deux
actions : réduire la résistance à l’insuline et stimuler la production d’insuline par le pancréas.
Si la prise d’antidiabétiques oraux ne suffit toujours pas à réguler la glycémie, des injections
d’insuline peuvent être prescrites (12).
Le diabète gestationnel est caractérisé par une hyperglycémie durant la grossesse, qui revient
à la normale après l’accouchement. Cependant, il augmente le risque de développer un DT2
par la suite. Il survient lorsque le pancréas ne parvient pas à produire suffisamment d’insuline
permettant de répondre aux besoins accrus induits par les changements hormonaux (13).
Cette forme de diabète touche une grossesse menée à terme sur six, et est associée à des
complications pour la mère et l’enfant si elle n’est pas gérée (14).
Les mesures hygiéno-diététiques constituent également le traitement de première intention, et
si elles ne suffisent pas, des injections d’insuline sont prescrites (15).
Il existe également des formes de diabète secondaires à des infections ou des médicaments
(16).

4.1.4 Complications aiguës


Deux types de complications à court terme peuvent survenir : la décompensation
hyperglycémique et l’hypoglycémie liée au traitement (1).
La décompensation hyperglycémique survient lorsque la glycémie n’est pas correctement
régulée et présente des valeurs constamment situées au-delà de la norme admise. Elle prend
différentes formes (1) :
• Simple : elle se manifeste par de la polyurie induite par la présence de glucose dans
les urines et de la polydipsie en réponse à la déshydratation produite ;
• Acido-cétosique : elle se manifeste dans le cadre d’un DT1, lorsque la concentration
de l’organisme en corps cétoniques est trop importante. Le corps, ne pouvant pas
utiliser le glucose sanguin en l’absence d’insuline, se met à utiliser d’autres voies de
production d’énergie, notamment l’oxydation des acides gras libres, permettant la
production de corps cétoniques. Ceux-ci vont alors s’accumuler et induire un état de
cétose qui peut conduire au coma voire au décès si la prise en charge n’est pas assez
rapide ;
• Hyperosmolaire : elle survient lorsqu’une augmentation de glycémie est causée par
état de déshydratation ;
• Mixte : lorsqu’elle combine différentes formes.
L’hypoglycémie peut survenir en cas d’utilisation de traitements diabétiques (insuline,
sulfonylurées) inadaptés à la quantité de glucides ingérés ou à la pratique d’une activité
physique. Les risques sont alors liés à la situation dans laquelle survient l’hypoglycémie
puisqu’elle peut provoquer une perte de connaissance, voire un coma.

9
Le traitement consiste à resucrer le patient. Le mode d’administration du glucose dépend de
la gravité de l’hypoglycémie : per os si elle est modérée, par voie intraveineuse si elle est
sévère (injection de glucagon, de glucose ou de dextrose) (1).

4.1.5 Complications à long terme


Les personnes diabétiques peuvent également développer des complications micro et
macrovasculaires. Plus le diabète est présent depuis longtemps, plus le risque d’en
développer augmente : les complications vont toucher inexorablement les patients DT1,
souvent diabétiques dès l’enfance ou l’adolescence (1).
Cette association s’explique par la formation de produits terminaux de la glycation
intracellulaire des protéines, naissant suite à la rencontre entre un sucre et le groupe amine
d’une protéine ou d’une apolipoprotéine. Ces produits vont alors stimuler la production de
cytokines, générant une inflammation chronique. Les cellules endothéliales produisant ces
cytokines seront la cible des macrophages qui vont alors les éliminer. Or, si beaucoup de
cellules sont éliminées, la perméabilité endothéliale augmente et ceci a pour conséquence un
dysfonctionnement de la régulation du diamètre des vaisseaux sanguins, un développement
de zones thrombogènes, et une prolifération excessive des cellules musculaires lisses de la
paroi vasculaire accentuant la résistance des vaisseaux (17,18).
Plus l’HbA1c est élevée, plus le risque de développer des complications est augmenté (1).
Complications macrovasculaires
Les maladies cardiovasculaires les plus fréquemment associées au diabète sont les
coronaropathies, les maladies cérébrovasculaires, l’artériopathie périphérique et l’insuffisance
cardiaque congestive qui ont pour conséquence l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire
cérébral et l’artériopathie périphérique. Ceci s’explique par la formation d’athérosclérose au
niveau de la paroi endothéliale dysfonctionnelle (1).
Complications microvasculaires
Les trois principales formes de complications microvasculaires du diabète sont la rétinopathie
diabétique, la néphropathie diabétique et les ND, détaillées au chapitre 4.2.
La rétinopathie diabétique est une des maladies oculaires liées au diabète et la première cause
de cécité dans la population. Environ 35% des personnes diabétiques en souffrent, mais ce
taux varie fortement selon les pays (1). Elle est causée par des modifications des cellules
gliales et la perméabilité vasculaire, par des dysfonctions neuronales, une dérégulation
métabolique et une inflammation (19).
L’hypertension, le diabète, ou la combinaison des deux sont à l’origine de plus de 80% des
insuffisances rénales terminales dans le monde. La néphropathie diabétique se caractérise
par une microalbuminurie causée par une perméabilité augmentée des structures rénales (1).
La prévention du diabète, la régulation de la glycémie et le dépistage des complications sont
les meilleures stratégies pour réduire leur apparition (1). Cependant, comme dit
précédemment, une personne diabétique sur deux n’est pas diagnostiquée et ne bénéficie
donc pas de soins appropriés, ceci explique en grande partie la survenue fréquente des
complications liées au diabète.

4.2 Neuropathies diabétiques


4.2.1 Définition et données épidémiologiques
Les ND sont des affections du système nerveux dont la cause est le diabète. Elles peuvent se
développer chez les patients atteints de DT1 et de DT2 mais également chez les patients pré-
diabétiques (20).

10
Les neuropathies sont les complications les plus fréquentes du diabète (20–23). On estime
que jusqu’à 50% des patients diabétiques ont développé ou vont développer des neuropathies
(21–24), autant pour les patients atteints de DT1 que de DT2 (24). Ces chiffres ont été
corroborés en Suisse en 2006 par Arditi et al. (25). Le taux d’incidence des ND est cependant
deux fois plus élevé chez les personnes atteintes de DT2, ce qui s’explique entre autres par
les causes sous-jacentes aux ND (24). On estime également que 7% des patients ont déjà
des neuropathies symptomatiques lorsque le diagnostic de diabète est posé (21) et ce taux
pourrait augmenter à 13% chez les patients atteints de DT2 (24). La prévalence des ND
s’accroit avec l’âge et la durée de la maladie (21,24).
Aux États-Unis, il a été estimé que les coûts engendrés par les ND périphériques s’élèvent à
environ 10 milliards de dollars par année (26).

4.2.2 Classification, dépistage, diagnostic et symptômes des ND


Classification des ND
Selon la classification proposée par l’Association Américaine du Diabète, on distingue trois
types de ND : les ND diffuses, les mononeuropathies et les (poly-)radiculopathies (20). Les
neuropathies dites “diffuses” comprennent les polyneuropathies du système périphérique.
Certains aspects des ND les plus fréquentes, à savoir les neuropathies autonomes
cardiovasculaires (NAC) et les (poly-)neuropathies distales symétriques (NDS) (en orange sur
la Figure 1) sont développés plus bas dans ce chapitre.
Figure 1. Classification des différents types de neuropathies diabétiques selon l’Association
Américaine du Diabète (20)

Diagnostic
Le diagnostic de ND est un diagnostic d’exclusion. Il s’effectue premièrement par
interrogatoire, visant à identifier la présence de symptômes et à exclure une cause
différentielle du diabète (20).
Neuropathies distales symétriques
Les NDS sont les plus fréquentes (24). Elles touchent principalement les membres inférieurs
et apparaissent dans la partie distale de ceux-ci. Les symptômes dépendent des nerfs touchés

11
et commencent généralement à apparaitre lorsque les fibres des membres inférieurs sont
lésées. Les symptômes sont principalement sensoriels. Il peut s’agir de douleur, dysesthésie,
sensation de picotement, engourdissement, perte des sensations protectrices telles que la
sensibilité à la chaleur ou à la douleur (20,22). La douleur est un des premiers symptômes des
NDS et touche entre 30 et 50% des patients atteints de ND (24). Elle peut s’exprimer sous
différentes formes et intensités altérant plus ou moins la qualité de vie des patients. Le risque
principal des NDS concerne les ulcérations des pieds, pouvant conduire à une amputation. Ils
augmentent également le risque de chute et de fractures (20,22).
Il est recommandé de dépister les NDS dès la pose du diagnostic pour les patients atteints de
DT2 ou dès cinq ans après la pose du diagnostic de DT1. Un dépistage devrait ensuite être
effectué tous les ans indépendamment du type de diabète. Les NDS devraient être dépistées
par interrogatoire et par une évaluation de la sensibilité des membres inférieurs à la chaleur
ou la douleur ainsi qu’aux vibrations. De plus, le risque d’ulcération des pieds devrait être
évalué annuellement à l’aide du test au monofilament. (27)
Bien que les mécanismes autour des NDS soient de mieux en mieux compris, les traitements
actuels ne sont pas étiologiques et n’agissent donc pas sur les fonctions nerveuses affectées.
Le traitement consiste en la prise en charge des symptômes et complications notamment
grâce à des interventions pharmaceutiques et podologiques spécifiques. (20)
Neuropathies autonomes
Les neuropathies autonomes correspondent aux affections du SN autonome et peuvent
toucher l’ensemble des organes. Elles atteignent principalement le système cardiovasculaire,
le tube digestif et les voies uro-génitales. Les symptômes dépendent donc des nerfs affectés
et peuvent être très divers (20). Les principaux symptômes sont les suivants :
- Diminution des sensations d’hypoglycémie ;
- Anomalies de la fréquence cardiaque, notamment tachycardie au repos et
hypotension orthostatique ;
- Troubles du système digestif, notamment troubles de la mobilité œsophagienne,
gastroparésie, constipation, diarrhée, et incontinence fécale ;
- Troubles du système uro-génital, notamment dysfonction érectile et vessie
neurogène et ;
- Troubles du système sudoral (21,27).
Les neuropathies autonomes devraient être dépistées par un interrogatoire chez les patients
ayant d’autres complications microvasculaires (27). Il existe également des moyens objectifs
d’évaluer les atteintes des fonctions autonomes. Il est par exemple possible d’effectuer des
tests quantitatifs du reflexe axonal sudomoteur (sudomotor axon reflex en anglais) afin
d’évaluer le fonctionnement des nerfs agissant sur le système sudoral (28).
Neuropathies autonomes cardiovasculaires (NAC)
Parmi les neuropathies diabétiques autonomes, celles touchant le système cardiovasculaire
semblent être les plus fréquentes. Il s’agit de complications tardives dont la prévalence est
estimée à 30% chez les patients atteints de DT1 depuis plus de 20 ans. Ce taux est estimé à
60% chez les patients atteints de DT2 depuis plus de 15 ans. (27)
À un stade précoce, les NAC sont souvent asymptomatiques (27). Elles se manifestent ensuite
par de la tachycardie, des difficultés à l’effort et de l’hypotension orthostatique (29).
Les NAC peuvent être diagnostiquées précocement à l’aide d’un électrocardiogramme en
stimulant les réflexes cardiovasculaires autonomes par exemple par une respiration profonde
ou une manœuvre de Valsalva. Le diagnostic est posé sur la base de ces différents signes et
symptômes et la prise en charge est uniquement symptomatique (27,29).

12
4.2.3 Autres moyens d’évaluation des ND
Il existe d’autres moyens permettant de dépister et de diagnostiquer les ND, mais leur
utilisation ne fait pas partie des recommandations émises par l’Association Américaine du
Diabète. Ces outils sont souvent utilisés dans les études portant sur les ND, car ils permettent
d’évaluer les symptômes de manière systématique et objective (30). Certains de ces moyens
sont décrits ci-dessous.
Les tests sensoriels quantitatifs (ou quantitative sensory testing en anglais) sont un moyen
standardisé pour évaluer la perception des vibrations, des températures et de la douleur grâce
à des appareils spécifiques. Ils permettent d’obtenir des résultats quantitatifs pouvant être
comparés entre eux ainsi qu’à des valeurs considérées comme non pathologiques (30).
L’évaluation de paramètres électrophysiologiques, également appelée étude de la conduction
nerveuse (31), est également un moyen objectif d’évaluer la présence de lésions nerveuses,
telle que la démyélinisation, et cela même en l’absence de symptômes (32,33). L’objectif est
d’évaluer la réponse des nerfs aux stimulations électriques (31). Ces paramètres comprennent
par exemple l’évaluation de la vitesse de conduction nerveuse ou l’amplitude du potentiel
d’action (28,30). La vitesse de conduction nerveuse correspond à la vitesse à laquelle se
propage le potentiel d’action le long de l’axone. Elle diffère selon les nerfs et dépend
notamment de la myélinisation ou non de celui-ci. L’amplitude du potentiel d’action correspond
à la différence entre le potentiel de repos et au seuil d’excitation, tous deux exprimés en volt
(34). Les nerfs étudiés dépendent du type de neuropathies. Dans le cadre des NDS, les nerfs
testés seront principalement les nerfs périphériques des membres inférieurs (à savoir le nerf
sural, fibulaire1 et tibial) et des membres supérieurs (à savoir médian, ulnaire et radial) (31).
Finalement, il existe de nombreux scores et questionnaires spécifiques aux ND, listés par
Yang et al. dans un protocole de revue systématique (35). Certains visent à évaluer la sévérité
des ND (p.ex. le Neuropathy Disability Score (33) ou le Neuropathy Impairment Score. Ces
scores comprennent souvent plusieurs méthodes d’évaluation des neuropathies telles que des
mesures de force musculaire, des réflexes, des perceptions sensorielles ou des paramètres
électrophysiologiques. (27,29) D’autres permettent de diagnostiquer les ND. C’est le cas du
Michigan Neuropathy Screening Instrument (MNSI), qui est composé d’un questionnaire sur
les symptômes et d’un examen clinique comprenant l’inspection des pieds et l’évaluation de
la perception des vibrations et des réflexes ostéo-tendineux. (30) Certains scores évaluent
uniquement les symptômes. C’est le cas du Total Symptom Score et du Neuropathy Total
Symptom Score (NTSS-6), qui mesurent l’intensité et la fréquence des symptômes des NDP,
dont notamment la douleur, la paresthésie et les sensations de brûlure et d’engourdissement
(36,37). Finalement, mentionnons le Neuropathic Pain Scale, qui est un questionnaire
spécifique à l’évaluation des douleurs causées par les neuropathies. Il permet principalement
d’identifier si un traitement agit sur celles-ci ou non (38).
4.2.4 Mécanismes physiopathologiques et causes
Les atteintes apparaissent majoritairement sur les axones, les plus longs des neurones
sensitifs, autonomes et moteurs (24). Les nerfs touchés en priorité sont donc périphériques et
ceux des membres inférieurs (21,24). L’axone est la structure conductrice du neurone
permettant le transport du potentiel d’action jusqu’aux corpuscules nerveux terminaux (39).
Le processus exact et l’ordre d’apparition des affections sont encore débattus. Il semblerait
que l’axone soit affecté en priorité et que le corps cellulaire soit généralement préservé. Selon
les connaissances actuelles, les affections consisteraient notamment en :
- des anomalies du transport de l’influx nerveux entre la myéline, gaine protectrice et
isolante (39), et l’axone (24);

1
Le nerf ”fibulaire” est le terme moderne pour désigner le nerf ”péronier” (peroneal en anglais). Par
souci de clarté, seul le terme « fibulaire » est utilisé dans ce travail.

13
- des anomalies au sein des ganglions (24), zones où sont regroupés des corps
cellulaires de neurones (39);
- une démyélinisation des neurones ;
- et une dégénérescence de l’axone. (24)
Les ND sont causées par des facteurs métaboliques (tel qu’un mauvais profil glycémique et
lipidique), vasculaires, génétiques, environnementaux et nutritionnels (21).
Les hyperglycémies sont la cause principale des ND. Les dyslipidémies, principalement
présentes chez les patients atteints de DT2, et plus particulièrement un taux sanguin anormal
d’acides gras libres, de triglycérides et de cholestérol, contribuent aux mêmes dommages que
les hyperglycémies. La sécrétion diminuée d’insuline ou la résistance à l’insuline sont
également incriminées dans les ND, car l’insuline est un signal neurotrophique. (22)
La résistance à l’insuline induit également des dysfonctionnements mitochondriaux et un
stress oxydatif. La diminution du taux de peptide-C, nécessaire à la synthèse d’insuline (40),
présente chez les patients atteints de DT1 contribue également à l’apparition de ND. En
réponse à une partie des facteurs décrits ci-dessus, les macrophages sont activés et
déclenchent d’autres voies inflammatoires. Il semblerait également que certains composants
du syndrome métabolique tel que l’accumulation de tissus adipeux viscéraux et l’hypertension
influencent le développement de ND chez les patients atteints de DT2. L’ensemble de ces
mécanismes conduit donc à l’altération ou à la mort des cellules nerveuses. (22)
Une mauvaise irrigation des nerfs cause également leur dysfonctionnement, ce qui s’explique
par une atteinte des cellules vasculaires, plus spécifiquement des micros-vaisseaux, et par
d’autres altérations conduisant à la diminution du flux sanguin (21,24). Cela explique
également pourquoi les patients atteints de DT2 peuvent également développer des ND
malgré un contrôle adéquat de la glycémie (13).
Certains gènes sont également associés à l’apparition de ND, mais les données à ce sujet
sont limitées (24). Les connaissances actuelles suggèrent également que la présence de
certains anticorps peut être liée à l’apparition de la neuropathie chez les personnes
diabétiques (21).
La consommation d’alcool et le tabagisme sont également des facteurs de risque (24).
Finalement, des carences vitaminiques en thiamine, pyridoxine, vitamine B6 et vitamine B12
(41) semblent également jouer un rôle (21). Ces aspects seront développés dans le chapitre
4.4.2.
4.2.5 Prévention et traitements
La prévention des ND est essentielle car il n’existe pas de traitement reconnu visant à agir
directement sur les affections nerveuses (27). Un contrôle glycémique adéquat permet de
prévenir ou retarder l’apparition des ND, ainsi que de retarder leur progression. Cela s’avère
cependant plus efficace pour les patients atteints de DT1 que pour ceux atteints de DT2.
(20,42)
La prise en charge des ND est uniquement symptomatique (20). Elle vise à réduire les
symptômes, éviter l’apparition de complications secondaires aux ND et à améliorer la qualité
de vie des patients (27).
La prise en charge des ND varie donc selon leur symptomatologie, et comprend souvent des
mesures non-pharmacologiques (p.ex. mesures comportementales) et médicamenteuses. Les
médicaments utilisés, notamment dans la prise en charges des douleurs neuropathiques (p.ex.
antidépresseurs, antiépileptiques - dont la prégabaline -, opioïdes, anti-inflammatoires non
stéroïdiens) ont souvent des effets secondaires importants, tels que sédation, nausées,
anxiété, complications cardiovasculaires et risque d’addiction (7,20,42,43).

14
4.3 Notions de base sur le système nerveux
Le SN pourrait être qualifié de système de commande et correspond à l’ensemble des cellules
nerveuses de notre organisme. Il a pour but de recevoir les informations sensorielles, de les
intégrer et finalement de générer une réponse. Cette transmission d’informations se fait grâce
aux influx nerveux, ou potentiels d’action, conduits le long des neurones et induisant
finalement la stimulation de la cellule cible du neurone.
Le SN peut être divisé en deux parties : le système nerveux central (SNC) et le système
nerveux périphérique (SNP) (Figure 2). Le SNC comprend l’encéphale et la moelle épinière et
a pour but d’intégrer les informations sensorielles et de décider de la réponse à exécuter. Le
SNP comprend l’ensemble des cellules hors du SNC. Il permet la connexion entre les cellules
de notre organisme et le SNC. Au sein du SNP, on distingue deux voies : la voie afférente (ou
sensitive), qui transmet les informations sensorielles au SNC, et la voie efférente (ou motrice),
qui transmet les inductions du SNC aux cellules motrices. Au sein de la voie motrice, on
distingue le système nerveux volontaire (ou somatique), lié aux muscles squelettiques, du
système nerveux autonome ou involontaire, lié aux muscles lisses, au muscle cardiaque ou
aux glandes. (39)
Figure 2 : Organisation du système nerveux.

4.4 Micronutrition
4.4.1 Définition
La micronutrition est définie par l’étude de l’impact des micronutriments sur la santé, en
évaluant le statut micronutritionnel des individus et en cherchant à l’optimiser (44). Les besoins
en micronutriments peuvent être satisfaits par une alimentation adéquate, et si besoin par une
complémentation individualisée (45).
Selon la Société Suisse de Micronutrition (SSM), les trois principaux objectifs de cette dernière
sont les suivants :
- « Maintenir l’équilibre de l’écosystème intestinal ;
- protéger les cellules de l’organisme des agressions et des effets du vieillissement avec
les protecteurs cellulaires ;
- limiter les déficits liés aux modes de vie et aux dysfonctionnements de l’organisme
avec les compléments nutritionnels » (44).
Toujours selon la SSM, la micronutrition s’applique et a déjà fait ses preuves dans de
nombreux champs comme : les troubles du fonctionnement digestif, les intolérances et

15
allergies, les altérations de la perméabilité intestinale, le surpoids et obésité, les troubles de
l’humeur et du sommeil, les troubles du comportement alimentaire, le vieillissement et
maladies dégénératives, le sport, les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose (45).

4.4.2 Micronutriments
Selon la SSM et Institut Européen de Diététique et Micronutrition (44,45), les micronutriments
regroupent les vitamines, les minéraux, les acides gras essentiels, les flavonoïdes, les acides
aminés ou encore les probiotiques. Dans cette revue systématique, nous avons fait le choix
de nous concentrer uniquement sur les vitamines et les minéraux. Le terme ”micronutriments”
sera donc utilisé pour parler de vitamines et de minéraux.
Les vitamines sont des composés organiques essentiels au bon fonctionnement de
l’organisme, qui ne peut les synthétiser en quantités suffisantes et qui en nécessite donc un
apport externe. Des apports journaliers recommandés (AJR) pour chaque vitamine ont été
déterminés (46). On en dénombre actuellement 13 qui peuvent être divisées en deux
catégories : les vitamines hydrosolubles, à savoir les vitamines B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9,
B12 et C, et les vitamines liposolubles, à savoir les vitamines A, D, E et K. Chacune occupe
une ou plusieurs fonctions physiologiques, et leurs apports en excès ou en insuffisance
peuvent entraîner des répercussions néfastes sur l’organisme. Elles n’ont cependant aucun
rôle énergétique. Le Tableau 1 présente les vitamines jouant un rôle dans le fonctionnement
du SN (46).

Tableau 1. Rôles physiologiques et signes et symptôme de carence et de toxicité principaux


des vitamines ayant un impact sur le fonctionnement du système nerveux (46).
Vitamines Rôles(s) physiologique(s) Signes et symptômes
de carence de toxicité
Thiamine Constituant d’une coenzyme Béribéri (atrophie des muscles, Rares
(B1) intervenant dans le métabolisme œdème, troubles de la
des glucides, favorise la coordination neuromusculaire,
transmission nerveuse troubles cardiaques, confusion
mentale)
Riboflavine Antioxydant Inflammation de la langue, des Rares
(B2) Constituant de coenzymes lèvres, des paupières et de la
intervenant dans le métabolisme peau, fissures aux commissures
des glucides, des lipides et de la bouche, retard de
protéines, nécessaire à l’action croissance, faiblesses
des vit. B3, B9, B6 et K musculaires

Niacine (B3) Constituant de coenzymes Pellagre (dermatite, diarrhées, Rougeurs, sensations de


intervenant dans le métabolisme démence) brûlures ou de
des glucides, des lipides et picotements, nausées,
protéines, participe à la synthèse vomissements,
d’AG démangeaisons, baisse
de la tension artérielle,
dommages hépatiques,
anomalies métaboliques,
cutanées, visuelles et
musculaires
Pyridoxine Constituant de coenzymes Inflammation de la langue, des Rares
(B6) intervenant dans des processus lèvres, de la peau, fissures aux Dégénérescence du SN
métaboliques, not. celui des AA commissures de la bouche, sensoriel touchant not.
anémie, irritabilité, dépression, les extrémités des
confusion et troubles membres, lésions de la
neurologiques peau

16
Biotine (B8) Coenzyme intervenant dans la Rares Aucun
synthèse du glucose, des AG et Perte d’appétit, dermatite, perte
acides nucléiques de cheveux, troubles
neurologiques not. convulsions,
retard de développement chez
les nourrissons
Acide folique Constituant d’une coenzyme Anémie macrocytaire, Rares
ou folate intervenant dans la synthèse des malformation du tube neural Peut masquer une
(B9) acides nucléiques et le chez le fœtus, augmentation de déficience en vit. B12
métabolisme des AA, formation l’homocystéinémie
de globules rouges
Cobalamine Constituant de coenzymes Anémie pernicieuse, anémie Aucun
(B12) intervenant dans la synthèse des macrocytaire, troubles
acides nucléiques et dans le neurologiques not. lésions
métabolisme des AA et AG, nerveuses et paralysie
formation de globules rouges,
essentielle au fonctionnement du
SN
Acide Antioxydant Scorbut (perte d’appétit, Rares
ascorbique Participe à la synthèse du hémorragies cutanées, Brûlures d’estomac,
(C) collagène, de neurotransmetteurs contusions, hyperkératose, nausées, vomissements,
et d’hormones et au métabolisme faiblesses des muscles et diarrhées, crampes
des AA, favorise l’absorption du articulations, saignements des abdominales, fatigue,
fer gencives, perte des dents) rougeurs, maux de tête,
insomnies, somnolence
Calciférol (D) Absorption et utilisation du Rachitisme chez l’enfant (retard Perte d’appétit, de poids,
calcium et phosphore, de croissance et malformations nausées, somnolence,
développement et maintien de la osseuses), ostéomalacie chez faiblesses, maux de tête,
structure osseuse, différenciation l’adulte (déminéralisation raideur, constipation,
et prolifération cellulaire, maintien osseuse et courbatures), baisse anomalies sanguines,
des fonctions immunitaires de la fonction immunitaire troubles rénaux,
calcification des tissus
mous
Tocophérol Antioxydant Fragilité des globules rouges, Rares
et tocotriénol Prévient l’oxydation des AGPI et perturbations dans le Hémorragies, nausées,
(E) du cholestérol contenus dans les développement du SN et de la diarrhées, crampes
tissus coordination neuromusculaire abdominales, fatigue,
chez l’enfant faiblesses, maux de tête,
vision brouillée,
éruptions cutanées
Abréviations : AA, acide(s) aminé(s) ; AG, acide(s) gras ; AGPI, acide gras polyinsaturés ; not., notamment ; SN,
système nerveux ; vit., vitamine ;

Les minéraux sont des substances inorganiques qui, à l’inverse des vitamines, ne sont pas
des molécules mais des éléments simples. Ils ne sont pas non plus synthétisables par
l’humain, leur apport externe par l’alimentation est également considéré comme essentiel. Ils
sont caractérisés par leur présence dans l’organisme en très faibles quantités (ce qui exclut
l’oxygène ou l’hydrogène par exemple). Des AJR ont également été déterminés pour chaque
élément (47).
Ils peuvent être classés en deux catégories : les macroéléments, lorsque l’organisme en a
besoin en quantité supérieure ou égale à 100 mg par jour, à savoir le calcium, le magnésium,
le phosphore, le chlore, le potassium et le sodium ; et les oligoéléments, lorsque l’organisme
en a besoin en quantité inférieure à 100 mg par jour, à savoir le chrome, le fer, l’iode, le
molybdène, le zinc, le cuivre, le fluor, le manganèse et le sélénium (47). Tout comme les
vitamines, chacun occupe une ou plusieurs fonctions physiologiques, et leurs apports en excès
ou en insuffisance peuvent entraîner des répercussions néfastes sur l’organisme. Cependant,
ils ne lui apportent pas d’énergie. Le Tableau 2 présente les minéraux jouant un rôle dans le
fonctionnement du SN.

17
Certains micronutriments sont considérés comme antioxydants : les vitamines B1, E et C, et
le sélénium, le zinc, le cuivre et le manganèse (46,47). Cela signifie qu’ils permettent de se
protéger contre les effets néfastes des radicaux libres, des molécules entrainant le stress
oxydatif dans l’organisme (46).

Tableau 2. Rôles physiologiques, signes et symptômes de carence et de toxicité principaux


des minéraux ayant un impact sur le fonctionnement du système nerveux (47).
Minéral Rôle(s) physiologique(s) Signes et symptômes
de carence de toxicité
Calcium Structure des os et des dents, Retard de croissance Irritations gastriques,
(Ca) signalisation cellulaire et chez les enfants, constipation, troubles
transmission neuromusculaire, ostéoporose chez les neurologiques, calcémie
maintien de la pression sanguine, adultes augmentée, lithiases
activation de systèmes rénales, absorption de
enzymatiques participant à la certains minéraux
coagulation sanguine, la diminuée, not. celle du fer,
contraction musculaire, la zinc et manganèse
sécrétion d’hormones et la
régulation métabolique
Magné- Structure des os et dents, Anorexie, faiblesses et Diarrhées, alcalose,
sium (Mg) cofacteur de plus d’une centaine douleurs musculaires, déshydratation, troubles
d’enzymes, not. nécessaires au tremblements, neurologiques et
métabolisme énergétique, confusion, difficultés à cardiaques
fonctionnement musculaire et avaler, tétanie, fonction
Macroéléments

nerveux, maintien de la pression cardiaque diminuée,


sanguine, fonctionnement normal retard de croissance
du système immunitaire chez les enfants
Chlore Maintien de l’équilibre Rares Vomissements
(Cl) électrolytique et acidobasique, Anomalies
participe à la transmission de métaboliques,
l’influx nerveux et à la contraction convulsions
musculaire, production d’acide
gastrique pour la digestion
Potas- Maintien de l’équilibre Faiblesses et crampes Troubles gastro-
sium (K) électrolytique et acidobasique, musculaires, rythme intestinaux, faiblesses
participe à la transmission de cardiaque irrégulier, musculaire, kaliémie
l’influx nerveux et à la contraction paralysies, intolérance augmentée, rythme
musculaire, préserve l’intégrité au glucose cardiaque ralenti avec
des cellules risque de décès
Sodium Maintien de l’équilibre Crampes musculaires, Crampes musculaires,
(Na) électrolytique et acidobasique, apathie mentale, œdèmes, calciurie
participe à la transmission de anorexie, coma augmentée, favorise
l’influx nerveux et à la contraction l’hypertension chez les
musculaire personnes prédisposées
Zinc (Zn) Antioxydant Retard de croissance, Troubles gastro-
Composant d’enzymes, favorise la lésions cutanées, intestinaux, affaiblissement
croissance, le maintien et la diarrhées, perte de du système immunitaire,
reproduction de l’organisme, cheveux, anorexie, diminution de l’absorption
Oligoéléments

favorise la protection des cellules immunité diminuée, du cuivre avec risque de


contre les dommages oxydatifs troubles de la vue, déficience
perturbations du goût
Cuivre Antioxydant Anémie, immunité Rares
(Cu) Favorise le métabolisme du fer réduite, mauvaise Nausées, vomissements,
Composant des enzymes croissance et altération de la muqueuse
antioxydantes et des enzymes développement, intestinale,
intervenant dans la synthèse du ostéoporose dysfonctionnement du SN,
tissu conjonctif dommages hépatiques

18
Manga- Antioxydant Rares Diminution de l’absorption
nèse (Mn) Cofacteur de certaines enzymes Dermatose, nausées, du fer, anorexie, faiblesse
not. celles intervenant dans le vomissements, et troubles neurologiques
métabolisme des glucides décoloration et
affaiblissement de la
croissance capillaire
Sélénium Antioxydant Insuffisance cardiaque, Nausées, vomissements,
(Se) Cofacteur de plusieurs enzymes, douleurs musculaires, perte de cheveux,
intervient dans le métabolisme de diminution de la anomalies de la peau et
la glande thyroïde fonction immunitaire des ongles, fatigue,
irritabilité, troubles
neurologiques, paralysies,
dommages hépatiques
Abréviations : not. notamment ; SN, système nerveux.

4.4.3 Complémentation versus supplémentation


Afin d’inclure l’ensemble des micronutriments, quelle que soit leur voie d’administration, nous
avons préféré le terme “micronutriment” à “supplément” ou “complément” dans notre question
de recherche, dont l’interprétation peut être confuse.
En effet, le terme “supplément nutritionnel ou alimentaire” n’est pas défini dans la législation
suisse. A contrario, les “compléments alimentaires” sont légalement définis comme des
« denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal [et
constituant] une source concentrée de vitamines, de sels minéraux ou d’autres substances
ayant un effet nutritionnel ou physiologique ou seuls ou combinés, commercialisés sous forme
de doses » (48).
Pour certaines personnes, le choix entre le terme “complément” ou “supplément” est déterminé
selon l’objectif poursuivi par son administration. Ainsi, sur la base de la législation suisse, un
“complément” vise à assurer la couverture des besoins de l’individu en la substance qu’il
contient. On peut en déduire que le terme “supplément” désigne une substance administrée
en quantité plus importante que les besoins de l’individu.
Pour déterminer si l’administration per os d’un micronutriment et un ”complément” ou
un ”supplément”, il est donc nécessaire d’avoir des informations sur les apports nutritionnels
d’un individu ou d’une population. L’interprétation des statuts sanguins dans le but de
déterminer si un individu est carencé micronutriment est également un moyen de savoir si les
besoins en ledit micronutriment sont couverts ou non par l’alimentation.

4.5 Connaissances actuelles sur les micronutriments et les ND


La prise en charge des ND consiste en un traitement des symptômes par voie
médicamenteuse, principalement de la douleur. En 2007, les anticonvulsivants et les
antidépresseurs étaient les médicaments les plus fréquemment utilisés pour la prise en charge
de la douleur à court terme, mais les évidences manquent concernant leur prise à long terme
(49). Certains antiépileptiques et opioïdes permettent également de diminuer la douleur induite
par les ND (50), cependant, tous ces médicaments induisent des effets secondaires comme
la sédation, la nausée, l’anxiété, les complications cardiovasculaires et même l’addiction (7).
Les patchs de capsaïcine à 8% ont aussi prouvé leur efficacité dans la diminution de la douleur
sans engendrer les effets secondaires indésirables des médicaments oraux, comme la
somnolence ou les troubles digestifs (51). Concernant la nutrition, la supplémentation en
certains nutriments et micronutriments pour traiter les ND a déjà fait l’objet de revues
systématiques.

19
4.5.1 Vitamine B12
La vitamine B12 a été l’objet de nombreuses études pour son intérêt potentiel dans la prise en
charge des ND. Cette vitamine est essentielle au bon fonctionnement des nerfs (4,52). Des
carences, fréquentes chez les patients atteints de DT2 (34) notamment lorsqu’ils prennent de
la Metformine depuis longtemps (53), peuvent entrainer des dommages neurologiques.
Actuellement, l’administration de vitamine B12 n’est pas reconnue par l’Agence américaine
des produits alimentaires et médicamenteux comme traitement pour les ND (54) et n’est pas
non plus recommandée par l’Association américaine du diabète (20). Elle est cependant
largement utilisée en Chine pour la prise en charge des NDP (54).
Sun et al. ont publié en 2005 une revue systématique visant à évaluer l’efficacité de
l’administration de vitamine B12 chez les patients atteints de NDP. Les études incluses
administraient de la mécobalamine2, une des formes actives de la vitamine B12, ou un
complexe vitaminique composé de vitamine B12, B6 et B1. Toutes les études ont montré une
amélioration des symptômes et de la douleur. La mécobalamine a également induit une
amélioration du seuil de perception des vibrations. Les résultats obtenus sur les paramètres
électrophysiologiques sont plus hétérogènes (4).
Les résultats obtenus par Sawangjit et al. sont également très hétérogènes et il n’est pas
possible d’émettre des recommandations sur la base de leurs résultats, notamment car la
majorité des études incluses (11/15) ont été évaluées comme ayant un risque important de
biais. Leur revue systématique et méta-analyse, publiée en 2020, visait à évaluer l’efficacité
et la sécurité de l’administration de mécobalamine chez des patients atteints de neuropathies
causées par le diabète ou le zona. Chez les patients atteints de NDP, l’administration de
mécobalamine seule s’est avérée plus efficace que certains traitements actifs pour l’efficacité
clinique globale, comprenant les symptômes, les réflexes et la vitesse de conduction nerveuse.
L’efficacité s’est avérée encore plus importante lorsque la mécobalamine était combinée à un
traitement actif. Les traitements actifs étaient très divers et comprenaient p.ex. l’administration
de plantes médicinales chinoise, des séances d’acupuncture ou l’utilisation de médicaments.
Finalement, aucune différence entre les groupes n’a été observée suite aux analyses isolées
des symptômes et de la douleur (54).
Jiang et al. ont publié en 2018 une revue systématique et méta-analyse visant également à
évaluer l’efficacité et la sécurité de l’administration de mécobalamine mais cette fois en
combinaison à des prostaglandines E1. Il semblerait que l’administration de mécobalamine
combinée à des prostaglandines E1 soit plus efficace que l’administration de prostaglandines
E1 seules concernant l’efficacité clinique globale et la vitesse de conduction des nerfs moteurs
et sensitifs médians et fibulaires (3). Le détail des revues mentionnées ci-dessus se trouvent
dans l’Annexe 3.
Finalement, il est intéressant de compléter les données ci-dessus par ceux d’une RCT grecque
publiée en janvier 2021. L’objectif des auteurs était d’évaluer l’effet d’une normalisation des
taux de vitamine B12 sur les NDP et les NAC chez des patients diabétiques sous metformine
depuis plus de quatre ans. Un total de 90 patients ayant des taux de vitamine B12 inférieurs à
400 pmol/L (seuil limite considéré comme normal pour les personnes de plus de 60 ans) a été
inclus dans cette étude. Les personnes du groupe intervention ont reçu 1000µg de
mécobalamine par jour per os pendant 12 mois. A la fin de l’étude, tous les participants du
groupes intervention avaient un taux de vitamine B12 considéré comme étant dans les
normes. Les résultats ont montré une amélioration significative de la partie questionnaire du
Michigan Neuropathy Screening Instrument, de la qualité de vie, du seuil de perception des
vibrations ainsi que des paramètres de conduction des nerfs suraux dans le groupe
intervention en comparaison au groupe placebo (55).

2
La mécobalamine et la méthylcobalamine sont des synonymes pour désigner une des formes actives
de la vitamine B12. Par souci de clarté, seul le terme ”mécobalamine” est utilisé dans ce travail.

20
D’autres revues ont été publiées sur l’utilisation de la vitamine B12 en combinaison à un
médicament ou à une autre substance, telles que le Fasudil ou la breviscapine. Cependant,
les interventions effectuées dans les groupes contrôle et traitement (p.ex. médicament +
mécobalamine VS mécobalamine) permettent d’évaluer l’effet du médicament et non de la
vitamine B12 (56,57).
En conclusion, les résultats concernant l’utilisation de vitamine B12 pour les patients atteints
de ND sont encourageants, notamment pour les symptômes et les paramètres
électrophysiologiques. Cependant, ils sont actuellement trop hétérogènes et les études de
qualité insuffisante pour pouvoir recommander son administration.

4.5.2 Vitamine D
La vitamine D a également déjà montré son efficacité dans le traitement des ND.
Lv et al. ont fait une revue systématique et méta-analyse en 2015 visant à évaluer l’association
entre le statut en vitamine D et le développement de neuropathies diabétiques chez des
patients atteints de DT2. Les résultats étaient clairs : la vitamine D est impliquée dans le
développement de NDP chez les patients atteints de DT2 et la carence en vitamine D est
associée à un risque augmenté de NDP, si bien qu’elle peut être caractérisée de biomarqueur
de la NDP. Sa supplémentation pourrait être indiquée pour la prévention ou le traitement des
neuropathies diabétiques (58).
La déficience en vitamine D est définie par des concentrations en 25-Hydroxyvitamine D
(25(OH)D) de 20 à 30 ng/ml (ou 50 à 75 nmol/l), et si les concentrations sont inférieures à 20
ng/ml (ou à 50 nmol/l), on parle de carence. La 25(OH)D est la forme circulante de l’hormone
mesurée pour établir et suivre le statut en vitamine D des patients (58).
Lv et al. expliquent que les mécanismes impliqués dans cette association ne sont pas encore
clairs. La 25(OH)D pourrait réduire le dysfonctionnement des cellules β en réduisant
l’inflammation du pancréas et en restaurant la production d’insuline. Sachant que
l’inflammation et l’hyperglycémie sont probablement impliqués dans le développement de
NDP, la carence en vitamine D pourrait en augmenter le risque par ces deux biais (58).
En 2019, Zhang et al. ont également effectué une revue systématique et méta-analyse visant
à démontrer cette même association (59). Deux des études incluses étaient les mêmes que
dans la revue de Lv et al. (58), mais elles étaient au total plus nombreuses. Ils ont trouvé que
la concentration sérique en 25(OH)D chez les patients atteints de DT2 avec NDP était plus
basse que chez les patients sans NDP, et que sa carence était un facteur de risque de
développer une NDP. Les auteurs ont également mentionné que les patients diabétiques sont
fréquemment déficients en vitamines du groupe B, D, C, en chrome, zinc, sélénium,
magnésium, fer, manganèse, et qu’ils peuvent être supplémentés après une évaluation
nutritionnelle (59). Ils ont donc confirmé les précédents résultats de Lv et al. (58).
C’est en 2020 que Yammine et al. ont effectué une revue systématique visant cette fois à
évaluer l’efficacité d’une supplémentation en vitamine D sur les symptômes des NDP. Les
auteurs ont effectivement observé une amélioration significative de la perception de douleur
liée à la NDP chez les participants de toutes les études incluses. Cependant, il n’y avait pas
d’amélioration supplémentaire de la douleur au-delà de la normalisation du statut en vitamine
D, celle-ci pourrait donc être suffisante (5). Selon les auteurs, les mécanismes sous-jacents
sont encore flous et l’effet pourrait être expliqué soit par les récepteurs de la vitamine D, soit
par l’amélioration des marqueurs du diabète (5).
La carence en vitamine D aurait donc un rôle à jouer dans le développement des NDP, et
l’administration de vitamine D semble être une piste intéressante pour soulager les symptômes
des patients atteints de NDP. Même si les résultats sont prometteurs, des études
supplémentaires sont nécessaires pour confirmer cette dernière information, car la revue
systématique de Yammine et al. (5) n’a inclus que peu d’études et leur design n’était pas idéal.

21
4.5.3 Acide α-lipoïque
L’acide gras α-lipoïque (AAL) est déjà utilisé en Allemagne depuis plusieurs années comme
traitement des NDP, et même remboursé par la plupart des assurances (6,7). Comme expliqué
au chapitre 4.4.2, certaines définitions le considèrent comme un micronutriment, c’est pourquoi
nous avons trouvé pertinent de présenter les publications qui ont permis de démontrer son
efficacité.
En 2012, Han et al. ont mené une revue systématique et méta-analyse visant à évaluer
l’efficacité et la sécurité de l’AAL dans le traitement des NDP (6). Les résultats ont mis en
évidence une amélioration significative des vitesses de conduction nerveuse motrice et
sensorielle, des nerfs médians et fibulaires. Cependant, selon les auteurs, la plupart des
études incluses étaient de faible qualité méthodologique.
Il semblerait que le mécanisme sous-jacent serait une amélioration du flux sanguin nerveux
médiée par l’action antioxydante de l’AAL. En effet, le stress oxydatif joue un rôle important
dans la pathogénèse des NDP (6).
Nguyen et Takemoto ont également réalisé une revue systématique sur le même sujet en
2018, mais incluant des études différentes (7). Les résultats ont prouvé les bénéfices d’AAL
dans le traitement des NDP pour l’amélioration des symptômes des patients.
L’AAL pourrait également permettre de contrôler la douleur en bloquant certains canaux sur
les neurones nociceptifs, et améliorer la fonction nerveuse en chélatant certains ions et en
inhibant les radicaux libres (7).

22
5 Définition de l’étude
5.1 But et objectif
Le but de notre travail est d’apporter un complément aux revues systématiques déjà existantes
sur l’administration de vitamine B12, D et AAL chez les patients atteints de ND. Nous voulons
déterminer si d’autres micronutriments permettent d’améliorer la fonction nerveuse ou les
signes et symptômes neurologiques des patients atteints de ND.

5.2 Question de recherche


Notre question de recherche est la suivante :
« L’administration de certains micronutriments permet-elle d’améliorer la fonction et/ou les
symptômes neurologiques des neuropathies diabétiques chez les patients atteints ? »
Ci-dessous notre question de recherche exprimée sous forme PICO :
P : Patients atteints de neuropathies diabétiques
I : Administration de micronutriments
C : Placebo seul ou placebo et traitement standard
O : Amélioration de la fonction nerveuse ou des signes et symptômes neurologiques

5.3 Hypothèse
Notre hypothèse est que l’administration de certains nutriments permet d’améliorer les signes
et symptômes des neuropathies diabétiques chez les patients qui en sont atteints.

23
6 Méthode
6.1 Bases de données
Les bases de données qui ont été utilisées pour ce travail sont Medline (via PubMed) et Cinahl.
Cochrane a été utilisée pour s’assurer qu’aucune revue systématique n’a déjà traité notre
question de recherche.

6.2 Équations de recherches


Les équations de recherche qui ont été utilisées sur chaque base de données sont
retranscrites ci-dessous.
Sur PubMed :
(((micronutrients OR antioxidants OR calcium OR magnesium OR sodium OR phosphorus OR
chlorine OR potassium)) AND (diabetic neuropathies)) NOT (wound healing)
Sur Cinahl :
((MH "Micronutrients") OR (MH "Vitamins+") OR (MH "Antioxidants+") OR (MH "Trace
Elements+") OR (MH "Calcium") OR (MH "Magnesium") OR (MH "Sodium") OR (MM
"Phosphorus") OR (MH "Chlorine") OR (MM "Potassium")) AND diabetic neuropathy NOT
wound healing

6.3 Critères d’inclusion et d’exclusion


Le Tableau 3 présente les critères d’inclusion et d’exclusion des études scientifiques
recherchées. Afin de les appliquer lors de la recherche dans les bases de données, nous
avons activé les filtres « entre 2010-2021 » sur Pubmed et Cinahl, ainsi que « human » sur
Pubmed. Concernant le design des études, nous n’avons pas appliqué le filtre « randomized
control trial » sur les bases de données afin de ne pas passer à côté d’études non répertoriées
comme telles, mais correspondant à ce design. Nous avons souhaité exclure les études
portant sur l’administration seule de vitamine B12 et de vitamine D car des revues
systématiques existaient déjà à ce sujet.

Tableau 3. Critères d’inclusion et d’exclusion des études scientifiques recherchées.

Années de publication 2010-2021


Langue Anglais et français
Critères d’inclusion
Design Essai contrôlé randomisé
Population Humains, de tous âges
Critère d’exclusion Micronutriment administré Vitamine B12 seule et vitamine D seule

6.4 Sélection des articles


La sélection des articles a été faite en trois étapes. La première était la sélection des articles
sur la base de leur titre, et la deuxième était une sélection, parmi ces articles initialement
sélectionnés, sur la base de leur abstract. Ces deux premières étapes ont été réalisées par
chacune de nous séparément, puis nous avons confronté nos résultats et résolu les
désaccords. La troisième étape était la sélection des articles sur la base de leur texte complet.
Pour celle-ci, chacune a lu la moitié du nombre d’articles puis les articles finaux ont été
sélectionnés.

24
6.5 Extraction des données
Chacune de nous a extrait les données de la moitié du nombre d’articles finalement
sélectionnés, en choisissant ceux dont chacune n’avait pas fait la lecture complète lors de la
l’étape précédente.
Nous avons utilisé notre propre tableau d’extraction, contenant les données détaillées de
chaque étude incluse. Nous avons ensuite effectué des tableaux résumés des données
extraites, contenant les informations nécessaires à l’analyse des études. Le premier tableau
décrit les caractéristiques des études incluses et de l’échantillon étudié. Le second tableau
décrit l’intervention et les résultats principaux des études incluses.

6.6 Analyse qualitative


La qualité des études incluses a été évaluée à l’aide de la grille « Quality criteria checklist :
Primary Research » de l’Académie de Nutrition et Diététique, traduite en français (Annexe 4).
Elle est constituée de quatre questions de pertinence et 10 questions de validité, comprenant
elles-mêmes des sous-questions. Il est possible d’y répondre par « oui », « non », « peu de
précisions » ou « ne s’applique pas ». Si la majorité des réponses est « oui », la qualité de
l’étude est qualifiée de « positive ». À l’inverse, si la majorité des réponses est « non », la
qualité de l’étude est qualifiée de « négative ». Lorsque la tendance n’est pas nette et que
certaines réponses n’indiquent pas que l’étude est particulièrement robuste, sa qualité est
qualifiée de « neutre ».
Chacune de nous a réalisé l’analyse qualitative des études dont nous avions extrait les
données.

25
7 Résultats
Pour rappel, notre question de recherche est la suivante : « L’administration de certains
micronutriments permet-elle d’améliorer la fonction et/ou les symptômes neurologiques des
neuropathies diabétiques chez les patients atteints ? ».
Sur les sept articles finalement sélectionnés, cinq évaluaient les symptômes, et quatre
évaluaient la conduction nerveuse. Les symptômes ont été amélioré à trois reprises, lors de
l’administration du complexe de vitamines et minéraux (zinc, magnésium, vitamine C et E,
vitamines B1, B2, B6, B8 et B9 et B12) (60), de METANX® (vitamine B6, B9, B12) (61), et de
vitamine E (62). La conduction nerveuse a été améliorée à deux reprises, lors de
l’administration de vitamine B9 (63) et de vitamine E (37). Deux études, la première portant
sur l’administration de vitamine B3 (65) et la seconde sur l’administration de vitamine E (66),
n’ont montré aucune amélioration des symptômes ni des paramètres électrophysiologiques.

7.1 Résultats des équations de recherche


Le schéma ci-dessous décrit la sélection des articles obtenus dans les bases de données avec
les équations de recherche. Les résultats de notre méthodologie de recherche sont présentés
dans la Figure 3. Un total de sept articles a été sélectionné pour notre travail.
Suite à l’analyse des résultats, nous avons exclu la publication de Mottaghi et al. évaluant
l’influence d’une mutation génétique sur l’efficacité de l’administration d’acide folique (67).
Cette étude, publiée en 2019, porte sur le même échantillon et la même intervention que la
publication des mêmes auteurs également parue en 2019 (63). Elle effectue cependant des
analyses différentes des résultats en prenant en compte des aspects génétiques.

7.2 Caractéristiques générales des études incluses


Les caractéristiques détaillées des études incluses sont présentes dans le Tableau 4 et le
Tableau 6. Parmi les études incluses, deux ont été menées aux États unis, deux en Iran, une
en Inde et deux en Malaisie. Leur date de publication varie de 2011 à 2020. Toutes les études
étaient des essais contrôlés randomisés. Au total, cinq études ont obtenu un résultat positif à
l’analyse qualité et deux études une qualité neutre.
La taille de l’échantillon analysé variait entre 44 et 300 participants. La majorité (4/7) des
études portaient sur les NDP, une étude évaluait également les NAC et deux études ne
spécifiaient pas explicitement le type de neuropathie étudié. L’âge moyen des groupes étudiés
variait entre 44 et 64 ans. Les échantillons de toutes les études sauf celle de Hor et al. (66)
étaient majoritairement composé d’hommes.
La majorité (4/7) des études incluses étudiait uniquement des patients atteints de DT2, une
étudiait uniquement des patients atteints de DT1, et une étudiait les deux types de diabète et
une ne précisait pas cette information. L’HbA1C moyenne des échantillons étudiés variait de
7.0 à 10.3% et une étude ne donnait pas cette information. La durée moyenne du diabète des
participants aux études portant sur le DT2 variait entre 7.5 et 14 ans. L’étude portant
uniquement sur des patients atteints de DT1 indiquait une durée moyenne du diabète de 27
ans.
Six études évaluaient les taux sanguins des micronutriments étudiés dans leur échantillon.
Dans la majorité des études (5/7), l’intervention consistait uniquement en l’administration per
os de capsules comprenant un ou plusieurs micronutriments. Deux études combinaient
l’administration d’un micronutriment avec un autre nutriment (AAL) et/ou un médicament
(traitement hypoglycémiant, prégabaline ou allopurinol). La majorité (6/7) des groupes contrôle
recevait un placebo et une étude comparait son intervention au traitement standard. La durée
des interventions variait de 2 à 24 mois.

26
Figure 3 : Schéma de sélection des articles pour notre revue de littérature.
Identification

Publications identifiées sur : Publications exclues suite à la lecture du titre :


Pubmed (n = 418) Pubmed (n = 384)
Cinahl (n = 180) Cinahl (n = 167)

Publications incluses suite à Publications exclues suite à la lecture de l’abstract :


la lecture du titre : Pubmed (n = 24)
Pubmed (n = 34) Cinahl (n = 8)
Cinahl (n = 13)
Raisons d’exclusion (n) : langue de publication (8),
Sélection

design d’étude (8), intervention hors sujet (15) et


étude sur les animaux (1).

Publications incluses suite à Publications exclues suite à la lecture du texte :


la lecture de l’abstract : Pubmed (n = 3)
Pubmed (n = 10) Cinahl (n = 0)
Cinahl (n = 5)
Raisons d’exclusion (n) : intervention non pertinente
(1) et outcome non pertinents (2).

Publications incluses suite à Publications exclues suite à l’analyse des résultats :


la lecture du texte : Cinahl (n = 1)
Pubmed (n = 7)
Cinahl (n = 5) Raisons d’exclusion : outcome non pertinent et
Inclusion

Doublons : 4 échantillon/intervention identique à une autre étude


retenue.
N total inclus : 8

Nombre total de publications


incluses : 7

27
7.3 Résultats des études incluses
7.3.1 Études portant sur la vitamine E
Sur les sept études scientifiques incluses, trois études portaient sur l’administration de
vitamine E, seule ou en combinaison à un traitement médicamenteux. Il s’agit de deux études
malaisiennes, qui étudiaient l’administration de tocotriénols (64,66), et d’une étude indienne,
qui portait sur l’administration d’EVION® 400 (39).
L’échantillon de ces trois études variait de 77 à 300 participants, âgés en moyenne de 54 à 64
ans. Deux études analysaient un échantillon de patients DT2 uniquement (62,64) alors que
Hor et al. ont analysé un échantillon de patients DT2 et DT1 (66). Deux études étudiaient
spécifiquement les NDP (64,66), alors que Rajanandh et al. n’ont pas précisé le type de ND
étudié (62).
Parmi ces trois études, deux évaluaient le statut sanguin en vitamine E des participants, dans
le seul but de vérifier leur adhérence à l’intervention. Ainsi, les taux mesurés de tocotriénol
plasmique et α-Tocophérol sérique étaient dans les normes et similaires dans les groupes
contrôle et intervention au départ, puis significativement plus élevés dans les groupes
intervention à la fin des études (64,66). Rajanandh et al. n’ont pas évalué le statut sanguin
des participants en vitamine E (62). Hor et al. ont également évalué le statut en vitamine B9,
vitamine B12 et homocystéine. En cas d’hyperhomocystéinémie, les patients recevaient une
supplémentation en vitamine B9 et B12 afin d’abaisser l’homocystéinémie (66).
Aucune de ces trois études n’a évalué l’apport en nutriments par l’alimentation. Seuls Ng et
al. ont exclu les personnes consommant des suppléments de vitamines B, C, A, D, E, K et de
glutathion (64). Aucune consigne concernant l’alimentation des participants n’a été donné
dans les trois études.
Les outcomes ont été mesurés au début et à la fin de l’intervention (62,64) ou au début, au
milieu et à la fin de l’intervention (66). Deux études évaluaient l’impact de leur intervention sur
les symptômes (62,66). Rajanandh et al. ont notamment mesuré l’intensité de la douleur, grâce
à l’échelle Galer et Jenson, et la qualité de vie grâce au questionnaire de santé RAND-36 (62).
Hor et al. ont mesuré la douleur lancinante, la sensation de brûlure, la paresthésie et
l’engourdissement durant le sommeil grâce au Total Symptom Score (66). Deux études
mesuraient également l’impact de l’intervention sur la force musculaire, les réflexes et les
sensations, à l’aide du Neuropathy Impairment Score (64,66). Certains paramètres
électrophysiologiques ont également été évalués, notamment la latence d’apparition et
l’amplitude du potentiel d’action et la vitesse de conduction des nerfs sensitifs médian, radian
et sural (66), et du nerf moteur tibial (64).
Les interventions consistaient en l’administration de 400mg de vitamine E, sous forme de
tocophérol ou de tocotriénol. Rajanandh et al. ont également administré de la prégabaline en
plus du traitement habituel à tout leur échantillon (62). Hor et al. ont également administré 2
mg de vitamine B9 et 1500 µg mécobalamine (forme active de la vitamine B12) par jour aux
participants ayant une hyperhomocystéinémie, définie par une homocystéinémie supérieure
ou égale à 2.03 mg/l (66).
Rajanandh et al. ont trouvé une diminution significative de la douleur seulement chez les
participants de plus de 50 ans. Une amélioration de la partie de « santé physique » du
questionnaire sur la qualité de vie a été observée dans le groupe contrôle en comparaison au
groupe placebo à 3 mois (64.6 ± 14.84 VS 55.8 ± 15.62). Cependant aucune différence n’a
été observée concernant le score total (62.6 ± 14.84 VS 51.0 ± 19.15), qui comprenait
également une partie « santé mentale » (62). Ng et al. ont observé une augmentation de la
vitesse de conduction nerveuse des nerfs médian, sural et tibial, et de la vitesse de pointe des
nerfs médian et sural (64). En revanche, Hor et al. n’ont pas observé d’impact de l’intervention,
ni sur les signes et symptômes, ni sur les paramètres électrophysiologiques (66).

28
Tableau 4. Caractéristiques générales des essais contrôlés randomisés portant sur la vitamine E.

Caractéristiques Échantillon étudié Outcomes d’intérêt (moyen


générales d’évaluation si score)
Auteur, date de Taille de Age Genre (n) Type de Durée moyenne HbA1c Type Statuts sanguins en Description (nom abrégé du score si
publication, pays, l’échantillon moyen (H/F) diabète du diabète moyenne de ND le(s) nutriment(s) nécessaire)
résultat de l’analyse analysé (n) (années) (année) (T/C) (%) (T/C) étudié(s) (T/C)
qualité (total et T/C) (T/C)
Rajanandh et al. (62) 92 55/54 76/16 DT2 7.6/7.5 8.2/8.1 n/a n/a Intensité de la douleur (NPS)
2013 46/46 Qualité de vie (RAND-36)
Inde
Neutre
Hor et al. (66) 300 58/57.2 130/170 DT1 et 11.8/11.1 9.2/8.7 NDP Tocotrienolb (µg/ml) : Signes et symptômes (TSS et NIS)
2018 150/150 DT2 0.03/0.03 Étude de la conduction nerveuse
Malaisie
Positif
Ng et al. (64) 77 63/64 52/25 DT2 14/13 7.2/7.4 NDP α-Tocophérola Étude de la conduction nerveuse
2020 39/41 (µmol/l) : 42.05/40.46
Malaisie
Positif

Abréviations : C, groupe contrôle ; DT1, diabète de type I ; DT2, diabète de type II ; F, femme ; H, homme ; HbA1c, hémoglobine glyquée ; L, litres ; ml, millilitre ;
n, nombre ; ND, neuropathies diabétiques ; NDP, neuropathies diabétiques périphériques ; ng, nanogramme ; NIS, Neuropathy Impairment Score ; nmol,
nanomole ; NPS, Neuropathic Pain Scale ; n/a, non disponible ; PND, polyneuropathies diabétiques ; RAND-36, RAND 36-Item Health Survey ; T, groupe
traitement ; TSS, Total Symptom Score ; µg, microgramme ; µmol, micromole.
a b
sérique plasmique

29
Tableau 5 : Intervention et résultats significatifs principaux des essais contrôlés randomisés inclus sur la vitamine E.

Intervention Résultats principaux de(s) l’intervention(s)


Auteurs Durée Groupe traitement Groupe contrôle Symptômes des ND et tests Paramètres électrophysiologiques
sensoriels quantitatifs
Rajanandh et 3 mois Tocophérol 400mg** - ↓ de la douleur chez les participants > Non évalué.
al. (36) (EVION® 400) (posologie n/a) 50 ans en comparaison au début et au
groupe contrôle.
Capsule ↑ de la qualité de vie en lien avec la
santé physique à 3 mois en
+ Traitement hypoglycémiant Traitement hypoglycémiant comparaison au début et au groupe
habituel (sans précisions) oral (glibenclamide 5 mg ou contrôle.
metformine 500 mg)
+ Pregabaline (sans précisions)
+ Prégabaline (preganerve 45
mg 1x/j)
Hor et al. (66) 12 Tocotriénols 400 mg/j Placebo Pas de différence entre les deux Pas de changement dans les paramètres
mois groupes concernant les signes et électrophysiologiques.
Capsule Capsule symptômes.

+ vit. B9 (2mg/j) et
mécobalamine (1500µg/j) si + vit. B9 (2mg/j) et
hyperhomocystéinurie* mécobalamine (1500µg/j) si
hyperhomocystéinurie*
Ng et al. (64) 2 mois Tocotriénols 400 mg/j Placebo Non évalué. ↑ de la vitesse de conduction pour les nerfs
médian, sural et tibial.
Capsule Capsule ↑ de la vitesse de pointe pour les nerfs,
médian et sural.
Pas de différence concernant l’amplitude
du potentiel d’action pour tous les nerfs.

Abréviations : /j, par jour ; mg, milligramme ; n/a, non disponible ; ND, neuropathies diabétiques ; ↓, diminution ; ↑, augmentation ; >, supérieur à.
* Uniquement en cas d’hyperhomocystéinémie au début de l’étude, définie par un taux d’homocystéine supérieur ou égal à 2.03 mg/l
** Composition non disponible dans la publication, ni sur le site officiel de l’entreprise pharmaceutique produisant l’EVION® 400. Composition trouvée sur un
site de vente en ligne (68). Aucune information sur la posologie recommandée n’est donnée

30
7.3.2 Étude portant sur le complexe de vitamines et minéraux
Farvid et al. (60) ont évalué l’effet de l’administration de vitamines et minéraux sur les
symptômes de ND et la fonction nerveuse pendant 4 mois sur 68 patients atteints de DT2. Le
premier groupe intervention a reçu des capsules contenant du zinc, du magnésium et des
vitamines C et E. Le second groupe intervention a reçu des capsules contenant des vitamines
B1, B2, B6, B8 et B9 et B12 en plus des mêmes capsules que le premier groupe. Le groupe
contrôle a reçu un placebo.
Les personnes utilisant des suppléments en minéraux ou vitamines étaient exclus de l’étude.
Il a été demandé aux participants de ne pas modifier leur mode de vie. Leurs apports en
nutriments ont été estimé au début, à 2 mois et à 4 mois à l’aide d’un rappel de 24h. Les
résultats de ces évaluations n’étaient ni mentionnés, ni discutés.
Les signes et symptômes neurologiques ont été évalués au début, à 2 mois et à 4 mois à l’aide
du MNSI.
Les résultats ont montré une amélioration significative de la partie questionnaire du score
MNSI après 4 mois par rapport au début dans les deux groupes intervention en comparaison
au groupe placebo. Le premier groupe est passé d’un score moyen de 3.96 (2.72-5.20) au
début à 1.00 (0.17-1.82) à 4 mois. Le second groupe est passé d’un score moyen de 3.45
(2.30-4.60) au début à 0.64 (0.11-1.16) à 4 mois. Les deux groupes ont montré une différence
significative à 4 mois en comparaison au début et au groupe placebo. Aucune différence n’a
été observée entre les groupes concernant la partie examen clinique du MNSI et les
paramètres neurophysiologiques.

7.3.3 Étude portant sur les vitamines B9, B12 et B6 (METANX®)


Fonseca et al. (61) ont évalué l’effet de l’administration de capsules nommées METANX®,
composées de méthylfolate, mécobalamine et phosphate de pyridoxal sur les signes et
symptômes de NDP sur 214 patients atteints de DT2. Les éléments administrés sont des
formes actives de la vitamine B9, B12 et B6 respectivement. L’intervention a duré 6 mois.
Les personnes ayant reçu par injection ou per os de l’acide α-lipoïque, de la vitamine B6, B9
ou B12 étaient exclues de l’étude. Au début, 14% des participants avaient des taux sanguins
de vitamine B12 et d’acide méthymalonique (métabolite de la vitamine B12) inférieurs aux
normes.
Les outcomes suivant ont été évalués au début et à 2, 4 et 6 mois. Le seuil de perception de
vibration a été évalué sur le gros orteil de chaque pied à l’aide d’un appareil de mesure
spécifique. Les symptômes ont été évalués à l’aide d’une version modifiée du NTSS-6. La
sévérité des ND a été évaluée à l’aide du Neuropathy Disabilty Score. La qualité de vie a été
évaluée à l’aide du Medical Outcomes Study Short-Form 36-Item Health Survey (SF-36). La
douleur dans les membres inférieurs a été évaluée à l’aide d’une échelle analogique allant
jusqu’à 10.
Les résultats ont montré une diminution du seuil de perception des vibrations dans les deux
groupes, sans différence significative entre les deux. Le score NTSS-6 a diminué de manière
significative dans le groupe traitement en comparaison au groupe placebo de -0.90 ± 1.42 à 4
mois et de -0.96 ± 1.54 à 6 mois en comparaison aux valeurs du groupe contrôle. Le score
évaluant les incapacités a diminué de manière significative dans le groupe intervention en
comparaison au groupe placebo à 4 mois (-0.78 ± 2.13 VS -0.18 ± 2.24), mais aucune
différence n’a été observée à 6 mois. Concernant la qualité de vie, la partie du SF-36 évaluant
les composantes mentales a augmenté de manière significative à 6 mois dans le groupe
intervention en comparaison au groupe placebo (+1.99 ± 8.57 VS -0.29 ± 8.48). Aucune
différence n’a été observée dans la partie du SF-36 évaluant les composantes physiques.
Aucune différence n’a été observée entre les groupes concernant la douleur aux membres
inférieurs.
31
7.3.4 Étude portant sur la vitamine B3
Pop-Busui et al. (65) ont évalué l’effet d’une supplémentation en allopurinol, AAL et
nicotinamide (forme hydrosoluble de la vitamine B3) sur les NAC et les NDP sur 44 patients
atteints de DT1. L’intervention a duré 24 mois.
Les outcomes utilisés pour évaluer les NAC étaient l’innervation du ventricule gauche, évalué
par imagerie, et le réflexe cardiovasculaire autonome, évalué par des tests standardisés
comprenant notamment la manœuvre de Valsalva. Les outcomes utilisés pour évaluer les
NDP étaient les symptômes, évalués à l’aide du MNSI et d’une évaluation neurologique
complète, l’étude de la conduction des nerfs suraux, fibulaires et médians, l’évaluation
quantitative sensorielle pour la perception du froid et des vibrations et le test quantitatif du
réflexe sudomoteur axonal. Chaque outcome a été évalué au début et à 24 mois.
Les résultats ont montré une aggravation significative mais cliniquement légère des indicateurs
de l’innervation du ventricule gauche dans le groupe intervention. Aucune différence n’a été
observée entre les groupes concernant les réflexes cardiovasculaires autonomes, les
symptômes de NDP, l’étude la conduction nerveuse, l’évaluation quantitative sensorielle et le
test quantitatif du réflexe sudomoteur axonal.

7.3.5 Étude portant sur la vitamine B9


Deux études iraniennes (63,67) portant sur l’administration d’acide folique et faites par les
mêmes auteurs ont été incluses au départ (Figure 3), mais suite à l’analyse des données, nous
avons constaté que l’échantillon de participants et l’intervention étaient identiques. Une des
études analysait en plus la modulation de l’efficacité de l’intervention par un polymorphisme
génétique MTHFR C677T (67), ce qui ne répond pas directement à notre question de
recherche. Nous avons finalement décidé d’exclure cette étude, qui ne figure pas dans les
tableaux des données ci-dessous.
Mottaghi et al. (63) ont réalisé une étude de 4 mois sur 80 participants âgés en moyenne de
55 ans et atteints de polyneuropathies diabétiques. Leur type de diabète n’était pas
mentionnés.
Le statut sanguin en folates des participants était dans les normes au début et à la fin de
l’intervention, avec une augmentation significative dans le groupe intervention à la fin de
l’étude. L’homocystéinémie et le statut en vitamine B12 ont également été évalués.
L’homocystéinémie a significativement diminué dans le groupe intervention et le statut en
vitamine B12 n’a pas subi de changements significatifs. Les personnes consommant des
suppléments contenant de l’acide folique ou de la vitamine B12 ont été exclues. Il a été
demandé aux participants de ne pas changer leur alimentation et leur activité physique durant
l’étude. La consommation d’aliments enrichis en acide folique a été évaluée mais les résultats
n’ont pas été mentionnés.
L’intervention consistait en l’administration de 1 mg d’acide folique par jour. Son effet sur
certains paramètres électrophysiologiques des nerfs sensoriels fibulaires et suraux,
notamment sur le pic de latence et l’amplitude, et des nerfs moteurs fibulaires et tibiaux,
précisément sur la latence d’apparition et l’amplitude du potentiel d’action et la vitesse de
conduction nerveuse, a été évalué au début et à la fin de l’étude.
Les résultats ont montré une amélioration significative de quasiment tous les paramètres, soit
une diminution de la latence d’apparition des nerfs moteurs fibulaires et tibiaux, une
augmentation de l’amplitude du nerf sensoriel sural, et des nerfs moteurs fibulaires et tibiaux,
et une augmentation de la vitesse des nerfs moteurs fibulaires et tibiaux. Il n’y a pas eu
d’amélioration sur le pic de latence et l’amplitude du nerf sensoriel fibulaire et sur le pic de
latence du nerf sensoriel sural.

32
Tableau 6. Caractéristiques générales des essais contrôlés randomisés portant sur divers micronutriments.

Caractéristiques Échantillon étudié Outcomes d’intérêt


générales
Auteur, date de Taille de Age Genre Type Durée HbA1c Type de Statuts sanguins en le(s) nutriment(s) Description (nom abrégé du score si
publication, pays, l’échantillon moyen (n) de moyenne du moyenne ND étudié(s) (T/C) nécessaire)
résultat de l’analyse analysé (n) (années) (H/F) diabète diabète (%) (T/C)
qualité (total et T/C) (T/C) (année) (T/C)
Farvid et al. (60) 68 50.5/54.4/ 35/33 DT2 9.4/12.3/8.6* 9.4/10.1/ n/a Vit. B9a(ng/ml) : 7.74/8.68/6.95* Signes et symptômes (MNSI)
2011 23/22/23* 52.7* 9.3* Vit. B12a(pg/ml) : 405.8/363.9/377.4* Étude de la conduction nerveuse
Iran Vit. Cb (mg/dl) : 0.81/0.79/0.97*
Positif Vit. Ea (µg/dl) : 941.5/1092.2/916.4*
Magnésiuma (mg/dl) : 2.10/2.13/2.00*
Zinca (µg/dl) : 125.4/137.6/145.9*
Fonseca et al. (61) 214 62.29/ 148/66 DT2 11.4/11.5 7.1/7.0 NDP Vit. B9 (nmol/L) : 42.19/43.04 Signes et symptômes (NTSS-6 et NDS)
2013 106/108 62.95 5-MTHF† (nmol/L) : 59.68/60.73 Tests sensoriels quantitatifs (vibrations)
États-Unis PLP† (nmol/L) : 70.15/71.30 Qualité de vie (SF-36)
Positif Vit. B12 (pmol/L) : 443.26/408.25
Pop-Busui et al. (65) 44 44/47 31/13 DT1 27/27 7.4/7.7 NAC et n/a Signes et symptômes (MNSI)
2013 22/22 NDP Tests sensoriels quantitatifs (température
États-Unis et vibrations)
Positif Étude de la conduction nerveuse
Innervation du ventricule gauche
Réflexes cardiovasculaires autonomes
Réflexe sudomoteur axonal
Mottaghi et al. (63) 80 54.9/55.3 43/37 n/a 12.4/11.9 n/a PND Folatesa (ng/ml) : 8.1/7.8 Étude de la conduction nerveuse
2019 40/40
Iran
Neutre

Abréviations : C, groupe contrôle ; dl, décilitres ; DT1, diabète de type I ; DT2, diabète de type II ; F, femme ; H, homme ; HbA1c, hémoglobine glyquée ; L,
litres ; n, nombre ; mg, milligramme ; ; ml, millilitre ; MNSI, Michigan Neuropathy Screening Instrument ; NAC, neuropathies autonomes cardiovasculaires ; ND,
neuropathies diabétiques ; NDP, neuropathies diabétiques périphériques ; ng, nanogramme ; nmol, nanomole ; NTSS-6, Neuropathy Total Symptom Score 6 ;
NDS, Neuropathy Disability Score ; pg, picogramme ; n/a, non disponible ; PLP, pyridoxal-5’-phosphate ; pmol, picomole ; PND, polyneuropathies diabétiques ;
SF-36, Medical Outcomes Study Short-Form 36-Item Helth Survey ; T, groupe traitement ; vit., vitamine ; µg, microgramme ; 5-MTHF, 5 methyltetrahydrofolate ;

le pyridoxal-5’-phosphate et le 5-methyltetrahydrofolate sont les formes biologiquement actives de la vitamine B6 et B9 respectivement
a b
*T1/T2/C sérique plasmique

33
Tableau 7. Intervention et résultats significatifs principaux des essais contrôlés randomisés portant sur divers micronutriments.

Intervention Résultats principaux de(s) l’intervention(s)


Auteurs Durée Groupe(s) traitement Groupe contrôle Symptômes des ND, tests sensoriels quantitatifs et test Paramètres électrophysiologiques
des réflexes
Farvid et 4 mois Groupe 1 ZnSO₄ 20 mg/j Placebo ↓ des symptômes dans les deux groupes traitement. Pas de changement dans aucun des groupes.
al. (60) MgO 250 mg/j Pas de changement concernant les signes et
Vit. C 200 mg/j Capsule symptômes évalués par examen dans aucun des
Vit. E 100 mg/j groupes.
Idem groupe 1 + :
vit. B1 10 mg/j
vit. B2 10 mg/j
Groupe 2

vit. B6 10 mg/j
vit. B8 200 µg/j
vit. B12 10 µg/j
vit. B9 1 mg/j

Capsule (groupes 1 et 2)
Fonseca et 6 mois METANX®, soit : Placebo ↓ des symptômes à 4 mois dans les deux scores et à 6 Non évalué.
al. (61) LMF calcium (vit. B9) 3 mg/j mois dans un seul score sur les deux effectués.
MC (vit. B12) 2 mg/j ↑ de la qualité de vie en lien avec la santé mentale.
PLP (vit. B6) 35 mg/j Pas de différence entre les groupes concernant le seuil
de perception des vibrations.
Capsule Capsule
Pop-Busui 24 mois Nicotinamide (vit.B3) 1500mg/j Placebo Pas de changement. ↓ (aggravation) de l’innervation du ventricule gauche.
et al. (65) Allopurinol 300mg/j Pas de changement concernant les paramètres
Acide a-lipoïque 1200mg/j électrophysiologiques.

Capsule Capsule
Mottaghi et 4 mois Acide folique 1 mg/j Placebo Non évalué. ↓ de la latence d’apparition du potentiel d’action des
al. (63) nerfs moteurs fibulaire et tibial.
Forme non précisée Forme non précisée ↑ de l’amplitude du potentiel d’action du nerf sensoriel
sural, et des nerfs moteurs fibulaire et tibial.
↑ de la vitesse de conduction des nerfs moteurs
fibulaire et tibial.

Abréviations : LMF, L-methylfolate ; MgO, magnésium oxyde ; mg, milligrammes ; MNSI, Michigan Neuropathy Screening Instrument ; ND, neuropathies diabétiques ; PLP,
pyridoxal-5’-phosphate ; MC, mécobalamine ; /j, par jour ; vit., vitamine ; ZnSO₄, sulfate de zinc ; µg, microgrammes ; ↑, augmentation ; ↓, diminution.

34
8 Discussion
8.1 Rappel du but et des résultats
Notre travail avait pour but de rassembler les études portant sur l’administration de
micronutriments dans le cadre des ND, afin de compléter les revues systématiques déjà
parues sur l’administration des vitamines B12 et D et d’AAL.
Nos recherches ont montré des résultats diversifiés. L’administration de vitamine E a permis
d’améliorer les symptômes et les paramètres électrophysiologiques dans certaines études.
Concernant les autres micronutriments, l’administration de METANX® et du complexe de
micronutriments a induit une amélioration des symptômes. L’administration isolée de vitamine
B9 a induit une amélioration des paramètres électrophysiologiques. La vitamine B3 n’a induit
aucun changement.

8.2 Micronutriments et doses administrées


Tous les micronutriments administrés dans les études incluses ont un rôle dans le
fonctionnement normal du SN. Cela paraît donc cohérant que leur utilisation fasse l’objet
d’études sur les ND. De plus, la vitamine E, C et B2 ainsi que le cuivre ont une fonction
antioxydante pour l’organisme, faisant ainsi écho à la physiopathologie des ND (voir chapitre
8.3).
Certaines études ont également fait le choix d’administrer une forme spécifique du
micronutriment d’intérêt. C’est le cas de la vitamine E. Rajanandh et al. ont choisi d’administrer
de la vitamine E sous forme de tocotriénol car il semblerait que son potentiel antioxydant, anti-
inflammatoire et neuro-protectif soit plus important que celui du tocophérol (62,69).
Cependant, les améliorations qu’ils obtiennent sur les paramètres électrophysiologiques ne
sont pas confirmés par l’étude de Hor et al., qui administrent également du tocotriénol (70). Il
est donc difficile de confirmer qu’une forme est plus efficace qu’une autre dans le cadre des
ND. Farvid et al. ne précisent pas la forme de vitamine E administrée dans leur complexe (60).
La mécobalamine, une des formes actives de la vitamine B12, est mieux absorbée par les
cellules nerveuses que la cobalamine, forme la plus commune de vitamine B12 (54). Cela
explique pourquoi il s’agit de la seule forme de vitamine B12 administrée dans les revues
systématiques que nous avons recensées.
Concernant les doses administrées de micronutriments, la majorité des études parlent
de ”supplémentation”. Cependant, aucune n’aborde cet aspect dans leur discussion. Trois
éléments nous ont permis de confirmer qu’il s’agit bien d’une ”supplémentation” et non
d’une ”complémentation”.
Premièrement, les doses administrées dans les études incluses représentent entre 0,36 et
500 fois les AJR pour les hommes et les femmes confondus (Annexe 2). Seules les doses
administrées par Farvid et al. (60) de magnésium et de zinc sont inférieures aux AJR,
représentant au maximum 56% des AJR. Il s’agit donc bien, dans la majorité des interventions,
d’une ”supplémentation” en micronutriments, et non d’une ”complémentation” telle que définie
dans la législation suisse.
La comparaison entre les apports journaliers médians en micronutriments de la population
adulte française (Annexe 2) et les doses administrées confirme également notre conclusion.
En effet, si on additionnait les apports journaliers médians et la dose de micronutriments
administrée dans les études, les AJR seraient toujours dépassés. Seul le zinc fait exception.
Une couverture de 98% des AJR est atteinte par l’intervention de Farvid et al. (60) si l’on
compare le pourcentage de couverture des AJR par la fourchette basse des apports journaliers
médians en zinc chez les hommes et par la dose administrée dans l’étude. Dans ce cas, il
pourrait donc s’agir d’une ”complémentation”.

35
Finalement, cela est confirmé par l’analyse des statuts sanguins en micronutriments (chapitre
8.5), qui sont toujours dans les normes. Ainsi, comme aucune carence ne semble évidente
dans les échantillons étudiés, il est peu probable que les apports en micronutriments des
participants soient insuffisants.
Nous avons fait le choix de ne pas discuter des potentiels risques liés à l’administration de
doses de micronutriments aussi importantes dans ce travail. D’un point de vue éthique, il est
peu probable que des doses présentant des risques pour la santé aient été administrées.
Cependant, il aurait été intéressant d’aborder cette thématique en profondeur car certains
micronutriments (p.ex. vit. B6, magnésium ou cuivre) ont une toxicité induisant des symptômes
en lien avec le SN (46).

8.3 Mécanismes d’action des micronutriments


Un des éléments ayant motivé notre question de recherche était également de savoir si les
micronutriments permettaient d’agir sur les mécanismes responsables des ND, contrairement
aux traitements actuels qui sont uniquement symptomatiques (20).
Dans le cas de la vitamine E (62,64), du complexe de vitamines et minéraux (60) et du
METANX® (61), il est en effet supposé que l’action antioxydante de certains micronutriments
soit en partie responsable des effets observés. Ces micronutriments agiraient sur les
mécanismes physiopathologiques actuellement présumés des ND, à savoir l’inflammation et
le stress oxydatif (22,64). ll pourrait donc être intéressant, comme le font Ng et al. (64), de
relever les marqueurs du stress oxydatif et inflammatoires afin de comprendre comment les
micronutriments agissent sur les ND. Ng et al. émettent également l’hypothèse que la vitamine
E induit la restauration des nerfs altérés et de leur fonction par l’augmentation du facteur de
croissance nerveux (64). Concernant la vitamine B12, il est également supposé qu’elle agit
directement sur les mécanismes physiopathologiques des ND. Elle permettrait notamment de
diminuer le stress oxydatif et agirait directement sur les neurones, par exemple en favorisant
leur myélinisation (54). La vitamine D, comme mentionné précédemment, semble réduire
l’inflammation et l’hyperglycémie, toutes deux impliquées dans le développement des ND (58).
L’utilisation de micronutriments semble donc être intéressante pour agir sur les mécanismes
physiopathologiques des ND.

8.4 Significativité clinique des résultats


Seule une des études incluses dans notre travail mentionne la significativité clinique des
résultats obtenus. Or, si des résultats statistiquement significatifs permettent de valider ou non
une hypothèse, ils ne donnent aucune indication sur leur pertinence dans la pratique
professionnelle, autrement dit sur leur significativité clinique.
Les améliorations obtenues par Pop-Busui et al. et Hor et al. (65,66) sur les paramètres
électrophysiologiques n’influencent pas la qualité de vie des patients. Pourtant, elles
supposent qu’il est possible de prévenir ou de ralentir l’apparition des ND avant qu’elles
induisent des symptômes. De plus, certains paramètres spécifiques, à savoir la vitesse de
conduction nerveuse de certains nerfs, sont des prédicteurs importants du risque d’ulcération
des pieds et de mortalité chez les patients diabétiques (31,71).
Trois études ont obtenu des améliorations concernant les signes et symptômes. Fonseca et
al. observent une amélioration du score NTSS-6 à 4 et 6 mois (61). Cependant, les différences
observées au sein des groupes et entre les groupes sont trop petites pour être considérées
comme cliniquement significatives (37). De plus, les résultats du second score utilisé dans
cette étude pour évaluer les symptômes ne montrent une amélioration statistiquement
significative qu’à 4 mois, absente à la fin de l’étude. L’amélioration des deux scores aurait
permis d’argumenter en faveur d’une amélioration cliniquement significative, ce qui n’est pas
le cas. Les auteurs considèrent d’ailleurs que leurs résultats ont une pertinence clinique limitée

36
(61). Farvid et al. n'observent également l’amélioration que d’une partie du MNSI et aucune
différence entre les groupes concernant le score total (60). Rajanandh et al. (36) ont obtenu
une amélioration de la douleur chez les patients de plus de 50 ans en comparaison au groupe
placebo, avec une diminution 8.5 points entre les scores moyens du début et de la fin de
l’étude sur un score maximum de 100. Ainsi, selon cette étude, la vitamine E aurait un effet
intéressant sur la perception de la douleur des patients de plus de 50 ans (38). Cependant,
cette étude a une qualité neutre, ces résultats sont donc à interpréter avec précaution.
L’impact des interventions sur la qualité de vie des participants a été évalué dans deux études.
Rajanandh et al. utilisent le questionnaire RAND-36. Seule une amélioration significative de la
partie « santé physique » de ce questionnaire a été observée dans le groupe traitement, sans
différence sur le score total, comprenant également une partie « santé mentale » (36). Il est
difficile d’interpréter le score du RAND-36, car si certains auteurs admettent qu’un résultat
cliniquement significatif est démontré par une différence minimale de 3 à 5 points, des
différences inférieures peuvent l’être également (72). Malheureusement, comme discuté plus
haut, l’amélioration d’une seule partie du score et non du score total tend plutôt à démontrer
des résultats cliniquement peu intéressants. Le constat est le même pour les résultats obtenus
par Fonseca et al. (61).
On observe également une grande variabilité dans les résultats des scores des études
incluses, avec par exemple un écart type allant jusqu’à ± 21.74 pour un score moyen de 50 et
un score total maximum de 100 dans l’étude de Rajanandh et al. (36). Il aurait été intéressant
d’effectuer des analyses statistiques permettant de savoir si un lien existait entre le score de
départ et le score final. En effet, comme le mentionnent Fonseca et al., la perception d’une
amélioration ne sera pas perçue de la même manière selon la perception qu’en a le patient
avant l’intervention (61).
En conclusion, les améliorations obtenues sur les signes et symptômes et sur la qualité de vie
ont une pertinence clinique limitée voire nulle. D’un autre côté, l’amélioration des paramètres
électrophysiologiques est cliniquement intéressante malgré le fait qu’elle n’impacte pas
directement la vie du patient. L’utilisation des résultats dans la pratique est donc peu
pertinente.

8.5 Facteurs de confusion et biais


Dans toutes les études menées sur la nutrition, plusieurs éléments doivent être évalués et pris
en considération pour éviter des biais et des erreurs d’interprétation.
Tout d’abord, le statut nutritionnel des participants doit être évalué afin de déterminer si ces
derniers ne souffraient pas de déficits ou de carences avant l’intervention, ceci pouvant
influencer l’efficacité de l’intervention. En effet, une intervention permettant de normaliser un
statut sanguin abaissé permet de rétablir un fonctionnement physiologique normal, l’utilité est
alors évidente. Or, si le statut sanguin se trouve déjà dans les normes avant l’intervention,
cette dernière pourrait ne pas avoir d’effet important, comme démontré par Yammine et al.
dans leur revue systématique évaluant l’efficacité d’une supplémentation en vitamine D sur les
symptômes des NDP (5). La majorité des études incluses l’ont fait (5/7). Seule une portant sur
l’administration de vitamine E et de prégabaline (62), et l’autre sur l’administration de vitamine
B3, d’acide a-lipoïque et d’allopurinol (65) n’ont pas relevé les statuts nutritionnels de leurs
participants. Parmi les études l’ayant fait, les statuts nutritionnels des participants semblent
tous être dans les normes (Tableau 8). Seuls les statuts sanguins en vitamine B9 dans l’étude
de Fonseca et al., et en α-Tocophérol dans l’étude de Ng et al. semblent être au-dessus des
normes en comparaison aux valeurs normales trouvées dans des sources externes (63,73–
75). Cependant, Fonseca et al. ont également évalué la concentration en 5-
methyltetrahydrofolate qui est la forme biologiquement active de la vitamine B9, différenciée
du « statut sanguin en vitamine B9 » cité précédemment, et cette valeur se trouvait dans les
normes (Tableau 8). Dans cette même étude, le statut sanguin moyen en vitamine B12 des
participants était dans les normes, mais il a été précisé que 12 patients du groupe intervention

37
et 18 patients du groupe contrôle avaient des valeurs abaissées. Ceci pourrait donc participer
à un effet augmenté de l’intervention.
Tableau 8. Comparaison entre les statuts sanguins en micronutriments dans les études
incluses et les valeurs normales (63,73–75) avant les interventions.

Auteurs Valeurs des statuts micronutritionnels Valeurs normales (63,73– Interprétation


dans les études 75)
Farvid et al. (60) Vit. B9a(ng/ml) : 7.74/8.68/6.95* 2-10 ng/ml N
Vit. B12a(pg/ml) : 405.8/363.9/377.4* 200-1000 pg/ml N
Vit. Cb (mg/dl) : 0.81/0.79/0.97* 0.6-2 mg/dl N
Vit. Ea (µg/dl) : 941.5/1092.2/916.4* 780-1250 µg/dl N
Magnésiuma (mg/dl) : 2.10/2.13/2.00* 1.8-3 mg/dl N
Zinca (µg/dl) : 125.4/137.6/145.9* 59-144 µg/dl N
Fonseca et al. Vit. B9 (nmol/L) : 42.19/43.04 4-22 nmol/l ↗
(61) 5-MTHF† (nmol/L) : 59.68/60.73 40-120 nmol/l N
PLP† (nmol/L) : 70.15/71.30 35-110 nmol/l N
Vit. B12 (pmol/L) : 443.26/408.25 150-750 pmol/l N
Mottaghi et al. Folatesa (ng/ml) : 8.1/7.8 3.9-16.9 ng/ml N
(63)
Hor et al. (66) Tocotrienolb (µg/ml) : 0.03/0.03 n/a -
Ng et al. (64) α-Tocophérola (µmol/l) : 42.05/40.46 18-29 µmol/l ↗

Abréviations : dl, décilitres ; L, litres ; mg, milligramme ; ; ml, millilitre ; N, normal ; ng, nanogramme ; nmol,
nanomole ; pg, picogramme ; n/a, non disponible ; PLP, pyridoxal-5’-phosphate ; pmol, picomole ; vit., vitamine ;
µg, microgramme ; µmol, micromoles ; 5-MTHF, 5 methyltetrahydrofolate ; ↗, supérieur aux normes.
†le pyridoxal-5’-phosphate et le 5-methyltetrahydrofolate sont les formes biologiquement actives de la vitamine B6
et B9 respectivement
asérique bplasmique
*T1/T2/C

En plus d’évaluer le statut sanguin concernant le micronutriment administré, il est également


important d’évaluer celui de tout autre micronutriment ou nutriment dont la carence ou la
présence en excès pourrait exercer une influence sur l’efficacité de l’intervention et sur le
système nerveux.
Fonseca et al. (61) ont également évalué l’homocystéinémie, qui était en moyenne dans les
normes dans les deux groupes, mais trop élevée chez huit patients du groupe intervention et
16 patients du groupe contrôle avant l’intervention. L’homocystéine est métabolisée par la
vitamine B9 et la vitamine B12, son évaluation est utilisée comme marqueur du risque
cardiovasculaire et pour détecter une déficience en vitamine B12. En effet, celle-ci n’est parfois
pas détectable au niveau sérique mais l’élévation de l’homocystéine permet alors de suggérer
une possible déficience (61).
Mottaghi et al. (63) ont, quant à eux, évalué l’homocystéinémie et le statut en vitamine B12.
Connaître le statut en vitamine B12 est effectivement important sachant que la vitamine B9 en
excès peut masquer une déficience en vitamine B12 (46). Pour les auteurs, l’homocystéine
pourrait jouer un rôle dans le stress oxydatif, et l’augmentation des concentrations sériques en
vitamine B9 étaient associées à une diminution de l’homocystéinémie (63). Hor et al. (66) ont
évalué, le statut en vitamine B9 et le statut en vitamine B12 en plus de l’homocystéinémie, car
comme mentionné précédemment, si les participants souffraient d’une
hyperhomocystéinémie, ils recevaient une supplémentation en ces deux vitamines afin
d’abaisser l’homocystéinémie et donc le risque cardiovasculaire (66). Les quatre études
restantes n’ont pas évalué d’autres statuts en micronutriments que ceux pour lesquels ils
recevaient une supplémentation. Farvid et al. auraient pu évaluer le statut en calcium, car sa

38
présence excessive dans l’organisme peut notamment diminuer l’absorption du zinc, un
minéral antioxydant aussi administré dans leur étude (47).
De façon plus générale, il est important de connaître l’alimentation des participants qui peut
varier d’une personne et d’un pays à l’autre. Il est nécessaire de savoir si elle est équilibrée
avant le début de l’intervention et homogène au sein de l’échantillon afin de ne pas créer de
grandes différences interindividuelles qui pourraient exercer une influence sur les résultats
obtenus. Quatre pays et deux continents sont représentés dans les études incluses : l’Inde, la
Malaisie, l’Iran et les États-Unis, soit l’Asie et l’Amérique. Les régimes alimentaires y sont très
différents, rendant ainsi plus difficile la comparaison, d’autant plus lorsque les statuts sanguins
ne sont pas évalués. Farvid et al. (60) ont évalué l’alimentation au début, au milieu et à la fin
de l’intervention mais les données n’ont pas été présentées. Si l’alimentation n’est pas
évaluée, ceci pourrait s’avérer extrêmement problématique dans certaines études, mais dans
notre revue systématique, les quantités de micronutriments administrés sont tellement élevées
que l’alimentation des participants n’a que peu d’impact sur les résultats.
Contrairement à l’alimentation, la prise de suppléments en le micronutriment étudié ou en
micronutriments antagonistes ou médicaments limitant l’absorption devraient nécessairement
être évaluées chez les participants, dans le but de les exclure si tel est le cas, afin que
l’intervention soit égale pour tous. Trois études n’ont pas évalué ce point (62,65,66). Farvid et
al. (60) ont exclu les personnes prenant des suppléments de vitamines et/ou minéraux,
Fonseca et al. (61) ont exclu les personnes prenant de l’acide a-lipoïque ou de la vitamine
B12, et plus de 10 mg de vitamine B6 ou 800 ug de vitamine B9 dans les deux mois avant le
dépistage. Mottaghi et al. (63) ont exclu les individus consommant des suppléments contenant
de la vitamine B9 ou B12, et Ng et al. (64) ont exclu les personnes consommant des
suppléments hydrosolubles tels que les vitamines B et C et le glutathion dans les deux
semaines avant le recrutement, et des suppléments liposolubles tels que les vitamines A, D,
E et K dans le mois précédent le recrutement. Ces auteurs ont limité ce biais en évaluant ces
éléments, ce qui n’est pas le cas pour ceux n’ayant pas précisé l’information.
En conclusion, il existe peu de biais dans les études que nous avons incluses concernant les
statuts sanguins en les micronutriments administrés car ceux-ci étaient en grande majorité
dans les normes avant les interventions. L’alimentation n’était généralement pas évaluée, ce
qui nous paraît justifié en raison des doses importantes administrées. Cependant, plusieurs
études n’ont pas précisé le statut sanguin dans d’autres micronutriments ainsi que la prise de
suppléments en micronutriments au préalable, qui pourraient tous deux avoir un impact sur
l’intervention, constituant ainsi un biais.

39
9 Points forts, limites et biais de notre travail
9.1 Points forts
La problématique que nous avons étudiée, à savoir les ND, concerne une population
importante, qui ne cesse d’augmenter. Notre travail répond à une lacune concernant
l’utilisation de micronutriments dans le cadre de cette pathologie. Seules les vitamines D et
B12 avaient fait l’objet de revues systématiques.
Aucune des études incluses ne mentionne avoir travaillé en collaboration avec des
diététicien.ne.s. Il nous semblait intéressant d’analyser les résultats obtenus en regard de nos
compétences et connaissances en nutrition.
Nous avons inclus uniquement des RCT, qui correspondent au design d’étude ayant le plus
haut niveau de preuve (76). La majorité des études (6/7) ont été évaluées comme ayant une
qualité positive, ce qui n’est pas le cas de celles incluses dans les revues sur la vitamine B12.
Cela s’explique en partie car toutes les études incluses dans notre travail effectuent un
contrôle en double aveugle, sauf celle de Rajanandh et al. (36).
Concernant la méthodologie, bien qu’un article ait été exclu après l’extraction des données,
notre travail respecte celle d’une revue systématique, considérée comme ayant plus niveau
haut de preuve (76). De plus, nous avons effectué la sélection des articles sans se concerter,
afin d’avoir une sélection pertinente, incluant l’ensemble des articles nous permettant de
répondre à notre question de recherche.
9.2 Biais et limites
Nous avons limité nos recherches aux études publiées en anglais et en français. Il aurait été
intéressant d’inclure les articles également publiés dans d’autres langues. Dans les résultats
de nos équations de recherche, nous avons notamment identifié des études portant sur les
vitamines B6, B3, B1 ou une de leur forme dérivée ou sur des complexes vitaminiques
spécifiques (p.ex. Cocarnit®, Cytoflavin®, Milgamma®, Alfavit Diabetes®). La majorité de ces
études sont publiées en Russe.
Excepté pour les études portant sur la vitamine E, les interventions des études incluses étaient
toutes différentes. Il est donc difficile de comparer les résultats entre eux et d’en extraire des
recommandations. De plus, bien que les outcomes évalués soient souvent identiques, les
moyens utilisés, principalement pour évaluer les symptômes, sont différents.
Farvid et al. (60), Fonseca et al. (61) et Pop-Busui et al. (65) administrent plusieurs
micronutriments ou un micronutriment et des médicaments dans leur groupe intervention.
Dans ce cas, les résultats obtenus ne peuvent pas être attribués uniquement à un
micronutriment, ce qui ne nous permet de répondre que partiellement à notre question de
recherche.
Finalement, nous avons trouvé une revue, publiée en février 2021, portant sur l’administration
des vitamines du groupe B pour les ND (77). Nous avons comparé les études retenues dans
cette revue aux études que nous avons analysées. Toutes les études incluses dans cette
revue et absentes dans la nôtre étaient justifiées par nos critères d’inclusion et d’exclusion,
ainsi que par les bases de données utilisées. Ainsi, afin d’être plus exhaustif, il serait
premièrement intéressant d’effectuer des recherches sur le plus de bases de données
possibles. Deuxièmement, il serait intéressant d’élargir les critères d’inclusion concernant les
ND. En effet, certaines études évaluent l’effet d’une supplémentation en micronutriment sur
les paramètres électrophysiologiques chez des patients diabétiques sans diagnostic de
neuropathie. Il serait intéressant d’inclure ces études car les neuropathies peuvent être
asymptomatiques. En comparaison à cette revue, notre travail ne porte que sur des RCT
récentes et inclut l’ensemble des micronutriments.

40
10 Perspectives
10.1 Perspectives pour la pratique des diététicien.ne.s
Il est actuellement impossible de recommander l’utilisation de certains micronutriments en
raison de la diversité des interventions et des résultats obtenus pour la vitamine E, et cela
malgré les résultats encourageants. Concernant la vitamine B12 et D, leur utilisation n’est pas
recommandée, malgré les revues systématiques et méta-analyses parues. Les
diététicien.ne.s, étant soumis à la loi sur les professions de la santé, sont tenus de baser leur
pratique sur des évidences scientifiques (78). Dans le cas des ND, il ne serait donc pas
possible de recommander l’utilisation de suppléments.
L’analyse des résultats que nous avons obtenus montre également un intérêt limité pour le
patient dans le cadre des ND. Il ne serait donc pas nécessaire de communiquer ces résultats
à l’ensemble des professionnels de santé en contact avec des patients atteints de ND, tels
que les médecins et les diététicien.ne.s. De plus, il semble irréaliste d’atteindre
quotidiennement les doses administrées dans les études uniquement par l’alimentation. Des
conseils spécifiques transmis par des professionnels de la santé spécialisés en nutrition ne
pourraient donc pas remplacer les capsules administrées.
Les diététicien.ne.s ont tout de même un rôle important dans la prévention des ND et le
ralentissement de leur progression en raison de l’importance de maintenir un équilibre
glycémique adéquat (14). Cependant, selon l’avancée des recherches sur le sujet, ils-elles
pourraient bientôt être d’une grande utilité dans l’administration de micronutriments dans le
cadre du traitement des ND ou lors de carences objectivées chez les patient grâce au
dépistage. C’est pourquoi il serait intéressant que les diététicien.ne.s soient davantage
formé.e.s aux aspects touchant à la supplémentation en micronutriments, afin d’élargir leur
champ de compétences. Sachant que l’administration d’AAL est couramment proposée en
Allemagne pour le traitement des ND, il est tout à fait possible que l’administration de
micronutriments tels que la vitamine D ou la vitamine B12 le soit également bientôt si les
preuves scientifiques évoluent dans ce sens.
Nos recherches nous ont également rappelé l’importance de certains micronutriments pour
assurer le bon fonctionnement du SN. Ainsi, il est nécessaire d’être attentif au risque de
carences ou d’excès en certains micronutriments chez les patients diabétiques, qui pourraient
être dépistées par un.e diététien.ne lors de l’entretien individuel, puis confirmé par un
diagnostic médical. En effet, l’évaluation de ces valeurs biologiques fait entièrement partie de
l’étape d’évaluation nutritionnelle définie par le Processus de Soins en Nutrition (79) et un plus
grand intérêt pourrait y être accordé en connaissant les enjeux dans la prise en charge des
ND.
Comme dit précédemment, les diététicien.ne.s sont encore peu formés à l’utilisation des
micronutriments, hormis pour les patients ayant des besoins augmentés (p.ex. en cas de
grossesse ou de malabsorption) ou des apports insuffisants (p.ex. en cas de dénutrition ou de
régime spécifique tel que végétalien). Les diététicien.ne.s peuvent recommander à leurs
patients la prise de compléments ou les référer à leur médecin dans le but d’obtenir une
prescription. En cas de carences, le diagnostic médical doit être posé par un médecin.

10.2 Perspectives pour la recherche


Comme constaté dans notre travail, les connaissances actuelles sur la micronutrition et les
ND sont insuffisantes pour émettre des recommandations. Davantage d’études de bonne
qualité méthodologique sont nécessaires pour confirmer les résultats encourageants obtenus
jusqu’à ce jour. Dans cette optique, nous nous permettons humblement de suggérer quelques
pistes pour la recherche.

41
Afin d’éviter au maximum les biais, nous retenons qu’il est nécessaire d’effectuer un contrôle
en double aveugle ainsi que d’exclure les participants consommant des micronutriments. Ces
éléments ont été respectés dans la majorité des études que nous avons incluses.
Il serait également intéressant d’effectuer une interprétation du statut en micronutriments de
l’échantillon étudié, afin de savoir si les participants sont carencés ou non et de permettre une
analyse plus approfondie des résultats, comme l’ont fait Didangelos et al. dans leur RCT sur
la vitamine B12 (55).
Nous suggérons en outre d’effectuer une évaluation de l’apport en micronutriment(s) des
participants pendant l’étude afin de savoir si les doses administrées pourraient être
considérées comme des ”compléments”.
Concernant la durée des études, nous ne pouvons pas nous positionner. En effet, deux études
se déroulant sur quatre et deux mois ont obtenu des améliorations des paramètres
électrophysiologiques. Cependant, les changements de ces paramètres se produisent
lentement et sont difficilement observables en moins de 12 mois (31). Nous pourrions donc
supposer que les interventions n’induisant pas d’effet sur l’étude de la conduction nerveuse
ne se déroulent pas sur une période suffisamment longue. Cependant, Pop-Busui et al. et Hor
et al. n’observent pas d’effet de leur intervention sur les paramètres électrophysiologiques
alors que leurs études durent respectivement deux et un an(s) (65,66). Ces études ne
permettent donc à priori pas de valider l’hypothèse que les études devraient durer plus
longtemps pour observer une significativité statistique sur les paramètres
électrophysiologiques. Cependant il est possible qu’une supplémentation sur une longue
durée soit intéressante sur d’autres outcomes tels que les symptômes.
Finalement, afin de pouvoir effectuer des revues et des méta-analyses, il serait nécessaire
d’effectuer des études sur le(s) même(s) micronutriment(s).

42
11 Conclusion
Le but de notre travail était de savoir si l’administration de certains micronutriments permettrait
d’améliorer les signes et symptômes des ND. Suite à l’analyse de la littérature existante sur
les vitamines B12 et D, ainsi qu’à l’analyse de 7 RCT, il est actuellement impossible de
recommander l’utilisation de micronutriments dans le but d’améliorer les signes et symptômes
des ND. Si certaines études montrent des résultats encourageants sur les symptômes et les
paramètres électrophysiologiques, ceux-ci sont encore trop hétérogènes et ont une
significativité clinique limitée. Des recherches supplémentaires seraient nécessaires pour
compléter les résultats obtenus et ainsi émettre des recommandations pour la pratique.

43
12 Remerciements
Nos remerciements s’adressent premièrement à Mme Laurence Vernay Lehmann, pour avoir
encadré notre travail et nous avoir accompagnées dans sa rédaction. Sa disponibilité, ses
conseils et son aide bienveillante nous ont permis d’arriver au bout de nos efforts.
Nous remercions toutes les personnes, famille et amis, pour leur soutien et leurs précieux
encouragements, ainsi qu’aux personnes ayant relu notre travail, pour leur implication et le
temps qu’ils nous ont accordé.
Nous remercions également le Dr Giacomo Gastaldi, qui nous fait l’honneur d’évaluer notre
travail.
Finalement, nous tenons à remercier Mr Jean-David Sandoz, bibliothécaire au centre de
documentation des Caroubiers, pour sa disponibilité et son aide.

44
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49
14 Annexes
Annexe 1 : Tableau comparatif de la dose journalière de micronutriments administrée dans les études et des apports journaliers recommandés
par le DACH (75).

Auteurs Nutriments administrés et quantité par jour Fourchette des AJR par le DACH pour les adultes dès 19 N fois** moyenne que représente la
ans* quantité administrée par rapport aux
AJR
H F H F
Farvid et al. (60) ZnSO₄ : 20 mg. Soit ~4,6mg de zinc. Zinc (mg) 11-16 7-10 0,36 x 0,56 x
Groupe 1

MgO : 250 mg. Soit 150mg de magnésium. Magnésium (mg) 350-400 300-310 0,41 x 0,49 x
Vit. C : 200 mg
Vit. E (sans précision) : 100 mg Vit. C (mg) 110 95 1,8 x 2,1 x
Vit. E (mg équiv.) 12-15 11-12 7,5 x 8,7 x

Idem. ci-dessus + 1.1-1.3 1.0 8,5 x 10 x


Vit. B1 : 10 mg Vit. B1 (mg) 1.3-1.4 1.0-1.1 7,5 x 9,5 x
Groupe 1

Vit. B2 : 10 mg Vit. B2 (mg) 1.6 1.4 6,3 x 7,1 x


Vit. B6 : 10 mg Vit. B6 (mg) 40 40 5x 5x
Vit. B8 : 200 µg Vit. B8 (µg)
Vit. B9 (sans précision) : 1 mg Acide folique synthétique (µg équiv.) 300 300 3,3 x 3,3 x
Vit. B12 : 10 µg Vit. B12 (µg) 1.6 1.4 6,3x 7,1x
Fonseca et al. (61) LMF calcium (vit. B9) : 3 mg Acide folique synthétique (µg équiv.) 300 300 10 x 10 x
Mécobalamine (vit. B12) : 2 mg Vit. B12 (µg) 4.0 4.0 500 x 500 x
PLP (vit. B6) : 35 mg Vit. B6 (mg) 1.6 1.4 21,9 x 25 x
Pop-Busui et al. (65) Vitamine B3 : 1500mg Niacine (mg équiv.) 14-16 11-13 100,4 x 125,9 x
Mottaghi et al. (63) Acide folique (vit. B9) : 1000µg Acide folique synthétique (µg équiv.) 300 300 3,3 x 3,3 x
Rajanandh et al. (36) Acétate de tocophérol : 400mg. Soit 363,6mg d’α-tocophérol. α-tocophérol (mg) 12-15 11-12 27,3 x 31,7 x
(80)
Hor et al. (66) Tocotrienols : 400 mg. Soit 121,2mg d’α-tocophérol. (80) α-tocophérol (mg) 12-15 11-12 18,2 x 10,6 x
Ng et al. (64) Tocotriénol 400 : mg. Soit 121,2mg d’α-tocophérol. (80) α-tocophérol (mg) 12-15 11-12 18,2 x 10,6 x

Abréviations : AJR, apports journaliers recommandés ; vit., vitamine ; LMF, L-methylfolate ; PLP, pyridoxal-5’-phosphate ; ng, nanogramme ; pg, picogramme ; mg, milligramme ;
µg, microgramme ; ml, millilitre ; dl, décilitre ; équiv., équivalent ; 5-MTHF, 5 methyltetrahydrofolate ; n/a, non disponible
asérique bplasmique
* hors apports recommandés pour les femmes enceintes et allaitantes
** arrondi au dixième si le chiffre est supérieur à

I
Annexe 2 : Apports journaliers en micronutriments chez les adultes en France âgés de 18 à
79 ans selon l'étude INCA-3 (76).

Micronutriment Apport journalier médian % de couverture des AJR de


(unité) l’apport médian*
H F H F
Zinc (mg) 9,9 7,5 62-90% 75-107%
Magnésium (mg) 364,7 290,9 91-104% 97-126%
Vitamine C (mg) 83,2 73,1 76% 77%
Vitamine E (mg) 9,8 8,2 65-82% 68-75%
Vitamine B1 (mg) 1,3 1,0 100-118% 100%
Vitamine B2 (mg) 1,9 1,5 136-146% 136-150%
Vitamine B3 (mg) 22,0 16,9 138-157% 130-154%
Vitamine B6 (mg) 1,9 1,4 119% 100%
Vitamine B8 - - - - -
Vitamine B9 (µg) 317,7 263,5 106% 88%
Vitamine B12 (µg) 4,9 3,6 123% 90%
Abréviations : mg, milligramme ; µg microgramme
*arrondi à l’unité

II
Annexe 3 : Caractéristiques et résultats des revues systématiques et méta-analyses sur les nutriments, micronutriments et les neuropathies
diabétiques.
Auteur, Objectif de la revue Nombres d’études incluses et design Principaux résultats Conclusion des auteurs
date de Description des interventions des études
publication incluses.
Sawangjit Évaluer l’efficacité et la 15 RCT + sur l’efficacité clinique globale sur les L’utilisation de mécobalamine prise
et al. sécurité de l’administration NDP uniquement en comparaison aux seule ou avec un traitement actif
2020 de mécobalamine pour le Administration de mécobalamine seule ou en contrôles actifs. pourrait être efficace et sécuritaire
(54) traitement des combinaison des médicaments. pour la prise en charge des NDP.
neuropathies causées par + sur la conduction nerveuse si
le diabète et le zona. Généralement 1,5 µg par jour pendant 10 à 24 l’intervention est combinée à un
semaines pour les NDP. traitement actif.

Ø sur la douleur et les symptômes


totaux.
Jiang et al. Évaluer l’efficacité et la 16 RCT + sur l’efficacité clinique globale L’utilisation de mécobalamine en
2018 sécurité de l’administration (symptômes, réflexes tendineux et combinaison à des prostaglandines
Vitamine B12

(3) de mécobalamine et de Administration mécobalamine et de vitesse de conduction nerveuse). semble efficace et sécuritaire pour
prostaglandine E1 pour le prostaglandine en comparaison à la prise en charge des NDP.
traitement des NDP. l’administration de prostaglandine seule. Des études de bonne qualité et
portant sur de grands échantillons
Doses variant entre 0,1 mg, 0,5 mg ou 1,0 mg manquent.
par jour pendant 14 à 56 jours.
Sun et al. Évaluer l’efficacité de la 7 RCT + sur les symptômes et la douleur dans L’utilisation de vitamine B12 seule
2005 supplémentation en toutes les études. ou avec d’autres vitamines semble
(4) vitamine B12 chez les Administration de vitamines B12 (sous forme être utile pour soulager les
patients atteints de NDP. de cyanocobalamine), B1 et B6 ou B12 seule + sur le seuil de perception des symptômes des ND.
(sous forme de mécobalamine). vibrations avec l’administration de Des études de bonne qualité
mécobalamine. manquent.
Doses variant entre 1mg et 2mg par jour.
Durées non précisées. + sur la vitesse de conduction nerveuse
dans deux études sur le mécobalamine
et une sur le complexe vitaminique.

III
Lv et al., Evaluer l’association entre 6 études transversales Concentrations plus basses chez les La vitamine D est impliquée dans le
2015 (58) la concentration de patients avec NDP que chez les développement de NDP chez les
25(OH)D sérique et la 5 ont comparé les concentrations sériques de patients diabétiques sans NDP. patients atteints de DT2, et la
NDP chez les patients 25(OH)D chez les patients atteints de NDP, déficience en vitamine D semble
atteints de DT2. avec les niveaux de patients diabétiques sans Déficience en vitamine D être associée à un risque augmenté
NDP. significativement associée à un risque de NDP.
plus élevé de NDP chez les patients
4 études ont évalué l’association entre la atteints de DT2.
déficience en vitamine D et le risque de NDP.
Zhang et Evaluer la corrélation 13 publications Concentration sérique en 25(OH)D La concentration sérique en
al., 2019 entre la concentration Dont 3 littératures, 3 articles, 6 études, 1 inférieure chez les patients atteints de vitamine D peut être un indicateur
(59) sérique en 25(OH)D D et document (sans précision sur le design) DT2 avec une NDP à celle des patients pour le traitement et la prévention de
la NDP chez les patients sans NDP. la NDP chez les patients atteints de
atteints de DT2. DT2.
Déficience en vitamine D est un facteur
de risque pour développer une NDP
chez les patients DT2.
Vitamine D

Corrélation positive entre la


concentration sérique et le risque de
développer une NDP.
Yammine Evaluer l’efficacité de la 4 études avant-après, et 1 quasi-RCT + sur la douleur dans le groupe Effet bénéfique de la
et al., 2020 supplémentation en traitement dans les deux études qui supplémentation en vitamine D sur
(5) vitamine D dans le Administration de vitamine D seule évaluaient cet outcome. la NDP.
traitement des symptômes
de la NDP. Dose moyenne de 443'250 lU pour une durée + sur les symptômes dans le groupe Amélioration significative de la
moyenne de 13 semaines. traitement dans une étude avec le NSS, perception subjective de la douleur
mais pas avec le NDS. neuropathique.

Ø sur les paramètres Pas de corrélation entre le niveau du


électrophysiologiques statut en vitamine D et le niveau de
douleur suggestion des auteurs :
+ sur les deux parties du MNSI pour le réduction de la douleur par une
groupe traitement dans une étude. normalisation du statut sanguin
mais inutile au-delà.
Une étude montre une réduction
significative de la douleur avec le DN4.

IV
Une étude montre une diminution de la
douleur évaluées par VAS.

Deux études ont montré l’absence de


corrélation entre le statut en vitamine D
et le NSS/réduction de la douleur.

Han et al., Evaluer les effets et la 15 RCT Efficacité supérieure dans les groupes Traitement avec AAL (300 à 600 mg
2012 (6) sécurité de l’AAL chez les intervention que les groupes contrôle. par jour en IV pendant 2 à 4
patients atteints de NDP. Administration de 300 à 600 mg d’AAL par semaines) est sans danger, et peut
voie IV par jour, pendant 14 à 28 jours. + sur la vitesse de conduction nerveuse améliorer significativement les
motrice et sensorielle médian. vitesses de conduction nerveuse et
Aucune étude n’administre uniquement de les symptômes des neuropathies.
l’AAL, soit avec de la mécobalamine, + sur la vitesse de conduction nerveuse
prostaglandine, feuilles gingko biloba motrice et sensorielle des nerfs
Acide α-lipoïque

(injection) ou autres médicaments, et le fibulaires.


groupe contrôle reçoit uniquement cette
seconde substance.

Nguyen et Evaluer les preuves 25 publications Traitement AAL pour NDP efficace, en L’administration d’AAL a démontré
Takemoto, d’efficacité et de sécurité Dont 11 essais cliniques (et 5 RCT), 3 études intraveineux ou oralement pour une son efficacité dans le traitement de
2018 (7) de l’AAL chez les patients sur animaux, 11 revues et méta-analyses dose de 600 mg par jour, et une période la NDP en réduisant les symptômes
obèses et diabétiques de minimum 3 semaines. chez les patients.
pour le comparer avec les Administration d’une forme orale ou pawr voie
autres traitements des ND. IV d’AAL pendant 3 à 20 semaines. Pas de différence clinique ou statistique
avec un dosage supérieur en
comparaison avec le groupe contrôle.

Abréviations : ALA, acide α-lipoïque ; DN4, questionnaire douleur neuropathique 4 ; DT2, diabète de type II ; IV, intra-veineuse ; mg, milligramme ; ND,
neuropathies diabétiques ; NDP, neuropathie(s) diabétique(s) périphérique(s) ; NDS, Neuropathy Disability Score ; NSS, Neuropathy Symptom Score ; RCT,
randomized control trial ; VAS, visual analog self-report scale ; µg microgrammes ; 25(OH)D, 25-Hydroxyvitamin D.
+ effet positif (amélioration)
Ø pas d’effet

V
Annexe 4 : Grille d’analyse qualité de l’Académie de Nutrition et Diététique traduite en français.

Analyse qualité d’articles de RECHERCHE1

Symboles Légende
+ Positif : Indique que l’article a abordé clairement les critères d’inclusion
et d’exclusion, les biais, la généralisabilité, le recueil et l’analyse des
données.
‒ Négatif : Indique que les éléments ci-dessus n'ont pas été abordés de
manière suffisante.
W Neutre : Indique que l’article n'est ni particulièrement robuste ni
particulièrement faible.

Checklist

Questions de pertinence
1. En cas de résultat positif de l’intervention étudiée, est-ce que sa mise en O
application résulterait en une amélioration pour le groupe cible ? (Non N
applicable pour certaines études épidémiologiques). PP
NA
2. Est-ce que l’outcome ou le thème étudié (variable dépendante) est O
important du point du vue du groupe cible ? N
PP
NA
3. Est-ce que l’intervention ou la procédure (variable indépendante) ou le O
thème de l'étude est une préoccupation fréquente en pratique diététique N
? PP
NA
4. Est-ce que l'intervention ou la procédure est réalisable/faisable ? (Non O
applicable pour certaines études épidémiologiques). N
PP
NA
Oui=O ; Non=N ; Peu de précisions=PP ; Ne s’applique pas=NA

1
Traduction libre de Worksheet template and Quality criteria checklist : Primary Research.
Academy of Nutrition and Dietetics, Evidence Analysis Library®. http://www.andeal.org/evidence-analysis-
manual (accédé le 18 janvier 2017)

Juin 2014 IC, MK, NS. Revu Janvier 2017 MK

VI
Questions de validité

1. Est-ce que la question de recherche a été clairement posée ? O-N-PP-NA


1.1 Est-ce que l’intervention ou la procédure (variable indépendante) a été O-N-PP-NA
identifiée ?
1.2 Est-ce que les variables de résultat (outcome, variables dépendantes) ont O-N-PP-NA
été clairement indiquées ?
1.3 Est-ce que la population cible et le cadre de l’étude ont été spécifiés ? O-N-PP-NA

2. Est-ce que la sélection des sujets de l’étude était exempte de biais ? O-N-PP-NA
2.1 Est-ce que les critères d'inclusion et d’exclusion étaient spécifiés (facteurs O-N-PP-NA
de risque, stade de la maladie, critères de diagnostic, comorbidités, etc.) et
avec suffisamment de détails, sans omettre ceux essentiels pour l’étude ?
2.2 Est-ce que les critères ont été appliqués de manière identique dans tous les O-N-PP-NA
groupes étudiés ?
2.3 Est-ce que les caractéristiques de santé, les caractéristiques O-N-PP-NA
sociodémographiques et les autres caractéristiques des sujets sont
décrites?
O-N-PP-NA
2.4 Est-ce que les sujets peuvent être considérés comme un échantillon
représentatif de la population cible?

3. Est-ce que les groupes étudiés étaient comparables? O-N-PP-NA


3.1 Est-ce que la méthode de répartition des sujets dans les groupes était O-N-PP-NA
décrite et non biaisée ? En cas d’essai contrôlé randomisé, est-ce que la
méthode de randomisation était explicitée ?
3.2 Est-ce qu’au début de l’étude la distribution des caractéristiques (stade de O-N-PP-NA
la maladie, facteurs pronostiques ou sociodémographiques) était similaire
dans les groupes de l’étude ?
3.3 Est-ce que les sujets du groupe contrôle étaient inclus en même temps que O-N-PP-NA
les autres sujet d’étude ? (Suivi en parallèle préféré au suivi rétrospectif)
3.4 S’il s’agit d’une étude de cohorte ou transversale, est-ce que les groupes O-N-PP-NA
étaient comparables en termes de facteurs de confusion et est-ce que les
différences préexistantes étaient prises en compte lors des analyses
statistiques ? (ajustement, p.ex.).
3.5 S’il s’agit d’une étude cas-témoin, est-ce que les facteurs de confusion
potentiels étaient similaires chez les cas et les témoins? (s’il s’agit d’une O-N-PP-NA
étude de cas ou si les sujets étaient leur propre contrôle [cross-over] ce
critère n'est pas applicable ; idem dans certaines études transversales).
3.6 S’il s’agit d’une étude visant à évaluer un test diagnostique, est-ce qu’il y
avait une comparaison indépendante faite en aveugle avec un Gold O-N-PP-NA
standard ?

VII
4. Est-ce que la gestion des retraits (sujets ayant arrêté l’étude volontairement O-N-PP-NA
ou non) a été décrite ?
4.1 Est-ce que les méthodes de suivi des sujets ont été décrites et étaient-elles O-N-PP-NA
identiques pour tous les groupes ?
4.2 Est-ce que le nombre de retraits et les motifs (abandons, perdus de vue, O-N-PP-NA
etc.) ou le taux de réponse (études transversales) étaient décrits pour
chaque groupe ? (Le taux de suivi pour une étude robuste est de 80%).
4.3 Est-ce que tous les sujets inclus dans l'échantillon de départ ont été pris en O-N-PP-NA
compte dans l’analyse?
4.4 Est-ce que les raisons de retrait étaient similaires dans tous les groupes ? O-N-PP-NA
4.5 S’il s’agit d’une étude visant à évaluer un test diagnostique: est-ce que la O-N-PP-NA
décision d’effectuer le test de référence (gold standard) n’était pas
influencée par les résultats du test étudié (nouveau test) ?

5. Est-ce que des méthodes en aveugle ont-été utilisées pour empêcher les O-N-PP-NA
biais ?
5.1 S’il s’agit d’une étude d’intervention, est-ce que les cliniciens et les O-N-PP-NA
investigateurs étaient aveugles concernant l’attribution des groupes ?
5.2 Est-ce que les personnes chargées de recueillir les données étaient O-N-PP-NA
aveugles concernant l’évaluation des résultats? (Si le résultat était évalué
par un test objectif, p.ex. une valeur biologique, ce critère est d’emblée
acquis).
O-N-PP-NA
5.3 S’il s’agit d’une étude de cohorte ou d’une étude transversale, est-ce que
les mesures de résultat et de facteurs de risque des sujets ont été
effectuées à l’aveugle ?
O-N-PP-NA
5.4 S’il s’agit d’une étude cas-témoins, est-ce que la définition d’un cas était
explicite et son attribution au groupe « cas » non-influencée par le fait qu’il
ait été exposé ou non au facteur étudié ?
O-N-PP-NA
5.5 S’il s’agit d’une étude visant à évaluer un test diagnostique, est-ce que les
résultats du test étaient traités en aveugle, relativement à l’histoire du
patient et aux résultats d’autres tests ?

6. Est-ce que l’intervention, les plans de traitement, les facteurs d'exposition O-N-PP-NA
ou la procédure, ainsi que les comparaisons ont été décrites en détail?
6.1 S’il s’agit d’un essai randomisé contrôlé ou d’une autre étude
d’intervention, est-ce que les protocoles étaient décrits pour chacun des O-N-PP-NA
plans de traitement étudiés ?
6.2 S’il s’agit d’une étude d'observation, est-ce que les interventions, le cadre
de l'étude et les professionnels impliqués étaient décrits? O-N-PP-NA
6.3 Est-ce que l’intensité et la durée de l'intervention ou du facteur
d'exposition étaient suffisantes pour produire un effet significatif? O-N-PP-NA
6.4 Est-ce que l’ampleur de l'exposition et, le cas échéant, la compliance du
sujet, était mesurée? O-N-PP-NA

VIII
6.5 Est-ce que les co-interventions (traitements auxiliaires, autres thérapies, O-N-PP-NA
etc.) étaient décrites?
6.6 Est-ce que les traitements supplémentaires ou non planifiés étaient O-N-PP-NA
décrits?
O-N-PP-NA
6.7 Est-ce que les données relatives aux questions, 6.4, 6.5, et 6.6 étaient
évaluées de la même manière pour tous les groupes ?
O-N-PP-NA
6.8 S’il s’agit d’une étude visant à évaluer un test diagnostique, est-ce que la
manière d’effectuer les tests et leur reproduction étaient suffisamment
décrits ?

7. Est-ce que les variables de résultat étaient clairement définies et les O-N-PP-NA
mesures valides et fiables?
7.1 Est-ce que les critères de résultats (endpoints) primaires et secondaires O-N-PP-NA
étaient décrits et pertinents pour répondre à la question ?
7.2 Est-ce que les mesures nutritionnelles étaient appropriées pour étudier la O-N-PP-NA
question et les résultats d’intérêt ?
7.3 Est-ce que la période de suivi était suffisamment longue pour que les O-N-PP-NA
résultats puissent se produire ?
7.4 Est-ce que les observations et les mesures étaient basées sur des O-N-PP-NA
instruments, tests ou procédures de recueil de données standardisés,
valides et fiables?
7.5 Est-ce que la mesure de l'effet était d’un niveau de précision approprié ? O-N-PP-NA
7.6 Est-ce que d'autres facteurs pouvant influencer les résultats étaient pris en O-N-PP-NA
compte?
7.7 Est-ce que les mesures étaient conduites de façon systématique dans O-N-PP-NA
chacun des groupes?

8. Est-ce que les analyses statistiques étaient appropriées pour le design O-N-PP-NA
d'étude et pour le type de variables de résultat?
8.1 Est-ce que les analyses statistiques étaient suffisamment décrites et les O-N-PP-NA
résultats rapportés de manière adéquate ?
8.2 Est-ce que les tests statistiques utilisés étaient corrects et est-ce que les O-N-PP-NA
hypothèses des tests étaient respectées ?
8.3 Est-ce que les résultats statistiques étaient rapportés avec les niveaux de O-N-PP-NA
signification ou les intervalles de confiance ?
8.4 Est-ce que l’analyse des résultats était effectuée pour l’ensemble des sujets O-N-PP-NA
en «intention de traiter» ? (le cas échéant, y avait-il une analyse des
résultats pour les personnes les plus exposées ou une analyse dose-effet) ?
8.5 Est-ce que des ajustements pour les facteurs de confusion potentiels O-N-PP-NA
étaient faits de manière adéquate ? (analyses multivariées p.ex.)
8.6 Est-ce que la signification clinique ainsi que la signification statistique O-N-PP-NA
étaient mentionnées ?
O-N-PP-NA

IX
8.7 Si les résultats étaient négatifs, est-ce qu’un calcul de puissance permettait
d’identifier une éventuelle erreur de type II ?

9. Est-ce que les conclusions étaient étayées par les résultats et tenaient O-N-PP-NA
compte des biais et des limites ?
9.1 Est-ce qu’il y a une discussion des résultats ? O-N-PP-NA
9.2 Est-ce que les biais et les limites de l'étude sont identifiés et discutés ? O-N-PP-NA

10. Est-ce qu’un biais dû au financement ou au sponsoring de l’étude est peu O-N-PP-NA
probable ?
10.1 Est-ce que les sources de financement et les affiliations des investigateurs O-N-PP-NA
sont mentionnées ?
10.2 Est-ce qu’il n’y avait pas de conflit d'intérêt apparent ? O-N-PP-NA

Cotation

POSITIF (+)
Si la majorité des réponses aux questions de validité ci-dessus sont « Oui », y compris les
critères 2, 3, 6 et 7 ainsi qu’au moins une réponse « Oui » à une autre question, l’article
devrait être désigné par le symbole plus (+).

NEGATIF (-)
Si la plupart (≥ 6/10) des réponses aux questions de validité ci-dessus sont « Non », l’article
devrait être désigné par le symbole moins (-).

NEUTRE (W)
Si les réponses aux questions de validité 2, 3, 6 et 7 n’indiquent pas que l’étude est
particulièrement robuste, l’article devrait être désigné par le symbole neutre (W).

X
Annexe 5 : Protocole du travail de Bachelor.

Méthodologie de recherche 3 et biostatistiques

Protocole du travail de Bachelor

Certains nutriments permettent-ils d’améliorer la


fonction et/ou les symptômes neurologiques des
neuropathies diabétiques chez les patients
diabétiques ?

Deborah Gashi et Noémie Pidoux

Décembre 2020

Directrice : Mme Laurence Vernay Lehmann

XI
1 Liste des abréviations, figures et tableau 2
1.1 Liste des abréviations 2
1.2 Liste des figures et tableaux 2

2 Résumé 3

3 Introduction 4
3.1 Diabète 4
3.2 Neuropathies diabétiques 6
3.3 Classification des ND 8
3.4 Polyneuropathies distales symétriques 8
3.5 Neuropathies autonomes 9
3.5.1 Neuropathies autonomes cardiovasculaires 9
3.6 Système nerveux 9
3.6.1 Organisation et rôle du système nerveux 9
3.6.2 Cellules nerveuses 10

4 Justification du thème 10
4.1 Connaissances actuelles 10
4.2 Hypothèse et but 11

5 Question de recherche 11

6 Méthodes 12
6.1 Design 12
6.2 Déroulement 12
6.3 Stratégie de recherche 12
6.4 Sélection des articles 13
6.4.1 Extraction et analyse des données 13

7 Considérations éthiques 14

8 Budget et ressources 14

9 Planification 15

10 Bibliographie 16

XII
1 Liste des abréviations, figures et tableau

1.1 Liste des abréviations


AVC Accident vasculaire cérébral
DT1 Diabète de type 1
DT2 Diabète de type 2
FID Fédération Internationale du Diabète
HbA1c Hémoglobine glyquée
NA Neuropathie autonome
ND Neuropathie diabétique
PNDS Polyneuropathie distale symétrique
SN Système nerveux

1.2 Liste des figures et tableaux


Figure 1 : Classification des ND selon l’Association Américaine du Diabète 7
Figure 2 : Organisation du système nerveux. 9

Tableau 1 : Concepts et termes Mesh et libres associés. 12


Tableau 2 : Tableau résumé des critères d’inclusion et d’exclusion. 13
Tableau 3 : Types de données synthétiques extraites des publications sélectionnées. 14
Tableau 4 : Planification des activités nécessaires à la réalisation du TB 15

XIII
2 Résumé
Le diabète constitue une des urgences sanitaires mondiales du 21 ème siècle. Il aurait touché 463
millions d’adultes dans le monde, et une augmentation de plus de 50% est prévue d’ici 2045. Une
personne diabétique sur deux n’a pas connaissance de sa maladie, et ne bénéficie donc pas de
soins adéquats. L’Europe est la 3 ème région du monde à connaître les plus grands coûts financiers
pour les soins liés au diabète.

Le diabète est une pathologie caractérisée par une hyperglycémie chronique, causée soit par une
production insuffisante d’insuline, soit par une utilisation inefficace de l’insuline, l’hormone
hypoglycémiante et anabolisante produite par les cellules β du pancréas. Il existe trois principales
formes de diabète : le diabète de type I, le diabète de type II et le diabète gestationnel.

Cette maladie peut provoquer des complications aiguës : la décompensation hyperglycémique et


l’hypoglycémie ; et des complications à long terme : les maladies cardiovasculaires, la rétinopathie
diabétique, la néphropathie diabétique et la neuropathie diabétique. Cette dernière est la
complication la plus fréquente du diabète, il est estimé que près de 50% des patients diabétiques
en ont développé ou en développerons, c’est pourquoi nous avons trouvé judicieux de nous y
intéresser.

Les neuropathies diabétiques sont caractérisées par une affection du système nerveux, plus
précisément des axones des neurones sensitifs, autonomes et moteurs, et peuvent toucher les
patients atteints de tout type de diabète. Il en existe deux formes principales : les neuropathies
distales périphériques et les neuropathies autonomes cardiovasculaires. Les hyperglycémies et la
résistance à l’insuline en sont les causes principales.

Si la prévention reste la mesure la plus efficace pour lutter contre les neuropathies diabétiques,
qu’est-il des traitements proposés aux patients qui en sont atteints ? Actuellement, le traitement,
majoritairement médicamenteux, consiste en la prise en charge des symptômes, dont
principalement de la douleur. Il existe cependant plusieurs revues systématiques attestant de
l’efficacité de la supplémentation en vitamine B12, en vitamine D et en acide α-lipoïque sur la gestion
de la douleur mais aussi sur la conduction nerveuse.

Au vu de ces résultats prometteurs, notre hypothèse est que d’autres nutriments, n’ayant pas fait
l’objet de revue systématique, seraient potentiellement bénéfiques pour le traitement des
neuropathies diabétiques. Ceci nous a mené à formuler la question de recherche suivante : quels
nutriments permettent d’améliorer la fonction et/ou les symptômes neurologiques des neuropathies
diabétiques chez les patients diabétiques ?

Pour répondre à cette question, nous allons effectuer une revue de littérature systématique afin de
synthétiser les données existantes sur le sujet. Nous effectuerons nos recherches sur les bases de
données Pubmed, Cinahl et Cochrane. Les publications seront sélectionnées grâce à des critères
d’inclusion et d’exclusion définis, et les données extraites suivantes seront ensuite analysées : la
population est ses caractéristiques, variable dépendante et outils de mesure, l’intervention, résultats
et conclusions des auteurs

Ce travail de Bachelor ne présente pas de risque éthique lié à une intervention sur de s sujets
d’étude, mais une attention sera portée sur les financements des études sélectionnées, pouvant
refléter un biais.

XIV
2 Résumé
Le diabète constitue une des urgences sanitaires mondiales du 21 ème siècle. Il aurait touché 463
millions d’adultes dans le monde, et une augmentation de plus de 50% est prévue d’ici 2045. Une
personne diabétique sur deux n’a pas connaissance de sa maladie, et ne bénéficie donc pas de
soins adéquats. L’Europe est la 3 ème région du monde à connaître les plus grands coûts financiers
pour les soins liés au diabète.

Le diabète est une pathologie caractérisée par une hyperglycémie chronique, causée soit par une
production insuffisante d’insuline, soit par une utilisation inefficace de l’insuline, l’hormone
hypoglycémiante et anabolisante produite par les cellules β du pancréas. Il existe trois principales
formes de diabète : le diabète de type I, le diabète de type II et le diabète gestationnel.

Cette maladie peut provoquer des complications aiguës : la décompensation hyperglycémique et


l’hypoglycémie ; et des complications à long terme : les maladies cardiovasculaires, la rétinopathie
diabétique, la néphropathie diabétique et la neuropathie diabétique. Cette dernière est la
complication la plus fréquente du diabète, il est estimé que près de 50% des patients diabétiques
en ont développé ou en développerons, c’est pourquoi nous avons trouvé judicieux de nous y
intéresser.

Les neuropathies diabétiques sont caractérisées par une affection du système nerveux, plus
précisément des axones des neurones sensitifs, autonomes et moteurs, et peuvent toucher les
patients atteints de tout type de diabète. Il en existe deux formes principales : les neuropathies
distales périphériques et les neuropathies autonomes cardiovasculaires. Les hyperglycémies et la
résistance à l’insuline en sont les causes principales.

Si la prévention reste la mesure la plus efficace pour lutter contre les neuropathies diabétiques,
qu’est-il des traitements proposés aux patients qui en sont atteints ? Actuellement, le traitement,
majoritairement médicamenteux, consiste en la prise en charge des symptômes, dont
principalement de la douleur. Il existe cependant plusieurs revues systématiques attestant de
l’efficacité de la supplémentation en vitamine B12, en vitamine D et en acide α-lipoïque sur la gestion
de la douleur mais aussi sur la conduction nerveuse.

Au vu de ces résultats prometteurs, notre hypothèse est que d’autres nutriments, n’ayant pas fait
l’objet de revue systématique, seraient potentiellement bénéfiques pour le traitement des
neuropathies diabétiques. Ceci nous a mené à formuler la question de recherche suivante : quels
nutriments permettent d’améliorer la fonction et/ou les symptômes neurologiques des neuropathies
diabétiques chez les patients diabétiques ?

Pour répondre à cette question, nous allons effectuer une revue de littérature systématique afin de
synthétiser les données existantes sur le sujet. Nous effectuerons nos recherches sur les bases de
données Pubmed, Cinahl et Cochrane. Les publications seront sélectionnées grâce à des critères
d’inclusion et d’exclusion définis, et les données extraites suivantes seront ensuite analysées : la
population est ses caractéristiques, variable dépendante et outils de mesure, l’intervention, résultats
et conclusions des auteurs

Ce travail de Bachelor ne présente pas de risque éthique lié à une intervention sur de s sujets
d’étude, mais une attention sera portée sur les financements des études sélectionnées, pouvant
refléter un biais.

XV
3 Introduction

3.1 Diabète
Définition
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par une glycémie anormalement élevée. Il a deux
causes possibles : soit une production insuffisante d’insuline, soit une utilisation inefficace de
l’insuline produite (1).
L’insuline est une hormone anabolisante produite et sécrétée par les cellules β du pancréas. Elle a
un effet hypoglycémiant en déclenchant l’exocytose des transporteurs membranaires GLUT4,
permettant ainsi l’entrée du glucose sanguin dans les cellules de l’organisme. Elle a également
d’autres actions, notamment sur le foie en stimulant la glycogénogénèse et en inhibant la
glycogénolyse, sur le tissu adipeux en stimulant la lipogenèse et en inhibant la lipolyse, et sur le
muscle en inhibant la néoglucogénèse et la glycogénolyse (1).
Les critères diagnostic du diabète sont les suivants (2) :
- Glycémie à jeun >= à 7 mmol/l ou ;
- Glycémie à 2h post-prandiale >= 11.1 mmol/l ou ;
- HbA1c >= 6.5 %.

Données épidémiologiques
Selon la FID, « le diabète constitue l’une des urgences sanitaires mondiales du 21 ème siècle qui
connaît l’évolution la plus rapide ». Pour l’année 2019, le diabète aurait touché 463 millions d’adultes
(20 à 79 ans) dans le monde, et selon les prévisions, ce nombre atteindrait les 700 millions en 2045,
ce qui constitue une augmentation de 51%. La prévalence augmente avec l’âge, et est la plus élevée
pour les 60-69 ans. Plus d’une personne diabétique sur deux n’est pas diagnostiquée et ne bénéficie
donc pas de soins (2).
En Europe, 59 millions d’adultes (1 adulte sur 11) et 297’000 enfants et adolescents (0 à 19 ans)
souffrent de diabète. C’est la région mondiale la plus touchée par le diabète de type I. L’Europe est
la 3e région mondiale dépensant le plus d’argent pour les soins liés au diabète (2).
En Suisse, 7.7% de la population adulte est diabétique, parmi ceux-ci, 36.3% ne sont pas
diagnostiqués (3).

Types de diabètes et traitements


Il existe trois principales formes de diabète, toutes caractérisées par une hyperglycémie chronique.
Le diabète de type I est une pathologie auto-immune dans laquelle le système immunitaire détruit
progressivement les cellules β du pancréas, sécrétrices d’insuline. La manifestation clinique de la
maladie se produit lorsqu’il reste moins de 10% de ces cellules. Cette forme de diabète est
majoritairement présente chez les enfants et adolescents (4) et représente environ 10% des
personnes atteintes de diabète (5).
Le traitement consiste à surveiller régulièrement les glycémies et à s’injecter quotidiennement des
doses d’insuline remplaçant la production basale et adaptées à la quantité de glucides ingérée. Il
est également recommandé d’avoir une bonne hygiène de vie, soit une alimentation saine et une
activité physique régulière (5).
Le diabète de type II est une maladie métabolique caractérisée par une dysfonction des cellules β
et α du pancréas, et par une résistance à l’insuline, définie par une diminution de la réponse des
cellules cibles à l’insuline. Le pancréas produit donc encore de l’insuline mais son effet est diminué.

XVI
L’hyperglycémie chronique va stimuler le pancréas à produire plus d’insuline, le menant ainsi à son
épuisement avec un déclin fonctionnel des cellules β. Cette forme de diabète touche majoritairement
les adultes et personnes âgées, et représente environ 90% des personnes souffrant de diabète (6).
La suralimentation, l’obésité, la sédentarité en sont les principales causes modifiables. L’âge et la
génétique en sont les principaux facteurs de risque non modifiables (7).
Les mesures hygiéno-diététiques constituent le traitement de première intention : une alimentation
saine, une activité physique régulière et retrouver ou maintenir un poids corporel dans les normes.
Si ces mesures ne suffisent pas ou plus à réguler la glycémie, des antidiabétiques oraux peuvent
être administrés. Ces médicaments ont majoritairement deux actions : réduire la résistance à
l’insuline et stimuler la production d’insuline par le pancréas. Si la prise d’antidiabétiques oraux ne
suffit toujours pas à réguler la glycémie, des injections d’insuline peuvent être prescrites (6).
Le diabète gestationnel est caractérisé par une hyperglycémie durant la grossesse, qui revient à la
normale après l’accouchement. Cependant, il augmente le risque de développer un DT2 par la suite.
Il survient lorsque le pancréas ne parvient pas à produire suffisamment d’insuline permettant de
répondre aux besoins accrus induits par les changements hormonaux (7). Cette forme de diabète
touche une grossesse menée à terme sur six, et est associée à des complications pour la mère et
l’enfant si elle n’est pas gérée (8).
Les mesures hygiéno-diététiques constituent également le traitement de première intention, et si
elles ne suffisent pas, des injections d’insuline sont prescrites (9).
Il existe également des formes de diabète secondaires à des infections ou des médicaments (10).

Complications aiguës
Deux types de complications à court terme peuvent survenir : la décompensation hyperglycémique
et l’hypoglycémie liée au traitement (2).
La décompensation hyperglycémique survient lorsque la glycémie n’est pas correctement régulée
et présente des valeurs constamment trop élevées. Elle prend différentes formes (2) :
- Simple : elle se manifeste par de la polyurie induite par la présence de glucose dans les urines,
et de la polydipsie en réponse à la déshydratation produite ;
- Acido-cétosique : elle se manifeste dans le cadre d’un DT1, lorsque la concentration de
l’organisme en corps cétoniques est trop importante. Le corps, ne pouvant pas utiliser le
glucose sanguin en l’absence d’insuline, se met à utiliser d’autres voies énergétiques,
notamment l’oxydation des acides gras libres, permettant la production de corps cétoniques.
Ceux-ci vont alors s’accumuler et induire un état de cétose qui peut conduire au coma voire
au décès si la prise en charge n’est pas assez rapide ;
- Hyperosmolaire : elle survient lorsqu’un état de déshydratation induit une augmentation de la
concentration de glucose dans le sang ;
- Mixte : lorsqu’elle combine différentes formes.
Dans ce cas, le traitement doit être instauré (ex. insuline dans le cas d’un diagnostic de DT1) ou
adapté.
L’hypoglycémie peut survenir en cas d’utilisation de traitements diabétiques (insuline, sulfonylurées)
inadaptés à la quantité de glucides ingérés ou à la pratique d’une activité physique. Les risques sont
alors liés à la situation dans laquelle survient l’hypoglycémie puisqu’elle peut provoquer une perte
de connaissance, voire un coma.
Le traitement consiste à resucrer le patient, le mode d’administration du glucose dépend de la gravité
de l’hypoglycémie : per os si elle est modérée, par voie intraveineuse si elle est sévère (injection de
glucagon, de glucose ou de dextrose) (2).
Complications à long terme

XVII
Les personnes diabétiques peuvent également développer des complications micro et
macrovasculaires. Plus le diabète est présent depuis longtemps, plus l er i
squed’ en dével
opper
augmente, elles peuvent donc également survenir chez les jeunes patients DT1 (2).
Cette a ssoci ati
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ycation
intracellulaire des protéines, stimulant la production de cytokines et générant une inflammation
chronique. Les cellules endothéliales en produisant seront la cible des macrophages qui vont alors
les éliminer. Or, si beaucoup de cellules sont éliminées, la perméabilité endothéliale augmente et
ceci a pour conséquence une dysfonction de la régulation du diamètre des vaisseaux sanguins, un
développement de zones thrombogènes, et une prolifération excessive des cellules musculaires
lisses de la paroi vasculaire accentuant la résistance des vaisseaux (11).
Pl
us l
’H bA1
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2).
● Complications macrovasculaires
Les maladies cardiovasculaires les plus fréquemment associées au diabète sont les
coronaropathies, les maladies cérébrovasculaires, l
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dysfonctionnelle (2).
● Complications microvasculaires
Les trois principales formes de complications microvasculaires du diabète sont la rétinopathie
diabétique, la néphropathie diabétique et les neuropathies diabétiques, détaillées ci-dessous.
La rétinopathie diabétique estunedes ma ladi
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première cause de cécité dans la population. Environ 35% des personnes diabétiques en souffrent,
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et de la perméabilité vasculaire, par des dysfonctions neuronales, une dérégulation métabolique et
une inflammation (12).
L’hyper tensi
on,l e dia bète,ou l acombi naison des deuxsont à l ’
origine de plus de 80 % des
insuffisances rénales terminales dans le monde. La néphropathie diabétique se caractérise par une
microalbuminurie causée par une perméabilité augmentée des structures rénales (2).
Les neuropathies diabétiques sont des complications du diabète liées à des lésions nerveuses et/ou
vasculaires. La forme la plus fréquente est la neuropathie périphérique qui touche les nerfs distaux
innervant les membres, altérant ainsi la sensorialité et provoquant un engourdissement de ceux-ci.
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ersurl es pieds :c’ estle«pi eddia béti
que»( 2).
La prévention du diabète, la régulation de la glycémie et le dépistage des complications sont les
meilleures stratégies pour réduire leur apparition (2). Cependant, comme dit précédemment, une
personnedi abétiquesurdeuxn’ estpa s diagnostiquéeetnebénéf iciedoncpa s desoi
ns a ppropriés,
ceci explique en grande partie la survenue fréquente des complications liées au diabète. Alors,
l
orsqu’ el
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aiter?

3.2 Neuropathies diabétiques


Définition et données épidémiologiques
Les neuropathies diabétiques sont des affections du système nerveux dont la cause est le diabète.
Elles peuvent se développer chez les patients atteints de DT1 et de DT2 mais également chez les
patients pré-diabétiques (13).
Les neuropathies sont les complications les plus fréquentes du diabète (13,15–17). Leur prévalence
varie selon les sources, mais on estime que la moitié des patients diabétiques ont développé ou
vont développer des neuropathies (15–18). Ce taux est semblable chez les patients atteints de DT1

XVIII
ou de DT2 (18). On estime également que 7% des patients ont déjà des neuropathies
symptomatiques lorsque de diagnostic de diabète est posé (15). La prévalence des ND augmente
avec l’âge et la durée de la maladie (15,18). Aux Etats-Unis, il a été estimé que les coûts engendrés
par les ND périphériques s’élèvent à environ 10 milliards de dollars par année (19).
La polyneuropathie distale symétrique est la forme la plus fréquente de ND (13,15,16,18) et
représente environ 75% des ND, et les neuropathies autonomes cardiovasculaire (13).

Mécanismes physiopathologiques et causes


Les atteintes apparaissent majoritairement sur les axones des neurones sensitifs, autonomes et
moteurs et touchent en priorité les axones les plus longs (18). Les nerfs touchés en priorité sont
donc périphériques. Il s’agit notamment des nerfs des membres inférieurs (15,18). Le processus
exact et l’ordre d’apparition des affections nerveuses causées par le diabète est encore débattu
actuellement, mais il semblerait que l’axone soit affecté en priorité et que le corp s cellulaire soit
généralement préservé. Il semblerait que les affections consistent en des altérations du transport de
l’influx nerveux entre la myéline et l’axone, de l’expression de la protéines DRG, une démyélinisation
et une dégénérescence de l’axone (18).
Les ND sont causées par des facteurs métaboliques (dont la glycémie et la lipidémie), vasculaires,
génétiques, environnementaux et nutritionnels (15).
Les hyperglycémies sont la cause principale des ND. Elles entraînent des modifications
intracellulaires diverses conduisant à des dommages de l’acide désoxyribonucléique (ADN), à un
stress du réticulum endoplasmique, à des dysfonctions mitochondriales, à l’apoptose et à la perte
des signaux neurotrophiques sur les cellules touchées. Il peut s’agir directement des cellules
nerveuses, mais également des cellules gliales et endothéliales vasculaires. Les dyslipidémies,
principalement présentes chez les patients atteints de DT2 et comprenant des taux sanguins
anormaux d’acides gras libres, de triglycérides et de HDL et LDL cholestérol contribuent aux mêmes
dommages que les hyperglycémies. La sécrétion diminuée d’insuline ou la résistance à l’insuline
sont également incriminées dans les ND, car l’insuline est un signal neurotrophique.
La résistance à l’insuline induit également des dysfonctions mitochondriales et un stress oxydatif.
La diminution du taux de peptide-C présente chez les patients atteints de DT1 contribue également
à l’apparition de ND. En réponse à une partie des facteurs décrits ci-dessus, les macrophages sont
activés et déclenchent d’autres voies inflammatoires. Il semblerait également que certains
composants du syndrome métabolique tel que l’accumulation de tissus adipeux viscéral et
l’hypertension influencent le développement de ND chez les patients atteints de DT2. L’ensemble
de ces mécanismes conduit donc à l’altération ou à la mort des cellules nerveuses (16).
Cependant, d’autres facteurs sont responsables de l’apparition de ND. C’est pourquoi des patients
atteints de DT2 peuvent également développer des ND malgré un contrôle adéquat de la glycémie
(13). Ainsi, une mauvaise irrigation des cellules nerveuses cause également leur
dysfonctionnement. Cela s’explique par une atteinte des cellules vasculaires, plus spécifiquement
des micros-vaisseaux, et des altérations multiples conduisant à la diminution du flux sanguin (15,18).
Certains gènes sont également associés à l’apparition de ND, mais les données à ce sujet sont
insuffisantes (18). Les données actuelles suggèrent que la présence de certains anticorps peut être
liée à l’apparition de neuropathie chez les personnes diabétiques (15).
La consommation d’alcool et le tabagisme sont également des facteurs de risque (18).
Finalement, des carences vitaminiques semblent également jouer un rôle (15).

Diagnostic
Le diagnostic de ND est un diagnostic d’exclusion. Il s’effectue premièrement par interrogatoire,
visant à identifier la présence de symptômes et à exclure une cause différentielle du diabète (13).

XIX
Prévention
La prévention des ND est essentielle car il n’existe que peu (pas ?) de traitement visant à agir
directement sur les affections nerveuses. La gestion des glycémies est le principal moyen permettant
de prévenir ou retarder l’apparition des polyneuropathies distales symétriques et NA cardio-
vasculaires s’avère nettement plus efficace chez les patients atteints de DT1 que de DT2. Des
approches globales sur le mode de vie visant à agir également sur les autres facteurs de risques
semblent plus efficaces chez les patients atteints de DT2 (13).

3.3 Classification des ND


Selon la classification proposée par l’Association Américaine du Diabète (Figure 1), on distingue
trois types de ND : les ND diffuses, les mononeuropathies et les (poly-) radiculopathies (13). Les
neuropathies dites “diffuses” comprennent les polyneuropathies du système périphérique.
Certains aspects des ND les plus fréquentes (en orange sur la Figure 1) sont développés plus bas
dans ce chapitre.
Figure 1 : Classification des ND selon l’Association Américaine du Diabète

3.4 Polyneuropathies distales symétriques


Les polyneuropathies distales symétriques touchent principalement les membres inférieurs et
apparaissent dans la partie distale de ceux-ci. Les symptômes dépendent des nerfs touchés.
Les premiers symptômes sont généralement liés à l’affection des petites fibres nerveuses des
membres inférieurs, causant dysesthésie et douleurs. La douleur est un des premiers symptômes
des PNDS et touche entre 30 et 50% des patients atteints de ND (18). Elle peut s’exprimer sous
différentes formes et intensités altérant plus ou moins la qualité de vie des patients. Lorsque
l’affection touche les grandes fibres, les symptômes consistent généralement en des sensations
d’engourdissement et de picotement ainsi qu’en une perte des sensations protectives diverses.
Le risque principal des PNDS concerne les ulcérations des pieds, pouvant conduire à une
amputation. Ils augmentent également le risque de chute et de fractures (13,16).
Les neuropathies distales symétriques devraient être évaluées régulièrement chez tous les patients
atteints de diabètes à l’aide d’une anamnèse généralisée ainsi que des tests permettant d’évaluer
les affections des petites fibres (sensibilité à la température et aux objets pointus) et des grosses
fibres (sensibilité aux vibrations, proprioception, test au monofilament et test des réflexe de la
cheville) (13).

XX
Bien que les mécanismes autour des PNDS soient de mieux en mieux compris, les traitements
actuels ne sont pas étiologiques et n’agissent donc pas sur les fonctions nerveuses affectées. Le
traitement consiste donc en la prise en charge des symptômes et complications grâce notamment à
des interventions pharmaceutiques et podologiques spécifiques (13).

3.5 Neuropathies autonomes


Les neuropathies autonomes correspondent aux affections du SN autonome et peuvent toucher
l’ensemble des organes (13). Elles peuvent toucher plusieurs systèmes ou tissus dont
principalement le système cardiovasculaire, le tube digestif et les voies uro-génitales. Les
symptômes dépendent donc des nerfs affectés et peuvent donc être très divers (13). Ils comprennent
gastroparésie, diarrhée ou constipation, incontinence anale ou urinaire, dysfonction érectile,
anhydrose ou hyperhydrose, diminution des sensations liées aux hypoglycémies et anomalies de la
fréquence cardiaque (15).
3.5.1 Neuropathies autonomes cardiovasculaires
Les neuropathies autonomes cardiovasculaires semblent être celles dont la prévalence est la plus
importante. Cependant, il s’agit de complications tardives dont la prévalence est estimée à 30% chez
les patients atteints de DT1 depuis plus de 20 ans et 60% chez les patients atteints de DT2 depuis
plus de 15 ans. Elles augmentent le risque cardio-vasculaire et la mortalité. Les symptômes peuvent
être variés. Il peut par exemple s’agir de palpitation, faiblesse, perte de connaissance, tachycardie
ou tension artérielle anormale. Le diagnostic est posé sur la base de ces différents signes et
symptômes et le traitement consiste en la prise en charge des symptômes (13).

3.6 Système nerveux


Pour comprendre les différents concepts affiliés aux ND et au rôle des suppléments dans leur
potentielle prise en charge, il est nécessaire de connaître certains aspects généraux du système
nerveux ainsi que des cellules qui le composent.
3.6.1 Organisation et rôle du système nerveux
Le système nerveux (SN) pourrait être qualifié de système de commande et correspond à l’ensemble
des cellules nerveuses de notre organisme. Il a pour but de recevoir les informations sensorielles,
de les intégrer et finalement de générer une réponse motrice.
Le SN peut être divisé en deux parties : le système nerveux central (SNC) et le système nerveux
périphérique (SNP) (Figure 2). Le SNC comprend l’encéphale et la moelle épinière et a pour but
d’intégrer les informations sensorielles et de décider de la réponse à exécuter. Le SNP comprend
l’ensemble des cellules hors du SNC. Il permet la connexion entre les cellules de notre organisme
et le SNC. On distingue deux voies : la voie sensitive ou afférente, qui transmet les informations
sensorielles au SNC, de la voie motrice ou efférente, qui transmet les inductions du SNC aux cellules
motrices. Au sein de la voie sensitive, on distingue les neurofibres afférentes somatiques, liées à la
peau, aux organes sensoriels, muscles squelettiques ou articulations, des neurofibres afférentes
viscérales, liées aux viscères. Au sein de la voie motrice, on distingue le système nerveux somatique
ou volontaire, lié aux muscles squelettiques, du système nerveux autonome ou involontaire, lié aux
muscles lisses, au muscle cardiaque ou aux glandes. Ils sont respectivement composés de fibres
neurofibres motrices somatiques ou de neurofibres motrices viscérales (20).

XXI
Figure 2 : Organisation du système nerveux.

3.6.2 Cellules nerveuses


Le SN est composé majoritairement de 2 types de cellules : les gliocytes et les neurones.

Les gliocytes ont pour but de protéger les neurones. Il en existe plusieurs types ayant chacun un
rôle spécifique tel que : favoriser la neurotrophie à partir des capillaires sanguins, détecter une
anomalie neuronale, favoriser la circulation du liquide cérébro-spinal ou former une gaine isolante
appelée gaine de myéline.

Le but des neurones est de transporter les influx nerveux du SN jusqu’aux cellules de l’organisme.
Ils n’ont pas la capacité de se diviser mais peuvent fonctionner normalement jusqu’à la mort de
l’individu. Ils sont généralement composés d’un corps cellulaire, contenant le noyau cellulaire et les
structures métaboliques de la cellule, et d’un ou plusieurs prolongements dont il existe deux types :
les axones et les dendrites. Les dendrites correspondent aux structures réceptrices du neurones et
sont reliées à d’autres neurones. Elles reçoivent des signaux électriques appelés “potentiels
gradués” pouvant mener à un potentiel d’action. Un neurone est muni de plusieurs dendrites mais
ne possède qu’un seul axone. L’axone, également appelé neurofibre, correspond à la structure
conductrice du neurone ; il permet le transport du potentiel d’action jusqu’aux corpuscules nerveux
terminaux, induisant finalement la libération de neurotransmetteurs (20).

4 Justification du thème

4.1 Connaissances actuelles


La prise en charge des ND consiste en un traitement des symptômes, principalement de la douleur,
et par voie médicamenteuse. En 2007, les anticonvulsivants et les antidépresseurs étaient les
médicaments les plus fréquemment utilisés pour la prise en charge de la douleur à court terme, mais
les évidences manquent concernant leur prise à long terme (21). Certains antiépileptiques et
opioïdes permettent également de diminuer la douleur induite par les ND (22). Les patchs de
capsaïcine à 8% ont aussi prouvé leur efficacité dans la diminution de la douleur, et sans les effets
secondaires indésirables des médicaments oraux, comme la somnolence ou les troubles digestifs
(23).
Concernant la nutrition, la supplémentation en certains nutriments pour traiter les ND a déjà fait
l’objet de revues systématiques. C’est notamment le cas de la vitamine B12 dont la supplémentation
orale ou injectable aurait un effet bénéfique sur la douleur et la paresthésie, plus que sur la
conduction nerveuse (24). Cependant, une revue plus récente incluant quatre études a conclu que
la supplémentation en vitamine B12 n’était pas associée à une amélioration significative des
symptômes cliniques (25).

10

XXII
Il a été démontré que les patients diabétiques avec une carence en vitamine D étaient plus à risque
de développer un pied diabétique (26), et dans une revue systématique publiée cette année, la
supplémentation en vitamine D améliorait significativement la douleur des patients diabétiques
souffrant de ND. Cependant, plus d’études sont nécessaires pour démontrer un impact de la
supplémentation en vitamine D pour améliorer les ND (27). Des auteurs s’y sont déjà intéressés
puisqu’un protocole pour une future revue systématique à ce sujet a été publié récemment (28).
La supplémentation en acide α-lipoïque, un acide gras, quotidiennement et par voie intraveineuse
durant minimum trois semaines, chez des patients diabétiques atteints de ND, a également permis
de réduire significativement et cliniquement la douleur (29). Son efficacité a été démontrée avec des
mécanismes permettant de moduler la physiopathologie et les symptômes (30).
Il existe un certain nombre d’études portant sur l’administration d’autres nutriments que les trois
mentionnés ci-dessus, dans le cadre du traitement des ND, mais aucun n’a fait l’objet de revue
systématique. Étant donné les résultats encourageants présentés précédemment, il semble
pertinent de s’intéresser aux autres nutriments étudiés qui pourraient s’avérer utiles dans le
traitement des ND. La prévalence de cette complication du diabète, l’impact sur la qualité de vie des
patients, les risques importants pour leur santé et les coûts engendrés justifient notre intérêt pour ce
sujet.
Afin d’inclure l’ensemble des nutriments, quelle que soit leur voie d’administration, nous avons
préféré le terme “nutriment” à “supplément” ou “complément” dont l’interprétation peut être confuse.
En effet, le terme “supplément nutritionnel ou alimentaire” n’est pas défini dans la législation suisse.
Le terme “complément alimentaire” est lui défini, mais ne concerne que les formes orales (31). Pour
certaines personnes, le choix entre le terme “complément” ou “supplément” est déterminé selon
l’objectif poursuivi par son administration. Ainsi, un “complément” vise à assurer la couverture des
besoins de l’individu en la substance qu’il contient. Le terme “supplément” désignera une substance
administrée en quantité plus importante que les besoins de l’individu. Afin d’être attentif à cette
nuance, nous relèverons le statut nutritionnel de la population ciblé sur les nutriments étudiés dans
notre tableau d’analyse des données.

4.2 Hypothèse et but

Suite aux précédentes recherches, nous supposons qu’il existe d’autres nutriments pouvant induire
une amélioration de la fonction neurologique et/ou des symptômes neurologiques chez les patients
diabétiques.

Le but de ce travail est de synthétiser les données existantes de l’effet des nutriments sur la fonction
et/ou les symptômes des ND chez les personnes diabétiques. Cela nous permettra de répondre à
notre hypothèse. D’un point de vue pratique, notre travail permettra d’orienter les recherches futures.

5 Question de recherche
Notre question de recherche est donc la suivante :
Certains nutriments permettent-ils d’améliorer la fonction et/ou les symptômes neurologiques
des ND chez les patients diabétiques ?
Sa forme PICO est la suivante :
Population : Les patients diabétiques
Intervention : L’administration de nutriments
Comparaison : Pas d’administration de nutriments
Outcome : Amélioration de la fonction et/ou des symptômes neurologiques

11

XXIII
6 Méthodes
Nous allons effectuer une revue systématique de littérature dans le but de répondre à notre question
de recherche.

6.1 Design
Une revue de littérature systématique est une méthode permettant de faire la synthèse
d’informations provenant d’études, publiées ou non, sur une question de recherche, de manière
systématique et formelle, évitant ainsi les biais et les erreurs. Elle constitue le deuxième niveau de
preuve le plus élevé après la méta-analyse dans l’Evidence-based practice. Si elle est bien menée,
elle donne la meilleure estimation possible d’un effet en regroupant les meilleures évidences sur un
sujet donné et peut servir de ligne directrice dans les décisions de soins donnés aux patients (32,33).
C’est pourquoi c’est la méthode qui nous paraît la plus appropriée pour répondre à notre question
de recherche.

6.2 Déroulement
Notre travail sera régulièrement ponctué de réunions nous permettant de partager nos réflexions et
questionnements ainsi que de réévaluer la planification prévue. Entre ces entrevues, nous
travaillerons chacune de manière autonome sur les objectifs prévus en amont. Nous procéderons
régulièrement à la relecture du travail effectué par notre collègue et en discuterons de manière à
confronter nos points de vue dans l’objectif d’obtenir un travail pertinent.
Plusieurs réunions avec notre tutrice seront également organisées selon le planning décrit dans le
Tableau 4. Un procès-verbal sera rédigé lors de chaque réunion puis transmis à chacune des
participantes. Un procès-verbal sera également rédigé lors des séminaires organisés dans le cadre
du TB. Les commentaires et propositions émanant des réunions et séminaires seront pris en compte
dans la réalisation de notre travail.
Le déroulement de certaines étapes spécifiques a déjà été déterminé. Premièrement, la définition
exacte des équations de recherche et leur application dans les bases de données se fera en binôme.
Deuxièmement, la sélection des articles par le titre puis par l’abstract se fera séparément : chacune
effectuera une sélection de manière individuelle puis nous confronterons nos résultats et discuterons
de nos éventuels désaccords afin de sélectionner les articles les plus pertinents. La sélection sur le
texte grâce à la grille d’analyse qualitative sera, selon le nombre d’articles, partagée entre nous ou
effectuée séparément.
Finalement, l’analyse descriptive et l’extraction des données et des articles seront partagées. Les
parties rédactionnelles comprenant notamment le cadre de référence et la discussion des résultats
seront séparées. Leur contenu sera discuté en amont lors de nos réunions.

6.3 Stratégie de recherche


Nous effectuerons nos recherches sur plusieurs bases de données afin d’inclure le plus grand
nombre d’articles traitant de notre question de recherche. Ainsi, nous utiliserons Pubmed, Cochrane
et Cinahl.
Les concepts de notre question de recherche et les termes qui y sont associés au sein de chaque
thésaurus sont décrits dans le tableau ci-dessous (Tableau 1). Les concepts sont ainsi traduits selon
le thésaurus des bases de données utilisées, soit en termes Mesh pour Pubmed et Cochrane et en
Cinahl Subject Heading pour Cinahl.
Tableau 1 : Concepts et termes associés à chaque thésaurus.

Concept Terme Mesh (en anglais) Cinahl Subject Heading (en anglais)

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Neuropathies Diabetic neuropathies Diabetic neuropathies
diabétiques
Nutriment Nutrients Nutrients
Dietary supplements Dietary supplements

L’équation de base sera donc la suivante :

((nutrients) OR (dietary supplements)) AND (diabetic neuropathies)

6.4 Sélection des articles

Nous sélectionnerons les articles publiés en anglais et en français. Seuls les articles publiés dès
2010 seront retenus, afin d’inclure uniquement des publications récentes. Si le nombre d’articles est
insuffisant, nous élargirons ce critère. Nous sélectionnerons tous les types d’études. Si les résultats
obtenus sont trop nombreux, nous pourrons exclure les études dont le niveau de preuve lié au design
est le plus faible, à savoir les études cas-témoin et les études de cas. Les études effectuées sur les
animaux et in-vitro seront exclues car leurs résultats ne peuvent pas être appliqués aux humains.
Les revues narratives, opinions d’experts et consensus seront automatiquement exclus car ils ne
permettent pas de répondre à notre question de recherche et présentent un faible niveau de preuves,
mais pourront guider notre réflexion. Nous ferons une première sélection des articles à partir du titre
puis une seconde à partir de l’abstract. Nous effectuerons finalement une sélection à partir du texte
en évaluant sa pertinence pour répondre à notre question de recherche.
Les critères d’inclusion et d’exclusion sont définis dans le Tableau 2.
Tableau 2 : Tableau résumé des critères d’inclusion et d’exclusion.

Critère d’inclusion Critère d’exclusion


Diabète de type 1 -
Diabète de type 2
Prédiabète
Homme et femme
Tout âge
Atteints de ND
Administration d’un ou plusieurs nutriment(s) Administration de vitamine D, B12 ou acide
Administration de plusieurs nutriments dont la lipoïque
vitamine B12, D ou acide lipoïque Prescription d’un régime alimentaire
Administration d’un placebo -
Pas d’intervention
Fonction nerveuse Complications des ND (p.ex.cicatrisation des
Symptômes neurologiques plaies, pied diabétique)

6.4.1 Extraction et analyse des données

Les données issues des publications sélectionnées seront extraites méthodologiquement à l’aide
d’une grille de lecture descriptive créée par la filière Nutrition & diététique de la Haute Ecole de Santé
(Annexe 1) et d’une grille d’analyse de qualité de l’Academy of Nutrition and Dietetics traduite en
français (Annexe 2). La première détaille la question de recherche de la publication d’intérêt, le type
d’étude, les méthodes utilisées et les résultats de l’étude. La seconde propose d’effectuer un résumé
descriptif de l’étude et une analyse de qualité de celle-ci, avec des questions sur sa pertinence et
sa validité. Ses données seront ensuite retranscrites de façon synthétique dans le Tableau 3 qui

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XXV
servira de support pour l’analyse des données. Les points communs marquants seront relevés et
constitueront la base pour la formulation des conclusions.

Tableau 3 : Types de données synthétiques extraites des publications sélectionnées.

DOI

Titre

Année de publication

Auteurs

Design

Population (Nombre, âge, sexe, type de diabète, type de ND, statut


en le nutriment étudié, régime alimentaire suivi)

Variable(s) dépendante(s) et outils de mesure

Intervention (Nutriment, dosage, fréquence, voie d’administration)

Résultats et conclusion des auteurs

Qualité

7 Considérations éthiques
Ce travail de Bachelor sera rédigé sous la forme d’une revue de littérature systématique, il n’y aura
donc pas de risque éthique lié à une intervention sur des sujets d’étude. Cependant, une attention
particulière devra être portée sur les financements des études retenues dans notre revue qui
peuvent refléter un biais important, et qui mèneront à une analyse prudente des résultats. Les
résultats des études devront être extraits tels quels, et notre analyse de ceux-ci devra être objective
et basée sur les preuves scientifiques.

8 Budget et ressources
Les frais engendrés par le TBSc concerneront l’impression et la reliure des travaux terminés, dont
le poster, et éventuellement l’impression des articles lus. Ces frais seront assurés par notre binôme.
La HEdS met également à disposition un budget pour l’achat de 10 articles par étudiants.
L’utilisation des ressources décrites ci-dessous n’engendreront pas de coûts financiers directs.
Concernant les ressources temporelles, nous utiliserons l’ensemble du temps prévu pour le TB sous
forme de travail personnel encadré, ainsi que les heures de travail individuelles prévues pour
l’obtention des crédits liés au TB.
Les ressources organisationnelles utilisées seront les e-mails, Whatsapp, Google Drive, Zotero,
ainsi que des tableaux de Gantt.
Les ressources matérielles consisteront en l’ensemble de la documentation disponible grâce à la
HedS, en format électronique ou papier.
Notre Directrice de TBSc, Madame Laurence Vernay, sera notre référente principale en termes de
ressources humaines. Nous pourrons également solliciter la responsable du module Madame
Maaike Kruseman ainsi que les bibliothécaires Maïté Pugliese et Jean-David Sandoz si nécessaire.

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9 Planification
Le tableau ci-dessous (Tableau 4) décrit la planification prévue des activités principales nécessaires
à la réalisation du TB et à sa défense orale. Les éléments en gras correspondent aux activités
obligatoires demandées par l’école. Ce planning est susceptible d’être modifié pendant la réalisation
réelle des activités.
Tableau 4 : Planification des activités nécessaires à la réalisation du TB

Délai ou plage prévue pour l’activité Activité

4 déc. 2020 Une rencontre avec le tuteur au minimum

18 déc. Rendu définitif du protocole

18 déc. au 10 janv. 2021 Préparation du séminaire

13 janv. Séminaire de présentation du protocole

Février-mars Une rencontre avec le tuteur au minimum

Février à mars Sélection des études

Février à mai Rédaction du cadre de référence

Mi-mars à mi-mai Extraction et analyse des données

Avril à juin Deux rencontres avec le tuteur minimum

Mars à mai Extraction et analyse des données

Mi-avril au 22 mai Préparation du séminaire

25 mai Séminaire de présentation des résultats

Juin Rédaction de la discussion

26 mai au 1 juin Préparation du séminaire

4 juin Séminaire de présentation de la discussion

Mai à juillet Relecture par le tuteur

Juin au 27 juillet Finalisation du TB, relecture et impression

30 juillet Rendu définitif

1er au 27 août Préparation de la défense orale

30 août au 17 sept. Défense orale

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