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Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/artefact/523
DOI : 10.4000/artefact.523
ISSN : 2606-9245
Éditeur :
Association Artefact. Techniques histoire et sciences humaines, Presses universitaires du Midi
Édition imprimée
Date de publication : 1 octobre 2016
Pagination : 347-359
ISBN : 978-2-7535-5174-9
ISSN : 2273-0753
Référence électronique
Sophie Mouquin, « Les marbres : noblesse de la matière, heureuses « curiosités » de la nature »,
Artefact [En ligne], 4 | 2016, mis en ligne le 07 juillet 2017, consulté le 15 septembre 2020. URL : http://
journals.openedition.org/artefact/523
Artefact, Techniques, histoire et sciences humaines est mise à disposition selon les termes de la Licence
Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Les marbres : noblesse de la matière,
heureuses « curiosités » de la nature1
Sophie Mouquin2
De toutes les matières que l’art puise livrent les archives. À la suite de ceux
dans la nature, le marbre, entendu dans de célèbres historiens ou historiens de
son acception artistique, c’est-à-dire celle l’art italiens, les travaux de Geneviève
d’une « pierre dure qui reçoit un beau Bresc-Bautier et Hélène Du Mesnil qui
poli » est l’une de celles qui suscite les révélèrent l’histoire de l’approvisionne-
dialogues les plus féconds entre sciences ment sous l’Ancien Régime, envisageant
dures et sciences humaines, entre géo- notamment les réseaux marchands5,
logie et histoire de l’art. Matière reine de ou encore ceux de Jean-Louis Bonnet
la statuaire et matière très appréciée pour et de Pascal Julien qui s’intéressèrent à
l’architecture et les décors, elle fut pen- l’histoire des carrières pyrénéennes et
dant longtemps délaissée des historiens languedociennes6, démontrèrent la perti- 347
de l’art, à l’exception des spécialistes de nence de ce champ d’études pour l’his-
sculpture. L’étude de son approvisionne- toire de l’art. Nos propres travaux, dans
ment et de sa mise en œuvre, notamment les mêmes années, s’intéressèrent aux
dans les grands décors et les collections marbriers qui travaillaient pour la cou-
de la période moderne, est relativement ronne de France, et à l’administration
récente. Alors que de nombreux travaux des marbres qui favorisa la fourniture
sur la typologie des marbres et l’histoire en marbre notamment sous les règnes de
de leur extraction et de leur utilisation Louis XIV et de Louis XV7. Ces approches,
existent pour la période antique3, il faut historiques, fondées sur des documents
attendre la fin du xxe siècle pour que des d’archives, ont permis d’identifier les
connaisseurs comme Jacques Dubarry carrières, de révéler les difficultés maté-
de Lassale4 et des historiens de l’art rielles d’extraction ou d’acheminement,
de la période moderne envisagent ce de mettre à jour les réseaux marchands et
champ de la recherche, notamment dans le système administratif et économique,
ses applications françaises. L’histoire du de découvrir la personnalité des princi-
marbre, de la carrière à sa mise en œuvre paux acteurs et de raconter une « histoire
retient l’attention d’ouvrages récents, du marbre », celle de l’extraordinaire
sans cependant que les aspects tech- aventure de l’approvisionnement en
niques, notamment ceux de l’extraction, marbre en France sous l’Ancien Régime.
ne soient véritablement étudiés hormis Plus qu’en termes techniques, l’étude du
dans la connaissance, lacunaire, que marbre par les historiens de l’art est donc
Sophie Mouquin
envisagée dans ses aspects économiques ces créations de la nature que l’homme
et pratiques, sans cependant que l’ana- se plaît à graver, monter ou enchâsser.
lyse de sa mise en œuvre ne soit oubliée : À la Renaissance, les pierres dures appa-
les études d’Alexandre Cojannot pour raissent dans les cabinets de curiosités,
les débuts du règne de Louis XIV ou comme objet de délectation du curieux,
encore celles de Muriel Barbier pour les mais aussi dans l’architecture et le mobi-
règnes de Louis XV et de Louis XVI, ont lier, disposées en cabochons, telles des
renouvelé la connaissance de l’utilisation pierres précieuses qu’elles ne sont pour-
du marbre dans l’architecture et le décor tant pas10. Cette apparition des pierres
intérieur8. dures dans le décor architectural et
Mais l’histoire de l’art est aussi histoire mobilier prépare d’une certaine manière,
du goût et en ce domaine, les marbres et le goût, en France, pour une architecture
les pierres « dures » tiennent une place et un décor où le marbre tient une place
particulière. La terminologie est d’une que jusqu’à présent seule l’Italie lui avait
savoureuse imprécision. L’amateur et donnée. Les grands décors de Louis XIV
le curieux considèrent en effet, sans les favorisent le développement d’une véri-
différencier, des pierres « ornementales » table « politique royale du marbre »
ou « marbres » qui relèvent cependant pour reprendre l’heureuse expression de
de typologies géologiques bien diffé- Geneviève Bresc-Bautier.
rentes. L’histoire de l’art et l’histoire du Il est impossible d’envisager, en
goût n’ont pas la précision scientifique quelques pages, toute cette histoire du
348 de l’histoire des techniques. Ainsi, parmi marbre. Considérant les « marbres »
les marbres ou « pierres dures », les ama- dans leur acception esthétique des xviie
teurs rangent le jaspe, la serpentine, le et xviiie siècles, sans les restreindre aux
porphyre, les agates, les cornalines et seuls marbres géologiques, nous n’envi-
autres pierres fines (mais non précieuses) sagerons ici, ni l’histoire des techniques,
et non uniquement les « calcaires ou ni l’histoire de leur approvisionnement,
dolomies métamorphiques », seuls ni celle de leur mise en œuvre, mais celle
marbres des géologues9. L’appréciation de leur appréciation par les amateurs et
de ces marbres, pierres dures ou pierres les savants à un moment où le dialogue
fines, n’est pas nouvelle. Depuis l’Anti- entre science et curiosité devint d’une
quité, les amateurs goûtent la beauté de remarquable fécondité.
de marbre est comme un lac ondoyant flottes en bataille et des visions de Giotto,
plein de poissons. Tantôt les veines percent tout à coup, sous le désordre
sont les idées innées de l’âme, comme minéral, la main de l’homme et son
les figures pliées ou les statues en puis- effort, et surgit lentement un dessin : un
sance prises dans le bloc de marbre16 ». reste de porte, un arc, une tour effondrée,
Ce lac ondoyant plein de poissons, cette un rempart19 ». Ce goût pour la fantaisie
métaphore maritime ou aqueuse pour le naturelle que Roger Caillois et André
marbre, a fait l’objet de plusieurs études, Beton considéraient comme une langue
notamment par Fabio Barry, dans un ou une écriture20, cette célébration de
article qui a fait date et qui démontrait l’inventivité de la création se retrouve
que certains décors antiques ou médié- en Orient dans l’appréciation par les let-
vaux avaient habilement utilisé les trés chinois des « pierres de rêve », ces
veines du marbre pour transformer sols « rochers » qu’ils interprètent comme des
ou parois en mers, vagues, en espaces paysages et des poèmes, ces « os du ciel
animés et vibrants17. et de la terre », microcosmes et macro-
Les veines du marbre peuvent ainsi cosmes de l’univers qui garnissent leurs
constituer des figures, naturelles ou cabinets21. Ces « images » naturelles, ces
humaines, des paysages et des person- « bizarreries de la nature » expliquent
nages, soit naturellement, soit parce que l’emploi du marbre dans le domaine de
l’artisan travaille habilement la matière. l’architecture et du décor, mais égale-
Raniero Gnoli, auteur bien connu des ment l’engouement pour la collection
350 spécialistes du marbre, considérait d’échantillons les plus rares, ces naturalia
que « les veines et les taches naturelles qui garnissaient les cabinets de curiosités
du marbre peuvent être combinées de des plus grands amateurs notamment à
manière à simuler ou à suggérer des la Renaissance, mais aussi aux xviie et
images variées. C’est surtout vrai dans xviiie siècles22. Le sujet mériterait un
les décorations pariétales constituées ouvrage et fut d’ailleurs plusieurs fois
de plaques de marbre découpées dans étudié : il est évident que l’appréciation
un même bloc et disposées en livre des veines du marbre, au xviiie siècle, est
ouvert18 ». Mais plus encore que la capa- héritière d’un goût pour les pierres dures
cité de l’homme à savamment disposer et fines qui « jouent l’art et la nature »
les veines du marbre pour suggérer des pour reprendre l’heureuse expression
images, ce sont les marbres qui dessinent employée par Léopold d’Autriche pour
naturellement des paysages ou des décrire, en 1628, un cabinet recouvert
figures qui font les délices des amateurs. « d’agates, de cornalines, de calcédoines
Les pietre paesine, ces « marbres » des et de jaspes agencées avec des tableau-
environs de Florence, sont particulière- tins peints à l’huile23 ». Les « images »
ment appréciés aux xviie et xviiie siècles, que contiennent les marbres, les pay-
et font, encore aujourd’hui, le bonheur de sages que dessinent les veines des pierres
certains curieux et de certains hommes dures, résultent, comme le résume Jurgis
de lettres qui célèbrent ces « pierres-pay- Baltrušaitis dans ses célèbres Essais sur la
sages où la fantaisie de la nature imite légende des formes, « d’une même spécula-
et invente des ports, des maisons, des tion sur l’art de la Nature et la nature de
Les marbres : noblesse de la matière, « curiosités » de la nature
Le nuancier de la nature
Si les veines et figures des marbres dont des taches vertes sur la pierre ;
sont une ode à la nature et à la création les autres venant d’une mine de fer
et expliquent que les « pierres dures », forment la couleur jaune ; il en est de
aient fasciné les amateurs et intéressé même des autres couleurs33. »
les savants – même si ces derniers ne
parvinrent pas véritablement à percer Cette idée d’une « pénétration » se
352 les mystères de leur formation –, au retrouve chez de nombreux savants
xviiie siècle, le goût pour les marbres est comme Benoît de Maillet selon lequel les
aussi la célébration de l’heureuse diver- couleurs des marbres étaient liées à la
sité du nuancier polychrome de la nature terre sur laquelle ils avaient été formés.
(illustrations 22 et 23, cahier couleur). Si le « rouge du marbre de Savaresse
Pour Antoine-Joseph Dezallier d’Argen- [Seravezza] est si beau », c’est, affirme-t-il,
ville comme pour l’auteur de l’article sur parce que « sur les montagnes des envi-
les Marbres dans le Journal économique de rons il se rencontre une terre d’un rouge
juin 175932, la couleur des marbres est si vif, que les canaux par où les eaux des
le résultat d’un hasard plus ou moins pluies coulent de ces montagnes à la mer,
heureux : semblent teints de sang34 ». Sont ainsi
expliquées « toutes les autres couleurs,
« Les marbres sont formés, sui- dont les carrières de cette nature sont
vant un auteur [Célapin] d’une variées dans tous les pays différents du
matière pure, concrète, amassée globe35 ». De même, il considère que les
par coagulation, c’est la même que marbres « bigarrés », sont « formés d’une
celle des pierres, mais elle est plus matière boueuse & aisée à se déjeter »,
épurée. Divers égouts tombent du mais « frappés de l’air, du soleil & de la
ciel d’une carrière sur les matrices gelée, ils s’étaient entr’ouverts, & que
des pierres, apportent avec eux dif- recevant dans leurs fentes les eaux des
férents sels, les uns passant contre pluies, & celles de la mer qui les surmon-
une mine de cuivre ou de vitriol, tait encore, ils avaient contracté ces bigar-
Les marbres : noblesse de la matière, « curiosités » de la nature
rures, suivant les terres et les limons dont très peu de marbres sont monochromes,
ces eaux étaient chargées, cette matière à l’exception du noir et du blanc, et que
qu’on peut regarder comme une espèce « du mélange de ces diverses couleurs,
de colle ou de ciment, ayant servi à réunir il résulte une infinité de nuances diffé-
différentes pièces ou écailles, dans les- rentes ». Mais le savant apportait une
quelles leur superficie s’était déjà par- précision très intéressante : la possibilité
tagée36 ». Comme pour les veines dont les
dessins étaient appréciés des amateurs, les « d’augmenter par l’art la vivacité
savants ne parvinrent pas à donner d’ex- et l’intensité des couleurs que les
plication véritablement satisfaisante à la marbres ont reçues [sic] de la nature ;
formation de la couleur des marbres. il suffit pour cela de les chauffer […]
Pourtant l’intérêt pour la polychromie en les polissant à chaud, et ces nou-
des pierres constitue un élément clé de velles nuances de couleur, acquises
la définition même du marbre. En 1698, par un moyen si simple, ne laissent
Nicolas Lémery considérait qu’il exis- pas d’être permanentes et ne s’al-
tait « trois espèces générales de marbre, tèrent ni ne changent par le refroi-
un blanc, un noir & un de diverses cou- dissement ni par le temps : elles sont
leurs37 ». Ce type de classification resta durables parce qu’elles sont pro-
longtemps en vigueur chez les natura- fondes, et que la masse entière du
listes. Le comte de Borch distinguait, marbre prend par cette grande cha-
dans sa Minéralogie sicilienne publiée leur ce surcroît de couleurs qu’elle
en 1780, les marbres à une couleur, des conserve toujours40 ». 353
panachés et des brèches, c’est-à-dire rela-
tivement « à la nature et à la formation Les premiers essais de coloration arti-
de chacun d’eux », mais en réalité aussi ficielle des marbres étaient vraisembla-
de leur élément coloré38. Même Georges- blement anciens. Les spécialistes d’art
Louis Leclerc de Buffon accordait à la antique, grec surtout, et les restaura-
couleur une place décisive dans sa classi- teurs connaissent et étudient depuis
fication, considérant même qu’il « y a de longtemps ce phénomène, y compris
ces pierres qui sont presque aussi dures, dans des aspects très techniques qui ne
aussi denses et d’un grain aussi fin que sont pas de notre sujet, pas plus que la
les marbres, et auxquelles néanmoins on création, encore relativement méconnue
ne donne pas le nom de marbres parce pour la période moderne, de la produc-
qu’elles sont sans couleur décidée ou tion de marbres factices, nous attachant
plutôt sans diversité de couleur39 ». Le à ce que les ouvrages du xviiie siècle
célèbre naturaliste reprenait aussi l’idée, révèlent de la connaissance de la colora-
désormais communément admise, d’un tion des marbres41. Pline s’en fait l’écho
suc pétrifiant comme élément indispen- dans son Histoire Naturelle (livre xxxv),
sable à la solidification des madrépores et précisant que l’invention remontait au
coquilles, qui, « fortement imprégné des temps de l’empereur Claude et que
couleurs du fer ou d’autres minéraux », « sous Néron, on imagina de mélanger
donne leurs teintes aux marbres. Buffon les marbres simples » et que l’on parvint
prenait cependant le soin de préciser que ainsi à enrichir « de taches de pourpre »
Sophie Mouquin
Conclusion
Ainsi donc, les « marbres » du des aspects mériteraient encore d’être
xviiie siècle, qui n’en sont pas toujours développés et les champs de la recherche
pour les géologues, sont-ils appréciés sont, en ce domaine, importants. L’étude
avant tout en raison de l’heureuse diver- du goût pour les pierres « susceptibles
sité, qui célèbre la beauté de la matière, de prendre un beau poli » trouverait sans
de leurs veinages, de leurs « figures », doute des prolongements savoureux dans
et de leurs couleurs. Jaspes, agates, cor- celle de leur imitation. Mais même très
nalines, brèches, poudingues, coquil- incomplet, ce bref aperçu du goût pour
liers, marbres composent un nuancier les marbres colorés et veinés démontre
qui fait le bonheur du géologue comme que leur appréciation esthétique, qui
celui de l’amateur (illustration 24, cahier se conjugue parfois avec une véritable
couleur). Nous n’avons envisagé ici ces recherche scientifique sur la compré-
« heureuses curiosités de la nature » que hension de leur formation, relève de la
sont les pierres dures et les marbres que « curiosité », phénomène que historiens
pour leurs veines et leurs couleurs. Bien des sciences comme Lorraine Daston et
Sophie Mouquin
Katharine Park et des historiens ou his- est l’auteur de plusieurs ouvrages (dont Pierre IV
Migeon, 2001 ; Le style Louis XV, 2003 ; Écrire la sculp-
toriens de l’art comme Francis Haskell,
ture, 2011 ; Versailles en ses marbres, politique royale et
Krzysztof Pomian, Antoine Schnapper, marbriers du Roi, à paraître en 2017).
Arthur MacGregor, Robert John Weston 3. À ce sujet, voir entre autres Raniero Gnoli,
Evans, Alexander Marr et Neil Kenny54 Marmora romana, Rome, Edizioni dell’Elefante,
1971 ; Marilda de Nuccio et Lucrezia Ungaro
étudièrent brillamment pour la période (dir.), I marmi colorati della Roma imperiale, Rome,
moderne, à un moment où, comme le Marsilio, 2002 ; Dario del Bufalo, Marbres de cou-
résume Stéphane Van Damme, « un tra- leur, pierres et architecture de l’Antiquité au xviiie siècle,
Arles, Actes Sud, 2004 ; Lorenzo Lazzarini, Pietre e
vail de distinction voit ainsi le jour entre marmi antichi. Natura, caratterizzazione, origine, storia
une conception ancienne de la curiosité, d’uso, diffusione, collezionismo, Padoue, Cedam, 2004 ;
portée par le merveilleux et la démarche Patrizio Pensabene, I marmi nella Roma antica, Rome,
Carocci, 2014 ; Henry William Pullen, Manuale
scientifique55 ».
dei marmi romani antichi, tradotto, curato, illustrato e
Le nuancier de la nature n’est jamais aggiornato da Francesco Crocenzi, Rome, Gangemi edi-
si beau que lorsqu’il est mis en valeur, tore, 2015.
accompagné, magnifié par le talent 4. Jacques Dubarry de Lassale, Identification
des marbres, Turin, H. Vial, 2000 ; id., Utilisation des
des artistes qui osent s’en emparer ; les marbres, Turin, H. Vial, 2005.
marbriers qui coupent, tracent, et com- 5. Geneviève Bresc-Bautier et Hélène
posent de vastes tableaux colorés, les du Mesnil, « La politique royale du marbre fran-
çais (1700-1789) », Colloque international tenu dans
orfèvres et les bronziers qui montent, le cadre du 108e congrès national des sociétés savantes,
comme des pierres précieuses, ces « heu- Grenoble, 5-9 avril 1983, Paris, CTHS, 1986, p. 425-
reuses curiosités de la nature ». Comme 442 ; Geneviève Bresc-Bautier, « Le marbre du Roi :
L’Approvisionnement en marbre des bâtiments du
356 le résume Roger Caillois, poète des
Roi, 1660-1715 », Eighteenth Century Life, vol. 17, n° 2,
pierres, « Nulle régularité en effet dans mai 1993, p. 36-54 ; id., « Les marbres des Pyrénées
le dessin des agates. Il semble contenir sous Louis XIV », Les Marbres blancs des Pyrénées
le répertoire entier, le vacarme et l’opu- approches scientifiques et historiques, Entretiens d’ar-
chéologie et d’histoire, Saint-Bertrand-de-Cominges,
lence des formes libres, telles qu’un jour Toulouse, 1995, p. 261-273 ; id., « L’importation du
l’ingéniosité et la fantaisie des hommes marbre de Carrare à la cour de Louis XIV, riva-
inventeront, non sans complaisance, de lités des marchands et échecs des compagnies »,
dans Pascal Julien (dir.), Marbres de Rois, Aix-en-
les multiplier56 ». Provence, Publications de l’université de Provence,
2013, p. 123-150.
6. Jean-Louis Bonnet, « Des carrières aux mar-
Notes briers de Caunes-Minervois (xviie siècle) », Bulletin de
la Société d’Études Scientifiques de l’Aude, xcviii, 1998,
1. Cet article est tiré d’une conférence donnée p. 89-102 ; Pascal Julien, « Le flottage des marbres
dans le cadre du Festival d’histoire de l’art de royaux des Pyrénées à l’Océan », Forêts et transport.
Fontainebleau, en mai 2015. La partie « géolo- Les modes traditionnels, Paris, ENS, Cahiers d’Études,
gique », qui avait été réalisée par Francis Tourneur, 14, 2004, p. 25-29 ; id., « Le Mémoire sur les marbres
ne sera pas développée, tandis que la partie histo- de Marc-François de Lassus description inédite des
rique, relevant de l’histoire du goût, est ici reprise en Pyrénées au xviiie siècle », Revue de Comminges et des
partie. Elle sera plus amplement exposée dans notre Pyrénées centrales, cxx, avril juin 2004, p. 197-234 ;
ouvrage à paraître chez Arthéna en 2017, Versailles id., Marbres, de carrières en Palais, Manosque, Le Bec
en ses marbres, politique royale et marbriers du Roi. en l’Air, 2006 ; Jean-Louis Bonnet et Pascal Julien,
2. Maître de conférences à l’université de Lille 3, « Un temporel de marbre : les carrières de l’abbaye
membre du centre de recherche de l’IRHIS et direc- de Caunes-Minervois, aux xviie et xviiie siècles »,
trice des études à l’École du Louvre, Sophie Mouquin Le village et l’abbaye de Caunes-Minervois, Caunes,
travaille sur les arts décoratifs et sur l’histoire du novembre 2003, Archéologie du Midi Médiéval, 6,
goût pour le marbre aux xviie et xviiie siècles. Elle 2010, p. 143-151 ; Pascal Julien, « Des “plaies infli-
Les marbres : noblesse de la matière, « curiosités » de la nature
gées aux montagnes” : carrières de marbre des Roi : l’élaboration d’une symbolique du marbre
Pyrénées, Minervois et Provence, xvie-xixe siècles », sous l’Ancien Régime », Marbres jaspés de Saint-Rémy
Une longue histoire. La construction des paysages méri- et de la région de Rochefort, Namur, TreMa, 2012,
dionaux, 2012, p. 43-55 ; id. (dir.), Marbres de Rois, p. 205-231.
Aix-en-Provence, Publications de l’université de 10. Voir notamment Geneviève Bresc-Bautier,
Provence, 2013. « Catherine de Médicis : la passion du marbre »,
7. Notamment : Sophie Mouquin, « La dynastie dans Sabine Frommel et Gerhard Wolf (dir.),
Derbais : des marbriers brabançonnais au service du Il Mecenatismo di Caterina de’Medici, Padoue,
roi de France », Pouvoir(s) de marbres, Liège, 2004, Marsilio, 2008, p. 251-277 ; Francis Tourneur, « La
p. 96-108 ; id., « Lorsque les marbriers de Versailles polychromie des châteaux renaissants : le cas du
venaient du Bas-Hainaut », Société d’Histoire régio- pavillon d’Anet », dans Jacques Toussaint (éd.)
nale de Rance, 2005, p. 147-178 ; id., « Versailles Rouges et noirs, Rubis, grenat, onyx, obsidienne et
en ses marbres, étude d’un décor marmoréen du autres minéraux rouges & noirs dans l’art et l’archéo-
Grand siècle : l’appartement des Bains », Revue logie, Namur, coll. Monographie du TreM.a, 2014,
de l’Art, 2006, n° 151, p. 51-64 ; id., « Versailles, un p. 59-63 ; id., « “La nature admirable des pierres
édifice de marbre : le rouge de Rance et les harmo- sous diverses couleurs et qualitez” : de l’emploi du
nies colorées versaillaises », Les Wallons à Versailles, marbre dans l’architecture de Philibert De l’Orme »,
Liège, La Renaissance du Livre, 2007, p. 355-388 ; dans Frédérique Lemerle et Yves Pauwels (dir.),
id., « Deux projets marbriers abandonnés : la cin- Philibert De l’Orme. Un architecte dans l’histoire,
quième chapelle de Versailles et l’église royale des Arts. Sciences. Techniques, Turnhout, Brepols, 2016,
Invalides », Livraisons d’histoire de l’architecture, p. 137-150.
« Grands chantiers et matériaux », n° 16, 2008, 11. Antoine Furetière, Dictionnaire universel :
p. 47-57 ; id., « Marbres et marbriers de la Galerie des contenant generalement tous les mots françois, tant vieux
Glaces », La galerie des Glaces après sa restauration : que modernes, & les termes de toutes les sciences et des
contexte et restitution, École du Louvre, Paris, 2013, arts…, 3 vol., La Haye et Rotterdam, A. et R. Leers,
p. 74-96 ; id., « Les marbriers du Roi, organisation 1690, II, p. 552.
et réalisations », dans Pascal Julien (dir.), Marbres 12. Œuvres complètes de Stace, traduites par
de Rois, Aix-en-Provence, Publications de l’univer- MM. Rinn et Achaintre, 4 vol., Paris, Panckoucke,
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ses marbres, politique royale et marbriers du Roi, Paris, 13. Pline l’Ancien, Histoire naturelle de Pline tra-
Arthéna, à paraître (2017). duite en François avec le texte latin rétabli d’après les meil-
8. Alexandre Cojannot, « Mazarin et le “grand leures leçons manuscrites, 12 vol., Paris, veuve Desaint,
dessein” du Louvre, projets et réalisations de 1662 à 1771-1782, XI, 1778, p. 379.
1664 », Bibliothèque de l’École des chartes, n° 161, 2003, 14. François de Salignac de La Mothe,
p. 133-219 ; id., « À l’origine de l’architecture de Démonstration de l’existence de Dieu, tirée de la connois-
marbre sous Louis XIV : les projets de Louis Le Vau sance de la nature et proportionnée à la faible intelli-
pour le collège Mazarin, le Louvre et Versailles gence des plus simples, Paris, Jacques Estienne, 1713,
(1662-1663) », Revue de l’art, n° 169, 2010-3, p. 11-23 ; p. 12-13.
Muriel Barbier, « L’architecte, le sculpteur, le 15. Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux essais
marbrier et quelques cheminées bellifontaines des sur l’entendement humain, Paris, 1765, rééd., Paris,
années 1730-1740 », Histoire de l’art, n° 57, 2005, Flammarion, 2002, p. 36-37.
p. 67-77. 16. Gilles Deleuze, Le Pli, Leibniz et le Baroque,
9. Voir, en plus des ouvrages concernant l’Italie, Paris, Éditions de Minuit, 1988, p. 5-6, cité par
précédemment cités, entre autres : Nicoletta Mireille Buydens, « La forme dévorée, pour une
Morello, La machina della terra, Teorie geologiche approche Deleuzienne d’Internet », dans Thierry
dal Seicento all’Ottocento, Turin, Loescher, 1979 ; Lenain (dir.), Deleuze, Foucault, Lyotard, Paris, Vrin,
Valentina Gagliardo Bruccia et Giuseppe 1997, p. 46.
Montana, I marmi e i diaspri del barocco siciliano, 17. Fabio Barry « Walking on water : cosmic
Palerme, Flaccovio, 1998 ; Monica T. Price, Decorative floors in antiquity and in the middle ages », The Art
stones, the complete sourcebook, Londres, Thames Bulletin, vol. lxxxix, n° 4, décembre 2007, p. 627-656.
& Hudson, 2007 ; Sophie Mouquin, « D’agate, de 18. Traduction de l’auteur « Le naturali vene e
jaspe et de sardoine : pierres fines dans les collec- macchie del marmo possono no di rado combinarsi
tions minéralogiques françaises au xviiie siècle », in modo da simulare o suggerire immagini di varia
Le luxe, le goût, la science, Neuber, orfèvre minéralo- specie. Questo succede in special modo nella deco-
giste à la cour de Saxe, Saint-Rémy-en-l’eau, Monelle razione parietale costituita da lastroni di marmo
Hayot, 2012, p. 45-90 ; id., « Pour Dieu et pour le segati dallo stesso blocco e quindi, come di dice,
Sophie Mouquin
messi in opera ad apertura ». R. Gnoli, Marmora 24. Jurgis Baltrušaitis, Aberrations, quatre essais
romana, op. cit., p. 53. sur la légende des formes, Paris, Perrin, 1957, p. 57.
19. Jean d’Ormesson, La gloire de l’Empire, Paris, 25. Jacques-Christophe Valmont de Bomare,
Gallimard, 1971, p. 25. Dictionnaire raisonné universel d’Histoire naturelle,
20. André Breton, « Langue des pierres », Le sur- 6 vol., Paris, Brunet, 1767-1768, II, p. 23.
réalisme, n° 3, automne 1957, p. 64-68 ; id., Perspective 26. Joscelyn Godwin, Athanasius Kircher, Le
cavalière, Paris, Gallimard, 1970 ; Roger Caillois, Théâtre du Monde, trad. fr. par Charles Moysan,
Pierres, suivi d’autres textes, Paris, Gallimard, Paris, Imprimerie nationale, 2009, p. 148.
1966, rééd., 2013 ; id., L’écriture des pierres, Paris, 27. Élie Bertrand, Mémoires sur la structure inté-
Skira, 1971, rééd., Paris, Flammarion, 1981 ; Jurgis rieure de la terre, Zurich, Heidegguer et compagnie,
Baltrušaitis, Aberrations, quatre essais sur la légende 1752, p. 46.
des formes, Paris, Perrin, 1957. 28. Benoît de Maillet, Telliamed ou entretiens
21. Sur ce sujet, récemment célébré dans une d’un philosophe indien avec un missionnaire français sur
exposition au musée Guimet (Catherine Delacour la diminution de la mer, la formation de la terre, l’origine
(dir.), Rochers de lettrés, itinéraires de l’art en Chine, de l’homme, &c, 2 vol., Amsterdam, L’Honoré & Fils,
Paris, RMN, 2012), voir notamment R. Caillois, 1748, I, p. 53.
Pierres, op. cit., 1971, rééd., 1981 ; Olivier Schefer, 29. Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire
« Les pierres de rêve : minéralogie visionnaire », naturelle des minéraux, 5 vol., Paris, Imprimerie
dans Vincent Gille (dir.), Trajectoires du rêve, du royale, 1783-1788, I, 1783, p. 310.
romantisme au surréalisme, Paris, Pavillon des arts, 30. Ibid., p. 311.
2003, p. 203-210 ; Victoria Cirlot, « Langue des 31. Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville,
pierres : expérience mystique et nature », dans Histoire naturelle éclaircie dans une de ses parties prin-
Dominique de Courcelles (dir.), Les enjeux philo- cipales, l’oryctologie qui traite des terres, des pierres, des
sophiques de la mystique, Jérôme Grenoble, Millon, métaux, des minéraux et autres fossiles, ouvrage dans
2007, p. 71-90. lequel on trouve une nouvelle méthode latine et fran-
22. La bibliographie, sur ce sujet, est abon- çaise de les diviser, & une notice critique des principaux
dante. Voir notamment Annamaria Giusti, Tesori ouvrages qui ont paru sur ces matières, Paris, De Bure
di pietre dure : Palazzo Pitti, Uffizi e altri luoghi l’aîné, 1755, p. 205.
358
d’arte a Firenze, Milan, Electa, 1989 ; id., Pietre Dure. 32. Journal économique, juin 1759, p. 241.
Hardstone in furniture and decorations, Londres, 33. Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville,
Ph. Wilson, 1992 ; Adalgisa Lugli, Naturalia et L’Histoire naturelle éclaircie dans deux de ses parties
mirabilia : les cabinets de curiosités en Europe, Paris, principales. La lithologie et la conchyliologie dont l’une
Adam Biro, 1998 ; Daniel Alcouffe, La collection traite des pierres et l’autre des coquillages, Paris, 1742,
de gemmes de Louis xiv, Paris, RMN, 2001 ; Lorraine p. 59 et id., Histoire naturelle, op. cit., 1755, p. 205. Il
Daston et Katharine Park, Wonders and the Order reprenait vraisemblablement Bernard Palissy (voir
of Nature (1150-1750), New York, Zone Books, 1998, Bernard Palissy, Discours admirables de la nature
rééd. 2001 ; Stéphane Castelluccio, Les collections des eaux et fontaines, tant naturelles qu’artificielles, des
royales d’objets d’art, de François Ier à la Révolution, métaux, des sels et salines, des pierres, des terres du feu et
Paris, L’Amateur, 2002 ; Annamaria Giusti, Eternità des émaux, Paris, Martin le jeune, 1580, p. 242 et id.,
e nobiltà di materia : itinerario artistico fra le pietre Œuvres de Bernard Palissy, revues sur les exemplaires
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Adalgisa Lugli, Bologne, Fausto Lupetti, 2012. Sophie d’Houry, 1698, 2e éd., Paris, Laurent d’Houry, 1714,
Mouquin, « Entre curiosité et science : lithothèques p. 528.
et marmothèques sous l’Ancien Régime », Studiolo, 38. Michel-Jean de Borch, Minéralogie sicilienne
n° 9, L’œuvre et sa présentation, 2012, p. 74-98. Sophie docimastique et métallurgique ou connaissance de tous
Mouquin, « D’agate, de jaspe et de sardoine », les minéraux que produit l’ile de Sicile, avec les détails
op. cit., p. 45-90. des mines et des carrières et l’histoire des travaux anciens
23. Cité dans V. Cirlot, « Langue des pierres », et actuels de ce pays, Turin, frères Reycends, 1780,
op. cit., 2007, p. 75. p. 100-106.
Les marbres : noblesse de la matière, « curiosités » de la nature
39. Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire 48. La Pudicité, marbre, 198 x 59 x 49 cm,
naturelle des minéraux, 5 vol., Paris, Imprimerie Versailles, châteaux de Versailles et Trianon, Grands
royale, 1783-1788, I, 1783, p. 301. Appartements, galerie des Glaces, inv. mr245.
40. Ibid., p. 309. Statue antique provenant de Benghazi, placée dans
41. Pour la période antique, voir notamment : la galerie des Glaces en 1695 (remise à son emplace-
Max Schvoerer, Archéomatériaux. Marbres et autres ment d’origine en 1948, dépôt du Musée du Louvre).
roches, 4e Conférence internationale de l’Association 49. Jean-Aymar Piganiol de La Force, Nouvelle
pour l’étude des marbres et autres roches utilisés dans le Description des châteaux et parcs de Versailles et de
passé, ASMOSIA 4, Bordeaux, Presses Universitaires Marly contenant une explication historique de toutes les
de Bordeaux, 1995 ; Brigitte Bourgeois et Philippe Peintures, Tableaux, Statues, Vases & Ornemens qui s’y
Jockey, « Approches nouvelles de la polychromie voyent, leurs dimensions, & les noms des Peintres, des
des sculptures hellénistiques de Délos », Comptes Sculpteurs & des Graveurs qui les ont faits, Paris, F. et
rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et P. Delaulne, 1701, 9e éd., 2 vol., Paris, Hocherau,
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and Architecture 700-31 B. C., Thessalonique, 2002 ; 52. Histoire de l’Académie royale des Inscriptions &
Sandrine Dubel, Valérie Naas et Agnès Rouveret, Belles Lettres, XIV, 1772, p. 304.
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techniques et pratiques, Paris, Éditions rue d’Ulm, 54. L. Daston et K. Park, Wonders, op. cit., 1998,
2006 ; Sophie Descamps-Lequime (dir.), Peinture et rééd. 2001 ; Lorraine Daston, Natural Law and Laws
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of Life : Polychromy in Sculpture from Antiquity to naguère, Paris, Gallimard, 1989 ; Krzysztof Pomian,
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2008 ; Adeline Grand-Clément, « Les marbres xviiie siècle, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des
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10 (2009), p. 243-250. France du xviiie, I, Histoire et histoire naturelle, Paris,
42. Pline l’Ancien, op. cit., p. 161. Flammarion, 1988 ; id., Curieux du grand siècle, col-
43. À ce sujet, voir notamment les publications lections et collectionneurs dans la France du xviie siècle,
de Joscelyn Godwin et Paula Findlen : J. Godwin, II, Œuvres d’art, Paris, Flammarion, 1994 ; Arthur
Athanasius Kircher, un homme de la Renaissance MacGregor, Curiosity and Enlightenment, Collectors
à la quête du savoir perdu (1979), trad. fr. Paris, and Collections from the Sixteenth to the Nineteenth
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2009 ; P. Findlen, Athanasius Kircher : the last man 2006 ; Neil Kenny, Curiosity in Early Modern Europe :
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44. Nicolas Lémery, Recueil de curiositez rares et Forschungen, 1998 ; id., The Uses of Curiosity in
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Lausanne, David Gentil, 1681, p. 57-58. University Press, 2004.
45. Histoire l’Académie royale des sciences, 1730, 55. Stéphane Van Damme, « La curiosité histoire
p. 50. d’un mot », dans Dominique Pestre (dir.), Histoire
46. M.-J. de Borch, Minéralogie sicilienne, op. cit., des sciences et des savoirs, 1 ; De la Renaissance aux
p. 230. Lumières, Paris, Le Seuil, 2015, p. 136-137.
47. Alexis-Frederik Cronstedt, Essai d’une nou- 56. R. Caillois, Pierres, op. cit., 1966, rééd. 2013,
velle minéralogie. Tr. du suédois & de l’allemand de p. 41.
M. Wiedman &c. &c., par M. Dreux fils, Paris, Didot,
1771, p. 56.