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Équation entrepreneuriale 

Le terme entrepreneuriat est un mot dérivé du nom entrepreneur qui va se diffuser dans
la littérature à partir du 18ème siècle suite aux écrits des économistes comme Richard
Cantillon, J.B. Say et Joseph.A.Shumpeter :

Équation entrepreneuriale: Entrepreneur = Incertitude + Risque + Innovation

Cantillon, est «le premier à définir le profil de l'entrepreneur et à mesurer les difficultés
d'une gestion qui affronte empiriquement l'imprévisible et l'incertain ». Il a fait de
l’entrepreneur, d’une manière explicite, la pierre angulaire de toute dynamique
économique. Ainsi l’entrepreneur est associé à la prise de risque, un attribut essentiel
du comportement entrepreneurial c'est-à-dire qu’il va développer une activité
économique avec tous les aléas du marché où il y a une probabilité incertaine que son
projet va être réussi .

pour Say ,l’entrepreneures un agent de changement c’est celui qui fait le talon
d’achille processus de l'échange économique la prise en charge du risque se présente
pour lui comme une, parmi d'autres, des qualités de l'entrepreneur.

Si Richard Cantillon et J.B. Say ont été les pionniers quant à l’émergence et la genèse
du concept de l’entrepreneuriat, c’est inévitablement à Schumpeter que revient le mérite
de l’avoir développé.Il a mis l'entrepreneur au cœur de la dynamique économique où la
règle est le changement càd que l’entrepreneur est une personne qui crée de la valeur à
partir d’une innovation qui onstitue la force motrice de tout développement
économique.

Mesurer l’entrepreneuriat

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Que l’entrepreneuriat soit un concept plus abstrait que le simple fait d’être un chef
d’entreprise et qu’il existe plusieurs conceptions et types d’entrepreneuriat ne signifie
pas qu’il est impossible de le mesurer. Cela signifie simplement qu’il doit parfois être
observé au moyen de données indirectes. Il y a essentiellement deux façons de mesurer
le niveau d’entrepreneuriat au sein d’une société. La première est par les sondages et
enquêtes, comme le fait le rapport Global Entrepreneurship Monitor (GEM), publié
annuellement, qui mesure à la fois la proportion de la population en âge de travailler sur
le point de créer une entreprise, ainsi que la proportion de ceux qui en ont créé une
récemment, dans 60 pays. Le GEM utilise la classification du Forum économique
mondial, qui divise les pays en trois groupes qui représentent trois étapes du
développement économique. Le premier groupe est celui des économies « dominées par
l’agriculture de subsistance et l’extraction, avec une forte dépendance envers la main-
d’œuvre non qualifiée et les ressources naturelles ». Le deuxième groupe rassemble les
économies axées sur l’efficience « devenues plus compétitives et dont les phases plus
avancées sont accompagnées d’industrialisation, d’un recours accru à des économies
d’échelle et où les grandes organisations à forte intensité capitalistique sont plus
dominantes ». Le troisième groupe rassemble quant à lui les économies axées sur
l’innovation dont « les entreprises font un plus grand usage des connaissances et où le
secteur des services est plus important ».

Les visions de l’entrepreneuriat :

Le terme entrepreneuriat recouvre différentes acceptations (deux visions) qui méritent


d’être clarifiées tout d’abord:

La première vision plus large, associe l’entrepreneuriat à « l’esprit entrepreneurial » ou


« esprit d’entreprendre » : un état d’esprit, une mentalité, un ensemble d’idées, une
façon de penser, associés à la prise d’initiative et à l’action qui peut conduire un
individu passif à prendre des initiatives, à relever des défis et à devenir acteur de son
propre avenir personnel et professionnel.

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La deuxième vision, plus stricte, renvoie à « l’esprit d’entreprise »: cette vision associe
l’entrepreneuriat à la sphère économique (la création ou la reprise d’entreprise).

C’est cette vision que le programme d’indicateurs de l’entrepreneuriat OCDE-Eurostat,


lancé en 2006, reprend en définissant l’entrepreneuriat « comme le phénomène associé
à l’activité entrepreneuriale, action humaine consistant à entreprendre pour
générer de la valeur en créant ou en développant des activités économiques grâce à
l’identification et à l’exploitation de nouveaux produits, processus ou marchés »
(OCDE, 2012, p.9).

Ces deux visions sont complémentaires en ce sens qu’elles forment un continuum dans
le quel la création n’est que la partie visible.

C’est la raison pour la quelle l’entrepreneuriat, de notre part, est envisagé dans sa
conception la plus large, à savoir « un comportement entrepreneurial fondé sur un
esprit entrepreneurial et un processus de création d’entreprises » (Le grand livre de
l’entrepreneuriat, Catherine Léger-Jarniou, p.8).

Enjeux de l’entrepreneuriat :

 Croissance et innovation
 Création d’emplois et insertion sociale
 Renouvellement du parc d’entreprises et dynamisation des entreprises existantes
 Développer l’esprit d’entreprise dans les entreprises et les institutions.
Théories de l’entrepreneuriat :
L’entrepreneuriat est un domaine de recherche pouvant être qualifié de pré
paradigmatique, il lui faut sans doute pointer les écoles de pensée, courants ou 4
paradigmes se confrontant pour qu’un relatif consensus puisse, non pas régir les
programmes de recherche, mais offrir un cadre minimal d’accumulation des
connaissances.
1 -Paradigme de l’opportunité d’affaires :

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Il a été conceptualisé par l'école autrichienne qui s'est véritablement inscrite dans le
domaine de l'entrepreneuriat avec Scott Shane et S. Venkataraman. Ce courant de
pensée s'est intéressé à la notion d'opportunité comme une explication de
l'entrepreneuriat qui peut être défini comme une découverte et une exploitation des
opportunités d'affaires. Chez ces deux auteurs, le contexte permet d'associer l'origine
d'opportunité d'affaires, le processus de découverte, d'évaluation et d'exploitation de ces
opportunités et les personnes qui ont permis d'y avoir accès. Dans cette conception,
Shane et venkataraman (2000) considèrent l'entrepreneuriat comme un champ d'étude
subjectif qui intègre deux phénomènes à la fois ; la présence d'une opportunité d'affaires
d'aspect lucratif et la présence des individus entrepreneurs qui identifient, découvrent et
exploitent cette opportunité. Selon ces deux auteurs, les fondements de l'entrepreneuriat
résident dans l'identification d'une opportunité d'affaires la capacité à la percevoir et à
engager les moyens de l'exploiter. Ainsi, nous pouvons considérer que la création de
nouvelles entreprises est un phénomène entrepreneurial qui se base essentiellement sur
l'identification d'une opportunité.
2-Paradigme de la création d’une organisation :
Le lien entre opportunité et création d’organisation est suggéré par BYGRAVE et
HOFER (1991) dans leur définition de l’entrepreneur : est une personne qui perçoit une
opportunité et qui créé une organisation pour la poursuivre » . Ce paradigme, pour
certains, est synonyme d’une entité (ex : une firme), pour d’autres, il inclut également la
dynamique conduisant à l’apparition de l’entité ; enfin, parfois, la dynamique (l’action
d’organiser) suffit à reconnaitre qu’une organisation nait d’un phénomène
entrepreneurial. Il convient alors de tenir également compte de ce que les autres appellent
la création : Wiliam Gartner parle « d’émergence organisationnelle » et Thierry
Verstraete de « L’impulsion d’une organisation » .
Verstraeteet FAYOLLE (2004) font référence aux travaux de GARTNER (1995) sur
l’émergence organisationnelle. Cette conception permet de concevoir la poursuite
d’opportunité comme un processus et comme une construction.

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3-Paradigme de la création de valeur :

Le paradigme de la création de valeur (dialogue individu/création de valeur) est


clairement illustré par une citation, de Ronstad : « L'esprit d'entreprise est le processus
dynamique de création de valeur ajoutée. Cette valeur est créée par des individus qui
assument les risques majeurs en termes d'équité, de temps et / ou d'engagement
professionnel pour prouver la richesse pour certains produits ou services. Le produit lui-
même peut ou non être nouveau ou unique, mais la valeur doit en quelque sorte être
infusée par l'entrepreneur en sécurisant et en répartissant les compétences et les
ressources nécessaires» .
Quelle que soit la nature de bien ou de service produit par l’entreprise (nouveau ou
homogène), la création de la valeur est la préoccupation de l’entrepreneur, qui grâce aux
divers risques pris, affecte des ressources et des compétences nécessaires à la production.
4- Paradigme de l'innovation :
Ce paradigme trouve ses origines dans l'œuvre de Joseph Schumpeter et, plus
récemment, dans les écrits de Peter Drucker. La présentation d'une innovation par
l'innovateur culturel (l'entrepreneur) est considérée par Schumpeter comme le processus
clé dans la force économique de changement. Au niveau de cette approche, l'innovation
est considérée comme beaucoup plus qu'une innovation. L'invention dévient une
innovation seulement quand elle est appliquée à un processus industriel et génère une
valeur ajoutée à la fonction de production suite à cette application. Egalement, tous les
directeurs ou propriétaires d'entreprises ne sont pas tous des entrepreneurs, pas parce
qu'on peut diriger une affaire sans essayer de créer des nouvelles façons de « faire » des
affaires. C'est le fait d'essayer de nouvelles idées et nouvelles méthodes de production qui
séparent un groupe de pionniers connus comme entrepreneurs et cet effort est connu sous
le nom d'innovation.

L’entrepreneuriat en tant qu’innovation et L’entrepreneuriat en tant que


« vigilance » (conception construite /conception objective) :

L’entrepreneuriat en tant qu’innovation

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L’une des principales théories de l’entrepreneuriat l’associe à l’innovation :
l’entrepreneur introduit de nouveaux produits ou de nouvelles méthodes de production,
ou bien il crée de nouveaux marchés, de nouvelles matières premières, ou de nouvelles
combinaisons d’intrants.

Selon cette théorie, l’entrepreneur est une source de changement économique et ce


changement est gage d’instabilité. En innovant, l’entrepreneur chamboule l’ordre établi
et oblige les autres entreprises à s’adapter. Grâce à l’avantage concurrentiel de
l’innovation, l’entrepreneur transforme la structure de marché qui était jusque-là stable
et mature. Joseph Schumpeter, à qui l’on doit cette vision de l’entrepreneuriat, donna le
nom de « destruction créatrice » à ce processus : il détruit l’ancien ordre établi pour
donner lieu au progrès technique et à la croissance, ce qui pousse l’économie à trouver
un nouvel équilibre. Il existe beaucoup d’exemples de ce type d’entrepreneuriat et de
« destruction créatrice ». Ainsi Grâce à l’avantage concurrentiel de l’innovation,
l’entrepreneur transforme la structure de marché qui était jusque-là stable et mature .

L’entrepreneuriat en tant que « vigilance »

Une autre vision est celle de la « vigilance », qui peut être qualifiée d’approche
dominante aujourd’hui en sciences de la gestion et, dans une moindre mesure, en
économie. L’entrepreneuriat est une attitude de vigilance face aux opportunités de
profits non réalisées. Dans cette approche de l’entrepreneuriat, les innovations
entrepreneuriales sont dans bien des cas de l’arbitrage, mais aussi des innovations
marginales, améliorant légèrement des produits déjà existants. L’entrepreneur type est
donc une figure bien plus banale que, par exemple, Steve Jobs ou Bill Gates, bien que
ces derniers doivent aussi être considérés comme des entrepreneurs. L’invention de
l’enveloppe à fenêtre, ou du crayon à mine par exemple, est autant un exemple
d’entrepreneuriat que l’est l’invention de l’iPhone ou de Windows.

«Les innovations entrepreneuriales sont dans bien des cas de l’arbitrage, mais aussi des
innovations marginales, améliorant légèrement des produits déjà existants.»

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Les opportunités entrepreneuriales sont des erreurs et des imperfections sur le marché. Il
peut notamment s’agir d’une erreur de prix ou d’une source d’approvisionnement qui
n’a pas encore été exploitée. Une erreur de prix, par exemple, peut-être une incohérence
entre les prix dans deux endroits géographique. Dans un premier temps, l’entrepreneur
« vigilant » identifie cette erreur, dans le fait qu’un bien est vendu à un prix faible dans
un endroit et un prix fort dans un autre. Dans un second temps, il va utiliser cette
information pour agir et saisir l’opportunité entrepreneuriale. Dans cet exemple, il
achèterait là où les prix sont faibles, pour vendre là où les prix sont élevés. À terme, cet
arbitrage aura pour effet d’égaliser les prix entre les deux endroits. L’entrepreneuriat est
caractérisé par cette vigilance, mais aussi par l’action de l’entrepreneur qui propose une
solution à un problème. Il ne suffit pas en effet de porter attention aux opportunités de
profit, encore fautil que ces opportunités soient saisies. Cette recherche du profit et le
fait de tenter de saisir les opportunités entrepreneuriales font de l’entrepreneuriat, selon
cette approche, une force résolument équilibrante, contrairement à l’entrepreneuriat
« innovateur » vu précédemment. L’entrepreneur aperçoit ce qui peut être comparé à
des pénuries ou des surplus économiques et va, par son action, pousser l’économie vers
une situation d’équilibre où toutes les opportunités sont saisies. Toutefois, puisque le
monde change et évolue constamment, cet état final où toutes les opportunités de profit
auraient été saisies n’est jamais atteint.

L’approche causale de la création d’entreprise.

Dans l’approche causale, le porteur de projet a une idée, idée qu’il va « étudier »
avant de se lancer.

En l’occurrence, l’entrepreneur connaît le plat qu’il veut cuisiner (l’objet de sa future


entreprise) et va recueillir tous les ingrédients nécessaires à sa réalisation (les ressources
financières, humaines, les compétences…).

C’est le parcours classique du créateur qui va faire une étude de marché,


des formations, et tenter de prévoir l’avenir dans son business plan.

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Ici, l’entrepreneur laisse mijoter son idée, établit une fourchette de prix de vente et se
bat à couteaux tirés avec ses concurrents pour avoir sa part du gâteau. Il doit mettre
l’eau à la bouche de ses clients pour que ses produits et/ou services se vendent comme
des petits pains, sans pour autant leur raconter des salades s’il ne veut pas que son
affaire tourne au vinaigre.

L’objectif est que son idée initiale soit une réelle opportunité, que la mayonnaise prenne
et que son projet soit viable.

L’approche effectuale de la création d’entreprise.

Il existe une autre manière de créer, plus confidentielle dans la méthode mais tout autant
utilisée dans la pratique. On l’appelle l’effectuation.

Dans cette approche, c’est chemin faisant que le projet prend forme. L’entrepreneur le


devient à petit feu !

Les concepts centraux :

Quatre concepts restent centraux dans la plupart de ces définitions :

• l’entrepreneur : selon les approches, il pourra être le créateur de nouvelles


organisations, le repreneur d’organisations existantes, voire un employé développant de
nouveaux projets au sein de son organisation. On parlera dans ce cas « d’intrapreneur » ou
« d’intrapreneuriat»;

• les ressources à mobiliser  : celles-ci sont nécessairement limitées et l’entrepreneur doit


les contrôler, sans nécessairement les posséder, pour atteindre ses objectifs ;

• la création de valeur : elle suppose la création de toute forme de richesse (argent,


indépendance, pouvoir, estime de soi…), non pas uniquement pour une partie prenante
dans l’organisation, mais également pour l’entrepreneur lui-même, voire pour la société
dans son ensemble. La notion de valeur est donc fonction de la perception de
l’entrepreneur et des motivations qui le poussent à entreprendre ;

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• l’opportunité, notion centrale de l’entrepreneuriat : celle que l’entrepreneur cherchera à
saisir sera fonction de ses motivations et de ses attentes. Pour Schumpeter (cf. chapitre 3,
consacré à l’entrepreneuriat et à l’économie), l’entrepreneur, grâce à une perception
différente de la réalité, est le premier à prendre conscience des changements dans
l’environnement, ainsi qu’à les identifier et à les exploiter comme opportunités.

L’entrepreneuriat s’apprend
Certains pensent encore que l’entrepreneuriat est inné et qu’il faut être enfant
d’entrepreneur pour devenir entrepreneur soi-même. Cela peut aider. Mais entreprendre
s’apprend aussi. On peut apprendre à développer son esprit entrepreneurial et bien
entendu à créer une entreprise. En tant que digital native, vous avez en main des
compétences essentielles pour façonner le monde de demain qui, associées à des
connaissances managériales, vous permettront d’obtenir le succès. On peut en effet
apprendre de différentes manières : en faisant (sans forcément réussir tout de suite, mais
en en tirant des leçons pour la suite) sur le mode du learning by doing, en réalisant des
stages, en étudiant en apprentissage pour acquérir ou renforcer des compétences et/ou en
suivant des formations dans des établissements ou en ligne.
Les approches dominantes de la recherche en entrepreneuriat :
Le concept d'entrepreneuriat a été créé pour la première fois dans les années 1700, et le
sens a évolué depuis. De nombreuses écoles de pensée se sont succédé pour étudier et
analyser finement l'activité entrepreneuriale. Dans ce qui suit nous dressons un état de
l'art des principales approches théoriques relatives au domaine de l'entrepreneuriat.
1. L’approche fonctionnelle des économistes :
Considéré comme l’origine historique de l’entrepreneuriat, cette approche a pris forme
dans les premiers écrits des théoriciens économiques. En premier lieu, à travers les écrits
de Richard Cantillon (1697-1735) qui est considéré comme le premier auteur à faire
apparaître le concept de l’entrepreneuriat (Filion, 1997). Il a présenté la fonction de
l’entrepreneur et son importance dans le développement économique. Puis, Jean-Baptiste
Say (1767-1832) a prolongé les analyses de Cantillon en définissant le métier de

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l’entrepreneur et le capitaliste. Il associe l’entrepreneur à l’innovation en le voyant
comme un agent de changement. Ensuite, c’est Joseph Schumpeter (1883- 1950) qui a
donné ses assises au champ de l’entrepreneuriat, en publiant sa théorie de l’évolution
économique. Pour Schumpeter, l’entrepreneur par son action innovatrice constitue
l’élément central du développement économique. La contribution de Schumpeter a été
complétée par d’autres économistes dont principalement, (Knight, 1979) et la relation de
l’entrepreneur à l’incertitude, (Kirzner, 1979) et les opportunités liées aux besoins et aux
imperfections du marché. (Leibenstein, 1979) et son modèle de mesure de l’inefficacité
dans l’utilisation des ressources et (Casson M. C., 1982) et l’importance de la
coordination des ressources et la prise de décision. D’après Fayolle (Fayolle, 2004, p.
11), le point de vue des économistes est multi-composant et tend à dégager, au moins,
deux figures d’entrepreneurs et quatre rôles entrepreneuriaux fondamentaux:

• Les deux figures sont celles de l’entrepreneur organisateur d’activités économiques et


l’entrepreneur innovateur.

• Les quatre rôles que joue l’entrepreneur dans le système économique sont: la prise de
risque « risk-teker / risk-manager » (Cantillon, Say, Knight) ; l’innovation « innovator »
(Schumpeter) ; la saisie d’opportunité « Alert seekes of opportunities » (Hayek, Mises,
Kirzner) et les coordinations de ressources limitées « coordinator of limited ressources »
(Casson M. , 1991).

L’entrepreneuriat a été identifié par les économistes comme étant une construction utile
pour mieux comprendre le développement économique. Le rôle de l’entrepreneur a été
étudié sous un angle quelque peu abstrait de sa fonction économique, et en lui allouant un
comportement rationnel qui vise le profit maximum. Ce faisant, le refus de développer
des modèles plus complexes et qualitatifs est une limite à leur approche (Moreau, 2004).
(LEIBENSTEIN, 1968) conclut qu’il n’est pas possible d’établir un modèle de
développement économique en relation avec l’entrepreneuriat et ajoute que la théorie de
la concurrence donne l’impression qu’il n’y a nul besoin en ce domaine. Ainsi, cette
approche fonctionnelle a quelque peu atténué depuis la fin des années 70, ce qui amènera

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« le monde de l’entrepreneuriat à se tourner vers les behaviouristes pour mieux
approfondir la compréhension du comportement de l’entrepreneur » (Filion L. J., 2001).

2. Approche descriptive (Approche par les traits)


L’approche descriptive appelée également, approche par les traits (Stevenson et Jarillo,
1990) est une approche centrée sur l’individu. Elle consiste à repérer les traits de
personnalité et les caractéristiques qui définissent la personnalité de l’entrepreneur.
L’hypothèse principale derrière cette école de pensée est que les entrepreneurs
possèdent des traits de personnalité, des attributs personnels et un système de valeurs
qui les prédisposent à une activité entrepreneuriale et les distinguent des autres
individus (les non-entrepreneurs) (Greenberger et Sexton, 1988 ; Gartner, 1990 ; Shaver
et Scott, 1991). Jusqu’à la fin des années 80, de nombreux chercheurs ont essayé de
mettre en avant les caractéristiques psychologiques et les traits de personnalité qui
caractérisent les entrepreneurs qui réussissent. « L’approche par les traits de
personnalité a essayé d’établir le profil psychologique typique de l’entrepreneur, en
partant du principe que les personnes qui possèdent les mêmes caractéristiques que les
entrepreneurs auront une tendance supérieure ou un potentiel à agir de manière
entrepreneuriale, ce dont seront dépourvues les personnes qui ne possèdent pas ces
caractéristiques. Les chercheurs ont donc procédé par la recherche de déterminants du
comportement (besoins, attitudes, croyances et valeurs spécifiques). L’entrepreneur et le
nonentrepreneur doivent pouvoir être différenciés par des tendances entrepreneuriales et
des traits psychologiques distincts » (Basso, 2006). Parmi les traits de personnalité cités
dans la littérature : le goût de risque, le besoin d’accomplissement, le besoin de pouvoir,
la créativité, l'innovation, le besoin d'indépendance et d'autonomie (Marchesnay, 1997,
Reynolds, 1988 ; Cachon, 1992). Malgré une vaste littérature consacrée aux
caractéristiques psychologiques des entrepreneurs, il est toujours possible de recenser de
nouveaux traits de personnalité de ces entrepreneurs mais il est impossible de définir un
profil type de l’entrepreneur. En effet, il n’y a pas d’entrepreneur typique (Low et Mac
Millan, 1988 ; Bull et Williard, 1993). Les critiques soulevées à l'égard de cette

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approche ont été très nombreuses. « Selon Vesper (1985) et Gartner (1990), la recherche
du profil de l’entrepreneur ne répond pas à la question fondamentale, à savoir :
comment une entreprise voit-elle le jour ? L’entrepreneur type est un mythe. Par
conséquent, toute typologie qui tenterait de catégoriser les entrepreneurs à partir des
traits de personnalité paraît illusoire » (Diakite, 2004). Dans son célèbre article « Who is
an entrepreneur ? Is the wrong question », Gartner (1988) soulève plusieurs critiques à
l’égard de l’approche par les traits. Il propose de se focaliser sur ce que fait
l’entrepreneur (approche par les faits) et non ce qu’il est (approche par les traits). En
d’autres termes il s’agit de remplacer la question «qui est l’entrepreneur?» Par « que fait
l’entrepreneur?» .
3. L’approche processuelle :
La fin de la décennie 1980 a connu un large débat concernant les approches focalisées sur
les individus et celles sur les caractéristiques environnementales. Ce débat a donné
naissance à une approche globale expliquant l’entrepreneuriat en référence à l’individu
mais aussi aux conditions contextuelles. Il s’agit d’une approche basée sur le processus,
dite comportementale, considérant l’acte d’entreprendre comme étant un phénomène
complexe et multidimensionnel. (Gartner, 1988) est considéré comme le premier
chercheur qui a orienté la recherche en entrepreneuriat suite à la publication de son
fameux article intitulé « Who is an entrepreneur ? Is the wrong question ». Il a contesté
l’approche par les traits en faisant valoir qu’il est réducteur d’expliquer un
comportement complexe (entrepreneuriat) en se référant à quelques traits
psychologiques ou sociologiques. Pour lui, la création de nouvelle entreprise est un
phénomène multidimensionnel et que l’entrepreneur n’est qu’une dimension de ce
cadre. Pour expliquer la création d’entreprise, il propose un cadre composé de quatre
dimensions en interaction : l’individu créateur d’une nouvelle organisation ;
l’organisation créée ; l’environnement qui comprend les stimuli externes influençant la
nouvelle organisation, et le processus composé des étapes franchies par l’individu pour
créer une organisation. Dans ce sens (Bradley, 1990, p. 39) suggère que le centre
d’intérêt des recherches en entrepreneuriat doit être le processus qui s’inscrit dans un

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contexte social multidimensionnel et non pas le profil psychologique de l’entrepreneur.
L’acte d’entreprendre est donc lié aux caractéristiques de l’individu et il est déterminé
par les facteurs de l’environnement qui vont agir de manière contingente pour favoriser
le comportement entrepreneurial . En ajoutant la notion de temps omises dans la quasi-
totalité des recherches, (Bruyat, 1993) a repris le modèle de Gartner, et maintient que : «
la création d'entreprise ex nihilo comprend toujours quatre notions : l'individu, la
nouvelle entreprise, un ou des environnements dans lesquels se déroule un processus »

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