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Introduction générale…………………………………………………………………………………………………………………….2
Section1 : les caractéristiques des entreprises créées et dirigées par des femmes au
Maroc……………………………………………………………………………………………….3
Section 2 : les motivations des femmes entrepreneurs……………………………………………..4
Conclusion…………………………………………………………………………………………….8
Bibliographie…………………………………………………………………………………………10
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Introduction générale
Depuis plusieurs années, l'hommes est devenu de plus en plus incapables de subvenir seul aux
besoins de sa familles à cause du chômage structurel et de la faible croissance des salaires, ce qui a
amené la femme à investir de plus en plus dans le marché de l’emploi. Cette situation a contribué au
changement de la structure familiale et à améliorer la position de la femme dans la société.
Toutefois les attitudes sociétales, empêchent certaines femmes même d'envisager la création
d'entreprise, tandis que les obstacles systémiques font que de nombreuses femmes entrepreneures
restent confinées à des petites entreprises opérant dans l'économie informelle. Cette situation non
seulement elle limite leur capacité de gagner un revenu pour elles-mêmes et pour leurs familles,
mais restreint également leur vrai potentiel de contribuer au développement socio-économique, à la
création d'emplois et à la protection de l'environnement.
Ainsi, la question qui se pose avec plus d'acuité : Dans quelle mesure l’entrepreneuriat
féminin au Maroc peut-il constituer un levier majeur dans la dynamique économique et sociale ?
Pour répondre à notre question, on va mettre l'accent sur plusieurs éléments qui sont : le
contexte institutionnel et les difficultés rencontrées par les femmes, chefs d’entreprises ; que nous
essayerons de traiter dans cet article.
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Axe1 : La femme entrepreneure au Maroc
Contrairement à ce qu’on peut remarquer dans les pays de l’Afrique subsaharienne, les
femmes entrepreneures sont peu nombreuses au Maroc. Seulement 10% des créateurs
d’entreprises sont des femmes, mais cette proportion masque la réalité de la dynamique
entrepreneuriale féminine, principalement à cause du poids de l'informel.
Certains ne considèrent que les entreprises du secteur formel, ce qui limite considérablement
le nombre des femmes qui peuvent être considérées comme entrepreneures puisqu'une grande
majorité d’entre elles sont présentes dans le secteur informel et réalisent des activités à domicile.
Cet encouragement commence à avoir ses fruits, puisqu’on constate une évolution
remarquable de l’entrepreneuriat des femmes qui apparaît au niveau de leur contribution au
développement économique.
Section1 : Les caractéristiques des entreprises créées et dirigées par les femmes au Maroc
1 – Taille
Les entreprises créées et ou gérées par les femmes au Maroc sont dans leur majorité de petite
taille, du type TPE (Très Petites Entreprises) ou des PME (Salmane, 2011). Les deux tiers d’entre elles
emploient moins de 20 salariés, avec un peu moins de la moitié des effectifs employés de sexe
féminin. Ainsi on est majoritairement devant le cas de la TPE et PME, ce qui correspond à la réalité
économique marocaine touchée de plus de 90% de PME. La plupart de ces entreprises sont
relativement jeunes, la moitié de celle-ci a moins de 5 ans.
Juridiquement, la constitution de société est beaucoup plus rare chez les femmes ; elles
préfèrent demeurer propriétaire unique, contrairement aux hommes. Elles optent plus souvent pour
le statut indépendant (personne physique) que pour la constitution en société (personne morale) .
Au Maroc, les entreprises dirigées par des femmes sont le plus souvent des SARL(57%) ou des
entreprises individuelles (22%). Elles sont plus rarement des sociétés anonymes (16%).
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Cette forte proportion d’entreprises individuelles est justifiée par sa simplicité et son
adéquation aux PME ainsi que la souplesse de son statut et du capital social qui reste moins élevé
avec des facilités en termes de blocage à la création.
3- Le secteur d’activité
La littérature considère aussi que les femmes créent et/ou gèrent souvent les entreprises liées
aux services tels que le commerce, les relations juridiques et les services éducatifs et le conseil.
Au Maroc, également les entreprises féminines sont concentrées dans le secteur des services
avec 37%, le commerce et la distribution avec 31% et l’industrie et notamment le textile & l’agro-
industrie avec 21%. Ainsi l’entrepreneuriat féminin est de moins en moins limité aux secteurs
classiques comme le commerce ou l’artisanat même si le tiers des femmes exercent toujours leur
activité à domicile en milieu urbain contre presque les deux tiers en milieu rural. Une grande partie
des femmes soit à titre individuel ou collectif et ce dans le secteur informel (cas des associations
microcrédits).
4- L’étendue de l’activité
En terme de l’interaction de leurs entreprises avec les marchés extérieurs, les femmes prennen
t aussi le risque de rechercher de nouveaux consommateurs, et ce en se basant sur des campagnes
publicitaires, qui peuvent à leurs avis, apporter un succès réel mais aussi de nouveaux investisseurs,
sans pour autant demander des investissements en communication très lourds que la structure ne
peut pas supporter .
Les entreprises féminines privilégient le marché local (31%) et national (44%) et seul 21% font
de l’export. L’essentiel de cette dernière catégorie d’entreprises est de grande taille. Cette
caractéristique n’est pas d’ailleurs spécifique aux entreprises créées et/ou dirigées par des femmes.
Diverses raisons sont avancées pour expliquer l’engagement entrepreneurial des femmes. Il
s’agit entre autres du désir d’indépendance qui se manifeste particulièrement chez les femmes qui
étaient salariées auparavant. Parfois, certaines ont quitté de manière volontaire leur emploi pour se
lancer dans les affaires. Dans ce cas, l’entrepreneuriat est en quelque sorte une deuxième carrière
dans la trajectoire des femmes entrepreneures.
Le motif d’autonomie vis-à-vis du mari ou même de la famille, est également avancé comme
importante motivation dans la perspective d’entreprendre.
Au Maroc, les motivations qui lancent dans la création de ces entreprises sont multiples et
assez diversifiées . Ainsi, le tiers des chefs d’entreprises enquêtées mettent en avant tout d’abord
leur volonté de réussir leur projet personnel (33,3%), ensuite, leur intérêt pour le domaine d’activité
qu’elles exercent (26,7%). Le troisième facteur par ordre d’importance est le fait que l’opportunité
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de créer leur propre entreprise s’est présentée (20,0%) et enfin la volonté d’acquérir une certaine
autonomie (10%).
La maîtrise d’un savoir-faire avant la création d’entreprise s’explique par une certaine
spécificité féminine qui est : la prudence.
Dans un contexte de concurrence de plus en plus acharnée, le créateur doit être sûr de son
savoir-faire et devra préparer son projet avec le maximum d’atouts de son côté. Crée une entreprise,
c’est-à-dire investir, c’est prendre le goût du risque, pour répondre aux besoins matériels. Le
principal objectif de la motivation de la création de son propre projet reste l’épanouissement
personnel et le défi de réussir afin d’assurer son avenir et une bonne retraite.
• le faible niveau de socialisation des filles qui limite le développement de certaines aptitudes
nécessaires à l'entrepreneuriat, tel le gout de l'innovation et le sens de risque.
Au Maroc le choix pour la femme de développer une activité rémunératrice est souvent dicté
par la nécessité.
La conviction culturelles sur la capacité de la femme à gérer une entreprise sont souvent à
l'origine de croyances erronées qui peuvent conduire à des stéréotypes discriminatoire de la femme.
Le nombre d’entreprises créées par les femmes a certes augmenté, mais continuent à
rencontrer des difficultés énormes qui, souvent précarisent leurs projets les plus ambitieux ou
tempèrent leurs initiatives les plus audacieuses.
- Obstacles sociaux et culturels : comme les attitudes négatives à l’égard des femmes dans les
affaires : le fait que les femmes sont censées assumer d’autres rôles non sociaux, les restrictions
concernant le choix du secteur d’activité, le manque de soutien de la part de la famille et le manque
de mobilité.
- Obstacles liés au niveau d’instruction : les femmes ont souvent un niveau d’instruction
relativement inférieur à celui des hommes, elles reçoivent une éducation tendancieuse et leurs
chances de suivre une formation supérieure ou professionnelle sont généralement réduites.
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- Obstacles professionnels : en général, les femmes ont moins d’occasions que les hommes pour
améliorer leurs compétences dans le secteur structuré.
- Obstacles infrastructurels : par exemple, les femmes peuvent rencontrer de grandes difficultés
pour accéder au crédit, à la technologie, aux services d’appui, à la terre et à la formation
économique, commerciale, fiscale.
- Obstacles juridiques : il existe des régions où il est encore difficile pour les femmes d’engager une
action en justice de manière indépendante.
- Obstacles psychologiques : il arrive que les femmes soient peu sûres d’elles et aient une image
d’elles-mêmes négative.
Il y a autant d’obstacles qui ralentissent encore le long cheminement des femmes vers leur
prise d’initiative économique, passage obligé pour la création d’entreprises porteuses de croissance,
créatrices de richesse et d’emploi.
Différentes recherches se sont intéressées aux obstacles que les femmes rencontrent et
doivent dépasser pour mener à bien leurs entreprises. On cite particulièrement les travaux de
Thompson LOGHSTONE (1997) . Parmi ces obstacles, nous pouvons citer la discrimination
systémique inhérente à leur condition de femme, un difficile accès au financement et des conditions
de crédits très peu avantageuses, la crédibilité de ces femmes, qui est souvent mise à l’épreuve, à
l’extérieur de leur entreprise lors des relations avec les institutions ou certains partenaires .
De manière générale, les investissements de démarrage chez les femmes restent plus faibles
que celles des hommes même si la réputation des femmes entrepreneures est enviable, en
particulier en ce qui concerne le remboursement d’emprunts et de crédits.
On connaît l’importance du financement dans le développement des PME, que ce soit au stade
du démarrage, de la consolidation des activités de l’entreprise ou de la croissance de celle-ci.
Les femmes entrepreneures marocaines préfèrent financer leurs projets grâce à leurs
épargnes personnelles ou l’aide familiale. Ainsi, dans la culture de la PME marocaine, l’essentiel du
financement de l’entreprise féminine, est constitué par l’apport personnel et familial et le recours au
crédit bancaire reste très faible et demeure une exception.
Cette préférence pour les fonds propres s’explique par les difficultés rencontrées par les
femmes marocaines pour obtenir des crédits bancaires.
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Ces difficultés peuvent se résumer en deux points : le coût excessif du crédit (taux de base,
durée, etc.) imposé aux entrepreneurs de manière générale, qu’ils soient hommes ou femmes ainsi
que les garanties exigées. Dans ce sens, des études antérieures confirment les exigences du système
bancaire marocain en terme de garanties, y compris dans le cas des programmes de financement
proposés par l’État (Crédit Jeune Promoteur, Moukawalati, etc).
Le besoin de formation des femmes-entrepreneures est ressenti comme très utile, notamment
quand elle porte sur des concepts techniques précis et immédiatement opérationnels.
Pour réussir une formation qui renforce les capacités entrepreneuriales des femmes, il
conviendrait d’utiliser des méthodes plus adaptées, par exemple le contexte dans lequel vivent ces
femmes et les caractéristiques des femmes apprenantes. D’après l’Association des Femmes Chefs
d’Entreprises au Maroc, Les domaines les plus importants dans lesquels les femmes souhaitent avoir
un soutien et du conseil externe: le management de façon général (47%), marketing (41%), fiscalité
(25%) et finance et comptabilité (21%).
Parmi les associations les plus connues au Maroc, on peut citer en premier lieu l’Association des
Femmes Entrepreneures du Maroc (AFEM) qui a été créé en 2000 et dont les missions consistent à :
encourager et appuyer la création d’entreprises par les femmes, informer, encadrer et assister les
femmes chefs d’entreprises dans la gestion et la pérennisation de leurs entreprises, développer les
compétences managerielles des femmes-entrepreneures en leur assurant des formations et enfin
constituer un réseau afin de jouer un rôle de lobbying auprès des pouvoirs publics et des institutions
internationales.
Une autre institution importante dans ce domaine est l’association Espace de Départ (ESPOD)
fondée en 1991. L’ESPOD représente un espace de rencontre, d’information, de formation et de
solidarité visant l’amélioration de l’environnement et de la qualité des entreprises féminines.
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D’autres obstacles plus particuliers sont ressentis par les femmes entrepreneures marocaines
avec plus d’acuité comme la discrimination sexiste, notamment au début de leur activité ou
lorsqu’elles sont jeunes célibataires.
Ainsi, l’étude faite par Salmane en 2011, révèle que dans leurs rapports quotidiens,
l'harcèlement, le manque de crédibilité et la réticence des différents partenaires (client,
fournisseurs, etc.) sont les principales difficultés dont souffrent les femmes marocaines au
démarrage de leur projet. L’entourage familial semble également être un obstacle quoique,
également, la femme marocaine n’est plus obligée de demander l’autorisation à son père ou à son
mari, comme par exemple en cas de déplacements répétitifs à l’étranger ou en cas des rencontres
avec des clients.
Ces pratiques sociales sont justifiées par les traditions et coutumes caractérisant la société
Marocaine, qui imposent à la femme de respecter certaines règles de conduite vis-à-vis de sa famille
et de la société.
Au Maroc, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale ne semble pas poser des
problèmes aux entrepreneures féminines. La plupart de des femmes interrogées, déclarent que quel
que soit l’âge de leurs enfants, concilier le travail et la vie privée demeure une question
d’organisation. Ces femmes déclarent également disposer des moyens financiers pour engager une
aide-ménagère qui s’occuperait à la fois des tâches ménagères ainsi que de leurs enfants. Ces
femmes peuvent également compter sur leur entourage familial (parents et beaux-parents) pour
garder leurs enfants pendant qu’elles travaillent.
En dépit des tous ces obstacles, le mouvement des femmes dans le mouvement dominant de
l'entreprise et l'esprit d'entreprise, peut être consulté dans une lumière optimiste.
Conclusion
La femme-entrepreneure est reconnue comme étant une force importante sur le plan
économique qu'il faut la soutenir pour développer son activi té économique. Le succès de son
entreprise est conditionné par l'adaptation au changement et l'utilisation de nouvelles façons de
faire les affaires, pour prospérer en période de changement. Un bon exemple est l'utilisation des
technologies les plus récentes.
Cette femme-entrepreneure, doit avoir une confiance en soi et la confiance en bonne santé
dans ses capacités et compétences. Doute interne - qualité naturelle, mais confiant entrepreneure
est en mesure de faire face avec eux. Elle ne tient pas compte des erreurs ou des critiques sur son
compte personnel, plutôt elle doit les utiliser comme une opportunité d'amélioration.
Avec une vision claire de l'avenir, la femme entrepreneure doit être ambitieuse, mais en même
temps réaliste et accessible. Elle doit faire de grands efforts pour traduire l'idée en réalité et toutes
ses décisions dans le but de réaliser la mission et la vision de l'entreprise. Elle doit toujours être à la
recherche des occasions d'améliorer la performance de son entreprise.
Investir dans les femmes reste l'un des moyens les plus efficaces d'accroitre l'égalité et de
promouvoir la croissance économique inclusive et durable. Des programmes d'investissement
doivent se réaliser au profit des femmes entrepreneures, afin d'avoir des importantes répercussions
sur le développement car les femmes consacrent généralement une plus grande part de leurs
revenus à la santé, à l'éducation et au bien-être de leurs familles. Parallèlement; il faut éliminer les
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aspects discriminatoires, des politiques, programmes et pratiques économiques et sociaux qui
peuvent entraver pleinement la participation des femmes à l'économie et à la société.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
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Revue Française de Gestion N° 151, Juillet-Aout
- L.ECHIHABI (2011), forum OCDE mena des femmes entrepreneurs, Paris le 27 septembre 2011. Elle
a repris les statistiques du HCP et de l’AFEM.
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- D.LA VOIE (2000), Portrait statistique des femmes entrepreneures, Rapport publié par la Direction
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