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EAUX DE CONSOMMATION
Cours d’hydrologie
5ème année pharmacie
Janvier 2022
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OBJECTIFS DU COURS
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LES MALADIES À TRANSMISSION HYDRIQUE
❑ L’eau, ressource naturelle indispensable à la vie, est aussi devenue, de manière directe ou
induite, la première cause de maladies et de mortalité au monde (Revue de presse thématique
n° 27. 2003)
❑ Les maladies à transmission hydrique (appelées également maladies des mains sales ou
maladies des canalisations) constituent un groupe de maladies à allure épidémique.
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❑ Ce sont des maladies du péril fécal , dont la symptomatologie est le plus souvent digestive
(diarrhée, vomissements etc.…).
❑ Depuis une décennie, la fièvre typhoïde, la dysenterie, l’hépatite virale de type « A » et les
toxi-infections alimentaires collectives représentent les principales maladies à transmission
hydrique qui existent en Algérie (W. Kherifi, F. Bekiri. Les maladies à transmission hydrique en
Algérie. Journal Algérien des Régions Arides (JARA); No 14 (2017).
Les maladies liées à l’eau sont de plus en plus répandues et elles présentent des variations
considérables sur le plan de leur nature et de leur mode de transmission:
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Les principales maladies à transmission hydrique
A. Les maladies hydriques d’origine bactérienne
➢ Fièvre typhoïde
o Transmission:
- Direct: Inter humaine par manipulation de produits contaminés ou de cadavres: maladie des mains
sales.
- Indirect: eau et aliments souillés
o Signes cliniques:
- Diarrhée aqueuse en « eau de riz » non sanglante
- Vomissements en jet
- Déshydratation
o Diagnostic positif:
Coproculture et sérologie.
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➢ Escherichia coli (E. coli)
➢ Campylobacter
➢ Shigella dysenteriae
➢ Legionella pneumophila
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o Les légionelles peuvent entraîner trois formes de maladies regroupées sous le terme de
légionellose:
➢ Staphylococcus aureus
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▪
➢ La leptospirose
➢ La poliomyélite
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➢ Hépatites virales
o Une hépatite virale est une infection provoquée par des virus se développant aux dépens du tissu
hépatique
o Les deux principaux virus responsables d’hépatites virales aiguës sont le virus de l’hépatite A (VHA) et le
virus de l’hépatite E (VHE).
o L’eau joue un rôle majeur dans leur transmission.
o Le virus de l'hépatite A (VHA) est un virus à ARN. C'est un virus non enveloppé, donc très résistant
dans le milieu extérieur et aux agressions physico-chimiques. Il se transmet par voie digestive féco-
orale soit directe (manuportée) soit indirectement par l'eau souillée.
o Le virus de l'hépatite E (VHE) se caractérise par un taux de létalité élevé chez les femmes enceintes.
➢ Gastro-entérites virales
o La gastroentérite virale est une infection de l'estomac et des intestins causée par un virus: les
Rotavirus; Adénovirus; Virus de Norwalk (Norovirus)
o Les gastroentérites virales sont également connues sous le nom de grippe intestinale
o Les virus responsables se transmettent par voie oro-fécale, soit par contact direct de personne à personne,
soit indirectement à partir de l'environnement hydrique souillé par les matières fécales.
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C. Les maladies d’origine parasitaire
➢ Amibiase
o L’amibiase est provoquée par l’amibe Entamoeba histolytica, parasite spécifique de l’homme
o L’amibiase occupe le troisième rang des maladies parasitaires les plus meurtrières au monde
o Transmission : ingestion de kystes présents dans l'eau ou les aliments contaminés.
o Signes cliniques : Dysenterie amibienne (diarrhées douloureuses et sanglantes); ulcères
➢ Cryptosporidiose
o La cryptosporidiose est une infection causée par un protozoaire, une coccidie du genre
Cryptosporidium
o Il existe plusieurs espèces, dont les principales sont Cryptosporidium hominis, infectant
uniquement l’Homme, et C. parvum, parasite de l’Homme et de plusieurs autres espèces de
mammifères (bovins, ovins).
o Transmission : eau et aliments contaminées, le contact avec un animal ou un homme infecté (La
contamination s’effectue par ingestion d’oocystes)
o Signes cliniques: Une forme fulminante peut être observée chez les personnes immunodéprimés où la
diarrhée est très intense et provoque un déséquilibre électrolytique conduisant à la mort en quelques
semaines. 13
ANALYSE MICROBIOLOGIQUE DES EAUX DE CONSOMMATION HUMAINE
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- L’échantillon doit être représentatif et homogène.
- Le prélèvement doit être effectué avec prudence afin d’éviter toute contamination.
- On utilise des flacons en verre stérilisé.
- Le transport au laboratoire se fait dans des Glacières ( +4°C) dans un délai court.
- Pour une eau de robinet : il faut flamber le robinet et le laisser couler 3 à 5min.
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Rampe de filtration
- La filtration est effectuée sur une membrane d’ester de cellulose susceptible de retenir les bactéries, ces
membranes sont ensuite ensemencées sur des géloses.
✓ Ne provoque pas un choc thermique. Permet une bonne différenciation des colonies.
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I.1.2Technique par incorporation en gélose nutritive :
- Mélanger dans une boite de pétri, 1 ml d’échantillon et 15 ml de milieu gélosé, fondu et ramené à
une température de 45°C
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I.2 Technique en milieu liquide
o Méthode très sensible, applicable pour les eaux très chargés (eau de mer, eaux polluées).
❑ Principe: Des dilutions successives de l’eau à analyser sont ensemencées à raison de 3 à 5 tubes de
milieu de culture liquide. Après incubation, on dénombre dans chaque série le nombre de tube positif;
les éventualités les plus courantes sont indiquées dans des tables.
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1er Système :
3 tubes sont ensemencés chacun avec 10 mL d’eau
3 tubes sont ensemencés chacun avec 1 mL d’eau
3 tubes sont ensemencés chacun avec 0,1 mL d’eau
2ème Système :
5 tubes sont ensemencés chacun avec 10 mL d’eau
5 tubes sont ensemencés chacun avec 1 mL d’eau
5 tubes sont ensemencés chacun avec 0,1 mL d’eau
3ème Système
5 tubes sont ensemencés chacun avec 10 mL d’eau
1 tube est ensemencé avec 1 mL d’eau
1 tube est ensemencé avec 0,1 mL d’eau
4ème Système
1 tube est ensemencé avec 50 mL d’eau
5 tubes sont ensemencés chacun avec 10 mL d’eau
5 tubes sont ensemencés chacun avec 1 mL d’eau
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Après incubation, on dénombre dans chaque série le nombre de tube positif.
Les éventualités les plus courantes sont indiquées dans des tables (la table de MAC-GRADY).
La règle générale à observer pour qu'une lecture soit correcte est la suivante :
La lecture se fait sur 3 séries successives d’ensemencements et 3 séries seulement. La série de base retenue est
parmi les séries où les 5 tubes sont positifs, les deux autres séries voisines dont tous les tubes ne sont pas
positifs.
Exemples:
1ère : + + + + +
2 : +++++
3 : ++--- 5,2,1 est le nombre caractéristique. Le résultat donné par la table est de 70 germes
4 :+---- dans 100 mL d’eau
5 :----- 22
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1ère : + + + + +
2 : +++++
3 : ++--- 5,2,2 est le nombre caractéristique. Le résultat donné par la table est de 94 germes
4 :+---- dans 100 mL d’eau
5 :+----
L’analyse comporte :
▪ Le dénombrement des germes aérobies mésophiles ou germes totaux ou germes aérobies revivifiables ou
Flore Mésophile Aérobie Totale (FMAT).
▪ Recherche et dénombrement des germes test de contamination fécale = Colimétrie (Ct, Cf), les
Streptocoques fécaux et les spores de Clostridium sulfito-réducteur.
▪ Recherche et dénombrement de germes pathogènes.
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II.1 Dénombrement des germes aérobies mésophiles
o Cet examen est un de ceux le plus souvent utilisés dans l’étude de la qualité bactériologique
d’une eau d’alimentation.
- Test d’alerte.
- Estimation de la charge microbienne du milieu.
- Dénombrement non spécifique du plus grand nombre de microorganismes, en particulier les bactéries
qui se développent dans des conditions d’aérobiose.
o 02 techniques de recherche :
- Incorporation en milieu gélosé.
- Ensemencement en surface sur milieu gélosé.
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Principe:
- Préparer une série de dilutions de l’échantillon d’eau.
- Mettre 1ml de chaque dilution sur deux boites de pétri et couler la gélose non sélective: Gélose Tryptone
Glucose Agar (TGEA) (méthode par incorporation) ou l’étaler sur la gélose (méthode par étalement).
- Ensemencer les boites, une à 37°C pendant 24- 48h. L’autre à 22°C pendant 72h.
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Remarque: Si on utilise la méthode par ensemencement en milieu liquide, on parle alors de bouillon
de culture: Bouillon à la peptone de soja
1ère : + + + + +
2 : +++++
3 : +++++ 5,3,3 est le nombre caractéristique. Le résultat donné par la table est de 175 germes
4 :+++-- dans 100 mL d’eau
5 :+++--
6 :-----
7 :-----
Expression du résultat: Le nombre le plus probable de bactéries aérobies mésophiles est de 175 dans
100 mL (limite de confiance à 95% : 44 et 503) par culture dans un milieu à la peptone de soja après 4
jours d’incubation à 20°C
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II.2 Dénombrement des germes test de contamination fécale
▪ Organisme en bâtonnets, Gram-, oxydase -, aérobie et anaérobie facultatifs, fermente le lactose avec
production d'acide et de gaz et sont capables de se multiplier en présence de sels biliaires.
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- indicateurs fécaux de première importance.
- Indicateurs de l'efficacité du traitement désinfectant.
o Phase présomptive
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o Phase confirmative
- Recherche des coliformes totaux.
- Milieu de culture utilisé est le BCP (Bouillon lactosé au pourpre de Bromocrésol)
- Les tubes sont menus d’une cloche de Durham pour détecter la libération de gaz.
- Tube positifs = virage du milieu du rouge au jaune (fermentation du lactose) + dégagement gazeux
dans la cloche de Durham.
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Phase confirmative :
Franz S
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❑ Technique en milieu solide: Filtration sur membrane
Triphényltétrazolium (chlorure)
44°C 37°C
24h- 48h 24h
- Examen microscopique
Bacilles à Gram négatif ,
non sporulés
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II.2.2 Dénombrement des Streptocoques fécaux
o La classification générale des streptocoques fécaux a été modifiée dans les années 80 par la création
d’un nouveau genre, Enterococcus. Dans ce contexte, plusieurs espèces appartenant antérieurement au
genre Streptococcus ont été transférées vers le genre Enterococcus, ce dernier correspondant, grosso
modo, aux streptocoques du groupe sérologique D de la classification de Lancefield
o C’est l'ensemble des streptocoques possédant la substance (acide téichoïque) qui est un antigénique
caractéristique du groupe D.
o Les streptocoques du groupe D susceptibles de contaminer les eaux d'approvisionnement sont plutôt
typiques des déjections animales, comme Streptococcus bovis. ... Ils témoignent d'une contamination
d'origine fécale ancienne tandis que les coliformes fécaux témoignent d'une contamination d'origine
fécale récente.
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➢ Technique en milieu liquide
o Un des caractères communs, à toutes les espèces de ce groupe, est une très forte résistance
aux inhibiteurs bactériens et notamment l’azide de sodium
Etape présomptive
o la présence d'éthyl violet et d'azide de sodium du milieu de Litsky inhibe la croissance des tous les
micro-organismes autres que les Streptocoques fécaux
Etape confirmative
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II.2.3 Recherche et dénombrement de Clostridium sulfito-réducteur et ses spores
o Bactéries à Gram positif, anaérobies sporogènes, capables de réduire les sulfites en sulfure.
o L’espèce la plus importante est Clostridium perfringens.
o Leurs spores sont largement répandues dans l’environnement. Leur présence n’est pas exclusivement
fécale.
▪ Intérêt :
- Indicateurs de contamination fécale (ancienne).
- Indicateurs d’efficacité de traitement (les spores sont très résistantes).
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II.3 Recherche des germes pathogènes
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1. Pré-enrichissement :
Ensemencer l’échantillon d’eau sur milieu non sélectif : Flacon SFM doublement concentré, Tubes simplement et
doublement concentrés.
Incubation 24 h à 37°C.
3.Isolement : A partir du SFM, on ensemence sur une gélose sélective Hektoen (3 isolements)
Incubation 24 h à 37°C.
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Les colonies suspectes sont des
colonies vertes avec un centre
noir 44
4. Identification : Sur milieu TSI ; incubation 24 h à 37°C
Agglutination : réaction avec sérum Anti O et Anti H (agglutine respectivement Antigène somatique
Ag O et antigène flagellaire Ag H).
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II.3.2 Recherche des staphylocoques pathogènes
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II.3.3 Recherche et dénombrement de Pseudomonas aeruginosa
Toute eau destinée à la consommation doit être régulièrement contrôlée, depuis le captage de l’eau jusqu’au
robinet du consommateur. Le journal officiel algérien N° 13 du 09 Mars 2014 du fixe les normes suivantes :
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