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Université de Yaoundé 1, Faculté des Arts, lettres et Sciences Humaines,

Département de Français.
Année académique 2020/2021
UE : 241 Morphologie et Phonologie
Dr. Tabi Manga François Guillaume
Descriptif de cours (en présentiel ou en ligne) 26/10/2020
Entête
 Code de l’Unité d’Enseignement : LMF 231
 Intitulé de l’Unité d’Enseignement : Phonologie
 Code de l’Elément Constitutif : LMF 231
 Intitulé de l’Elément Constitutif : Morphologie et Phonologie
 Equipe pédagogique : Dr. Tabi Manga François Guillaume
 Horaires, lieu du cours et nombre de séances : Vendredi-12h00-14h00 à A.702 et Samedi-
12h00-14h00 à A.702
 Année académique et semestre : 2020-2021, semestre 1

Descriptif du cours
Langue d’enseignement : Français
Contenu du cours Lieu et heures du cours vendredi et samedi 12h00-14h00 à A.702.
Rappel de l’objectif général : Il s’agit de situer la phonologie dans la linguistique descriptive,
de présenter les différentes branches de la phonologie et permettre à l’étudiant d’être capable
de faire une étude phonologique d’un corpus de français donné.

Objectifs spécifiques
- Indications théoriques sur la phonologie
- Descriptif de la phonologie
- Accents et intonations
- Etudier les branches de la phonologie (identification des morphèmes-phonématique-).
-La segmentation
-La commutation
-Identifier les traits pertinents et les traits distinctifs.
-La prosodie.

Contenu du cours.
Le cours couvre les aspects suivants :
I-/ Histoire de la phonologie
II-/ Les différents domaines de la phonologie
III-/ L’étude phonématique
IV-/ La démarche d’une étude phonologique segmentale

Activités reparties sur 9 semaines


Le plan du cours se présente ainsi qu’il suit :
 1ère semaine : Présentation du plan de cours, objectif et bibliographie.
 2ème semaine : définition et compréhension des concepts : présentation globale de la
phonologie
 3ème semaine : De la linguistique à la phonologie
 4ème semaine : Le phonème.
 5ème semaine : Identification des phonèmes (la segmentation et la commutation)
 6ème semaine : Classement des phonèmes (les traits pertinents et distinctifs)
 7ème semaine : Les variations des phonèmes (variations libre, sociale, contextuelle, etc…)
8ème semaine : La prosodie (la syllabe, l’accentuation)
9éme semaine : Exercice d’application

Méthodes d’enseignement
Cette unité d’enseignement articule CM et TD

Mode d’évaluation
L’évaluation est faite individuellement sur table (des questions à développement court) au
cours d’un contrôle continu.

UE 231 : LINGUISTIQUE FRANCAISE : MORPHOLOGIE


PHONOLOGIE
Dr TABI MANGA Guillaume

Objectifs de l’enseignement :
Le cours intitulé phonologie a pour objectifs principaux, de permettre à l’étudiant de :
- Situer la phonologie dans la linguistique descriptive ;
- Présenter les différentes branches de la phonologie ;
- Etre capable de faire une étude phonologique à partir d’un corpus de français donné.

Afin d’aboutir à la distinction des différents traits distinctifs et/ou pertinents des sons
émis lors d’un acte de langage. L’atteinte des objectifs posés nécessite de la part de
l’étudiant des prérequis. Il devra avoir des acquis en phonétique car la phonétique et la
phonologie sont deux domaines de la linguistique s’intéressant à l’aspect sonore du langage.
Ces deux disciplines se complètent. Le phonéticien identifie et décrit expérimentalement les
caractéristiques des de parole au moyen de divers appareils. Le phonologue construit un
modèle permettant de comprendre le fonctionnement des sons dans la langue.

PLAN DU COURS

I. Présentation globale de la phonologie


II. Les différentes branches de la phonologie
III. L’étude phonématique
IV. La démarche d’une étude phonologique segmentale

BIBLIOGRAPHIE

Brandao de Carvalho et al., (2019),Comprendre la phonologie Paris, PUF.


Duchet Jean-Louis (1998), La phonologie Que sais-je ? no 1875 Presses
universitaires de France
Encreve de Pierre (1988), La liaison avec ou sans enchainement de la phonologie
tridimensionnelle et usage du français, Paris, seuil.
Jakobson Roman (1963), Essai linguistique générale, paris, édition de minuit.
Martinet André (2003), Elément de linguistique général, paris Harman Colin.
Pierre Roger Léon (1992), Phonologie et prononciation du français, paris, Nathan.
Troubetskoi Sergueievitch NiKolaï (1949), Principes de phonologie, paris, klin sick.
Martin Pierre (1977), Elément de phonologie fonctionnelle, Québec, Gaétan Morin.
I. Présentation globale de la phonologie

La phonologie s’appréhende comme une science qui étudie le langage humain. Il s’agit ici du
langage dont la manifestation est l’expression vocale de ce langage. Elle est divisée en
plusieurs branches : la phonétique, la phonologie, la syntaxe, la sémantique, qui sont les
parties de phonologie descriptive.

Parmi les branches de la phonologie descriptive nous avons : la phonétique et la phonologie,


dont le but est d’étudier les sons du langage.

La phonologie étudie les sons du langage pour montrer leurs traits descriptifs dans le langage
autrement dit, elle a pour but de dégager le fonctionnement des sons d’une langue spécifique,
le terme phonologie a été conceptualisé suivant des écoles linguistiques, qui ont permis de
mettre en place les fonctionnements de la phonologie.

Quelques soit les écoles, la phonologie traite et relève de la linguistique structurale.

a. L’école de Prague

L’école de Prague a modélisé le langage après les fondements structuralistes de Saussure liés
à la dichotomie langue/langage, synchronique, diachronique.

Cette école a mis en place le fonctionnalisme qui est une théorie dont le principe est le
suivant ; Dans une chaine parlée, un élément « x » existe grâce à la présence d’un autre
élément « y » qui a un rôle par rapport à « x ». Il s’agit de l’interdépendance entre « x » et
« y ».

Elle a permis de montrer que la phonologie se démarque de la phonétique (puisque cette école
a permis d’établir que toutes les composantes ou tous les éléments phonologiques dans une
langue ont des fonctionnalités (caractéristiques distinctives spécifiques par rapport aux autres
phonémes).

b. L’école de Copenhague

Cette école a fortement contribué à la conceptualisation de la phonologie en tant que partie de


la phonétique descriptive. Elle a élaboré la phonologie structurale à partir de la théorie
Glossématique qui considère la langue comme une structure (un ensemble). Le but de la
glossématique sera donc de dégager les constantes c’est-à-dire les éléments réguliers qui
apparaissent dans le langage. La description exhaustive va donc porter sur l’expression et le
contenu.

La glossématique va distinguer les plérèmes et les cénèmes, pour elle les plérèmes sont les
signes de la phonologie dotés de sens, tandis que les cénèmes sont dépourvue de contenu c’est
le cas des sons d’une langue. Les cénèmes sont des unités minimales dotées de valeur
descriptives. Faire la cénèmatique revient a étudier les valeurs descriptives des sons dans une
langue (cette cinématique est très proche de la phonologie fonctionnelle de Prague).

c. L’école distributionnelle américaine

Cette école a été développée par Léonard Bloomfield. Sa théorie se fonde sur le principe selon
lequel les éléments d’une langue ne se rencontrent pas de manière arbitraire dans l’axe
syntagmatique. Dans une chaine syntaxique la disposition des éléments obéit à certaines lois.
On reconnait que l’école distributionnelle a participé à l’éclosion comme science de la
phonologie car elle a permis d’étudier les contextes d’apparition des sons dans les corpus de
langue.

d. L’école générative et transformationnelle

Elle a été développée principalement par Chomsky. Selon cette école l’étude du langage se
fait de manière empirique en se fondant sur des données observables. À partir de ce que l’on
observe, on analyse les données dans le corpus et on en tire des conclusions. C’est l’approche
hypothético-générative. L’intérêt pour la phonologie est bien évidement l’analyse des
phénomènes dans un corpus fermé afin de dégager des lois ou des fonctionnements
phonologiques.

En somme, la phonologie structurale est le résultat de quatre réflexions, ou de quatre écoles


linguistiques, qui ont permis l’éclosion de cette science du langage, que l’on nomme
phonologie descriptive. Elles ont permis, également, de pouvoir faire la différence entre la
phonologie et la phonétique. Nous pouvons récapituler cette différence dans le tableau
suivant :
PHONÉTIQUE PHONOLOGIE

but: décrire toutes leurs caractéristiques: but: interpréter et rendre compte de


acoustiques, articulatoires, perceptives l'utilisation des sons par l'humain pour
communiquer

prise en compte de toutes les différences mise en relief des traits phoniques à valeur
phoniques distinctive (tri): critère de pertinence

science des sons concrets science des sons immatériels


étude des sons de parole sans tenir étude des sons selon la fonction
forcément compte de leur appartenance à (distinctive) qu'ils remplissent dans une
une langue langue déterminée

étude du signifiant étude du signifiant en relation avec le


signifié en vue de l'intercompréhension

étude physique des sons étude fonctionnelle des sons

II. Les différents domaines de la phonologie

Le principal objectif de la phonologie est d’élaborer les différents systèmes phonologiques des
langues dans l’optique de voir comment les sons d’une langue fonctionnent. La langue est
considérée comme un système fermé ou clos. Les éléments qui la constituent forment un
système et partagent des rapports d’oppositions tout en assurant des fonctions. Dans cette
optique, on aura la phonologie structurale qui a des niveaux ou des domaines schématisés de
la manière suivante :

Domaine de la phonologie Composantes


Echelle structurale
structurale phonologique générative
Phonologie segmentale,
Prosodie Phrase phonologique supra-segmentale ou
phonèmetrique
Phonématique Groupe phonologique Théorie standard
/ Mots phonologique /
/ Syllabes /
/ Phonème /
/ Phone /

Un mot phonologique est un ensemble de mots transcrit ou un ensemble de phonèmes formant


des mots que l’on ne peut prononcer.

a. Prosodie

C’est un domaine qui étudie des phénomènes tels que le ton, l’accent, l’intonation, le rythme
dans les énoncés phonologiques. Certains l’appellent la phonologie supra-segmentale. Elle
s’intéresse au fonctionnement des syllabes phonologiques, des mots, des groupes et des
phrases phonologiques.

b. La phonématique

Encore appelée phonématique pragmatique, a pour but d’étudier le fonctionnement des sons
d’une langue c’est-à-dire, de les décrire afin de cerner leurs différences d’oppositions
pertinentes ou d’établir leurs traits distinctifs et leurs fonctions distinctives. Elle ne porte pas
sur la syntagmatique autrement dit, elle ne s’occupe pas de l’agencement des sons dans les
syllabes, dans des mots phonologiques ou dans des groupes phonologiques. Elle est
paradigmatique. C’est une phonologie qui priorise le test de commutation qui se fait dans
l’axe paradigmatique et consiste à remplacer un phonème par un autre, ce qui permet
d’obtenir des rapports d’oppositions ou de congruences.

c. La phonologie générative

Elle s’occupe des phénomènes abordés par la prosodie tels que : les tons, les accentuations, les
harmonies vocaliques, les intonations dans l’optique de dégager des lois de phonologiques
dans une langue. Elle met l’accent sur l’axe syntagmatique pour étudier les combinaisons des
phonèmes qui vont former des syllabes, des groupes phonologiques, des mots phonologiques.
L’enjeu de cette phonologie est d’établir des lois de fonctionnements.

Cependant, il faut dire que la phonologie générative s’adosse sur la phonétique. Car c’est elle
qui donne le matériau phonique à la phonologie puisque chaque langue est composée d’un
nombre limité de sons du langage.

III. L’étude phonématique

La phonématique est l’analyse du fonctionnement paradigmatique des sons dans une


langue. Il convient, premièrement, d’esquisser ou de présenter les éléments d’études
phonématiques puis de dévoiler la démarche à appliquer à cette étude.

III.1. Le phonème

Le phonème est l’élément central de la phonologie structurale. Ce phénomène est


appréhendé différemment suivant les écoles. Il est défini globalement comme une unité
minimale dans une langue. L’école fonctionnaliste considère le phonème comme une réalité
ou une entité fonctionnelle. Il est un phonème par ce qu’il est différent des autres phonèmes
de la même langue.

Dans une chaine parlée sa présence à un point peut donner un sens différent à un
autre énoncé lorsqu’il va changer de position. Les phonèmes permettent d’établir des
différences entre les mots phonologiques d’une langue et peuvent s’opposer. La phonologie
distributionnelle conçoit le phonème comme une réalité phonétique formant une famille de
sons. Autrement dit un phonème constitué de son identité sonore principal et des sons
assimilés.

En somme, Quelle que soit la tendance, ce qui importe est de savoir qu’un phonème d’une
langue est dotée de traits distinctifs permettant de l’opposer aux autres phonèmes de la même
langue.

TPE : opposer à partir de leur trait les phonèmes p et d, p et b, o et n.

Traits distinctifs : /b/-/p/ /b/ sonore et orale

- Il s’agit ici de la vibration des cordes vocales du [b] et de son absence dans le [p] (tous
les autres traits communs aux deux sons : il s’agit de consonnes occlusives et
bilabiales) : on parlera du voisement et du non voisement de [b] et [p] terminologie
auditive). Le [b] est voisé ou sonore alors que le [p] est non voisé au son d
- /d/ est dental ou alvéolaire /p/ consonne est occlusive et sourde p est non voisé

Le phonème est une entité minimale de la phonologie dotée d’une fonction distinctive ou
d’une pertinence. Il est pertinent dans une langue par ce qu’il permet de distinguer les mots
dans un système linguistique. Un son est pertinent ou linguistique dès lors où sa présence à la
place d’un autre phonème entraine le changement de sens d’un mot.

Exemple : carreaux /-/[caro] [taro] /

III.2. La notion de paires suspectes

La notion de paires suspectes est liée au phonème. Il s’agit concrètement d’un couple de sons
d’un corpus, dont les caractéristiques différent totalement.

III.3. Les paires minimales

Une paire minimale se définit comme un couple de mots quasi homonymiques (mots
phonologiques). Ces mots se distinguent l’un de l’autre par un seul phonème qui occupe une
même position dans les deux mots. On peut avoir une position initiale, une position interne et
une position finale. C’est le cas des mots tel que pan et banc qui forment une paire minimale.
L’on doit avoir une seule différence phonique. La paire minimale permet d’établir l’inventaire
des sons d’une langue. Le procédé par lequel on trouve des paires minimales implique la
substitution d’un phonème par un autre dans un même environnement, c’est la commutation.
Exemple : « Faux » et « Veau ». Ils n’ont pas le même sens et leur transcription diffère par un
seul son : /fo/ et /vo/

III.3.1 La description phonologique des unités fonctionnelles.

Le principe est de dégager les caractéristiques constantes des phonèmes. Quelles sont celles
qui sont pertinentes, autrement dit, celles qui permettent de distinguer ce phonème de tous
les autres phonèmes du système. Soit le tableau ci-après qui définit le statut phonologique de
3 consonnes.Il se fonde sur la combinaison de 4 propriétés articulatoires distinctives.

/k/ /t/ /d/

oral oral oral

occlusif occlusif occlusif

non voisé non voisé voisé

vélaire dental dental

Le statut phonologique de 3 consonnes


On constate que :

 le phonème /d/ partage deux traits avec les autres consonnes: « oral » et « occlusif »; il
s’en distingue par 2 traits: « voisé » et « dental»;

 les phonèmes /k/ et /t/ ont 3 traits en commun: « oral », « occlusif », « non voisé »; ils ne
se distinguent que par un trait: /k/ est vélaire, /t/ est « dental».
/d/ et /t/ sont des paires minimales: ils ne s’opposent que par un seul trait pertinent: le
voisement. Par contre, /k/ et /d/ ne sont pas des paires minimales: ils s’opposent par
plusieurs traits simultanément.
Donc, un phonème dans une langue donnée :
 comporte et réalise simultanément plusieurs caractéristiques (articulatoires, perceptives,
physiques);

 est identifié sur la base de ses traits distinctifs. Ils assurent la distinction entre lui et les
autres phonèmes de la langue;

 existeparcequ’ils’opposeparuntraitaumoinsauxautresphonèmesdusystème.Ce trait est


appelé trait pertinent;
 existeaussiparlanotionderéciprocité:ilaideàdéfinirlestatutphonologiquedesautres
phonèmes; son propre statut est défini par les autres unités fonctionnelles du système.
III.4. Le contraste ou l’opposition

Méthodiquement la recherche des paires suspectes se fonde sur les paires minimales
contenues dans le corpus. Les oppositions des sons se déclinent deux catégories

- L’opposition des phonèmes en contexte identique ;


- L’opposition des phonèmes en contexte analogue.

a. Opposition des phonèmes en contexte identique

L’on parle d’opposition des phonèmes en contexte identique lorsque dans le corpus :  

- Les deux sons forment une paire suspecte ;


- Les phonèmes concernés apparaissent dans une même opposition au sein de deux
mots ;
- Les deux phonèmes constituent la seule différence phonique de la paire minimale, on
comprend finalement que l’étude en contexte identique se base sur la paire minimale ;
- Les mots porteurs de deux sons présentent une différence de sens (quasi
homophonique).

Méthodiquement pour mettre en évidence les oppositions en contexte identique on suit la


démarche ci-après.

- On distingue la paire suspecte examinée et le trait distinctif des deux sons ;


- On présente la paire minimale porteuse des phonèmes concernés en s’appliquant du
test de commutation pour voir la différence de sens

Les deux sons s’opposent en contexte identique.

TPE : à partir des mots du françai, montrer que les phonèmes /m/ et /b/ s’opposent en
contexte identique.

b. Opposition des phonèmes en contexte analogue

L’on parle d’opposition des phonèmes en contexte analogue lorsque dans le corpus :  

- Les deux phonèmes constituent une paire suspecte ;


- Ils constituent (provoquent) une différence phonique entre les deux mots ;

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- Les contextes dans lesquels les sons s’opposent ne sont pas identiques parce qu’ils
comportent une seconde différence phonique, autrement dit les mots que porte de son
ont une différence phonique.

Exercice :
Etudier l’opposition des phonèmes en contexte analogue des mots chômage et sauvage.

- Les contextes dans lesquels les deux phonèmes apparaissent bien qu’étant pas
identique sont tous de même proche ;
- Les mots présentent des différences de sens.

c. Analyse de la variation

La variation constitue une des étapes de l’étude phonologique. En effet, il est pratiquement
impossible d’avoir les mêmes formes d’usages d’une langue comme le français.

Sur le plan phonologique, les locuteurs d’une langue francophone n’ont pas la même
forme/marque d’identification sonore au niveau de leur articulation des mots.

La phonologie tient donc compte de ce principe de variation et l’on distingue deux types de
variation de sons.

-La variation contextuelle : elle est une étape qui consiste à examiner les contextes
d’apparition des sons suspects dans l’optique de voir s’ils partagent les mêmes contextes
d’apparition dans le corpus.

En effet, lorsque les paires suspectes apparaissent dans les mêmes contextes, dans un corpus,
on les considère comme des phonèmes distincts (différents). La démarche consiste alors à
lister à partir du corpus tous les contextes d’apparition des sons. Finalement, on a une
variation contextuelle dès lors où l’on à faire à un couple qui partagent des distributions
similaires dans un système phonique.

Outre la variation contextuelle il y’a :

- Une variation libre ;


- Une variation conditionnée.

Une variation de phonème est libre dès lors que la commutation d’un phonème par un autre
ne provoque pas le changement de sens.
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Exemple : põe

Pain

La variation est conditionnée lorsque dans un système phonique on a affaire à des allophones
en variation contextuelle d’un même phonème et parfois en variation libre.

Exemple :

Para Prêtre

Fara

Remarque : pour mettre en évidence une variation contextuelle on procède la manière


suivante :

- On indique la paire suspecte concernée et le trait phonétique qui distingue les deux
sons ;
- On présente l’ensemble des contextes dans lesquels les sons concernés apparaissent.

NB : on ne reprend pas un contexte d’apparition d’un phonème.

- On caractérise les contextes qui environnes chacun des paires suspectes ;


- Si les contextes sont mutuellement différents on choisit l’allophone de base qui
servira de norme au phonème et l’on conclut que les sons concernés sont variante
d’un même phonème ;
- Cependant si les sons apparaissent une seule fois dans le même contexte, on conclut
que les contextes n’étant pas exclusif, les membres de la paire n’apparaissent,
contextes analogues ils sont d’allophone.

La démarche à suivre dans une étude phonématique est la suivante :

1- Elaboration du corpus

Le corpus se définit comme un ensemble de données langagières. Il s’agit des sons, des mots,
des textes. Ce corpus est obtenu grâce à la collecte des données sur le terrain. Le chercheur
peut donc enregistrer auprès des populations locutrices d’une langue ces données en
linguistique structurale. Le corpus ne représente pas toute la langue, il n’est qu’un échantillon

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qui doit présenter tout de même laisser percevoir les caractéristiques de la langue que l’on va
examiner.

Les types de corpus :

- Représentatifs, qui présente une bonne partie de la structure d’une langue ;


- Le corpus exhaustif pour un phonème.

En phonologie, on n’a pas besoin de maitriser la langue que l’on étudie, par ce que l’on
travaille sur un corpus.

L’élaboration d’un corpus de phonologie se fonde sur des mots isolés d’une langue de ce
corpus qui sont transcrits phonétiquement. La transcription se fait entre les crochets carrés

Exemple :

1 [to] = tôt

2 [tsip] = type [tsype]

3 [do] = dos

2- L’établissement des tableaux phoniques

Après avoir inventorié le matériau phonique, on les classe dans le tableau phonique. Pour le
faire, il faut au préalable maitriser le tableau phonétique de la langue utilisée notamment de la
disposition des sons qui proviennent de l’API. Les tableaux phoniques présentent les
phonèmes en insistant sur leur rapprochement. Dans ces tableaux l’on va distinguer des
colonnes, des ordres et des colonnes de série ou ligne horizontales ou figure les sons qui ont
le même mode d’articulation ou un même degré d’aperture.

Les sons qui partagent un même ordre (point d’articulation figure) sur des colonnes verticales

Exemple :

P, m, t, d, b, n

Point d’articulation Point d’articulation


Mode d’articulation P t Sourde
b d Bilabial
m n Nasal

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On va dresser un tableau pour les consonnes, un tableau pour évaluer les voyelles et
éventuellement les semi-voyelles ou les semi-consonnes.

Pour le français qui nous intéresse on a les ordres bilabiales, labiodendal, l’ordre alvéolaire
l’ordre alvéodental.

- Série mode d’articulation mode voisé, sourd, mode oral, mode occlusif, mode nasal ;
- Les voyelles on aura l’ordre antérieur, l’ordre médian, l’ordre postérieur ;
- Les degrés d’aperture (mode d’articulation), le mode orale le mode nasal, le mode
fermé, le mode très fermé.

NB : dans un tableau on ne doit pas modifier les ordres ou les séries au risque de
rapprocher les phonèmes qui ne sont pas proches. Il peut arriver qu’un corpus ne donne
pas tous les ordres ou séries intermédiaires qui vont rester vide. Un bon tableau permet de
voir des paires suspectes c’est-à-dire les sons qui sont proches.

TPE : soit le corpus suivant :

L, m, n, Y, K, G, F, S, V, Ȝ, t, P, d, S

1) Identifier les paires suspectes et justifier les.


2) Etablissez un tableau phonique.

IV-/ La démarche d’une étude phonologique segmentale

La phonologie segmentale s’occupe du système prosodique qui englobe plusieurs domaines


l’accent, le ton, la syllabe, le rythme, l’intonation.

1- La syllabe

La syllabe désigne d’une manière générale une unité ou une structure segmentale composée
de deux voyelles auxquelles s’ajoute des consonnes. Cet ajout peut être d’ailleurs facultatif.
Le noyau d’une syllabe est sa voyelle signifiante. Les consonnes qui constituent une syllabe
sont moins sonores que la voyelle par conséquent les consonnes seront donc les marges.

Exemple :

Ta
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T= noyau a = marge

Toutefois, il arrive que certaines consonnes de certaine langue soient sonores et donc proches
voyelles.

a- Le découpage syllabique

Dans une structure syllabique on sépare les syllabes par des points.

b- Les tons

L’on distingue continuellement des tons ponctuels et des tons modulés

- Tons ponctuels est dit ponctuel lorsqu’il est unique, il y’a une absence de variations.
On a des tons et des traits très haut représenter par deux petits traits que l’on place au-
dessus de la syllabe porteuse du son très haut (ʺ) exemple : quoi /kwȁ/.
- Le ton haut représenter par un seul petit trait (/) exemple : quoi / kwa//.
- Le ton moyen il est représenté par un petit trait horizontal placé par un petit trait
exemple : quoi /kwā/.
- Ton trait bas représenté par deux petits traits vers la droite (\\).
-
c- Les tons modulés

Il s’agit des intonèmes complexes, c’est la combinaison de deux tons complexes on aura :

- Un ton montant symbolisé par un petit (v) exemple : créěr


- Le ton descendant représenté par un petit (^) renverser exemple : bougêr, portêr
/pɔRtêr/.
- Le ton haut montant symbolisé par un trait horizontal et un trait vertica le allant de la
droite vers la gauche (- /).
- Le ton montant (\ -).
- Ton montant descendant (\ / \).

Dans ce cas on peut les considérer comme étant des noyaux syllabiques mais pas en français.
La syllabe devient donc une unité phonologique supérieure au phonème.

Le phonème n’est pas segmental mais une syllabe est segmentale.

Elle est un ensemble de sons produits en une seule émission de la voix à l’aide d’une courte
bouffée d’air commandée par le mouvement des muscles intercostauds.

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Exemple : Accompagnement : [akāmPaɲmã]

Schématiquement on aura l’organisation syllabique suivante Pré marge + noyau +post


marge ou noyau+ post marge

Pré marge + Noyau

L’organisation des syllabes dépend des langues on peut avoir les cas suivants :

-Voyelle = accompagnement (v) ;

- Va /va/ CV= consonne voyelle ;

- VC voyelle consonne : accident ;

- CVCV : consonne voyelle CV ;

- CCVC, VCC, VCCCC, CCV.

Cependant, il y’a des formes syllabiques connues à toutes langues V et CV

2- L’accent

L’accent est le phénomène prosodique consistant à la mise en relief d’une syllabe ou de


plusieurs syllabes dans un mot. L’unité d’accent est un prosodème. Cette mise en relief se
réalise par une augmentation physique de longueur d’intensité de la culture syllabique.
L’accent équivaut pour certains aux langues d’un ton.

Il faut distinguer, les langues à accent fixes et des langues à accents mobiles. Le français est
une langue à accent fixe par ce que dans cette langue l’accent intervient toujours au début de
la phrase phonologique permettant la suite d’autres intonèmes. Il sera dit conclus lorsqu’il
intervient à la fin d’une phrase phonologique. L’on distingue plusieurs catégories intonatives

- Intonation sur aigu (H+) ;


- Intonation aigu (H) ;
- Intonation bas (B) ;
- Intonation moyenne (M) ;
- Intonation grave (G)

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Exemple :
Intonation aigue
Si la bière était fraiche j’en boirais.

Aigu bas

Courte mélodie de l’énoncé

- Tu te repose

Un groupe mélodique permettant d’identifier une phrase phonologique désigne une séquence
de syllabe comportant une syllabe accentuée à la fin de ce groupe. L’intonation est dotée de
plusieurs fonctions.

3- Le rythme

Le rythme est un paramètre de la phonologie supra segmentale. Il constitue un


ensemble délimité par les différentes pauses lors de l’élocution. Il permet alors d’obtenir les
différentes phrases phonologiques. Puisqu’il est un segment délimité par l’accent, il est une
structure composée de syllabes donc obtenu grâce au retour des accents toniques.

Exemple : juste ciel ! / tout mon sang/ mes veines /se glacent.

La segmentation de ce vers en groupe rythmique obéit à la délimitation accentuelle. Pour


étudier le rythme on délimite de la manière suivante :

- On délimite les groupes rythmiques en plaçant une barre oblique après une syllabe
accentuée.

Remarque : dans un alexandrin ou l’on a une césure on place deux barres de césure afin
de séparer l’hémistiche.

- On compte le nombre de syllabe dans chaque groupe rythmique.


- Ce décompte des syllabes doit obéir à la règle de la versification, lorsqu’il s’agit d’un
poème fixe. Les groupes de syllabes : monosyllabe, trisyllabe, quadrisyllabe,
pentasyllabe, hexasyllabe, heptasyllabe, octosyllabe, décasyllabe, endécasyllabe,
Alexandrin.

On détermine le type de rythmes obtenus :


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- Rythme régulier ;
- Rythme cumulatif ;
- Rythme binaire ;
- Rythme ternaire ;

Le rythme est dit régulier lorsqu’il varie dans l’énoncé (constant), binaire lorsqu’il
varie dans les deux groupes rythmiques identifiés comportant un même nombre de syllabes,
ternaire lorsque trois groupes rythmiques identifiés comportent un même nombre de syllabes
et le rythme cumulatif lorsque le groupe rythmique identifie un nombre spécifiques de
syllabes.

On peut avoir un rythme croissant et un rythme décroissant : croissant lorsque le


nombre de syllabes identifiés croit et décroissant lorsque le nombre décroit.

L’analyse de la rythmique peut déboucher sur une interprétation stylistique en rapport avec la
subjectivité et l’état émotionnel de l’émetteur.

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