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Chimie des eaux naturelles

Par le Professeur Ouafae ABDELAOUI


Année 2015-2016
Chimie des eaux naturelles
A- Caractéristique du milieu aqueux (Rappel)
B- Cycle de l’eau
C- Composante du cycle de l’eau
D- Le cycle de carbone inorganique
E- La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles.
G- Les eaux agressives et les eaux incrustantes
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
A-CARACTÉRISTIQUES DU MILIEU AQUEUX
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE
a-La structure moléculaire:
La molécule d’eau est constituée d’un atome
d’oxygène et de deux atomes d’hydrogène.
La structure de la molécule d'eau est
tétraédrique. l'angle H-Ô-H est de 104,5° et que
la distance interatomique dO-H = 95,7 pm
(picomètre) soit 9,57.10-11 m.
a-PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE
1. Polarité de l’eau:
L’oxygène étant beaucoup plus électronégatif
que l’hydrogène, le doublet d'électrons de
chaque liaison O-H se déplace donc vers
l'atome d'oxygène. On dit que les deux liaisons
O-H sont polarisées. Du fait de sa géométrie
coudée,
a-PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE
La molécule d'eau est donc polaire (dipolaire).
Cela explique qu'elle soit un bon solvant pour
les électrolytes solides, liquides ou gazeux.
En effet, l'eau peut dissoudre tous les solides
ioniques cristallins, conduisant à des solutions
comportant des ions solvatés. C'est pourquoi
l'eau intervient dans de nombreux phénomènes
géologiques.
a-PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE
2. Densité
La masse volumique de l'eau pure a 4°C est de 1,0000 g/cm3. Sa densité à d'autres
températures figure dans le tableau suivant.
Température
°C
0 4 10 15 20 25 30 100

Densité r 0,99987 1,00000 0,99973 0,99913 0,99823 0,99707 0,99567 0,95838

3. Élasticité :
Aux pressions que l'on rencontre ordinairement en pratique hydraulique, l'eau
est considerée comme un fluide incompressible. Mais, en fait, c'est un fluide
élastique
a-PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE
4.La Viscosité:
La viscosité de l'eau pure est fonction de la
temperature et relativement independante de la
pression aux pressions les plus courantes.
5.La Conductivité:
L'eau pure n'est pas un bon conducteur d'électricité.
Du fait que le courant électrique est transporté par les
ions de la solution, la conductivité augmente lorsque
la concentration des ions augmente.
a-PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE
6.Pression de vapeur:
La pression de vapeur d'eau est égale a la pression
partielle de la vapeur d'eau dans le cas de l'air saturé
d'humidité.
Si la pression partielle de la vapeur d'eau en contact
avec l'eau liquide est moindre que la pression de
vapeur, l'eau s'evapore plus vite que la vapeur ne se
condense.
7. L’ humidité relative:
L'humidité relative de l'air est le rapport entre la pression partielle de
la vapeur d'eau dans l'air et la pression de vapeur de l'eau.
a-PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE

8. Tension de surface:
Les molecules d’eau sont maintenues ensemble par des
forces d'attraction entre molecules.
On présume que chaque molécule d’eau est attirée vers
toutes les autres à l'intérieur d'un certain rayon au-delà
duquel les forces d'attraction deviennent négligeables.
Les molécules qui sont à une distance d'une surface libre
qui est inférieur à la valeur du rayon sont attirées vers
l'intérieur du liquide par la force résultante.
a-PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L'EAU PURE
8. Tension de surface:
L‘énergie potentielle par unité de superficie,
représentée par cette force, est connue sous le
nom d’énergie de surface.
La valeur numérique de l‘énergie de surface est
égale à la tension superficielle (ou de surface) du
liquide.
Pour tous les liquides et en particulier l’eau, la
tension de surface décroit quand la température
croit.
b-Propriété chimique de l’eau
1)Propriété d’oxydo-réduction de l’eau
Dans une molécule d'eau , l'oxygène est au nombre
d'oxydation -2 et l'hydrogène au nombre d'oxydation +1.
H2O est à la fois un oxydant faible (réduction de H+ en H2 )
et un réducteur faible ( OH-en O2). Il faut considérer deux
couples oxydo-réducteurs pour l'eau:
En considérant l'élément oxygène :
O2 (0)/ H2O (-2)où O2 est l'oxydant et H2O le
réducteur
En considérant l'élément hydrogène :
H2O(+1)/H2(0) où H2O est l'oxydant et H2 le
réducteur
b-Propriété chimique de l’eau
1) Réactions d'oxydoréduction
Oxydation de l'eau : c'est l'oxygène qui se fait oxyder
H20(-11) +F2 2HF + 0(2°)

H20(-11) + Cl2 2HCI + O(2°)

réaction catalytique a 400°C (procède


Deacon-Shell)
Réduction de l'eau : c'est l'hydrogène qui se fait réduire
H(2+1)0 + 2 Na Na20 +H2 (0)
b-Propriété chimique de l’eau
2) Réactions d'hydrolyse : c'est l'action des espèces dissociées de
l'eau
 Hydrolyse d'un sel
Al2S3 +3H20 —› Al203 + 3H2S
Estérification en milieu acide
RCOO –R’ +H20 —› RCOOH + R’OH
3) Réactions d'hydratation : formation de composes définis que
l'on peut normalement cristalliser.
Exemple : CoCl2 CoCl2, 2H20 ---- CoCl2, 6H20
(en fait(Co[CI2,( H20)4], 2H20 )
Les hydrates sont des composés définis peu stables
thermiquement dont la couleur et les proprietés physiques vont
dépendre des complexes réellement formés .
B-Cycle de l’eau
Le cycle de l'eau se déroule à la fois sur Terre et dans
l'atmosphère. La dynamique terrestre de l'eau est complexe et
évolutive.
 Le cycle de l’eau, alimenté en énergie par la « machine »
thermique solaire, fait s’évaporer l’eau depuis les continents et
les océans;
 L'évaporation se fait principalement au-dessus des océans
(~84%);
Les vents et autres mouvements de l'atmosphère
redistribuent la vapeur d'eau; celle-ci retombe sous forme de
pluie qui, au niveau des continents, ruisselle et retourne à
l'océan.
C-COMPOSANTE DU CYCLE DE L’EAU
Les éléments qui composent le cycle de l'eau sont
respectivement :
1. Les précipitations : eaux météoriques qui tombent sur la
surface de la terre, sous forme liquide (bruine, pluie,
averse) et / ou solide (neige, grésil, grêle) ainsi que les
précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche,
givre,...).
2. L'évaporation : passage de la phase liquide à la phase
vapeur, il s'agit de l'évaporation physique.
3. L'évapotranspiration : englobe les processus d'évaporation
et de transpiration de la végétation
C- COMPOSANTE DU CYCLE DE L’EAU
4. L'interception : processus selon lequel la pluie (ou dans
certains cas la neige) est retenue par la végétation, et
repart par évaporation directe, sans entrer dans le cycle
d'eau du bassin versant.
5. Le stockage dans les dépressions : processus au cours du
quel l'eau est retenue dans les creux et les dépressions du
sol pendant une averse.
6. Le ruissellement ou écoulement de surface : mouvement
de l'eau sur ou dans les premiers horizons du sol
(écoulement de subsurface), consécutif à une précipitation.
7. L'infiltration : mouvement de l'eau pénétrant dans les
couches superficielles du sol.
8. La percolation : mouvement profond de l'eau dans les sols
faisant suite à l'infiltration.
D - Le cycle du carbone inorganique
Les réservoirs importants de Cinorg
-l'atmosphère
-les océans
-les sédiments et roches carbonatées, principalement les
calcaires CaCO3, mais aussi les dolomies CaMg(CO3)2.

La figure qui suit résume le cycle du carbone


inorganique, en indiquant la dimension des réservoirs
(chiffres noirs) et les flux (chiffres rouges) entre ces
réservoirs.
D-Le cycle du carbone inorganique
D -Le cycle du carbone inorganique
L'échange entre le CO2 atmosphérique et le CO2 de la
surface des océans a tendance à se maintenir à l'équilibre.
L'altération chimique des roches continentales convertit le
CO2 dissout dans les eaux météoriques (eaux de pluies et
des sols) en HCO3- qui est transporté dans les océans par
les eaux de ruissellement.
Les organismes combinent ce HCO3- au Ca2+ pour secréter
leur squelette ou leur coquille de CaCO3.
Une partie de ce CaCO3 se dissout dans la colonne d'eau
et sur les fonds océaniques; l'autre partie s'accumule sur
les planchers océaniques et est éventuellement enfouie
pour former des roches sédimentaires carbonatées.
D -Le cycle du carbone inorganique

Ces dernières sont ramenées à la surface après


plusieurs dizaines de millions d'années par les
mouvements tectoniques reliés à la tectonique des
plaques.
Une partie du carbone des roches carbonatées est
recyclée dans les magmas de subduction et
retournée à l'atmosphère sous forme de CO2 émis
par les volcans.
E- La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2

Deux niveau de captage du CO2 agit sur terre et dans l'océan

-la photosynthèse qui transforme le Cinorg du CO2 en Corg selon


l'équation suivante:

-la dissolution du CO2 dans l’eau, forme l'acide carbonique :


E-La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2
Cet acide carbonique se dissocie en formant l’ ion bicarbonate:

réaction (3) contrôlé par Le pH de l’eau .

Si la concentration en H+ diminue (augmentation de pH) une


grande quantité d'acide carbonique se dissocie.
E- La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2
le bicarbonate HCO3- se transforme en carbonate CO32- selon:

A un pH de l'eau donné, les quantités relatives d'ions


carbonates et bicarbonates s'ajustent jusqu'à l'atteinte de
l'équilibre.
si pH >7 → production des ions carbonates
si pH <7 → les ions bicarbonates

De manière générale, les eaux marines sont alcalines (pH > 7)


et les eaux douces continentales sont acides (pH < 7).
E- La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2

L’équilibre peut être perturbé par la diffusion de CO2


anthropique de l'atmosphère vers l'océan. d’ou le
changement du pH de l'eau marine.

Par conséquent les concentrations relatives de l'acide


carbonique H2CO3, des ions bicarbonates HCO3- et des ions
carbonates CO32- est fonction de PH.

Les ions hydrogènes produites réagissent alors avec les


ions carbonates pour former d'autres ions bicarbonates
d’où inverse de la réaction 4
E- La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2
La réaction chimique exprimant le captage d'un excès de CO2 par
l'océan est la somme de ces trois réactions, soit:

la capacité de l'océan à capter un excès de CO2 atmosphérique


est augmentée par rapport à ce qu'elle serait s'il n'y avait qu'un
simple équilibre des pressions entre atmosphère et océan
(conversion du carbone du CO2 en d'autres formes de carbone).

La limite à cette capacité est contrôlé par les ions carbonates


CO32- qui tamponnent le pH de l'eau marine (leur quantité qui
fixera la limite).
E- La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2

Une chimie semblable à celle des eaux océaniques


s'applique à la dissolution du CO2 dans les eaux de pluies
(réactions 2 et 3), les rendant naturellement acides(pH
normalement entre 5 et 6, quand il n'est pas encore plus
faible à cause de la pollution).

Ces eaux acides viennent altérer chimiquement les


massifs rocheux continentaux (la calcite CaCO3 et la
dolomite Ca Mg(CO3)2) en produisant l'ion calcium Ca2+.
E-La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2
Dans le cas des silicates, on trouve du calcium dans des
minéraux comme les feldspaths plagioclases (Na,Ca)AlSi3O8
ou les amphiboles comme la hornblende
NaCa2(Mg,Fe,Al) 5(Si,Al)8O22 (OH)2.

Pour simplifier les écritures chimiques, nous allons utiliser


la wollastonite CaSiO3 pour représenter les silicates de
calcium.

Lorsqu’il sont soumis aux pluies (acides), ces deux groupes


de minéraux se dissolvent, les carbonates étant de loin les
plus rapidement attaqués. Dans les deux cas, des ions
calcium et bicarbonates sont produits selon les 2 réactions:
E-La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2

Le Calcium, bicarbonate et silice sont arrachés aux sols par


l'érosion et transportés vers l'océan par les cours d'eau.
Ces trois produits viennent contribuer à la charge sédimentaire
des océans.
Certains organismes comme les diatomées, les radiolaires et les
éponges utilisent la silice dissoute dans l'eau de mer pour
secréter leur squelette.
E-La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2

La plus grandes partie des ions Ca2+ et HCO3- est


utilisé par la plupart des autres organismes marins à
squelette minéralisé pour secréter un squelette ou
une coquille de carbonate de calcium (CaCO3, calcite
ou aragonite).
Une autre partie des ions Ca2+ et HCO3-, vient
former abiotiquement du CaCO3, mais en volume
beaucoup plus faible par rapport à celui des
squelettes des organismes.
E-La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2
Cette précipitation du carbonate de calcium, qu'elle soit
biotiquement ou abiotiquement contrôlée, vient soustraire à
l'eau marine des ions Ca2+ et HCO3- selon la réaction (8) inverse
de la réaction 6:
E-La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2

Cette production de CaCO3 modifie la chimie du carbone des


océans en entraînant deux choses:

1) une augmentation de la concentration en acide carbonique


H2CO3 (CO2 + H2O) par conséquent celle du CO2 .
2) une réduction de la concentration en ions bicarbonates
(abaissement du pH).

L'augmentation de la concentration en CO2 (reliée à cette


production de CaCO3 ) entraîne la création d'un gradient
entre l'océan et l'atmosphère qui favorise une diffusion du
CO2 de l'océan vers l'atmosphère.
E-La chimie du carbone inorganique dans l'eau et le
captage du CO2

En conclusion:
l'altération des carbonates et des silicates continentaux des
pluies, rendues plus acides par la pollution, aura pour
conséquence une augmentation de la production océanique de
CaCO3 .

Cette augmentation de la pression partielle de CO2 dans l'eau


de mer entraînera une plus grande diffusion de CO2 dans
l'atmosphère ce qui vient modérer cette capacité de l'océan à
capter un excès de CO2 atmosphérique.
F- Définition de l’Equilibre Calco-carbonique
dans les eaux naturelles
Lors de son passage dans l’atmosphère, l'eau dissout les gaz
contenus dans l’air (oxygène, azote, dioxyde de carbone).
Dissolution de CO2 de l’atmosphère dans l’eau:

CO2 se trouve en équilibre entre l’air et l’eau, et CO2 réagit


avec l’eau selon les réactions :

H2O + CO2 ⇆ H2CO3

H2CO3 ⇆ H+ + HCO3-

HCO3- ⇆ H+ + CO32-
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
On calcule la concentration CO2 en équilibre avec l’air à
25 °C.
KH = 3, 4 10 -2 mol /l atm
p CO2 = 3 10 -4atm
D’ou la concentration de CO2 dissous est 1 10 -5 mol/l

*Calcul de pH d’une eau en équilibre avec l’air.


Soit un composé X (ex : CO2, SO2 ) en équilibre avec l’air
et l’eau. X réagit avec l’eau.
X dissous + H2O ⇆ H+ + HXO- Ka
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
Ka = [H+] [HXO-] / [X]
[H+] = [HXO-]
Ka = [H+]2 / [X]
Or [X] = KH p(X)
Ka = [H+]2 / KH p(X)  [H+]2 = Ka KH p(X).

*Exemple de CO2 :
Ka = 4.45 10-7 mol/l KH = 36 10-3 mol/ Lbar
p = 357 ppm (= 0.000357 bar)
[H+] = 2,39 10 -6 mol/l ce qui conduit à une valeur de pH de
5,62 (légèrement acide).
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
Diagramme de prédominance des espèces
CO2,HCO3- ,CO32-
On donne les pKa des couples acido-basique :
CO2 dissous /HCO3- et HCO3- /CO32-.
pka (CO2dissous / HCO3-) = 6,35
pka (HCO3- / CO32-) = 10,3.
• En fonction du pH on aura des concentrations de
certaines de ces espèces qui pourront être
négligées.
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans
les eaux naturelles
• Pour une solution très diluée on montre que pour pH>8,3
on peut négliger la concentration en CO2 devant les autres
concentrations :

en dessous de pH= 4,5 hydrogénocarbonates et carbonates


ont pratiquement disparu au profit du CO2.
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
Conclusion:
Eau souterraine contient :
bicarbonate de calcium Ca(HCO3)2 ( instable) et CO2dissous
Ca(HCO3)2 ⇆ H2CO3 + CaCO3.
Ca(HCO3)2 reste dans eau si:
Ca(HCO3)2 est en ⇆ acide carbonique (CO2 équilibrant).
Pb:
 Si eau contient CO2 en excé (dissous CaCO3 ) appellé CO2
agressive .
 Si CO2 inferieur teneur equilibrant donc eau dite
incrustante- déposante- entartrabte
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
Eau aggressive (dissolution de cabonate de
calcium)
 attaque les betons du genie civile ( Z??? en
général peut etre corrossive).
Eau dépossante  boucher les canalisation
But: obtenir eau légérement bicarbonatée qui
depose couche protéctrice de bicarbonate de
calcium (Ca(HCO3)2 )
- Donc: nécessité de neutraliser eau
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Au cours de son infiltration dans le sol, elle va solubiliser des ions
(Na+/Mg2+/Ca2+/Fe2+/Cl-/SO42- /HCO3- /NO3- ) en quantité d’autant
plus importante que ceux-ci sont solubles.

La nature de la structure géologique du sol qui recueille, draine


et stocke l'eau contribue à déterminer la composition minérale
de celle-ci :
- Les zones calcaires et karstiques vont produire des eaux à fortes
concentrations ioniques.
-Les massifs granitiques peu solubles vont être associés à des
eaux peu chargées en sels, mais qui pourront contenir beaucoup
de CO2 (en fonction de la qualité des couches supérieures).
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
LES EAUX DOUCES ET LES EAUX DURES
Les eaux douces et dures sont classées selon les
concentrations en différents éléments tels que les cations
calcium (Ca2+), magnésium (Mg2+) et ions hydronium (H3O+)
et les anions bicarbonate (HCO3-), carbonate (CO32-) et
hydroxyde (OH-).
Les paramètres qui permettent de quantifier les différentes
concentrations de ces principaux ions sont les suivants :
 Le titre alcalimétrique (TA) correspond à la somme des
teneurs en ions hydroxyde et carbonate exprimé en degré
français (°F).
TA = [CO32- ] + [OH- ]
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
 Le titre alcalimétrique complet (TAC) correspond à la somme
des teneurs en
ions hydroxyde, bicarbonate et carbonate exprimé en degré
français (°F).
• TAC = [HCO3- ] + [CO32- ] + [OH- ]
 Le pH = 10-log [H3O+ ]

 La dureté calcique : TCa = [Ca2+] exprimé en degré français


(°F).
 La dureté magnésienne : TMg = [Mg2+] exprimé en degré
français (°F).
 Le titre hydrotimétrique (TH) ou dureté totale est égal à la
somme des duretés calcique et magnésienne TH = TCa + TMg.
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
Les titres et duretés s’expriment en degré français ( °F) avec la
relation : 1° F = 1/5 milliéquivalent/L.

 un degré français de TA ou de TAC équivaut à 10 mg/L de


CaCO3 (deux équivalents par mole de carbonate, un équivalent
par mole d'hydrogénocarbonate).

Un degré français de dureté magnésienne équivaut à 12 mg/L


de magnésium.

un degré français de dureté calcique à 20 mg/L de calcium.


F-Définition de l’Equilibre Calco-
carbonique dans les eaux naturelles
• Exemple : carbonate de calcium Ca CO3
• Masse molaire Ca ++ = 40 g
• Masse molaire CO3 - - = 60 g
• 1 équivalent Ca CO3 = ( 40 g + 60 g ) / 2 = 50 g
• 1 meq/L Ca CO3 = 50 mg/L
• 1 °f Ca CO3 = 50 mg/L / 5 = 10 mg/L
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
Par définition:

-les «eaux douces» sont des eaux qui contiennent peu de sels de
calcium ou de magnésium.

-les « eaux dures » contiennent des quantités élevées en sels.

Exemple:
une eau ayant un TH de 1 °F est dite « douce »
une eau ayant un TH de 30 °F est dite « dure ».
F-Définition de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles
Comme la majorité des sels de calcium dans les eaux provient
de la dissolution du carbonate de calcium (CaCO3), le TAC
d’une eau sera généralement caractéristique de sa dureté
total.

En résumé, il sera retenu que les valeurs caractéristiques de la


dureté d’une eau sont le TAC, le TH, le TCa et le TMg.
Classification des eaux en fonction de leur dureté

°f Qualité
0 à 5 Eau très douce
5 à 12 Eau douce
12 à 25 Eau moyennement dure
25 à 32 Eau dure
> 32 Eau très dure
G- LES EAUX AGRESSIVES ET LES EAUX INCRUSTANTES
les eaux faiblement chargées en sels ont un potentiel important de
dissolution des matériaux avec lesquels elles sont en contact
(récipients, tuyaux...).

A l’inverse, les eaux riches en sels ont la possibilité de laisser déposer


les moins solubles de ceux-ci et ont tendance à former des dépôts
donnant lieu à la constitution de cristaux à l’interface solide-liquide.

A une minéralisation donnée (TH et TAC définis), Tillmans a montré


qu’il existe un pH dit pH de saturation (pHs) ou pH d’équilibre au-delà
duquel il va être observé une précipitation des ions calcium et
bicarbonate sous forme de carbonate de calcium.

Ce précipité (couche de Tillmans) joue un rôle protecteur des parties


métalliques vis-à-vis de l’eau.
G- LES EAUX AGRESSIVES ET LES EAUX INCRUSTANTES
Les eaux peuvent donc être classées en fonction de la valeur
de leur pH par rapport à leur pHs pour un PH donnée:

*Si pH > pHs les eaux ont tendance à déposer du CaCO3,


elles sont dites entartrantes.

* Si pH < pHs ,les eaux ont tendance à dissoudre du


carbonate de calcium, elles sont dites agressives.
G- LES EAUX AGRESSIVES ET LES EAUX INCRUSTANTES

Pour une minéralisation donnée


le signe de la différence pH-pHs qui va permettre de définir
si une eau est « agressive » ou « incrustante ».

la valeur du pHs d’une eau augmente lorsque son TAC (donc


sa minéralisation) diminue.
G- LES EAUX AGRESSIVES ET LES EAUX INCRUSTANTES

Conséquence d’eau dure (tartre):

• Conséquences néfaste sur les installations sanitaires


(réseau d’eau chaude)
•Savon ne mousse pas (dépôt sur le linge il le rend rugueux)
•Irrite la peau ( rougeur, démangeaisons, sécheresse de
l’épiderme)
•Shampoings moussent mal , cheveux restent ternes.
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Les ions présentent dans une eau naturelle:
Les « ions constitutifs » : H3O+ et OH-
Les ions principaux : Ca2+, Mg2+, HCO3- et CO32-
 Les ions secondaires : Na+, K+, Fe2+ et Cl- , SO42- , NO3- , SiO32-
Les équilibres ioniques
Parmi l’ensemble de ces ions, quatre équilibres majeurs régissent leurs
concentrations réciproques :
L’égalité des charges électriques (respect de l'électroneutralité):

[H3O+]+2[Ca2+]+2[Mg2+]+[Na+]+[K+]= [OH-]+[HCO3- ] + 2[CO32- ] + [Cl-] +


[NO3- ] + 2[SO42-] (1)

L’ionisation de l’eau :
2 H2O  H3O+ + OH- (2)
Avec [H3O+].[OH-] = Ke = 10-14,0
soit pKe = -log Ke = 14,0 à 25 °C et 14,17 à 20 °C.
K- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
La dissociation de l’acide carbonique :
CO2 + H2O H2CO3 (3)
H2CO3 HCO3- + H3O+ (4)
HCO3- + H2O CO3+ H3O+(5)

Avec K1=[H3O+].[HCO3- ]/[H2CO3] = 10-6,39 soit pK1 = 6,39 à 20 °C


K2 = [H3O+].[ CO32- ]/HCO3- ] = 10 -10,37 soit pK2 = 10,37 à 20 °C

L’équilibre de la dissolution ou précipitation du carbonate de


calcium:
Ca2++CO32-  CaCO3(s) (6)
Avec Ks = [Ca2+].[CO32-] = 10-8,45 soit pKs = 8,45 à 20 °C
Remarque: D’autres équilibres, mettant en jeu des acides faibles, peuvent
intervenir. C’est le cas de la silice (SiO2), de l’hydrogène sulfuré (H2S) ou des
acides humiques qui seront négligés car représentant des cas particuliers.
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Les méthodes d’approche de l’équilibre carboniques, les
représentations:

De nombreux auteurs ont développé leurs méthodes : Frankin et


Maréquaux, Tillmans, Hallopeau et Dubin, Legrand et Poirier
sont parmi les plus connus.

L’objectif est toujours le même :


Définir un plan de représentation avec des axes liés à un
paramètre (pH) ou à une somme de paramètres (TAC-Carbone
total) et sur ce plan, tracer le point représentatif des eaux « à
l’équilibre calco-carbonique » : ce point dit courbe d’équilibre,
délimite le plan en deux parties, les eaux agressives (pH < pHs)
et les eaux entartrantes (pH > pHs).
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles

C‘est à Tillmans que l’on doit la notion de protection des métaux


par une couche protectrice de carbonate de calcium ( couche de
Tillmans).

Langelier que l’on doit la notion de pH comparée au pHs, d’où la


définition de l’indice de Langelier :
IL ou Is (indice de saturation): IL = pH-pHs

Si IL < 0 : eau aggressive.


Si IL > 0 : eau incrustante.
Si IL = 0 : eau à l’équilibre.
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles

• la méthode de Hallopeau et Dubin, est l’une des plus


«intuitives », elle consiste à représenter les eaux dans le plan
de coordonnées, pH = f (TAC).

• par définition, TAC =[HCO3-] + 2 [CO32-] + [OH-], lorsque les


concentrations sont exprimées en moles/L.

• Si l’on exprime le TAC en degré français et les concentrations


en HCO3-, CO32- et OH- en mole/L, on obtient:
TAC (°F) = 5000 ([HCO3- ]+2[CO32- ]+[OH- ])
et la concentration en CO2 en mg/L: [CO2] = [H2CO3].44000
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Puis en combinant les équations ci-dessus :
1.

2.

3.

4.

5.

Il est ainsi possible de calculer :

Le CO2 à partir du pH et du TAC relation 4(ou le pH à partir du CO2


et du TAC),
 Le pHs à partir du TAC et du TCa (relation 5).
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Ainsi, en fonction de la salinité de l’eau (Cl-, SO42-, Na+...), il peut être
calculé la force ionique d'une eau :

où Ci est la concentration en élément « i »


Zi, sa charge ionique (ou valence):

Connaissant les valeurs de pKa, pK1, pK2 et pKs en fonction de la


température, il peut être recalculés les pK’, après chaque modification
de salinité de l’eau (injection de réactif).
La figure suivante montre le domaine d’existance des eaux douces et
dures en fonction du pH et du TAC:
H-Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Le point figuratif d’une eau et la courbe des eaux dont le pH est égal à pHs
pour des TAC variables peuvent être représentées.
Cette courbe est une droite si les abscisses sont en coordonnées
logarithmiques et les ordonnées en coordonnées linéaires, c’est la courbe
d’équilibre du CaCO3.
Le demi plan inférieur est le lieu des eaux agressives et le demi plan
supérieur le lieu des eaux incrustantes (figure suivante).

Avec:
pK’1=pK1-e
pK’2=pK2-2e
pK’a=pKa-e
pK’s=pKs-2e

Fig: Domaine d’existance des eaux douces et des eaux dures en fonction du pH et du TAC.
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Le CO2 LIBRE , le CO2 AGRESSIF et le CO2 ÉQUILIBRANT:

Une eau à l’équilibre (pH = pHs) contient une quantité souvent faible, mais
non nulle, de CO2, celui-ci est dit équilibrant.

Une eau agressive ayant un pH inférieur au pHs contiendra plus de CO2


qu’une eau à l’équilibre, le CO2 agressif est donc défini comme la différence
entre le CO2 libre et le CO2 à l’équilibre.

La figure suivante représente différents moyens pour réduire le CO2 libre,


soit par élimination physique (aération/stripping) soit par neutralisation
chimique (chaux- carbonate).
Il convient donc de définir le moyen de mise à l’équilibre pour pouvoir
calculer la valeur du CO2 agressif correspondant à cette hypothèse.
H-Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles

Représentation de la courbe du pH par les différents moyens physiques et chimiques


H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
EAU BRUTE PHS1 PHS2 PHS3

pH 6,5 8,6 8,15 7,87

TAC ( °F) 5 5 8.72 12,0

TCa ( °F) 5 5 8.72 12,0

CO2 (mg/L) 34.1 0,26 1.30 3.36

CO2 agressif (à TAC constant) = 34,1 - 0,26 = 33,84 mg/L CO2


CO2 agressif vis-à-vis de la chaux = 34,1-1,3 = 32,80 mg/L CO2
CO2 agressif vis-à-vis de CaCO3 = 34,1 - 3,36 = 30,74 mg/L CO2
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les
eaux naturelles

• L’aération est la voie qui conduit à la différence la plus élevée, on


parle de CO2 en excès.
• on parlera aussi d’agressivité vis-à-vis d’une espèce chimique
donnée (« test au marbre » étant par exemple le moyen d’accéder
au CO2 agressif vis-à-vis du CaCO3 :
• Dans les pays francophone il est exprimé en mg CO2/L.
• Dans les pays anglo-saxons il est traduit en« CaCO3 solubilisable »).
• CaCO3 + CO2 + H2 O  Ca(HCO3)2
100 44g
• Ca CO3 solubilisable = (CO2 agressif )x100/44
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles

LES TRAITEMENTS UTILISABLES POUR LA RÉDUCTION DU CO2


LES TRAITEMENTS DE NEUTRALISATION OU DE REMINÉRALISATION DES EAUX:

Tous les procédés visant à réduire la concentration en CO2 sont


envisageables pour amener une eau à l’équilibre:

 Elimination du CO2 ( élimination physique par aération)


 Reminéralisation par ajout de Dioxyde de carbone et de la chaux
 Reminiralisation par ajout de Dioxyde de carbone et neutralisation
par du calcaire.
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles
Neutralisation:

Corriger l’agressivité de certains eau, en éliminant ou en


neutralisant le gaz carbonique qu’elle contient en excès, de
manière à obtenir les conditions physicochimique nécessaire à la
formation de la couche de Tillmans.

Les techniques sont principalement :

 Élimination physique de CO2 par aération ouverte: eau est mis


en contact avec l’air pour éliminer le CO2 par entrainement (
pulvérisation, ruissellement, et barbotage).
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles

Neutralisation par injection d’un réactif alcalin:


La chaux : Ca(OH)2 + 2 CO2  Ca(HCO3)2

Le carbonate de sodium:
Na2CO3 + CO2 + H2O 2NaHCO3

La soude: NaOH + CO2 NaHCO3

La filtration sur produit alcalineux –terreux:


Il consiste à faire passer l’eau au travers d’un lit filtrant composé
de carbonate de calcium ou de magnésium qui se dissout sous
l’action de CO2 agressif
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux naturelles

Adoucissement et décarbonatation:
Eliminer le calcium de l’eau. Selon le réactif dureté carbonaté,
dureté non carbonaté( Calcium lié aux chlorures et aux sulfate) et
l’alcalinité diminuent.

 Adoucissement calco-sodique: consiste à faire passer l’eau à


traiter sur une résine échangeuse d’ion (sodium).
 décarbonatation: précipiter CaCO3 par voie chimique suivie
d‘une décantation pour l’ éliminer. Les réactifs les plus utilisés
sont:
•La soude
Ca(HCO 3)2 + 2 NaOH  Na2CO3 + H20 + CaCO3
Na2CO3 + CaCl2  2 NaCL + CaCO3
Na2CO3 + CaSO4  Na2SO4 + CaCO3
•La chaux( Ca(OH)2)
•Ca(HCO 3)2 + Ca(OH)2  2 H20 +2 CaCO3
H- Théorie de l’Equilibre Calco-carbonique dans les eaux
naturelles

Neutralisation : il est effectuée par une filtration sur calcaire,


marin ou terrestre.
Ce procédé repose sur la mise en contact d’un matériau au travers
duquel percole l’eau à traiter, à l’intérieur d’un réacteur ouvert ou
fermé.
L’eau à traiter, au contact du calcaire, le dissout pour neutraliser le
CO 2 agressif de l’eau brute.
Il s’ensuit une consommation du matériau au fur et à mesure du
temps.
Différentes utilisations de l’eau

Eaux naturelles:
• Eaux de surfaces (eaux douces)

T
• Eaux souterraines (eaux douces)
• Eaux de mer et eaux saumâtres
T
Eaux Industrielles :
Eaux Potables • Eaux de chaudières
• Eaux de refroidissement
• Eaux de fabrication

T
Effluents Urbains Effluents industriels

T T T T
Eaux Traitées Boues «urbaines» Eaux traitées Boues «industrielles»
Traitement de l’eau brute
pour la rendre potable
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
A) Introduction:

l'eau brute naturel pas toujours potable.

recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé


(OMS).

d'éviter la présence de micro-organismes et de substances


chimiques indésirables dans l'eau potable.

Les étapes de la production d'eau potable


I) Dégrillage et tamisage :

•filtrée à travers une grille (arrêter les plus gros déchets)


• passe dans des tamis à mailles fines (des déchets plus
petits).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable

II) Clarification :
débarrassant des petites matières en suspension
l'eau limpide

III) Floculation/coagulation et décantation :

coagulant : regroupement (agglomération) des particules


encore présentes (poussières, particules de terre, etc.) en
flocons.

dépôt au fond du bassin par décantation.


90 % des matières en suspension (MES) sont ainsi éliminées.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable

Le choix et le dosage du coagulant:

la nature de l'eau brute (pH, alcalinité, MES, etc.)

taux d'enlèvement sur les paramètres visés (turbidité, couleur,


carbone organique total (COT), THM(trihalométhanes), etc.).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
III) Floculation/coagulation et décantation (suite):

Parmi les coagulants les plus courants:


-le sulfate d'aluminium (alun) Al2(SO4)3.,
-le sulfate ferrique Fe2(SO4)3, 9 H2O et le chlorure ferrique FeCl3, 6
H2O,
-le PASS (poly-silico-sulfates-d'aluminium),
-les PAC (polychlorures d'aluminium)
- les polymères organiques cationiques à haute densité de
charge et bas poids moléculaire.

Ces derniers sont surtout utilisés en combinaison avec un


coagulant inorganique afin de diminuer la charge solide
appliquée sur une filtration directe.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable

IV) Filtration :

Eliminer les 10 % de MES restantes


 Utilisation des filtres en sable ou en charbon actif:

a) un lit de sable fin (80 cm à 1,50 m) retient particules encore


présentes dans l’eau ( les matières encore visibles à l'œil nu).

b) Un filtre à charbon: retiennent les micropolluants, comme


les pesticides et leurs sous-produits( les composés à
l’origine des goûts et des odeurs)
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V) Désinfection :

V.1) La notion de pathogénicité :

-Propriété de certains germes pour provoquer des maladies

- Aussi résultat de l’action d’un microorganisme sur son hôte


(eau), comme les coliformes fécaux.

les germes infectieux provoque des maladies .


les fièvres typhoïdes,
les dysenteries bacillaires
le choléra.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V) Désinfection :
V.2) Les infections d’origine hydriques:
V.2.1) Les infections hydrique d’origine bactérienne:
Maladies Agents
Fièvres typhoïdes et Salmonella typhi
paratyphoïdes Salmonella paratyphi A et B
Dysenteries bacillaires Shigella
Choléra Vibrio cholérae
Gastro-entérites aiguës et Escherichia coli entérotoxinogène
diarrhées Campilobacter jejuni / coli
Yersinia enterocolitica
Salmonella sp.
Shigella SP.
Pneumonies Legionella pneumophila
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V) Désinfection :
V.2) Les infections d’origine hydriques:
V.2.2) Les infections hydrique d’origine virale:
Maladies Agents
Hépatite A et E  Virus hépatites A et E
Poliomyélite  Virus poliomyélitique
Gastro-entérites aiguës et  Virus de Norwalk
diarrhées  Rotavirus
 Astrovirus
 Calicivirus
 Coronavirus
 Entérovirus
 Adénovirus
 Réovirus
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V) Désinfection:
V.2) Les infections d’origine hydriques:
V.2.3) Les infections hydriques d’origine parasitaire:

Maladies Agents
Dysentries amibiennes  Entamoeba histolytica
Gastro-entérites  Giardia lamblia
 Cryptosporidium
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V) Désinfection (dernière étape ) :

Elle élimine tous les micro-organismes

Elle s’effectue selon deux procédés:


La chloration;
L’ozonation
Par radiation à l’UV

V.1) Désinfection par la chloration.

Du chlore est ajouté


 la sortie de l'usine de production
 différents points du réseau de distribution
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V) Désinfection :

But:
d'éviter le développement de bactéries
maintenir la qualité de l'eau tout au long de son parcours dans
les canalisations.

Le chlore destiné à la désinfection se retrouve:


 gazeux,
 hypochlorite de sodium
 hypochlorite de calcium.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.1) Chlore gazeux

Le chlore gazeux est rapidement hydrolysé dans l’eau:

Cl2(g) +H2O  HOCl + H+ +Cl- ( pH diminue)

L’acide hypochloreux HOCl est un acide faible (un pKa d’environ


7,5),

HOCl  H+ + OCl-

Pour un pH 6,5‹ pH‹ 8,5 : les deux espèces (HOCL et OCl-)


sont présentes jusqu’à un certain point (White, 1992).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.1) Chlore gazeux:
A pH inferieur à 6,5 le HOCl ne se dissocie pas, alors qu’a un pH 8,5 la
dissociation est complète (en OCl- ).
effet germicide de HOCl est beaucoup plus important (/OCl-)
préférence chloration à un pH plus bas.

Résultat d’utilisation du chlore gazeux:


Production des composés chlorés indésirables voire
dangereux (THM: trihalométhanes, chlorophénols,
organochlorés)
 Donnant un goût prononcé de l’eau potable.
Inconvénient:
Son action sur les bactéries mais non contre les virus.
il existe d’organismes résistant au chlore.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.1) Chlore gazeux:

-Dose Cl2 de 0.3 mg/l (en terme de résiduel de chlore) à 15 °C et


à pH =7,5, et un temps de 10 à 20 minutes (destruction des
bactéries).

- Efficacité du chlore décroît quand température et le pH


augmentent.

V.1.2) Hypochlorite:

L’hypochlorite de sodium (forme aqueuse) la plus courante.


L’hypochlorite de calcium( forme solide) (White, 1992).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.2) Hypochlorite:
) Hypochlorite de sodium:

obtenu par dissolvant du chlore gazeux dans une solution


d’hydroxyde de sodium.

la réaction suivante :

NaOCl +H2O  HOCl + Na+ + OH- (pH augmente).

on utilise de l’hydroxyde de sodium en excès pour fabriquer


l’hypochlorite de sodium, cela fait encore davantage augmenter
le pH.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.2) Hypochlorite:
) Hypochlorite de calcium :

Obtenu dissolution de chlore gazeux dans une solution d’oxyde


de calcium (chaux vive) et d’hydroxyde de sodium.

la réaction qui a lieu entre l’hypochlorite de calcium et l’eau :

Ca(OCl)2 + 2H2O  2HOCl + Ca++ + 2OH-


Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.3) Dioxyde de chlore ClO2 :
C’est un gaz orangé explosif à plus de 10% (concentration dans
l’air), très instable.

il est fabriqué sur place au dernier moment à partir:


- de chlorite de sodium et d’acide chlorhydrique
- ou de chlorite de sodium et de chlore gazeux.

L’ avantage de son utilisation:


-Ne réagit qu’avec quelques composés organiques ce qui
augmente l’efficacité de ce désinfectant.
-il n'oxyde pas l'ammoniaque.
-Son pouvoir germicide est plus importante(4 ‹ pH‹10).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1 Désinfection par la chloration:
V.1.3) Dioxyde de chlore:

• efficace l’inactivation des spores, bactéries, virus et autres


organismes pathogènes.
•Son action est également rapide: temps de contact 2 à 3 fois
plus court que pour le chlore.

•Dose de 0.1 à 0.2 mg/l de CLO2 pendant 5 à 10 minutes assure


une action bactéricide (contre 10 à 15 minutes pour le chlore) .

•une dose de 0.3 à 0.5 mg/l pendant 30 minutes une action


virulicide (contre 30 à 45 minutes pour le chlore).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1 Désinfection par la chloration:
V.1.4) Fabrication du chlore et de ses dérivés:
a) Chlore gazeux

Production le chlore gazeux soit :


- l’électrolyse d’une saumure alcaline ou d’acide chlorhydrique
- réaction entre du chlorure de sodium et de l’acide nitrique
- oxydation de l’acide chlorhydrique.

Remarque

Environ 70% du chlore fabriqué dans le monde l’est par


électrolyse d’une eau salée et de solutions caustiques à
l’intérieur d’une cellule à diaphragme (White, 1992).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.4) Fabrication du chlore et de ses dérivés:
b) Hypochlorite de sodium
-produire sur place des solutions diluées (moins de 1%)
d’hypochlorite de sodium (eau de javel) par un procédé de
traitement électrochimique .

Les solutions d’hypochlorite de sodium de qualité commerciale


ou industrielle titrent généralement entre 10 et 16%.

La stabilité de la solution dépend:


• concentration en hypochlorite,
•température d’entreposage,
•durée de l’entreposage,
•des impuretés contenues dans la solution et de son exposition
à la lumière.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.4) Fabrication du chlore et de ses dérivés:
c) Hypochlorite de calcium
l’hypochlorite de calcium est obtenu:

-l’acide hypochloreux et de l’oxyde de carbone à l’eau,


- puis le neutraliser à l’aide d’un lait de chaux.
On retire ensuite l’eau de la solution pour obtenir de
l’hypochlorite de calcium granulaire.

Attention:

- ne pas entreposer près de sources possibles de chaleur,


- éviter le contact avec une substance organique facilement
oxydable (USEPA,1998b).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.4) Fabrication du chlore et de ses dérivés:
d) Dioxyde de chlore
le dioxyde chlore (instable) est préparé sur le lieu d‘utilisation à
partir de :

 Soit de chlorite en présence d’acide chlorhydrique pour


maintenir un milieu acide :

La réaction est suivante :


5NaClO2 + 4HCl  4ClO2 + 2H2O + 5NaCl

Le rendement de cette réaction est bon, taux de transformation


du chlorite proche de 100%(pH inférieur à 4).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.4) Fabrication du chlore et de ses dérivés:
d) Dioxyde de chlore

 Soit de chlorite et de chlore,

La proportion de dioxyde de chlore produit fonction des réactifs


et de l'acidité du mélange.

Elle augmente avec la concentration du chlorite et peut


dépasser la quantité prévue par:

HClO + 2HCLO2  2CLO2 + Cl- + H+ + H2O


Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.4) Fabrication du chlore et de ses dérivés:
d) Dioxyde de chlore
 Soit de chlorite, d’acide chlorhydrique et d’eau de javel :

NaClO + 2HCl + 2NaClO2 H2O + 2ClO2 + 3NaCl

Cette dernière solution ne fait pas appel au chlore et évite les


problèmes inhérents au stockage de ce composé.

V.3.5) Doses typiques de chlore


la variation des doses de chlore gazeux utilisé est due à son
utilisation à la fois d’oxydant et de désinfectant.
Au tableau suivant, on retrouve les doses typiques employées
pour chaque type de chlore.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.5) Doses typiques de chlore

Composé chloré Échelle de doses


Hypochlorite de calcium 0,5–5 mg/L
Hypochlorite de sodium 0,2–2 mg/L
Chlore gazeux 1–16 mg/L
Dioxyde de chlore 0,1–0,2 mg/L

Doses typiques de chlore utilisées dans


des installations de traitement d’eau potable
Source : SAIC (1998) tel qu’adapté de l’examen par l’USEPA des Initial Sampling Plans des
systèmes publics d’approvisionnement en eau, préparés dans le cadre de l’Information Collection
Rule (ICR).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.6) Paramètres influents sur l’efficacité de la chloration:
a) pH de l’eau à traiter:
En général:
Les propriétés germicides de l’acide hypochloreux (HOCl) sont
beaucoup supérieures à celles de l’ion hypochlorite (OCl-).

pH faible HOCl domine ( chloration plus efficace).


pH élevés, (OCl- qui domine), désinfection moins efficace.

Quant à l’efficacité de désinfection du chlore gazeux et celle de


l’hypochlorite, elles sont les mêmes pour un pH identique après
l’ajout du chlore dans l’eau.

En conséquence un pH faible
si on n’ajuste pas le pH de l’eau traitée, le chlore gazeux exhibe
une plus grande efficacité que l’hypochlorite.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.6) Paramètres influents sur l’efficacité de la chloration:
b) Température de l’eau à traiter:
L’inactivation des agents pathogènes augmente avec la
température, du moins en ce qui concerne les températures
caractéristiques de la production d’eau potable.
Des études portant sur l’inactivation des virus indiquent que,
pour une baisse de température de 10°C de l’eau, il faut
accroître de 2 à 3 fois le temps de contact si on veut conserver
un degré d’inactivation comparable (Clarke et al., 1962).
Par contre, le chlore est plus stable en eau froide et le chlore
résiduel persiste plus longtemps. Ces effets peuvent
partiellement compenser la baisse de température de l’eau
pour assurer une désinfection adéquate.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.6) Paramètres influents sur l’efficacité de la chloration:
c) Matières en suspension et solides dissous

Les solides dissous comme le fer et les matières organiques


peuvent aussi affecter l’efficacité de la désinfection.

le processus de chloration,
 le chlore libre (HOCl et OCl-) réagit en premier lieu avec les
composés inorganiques (le fer et le soufre)
 ensuite il oxyde l’ammoniaque et les matières organiques.

Enfin, le chlore libre restant réagit alors sur les microbes et les
micro-organismes.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.7) Désinfection de l’eau destinée à la consommation
publique:
Compte tenu de la réaction du chlore avec les matières
organiques et l’ammoniaque, il est conseillé:
 de ne traiter l’eau qu’après élimination de sa matière
organique (filtration sur sable et charbon actif), ceci afin
de pas conduire à des surconsommations de chlore et à
la formation de sous-produits.
 de déterminer le dosage optimale du désinfectant pour
une désinfection efficace. Ceci doit être déterminé en
laboratoire par la détermination du break point (Point de
rupture): dose consommée par les matières azotées
présentes dans l’eau et donc non disponible pour un effet
désinfectant).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.8) Détermination du break point (Point de rupture ):

A : destruction du chlore par les composés minéraux réducteurs,


B : formation de composés chlorés organiques et de chloramines,
C : destruction des chloramines par ajout de chlore supplémentaire,
D : production de chlore actif.
Figure : chloration au break point
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.1) Désinfection par la chloration:
V.1.8) Principales applications:
Les installations de production d’eau potable utilisent surtout le
chlore comme désinfectant. Il a toutefois été constaté qu’en vertu de
ses capacités oxydantes, le chlore peut servir à d’autres fins, dont
voici quelques exemples :
 Éliminer les goûts et odeurs désagréables;
 prévenir la croissance d’algues et garder les filtres propres;
 Enlever le fer, le manganèse et détruire le sulfure d’hydrogène;
 Enlever certaines couleurs organiques (blanchiment);
 Maintenir la qualité de l’eau dans le réseau de distribution en
prévenant la formation de films biologiques;
 Rétablir et préserver la capacité des canalisations;
 Rétablir la capacité du puits et désinfecter la conduite
maîtresse;
 Améliorer la floculation réalisée à l’aide de silice activée;
 Aider à la filtration et la clarification.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.1) Introduction:
L’ozone (O3) est:
- un agent oxydant puissant
- a une action bactéricide et antivirus
- agit sur les goûts, les odeurs, la couleur et certains
micropolluants..

Il est capable de désinfecter l’eau à une concentration et un


temps de contact moindres que ceux de désinfectants plus
faibles comme le chlore, le bioxyde de chlore et la
monochloramine (NH2CL).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.1) Introduction (suite):

l’ozone ne sert que de désinfectant primaire puisqu’il ne peut


demeurer en concentration résiduelle suffisante dans le réseau
de distribution.

Pour obtenir une désinfection complète, il faut donc associer au


traitement à l’ozone une désinfection secondaire à l’aide de
chlore, de chloramine (NH2CL, NHCL2, NCL3) ou de dioxyde de
chlore (CLO2).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.2) Efficacité de l’ozone par rapport au chlore:

L’ozone est un désinfectant moins affecté que le chlore par le pH


ou la présence d’ammoniaque.

Ses principaux désavantages sont:

- la difficulté de l’appliquer dans l’eau et d’assurer un bon


contact à cause de sa faible solubilité,
- son coût plus élevé que le chlore,
- la nécessité de le produire sur place ainsi que l’absence d’un
résiduel d’ozone après quelques minutes.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.3) Points d’injections:
Le tableau suivant résume la localisation des points d’injection
selon les applications.
Points d’injection Objectif d’utilisation
Élimination de la moule zébrée et prévention du
Admission d’eau brute développement de films biologiques, oxydation de
l’ammoniac.
Désinfection, oxydation du fer et du manganèse,
Mélangeur rapide
élimination du goût et de l’odeur, oxydation du sulfure
(avant la clarification)
d’hydrogène.
Désinfection, prévention du développement de bactéries
Entrée des filtres
dans les filtres, oxydation du fer et du manganèse,
(sable , charbon actif)
élimination du goût, de l’odeur, des algues et de la couleur.
Réserve de distribution Désinfection

Réseau de distribution Maintien d’un désinfectant résiduel.

Tableau : Points d’injection et usages typiques


Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.4) Différentes d’utilisation de l’ozone:

On utilise l’ozone dans la production d’eau potable dans les cas


suivants :

 la désinfection primaire;

L’oxydation de polluants inorganiques, y compris le fer, le


manganèse et les sulfures.
L’oxydation requiert une quantité d’ozone de 0,43 mg/mg de fer
et de 0,88 mg/mg de manganèse;

L’oxydation de micropolluants organiques, y compris les


composés responsables du goût et de l’odeur, les polluants
phénoliques et certains pesticides;
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.4) Différentes d’utilisation de l’ozone:

L’oxydation de macropolluants organiques, ainsi l’enlèvement


de la couleur, l’amélioration de la biodégradabilité de composés
organiques, le contrôle des précurseurs des sous-produits de
désinfection et la réduction de la demande en chlore (10 à 15 %,
généralement);

L’amélioration de l’efficacité de la floculation et de la filtration.


Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.5) Oxydation du fer et du manganèse lors de l’ozonation:

L’ozone transforme le fer ferreux (Fe2+) en fer ferrique (Fe3+) et


le manganèse2+ en manganèse4+.
Ces métaux oxydés précipitent ensuite sous forme d’hydroxyde
ferrique et d’hydroxyde de manganèse (AWWA, 1990).
La formule chimique précise du précipité dépend de la nature
de l’eau, de sa température et de son pH.

Le fer s’oxyde à un pH variant entre 6 et 9


l’oxydation du manganèse est optimale à un pH d’environ 8.

Une ozonation excessive n’a aucun effet sur le fer, mais rend à
nouveau soluble le manganèse qu’il faudra alors réduire en
dioxyde de manganèse plus loin dans le procédé.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.6) Intensification de la biodégradation

L’ozone peut s’avérer efficace pour:

 oxyder partiellement la matière organique de l’eau,

 produisant des composés biodégradables que la


biofiltration est en mesure d’éliminer plus tard.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.7) Oxydation des composés responsables de l’odeur et
du goût lors de l’ozonation:
On utilise l’ozone pour oxyder (détruire) les composés
responsables de l’odeur et du goût dans l’eau( plusieurs
composés très résistants à l’oxydation).

concentrations de 2,5 et 2,7 mg/L pour 10 min (concentration


résiduelle d’ozone de 0,2 mg/L) réduisaient de façon notable le
goût et l’odeur des eaux qu’ils ont étudiées.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.2) Désinfection par ozonation :
V.2.8) Contrôle des précurseurs des sous-produits de
désinfection
L’ozonation, effectuée avant la chloration, détruit assez
efficacement les précurseurs à des pH faibles.

au-dessus d’un certain pH critique, l’ozone s’avère en fait


moins efficace (risque augmentation des précurseurs de sous-
produits de chloration).

ce pH critique se situe à 7,5 (la plupart des substances


humiques) correspond à la décomposition de l’ozone en
radicaux libres hydroxyles s’accélère, produisant l’oxydation
de la matière organique.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.1) Introduction:

C’est plutôt l’absorption de la lumière ultraviolette (UV) qui


entraîne une réaction photochimique modifiant les composantes
moléculaires essentielles aux fonctions cellulaires.

Lorsque les rayons UV traversent les parois cellulaires des


microorganismes, leur énergie interagit avec les acides
nucléiques et d’autres composantes cellulaires vitales,
endommageant les cellules exposées.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.1) Introduction (suite):

Le degré de destruction ou d’inactivation des microorganismes


par le rayonnement ultraviolet dépend directement de la dose
d’énergie UV employée:

Dose = I x T

D = dose d’énergie UV, en mJ/cm2 (1 mJ = 1 mW s)


I = intensité, en mW/cm2
T = durée d’exposition, en s
.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.1) Introduction (suite):

Le désinfection le plus efficace par rayonnement UV correspond


à l’intensité de rayonnement émis à la longueur d’onde de 253,7
nm (principale longueur d’onde émise par les lampes UV à
basse pression fonctionnant à la vapeur de mercure).

La mesure de cette intensité se fait au moyen de capteurs qui


sont, la plupart du temps, des capteurs à photodiode munis de
filtres leur permettant de ne détecter que l’intensité de
rayonnement se situant dans le spectre germicide établi .
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.1) Introduction (suite):
Certaines substances dissoutes ou en suspension protègent
parfois les microorganismes des radiations UV absorbent tous
la lumière UV.

Comme
• L’ozone dissous
• le fer,
• les sulfites,
• les nitrites
•et les phénols.

À cet égard, le coefficient d’absorbance UV à 254 nm constitue


un indice de la demande en UV et il est caractéristique de
chaque eau à traiter. Il faut en tenir compte lors de la conception
du procédé.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.2) Principales applications

Comme le rayonnement UV est un procédé de désinfection à


action physique qui ne laisse aucun résiduel, il peut être utilisé
exclusivement pour atteindre les normes nationales minimales
de désinfection.
En présence d’un réseau de distribution, on doit ajouter un
désinfectant chimique de façon à maintenir à la sortie de
l’installation de traitement la concentration résiduelle minimale
requise par la réglementation nationale pour limiter toute
nouvelle croissance bactérienne.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.3) Points d’application:

le système UV est généralement installé après les étapes de


filtration, mais avant les équipements de désinfection finale de
l’eau.

Selon certaines normes internationales, on ne doit pas


désinfecter l’eau à l’aide d’un procédé aux rayons UV pour la
rendre potable lorsque sa transmittance UV est inférieure à 70
%. Si c’ est le cas, il faut soit faire précéder le traitement aux
rayons UV par d’autres procédés ayant comme résultat
d’augmenter la transmittance UV de l’eau, soit utiliser un autre
procédé de désinfection.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.3) Points d’application:
Pour une filière de traitement classique, le positionnement du
système UV à l’eau filtrée (avant les étapes de désinfection
finale et de reminéralisation) permet généralement de surmonter
ces contraintes.
La fiche d’évaluation technique de chacune des technologies de
désinfection par rayonnement UV indiquera la limite inférieure
de transmittance UV à respecter.
Les doses de conception varieront selon le type d’organisme à
inactiver et le type d’eau à traiter. Les doses les plus faibles
correspondent à celles appliquées pour l’inactivation des
protozoaires dans les eaux filtrées.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
V.3) Désinfection par UV :
V.3.1) Points d’application:

Conclusion:

il est nécessaire de déterminer si le rayonnement UV favorise la


formation de sous-produits du même type que ceux qui résultent
de l’ozonation ou de procédés d’oxydation avancée.

Des études réalisées à ce sujet ont toutefois montré qu’il


n’existait pas de risque significatif, autant pour les eaux de
surface que pour les eaux souterraines. Il en est de même
lorsque le rayonnement UV est suivi d’une chloration ou d’une
chloramination.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI. Contrôle de la qualité des eaux:
VI.1) la notion d’indicateur de la qualité des eaux :
Les germes pathogènes se trouvant dans l’eau sont variés, leur
origine est fécale et leur présence dans l’eau est irrégulière.

Les analyses biologiques pour les détecter sont couteuses.

La qualité de l’eau distribuée repose sur l’absence de ces


germes dans l’eau .

Pour cela, on recherche des indicateurs de contamination


fécale, appelés aussi germes test ou germes témoins de
contamination fécale.
On parle également d’indicateurs de traitement qui
permettent d’évaluer l’efficacité des différents traitements de
potabilisation mis en œuvre vis à vis de différents germes.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI. Contrôle de la qualité des eaux:
VI.2) Exigence que doivent avoir des indicateurs de la
qualité des eaux :
Ces indicateurs doivent répondre à certaines exigences :
1) Epidémiologique: la relation qui existe entre un indicateur et
l’apparition d’infections dans une population.
2) Ecologique: il doit être:
- spécifique (germes présents au cours d’une contamination
fécale et absent dans les milieux non pollués )
- sensible (germes mis en évidence lorsque ils sont en grand
nombre)
3) Bactériologique: il ne doit pas se multiplier dans l’eau.
4)Technique: doit être facile et rapide à détecter, à moindre
coût.
En pratique, on recherche dans les eaux d’alimentation un panel
d’indicateurs, témoins de la qualité microbiologique de l’eau.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI. Contrôle de la qualité des eaux:
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.1) Les paramètres microbiologiques:
a) Les microorganismes aérobies revivifiables
Le principe consiste à mettre en evidence les bactéries qui se
développent à 20°C(milieu proche de l’eau) et celles qui se
developpent à 37°C ( milieu proche à l’homme).

Dans les usines de potabilisation, ce paramètre permet de


controller l’efficacité des différents étapes du traitementet en
particulier la filtration (performances moindres après le
nettoyage).

Dans les réservoirs et châteaux d’eau, on suit les effets du


stockage et de la stagnation sur la qualité de l’eau et sur le
retour à la vie de ces germes.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI. Contrôle de la qualité des eaux:
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.1) Les paramètres microbiologiques:
b) Les coliformes:

On les recherche traditionnellement dans l’eau potable, car leur


origine fécale est connue depuis très longtemps.

On parle souvent de coliformes totaux qui correspondent à de


Bacilles Gram Négatif(BGN) ,ils sont 2 catégories:

 Les germes d’origine fécale stricte : Escherichia coli,


Citrobacter, Levinea, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter
cloacae.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.1) Les paramètres microbiologiques:
b) Les coliformes:

Les germes provenant d’autres sources environnementales


(aquatique ou terrigène): Enterobacter intermedium et
amnigenus, Klebsiella terrigena, Buttiauxella agresti.

Le suivi analytique de l’eau potable maintient la recherche de


plusieurs types de coliformes (Escherichia coli et les coliformes
totaux aux points de distribution), de manière à mieux cerner le
risque de contamination.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.1) Les paramètres microbiologiques:
c) Les streptocoques fécaux ou entérocoques:

Ils se répartissent en 2 genres Streptococcus et Enterococcus.

La plupart des espèces appartiennent au genre Enterococcus.

Leur recherche dans le milieu hydrique présente un intérêt


certain car:
 leur comportement diffère nettement de celui des coliformes.
 Leur caractère de bacilles Gram + leur confère une bonne
résistance dans les milieux hydriques (eaux douces et marines).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.1) Les paramètres microbiologiques:
c) Les streptocoques fécaux ou entérocoques:

Avantage: la mise en évidence de pollutions plus anciennes.

Ils sont également plus résistants à la désinfection, ce qui


présente un intérêt en tant qu’indicateur d’efficacité de
traitement, et ne présentent pas (contrairement aux coliformes)
de phénomènes de croissance dans les réseaux de distribution.

Par contre une partie des espèces est peu spécifique des
contaminations fécales.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.1) Les paramètres microbiologiques:
d) Les bactéries anaérobies sulfito-réductrices
Les bactéries anaérobies:
•les Clostridium
• sulfito-réducteurs,
• et les Clostridium perfringens
ne sont pas tous des indicateurs de contamination fécale.

Par exemple
Clostridium perfringens – bien qu’effectivement présent dans les
matières fécales – est un germe assez ubiquiste(omniprésent).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.1) Les paramètres microbiologiques:
d) Les bactéries anaérobies sulfito-réductrices
L’intérêt de la recherche:

- ils ont la propriété de sporuler, ce qui les rend particulièrement


résistant aux traitements de désinfection.
-Ils permettent en fait de mesurer l’efficacité de la filtration( seul
étage de traitement capable de les arrêter).
-Ils sont actuellement considérés comme de bons indicateurs de
l’efficacité des traitements vis à vis des parasites et en particulier
de Cryptosporidium.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
a) L’aspect physique de l’eau:
La limpidité et la couleur de l’eau sont des paramètres
essentiels. Toute eau alimentaire doit être limpide et incolore. On
évalue ces critères au moyen des paramètres suivants :

b) Les Matières En Suspension (MES):


Elles peuvent être de nature
- Minérale (argiles, sables, etc.)
-Organique (débris végétaux, biomasse planctonique, etc…).
Elles représentent la masse de dépôt (exprimée en mg/l)
obtenu sur un filtre de 0,45 µm après séchage à 100°C.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c) La turbidité:
Elle correspond, après filtration à 0,45 µm, aux particules fines
présentes dans le filtrat, appelées colloïdes et qui rendent l’eau
trouble.
La turbidité exprime l’atténuation d’un faisceau de lumière
blanche au contact de particules colloïdales.
-au point de mise en distribution La turbidité des eaux
alimentaires doit être < 1 NFU
-au robinet du consommateur turbidité < 2 NFU.

Sa valeur est considérée comme très forte pour des eaux de


surface présentant une turbidité > à 3 000 NFU.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c) La turbidité (Suite):
Les valeurs peuvent atteindre 10 000 NFU dans des bassins
versants fortement érodés ou lors d’épisodes pluvieux. Dans ce
cas le paramètre n’est plus significatif et il faut revenir aux MES.

La turbidité est également considérée comme un indicateur


indirect du risque microbiologique, car certains microorganismes
tels que les virus peuvent y être associés (par adsorption).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c) La couleur:

Elle est due à l’absorption de certaines bandes de la lumière


blanche par les substances organiques dissoutes présentes
dans l’eau et qui comportent des groupements chromatophores.

Elle peut également être due à la présence de métaux :


- couleur « rouille » due au fer
-couleur« noire » due au manganèse
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c) La matière organique:
La matière organique est présente dans l’eau sous forme:

- Particulaire (solide) , elle constitue une partie des MES.


- Dissoute, elle est en général directement accessible aux
bactéries qui la dégrade.

La matière organiques présente dans l’eau peut être :


- Origine naturelle (activité biologique des milieux hydriques :
décomposition des végétaux ou des microorganismes, etc.), être
liés à la pollution domestique, industrielle
- Agricole (épandages d’effluents d’élevage),
- synthétisées par l’homme (pesticides).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c) La matière organique (suite):
La présence de matière organique dans les eaux alimentaires
pose principalement 2 types de problèmes :

Elle réagit avec les produits utilisés pour la désinfection de


l’eau (en particulier le chlore) et forme des sous- produits
indésirables .
Elle peut initier des problèmes de prolifération bactérienne
dans les réseaux de distribution (la matière organiques sert de
source d’alimentation aux bactéries).

La teneur d’une eau en matière organique est généralement


estimée au moyen de paramètres globaux suivants :
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c ) La matière organique:
c.1) L’oxydabilité au permanganate de potassium KMnO4:
(ou indice de permanganate)

Il correspond à l’oxydation des matières organiques par du


permanganate de potassium de concentration connue en milieu
acide selon un protocole normalisé (10 minutes à ébullition).

Le résultat est exprimé en mg/l d’O2.

Les eaux de bonne qualité, pauvres en matière organique, ont


une oxydabilité inférieure à 1 mg/l d’O2.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c ) La matière organique:
c.1) L’oxydabilité au permanganate de potassium KMnO4:

Les eaux de surface présentent en général une oxydabilité


comprise entre 3 et 12 mg/l d’O2.

La limite pour les eaux brutes est de 10 mg/l d’O2.


La référence de qualité est de 5 mg/l d’O2.

C’est une analyse dont la mise en œuvre est simple. Elle


concerne en premier lieu les petites unités de distribution (< 5
000 habitants).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c ) La matière organique:
c.2) Le Carbone Organique Total (COT).

Il correspond à une mesure globale de la matière organique –


particulaire et dissoute – présente dans l’eau.

Le COT des eaux superficielles comprend en moyenne


-90 à 95 % de carbone organique dissous (COD) et
-5 à 10 % de carbone organique particulaire (COP).

La mesure du COT fait intervenir une aération de l’eau (pour


éliminer le CO2 dissous), puis une acidification (pour déplacer
les formes carboniques) et enfin une minéralisation par
oxydation ou par combustion
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c ) La matière organique:
c.2) Le Carbone Organique Total (COT)

La matière organique est ainsi complètement minéralisée en


CO2 que l’on peut détecter en spectrophotométrie infra-rouge.

Les eaux souterraines sont généralement pauvres en COT : de


0,5 à 1 mg/l.

Les eaux superficielles présentent des valeurs comprises entre


2 et 12 mg/l.
La référence de qualité est de 2 mg/l.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c ) La matière organique:
c.3) La Demande Biochimique en Oxygène à 5 jours (DBO5)

IL correspond à la quantité d'oxygène qu'il faut fournir à un


échantillon d'eau pour minéraliser la matière organique par voie
biologique (oxydation bactérienne).

Elle représente la matière organique biodégradable.

La durée d’incubation de l’échantillon est de 5 jours à une


température de 20°C.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c ) La matière organique:
c.4) La Demande Chimique en Oxygène (DCO)

Il représente tout ce qui peut être oxydé dans l’eau (y compris


certains sels minéraux oxydables tels que les sulfures ou sulfites). Il
correspond à la quantité d'oxygène nécessaire pour dégrader la
totalité de la matière organique par voie chimique.

Pour cela, on réalise une oxydation par le dichromate de potassium


en présence d’acide sulfurique à chaud.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c ) La matière organique:
c.5) L’azote organique ou Azote Total Kjeldahl (NTK)
C’est un paramètre descripteur de pollution.
Il est dosé après minéralisation en milieu sulfurique à chaud et
distillation en milieu basique de l’ammoniaque ainsi obtenu.
Il réagit avec le chlore pour former des composés organochlorés
(mauvais goût de l’eau).
On retrouve l’azote organique dans les eaux superficielles à des
concentrations comprises entre 0,5 et 3 mg/l.
Mais c’est sous forme d’azote minéral que l’azote est
essentiellement présent dans le milieu hydrique.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.1) L’azote minéral:

L’ammoniaque se trouve dans les eaux de surface


essentiellement sous la forme d’ions ammonium NH4+.

Deux méthodes de dosage des ions ammonium sont applicables


pour la gamme de concentrations caractéristique des eaux
naturelles et des eaux traitées :

la méthode par spectrophotométrique


-au bleu d'indophénol (la plus utilisée)
- celle au réactif de Nessler (moins sensible mais plus rapide).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.1) L’azote minéral:

La concentration en ammoniaque est d’autant plus élevée que


les eaux sont de mauvaise qualité (principalement polluées par
des rejets urbains).

En l’absence de rejet ponctuel d’eaux usées ou de source de


pollution diffuse, sa concentration n’excède pas 0,5mg/l dans les
rivières, où il oscille généralement entre cette valeur et 5 mg/l.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.1) L’azote minéral (suite):

La valeur limite pour les eaux brutes est de 4 mg/l.


La référence de qualité est de 0,1 mg/l.
On n’en retrouve généralement pas dans les eaux souterraines,
où sa présence ( de 0 à 25 mg/l ) est signe de réduction des
nitrates.

Dans les autres cas, l’autoépuration qui intervient dans le milieu


transforme l’ammoniaque en nitrites NO2- puis en nitrates NO3-,
qui est la principale forme de l’azote assimilable par les plantes.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.1) L’azote minéral (suite):

Bien que l'azote ammoniacal n'ait aucun effet direct sur la santé
aux concentrations rencontrées dans les eaux de consommation,
sa présence contribue au développement des micro-organismes
dans les réseaux et dans les réservoirs de distribution.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d) La matière inorganique:
d.2) Les nitrites:

Ils sont présents dans les eaux de surface à raison de 0,03 à 1


mg/l.

Leur valeur doit être inférieure à 0,1 mg/l en sortie des


installations de traitement.

La limite de qualité est de 0,5 mg/l.


Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
c) La matière inorganique:
d.3) Les nitrates:

Ils constituent une espèce très mobile, qui rejoint les nappes
d’eaux souterraines, notamment dans les zones géographiques
où l’agriculture est intensive.

La limite de qualité pour les eaux brutes est de 50 mg/l pour les
eaux superficielles et de 100 mg/l pour les eaux souterraines.

La limite de qualité au robinet du consommateur est de 50 mg/l,


quelle que soit l’origine de la ressource.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.3) Les nitrates (suite):

Plusieurs méthodes d'analyse sont proposées pour rechercher


les ions nitrate et nitrite dans les eaux.
Le dosage automatique par spectrométrie d'absorption
moléculaire et par chromatographie ionique permettent
d'analyser les deux ions (nitrites et nitrates).

Il existe aussi des méthodes de terrain, généralement rapides,


simples et peu coûteuses, à l'aide de bandelettes (simple test de
dépistage) ou au moyen d’un spectrophotomètre portable; avec
une précision satisfaisante dans ce dernier cas.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:

Ces composés jouent un rôle essentiel dans les propriétés d’une


eau. Il s’agit :

 Du proton : H+ ou H3O+
De l’ion hydroxyde : OH-
Des anhydrides carboniques libres : le gaz carbonique ou
dioxyde de carbone CO2 et de l’acide carbonique H2CO3
De l’ion hydrogénocarbonate ou « bicarbonates » : HCO3-
De l’ion carbonate : CO32- et de l’ion calcium : Ca2+
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:

Ce sont des paramètres qui sont liés entre eux par un certain
nombre d’équilibres thermodynamiques (Voir équilibre calco-
carbonique: 1ère partie).

Pour vérifier qu’une eau est bien à l’équilibre calco-carbonique, il


est nécessaire de connaître les concentrations des différentes
espèces en présence (CO32-, HCO3-, H2CO3).

L’alcalinité d’une eau correspond à la présence d’ions


hydroxydes, carbonates et hydrogénécarbonates. Elle se
détermine par acidimétrie et se caractérise par deux paramètres :
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) Le Titre Alcalimétrique (TA):
Il correspond à la première neutralisation des ions carbonates
(CO32-), selon la réaction suivante :

CO32- + H3O+ HCO3- + H2O

On considère que la réaction est terminée lorsque le pH du milieu


a atteint 8,3. La quantité de protons nécessaire à la réalisation de
cette réaction dans un litre d’eau est appelée :
Titre alcalimétrique.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:le TA (suite):
En pratique, on détermine le TA à l’aide d’une solution étalon
d’acide fort (acide chlorhydrique ou sulfurique) en présence d’un
indicateur coloré, la phénolphtaléine, qui vire au rouge à pH 8,3.
Le TA dose ainsi la totalité des hydroxydes et la moitié des
carbonates selon la formule :
TA = [OH-] + ½ [CO32-].

Dans les eaux naturelles (pH ‹à 9) [OH-] ne dépasse pas 10-2


mmole/l (OH- négligeable par rapport à celle des ions carbonates
[CO32-] et hydrogénocarbonates [HCO3-]).

On obtient donc : [CO32-]= 2 TA.


Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) Le Titre Alcalimétrique complet (TAC) :
Le Titre Alcalimétrique Complet (neutralisation de la totalité des
espèces carboniques dissociées) et s’obtient en poursuivant la
neutralisation :
HCO3- + H3O+H2CO3 + H2O

On considère que cette réaction est terminée lorsque le pH du


milieu atteint 4,4. La quantité totale de protons nécessaire à la
réalisation de cette réaction dans un litre d’eau est appelée le
Titre Alcalimétrique Complet.
En pratique, on détermine le TAC à l’aide d’une solution étalon
d’acide fort (acide chlorhydrique ou sulfurique) en présence d’un
indicateur coloré, l’hélianthine, qui vire à pH = 4,4.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) Le Titre Alcalimétrique complet (TAC) :
Le TAC dose la totalité des ions hydroxydes,
hydrogénocarbonates et carbonates selon la formule:
TAC = [OH-] + [HCO3-] + [CO32-].

[OH-] étant considérés comme négligeables, on obtient :


TAC= [HCO3-] + [CO32-].
Le TAC s’exprime également en meq/l ou en °F.
D’où La concentration initiale en ions hydrogénocarbonates
[HCO3-] s’obtient :
[HCO3-] = TAC – 2 TA (me/l).
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) Titre Hydrotimétrique (TH)
La dureté de l’eau ou Titre Hydrotimétrique (TH) est un indicateur
global de la minéralisation de l’eau.

Elle correspond à la somme des cations métalliques, à


l’exception des métaux alcalins (Na+, K+).

Dans les eaux naturelles, elle est essentiellement due aux ions
calcium (Ca2+)et magnésium (mg2+), dont les concentrations lui
sont proportionnelles :
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) Titre Hydrotimétrique (TH) suite:
1°F équivaut à 4 mg/l de calcium et à 2,4 mg/l de magnésium.

1°F correspond à une solution contenant 10mg/l de CaCO3.

Le TH est mesuré par complexation du calcium et du magnésium


avec le sel disodique de l'acide éthylène diamine tétra acétique
(EDTA) en présence d’un indicateur coloré.

Le TH s’exprime également en meq/l ou en °F.


La valeur du TH de l’eau peut être interprétée de la manière
suivante :
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) La dureté de l’eau ou le TH (suite):
La valeur du TH de l’eau peut être interprétée de la manière
suivante : 0 < TH < 10°F = eau très douce
10 < TH < 20°F = eau douce
20 < TH < 30°F = eau moyennement dure
30 < TH < 40°F = eau dure
TH > 40°F = eau très dure
Les eaux dures produisent, par élévation de température, un
précipité de carbonate de calcium (CaCO3) ou tartre. Par ailleurs,
le calcium contenu dans ces eaux se combine avec les savons et
détergents en neutralisant leur effet. C’est pourquoi ces eaux
sont peu appréciées pour les usages domestiques et industriels.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) Les éléments caractéristiques:
Ils ne donnent pas lieu à des réactions d’hydrolyse ou de
précipitation et leurs concentrations varient de manière
indépendante dans l’eau. Il s’agit du sodium (Na+), du potassium
(K+) et du magnésium (Mg2+) pour les cations, et des chlorures
(Cl-), des nitrates (NO3-) et des sulfates (SO42-) pour les anions.
Ce sont pour l’essentiel des éléments majeurs de la croûte
terrestre, dont la concentration dans l’eau dépend
essentiellement de leur solubilité. De plus, sachant que la
probabilité de rencontrer des eaux présentant les mêmes valeurs
sur ces paramètres est extrêmement faible, ils constituent la
carte d’identité d’une eau.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
cd) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
e) Les éléments métalliques:

De nombreux métaux sont mis en évidence dans l’eau, généralement à


l’état de trace (de l’ordre de quelques µg/l): plomb, cadmium, mercure,
cuivre, zinc, nickel, chrome, cobalt, etc.

Ce sont des éléments de la croûte terrestre. Leur concentration dans


l’eau dépend essentiellement de leur solubilité. Certains d’entre eaux
sont toxiques. Aussi, la réglementation en limite la concentration dans
les eaux brutes et en distribution.
Traitement de l’eau brute pour la rendre potable
VI.3) Principaux indicateurs de la qualité des eaux:
VI.3.2) Les paramètres physico-chimiques:
d ) La matière inorganique:
d.4) Les éléments fondamentaux:
) Les éléments non métalliques et autres substances
spécifiques

L’arsenic (As) est également un élément très répandu dans la


biosphère. Il se rencontre donc couramment dans les eaux
souterraines, mais le plus souvent dans des concentrations très faibles.
La réglementation marocaine a fixé sa limite de qualité de 50 µg/l.

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