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PROJET DE CULTURE D'UN (01) HECTARE DE MANIOC A BAFOUSSAM POUR LE

COMPTE DE L'EXPLOITATION DAVID-SERVICES

Localisation du projet: Bafoussam


Titre du projet: PROJET DE Coût estimatif: 444 000 FCFA
CULTURE D'UN (01) HECTARE DE
Promotteur: M. DAVID
MANIOC A BAFOUSSAM POUR LE
COMPTE DE L'EXPLOITATION Téléphone: (+237) 6 99 53 77 48
DAVID-SERVICES
Durée du projet: Douze (12) mois

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I - CONTEXTE , JUSTIFICATION ET OBJECTIFS
1. Contexte et justification
Le manioc est la deuxième culture vivrière du Cameroun juste après le maïs et constitue un
des aliments de base des populations avec plus de 40 différentes recettes culinaires et
utilisations diverses. Il est cultivé dans toutes les zones agro écologiques couvrant neuf des
dix régions avec une forte propension dans le « Grand Sud » Cameroun (comprenant les
régions de l’Est, du Centre, du Sud, du Littoral, Sud-ouest, de l’Ouest et du Nord-ouest).Le
manioc vient en tête des productions et compte plus de 800 millions de consommateurs et
constitue ainsi l'aliment de base de nombreux pays tropicaux d'Afrique, d'Asie et
d'Amérique. A ce titre, il est considéré comme un aliment stratégique de la lutte contre les
problèmes de nutrition qui sévissent dans les pays africains. Mais Le vieillissement
remarquable de la population rurale et l’exode rural entraînent une chute de la production
et une pénurie dans les villes. La culture du manioc pose des problèmes récurrents liés aux
attaques des parasites dont notamment la mosaïque du manioc, une virose capable de faire
chuter considérablement les rendements à l’hectare et qui constitue à l’heure actuelle une
véritable pandémie en Afrique Centrale. Plus récemment une nouvelle souche «Est-Africaine
» est apparue en Ouganda et dont les dégâts sont plus sévères que ceux de la mosaïque
Africaine du manioc. Du coup, l'absence de matériel végétal sain et performant reste un
handicap pour le développement de cette culture tant au niveau national que sous-régional.
Au niveau des technologies post récoltes un certain nombre des techniques de
transformation et de conservation ont été développées par l’IRAD et l’IITA. Toutefois,
l’appropriation de ces techniques par les différents acteurs n’a pas encore connue
l’envergure souhaitée. Au niveau commercial, il existe de nombreux marchés urbains où le
manioc et ses produits dérivés peuvent être facilement écoulés. Cependant, le circuit de
commercialisation tant au national que sous-régional reste encore inorganisé. La filière
manioc, à l’instar des autres filières agricoles, comporte plusieurs intervenants dans les
différentes chaînes de production, de transformation et de commercialisation mais sans
relations formelles et bien organisées. .
En dépit de l’importance du manioc au Cameroun et des actions en cours, la production
nationale demeure faible par rapport au potentiel écologique, humain et démographique,
aux résultats de la recherche. Cette faible production de manioc est due à un certain nombre
de contraintes au titre desquelles :
- Les maladies et ravageurs (bio-agresseurs) qui attaquent la culture dans la quasi-totalité
des zones agro écologiques ;
- La sous-exploitation des variétés performantes développées par l’IRAD, soit parce qu’elles
ne sont pas connues des producteurs des grands bassins de production, soit parce qu’elles
n’ont pas les qualités organoleptiques désirées (tendreté après cuisson ; taux d’amidon et de
matière sèche,…) par les utilisateurs.
- la non-maitrise des techniques de transformation;
- la mauvaise gestion de la fertilité du sol et la mauvaise organisation des circuits de
commercialisation;
- Etc.
Outre les contraintes générales ci-dessus mentionnées, les petits producteurs rencontrent

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des problèmes spécifiques au titre desquels :
- Les contraintes liées au financement tant dans la création des exploitations que dans la
transformation et la commercialisation subséquente des produits du manioc ;
- les contraintes de commercialisation incluant les problèmes de transport avec la cohorte
de tracasseries policières, l’inaccessibilité/enclavement des zones de production, le manque
d’information commerciales (prix, marchés potentiels,…) ;
- les contraintes de transformation liées à la nature du produit, à l’inadéquation des
techniques et des équipements disponibles ; etc. Les prospections récentes et les diagnostics
de base ont révélé que ces contraintes existent dans presque tout le pays, et indiquent que
si elles sont bien gérées, cette culture peut contribuer substantiellement à la sécurité
alimentaire et à la réduction de la pauvreté au Cameroun, et dans les pays voisins n’ayant
pas autant investi dans l’agriculture et où existe un besoin et un réel potentiel d’exportation
des produits et sous-produits issus de la transformation du manioc. Cependant, les résultats
de recherche obtenus au cours des deux dernières décennies à l’Institut de Recherche
Agricole pour le Développent (IRAD) au Cameroun et à l’Institut International d’Agriculture
tropicale (IITA) au Nigeria et au Cameroun peuvent, s’ils sont exploités, lever la majorité des
contraintes de production de manioc.
Au plan national, l’IRAD a développé des paquets technologiques en fonction des contraintes
majeures relatives à la production, la transformation, la commercialisation, la conservation,
etc. Sur le plan agronomique : afin de lever les contraintes de la baisse de productivité des
variétés locales et de leur sensibilité aux principaux ravageurs et maladies, des variétés
hautement productives (rendements supérieurs à 40 tonnes/ha), tolérantes aux principaux
bio-agresseurs et adaptées aux diverses zones agroécologiques ont été développées. Si les
variétés améliorées étaient utilisées par tous les agriculteurs, la production nationale du
manioc pourrait tripler et dépasser 6 millions de tonnes par an. Au niveau de la phyto-
technique des itinéraires techniques modernes pour améliorer la productivité ont été
développés de concert avec les petits producteurs dans diverses régions agro-écologiques. Il
en est de même des méthodes de transformation du manioc en divers produits dérivés (gari,
tapioca, Mintoumba, Bobolo, Foufou, farine panifiable fermentée et non fermentée,
chikwangue, attieke, farines composites panifiables, reconstitution des produits transformés
à partir des farines rouies et non rouies, …) qui ont été développées et des essais de
mélanges et d’incorporation avec la farine de blé pour fabrication du pain réalisés jusqu’à
des proportions de l’ordre de 30% avec des boulangers consentants.

2. Objectifs
2.1. Objectif global
Contribuer à l’amélioration durable de la productivité et de la compétitivité de la filière
Manioc(augmentation de la production et maîtrise des technologies de transformation) par
le transfert et la mise en œuvre des savoirs, méthodes et technologies finalisés et adaptés
par la recherche.
2.2. Objectifs spécifiques
2.2.1. Améliorer les rendements de manioc.
Contribuer à l’intensification durable de la production du manioc par l’utilisation de

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technologies améliorées, adaptés aux systèmes de production des agriculteurs pauvres et en
particulier les femmes, et leur permettant de répondre aux exigences des marchés
(Amélioration de la gestion de la fertilité des sols, Réduction des pertes dues aux maladies et
ravageurs, Collecte, Caractérisation et sélection des variétés selon les zones agro
écologiques et utilisations). Les sous-objectifs suivants peuvent être définis :
- Améliorer la gestion de la fertilité des sols;
- Améliorer la connaissance et l'utilisation des variétés disponibles en fonction des besoins;
- Réduire les pertes due aux maladies et ravageurs dans les zones de production du manioc.
2.2.2. Améliorer les technologies post-récolte et la qualité des produits
Améliorer la réponse des transformateurs à la demande quantitative et qualitative des
marchés, notamment par l’accès aux technologies/informations appropriées de post récolte
et de transformation
2.2.3. Contribuer à la diffusion et l'adoption des innovations et résultats de la Recherche
Développer des méthodes et outils de diffusion des résultats de la recherche et innovations
technologiques et renforcer les capacités des acteurs de la filière par la formation ; etc.

3. Résultats escomptés
La mise en œuvre des activités en vue de l’atteinte des objectifs du projet permettra
d’obtenir lesrésultats suivants:
3.1. Les rendements des productions de manioc passent de 15 tonnes à 25 tonnes/ha
 Les contraintes et besoins prioritaires (maladies, fertilité, productivité variétale, qualité des
produits, etc.) des producteurs et leur savoir-faire en matière de production de manioc sont
identifiés de manière participative au niveau des groupements de producteurs locaux; la
gestion durable des sols et gestion concertée des ressources environnementales est promue
et pratiquée dans le présent projet.
3.1.1. Les semences sont utilisées selon les objectifs
 Le matériel de plantation est sain et développé, multiplié par des réseaux semenciers
paysans et (auto) diffusé (acheté chez des producteurs ayant une ancienneté dans le
domaine).
3.1.2. Les pertes dues aux maladies et ravageurs sont réduites de 10%
 Les techniques de production et protection intégrée (PPI) du manioc qui ont été
développées et popularisées sont utilisées pour limiter les pertes.

II- MISE EN PLACE DU MANIOC


2.1-Choix et préparation du terrain
2.1.1- Choix du terrain
Le manioc aime le sol riche en matières organiques. La texture du sol doit être sablo-
argileuse. Eviter les sols hydromorphes (gorger d’eau et mal drainé). Le terrain le mieux
adapté à la culture du manioc doit être plat ou légèrement en pente. Préférer les terrains à

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accès facile pour faciliter l’écoulement de la production

2.1.2- Préparation du terrain


Le manioc aime le sol riche en matières organiques. C’est pourquoi il est recommandé
d’enfouir les débris végétaux lors du labour.

2.2- Choix et préparation du matériel végétal


2.2.1- Choix et préparation du matériel végétal (boutures)
Prélever des boutures de 10 à 20 cm de long (4 à 6 nœuds) sur des tiges saines de 7 à 8 mois
d’âge. Pour obtenir une bonne plantation, il faut :
- Utiliser des boutures saines car l’avenir des plants en dépend ;
- Eviter les pieds attaqués par les ravageurs et les maladies lors du choix des tiges de
manioc ;
- Couper avec un instrument approprié (sécateur, machette, …) ;
- Eviter les parties fortement aoutées ou tendres ;
- Eviter de planter les boutures à l’envers var elles germent difficilement ;
- Faire la bouture juste avant la plantation.

2.3- Plantation
2.3.1- Date de plantation
Les dates de plantation varient suivant les régions et les localités. Le principe étant qu’il est
bon de planter au début de saison des pluies. De cette manière, on est sûr d’obtenir de bons
résultats car le jeune manioc résiste mal à la sécheresse.
2.3.2- Mode de plantation
Les boutures peuvent être plantées sur terrains plats, sur buttes ou sur billons. Mais il est
préférable de le faire sur un sol bien labouré (les rendements sont meilleurs dans ce cas).
2.3.3- Densité de plantation
La densité de plantation est de 10 000 pieds par hectare. Quand il est en association avec la
banane plantain, la densité est de 3 000 pieds par hectare.

III- ENTRETIEN
L’entretien concerne le désherbage, le remplacement des pieds manquants, la
fertilisation et la protection de la culture.

3.1- Désherbage :
Il peut être manuel ou chimique. Quel que soit le type de désherbage choisi, il
doit se faire à la demande. Sarcler dès que la plantation est enherbée. En
général, quatre sarclages par an sont suffisants pour tenir la plantation propre.
Il faut surtout éviter de laisser trop pousser les herbes. Le désherbage chimique
fait appel à l’utilisation d’herbicides. Il n’y a pas d’herbicide sélectif du manioc.

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Généralement, les herbicides utilisés sont des herbicides totaux à la dose
moyenne de 4 litres à l’hectare à utiliser avant le planting.

3.2- Remplacement des pieds manquants :


Le remplacement des pieds manquants intervient 15 à 21 jours après la
plantation si le taux de levée est inférieur à 90 %.

3.3- Fertilisation
3.3.1- Fertilisation organique
Apporter la fiente de poulet ou tout autre fumier à raison de 10 tonnes par
hectare.
3.3.2- Fertilisation minérale
Le manioc peut pousser et arriver à des rendements raisonnables sur des sols
où de nombreuses autres cultures échoueraient. Très tolérant aux sols pauvres
en phosphore, il peut en général pousser même en l’absence de fertilisation
minérale. Cette capacité vient du fait d’une association formée avec un groupe
de champignons du sol appelés «mycorhizes à vésicule et arbuscule». Ces
mycorhizes, présentes pratiquement dans tous les sols, s’introduisent dans les
racines du manioc et se nourrissent des glucides qu’il produit. En échange,
leurs longs filaments de mycélium apportent à la racine du phosphore et des
micronutriments qu’ils vont chercher dans un volume de sol bien plus vaste
que celui à la portée de la racine elle-même. Cette association symbiotique
permet au manioc d’absorber assez de phosphore pour une croissance saine.
Mais, en cas de culture continue sur un sol, le maintien de la fertilité peut être
réalisé par l’application de la fumure minérale. Les apports sont les suivants :
- dolomie à la dose de 100 kg par hectare lors de la préparation du sol ;
- NPK (10-18-18) à la dose de 300 kg par hectare 60 jours après plantation ;
- ou urée (150 kg/ha), phosphate tricalcique (100 kg/ha) et KCL (250 kg/ha) 60
jours après plantation.
3.4- Protection de la culture
Pour avoir un bon rendement, vous devez non seulement bien cultiver le
manioc, mais aussi et surtout, lutter contre les ennemis du manioc.

IV- RECOLTE ET OPERATIONS POST-RECOLTE


4.1- Récolte des tubercules :

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Le moment de la récolte change avec les variétés et avec ce qu’on veut faire du manioc.
- Le manioc a un cycle de 12 à 24 mois. Si vous voulez le manger, récoltez-le à partir de 12
mois.
- Si vous voulez le vendre à une usine, récoltez-le entre 15 et 20 mois.
- Si vous voulez le donner aux animaux, récoltez-le très tard, lorsque les racines sont plus
grosses. La récolte se fait par arrachage des pieds. Coupez avec une machette les tiges à peu
près 50 centimètres au-dessus du sol. Le rendement que l’on obtient varie en fonction du
sol, des variétés et la façon de cultiver. Le rendement moyen généralement obtenu avec les
variétés améliorées varie entre 20 et 30 tonnes à l’hectare.
4.2- Récolte des tiges ou le recepage:
La récolte des tiges intervient au moins sept mois après plantation. Coupez avec une
machette les tiges à 10 cm au-dessus du sol. Sur un sol pauvre, un apport, après le recépage,
de 300 kg par hectare d'engrais NPK (10 18 18) permet d’améliorer la croissance des plantes
recépées. Les boutures prélevées sont utilisées pour la mise en place d’une nouvelle
plantation.

4.3- Conservation des tubercules


La conservation du manioc sur pieds est la seule véritable manière de maintenir la fraîcheur
des racines tubéreuses plus longtemps. Conserver les tubercules dans des sacs en jute
enroulés dans des bâches en plastiques (2 à 3 semaines) ou à l’intérieur des tranchées sous
un hangar (6 à 8 semaines).

4.4- Conservation des tiges


Les tiges peuvent se conserver 4 à 6 semaines au plus. Elles doivent être stockées
verticalement (l’extrémité basale étant enfoncée légèrement dans le sol) dans un endroit
bien ombragé.

V- COMPTE D'EXPLOITATION POUR LA CULTURE D'UN (01) HECTARE DE


MANIOC SUR 12 MOIS
POSTES UNITÉ QUANTITÉ P.U. P. TOTAL

I - CHARGES

1. Achat des intrants

Boutures de Hectare 1 50 000 50 000


manioc

NPK (10-18-18) Kg 300 500 150 000

Herbicide total L 4 5 000 20 000

Transport intrants Tours 3 5000 15 000

Total achat intrants 235 000 FCFA

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2. Opérations culturales

Nettoyage du site 10 3 000 30 000

Traitement 12 1 500 18 000


herbicides

Semis 10 2 000 20 000

Épandage 4 1 500 6 000


d'engrais

Désherbage 15 2 000 30 000

Total opérations culturales 104 000 FCFA

3. Récolte et 15 2 000 30 000


conditionnement

Récolte 10 1 500 15 000

Ramassage 20 1 500 30 000

Chargement et 20 1 500 30 000


déchargement

TOTAL CHARGES 444 000 FCFA

II - PRODUITS

Production Kg 25 000 100 2 500 000 FCFA


moyenne
RENTABILITÉ : BÉNÉFICE - CHARGES: 2 500 000 - 444 000 = 2 056 000 FCFA

Bilan:
Il ressort qu'au bout de 12 mois d'exploitation, l'activité, pour un investissement total de 444 000
Fcfa génère un bénéfice brut de 2 056 000 FCFA. Donc, l'activité est rentable.

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