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COMMENT UTILISER SA VOIX ?

COMMENT FAIRE DE SA VOIX


UN ATOUT ?

FORMATION EN PRESENTIEL
DANS LA CLASSE VIRTUELLE
Présentation

• DESTIN Eugénie, médiatrice de ressources et services


en art, culture et patrimoine à l’Atelier Canopé, site de
Martinique
• Professeur des écoles – maître formateur,
• Conseil et médiation pour le 1er degré
• Spécialisée en français langue étrangère, espagnol et créole orientation:
les arts de la parole
• eugenie.destin@reseau-canope.fr
• Chargée d’événementiels, d’animation et de formation dans les dispositifs
nationaux (Fête du court métrage, Ciné poème, Printemps des poètes), les
projets en territoire (Comaimor; Centenaire de la guerre 14-18)
• A assuré des formations: les arts de la parole, lecture à voix haute…
Objectifs : - mettre en évidence les enjeux d’une formation à l’utilisation de sa voix
- découvrir quelques principes pour maîtriser sa voix
- échanger autour d’exercices pratiques

• Contenu :

• 1. Utilisation de la voix; les enjeux pour le professeur, pour l’élève


• Evolution de quelques pratiques de lecture à voix haute
• 2. Quelques principes pour maîtriser sa voix : dans la formation en
présentiel et dans la classe virtuelle (la voix sans le corps et sans le
regard)
• 3. Quelques exercices pratiques - rappel technique (les fondamentaux:
rythme, débit, intensité, intonation) - Exercices de diction
• 4. Mise en voix de textes - rendre son discours et ses lectures le plus
captivant possible
• 5. Echanges avec la salle
Les enjeux d’une formation à l’utilisation de la voix - le professeur

Enseigner en contexte scolaire, c’est certes transmettre des savoirs, mais ces savoirs sont dits, adressés, portés
par une voix, voix elle-même incorporée, avec un désir et une présence corporelle. Comment envisager la
transmission sans prendre en compte la personne qui la parle ? Le corps et la voix sont les premiers outils
professionnels de l’enseignant et paradoxalement, les heures accordées à la formation sur ce thème sont encore
souvent considérées comme accessoires.
• Depuis 2010, dans le cadre des nouveaux Master enseignement et la réforme d’entrée en fonction, un accueil des
fonctionnaires stagiaires est assuré ainsi que des formations de trois jours filés sur le thème « tenue de classe ». Avec la
mise en place des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (ESPE) en septembre 2013, cette thématique est
intégrée dans le dispositif de formation en alternance des stagiaires. Dans cette dynamique, Isabelle Jourdan de l’Université
de Toulouse Le Mirail , Conseillère communication et média de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn,
depuis mai 2017. intervient spécifiquement sur un module de formation « Posture, corps et voix de l’enseignant dans la
classe » auprès des fonctionnaires stagiaires du second degré. Elle présente ici une démarche clinique de formation dont
l’enjeu est de prendre en compte la singularité du sujet et de questionner la place du corps et de la voix dans
l’enseignement. Je la cite :
• « L’enseignant est celui qui s’expose au regard de l’autre. Que ce soit dans les nouveaux masters ou lors de
stages de formation initiale et continue, il paraît indispensable d’inclure une formation qui intègre le corps et la
voix à la réflexion sur l’activité professionnelle. Une formation où il ne s’agit pas de prescrire ce qui serait bien,
un corps professionnel idéal à façonner, mais, à partir du travail technique corporel et vocal, de donner des
pistes, de questionner le sens…
• Notre pratique d’intervention, sous le sceau de cette posture clinique, repose sur la transmission de techniques
corporelles et vocales non pas sous l’angle applicationniste d’un savoir normatif et prescriptif, mas d’une appropriation
subjective et singulière pour faire face à l’imprévisibilité de l’évènementiel de toute relation pédagogique. »

• À travers de nombreuses situations et de mises en scène jouées, l’objectif est de créer des occasions pour que le sujet vive
sa corporéité, soit attentif au langage de son corps et puisse se saisir de ce qu’il ressent dans cet espace de relation à l’autre
où l’affect est mis en jeu.
• La classe virtuelle : un véritable atout pour la formation à distance. Elle rassemble un formateur et des apprenants grâce à
un système de visioconférence et, offrant la possibilité de se voir et d’interagir entre eux, de discuter que ce soit par audio
ou chat, de partager des documents ou des vidéo.
• Dans ce cadre, il convient de préparer rigoureusement les interventions à l’écrit (de les scénariser) afin d’être libre dans
l’exposé à l’oral.
Les enjeux d’une formation à l’utilisation de la voix – l’élève

• Un constat : A tous les degrés, il est à noter une évolution d’un enseignement qui se
fondait essentiellement sur l’écrit, vers un enseignement qui rééquilibre les curseurs et
qui pense l’oral, non plus comme un moyen mais comme une fin. L’oral, ça s’apprend et
l’apprentissage s’évalue tout au long des cycles.( rf. Le brevet des collèges, la réforme du BAC…)
• Au cycle 3 et au cycle 4, il s’agit de travailler la lecture, la compréhension et la
production en lien directe avec la mobilisation des ressources de la voix et du corps.
Tout au long de la scolarité les différents apprentissages tiennent compte des grandes
entrées par compétences : l'oral pour s'exprimer ; l'oral pour convaincre ; l'oral pour
restituer ce qu'on a compris ; l'oral pour rendre compte ; l'oral pour écrire ; l'oral pour
se connaître ; l'oral pour lire à voix haute ; l'oral pour jouer.
• Les nouvelles instructions pour la lecture à voix haute, la pratique du débat et des
discours, l’introduction du slam à côté des pratiques poétiques, l’enseignement des
pratiques théâtrales, l’école du cinéma, les activités de web radio, l’éducation aux
media participent à oser et savoir prendre la parole. Elles conduisent à une maîtrise de
l’art oratoire et à une utilisation maximale de la voix.
• On a assisté à la multiplication d’opérations tendant à l’amélioration de ces pratiques:
concours d’éloquence, les Olympes de la parole; Les petits champions de la lecture,
grand jeu-concours national; le Prix des découvreurs pour la poésie.
• Toutes ces opérations sont adossées à des dispositifs nationaux : La nuit de la
lecture - Le Printemps des poètes - Ciné poème…
L’utilisation de la voix - Evolution de quelques pratiques
de lecture à voix haute
• Tradition des salons, des cafés littéraires…
• Les salons du XVIIème: Les salons littéraires sont en quelque sorte les ancêtres des clubs de lecture. Plus que des
salons où on lit, on y dit plutôt des discours, ou la dernière pièce qui suscite la polémique, ce sont avant tout des
clubs de conversation, où on entreprend des débats sur des sujets souvent « tabou ». On dit que la Révolution
française a germé dans les salons.
• Plus près de nous, au début du XXème siècle, Le salon du Petit Clamart est le lieu de rencontre incontournable des
sœurs Nardal, les époux Césaire, Aimé et Suzanne et d’autres étudiants noirs.

• La lecture dans les médiathèques et les bibliothèques


• De nos jours, de plus en plus de personnes se retrouvent entre elles, chez elles ou dans un lieu dédié, choisi par l’ensemble
des invités pour découvrir des ouvrages, échanger autour d’une œuvre littéraire. Il s’agit souvent de poésie. Depuis
quelques années, on entreprend dans les médiathèques, la découverte des auteurs et de leurs œuvres parallèlement à la
lecture d’extraits de leurs ouvrages . Ce nouveau rapport qui est instauré entre le lecteur potentiel et le livre plaide en
faveur de la lecture. C’est le meilleur moyen de ramener aux livres des centaines de gens qui s’en éloignaient.
• Une association « Krey manmay Sent Lis » s’est depuis près de 10 ans assignée cette mission: à chaque présentation
d’ouvrages, elle rend vivants des pans entiers de littérature. Aujourd’hui, à chaque événement organisé par la bibliothèque
de la commune, ses membres sont sollicités. Il sont même appelés dans d’autres communes. De l’aveu de l’une des
lectrices, la magie opère doublement quand il s’agit de romans historiques ou d’extraits de textes se rapportant à l’histoire,
on a le sentiment qu’il y a une appropriation des événements. La lecture partagée prend ici tout son sens : des groupes se
fédèrent autour d’un événement . La voix mise en scène est l’événement.

Petite histoire : La lecture dans les ateliers (exemple à Cuba: ateliers de tabac)
• A Cuba, au XIXe siècle, elle a joué un rôle à la fois éducatif, politique, culturel et ludique dans les usines de tabac [Tinajero,
2007]. Elle a participé à l’évolution sociale et politique des Cubains et elle se pratique encore aujourd’hui dans les usines où
elle œuvre au développement d’une conscience sociale chez les ouvriers. Dans les années 1860, dans les prisons cubaines,
les lectures bibliques étaient obligatoires et supervisées avec l’espoir qu’elles exercent une bonne influence spirituelle sur les
prisonniers. Ces derniers avaient souvent pour tâche de fabriquer des cigares. Même si on n’a jamais lu de textes bibliques
dans les usines de tabac, on n’y trouve pas moins une ambiance monacale, avec un horaire fixe de lecture et une chaire d’où
s’exprime le lecteur. Au début, les lecteurs étaient des cigariers, se relayant à tour de rôle. Par la suite, on créa un métier de
lecteur…..
6 principes pour maîtriser sa voix :

• 1.Gardez votre voix


• Votre voix est le reflet de votre personnalité. Votre voix, c’est aussi des muscles, des
cavités, des liquides, des tissus, tout comme le reste du corps. Certaines personnes ont
naturellement une voix claire et forte, d’autres doivent la travailler davantage.
Chacun possède sa personnalité vocale, chaque voix est différente d’une autre. Vous ne
devez pas essayer d’en changer car elle représente vos expériences, votre point de vue.
• Jean Abitbol, ORL et phoniatre, spécialiste mondial des cordes vocales et auteur d’une
passionnante et passionnée Odyssée de la voix, pense qu’il existe «autant de voix que
d’individus». «Chaque voix est unique, explique-t-il, d’abord par l’anatomie de son
système phonatoire». Si vous voulez être entendu et cru restez authentique.

• 2. Parlez avec enthousiasme


• Etre enthousiaste, c’est être à l’aise. Et ainsi personne ne remarquera vos hésitations…
• Votre auditoire attend de l’intensité dans votre discours. Il aime sentir l’émotion, le
sens, le pouvoir qui ressort d’un discours efficace. L’énergie et la variation sont
l’électricité qui alimente le moteur de votre message. Votre meilleur atout est votre
énergie, le feu intérieur qui est immédiatement ressenti. Savez-vous ce qui rend
immédiatement séduisant ? Avoir un haut niveau d’énergie. Préparez-vous, exercez-
vous, et vous aurez le pouvoir d’excellentes présentations.
6 principes pour maîtriser sa voix :

• 3. Faites des présentations conversationnelles (même sans le voir, imaginez le public)


• La meilleure présentation possible est conversationnelle, celle pendant laquelle vous
parlez à l’auditoire comme lors d’une conversation avec un ami.
• – Parlez toujours à quelqu’un : ne parlez jamais à votre feuille, ne parlez jamais à votre
écran. Imaginez une conversation à deux avec cette personne. Visualisez la scène
comme en présentiel. Pour ce faire, éliminez toute pensée que vous parlez à un groupe
de personnes. Jamais qu’à une personne à la fois. Il faut engager celui qui écoute.

• 4. Soyez entendu
• Pour être entendu, il faut projeter votre voix, ce qui n’est pas parler plus fort. Votre voix
est un excellent outil pour porter un message.
• N’hésitez pas à écrire votre voix sur votre texte, une flèche montante pour l’aiguë ou le
fort et inversement, pour marquer les pauses, soulignez les mots à amplifier. Mais ne
parlez jamais à votre feuille, relevez toujours la tête pour parler. Lisez-levez-parlez.
Votre fiche devra être une partition de musique, votre voix sera votre instrument. La
voix, le contenu du texte et la gestuelle doivent être cohérents entre eux.
6 principes pour maîtriser sa voix :
Soyez entendu : 4 façons de jouer avec sa voix

• – Le rythme : la plus facile des manières de changer de rythme est de ralentir le


débit lors des phrases importantes, de marquer des pauses. Si vous parlez trop
vite, c’est aussi souvent que vous ne respirez pas suffisamment.

• – L’intensité : pour jouer sur l’intensité, adaptez votre voix au contenu émotionnel
de votre texte. Un texte triste est lu différemment d’un texte joyeux.

• – Le volume : n’en jouez pas trop ! Il doit seulement être adapté au contenu
émotionnel, la colère sera forte, la peur ou la tristesse sera faible.

• – La pause : exercez-vous à faire des pauses courtes (un peu moins d’une seconde)
à chaque virgule, une pause moyenne (environ 2 secondes) à la fin de chaque
phrase et une pause longue (minimum 3 secondes) à la fin de chaque paragraphe
ou transition. N’oubliez pas le silence de prise de parole qui vous permet de
prendre les 5 respirations abdominales profondes. Une respiration = une seconde,
cela tombe bien !
6 principes pour maîtriser sa voix :
• 5. Rendez votre voix plus émotionnelle
• Des études scientifiques ont montré que les émotions dans la voix
entraînaient une réponse supérieure dans le cerveau de l’auditoire. Les voix
expressives qui s’accordent au texte sont mieux retenues que les voix
monotones. Ainsi, lorsque votre texte parle d’une bonne nouvelle, celle-ci doit
s’entendre. L’objectif est d’envoyer un message clair, par tous vos moyens. Car
parler avec passion, c’est être authentique.
• 2. Voici les émotions de base. Exercez-vous à les retranscrire. Elles vous
permettront de mettre de l’émotion dans votre voix -et gestes- peu importe le
contenu du texte.
• Joie – Tristesse Confiance – Dégoût Peur – Colère Surprise – Anticipation
Une autre manière de mettre de l’émotion dans votre voix est d’exagérer la
longueur des mots :
• Au lieu de dire « la voiture était tellement loin de la plage », dites « la voiture
était teeeeeeeellement loin de la plage »
Au lieu de dire « Le repas était bon », dites « le repas était bonnnnn ».
• Dans les contes créoles, pour rendre ce même effet, on utilise la répétition, et
même une espèce de virelangue : « I maché, i maché, i maché … i chéma »
(jusqu’à fatigué, dit-on en Afrique, tellement c’est loin!)
6 principes pour maîtriser sa voix :

6. Renforcez votre voix

• Cet exercice de renforcement de la voix a été préparé par Kate Peters,


coach en voix. Il est à faire en étant parfaitement relaxé.
• – Inspirer profondément (respiration abdominale) puis expirer en faisant
ssss, 10 fois.
• – Dire mm-mmm pendant 6 secondes en essayant de ne pas nasiller, 10
fois. L’objectif est de conserver un débit d’air constant et de trouver la
résonance dans la zone autour du nez.
• – Même exercice en ajoutant 1, puis 2, puis 3, puis 4, puis 5. » Mmm-mm
un », « mmm-mmm 2 », « mmm-mm 3 », « … », et terminer avec « mmm-
mm très heureux de parler avec vous ».
• – Même exercice que le 2 en changeant le ton, départ au milieu > montée,
départ au milieu > descente.
6 principes pour maîtriser sa voix :
Renforcez votre voix - Les virelangues*

• – Répétez 5 fois de suite les virelangues suivants, très rapidement et jusqu’à ce que
toutes les phrases soient parfaitement intelligibles :
• As-tu vu le ver vert allant vers le verre en verre vert ?
Blés brûlaient, brûlent les blés.
La blatte près du plat de pâtes.
Cinq saints sains de corps et d’esprit et ceints de leur cordon, portaient sur leur
sein le seing de leur Saint-Père.
C’est honteux mais tentant de téter les tétons de tata quand tonton n’est pas
là.
Je suis un original qui ne se désoriginalisera jamais.
• – Prenez votre texte et répétez-le (devant miroir) à haute voix autant de fois que
nécessaire (si votre temps est réduit, répétez l’introduction, la conclusion et les
transitions).

• virelangues* : Groupe de mots difficiles à articuler, assemblés dans un but ludique ou pour servir d'exercice
d'élocution
Exercices pratiques d’entraînement à la lecture à voix haute
• Exercices préalables et fondamentaux

• A partir d’un même texte, travailler : l’intonation, les sentiments


• L’intensité ; le volume
• Le rythme (lent, rapide, saccadé

Il est importance d’essayer différents exercices d’éducation de la voix, préparatoires ou complémentaires


à la lecture :
* Parler sans mots, sur des sonorités.
* Parler sur des rythmes. Séquences de syllabes : 4+4 ; 4+2 ; 6+6 ; 12 ; etc...
* Lire le même texte sur des registres différents : voix blanche, voix posée, voix forte, voix monocorde,
voix modulée, niveaux de langue différents, gammes d’expression (« super majestueux » très rapide,
caressant et tendre, véhément, etc.)
* Diverses articulations : mauvaise ; impeccablement bonne ; syllabe par syllabe sans raidir, etc.
* Envois de messages d’un coin à l'autre de la pièce : des consonnes puis des phrases ; sans cordes
vocales ; puis un peu de sonorisation voix blanche...
* Lecture expressive à haute voix sur le texte.
* Puis, s’agissant de poèmes : - Diction par un seul élève.
- Diction chorale.
Exercices d’articulation - des virelangues
• La répétition - la mise ne valeur des mots (rendre un mot vivant)

• Enregistrer sa voix
Exercices de diction
• Comme pour toute activité physique, l’art oratoire exige une pratique régulière et
rigoureuse. Et de la même manière qu’il faut différents exercices pour les différentes
parties du corps, le but de la gymnastique buccale est d’apprendre à travailler
spécifiquement et séparément les lèvres, la mâchoire, la langue…
• Le problème d’une mauvaise articulation dépend souvent d’une utilisation simultanée
de tous les muscles de la bouche dans la production d’un son.
• Grands exercices classiques de diction : ces fameuses phrases sans queue ni tête à
répéter sans se tromper, toujours plus vite, plus vite, plus vite… Vous savez
certainement ce qu’est un “bon chasseur” ? C’est un chasseur sachant chasser sans
son chien… Oui, parfait ! Et, dites-moi, les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles
sèches ? Oui, les chaussettes de l’archiduchesse sont sèches, archi-sèches ! Ces phrases
sont toujours utilisées, de façon tout à fait sérieuse, par les comédiens professionnels
qui souhaitent s’échauffer avant une prestation !
• Comment utiliser ces petites phrases ? En prenant le temps de les lire convenablement,
sans avoir la langue qui fourche. Puis, à force de répétition, les connaitre par cœur et
les réciter sans les lire. Enfin, accélérer le rythme et les prononcer toujours plus
rapidement, sans erreur bien entendu. En voici 15, classées en fonction des muscles
sollicités :
Exercices de diction

• Maxillaires et face (énergie)

• Les trois phrases suivantes mettent en mouvement la bouche toute


entière, en ouvrant largement la mâchoire (mouvement du maxillaire) et
en animant tout le visage (mouvement du masque facial). Ne pas hésiter
à exagérer cette articulation pour vous entraîner :
• Le fisc fixe exprès chaque taxe fixe excessive exclusivement au luxe et à
l’exquis.
• Petit pot de beurre, quand te dépetit-pot-de-beurreriseras-tu ?
• Je me dépetit-pot-de-beurreriserai quand tous les petits pots de beurre se
dépetit-pot-de-beurreriseront.
• Un essaim d’insectes erre autour du Saint-Nectaire sec du nain sectaire.
Exercices de diction

• Lèvres (précision)
• Comme vous le voyez, ces phrases n’ont parfois aucun sens. Il ne faut pas s’arrêter
à cela ! Seule compte la netteté des sons produits. Dans les trois phrases
suivantes, concentrez-vous sur le mouvement des lèvres, sans chercher à ouvrir
trop grand la mâchoire, ni même à trop remuer la langue ou à plisser le visage…
• Un banc peint blanc plein de pain blanc, un blanc banc peint de blanc pain.
• Un vieux voyou voleur voulait voler Violette.
• Dix-huit chemises fines et six fichus fins.

• Langue, dents, palais (netteté)


• Cette fois, concentrez-vous sur le mouvement de la langue dans la bouche, qui va
et vient du palais vers les dents et vice-versa :

• Ton thé t’a-t-il ôté ta toux ?


• Didon dîna dit-on d’un os du dos d’un dodu dindon.
• Trois dragons gradés, trente-trois dragons gradés
Exercices de diction
• Ouverture de la bouche (clarté)
• Oh ! La belle grosse, grasse, blanche fille… Comme elle a de beaux gros gras blancs
bras !
• Petite cathédrale, quand te décathédraleriseras-tu ? Je me décathédraleriserai quand
toutes les petites cathédrales se décathédraleriseront.
• Allongements des syllabes longues (douceur)
• Ces phrases vous permettent de travailler la force vocale, en mettant le maximum
d’intensité sur les voyelles qu’il s’agit d’aaaaaallooooonger exagérément. C’était une
technique souvent utilisée par De Gaulle lors de ses discours, afin que sa voix porte au
plus loin sans pour autant s’égosiller.
• Douze douches douces (douuuuuuuuze douuuuuuuuches douuuuuuuces….)
• J’aime qu’on m’aime comme j’aime quand j’aime (j’aiiiiiiiiiiime….)
• Equilibre
• Ces deux dernières phrases complètement tarabiscotées sont là pour vous permettre
d’équilibrer tous les aspects vus précédemment :
• Les croyants qui prient sur l’Acropole ne peuvent pas prier quand les corbeaux peuvent
croasser
• Ces cent six sachets sachez cela si chers qu’Ali à Nice exprès tout en le sachant chez
Chasachax choisit sont si chers chaque si chers qu’ils charment peu
La voix comme instrument
Mise en voix de textes
• La voix: quelque chose de tout à fait personnelle
• La voix c’est avant tout une affaire de soufflerie, il va donc s’agir d’apprendre à mettre en place dans
le quotidien une respiration ventrale, apprendre à gérer l’air pour ne jamais être en apnée. C’est sur
ce tapis d’air que va pouvoir se poser la voix. Construire sa verticalité est primordial pour que la
colonne d’air puisse s’inscrire physiquement dans le corps de l’enseignant, ce qui permet
également de se détendre et ainsi de lutter contre l’angoisse et le stress.
Le deuxième temps technique est de faire aller la voix dans les résonateurs qui se trouvent
principalement dans le crâne (fosse nasale, sinus, dents, voûte palatale….). C’est à cet endroit que
toute la magie de la voix opère. C’est là qu’elle prend son timbre, celui qui fait de chacun d’entre
nous un être unique. A ce stade, les professeurs sentent des vibrations à des endroits jusque-là non
ressentis. C’est à la fois troublant et agréable car cela « résonne » de façon très différente en
chacun de nous, mettant à jour une voix inconnue ou tout simplement quelques détresses parfois
recluses au plus profond de nous.
• Référence électronique
• Isabelle Jourdan, « Posture, corps et voix de l’enseignant débutant :
Une démarche clinique de formation », Recherches & éducations [En ligne], 12 | octobre 2014, mis
en ligne le 25 février 2015 http://journals.openedition.org/rechercheseducations/2253
• Haut de page
• Auteur
• Présence de l’enseignant en classe [Texte intégral]
• Un dispositif clinique de formation pour habiter son corps et sa voix
• Paru dans Recherches & éducations, HS | 2018
La voix comme instrument
Mise en voix de textes
• Mettre en voix un texte : c’est une technique qui se rapproche du chant, de la
musicalité de la voix et de la langue. On peut jouer de la hauteur de la voix : un
élève ou un groupe dit un texte d’une voix aiguë, un autre d’une voix grave, un
autre alterne voix grave/aiguë : on observe les effets.
• Jouer sur l’intensité (forte/piano) : un élève ou un groupe énonce un texte d’une
voix normale, un autre d’une voix très douce, un autre d’une voix puissante.
• Jouer sur le crescendo/descrecendo : un élève commence doucement, le suivant
plus fort puis deux voix, trois voix, jusqu’à former un chœur puissant.
• Lento/presto: un élève lit le texte normalement, un autre le lit le plus lentement
possible, un autre le plus rapidement possible. On reprend jusqu’à ce que tout le
groupe soit entraîné à varier sa vitesse de lecture.
• Parler vite et articuler : on peut proposer aux élèves de devenir des virtuoses de
l’articulation en s’entraînant à lire rapidement des textes difficiles à prononcer.
Mise en voix de textes

• C'est l'histoire d'un gars qui s'appelle Paul, qui meurt de froid en pleine région
polaire, dans un amas de vêtements divers et décolorés, recherchant vainement
une pierre précieuse avec un outil inapproprié, alors que sa fiancée tarde à lui
téléphoner depuis sa voiture allemande. Moralité : Paul se pèle au pôle dans une
pile de pulls et de polos pâles. Pas plus d'appel de la poule en Opel que d'opale
dans la pelle à Paul –

• Madame S. est une Suissesse. Au sous-sol de sa maison, elle chausse ses souliers
secs, saisit son sac et sort sur le seuil, seule dans le silence du soir. Quand soudain,
elle aperçoit une scène sensationnelle: "Sapristi!". Sous les cent sapins, six cent six
sots sans le sou sucent six cent six sucettes au cassis et six cent six saucisses salées.
Surprise, madame S. sursaute, glisse sur le sol moussu, puis s'assied sur ses fesses,
stupéfaite. Quel suspense! "Mais c'est... bien sûr! Ce sont six cent six petits Suisses
sots, c'est aussi simple que ça! Ce n'est pas sorcier!", soupire madame S. en
fronçant les sourcils. Le soleil disparaît bientôt et madame S., soulagée, va
s'allonger sur son sommier, sans souci.
Banque de textes
• L’homme bleu
• Tubal Amiot

• Je suis un homme. Un homme normal ; enfin à peu près. Avec tout ce qu’il faut
pour être un homme. Sauf que je suis bleu. La peau bleue. Alors je suis sur le
trottoir d’en face. Celui où les normaux ne vont pas. On dit que je ne suis pas
normal. Le corps médical a hésité longtemps pour savoir s’il devait me classer
parmi les handicapés. Finalement non. J’ai été déclaré normal. Par le corps
médical, pas par les gens. Je suis normal pour la sécurité sociale. Mais je circule sur
le trottoir d’en face. Celui où vous n’êtes pas. Et si par hasard vous y êtes, vous
changez vite de trottoir. Ce qui fait que je suis toujours sur le trottoir d’en face.
J’ai peu d’amis. On les compte sur les doigts de la main. Deux. Deux doigts, pas
deux mains. D’abord il y a Patrick. On se téléphone en moyenne une fois par mois.
Enfin à peu près. Il habite loin. J’ai le téléphone en horreur. Devant lui on mesure la
vacuité de notre existence.
• — Ça va toi ?
• — Oui moi ça va et toi ? Je suis allé faire des courses je suis un peu essoufflé. Et tes
parents ils vont bien ?
• Moi je n’ai pas de parents. Enfin je ne les ai plus. Ils étaient normaux. Je ne sais pas
d’où me vient ma peau bleue. Et avec Patrick on continue. Ça dure un quart
d’heure.
Banque de textes
• Lui
• Eliza

• Un rayon de soleil sur son épaule. Mon regard posé sur Lui. Je veille, il
dort.
Lui, mon amant, mon univers, mon cœur battant.
Moi, sa confidente, son refuge, sa respiration.
Nous, nos rencontres furtives, notre vie hachée, notre présent sans futur.
Trois ans que nous ne partageons que des instants morcelés, entre plaisir
et remords, joie et tristesse, consolation et désespérance.
Entre Lui et moi il y a Esther, sa douce et fragile épouse, repliée sur leur
fille, Lola, onze ans, autiste.
Entre moi et Lui il y a Marc, mon mari absent, fou de surf, d’escalade, de
karting, de danger.
Mais en cet instant, nous sommes là tous deux, dans un silence si total
qu’il en est opprimant. La maison sommeille, remplie de convives répartis
dans les chambres d’amis, ou les canapés du séjour. Mon mari est absent
bien sûr, une expédition en montagne qu’il ne pouvait rater.
Esther s’est réfugiée dans le clic-clac du bureau. Elle doit dormir, les bras
de Lola refermés sur elle.
Banque de textes
• Le grain de sésame Silvie DAULY

• Dans une ville épuisée d’Afrique, deux sœurs, Misère et Tyrannie, prirent un jour le
pouvoir. Leur cruauté était sans limites. Elles faisaient torturer et mettre à mort
leurs sujets par pur caprice. Elles emprisonnaient des innocents dans leurs geôles,
mettaient en scène des simulacres de procès et tiraient au sort ceux qui seraient
tués, en s’amusant de leur terreur. Les deux diablesses empêchaient leur peuple
de rire, de chanter, de penser. Elles osèrent même un jour insulter le Soleil. Celui-
ci, en colère, voulut se venger en soufflant sur le pays une haleine de feu. Les
habitants, la gorge brûlée par la soif, mouraient sur place. Le Soleil en furie
assécha même les puits.
• Un après-midi de canicule, près d’une source tarie, tomba un grain de sésame. Ce
grain de sésame était aussi une clé. Un petit oiseau le picora. Mais le chat Mistigri
sauta sur l’oiseau et le dévora. Un lion ne fit qu’une bouchée de Mistigri. Un
vieillard qui traînait ses bras maigres dans la poussière des rues, à la recherche
d’une plante à grignoter ou d’un animal à abattre, vit le lion. Il s’empara d’un fusil,
le tua et s’en rassasia. Survinrent des cannibales qui l’étranglèrent et le mangèrent.
Mais un malheur ne vient jamais seul. Voyant qu’il n’y avait plus ni fleurs ni fruits
dans le pays, les deux sœurs insultèrent même la Terre. De rage, la Terre cambra
son dos, gronda, s’ouvrit et se plissa, formant une montagne qui engloutit les
mangeurs d’hommes. C’est alors qu’un gigantesque cyclone se leva et emporta la
montagne dans un tourbillon qui s’élevait vers le ciel tout autour de la Terre.
99 centimes Papiers Griffonnés La vie fragile
Une poêle et une spatule Marie De Chalus
De la viande avec les pâtes
Surtout ne pas paraître ridicule
C’est la nourriture qui les appâte La vie fragile Qui chante et lance son envol ;
Au bout d’un fil Et la voilà clouée au sol
Des boîtes de conserves
Qui feront le coin du placard De cerf-volant En un instant.
Car il faut arranger ses réserves Qui pense tenir les ficelles
Paraître bien, c’est un rencard
Et voler de ses propres ailes ; La vie fragile
Une barrette à cheveux Elle se démêle puis s’emmêle Au bout d’un fil
Car il l’aime mieux ainsi Au gré du vent. De cerf-volant
Trente six, s’il le veut
Pour qu’il reste un peu ici Qui se rend compte dans le
La vie fragile sens
Et puis les courses à deux
Plus de riz, moins de chocolat Au bout d’un fil De ses courbes et de ses danses
Pas de sucre, un castor hideux De cerf-volant Que sans les autres elle n’est
Il y a quand même des Ricola Qui songe à larguer les amarres rien
Des sourires tendres Et à voguer jusqu’en Navarre ; Qu’un fin ruban.
Ça ne s’achète pas Elle se mire dans la mare
Après des mois à attendre
Ça ne s’invente pas Des yeux d’enfant. La vie fragile
Au bout d’un fil
Des couverts supplémentaires
De cerf-volant
Moins de temps pour la vaisselle La vie fragile
Dans l’appart quelques courants d’air Relève ses cils vers le ciel
Quand ils parcourent leur ciel Au bout d’un fil
Et remercie à tire-d’aile
De cerf-volant
Entre des fraises et des tomates Ceux qui font d’elle une
Amoureuse d’un rossignol
Une boîte de préservatifs hirondelle :
Comme quoi, entre deux aromates,
Le bon plaisir n’est pas hâtif (…) L’enfant, le vent…
Références bibliographiques et sitographie

• La voix
• « Quand la voix se dévoile » , Christine Legrand, ( article sur exposition)
• « La voix, ce timbre unique », Christine Legrand
• Faites-vous entendre ! 6 principes pour maîtriser sa voix lors d'une prise deparole en public
https://fr.wikihow.com/am%C3%A9liorer-sa-voix-pour-mieux-communiquer
• Lire, dire des poèmes
• Lire un poème à haute voix - Pauline Lambert - YouTube
• https://www.youtube.com/watch?v=0jrBRCTrNM8
• ▶ 3:26 14 mars 2017 - Ajouté par France Musique

• BANQUE DE TEXTES
• C'est en lisant qu'on devient liseron... une lecture sur la lecture. Du livre, des bibliothèques, des plaisirs et des dangers de
la lecture !! Cervantes, Manguel, Perec, Calvino, Borgès...
• Un festin de paroles... une lecture très gourmande... Au menu, Brillat-Savarin, Marie Rouanet, Calamity Jane, Emile Zola, et
des surprises...
• Je vous écris... un choix de lettres, drôles ou graves et émouvantes, issues de la correspondance de Madame de Sévigné,
Vincent Van Gogh, François Truffaut, Etty Hillesum...
• Une si petite planète... autour des rapports de l'homme avec la nature, des textes poétiques et/ou polémiques de Chief
Seattle, Yvan Pacallet, Dino Buzzati, Jim Harrison...
• Devant la matière... paroles de créateurs sur la création... Matisse, Giacometti, Valère Novarina, Jean Dubuffet, Paul Auster...
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jamais debout...

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