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Travail * Progrès * Humanité
FACULTE DES LETTRES, ARTS
ET SCIENCES HUMAINES
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DEPARTEMENT DES LICENCES
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PARCOURS - TYPE
LANGUE ET LITTÉRATURE
FRANÇAISES
Licence LLS
Semestre 2
Sous la supervision de
M. Édouard NGAMOUNTSIKA,
Professeur Titulaire CAMES en Grammaire et Linguistique du français
Plan :
Introduction ................................................................................................................................ 3
Les constructions verbales ......................................................................................................... 3
La notion de voix (ou formes du verbe)..................................................................................... 5
Fonction objet .......................................................................................................................... 12
Les fonctions circonstancielles ................................................................................................ 13
L’emploi des modes et des temps verbaux .............................................................................. 15
Morphologie verbale : la conjugaison...................................................................................... 19
L’accord du participe passé ..................................................................................................... 21
Bibliographie sélective
ARRIVE, M., GADET, F., GALMICHE, M., 1986, La Grammaire d’aujourd’hui : Guide
alphabétique de linguistique française, Paris, Flammarion.
BONNARD H. & ARVEILLER R. : Exercices de langue française (ELF), Paris, Magnard
CHEVALIER J.-C. et BLANCHE-BENVENISTE C., Grammaire Larousse du Français
contemporain, Paris, Librairie Larousse, 1964
DESCOUBES F. et PAUL J., Grammaire Française, Paris Bordas, 1988.
GREVISSE, M., Le Bon usage, Paris Bruxelles, Duculot (Toutes les éditions)
GREVISSE, M., Le Précis de grammaire française, Paris Bruxelles, Duculot (Toutes les
éditions)
NDIMINA A.-G., ELONGO A. et NGAMOUNTSIKA É., 2018, « Construction syntaxique
et sémantique du verbe voir dans l’œuvre romanesque de Sony Labou Tansi », Revue
FLALY, pp.06-16
NGAMOUNTSIKA E. et OTSIEMA GUELLELY F. 2018, « Apport sémantique des
adverbes sur le futur simple en français parlé au Congo », Lettres d’Ivoire, numéro
027, Juin 2018, pp.123-134.
NGAMOUNTSIKA E., « L’emploi des temps et modes en français parlé en République du
Congo », Revue sénégalaise de Langues et de Littératures, Nouvelle série, nos 4-5,
2013, pp.17-34.
NGAMOUNTSIKA, E. Analyse sémantico-discursive de la proposition incise dans la presse
écrite congolaise, Paris, l’Harmattan, collection « Sémantiques », 2019.
OTSIEMA GUELLELY F. et NGAMOUNTSIKA E., « Le futur périphrastique dans un
corpus recueilli à Brazzaville », in Nzassa, n°2 – Décembre 2019, pp. 219-230.
www.nzassa-revue.net).
RIEGEL M, PELLAT, RIOUL, 2004, Grammaire méthodique du français (GMF), Paris,
PUF
SOUCHE A., La grammaire Nouvelle et le Français, Paris, Fernand Nathan, 1976.
WAGNER, L.-R. et PINCHON, J., 1962, Grammaire du français moderne, 2e éd., Paris,
Hachette.
WILMET, Marc, 1999, La grammaire critique du français, Louvain-la-Neuve Hachette
éducation HU ’’Langue française’’.
Introduction
L’objectif de ce cours est de mettre à la disposition des étudiants de LLS les outils
langagiers nécessaires pour comprendre la langue des écrivains étudiés en cours de Littérature
classique et littérature comparée. Il se voudrait une synthèse des études grammaticales. Il ne
s’agirait pas d’une analyse morphologique ou lexicale, mais plutôt une approche
morphosyntaxique de la langue. La langue est ici étudiée d’un point de vue normatif. Car les
« les grammaires ont toujours été conçues comme une activité réflexive sur le fonctionnement
et sur l’usage des langues. Une activité réflexive au double sens du terme : d’une part, le
discours grammatical ordinaire se caractérise par sa réflexivité, puisque le langage y est
l’instrument de sa propre description ; d’autre part, les descriptions grammaticales procèdent
d’une réflexion méthodique sur l’architecture et le fonctionnement des langues » écrivent
Riegel et alii 1999.
Après une étude consacrée au SN au semestre 1, le SV est au programme au deuxième
semestre. L’analyse verbale a pour but de donner aux étudiants les rudiments indispensables à
comprendre la notion du verbe en s’appuyant particulièrement au Précis de grammaire
française et à La Grammaire méthodique du français. Ces choix n’ont pas la prétention de
remplacer les livres de Grammaire qui existent. Ils favorisent la lecture et la compréhension de
la terminologie adoptée.
Les verbes transitifs appellent un complément d’objet ; ils sont transitifs directs et transitifs
indirects.
Les verbes sont transitifs directs quand leur complément est direct, c’est-à-dire sans
préposition :
Les verbes sont transitifs indirects quand leur complément est indirect, c’est-à-dire introduit
par une préposition :
- J’use de ce remède.
- Elle écrit à son amie.
- Nous obéissons à nos parents.
- Dieu défend de mentir.
Remarque : Certains verbes transitifs ont ou peuvent avoir à la fois deux compléments d’objet,
l’un direct, l’autre indirect : Je donne du pain au pauvre.
Les verbes intransitifs n’appellent pas de complément d’objet et suffisent avec leur sujet à
exprimer l’idée complète de l’action :
- La terre tourne.
- L’enfant pleure.
- Le chien dort.
Les verbes attributifs (dits verbes d’état) sont ceux qui établissent une relation entre le sujet et
l’attribut (être, sembler, devenir, paraître, demeurer, rester, avoir l’air, etc.) :
Remarque : Outre les verbes transitifs (directs ou indirects), transitifs et attributifs (ou verbes
d’état), on parle également des verbes pronominaux et impersonnels qui sont employés dans
des tournures (ou des constructions) pronominales et impersonnelles :
Exercices d’application
I- Dans ces phrases, dites si les verbes conjugués sont transitifs directs ou indirects,
verbes intransitifs ou attributifs :
II- Mettez au pluriel le groupe sujet de ces phrases (faites tous les accords) :
1. L’homme semblait épuisé.
2. Cette employée est jugée très compétente.
3. Le chien avait l’air féroce.
4. Elle paraissait ravie.
5. Sa conclusion se révéla fausse.
6. Il est tombé malade.
III- Remplacez le groupe sujet de chaque phrase par le groupe donné entre
parenthèses, et faites tous les accords :
1. La mer est agitée. (Les enfants)
2. Louis devient adroit de ses mains. (Mes sœurs)
3. La sentinelle demeurait fidèle au poste. (Les guetteurs)
4. Les garçons sont rentrés excités de leur partie de football. (Yves)
5. Tu parais fatigué. (Elles)
6. Les illustrations restent trop abondantes. (Les exemples)
Un verbe est à la voix active quand le sujet désigne l’être ou la chose qui fait l’action.
En effet, la voix active indique que le sujet du verbe :
- fait une action sur le C.O.D. : L’enfant casse ses jouets ; Le préposé distribuera le
courrier vers neuf heures.
- est dans un certain état (« être », « paraître »…), change d’état (sous l’effet d’une
action dont l’agent n’est pas nommé : « devenir », « fondre », « bouillir »,
Remarque : Généralement, dans les livres de grammaire et les dictionnaires, les tableaux de
conjugaison sont donnés à la voix active.
Exercice d’application
Transformez ces phrases passives à la forme active. Soulignez les sujets et les COD des
phrases obtenues
Un verbe est à la voix passive quand le sujet désigne l’être ou la chose qui subit l’action
indiquée par le verbe ; le verbe est alors accompagné de l’auxiliaire « être » :
Le courrier sera distribué par le préposé vers neuf heures.
Seuls les verbes transitifs directs (suivis d’un C.O.D.) peuvent être mis à la voix
passive ; le sujet du verbe passif est le C.O.D. du verbe actif correspondant.
Voix active
Le maire a inauguré la patinoire.
Sujet du verbe actif C.O.D. du verbe actif
Voix passive
Attention : Un verbe transitif peut ne pas être suivi d’un COD. Dans la conversation, par
exemple, le COD n’est pas toujours exprimé (échanges rapides ou familiers, réponses à des
questions, etc.) : Désolé, j’ai déjà donné (= j’ai déjà donné de l’argent à un autre démarcheur) ;
La société Dupont ? Oui, je connais (je la connais). On dit alors que ces verbes sont employés
« absolument ».
Les verbes « obéir à » et « pardonner à », qui sont suivi d’un C.O.I. à la voix active, peuvent
néanmoins admettre la voix passive : Luc a été obéi ; Jaïna est pardonnée.
Le sens reste le même, mais le procès est envisagé d’une autre manière : la forme
passive met en évidence le résultat de l’action ; la forme active, l’action elle-même. Les deux
formes ne sont donc pas employées indifféremment ; elles correspondent à une intention de
communication : Le vent dépouille les arbres. ≠ Les arbres sont dépouillés par le vent.
La préposition de est préférée à par lorsque le complément d’agent dépend d’un verbe
de sentiment ou de jugement (estimer, apprécier, aimer, etc.) ou d’un verbe marquant la
situation dans l’espace (précéder, surmonter, etc.).
Ex. Tous aimaient ma grand-mère. ≠ Ma grand-mère était aimée de tous.
Cette transformation, si elle est théoriquement toujours possible, n’est pas, en pratique,
toujours utilisable, c’est-à-dire toutes les phrases obtenues ne sont pas toujours acceptables :
Exercices d’application
Le sujet fait alors l’action sur lui-même. Le pronom réfléchi peut être complément d’objet
direct, complément d’objet indirect ou complément d’objet second :
Il se peigne : « se », COD de « peigne » (il peigne qui ? Rép. se).
Elle se nuit par son obstination : « se », COI de « nuit » (elle nuit à qui ? à se).
Elle s’accorde du repos : « s’», complément d’objet second ou d’attribut de « accorde »
(elle accorde quoi ? du repos = COD ; à qui ? à « s’ » = COS.
Remarque : Quand un verbe pronominal réfléchi est employé à l’infinitif après faire, laisser,
envoyer, (em)mener, le pronom réfléchi est souvent omis : Faites asseoir le client dans ce
bureau (= faites en sorte que le client s’assoie) ; Elle n’a pas laissé échapper l’occasion (elle
n’a pas laissé l’occasion s’échapper).
N.B. : Ces verbes ne peuvent guère exister qu’au pluriel, ou avec l’idée d’un pluriel :
Le chat s’est encore battu (idée implicite d’un adversaire).
Exercices d’application
9. Elles se sont rendues dans une petite ville où elles se sont beaucoup plu.
10. Il s’est regardé dans la glace.
B. Mettez ces phrases à la forme passive, puis à la forme active. (Respectez le temps
des verbes.)
4. La forme impersonnelle
Les verbes impersonnels traduisent les phénomènes naturels et ils n’ont pas de sujet
réels.
Il pleut/ Il tonne/ Il fait du vent/ Il fait chaud, froid, beau.
N.B. : Les verbes d’état, les verbes actifs, passifs peuvent se construire impersonnellement.
Cette construction permet de mettre en valeur soit le sujet ou le complément, soit l’obligation,
la nécessité. (Il faut) marque soit une obligation, soit des idées abstraites.
Deux nuages noirs arrivent. / Il arrive deux nuages noirs.
1. L’attribut du sujet
L’attribut du sujet indique un trait caractéristique du sujet. Il est introduit par le verbe être
(appelé dans ce cas « verbe copule ») ou ses synonymes (dits « verbes attributifs ») ou verbes
d’état : sembler, demeurer, devenir, paraître, rester, avoir l’air, etc.
Le héron est un échassier.
L’attribut du sujet n’est ni déplaçable ni supprimable. Il fait partie de la phrase minimale. Il
s’accorde avec e sujet, dans la plupart des cas, en fonction de l’usage et du sens :
Les hérons sont des échassiers. Ces feuilles paraissent trop épaisses.
Mais certains verbes intransitifs peuvent aussi, dans certains emplois, devenir attributifs :
Ils sont revenus satisfaits de leurs vacances.
Elles sont tombées malades.
Ainsi que des verbes transitifs au passif : Ils ont été jugés incompétents.
Exemples :
1. Les femmes trouvent légitime que les hommes dépensent sans compter.
2. Jacques a jugé prudent de n’en pas souffler mot.
Exercice d’application
Répartissez les attributs du sujet en fonction de la classe grammaticale à laquelle ils
appartiennent.
1. Partir, c’est mourir.
2. La pluie tombe très drue sur la campagne.
3. Il est reparti furieux de sa réunion.
4. Le problème est que personne ne paraît heureux ici.
5. Si j’étais lui, je deviendrais avocat.
6. Cet enfant mal élevé est devenu un vrai voyou.
7. Ce pantalon reste le mien, bien que je le porte plus.
Exercice :
1. Je juge cette femme innocente.
2. Etoile s’affirme comme la meilleure équipe.
3. Certaines personnes comptent les défauts pour des perfections.
4. Guy de Maupassant est moins connu comme poète.
5. José se conduit en chef.
6. Le conférencier prend le journaliste à témoin.
7. Je le trouve sérieux.
8. On l’a élu député.
9. Le président du tribunal tient à mépris cette réponse.
Le ministre a nommé mon ami proviseur
C. Fonction objet
La fonction objet est essentielle dans la projection verbale. Elle fait référence à deux types de
compléments obligatoires des verbes dits transitifs : le complément d’objet direct (c.o.d.) et le
complément d’objet indirect (c.o.i).
Exercice d’application
Soulignez les mots ou syntagmes assumant la fonction objet dans les phrases suivantes, tout
précisant le type de complément pour chaque cas.
1. Rôle
Exemples : 1. Je m’étais endormi la nuit près de la grève.
2. J’ai mangé à deux heures avec beaucoup d’appétit.
La fonction circonstancielle, encore appelé complément de phrase ou complément
circonstanciel, indique dans quelle circonstance se réalise l’action ou l’état exprimés par le
verbe. Le complément circonstanciel n’ayant pas un rôle essentiel dans la phrase peut être
déplacée ou le supprimée.
Chaque matin, je me lave.
Je me lave chaque matin ;
2. Classification
Selon leur sens, on classe les fonctions circonstancielles en de nombreuses catégories dont les
principales sont :
- le lieu : Je vais au collège.
- le moyen : Nous remuons la sauce avec un fouet.
- la manière : La voiture s’arrête brusquement.
- l’accompagnement : Nous avons déjeuné avec une amie.
- le temps : Il pleut depuis notre arrivée.
- la cause : Elle n’est pas venue parce qu’elle est malade.
- la conséquence : Nous avons couru à perdre haleine.
- le but : Il fait du sport afin de maigrir.
3. Nature
Les fonctions circonstancielles ont des natures variées. Elles peuvent être :
- un nom ou GN : Il travaille avec son fils.
- un pronom : Il travaille avec lui.
- un adverbe ou une locution adverbiale : Il travaille sérieusement.
- un gérondif : Il travaille en se concentrant.
- un infinitif ou un groupe infinitif : Il travaille pour réussir.
- une subordonnée conjonctive : Il travaille bien qu’il fasse nuit.
- une subordonnée participiale : La fête terminée, il travaille.
4. Construction
Le plus souvent, les GN compléments circonstanciels sont introduits par une préposition ou
une locution prépositive.
Exemple : Elle marchait avec précaution à cause de la boue.
Cependant, ils peuvent parfois se construire directement, sans préposition ; il ne faut pas alors
les confondre avec des COD.
Exemples :
Il s’avança, la mine réjouie. (complément circonstanciel de manière)
Il montre une mine réjouie. (complément d’objet direct)
I. Dans les phrases suivantes, relevez les compléments de phrase et précisez quelle
circonstance ils expriment :
1. En raison du retard qu’il a pris dans son travail, Laurent ne partira pas en vacances pour
avancer ses recherches.
2. Dieu donne à l’homme, quand il lui plait, de grandes et de terribles leçons.
3. Extirpons les mauvaises habitudes avant qu’elles aient pris dans notre âme.
4. Depuis que les travaux de Pasteur ont fait connaître l’action des microbes, la lutte contre les
maladies infectieuses est devenue plus efficace.
5. Vu que les amitiés humaines sont incertaines, je ne fonderai pas sur elles d’espoirs exagérés.
6. Quelques-uns se croient modestes, parce qu’ils tiennent les yeux baissés en notre présence.
7. Travaillez pendant votre jeunesse pour que votre vieillesse soit à l’abri du besoin.
8. Si vous êtes aveugle, ne vous faites pas conduire par un autre aveugle, de peur que vous ne
tombiez tous deux dans le fossé.
9. Où que vous soyez, restés dignes.
10. Si tu t’endors dans l’oisiveté, tu te réveilleras dans la misère.
11. L’adversité éprouve l’homme courageux, de même que le feu éprouve l’or.
On appelle mode verbal la manière dont le sujet envisage ou présente l’action. L’action peut
être présentée comme un fait réel, comme simplement envisagée sous la forme d’un
commandement, comme éventuelle en la nommant à la manière d’un adjectif, d’un adverbe.
Les modes permettent de traduire le point de vue du locuteur par rapport à l'action
exprimée par le verbe, la manière dont le locuteur conçoit le procès : selon les modes,
l’action est présentée comme plus ou moins actuelle (effective) ou virtuelle. Le mode
verbal indique donc le degré d'actualisation du procès. C'est notamment de cette manière
que se distinguent l’indicatif et le subjonctif : l'action désignée par le verbe est
présentée comme un fait actualisé (effectif, réel, probable) avec l 'indicatif, comme un
fait simplement souhaité, voulu ou pensé avec le subjonctif, l’impératif.
On dit donc que l’indicatif est le mode de l'actuel (des faits vrais ou probables) et le
subjonctif le mode du virtuel (des faits seulement possibles, souhaités ..., voire
contraires à la réalité).
Exemple : Indicatif : Je sais qu'il viendra. Ici, l’action est présentée comme certaine.
Ainsi distingue-t-on six modes verbaux du français se répartis en deux séries : quatre modes
personnels ou conjugués et deux modes impersonnels ou non conjugués.
1.1.1. L’indicatif
Ce mode présente l’action en la situant sur le plan des faits constatés et affirmés, car le procès
est présenté comme actualisé : effectif (vrai) ou probable. C’est le mode des faits accomplis
réels :
1.1.2. Le subjonctif
Le mode subjonctif, à l’opposé du mode indicatif, présente l’action comme regardée, c’est-à-
dire n’étant pas sur le plan de la réalité car le fait reste à accomplir à réaliser. Le procès
appartient au monde des possibles :
1.1.3. Le conditionnel
Il présente une action comme une éventualité comme la conséquence possible ou irréelle d’un
fait supposé, d’une condition. En effet, le conditionnel n'est pas un mode autonome, mais
est à intégrer parmi les temps de l'indicatif :
1.1.4. L’impératif
Il se présente sous la forme d’un commandement, d’un ordre, d’une exhortation, d’une prière.
Il s’agit de faire agir l'allocutaire. Seulement aux P2, P4 et P5 (personnes de conjugaison) :
Les deux modes impersonnels ou non conjugués (infinitif et participe) ne varient pas en
personnes grammaticales : ils ne présentent qu'une seule forme pour toutes les
personnes. Par exemple, l'infinitif partir aura toujours la même forme quelle que
soit la personne qui est agent de cet infinitif :
- Je veux partir.
- Il veut partir.
- Nous voulons partir.
1.2.1. L’infinitif
Ce mode est une forme nominale du verbe qui exprime simplement le nom de l’action. Il peut
ainsi assumer toutes les fonctions du nom : Travailler.
1.2.2. participe :
Ce mode est une forme adjectivale du verbe exprimant l’action à la manière d’un adjectif.
Ainsi, il peut jouer le rôle d'un adjectif : Un homme travaillant nuit et jour. Une faute avouée.
Remarque : Outre ces deux modes impersonnels ou non conjugués, on peut désigner le
gérondif, dont la forme est celle du participe présent précédé de « en ». Cette forme adverbiale
du verbe exprime, par rapport à un verbe principal, une action simultanée et indiquant une
circonstance ; d’où la fonction de complément circonstanciel :
Les temps de la conjugaison sont les formes que prend le verbe pour indiquer à quel moment
de la durée on situe l’action dans l’une des trois époques : présent, passé, futur. Aujourd’hui,
l'appellation « tiroir verbal » tend à remplacer la dénomination traditionnelle de « temps » du
verbe, qui n'est pas satisfaisante.
Le présent : il exprime une action ou un état qui a lieu au moment où l’on parle, ou qui
va se dérouler dans un futur très proche. C’est donc le temps des faits considérés comme
vrais au moment où on les énonce :
- Je l’aime beaucoup.
- Elle chante en ce moment.
- Le ciel est nuageux, je pars dans dix minutes (futur très proche).
L’imparfait : il exprime une action passée inachevée ou non terminée, une action répétée,
habituelle :
- Il chantait quand je suis entré.
- Sa Majesté Chabrel attendait son père devant la boutique lorsque la bagarre éclata.
- Tous les jours, j’empruntais la rue des Fleurs et je bifurquais à droit du marché.
Le passé simple : il exprime des faits totalement achevés, essentiels dans le récit :
- Il chanta alors une romance.
- Je m’assoupissais, lorsque le téléphone sonna.
- Le journaliste évoquait Vanessa quand Ophélie quitta brusquement le plateau.
Le futur simple : il exprime une action à venir d’une manière certaine, contrairement aux
temps passés qui évoquent des actions déjà réalisées, et au présent qui reflète le processus
actuel :
- Demain, nous prendrons le premier train.
- Nous irons à Pointe-Noire la semaine prochaine.
Le plus–que-parfait : il indique une action passée avant une autre action indiquée à
l’imparfait, au passé simple ou au passé composé :
- Il avait chanté quand vous êtes entrés.
- Karl avait réussi le plus difficile quand il décida de mettre fin à ses jours.
Le passé antérieur : il exprime une action passée qui s’est produite immédiatement avant
une action indiquée au passé simple :
- Quand il eut terminé ses devoirs, il alla jouer.
- Dès qu’il eut chanté, il partit.
- Quand j’eus fait mon choix, la femme vint m’embrasser.
Le futur antérieur : il exprime une action future qui doit ou peut se produire avant une
action exprimée au futur simple :
- Dès qu’il aura chanté, il partira.
- Dès que les arbres auront fleuri, le jardin resplendira de couleurs tendres.
Exercices d’application :
Exercice 1 : Mettez les verbes suivants aux temps et personnes indiqués entre
parenthèses.
1. Pouvoir (1ere personne du singulier au futur simple de l’indicatif).
2. Envoyer (2eme personne du singulier au futur simple de l’indicatif).
3. Faire (1ere personne du pluriel au présent de l’indicatif).
4. Dire (2eme personne du pluriel à l’imparfait de l’indicatif).
5. S’en aller (1ere personne du singulier au futur simple de l’indicatif).
Exercice 2 : Mettrez les verbes mis entre parenthèses au passé composé de l’indicatif.
1. Les encyclopédies (classer) par thèmes.
2. Clémentine et Béatrice (s’écrire) régulièrement pendant le mois de janvier.
3. Les mangues que je (manger) ce matin sont bien mûres.
4. Ma mère (préparer) un bon festin.
5. Pierre et Paul (se battre) pendant le cours de grammaire française.
Exercice 3 : Analyser les valeurs des temps, en italique, employés dans les phrases
suivantes
a. Le radical
Le radical ou racine est l’élément fondamental qui exprime ou contient la sémantèse
verbale. Il est invariable.
Par exemple dans le verbe chanter le radical est : chant.
b. La désinence
Elle est l’élément qui détermine la forme verbale. Elle est essentiellement variable et
marque les flexions de personnes, de nombres, de temps et mode.
Les verbes sont répartis en trois catégories flexionnelles en groupes verbaux selon le
système de désinence auquel recourt leur flexion ou leur conjugaison.
La première catégorie flexionnelle ou premier groupe. Cette catégorie regroupe tous les
verbes en er à l’infinitif sauf le verbe aller du fait qu’il est irrégulier.
C. Tournez par le passif les phrases suivantes et soulignez chaque fois le complément
d’agent. (5pts)
1. Le travail accroîtra notre valeur individuelle.
2. Une petite pluie abat le grand vent.
3. Le soleil réchauffe la terre.
4. Les citoyens romains regardaient le commerce et les arts comme des
occupations d’esclaves.
5. La diversité des opinions produit des discussions.
D. Indiquez pour chaque les formes verbales suivantes : la flexion verbale, le mode,
le temps, la forme et la construction. (5pts)
Le participe passé (PP) employé seul à la valeur d’un élément adjectival épithète et
comme tel s’accorde en genre et en nombre avec l’élément substantival ou nominal
ou le pronom dont il est le prédicat.
Exemples :
Des travaux inachevés (= qui sont inachevés)
Une mission accomplie (= qui est accomplie)
L’enfant endormi (= qui s’est endormi)
Remarques
1er cas. Le verbe conjugué avec l’auxiliaire ‘’avoir’’ est intransitif ou transitif sans
objet exprimé. Dans ce cas, le participe passé reste invariable.
Exemples :
- Elles ont veillé.
- Ils ont marché nuit et jour.
- Les invités ont bu et mangé.
2e cas. Le verbe conjugué avec l’auxiliaire ‘’avoir’’ est transitif direct. Dans ce cas,
le participe passé reste aussi invariable.
Exemples
- Nous avons parlé à nos amis avec sincérité.
- Elles ont répondu à l’appel lancé.
- Vous avez écrit à vos parents.
3e cas. Le verbe conjugué avec l’auxiliaire ‘’avoir’’ est transitif direct avec objet
exprimé. Dans ce cas, il faut veiller à la place de l’objet direct dans la phrase.
a- Si l’objet est postposé c’est-à-dire placé après le verbe conjugué, le participe
passé reste invariable.
Exemples
- Les sangliers ont dévasté les champs de manioc.
- Des enfants avaient cueilli nos mangues.
b- Si l’objet direct est antéposé ou préposé c’est-à-dire placé avant le verbe conjugué,
le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec ce complément d’objet
direct.
Exemples :
- Ces livres, je les ai lus.
- Les champs de manioc que les sangliers ont dévastés ne produiront rien.
- Ce sont nos mangues que des enfants avaient cueillies.
Le participe passé des verbes pronominaux (cf. la voix ou forme pronominale, p.9)
5. Quelques cas particuliers
- Les participes passés : attendu, compris, y compris, non compris, entendu, excepté, ôté,
ouï, passé, supposé, etc.
a- Ces participes passés s’accordent en genre et en nombre avec le substantif ou le sujet
dont ils sont les prédicats lorsqu’ils sont postposés à ce substantif ou à ce pronom.
Exemples :
Tout avait pris feu. La maison où il loge non comprise.
Tout avait pris feu. La maison où il loge exceptée.
Tous les passagers avaient péri, nous exceptés.
Exemples :
- Ci-annexé les documents demandés.
- Ci-inclus la lettre circulaire.
- Ci-joint les factures proforma.
2e cas d’invariabilité.
Les participes passés ci-annexé, ci-inclus, ci-joint sont invariables lorsqu’ils sont placés
devant des substantifs non actualisés, non déterminés c’est-à-dire non précédés d’un
déterminant possessif, d’un déterminant numéral, etc.
Exemples :
- J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint copie de mon diplôme.
- Vous trouverez ci-inclus copie de la lettre circulaire.
Les participes passés ci-inclus, ci-joint sont invariables parce qu’ils sont placés devant le
substantif ‘’copie’’ qui est non déterminé.
Les participes passés : coûté, valu, pesé, marché, couru, vécu, dormi, régné, duré…
Exemples :
Les cinquante mille francs que ce meuble m’a coûté.
Ce véhicule ne vaut plus la somme qu’il a valu autrefois.
On m’a fait payer les quarante kilos que ce sac a pesé.
On a bien compté les vingt-cinq minutes que j’ai marché que j’ai couru, que j’ai
dormi.
Remarque
a- Le pronom ‘’en’’ a toujours une fonction indirecte car il signifie de lui, d’eux, d’elle,
d’elles, de cela. Comme on le voit, le pronom ‘’en’’ ne peut être objet direct mais plutôt
complément déterminatif ou complément du substantif sous-entendu ‘’partie’’ ou
‘’quantité’’.
Exemples :
Voyez ces fleurs, en avez-vous cueilli ? (= avez-vous cueilli une quantité de ces
fleurs)
Le pronom ‘’en’’ n’étant pas objet direct mais complément du substantif quantité sous-
entendu, le PP ‘’cueilli’’ reste invariable.
Des hommes admirables, j’en ai connu. (= j’ai connu une quantité d’eux)
Le PP précédé du pronom ‘’en’’ reste invariable en raison de la fonction de ce pronom.
Le participe passé s’accorde lorsque l’adverbe de quantité objet direct est antéposé au
participe passé. C’est l’accord par syllepse. L’accord pars syllepse signifie que l’adverbe
de quantité, objet direct et antéposé au participe, transmet au participe en cause le genre
et le nombre du substantif qui est l’antécédent de l’adverbe de quantité.
Exemples :
Ces mangues, combien en as-tu mangées ?
L’adverbe combien est antéposé au PP ‘’mangé’’ qui s’accorde par syllepse avec
l’antécédent ‘’mangues’’.
Remarque :
Une tolérance (arrêté de 1901) admet que le PP précédé de ‘’en’’ reste invariable dans tous
les cas. Cette tolérance est utilisée par un grand nombre d’éminents écrivains
contemporains.
Ici, c’est l’action exprimée par le verbe à l’infinitif qui détermine l’accord ou l’invariabilité
du PP.
a- Si le sujet de la proposition régissante ou principale accomplit l’action exprimée par le
verbe à l’infinitif, le pp s’accorde en genre et en nombre avec ce sujet.
Exemples :
Les enfants que j’ai entendus chanter revenaient de l’école.
Les enfants, sujet du verbe de la principale, accomplissant l’action de ‘’chanter’’, le
participe ‘’entendu’’ s’accorde avec ‘’ enfants’’.
La ménagère que j’ai vue balayer la cour est très jeune.
La ménagère faisant l’action de ‘’balayer’’, le pp ‘’vu’’ s’accorde.
Exemples :
La maison que j’ai vu construire, est tombée en ruine.
Les soldats que nous avons vu décorer ont été promus au grade supérieur.