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UNIVERSITE MARIEN NGOUABI

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Travail * Progrès * Humanité
FACULTE DES LETTRES, ARTS
ET SCIENCES HUMAINES
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DEPARTEMENT DES LICENCES
---------------------
PARCOURS - TYPE
LANGUE ET LITTÉRATURE
FRANÇAISES

Licence LLS

COURS DE GRAMMAIRE FRANÇAISE

Semestre 2

(Tous les groupes)

Sous la supervision de
M. Édouard NGAMOUNTSIKA,
Professeur Titulaire CAMES en Grammaire et Linguistique du français

Cours dispensé par messieurs :

Alain F.-R. LOUSSAKOUMOUNOU, Maître de conférences en Grammaire française


Sidoine Romaric MOUKOUKOU, Maître -assistant en langue française
Ferdinand OTSIEMA GUELLELY, Maître -assistant en langue française
Lionnel KINDZIALA-KINDZIALA, Docteur en Grammaire française
DZABOUA MONKALA, Assistant en Langue française

Année universitaire 2019-2020


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Plan :
Introduction ................................................................................................................................ 3
Les constructions verbales ......................................................................................................... 3
La notion de voix (ou formes du verbe)..................................................................................... 5
Fonction objet .......................................................................................................................... 12
Les fonctions circonstancielles ................................................................................................ 13
L’emploi des modes et des temps verbaux .............................................................................. 15
Morphologie verbale : la conjugaison...................................................................................... 19
L’accord du participe passé ..................................................................................................... 21

Bibliographie sélective

ARRIVE, M., GADET, F., GALMICHE, M., 1986, La Grammaire d’aujourd’hui : Guide
alphabétique de linguistique française, Paris, Flammarion.
BONNARD H. & ARVEILLER R. : Exercices de langue française (ELF), Paris, Magnard
CHEVALIER J.-C. et BLANCHE-BENVENISTE C., Grammaire Larousse du Français
contemporain, Paris, Librairie Larousse, 1964
DESCOUBES F. et PAUL J., Grammaire Française, Paris Bordas, 1988.
GREVISSE, M., Le Bon usage, Paris Bruxelles, Duculot (Toutes les éditions)
GREVISSE, M., Le Précis de grammaire française, Paris Bruxelles, Duculot (Toutes les
éditions)
NDIMINA A.-G., ELONGO A. et NGAMOUNTSIKA É., 2018, « Construction syntaxique
et sémantique du verbe voir dans l’œuvre romanesque de Sony Labou Tansi », Revue
FLALY, pp.06-16
NGAMOUNTSIKA E. et OTSIEMA GUELLELY F. 2018, « Apport sémantique des
adverbes sur le futur simple en français parlé au Congo », Lettres d’Ivoire, numéro
027, Juin 2018, pp.123-134.
NGAMOUNTSIKA E., « L’emploi des temps et modes en français parlé en République du
Congo », Revue sénégalaise de Langues et de Littératures, Nouvelle série, nos 4-5,
2013, pp.17-34.
NGAMOUNTSIKA, E. Analyse sémantico-discursive de la proposition incise dans la presse
écrite congolaise, Paris, l’Harmattan, collection « Sémantiques », 2019.
OTSIEMA GUELLELY F. et NGAMOUNTSIKA E., « Le futur périphrastique dans un
corpus recueilli à Brazzaville », in Nzassa, n°2 – Décembre 2019, pp. 219-230.
www.nzassa-revue.net).
RIEGEL M, PELLAT, RIOUL, 2004, Grammaire méthodique du français (GMF), Paris,
PUF
SOUCHE A., La grammaire Nouvelle et le Français, Paris, Fernand Nathan, 1976.
WAGNER, L.-R. et PINCHON, J., 1962, Grammaire du français moderne, 2e éd., Paris,
Hachette.
WILMET, Marc, 1999, La grammaire critique du français, Louvain-la-Neuve Hachette
éducation HU ’’Langue française’’.

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Introduction

L’objectif de ce cours est de mettre à la disposition des étudiants de LLS les outils
langagiers nécessaires pour comprendre la langue des écrivains étudiés en cours de Littérature
classique et littérature comparée. Il se voudrait une synthèse des études grammaticales. Il ne
s’agirait pas d’une analyse morphologique ou lexicale, mais plutôt une approche
morphosyntaxique de la langue. La langue est ici étudiée d’un point de vue normatif. Car les
« les grammaires ont toujours été conçues comme une activité réflexive sur le fonctionnement
et sur l’usage des langues. Une activité réflexive au double sens du terme : d’une part, le
discours grammatical ordinaire se caractérise par sa réflexivité, puisque le langage y est
l’instrument de sa propre description ; d’autre part, les descriptions grammaticales procèdent
d’une réflexion méthodique sur l’architecture et le fonctionnement des langues » écrivent
Riegel et alii 1999.
Après une étude consacrée au SN au semestre 1, le SV est au programme au deuxième
semestre. L’analyse verbale a pour but de donner aux étudiants les rudiments indispensables à
comprendre la notion du verbe en s’appuyant particulièrement au Précis de grammaire
française et à La Grammaire méthodique du français. Ces choix n’ont pas la prétention de
remplacer les livres de Grammaire qui existent. Ils favorisent la lecture et la compréhension de
la terminologie adoptée.

A. Les constructions verbales

1. Les verbes transitifs

Les verbes transitifs appellent un complément d’objet ; ils sont transitifs directs et transitifs
indirects.

1.1. Les verbes transitifs directs

Les verbes sont transitifs directs quand leur complément est direct, c’est-à-dire sans
préposition :

- Le chien conduit l’aveugle.


- J’aime ma mère.
- Paul prend son livre.

1.2. Les verbes transitifs indirects

Les verbes sont transitifs indirects quand leur complément est indirect, c’est-à-dire introduit
par une préposition :

- J’use de ce remède.
- Elle écrit à son amie.
- Nous obéissons à nos parents.
- Dieu défend de mentir.

Remarque : Certains verbes transitifs ont ou peuvent avoir à la fois deux compléments d’objet,
l’un direct, l’autre indirect : Je donne du pain au pauvre.

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2. Les verbes intransitifs

Les verbes intransitifs n’appellent pas de complément d’objet et suffisent avec leur sujet à
exprimer l’idée complète de l’action :

- La terre tourne.
- L’enfant pleure.
- Le chien dort.

3. Les verbes attributifs

Les verbes attributifs (dits verbes d’état) sont ceux qui établissent une relation entre le sujet et
l’attribut (être, sembler, devenir, paraître, demeurer, rester, avoir l’air, etc.) :

- Le passager est un gorille. Il paraît inquiétant.


- Ce chien semble (reste, demeure, paraît, a l’air, devient) intelligent.

Remarque : Outre les verbes transitifs (directs ou indirects), transitifs et attributifs (ou verbes
d’état), on parle également des verbes pronominaux et impersonnels qui sont employés dans
des tournures (ou des constructions) pronominales et impersonnelles :

- Nathalie et Kevin s’appellent.


- Sylvie et Tony se téléphonent.
- Il pleut ; il faut ; il neige.
- Il est arrivé un accident.

Exercices d’application

I- Dans ces phrases, dites si les verbes conjugués sont transitifs directs ou indirects,
verbes intransitifs ou attributifs :

1. Notre heure d’arrivée dépendra de la circulation sur l’autoroute.


2. Ils sont rentrés à la tombée de la nuit.
3. Notre journal de classe paraîtra avec du retard.
4. Il rêve toute la journée.
5. L’obscurité envahit bientôt la pièce.
6. Il a rêvé d’un grand voyage.
7. Cette statuette paraît authentique.
8. Les fermiers rentrent les foins.
9. Voulez-vous du pain ?
10. Les fourmis fuyaient en tous sens.
11. Les habitants de ces contrées sont des nomades.
12. Il lui parlait avec animation.
13. Les ampoules neuves sont dans le placard de l’entrée.
14. Il l’aimait de tout son cœur.

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15. Julien est tombé en courant.


16. Les maisons qu’elle a visitées ne lui ont pas plu.
17. Sa sœur est tombée malade au début des vacances.
18. Le plombier a-t-il débouché le lavabo ?
19. Le village avait disparu.
20. Il ne connaissait plus la faim.
21. Sa santé était parfaite.

II- Mettez au pluriel le groupe sujet de ces phrases (faites tous les accords) :
1. L’homme semblait épuisé.
2. Cette employée est jugée très compétente.
3. Le chien avait l’air féroce.
4. Elle paraissait ravie.
5. Sa conclusion se révéla fausse.
6. Il est tombé malade.

III- Remplacez le groupe sujet de chaque phrase par le groupe donné entre
parenthèses, et faites tous les accords :
1. La mer est agitée. (Les enfants)
2. Louis devient adroit de ses mains. (Mes sœurs)
3. La sentinelle demeurait fidèle au poste. (Les guetteurs)
4. Les garçons sont rentrés excités de leur partie de football. (Yves)
5. Tu parais fatigué. (Elles)
6. Les illustrations restent trop abondantes. (Les exemples)

La notion de voix (ou formes du verbe)


La voix se définit suivant la façon dont le verbe distribue les rôles sémantiques de
ses actants. Du point de vue notionnel, on distingue dans la conjugaison d’un verbe trois
« voix » ou « formes » du verbe : on appelle alors voix, la forme que présente le verbe
selon la part que le sujet prend à l’action. Ces trois voix sont : la voix active, la voix passive
et la voix pronominale. Le passage de l’actif au passif provoque la permutation des actants
(sujet et objet actifs deviennent respectivement complément d’agent et sujet passifs) et
des rôles qui leur sont associés :
Le cheval a mordu le chien → Le chien a été mordu par le cheval.

1. Voix ou forme active

Un verbe est à la voix active quand le sujet désigne l’être ou la chose qui fait l’action.
En effet, la voix active indique que le sujet du verbe :

- fait une action sur le C.O.D. : L’enfant casse ses jouets ; Le préposé distribuera le
courrier vers neuf heures.
- est dans un certain état (« être », « paraître »…), change d’état (sous l’effet d’une
action dont l’agent n’est pas nommé : « devenir », « fondre », « bouillir »,

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« prendre » au sens de « devenir solide »…), se déplace (« venir », « aller »…) ;


dans ce cas, le verbe n’existe le plus souvent qu’à la voix active.
Ex. Cet enfant paraît très éveillé ;
La glace fond ; le ciment prend ;
Paul était devenu pâle ;
Je viens vous parler.

Remarque : Généralement, dans les livres de grammaire et les dictionnaires, les tableaux de
conjugaison sont donnés à la voix active.

Exercice d’application

Transformez ces phrases passives à la forme active. Soulignez les sujets et les COD des
phrases obtenues

1. Il a été fouillé par les douaniers.


2. Ce qui le plus important n’a pas été découvert par l’équipe britannique.
3. Cette facture ne sera pas payée.
4. Réduire les taxes sur les produits de première nécessité serait effectivement envisagé
par le gouvernement.
5. C’est le chat qui a été effrayé par la souris !
6. Elle a été surprise par cette attaque.
7. L’épave fut rejetée peu après par la mère.
8. Les repas sont préparés par chacun, à tour de rôle.
9. Il avait été conseillé par l’assistante sociale.
10. Il est apprécié par ses professeurs.
11. Le colis avait été envoyé par sa mère.
12. Cette cure lui aura été prescrite par son médecin.
13. Elle était sans cesse critiquée.
14. Un homard aurait été pêché par des enfants, derrière l’île.
15. Les bagages des passagers sont examinés avec soin par le douanier.
2. Voix ou forme passive

Un verbe est à la voix passive quand le sujet désigne l’être ou la chose qui subit l’action
indiquée par le verbe ; le verbe est alors accompagné de l’auxiliaire « être » :
Le courrier sera distribué par le préposé vers neuf heures.
Seuls les verbes transitifs directs (suivis d’un C.O.D.) peuvent être mis à la voix
passive ; le sujet du verbe passif est le C.O.D. du verbe actif correspondant.
Voix active
Le maire a inauguré la patinoire.
Sujet du verbe actif C.O.D. du verbe actif

Voix passive

La patinoire a été inaugurée par le maire.


Sujet du verbe passif

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Attention : Un verbe transitif peut ne pas être suivi d’un COD. Dans la conversation, par
exemple, le COD n’est pas toujours exprimé (échanges rapides ou familiers, réponses à des
questions, etc.) : Désolé, j’ai déjà donné (= j’ai déjà donné de l’argent à un autre démarcheur) ;
La société Dupont ? Oui, je connais (je la connais). On dit alors que ces verbes sont employés
« absolument ».

Les verbes « obéir à » et « pardonner à », qui sont suivi d’un C.O.I. à la voix active, peuvent
néanmoins admettre la voix passive : Luc a été obéi ; Jaïna est pardonnée.

Comment passer de la voix active à la voix passive (et inversement)?

Pour transformer une phrase de la voix active à la voix passive :

 On transforme le complément d’objet direct (C.O.D.) en sujet.


 On transforme le sujet en complément d’agent (C.A.). Le complément d’agent est un
mot ou un groupe de mots qui représente l’être animé ou inanimé qui fait l’action
exprimée par un verbe à la voix active. Il répond donc aux questions par qui ?, par
quoi ? posées après un verbe passif. Le C.A. commence souvent par la
préposition « par » ou parfois « de » et désigne l’auteur de l’action. Souvent, il est
supprimé. Si le sujet actif est le pronom indéfini « on », la phrase passive
correspondante ne contient pas de complément d’agent : On a inscrit Claude à la
compétition (Voix active). Claude a été inscrit à la competition (Voix passive).
 Le verbe actif est composé à la voix passive de l’auxiliaire être (mis au même temps
que celui du verbe actif correspondant) et du participe passé correctement accordé en
genre et en nombre avec le sujet.

Le sens reste le même, mais le procès est envisagé d’une autre manière : la forme
passive met en évidence le résultat de l’action ; la forme active, l’action elle-même. Les deux
formes ne sont donc pas employées indifféremment ; elles correspondent à une intention de
communication : Le vent dépouille les arbres. ≠ Les arbres sont dépouillés par le vent.

La préposition de est préférée à par lorsque le complément d’agent dépend d’un verbe
de sentiment ou de jugement (estimer, apprécier, aimer, etc.) ou d’un verbe marquant la
situation dans l’espace (précéder, surmonter, etc.).
Ex. Tous aimaient ma grand-mère. ≠ Ma grand-mère était aimée de tous.

Cette transformation, si elle est théoriquement toujours possible, n’est pas, en pratique,
toujours utilisable, c’est-à-dire toutes les phrases obtenues ne sont pas toujours acceptables :

Il a un frère. > *Un frère est eu par lui (inacceptable)


Nous pensons qu’il pleuvra.> * Qu’il pleuvra est pensé par nous (inacceptable).

N.B. : Pour repasser à la voix active, il suffit de réaliser l’opération inverse.

Exercices d’application

A. Mettez ces phrases à la forme passive

1. Les paysans barrent la route.


2. Le vent décoiffe mon petit frère.

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3. Le crocodile a versé quelques larmes.


4. Les élèves observaient une patte de poulet.
5. Le professeur a écrit un problème au tableau.
6. Le vent du nord balaie la poussière de la route.
7. Le pain qui sort du four brûle les doigts.
8. La voiture qui roulait trop vite a renversé un piéton sur le passage clouté.
9. On donnera un prix aux coureurs qui mettront moins de cinq minutes.
10. Le cuisinier prépare un plat qui sent très bon.

B. Réécrivez les phrases suivantes à la forme passive. Attention au temps du verbe et


aux accords.
1. Les enfants ont débarrassé la table.
2. Ses camarades le désignèrent comme chef de groupe.
3. Le chien mangera ces restes.
4. Les moustiques l’avaient piqué en de multiples endroits.
5. La rivière en crue aurait inondé les caves.
6. On n’a pas projeté ce film depuis deux ans.
7. L’équipe du Congo Brazzaville a marqué trois buts.
8. La semaine prochaine les engins raseront la vieille maison du carrefour.
9. On répara la toile de tente en cinq minutes.
10. Le désherbant a touché les reines marguerites.

3. Voix ou forme pronominale

On qualifie traditionnellement de « pronominale » les formes verbales qui présentent


une double caractéristique formelle :
o Elles se construisent avec un pronom personnel conjoint (objet direct ou
indirect) réfléchi (c’est-à-dire coréférentiel au sujet). Ce pronom n’a pas de
forme spécifique sauf à la troisième personne où la forme réfléchie se/soi
s’oppose aux formes non fléchies le/la/les et lui/leur : Je/ il me rase – Il le/ se
lave – Il lui/ s’accorde cinq minutes de repos. D’où le redoublement
caractéristique du pronom sujet dans la conjugaison pronominale : je me – tu te-
il(s), elle(s)/ on se – nous nous- vous vous + verbe.
o Elles forment leurs temps composés à l’aide de l’auxiliaire être, une
caractéristique qu’elles partagent avec un petit nombre de verbes perfectifs
comme aller, venir, sortir, naître, etc.

On classe les verbes pronominaux en plusieurs catégories :

a) Les verbes essentiellement(ou intrinsèquement) pronominaux


Ce sont des verbes qui n’existent qu’à la forme pronominale (s’évanouir, s’écrier,
s’emparer, se désister…), ou ont un sens totalement différent de la forme non pronominale
(s’apercevoir de, s’ennuyer…) :

César ne put s’emparer de Gergovie.


Deux spectatrices se sont évanouies.

b) Les verbes pronominaux de sens réfléchi

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Le sujet fait alors l’action sur lui-même. Le pronom réfléchi peut être complément d’objet
direct, complément d’objet indirect ou complément d’objet second :
Il se peigne : « se », COD de « peigne » (il peigne qui ? Rép. se).
Elle se nuit par son obstination : « se », COI de « nuit » (elle nuit à qui ? à se).
Elle s’accorde du repos : « s’», complément d’objet second ou d’attribut de « accorde »
(elle accorde quoi ? du repos = COD ; à qui ? à « s’ » = COS.

Remarque : Quand un verbe pronominal réfléchi est employé à l’infinitif après faire, laisser,
envoyer, (em)mener, le pronom réfléchi est souvent omis : Faites asseoir le client dans ce
bureau (= faites en sorte que le client s’assoie) ; Elle n’a pas laissé échapper l’occasion (elle
n’a pas laissé l’occasion s’échapper).

c) Les verbes pronominaux de sens réciproque


Le pronom personnel renvoie aux différentes personnes représentées par le ou les sujets ;
le verbe indique que ces personnes font une action les unes sur les autres ou les unes pour les
autres. Le pronom réciproque peut être complément d’objet direct, COI ou COS :
Jeanne et Michel ne se sont jamais vus : « se » = COD de « sont vus ».
Les Dupont et les Martin se détestent (« se » est COD du verbe « détester » : les uns
détestent les autres, et réciproquement) ;
Ils ne se sont jamais nui l’un à l’autre : « se » = COI de « sont nui » ;
Marie et Jean se sont adressé des lettres : « se » = COS ou complément d’attribution de
« sont adressé ».

N.B. : Ces verbes ne peuvent guère exister qu’au pluriel, ou avec l’idée d’un pluriel :
Le chat s’est encore battu (idée implicite d’un adversaire).

d) Les verbes pronominaux de sens passif


Ils remplacent en une tournure plus élégante la voix passive qu’on hésite souvent à utiliser,
en particulier quand l’agent de l’action n’est pas précisé (on peut aussi employer le pronom
« on »). Le pronom réfléchi n’a pas de fonction particulière :
L’huile pour moteur se vend en bidons (l’huile…est vendue ou on vend l’huile…).
Les fruits se vendent cher (voix pronominale) = Les fruits sont vendus cher (voix
passive).

Exercices d’application

A. Relevez et classez les verbes pronominaux selon qu’ils sont essentiellement


pronominaux ou qu’ils ont un sens passif, réfléchi, ou réciproque.

1. Ils se sont gardés d’intervenir.


2. Vous-vous êtes gênés sans le vouloir.
3. Les jeunes filles se sont parlé.
4. Ce médicament se prend dans un peu d’eau sucrée.
5. Elle se lave les cheveux et se coupe les ongles.
6. Ils se sont regardés en chien de faïence.
7. Les gentillesses qu’ils se sont murmurées, personne ne les a entendues !
8. Ces chemises se sont vendues pour une bouchée de pain.

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9. Elles se sont rendues dans une petite ville où elles se sont beaucoup plu.
10. Il s’est regardé dans la glace.

B. Mettez ces phrases à la forme passive, puis à la forme active. (Respectez le temps
des verbes.)

1. Cette histoire s’est racontée à mots couverts.


2. Cette représentation s’est donnée à guichets fermés.
3. Ces appartements se sont loués très cher.
4. La minijupe s’est portée à nouveau cet été.
5. Paris ne s’est pas construit en un jour.
6. Cette comédie s’est jouée avec succès dans toute la France.
7. La cuve s’est remplie d’eau en un quart d’heure.
8. Cette maison s’est vendue pour une bouchée de pain.

4. La forme impersonnelle

Les verbes impersonnels traduisent les phénomènes naturels et ils n’ont pas de sujet
réels.
Il pleut/ Il tonne/ Il fait du vent/ Il fait chaud, froid, beau.
N.B. : Les verbes d’état, les verbes actifs, passifs peuvent se construire impersonnellement.
Cette construction permet de mettre en valeur soit le sujet ou le complément, soit l’obligation,
la nécessité. (Il faut) marque soit une obligation, soit des idées abstraites.
Deux nuages noirs arrivent. / Il arrive deux nuages noirs.

Les constructions attributives

On distingue deux sortes d’attributs : l’attribut du sujet et l’attribut de l’objet.

1. L’attribut du sujet

L’attribut du sujet indique un trait caractéristique du sujet. Il est introduit par le verbe être
(appelé dans ce cas « verbe copule ») ou ses synonymes (dits « verbes attributifs ») ou verbes
d’état : sembler, demeurer, devenir, paraître, rester, avoir l’air, etc.
Le héron est un échassier.
L’attribut du sujet n’est ni déplaçable ni supprimable. Il fait partie de la phrase minimale. Il
s’accorde avec e sujet, dans la plupart des cas, en fonction de l’usage et du sens :
Les hérons sont des échassiers. Ces feuilles paraissent trop épaisses.
Mais certains verbes intransitifs peuvent aussi, dans certains emplois, devenir attributifs :
Ils sont revenus satisfaits de leurs vacances.
Elles sont tombées malades.
Ainsi que des verbes transitifs au passif : Ils ont été jugés incompétents.

2. L’attribut du sujet : classe grammaticale

L’attribut du sujet peut être


− un adjectif qualificatif ou un participe passé : Le héron semble affamé.
− un adverbe pris adjectivement : Ses parents sont très bien.

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− un groupe nominal construit directement : Les hérons sont des échassiers.


− ou construit indirectement : Les parois sont à pic.
− un nom propre : Le peintre dont je parle est Renoir.
− un pronom : si j’étais vous…
− un verbe à l’infinitif : Son espoir est de gagner.
− une proposition subordonnée :
relative : Je ne suis pas qui vous croyez.
conjonctive : Le malheur est qu’il pleut./ qu’il pleuve.

3. L’attribut du complément d’objet

L’attribut du complément d’objet est la manière d’être, la qualité ou l’état attribué à un


complément d’objet par le biais d’un verbe.
L’attribut est une fonction particulière à l’adjectif et au substantif. Ceux-ci sont rapportés à un
complément d’objet par le truchement de verbes tels que élire, choisir, connaître, consacrer,
couronner, créer, croire, déclarer, estimer, faire, instituer, juger, nommer, ordonner,
proclamer, appeler, rendre, réputer, savoir, trouver, vouloir, avoir pour ou comme, traiter de,
prendre pour, regarder comme, considérer comme, se montrer, etc.

3.1. Construction de l’attribut du complément d’objet


L’attribut de l’objet peut être construit directement ou indirectement. On parle de construction
directe lorsque l’attribut est relié au complément d’objet du verbe sans l’aide d’une
préposition (Cf. exemple 1). On parle cependant de construction indirecte quand l’attribut est
relié au complément d’objet par l’intermédiaire des prépositions ‘’comme’’, ‘’de’’, ‘’en’’,
‘’pour’’, ‘’à’’ (Cf. exemples 2, 3 et 4).
Exemples :
1. Je crois cet enfant malade.
2. Marc considère Jacques comme ennemi.
3. On traite ce monsieur de fou.
4. Les humains prennent la nature pour modèle.

3.2. Identification de l’attribut de l’objet


Pour reconnaître facilement l’attribut du complément d’objet, il suffit de tourner le verbe au
passif et on constatera que l’attribut, postposé au verbe, est séparé du sujet dont il est devenu
attribut.
Exemple : On traite ce monsieur de fou = Ce monsieur est traité de fou.

3.3. Ordre des mots


L’attribut de l’objet suit normalement le complément d’objet. Mais, il précède le complément
d’objet lorsque celui-ci est long et, particulièrement, quand ce dernier est un infinitif précédé
de ‘’de’’ ou une complétive introduite par ‘’que’’.

Exemples :

1. Les femmes trouvent légitime que les hommes dépensent sans compter.
2. Jacques a jugé prudent de n’en pas souffler mot.

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Exercice d’application
Répartissez les attributs du sujet en fonction de la classe grammaticale à laquelle ils
appartiennent.
1. Partir, c’est mourir.
2. La pluie tombe très drue sur la campagne.
3. Il est reparti furieux de sa réunion.
4. Le problème est que personne ne paraît heureux ici.
5. Si j’étais lui, je deviendrais avocat.
6. Cet enfant mal élevé est devenu un vrai voyou.
7. Ce pantalon reste le mien, bien que je le porte plus.

Exercice :
1. Je juge cette femme innocente.
2. Etoile s’affirme comme la meilleure équipe.
3. Certaines personnes comptent les défauts pour des perfections.
4. Guy de Maupassant est moins connu comme poète.
5. José se conduit en chef.
6. Le conférencier prend le journaliste à témoin.
7. Je le trouve sérieux.
8. On l’a élu député.
9. Le président du tribunal tient à mépris cette réponse.
Le ministre a nommé mon ami proviseur

C. Fonction objet
La fonction objet est essentielle dans la projection verbale. Elle fait référence à deux types de
compléments obligatoires des verbes dits transitifs : le complément d’objet direct (c.o.d.) et le
complément d’objet indirect (c.o.i).

1. Le complément d’objet direct


Encore appelé complément d’objet immédiat ou complément d’objet évoqué, il est directement
appelé par le verbe sans la médiation d’une préposition. On l’identifie dans la phrase au moyen
de la question « qui ? » ou « quoi ? » après le verbe.
Exemples : Il mage la banane. Il a vu sa sœur.

2. Le complément d’objet indirect


Encore appelé complément d’objet médiat ou complément d’objet invoqué, il est indirectement
appelé par le verbe au moyen d’une préposition et est intérieur au groupe verbal. Les prépositions
introductrices du C.O.I. sont : à, de, avec, après, autour, chez, contre, en, par, pour, sur et vers.
On le reconnaît dans la phrase au moyen de la question « préposition + qui ? quoi ? …» après le
verbe.
Exemples : Il part pour la France.

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Exercice d’application
Soulignez les mots ou syntagmes assumant la fonction objet dans les phrases suivantes, tout
précisant le type de complément pour chaque cas.

1. Il connaît bien la musique classique. 16. Il tourne autour de la place.


2. Il veut que Pierre parte. 17. La voiture s’est écrasée contre un
3. Je me demande s’il est là. gros arbre.
4. Il veut savoir où il est. 18. Nous luttons contre la COVID 19.
5. Les fruits étaient excellents. J’en ai 19. Il a buté contre un obstacle.
mangé un. 20. Je pars en vacances.
6. Elle pense à l’avenir. 21. Il est passé par de rudes épreuves.
7. Nous obéissons à la loi. 22. Ils n’ont pas voté pour le candidat de
8. Il appartient à la classe dirigeante. l’opposition.
9. Je profite de l’occasion pour te parler 23. Il part pour le Gabon ce soir.
franchement. 24. Elle compte sur son charme.
10. Je tiens ce nom de mon père. 25. Sautons sur l’occasion.
11. Il joue avec le feu. 26. Je suis tombé sur la bonne personne.
12. Il a dansé avec sa femme. 27. L’orateur s’avance vers la tribune.
13. Elle court après les honneurs. 28. Monte en voiture.
14. Il habite chez ses parents. 29. L’actrice s’est tournée vers le public.
15. Il loge chez sa sœur. 30. Il a survécu à la guerre.

Les fonctions circonstancielles

1. Rôle
Exemples : 1. Je m’étais endormi la nuit près de la grève.
2. J’ai mangé à deux heures avec beaucoup d’appétit.
La fonction circonstancielle, encore appelé complément de phrase ou complément
circonstanciel, indique dans quelle circonstance se réalise l’action ou l’état exprimés par le
verbe. Le complément circonstanciel n’ayant pas un rôle essentiel dans la phrase peut être
déplacée ou le supprimée.
Chaque matin, je me lave.
Je me lave chaque matin ;

2. Classification

Selon leur sens, on classe les fonctions circonstancielles en de nombreuses catégories dont les
principales sont :
- le lieu : Je vais au collège.
- le moyen : Nous remuons la sauce avec un fouet.
- la manière : La voiture s’arrête brusquement.
- l’accompagnement : Nous avons déjeuné avec une amie.
- le temps : Il pleut depuis notre arrivée.
- la cause : Elle n’est pas venue parce qu’elle est malade.
- la conséquence : Nous avons couru à perdre haleine.
- le but : Il fait du sport afin de maigrir.

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- la condition : S’il fait beau, nous irons à la piscine.


- l’opposition (ou la concession) : Ils jouent dehors malgré la chaleur.
- la comparaison : Tu nages comme un poisson.

3. Nature
Les fonctions circonstancielles ont des natures variées. Elles peuvent être :
- un nom ou GN : Il travaille avec son fils.
- un pronom : Il travaille avec lui.
- un adverbe ou une locution adverbiale : Il travaille sérieusement.
- un gérondif : Il travaille en se concentrant.
- un infinitif ou un groupe infinitif : Il travaille pour réussir.
- une subordonnée conjonctive : Il travaille bien qu’il fasse nuit.
- une subordonnée participiale : La fête terminée, il travaille.

4. Construction
Le plus souvent, les GN compléments circonstanciels sont introduits par une préposition ou
une locution prépositive.
Exemple : Elle marchait avec précaution à cause de la boue.
Cependant, ils peuvent parfois se construire directement, sans préposition ; il ne faut pas alors
les confondre avec des COD.
Exemples :
Il s’avança, la mine réjouie. (complément circonstanciel de manière)
Il montre une mine réjouie. (complément d’objet direct)

I. Dans les phrases suivantes, relevez les compléments de phrase et précisez quelle
circonstance ils expriment :

1. En raison du retard qu’il a pris dans son travail, Laurent ne partira pas en vacances pour
avancer ses recherches.
2. Dieu donne à l’homme, quand il lui plait, de grandes et de terribles leçons.
3. Extirpons les mauvaises habitudes avant qu’elles aient pris dans notre âme.
4. Depuis que les travaux de Pasteur ont fait connaître l’action des microbes, la lutte contre les
maladies infectieuses est devenue plus efficace.
5. Vu que les amitiés humaines sont incertaines, je ne fonderai pas sur elles d’espoirs exagérés.
6. Quelques-uns se croient modestes, parce qu’ils tiennent les yeux baissés en notre présence.
7. Travaillez pendant votre jeunesse pour que votre vieillesse soit à l’abri du besoin.
8. Si vous êtes aveugle, ne vous faites pas conduire par un autre aveugle, de peur que vous ne
tombiez tous deux dans le fossé.
9. Où que vous soyez, restés dignes.
10. Si tu t’endors dans l’oisiveté, tu te réveilleras dans la misère.
11. L’adversité éprouve l’homme courageux, de même que le feu éprouve l’or.

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D. L’emploi des modes et des temps verbaux

1. Les modes verbaux

On appelle mode verbal la manière dont le sujet envisage ou présente l’action. L’action peut
être présentée comme un fait réel, comme simplement envisagée sous la forme d’un
commandement, comme éventuelle en la nommant à la manière d’un adjectif, d’un adverbe.

Les modes permettent de traduire le point de vue du locuteur par rapport à l'action
exprimée par le verbe, la manière dont le locuteur conçoit le procès : selon les modes,
l’action est présentée comme plus ou moins actuelle (effective) ou virtuelle. Le mode
verbal indique donc le degré d'actualisation du procès. C'est notamment de cette manière
que se distinguent l’indicatif et le subjonctif : l'action désignée par le verbe est
présentée comme un fait actualisé (effectif, réel, probable) avec l 'indicatif, comme un
fait simplement souhaité, voulu ou pensé avec le subjonctif, l’impératif.

On dit donc que l’indicatif est le mode de l'actuel (des faits vrais ou probables) et le
subjonctif le mode du virtuel (des faits seulement possibles, souhaités ..., voire
contraires à la réalité).

Exemple : Indicatif : Je sais qu'il viendra. Ici, l’action est présentée comme certaine.

Subjonctif : Je veux qu’il vienne. L'action est simplement souhaitée, mais


on ne sait pas si elle va effectivement se réaliser.

Ainsi distingue-t-on six modes verbaux du français se répartis en deux séries : quatre modes
personnels ou conjugués et deux modes impersonnels ou non conjugués.

1.1. Les modes personnels ou conjugués

Les quatre modes personnels ou conjugués (indicatif, subjonctif, conditionnel,


impératif) varient en personnes grammaticales :

- Je viens, tu viens ...


- (Que) je vienne, (que) vous veniez …
- Je viendrais, tu viendrais …
- Viens, venons, venez.

1.1.1. L’indicatif

Ce mode présente l’action en la situant sur le plan des faits constatés et affirmés, car le procès
est présenté comme actualisé : effectif (vrai) ou probable. C’est le mode des faits accomplis
réels :

- Nous prenons des notes.


- Cet ouvrier travaille.

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1.1.2. Le subjonctif

Le mode subjonctif, à l’opposé du mode indicatif, présente l’action comme regardée, c’est-à-
dire n’étant pas sur le plan de la réalité car le fait reste à accomplir à réaliser. Le procès
appartient au monde des possibles :

- ordre, prière : Qu’il vienne !


- souhait : Je souhaite qu'il vienne.
- volonté : Je veux que l’on travaille.
- regret : je regrette qu'il soit parti.

1.1.3. Le conditionnel

Il présente une action comme une éventualité comme la conséquence possible ou irréelle d’un
fait supposé, d’une condition. En effet, le conditionnel n'est pas un mode autonome, mais
est à intégrer parmi les temps de l'indicatif :

- La secrétaire tarde à venir. Elle serait empêchée.


- Cet ouvrier travaillerait jour et nuit.
- Je travaillerais si je le pouvais.
- Si les criquets n’avaient pas dévastés une partie de nos champs la récolte aurait été
bien meilleure.

1.1.4. L’impératif

Il se présente sous la forme d’un commandement, d’un ordre, d’une exhortation, d’une prière.
Il s’agit de faire agir l'allocutaire. Seulement aux P2, P4 et P5 (personnes de conjugaison) :

- Va, allons, allez.


- Travaille, travaillons, travaillez.
- Prenez soins de vous.
- Sortez de mon cours.

1.2. Les modes impersonnels ou non conjugués

Les deux modes impersonnels ou non conjugués (infinitif et participe) ne varient pas en
personnes grammaticales : ils ne présentent qu'une seule forme pour toutes les
personnes. Par exemple, l'infinitif partir aura toujours la même forme quelle que
soit la personne qui est agent de cet infinitif :

- Je veux partir.
- Il veut partir.
- Nous voulons partir.

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1.2.1. L’infinitif

Ce mode est une forme nominale du verbe qui exprime simplement le nom de l’action. Il peut
ainsi assumer toutes les fonctions du nom : Travailler.

1.2.2. participe :

Ce mode est une forme adjectivale du verbe exprimant l’action à la manière d’un adjectif.
Ainsi, il peut jouer le rôle d'un adjectif : Un homme travaillant nuit et jour. Une faute avouée.

Remarque : Outre ces deux modes impersonnels ou non conjugués, on peut désigner le
gérondif, dont la forme est celle du participe présent précédé de « en ». Cette forme adverbiale
du verbe exprime, par rapport à un verbe principal, une action simultanée et indiquant une
circonstance ; d’où la fonction de complément circonstanciel :

- Il travaille en écoutant de la musique. (Musicalement)

2. Les temps verbaux (ou « tiroirs verbaux »)

Les temps de la conjugaison sont les formes que prend le verbe pour indiquer à quel moment
de la durée on situe l’action dans l’une des trois époques : présent, passé, futur. Aujourd’hui,
l'appellation « tiroir verbal » tend à remplacer la dénomination traditionnelle de « temps » du
verbe, qui n'est pas satisfaisante.

2.1. Les valeurs temporelles

On distingue les temps suivants :

 Le présent : il exprime une action ou un état qui a lieu au moment où l’on parle, ou qui
va se dérouler dans un futur très proche. C’est donc le temps des faits considérés comme
vrais au moment où on les énonce :
- Je l’aime beaucoup.
- Elle chante en ce moment.
- Le ciel est nuageux, je pars dans dix minutes (futur très proche).

 L’imparfait : il exprime une action passée inachevée ou non terminée, une action répétée,
habituelle :
- Il chantait quand je suis entré.
- Sa Majesté Chabrel attendait son père devant la boutique lorsque la bagarre éclata.
- Tous les jours, j’empruntais la rue des Fleurs et je bifurquais à droit du marché.

 Le passé simple : il exprime des faits totalement achevés, essentiels dans le récit :
- Il chanta alors une romance.
- Je m’assoupissais, lorsque le téléphone sonna.
- Le journaliste évoquait Vanessa quand Ophélie quitta brusquement le plateau.

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 Le futur simple : il exprime une action à venir d’une manière certaine, contrairement aux
temps passés qui évoquent des actions déjà réalisées, et au présent qui reflète le processus
actuel :
- Demain, nous prendrons le premier train.
- Nous irons à Pointe-Noire la semaine prochaine.

 Le passé composé : il exprime une action présentée comme terminée à un moment


nécessairement non précisé du passé :
- Dès le premier cours, le professeur a donné le ton.
- Les chimpanzés ont crié toute la nuit.

 Le plus–que-parfait : il indique une action passée avant une autre action indiquée à
l’imparfait, au passé simple ou au passé composé :
- Il avait chanté quand vous êtes entrés.
- Karl avait réussi le plus difficile quand il décida de mettre fin à ses jours.

 Le passé antérieur : il exprime une action passée qui s’est produite immédiatement avant
une action indiquée au passé simple :
- Quand il eut terminé ses devoirs, il alla jouer.
- Dès qu’il eut chanté, il partit.
- Quand j’eus fait mon choix, la femme vint m’embrasser.

 Le futur antérieur : il exprime une action future qui doit ou peut se produire avant une
action exprimée au futur simple :
- Dès qu’il aura chanté, il partira.
- Dès que les arbres auront fleuri, le jardin resplendira de couleurs tendres.

Exercices d’application :

Exercice 1 : Mettez les verbes suivants aux temps et personnes indiqués entre
parenthèses.
1. Pouvoir (1ere personne du singulier au futur simple de l’indicatif).
2. Envoyer (2eme personne du singulier au futur simple de l’indicatif).
3. Faire (1ere personne du pluriel au présent de l’indicatif).
4. Dire (2eme personne du pluriel à l’imparfait de l’indicatif).
5. S’en aller (1ere personne du singulier au futur simple de l’indicatif).

Exercice 2 : Mettrez les verbes mis entre parenthèses au passé composé de l’indicatif.
1. Les encyclopédies (classer) par thèmes.
2. Clémentine et Béatrice (s’écrire) régulièrement pendant le mois de janvier.
3. Les mangues que je (manger) ce matin sont bien mûres.
4. Ma mère (préparer) un bon festin.
5. Pierre et Paul (se battre) pendant le cours de grammaire française.
Exercice 3 : Analyser les valeurs des temps, en italique, employés dans les phrases
suivantes

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1. J’avais voulu vous demander un grand service.


2. Tu ne mangeras plus du fruit de cet arbre.
3. Je t’enverrai un chèque.
4. Tu engendreras un roi.
5. Je vous ferai remarquer que vous êtes un peu malveillant.
6. Quoi ! Ce briguant épousera ma fille !

G. Morphologie verbale : la conjugaison

Six éléments caractérisent toute forme verbale : le radical ou la racine, la désinence, la


catégorie flexionnelle, la voie, le mode et le temps.

a. Le radical
Le radical ou racine est l’élément fondamental qui exprime ou contient la sémantèse
verbale. Il est invariable.
Par exemple dans le verbe chanter le radical est : chant.

b. La désinence
Elle est l’élément qui détermine la forme verbale. Elle est essentiellement variable et
marque les flexions de personnes, de nombres, de temps et mode.

4. Les catégories flexionnelles ou groupes verbaux.

Les verbes sont répartis en trois catégories flexionnelles en groupes verbaux selon le
système de désinence auquel recourt leur flexion ou leur conjugaison.

La première catégorie flexionnelle ou premier groupe. Cette catégorie regroupe tous les
verbes en er à l’infinitif sauf le verbe aller du fait qu’il est irrégulier.

La deuxième catégorie flexionnelle ou deuxième groupe. Cette catégorie regroupe tous


les verbes terminés en ir à l’infinitif et dont le participe présent se termine en - issant. Les
deux conditions doivent être réunies pour qu’un verbe appartienne à la deuxième
catégorie flexionnelle.
Finir, finissant.
Jaunir, jaunissant.
La troisième catégorie flexionnelle ou troisième groupe. Elle regroupe tous les autres
verbes qui sont tous irréguliers.
Partir, faire, lire…

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Université Marien Ngouabi Année universitaire 2008-2009


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FACULTÉ DES LETTRES ET DES 1é Session d’examens
SCIENCES HUMAINES
--------------------
Département de Langue et
Littérature Françaises
--------------

A. Étudiez la forme des verbes dans les phrases suivantes : (5pts)


1. Tu seras châtié de ta témérité.
2. Le renard et le bouc se désaltérèrent dans le puits.
3. Aucun juge par vous ne sera visité.
4. Le turco fut réveillé par une fusillade terrible.
5. Aimez qu’on vous conseille et non pas qu’on vous loue.

B. Modifiez la tournure des phrases en mettant à la forme impersonnelle les verbes


en italique. (5pts)
1. Mes articles se vendent dans les grands magasins.
2. Une paix profonde s’étend sur le village.
3. On a établi sa culpabilité.
4. La loi interdit de porter atteinte aux libertés individuelles.
5. Si quelque espoir nous reste, pourquoi sombrerions-nous dans le
désespoir ?

C. Tournez par le passif les phrases suivantes et soulignez chaque fois le complément
d’agent. (5pts)
1. Le travail accroîtra notre valeur individuelle.
2. Une petite pluie abat le grand vent.
3. Le soleil réchauffe la terre.
4. Les citoyens romains regardaient le commerce et les arts comme des
occupations d’esclaves.
5. La diversité des opinions produit des discussions.

D. Indiquez pour chaque les formes verbales suivantes : la flexion verbale, le mode,
le temps, la forme et la construction. (5pts)

1. Chacun récoltera ce qu’il aura semé.


2. On nous avait annoncé que nous rencontrerions des difficultés.
3. Une souris tomba du bec d’un chat-huant : je ne l’eusse pas ramassée.
4. Que vouliez-vous qu’il fît contre trois ?
5. Nous avions été félicités.

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H. L’accord du participe passé

...et de nombreux enfants échouent à des examens,


pour la non - application écrite de règles dont une grande partie
Des gens cultivés ne font pas usage quand ils parlent.
(Marcel Cohen)
Le participe passé employé seul, c’est-à-dire sans auxiliaire

Le participe passé (PP) employé seul à la valeur d’un élément adjectival épithète et
comme tel s’accorde en genre et en nombre avec l’élément substantival ou nominal
ou le pronom dont il est le prédicat.
Exemples :
 Des travaux inachevés (= qui sont inachevés)
 Une mission accomplie (= qui est accomplie)
 L’enfant endormi (= qui s’est endormi)

Remarques

 Le pp, prédicat de deux éléments nominaux de genre différent se met au masculin


pluriel, le masculin l’emportant sur le féminin.
Ex.
o Un verre et une tasse brisés.
o Une jupe et un pantalon démodés.
 Le pp béni, bénie a un doublet : bénit, bénite.
Ex.
o Année d’abondance et de paix ! Ce fut une année bénie.
o Un pays béni.
Bénit, bénite s’emploie comme élément adjectival prédicat des choses consacrées
par une bénédiction rituelle.
Ex. - Le calice est un vase bénit, un vase sacré.
- Un scapulaire bénit ; un chapelet bénit.
- Une médaille bénite. De l’eau bénite.
Si béni est le prédicat d’une personne, on emploie béni, bénie même s’il s’agit d’une
bénédiction rituelle.
Ex : - Nous avons été bénis le jour de notre baptême.
- Cette religieuse fut bénie le jour où elle prononça les vœux perpétuels.

Le participe passé employé avec l’auxiliaire ‘’être’’.


Le participe passé employé avec l’auxiliaire ‘’être’’ s’accorde en genre et en nombre avec
le sujet du verbe.
Ex.
– Ma tante est arrivée hier soir.
- Nos vœux furent comblés, nos cœurs satisfaits.
- La mission avait été accomplie.

Le participe passé employé avec l’auxiliaire ‘’avoir’’.


Trois cas se présentent ici :

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1er cas. Le verbe conjugué avec l’auxiliaire ‘’avoir’’ est intransitif ou transitif sans
objet exprimé. Dans ce cas, le participe passé reste invariable.
Exemples :
- Elles ont veillé.
- Ils ont marché nuit et jour.
- Les invités ont bu et mangé.

2e cas. Le verbe conjugué avec l’auxiliaire ‘’avoir’’ est transitif direct. Dans ce cas,
le participe passé reste aussi invariable.

Exemples
- Nous avons parlé à nos amis avec sincérité.
- Elles ont répondu à l’appel lancé.
- Vous avez écrit à vos parents.

3e cas. Le verbe conjugué avec l’auxiliaire ‘’avoir’’ est transitif direct avec objet
exprimé. Dans ce cas, il faut veiller à la place de l’objet direct dans la phrase.
a- Si l’objet est postposé c’est-à-dire placé après le verbe conjugué, le participe
passé reste invariable.
Exemples
- Les sangliers ont dévasté les champs de manioc.
- Des enfants avaient cueilli nos mangues.

b- Si l’objet direct est antéposé ou préposé c’est-à-dire placé avant le verbe conjugué,
le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec ce complément d’objet
direct.
Exemples :
- Ces livres, je les ai lus.
- Les champs de manioc que les sangliers ont dévastés ne produiront rien.
- Ce sont nos mangues que des enfants avaient cueillies.
Le participe passé des verbes pronominaux (cf. la voix ou forme pronominale, p.9)
5. Quelques cas particuliers
- Les participes passés : attendu, compris, y compris, non compris, entendu, excepté, ôté,
ouï, passé, supposé, etc.
a- Ces participes passés s’accordent en genre et en nombre avec le substantif ou le sujet
dont ils sont les prédicats lorsqu’ils sont postposés à ce substantif ou à ce pronom.

Exemples :
 Tout avait pris feu. La maison où il loge non comprise.
 Tout avait pris feu. La maison où il loge exceptée.
 Tous les passagers avaient péri, nous exceptés.

c- Ces participes passés restent invariables lorsqu’ils sont antéposés au


substantif ou au pronom dont ils sont les prédicats.
Exemples :
 Attendu ses manières affectées, cet homme était à peine aimé.
 Passé cette date, aucune candidature ne sera plus acceptée.
 Vu sa charge énorme, le véhicule roulait très lentement.

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- Les participes passés : ci-annexé, ci-inclus, ci-joint


a- Ces participes passés s’accordent en genre et en nombre avec le substantif dont ils sont
épithètes ou attributs quand on donne à ces participes une valeur qualificative
Exemples :
- Vous devinez pour qui est la lettre ci-incluse.
- J’ai l’honneur de vous adresser ci-jointe ma demande d’absence.
- Vous trouverez ci-annexées les factures établies en votre nom.
Ces participes passés s’accordent en genre et en nombre avec le substantif dont ils sont
les prédicats quand ils sont employés comme adjectifs détachés.
Exemples :
- Ci-annexées, ces pièces vous parviendront en bon état.
- Ci-incluses, ces copies sont, j’en suis convaincu, en sécurité.

1er cas d’invariabilité.


Les participes passés ci-annexé, ci-inclus, ci-joint sont invariables lorsqu’ils sont placés
en tête de phrase avec une valeur adverbiale et signifiant ci-contre, ci-dessus, ci-après.

Exemples :
- Ci-annexé les documents demandés.
- Ci-inclus la lettre circulaire.
- Ci-joint les factures proforma.

2e cas d’invariabilité.
Les participes passés ci-annexé, ci-inclus, ci-joint sont invariables lorsqu’ils sont placés
devant des substantifs non actualisés, non déterminés c’est-à-dire non précédés d’un
déterminant possessif, d’un déterminant numéral, etc.
Exemples :
- J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint copie de mon diplôme.
- Vous trouverez ci-inclus copie de la lettre circulaire.

Les participes passés ci-inclus, ci-joint sont invariables parce qu’ils sont placés devant le
substantif ‘’copie’’ qui est non déterminé.

Les expressions : étant donné, fini, mis à part.


Les expressions : étant donné, fini, mis à part, sont, au choix, variables ou invariables.
Exemples :

 Etant données les circonstances.


 Etant donné les circonstances.
 Finies à jamais les belles soirées au clair de lune.
 Fini à jamais les belles soirées au clair de lune.

Les participes passés : coûté, valu, pesé, marché, couru, vécu, dormi, régné, duré…

Aucun de ces participes ne se construit avec un complément d’objet direct.

 Coûté fonctionne avec un complément circonstanciel de paix.


 Valu fonctionne avec un complément circonstanciel de valeur.

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 Pesé fonctionne avec un complément circonstanciel de poids


 Marché, couru, vécu, dormi, régné, duré se construisent avec un complément
circonstanciel de durée.
Les participes passés : coûté, valu, pesé, marché, couru, vécu, dormi, régné, duré sont
invariables pour les raisons invoqués plus haut.

Exemples :
 Les cinquante mille francs que ce meuble m’a coûté.
 Ce véhicule ne vaut plus la somme qu’il a valu autrefois.
 On m’a fait payer les quarante kilos que ce sac a pesé.
 On a bien compté les vingt-cinq minutes que j’ai marché que j’ai couru, que j’ai
dormi.

Remarque

Certains de ces participes sont parfois employés transitivement c’est-à-dire construis


avec un objet direct. Ils ont alors un autre sens et s’accordent en genre et en nombre avec
le C.O.D antéposé au participe.
 Les efforts que ce travail m’a coûtés. (ici valoir signifie imposer ou procurer).
 Les honneurs que cette charge m’a valus. (ici peser signifie procurer)
 Les marchandises que j’ai pesées. (ici signifie mettre sur la balance)
 Les dangers que j’ai courus. (ici courus signifie affronter)
 Les belles années que j’ai vécues en Italie. (Ici vivre = passer)
Les participes passés précédé du pronom ‘’en’’

a- Le pronom ‘’en’’ a toujours une fonction indirecte car il signifie de lui, d’eux, d’elle,
d’elles, de cela. Comme on le voit, le pronom ‘’en’’ ne peut être objet direct mais plutôt
complément déterminatif ou complément du substantif sous-entendu ‘’partie’’ ou
‘’quantité’’.

Exemples :
 Voyez ces fleurs, en avez-vous cueilli ? (= avez-vous cueilli une quantité de ces
fleurs)
Le pronom ‘’en’’ n’étant pas objet direct mais complément du substantif quantité sous-
entendu, le PP ‘’cueilli’’ reste invariable.
 Des hommes admirables, j’en ai connu. (= j’ai connu une quantité d’eux)
Le PP précédé du pronom ‘’en’’ reste invariable en raison de la fonction de ce pronom.

b- Les participes passés précédé du pronom ‘’en’’ est associé à un adverbe de


quantité comme : beaucoup, combien, tant, trop, plus, que, etc.

Le participe passé s’accorde lorsque l’adverbe de quantité objet direct est antéposé au
participe passé. C’est l’accord par syllepse. L’accord pars syllepse signifie que l’adverbe
de quantité, objet direct et antéposé au participe, transmet au participe en cause le genre
et le nombre du substantif qui est l’antécédent de l’adverbe de quantité.
Exemples :
 Ces mangues, combien en as-tu mangées ?
L’adverbe combien est antéposé au PP ‘’mangé’’ qui s’accorde par syllepse avec
l’antécédent ‘’mangues’’.

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 Les hommes, plus il en a eus, plus il en a voulus.


Les PP eus et voulus s’accordent par syllepse avec l’antécédent ‘’honneurs’’ de l’adverbe
de quantité plus.
Mais on écrit :
 Ces mangues, tu en as mangé combien ?
 Ces mangues, j’en ai mangé moins que lui.
Ici, les adverbes de quantité combien, moins que est postposé au PP mangé. Il n’y a pas
d’accord.

Remarque :
Une tolérance (arrêté de 1901) admet que le PP précédé de ‘’en’’ reste invariable dans tous
les cas. Cette tolérance est utilisée par un grand nombre d’éminents écrivains
contemporains.

Le participe passé suivi d’un infinitif

Ici, c’est l’action exprimée par le verbe à l’infinitif qui détermine l’accord ou l’invariabilité
du PP.
a- Si le sujet de la proposition régissante ou principale accomplit l’action exprimée par le
verbe à l’infinitif, le pp s’accorde en genre et en nombre avec ce sujet.
Exemples :
 Les enfants que j’ai entendus chanter revenaient de l’école.
Les enfants, sujet du verbe de la principale, accomplissant l’action de ‘’chanter’’, le
participe ‘’entendu’’ s’accorde avec ‘’ enfants’’.
 La ménagère que j’ai vue balayer la cour est très jeune.
La ménagère faisant l’action de ‘’balayer’’, le pp ‘’vu’’ s’accorde.

c- Si le sujet de la proposition principale ne fait pas l’action exprimée par le verbe à


l’infinitif, le pp reste invariable.

Exemples :
 La maison que j’ai vu construire, est tombée en ruine.
 Les soldats que nous avons vu décorer ont été promus au grade supérieur.

La maison, les soldats ne faisant pas l’action, le pp ‘’vu’’ reste invariable.

DEVOIR DE GROUPE DE DIX (10)A FAIRE A LA MAISON :

Commentez cette affirmation de Marcel Cohen : « (…) et de nombreux enfants échouent


à des examens, pour la non - application écrite de règles dont une grande partie. Des gens
cultivés ne font pas usage quand ils parlent ».

Sous la supervision du Pr Ngamountsika - année académique 2019 – 2020 Semestre 2

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