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Fonctions réelles

Mohamed Gaied

1. Etude globale
1.1. Ensemble de définition
Définition 1.1. Soit: f : I → R
Le domaine de définition de Df est définie par
Df = {x ∈ I / f (x) exite}
Exemples. 1. f (x) = ln(x2 − 1)
Df = {x ∈ R / x2 − 1 > 0}
x2 − 1 = (x − 1)(x + 1) > 0 Par un tableau de signe, on obtient:
Df =] − ∞, −1[∩]1, +∞[
1
2. f (x) = ln(ln(x))
Df = {x ∈ R/x > 0, ln(x) > 0 et ln(ln(x)) ̸= 0}
• x > 0 ⇔ x ∈]0, +∞[
• ln(x) > 0 ⇔ x ∈]1, +∞[
• ln(ln(x)) = 0 ⇔ ln(x) = 1 ⇔ x = e, (appliquer chaque fois l’exponentiel).
donc,

Df √= (]0, +∞[∩]1, +∞[)/{e} =]1, +∞[/{e} =]1, e[∪]e, +∞[.
3. f (x) = 1+x− 2x
1−x

Df = {x ∈ R/1 + x ≥ 0, 1 − x ≥ 0 et 2x ̸= 0}
• 1 + x ≥ 0 ⇔ x ∈ [−1, +∞[
• 1 − x ≥ 0 ⇔ x ∈] − ∞, 1] donc, Df = ([−1, +∞[∩] − ∞, 1])/{0} =
[−1, 0[∪]0, 1].
1.2. extremum
Définition 1.2. Soit f : I → R et x0 ∈ I.
• On dit que f (x0 ) est un maximum global si f (x) ≤ f (x0 )∀x ∈ I
• On dit que f (x0 ) est un minimum global si f (x) ≥ f (x0 )∀x ∈ I
• On dit que f (x0 ) est un maximum local s’il existe r > 0 tq
f (x) ≤ f (x0 )∀x ∈ I∩]x0 − r, x0 + r[
• On dit que f (x0 ) est un minimum local s’il existe r > 0 tq
f (x) ≥ f (x0 )∀x ∈ I∩]x0 − r, x0 + r[
2 Mohamed Gaied

• Un extremum est un maximum ou minimum


Exemple. .

f (x1 ) est un maximum local non global.


f (x3 ) est un maximum local non global.
f (x2 ) est un minimum local non global.
f (x4 ) est un minimum global.

1.3. Monotonie
Définition 1.3. Soit f : I → R et j un intervalle de I.
• On dit que f est croissante sur J si ∀x, y ∈ J tels que x < y, f (x) ≤ f (y)
• On dit que f est deccroissante sur J si ∀x, y ∈ J tels que x < y, f (x) ≥ f (y)
• On dit que f est strictement croissante sur J si ∀x, y ∈ J tels que x < y,
f (x) < f (y)
• On dit que f est strictement deccroissante sur J si ∀x, y ∈ J tels que x < y,
f (x) > f (y)
• f est dite monotone sur J si f est croissante ou décroissante sur J.
Exemple. .

f est croissante sur [a, b].


f est deccroissante sur [b, c].
f est croissante sur [c, d].
1.4. Fonction majorée-Fonction minorée
Définition 1.4. Soit f : I → R.
• f est dite majorée sur I s’il existe M ∈ R tel que f (x) ≤ M ∀x ∈ I.
• f est dite minorée sur I s’il existe m ∈ R tel que m ≤ f (x) ∀x ∈ I
• f est dite bornée sur I si elle est a la fois majorée et minorée.
c. a. d. il existe m, M ∈ R tel que m ≤ f (x) ≤ M ∀x ∈ I
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−1 ≤ f (x) ≤ 1 − π2 < f (x) < π


2
f (x) ≥ 0

1.5. Parité
Définition 1.5. Soit f : I → R, I intervalle de R tel que ∀x ∈ I, −x ∈ I.
• f est dite paire si pour tout x ∈ I, f (−x) = f (x).
• f est dite impaire si pour tout x ∈ I, f (−x) = −f (x).

Exemple. .
• cos est paire: ∀x ∈ R, cos(−x) = cos(x).
• sin est impair: ∀x ∈ R, sin(−x) = − sin(x).
• tan est impair sur R/{ π2 + kπ, k ∈ Z}.
• f : R+ → R, x 7→ x2 . f est ni paire, ni impair.

Remarque 1.6. Soit f : I → R, I intervalle de R tel que ∀x ∈ I, −x ∈ I, Cf le graphe de


f et Cf1 le graphe de la restriction de f sur I ∩ R+ .


• Si f est paire, alors le graphe de f s’obtient par symétrie par rapport a l’axe (o, j ).
c. a. d.: Cf = Cf1 ∪ S(o,→ − (Cf1 )
j)
• Si f est impaire, alors le graphe de f s’obtient par symétrie centrale de centre o.
c. a. d.: Cf = Cf1 ∪ So (Cf1 )

1.6. Périodicité
Définition 1.7. Soit f : I → R et T > 0, I partie de R tel que ∀x ∈ I, x + T ∈ I.
f est dite périodique de période T (ou T -périodique) si pour tout x ∈ I, f (x + T ) = f (x).

Exemples. .

• cos est 2π-périodiquesur R.


• sin est 2π-périodiquesur R.
• tan est π-périodiquesur R/{ π2 + kπ, k ∈ Z}.

Remarque 1.8. Soit f : I → R, I partie de R tel que ∀x ∈ I, x + T ∈ I.


Si la fonction f est T -périodique et si on note CT le graphe de la restriction de f à un intervalle
semi-ouvert de longueur T , alors le graphe de f est la réunion de CT et des translatés de CT
par les translations de vecteurs de composantes (nT, 0), (n ∈ Z).
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Exemple. .

f : R → R.
Exercice: Soit Montrer que f est périodique et construire le graphe de f .
x 7→ x − E(x)

2. Etude locale
2.1. Limites
2.1.1. Limites usuelles. .
lim ln(x) = −∞ lim x ln(x) = 0
x→0+ x→0+
ln(1 + x) ln(x)
lim = lim =1
x→0 x x→1 x − 1
ln(x)
lim ln(x) = +∞ lim =0
x→+∞ x→+∞ x
x
e
lim ex = +∞ lim = +∞ lim ex = 0
x→+∞ x→+∞ x x→−∞
e −1
x
lim =1
x→0 x
sin(x) 1 − cos(x) 1 − cos(x) 1
lim =1 lim = lim = .
x→0 x x→0 x x→0 x2 2
Proposition 2.1. Soit f : I → R, x0 ∈ I (x0 ∈ I ou x0 est une extremité de I) et
l ∈ R = R ∪ {−∞, +∞}, alors ona:
lim f (x) = l ssi pour toute suite (an )n convergente vers x0 , la suite (f (an ))n converge
x→x0
vers l.
Applications:

1. On peut utiliser la limite d’une fonction pour déterminer la limite d’une suite:
1
Exemple: lim n sin( )?.
n→+∞ n
n sin( n1 ) = sin(an)
avec an = n1 .
 an
 1
 lim =0
n→+∞ n
On a

 lim sin(x) = 1.
x→0 x
1
Donc lim n sin( ) = 1
n→+∞ n
2. Pour montrer q’une fonction n’admet pas une limite en x0 , il suffit de construire deux
suites convergentes vers x0 de t-elle sorte que leurs images par f convergent vers deux
limites différentes.
c. a. d. : lim an = lim bn = x0 mais lim f (an ) ̸= lim f (bn ).
n→+∞ x→→+∞ n→+∞ n→+∞
Exemple: lim f (x) avec f (x) = cos( x1 )?.
x→0
1 1
Soit an = et bn = π ,
2nπ 2
+ 2nπ
On a lim an = lim bn = 0,
n→+∞ n→+∞
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mais
π
lim f (an ) = lim cos(2nπ) = 1 et lim f (bn ) = lim cos( + 2nπ) = 0
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞ 2
donc f n’admet pas une limite en 0.

2.1.2. Proprietes. .

Théorème 2.2 (Théorème d’encadrement). Soit f , g et h trois fonctions définient sur I,


∈ I et l ∈ R.
x0 {
f (x) ≤ g(x) ≤ h(x)
Si lim f (x) = lim h(x) = l , alors g admet une limite en x0 et on a xlim
→x0
g(x) = l
x→x0 x→x0

1
Exemple. lim x2 sin( )?
x→0 x
On a −1 ≤ sin( x1 ) ≤ 1 et x2 ≥ 0, donc −x2 ≤ x2 sin( x1 ) ≤ x2 et lim −x2 = lim x2 = 0.
x→0 x→0
1
Donc d’aprés le théorème d’encadrement, lim x2 sin( ) = 0.
x→0 x
Opération sur les limites: Soit f et g deux fonctions définient sur I, x0 ∈ I et l ∈ R
Casdes limites finies
 lim f (x) = l
x→x0
Si ′
 lim g(x) = l
x→x0
alors, ona
• lim (f + g)(x) = l + l′
x→x0
• lim (f.g)(x) = l.l′
x→x0
f (x) l
• Si de plus l′ ̸= 0, alors lim = ′
g(x)
x→x0 l
• Si lim f (x) = l, alors lim |f (x)| = |l|.
x→x0 x→x0
l’aursque l = 0, on a l’équivalence.
1
Exemple:lim x sin( )?
x→0 x
On a 0 ≤ |sin( x1 )| ≤ 1 et |x| ≥ 0, donc 0 ≤ |x sin( x1 )| ≤ |x| et lim |x| = 0.
x→0
1
Donc d’aprés le théorème d’encadrement, lim |x sin( )| = 0
x→0 x
1
et par suite lim x sin( ) = 0
x→0 x
Cas des limites infinies
l+(+∞) = +∞, l+(−∞) = −∞, (+∞)+(+∞) = +∞, (−∞)+(−∞) = −∞.
(+∞).(+∞) = (−∞).(−∞) = +∞, { (+∞).(−∞) = (−∞).(+∞) { = −∞.
∗ +∞ si l > 0 −∞ si l > 0
Soit l ∈ R , alors on a: l.(+∞) = et l.(−∞) =
−∞ si l < 0 +∞ si l < 0
∞ 0
Remarque 2.3. Les formes (+∞) + (−∞), 0.(∞), ∞
et 0
sont indeterminées.

2.2. Limite à droite-Limite à gauche


Définition 2.4. Soit f : I → R, x0 ∈ I et l ∈ R.
On dit que f admet l pour limite à droite en x0 si la restriction dr f sur I ∩ [x0 , +∞[ admet
l pour limite en x0 et on note lim f (x) = l.
x→x+
0
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On dit que f admet l pour limite à gauche en x0 si la restriction dr f sur I∩] − ∞, x0 ] admet
l pour limite en x0 et on note lim f (x) = l.
x→x−
0



 lim+ f (x) = l
x→x0
Proposition 2.5. lim f (x) = l ssi
x→x0 
 lim− f (x) = l
x→x0

Exemples. .

1. Exemple graphique.
.

lim f (x) = l1 et lim f (x) = l2 avec l1 ̸= l2


x→a+ x→a−
donc f n’admet
{ pas une limite en a

2 x
1+x2
si x ≥ 0
2. Soit f (x) =
cos(x) ln(1 − x) si x < 0
 √
 lim f (x) = lim 2 x = 0
2
x→0+ x→0+ 1 + x et par suite lim f (x) = 0.
 lim f (x) = lim cos(x) ln(1 − x) = 0 x→0
x→0− x→0−
3. lim E(x)? où E est la fonction partie entière.
x→1

Pour x ∈ [1, 2[, E(x) = 1 ⇒ lim E(x) = 1.


x→1+
Pour x ∈ [0, 1[, E(x) = 0 ⇒ lim E(x) = 0.
x→1−
Donc E n’admet pas une limite en 1.

2.3. continuité
Définition 2.6. Soit f : I → R, x0 ∈ I.
On dit que f est continue en x0 si lim f (x) = f (x0 ).
x→x0
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f est dite continue a droite en x0 si lim f (x) = f (x0 ).


x→x+
0
f est dite continue a gauche en x0 si lim f (x) = f (x0 ).
x→x−
0

Proposition 2.7. f est continue en x0 si et seulement si f est continue a droite et a gauche


en x0 .
Définition 2.8. Soit f : I → R.
On dit que f est continue sur I si f est continue en tout point de I.
2.3.1. Opérations sur les fonctions continues.
Théorème 2.9 (Opérations algébrique). Soit f : I → R, g : I → R et λ ∈ R
Si f et g sont continues sur I, alors, λf , |f |, f + g et f.g sont continues sur I.
f
Si de plus g(x) ̸= 0∀x ∈ I, alors est continue sur I
g
Théorème 2.10 (Composée). Soit f : I → R, g : J → R telles que f (I) ⊂ J
Si f est continues sur I et g est continue sur J, alors, g ◦ f est continues sur I.

2.3.2. prolongement par continuité.


Définition
{ 2.11. Soit f : I/{x0 } → R.
f est continue sur I/{x0 }
Si lim f (x) = l( existe et finie ) , on dit que f est prolongeable par continuité sur I
x→x0
Dans ce cas, soit
fe : I {
→R
f (x) si x ∈ I/{x0 } , fe est continue sur I.
x 7→
l si x = x0
fe est appelée prolongement par continuité de f sur I.
sin(x)
Exemples. . Soit la fonction f définie par f (x) = .
x
Elle est définie et continue sur R∗ . Comme elle n’est pas définie en 0, son graphe admet un
trou au point d’abscisse 0.
Nous savons que lim f (x) = 1 (existe et finie). Donc f est prolongeable par continuité sur
x→0
fe : R → R
{
R. La prolongement par continuité de f est donnée par sin(x)
si x ̸= 0 .
x 7→ x
1 si x = 0
2.3.3. Théorème de valeurs intermédiaires.
Théorème 2.12. L’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.
{
I Intervalle deR
c. a. d. : Si , alors f (I) est un intervalle.
f est continue sur I
Remarque 2.13. Les intervalles I et f (I) ne sont pas nécessairement de même nature.
Exemples. .
f :] − π, π[→ R
1.
x 7→ sin(x)
. f est continue sur l’intervalle ouvert ] − π, π[, mais l’intervalle image par f : [−1, 1]
est un fermé.
8 Mohamed Gaied

g :]0, 1] → R
2. 1
x 7→
x
. f est continue sur l’intervalle semi-ouvert borné ]0, 1], mais l’intervalle image par f
qui est [1, +∞[ est un fermé non borné.
Théorème 2.14. L’image d’un segment par une fonction continue est un segment.
{
I Intervalle fermé et borné deR
c. a. d. :Si , alorj f (I) est un intervalle fermé et borné .
f est continue sur I
Théorème
{ 2.15. Soit f : [a, b] → R.
f est continue sur [a.b]
Si , alors il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = 0.
f (a).f (b) ≤ 0
Exercice corrigé. Soit f [0, 1] → [0, 1] une fonction continue.
Montrer qu’existe c ∈ [0, 1] tel que f (c) = c.
soit g(x) = f (x) − x, g est continue sur [0, 1]
de plus g(0) = f (0) ≥ 0 car f (0) ∈ [0, 1] et g(1) = f (1) − 1 ≤ 0 car f (1) ∈ [0, 1]
donc, d’apres le théorème de valeurs intermédiaires, il existe c ∈ [0, 1] tel que g(c) = 0. Or
g(c) = f (c) − c = 0 ⇒ f (c) = c.
Exercice.
1. Soit P un polynome de degré impair. Montrer que P admet au moins une racine réelle.

2. Soit f (x) = 2x7 + 3x5 + 4x2 + x − 207.
Montrer que l’équation f (x) = 0 admet une racine réelle unique sur R+ .
2.4. Dérivabilité
.
Soit I un intervalle de R, f : I → R et x0 ∈ I.
Définition 2.16. .
f (x) − f (x0 )
• On dit que f est dérivable en x0 si lim existe et finie.
x→x0 x − x0
Cette limite est notée f ′ (x0 ).
f (x) − f (x0 )
• On dit que f est dérivable à droite en x0 si lim existe et finie.
x→x+
0
x − x0
Cette limite est notée fd′ (x0 ).
f (x) − f (x0 )
• On dit que f est dérivable à gauche en x0 si lim existe et finie.
x→x−
0
x − x0
Cette limite est notée fg′ (x0 ).

 f est dérivable à droite en x0
Proposition 2.17. f est dérivable en x0 si et seulement si f est dérivable à gauche en x0
 ′
fd (x0 ) = fg′ (x0 ).
Exemple. Etudier la dérivabilité en 0 de la fonction f définie par f (x) = |x|.
f (x) − f (0) |x|
lim = lim
x→0
{ ′ x − 0 x→0 x
fd (0) = 1
donc
fg′ (0) = −1
Conclusion: f n’est pas dérivable en 0 (fg′ (0) ̸= fd′ (0)).
Proposition 2.18. Si f est dérivable en x0 , alors f est continue en x0 .
La réciproque est fausse: La fonction x 7→ |x| est continue en 0 et non dérivable en 0.
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Définition 2.19. Soit I un intervalle de R et f : I → R.


f est dérivable sur I si f est dérivable en tout points de I.
Exemples. .
• ln′ :]0, +∞[→ R, x 7→ x1 .
• sin′ : R → R, x 7→ cos(x).
• cos′ : R → R, x 7→ − sin(x).
Théorème 2.20 (Opérations sur les fonctions dérivables). Soit f : I → R et g : I → R
deux fonctions dérivables sur I et α, β deux nombres réels, alors on a:
• αf + βg est dérivable sur I et on a (αf + βg)′ (x) = αf ′ (x) + βg ′ (x) ∀x ∈ I.
• f.g est dérivable sur I et on a (f.g)′ (x) = f ′ (x).g(x) + f (x)g ′ (x) ∀x ∈ I.
f
• Si de plus g(x) ̸= 0 ∀x ∈ I, alors est dérivable sur I et on a:
( )′ g
f f ′ (x).g(x) − f (x).g ′ (x)
(x) = ∀x ∈ I.
g g 2 (x)
1
Exemple. tan est dérivable sur R/{ π2 + kπ, k ∈ Z} et tan′ (x) = = 1 + tan2 (x).
cos2 (x)
Théorème 2.21 (Dérivée de la réciproque). Soit f : I → R et g : J → R telles que
f (I) ⊂ J.
Si f est dérivable sur I et g est dérivable sur J , alors g ◦ f est dérivable sur I et on a:
(g ◦ f )′ (x) = f ′ (x).g ′ (f (x))
Exemple. h(x) = (2x3{− 4x2 + 5x − 3)5 .
f (x) = 2x3 − 4x2 + 5x − 3
h(x) = g ◦ f (x) avec
g(x) = x5
f est dérivable sur R et g est dérivable sur R, donc est dérivable sur R et ona
h′ (x) = 5(6x2 − 8x + 5)(2x3 − 4x2 + 5x − 3)4 .
Exercice: Soit h(x) = ln(ln(ln(x))).
Déterminer le domaine de dérivabilité de h et l’expression de h′ .
2.4.1. Théorème des accroissements finis et applications. .
Théorème
 2.22 (Théorème de Rolle). Soit f : [a, b] → R.
 f est continue sur [a, b]
Si f est dérivable sur ]a, b[

f (a) = f (b)

alors, il existe c ∈]a, b[ tel que f ′ (c) = 0


.
Théorème
{ 2.23 (Théorème des accroissements finis (TAF)). Soit f : [a, b] → R.
f est continue sur [a, b]
Si
f est dérivable sur ]a, b[

f (b) − f (a)
alors, il existe c ∈]a, b[ tel que f ′ (c) =
b−a
.
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Exercice:
x
1) Montrer que ∀x > −1, ≤ ln(1 + x) ≤ x.
x+1
∑n
1 1 1 1
2) Soit la suite (Sn )n définie par Sn = = 1 + + + ... .
n 2 3 n
k=1
Montrer que la suite (Sn )n diverge vers +∞.
Ind:1) Appliquer le TAF à f (t) = ln(1 + t) sur l’intervalle [0, x] et sur [x, 0] suivant les cas
x > 0 ou x < 0
2) Pour k ∈ N∗ , appliquer le TAF à f (t) = ln(t) sur l’intervalle [k, k + 1].
Application de Théorème des Accroissements Finis
Soit I un intervalle ouvert de R
Corollaire 2.24. Soit f : I → R une fonction dérivable sur l’intervalle I, alors on a:
f est constante sur I ssi f ′ (x) = 0 ∀x ∈ I.
Démonstration:
(⇒) f est constante sur I, donc il existe a ∈ R tel que f (x) = a ∀x ∈ I.
f (x) − f (x0 )
Pour x0 ∈ I, f ′ (x0 ) = lim = 0.
x→x0 x − x0

(⇐) ∀x ∈ I, f (x) = 0, montrons que f est constante sur I.
Soit x, y ∈ I tels que x < y.
f est continue sur [x, y] et dérivable sur ]x, y[, donc, d’apres le TAF, il existe c ∈]x, y[ tel
f (y) − f (x)
que f ′ (c) = .
y−x

or f (c) = 0, donc f (y) = f (x)
Conclusion: f est constante sur I.
Corollaire 2.25. Soit f : I → R une fonction dérivable sur l’intervalle I, alors on a:
• f est croissante sur I ssi f ′ (x) ≥ 0 ∀x ∈ I.
• f est décroissante sur I ssi f ′ (x) ≤ 0 ∀x ∈ I.
Démonstration:
(⇒) Soitx0 ∈ I, montrons que f ′ (x0 ) ≥ 0.
f (x) − f (x0 )
f est croissante sur I, donc ≥ 0 ∀x ∈ I.
x − x0
f (x) − f (x0 )
et par suitef ′ (x0 ) = lim ≥ 0.
x→x0 x − x0

(⇐) ∀x ∈ I, f (x) ≥ 0, montrons que f est croissante sur I.
Soit x, y ∈ I tels que x < y.
f est continue sur [x, y] et dérivable sur ]x, y[, donc, d’apres le TAF, il existe c ∈]x, y[ tel
f (y) − f (x)
que f ′ (c) = .
y−x

or f (c) ≥ 0, donc f (y) ≥ f (x)
Conclusion: f est croissante sur I.
Corollaire 2.26. Soit f : I → R une fonction dérivable sur l’intervalle I, alors on a:
• Si f ′ (x) > 0 ∀x ∈ I, alors f est strictement croissante sur I .
• Si f ′ (x) < 0 ∀x ∈ I, alors f est strictement décroissante sur I .
Démonstration:
∀x ∈ I, f ′ (x) > 0, montrons que f est strictement croissante sur I.
Soit x, y ∈ I tels que x < y.
f est continue sur [x, y] et dérivable sur ]x, y[, donc, d’apres le TAF, il existe c ∈]x, y[ tel
Fonctions réelles 11

f (y) − f (x)
que f ′ (c) = .
y−x

or f (c) > 0, donc f (y) > f (x)
Conclusion: f est strictement croissante sur I.
Remarque 2.27. 1. La réciproque est fausse
• Soit f (x) = x3 , f est strictement croissante sur R mais f ′ (x) = 3x2 ≥ 0

{ (f′ (0) = 0).
f (x) ≥ 0
2. Si , alors f est strictement croissante
{x ∈ I tq f ′ (x) = 0} est un ensemble fini
sur I.
• Soit f : [− π2 , π2 ] → R, x 7→ sin(x).
f ′ (x) = cos(x) ≥ 0 ∀x ∈ [− π2 , π2 ]
f ′ (x) = 0 ssi x ∈ {− π2 , π2 }.
Donc f est strictement croissante sur [− π2 , π2 ].
Corollaire
 2.28. Soit f : [− π2 , π2 ] → R et k > 0.
 f est continue sur [a, b]
Si f est dérivable sur ]a, b[ , alors f est k-lipschitzienne
 ′
|f (x)| < k∀x ∈]a, b[

Remarque 2.29. une fonction f est dite k-Lipschtzienne sur I si |f (y) − f (x)| ≤ k|y −
x| ∀x, y ∈ I.
2.5. Fonction réciproque
Théorème 2.30. Soit I un intervalle de R et f : I → J = f (I) une fonction continue sur
I, alors on a:
f est bijective si et seulement si f est strictement monotone sur I.
−1
{ réciproque est notée f : J{→ I
La fonction
y = f (x) x = f −1 (y)
et on a si et seulement si
x∈I y∈J
c. a. d. :
• ∀x ∈ I, f −1 (f (x)) = x.
• ∀x ∈ J, f (f −1 (x)) = x.
Théorème
{ 2.31. Soit : I → J = f (I) une bijection.
f est dérivable sur I
Si , alors f −1 est dérivable sur J et on a
f ′ (x) ̸= 0 ∀x ∈ I
1
∀x ∈ J, (f −1 )′ (x) = .
f ′ (f −1 (x))
Exemple.
ln :]0, +∞[→ R
x 7→ ln(x)
1
ln est continue et strictement croissante sur ]0, +∞[ (ln′ (x) = > 0), donc elle réalise une
x
bijection de ]0, +∞[ sur ln(]0, +∞[) = R.
Sa fonction réciproque est notée exp : R →]0, +∞[, x 7→ ex .
{
ln est dérivable sur ]0, +∞[
1 , donc, exp est dérivable sur R et on a
ln′ = ̸= 0 ∀x ∈]0, +∞[
x
1 1
(ex )′ = ′ x = 1 = ex
ln (e ) ex
12 Mohamed Gaied

f :] − π π
, [→
2 2
R
Exercice: Soit .
x 7→ tan(x)
1. Montrer que f est bijective.
2. Montrer que f −1 est dérivable sur R et déterminer l’expression de (f −1 )′ (x).

3. Dérivée d’ordre supérieure


Définition 3.1. Soit f : I → R une fonction dérivable sur I.
Si la fonction f ′ est continue sur I, on dit que f est de classe C 1 .
Si f ′ est dérivable sur I, on dit que f est deux-fois dérivable sur I, on note:
f ”(x) = f (2) (x) = (f ′ )′ (x).
Si f (2) est continue sur I, on dit que f est de classe C 2 .
Si f (2) est dérivable sur I, on dit que f est 3-fois dérivable sur I, on note:
f (3) (x) = (f (2) )′ (x).
Pour n ∈ N, On dit que f est n-fois dérivable sur I si f est n − 1-fois dérivable et la fonction
f (n−1) est dérivable sur I et on note f (n) (x) = (f (n−1) )′ (x)
On dit que f est de classe C n si f (n) est continue sur I.

Exemples. .

1. f (x) = e3x , f est dérivable sur R et f ′ (x) = 3e3x .


f ′ est dérivable sur R et f (2)(x) = 32 e3x .
Pour n ∈ N, f est n-fois dérivable sur R et f (n)(x) = 3n e3x .
′ 1
2. f (x) = ln(x + 1), f est dérivable sur ] − 1, +∞[ et f (x) = .
(x + 1)
−1
f ′ est dérivable sur ] − 1, +∞[ et f (2) (x) = .
(x + 1)2
2
f (2) est dérivable sur ] − 1, +∞[ et f (3) (x) = .
(x + 1)3
−2.3
f (3) est dérivable sur ] − 1, +∞[ et f (4) (x) = ,
(x + 1)4
(−1)n .n!
et pour n ∈ N∗ , f est n-fois dérivable sur ] − 1, +∞[ et f (n) (x) = .
(x + 1)n

Théorème 3.2 (Formule de Leibnitz). Soit f et g deux fonctions n-fois dérivable sur
l’intervalle I alors f.g est n-fois dérivable sur I et on a


n
(f.g)(n) (x) = Cnk f (k) (x).g (n−k) (x)
k=0

n!
Rappel: Cnk = .
k!(n − k)!
n(n − 1) n(n − 1)(n − 2)
Cn0 = 1, Cn1 = n, Cn2 = , Cn3 = .
2 6
Exercice: Soit h(x) = (x3 − 5x2 − 3x + 4)e2x et n ∈ N.
Montrer que h est n-fois dérivable sur R et déterminer l’expression de h(n) (x).
Fonctions réelles 13

4. formomules de Taylor

n
Soit P un polynome de degré n, P (x) = ak xk et x0 ∈ R.
k=0

n
∃? b0 , b1 , ..., bn tels que P (x) = bk (x − x0 )k
k=0

Mohamed Gaied
Institut Supérieur d’Informatique et des Techniques de Communication de Hammam Sousse.
Université de Sousse , TUNISIE.

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