COUTURE
Premiers pas
DANS LA MÊME COLLECTION
LA
COUTURE
Premiers pas
Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 PARIS
www.editions-eyrolles.com
ISSN : 2103-5865
ISBN : 978-2-212-12631-0
© Groupe Eyrolles 2010
AVANT-PROPOS
Apprendre à coudre n'est pas forcément une chose aisée pour qui n'a
jamais eu d'exemples ou quelques explications sur la manière dont on manie
l'aiguille... Pourtant, aujourd'hui, nombre d'entre nous prennent plaisir à
customiser des vêtements, confectionner une robe ou un sac, décorer un
intérieur avec du fait « maison ». Et pour cause, on acquiert une réelle
satisfaction à porter une pièce unique, reflet de sa personnalité et faite sur-
mesure ou tout simplement une certaine fierté à l'idée de réaliser soi-même
ses propres pièces !
Le but de cet ouvrage est donc de vous faire découvrir la couture, à la main,
ou à la machine, de vous familiariser avec le matériel et surtout de maîtriser
les bases : les différents points, les techniques, les patrons et premières
réalisations... À vos bobines, donc, vous serez surpris de voir ce dont êtes
capable !
SOMMAIRE
Coudre à la main
Le matériel
Enfiler une aiguille
Les différents points
Coudre à la machine
Les machines à coudre
Utiliser une machine à coudre
Commencer et arrêter une piqûre
Maîtriser les piqûres
Les points
Utiliser un patron
Les patrons de couture
Couper un patron
Assembler les pièces
Les différents types de couture
Les finitions
Essayer, ajuster et reprendre le patron
LES INDISPENSABLES
Pour commencer tout travail, vous devez vous munir des éléments suivants.
Des aiguilles. Il en existe une multitude, de longueurs et de grosseurs
différentes. Vous choisirez l'aiguille à utiliser en fonction du tissu, du
fil et de la longueur du point. Plus le tissu est fin, plus l'aiguille devra
être fine et inversement, plus le tissu est épais, plus l'aiguille devra être
grosse. Le chas doit être suffisamment large pour pouvoir enfiler le fil.
Enfin, avec une aiguille courte, vous pourrez réaliser de petits points,
alors qu'avec une aiguille longue, vous irez plus vite en cousant des
points larges. La grosseur de l'aiguille est donnée par un numéro : plus
celui-ci est grand, plus l'aiguille est fine.
Un « Découd-vite » (ou
découseur). Ce petit LES BONS CISEAUX
accessoire ressemble à un
stylo. Il est muni d'une Essayez plusieurs paires de ciseaux
fourche en son extrémité pour choisir celle qui vous semble la
avec une pointe d'un côté et plus confortable pour couper.
d'une petite boule en
plastique de l'autre. Il est
très pratique pour découdre des coutures mais aussi pour fendre les
boutonnières.
Un mètre de couturière. C'est un ruban en plastique de 1,50 m de
long, gradué le plus souvent sur les deux faces et en inversé (le début
de la numérotation d'une face commence là où se termine celle de
l'autre face). Il vous permettra de prendre des mensurations, de
mesurer les patrons...
Un fer à repasser. Il est en
effet primordial de repasser
les coutures au fur et à
MÉMO COURSES !
mesure pour donner à votre Des aiguilles, du fil, des épingles, un
création un air bon ciseau, un Découd-vite, un mètre
professionnel. Lorsque vous de couturière, un fer à repasser, une
coudrez, laissez votre fer règle plate, un crayon à papier, un
allumé sur le réglage laine. gabarit !
Une planche à repasser,
qui va de pair avec le fer.
Une règle plate. Pour les petites mesures; une règle d'écolier suffit.
Un crayon à papier, pas trop gras, et des crayons de couleur ainsi
qu'une gomme.
Un gabarit. Il s'agit d'une règle en fer de 10 cm sur 4 avec des
découpes de 1 ; 1,5 ; 2 ; 3 et 4 cm.
LES UTILES
S'ils ne sont pas indispensables aux premiers travaux, ces autres fournitures
vous seront néanmoins très utiles lors de la réalisation d'ouvrages plus
complexes.
Un dé à coudre pour protéger le bout du doigt lorsqu'on coud à la
main, surtout sur un tissu épais et pour pousser l'aiguille. Les dés sont
en général en métal, en caoutchouc, en cuir ou en plastique et on les
met à l'index ou au majeur.
Un enfile-aiguille. Il s'agit d'un petit ustensile qui sert à enfiler plus
facilement le fil dans le chas de l'aiguille. Le modèle le plus classique
consiste en un losange métallique attaché à une pièce ronde imprimée
de la tête de la reine Victoria.
Des petits ciseaux de broderie (à bouts pointus) qui servent à couper
les petits fils.
Des épingles à nourrice, pour passer des élastiques ou des cordonnets.
Des ciseaux cranteurs qui présentent des lames en dents de scie. On
les utilise pour couper les tissus qui s'effilochent facilement ainsi qu'à
des fins décoratives sur des tissus, comme la feutrine, qui ne
s'effilochent pas.
Une craie tailleur ou des crayons spéciaux pour reporter les patrons
et tracer sur tous les tissus sans les abîmer. Si vous êtes à court de
craie, vous pouvez utiliser une mince tranche de savon blanc: les traces
de savon sur le tissu ne s'effaceront pas lorsque vous travaillerez mais
s'en iront au lavage. N'utilisez pas d'autre savon que du blanc et
aiguisez régulièrement les bords en les frottant sur un couteau ou du
papier de verre.
LE RESTE
Enfin, lorsque vous serez plus avisé et que vous entamerez des tâches plus
complexes, vous pourrez investir dans le matériel suivant.
Une règle en bois de I m, pour mesurer plus facilement les grandes
longueurs.
Une roulette à patron pour reporter les patrons. Elle se présente sous
la forme d'un manche au bout duquel se trouve un disque de métal de 2
à 3 cm de diamètre dont le bord est muni de dents en zigzag. Ces
dents, en roulant sur le papier, peuvent le perforer et transférer des
repères comme les lignes de coupe et de couture des patrons sur le
tissu qui se trouve au-dessous du papier. Elle possède parfois un
réservoir de poudre que les dents peuvent reporter en pointillés sur le
tissu. Le tracé est alors très précis. La roulette à patron s'utilise la
plupart du temps avec du papier transfert.
Du papier transfert ou papier à décalquer. Il est vendu en paquets
de plusieurs feuilles. Il en existe de plusieurs couleurs. Il permet de
reporter le patron sur du tissu, les traces du papier calque sur le tissu
disparaissant au lavage ou au nettoyage à sec.
Du papier quadrillé pour patron, pour reproduire des patrons. Il se
présente en général sous la forme d'une feuille de 100 cm × 70 cm
avec des carreaux de 1 cm de côté.
Un cutter à disque, pour couper les tissus ultralégers et la latte à
découpe qui va avec.
Un coupe-fil.
Un retourne-biais, pour retourner les biais ou les rubans cousus bord à
bord en tube. C'est une tige de 30 cm de long environ, munie d'un
crochet en une extrémité.
Une machine à coudre et ses accessoires : aiguilles universelles,
canettes.
Une règle avec curseur mobile, pour reporter avec précision les
valeurs de couture et des ourlets ainsi que la position des détails
comme les boutons, les boutonnières, les encoches, les plis et les
pinces.
Un coussin de repassage, pour repasser les courbes d'un chemisier, la
tête d'une manche ou une courbure d'encolure au lieu d'utiliser une
jeannette. Il en existe deux modèles : un petit coussin, utilisé le plus
souvent avec la jeannette pour les repassages de têtes de manches par
exemple, et un grand pour les autres repassages.
Un pistolet de couture. C'est une règle courbe qui imite les courbes du
corps et que l'on utilise pour dessiner ou modifier des patrons,
notamment les emmanchures. Il en existe une grande variété et des
tailles différentes.
ENFILER UNE AIGUILLE
La première étape pour coudre à la main est d'enfiler l'aiguille et de faire
un nœud à une extrémité du fil. Coupez une longueur de fil de I m
maximum, au-delà le fil s'emmêlera lorsque vous coudrez.
Insérez le fil dans le chas de l'aiguille : pour cela, humidifiez légèrement le
fil pour le faire tenir droit et coupez-le un peu s'il s'effiloche.
POINT AVANT
Le point avant est le plus simple des points de couture et peut être utilisé
pour presque tous les travaux d'aiguilles, en particulier pour assembler deux
pièces ensemble.
Enfilez le fil dans l'aiguille et faites
un nœud. Piquez l'aiguille dans
l'envers du tissu pour la faire sortir
sur l'endroit, au point A. Repiquez
l'aiguille dans le point B et faites-la
ressortir du point C et ainsi de suite.
La couture se réalise de la droite vers
la gauche (pour les droitiers) et les
distances AB et BC doivent être
égales pour que le point soit régulier
et joli.
Plus les points sont petits, plus la couture est solide.
Avec de l'entraînement, on réalise
l'étape de A à C en une seule fois
(voir schéma du dessous sur
l'illustration).
À savoir !
Le point de bâti est une version
longue du point avant, avec des
POINT DE PIQÛRE points de 1 à 2 cm. Ce point sert
Le point de piqûre est le plus
solide : sur l'endroit, il forme une assembler à grossirèment deux
suite de points similaires à une pièces de tissu avant de les
piqûre de machine àcoudre ; sur piqûer la machine. De cette
l'envers, les points sont plus longs et façon, les pièces restent en place
se chevauchent. et la piqûre à la machine est plus
précise.
Enfilez le fil dans l'aiguille et faites
un nœud. Piquez l'aiguille dans
l'envers du tissu pour la faire sortir
sur l'endroit, au point A. Au lieu de
repiquer l'aiguille devant le point A,
repiquez-la derrière, dans le point B,
à l'endroit où le point précédent finit.
Faites ressortir l'aiguille du point C à
2 mm devant A et ainsi de suite. La
couture se réalise de la droite vers la
gauche (pour les droitiers) et les
distances AB et BC doivent être
égales pour que le point soit régulier
et joli.
Avec de l'entraînement, on réalise l'étape de A à C en une seule fois (voir
schéma du dessous sur l'illustration).
POINT ARRIÈRE
Le point arrière est un point de piqûre dont les points sont espacés. Il est
donc plus rapide à coudre tout en étant solide.
Il se réalise de la même façon que le point de piqûre, excepté qu'au lieu de
repiquer l'aiguille là où finit le point précédent, on la repique quelques
millimètres derrière.
POINT GLISSÉ
Le point glissé est un point invisible,
utilisé pour coudre les ourlets dans
les tissus assez fins ou pour appliquer
une pièce de tissu sur une autre. On
l'appelle également point coulé ou
point invisible.
Sur le schéma, la pièce rose foncé est
appliquée sur la pièce rose clair. Si
l'on imagine qu'il s'agit d'un ourlet, le
rose foncé représente l'endroit, le
rose clair représente l'envers. Il faut au préalable replier le bord de la pièce
rose foncé sur l'envers et épingler pour tenir en place.
Enfilez le fil dans l'aiguille et faites
un nœud. Glissez l'aiguille entre les
deux tissus et piquez à travers le pli
pour la faire sortir en A. Repiquez en
B et ressortez l'aiguille tout de suite à
gauche en ne prenant qu'un ou deux
fils de tissu. Repassez l'aiguille à
travers le pli pour la faire ressortir en
C à 0,5 cm ou I cm plus à gauche de
B. Et ainsi de suite.
La couture se réalise de la droite vers la gauche (pour les droitiers). Elle ne
doit pas se voir ni sur l'endroit ni sur l'envers : les points devraient se
trouver sous le pli.
POINT DE CHAUSSON
Le point de chausson est également un point invisible qui sert à coudre les
ourlets sur des tissus épais sans avoir à faire un repli comme dans le cas du
point glissé. Il permet en effet de coincer les fils du tissu, l'empêchant ainsi
de s'effilocher.
Sur le schéma, la couleur rose foncé
représente l'endroit replié et épinglé
sur la partie rose clair qui est
l'envers.
Enfilez le fil dans l'aiguille et faites
un nœud. Glissez l'aiguille entre les
deux tissus et faites sortir l'aiguille en
A. Repiquez en B, situé en diagonale
à droite de A. Ressortez l'aiguille en
C tout de suite à gauche en ne
prenant qu'un ou deux fils de tissu.
Repiquez en C', situé en diagonale à droite de B, de façon à ce que les deux
points se croisent : les deux points diagonaux doivent être de même
longueur. Ressortez l'aiguille en B,' tout de suite à gauche de C,' en prenant
un ou deux fils de tissu sans piquer l'autre épaisseur de tissu.
Et ainsi de suite (avec B' = A).
La couture se réalise de la gauche vers la droite (pour les droitiers),
contrairement aux autres points.
ACCESSOIRES
Avant d'utiliser une machine à coudre, il faut s'assurer
d'avoir les bons accessoires.
Des bobines de fil, de la même couleur que le tissu à coudre, que l'on
placera sur le porte-bobine. Il faut choisir le fil en fonction du tissu à
coudre, de manière générale, de la même matière ; un fil en coton pour
du coton, un fil polyester pour les tissus synthétiques.
Des canettes : ce sont des petites bobines plates destinées à soutenir le
fil du dessous. La canette doit être embobinée du même fil que celui de
la bobine.
Des aiguilles : elle permettent de guider le fil du dessus dans le tissu. Il
en existe de nos jours de multiples sortes et le choix de l'aiguille à
utiliser est relativement crucial. En effet, de nombreux problèmes que
vous pouvez rencontrer en piquant à la machine proviennent de
l'aiguille utilisée. Une aiguille de machine à coudre est constituée des
éléments suivants :
– une pointe qui va piquer le tissu. Sa forme varie en fonction du type
de l'aiguille,
– un chas, qui est le trou dans lequel passe le fil,
– une rainure, qui est une entaille pour guider le fil,
– un talon qui permet d'insérer l'aiguille dans le serre-aiguille, il est en
général rond devant et plat derrière, une tige qui relie la pointe et le
talon. Son épaisseur détermine la taille de l'aiguille.
Des pieds presseurs : cette pièce est composée d'une tige et d'une
semelle interchangeable. Cette dernière est pourvue d'une ouverture
pour le passage de l'aiguille, différente selon le pied. Sa forme dépend
également du point à piquer. Elle peut également être recouverte de
téflon, ce qui facilite le glissement de la semelle sur le tissu.
INSTALLATION DE LA MACHINE
Pour bien coudre à la machine, il faut d'abord être bien installé !
Placez la machine sur une table stable et asseyez-vous sur une chaise
confortable et à la bonne hauteur, en face de l'aiguille.
Ensuite, effectuez les opérations suivantes.
Insérez l'aiguille dans le serre-aiguille en glissant le talon, dans le bon
sens, dans le serre-aiguille et resserrez la vis.
Fixez le pied presseur adéquat sur sa tige, si ce n'est pas déjà fait.
Remplissez une canette (vide) avec le même fil que celui de la
bobine : placez la bobine de fil sur le porte-bobine et tirez sur le fil
pour le passer dans le guide-fil puis dans un trou de la canette. Placez
la canette sur le dévidoir et tirez le fil pour l'orienter vers vous.
Débrayez le moteur (en général, le système de débrayage est situé au
centre du volant). Enclenchez le système de remplissage de canette, ce
qui se fait soit en décalant le dévidoir soit en tournant le sélecteur de
point sur une position spécifique. Tenez le fil et appuyez sur la pédale,
la canette va se remplir de façon régulière. La canette est pleine quand
le fil arrive au bord. Coupez le fil provenant de la bobine et celui qui
dépasse du trou et n'oubliez pas de ré-embrayer le moteur.
Enfilez le fil de bobine : Attention !
placez la bobine de fil sur le
porte-bobine et bloquez-la avec Le fil doit impérativement être
le système prévu. Tirez sur le enfilé en passant par tous les
fil et faites-le passer par le guides (guide-fil, cadran de
guide-fil, le cadran de tension tension, releveur de fil
et le releveur de fil et, enfin, notamment) : les mauvais
dans le chas de l'aiguille. enfilages sont responsables de la
Remontez le fil de canette : plupart des problèmes de
placez la canette dans son couture à la machine.
emplacement sous la plaque
glissière, enfilez le fil dans le
système et sortez-le. Refermez la plaque glissière. Il existe
principalement deux systèmes de support de canette, horizontal ou
vertical.
Si vous n'avez plus la notice de votre machine, voici comment vous pouvez
procéder.
Dans le cas d'un support horizontal, posez la canette dans l'espace prévu à
cet effet en orientant le fil vers vous et sur la gauche. Faites passer le fil
dans les deux encoches et tirez le fil de 10 cm vers l'arrière. Refermez la
plaque glissière et laissez dépasser le fil.
Dans le cas d'un support vertical, tirez sur le levier pour libérer le boîtier à
canette, qui est un petit casier cylindrique métallique. Emboîtez la canette
dans son logement en veillant à ce que le fil se dévide dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre en tirant dessus. Faites glisser le fil par la fente
pour le faire ressortir au milieu. Placez le boîtier à canette dans le crochet,
c'est-à-dire l'emplacement prévu, en le tenant par le levier et laissez pendre
10 cm de fil. Poussez sur le levier pour fixer le boîtier. Si celui-ci tourne
facilement, c'est qu'il est mal inséré. Refermez la plaque glissière.
Une fois la canette placée, tenez le fil provenant de la bobine et qui passe
par le chas de l'aiguille et tournez doucement le volant dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre. L'aiguille va pénétrer dans la plaque à aiguilles
et, en remontant, elle va entraîner le fil de canette sous forme d'une boucle.
Tirez délicatement sur le fil pour défaire la boucle.
Tirez les deux fils vers
l'arrière : leur longueur doit
être d'environ 10 cm.
Branchez la pédale (le cas
Astuce
échéant) et placez-la de façon à Vous pouvez utiliser un
l'atteindre facilement avec le Découdvite ou un objet fin pour
pied. récupérer le fil de canette et le
Branchez la machine et tirer vers le haut.
mettez-la en marche via
l'interrupteur : sur de
nombreuses machines, une lumière s'allume alors.
RÉGLAGE DE LA MACHINE
Régler la machine à coudre signifie sélectionner le point, en ajuster la
longueur et la largeur et régler la tension du fil. Ce n'est qu'après cette
dernière étape que vous pourrez actionner le moteur de la machine.
Sélectionnez le point. Sur les machines anciennes, on choisit le point via
un cadran ou des boutons, ou encore des petits leviers, tandis que sur les
modèles perfectionnés, il suffit de taper un numéro sur un clavier. Si c'est la
première fois que vous piquez à la machine, choisissez un point droit.
Celui-ci est en général symbolisé par une succession de tirets. Référez-vous
au paragraphe « Les points », p. 35 et suivantes, pour une description plus
approfondie des différents points. Un point droit a une largeur nulle. En
revanche les points zigzags peuvent être plus ou moins larges. Par
conséquent, vous verrez apparaître plusieurs points zigzags sur le sélecteur
de points.
Ajustez la longueur du point.
Celle-ci dépend de l'épaisseur, du
poids et du type du tissu et À savoir !
détermine la solidité des points. Elle
est égale à la distance sur laquelle Il faut toujours sélectionner le
les griffes d'entraînement tirent le point avec l’aiguille relevée et en
tissu à chaque mouvement de dehors du tissu car le
l'aiguille. Quand les griffes bougent changement de point peut
par petits coups, les points sont occasionner un mouvement de
courts ; lorsque les griffes avancent l’aiguille et endommager le tissu.
avec des mouvements plus longs, les
points sont longs. La longueur se
mesure en millimètres ou en points par centimètre, en fonction du modèle
de votre machine.
Les points ne doivent pas être trop petits, sous peine de déformer le tissu, et
ils ne doivent pas être trop longs pour bien retenir les deux tissus assemblés.
Les points courts (de 1 à 3 mm) sont plus solides et durent plus longtemps
(ils sont également difficiles à défaire si vous vous êtes trompé).
Inversement, des points longs sont destinés à être temporaires ou sont
utilisés comme surpiqûre décorative.
En règle générale il faut utiliser des points courts sur les tissus fins
(popeline, voile...) et des points plus longs sur des tissus épais (jeans,
velours...). N'hésitez pas à faire des tests !
Ajustez la largeur du point. Le cadran de largeur du point détermine la
distance parcourue par l'aiguille de part et d'autre de son axe. Certains
modèles offrent des points de 4 à 6 mm maximum, d'autres peuvent piquer
des points de 9 mm de large.
Toutefois, une largeur de 5 à 6 mm est suffisante pour surfiler un bord avec
un point zigzag ou bien pour faire un ourlet invisible.
Réglez la tension. Sur les nouvelles machines à coudre, la tension est, la
plupart du temps, automatiquement préréglée. Mais ce n'est pas le cas de
toutes les machines, aussi est-il bon de connaître certaines notions pour
régler au mieux la tension, quelle que soit la machine.
Dans la plupart des machines, les
deux fils se croisent et forment des
nœuds. Si les réglages sont corrects, Attention !
on ne doit pas voir ces nœuds qui
sont cachés entre les deux épaisseurs Il est également possible de
de tissus cousues ensemble. Si les régler la tension du fil de canette.
nœuds sont visibles sur le tissu de Toutefois, ceci n’est pas
dessus ou sur celui de dessous, ce recommandé sous peine de
qui peut se traduire par des petites dérégler complètement la
boucles d'un côté, c'est que la machine.
tension n'est pas correcte et qu'il faut
l'ajuster. Un des moyens pour ce
faire est de considérer la tension comme un moyen pour lever ou baisser les
nœuds.
Schématiquement, le cadran de
tension est constitué de disques À RETENIR
de tension qui enserrent le fil (de
bobine). En tournant le cadran Si, en tournant le tissu piqué sur
vers un grand nombre, les l'envers, vous constatez que les points
disques se rapprochent et serrent sont lâches, essayez d'augmenter la
plus : la tension est augmentée et tension ; à l'inverse, si les points sont
tire les nœuds « vers le haut » ; trop serrés, diminuez-la.
en tournant le cadran vers un
petit nombre, les disques
s'écartent et serrent moins : la tension est diminuée et « laisse tomber » les
nœuds.
Il faut penser à modifier la tension à chaque nouveau tissu piqué. De même,
si vous utilisez un fil épais, pensez à diminuer la tension puisque le fil, plus
gros, sera davantage serré par les disques de tension.
LA MARCHE ARRIÈRE
Au début, abaissez l'aiguille dans le tissu en laissant assez de place derrière
pour pouvoir effectuer quelques points. Commencez par quelques points en
marche arrière avant de reprendre normalement et effectuez la piqûre.
Pour finir, faites une piqûre en marque arrière. La machine va ainsi repiquer
sur les points qui viennent d'être cousus. De cette manière, les points
s'emprisonnent entre eux et la piqûre ne pourra pas se découdre facilement.
Dans les deux cas, veillez à coudre sur la ligne de couture, en gardant la
même valeur de couture. Vous pourrez alors couper les fils à ras.
Cette méthode est très rapide mais induit des surépaisseurs.
PIQUER EN COURBE
Lorsque l'on confectionne un vêtement, les pièces ne sont pas toutes droites
et il faut les piquer « en courbe », même si le point employé est le point
droit.
Pour cela, il faut diminuer la longueur du point et piquer lentement pour
avoir le temps d'orienter le tissu. En maintenant le tissu avec les deux mains
de chaque côté du pied presseur, vous pouvez tirer doucement d'un côté ou
de l'autre pour tourner le tissu et donc piquer en courbe.
Là aussi, il peut être utile au début
de tracer avec un crayon spécial la
courbe sur laquelle piquer.
Astuce
Si les courbes sont très accentuées, Si votre tissu a tendance à
vous pouvez abandonner la pédale s’étirer lorsque vous effectuez
au profit du volant. Ainsi, à chaque une couture courbe, vous pouvez
fois que l'aiguille se relève, vous le surpiquer au préalable ou
pouvez lâcher le volant, tourner le renforcer le bord avec du ruban
tissu et continuer à tourner le volant. adhésif.
Pour piquer des coutures d'assemblage, le point doit être moyen (2 à 2,5
mm de long). La longueur maximale est utilisée lorsque l'on souhaite
froncer le tissu (voir le paragraphe sur les fronces dans le chapitre 4) ou
pour bâtir. Sur certaines machines, il y a même un point plus long,
spécifiquement pour bâtir.
La longueur 0, pour laquelle l'aiguille fait du sur-place, sert éventuellement
à fixer la couture au début et à la fin.
Le point droit peut également être réalisé avec la marche arrière, ce qui
sert également à fixer la couture au début et à la fin (voir pages 32 et 33).
Pour cela, il faut piquer la couture sur I cm, puis actionner le système de
marche arrière et piquer sur I cm également sans dépasser le bord du tissu.
Bien entendu, relâchez le système de marche arrière pour continuer la
couture (vers l'avant). Répétez ces étapes à la fin de la couture.
On peut réaliser ce point avec tous les pieds. Il existe cependant un pied
spécial, dit pied presseur à points droits. Ce pied a pour particularité de
présenter un seul trou pour l'aiguille et il retient mieux le tissu contre les
griffes d'entraînement que le pied universel, dont l'ouverture est plus large.
Il est particulièrement utile sur les tissus légers, qui ont tendance à
s'engouffrer dans l'ouverture du pied.
Enfin, la plupart des machines à coudre permettent de modifier la position
de l'aiguille (sur la droite, sur la gauche ou au centre). Ajuster la position de
l'aiguille vous permettra de piquer dans des endroits difficiles d'accès
comme près des dents d'une fermeture à glissière, tout en maintenant un
maximum de contact avec les griffes d'entraînement.
LE POINT ZIGZAG
Il est utilisé essentiellement pour surfiler les bords des pièces afin que le
tissu ne s'effiloche pas. Ce point va emprisonner les fils du tissu. C'est
également le point utilisé lorsque l'on confectionne des boutonnières ou que
l'on coud des boutons à la machine.
Il est présent sur presque toutes les machines à coudre.
Il se réalise avec le pied presseur zigzag qui possède une semelle large et
une grande ouverture pour permettre à l'aiguille de se déplacer
horizontalement.
On peut ajuster sa longueur et sa largeur, ce qui modifie le rendu. La
longueur est la distance entre deux points tandis que la largeur est
l'envergure horizontale du point (mesurée perpendiculairement à la
couture). En fonction de la machine, vous trouverez des programmes
prédéfinis ou bien la possibilité de régler longueur et largeur comme
souhaité.
Principales utilisations
Pour le surfilage, afin que le tissu ne s'effiloche pas, on utilise
un point de 1,5 mm de large et de long. Si l'étoffe a une forte
tendance à s'effilocher, il faut utiliser un point plus large. On
peut surfiler les pièces séparément ou ensemble (surtout si le
tissu est fin).
Un point zigzag dont la longueur est quasi nulle est appelé le
point bourdon. Celui-ci sert pour appliquer des pièces de tissu
sur un vêtement ou un sac par exemple.
On peut également utiliser un point zigzag étroit, c'est-à-dire
de petite largeur, pour coudre des coutures droites sur des
tissus du type jersey ou des lainages qui sont élastiques. Le
point zigzag permet au tissu de rester souple et évitera que la
couture ne se casse ou que les tissus ne se déchirent. Sur ces
étoffes, on coud souvent des ourlets avec un point zigzag : si
vous tirez sur l'ourlet, les points ne devraient pas se casser.
De la même façon, on coud un
élastique sur un vêtement (par
exemple en bas des manches) avec
un point zigzag.
Attention
Il est, de plus, tout à fait possible de Un point zigzag doit rester bien à
coudre des boutons à la machine plat sur le tissu sans le plisser. Il
avec un point zigzag. La largeur doit sera peut-être nécessaire
être alors réglée pour être égale à la d’entoiler les tissus légers pour
distance entre les trous du bouton et les rendre plus solides.
la longueur doit être mise à zéro : la
machine piquera d'un trou à l'autre plusieurs fois. Il existe un pied spécial
qui permet de mieux voir les trous.
Enfin, vous pouvez décorer une création au point zigzag avec un fil
contrastant ou argenté par exemple. Vous pourrez piquer un seul rang ou
plusieurs, de couleurs différentes pour créer des rayures ou souligner les
bords. Si votre machine à coudre vous donne la possibilité de faire des
points zigzags avec une aiguille double, vous obtiendrez des effets
intéressants.
Les différentes tailles sont obtenues par gradation à partir d'une taille de
référence. Cette technique se base sur la différence des mesures entre deux
tailles. C'est Ebenezer Butterick qui a inventé cette méthode en 1863. On
distingue les tailles par leurs tracés différents (tirets, pointillés...).
Les patrons sont en général classés par type de vêtements (jupes, robes,
robes de soirée...).
Si vous débutez en couture, choisissez un patron simple, c'est-à-dire
comportant peu de pièces. Pour juger de la difficulté d'un modèle, il faut
regarder le nombre de pièces, mais également les détails. Si le modèle
comporte un col ou des poches, des fentes, il sera plus technique à réaliser.
Un vêtement peu ajusté sera également plus difficile à réussir qu'un
vêtement près du corps.
MENSURATIONS INDICATIONS
Tour de taille En son point le plus étroit. Pour vous aider, vous
pouvez nouer un fin élastique autour de la taille et
bouger un peu. L’élastique se positionnera
naturellement autour de la taille et vous n’aurez plus
qu’à mesurer au-dessus de l’élastique. Gardez cet
élastique pour la suite de la prise des mesures.
Tour de
En son point le plus fort.
poitrine
Tour de Au point le plus fort des hanches, en général 15 à 18
hanches cm sous la taille.
Longueur De la naissance du cou au dos, à l’endroit de la
taille-dos première vertèbre cervicale, facile à repérer au
toucher lorsque l’on baisse la tête, jusqu’à la taille
repérée par l’élastique.
Hauteur Pour cette mesure, tenez-vous droit avec le dos collé
au mur. Utilisez un mètre de bricolage.
Longueur de Pliez le bras pour mesurer la distance de
bras l’emmanchure au coude et celle du coude au poignet.
Il faut faire la somme de ces deux mesures pour
inclure l’aisance nécessaire.
Longueur de De la taille à la cheville. Il faut prendre cette mesure
jambe à la fois sur le devant (en passant par le genou) et sur
le derrière (en passant par le centre de la fesse).
Carrure devant À mi-chemin entre l’encolure et le buste, d’une
emmanchure à l’autre.
Carrue dos Au-dessous de la naissance du cou, d’une
emmanchure à l’autre.
Encolure De la naissance du cou au dos, première vertèbre
cervicale, facile à repérer au toucher, et à l’avant à la
base de la clavicule. Fermez le ruban à mesurer
devant.
Longueur de Cette mesure est vraiment affaire de préférence et de
jupe mode. Vous pouvez mettre une jupe de la longueur
désirée et mesurer par-dessus.
Profondeur de Cette mesure est utile quand on confectionne un
la fourche pantalon. Il faut s’asseoir sur une chaise dure et
mesurer la distance entre le siège et la taille en
rajoutant 1,5 cm pour l’aisance. Vous pouvez
également mesurer par-dessus un pantalon qui vous
va.
REPRODUIRE UN PATRON
Si votre patron se présente sous la forme de pièces superposées ou de
schémas avec des mesures ou sur un quadrillage, il faudra dans un premier
temps le reproduire.
Pour les pièces superposées à taille réelle, décalquez les pièces dont vous
aurez besoin avec un stylo sur du papier kraft ou du papier calque, du papier
de soie ou encore du plastique transparent (comme celui dont on se sert
pour recouvrir les livres). Recopiez soigneusement toutes les indications
(numéro, nom, repère du droit-fil, des pinces, des boutons...).
Pour les patrons dessinés sur un quadrillage, vérifiez d'abord l'échelle
donnée dans les instructions. En général, un carreau du quadrillage du
patron correspond à 2,5 ou 5 cm en taille réelle. Vous dessinerez le patron
sur du papier quadrillé spécial. Si vous n'en avez pas, commencez par créer
une grille en fonction de l'échelle du patron sur une feuille blanche.
Cherchez un point du patron qui coïncide avec l'intersection de quatre
carreaux. Vous commencerez à dessiner à partir de ce point. Faites un point
sur le papier avec un crayon à papier puis marquez de la même façon un
point à chaque fois que le dessin du patron croise une ligne du quadrillage.
Une fois que vous aurez reporté tous les points d'une pièce, rejoignez les
points en reproduisant le patron : reliez les points en ligne droite ou avec
une courbe en fonction du patron. N'hésitez pas à gommer si vous vous
trompez. Recopiez également soigneusement toutes les indications
(numéro, nom, repère du droit-fil, des pinces, des boutons...).
Si des pièces sont trop grandes par rapport à votre feuille, vous pouvez les
dessiner sur plusieurs feuilles en plusieurs morceaux puis assembler les
morceaux avec du ruban adhésif.
Une autre méthode consiste à dessiner un rectangle par pièce, avec toutes
les cotes (mesures), ce qui permettra de reporter les différents points plus
aisément.
LE SENS DU TISSU
Pour que le vêtement confectionné tombe bien, il faut que les pièces soient
toutes coupées dans le même sens. La plupart du temps, les pièces sont
coupées dans le droit-fil, c'est-à-dire dans le sens des fils de chaîne.
Fabriqué sur un métier à tisser, un
tissu est formé par deux fils qui se
croisent, la chaîne et la trame. Les
fils tendus sur le métier sont les fils
de chaîne. Ils font toute la longueur
de la pièce du tissu. Le fil de trame
passe alternativement au-dessus et en-dessous des fils de chaîne grâce à une
navette.
Les lisières sont les bords du
tissu, à droite et à gauche. Elles À SAVOIR:
ne s'effilochent pas (puisque la
navette y arrive et en repart) et RECONNAÎTRE LE
on peut y distinguer des traces de DROIT-FIL
piqûres. Sur les étoffes Le droit-fil est donc le sens parallèle
imprimées, elles sont blanches aux lisières. Si vous ne disposez que
et/ou comportent des d'un coupon sans lisière, vous pouvez
inscriptions. Les lisières sont identifier le droit-fil en tirant sur le
censées être parallèles puisque le tissu. Celui-ci résiste davantage dans
tissu a une largeur constante. Par le droit-fil que dans le sens des fils de
conséquent, les fils de chaîne trame.
sont parallèles aux lisières tandis
que les fils de trames sont
perpendiculaires.
Avant que vous n'achetiez votre tissu, celui-ci pouvait être plié en deux et
enroulé sur une planchette rectangulaire. Il a gardé la trace de ce pliage et
présente ce qu'on appelle le « pli marchand ». L'endroit du tissu est
communément à l'intérieur de ce pli. Pour certains tissus, l'endroit et
l'envers semblent identiques. Il est alors recommandé de marquer une face
lorsque l'on déplie le tissu pour la première fois. N'oubliez pas de reporter
des marques sur toutes les pièces du patron lorsque vous couperez le tissu.
C'est la seule façon pour ne pas se retrouver avec un morceau à l'envers.
Ce pli marchand peut être très difficile à ôter. Parfois il est un peu défraîchi
ou sali, à cause des manipulations subies en boutique. Il peut également
avoir été exposé au soleil et avoir changé de couleur. N'hésitez pas à bien
examiner le tissu pour repérer les tâches ou les décolorations qu'il faudra
éviter lors de la coupe.
La largeur du tissu est la
distance entre les deux lisières. À SAVOIR:
Elle ne les inclut pas. Vous
pourrez la mesurer après avoir RECONNAÎTRE
bien étendu le métrage à plat. On L'ENDROIT
parle également de laize ou de lé.
Les toiles n'ont pas d'endroit ni
La largeur peut varier légèrement
d'envers, puisque le tissage a le même
sur toute la longueur du morceau
aspect sur les deux faces. L'endroit
d'étoffe. Les largeurs standards
des imprimés est en général plus vif ;
que vous trouverez le plus
mais si vous ne parvenez pas à
souvent dans le commerce sont :
distinguer l'endroit de l'envers, faites
90, 115, 140 ou 240 cm. Vous
quand même attention au sens
pourrez aussi trouver des largeurs
vertical des motifs. Pour les autres
de I50, 180 ou même 300 cm. tissus, l'endroit est la face la plus
Pour l'habillement, les largeurs intéressante : brillante sur les satins,
sont généralement de I40 ou I50 duveteuse sur les velours...
cm alors que pour
l'ameublement, elles sont
supérieures.
PRÉPARER LE TISSU
Certains tissus peuvent rétrécir au lavage ou au repassage. Il est donc plus
prudent de les laver avant de les couper afin d'éviter de se retrouver avec
un vêtement trop petit après le premier lavage. Cela permet également de
vérifier si le tissu déteint, s'il s'effiloche facilement (il faudra alors surfiler
les pièces) ou pas du tout. Il faut laver, essorer et sécher le tissu dans les
conditions normales correspondant à sa nature (coton, laine...). Lors de
l'étape de séchage, il faut l'étendre de sorte qu'il ne se déforme pas.
Une fois le tissu lavé, il faut le repasser pour enlever tous les faux plis en
vérifiant la température du fer sur un petit morceau. Ne le pliez pas tout de
suite mais étendez-le à plat pour ne faire aucun pli. Ce sera l'occasion de
voir s'il se repasse facilement et s'il présente des défauts ou des tâches qu'il
faudra éviter lors de la coupe.
Étendez le tissu sur une grande table ou par terre, endroit vers le haut.
Repliez une lisière vers le milieu endroit contre endroit, et vérifiez que la
distance de la lisière au repli est la même sur tout le long (elle doit être 5 à 8
cm plus large que la largeur du patron). Le droit-fil est parallèle à la lisière.
Faites attention à ne pas faire de plis. S'il y a une différence de longueur
entre les deux lisières ou les deux bords, le tissu a peut-être été mal taillé
lors de l'achat ou il n'a pas été tissé très régulièrement. Vous pouvez
également épingler les deux épaisseurs de tissu pour éviter qu'elles ne
glissent. Si le tissu a un sens, vous pouvez l'indiquer par des flèches à la
craie.
Plier le tissu vous permettra de couper deux pièces symétriques (comme
deux manches) en une seule étape.
Si le patron indique qu'il faut « couper les pièces dans le biais », il faudra
éventuellement plier le tissu en biais.
Le biais est obtenu en pliant le tissu en diagonale car ce sens est incliné à
45° par rapport à la chaîne et à la trame. Dans le biais, le tissu est extensible
et plus ou moins déformable. Ainsi, les éléments coupés dans le biais sont
plus fluides et paraissent moins raides que les pièces coupées dans le droit-
fil.
RECOPIER UN PATRON
Il vous faudra en premier lieu trouver toutes les pièces correspondant à la
vue que vous souhaitez confectionner. Laissez le reste dans la pochette.
Étudiez le plan d'agencement des pièces fourni : des plans sont donnés pour
chacune des vues, en fonction de la largeur du tissu. Regardez également les
symboles dont le lexique doit se trouver soit sur le patron lui-même soit sur
une feuille séparée.
Pliez le tissu dans le droit-fil ou en biais comme indiqué précédemment,
endroit contre endroit. Vous pourrez ainsi reporter les marques sur l'envers.
Chaque pièce du patron comporte des indications, parmi les principales :
une flèche pour indiquer le sens du droit-fil ; pour les pièces devant être
positionnées sur la pliure du tissu (comme le demi-dos ou le demi-devant)
la ligne du milieu dos ou du devant avec éventuellement l'indication « sans
couture » ou « milieu sans couture » ; le nombre de fois qu'il faut couper la
pièce ; des repères ou marques.
Posez d'abord les pièces les plus grandes et qui n'ont pas de couture au
milieu (elles portent en général la mention « milieu sans couture ») le long
de la pliure en suivant les indications du plan. Vous placerez ensuite les
autres grandes pièces et enfin les pièces plus petites (cols, parmentures,
poignets, ceintures). Les pièces doivent être positionnées les unes à côté des
autres sans les faire se chevaucher et en laissant 3 cm au moins entre leurs
bords. Repérez la flèche correspondant au droit-fil pour les pièces qui ne
doivent pas être sur la pliure et positionnez celles-ci de sorte que la flèche
soit parallèle à une lisière c'est-à-dire au droit-fil.
Disposez toutes les pièces dans le même sens afin d'éviter des effets de
lumière : comme sur le velours, par exemple, qui n'a pas le même rendu
selon l'orientation de ses poils. Faites également attention au sens des
motifs, qui doivent, de plus, être orientés correctement sur toutes les pièces.
Enfin, veillez aux raccords des motifs entre les pièces, comme le dos et le
devant d'une jupe.
Épinglez soigneusement d'abord les pièces situées sur la pliure du tissu en
plaçant les épingles perpendiculairement à la pliure, tous les I5 cm. Vous
épinglerez ensuite les autres pièces en posant les épingles à l'intérieur de la
ligne de coupe et perpendiculairement au bord. Attention, ne faites pas
bouger les autres pièces pendant cette opération !
Astuces
Vous pouvez utiliser la distance des marques de la plaque à aiguilles
à l’aiguille (1,2 ou 1,6 cm) comme valeur de couture pour les
coutures d’assemblage.
Pour tracer la ligne de coupe à partir de la ligne de couture, vous
pouvez utiliser un gabarit ou une règle curseur : dans ce cas, on
choisit la valeur de couture, on glisse le gabarit ou la règle le long de
ligne de couture et on trace le contour au fur et à mesure.
Il est, dans tous les cas, beaucoup plus facile de couper le surplus que de se
retrouver avec un minuscule bout de tissu qui ne fera pas un bel ourlet car
trop petit.
Une fois les pièces épinglées, il faudra tracer avec précision la valeur des
coutures à la craie tailleur.
COUPER LE PATRON
Pour couper le patron, il faut tout simplement suivre avec les ciseaux les
tracés de coupe.
Utilisez des ciseaux de coupe pour couper le tissu le long des lignes de
coupe. Pour ne pas hacher le tissu en le coupant, posez la lame courbe
contre la table et placez la lame pointue vers le haut. En laissant la lame
courbe sous le tissu, on risque moins d'érafler la table ou le sol et on évite
également d'accrocher le tissu. Laissez le tissu à plat et coupez les deux
épaisseurs à la fois (sauf, bien sûr, si la pièce est unique) et faites faire aux
lames des mouvements amples sans fermer complètement les ciseaux.
Laissez ensuite les pièces découpées sur la table.
Attention
En général, les pièces qu'il faut couper deux fois doivent être coupées
en miroir c'est-à-dire symétriquement (ce qui est obtenu si on les
coupe en une seule opération en ayant plié le tissu en deux).
Si vous souhaitez couper ces pièces dans une seule épaisseur de tissu
(par exemple, si vous n'avez pas beaucoup de tissu et que vous ne
pouvez pas le plier), il vous faudra retourner le patron avant de
couper la seconde pièce. C'est une erreur assez fréquente de se
retrouver avec deux pièces identiques dont l'une est inutilisable !
Informations générales
Sur chaque pièce du patron, vous retrouverez des informations imprimées
en son centre. Chacune est numérotée et ce numéro correspond à l'ordre
dans lequel la pièce doit être assemblée avec les autres (par exemple, devant
jupe I avec dos jupe 2).
Parmi les autres informations figurent la marque du patron, sa référence, la
vue (indiquée par une lettre), les tailles, le nom de la pièce (devant jupe,
manche...), le nombre de fois qu'il faut couper la pièce (deux fois, une fois
sur la pliure...) et éventuellement des informations sur le doublage et/ou
l'entoilage.
Ajuster le patron
Vous pouvez ajuster la longueur de
certains patrons, comme des jupes ou
des robes. Pour cela, vous trouverez
deux lignes parallèles qui indiquent
où il est possible d'ajouter du tissu ou d'en enlever sans modifier la forme
globale du vêtement. On ajuste la longueur d'un vêtement avant de placer le
patron sur le tissu.
Une petite ligne continue peut également indiquer le repère de la ligne de
taille. Lorsque vous essaierez le patron papier, si la vôtre ne coïncide pas
avec ce repère, il faudra ajuster les pièces en conséquence.
Positionner le patron
Le droit-fil est indiqué par une
double flèche qui se trouve
habituellement au centre de la pièce,
même si on peut la retrouver
n'importe où sur le patron. Il faut que
la ligne de la flèche soit parallèle au
droit-fil du tissu pour assurer un bon
tombé, sauf s'il est indiqué autre
chose.
Le repère de milieu sans couture est
une double flèche dont les pointes
sont orientées vers le bord du patron.
La pièce doit être positionnée le long de la pliure du tissu. On le retrouve
sur les pièces qui n'ont pas de couture en leur milieu.
Les points ou les crans ou encore les encoches (symboles en forme de
triangle ou losange) permettent d'assembler les différentes pièces en faisant
coïncider ces repères. On les trouve le long des lignes de couture et ils sont
utiles à la fois quand on coupe le patron et quand on assemble les pièces.
Lorsque vous utilisez un tissu à rayures ou à motifs, aidez-vous des crans
pour poser les pièces, de sorte que les motifs coïncident lors de
l'assemblage.
Repères de coupe
Certains patrons présentent des
lignes de coupe. Dans ce cas, il est
indiqué que le patron est coutures
comprises. Lorsque le patron est
taille unique, la ligne de coupe est
une ligne extérieure qu'il faudra suivre pour couper le tissu. Parfois, une
paire de ciseaux est dessinée sur cette ligne. Pour un patron multitaille, vous
verrez plusieurs lignes qui peuvent être différentes.
Lorsqu'une des vues du patron est plus courte (ce qui peut être le cas pour
un patron de jupe), il y a souvent une ligne de coupe à l'intérieur de la pièce
qui doit être coupée plus court.
Repères d'assemblage
Lorsque le patron est coutures comprises, vous verrez à l'intérieur de la
ligne de coupe une ligne de couture qui est souvent en pointillés. Elle se
trouve en général à I cm de la ligne de coupe et elle doit être suivie pour
assembler les pièces. Toutefois, de nombreux patrons coutures comprises
n'ont pas de lignes de couture, en particulier les patrons multitailles.
Parfois, des petites flèches sont dessinées sur la ligne de couture pour
indiquer dans quel sens piquer (par exemple de la taille vers l'ourlet du bas).
Les crans ou entailles doivent être placés en vis-à-vis avant de piquer la
couture d'assemblage.
Les points (qui peuvent parfois être
des carrés ou des triangles) indiquent
des constructions spécifiques comme
les fronces, les entailles, les coutures
de soutien) ou des points que l'on
doit faire coïncider. On les retrouve
en général près de la ligne de couture
ou près des pinces.
Les pinces sont représentées par des
traits droits, entrecoupés de points. Il
faudra piquer scrupuleusement sur
les traits pour obtenir des pinces
harmonieuses.
Les emplacements des boutonnières
sont symbolisés par une ligne
continue et ils sont délimités par des
petits tirets verticaux tandis que ceux
des boutons sont des simples croix.
Ils servent à placer ces éléments de manière régulière.
La ligne d'ourlet est une ligne continue, située à proximité du bord
inférieur (en général à 5 cm au-dessus de la ligne de coupe si celle-ci est
présente). Si le patron est coutures non comprises, la ligne d'ourlet est
confondue avec la ligne de couture. Dans tous les cas, il faudra plier le tissu
et faire l'ourlet à cet endroit pour que le vêtement ait la même longueur que
ce qui est indiqué sur le patron.
L'emplacement d'une fermeture à glissière est indiqué par un schéma de
zip. Il faudra insérer la fermeture à cet endroit.
Les plis couchés sont symbolisés par deux lignes verticales entre lesquelles
une flèche indique la direction et la profondeur des plis.
Lignes de construction
À l'intérieur d'une pièce peuvent se trouver des lignes, continues ou en
pointillés, qui indiquent des détails de construction :
une ligne de pliure indique où plier le tissu, comme au milieu d'une
ceinture ;
une ligne de pliure non repassée indique où le tissu doit être retourné
sans devoir le repasser, comme pour un revers ; les lignes de milieu,
pour les pièces de dos ou de devant, indiquent le milieu du vêtement.
Ainsi, la ligne de milieu dos d'une robe doit suivre votre colonne vertébrale.
Marquez-le pour pouvoir vous repérer et vous assurer que la pièce est bien
droite lors de l'assemblage (par exemple, lorsque vous assemblerez un dos
de veste aux deux devants, vous pourrez mesurer la distance des côtés à ce
repère et veiller à ce qu'elle soit la même des deux côtés) ; d'autres lignes
désignent les emplacements des poches, de rabats...
Bien sûr, vous ne verrez pas tous les repères sur un même patron. Il n'est
pas non plus possible de lister toutes les marques que vous pourrez
rencontrer sur les patrons car certaines sont très spécifiques.
ÉPINGLER
Les pièces qui n'ont pas besoin d'ajustement peuvent être seulement
épinglées. C'est le cas des poches, des cols...
Pour épingler, il faut placer les deux pièces endroit contre endroit en
superposant les bords : si vous avez bien coupé les pièces, en rajoutant la
même valeur de couture, alors les lignes de couture seront superposées.
Piquez alors les épingles, perpendiculairement aux bords en orientant les
têtes vers l'extérieur, tous les 4 à 6 cm.
Utilisez si possible des épingles fines et longues. Sur les tissus foncés ou
imprimés, favorisez les épingles avec des têtes en plastique d'une couleur
contrastant avec celle du tissu pour mieux les voir et ne pas les oublier.
BÂTIR
Le bâti, appelé également faufil, est une couture réalisée à la main, qui sert
à tenir deux morceaux de tissu ensemble de façon temporaire.
On peut essayer facilement le vêtement s'il est faufilé, alors que
l'assemblage aux épingles (qui piquent) est bien moins solide (les épingles
glissant facilement). Vous pouvez utiliser un fil spécial, dit « fil à bâtir ».
Plus épais et un peu moins cher que le fil de coton usuel, ce fil se casse
facilement ce qui permet d'enlever la couture sans difficulté. Il est
recommandé d'utiliser un fil d'une couleur visible, contrastant avec celle du
tissu. Le fil à bâtir est usuellement rose mais il en existe aussi du blanc, du
noir, du jaune. Si vous n'en avez pas, vous pouvez bien sûr utiliser un fil
ordinaire, en choisissant une couleur bien visible sur le tissu.
Le point utilisé pour cette couture est le point droit, avec de longs points.
Pour bâtir, épinglez rapidement les deux pièces puis enfilez du fil à bâtir
dans une aiguille et faites un nœud à l'extrémité. Piquez l'aiguille de
manière à ne pas passer par-dessus le nœud pour ne pas le cacher (sinon, le
bâti serait difficile à ôter) puis cousez des points droits. On bâtit à I ou 2
mm des lignes de couture pour ne pas piquer ensuite sur le bâti mais juste à
côté pour pouvoir l'enlever ultérieurement. De plus, si vous piquez par-
dessus les points de bâti, la piqûre sera un peu moins solide. Par exemple,
en théorie, pour une couture qui doit être piquée à I cm du bord, bâtissez à 8
ou 9 mm.
Cela n'est pas évident a priori et le principal est surtout de ne pas passer sur
les points de bâti lors de la piqûre machine. À la fin, faites un ou deux
points au même endroit pour que le fil reste en place.
Lorsque les bords à assembler sont droits, les points peuvent être très larges.
En revanche, pour des bords très courbes ou difficiles d'accès, comme des
emmanchures, il faudra faire des points plus serrés (mais garder en tête qu'il
faudra les enlever).
Il existe plusieurs types de bâti :
on effectue un bâti régulier, c'est-à-dire avec des points de longueurs
égales, pour les ourlets, les coutures d'assemblage ;
le bâti long et court consiste à coudre deux petits points suivis d'un
long point. Il permet d'aller beaucoup plus vite (puisque les deux petits
points sont faits en une seule opération) et se justifie quand
l'assemblage ne doit pas être très précis comme pour faire tenir les
coutures latérales d'une jupe ;
on peut également bâtir en diagonale pour retenir des morceaux de
tissu glissants (doublures, nylon...) ;
le point de bâti invisible est utilisé lorsqu'on veut ajuster les rayures.
Sur l'envers, il a une apparence de faufil tandis que sur l'endroit, il est
invisible. Placez les deux pièces endroit contre endroit, pliez le bord de
la pièce supérieure et mettez-le contre l'autre bord. Ajustez les motifs
du tissu. Épinglez en plaçant les épingles perpendiculairement au bord
du tissu. Piquez l'aiguille dans le pli du tissu supérieur, juste sous ce
pli, et passez l'aiguille d'un tissu à l'autre, en gardant le fil toujours à
l'intérieur du pli.
On peut également bâtir à la machine, ce qui est plus rapide. Pour cela,
réglez la longueur de point au maximum, épinglez rapidement le tissu et
piquez sans faire de point arrière au début ni à la fin (la superposition de
points est difficile à découdre).
BÂTIR OU ÉPINGLER ?
Dans de nombreux cas, il est préférable de bâtir plutôt que d'épingler.
Même si cela semble plus rébarbatif, vous gagnerez finalement du temps,
notamment pour les opérations suivantes. Bâtir les coutures d'assemblage
de plusieurs pièces vous permettra de vérifier le tombé du vêtement ; en
bâtissant les pinces, vous vérifierez leur bon positionnement avant de les
piquer définitivement.
Sur les tissus glissants comme le satin, bâtir empêchera les pièces de
tissu de glisser.
Bâtir est obligatoire lorsque l'on coud une fermeture à glissière.
Bâtir deux épaisseurs de tissu ensemble vous permettra de les
considérer comme une seule pièce de tissu, notamment lorsque l'on
double une pièce avec un autre tissu.
PIQUER
Une fois les pièces épinglées ou bâties, on pique le long de la ligne de
couture.
Il existe plusieurs types de couture en fonction la manière dont doivent être
assemblés les tissus. Les différents types de couture sont décrits dans le
paragraphe suivant.
REPASSER
Après avoir piqué une couture, il faut la repasser pour l'ouvrir. Repasser est
une étape importante à ne pas négliger lorsque l'on coud. Un bon repassage
peut faire toute la différence.
Il faut presser, c'est-à-dire glisser doucement le fer à repasser au-dessus du
tissu sans appuyer dessus. Il faut presser toutes les coutures, les pinces, les
plis, dès que la couture est faite, et sur l'envers du tissu.
Si possible, enlevez le bâti (et les épingles !) avant de repasser.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE
COUTURE
La couture est l'élément basique de la construction d'un vêtement ou d'un
objet cousu. C'est le moyen par lequel deux pièces de tissu sont jointes. Il
en existe plusieurs types, à choisir en fonction du tissu et de l'effet
escompté. Les plus classiques sont les coutures ouverte, anglaise et
rabattue.
Une couture est bien faite lorsqu'elle est efficace (les deux pièces sont bien
jointes et la couture ne va pas se défaire) et quasi invisible. Pour être
réussie, elle doit être lisse et régulière dans son apparence à la fois sur
l'envers et sur l'endroit, bien repassée et effectuée avec un fil approprié et de
la bonne couleur.
Il est donc important de bien régler la tension, la longueur de point et de
choisir un fil de la même couleur que le tissu ou légèrement plus foncé.
COUTURE OUVERTE
La plupart du temps, et pour tout ce qui a été décrit jusqu'à présent, on
réalise des coutures ouvertes.
La couture ouverte est la plus simple et elle est la base de la plupart des
autres types de coutures. On peut faire une couture ouverte sur tous les
tissus, sur des courbes ou des lignes droites, à la main ou à la machine.
Pour réaliser une couture ouverte, assemblez les deux pièces endroit contre
endroit (en suivant les indications de montage), avant de bâtir le long de la
ligne de couture. Piquez en suivant cette ligne avant d'ouvrir la couture au
fer à repasser.
Pour repasser cette couture, réglez votre fer sur la bonne température en
fonction du type du tissu. Pressez d'abord la couture telle qu'elle a été
piquée de l'intérieur vers le bord. Ensuite, ouvrez le tissu en deux, en
séparant les deux endroits. Posez
l'ouvrage le plus à plat possible, avec
les valeurs de couture sur le dessus.
Repassez les valeurs de couture avec
la pointe du fer. Retournez le tissu
pour faire passer les valeurs de
couture dessous et repassez l'endroit
cette fois. Recommencez jusqu'à ce
que les valeurs de couture se fondent
dans le tissu, qu'on ne les sente pas sur l'endroit.
On réalise des coutures ouvertes sur des tissus épais ainsi que pour les
coutures latérales des jupes, des pantalons, des vestes ou des manteaux. Les
bords de la couture doivent être surfilés ou crantés.
COUTURE FERMÉE
À l'inverse, s'il est indiqué d'effectuer
une couture fermée, cela signifie que
l'on assemble les deux pièces
également endroit contre endroit
avant de bâtir la couture et de la
piquer. Mais au lieu d'ouvrir la
couture, on la couche en la repassant
sur un côté. On réalise des coutures
fermées sur des tissus fins et pour les chemises. Coutures ouvertes et
fermées sont des coutures bord à bord.
COUTURE RABATTUE
La couture rabattue est une couture fermée que l'on retrouve fréquemment
sur les jeans ou les pantalons. On la réalise également sur les vêtements
réversibles pour lesquels il est important que les deux côtés soient nets. Elle
se caractérise par une ou deux coutures visibles et une absence de bords
bruts des deux côtés. C'est une piqûre très solide avec un rendu
professionnel.
La couture rabattue peut être confectionnée sur l'envers ou sur l'endroit, en
fonction de l'aspect recherché. Pour la créer, il est nécessaire de procéder
par étape et de bien repasser entre chaque étape.
Dans le cas d'une couture rabattue à
l'intérieur du vêtement :
assemblez les bords, endroit contre
endroit ;
piquez à I cm du bord puis repassez
les valeurs de couture en les
couchant sur un côté (pressez
toujours du même côté pour toutes
les coutures rabattues du projet) ;
retaillez la valeur de couture qui se trouve dessous à 4 mm de la ligne
de couture ;
repliez la valeur de couture supérieure par-dessus de façon à enfermer
la valeur de couture retaillée et repassez à plat. Le repli doit être de la
même largeur tout le long de la couture rabattue ;
piquez à l mm du bord de ce
repli de façon à le faire tenir en
place. Une seconde piqûre
parallèle peut être cousue à
Astuce
côté de la couture originale, sur De nombreuses coutures
l'endroit. rabattues sont réalisées avec des
fils spéciaux pour les rendre
Pour une couture rabattue faite sur visibles et en faire un élément
l'envers, il faut d'abord assembler les décoratif. Sur le denim, vous
deux pièces de tissu envers contre pourrez utiliser un fil à jeans
envers puis suivre les mêmes étapes tandis que sur les tissus fins, vous
que listées ci-dessus. pourrez coudre avec du fil de
nylon qui sera brillant ou du fil
COUTURE métallique qui brillera quelque
peu.
ANGLAISE
La couture anglaise est une couture qui enferme les valeurs de couture à
l'intérieur d'une piqûre. On l'utilise particulièrement sur les tissus fins et
légers, comme les soies légères, qui supportent mal les points zigzags.
Comme la couture anglaise rend les bords des coutures doux, on l'utilise
également pour les vêtements des bébés, qui ont la peau sensible. De même,
son rendu professionnel en fait une couture indiquée pour les vêtements
dont on peut voir les coutures à
l'intérieur, comme les vestes non
doublées.
Il y a toutefois des cas où cette
couture est trop complexe et en
devient peu pratique à réaliser, par
exemple pour les manches montées.
Globalement, ce type de couture est à
éviter dans les courbes.
Bien que cette couture nécessite de la
précision et beaucoup de repassage,
elle est relativement aisée à réaliser
et s'effectue en trois étapes :
assemblez les bords envers contre envers. Piquez à 0,5 cm de la ligne
de couture ;
retaillez le surplus de couture à 3 mm du bord puis ouvrez la couture
au fer sur l'envers ;
retournez les pièces, repliez-les endroit contre endroit et repassez à
nouveau, cette fois-ci bien fermement ;
piquez enfin le long de la ligne de couture, à 0,5 cm du bord,
en veillant à ce que le surplus de
couture ne dépasse pas de la couture une fois que vous retournez
l'ouvrage sur l'endroit. Repassez une dernière fois en couchant la
couture sur un côté.
Vous obtiendrez alors sur l'endroit une couture normale et sur l'envers un
surplus qui ne risque pas de s'effilocher.
COUTURES COURBES
Les encolures, les emmanchures, les coutures « princesse » (voir le
paragraphe sur les autres coutures) et les autres endroits courbes nécessitent
des coutures courbes. Contrairement aux coutures en ligne droite, lorsque
vous voudrez repasser la couture, vous remarquerez que le tissu tire,
rendant la couture plissée. Il faut donc cranter ou tailler les surplus de
couture en fonction de la forme de la courbe.
Pour les courbes concaves, c'est-à-
dire vers l'intérieur, on entaille les
surplus de couture à intervalles
réguliers (usuellement tous les 5
mm) avec des ciseaux jusqu'à 2 ou 3
mm de la couture. De cette façon, le
tissu pourra s'étendre et se mettre à
plat. Il ne faut pas couper la couture
ni couper trop près de celle-ci pour
ne pas la fragiliser. On repasse la
couture après avoir entaillé les
surplus, avec un coussin de tailleur si
nécessaire, pour conserver l'arrondi.
Pour les coutures convexes, c'est-à-
dire vers l'extérieur, on crante les
surplus de couture à intervalles
réguliers, ce qui permettra au tissu de
se mettre à plat sans froncer
lorsqu'on retournera l'ouvrage.
Cranter signifie couper en V pour enlever des petits morceaux de tissu. Il ne
faut pas couper la couture ni couper trop près de celle-ci pour ne pas la
fragiliser. On repasse la couture après avoir cranté les surplus, avec un
coussin de tailleur si nécessaire, pour conserver l'arrondi.
DIRECTIONS À SUIVRE
Puisque la couture de soutien doit être piquée dans le bon sens, suivez
ces règles simples pour ne pas vous tromper.
Encolures rondes : de l'épaule vers le centre, faire deux piqûres.
Encolures en V : de la pointe au centre vers l'épaule. Parements
d'encolure : de l'épaule vers le centre sur les deux bords ronds, du bord
extérieur vers l'encolure sur les bords droits. Épaules : de l'encolure
vers l'emmanchure. Emmanchures : de l'épaule vers l'aisselle. Coutures
de côté (pour les corsages) : de l'aisselle vers la taille. Tour de taille
(pour les corsages et jupes) : des coutures de côté vers le centre.
Hanches (pour les jupes) : des hanches vers la taille.
Si les pièces se sont détendues, vous pouvez tirer sur les points avec une
épingle et presser légèrement pour redonner une bonne forme. Si la pièce a
rétréci, coupez la piqûre tous les 5 cm et étirez.
COUTURES CROISÉES
Lorsque vous assemblez un vêtement
ou un objet en tissu, il arrive
fréquemment que les coutures se
croisent. C'est le cas notamment au
niveau des aisselles, lorsque la
couture des manches (le long du
bras) rencontre la couture de côté du
corsage.
Il faut alors veiller à ce que les
coutures soient alignées pour un
résultat plus joli. De plus, il faut également éviter les surépaisseurs de tissu
qui, outre un rendu moins professionnel, pourront gêner quand on portera la
chemise.
Pour cela, piquez les deux coutures séparément et ouvrez-les. Finissez-les
en vous référant au paragraphe suivant. Ouvrez les coutures au fer à
repasser puis superposez les pièces, endroit contre endroit, en faisant
coïncider les coutures et en épinglant les valeurs de couture de part et
d'autre des piqûres (ce qui fait qu'on épingle quatre épaisseurs de tissu).
Pour éviter les surépaisseurs sur les tissus épais, vous pouvez tailler les
coins des valeurs de couture en pointe (cela n'est pas nécessaire sur les
tissus légers).
Piquez une couture simple puis repassez avec un coussin de repassage si
nécessaire. Pour éviter que l'une des coutures ne tire sur l'autre, vous
pouvez tailler au-dessus et en dessous de cette couture.
On peut également tricher en inversant l'ordre des coutures. Dans le cas des
manches par exemple, il est tout à fait possible d'assembler la manche sur
l'emmanchure avant de piquer la manche et le côté du corsage en une seule
opération.
AUTRES COUTURES
La couture parisienne combine les
techniques de la couture rabattue et
de la couture anglaise. Elle sera donc
aussi solide qu'une couture rabattue.
La couture plate est l'une des
coutures les plus simples à réaliser : elle consiste à superposer les bords des
deux pièces, endroit contre envers puis à piquer deux coutures sur les bords
des deux pièces, soit au point droit, soit au point zigzag. C'est une couture
fréquemment utilisée en lingerie car elle ne « marque » pas du tout, elle est
quasi invisible.
La couture princesse est une couture courbe qui réunit une pièce concave
et une pièce convexe. Elle a le même rôle qu'une pince puisqu'elle donne de
l'ampleur au vêtement. Avant de réaliser une couture princesse, il est
recommandé de faire préalablement une couture de soutien à I cm du bord
sur la pièce convexe.
LES FINITIONS
Pour donner à une création un meilleur tombé, on doit soigner les finitions
et en particulier le surfilage. De belles finitions non seulement améliorent la
durée de vie d'un vêtement mais apportent également du professionnalisme
à la réalisation.
On surfile les bords du tissu pour éviter, d'une part, que le tissu ne
s'effiloche (et que la couture ne cède pas) et, d'autre part, pour apporter de
la stabilité à la couture.
En fonction du type de tissu et du type de la couture, on peut choisir de finir
les coutures de différentes façons : en surfilant les bords ; avec des ciseaux
cranteurs ; en repiquant les bords...
Une finition est réussie, lorsqu'elle est nette et régulière, sans surépaisseur,
qu'elle consolide la couture et qu'elle n'est pas visible sur l'endroit de
l'ouvrage.
SURFILAGE
Le surfilage est un zigzag réalisé sur le bord des valeurs de couture, c'est-à-
dire sur la partie du tissu qui dépasse de la couture. Il est en général effectué
à la machine avec un point zigzag ou avec une surjeteuse ou même à la
main au point dit de surjet.
Pour surfiler une couture, il faut
d'abord l'avoir repassée et avoir
supprimé les bouts de fil qui
dépassent avec des ciseaux. Réglez la
machine à coudre sur point zigzag et
faites un essai sur une chute de tissu.
La largeur et la longueur du point
dépendent du tissu : il faut que le
point soit assez large pour que le
tissu ne plisse pas à l'intérieur, ce qui créerait de la surépaisseur et se
verrait.
On utilise également un fil assez fin, comme du fil à repriser.
Piquez de façon à ce que, lorsque l'aiguille va vers la droite, elle dépasse
très légèrement le bord du tissu et « enferme » les fils du tissu lorsqu'elle
revient dans le tissu.
Si la couture est ouverte, il faut surfiler le bord de chaque valeur de couture.
En revanche, si la couture est fermée, surfilez les deux bords en même
temps. Pour cela, après avoir piqué la couture, coupez les bords ensemble, à
environ I cm de la couture puis surfilez les deux bords.
Repassez une dernière fois la couture après avoir fini de surfiler.
On peut également choisir de piquer sans dépasser le bord, notamment dans
le cas de la couture fermée. Dans ce cas, il faudra recouper les valeurs de
couture si nécessaire (si la couture zigzag n'est pas assez proche du bord et
que le tissu risque de s'effilocher). Cela est plus délicat mais le résultat est
plus net.
C'est à vous de choisir la méthode
avec laquelle vous serez le plus à
l'aise. N'hésitez pas à vous
entraîner !
Astuce
Un bon moyen pour vérifier que le Pour bien positionner le tissu, il
surfilage est correct est de tirer sur faut faire attention au premier
un fil du bord : si celui-ci est arrêté point : avec le volant à main,
par le zigzag, le tissu est bien regardez où va se diriger
surfilé. l’aiguille lorsque vous
démarrerez et placez le tissu en
On peut enfin surfiler la plupart des
conséquence.
tissus, sauf les très fins qui plissent
sous le point zigzag.
Surfilage à la main
Il est tout à fait possible de surfiler à
la main, bien que depuis l'invention
de la machine à coudre, on ne surfile
plus de cette façon. Dans quelques
cas, le surfilage à la main est
recommandé : pour certains tissus
très fragiles, fins ou lisses comme la soie ou la mousseline ou encore
lorsqu'il n'est pas possible de faire autrement, par manque de place.
On utilise pour cela le point de surjet ou le point de surfil, avec un fil de
qualité de la même couleur que celle du tissu. Ces points ne sont pas
difficiles à réaliser mais vous aurez peut-être besoin d'un peu
d'entraînement pour les faire réguliers.
Enfilez le fil dans une aiguille et faites un nœud à une extrémité.
LES AUTRES
FINITIONS DE
COUTURE
D'autres types de finition peuvent
être effectués :
la couture biaisée ou gansée, pour les
vêtements. Cette technique consiste à coudre un biais ou une ganse le
long de chaque valeur de couture, avant de repasser. Elle confère au
vêtement un aspect très fini et elle n'est utilisée qu'en haute couture ou
par les tailleurs ;
la couture couchée au point de chausson est conseillée sur les tissus
épais qui s'effilochent très facilement. On peut surfiler à la main non
pas avec un point de surjet mais avec un point de chausson ;
vous pouvez enfin utiliser une surjeteuse, qui permet de coudre et de
surjeter la couture en même temps.
ESSAYAGE DU VÊTEMENT
Après avoir apporté les principales altérations, vous pourrez passer à l'étape
de coupe du tissu puis à celle du bâti. Avant de piquer les coutures
définitives, vous essaierez le vêtement pour y apporter les dernières
retouches.
Pour vous assurer de la bonne symétrie d'un vêtement sans couture au
milieu du dos ou du devant, vous pouvez marquer d'un bâti le milieu du
devant et du dos, en faisant de grands points droits et en utilisant un fil de
couleur contrastante.
Utilisez un fil d'une autre couleur pour les retouches pour mieux les
reconnaître.
Bâtissez le vêtement puis essayez-le. Portez-le à l'endroit et regardez-vous
dans un miroir. Bougez pour vous assurer qu'il est confortable, sans tirer ni
serrer.
Pour ajuster le vêtement, épinglez les zones qui doivent être modifiées :
si le tissu présente des plis disgracieux, essayez de creuser les pinces
présentes (en les rendant plus profondes) ou bien de bâtir au-delà de la
ligne de couture pour diminuer le surplus de tissu.
si le tissu est trop serré, piquez des épingles pour que, après avoir ôté
le vêtement, vous retrouviez la zone à modifier en relâchant le bâti, en
diminuant les valeurs de couture, par exemple au niveau de la taille, ou
en faisant des pinces moins profondes.
COMMENT FRONCER
Pour obtenir des fronces régulières, il faut d'abord repérer les deux
extrémités (début et fin) ainsi que le milieu du bord de la pièce que l'on
souhaite froncer. Si le bord est long (plus de 20 cm), il est également utile
de repérer des points intermédiaires (au quart de la longueur et aux trois
quarts). Pour marquer ces repères, vous pouvez soit utiliser des épingles,
que vous piquerez perpendiculairement, soit des traits de craie tailleur ou de
crayon spécial, ou encore des points de bâti.
Vous pourrez alors passer le fil de fronce : il s'agit de coudre, à la main ou
à la machine, une ligne de points droits, à I cm du bord. Vous pourrez
utiliser un fil de couleur contrastée puisque le fil de fronce est destiné à être
enlevé une fois le fronçage effectué. Il est donc utile de bien le distinguer
sur le tissu.
Vous pouvez appliquer les différentes techniques : main ou machine.
À la main : la longueur du fil doit être égale à la largeur finale du
morceau froncé, plus I0 cm. Faites un nœud avant de commencer à
coudre puis effectuez des points droits de 2 à 3 mm de long entre le
début et la fin du bord à froncer. Il est recommandé d'utiliser une
aiguille fine et courte pour pouvoir faire des petits points plus
facilement. À la fin, ne faites pas de nœud et laissez pendre le fil.
À la machine : réglez la longueur de point sur 3 mm et diminuez la
tension. Piquez au point droit entre le début et la fin du bord à froncer.
À la fin, ne faites pas de points arrière et laissez 10 cm de fils de
canette et de bobine.
Une fois le fil de fronce passé, vous pourrez tirer sur le fil pour froncer.
À la main : tirez sur le fil en faisant glisser le tissu sur le fil et en
répartissant les fronces entre les repères. Lorsque le morceau de tissu
froncé a la largeur désirée, enfilez le fil de fronce dans une aiguille et
faites deux petits points pour le bloquer.
À la machine : choisissez l'un des deux fils et tirez uniquement sur
celui-ci, en faisant glisser le tissu sur le fil et en répartissant les fronces
entre les repères. Il est possible de tirer des deux côtés, ce qui facilite
la répartition des fronces. Contrairement à la méthode manuelle, les
fronces ne se desserrent pas une fois la largeur désirée atteinte, mais
vous pouvez quand même enfiler les fils dans une aiguille et faire deux
petits points.
Pour bien répartir les fronces entre les repères, utilisez une règle ou
un mètre ruban. Posez le morceau à froncer sur la règle et tirez le fil de
fronce. Vérifiez avec la règle que les distances entre deux repères sont
égales (si vous avez marqué le milieu, les distances entre celui-ci et les
deux extrémités doivent valoir la moitié de la largeur souhaitée).
Froncer avec deux fils de fronce : lorsque les fronces doivent être serrées,
il peut être judicieux de coudre deux fils de fronce au lieu d'un seul. Il sera
ainsi plus facile de froncer le tissu. Pour cela, on coud deux coutures
parallèles au bord, distantes de 0,5 cm. Ces deux coutures sont
indépendantes : il ne faut pas utiliser le fil de la première rangée pour
coudre la seconde.
Pour froncer, il faut tirer sur les deux fils en même temps puis procéder
comme avec un seul fil de fronce.
Faites un essai préalable sur une chute de tissu si vous le jugez utile. Sinon,
débutez la couture avec prudence et procédez par étapes en réévaluant votre
travail entre chaque étape.
Si vous avez passé deux fils de fronce, il faudra piquer entre les deux
coutures.
Enfin, quand la partie froncée est cousue, ôtez les fils de fronces avec
précaution.
LES PLIS
Un pli est un rabat de tissu sur lui-même. Il en existe plusieurs types. De
la même manière que les fronces, les plis permettent de diminuer l'ampleur
ou la largeur d'un morceau de tissu. Ils sont également utilisés comme
décoration, pour orner le devant d'un corsage, par exemple.
Lorsque vous décidez de créer un vêtement avec des plis, il faudra prendre
en compte la nature du tissu employé (son poids et son type). En effet, les
plis peuvent être souples ou marqués et toutes les étoffes ne donnent pas le
même effet.
Si vous souhaitez des plis bien repassés, il faudra presser à fer très chaud et
les tissus synthétiques ne conviennent pas à ce genre de traitement, vous
devrez coudre dans ce cas des tissus naturels comme le coton ou le lin.
De la même façon, un tissu fin et léger ne pourra pas donner des plis rigides
au contraire d'un lainage, plus raide. Il faudra donc choisir le tissu en
fonction de son poids. Il ne faut pas non plus qu'il soit trop épais car les plis
engendrent des surépaisseurs qui peuvent être difficiles à assembler à une
autre pièce (sur une ceinture de jupe, par exemple).
Enfin, les plis disparaissent au lavage : il faudra les refaire à chaque
repassage. Pour vous y aider, il est possible de surpiquer les bords des plis
sur une certaine longueur.
Le pli couché
C'est le plus classique et également le plus facile à réaliser. Il est obtenu en
pliant une seule fois le tissu. On l'utilise fréquemment sur des jupes (on
parle alors de pli golf). On peut le coucher sur la droite ou sur la gauche et
il peut être :
repassé : il est alors aplati au fer à repasser sur toute sa hauteur ;
suggéré ou souple : dans ce cas, il est simplement retenu par une
couture en haut, comme pour les fronces ;
piqué : il est surpiqué en son bord, sur une longueur définie, et le reste
du pli est laissé souple ou repassé.
Le pli creux
Il se compose de deux plis couchés identiques, exécutés en vis-à-vis, dont
les bords se touchent sur l'endroit du vêtement. On l'appelle également le pli
rond. On le retrouve sur des jupes et parfois en haut d'un dos de corsage ou
de blouson. En général, il est fermé jusqu'à une certaine hauteur.
Le pli plat
C'est l'inverse du pli creux. Il se compose également de deux plis couchés
identiques, exécutés en vis-à-vis, dont les bords se touchent, cette fois-ci,
sur l'envers du vêtement.
COMMENT SURPIQUER
Pour surpiquer, déterminez la ligne de surpiqûre. Vous pouvez la dessiner
avec une craie de tailleur ou un crayon spécial sur la pièce à surpiquer,
après l'avoir assemblée avec une autre pièce.
Changez la bobine et enfilez la machine puis l'aiguille avec le fil choisi (qui
peut être différent du fil utilisé pour l'assemblage). Éventuellement, testez
sur une chute de tissu pour voir l'effet et régler la tension du fil si
nécessaire.
Placez le tissu, en orientant l'endroit vers le haut et piquez. Il faut en effet
piquer sur l'endroit car la couture, visible, sera plus jolie dans ce sens.
Il est impératif que cette piqûre soit bien parallèle au bord puisqu'elle est
extrêmement visible. La plupart des machines à coudre sont dotées d'un
pied presseur dont la distance entre l'aiguille et le bord est de 1 cm. Par
conséquent, on utilise souvent la largeur du pied presseur comme guide :
alignez le bord du pied presseur avec le bord et piquez lentement en
maintenant une distance régulière.
Il existe un pied presseur spécial pour surpiquer : il possède un bord relevé
qui sert de guide et il peut être soit fixé (largeur fixe) soit ajustable (largeur
réglable). Si vous utilisez un tel pied, le bord vertical glisse le long du bord
du tissu pour maintenir un espacement régulier entre l'aiguille et le bord.
Pour piquer droit, vous pouvez également utiliser un guide de quilting ou
guide-bord qui est un crochet métallique que l'on fixe au niveau de la barre
à pression. Vous pouvez enfin bâtir préalablement la piqûre et suivre le bâti
ou encore utiliser du ruban adhésif spécial, qui disparaît au lavage et qui
sert à bâtir plus rapidement : collez ce ruban le long du bord à surpiquer et
suivez son bord pour piquer droit.
La plupart du temps, on pique les
surpiqûres avec un point droit,
légèrement plus long que celui
d'assemblage. On peut également
Attention
piquer au point triple, ce qui rendra Si vous devez coudre une
la couture encore plus visible, ou surpiqûre sur plusieurs
encore avec un point décoratif, en épaisseurs de tissu, il se peut que
fonction du style du vêtement. la longueur du point varie en
Pour finir cette piqûre, il est fonction de l’épaisseur piquée.
préférable de laisser un peu de Ce peut être le cas d’un ourlet,
longueur aux fils de bobine et de lorsque la surpiqûre traverse les
canette : vous ferez passer le fil de coutures de côté des pantalons.
bobine sur l'envers et le nouerez Dans ce cas, faites des tests sur
avec celui de canette, avant des chutes de tissu en simulant
d'enfouir les fils entre les épaisseurs les épaisseurs du projet cousu. Il
de tissu en vous aidant d'une aiguille faudra modifier la longueur du
à coudre. Ne faites pas de points point et les réglages de tension si
arrière et ne superposez pas les nécessaire.
points car l'effet ne serait pas très
joli.
Vous pourrez également utiliser une aiguille double pour piquer deux lignes
parallèles en même temps.
Dans ce cas, choisissez une aiguille double assez large puisqu'il en existe
de largeurs différentes. Sur l'envers, vous obtiendrez un zigzag créé par le
fil de canette et, par conséquent, l'ouvrage ne sera pas réversible, ce qui
n'est pas le cas si la surpiqûre double est réalisée avec deux piqûres
indépendantes.
Les deux fils qui passeront par
l'aiguille double pourront être de la
même couleur ou de teintes Astuce fils
différentes. Cette technique est
souvent utilisée sur les tricots pour Pour surpiquer, on peut utiliser
les ourlets ou bien pour piquer deux du fil normal. Toutefois, comme
surpiqûres de part et d'autre d'une la surpiqûre est unecouture
couture d'assemblage. Il faudra alors visible, est souvent réalisée avec
dans ce dernier cas bien espacer les du fil contrastant ou épais pour
surpiqûres de façon égale par le mettre davantage en évidence.
rapport à la couture d'assemblage : C’est pourquoi vous pourrez
piquez lentement et avec précaution. trouver dans le commerce du fil
dit « surpiqûre », du moins dans
des couleurs classiques, voire
À LA MAIN
On peut également surpiquer à la dans plusieurs types de fibre
main avec un point dit « point comme la soie.
sellier » qui nécessite d'utiliser deux Si vous surpiquez avec un tel fil,
aiguilles pour un seul fil : on enfile il vous faudra utiliser une
les deux extrémités du fil dans les aiguille avec un chas assez grand
deux aiguilles et l'on fait des points (taille 90/14 ou 100/16) et choisir
droits alternativement avec chaque une longueur du point assez
aiguille, en repassant par les mêmes grande pour obtenir une jolie
trous. couture.
Il est également possible de faire un
simple point droit.
On utilise alors un fil plus épais que le fil normal, et il est très important de
coudre et d'espacer les points régulièrement. L'espace entre les points doit
être égal à la longueur des points pour un plus joli rendu.
LA SURPIQÛRE NERVURE
Usuellement, la surpiqûre est située à 0,5 cm du bord mais il est également
possible de surpiquer très près du bord, à 1 ou 2 mm. On parle alors de
surpiqûre nervure.
Cette technique est, par exemple, utilisée pour poser un biais avec couture
apparente comme sur une serviette de table.
Si la surpiqûre nervure est utilisée pour assembler deux pièces, il peut être
recommandé d'effectuer une couture de soutien sur les deux bords à
assembler.
Repliez le bord de la pièce qui se retrouvera par-dessus, sur 1 cm sur
l'envers. Épinglez et bâtissez pour faire tenir en place. Si nécessaire, il vous
faudra cranter ce rentré. Placez ce bord replié sur l'autre pièce en alignant le
bord avec la ligne de couture. Épinglez et bâtissez avant d'assembler par
une surpiqûre nervure à 1 ou 2 mm du bord.
On peut faire une seconde surpiqûre si on le souhaite.
LES OURLET
Les ourlets sont l'un des éléments les plus importants d'un vêtement et
même plus généralement de toute création de couture. Bien effectués, ils
donnent une belle tenue et une belle finition au projet.
Un ourlet est un repli qui finit le bord de l'objet confectionné. Sur un
vêtement, les ourlets seront situés sur les bas des jambes d'un pantalon, sur
le bord des manches d'une chemise, ou encore sur le bas d'une jupe ou d'une
robe. Généralement, on réalise un ourlet en repliant et en cousant le tissu, et
c'est l'une des dernières étapes de la construction d'une création de couture.
Pour être réussi, l'ourlet doit être bien repassé, sa largeur doit être constante
et bien marquée.
Il existe plusieurs types d'ourlets en fonction du style du vêtement et des
goûts de chacun et on peut les confectionner suivant plusieurs méthodes : à
la main ou à la machine, selon que l'ourlet est droit, courbe ou en angle.
Les ourlets peuvent être :
simples ou repliés ;
invisibles, à la main ou à la machine ;
en onglet ;
arrondis ;
roulottés ;
piqués ;
collés ;
de faux ourlets.
PRÉPARER UN OURLET
Avant de coudre un ourlet, il faut le préparer c'est-à-dire le marquer, le plier
et le bâtir.
Pour cela, vérifiez sur le patron la hauteur de l'ourlet et pliez le tissu vers
l'envers, de la valeur indiquée. Dans la plupart des cas toutefois, on choisit
la longueur du vêtement et l'on confectionne l'ourlet en conséquence : vous
essaierez une jupe ou un pantalon ou encore un manteau, devant une glace,
et vous piquerez des épingles en plusieurs endroits en fonction de la
longueur souhaitée. Ces repères vous aideront par la suite pour préparer
l'ourlet. Faites-vous aider par quelqu'un car il n'est pas aisé de bien marquer
les ourlets en devant se baisser. Il faut être droit pour ne pas se tromper.
Par exemple, pour un pantalon, vous marquerez la limite de l'ourlet devant
et derrière.
Pliez ensuite l'ourlet sur l'envers du tissu de façon que les repères soient
exactement sur l'arête du repli. Entre deux repères, l'arête doit être
parfaitement droite. Épinglez en place. Repassez l'ourlet légèrement et
essayez le vêtement puis ajustez, si nécessaire, en indiquant les endroits à
modifier avec de nouvelles épingles. Enlevez le vêtement, retouchez l'ourlet
puis pressez-le au fer en évitant les épingles : il faut repasser
perpendiculairement à l'ourlet et vérifier que le tissu replié est droit-fil,
c'est-à-dire que l'ourlet n'est pas penché à l'intérieur du vêtement.
Mesurez la hauteur du rentré et
coupez les surplus pour que celle-ci
soit identique sur toute la longueur
de l'ourlet. En effet, l'ourlet ne doit
Astuce
pas être trop haut sous peine d'être Lorsque l’on fait un ourlet, les
trop « lourd » et il ne doit pas épaisseurs de tissu peuvent poser
dépasser en règle générale 2 à 3 cm. problème, notamment dans les
Vous pourrez vous aider d'un gabarit tissus épais comme le jeans. Pour
ou d'une réglette réglable. diminuer les épaisseurs de tissu,
Avant de coudre l'ourlet, il faut il est conseillé de retailler les
empêcher le bord du tissu de valeurs de coutures
s'effilocher, à moins que le tissu ne perpendiculaires à l’ourlet de
présente aucun risque. On peut alors moitié, de manière à obtenir un
le surfiler, le cranter avec des « T ».
ciseaux cranteurs. On parle alors
d'ourlet simple ou d'ourlet plat. Toutes ces techniques ont été explicitées
dans le chapitre précédent.
On peut également faire un second rentré vers l'intérieur de l'ourlet, auquel
cas il faudra penser à rajouter 1 cm à la hauteur de l'ourlet ; on parle alors
d'ourlet double rempli. Dans ce cas, après avoir préparé l'ourlet, on replie
une première fois sur 1 cm puis une seconde fois et on épingle les trois
épaisseurs (le rentré, l'ourlet et le tissu) avant de bâtir.
COUDRE À LA MAIN
On peut coudre un ourlet à la main
sur tous les tissus et cette méthode
a l'avantage d'être invisible. On
peut utiliser deux types de points
en fonction du tissu : le point glissé
ou le point de chausson (voir pages
17 et 18).
On utilise le point de chausson sur
des tissus épais comme le jeans, le
drap de laine ou la flanelle ou encore
sur les étoffes élastiques. À l'inverse,
le point glissé sera davantage utilisé
pour un ourlet replié sur les tissus
légers comme le coton, la popeline...
Pour que les points ne soient pas
visibles sur l'endroit, il faudra choisir
un fil assorti ou légèrement plus sombre. Prenez seulement un ou deux fils
de tissu lorsque vous piquerez dans l'endroit, ne tirez pas sur le fil et cousez
les points à 1 ou 2 mm du bord du repli. De plus, il faut tenir l'ouvrage, de
sorte à avoir l'ourlet face à soi et en le soutenant entre le pouce et l'index
gauches, d'une part, et le majeur gauche d'autre part pour ne pas trop tendre
le tissu (si vous êtes droitier ; les gauchers devront tenir l'ourlet de la main
droite).
Après avoir cousu l'ourlet, repassez-le une dernière fois sur l'envers de
l'objet confectionné.
COUDRE À LA MACHINE
Il est bien plus rapide de coudre un
ourlet à la machine mais le résultat
sera visible, sauf si vous utilisez un
pied spécial pour les ourlets
invisibles.
Pour les ourlets légèrement arrondis, comme les bas de jupes, vous pouvez
coudre un ourlet classique, à la main ou à la machine, en le faisant un peu
plus étroit, c'est-à-dire de 0,5 à 1 cm. Lorsque vous le repasserez, pressez
avec la pointe du fer de l'extérieur vers l'intérieur pour résorber l'excédent
de tissu.
Si vous préparez un ourlet sur un bord courbe, le rentré présentera des
fronces ou des plis qui correspondent à l'excédent d'ampleur. Il faudra donc
le mettre « en forme » et pour cela, il est possible de procéder de deux
manières. Dans tous les cas, l'ourlet sera plat, c'est-à-dire avec un repli
unique.
L'une des méthodes consiste à effectuer une couture de soutien qui
permettra de froncer légèrement le tissu et ainsi de diminuer l'excédent.
Cousez une ou deux piqûres à grands points le long du bord à ourler.
Repliez l'ourlet sur l'envers du tissu sur 1 cm et épinglez-le pour le faire
tenir en place. Tirez doucement sur les fils de manière à froncer légèrement
le tissu et jusqu'à ce que l'ourlet soit bien à plat. Répartissez l'excédent de
façon régulière puis repassez en utilisant une pattemouille si nécessaire
pour aplatir les fronces. Surfilez ensuite le bord et cousez l'ourlet, soit à la
main soit à la machine à coudre. Repassez une dernière fois l'ourlet.
Vous pouvez également cranter le long de l'arrondi : coupez des petites
fentes d'environ 0,5 cm sur le bord du tissu tous les 2 ou 3 cm, en le tenant,
endroit orienté vers vous. Ces petites entailles permettront au tissu de tenir à
plat une fois replié. Pliez le tissu vers l'envers sur 1 cm. Épinglez-le pour le
faire tenir en place et repassez en évitant les épingles. Pour coudre l'ourlet à
la machine, piquez à 0,5 ou 0,7 cm du bord. Vous pouvez utiliser un point
droit mais également un point décoratif ou encore un zigzag qui empêchera
le tissu de s'effilocher.
Posez l'ouvrage sur l'envers et tracez des lignes pour vous aider à plier les
deux ourlets : 2 lignes horizontales, 2 verticales puis 2 obliques à 45°, très
précisément, en utilisant une équerre. La première ligne horizontale
correspond au repli de l'ourlet et la seconde au bord du tissu une fois l'ourlet
cousu (les deux ourlets sont doubles remplis). Il en est de même pour les
lignes verticales. La seconde diagonale coupe les secondes lignes
horizontale et verticale en leur intersection tandis que la première diagonale
correspond au repli qui sera effectué en diagonale. Les trois replis ont la
même largeur. Coupez le coin en suivant le premier trait oblique puis
rabattez le tissu sur l'envers en suivant le second trait oblique et repassez.
Repliez le premier ourlet sur l'envers (deux fois pour obtenir un ourlet
double rempli) puis le second de la même façon : les ourlets ne doivent pas
se superposer ni former un espace entre eux.
Lorsque l'on coud un ourlet roulotté à la main, on utilise une aiguille très
fine et du fil également très fin, de la même couleur que le tissu. On le coud
sans le bâtir au préalable, au fur et à mesure.
Tenez le tissu en orientant l'envers vers vous et commencez par l'extrémité
de l'ourlet, qui est située sur votre droite. Faites rouler le bord du tissu au-
dessus de la ligne d'ourlet, sur l'envers du tissu, avec votre pouce (que vous
aurez humecté) et votre index gauches (si vous êtes droitier), sur 2 à 3 cm :
cela consiste à faire deux petits replis de 3 mm chacun.
Tenez ce bord roulotté de la main gauche et cousez l'ourlet de la main
droite. Il est possible de coudre cet ourlet de deux façons différentes, soit
avec un point d'ourlet ou point coulé, soit avec un point d'ourlet invisible.
Pour le point d'ourlet ou point coulé, faites d'abord un petit nœud à
l'extrémité du fil. Vous pouvez utiliser un fil aussi long que l'ourlet à
réaliser ou bien prévoir plusieurs morceaux de fil de 40 cm de long si vous
n'êtes pas à l'aise avec une seule très longue aiguillée de fil (dans le cas où
l'ourlet est assez long).
Pour commencer la couture, insérez l'aiguille à l'intérieur du bord
roulotté et faites la ressortir à 1 cm sur le bord de l'ourlet ; tirez
l'aiguille et le fil.
Faites un point en prenant 3 ou 4 fils du tissu en A sur la ligne d'ourlet
(c'est-à-dire sur la ligne tracée) et tirez l'aiguille.
Piquez l'aiguille en B, dans le roulotté, à 1 mm à gauche.
Faites ressortir l'aiguille en C, à 1 cm de B, de façon que le point
réalisé soit parallèle au bord et se retrouve dans le roulotté.
Continuez ainsi de suite et en roulottant de tissu au fur et à mesure vers
la gauche jusqu'à l'extrémité gauche de l'ourlet. Comme la plupart des
points sont dissimulés sous le tissu, la couture est presque invisible.
Continuez ainsi de suite sur quelques points, sans tirer le fil. En effet, ce
n'est qu'après avoir cousu quelques points que vous pourrez tirer le fil pour
former le roulotté. Veillez à ne pas tirer trop fort pour ne pas froncer le
tissu.
Il est également possible de faire un ourlet roulotté à la machine, même si le
véritable ourlet roulotté ne s'effectue qu'à la main. Pour cela, il est
nécessaire d'installer sur la machine un pied spécial pour ourlet roulotté,
également appelé pied ourleur. Celui-ci existe en plusieurs largeurs, en
fonction du type de tissu. Il permet de soutenir le bord du tissu et de le
roulotter au fur et à mesure de la piqûre.
N'oubliez pas de tester la piqûre sur une chute de tissu pour effectuer les
bons réglages préalablement et pour savoir comment tenir le tissu. Vous
pouvez utiliser plusieurs types de points qui donneront des effets différents :
le point droit pour un ourlet plat, le point zigzag pour un effet rond ou
encore le point d'ourlet invisible pour un ourlet « coquille ».
OURLETS COLLÉS
Enfin, il est possible d'utiliser des bandes de tissu autocollantes, qui se
fixent au fer et grâce auxquelles on peut facilement réaliser un ourlet.
RALLONGER
Il est tout à fait possible de rallonger un vêtement ou des doubles rideaux.
Si vous confectionnez un objet que vous pensez devoir rallonger dans un
futur plus ou moins proche, prévoyez toujours de coudre un ourlet assez
large. Lorsque vous rallongez un ouvrage, il faut d'abord défaire l'ourlet
avec un Découd-vite, en évitant de trouer le tissu et brosser l'intérieur pour
faire partir la poussière. Effacez la marque : si l'ourlet a laissé un pli ou des
trous, repassez-le au besoin avec une pattemouille imbibée de vinaigre
d'alcool.
Préparez ensuite votre ourlet puis cousez-le.
S'il n'y a pas assez de tissu, il est toujours possible de réaliser un faux
ourlet, mais dans ce cas, on ne pourra allonger que de peu.
LE BIAIS
Comme son nom l'indique, le biais est une bande de tissu coupée dans le
biais, c'est-à-dire en oblique par rapport au droit-fil du tissu. On le trouve en
mercerie et il existe en plusieurs largeurs ainsi qu'en plusieurs couleurs et
motifs (liberty©, vichy...) et plusieurs types de tissu (coton, satin).
Le biais du commerce peut s'acheter
replié, pré-plié ou à plat :
le biais à plat est un simple ruban de
tissu, coupé dans le biais ;
le biais replié est plié le long de ses
deux bords ;
le biais pré-plié est également plié le
long de ses deux bords et présente en
plus un pli en son milieu, légèrement
décentré, ce qui fait qu'une fois le
biais plié en quatre, l'un des côtés sera légèrement plus large que
l'autre. Faites un essai avec du biais du commerce et pliez-le en suivant
ce pli préformé, vous verrez que les côtés ne se superposent pas
totalement.
On utilise généralement du biais pour finir les bords arrondis comme les
emmanchures ou les encolures : il va en effet épouser les courbes sans créer
de plis disgracieux ou déformer le tissu. On s'en sert également pour border
le linge de maison comme des sets de table et des nappes.
En général, le biais pré-plié sert à envelopper, à enfermer un bord, et il est
visible sur l'endroit et sur l'envers alors que le biais replié est utilisé pour
réaliser des faux ourlets et ne sera pas visible sur l'endroit.
Côté = √ (2 l × L + 0,5)
LA LARGEUR DU BIAIS
Généralement pour border un ouvrage, on utilise un biais de 2 cm de large.
Toutefois, si le tissu est
particulièrement épais ou si vous
souhaitez une bordure assez Attention
importante, il vous faudra un biais
plus large. Si le biais est en coton, il est
Le biais replié peut être utilisé pour recommandé de le laver avant
effectuer des faux ourlets comme utilisation car il peut rétrécir.
expliqué dans le paragraphe «Les
faux ourlet », p. 116.
Attention
Si vous utilisez du biais pré-plié, celui-ci n’est pas totalement
symétrique: vous veillerez à positionner le côté le plus large du biais
sur l’envers ou sur le côté le moins visible. Ainsi, vous augmentez vos
chances de bien piquer les trois épaisseurs de tissu ensemble.
LES BOUTONS ET
BOUTONNIÈRES
Les boutons et boutonnières sont l'un des principaux moyens pour fermer
des vêtements.
LES BOUTONNIÈRES
Les boutonnières sont l'une des finitions essentielles sur les chemises, les
vestes... On les confectionne habituellement à la fin mais avant de coudre
les boutons. Il faut donc s'assurer avant de les faire que le vêtement tombe
bien, que les deux côtés qui recevront les boutons et les boutonnières sont
de même longueur, qu'ils sont bien droits et que vous pouvez les croiser
sans que des plis ne se forment. Pour cela, vous pourrez placer des épingles
au niveau des futures boutonnières et fermer ainsi le vêtement lorsque vous
l'essaierez.
Lorsque vous êtes prêt, vous pourrez marquer l'emplacement des
boutonnières puis les coudre, à la main ou à la machine. Vous poserez les
boutons après.
Horizontales ou verticales ?
Sur certains patrons, vous trouverez des boutonnières horizontales alors que
d'autres indiqueront des boutonnières verticales. L'orientation des
boutonnières est déterminée à la fois par le type de vêtement mais
également par son style et par le sens dans lequel le vêtement est sollicité.
Une boutonnière horizontale est perpendiculaire au bord du vêtement. Le
bouton a ainsi moins tendance à s'échapper puisqu'il se place et tire sur un
côté de la boutonnière. On l'appelle également boutonnière « de tension ».
Lorsqu'elle présente un arrondi à l'une des extrémités, on parle de
« boutonnière tailleur ». En général, on privilégie ce type de boutonnière
sur des tissus épais ou rigides ainsi que sur les poignets, les cols ou à la
ceinture.
Une boutonnière verticale est parallèle au bord du vêtement. Dans ce cas, le
bouton reste au centre et tire sur l'ensemble de la boutonnière; il peut donc
plus facilement en sortir. Toutefois, si le vêtement tombe proprement et si
bouton et boutonnière ont des tailles adaptées, le bouton restera bien en
place. La boutonnière est dite alors « de maintien ». On l'utilise en général
sur des tissus plus légers et en particulier sur les chemises d'homme ou de
femme, sur la ligne centrale de la patte de boutonnage (qui est la bande de
tissu en droit-fil qui finit l'un des deux bords de la chemise et qui soutient
les boutons). Souvent, sur les chemises, la première boutonnière est
horizontale et les autres sont verticales.
Seules les deux premières sont traitées dans le cadre de cet ouvrage.
DISPOSER DES
BOUTONNIÈRES
Marquer leur
emplacement
Superposez les deux bords du
vêtement comme pour le fermer, le
bord devant porter les boutons se
trouvant en dessous. Vous pouvez
éventuellement épingler ou bâtir les
boutons aux emplacements prévus et
en les espaçant régulièrement. Ainsi, il sera plus aisé de déterminer la place
des boutonnières.
Si vous avez suivi un patron du commerce pour une robe, une chemise ou
un manteau, vous avez dû repérer la ligne de milieu sur les pièces dos et
devant. Si vous ne l'avez pas encore fait, bâtissez à grands points la ligne de
milieu sur la pièce qui doit comporter les boutonnières. Cette ligne est le
milieu de la patte de boutonnage et doit se retrouver au milieu du corps
lorsque vous fermez le vêtement et que les deux côtés sont placés l'un sur
l'autre et se croisent.
Les boutonnières horizontales commenceront à 3 mm en deçà de cette
ligne.
Les boutonnières verticales seront centrées sur cette ligne.
Les boutonnières sont généralement espacées régulièrement sur le
vêtement.
On commence par en positionner au niveau de l'encolure, de la poitrine et
de la taille avant de répartir les autres en divisant la distance entre ces trois
endroits de manière égale. Placez une épingle pour repérer où coudre une
boutonnière : vous repérerez plutôt l'une des extrémités, celle du haut pour
une boutonnière verticale, ou celle de droite une horizontale.
Si un vêtement (jupe, robe, manteau) est boutonné jusqu'en bas, placez le
dernier bouton à environ 10 cm de l'ourlet pour permettre les mouvements.
Enfin, par convention, on place les boutonnières à droite sur les vêtements
féminins et à gauche sur les vêtements masculins ou mixtes. Pour les
boutonnières situées à la ceinture, vous suivrez les indications du patron.
Si les boutons sont déjà cousus, il vaut mieux vérifier l'espacement des
boutonnières après les avoir marquées d'après la position des boutons car il
est plus facile de changer un bouton de place qu'une boutonnière.
Il est recommandé de faire un test sur une chute de tissu : coupez une fente
d'une longueur donnée et regardez comment le bouton passe dedans ! C'est
également pourquoi il vaut mieux confectionner les boutonnières avant de
coudre les boutons.
Dans le cas des boutons boules ou des boutons dont le diamètre est
difficilement mesurable, utilisez une bande de papier. Positionnez-la tout
autour de la boule, là où elle est la plus large. Repérez avec un trait de
feutre ou de crayon le périmètre du bouton. Le diamètre est alors égal au
périmètre divisé par 3,14. La longueur de la boutonnière se calcule comme
précédemment, c'est-à-dire : diamètre + épaisseur + 2 mm d'aisance.
Lorsque vous aurez déterminé la longueur des boutonnières, marquez un
trait de cette dimension à la craie tailleur ou au crayon spécial, sur l'endroit,
au niveau des épingles qui repèrent l'emplacement des boutonnières. Il faut
veiller à bien les aligner : elles doivent toutes commencer au même endroit
par rapport au bord et être de la même longueur.
Lorsque le second bord est brodé, faites de la même façon deux points
perpendiculaires rebrodés au point de boutonnière, que la boutonnière soit
horizontale ou verticale.
Pour finir, passez l'aiguille sous l'envers et glissez-la sous les points brodés
d'un des bords pour atteindre l'autre extrémité. Coupez le fil à ras. Si vous
avez commencé la boutonnière par un nœud, coupez-le.
Coudre un bouton-pression
Le bouton-pression classique est constitué de deux parties : la première
présente un creux et l'autre une sorte de bosse qui doit s'enclencher dans le
creux. Chaque morceau est troué sur le bord en 4 ou 6 endroits par lesquels
fa passer le fil afin de les maintenir en place.
Déterminez en premier lieu
l'emplacement des boutons. Les
patrons du commerce indiquent
généralement où les placer. Sinon,
essayez le vêtement et repérez avec
précision, en utilisant une craie
tailleur ou avec deux points cousus
avec du fil contrastant, l'endroit où
coudre les deux éléments de la
pression.
Il faudra coudre la partie bosselée sur
le pan de vêtement qui se superpose
à l'autre. Elle sera fixée sur l'envers du vêtement, tandis que la partie
pourvue du creux sera cousue sur l'endroit.
Choisissez une aiguille relativement fine, car elle doit passer à travers les
trous. Faites des essais d'aiguille préalablement.
Enfilez une aiguille avec du fil ordinaire et faites un nœud à une extrémité.
Placez la pièce bosselée au bon emplacement, sur l'envers du tissu, en
orientant la bosse vers l'extérieur, et maintenez-la avec le pouce gauche
(pour les droitiers) sans cacher tous les trous. Piquez l'aiguille dans le tissu
à travers l'un des trous du bouton-pression et essayez de ne prendre qu'une
épaisseur de tissu pour que les points ne soient pas visibles sur l'endroit. La
pointe de l'aiguille doit rester entre l'épaisseur externe du vêtement et le
tissu sur lequel la pièce est cousue si vous cousez la pression sur un endroit
où il y a deux épaisseurs de tissu. Ressortez l'aiguille juste à l'extérieur du
bouton et à 1 mm du trou dans lequel vous avez passé l'aiguille.
Recommencez en piquant l'aiguille dans le même trou et en la ressortant à 1
mm en-dehors du bouton. Faites 5 ou 6 points dans le même trou puis
changez de trou jusqu'à avoir cousu toute la partie. Pour changer de trou,
faites glisser l'aiguille à travers les deux épaisseurs de tissu ou entre le
bouton et le tissu. Pour finir, faites un petit nœud à côté de la dernière série
de points.
Si vous ne parvenez pas à passer l'aiguille entre les deux épaisseurs de tissu,
vous pourrez coudre un bouton par-dessus la pression, sur l'endroit, pour
cacher les points.
Pour vous assurer que la partie pourvue du creux sera bien en face de la
partie bosselée, vous pouvez frotter un peu de craie tailleur sur la bosse,
essayer le vêtement et le fermer comme il devrait l'être : la craie posée sur
la bosse marquera le second pan de tissu et vous coudrez la seconde pièce
du bouton exactement à cet endroit.
Positionnez la pièce avec le creux sur la marque (veillez à l'orienter
correctement !). Tenez-la en place avec le pouce gauche et cousez de la
même façon dans tous les trous.
Si le tissu est léger, vous pourrez le renforcer pour obtenir un meilleur
résultat : ajoutez sur l'envers un petit cercle de tissu ou d'entoilage à
l'emplacement du bouton-pression.
LES FERMETURES À
GLISSIÈRE
DÉFINITION
La fermeture à glissière permet d'ouvrir et de fermer rapidement et
sûrement un vêtement ou un sac ou bien de joindre et de séparer deux
pièces de tissu. On l'appelle également fermeture à crémaillère ou fermeture
Éclair ou encore zip.
Elle est constituée de deux bandes de tissu comportant chacune des dents.
Celles-ci sont décalées de sorte que le passage d'une navette, appelée
également curseur, permet de les emboîter ou de les séparer.
La navette est une pièce comportant deux gorges qui se rejoignent d'un côté
et qui servent à guider les dents lorsque l'on fait glisser le curseur, lequel
peut être autobloquant ou non.
La dimension d'une fermeture à glissière se mesure par la distance entre les
dents, en millimètres. Elle peut varier de 4 à 8 mm. La longueur est la
distance entre les deux arrêts. Elle est comprise entre 10 et 70 cm.
Il existe plusieurs types de fermetures à glissière qui ont chacune une
utilisation spécifique en fonction du tissu et de l'ouvrage.
Fermetures à glissière spirale : ce sont les plus courantes. Le curseur
glisse sur deux spirales de chaque côté et les spirales sont les dents de
la fermeture.
Fermetures invisibles : ce sont en général des fermetures à glissière
spirale dont les dents sont cachées par des bandes de tissu dont la
couleur doit être assortie au vêtement. Elles sont surtout utilisées pour
les robes et les jupes.
Fermetures à glissière métallique : leurs dents sont des pièces
individuelles en métal, fixées aux bandes de tissu à intervalles
réguliers. Elles sont en cuivre, en aluminium ou en nickel. Très
solides, elles sont utilisées pour les jeans.
Fermetures à glissière moulée : elles ressemblent aux fermetures à
glissière métalliques mais leurs dents sont en plastique. Elles peuvent
être de toutes les couleurs et sont plus solides que les fermetures à
glissière spirale.
Fermetures à glissière séparable (« OE » pour open-ended) : les deux
extrémités de ces fermetures peuvent se bloquer ou se débloquer et les
deux bandes qui les composent peuvent ainsi se séparer totalement.
Elles sont utilisées pour les vestes qui doivent pouvoir s'ouvrir
complètement. Elles peuvent être à glissière métallique, moulée ou
spirale.
Fermetures à glissière non séparable (« CE » pour closed-ended) : l'une
des extrémités ou les deux sont bloquées. On les utilise pour les
bagages.
On parle de fermeture double curseur quand celle-ci comporte deux
curseurs en vis-à-vis. Les fermetures de ce type, non séparables, peuvent
être en O (utilisées pour les sacs par exemple) ou de forme X. devant leur
nom au dessin de la lettre qu'elles forment lorsqu'elles sont à moitié tirées.
Préparer le travail
Avant de poser la fermeture, vous devrez plier les deux côtés de l'ouverture
pour les repasser légèrement. Si la fermeture à glissière doit être
positionnée dans la continuité d'une couture, pliez les deux bords de telle
sorte que les plis soient le prolongement de la couture. Ainsi, les deux côtés
de l'ouverture une fois pliés doivent se retrouver bord à bord lorsque vous
les repasserez. Si besoin, vous pouvez assembler les deux côtés en les
bâtissant : cousez à grands points le long de la ligne où la fermeture devra
être. Vous enlèverez le bâti avant de faufiler la fermeture à glissière.
Vous devrez également vérifier que la fermeture n'est pas trop petite pour
l'ouverture en la posant par-dessus.
Les bords doivent également être finis (surfilés, crantés ou gansés par
exemple) avant d'insérer la fermeture ; et la couture que la fermeture à
glissière prolonge éventuellement doit être ouverte au fer.
Il faut également vérifier que les bandes de la fermeture ne soient pas
froissées. Repassez-les, le cas échéant, sans passer le fer sur les dents.
Bâtir la fermeture
Posez la fermeture à glissière sous les deux côtés et épinglez chaque bande
sur chaque côté : il faut que les bords se rejoignent lorsque la fermeture est
fermée et que les dents soient cachées. Repérez également avec une ou deux
épingles le bas de l'ouverture.
Il est recommandé de bâtir ensuite la fermeture surtout si vous décidez de la
piquer à la machine.
Si vous faites des points invisibles, vous avez le choix entre terminer la
couture avec un nœud et commencer une nouvelle couture pour coudre la
seconde bande ou bien rejoindre l'autre côté de la fermeture en faisant un
grand point horizontal sur l'envers. Si votre couture est visible, cousez des
points droits de manière à réaliser un V.
La finition
Pour finir, retournez l'ouvrage. En haut, fixez les extrémités de la fermeture
en les repliant sur l'envers du tissu de façon à ce qu'elles ne soient pas
visibles sur l'endroit. Si vous le pouvez, vous pouvez également les cacher
sous le col ou sous la ceinture.
En bas, faites quelques points pour attacher les bandes au tissu (en ne
prenant qu'une épaisseur de l'ouvrage).
Vous pouvez également coudre les bords des bandes sur une seule épaisseur
de tissu, avec un point glissé, pour faire tenir la fermeture à glissière en
place. À la fin, n'oubliez pas d'enlever les fils de bâti.
MONTAGE ASYMÉTRIQUE
Cette technique est utilisée en particulier pour les fermetures de jupes (sur
le côté gauche ou dans le dos) ou de pantalons. Avec cette méthode, la
fermeture à glissière est cachée par l'un des bords du tissu, appelé « sous-
patte ».
Lorsque la fermeture est placée sur le côté, la sous-patte est orientée du
devant vers le dos, tandis que lorsqu'elle est située sur le dos, la sous-patte
est positionnée sur la gauche.
Préparer le travail
On prépare la pose d'une fermeture à glissière à bords asymétriques de la
même façon que la pose bord à bord. Ainsi, vous devrez plier les deux côtés
de l'ouverture pour les repasser légèrement. Si la fermeture doit être insérée
dans la continuité d'une couture, pliez les deux bords de telle sorte que les
plis soient le prolongement de la couture. Ainsi, les deux côtés de
l'ouverture, une fois pliés, doivent se retrouver bord à bord lorsque vous les
repasserez.
Si besoin, vous pouvez assembler les deux côtés en les bâtissant : cousez à
grands points, à la machine ou à la main, le long de la ligne où la fermeture
devra être puis repassez. Vous enlèverez le bâti avant de faufiler la
fermeture.
Cela prend plus de temps mais le résultat sera plus joli. Si la couture est
courbe, comme le long des hanches, par exemple, repassez-la en utilisant un
coussin de repassage pour ne pas l'écraser.
Vous devrez également vérifier que la fermeture n'est pas trop petite pour
l'ouverture en la posant par-dessus celle-ci.
Les bords doivent également être finis (surfilés, crantés ou gansés par
exemple) avant d'insérer la fermeture. De plus, la couture que la fermeture à
glissière prolonge éventuellement doit être ouverte au fer. Vous pouvez
également faire quelques points arrière en haut de cette couture pour éviter
qu'elle ne se défasse.
Il faut également vérifier que les bandes de la fermeture ne soient pas
froissées. Repassez-les le, cas échéant, en veillant à ne pas passer le fer sur
les dents.
La finition
En haut, fixez les extrémités de la fermeture à glissière en les repliant sur
l'envers du tissu de façon à ce qu'ils ne soient pas visibles sur l'endroit.
Si c'est possible, vous pouvez
également les cacher sous le col ou
sous la ceinture.
Astuce : fermeture à
En bas, faites quelques points pour
attacher les bandes au tissu (en ne glissière non séparable
prenant qu'une épaisseur de Dans le cas des poches de
l'ouvrage). blouson par exemple, on peut
Vous pouvez également coudre les insérer de la même manière une
bords des bandes sur une seule fermeture à bord asymétrique.
épaisseur de tissu, avec un point Elle sera alors non séparable et il
glissé. À la fin, n'oubliez pas y aura une couture oblique de
d'enlever les fils de bâti. chaque côté.
MONTAGE INVISIBLE
L'avantage d'une fermeture à glissière invisible est que l'ouverture
ressemble à une couture et qu'on ne voit, lorsqu'elle est correctement posée,
que le curseur, dont la couleur est assortie au tissu.
Ces fermetures dites invisibles sont différentes des modèles standard : leurs
dents sont plus fines et elles sont en plastique ; il s'agit en réalité de spirales.
Quand on ouvre une fermeture à glissière invisible, on s'aperçoit que la
spirale s'enroule sur elle-même. En appuyant sur la fermeture, on fait
apparaître un pli qui, en fait, est la ligne sur laquelle on va piquer pour
coudre la fermeture. Les dents de la spirale seront ainsi alignées sur le bord
du tissu.
Lorsque vous choisirez une fermeture invisible, il faudra la prendre de 2 cm
au moins plus longue que l'ouverture. D'ailleurs, si votre ouverture mesure
25 cm, il faudra acheter une fermeture de 40 cm car ces fermetures
n'existent pas dans toutes les longueurs et passent, par exemple, de 22 à 40
cm, sans valeurs intermédiaires.
Dans la suite de ce chapitre, nous parlerons indifféremment de dents ou de
spirales.
Préparer le travail
À la différence des autres fermetures à glissière, les invisibles doivent être
insérées avant d'assembler les deux pièces. Si vous souhaitez fermer une
jupe sur le côté avec une telle fermeture, il faudra la poser avant de piquer
la couture du côté qui portera la fermeture.
Il peut être utile de bâtir les deux pièces pour marquer la ligne de couture :
bâtissez puis essayez le vêtement pour vous assurer qu'il tombera bien. Si le
vêtement est trop grand, décousez et refaites le bâti un peu plus loin.
Lorsque vous serez satisfait, repérez la ligne de couture et défaites le bâti. Il
est également recommandé de repérer l'extrémité de l'ouverture par une
épingle piquée perpendiculairement ou par un trait de craie tailleur.
Les bords des deux pièces doivent toutefois être finis (surfilés, crantés ou
gansés par exemple) avant d'insérer la fermeture à glissière.
Si elle est légèrement enroulée, vous pouvez l'aplatir avec l'ongle. Ainsi, il
sera plus facile de la poser.
Il faut également vérifier que les bandes de la fermeture ne sont pas
froissées. Repassez-les, le cas échéant, sans passer le fer sur la spirale et en
le réglant sur une température modérée.
La finition
Lorsque les deux côtés de la fermeture à glissière invisible sont piqués,
remplacez le pied presseur par un pied classique. Fermez la fermeture et
épinglez la couture d'assemblage des deux pièces en dessous de la
fermeture.
Piquez pour assembler les deux pièces de tissu. Ouvrez la couture au fer à
repasser.
Pour entoiler, on peut utiliser un tissu un peu plus ferme que celui de
l'ouvrage ou bien une matière spéciale, en vente dans les merceries.
Les couleurs disponibles pour les entoilages sont souvent limitées : le blanc
et le noir sont les plus courantes. Il faut vérifier par transparence que
l'entoilage ne sera pas visible sur l'endroit.
CHOISIR UN
ENTOILAGE
Devant la multitude d'entoilages À savoir !
disponibles sur le marché, il peut On parle également de
être difficile de choisir celui à
Vlieseline® pour désigner un
utiliser. Il y a cependant quelques
entoilage. Il s’agit en fait d’une
règles à suivre.
marque d’entoilage.
Le poids de l'entoilage doit
dépendre de celui du tissu. Plus
un tissu est lourd, plus l'entoilage à utiliser le sera aussi, tout en restant
légèrement plus léger que le tissu.
Vérifiez les instructions de lavage qui doivent être compatibles avec
celles du tissu.
Dans tous les cas, à épaisseur identique, les entoilages thermocollants
donneront plus de tenue que ceux à coudre.
Certaines étoffes ne se prêtent pas aux entoilages thermocollants,
comme le velours, les voiles, le cuir, la dentelle qui seraient abîmés par
la chaleur et la pression nécessaire à l'application. Dans ce cas, vous
devrez choisir un entoilage à coudre.
QUANTITÉ À ACHETER
La largeur des entoilages est, la plupart du temps, inférieure à celle des
tissus. Il faudra donc bien vérifier le métrage à acheter en comparant les
instructions du patron avec la largeur de l'entoilage disponible en mercerie.
Vous trouverez également dans les instructions du patron la liste des pièces
qui devront être entoilées ou même les patrons des pièces à couper dans
l'entoilage, qui peuvent être légèrement différentes des pièces à entoiler,
notamment pour éliminer les surépaisseurs dans les coutures.
POSER UN ENTOILAGE
La pose diffère en fonction de la nature de l'entoilage : thermocollant ou à
coudre. Il faudra peut-être le laver au préalable.
Prélavage
La plupart des entoilages donnent de meilleurs résultats s'ils sont prélavés
avant d'être posés sur le tissu. Si vous n'avez pas prélavé l'entoilage avant le
montage, celui-ci risque de rétrécir au premier lavage, il ondulera ou fera
des cloques et vous ne pourrez plus y faire grand chose.
Pour prélaver un entoilage, il suffit de le plonger dans une bassine d'eau
chaude pendant 10 à 15 minutes, de l'essorer et de le faire sécher à plat sur
une serviette.
Les entoilages en non-tissé n'ont généralement pas besoin d'être prélavés,
n'ayant pas tendance à rétrécir.
Assembler
Avant de bâtir parmenture et pièce ensemble, vous pouvez effectuer une
couture de soutien en cousant des points droits à 0,5 cm du bord sur la
pièce.
Il est également recommandé de bâtir la parmenture sur le bord plutôt que
de simplement l'épingler. Ainsi elle ne glissera pas lorsque vous la piquerez
la machine.
Bâtissez les deux pièces ensemble, endroit contre endroit et en faisant
coïncider les repères de montage. Piquez à la machine en positionnant la
parmenture par-dessus le tissu, sous l’aiguille de la machine. Si
l'emmanchure ou l'encolure est trop petite pour passer autour du bras de la
machine à coudre, vous devrez la poser de manière à créer un rond et la
positionner de sorte que l'aiguille de la machine se place à l'intérieur du
rond. Vous piquerez en suivant la ligne de couture indiquée par le patron, le
cas échéant, ou sur la ligne d'encolure ou d'emmanchure pour une veste ou
chemise sans col ou sans manche.
Recoupez les valeurs de couture de moitié. Pour que celles-ci restent bien à
plat lorsque vous retournerez la parmenture, vous pouvez les couper
graduellement : celle de la parmenture de 0,5 cm, et celle du vêtement, de
0,7 cm.
Crantez les bords arrondis tous les 3 cm ou même plus fréquemment s'ils
sont très arrondis. La parmenture pourra ainsi être retournée plus facilement
sans créer de surépaisseur et sans tirer.
Retournez alors la parmenture et pressez doucement au fer à repasser en
promenant le fer des bords vers l'intérieur.
Fixer une parmenture
On peut également « sous-piquer » la parmenture, ce qui consiste à piquer à
3 ou 5 mm de la couture d'assemblage, sur son bord interne, à travers les
valeurs de couture et la parmenture elle-même. Cette étape permet à la
parmenture de bien rester en place, de ne pas faire de pics et de se retourner
facilement à l'intérieur du vêtement.
Enfin, pour éviter que la Parmenture
ne sorte du vêtement, on la fixe à
celui-ci en cousant quelques points à
la main. Cela l'empêchera de se
Attention
froisser et de trop frotter contre le Lorsque vous repasserez le
tissu. Vous pourrez faire quelques vêtement fini, faites attention au
points en croix sur les coutures niveau des parmentures : un
d'épaule et de côté dans le cas d'une repassage un peu trop appuyé
emmanchure puis quelques points peut les rendre visibles sur
de chausson le long du bord l’endroit.
extérieur de la Parmenture en
veillant à ce qu'ils soient quasi
invisibles sur l'endroit. Une autre méthode consiste à surpiquer à 3 mm du
bord, à travers la pièce du vêtement et la parmenture
Toutes ces étapes semblent nombreuses mais elles sont néanmoins
relativement aisées à mener et garantissent un fini soigné et impeccable.