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Suites arithmétiques

Definition
Une suite (un )n définie par récurrence est une suite arithmétique si,
∃r ∈ R, ∀n > 0,
un+1 = un + r
Le nombre r est la raison de la suite.

De manière équivalente, (un )n est une suite arithmétique si la suite


vn = (un+1 − un ) est constante, c’est-à-dire que sa valeur ne
dépend pas de n.
Quel est le terme général d’une suite arithmétique ?
On a u1 = u0 + r , u2 = u1 + r = u0 + r + r = u0 + 2r ,
u3 = u0 + 3r ,... donc on devine la formule un = u0 + nr . On va la
montrer par récurrence.
Théorème
Le terme général une suite arithmétique (un )n de premier terme u0
et de raison r est
un = u0 + nr

Démonstration.
Je veux démontrer la propriété P(n)= au rang n, la suite
arithmétique (un )n a pour terme général u0 + nr .
J’initialise la récurrence en vérifiant que P(0) est vraie :
u0 + 0 × r = u0 donc c’est vrai.
Hypothèse de récurrence : il existe un n tel que P(n) soit vraie
jusqu’à ce n.
Je dois montrer que P(n + 1) est vraie.
Par définition, un+1 = un + r . Par hypothèse de récurrence,
un = u0 + nr , donc

un+1 = u0 + nr + r = u0 + (n + 1)r

Donc P(n + 1) est vraie.


Conclusion : P(n) est vraie pour tout n.
Suites géométriques

Definition
Une suite (un )n définie par récurrence est une suite géométrique si,
∃r ∈ R, ∀n > 0,
un+1 = r × un
Le nombre r est la raison de la suite.
Quand on parlera de suite géométrique, on supposera implicitement
que le premier terme u0 est non nul, et que la raison est non nulle.
De manière équivalente, (un )n est une suite géométrique si, elle ne
s’annule pas, et la suite vn = uun+1
n
est constante.
Quel est le terme général d’une suite géométrique ?
On a u1 = ru0 , u2 = ru1 = r 2 u0 , u3 = r 3 u0 ,... donc on devine la
formule un = r n u0 . On va la montrer par récurrence.
Théorème
Le terme général une suite géométrique (un )n de premier terme u0
et de raison r est
un = r n u0

Démonstration.
Je veux démontrer la propriété P(n)= au rang n, la suite
géométrique (un )n a pour terme général r n u0 .
J’initialise la récurrence en vérifiant que P(0) est vraie : r 0 u0 = u0
donc c’est vrai.
Hypothèse de récurrence : il existe un n tel que P(n) soit vraie
jusqu’à ce n.
Je dois montrer que P(n + 1) est vraie.
Par définition, un+1 = run . Par hypothèse de récurrence,
un = r n u0 , donc

un+1 = r × r n u0 = r n+1 u0

Donc P(n + 1) est vraie.


Conclusion : P(n) est vraie pour tout n.
Suites récurrentes linéaires

Definition
Une suite (un )n est une suite récurrente linéaire d’ordre p si

∃a0 ∈ R \ {0}, ∃(a1 , . . . , ap−1 ) ∈ Rp−1 , ∀n ∈ N,

un+p = a0 un + a1 un−1 + a2 un−2 + · · · + ap un−p .

I Les suites récurrentes linéaire d’ordre 1 sont les suites


géométriques.
I Pour connaı̂tre une telle suite, il faut aussi connaitre ses ?
premiers termes : ?= p.
On ne va regarder que les suites récurrentes linéaires d’ordre 2 :

un+2 = aun+1 + bun

avec a ∈ R \ {0}, b ∈ R. Le polynôme caractéristique associé à


cette récurrence est

P(x) = x 2 − ax − b .

On se souvient que si on note ∆ = a2 + 4b, alors :


I ∆ > 0 alors il existe r1 et r2 tels que P(r1 ) = P(r2 ) = 0. Plus
√ √
précisément r1 = a+2 ∆ , r2 = a−2 ∆ .r1 et r2 sont des racines
de P.
I Si ∆ = 0, alors il existe une unique racine r = 2a de P.
I Si ∆ < 0, alors il n’y a pas de racines réelles de P.
Théorème (2-1)
Soit (un )n une suite récurrente linéaire d’ordre 2. Alors, avec les
notations précédentes,
I Si ∆ > 0, il existe (α, β) ∈ R2 tels que

un = αr1n + βr2n

I Si ∆ = 0, il existe (α, β) ∈ R2 tels que

un = (α + βn)r n

Remarque
Si ∆ < 0, il y a aussi une solution, mais sans grand intérêt pour ce
cours sans nombres complexes.
Les coefficients α et β se trouvent en utilisant les premiers termes
u0 et u1 de la suite. En effet, supposons qu’on est dans le premier
cas, et que l’on a calculé r1 et r2 .Alors on a un petit système

u0 = α + β
u1 = αr1 + βr2

qu’il suffit de résoudre.


Exercice (Maison)
On suppose que x 2 − ax − b a une solution réelle r . Montrer que la
suite (r n )n satisfait la récurrence

un+2 = aun+1 + bun


Un exemple

Soit (un )n la suite définie par



 u0 =0
u1 =2
∀n ∈ N un+2 = 4un+1 − 4un

Le polynôme caractéristique est x 2 − 4x + 4.

Exercice
Calculer les racines de P(x) = x 2 − 4x + 4

Solution : Je calcule ∆ = 0, donc il y a un r qui annule ce polynôme, et


c’est r = 2.
Par le théorème, il existe α et β tels que

un = (α + nβ)2n .
Un exemple (suite)

J’ai donc que par le théorème, il existe α et β tels que

un = (α + nβ)2n ,

et on me dit que u0 = 0 et u1 = 2.
Exercice
Calculer α et β

u0 = α
En particulier, pour n = 0 et n = 1, j’ai et en
u1 = 2(α + β)
remplaçant
 par les conditions
 initiales :
0 =α 0 =α
⇔ et au final,
2 = 2(α + β) 1 =β

un = n2n
Récurrence d’ordre 2

Supposons qu’on me donne la suite (un )n définie par



u0 = u1 = 1
∀n ∈ N un+2 = 5un+1 − 6un

et que je veux vérifier que pour tout n ∈ N, un = −3n + 2n+1 , je


dois faire une induction (ou récurrence) d’ordre 2
I vérifier la propriété pour n = 0 et n = 1
I supposer que la propriété est vraie jusqu’au rang n + 1
I vérifier la propriété sur un+2 en utilisant la propriété sur un et
sur un+1 .
Supposons qu’on me donne la suite (un )n définie par

u0 = u1 = 1
(1)
∀n ∈ N un+2 = 5un+1 − 6un

et que je veux vérifier que pour tout n ∈ N, un = −3n + 2n+1 .


Exercice
Le vérifier !
Solution Je veux montrer que la propriété P(n)= La suite définie
par (1) a pour terme général −3n + 2n+1 .
I Je vérifie P(0) : en effet, −30 + 21 = −1 + 2 = 1, donc P(0)
est vraie.
I Je vérifie P(0) : en effet, −31 + 22 = −3 + 4 = 1, donc P(1)
est vraie.
I Je suppose que pour un certain n, P(n) est vraie jusqu’à ce n.
Je veux montrer que P(n + 1) est vraie. Par définition de la
suite (un )n ,
un+1 = 5un − 6un−1
et en utilisant P(n) ET P(n − 1) j’ai
un+1 = 5(−3n + 2n+1 ) − 6(−3n−1 + 2n )
= 5(−3n + 2n+1 ) − 2 × (−3n ) − 3 × 2n+1
= (5 − 2)(−3n ) + 2n+1 (5 − 3)
= −(3 × 3n ) + 2 × 2n+1 = −3n+1 + 2n+2
Donc dans ce cas, P(n + 1) est vraie.
Donc P(n) est vraie pour tous les n.
Remarque
La suite récurrente d’ordre 2 la plus connue est la suite de
Fibonacci (Fn )n définie par F0 = 0, F1 = 1,

∀n ≥ 2, Fn = Fn−1 + Fn−2

Quelqu’un a déposé un couple de lapins dans un certain


lieu, clos de toutes parts, pour savoir combien de couples
seraient issus de cette paire en une année, car il est dans
leur nature de générer un autre couple en un seul mois, et
qu’ils enfantent dans le second mois après leur naissance.
Leonardo Fibonacci, 1202
F0 = 2, F1 = 2, ∀n ≥ 2, Fn = Fn−1 + Fn−2

Figure – CC BY-SA 3.0, Link


F0 = 2, F1 = 2, ∀n ≥ 2, Fn = Fn−1 + Fn−2

Figure – CC BY-SA 3.0, Link

Exercice
Combien de lapins au bout de 1 an ? (on commence au mois 0).

Solution 466
HAI105X– 3 – Calculs divers, sommations

François Fillastre

Université de Montpellier

2021-2022
La notation Sigma

Exercice
Calculer la somme de tous les nombres entiers naturels jusqu’à 6.

n 3 4 5 6
Solution
somme 6 10 15 21
La formule générale est un résultat célèbre dû à Gauss.
Lemme
n(n+1)
Soit n ∈ N, n ≥ 1. Alors 1 + 2 + 3 + · · · + n = 2 .

Démonstration On va réaranger la somme

1 + 2 + 3 + 4 + · · · + (n − 3) + (n − 2) + (n − 1) + n

de cette façon : si n est pair :


n n n
Sn = (n+1)+((n−1)+2)+((n−2)+3)+· · ·+(( −1)+( +1))+
2 2 2
n
et on a 2 fois (n + 1). Si n est impair, n − 1 est pair, et

(n − 1)n n(n + 1)
Sn = Sn−1 + n = +n =
2 2

P de manière plus pratique 1 + 2 + 3 + · · · + n. On
On aimerait écrire
utilise le signe  somme  :

n
X
k = 1 + 2 + 3 + ··· + n .
k=0
Plus généralement, si on a un nombre n + 1 de nombres
a0 , a1 , a2 , . . . , an , la notation
n
X X
ak = ak
k=0 0≤k≤n

signifie que, pour l’indice k allant de 0 à n, on additionne les ak :


n
X
ak = a0 + a1 + · · · + an .
k=0
Remarquez que j’écris bien tous les signes +
n
X
ak = a0 + a1 + · · · +an .
k=0
Remarquez bien aussi que l’indice k est muet :
n
X n
X
ak = ai
k=0 i=0

Par contre, n est une donnée qui ne peut pas être changée selon
notre bon vouloir, en général :
n
X m
X
ak 6= ak
k=0 k=0

Bien sûr, on évitera complétement d’utiliser la même lettre pour


deux objets différents...
Exercice
Pn
Soit ak un nombre donné. Que vaut i=0 ak ?

Solution (n + 1)ak .
On note les propriétés immédiates des sommes : pour un réel c
n
X n
X
(cak ) = c ak
k=0 k=0

et aussi :
n
X n
X n
X
(ak + bk ) = ak + bk
k=0 k=0 k=0

Évidemment, la somme ne commence pas forcément à 0 :


n
X n
X
ak = a0 + a1 + ak , pour n ≥ 2
k=0 k=2

Pour 1 ≤ m ≤ n
m
X n
X n
X
ak + ak = ak + am
k=1 k=m k=1
Sommes téléscopiques

Comment calculer une somme ? Celà dépend de ce qu’on entend


par calculer. On peut vouloir une expression sans le signe somme.
Un cas simple est celui des sommes telescopiques qui sont de la
forme
Xn
Sn = ak+1 − ak
k=0

Exercice
Caculer Sn .
Solution Sn = (a1 − a0 ) + (a2 − a1 ) + . . . + (an−1 − an−2 ) + (an −
an−1 ) + (an+1 − an ) = an+1 − a0 .

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