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LA FISCALITÉ DE

L’ENTREPRISE
Pr DOUARI AZIZ 1

Année 2022
Introduction

 La fiscalité est un processus par lequel les pouvoirs publics s’assurent


des fonds prélevés par voie obligatoire afin de financer les dépenses
publiques.

 La fiscalité permet à l'Etat et aux collectivités territoriales de se procurer


des recettes et, ainsi, de financer leurs besoins en dépenses publiques.

 La fiscalité est aussi utilisée comme un levier pour orienter la politique


économique en favorisant tel ou tel secteur d'activité au moyen de
défiscalisation ou d'avantages spécifiques consentis à certains agents
économiques.

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 Le sens large de ce terme englobe les relations entre l’administration
fiscale (fisc) et les contribuables.

 Ces relations étant spécifiques, sont marquées, sans doute, par l’étendue
des prérogatives dont jouit l’administration mais caractérisées tout aussi
bien par la réalité des garanties que la loi accorde aux contribuables.

 La fiscalité est une discipline juridico-économique qui a pour objet


d’étudier les principes, les règles et les techniques de la mise en œuvre
des impôts.

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CONCEPTS DE BASE DE LA
FISCALITÉ
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CHAPITRE I: Concepts de base de la fiscalité

I. Généralités sur la fiscalité


1. Introduction au concept de la fiscalité
2. Evolution du système fiscal marocain

II. Etude technique de l’impôt


1. Définition de l’impôt
2. Les variantes de l’impôt
3. La classification des impôts
4. La technique fiscale

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I. Généralités sur la fiscalité

1. Introduction au concept de la fiscalité


a. Définition de la fiscalité

Dans sa forme, tout prélèvement fiscal ne peut se faire sans l'existence d'un support
juridique qui lui donne la légitimité adéquate. D’où une première définition de la fiscalité
qui est « l'ensemble des supports juridiques qui régit tout prélèvement fiscal ».

Dans une acception plus large, la fiscalité est un ensemble de pratiques relatives à la
perception des impôts et des autres prélèvements obligatoires qui permettent de financer
les besoins des Etats et des collectivités. L'impôt étant l'argent collecté par l'Etat pour la
couverture de ses charges.

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b. Le droit fiscal :

Le droit fiscal est l’ensemble des règles juridiques qui gouvernent l’imposition de
l’activité économique des personnes physiques et morales.

Le droit fiscal marocain se caractérise par l’extrême diversité de ses sources :

 Les sources internes

La loi a été souvent le moyen privilégié de création de l’impôt. Cette loi conduit au
développement de règlements et de circulaires en plus des deux compétences
(pouvoir législatif et pouvoir administratif) le pouvoir judiciaire joue un rôle
déterminant dans l’interprétation des textes.

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La fiscalité marocaine tire ses lois de plusieurs sources notamment :
 La constitution ;
 La loi de finances:
- Elle fixe les règles de l’assiette de l’impôt ainsi que son taux et les
modalités de recouvrement.
- Le parlement est seul compétent pour établir ou lever de nouveaux impôts.
- La loi fiscale peut faire l’objet d’amendement par une loi spécifique
appelée: loi de finances.
 La loi rectificative: Les lois établis sont souvent complétées par des
règlements c’est-à-dire des décrets ou des arrêtés ministériels.
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 La doctrine administrative: Il s’agit de l’ensemble des commentaires que
l’administration produits en vue de l’application des textes fiscaux (circulaires).

 La jurisprudence fiscale: L’ensemble des jugements rendus en matière fiscale


suite aux requêtes introduites par les contribuables contestant l’interprétation
faite par l’administration à propos d’une ou plusieurs dispositions fiscales.

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 Les sources internationales du droit fiscal marocain :

Il s'agit essentiellement des conventions fiscales internationales. Ce sont des traités


internationaux bilatéraux ou multilatéraux.

Ces conventions ont pour but :

 D’éviter les doubles impositions ;

 De lutter contre la fraude et l'évasion fiscales.

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c. Rôle de la fiscalité:

Plusieurs rôles sont assignés à la fiscalité :


 Moyen de financement : La fiscalité permet à l’Etat d’avoir des ressources
afin de couvrir les dépenses publiques ;
 Instrument de politique économique :dans des pays à planification
indicative tel que le Maroc, la fiscalité constitue un instrument privilégié de
politique économique qui permet d’orienter l’activité économique selon les
objectifs des pouvoirs publics;
C’est un instrument de politique sociale : En effet, l’impôt permet, entre autres :
• La réduction des inégalités des revenus. Exemple :La progressivité de l’impôt
sur le revenu.
• La réduction des inégalités entre régions à travers l’exonération d’impôt ;pour
l’investissement dans des zones défavorisées ;
• L’exonération des opérations de crédit effectuées par les associations de
microcrédit.
d. L'intérêt de la fiscalité pour l'entreprise
Pour apprécier l'intérêt de la fiscalité pour l'entreprise, parmi les critères qu’on
peut retenir : le cycle de vie de l'entreprise. Ce cycle s’étend selon trois phases :
- Au moment de la création de l’entreprise ;
- Quand elle se développe ;
- En fin d'activité.
Intérêt de la fiscalité lors de la création de l’entreprise
Outre les aspects financiers, et économiques, les promoteurs de tout projet de
création d'entreprise s'intéressent aux aspects fiscaux comme les exonérations
possibles et les démarches obligatoires sans lesquelles, il y a risque de sanctions.
Intérêt de la fiscalité pendant la phase du développement de l’entreprise
Une fois l'entreprise prend son élan, les responsables du dossier fiscal doivent
s'intéresser à l'impact de la charge fiscale sur les paramètres clés de l'activité tels
que les prix de vente, les bénéfices, les prix de revient, etc… Ainsi qu'au suivi des
déclarations fiscales, les relations avec l'administration fiscale…etc.
Intérêt de la fiscalité en fin d'activité de l’entreprise
Même quand une entreprise montre les signes de difficultés et les risques de
cessation, le volet fiscal y est présent : les conditions d'avoir le quitus fiscal pour
les associés, la radiation des registres du fisc, les conditions de taxation de
certains éléments tels que les plus-values…Etc.
2. Evolution du système fiscal marocain
a. La réforme du système fiscal au Maroc
Au Maroc, les institutions fiscales et les règles juridiques qui régissent le domaine
des finances publiques, sont le résultat d’une longue évolution historique.
En effet, fondamentalement cédulaire entre 1920 et 1986, le dispositif fiscal
marocain mis en place continuait à reposer sur le principe selon lequel chaque
catégorie de revenu était imposée d’après des règles et des taux particuliers, de
sorte que le système fiscal marocain devenait ainsi incohérent et très complexe à
cause de la prolifération des textes et leur manque d’homogénéité.

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Principaux impôts par catégorie de revenus avant 1984

Catégorie de revenu Impôt


Revenu salarial PTS
Revenu professionnel IBP
Revenu agricole IA
Revenu des capitaux mobiliers(dividende, intérêts) TPA
Profit foncier (vente de bien foncier) TU

 PTS: Prélèvement sur les Traitements et Salaires ;


 IBP : Impôt sur les Bénéfices Professionnels ;
 IA : Impôt Agricole,
 TPA : Taxe sur le Produit des Actions,
 TU : Taxe Urbaine.
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Pour dépasser ces inconvénients, une réforme fiscale dont les principes ont été
énoncés par la loi cadre du 23 avril 1984 a été adoptée.
Cette réforme fiscale structurelle s’est fixée pour principaux objectifs :

La suppression progressive du Le remplacement de la taxe sur les produits et les


système cédulaire et l’institution services par la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui
d’un système synthétique et global touche le chiffre d'affaires de toutes les activités
qui assure: industrielles, commerciales ou de services
- d’une part, une meilleure
répartition de la charge fiscale et
un élargissement de l’assiette et La suppression des impôts catégoriels appliqués par
la réduction des taxes, nature de revenu et leur remplacement par l’impôt
- et d’autre part un renforcement sur les sociétés (IS) qui touche les sociétés, et
des garanties que la loi accorde l’impôt sur les revenus(IR) qui concerne les
aux contribuables personnes physiques ainsi que les sociétés de
personnes comme la société en nom collectif.
Concrètement, l’application de cette réforme a débuté en 1986 par la TVA qui s’est
substituée à la taxe sur les produits et la taxe sur les services (TPS). En 1987, la loi
de finances a instauré l’impôt sur les sociétés en remplacement de :
- l’impôt sur les bénéfices professionnels ;
- l’impôt agricole ;
- la taxe urbaine sur les revenus locatifs.
Par contre en 1989, un Dahir vient d’instituer l’impôt général sur le revenu à la
place de prélèvement sur traitement et salaire, la taxe urbaine pour les revenus
locatifs, l’impôt agricole, la contribution complémentaire, la participation à la
solidarité nationale et la taxe sur les produits des actions et parts sociales et revenus
assimilés.
b. La structure actuelle du système fiscal marocain
La structure actuelle du système fiscal marocain est bipartie :
• D’une part, elle est globale par le fait de la réforme de 1984 introduisant les
impôts synthétiques à savoir la TVA, l’IS et l’IR.
• D’autre part elle est cédulaire par le fait de la persistance de certaines
catégories de revenus ou opérations tels que : l’impôt des patentes, taxe
d’habitation, taxe des services communaux et les droits de conservations
foncières…etc.
c. Le champ de la fiscalité marocaine
Les prélèvements à caractère fiscal recouvrent un champ assez vaste compte tenu
de l'entité qui bénéficie des recettes procurées par ces prélèvements, qu'elles soient
de type direct ou indirect. A ce titre trois niveaux peuvent être mis en relief :
1. Fiscalité du budget général de l'Etat 2. Fiscalité des collectivités locales
Ce volet concerne les grandes catégories Pour donner les moyens aux collectivités
d'impôts telles que l'impôt sur les sociétés, locales, le législateur leur a consacré la
l'impôt sur le revenu, les droits de douanes, possibilité de bénéficier de prélèvements
etc.… fiscaux. Il s’agit des taxes telles que :
- La taxe d’habitation,
- La taxe des services communaux,
- La taxe sur les terrains non bâtis,
- La taxe sur les spectacles…etc.
3. Fiscalité au profit de certaines entités publiques
Afin de donner une certaine indépendance à certains institutions, le législateur a autorisé
certaine entités publiques, sous conditions, à percevoir des prélèvements qualifiés de
parafiscaux tels que la taxe au profit du croissant rouge marocain, les taxes au profit de
l'office national de l'interprofessionnel des céréales et légumineuses.
d. Principales composantes de l’administration fiscale marocaine

La Direction des Impôts: Elle gère :


- Les impôts directs ;
- La TVA ;
- Les droits d’enregistrement.

La Direction Générale des Douanes et des Impôts Indirects: Elle gère :


- la fiscalité indirecte ;
- les droits de douane.

La Trésorerie Générale du Royaume :


Elle assure le recouvrement des impôts
II. Etude technique de l’impôt

1. Définition de l’impôt

“ L’impôt est un prélèvement obligatoire non affecté, opéré par l’Etat ou


collectivités locales à titre définitif, sans contrepartie directe dans
l’objectif d’assurer la couverture des dépenses publiques et de réaliser
d’autres objectifs économiques et sociaux ”

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Le concept de l’impôt:

Transfert de fonds de l’argent


qui paie vers l’entité qui opère
le prélèvement

“ L’impôt est un prélèvement obligatoire non affecté, opéré par l’Etat ou


collectivités locales à titre définitif, sans contrepartie directe dans
l’objectif d’assurer la couverture des dépenses publiques et de réaliser
d’autres objectifs économiques et sociaux ”

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Le concept de l’impôt:

Cette obligation tient à la légitimité


de la puissance publique et au
principe du consentement à l’impôt

“ L’impôt est un prélèvement obligatoire non affecté, opéré par l’Etat ou


collectivités locales à titre définitif, sans contrepartie directe dans
l’objectif d’assurer la couverture des dépenses publiques et de réaliser
d’autres objectifs économiques et sociaux ”

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Le concept de l’impôt:

l’impôt collecté est destiné à financer


le budget publique sans affectation
préalable

“ L’impôt est un prélèvement obligatoire non affecté, opéré par l’Etat ou


collectivités locales à titre définitif, sans contrepartie directe dans
l’objectif d’assurer la couverture des dépenses publiques et de réaliser
d’autres objectifs économiques et sociaux ”

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Le concept de l’impôt:

“ L’impôt est un prélèvement obligatoire non affecté, opéré par l’Etat ou


collectivités locales à titre définitif, sans contrepartie directe dans
l’objectif d’assurer la couverture des dépenses publiques et de réaliser
d’autres objectifs économiques et sociaux ”

il ne correspond pas à un service


rendu, rémunéré par une redevance
ou taxe
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2. Les variantes de l’impôt

L’appellation d’impôts varie selon la raison ayant occasionné son paiement. Ainsi
on peut parler de :

 La taxe

A la différence de l’impôt qui n’a pas de contrepartie direct, la notion de taxe a trait
à une somme perçue lors de la fourniture du service. Les recettes des taxes sont
affectées au budget communal afin de réaliser des investissements sociaux tel que la
taxe d’habitation et celle des services communaux.

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 La redevance

Contrairement à l’impôt, la redevance s’apparente à un prix. Elle peut être définie


comme étant le prix demandé directement à l’usager en contrepartie du service qui
lui est personnellement rendu tel que la redevance téléphonique.

 La taxe parafiscale

Les taxes parafiscales sont des prélèvements perçus dans un intérêt économique ou
social au profit d’une personne morale de droit public ou privé autre que l’Etat et
les collectivités locales. C’est un prélèvement dont le revenu est réservé au budget
de certains organismes pour mener une action précise tel que la taxe de la formation
professionnelle.
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2. Objectifs de l'impôt

financement des dépenses


publiques de l'Etat

Objectifs de
l’impôt

Objectif redistribution des


économique revenus

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3. Classifications des impôts

Plusieurs classifications sont possibles. On se limitera présenter:

 la classification économique

 la classification administrative

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a. Classification économique des impôts :

Cette typologie est basée sur la distinction entre :

 L’origine de la richesse qui se traduit par la possession d’un capital ou


d’un patrimoine ou par la perception d’un revenu lié au travail ou à la
propriété.

 L’emploi de cette richesse par la dépense du revenu ou du capital.

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A ce titre on distingue:

 L’impôt sur le revenu : Cet impôt touche l’ensemble des sommes


perçues par une personne pendant une période définie.

L’impôt va imposer le revenu quelque soit l’origine : revenu foncier,


revenu des capitaux immobiliers, bénéfice des activités industrielles ou
commerciales ou par l’exercice de professions libérales, traitement et
salaires.

L’impôt sur le revenu est souvent annuel et progressif, il est aussi


personnel puisqu’il prend en considération les conditions
particulières de chaque contribuable.
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 L’impôt sur la dépense : Cet impôt frappe l’utilisation de revenu.

Il s’agit par exemple de la taxe sur la valeur ajoutée qualifiée aussi sur
d’impôt général, sur la dépense et la taxe intérieur sur la
consommation.

L’impôt sur la dépense est peut visible et d’application simple puisqu’il


est incorporé au prix de vente..

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 L’impôt sur le capital : Cet impôt est assis sur le capital puisqu’il
regroupe tous les éléments du patrimoine qui donnent naissance à des
revenus, cet impôt peut aussi frapper le revenu de ce capital alors il est
prélevé sur la richesse acquise.

L’impôt sur le capital peut être:

permanent lorsqu’il touche une matière corporelle (taxe d’habitation, la


taxe de services communaux et la taxe professionnelle).

occasionnel lorsqu’il frappe certaines opérations qui donnent lieu à un


enrichissement, par exemple les plus values foncières ou bien des
opérations de mutations ou de successions soumises aux droits
d’enregistrements. 36
b. Classification administrative: impôts directs et impôts indirects :

Pour distinguer un impôt direct d’un impôt indirecte trois critères sont utilisés :

Critère économique Critère technique Critère juridique

• L’impôt direct • L’impôt est direct est • L’impôt direct est tout
supporté à titre permanent et son fait impôt perçu par voie
définitif par le générateur est fixé par de rôle nominatif
contribuable (IR) le texte qui régisse • L’impôt indirect est
• L’impôt indirect est l’impôt en question. tout impôt liquidé par
payé au fisc par un (IR) le contribuable et payé
redevable, qui ne joue • L’impôt indirect est spontanément par lui-
qu’un rôle établie sur des même par la simple
d’intermédiaire situations qui ne sont constatation du fait
(TVA) pas durables par générateur de l’impôt
nature

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c. Classification technique:

L’impôt réel/personnel

 Impôt réel : (neutre) c’est un impôt qui ne prend pas en considération la situation
personnelle du contribuable. Il tient compte exclusivement de la matière imposable
(ou nature des opérations). Exemple : TVA, droit de douane…Ainsi, c’est un impôt
objectif car il s’attache à l’objet et non pas au sujet ;

 Impôt personnel : c’est impôt subjectif qui prend en considération la faculté


contributive et la situation personnelle (familiale) des contribuables. Exemple : L’I.R.

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L’impôt fixe/ proportionnel/progressif

 Impôt fixe : L’impôt est dit fixe, lorsque son montant est constant et ne varie pas
avec l’importance de la matière imposable. Il est constitué par une somme déterminée
d'avance telle que les timbres fiscaux.
 Impôt proportionnel: C’est un impôt dont le taux est fixé alors que la base
imposable est variable. Il est obtenu par l’application d’un taux fixe à la base
d’imposition. Exemple : IS = B x T.
 Impôt progressif : le taux de cet impôt varie en fonction de la base imposable tel que
L'I..R.

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L’impôt spécifique/ad valorem
 Impôt spécifique : il est établi en fonction de la valeur de la matière imposable, en
fonction de la quantité de celle-ci. Il est exprimé par rapport à l'unité la plus commode
de la matière imposable concertée. L’unité de mesure peut être le nombre, le poids, la
surface, la longueur des objets soumis à l’impôt ou le volume. Exemple : X DH par
tonne exportée, X DH par Hectolitre d’huile …
 L’impôt ad valorem : Il atteint la matière imposable, non dans son unité, mais dans
sa valeur et se traduit par un pourcentage de cette valeur(qui est une base
d’imposition). La base de l’impôt ad valorem est exprimée en valeur monétaire.
L’impôt ad valorem est un impôt assit sur la valeur (DH) de la matière imposable.
Exemples :l’IS et l’IR.

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4. La technique fiscale:

L’application de l’impôt suppose la définition des mécanismes, cinq


notions sont à saisir dans l’application de tout impôt à savoir:

o Les champs d’application de l’impôt;

o L’assiette de l’impôt;

o La liquidation de l’impôt;

o L’exigibilité de l’impôt;

o Le recouvrement de l’impôt;

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a. Le champ d’application de l’impôt :

Le champ d’application d’un impôt consiste à préciser:


 Les personnes imposables : ce sont des personnes désignées par la loi
comme contribuables ou redevables de l’impôt, ces personnes sont
souvent imposables en fonction des opérations qu’elles réalisent.
 Les opérations imposables : ce sont des actes ou les événements ayant
trait soit au revenu de la personne imposable, soit à sa dépense ou encore
à son patrimoine.
 Les règles de territorialité: ces règles délimitent le territoire auquel
s’applique la loi fiscale.

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b. L’assiette de l’impôt :

Elle est la base, la matière sur laquelle repose l’impôt. Asseoir


l’impôt consiste alors à déterminer les éléments constituant la matière
imposable et à fixer les règles de l’évaluation correspondante.
La législation fiscale prévoit trois méthodes d’évaluation de la
matière imposable :
La méthode d’évaluation réelle: déterminer le montant réel de la matière
imposable, cela exige la tenue d’une comptabilité censée donner une
image fidèle de la base imposable

La méthode de l’évaluation approchée : la base imposable est déterminée


par l’administration approximative.

La méthode de l’évaluation indiciaire: se base sur des critères extérieures


à la base imposable elle-même.

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c. La liquidation de l’impôt :

 Elle consiste à calculer la somme due par le contribuable sur la base de


l’assiette qu’il contient. Cette somme est déterminée par l’application du
barème ou du tarif fiscal à la base d’imposition.

 Le tarif est constitué d’un taux nominal ainsi que d’un certain nombre de
dispositions qui peuvent alourdir ou alléger la charge du prélèvement.

 La liquidation est effectuée soit par le contribuable lui même (IS et TVA)
soit par l’administration fiscale (IR).

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Dans la pratique deux types d’impositions en fonction du taux nominal
peuvent être distingués :

 L’imposition progressive : L’impôt croit plus rapidement que la base


d’imposition, dans ce cas le taux augmente jusqu'à certain niveau avec la
quantité de la matière imposable.

 L’imposition proportionnelle : L’impôt croit proportionnellement à la


matière imposable, dans ce cas le taux d’imposition est constant quelle
que soit la base d’imposition.

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d. L’exigibilité de l’impôt :

 L’exigibilité est la situation, l’événement ou l’acte qui donne naissance à


la dette fiscale envers l’Etat ou les collectivités locales.

 La notion du fait générateur de l’impôt très proche de l’exigibilité désigne


l’événement par lequel sont réalisées les conditions légales nécessaires à
l’exigibilité de l’impôt et qui donne naissance à l’obligation fiscale.

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e. le recouvrement de l’impôt :

 C’est l’ensemble des techniques et démarches qui ont pour objectif le


paiement de l’impôt.

 Le recouvrement de l’impôt se fait de trois manières distinctes :


 L’imposition par voie de rôle : Le contribuable est appelé par
l’administration à payer.
 Le paiement spontané : le contribuable prépare sa déclaration fiscale
et s’acquitte de l’impôt dont il est redevable.
 La retenu à la source : Elle consiste à prélever le montant de l’impôt
au contribuable au moment de paiement de celui-ci.

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L’IMPOT SUR LES SOCIETES
IS 48
 L’IS est un Impôt direct qui frappe l’ensemble des bénéfices ou
revenus des sociétés, des établissements publics et autres personnes
morales.

 L’impôt sur les sociétés a été institué au Maroc en 1987 ( loi 24 /86
publiée au BO no 3873 du 21 / 01 / 1987 ) en remplacement de l’ancien
impôt sur les bénéfices professionnels ( IBP ).
1 - CHAMP D’APPLICATION

Etudier le champ d’application de l’IS consiste à examiner les


personnes imposables et celles exclues, les critères de territorialité , et
enfin les cas d’exonérations.
Article 2
du CGI

1 - Les personnes obligatoirement imposables

Sont obligatoirement imposable à l’IS :

 Les sociétés quels que soient leur forme et leur objet (exclusion des
sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques et des
sociétés immobilières dites transparentes et des GIE);
 Etablissements publics et autres personnes morales réalisant des
opérations à caractère lucratif ( clubs, associations…) ;
 les associations et les organismes légalement assimilés
 Fonds créés par voie législative ou par convention ;
 les établissements des sociétés non résidentes ou des groupements
desdites sociétés;
 Les coopératives, sous réserve des exonérations prévues par le CGI
(ART 7).
2 – Les personnes imposables par option

 L’I.S. s’applique sur option irrévocable aux sociétés de personnes :


sociétés en nom collectif, sociétés en commandite simple ne comprenant
que des personnes physiques et les sociétés en participation.
Article 3
du CGI
3 -Les personnes hors champ d’application (exclusions)

Quatre types de personnes sont exclues du champ d’application de l’IS :

1. Les sociétés de personnes ( SNC et SCS ne comprenant que des


personnes physiques ) et les société en participation :
Ces sociétés sont en principe exclues du champ d’application de l’IS ,
mais elles ont la possibilité d’opter pour cet impôt si elles le veulent.
2. Les sociétés de fait ne comportant que des personnes physiques
3. Les sociétés à objet immobilier dites aussi sociétés immobilières
transparentes : Ce type de sociétés qui ont un objet immobilier sont
exclues du champ d’application de l’IS lorsqu’elles sont transparentes
fiscalement, et ce, quelle que soit leur forme juridique.
4. Les groupements d’intérêt économiques ( GIE )
Article 6
du CGI

4 -Les personnes exonérées

Plusieurs cas d’exonérations des personnes morales sont à distinguer:

 Les exonérations permanentes


 Les exonérations temporaires
 Les exonérations temporaires au taux réduit
 L’imposition permanentes au taux réduit
A – Exonérations et imposition au taux réduit permanentes
A 1 – Exonération totale et permanente de l’IS
Sont concernés par ce genre d’exonération :
1. Les associations et organes légalement assimilés à but non lucratif, pour les seules opérations
conformes à l’objet défini dans leurs statuts.
2. La Ligue nationale de la lutte contre les maladies cardiovasculaires.
3. La Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer.
4. Les associations d’usagers des eaux agricoles , pour les activités nécessaires à leur fonction et à la
réalisation de leurs objets.
5. La Fondation Cheikh Zaid Ibn Sultan.
6. La Fondation Mohammed V pour la solidarité.
7. La Fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales, de l’éducation et de la
formation
8. L’Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles.
9. Les coopératives et leurs unions, légalement constituées, dont les statuts, le fonctionnement et les opérations sont reconnues
conformes à la législation et la réglementation en vigueur, régissant les catégories à laquelle elles appartiennent (exonération
sous condition,Art. 7).
10. Les sociétés non résidentes, au titre de plus- values réalisées sur la cession de valeurs mobilières cotées à la bourse des valeurs
du Maroc, à l’exception de celles réalisées à partir de cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière (Art. 61 II)
11. La Banque islamique de développement( BID) .
12. La Banque africaine de développement (BAD).
13. La Société Financière Internationale( SFI ).
14. L’agence Bayt Mal Alkouds Acharif .
15. L’Agence de logement et d’équipement militaire (ALEM) .
16. Les FPCT (Fonds de placement collectifs en titrisation) , pour les bénéfices réalisés dans le
cadre de leur objet légal.
17. Les OPCVM, pour les bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal .
18. Les OPCR (organismes de placement en capital risque) réalisés dans le cadre de leur objet
légal.
19. La Société nationale d’aménagement collectif (SONADAC), au titre d’activités, opérations
et bénéfices résultant de la réalisation de logements sociaux, afférents aux projets :
Anassim situés dans les communes de Dar Bouazza et Lissasfa et destinés au recasement
des habitants de l’ancienne médina de Casablanca.
20. La société Sala Al Jadida pour l’ensemble des activités et opérations et pour les revenus
éventuels y afférents.
21. L’Agence pour la promotion et du développement des provinces et préfectures du Nord.
22. L’Agence pour la promotion et le développement des provinces et préfectures du Sud.
23. L’Agence pour la promotion et le développement des provinces et préfectures de la région
de l’oriental.
24. L’Agence spéciale Tanger Méditerranée, pour les revenus liés aux activités qu’elle exerce
au nom et pour le compte de l’Etat.
25. L’Université Al Akhawayne d’Ifrane, pour l’ensemble de ses activités ou opérations et
pour les revenus éventuels y afférents.
26. Les sociétés installées dans la zone franche du port de Tanger, au titre des opérations
effectuées à l’intérieur de ladite zone.
27. La Fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaid pour l’ensemble de ses activités
ou opérations et pour les revenus éventuels y afférent.
28. Les exploitations agricoles réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur
à cinq millions (5 000 000) de dirhams, au titre de leurs revenus
agricoles tels que définis à l’article 46.
29. La fondation Lalla Salma de prévention et traitement des cancers, pour
l’ensemble de ses activités ou opérations et leurs revenus éventuels y
afférents.
30. Les organismes de placement collectif immobilier (OPCI), pour les
bénéfices correspondant aux produits provenant de la location
d’immeubles construits à usage professionnel.
31. la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement,
pour l’ensemble de ses activités ou opérations et pour les revenus
éventuels y afférents.
32. la Ligue Marocaine pour la protection de l’enfance, pour l’ensemble de
ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents.
33. les fédérations et les associations sportives reconnues d'utilité publique,
pour l’ensemble de leurs activités ou opérations et pour les revenus
éventuels y afférents.
A2 – Exonération totale suivie d’une imposition permanente au taux
réduit

Ce genre d’exonération bénéficie aux entreprises suivantes :

1. Les entreprises hôtelières bénéficient au titre de leurs établissements


hôteliers, pour la partie de la base imposable correspondant à leur CA
réalisé en devises dûment rapatriées directement par elles, ou pour leur
compte, par l’intermédiaire des agences de voyage :
 de l’exonération totale de l’IS pendant la période de 5 ans
consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la
première opération d’hébergement a été réalisée en devises ;
 et de l’imposition à taux réduit 20% au-delà de cette période. Cette
exonération et ce taux réduit sont accordés sous conditions prévues
au IV de l’Art. 7 du CGI.
2– Les sociétés de services ayant le statut de « Casa Finance City »
bénéficient au titre de leur chiffre d’affaires à l’exportation et des plus
values mobilières nettes de source étrangère réalisées au cours d’un
exercice :
 de l’exonération totale de l’IS pendant les 5 années consécutives à
l’obtention du statut en question ;
 Et de l’imposition à taux réduit 15% au de là de cette période.
A3 – Exonération permanente en matière d’impôts retenus à la source

Sont exonérées de l’IS retenu à la source :

1- Les produits des actions parts sociétales et revenus assimilés


suivants :
• Les dividendes et autres produits de participation similaires versés,
mis à la disposition , ou inscrits en compte , par des sociétés soumises
ou exonérées de l’IS, à des sociétés ayant leur siège social au Maroc et
soumises audit impôt, à condition qu’elles fournissent à la société
distributrice ou à l’établissement bancaire délégué une attestation de
propriété de titres comportant le numéro de leur identification à l’IS.
Ces produits sont compris dans les produits financiers de la société
bénéficiaire, avec un abattement de 100% , sous réserve de
l’application de la condition précitée.
Il en est de même pour ces mêmes produits lorsqu’ils sont de source
étrangère.
• Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices
pour l’amortissement du capital des sociétés concessionnaires de services
publics.
• Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices
pour le rachat d’actions ou de parts sociétaires des OPCVM.
• Des dividendes perçus par les OPCVM.
• Des dividendes perçus par les OPCC.
• Les dividendes et autres produits de participation similaires versés,
mis à la disposition ou inscrits en compte des non résidents , par les
sociétés installées dans les zones franches d’exportation et provenant
d’activités exercées dans les dites zones.
• Les bénéfices distribués et les dividendes des titulaires d’une
concession d’exploitation de gisements d’hydrocarbures et ceux des
actionnaires dans les entreprises concessionnaires d’exploitation desdits
gisements.
• Les produits des actions appartenant à la Banque Européenne
d’Investissements (BEI) suite aux financement accordés par celle-ci au
bénéfice d’investisseurs marocains et européens.
2- Les intérêts et autres produits similaires servis aux :
 Etablissements de crédit et organismes assimilés (régis par la loi du 6
juillet 1993)
 Les OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières)
 Les OPCC (organismes de placement collectif en capital)
 Les FPCT (fonds de placement collectif en titrisation)
 Les OPCI (organismes de placements collectifs immobiliers)
3-Les intérêts perçus par les sociétés non résidentes au titre :
 de prêts consentis à l’Etat ou garantis par lui ;
 de dépôts en devises ou en DH convertibles ;
 des prêts octroyés en devises pour un délai supérieur à 10 ans ;
 des prêts octroyés en devises par le BEI dans le cadre de projets
approuvés par le gouvernement.
4. Les droits de location et les rémunérations analogues afférents à
l’affrètement, la location et la maintenance d’aéronfs affectés au transport
international.
A4 – Imposition permanente au taux réduit :

Deux types d’entreprises sont concernés :

 Les entreprises minières exportatrices bénéficient du taux réduit de


20% de l’IS à compter de l’exercice au cours duquel la première
opération d’exportation a été réalisée.
Bénéficient également de ce taux réduit les entreprises minières qui
vendent leurs produits à des entreprises qui les exportent après leur
valorisation.

 Les entreprises exportatrices de produits ou de services, à l’exclusion


des entreprises exportatrices des métaux de récupération, qui réalisent
dans l'année un chiffre d'affaires à l'exportation, bénéficient pour le
montant dudit chiffre d'affaires de l’imposition aux taux réduit de 20%.
B - Exonération et imposition au taux réduit temporaire

B 1 – Exonérations temporaires :

Ce type d’exonération est prévu dans 3 cas :

1. Les titulaires ou, le cas échéant les Co-titulaires de toute concession


d’exploitation des gisements d’hydrocarbures bénéficient d’une
exonération de l’IS pendant une période de 10 ans consécutifs, courant
à compter de la date de de mise en production régulière de toute
concession d’exploitation.

1. Les sociétés exploitant des centres de gestion de comptabilité agrées


sont exonérées de l’IS au titre de leurs opérations pendant une période
de 4 ans suivant la date de leur agrément.
3. Bénéficient de l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant
les cinq (5) premiers exercices consécutifs à compter de la date du
début de leur exploitation :
- les sociétés industrielles exerçant des activités fixées par voie
réglementaire ;
- et les sociétés exerçant les activités d’externalisation de services à
l’intérieur ou en dehors des plateformes industrielles intégrées
dédiées à ces activités, conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur
B2 – Imposition temporaire au taux réduit :

Bénéficient du taux réduit de 20% de l’IS pendant les 5 premiers exercices


consécutifs suivant la date du début de leur exploitation :
 Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d’un
travail essentiellement manuel.
 Les établissements privés d’enseignement ou de formation
professionnelle.
Article 5
du CGI

5 - Territorialité de l’IS

La territorialité est le principe selon lequel le champ d'application d'une


règle fiscale est limitée à un espace territorial.

Les sociétés, qu'elles aient ou non un siège au Maroc, sont imposables à


raison de l'ensemble des produits, bénéfices et revenus.

 Les bénéfices réalisés à l’étranger ne sont pas imposables

 Les pertes réalisées à l’étranger ne sont pas déductibles des bénéfices


réalisés au Maroc
La territorialité insiste principalement sur les activités et l’espace
d’installation des personnes imposables, c’est le cas du tableau cité ci-
dessous qui résume les différentes applications soumises sur les
opérations effectués par ces personnes :

Sté ayant une activité au Sté ayant une activité à


Maroc l’étranger
Sté dont le siège au Soumise à l’I.S Soumise à l’I.S pour les
Maroc opérations réalisées au
Maroc
Sté installée à l’étranger Soumise pour les -----
opérations réalisées au
Maroc

69
Exercice 1: qui paie l’IS ?
Personnes morales Statut fiscal vis-à-vis de l’IS
Plein Sur option exclus Exonérées
droit

les sociétés anonymes (SA) *

les établissements publics effectuant des op. *

lucratives
OCP *

les SARL *

les SARL à associé unique *

les sociétés immobilières transparentes *

les sociétés de fait *

Les groupements d’intérêt économique *

Les associations à but non lucratif *

L’Agence pour la promotion et le développement *

économique et social des provinces du sud


les SNC dont les associés sont les personnes physiques *

les sociétés d’assurance *

Les coopératives * *

les sociétés en commandite par action (SCA) *

La bourse de valeur de Casablanca *

La caisse nationale d’épargne *


2- L’ASSIETTE DE L’IMPÔT :
Article 8
Détermination de la base imposable du CGI

La comptabilité générale ne fait ressortir que le résultat


comptable qui est égal à la différence, entre la totalité des
produits (classe 7) et la totalité des charges (classe 6).

Cependant c’est à partir du résultat Fiscal que l’impôt sur les


sociétés (I.S) d’un exercice est calculé après imputation, s’il y a
lieu, du déficit des 4 derniers exercices non prescrits

Le passage du résultat comptable au résultat fiscal nécessite qu’en :

 ajoute les réintégrations fiscales : c’est à dire toutes les charges


déduites en comptabilité mais non admises sur le plan fiscal.
 retranche toutes les déductions fiscales : c’est à dire les avantages
accordés sur le plan fiscal mais non admis sur le plan comptable.
71
L'assiette de l'impôt désigne la somme retenue pour déterminer la base de
calcul d'un impôt ou d'une taxe
Résultat fiscal brut = Résultat comptable + Réintégration – Déduction

Résultat comptable = charges non produit non


Produits – Charges déductible imposable

Résultat fiscal net = Résultat fiscal brut - Report déficitaire

Déficit fiscal sur


exercices antérieurs
72
I – Passage du résultat comptable au résultat fiscal :

Ce passage se fait en trois étapes :

Etape 1- Détermination du résultat comptable en faisant la différence


entre les produits et les charges comptabilisés :
Résultat comptable = produits – charges
Etape 2 -La détermination des corrections fiscales en procédant à
l’appréciation fiscale des produits et des charges, qui engendrent une liste
de rectifications fiscales à apporter au résultat comptable :
 Certains produits comptabilisés ne sont pas imposables, ou ne le sont
que partiellement, ils doivent donc être déduits du résultat comptable,
on parle alors de déductions.
 Certaines charges supportées par l’entreprise peuvent ne pas être
acceptées en déduction par le fisc, soit en totalité, sont en partie, il
convient donc de les réintégrer au résultat comptable, on parle alors
de réintégrations.
Etape 3 -L’établissement du tableau extracomptable du passage du résultat
comptable au résultat fiscal :
le résultat fiscal est le résultat comptable rectifié conformément aux
dispositions légales régissant l’IS.
Le résultat fiscal est obtenu en ajoutant au résultat comptable les
réintégrations et en retranchant de celui-ci les déductions.
Résultat fiscal = résultat comptable + réintégrations – déductions
Tableau extracomptable
(Tableau n°3 de la liasse fiscale)

Eléments Réintégrations (+) Déductions (-)


Résultat Comptable
Produits
.
.
Charges
.
.

Total Total 1 Total 2


Résultat fiscal Total 1 - Total 2
Exemple 1 :
Une société anonyme a réalisé au titre de l’exercice 2020 un résultat avant impôt de 750 000
DH. L'analyse des produits et charges comptabilisés, fait ressortir les renseignements
suivants:
 Parmi les charges comptabilisées on note 80 cadeaux publicitaires de 120 DH l’unité, ne
portant ni le nom ni le sigle de la société;
 Parmi les produits figurent des revenus financiers perçus par la société, en sa qualité
d’associée d’une autre société, d’un montant de 85 000 DH.

TAF :
Quel est le montant du résultat fiscal de cette société pour l’exercice 2020 ?
II – L’appréciation fiscale des produits :

L’entreprise réalise deux types de produits : produits imposables et produits


exonérés en totalité ou en partie.

1. Les produits imposables :


Il s’agit des produits d’exploitation, des produits financiers et des produits
non courants.
 Les produits d’exploitation :
-Le chiffre d’affaires : comprenant les recettes et les créances acquises se
rapportant aux produits livrés et services rendus et aux travaux
immobiliers réalisés ;
-La variation de stocks de produits ;
-Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ;
-les subventions d’exploitation ;
-Les autres produits d’exploitation ;
-Les reprises d’exploitation et transferts de charges.
 Les produits financiers :
Il s’agit principalement :
- Des produits de titres de participation et autres titres immobilisés
- Les gains de change:
les écarts de conversion - passif, relatifs aux augmentations des créances
et aux diminutions des dettes libellées en monnaies étrangères, qui sont
évalués à la clôture de l’exercice selon le dernier cours de change ;
- Les intérêts courus et autres produits financiers ;
- Les reprises financières et les transferts de charges.
 Les produits non courants :
Il s’agit :

- Le produit de cession des immobilisations: Ces produits sont constitués


par le prix de cession d’immobilisations incorporelles, corporelles et
financières. Les plus-values sont soumises à l’I.S.
- des subventions d’équilibre ;
- des reprises sur subventions d’investissement: elles sont autorisées à être
réparties sur 5 ans. Ainsi, la subvention reçue se vire au CPC par
fractionnement et devient imposable par quote-part à chaque exercice.
- Les indemnités:
 Si l’indemnité est allouée à la suite d’un vol ou de charges
d’exploitation, elle constitue une recette imposable.
 Le capital versé par la compagnie d’assurance-vie à une entreprise
constitue un produit imposable après déduction des cotisations versées
qui étaient non déductibles les exercices précédents.
 Les dédommagements suite à une rupture de contrat, d’un retard
d’exécution d’un marché ou pour d’autres raisons sont des recettes
imposables.
- des autres produits non courants y compris les dégrèvements sur impôts
déductibles, ils sont imposables. Les dégrèvements accordés à la société
par l'administration fiscale sur les impôts déductibles constituent des
produits non courants de l'exercice de leur notification au contribuable. Il
est à noter que les dégrèvements accordés en matière d’I.S. ne constituent
pas un produit imposable du fait que le montant de cet impôt n’est pas
déductible.
- des reprises non courantes et les transferts de charges ;
 Les subventions et dons reçus de l’Etat ou des collectivités locales ou des
tiers ;
2 . Les produits non imposables :

Ne sont pas considérés comme produits imposables, les produits de cession


résultant des opérations suivantes :

1- les opérations de pension ;


2- les opérations de prêt de titres réalisées conformément à la législation et à
la réglementation en vigueur, portant sur les titres suivants :
- les valeurs mobilières inscrites à la cote de la Bourse des valeurs ;
- les titres de créances négociables prévus par la loi n° 35-94 relative à
certains titres de créances négociables ;
- les titres émis par le Trésor ;
- les certificats de sukuk émis par les fonds de placement collectif en
titrisation
3- les opérations de cession d’actifs réalisées entre l’établissement initiateur
et les fonds de placements collectifs en titrisation dans le cadre d’une
opération de titrisation régie par la loi n° 33-06 ;

4- les opérations de cession et de rétrocession d’immeubles figurant à l’actif,


réalisées entre les entreprises dans le cadre d’un contrat de vente à réméré,
sous réserve du respect des conditions suivantes :
- le contrat de vente à réméré doit être établi sous forme d’un acte
authentique, conformément à la législation en vigueur ;
- le rachat doit être effectué dans le terme stipulé au contrat qui ne peut
excéder trois ans, à compter de la date de la conclusion du contrat;
- la réinscription des immeubles à l’actif de l’entreprise, après le retrait de
réméré, doit être effectuée à leur valeur d’origine.
Application:

Une société a réalisé au titre de l’exercice 2020, un bénéfice avant impôt de 600 000 DH.
- Les charges comptabilisées mais non déductibles fiscalement sont 350 000 DH.
- Parmi les produits figurent les éléments suivants (montants en dirhams) :

1. Avances clients sur commandes non encore livrées : 15 000


2. Dégrèvement d’un impôt déductible (taxe professionnelle) :25 000
3. Dégrèvement lié à l’IS de 2018 : 28 000 DH.
4. Dividendes reçus : 12 000
5. Intérêts bancaires reçus : 36 000
6. Jetons de présence perçus : 25 200
7. Produits de cession des Immobilisations : 250 000
8. Profit de change : 11 800
9. Subventions d’exploitation reçue à l’exercice 2015:35 000
10. Transports facturés aux clients : 17 500

TAF : Déterminez le résultat fiscal de cette

85
III - Le traitement fiscal des charges :

Le résultat fiscal dépend en grande partie des charges supportées par


l’entreprise.

Fiscalement, la déduction des charges suppose la réunion de 4 conditions :


- Les charges doivent être liées à l’exploitation de l’entreprise, ce qui
exclue toute charge à caractère personnel ou privé.
- Les charges doivent correspondre à des dépenses effectives et être
appuyées par des pièces comptables justificatives.
- Elles doivent être comptabilisées et rattachées à l’exercice
d’engagement.
- Elles doivent se traduire par une diminution de l’actif net de
l’entreprise, ce qui exclut les dépenses relatives aux acquisitions
d’immobilisations et grosses réparations (augmentation d’actif).
1. Charges déductibles :
Il s’agit des :

 Charges d’exploitation constituées par :

a- les achats de marchandises revendues en l’état et les achats consommés


de matières et fournitures ;
b. les autres charges externes engagées et supportées pour les besoins de
l’exploitation y compris :
o les cadeaux publicitaires (VU maximum = 100 dh , à condition qu’ils
portent le sigle de la société ou la marque des produits.
o Les dons en argent et en nature octroyés par l’entreprise. On distingue 2
cas :
 Le 1 er cas : Dons octroyées aux établissements reconnus d’utilité
publique (ex : association à but non lucratif, Fondation Mohammed 6
pour la solidarité...) sont déductibles sans aucune limitation
 Le 2ème cas : Dons octroyées aux œuvres sociales des e/ses privées ou
publiques et qui sont autorisées à recevoir les dons, sont déductibles
dans la limite de 2 ‰ du CA(HT)
Application:

La Société BGC a réalisé en N un bénéfice comptable avant impôt de 350 000 DH. Les
produits comptabilisés et non imposables s’élèvent à 65 000 DH. Parmi les dépenses
comptabilisées, les éléments suivants sont soumis à votre appréciation :

1. Marchandises reçues non encore payées à la fin de l’exercice 120 000


2. Avances sur marchandises non encore reçues à la fin de l’exercice 10 000
3. Achat d’Emballages perdus 15 00
4- Achat d’Emballages récupérables identifiables 25 00
5. Marchandises reçues, factures non parvenues 30 00
6. Importation des matières premières 50 00
7. Droits de douane sur importation des matières premières 20 000
8. Droits de douane sur de matériel de production 40 00
9. Achat d’un micro-ordinateur pour les besoins du bureau 10 00
10. Achat d’un logiciel d’informatique pour le service comptabilité 3800
11. Frais portuaires relatifs à l’importation de marchandise 18 000

TAF :
Calculer le résultat fiscal de la société BGC pour l’exercice N
c. Les impôts et taxes à la charge de la société y compris les cotisations
supplémentaires émises au cours de l’exercice, ( à l’exception de
l’impôt sur les sociétés , l’IR et la TVA récupérable );
d. Les charges de personnel et de main d’œuvre et les charges sociales y
afférentes, y compris l’aide au logement, les indemnités de
représentation et les autres avantages en argent ou en nature accordés
aux employés de la société.
e. Les autres charges d’exploitation : jetons de présence, pertes sur
créances irrécouvrables …
Application:

Vous êtes assistant comptable d’une société soumise à l’IS. Il vous est demandé d’étudier
différentes dépenses (montants en DH) qui sont susceptibles d’entraîner des réintégrations
pour pouvoir déterminer le résultat fiscal de cette société : Nature et montants (en DH) des
charges
1- Salaire de gérant unique d ’une SARL : 120 000
2- Salaire du fils du directeur (stage de 2 mois) : 6000
3- Salaire de l’épouse du directeur qui se présente rarement dans la société : 80 000
4- Salaire d’un agent de sécurité non déclaré : 24 000
5- Frais du stage à l’étranger des cadres de l’Entreprise : 150 000
6- Cotisations patronales à la CNSS : 35 000
7. TVA du quatrième trimestre
8. Droits d’enregistrement relatifs à l’acquisition d’un dépôt (immobilisés)
9. Pénalité fiscale
10. Amende pour retard de paiement de la TVA du troisième trimestre
11. Pénalités relatives au non-respect de la réglementation des prix
12. Contravention au code de la route
13. La taxe professionnelle (TP)
TAF : Quel est le sort fiscal des charges ci-dessus ?
f. Les dotations d’exploitation qui comprennent :
 les dotations aux amortissements :

Les dotations aux amortissements sont déductibles sous 2 conditions :


o Elles doivent être comptabilisées
o Les biens amortissables appartient à l’e/se

Pour les voitures de tourisme, la valeur d’origine à répartir sur 5 ans à part
égales ne doit pas dépasser 300 000 DH TTC (VO ≤ 300 000 DH TTC)

Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par l’entreprise dans le cadre d’un
contrat de crédit-bail ou de location, la part de la redevance ou du montant
de la location supportée par l’utilisateur, et correspondant à
l’amortissement au taux de 20% par an, sur la partie du prix du véhicule
excédant les 300.000 DH n’est pas déductible pour la détermination du
résultat fiscal de l’utilisateur.
 les dotations aux provisions :

Il s’agit de provisions constituées en vue de faire face, soit à la


dépréciation des éléments de l’actif, soit à des charges ou pertes non
encore réalisés et que des événements en cours rendent probables.

Conditions de déductibilité :
* Les charges et les pertes doivent être nettement précises et susceptibles
d’évaluation approximative ;
* La déductibilité de la dotation pour créances douteuses est conditionnée
par l’introduction d’un concours judiciaire dans un délai de 12 mois
suivant celui de la constitution.
(Remarque : les provisions sans objet ainsi que celles qui sont
irrégulièrement constituées doivent être réintégrées).
Application:

Précisez le sort fiscal des charges suivantes relatives à l’exercice N d’une société de textile.

1. Dons en argent de 60 000 DH versés comme suit :


 30 000 DH à la fondation Mohammed V pour la solidarité ;
 10 000 DH pour une association culturelle de la ville de Settat ;
 20 000 DH à l’Ecole Supérieure de Technologie de Casablanca ;
2. Frais de restauration et d’hébergement d’un consultant qui a réalisé une mission de 5 jours de consulting
informatique à la société : 10 000 DH ;
3. Loyer d’un atelier situé à la zone industrielle : 5000 DH ;
4. Honoraire d’un commissaire aux comptes : 3000 DH ;
5. Frais de connexion internet : 2 400 DH ;
6. Le loyer d’un nouveau point de vente de la société, versé d’avance à titre de garantie : 10 000 DH ;
7. Impôt sur le Revenu des salariés de la société : 22 000 DH ;
8. Cotisations salariales à la CNSS : 45 000 DH ;
9. Charges relatives à un contrat de crédit bail (Machine): 7 000 DH ;
10. Indemnité de rachat du matériel ayant fait l’objet de leasing : 28 000 DH ;
11. Rénovation d’une machine de confection automatique programmable : 7 000 DH ;
12. Réparation d’une machine de repassage : 500 DH ;
13. Prime d’assurance d’accident de travail couvre la période du 1er juillet N au 30 juin N+1: 6000 DH.
14. Prime d’assurance vie contractée au profit de la société au nom du dirigeant principal : 12 000 DH ;
15. Frais de réception d’un client étranger : 15 000 DH ;
16. Cadeaux pour les clients :
 Cinquante tee-shirts blancs unis : valeur unitaire : 90 DH ;
 Vingt Agendas portant le sigle de la société. Valeur unitaire 120 DH ;
93
 Les charges financières :

il s’agit :
- des charges d’intérêts payées aux établissements de crédit, ou à des
tiers en rémunération de crédits ou d’emprunts ;
- des intérêts payés aux associés sous réserve de 4 conditions :
* que le capital soit totalement libéré ;
* que l’argent avancé soit utilisé pour les besoins d’exploitation ;
* que le montant total des sommes portant intérêts n’excède pas
celui du capital social ;
* et que le taux d’intérêt déductible ne soit pas supérieur au taux
fixé annuellement par arrêté du ministre des finances.
Exercice : les charges d’intérêts

Une SARL dont le capital et les comptes courants des associés


présentent comme suit:

associés Part dans le capital comptes courants


Monsieur Karam 600 000 800 000
Monsieur Nour 400 000 700 000
TOTAL 1 000 000 1 500 000

Le capital est entièrement libéré. Les comptes courants, inchangés pendant


toute l’année, sont rémunérés au taux de 15%. Le taux de déduction fiscale
admissible est de 6%.
Exercice 2:
Une société donnée a un capital social de 1000 000 DH intégralement libéré en
2018. Les intérêts servis aux associés et relatif au compte courant s’élèvent à
144 000 DH. Ces intérêts rémunèrent une avance en c/c de 1 200 000 DH.
Informations complémentaires :
- Taux pratiqué (servi) 12 %.
- Taux réglementaire 6 %.

TAF :Calculer le montant des intérêts non déductibles ?


- des intérêts des bons de caisse, sous réserve de 3 conditions :
* les fonds empruntés sont utilisés pour les besoins d’exploitation ;
* un établissement bancaire reçoit le montant de l’émission desdits
bons de caisse et assure le paiement des intérêts y afférents ;
* la société doit joindre à la déclaration des produits de placement à
revenu fixe, la liste des bénéficiaires de ces intérêts avec les
renseignements sur leur identité, leur identification à l’IS (cas de
sociétés), la date de paiement et le montant des sommes versées à
chacun des bénéficiaires.
- des pertes de change relatives aux dettes et créances libellées en
monnaies étrangères.
- des autres charges financières : escomptes de règlement…
- et des dotations financières.
 Charges non courantes :

Ces charges sont déductibles quand elles sont liées à l’exercice de l’activité
de l’entreprise et rattachées a l’exercice.
Il s’agit :
- de la VNA des immobilisations cédées ;
- des autres charges non courantes telles que les dons accordés à certains
organismes ( habous, associations reconnues d’utilité publique…) ;
- des dotations non courantes : il s’agit des dotations aux
amortissements dégressifs des biens d’équipement à l’exclusion des
immeubles et des véhicules de transport de personnes.
2 -Les charges non déductibles :

Ce sont les charges dont le fisc n’admet pas la déduction même si elles sont
engagées dans le cadre de l’exploitation, il faut donc les réintégrer.
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal :

a. Ne sont pas déductibles du résultat fiscal les amendes, pénalités et


majorations de toute nature mises à la charge des entreprises pour
infractions aux dispositions législatives ou réglementaires, notamment
à celles commises en matière d'assiette des impôts et taxes, de paiement
tardif desdits impôts et taxes, de législation du travail, de
réglementation de la circulation et de contrôle des changes ou des prix.

b. Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de 5 mille


(5.000) dirhams par jour et par fournisseur sans dépasser cinquante
mille (50.000) dirhams par mois et par fournisseur.
EXEMPLE

Une entreprise a effectué auprès de l’un de ses fournisseurs des achats de


marchandises au cours de mois septembre à raison de 4000 dhs TTC par
jour. Ces achats, au nombre de 25, sont réglés en espèces.
Dans ce cas, la limite de déduction par jour est respectée, soit l’équivalent
de 5 000 dh TTC.
Il reste à vérifier la deuxième limite, celle de 50 000 dh TTC par mois.
Charges comptabilisée en HT : (4000*25)/1.2 = 83 333 dh
Charges admises en déduction = 50 000/1.2= 41 667
La réintégration fiscale à opter est de : 83 333 - 41 667 =41 666 dh
c. Ne sont pas déductibles du résultat fiscal , l’ensemble des achats des
travaux et des prestations de services non justifiés par une facture
régulière ou autre pièce probante établie au nom des contribuables.

d. Ne sont pas déductibles également les achats et les prestations revêtant


un caractère de libéralité.

e. Taxes non déductibles :


• Le montant de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et
revenus
• La taxe spéciale sur la vente du sable.
f. Amortissement des véhicules:

Exercice :
La société FONCTION a acquis en janvier 2020 un véhicule de transport de
personnes à 400 000 dh TTC, le taux d’amortissement est de 20%.

Travail à faire : calculer le montant de dotation aux amortissements


fiscalement déductible au titre de l’exercice 2020.

L’annuité d’amortissement comptable = 400000x20%= 80 000


L’annuité d’amortissement fiscale = 300000x 20% = 60 000
Réintégration fiscale à opérer annuellement = 80 000 – 60 000 = 20 000,00
Article
12 du
VI - Le déficit reportable : CGI

Lorsqu’un exercice comptable est déficitaire, la législation fiscale permet de


déduire ce déficit du résultat de l’exercice suivant.
Lorsque le résultat de l’exercice suivant ne permet pas d’absorber le déficit
en question, celui-ci ou le reliquat éventuel, peut être déduit des exercices
comptables suivants jusqu'au 4e exercice qui suit l’exercice déficitaire.

Remarque : cette limitation du délai de déduction n’est pas applicable au


déficit correspondant à des amortissements régulièrement comptabilisés et
compris dans les charges déductibles de l’exercice.
Exemple
Soit une entreprise dont les données comptables et fiscales de 2020 sont :
- Produits comptabilisés : 12.000.000
- Charges comptabilisées : 9.500.000
- Résultat comptable : 2.500.000
- Charges comptabilisées mais non déductibles : 400.000
- Produits comptabilisées mais non imposables : 500.000
- Amortissements différées au cours de 2016 et 2019 : 300.000
- Déficits sur exercices 2018 et 2020 : 100.000

T.A.F : Calcul du résultat fiscal imposable


Correction

Produits imposables = 12.000.000 - 500.000 = 11.500.000


Charges déductibles = 9.500.000 - 400.000 = 9.100.000
Reprise amortissements différées = 300.000
Report déficitaire : 100.000
Résultat fiscal net = RC +Produits imposables - charges déductibles - reprise
amortissements différées - report déficitaire
Résultat fiscal = 11.500.000 - 9.100.000 - 300.000 - 100.000 = 2.000.000
Ou encore :
Résultat fiscal net = Résultat comptable + réintégrations (charges non
déductibles) – déductions (produits non imposables + reprise
amortissements différées) - report déficitaire
Résultat fiscal net = 2.500.000 + 400.000 - (500.000 + 300.000) - 100.000 =
2.000.000

105
EXERCICE N°1
• Au titre de l’exercice 2020, l’entreprise SIRBA –PRO dégage un résultat
comptable bénéficiaire de 450 000 dh. Les autres information fiscales sont
comme suit:
Pour les produits:
• Elle a reçu 12 000 dh de dividendes pour les titres de participation au
capital d’une société.
• Elle réalise une plus-value de 25 000 sur la cession d’un matériel.
Pour les charges:
• salaire de M.AHMED, directeur général : 90 000 dh.
• L’entreprise a distribué 200 cadeaux publicitaires de 150 dh l’unité à ses
clients.
• Elle a réglé 2 400 dh d’amendes et pénalités pour infractions au code de
circulation et 600 dh de majoration pour paiement tardif de la TVA due.
• Elle a réglé en espèces une facture des frais généraux montant : 15 000 dh.
• Elle a réglé 9 000 dh de marchandise sans facture.

T.A.F : sachant que l’entreprise a dégagé au cours de l’exercice 2019 un


résultat fiscal déficitaire de 50 000 dh dont 20 000 dh d’amortissement,
calculer le résultat fiscal de l’exercice 2020.
Eléments R+ D-
Résultat comptable= Produits - charges 450 000 -
Analyse des produits
Dividendes : produits exonérés de 100% car ils ont subi une retenue à la source de 15% - 12 000
libératoire de l’IS.
Plus- values: produits non courants imposables - -
Analyse des charges
Salaire de M.AHMED : déductible car il s’agit d’un travail effectif. - -
Cadeaux publicitaire: non déductibles car la V.U >100 dh (200x150=30000) 30 000 -
Amendes et pénalités : charges non déductibles 2 400
Majorations : ce sont des charges non déductibles 600
Frais généraux: La charges est payé en espèces , elle n’est déductible que dans la 10 000
limite de 5 000 dh TTC
La différence à réintégrer: 15 000 - 5000
Marchandise sans facture : charge non déductible 9 000
TOTAL 502 000 12 000
Résultat fiscal brut 490 000
Déficit de l’exercice 2019 ( hors amortissement ) 30 000
Résultat fiscal après imputation de déficit 460 000
Déficit de l’exercice 2019 ( amortissement ) 20 000
Résultat fiscal net 420 000 107
3- LIQUIDATION DE L'IMPÔT :

L'IS est calculé sur la base du résultat fiscal, cependant son montant ne
peut être inférieur, pour chaque exercice, quel que soit le résultat fiscal
à une cotisation minimale.

1. Calcul de l’IS théorique

L'IS est un impôt progressif dont le taux est fonction du résultat fiscal
imposable

L’IS Théorique= (Résultat fiscal net x taux) – Somme à déduire

Taux progressifs :
Le barème proposé par la loi de finances 2020 retient trois taux
appliqués au résultat fiscal net selon les tranches suivantes :

108
Montant du bénéfice net en DH Taux Somme à
déduire
Inférieur ou égale à 300.000 10% 0

De 300.001 à 1.000.000 20% 30 000


Au-delà de 1.000.000 31% 140 000

Pour les sociétés exerçant une activité industrielle, à l’exclusion de


celles dont le bénéfice net est égal ou supérieur à cent millions
(100 000 000) de dirhams, le taux du barème de 31% est ramené à 28%.

Parallèlement au barème progressif d'autres taux spécifiques Article


sont prévus par l'article 19 du CGI 19 du
CGI

109
2. Calcul de la CM

La Cotisation minimal est un minimum d'imposition que les


contribuables sont tenus de verser même en l'absence de bénéfice.
Le montant de L'IS dû ne peut être inférieur à la CM quel que soit le
résultat fiscal de l'entreprise

La CM = [C.A imposables + Produits accessoires + Produits financiers


imposables + Subventions & dons reçus] x taux

110
Taux Catégories de contribuables

0.50% Droit commun


0.60% les entreprises qui déclarent un résultat courant hors
amortissement négatif durant deux exercices consécutifs.
6% les professions libérales (Avocats, notaires, architectes,
médecins ...)
0.25% Ventes de produits pétroliers, le gaz, le beurre, l’huile, le
sucre, la farine, l’eau, l’électricité.
Le minimum de la CM est fixé à 3 000 dh
Exonération de la CM
La CM n'est pas due par les nouvelles sociétés pendant les trois
premiers exercices (36 mois) suivant la date du .début de leur
exploitation.
111
3. Calcul de l’IS dû

Si L'IS théorique > La CM : L’IS dû = L’IS théorique


Si L'IS théorique < La CM : L’IS dû = La cotisation minimal ;
(minimum 3 000 dh)

112
La base de la cotisation minimale de l’entreprise SIRBA –PRO pour l’exercice
2020 se compose de :
• Chiffre d’affaires (HT): 3 500 000 dh
• Produits accessoires (HT) : 250 000 dh
• Produits financiers : 30 000 dh dont 12 000 dh de dividendes
• Subventions reçus : 15 000 dh
• RF Net 2019 : 437 500

TAF :
1. calculer la CM de l’entreprise pour l’exercice 2020
2. calculer l’IS théorique de l’entreprise pour l’exercice 2020
3. calculer l’IS dû

113
CM = (3 500 000 + 250 000 +(30 000 -12 000) + 15 000) x 0,5%
= 18 915,00
IS théorique = (437 500 x 20%) - 30 000
= 57 500,00
IS dû= IS Théorique = 57 500,00

114
4- PAIEMENT ET RÉGULARISATION DE L'IMPÔT:

L'IS doit être versé spontanément selon un système d'acomptes


trimestriels avec régularisation (Reliquat ou excédent), une fois que le
résultat de l'exercice est définitivement connu .

115
La régularisation

Après la détermination de L'IS dû, on procède aux régularisations. Deux


cas à distinguer :
1er cas :
L'IS dû > (sommes des acomptes + Crédits d’impôt) ; la différence
constitue une dette envers l'Etat. Ce reliquat doit être versé à l'Etat avant
le 31 mars de l'exercice suivant.

116
2ème cas :

L'IS dû < (sommes des acomptes + Crédits d’impôt) ; La différence


constitue une créance chez l'Etat. Cet excédent doit être imputé sur le
1er acompte, et le cas échéant sur les autres acomptes

117
Les acomptes provisionnels 2021 :

118
Cas de synthèse
Eléments
• Bénéfice comptable 999 350
• Déficit fiscal de l’exercice 2018 ( dont 10 000 dh d’amortissement) 30 000
• Déficit fiscal de l’exercice 2017 ( dont 15 000 dh d’amortissement) 45 000
• Cotisation minimale de l’exercice 2018 12 000
Pour les produits :
• Chiffres d’affaires HT 15 800 000
• Produits accessoires HT 130 000
• Produits financiers ( dont 12 000 dh de dividendes) 26 000
• Produits non courants 35 000
Pour les charges :
• Salaire de M.SAAD, dirigent de la société 72 000
• Patente payé en espèces 6 300
• Frais de réception HT organisée par la société 8 500
• Intérêt d’emprunt 5 000
• Frais de réparation d’un véhicule réglés en espèces 13 400
• Taxe spéciale sur la voiture personnelle de M.SAAD 2 750
• Provision pour litige suite au licenciement d’un employé 800
• Amendes pour infraction au code de la route 600
• Dons octroyés aux œuvres sociales de la société 55 000
• Amortissement de la voiture de M.SAAD dont la valeur d’origine est de 120 000 dh TTC.
Dotation = 120 000*20% 26 000
• Intérêt du compte courant de M.SAAD crédité de 400 000dh, rémunéré au taux de 9%.
Le taux autorisé est de 7%. 27 000
T.A.F :
1. Calculer IS dû au titre de 2018.
2. Calculer I.S théorique et la C.M pour l’exercice 2019.
3. Déterminer l’I.S dû au titre de 2019.
4. Procéder à la régularisation de l’I.S.

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