Organisation judiciaire
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Organisation judiciaire
L'organisation judiciaire du Maroc a été modifiée suite à la réforme constitutionnelle initiée par le discours du Roi Mohammed VI le
9 mars 2011 et votée par référendum du 1er juillet 2011.
La nouvelle Constitution du Royaume, qui encadre les institutions judiciaires marocaines, a été promulguée par le dahir n° 1-11-91
du 27 chaâbane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la Constitution (BORM nº 5964 bis, 30 juill. 2011, p. 1902,
version française).
I. - ORGANISATION JUDICIAIRE
A. - Pouvoir judiciaire
1° Pouvoir judiciaire indépendant
1. - L'article premier de la Constitution pose le principe de séparation des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif. Ce faisant,
la justice est devenue un pouvoir à part entière. Son indépendance est garantie par le Roi ( Const., 29 juill. 2011, art. 107 , in
fine).
Est proscrite toute intervention dans les affaires soumises à la justice. De plus, dans sa fonction judiciaire, le juge ne saurait
recevoir d'injonction ou instruction, ni être soumis à une quelconque pression ( Const., 29 juill. 2011, art. 109, al. 1er ). Chaque
fois qu'il estime que son indépendance est menacée, le juge doit en saisir le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ( Const.,
29 juill. 2011, art. 109 , in fine).
a) Droit Constitutionnel
2. - Les magistrats sont nommés par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et confirmée par dahir.
Aux fins de garantir leur indépendance, la Constitution prévoit que « les magistrats du siège sont inamovibles » ( Const.,
29 juill. 2011, art. 108 ). Ils ne peuvent être mutés sans consentement ni soumis à une mesure disciplinaire sans respect
procédure fixée par statut particulier.
Les missions fondamentales du magistrat, telles que définies par la Constitution, sont les suivantes :
protection des droits et libertés ( Const., 29 juill. 2011, art. 117 ) ;
protection de la sécurité judiciaire (ibid.) ;
Application de la loi : « Les magistrats du siège ne sont astreints qu'à la seule application de la loi. Les décisions de
justice sont rendues sur le seul fondement de l'application impartiale de la loi. Les magistrats du parquet sont tenus à
l'application de la loi et doivent se conformer aux instructions écrites, conformes à la loi, émanant de l'autorité
hiérarchique » ( Const., 29 juill. 2011, art. 110 ).
Tout manquement de la part du juge à ses devoirs d'indépendance et d'impartialité, Constitue une faute professionnelle grave,
sans préjudice des conséquences judiciaires éventuelles. La loi sanctionne toute personne qui tente d'influencer le juge de
manière illicite.
3. - Création du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire - Le texte de la Constitution issu de la réforme de 2011 prévoit la
création du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire qui « veille à l'application des garanties accordées aux magistrats,
notamment quant à leur indépendance, leur nomination, leur avancement, leur mise à la retraite et leur discipline » ( Const.,
29 juill. 2011, art. 113, al. 1er ).
Cette instance a remplacé l'actuel « Conseil supérieur de la magistrature » par la promulgation de la loi nº 100-13 (Da. n° 1-16-
40, 14 jou. II 1437 [24 mars 2016], portant promulgation de la loi organique n° 100-13 relative au Conseil supérieur du pouvoir
judiciaire : BORM n° 6492, 18 août 2016, p. 1299, version française). Ses prérogatives ont été renforcées et son fonctionnement
est plus indépendant :
Le Conseil garanti la représentation des femmes magistrats proportionnellement à leur effectif au sein de la magistrature.
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4. - Loi n° 106-13 - Le statut des magistrats, y compris ceux des tribunaux administratifs est régi par les dispositions de la loi
nº 106-13 portant statut des magistrats (Da. n° 1-16-41, 14 jou. II 1437 (24 mars 2016) : BORM nº 6492, 18 août 2016, p. 1313,
version française).
5. - Juridictions marocaines - Aux termes de l'article premier du dahir portant loi n° 1-74-338 du 24 joumada II 1394
(15 juillet 1974) fixant l'organisation judiciaire du Royaume (BORM nº 3220, 17 juill. 1974, p. 1081, version française).
Ce dahir a été complété et modifié à plusieurs reprises, notamment par les lois nº 58-11, 34-10, 16-06, 73-03, 16-00, 15-03, 6-
98, 53-95, 42-90 et le dahir portant loi nº 1-93-205 , les juridictions du Maroc sont les suivantes :
Il faut noter que le système judiciaire marocain a adopté la dualité des ordres juridictionnels. Les litiges relatifs aux actes pris
par l'administration relèvent de la compétence des juridictions administratives et non judiciaires.
6. - Texte applicable - Le dahir portant loi n° 1-74-338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet 1974) fixe l'organisation judiciaire
du Royaume, tel qu'il a été modifié et complété par la loi n° 34-10 du 17 août 2011 (BORM n° 5978, 15 sept. 2011, p. 2074,
version française).
7. - Composition - Les tribunaux de première instance comprennent un président, des juges, des juges suppléants, un
ministère public lui-même composé d'un procureur du Roi et d'un ou plusieurs substituts, un greffe et un secrétariat du
parquet (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 2).
8. - Audience - C'est l'article 4 du dahir portant loi n° 1-74-338 fixant l'organisation judiciaire du Royaume qui nous
renseigne sur la composition de l'audience. Selon les termes de ce texte :
«… les tribunaux de première instance, y compris ceux qui sont classés, siègent à juge unique avec l'assistance d'un greffier, à
l'exception des actions en droits réels immobiliers et mixtes et des affaires de la famille et des successions, hormis la pension
alimentaire, sur lesquelles il est statué en présence de trois juges, y compris le président avec l'assistance d'un greffier.
[…]
Lorsqu'il statue en matière de conflit de travail, le tribunal est assisté par quatorze assesseurs dont le mode de désignation est
fixé par décret.
La présence du représentant du ministère public est obligatoire à l'audience pénale, à peine de nullité de la procédure et de la
décision rendue.
En toute autre matière, cette présence est facultative, sauf dans les cas prévus par le Code de procédure civile, notamment
lorsque le ministère public est partie principale et dans toutes autres hypothèses prévues par un texte spécial ».
9. - Compétence d'attribution - – « Sauf lorsque la loi attribue formellement compétence à une autre juridiction, le tribunal
de première instance, y compris celui qui est classé, est compétent soit en premier et dernier ressort, soit à charge d'appel… »
(Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 5, al. 1er).
Selon la matière qu'ils connaissent, les tribunaux sont divisés en chambres : « civile, commerciale, immobilière, sociale et
pénale » (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 2, al. 2. - V. tableau 1).
Suite à la réforme issue de la loi n° 34-10 du 17 août 2011 , modifiant et complétant le dahir n° 1.74.338 du 24 joumada II 1394
(15 juillet 1974) fixant l'organisation judiciaire du Royaume, deux sections particulières ont été créées au sein des tribunaux de
première instance. Désormais, ils comprennent une section affaires de la famille et une section justice de proximité, laquelle
se substitue aux juges d'arrondissement et communaux. Les deux sections sont exclusivement compétentes pour connaître des
matières qui leur sont attribuées (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 2, al. 2, 3 et 4. - V. tableau 2).
Les juridictions de proximité siègent à juge unique assisté d'un greffier. Le ministère public n'y est pas représenté ( L. nº 42-10,
17 août 2011, art. 2, al. 2 ). La procédure devant ces juridictions est orale et gratuite ( L. nº 42-10, 17 août 2011, art. 6 ).
Elles connaissent des actions personnelles et mobilières dont le montant n'excède pas 5 000 dirhams. Elles sont, en revanche,
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Elles connaissent des actions personnelles et mobilières dont le montant n'excède pas 5 000 dirhams. Elles sont, en revanche,
incompétentes à l'égard des litiges relatifs au statut personnel, aux affaires immobilières, aux affaires sociales et aux
expulsions (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 2, al. 4).
Tableau n° 1 : Division et compétences des tribunaux de première instance
Tableau n° 2 : Compétence – sections des affaires de famille/section de la justice de proximité
10. - Chambre d'appel - La réforme de 2007 a en outre créé la chambre d'appel au sein des tribunaux de première instance
(Da. nº 1-07-04, 28 rab. I 1428 [17 avr. 2007], portant promulgation de la loi nº 16-06 modifiant et complétant Da., portant loi
nº 1-74-338 du 24 jou. II 1394 fixant l'organisation judiciaire du Royaume : BORM nº 5222, 3 mai 2007, p. 581, version
française), y compris ceux qui sont classés. « Les chambres d'appel connaissent de certains appels formés contre les jugements
rendus par elles en premier ressort » (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 2, in fine).
2° Tribunaux administratifs
11. - Texte applicable - – Loi nº 41-90 instituant des tribunaux administratifs (Da. n° 1-91-225, 22 rabia I 1414 [10 sept.
1993] : BORM n° 4227, 3 nov. 1993, p. 595, version française).
12. - Composition - Le tribunal administratif est composé d'un président, plusieurs magistrats et un greffe. Le président
désigne un ou plusieurs commissaires royaux de la loi et du droit pour une durée de deux ans parmi les magistrats. Le tribunal
peut être divisé en sections suivant la nature des affaires ( L. nº 41-90, 10 sept. 1993, art. 2 ).
13. - Audience - Les audiences sont tenues et les jugements rendus publiquement par trois magistrats assistés d'un greffier.
La présidence de l'audience est assurée par le président du tribunal administratif ou par un magistrat désigné à cette fonction
par l'assemblée générale annuelle des magistrats du tribunal administratif ( L. nº 41-90, 10 sept. 1993, art. 5, al. 1er ). La
présence du commissaire royal de la loi et du droit à l'audience est obligatoire ( L. nº 41-90, 10 sept. 1993, art. 5, al. 3 ).
Le commissaire royal de la loi et du droit expose aux magistrats, et en toute indépendance, ses conclusions écrites et orales sur
les circonstances de fait et les règles de droit applicables. Ses conclusions sont développées sur chaque affaire en audience
publique. Les parties peuvent se faire communiquer, à titre d'information, copie des conclusions du commissaire royal de la loi
et du droit. Le commissaire royal de la loi et du droit ne prend pas part au jugement ( L. nº 41-90, 10 sept. 1993, art. 5 , in fine).
14. - Compétence d'attribution - –
Tableau n° 3 : Compétence des tribunaux administratifs
3° Tribunaux de commerce
15. - Texte applicable - – Loi nº 53-95 instituant des juridictions de commerce (Da. n° 1-97-65, 4 chaa. 1417 (12 févr. 1997) :
BORM n° 4482, 15 mai 1997, p. 520, version française).
16. - Composition - Les juridictions commerciales ont été créées par la loi du 12 février 1997 , elles fonctionnent depuis
novembre 1997 date d'entrée en vigueur de la loi ( L. nº 53-95, 12 févr. 1997, art. 25, al. 1er ).
« Le tribunal de commerce comprend
- un président, des vice-présidents et des magistrats ;
- un ministère public composé du procureur du Roi et de un ou plusieurs substituts ;
- un greffe et un secrétariat du ministère public.
Le tribunal de commerce peut être divisé en chambres suivant la nature des affaires dont il est saisi. Toutefois, chaque
chambre peut instruire les affaires soumises au tribunal et y statuer.
Le président du tribunal de commerce désigne, sur proposition de l'assemblée générale, un magistrat chargé du suivi des
procédures d'exécution » ( L. nº 53-95, 12 févr. 1997, art. 2 ).
Les magistrats du siège et du parquet des juridictions commerciales sont tous des magistrats professionnels intégrés au corps
unique de la magistrature.
17. - Audience - – « Sauf dispositions contraires de la loi, les audiences des tribunaux de commerce et des cours d'appel de
commerce sont tenues et leurs jugements rendus par trois magistrats, dont un président, assistés d'un greffier » ( L. nº 53-95,
12 févr. 1997, art. 4 ).
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4° Cours d'appel
19. - Texte applicable - Dahir portant loi n° 1-74-338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet 1974) fixant l'organisation judiciaire
du Royaume, tel qu'il a été modifié et complété par la loi n° 34-10 du 17 août 2011 (BORM n° 5978, 15 sept. 2011, p. 2074,
version française).
20. - Composition - Les cours d'appel comportent « un ministère public composé du procureur général du Roi et de substituts
généraux, un ou plusieurs magistrats chargés de l'instruction, un ou plusieurs magistrats des mineurs, un greffe et un
secrétariat du parquet général » (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 6, al. 2).
Leur rôle est d'examiner les recours en appel des décisions rendues par les tribunaux de première instance (Da. nº 1-74-338,
15 juill. 1974, art. 5, in fine).
Les 21 cours d'appel exercent leur contrôle en droit et en fait.
Selon leur importance, les cours d'appel comprennent des chambres spécialisées dont une chambre d'appel de statut personnel
et successoral et une chambre criminelle (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 6, al. 1er). L’existence de chambres spécialisées
ne fait pas obstacle à ce que toutes soient compétentes pour connaître d'un litige en appel, quelle qu'en soit la nature (ibid.).
Chaque cour d'appel contient une section des crimes financiers (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 6, al. 3) subdivisée comme
suit :
chambre d'instruction ;
chambres pénales ;
chambres pénales d'appel ;
Parquet général ;
secrétariat-greffe ;
secrétariat du parquet général.
21. - Audiences - – « En toute matière, à peine de nullité, les audiences des cours d'appels sont tenues et leurs arrêts sont
rendus par trois magistrats assistés d'un greffier sauf si la loi en dispose autrement » (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art. 7, al.
1er).
L’assistance du ministère public est facultative sauf en matière pénale et si la loi en dispose autrement (Da. nº 1-74-338,
15 juill. 1974, art. 7, in fine).
22. - Compétence d'attribution - Les cours d'appel sont compétentes pour connaître des décisions des tribunaux de
première instance rendues en premier ressort et lorsque des textes particuliers le prévoient (Da. nº 1-74-338, 15 juill. 1974, art.
9).
Il est à noter que la cour d'appel de Rabat a compétence nationale en matière de terrorisme.
23. - Texte applicable - – Loi nº 80-03 instituant des cours d'appel administratives (Da. n° 1-06-07,15 moh. 1427 [14 févr.
2006] : BORM n° 5400, 2 mars 2006, p. 332, version française).
25. - Audience - – « Les audiences des cours d'appel administratives sont tenues et leurs décisions sont rendues
publiquement par trois conseillers dont un président, assistés d'un greffier.
La présence du commissaire royal de la loi et du droit à l'audience est obligatoire.
Le commissaire royal de la loi et du droit expose à la formation de jugement, et en toute indépendance, ses avis écrits qu'il
peut expliciter oralement sur les circonstances de fait comme sur les règles de droit applicables. Ses avis sont développés sur
chaque affaire en audience publique. Le commissaire royal de la loi et du droit ne prend pas part aux délibérations.
Les parties peuvent se faire délivrer copie des conclusions du commissaire royal de la loi et du droit.
Le commissaire royal de la loi et du droit ne prend pas part aux délibérations » ( L. nº 80-03, 14 févr. 2006, art. 2 ).
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26. - Compétence d'attribution - – « Les cours d'appel administratives sont compétentes pour connaître, en appel, des
jugements rendus par les tribunaux administratifs et des ordonnances de leurs présidents, sauf dispositions contraires prévues
par la loi » ( L. nº 80-03, 14 févr. 2006, art. 5 ).
27. - Texte applicable - – Loi nº 53-95 instituant des juridictions de commerce (Da. n° 1-97-65, 4 chaa. 1417 [12 févr. 1997] :
BORM n° 4482, 15 mai 1997, p. 520, version française).
29. - Audience - – « Sauf dispositions contraires de la loi, les audiences […] des cours d'appel de commerce sont tenues et
leurs jugements rendus par trois magistrats, dont un président, assistés d'un greffier » ( L. nº 53-95, 12 févr. 1997, art. 4 ).
30. - Compétence - Les cours d'appel de commerce connaissent de l'appel contre les jugements des tribunaux de commerce (
L. nº 53-95, 12 févr. 1997, art. 18 ).
7° Cour suprême
31. - Texte applicable - Dahir portant loi n° 1-74-338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet 1974) fixant l'organisation judiciaire
du Royaume, tel qu'il a été modifié et complété par la loi n° 58-11 relative à la Cour de cassation et modifiant le dahir n° 1-57-
223 du 27 septembre 1957 relatif à la Cour suprême (Da. n° 1-11-170, 27 kaa. 1432 [25 oct. 2011] : BORM n° 5989 bis, 26 oct.
2011, p. 2528, version arabe) et les articles 353 et suivants du Code de procédure civile (Da. portant loi n° 1-74-447 , 11 ram.
1394 [28 sep. 1974], approuvant le texte du Code de procédure civile : BORM n° 3230 bis, 30 sep. 1974, p. 1805, version
française).
La Cour de cassation est l'organe juridictionnel suprême et constitue le recours ultime et en dernier ressort contre les
décisions rendues par les différentes juridictions du Royaume (CPC, marocain, art. 353 ). Sa compétence porte sur tout le
territoire du Maroc.
Le président de la Cour de cassation est nommé par décret sur avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature pour une
durée de 5 ans et dans les conditions définies par la loi.
L'organisation, les conditions et les modalités de fonctionnement de la Cour de cassation sont organisées par la loi.
La Cour de cassation statue sur :
les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par toutes les juridictions du Royaume
sauf si la valeur du litige ne dépasse pas 20 000 DH, et sauf les décisions relatives au recouvrement ou à la révision des
loyers et charges (CPC marocain, art. 553, al. 1er, 1º) ;
les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions émanant des autorités administratives
(CPC marocain, art. 553, al. 1er , 2º) ;
les recours formés contre les actes et décisions par lesquels les juges excèdent leurs pouvoirs (CPC marocain, art. 553,
al. 1er , 3º) ;
les règlements de juges entre juridictions n'ayant au-dessus d'elles aucune juridiction supérieure commune autre que
la Cour de cassation (CPC marocain, art. 553, al. 1er , 4º) ;
les prises à partie contre les magistrats et les juridictions à l'exception de la Cour de cassation (CPC marocain, art. 553,
al. 1er , 5º) ;
les instances en suspicion légitime (CPC marocain, art. 553, al. 1er , 6º) ;
Les dessaisissements pour cause de sûreté publique, ou pour l'intérêt d'une bonne administration de la justice (CPC
marocain, art. 553, al. 1er , 7º).
Tableau n° 5 :
C. - Cour constitutionnelle
32. - Textes applicables - Constitution marocaine (Const., art. 129 et s.) et loi organique n° 066-13 relative à la Cour
constitutionnelle (Da. nº 1-14-139, 16 chaa. 1435 (13 août 2014) : BORM nº 6288, 4 sept. 2014, p. 3919, version française).
33. - Composition - La Cour constitutionnelle est composée de douze membres nommés par un mandat de 9 ans non
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33. - Composition - La Cour constitutionnelle est composée de douze membres nommés par un mandat de 9 ans non
renouvelable ( Const., 29 juill. 2011, art. 130, al. 1er . - L. org. nº 066-13, 13 août 2014, art. 1er, al. 1er ). Six membres sont
désignés par le Roi, dont un membre proposé par le Secrétaire général du Conseil supérieur des Oulémas, et six membres sont
élus, pour moitié par la Chambre des Représentants, pour moitié par la Chambre des Conseillers parmi les candidats présentés
par le Bureau de chaque Chambre ( Const., 29 juill. 2011, art. 130, al. 1er . - L. org. nº 066-13, 13 août 2014, art. 1er, al. 2 ), à
l'issue d'un vote à bulletin secret et à la majorité des deux tiers des membres composant chaque Chambre ( Const., 29 juill.
2011, art. 130, al. 1er ).
Chaque catégorie de membres est renouvelable par tiers tous les 3 ans ( Const., 29 juill. 2011, art. 130, al. 3 ).
Le président de la Cour constitutionnelle est nommé par le Roi, parmi les membres composant la Cour ( Const., 29 juill. 2011,
art. 130, al. 4 ).
Les membres de la Cour constitutionnelle sont choisis parmi les personnalités disposant d'une haute formation dans le
domaine juridique et d'une compétence judiciaire ; doctrinale ou administrative, ayant exercé leur profession depuis plus de 15
ans, et reconnues pour leur impartialité et leur probité ( L. org., nº 066-13, 13 août 2014, art. 1er, al. 1er ).
34. - Compétence - Le texte de la Constitution issu de la réforme de 2011 institue une Cour constitutionnelle compétente :
« pour connaître d'une exception d'inconstitutionnalité soulevée au cours d'un procès, lorsqu'il est soutenu par l'une
des parties que la loi dont dépend l'issue du litige, porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution » (
Const., 29 juill. 2011, art. 133, al. 1er ).
pour statuer « sur la régularité de l'élection des membres du Parlement et des opérations de référendum » ( Const.,
29 juill. 2011, art. 132, al. 1er ).
pour procéder au contrôle a priori des lois organiques, ce de façon systématique, pour apprécier leur conformité aux
droits et libertés garantis par la Constitution ( Const., 29 juill. 2011, art. 132, al. 2 ).
pour procéder, sur saisine du Roi, Chef du Gouvernement, Président de la Chambre des Représentants, Président de la
Chambre des Conseillers ou par 1/5e des membres de la Chambre des Représentants ou par quarante membres de la
Chambre des Conseillers, exercer un contrôle a priori des lois ( Const., 29 juill. 2011, art. 132, al. 3 ).
« Les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à
toutes les autorités administratives et juridictionnelles » ( Const., 29 juill. 2011, art. 134 ; in fine).
35. - Textes applicables - – Loi nº 108-13 relative à la justice militaire (Da. n° 1-14-187, 17 saf. 1436 (10 déc. 2014) : BORM
nº 6410, 5 nov. 2015, p. 3825, version française).
Cette juridiction exceptionnelle est dotée de la compétence pour juger des infractions commises par les militaires, par les
personnes assimilées aux militaires et par les prisonniers de guerre ( L. nº 108-13, 10 déc. 2014, art. 3, al. 1er , 1- et 2-). Elle est
également compétente pour « les infractions commises en temps de guerre contre les institutions de l'État ou commises contre
la sécurité des personnes ou des biens si elles sont perpétrées au profit de l'ennemi ou si elles affectent les Forces armées et les
infractions commises contre les systèmes d'information et de communication, les applications électroniques et les sites
cybernétiques relevant de la défense nationale » ( L. nº 108-13, 10 déc. 2014, art. 3, al. 1er , 3-). Aussi, elle est compétente
chaque fois que la loi le prévoit expressément ( L. nº 108-13, 10 déc. 2014, art. 3, al. 1er , 4-). Elle est composée de magistrats
professionnels et militaires ( L. nº 108-13, 10 déc. 2014, art. 14 ).
Elle est présidée par un magistrat professionnel ( L. nº 108-13, 10 déc. 2014, art. 15 ).
La procédure appliquée est la loi de la justice militaire.
La Haute Cour qui avait auparavant compétence pour juger les crimes commis par les membres du gouvernement n'existe plus
depuis l'adoption de la constitution du 29 juillet 2011 . Désormais, les hauts fonctionnaires de l'État ainsi que les membres du
gouvernement sont poursuivis devant les juridictions de droit commun.
Textes de référence
Dahir n° 1-16-40 du 14 joumada II 1437 (24 mars 2016), portant promulgation de la loi organique n° 100-13 relative au Conseil
supérieur du pouvoir judiciaire (BORM n° 6492, 18 août 2016, p. 1299, version française)
Dahir n° 1-16-41 du 14 joumada II 1437 (24 mars 2016), promulgation de la loi nº 106-13 portant statut des magistrats (BORM
nº 6492, 18 août 2016, p. 1313, version française)
Dahir n° 1-14-187 du 17 safar 1436 (10 décembre 2014), portant promulgation de la loi nº 108-13 relative à la justice militaire
(BORM nº 6410, 5 nov. 2015, p. 3825, version française)
Dahir nº 1-14-139 du 16 chaabane 1435 (13 août 2014), portant promulgation de la loi organique n° 066-13 relative à la Cour
constitutionnelle (BORM nº 6288, 4 sept. 2014, p. 3919, version française)
Dahir n° 1-11-170 du 27 kaada 1432 (25 octobre 2011), pris en application de la loi n° 58-11 relative à la Cour de cassation
modifiant le dahir n° 1-57-223 du 27 septembre 1957 relatif à la Cour suprême (BORM n° 5989 bis, 26 oct. 2011, p. 2528,
version arabe)
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Organisation judiciaire
Dahir nº 1-11-151 du 16 ramadan 1432 (17 août 2011), portant promulgation de la loi n° 42-10 portant organisation des
juridictions de proximité et fixant leur compétence (BORM nº 5978, 15 sept. 2011, p. 2080, version française)
Dahir nº 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011), portant promulgation du texte de la Constitution (BORM nº 5964 bis,
30 juill. 2011, p. 1902, version française)
Dahir nº 1-07-04 du 28 rabii I 1428 (17 avril 2007), portant promulgation de la loi nº 16-06 modifiant et complétant le dahir
portant loi nº 1-74-338 du 24 joumada II 1394 fixant l'organisation judiciaire du Royaume (BORM nº 5222, 3 mai 2007, p. 581,
version française)
Dahir n° 1-06-07 du 15 mouharram 1427 (14 février 2006), portant promulgation de la loi nº 80-03 instituant des cours d'appel
administratives (BORM n° 5400, 2 mars 2006, p. 332, version française)
Dahir n° 1-97-65 du 4 chaoual 1417 (12 février 1997), portant promulgation de la loi nº 53-95 instituant des juridictions de
commerce (BORM n° 4482, 15 mai 1997, p. 520, version française)
Dahir nº 1-91-225 du 22 rabii I 1414 (10 septembre 1993), portant promulgation de la loi n° 41-90 instituant des tribunaux
administratifs (BORM n° 4227, 3 nov. 1993, p. 595, version française)
Dahir nº 1-91-226 du 22 rabii I 1414 (10 septembre 1993), portant promulgation de la loi n° 42-90 modifiant et complétant le
dahir portant loi nº 1-74-338 du 24 joumada II 1394 fixant l'organisation judiciaire du Royaume organisation des juridictions
de proximité et fixant leur compétence (BORM n° 4227, 3 nov. 1993, p. 600, version française)
Dahir, portant loi n° 1-74-447 du 11 ramadan 1394 (28 septembre 1974), approuvant le texte du Code de procédure civile
(BORM n° 3230 bis, 30 sept. 1974, p. 1805, version française)
Dahir portant loi n° 1-74-338 du 24 joumada II 1394 (15 juillet 1974), fixant l'organisation judiciaire du Royaume (BORM nº
3220, 17 juill. 1974, p. 1081, version française)
Bibliographie
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Organisation judiciaire
Auteur
Mohamed OULKHOUIR
Avocat à la Cour
Expérience professionnelle
Associé Gérant en charge de l’animation, de la gestion quotidienne et du développement du Cabinet CWA Morocco,
Casablanca – Tanger.
Avocat au barreau de Paris, spécialiste du contentieux social et des problématiques en ressources humaines liés aux
restructurations. Mohamed apporte des solutions pratiques tenant compte de l'intérêt de l'entreprise et ce, avec
l'objectif de rendre lisible un droit toujours plus complexe.
Conseil de groupes industriels et commerciaux nationaux et internationaux en matière de relations individuelles et
collectives de travail, de licenciements collectifs, d'audits et d'opérations d'externalisation.
Accompagnement de plusieurs opérations d'envergure en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie).
Audit et négociation de contrats concernant les acquisitions et les restructurations, le cadre institutionnel et juridique
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Organisation judiciaire
Audit et négociation de contrats concernant les acquisitions et les restructurations, le cadre institutionnel et juridique
des privatisations et déréglementations, les contrats commerciaux, les montages contractuels particulièrement dans le
domaine de l'agriculture, de l’énergie, des transports et des télécommunications au Maghreb.
Associé Gérant en charge de l’animation, de la gestion quotidienne et du développement du Cabinet CWA Tunisia,
Tunis
Associé Gérant en charge de l’implantation, de la gestion quotidienne et du développement du Cabinet CWA Algeria,
Alger
Bibliographie
“Morocco : an emerging economy of the méditerranéen" (disponible sur amazon.fr en anglais et bientôt en français) ;
“Doing Business in the Muslim World – Practical Issues for Employers and Employees”. Bloomberg Law Reports.
“Droit du travail et Ramadan : balbutiements du management de la diversité ethnique » Entreprises et Carrières,
Septembre 2010.
Clauses de dédit formation : Le matin emploi, 15/10/2012
Les réseaux sociaux : Le matin emploi, 26/11/2012
La clause de mobilité : Le matin emploi, 24/12/2012
La convention collective : Le matin emploi, 21/01/2013
Le règlement intérieur : Le matin emploi, 25/02/2013
La mise à la retraite : Le matin emploi, 18/03/2013
La clause de non-concurrence : Le matin emploi, 22/04/2013
Le secret professionnel : Le matin emploi, 13/05/2013
Les congés payés : Le matin emploi, 10/06/2013
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