DE
TOME PREMIER.
IMPRIMERIEDE H. Ï'OURNIER,
BUEDESEINE,
H" 14-
HISTOIRE D'ECOSSE
RACONTÉE
PAR UN GRAND-PÈRE
A SON PETIT-FILS.
DÉDIÉE
&/OME PREMIER.
DE L'AUTEUR.
DE L'ÉDITEUR.
il janvier
1S28.
DÉDICACE.
TRES-RESPECTÉ
MONSIEUR
,
Votre affectionné
GRAND-PÈRE.
HISTOIRE D'ECOSSE
RACONTEE
PAR UN GRAND-PERE
A SON PETIT-FILS.
CHAPITRE PREMIER.
COMMENT
1,'ANGI.ETERRE VINRENT
ETL'ÉCOSSE A FORMER
DEUXROYAUMES SEPARES.
L'ANGLETERRE est la partie méridionale, et l'Ecosse
la partie septentrionale de l'île célèbre appelée Grande-
Bretagne. L'Angleterre est beaucoup plus grande que
l'Ecosse ; le sol en est bien plus fertile et produit de
i2 ANGLETERRE ET ECOSSE,
plus abondantesmoissons.Les hommes y sont aussi en
bien plus grand nombre, et les gens de la ville, comme
ceux de la campagne,y jouissent de plus d'aisance, et
ont de meilleurs habits et une meilleure nourriture
qu'en Ecosse.
(i) Eugland.—En.
i4 ANGLETERRE ET ECOSSE,
midi de l'Ecosse (i). Mais ils ne purent pénétrer dans
les hautes montagnes du nord, où ils ne trouvèrent que
difficilementde quoi nourrir leurs soldats, et dont les
habitans leur opposèrent une vigoureuse résistance.
(1) Wales.—ÉD.
(2) Wclsh.— ÉD.
ANGLETERRE ET ECOSSE. ro
d'abord par la rivière de la Tweed, puis par une grande
chaîne de montagnes et de déserts arides, et ensuite par
un bras de mer appelé le frith de Solway. Ces limites ue
sont pas très-loin de la vieille muraille romaine. Il y a
long-temps qu'on a laissé le mur tomber en ruines ;
cependant il en reste encore quelques parties, comme
je l'ai déjà dit, et il est curieux de voir comme il s'é-
tend en droite ligne, quoiqu'il passe tantôt sur de
hautes montagnes, et tantôt à travers de profonds ma-
récages.
Vous voyez donc bien que la Bretagne était divisée
en trois nations différentes, qui étaient ennemies l'une
de l'autre : d'abord l'Angleterre, qui comprenait la
partie la plus riche et la plus considérable de l'île, et
qui était habitée par les Anglais; puis l'Ecosse, pleine
de montagnes et de grands lacs, de dangereux préci-
pices, de bruyères sauvages et de vastes marais, qui
était habitée par les Scots ou Écossais ; et enfin le pays
de Galles, où les restes des anciens Bretons s'étaient
réfugiés pour se mettre à l'abri des attaques des Saxons.
Les habitans du pays de Galles défendirent leur ter-
ritoire pendant long-temps; mais les Anglais finirent
par s'en emparer. Il n'en fut pas de même de l'Ecosse ,
qu'ils essayèrent bien des fois de soumettre sans pou-
voir jamais y parvenir. Les deux pays étaient gouvernés
par des rois différens qui se firent bien souvent la
guerre, et toujours à outrance. Voilà pourquoi, mon
enfant, l'Angleterre et l'Ecosse, bien que faisant partie
de la même lie, furent si long-temps ennemies. Priez
2o ANGLETERRE ET ECOSSE,
votre papa de vous montrer ces deux pays sur la carte,
et vous remarquerez que l'Ecosse est toute remplie de
montagnes et de vastes landes couvertes de bruyères<—
Mais j'oublie que M. Hugh Littlejohn est un voyageur ,
et qu'il a déjà vu l'Ecosse et même l'Angleterre de ses
propres yeux (i). Toutefois, il ne fera pas mal de jeter
un coup d'oeil sur la carte.
I1I..TOIIW.
11EMACJIETII.
DUSYSTEME ET DE LACOKQUETE
FEODAL, DE
PARLESNOHMAKDS.
L'AM'GLETFRRE
à Stirling.—ÉD.
(l) D'Edimbourg
TOM.i. 7
74 SIR WILLIAM WALLACE.
les autres, et les pointes de leurs piques étaient si rap-
prochées entre elles, qu'elles formaient comme un rem-
part qu'il semblait impossible de rompre. Quand les
deux armées furent en présence, Wallace dit à ses sol-
dats : — Je vous ai amenés au bal, montrez-moi com-
ment vous dansez; voulant dire: — Je vous ai amenés
sur le champ de bataille, voyons si vous y combattrez
vaillamment.
(l) ttiutchless
.Silice Wallacefirstliai!beeii
In moek'rjcrtnvti'd
wiiliwreaih ofgrecn,etc.
oftheIsles, eant.u , st.a6..
Liirti
« Depuisquel'incomparable Wallacefut couronnépar'dérision
» d'uneguirlandedelaurier.» On prétendaitqueWallace's'était
vanté d'entrer un jour à Westminsteravec la couronnesur-la
têtu, etc.—'ED.
SIR WILLIAM WALLACE. 79
pays, mais c'est même un devoir sacré de le faire), les
juges anglais le condamnèrent à mort. Ce brave et gé-
néreux patriote fut traîné sur une charrette au lieu de
l'exécution , où il eut la tête tranchée, et son corps fut
séparé en quatre parties, qui, d'après la coutume bar-
bare du temps, furent exposées sur le pont de Londres,
suspendues à des piques de fer, et nommées les mem-
bres d'un traître.
ÉLÉVATION
1>KH01IF.RT
Lli ItllUCK(i).
ET DE h.USDOLPH.
DE DOUGLAS
«ES EXPLOITS
(i) MaliensScolorum.—ÉD.
DOUGLAS ET RANDOLPH. m
ques-uns de ses exploits les plus mémorables se rap-
portent à son château de Douglas , forteresse importante
dont les Anglais s'étaient rendus maîtres. Douglas voyait
avecun vif déplaisir l'habitation de sa famille entre les
mains de ses ennemis, qui y rassemblaient une foule
de bestiaux et d'immenses provisions de blé, de vin,
d'ale, enfin de tout ce dont les troupes anglaises pou-
vaientavoir besoin. Douglas résolut, s'il était possible,
dese venger du commandant de la garnison et de ses
soldats.
Htish
ye, hushyc, Utilepetye
Uushye, hushye, donetfretye,
TeBlackDouglas lhallvolgelyc.
Paix!paix! nepleurepas!
Paix!cherpetit,dorsdan6mesbrasI
le-Noir
Ilouglas neviendrapas.
— Vous n'en êtes pas bien sûre, dit une voix à son
oreille. En même temps elle sentit une lourde main ar-
mée d'un gantelet qui s'appuyait sur son épaule, et,
s'étant retournée, elle aperçut un grand homme tout
basané, debout derrière elle : c'était Douglas-le-Noir
en personne, le sujet de sa chanson. Au même instant
un autre guerrier franchissait le mur près de la sen-
tinelle. Celle-ci donna l'alarme, et voulut frapper de sa
lance l'Écossais, qui se nommait Simon Ledehouse; mais
Simon para le coup, et s'élançant sur le soldat anglais,
il le tua d'un coup de poignard. Le reste des Écossais
accourut au secours de Douglas et de Ledehouse, et le
château fut pris. Une partie de la garnison fut mise à
mort, mais Douglas protégea la jeune femme et son en-
fant. Je suis bien sûr qu'elle ne s'amusa plus à chanter
la chanson de Douglas-le-Noir.
DE BAMOCKBUIiN(l).
BATAILLE
i4
CHAPITRE X.
DE I. ECOSSE.
DU GOUVEHMEMENT
(1) Buskins.—ÉD.
GOUVERNEMENT DE L'ECOSSE. 171
le combat ils jetaient leur plaid et ne conservaient
qu'une simple chemise, qu'ils portaient très-longue et
très-amplecomme celle des Irlandais.
Cette partie de la nation écossaise était divisée en
clansou tribus. Lés individus qui composaient chacun
de ces clans croyaient tous descendre primitivement
d'un même aïeul, dont ils portaient ordinairement le
nom: ainsi une de ces tribus s'appelait Mac-Donald ,
cequi signifie les fils de Donald ; une autre Mac-Gregor,
oules filsde Gregor; une troisième Mac-Niel, les fils de
Niel,et ainsi de suite. Chacun de ces clans avait son
chefparticulier , qui était le descendant immédiat du
fondateurde la tribu. Us obéissaient aveuglément à ce
Chef,soit en paix, soit en guerre, sans s'inquiéter si
enagissant ainsi ils ne transgressaient pas les lois du
payset ne se mettaient pas en révolte ouverte contre le
roilui-même. Chaque tribu habitait, dans les monta-
gnes,une vallée ou un district séparé des autres ; ils se
battaientsouvent entre eux, et presque toujours à toute
outrance. Mais c'était surtout avec les habitans des
bassesterres qu'ils étaient constamment en guerre. Us
n'avaientni le même langage, ni les mêmes vêtemens,
ni lesmêmes moeurs, et sous prétexte que les plaines
fertilesavaient autrefois appartenu à leurs ancêtres, ils
y faisaient des incursions continuelles , et les pillaient
sans pitié. De leur côté les habitans des basses terres,
tout aussi braves et mieux disciplinés que leurs enne-
mis, leur infligeaient souvent de dures représailles; de
sorte qu'habitant le même pays, ils n'en étaient pas
moinsentre eux dans un état de guerres continuelles.
172 GOUVERNEMENT DE L'ECOSSE.
Plusieurs des Chefs montagnards les plus puissans
s'arrogeaient tous les privilèges de monarques indé-
pendans. Tels étaient les fameux lord des Iles, les Mac-
Donalds, auxquels les Hébrides, situées au nord-ouest
de l'Écossse, pouvaient passer pour appartenir en toute
propriété. Ces petits souverains faisaient des traités avec
l'Angleterre en leur propre nom. Ils s'étaient déclarés
pour Robert Bruce, et l'avaient joint avec toutes leurs
forces; mais nous verrons que plus tard ils mirent le
trouble dans l'Ecosse. Les lords de Lorn , les Mac-Dou-
glas étaient aussi extrêmement puissans. Vous avez vu
qu'ils purent livrer bataille à Robert Bruce, et même
le vaincre et mettre sa vie dans le plus grand danger,
ce dont celui-ci se vengea plus tard en forçant John
de Lorn de s'expatrier, et en donnant la plus grande
partie de ses biens à son neveu, sir Colin Campbell,
qui devint le chef de cette grande famille d'Argyle qui
par la suite acquit tant de puissance dans les Highlands,
De tout cela, il vous est facile de comprendre que
ces clans des Highlands, retranchés dans des monta-
gnes inaccessibles, et n'obéissant à personne qu'à leurs
propres Chefs, durent contribuer fortement à troubler
la tranquillité du royaume. Ils avaient pourtant d'ex-
cellentes qualités : ils étaient bons, courageux, hospi-
taliers, d'une fidélité à toute épreuve envers leurs Chefs;
mais en même temps ils étaient remuans, vindicatifs,
ennemis du repos, et préférant toujours la guerre à la
paix (i).
ltliGENCE — BATAILLE
ETMORTDERANDOLPH. DE D.Ur-
l'LIN. AVENEMENT BALIOLAUTRONE
D'ÉDOUARD
ETSAFUITEENANGLETERRE. BATAILLE
D'ECOSSE,
ET RETOUR
o'HALIDON-HILL DEBALIOL.
(n [33o.—ED.
176 RÉGENCE DE RANDOLPH.
que nous ayons vu des enfans de cet âge qui se croyaient
bien raisonnables, on n'a pas coutume de leur confier
le gouvernement des royaumes. Ce fut pour cette rai-
son que Randolph, comte de Moray, dont je vous ai
tant parlé, devint ce qu'on appelle régent du royaume
d'Ecosse, c'est-à-dire qu'il exerça l'autorité royale jus-
qu'à ce que le roi fût assez âgé pour gouverner son
peuple. Cette sage disposition avait été faite par Bruce,
avec le consentement du Parlement, et fut très-avanta-
geuse pour le royaume.
Le régent était très-sévère dans l'administration de la
justice. Si le soc de la charrue d'un laboureur lui était
volé sur le champ où il l'avait laissé, Randolph con-
damnait le sheriff du comté à lui en payer la valeur,
parce que le devoir de ce magistrat était de veiller sur
tout ce qui était laissé dans les champs à la foi publi-
que. Un fripon essaya de profiter de cette loi : il cacha
le soc de sa charrue, prétendit qu'il lui avait été volé,
en réclama le prix auprès du sheriff, et en reçut deux
shillings d'après sa valeur présumée; mais la fraude
ayant été découverte, le régent condamna cet homme
à être pendu.
SIEGEDUCHATEAUDELOCH DEK1I-
LEVEN. BATAILLE
— SIÈGEDUCHATEAU
BLENE. DEDUNBAR. SIRANDIIK
MURUAY. ÉTATDUPAYS. TOURNOIS.
gardeà toi,SalisLiurie,
Prends
Despetitsvafairelatruie.
DEROBERT
AVÈNEMENT STUART. GUERRE DE l385, ET
DEJEANDEVIENNE
ARRIVÉE EN ECOSSE. BATAILLE
D'OTTERBURN.MORTDE ROBERTII.
UEGNEDEROBERT DANSLESHIGHLANDS.
III. TROUBLES
COMBAT ENTRELE CLANCHATTANET LE CLANKAY,
SURLE NORTHINCHDE l'ERTH. CARACTERE DUDUC
11EROTHÔAY, ETSAMORT. LE
HÉRITIERPRÉSOMPTIF,
PRINCE
JACQUES DESANGLAIS.MORTDE
, PRISONNIER
ROBERTIII.
FINDUTOME
PREMIER
DELHISTOIRE
DECOSSE.
TABLE
PflÊFÀCEdel'Auteur. Page j
Avisdel'Éditeur. iij
DÉDICACE. vij
CHAPITRE PREMIER.
Commentl'Angleterreet l'Ecossevinrentà formerdes
séparés.
royaumes il
CHAPITRE IL
HistoiredeMacbeth. 21
CHAPITRE III.
par les
de l'Angleterre
Du systèmeféodal,et dela conquête
Normands. 36
CHAPITRE IV.
—Usurpation
roid'Ecosse.
Mortd'Alexandre, Jer- 5o
d'Edouard
CHAPITRE V.
Histoirede sirWilliamWallace. 6*2
OEUVRES COMPLÈTES
CL
JAMES FENIMORE COOPER.
Ci Ite édition sera précédée d'une notice historique et
littéraii c stn les Etats-Unis cl'Amériquej elle formera
vingt-sept vol. in-cHx-huit, imprimes on caractères
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