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Ce document comprend :
I) Le cours
II) Exposé = Le Maroc et le Sahara occidental
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Cette région est l’une des plus instable de la planète : l’actualité renforce cette idée, mais sur un temps un peu plus long,
depuis 1945, voire un plus grand nombre d’années, tous les pays du Maghreb-Machrek sauf TUNISIE, QATAR et
BAHREIN ont connu des conflits ouverts aux causes multiples et complexes.
A) ETAT-NATION,TERRITOIRES ET FRONTIERES
C’est le point central puisque , après la 2ème guerre mondiale, les pays arabes accèdent à l’indépendance et choisissent
l’état nation qui tranche avec l’ancien modèle de l’empire ottoman. C’est donc une trilogie,
1 ETAT 1 NATION ( un peuple) 1 TERRITOIRE ( hégémonique délimité par des frontières).
Cette identification est nécessaire quand il faut construire un état moderne mais pose le problème des minorités ( qui
était autrefois dilué dans un contexte beaucoup plus large), donc cela pose de nombreux problèmes.
Dans la majorité des cas les frontières sont récentes, datent de l’empire ottoman ou de tracés imposés. Ce caractère est
plus visible au Proche-Orient qu’au Maghreb , exemple l’Arabie Saoudite a été réalisée de l’intérieur par Ibn Saoud.
La période de la colonisation est capitale tournant après la 1ère guerre mondiale quand les grandes puissances se
partagent l’empire ottoman, on assiste au morcellement du monde arabe. Ces frontières demeurent un des rares
héritages entièrement assumé par les états indépendants : pour preuve l’organisation de l’unité africaine et la Ligue
arabe ont déclaré l’intangibilité des frontières. Elles sont pré-existantes aux états et forment un cadre dans lequel
s’inscrive les états.
In Boustani et Fargues, Atlas du monde arabe, Géopolitique et société…« dans une succession de traités et de
conférences des diplomates vont se pencher sur des cartes. De leurs traits de plume rapides vont jaillir des
frontières…de leurs atermoiements vont naître des antagonismes qui scelleront pour longtemps encore le sort de
populations qui n’auront pas été consultées…»…
In « Dans l’ombre de Lyautey » par de BOISBOISSEL…»…nota à cette époque Lyautey commande en Oranie et
doit faire face à des pillards de la tribu des Beni Snassen qui se réfugient derrière la frontière marocaine, razzia faite…
….«…contraint d’occuper Ras el Aïn qui se trouve nettement au delà de la frontière le général y installe un poste,
doublé aussitôt bien entendu, d’un marché qui fait l’affaire de tout le monde, d’autant qu’il est mixte ,algéro-marocain.
Pour ménager les susceptibilités marocaines un détachement chérifien fut invité à se joindre à nos troupes d’Algérie.
Cette précaution ne suffit pas à éviter l’incident diplomatique redouté à Paris...couvert a postériori avec un courage
rare par…Lyautey risque sa carrière en refusant d’évacuer. Tout finit par s’arranger au moyen d’un changement d’état
civil géographique : Ras el Aïn sera baptisé Berguent , de même qu’un peu plus tard Béchar se muera en Colomb
…»…nota au moment du tracé de la frontière la ligne est passée à l’est de Berguent à 30Km ( c’est aujourd’hui la ville
1
marocaine de Aït Benmatha) et Colomb est redevenu Béchar ex Colomb-Béchar en Algérie…cette partie sud de la
frontière algéro marocaine n’est toujours pas reconnue par le Maroc…et pour cause…
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2) Nations et nationalismes
Le résultat de ce processus de décolonisation est le réveil de sentiments nationalistes qui se sont amplifiés au cours des
luttes pour l’indépendance, avec les mêmes effets en Turquie et en Iran. Ces mouvements s’incarnent en des hommes
comme Nasser, Bourguiba…et , ce qui est mis en avant, est l’unité de la nation au détriment des minorités.. Parfois on
trouve des bases de nature interne,
• la religion le wahhabisme, Islam rigoriste, s’est allié en Arabie saoudite à la dynastie
• l’idéologie , exemple du parti Baas ou du Nassérisme, le socialisme arabe, les mouvements
laïques…
• la dynastie les hachémites se retrouvent en Jordanie : descendants des gardiens de La Mekke ils
sont expulsés par Ibn Séoud en 1925 et les Anglais, pour leur redonner du poids, les replacent en
Transjordanie, à l’est du Jourdain. C’est une création coloniale pour limiter l’expansion d’Ibn
Séoud et compenser l’existence d’un futur foyer juif , prévu par la convention Balfour de 1917…
A cette époque l’idée d’un nationalisme arabe est soutenu par les britanniques pour contre carrer l’empire ottoman : ce
mouvement nationaliste très répandu en 1945, et après, avait l’idée de reconstituer l’état arabe avec abolition des
frontières à l’exemple de la création de la R.A.U ( république arabe unifiée avec Egypte + Syrie,( cf cours N° 1), contre
la Jordanie et l’Irak. Mais ces tentatives ont échoué et finalement unification de chaque territoire séparément et
croissance économique chacun de son coté.
Ces jeunes états ont besoin d’une légitimité et de l’ancrer sur leur territoire. Cela se manifeste par le choix d’une
capitale,
• AMANN en Transjordanie Fin 19ème ce qui correspond à la Jordanie était peuplé de 100.000
sédentaires et 50.000 nomades. La ville la plus peuplée était SALT (10.000 hab. et plus grand
centre urbain) et d’autres centres comme KARAK et MAAN (5.000 hab. chacun), la petite ville
voisine d’AMANN avait 2.000 hab. et elle est choisie car à SALT hostilité face aux Hachémites
alors qu’à AMANN il existe une importante minorité tcherkesse et donc les minoritaires risquaient
moins de mettre en danger la dynastie hachémite…solution la plus favorable
• RYAD en Arabie Saoudite est choisie contre JEDDAH, la plus grande ville
Rappel du cadre géographique : l ’Arabie saoudite se compose, à l’intérieur, de vastes plateaux
désertiques occupés par les bédouins et à l’ouest d’une vaste barrière montagneuse , Hedjaz, avec la
plaine littorale TIHAMA et dans cette région montagneuse qui contrôlait le commerce ouestest (
la route de l’encens) il y avait La Mekke et Médine , riches villes avec retombées économiques du
pèlerinage, et 2 ports JEDDAH et YAMBU : opposition entre urbains et nomades, deux mondes
différents s’affrontent…
et rappel du cadre historique, le chef religieux Mohammed Ibn Abdel Wahhab trouve une alliance
avec Mohammed Ibn Séoud chef d’une confédération de tribus ; l’ensemble mouvement religieux +
politique s’étend sur plusieurs petits royaumes et Abdel Aziz Ibn Séoud redonne de l’ampleur à ce
1er mouvement et part à la conquête de RYAD prise en 1902…et peu à peu il unifie l’ensemble qui
devient l’Arabie saoudite. Dans la région de ASSAH il entre en « collision » avec les chî’îtes et les
expulse…en 1925 il s’empare de La Mekke et se trouve maître de l’ensemble de l’actuelle Arabie
saoudite ; il préfère RYAD
Ou bien cela se manifeste par des programmes de modernisation pour lier la construction nationale à l’accroissement de
l’économie et des lourds investissements nécessaires,
• construction de réseaux routiers importants , comme en Arabie Saoudite, réseau en étoile autour de
RYAD,
• construction de ports, exemple AQABBA en Jordanie , seul accès à la mer, ou en Syrie du port de
Lattaquié puisque BEYROUTH est au LIBAN,
Cette maîtrise du territoire passe par la mise en valeur de nouveaux espaces pour ne pas laisser de vastes étendues
vides, avec mise en place d’équipes pionnières soit pour que les voisins ne s’en emparent pas , soit pour une meilleure
répartition de la population sur le territoire,
• exemple la région de la Djézireh en Syrie, région en opposition politique importante à la limite de la
Turquie et de l’Irak ; or en Syrie la population est sur le littoral donc il existe une volonté de
rééquilibrer. Cette politique se traduit par la mise en valeur du barrage de TABQA sur l’Euphrate
( production d’électricité et irrigation de nouvelles surfaces) avec priorité au coton, céréales et
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projet d’appel de colons avec politique de sédentarisation des nomades. De plus cette région est
ancrée au reste du pays par la construction de routes et voie ferrée et les villes de la vallée de
l’Euphrate croissent aujourd’hui de +10%/an.
Ici il existe deux types de frontières, celles du nord anciennes, très clairement délimitées depuis les Ottomans et celles
du sud, sahariennes, plus récentes tracées par les militaires français fin 19 ème, pures créations coloniales qui ont divisé
un espace qui était des terres de parcours et de pâturage et où la notion de frontière n’avait, avant, pas de sens.
In « Dans l’ombre de Lyautey » par de BOISBOISSEL…«…à Aïn Sefra Lyautey avait à mener une politique difficile
aux confins d’un Maroc encore vierge de toute pénétration européenne profonde, qu’une limite absolument fictive
séparait de l’Algérie, frontière d’autant plus vague que le traité de 1845 entre la France et le Maroc s’était gardé de la
préciser, par le motif que le sol, dans cette région, n’était pas cultivable et servait de terrain de parcours aux tribus
nomades des deux pays….Un accord franco-marocain du 20/07/1901 …avait bien tenté de régler la question, en fixant
au moins approximativement les limites de parcours des Oulad Djérir et des Doui Menia en autorisant chacune des
parties contractantes à établir des postes de douane et de garde, en laissant aux tribus et même aux sédentaires des
souks la faculté d’opter entre une obédience marocaine , avec transport de personnes et une obédience française. Mais
autant imposer à la mer, par une ligne de piquets, les limites du flux et du reflux …à une démarcation topographique
on préféra raisonnablement la fixation des juridictions de rattachement des tribus et des ksours…»…
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Le plan de paix de l’ONU MINURSO est sans cesse reporté, on n’arrive pas à se mettre d’accord sur les listes
électorales pour un référendum…
Le nouvelle réalité pour le Sahara est la richesse en hydrocarbures, le Sahara n’est plus un espace de contact, n’est plus
un parcours de terres de nomades , c’est un territoire vital pour les économies.
Le problème se pose de manière différente au Moyen Orient
Contrairement au Maghreb on a ici des pays qui ont émergé de manière artificielle du fait de la colonisation car il y
avait partage d’aires d’influence entre français et anglais. Les anglais occupent militairement l’Egypte depuis 1882,
car ils souhaitent le contrôle du canal de Suez et donc de la route des Indes, puis la Péninsule arabique et Aden en
1889, les autres Emirats et le Koweït en 1899.
Après la 1ére guerre mondiale la Turquie perd son empire et le partage se fait entre français et anglais : les frontières
qui sortent de ces négociations sont le reflet du rapport de force qui existe entre les grandes puissances autour des
années 1920. En 1916 accord de Sykes-Picot ( du nom des 2 représentants, Georges PICOT était le consul général de
France à Beyrouth) , accord secret, en prévision de la fin de la guerre qui définit les zones de contrôle au Moyen
Orient ( voir carte) , partage entre la France ( Liban/Syrie, Turquie) et Anglais ( basse Mésopotamie) et prévoit la
création d’un royaume arabe en souvenir de l’aide de la révolte arabe contre les Turcs.. Cet accord n’a pas été ratifié
et cela va se faire de façon moins colonisatrice, les frontières se faisant en fonction des mandats attribués par la SDN ,
tutelle, pour aider les pays à accéder à l’indépendance ( carte page 3).
La SDN mandate les anglais pour Irak + Palestine + Transjordanie + monarchies fondées sur la famille hachémite,
Faysal d’Irak et Abdallah de Jordanie et mandate les français sur la Syrie :
la France crée le Liban ( satisfaisant ainsi une revendication du patriarcat maronite et affaiblissant les
mouvements pan syriens), privant ainsi la Syrie d’un débouché sur la mer , celui de Beyrouth,
puis en 1920 la France cède aux anglais la région de Mossoul en échange d’une participation de 25% dans le
capital de la Turkish Pétroleum Cie, concessionnaire des gisements de Kirkûz,
et enfin , elle cède à la Turquie en 1939 le sandjak d’Alexandrette pour acheter la neutralité turque au regard
du conflit qui se dessine
Ainsi cette période connaît des mouvements territoriaux profonds, et la délimitation de toutes ces frontières est la
source de nombreux conflits.
La confluence du Tigre et de l’Euphrate est la frontière sur 100 Kms entre Iran et Irak : frontière ancienne puisque c’est
la séparation entre les perses et les arabes,
les sunnites et les chiites,
et séparation économique car c’est une voie d’eau essentielle pour l’Irak.
De plus, sur cette zone se trouvent d’importants terminaux pétroliers,
* Abadan pour l’Iran ( moyen essentiel des ses débouchés)
* et Fao pour l’Irak, c’est donc une zone de conflit. De plus conflit aussi à l’est du Chott entre l’Arabistan
irakien et le Khousistan rattaché à l’Iran mais peuplé d’arabophones….et avec des gisements de pétrole !!!
Il y eut énormément d’accords, mais surtout , en 1975, le traité d’Alger : l’Irak est en position de faiblesse face aux
Kurdes et demande à l’Iran de cesser d’aider les Kurdes…le tracé de la frontière du Chott el ‘arab devient le lit du
fleuve, le talweg au creux de la vallée et le fleuve est donc partagé en 2 alors que sous les ottomans le fleuve entier était
arabe. Mais les relations se détériorent en 1979 avec l’arrivée des islamistes et l’Iran dénonce cet accord , c’est une des
sources du déclenchement du conflit Iran contre Irak….Sadam Hussein conquiert du terrain , puis perd, et intervention
des grandes puissances pour protéger les pétroliers koweïtiens…L’Irak a des motivations internes pour faire la guerre
problèmes internes avec les communistes et avec les Kurdes, donc on se bat contre l’ennemi héréditaire
Cette guerre n’aboutit pas à grand chose : mais destruction très forte des infrastructures des deux pays.
On rencontre ici un des rares exemples de frontière endogène Ibn Saoud avait fini la réunification en 1932 ( carte
page 3). En 1933 la 1ère concession pétrolière est faite aux américains contre les anglais qui défendaient les hachémites.
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Donc frontière Nord de l’Arabie Saoudite ne pose pas de problème .Mais au Sud elle sera fixée très tardivement : en
1990 la plus grande part de cette frontière sud est floue, pas délimitée, ce qui paraît paradoxal pour une région
stratégique. En effet , pendant longtemps , l’Arabie Saoudite n’a pas eu de frontière avec le Yémen au Roub El Khali
par la volonté d’Ibn Séoud de refuser un tracé dans le désert qui est un espace de nomades. Mais découverte de pétrole
en 1980, tensions entre les deux pays et en 2000 les frontières sont enfin tracées.
On a d’innombrables exemples de tracés de frontières au fur et à mesure que l’on découvre le pétrole exemple entre
Qatar et Bahrein pour l’île de Hawar, décision en 03/2001 du tribunal international de justice…
En conclusion de cette partie caractère plus ancien des frontières au Maghreb sauf Sahara et celles plus récentes du
Machrek sont le reflet des intérêts économiques et stratégiques des puissances coloniales
Conflit qui symbolise l’impossibilité des palestiniens condamnés à rester un peuple sans frontières.
(1)…Etat juif au nord de la Palestine dans le prolongement du Liban avec plus des 2/3 du territoire aux arabes…
(2)…à la veille de la 2ème guerre mondiale manœuvre pour détourner les nationalistes arabes d’un rapprochement avec
l’Allemagne…
(3)…contexte des crimes nazis et générosité de l’Europe envers les juifs à qui on donne 55% du territoire alors qu’ils
sont 2 fois moins nombreux que les arabes et ne détenaient avant que 6,6 à 8% du territoire…
(4)…reconnaissance implicite de l’Etat d’Israël
…vers 1930 mécontentement arabe, révoltes arabes et frein à l’installation de juifs en Palestine…mais 1ères grandes
vagues sous mandats britanniques, de 450.000 jusqu’en 1948 ( juifs d’Europe du fait du nazisme et montée de
l’antisémitisme en Europe et Pologne, juifs d’AFN peu nombreux…)
Peu à peu les juifs s’installent dans les villes, font une politique importante d’achat des terres et l’histoire devient un
combat de deux peuples pour une seule terre
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2) La création d’Israël ( mai 1948)
Donc, après hésitation, le partage en 2 états est voté en 1947 avec une zone internationales pour Jérusalem. A la fin du
mandat anglais Israël proclame l’état d’Israël , refus des arabes 1ère guerre et exode de nombreux palestiniens qui
quittent leurs villages, massacre de tout un village DEIR YASSIN. Si bien qu’à la fin de la guerre de 1949 Israël
possède un territoire plus grand que celui prévu ( 20.700 Km2 soit 4.000 de plus que prévu): ne sont pas sous son
contrôle la Transjordanie, qui devient Jordanie, et la bande de Gaza qui reste sous tutelle égyptienne.
Donc exil des 2/3 des palestiniens, 250.000 se réfugient à Gaza, Jordanie, ou pays voisins Syrie, Liban et Jordanie avec
le statut de réfugiés et débat ,
• théorie israélienne , le conseil des pays arabes est responsable de cette politique d’expulsion des
palestiniens,
• problème du droit au retour des réfugiés, Israël refuse Les guerres israélo-arabes : le territoire
israélien en expansion,
A partir de cette création, 2 modes de croissance opposés, pour Israël maintien de l’émigration et taux de natalité faible,
et pour les palestiniens naissances fortes mais continuité de l’exode.
Après 1949 afflux d’émigrés en Israël, 685.000 jusqu’en 1951 et on voit apparaître des contingents d’AFN, Irak,
Yémen et Turquie. Fin 1950 les arrivées se ralentissent et nouveau phénomène de départ pour les E-U et parfois un
solde arrivées/départ négatif, puis en 1980 arrivée en Israël des juifs d’Ethiopie, les Falachas (15.000 environ). Enfin
une grande vague après la chute de l’Union soviétique, 300.000 personnes entre 1990 et 1992. Aujourd’hui la grande
majorité de l’émigration , 95%, est postérieure à 1918.
A l’inverse, chez les palestiniens , taux records du monde de natalité , 8,13 enfants/femme……
* En 1967, guerre des 6 jours : c’est le résultat des tensions fortes des années 1960, création de l’OLP en 1964, la
Syrie tente d’empêcher Israël d’utiliser les eaux du Jourdain, amorce d’alliance entre Syrie et Jordanie, Nasser interdit
la navigation israélienne dans le golfe d’Aqaba…
Israël fait une guerre éclair et récupère des territoires, Jérusalem-Est, Cisjordanie et GAZA, Golan annexé et Sinaï
occupé.
C’est une véritable humiliation pour les arabes et nouvelle vague d’exode des palestiniens, de 250.000 à 450.000,
souvent de gens déjà déplacés en 1948. L’ONU émet une résolution , résolution 242, pour le règlement d’une paix
durable avec les axes ,
• évacuation des territoires occupés,
• respect des frontières de frontières reconnues par les voisins,
• solution à la question des réfugiés,
• reconnaissance d’Israël.
Cette résolution n’est toujours pas appliquée…
* En 1973 guerre du Kippour mais que les arabes appellent la guerre d’Octobre, Egypte et Syrie attaquent par surprise
pour faire négocier et envahissent le Golan , Israël repousse mais cessez le feu de l’ONU : cette action est ressentie
comme une ½ victoire par les arabes et Egypte récupère le Sinaï
* Cas de la frontière Nord d’Israël, une zone dite de sécurité avait été crée au sud Liban par Israël et pendant 20 ans ,
de 1980 à 2000, occupation d’une zone de 20Kms de profondeur avait été occupée- opération paix en Galilée – pour
lutter contre l’OLP dont le siège était à Beyrouth et d’où partaient des attaques vers le nord d’Israël. Mais OLP
déménage à Tunis , échec de négociations entre Syrie et Israël et, finalement, Israël se retire de façon unilatérale de
cette zone en 06/2000.
L’état hébreu veut des frontières sures et reconnues et donc processus diplomatique de reconnaissance mutuelle des
frontières et, pour aboutir, Israël doit lâcher une partie de ses pions. Elle a signé avec 2 pays :
• Egypte, accord de Camp David en 1978 et 1979, Egypte reconnaît les frontières avec Israël et
récupère le Sinaï,
• Jordanie, accords de 1994,
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Mais pas de reconnaissance avec Syrie et Liban : il y a des lignes d’armistice et les négociations sont au point mort
Pour Cisjordanie , voir cartes page 4, démarche progressive avec division en 3 zones,
• une zone d’autonomie complète, 7 grandes villes, 3% du territoire et 20% de la population,
• une zone sous contrôle militaire, donc pouvoir civil seul aux palestiniens, dans certains villages
palestiniens des retraits de l’armée israélienne sont prévus
• une zone non autonome du tout, 73% de la Cisjordanie, soit zone peu peuplée, soit stratégique pour
Israël , soit colonie israéliennes…
Autres dates importantes, 2001 Bush succède à Clinton, 2002, Ariel Sharon et le début de la seconde Itifada.. Il faut
retenir l’échec du processus et le renforcement du contrôle par Israël avec un bouclage de plus en plus serré, une
répression de plus en plus violente.
2) La dislocation du territoire
Il est morcelé car il faut distinguer 2 entités Gaza et la Cisjordanie séparés par Israël et, de plus, le contrôle du
territoire est inégal : c’est une véritable « peau de panthère » , sans continuité territoriale. Et, ce qui aggrave, c’est la
présence de colonies juives en territoires palestiniens ce qui rend plus complexe la position 200 colonies juives pour
370.000 colons juifs, 190.000 à Jérusalem Est, 165.000 en Cisjordanie et 5/6.000 à Gaza…
De plus, à Gaza il y a 5/6.000 colons juifs sur 1.000.000 d’habitants mais ils occupent 30 à 40% du territoire et utilisent
80% de la ressource en eau !!!
Menaces de la continuité territoriale, ces colonies sont reliées et ancrées au territoire d’Israël par des routes spéciales
dites de contournement contrôlées par Israël : la présence de ces colonies est au cœur du problème.
Ces colons disposent de droits spécifiques d’où une discrimination car les deux systèmes de loi sont différends pour les
deux populations.
Israël souhaite annexer ces territoires alors que l’OLP veut que les colons reconnaissent la souveraineté palestinienne
sur le sol. De fait Israël possède une grande partie des terres , de différente manière, et le problème de la possession de
la terre est un véritable problème juridique.
Puis , Question de Jérusalem: du point de vue israélien Jérusalem est la capitale éternelle et ne doit pas être divisée et
pour les palestiniens le territoire « Est » est à eux et doit leur être restitué.. Donc Israël s’ancre par création de colonies
autour de Jérusalem « Est » par les juifs pour encercler, de Ramallah au Nord à Bethléem au Sud, et rapport de force
avec une majorité de population juive la ville est prise par le maillage des juifs.
Autre thème , les économies n’ont pas de croissance qui leur soit propre: Israël occupait 1/3 de la population active en
Palestine et 40% à Gaza avant la 1ère Itifada, les échanges économiques des palestiniens se font à 80 ou 90% avec l’état
d’Israël, les conditions de vie dans les territoires se détériorent, la pauvreté touche 40% des familles et le taux de
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chômage est de 30% . Comme les israéliens sont maîtres du territoire cela complique toute tentative de croissance
économique des efforts de relation avec l’extérieur ont été faits par construction d’un aéroport en 1998 et d’un port ,
mais ces infrastructures ont été détruites par des bombardements israéliens.
En conclusion, deux territoires différents,
• Israël qui contrôle son territoire
• Palestine aux frontières dissoutes , pas maîtrisées.
Parmi ces palestiniens, les réfugiés sont pris en charge par une organisation de l’ONU, UNRWA, ( office de secours et
travaux des réfugiés pour la Palestine), créée après 1948/1949 pour assister les réfugiés palestiniens en fournissant
nourriture + Sanitaire + éducation et basée à Cisjordanie + Gaza et Liban , Syrie et Jordanie.. Il existe un décalage entre
la définition des réfugiés , ceux qui ont subi l’exode de 1948, et les autres exilés ensuite, depuis 1967 qui sont déplacés
et pas considérés comme réfugiés.
UNRWA gère des camps : tous les réfugiés ne sont pas dans des camps, 1.000.000 seulement qui n’ont pas tous le
statut de réfugiés. Le statut de réfugié est variable selon les pays d’accueil,
• en Jordanie, plus de la moitié de la population est constituée de réfugiés palestiniens, statut
particulier , accueil en plus de 300.000 expulsés du Koweït, les réfugiés ont un passeport
international, peuvent voyager….et ils s’inquiètent d’un plan mettant en cause leur droit au retour
en Palestine.
• En Syrie, 400.000 réfugiés, pas de nationalité, pas de passeport, mais mêmes droits que les syriens ,
sauf le droit de vote.
• Au Liban , 350.000 réfugiés, pas de nationalité, conditions plus dures depuis 1990, pas de réseau de
santé, beaucoup de chômage…
Ces camps représentent une reproduction de la Palestine, avec reconstitution des villages à l’intérieur, il existe de
véritables quartiers, on peut construire maintenant sur plus d’un étage, et cela devient des quartiers en dur alors qu’on
voulait démontrer la précarité de ces camps. 59 camps sont gérés par UNRWA ( eau, électricité, ordures ménagères…)
et l’éducation/scolarisation des palestiniens est importante. Aujourd’hui l’UNRWA avec 20.000 employés est le 2 ème
employeur après l’autorité palestinienne et connaît des difficultés financières : son financement est pour 95% fait de
versements volontaires et l’allocation a baissé de 20% et on y voit une volonté délibérée des E.U. de fragiliser cette
institution.
Une résolution des Nations Unies offre une alternative , le retour ou une compensation matérielle dans un pays
d’accueil : aujourd’hui certains réfugiés acceptent de vivre avec Israël mais les positions des gouvernants sont
inconciliables, c’est le problème du droit au retour , la droite israélienne refusant même le retour dans les frontières.
En conclusion, la population palestinienne est divisée en plusieurs groupes,
• les arabes israéliens , 100.000 en 1948 et 1.000.000 aujourd’hui, de nationalité israélienne, droit de
vote, pas de service militaire, marginalisés du point de vue social et économique,
• les palestiniens de Jérusalem-Est, sont annexés, considérés comme citoyens israéliens , mais
refusent,
• les palestiniens des territoires occupés, Gaza et Cisjordanie , avec une très forte natalité à Gaza,
• les palestiniens de la diaspora, liens forts avec le territoire perdu et qui ont maintenu une unité entre
eux.
Donc un extrême morcellement du territoire, mais aussi de la population.
Le territoire Kurde , la région du Kurdistan ( voir carte page 5), est une région montagneuse étendue sur 4 pays,
Turquie, Iran, Irak et Syrie et quelques milliers d’habitants sur les territoires ex-colonies soviétiques. Pendant
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longtemps ce fut l’espace tampon entre les Ottomans, et à cette époque les Kurdes avaient une autonomie, ainsi que les
Perses. Les kurdes sont de religion sunnite, leur langue ressemble à l’iranien. Ils sont 20.000.000 environ, estimation
moyenne, avec la conscience de former un peuple, conscience ancienne mais formulée en demande d’indépendance
récemment, depuis la 1ère guerre mondiale. En 1920 le traité de Sèvres reconnaît l’identité kurde et le droit de créer un
état en majorité centré sur la Turquie : mais celle ci s’y oppose. En 1923 , conférence de Lausanne, on renonce à l’idée
de la création d’un état Kurde. Donc existence d’un état envisagée seulement de 1920 à 1923 et à noter la création de
l’entité de Mahabad soutenue par les soviets ( mais 1 an seulement).
Au cours du 20è siècle nombreuses révoltes des Kurdes, régions pauvres, niveau de vie faible, divisions politiques au
sein des kurdes qui sont instrumentalisés par les états….Les 4 états ont en commun de refuser la création d’un état
kurde., mais on entend à nouveau des échos sur cet état depuis 1990….En 1999 arrestation par les Turcs d’OCHALAN
le chef du PKK.
La politique des dirigeants est ambiguë face aux kurdes :ils sont 5.000.000 et bénéficient d’une reconnaissance
contrôlée depuis 1970, la langue kurde est enseignée à l’université de SOULEYMAMA.
Il était prévu d’accorder un statut d’autonomie, les limites de la région kurde devaient être fixées après un recensement
Mais le gouvernement a déplacé de force les populations pour restreindre le territoire et chasser les Kurdes des
territoires où se trouvaient des gisements de pétrole.
Ce statut n’a pas été accepté par les kurdes en 1975 et reprise des combats : à cette époque Iran et Irak négocient la
frontière du Chott el Arab et l’Irak négocie pour que l’Iran cesse d’aider les kurdes. La rébellion kurde s’effondre, des
villages sont détruits et la population est déplacée pour mieux la contrôler. Pendant la guerre Iran/Irak , brutalités contre
les kurdes qui sont déportés vers le sud au motif qu’ils s’étaient alliés en majorité à l’Iran. En 1987 les Kurdes s’allient
à l’Iran , pensant que Sadam est perdu d’où des bombardements aux armes chimiques contre les villages kurdes, et en
représailles tous les villages kurdes entre Iran et Irak sont détruits sur 40Kms…
Puis guerre du Golfe, les kurdes sont du coté de l’opposition et 1,5 à 2 Millions sont déplacés , et pour éviter
ces déplacements création d’une zone d’exclusion aérienne au Nord de l’Irak pour leur permettre un retour sur
interventions USA + GB + France dans le cadre de l’ONU.
Après la guerre du Golfe, essai d’autonomie, parlements élus, mais l’administration kurde a du mal à se mettre
en place car il y a des conflits entre kurdes et en 1994 éclate une guerre civile, puis en 1998 accords signés entre PDK
et UPK avec partage entre deux zones d’influence,
• Parti démocratique kurde, de Massoud Barzani, installé plus vers le nord de l’Irak près de la
frontière turque,
• Union patriotique kurde de Jalla Talabani, installé vers le sud de l’Iran
Ils contrôlent les marchandises aux frontières et perçoivent les taxes
Cette division des Kurdes est un souci, chacun à son tour s’associe à Saddam, il existe des rivalités claniques et
tribales archaïques, c’est le vrai problème de l’unité d’autant que les dialectes sont différents….
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IV) LE MONDE ARABE DANS LA GEOPOLITIQUE MONDIALE
Par sa position stratégique, surtout le Moyen-Orient , la question des réserves pétrolières explique l’engagement des
E.U. , mais des soviétiques aussi, concernés par le détroit des Dardanelles et l’accès aux mers chaudes, navigables toute
l’année. On a assisté à des retournements d’alliance, Sadate en 1979 a provoqué le départ des soviétiques appelés par
Nasser pour la construction du barrage d’Assouan et on est sorti de l’affrontement des deux blocs ouest et est depuis
l’effondrement de l’Union Soviétique ; aujourd’hui c’est un affrontement pays riches / pays pauvres, donc pays du
Nord / pays du Sud avec un accroissement de l’influence américaine qui profite de l’effondrement du bloc soviétique.
Le 02/08/1990, invasion du Koweït par l’Irak et les américains mènent une coalition Irak défaite, rebellions internes
mais les kurdes au Nord et les chiites au Sud sont matés par Sadam . L’ONU décide un embargo( qui n’atteint pas le but
escompté) et la suppression des armes de destruction massive. Suprématie américaine, monde unipolaire, la guerre du
Golfe révèle aussi la division au sein des pays arabes,
• l’Arabie Saoudite dépend des américains,
• La Syrie en profite pour monnayer sa liberté d’action au Liban,
• L’Egypte négocie et obtient une réduction substantielle de sa dette publique…
En conclusion il faut souligner le rôle du pétrole dans la délimitation des frontières, exemple du Yémen et alors que
nous vivons dans une période de création d’espaces transnationaux comme la CEE en Europe on voit apparaître un
conseil de coopération du Golfe ou la Ligue des Etats arabes, mais on est loin d’une construction arabe qui
ressemble à ce qui se fait en Europe.
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ANNEXE EXPOSE
Introduction
Conclusion
situation en 2002
INTRODUCTION
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• Il s’étend sur près de 711.000 km2, avec une population de près de 36.000.000 d’habitants. Bordé au Nord par la
Méditerranée, il s’étend le long de l’Atlantique, avec presque 2500 km de côtes, jusqu’au 28ème parallèle,
approximativement celui de l’oued Drââ.
• Carrefour de cultures et de civilisations, il a toujours eu des relations et contracté avec les puissances européennes.
Mais il ne semble pas que l’autorité du sultan ait dépassé durablement l’oued Draa.
21- Les enjeux économiques : les ressources économiques du Sahara sont importantes ; jusqu’à leur mise en valeur,
l’économie était du type traditionnel, élevage de chameaux et de chèvres et petite agriculture ; mais il faut compter avec
- les ressources halieutiques considérables sur le banc saharien, exploitées surtout par les pêcheurs espagnols et
canariens ; et aussi des pêcheurs du Maroc, Japon, Union soviétique, Sud Afrique, qui pratiquaient la pêche industrielle
avec leurs navires-usines.
- les ressources off-shore encore mal connues, en cours de reconnaissance,
- la présence de mines de fer importantes à Gara Jebilet, au sud de Tindouf, et à Zouérate en Mauritanie laissent
espérer des réserves importantes sur le territoire sahraoui en prolongement de ces gisements ;
- enfin l’ important gisement de phosphates de Bou Crââ, l’un des plus importants du monde.
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pendant ce temps un commerçant écossais installe un comptoir à Tarfaya que le sultan rachète à l’Angleterre en 1895
pour garder le contrôle du commerce côtier.
Il semble que l’autorité du sultan s’arrêtait à l’ oued Noun, sans pénétrer dans la Seguiet el hamra.
En 1881 une société de pêche espagnole des Canaries s’installe à Dakhla, et en 1884 l’Espagne place le Rio de Oro sous
sa protection ;
En théorie les frontières du Sahara espagnol sont fixées et incluent Rio de Oro et Seguiet el hamra , et l’Espagne dispose
d’une zone d’influence dans la région de Tarfaya.
A partir de 1912 le Sahara espagnol est une colonie espagnole, et la région de Tarfaya un protectorat méridional, les
espagnols occupent quelques villes sur la côte, Dakhla, Tarfaya, La Guera dans le Sud, puis réussissent difficilement à
s’implanter à Ifni, sans chercher à occuper l’intérieur du territoire ;
• en 1934, la France entreprend d’occuper le sud du Maroc ;
• en 1952, France et Espagne s’accordent sur la frontière de la Mauritanie et du Rio de Oro,
C’est l’indépendance du Maroc en 1956 et le développement du nationalisme sahraoui qui créa les premières difficultés
dans la région.
•évolution interne du territoire sarahoui : les affrontements à la fin des années 1950 à Ifni et au Sahara, entre l’armée de
libération marocaine et les troupes espagnoles, poussent l’Espagne à céder au Maroc la région de Tarfaya et à transformer
en provinces la région d’Ifni et celle du Sahara espagnol, l’Espagne mettant en place une administration locale ;
• en 1958 l’Espagne restitue la zone de Tarfaya qu’elle contrôlait jusqu’au parallèle 27°40 N sans pour autant que le
Maroc reconnaisse cette frontière
• en 1962 la découverte des phosphates de Bou-Crââ, leur mise en exploitation et les importants investissements de
l’Espagne et d’autres pays européens invitent l’Espagne à se maintenir et garder le contrôle du territoire.
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• revendications du Maroc :
- le Sahara est le berceau des différentes dynasties qui ont régné sur le Maroc, Almoravides, Mérinides, et Saadiens
; elles s’inscrivent dans le projet du grand Maroc, élaboré par Allal el Fassi et repris par les différents partis, avec un
Sahara prolongement naturel vers le sud qui comprenait entre autre la Mauritanie , le Sahara espagnol et le nord du mali,
- contrôle économique de la région, et obstacle aux revendications de l’Algérie avec lequel le Maroc entretient
des relations conflictuelles
• revendications de la Mauritanie : elle aussi revendique le territoire, soutenu par le projet de Grande Mauritanie, et la
parenté des tribus sahariennes avec les tribus mauritaniennes
.
• revendications de l’Algérie : elle n’a pas de revendication territoriale, elle veut s’opposer au Maroc
- conserver à son avantage l’équilibre de la région,
- garder le Sahara dans sa zone d’influence pour des raisons économiques et faire du Sahara sa voie d’accès à
l’atlantique, dont elle a besoin pour s’affirmer comme une grande puissance régionale et africaine
- elle est en conflit de frontières avec le Maroc, dans la région de Tindouf, elle a des intérêts dans les gisements
de fer de gara Jebilet, qui donnèrent lieu à des accrochages entre les troupes des deux pays, puis à des négociations
territoriales avant qu’un cessez le feu intervienne en 1964
• l’ Espagne avait occupé à la fin du XIX ème siècle et mis en valeur une terre sans maître ; l’Espagne proposait
un référendum, sans négociation avec Algérie, Maroc et Mauritanie avec lesquels elle continuait d’entretenir
d’excellentes relations commerciales, mais les pressions de OUA et ONU s’exercent pour obtenir une décolonisation
rapide du Sahara espagnol ; l’Espagne essaye alors de provincialiser le sahara.
• en décembre 1966 l’Assemblée générale de ONU invitait Madrid à mettre en place un référendum sous les
auspices de ONU, mais Madrid gagne du temps dans l’espoir de faire naître un nationalisme sahraoui qui lui serait
favorable ; elle met en place en 1967 une assemblée générale, la Jemaa, avec laquelle elle cherche à négocier le futur
statut du territoire.
• Maroc, Mauritanie et Algérie enterrent leurs querelles et s’unissent contre l’Espagne pour demander la libération
du Sahara espagnol,
• en 1969 le Maroc reconnaît officiellement la Mauritanie et signe des accords de pêche
le Maroc qui fait des concessions en espérant avoir les mains libres au Sahara espagnol.
• Espagne restitue Ifni au Maroc
• en 1970 Maroc et Algérie règlent leur problème frontalier, le Maroc abandonne ses revendications sur Tindouf
et les deux pays décident d’exploiter conjointement les mines de gara Jebilet.
• réunions de Espagne, Algérie et Maroc en 1970, puis en 1973 pour confirmer leur souhait de hâter la
décolonisation, mais sans aborder le statut du territoire décolonisé.
Aux milieu de ces divers jeux politiques, on assiste à la naissance d’un nationalisme du à
- la sédentarisation croissante de la population suite aux sécheresses répétées,
- le désir de changements au sein d’une société jeune,
- la prise de conscience des sahraouis de leurs richesses.
et émergence de mouvements nationalistes, encore faibles et divisés, soutenus par les parties en présence
• MOREHOB, Mouvement révolutionnaire des Hommes Bleus, crée en 1969, rallié à Rabat en 1975 et opte pour
le retour du Sahara sous la souveraineté marocaine.
• parti d’union nationale sarahouie PUNS crée en 1974, encouragé et soutenu par l’Espagne
• Front pour la libération et l’Unité , crée en 1975, implanté dans le sud-marocain, et soutenu par le gouvernement
marocain, opposé à l’indépendance et luttant pour le rattachement au Maroc.
• et celui qui est devenu le plus actif et le plus important sur la scène internationale est le Front de Libération de
Seguiet el hamra et Rio de Oro, Polisario, crée en Mauritanie en 1973, et réactivé par Algérie en 1975. Il optait pour la
violence révolutionnaire et la lutte armée, et la coopération avec la révolution populaire algérienne, afin de libérer le
Sahara de la colonisation espagnole..
33 développement du conflit
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- OUA prend nettement position sur le problème saharien
- 1972 conférence de Rabat, pour l’autodétermination et l’indépendance du Sahara espagnol
-1973 conférence d’Addis Abéba et 1974 conférence de Mogadiscio, pour l’organisation rapide du référendum
- ONU
- 1970 reprend ses recommandations précédentes pour un referendum et l’envoi d’une mission au Sahara
- 1972 insiste sur l’indépendance de la population du sahara.
- 1973 insiste moins sur l’indépendance que sur le droit à l’autodétermination
- Espagne veut continuer à développer ses relations et sa coopération économique avec Algérie, Maroc et Mauritanie. et
en 1973 et 1974 définit les statuts du Sahara le dirigeant vers une autonomie interne,
et en 1974 organise un recensement des populations sédentaire et nomade, mais excluant les populations réfugiées ou
exilées.
- le projet de l’Espagne est rejeté par Polisario et par le Maroc,
- sur la demande de ONU, la cour internationale de justice de la Haye étudie le dossier et rend en 1975 un avis consultatif
définissant les liens juridiques qui avaient pu exister entre Saraha, Maroc et Mauritanie, et qui devait aider ONU à définir
sa politique.
en 1975 Une mission de ONU visite les principaux centres du Sahara et les capitales Madrid, Rabat, Alger, Nouakchott,
pour faire une évaluation de la situation ; elle constate la difficulté du recensement, et les divergences de vue entre les
réfugiés, ceux de Mauritanie sont indécis, ceux du Maroc veulent leur rattachement au Maroc et ceux d’Algérie veulent
l’indépendance du Sahara ; alors ONU propose :
- un accord entre toutes les parties, avec la participation de la population saharienne
- respect de la volonté de la population saharienne, y compris les membres qui vivent à l’étranger
- rappel que toutes les parties réclament le retrait des forces armées et de l’administration espagnole
- rappel de l’utilité de la présence de ONU sur le territoire.
En octobre 1975, la cour internationale de La Haye rend son avis, que chacun interpréta en sa faveur, et qui disait le droit
applicable dans l’affaire reconnaissance de liens juridiques anciens avec le Maroc et avec la Mauritanie, mais ces liens
ne remettent pas en cause le principe d’autodétermination
Début 1976, le Polisario annonce la naissance de la République Arabe Sarahouie Démocratique, et deux mois plus tard
40 pays avaient reconnu la RASD, mais parmi eux aucun pays arabe, à l’exception de l’Algérie, plus pour des raisons
politico-économiques que pour des raisons idéologiques.
-pendant ce temps, le Polisario s’organise sur le plan politique, entreprend l’organisation du peuple sarahoui, parvient à
former un peuple uni et solidaire, lui donne une conscience nationale et procède à l’ administration des camps de réfugiés
, 45 000 personnes en 1976, et surtout une action en faveur de l’enseignement et de la formation.
Internationalisation du conflit
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Maroc, Mauritanie, Polisario font le tour des capitales pour rechercher des appuis diplomatiques, période marquée par
l’attentisme de ONU, initiatives de OUA
le conflit du Sahara affecte les relations de l’Espagne avec les acteurs et crée des difficultés économiques à Algérie,
Maroc et Mauritanie
• réaction de Maroc :
• population marocaine est soudée autour du pouvoir central, repli des troupes marocaines dans le triangle utile,
• début de la construction en 1980 d’une ceinture de sécurité, sable, pierres et terre, associée à des dispositifs de
surveillance sophistiqués, qui enclave aujourd’hui, sous le contrôle marocain les 2/3 du territoire
• exploitation et évacuation des phosphates, construction d’un port à El Aïoun
IV apaisement du conflit
Le Polisario échoue dans ses tentatives d’empêcher la construction des murs, les soutiens qu’il trouvait à l’étranger se
font moins solides, le conflit prend la voie diplomatique, et s’ensuit une longue période de négociations,
recommandations, conférences, accords, rapports
• activité diplomatique
- les succès diplomatiques du Polisario, en octobre 1981 50 pays avaient reconnu la RASD, tandis que la position du
Maroc se détériore
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- l’Espagne revient à un plus grande neutralité vis à vis du Polisario, malgré les attaques de ces dernier contre les pêcheurs
, mais évite de se brouiller avec le Maroc en raison du problème des anciens présides ni avec l’Algérie, en raison de fort
liens économiques
- la France pratique une politique prudente, mais signe des accords d’aide militaire avec la Mauritanie,
...conférence de Nairobi en 1981, reprend les résolutions précédentes, et demande à ONU d’assurer le maintien de la paix,
définit les modalités du cessez le feu et du referendum d’autodétermination, le Maroc accepte le principe
d’autodétermination, mais ne reconnaît pas le Polisario.
en 1984 RASD admise comme membre de OUA
1986 pourparlers directs Maroc et le Polisario
1987 les représentants de Onu et OUA ont des entretiens avec Maroc Algérie et Mauritanie pour organiser le referendum
le 6 septembre 1991 le cessez le feu devient effectif. c’est le début du déploiement de Minurso au Sahara,
Conclusion
En avril 2002, les Etats Unis proposent un accord cadre en vertu duquel serait créée une région autonome élargie,
à condition que soit effectué dans les cinq ans un referendum ;
les deux voies admises étaient l’indépendance ou l’intégration au Maroc
cependant est née, après dix années de paix relative, l’idée d’une troisième voie consistant en l’intégration du Sahara au
Maroc avec une certaine autonomie de la province du sud, et les clauses suivantes
• participation au vote de toute personne ayant résidé l’année précédent le vote au Sahara, donc extension du droit de
vote aux populations marocaines ayant été incitées à s’y établir
• administration et larges compétences du Maroc dans le territoire
cette solution est acceptée par le Maroc et refusé par Polisario et Algérie
Bibliographie
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Abdelkhaleq Berramdane. le Sahara occidental enjeu maghrébin. L’Harmattan, Paris, 1992
Thomas de Saint-Maurice. Sahara occidental 2001: prélude d’un fiasco annoncé
in Actualité et Droit international, février 2002
( http : // www.ridi.org / adi )
Hanaa Sayed Mahmoud. Le problème du Sahara occidental, Etapes de l’évolution, 1990-2002, in Perspectives
Africaines, Troisième Partie, Dixième édition, Eté 2002, ( http : // www.sis.gov.eg / public / africanm / issue10)
Carte disponible sur le site ONU (http : // www.un.org /Depts / Cartographic / map / dpko / minurso.pdf )
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