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GENERALITES SUR L’IRRIGATION

1 - Définition
L’irrigation consiste à apporter aux plantes des quantités d’eau nécessaires en complément des apports naturel
au moment opportun par l’intermédiaire d’un réseau dit d’irrigation. Elle permet :
- De palier à l’irrégularité des ressources météoriques en effectuant un report des eaux pluviales sur les
périodes les plus sèches de l’année
- D’entreprendre des cultures plus variées et surtout d’obtenir des rendements beaucoup plus élevés en
régularisant l’alimentation des plantes.
- Etablir le calendrier cultural
L’on distingue deux types d’irrigation :
- L’irrigation d’appoint, qui permet d’obtenir une récolte normale en se contentant de combler le déficit
en eau dû à des pluies insuffisantes ou mal reparties ; <<c’est l’assurance récolte>>.
- La culture irriguée, qui permet d’obtenir le rendement optimal des cultures par un apport constant et
régulier d’eau où l’apport des pluies devient presque secondaire et qui oblige à modifier
fondamentalement les autres opérations culturales (labour, fertilisation etc…)
Les systèmes d’irrigation sont généralement classés en deux sortes :
- L’irrigation gravitaire
- L’irrigation en pluie sous pression

2 - Nécessité de l’irrigation
L’Afrique est moins riche en eau de surface par unité de superficie et possède un taux d’évaporation élevé. Une
étude de la FAO a montré qu’en Afrique 45% des terres sont trop sèches pour l’agriculture pluviale, 8%
souffrent de précipitations trop variables, 16% très humides et 31% se prêtent à la production irriguée (mil,
sorgho, maïs, riz etc…)

3 – L’avenir de l’irrigation
Le développement de l’irrigation et surtout l’amélioration de sa productivité s’impose à l’homme.
En effet, le taux d’accroissement de la population est élevé alors que les meilleures terres sont pratiquement
déjà mises en valeur. L’irrigation permettra de tirer profit des terres médiocres.
Tout projet d’irrigation doit tenir compte des aspects suivants :
- Aspect technique : recherche des moyens techniques qui doivent permettre de maximiser les rendements
ou d’améliorer la qualité des produits.
- Aspect économique : recherche des niveaux d’intensification qui permettent de maximiser les revenus
nets pour chaque culture et pour chaque système de culture. Etude des répercutions sur les marchés et
sur l’économie de la région.
- Aspect social : recherche des conséquences possibles sur l’élévation du niveau de vie, sur le marché de
l’emploi, sur les mouvements de population.
- Aspect écologique : recherche des conséquences sur le milieu naturel et sur l’environnement.
La productivité de l’irrigation en valeur monétaire peut être faible si l’on ne veille pas à ce que les conditions de
pratique de l’irrigation soient réellement optimisées.

LES ELEMENTS D’AMENAGEMENT D’UN BAS-FOND RIZICOLE


1 – Définition
Canal : c’est un conduit naturel ou artificiel pour l’eau. Il alimente les différents casiers d’un périmètre rizicole
par une ouverture équipée d’un ouvrage appelé prise tout ou rien.
Drain : c’est une rivière ou un canal entretenu pour évacuer ou débarrasser un sol de son excès d’eau
Digue : c’est la terre qui est compactée en vue de bloquer le passage de l’eau
1
Prise au fil de l’eau : c’est un ouvrage en béton construit sur le drain en vue de dévier l’eau sur les canaux
Aire séchage : c’est un espace créé sur le périmètre rizicole pour sécher le riz
Tout ou rien : c’est un petit ouvrage en béton muni d’un PVC celé dans la digue en vue de drainer l’eau vers
les casiers
2 – Rôle des différents éléments
Les différents éléments en association permettent de réaliser un périmètre rizicole.

BESOINS EN EAU D’IRRIGATION


1 – Généralités
La connaissance des besoins en eau et de la consommation absolue d’eau est essentielle à la planification, à
l’évaluation et à l’amélioration des pratiques de l’irrigation.
La quantité d’eau requise pour produire une récolte est généralement appelée eau utile ou évapotranspiration.
Les besoins sont fonction de ceux de l’évapotranspiration proprement dite mais également de la quantité d’eau
apportée par les sources naturelles (pluie utile pendant la saison de croissance, humidité se trouvant déjà dans le
sol, apport d’eau souterraine).
Les eaux de pluie qui ruissellent en surface ou pénètrent plus bas que les racines des plantes sont inutilisables
sauf s’il y a remontée capillaire. On considère comme précipitation effective, l’eau retenue dans la zone
radiculaire.
La quantité d’eau requise en sus des précipitations pour satisfaire aux besoins de l’évapotranspiration est
appelée besoins en eau. Elle est fournie par l’irrigation. Les besoins en eau sont d’ordre climatique. On admet
généralement qu’il faut 59 calories pour évaporer un millimètre d’eau.
2 – Définitions
2 – 1 – Evapotranspiration (ET)
L’évapotranspiration est la quantité d’eau à la fois transpirée par la plante et évaporée directement par le sol.
Ceci se traduit par le passage de l’eau de l’état liquide à l’état gazeux, phénomène qui s’accompagne d’un
dégagement d’énergie de 590 calories par gramme d’eau évaporé.
2 – 2 – Evapotranspiration potentielle (ETP)
L’évapotranspiration potentielle est la valeur maximale de l’ET. La définition généralement admise est celle de
Leumann : <<L’évapotranspiration potentielle est la quantité d’eau nécessaire et suffisante à une prairie
homogène, continue et fauchée dont l’alimentation en eau n’est pas limitée>>.
Le végétal doit être saint et bien développé. L’ETP recouvre deux phénomènes, l’un physique, représentant
l’action du climat, l’autre physiologique, représentant les besoins de la plante.
2 – 3 – Evapotranspiration maximale (ETM)
C’est la valeur de l’ETP pour un végétal particulier à un stade de développement donné.
Toutefois, toutes les conditions n’étant que rarement remplies, l’on a généralement : ETP << ETM
2 – 4 – Evapotranspiration réelle (ETR)
C’est l’évapotranspiration réellement constatée et qui intègre toutes les contraintes reçues par le végétal et le
sol.
3 – Les facteurs influençant l’ETP
Un certain nombre de facteurs jouent sur l’ETP.
3 – 1 – Le climat
Le pouvoir évaporateur de l’air, l’ensoleillement, le vent sont les éléments qui influent le plus souvent l’ETP.
Cependant, l’ombrage, les brise-vents, l’irrigation peuvent jouer un rôle non négligeable dans la réduction de
l’ETP.

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3 – 2 – Le végétal
Les végétaux de par leur structure non pas tous les même besoins en eau. De même, leurs besoins sont
différents tout au long de leur cycle végétatif.
3 – 3 – Les méthodes d’irrigation
Certains types d’irrigation consistent à irriguer la totalité du champ, d’autres au contraire n’apportent l’eau
qu’au végétal sans apport ou presque au sol nu avec des économies pouvant atteindre 50%.
3 – 4 – Les techniques culturales
La densité de semis, le paillage du sol (végétal ou plastique) limitent ou empêchent l’évaporation directe du sol.
De même les façons de labour, de hersage, de scarification, qui améliorent la structure du sol et les échanges
entre la plante et l’eau, limitent l’ETP.
4 – Calcul des besoins en eau
La complexité du phénomène de l’ET n’a pas permis jusqu’à présent d’en établir les lois exactes.
La connaissance de la valeur de l’ETP est importante puisque c’est d’elle que dépend le dimensionnement des
réseaux d’irrigation. Il existe de nos jours, plusieurs formules plus ou moins empiriques mais rarement
universelles, basées soit sur l’observation, soit sur un ou plusieurs éléments du climat (chaleur, vent, radiation
solaire etc….). Les formules couramment utilisées sont :
4 – 1 – La formule de Blaney et Criddle
Elle fait appelle à la seule température. Elle convient aux zones à tendance sèche, arides et semi-arides et
déconseillée pour les zones tropicales et en général chaque fois que les différences de température sont faibles
entre le jour et la nuit et entre les saisons. Elle s’exprime par :
ETP = K*F = (45,7*T + 813)*P
K : coefficient d’adaptation à la culture et au climat, K = Kt*Kc
T : température en °c
P : pourcentage d’éclairement diurne pendant le mois considéré par rapport au nombre d’heures diurne
annuelles.
L’Institut de Recherche Agronomique Tropical (IRAT) conseille de prendre pour l’Afrique sahélienne la
température maximale à midi au lieu de la température moyenne journalière.
4 – 2 – La formule de Turc
Elle s’exprime par :
ETP = C*[( )
]*(Ig + 50) si Hr > 50%

ETP = C*[ ]*(Ig + 50)*(1+ ) si Hr < 50%


( )
C = 0,13 si l’on effectue les calculs à la décade et C = 0,40 si l’on calcule au mois.
Hr : humidité relative
Ig : rayonnement global (fourni par un pyranomètre ou calculé par une autre formule)
Cette formule a l’inconvénient d’être assez peu précise lorsque Hr < 50%. Elle surestime les besoins en eau en
zone tropicale humide et les sous-estime en zone aride.
A l’exception de la France, la valeur d’Ig doit être calculée d’après une formule complémentaire.
Ig = IgA*(0,18+0,62* )
IgA : énergie de la radiation solaire qui atteint le sol en l’absence de l’atmosphère en petites calories par cm2 et
par jour.
h : durée d’insolation totale mensuelle en heure
H : durée astronomique totale du jour mensuel en heure
: insolation relative

3
IgA et H dépendent uniquement de la latitude et sont fournis par les cartes de Blach (Australien) ou Budyke (ex
URSS). Ces cartes, à l’absence de toute mesure de h à une distance raisonnable, donnent les valeurs mensuelles
d’Ig pour toute la surface du globe.
4 – 3 – La formule de la F A O
Mise au point par la F A O, elle s’exprime par :
ETP = (a+b)*w*Ig
a et b sont des coefficients dépendant de Hr et de la vitesse du vent
w est un facteur de pondération de Ig
Ig est calculé en hauteur d’eau évaporée équivalente sur la base de 1cal/cm2/jour = 0,017 mm d’eau.
1 mm = 590 cal
4 – 4 – La formule de Penmann
L’ET est en rapport avec la demande évaporative de l’air. Cette demande est souvent appelée ET de référence
ET0.
ET0 = C[(w*Rn)+(1 - w)*F(u)*(ea - ed)]
C : coefficient de pondération, fonction de la température et de l’altitude.
Rn : rayonnement net total en mm/jr
F(u) : fonction du vent
ea : tension de vapeur saturante à la tension moyenne en millibar (mb)
ed : tension de vapeur réelle en mb
4 – 5 – La formule de Brochet et Gerbier
Très proche de celle de Penmann, elle est employée par la météorologie française.
ETP = m*Ig + n*ed
m : coefficient dépendant du lieu et de la date
n : coefficient dépendant de l’abri météorologique
ed : tension de vapeur réelle
De nos jours, elle n’est pas disponible pour l’Afrique centrale.
Exercice
Dans un village situé à la latitude 14°20’ nord, la température au mois de d’août est de 28°c. La pluviométrie
moyenne enregistrée au mois d’août est de 179mm. On veut irriguer un sorgho dont le cycle est de 150 jours et
qui a été semé le 15 juin. On demande de calculer la valeur de l’ETP au mois d’août en utilisant la formule de
Blaney et Criddle.
Resolution
150jours = 5 mois ; du 15 juin au 15 août le sorgho est à son 2ème mois ; 2/5 correspond à 40%
● Détermination de Kc (valeurs données par les tables) ● Détermination de P
entre 30 et 40%, Kc1 = 0,90 Kc = (0,90 + 1,10)/2 = 1 à 14° Nord, P = 8,79 ; à 16° Nord P = 8,80
entre 40 et 50%, Kc2 = 1,10 14°20’ est plus proche de 14° que de 16°
● Détermination de Kt Donc P = 8,79
Kt = 1,11 (valeur donnée par les tables) ● Détermination de l’ETP
● Détermination de K ,
ETP = *(45,7*28 + 813)*8,79
K = Kt * Kc
ETP = 204 mm
K = 1,11 * 1 = 1,11

ETP > à la pluviométrie moyenne enregistrée au mois d’août, alors il faut apporter de l’eau.

4
LES RELATIONS HYDRAULIQUES
1 – Notion de débit
Le débit d’eau dans un canal, une rivière ou un tuyau est la quantité d’eau qui passe dans ce conduit au cours
d’un temps déterminé. On le mesure le plus souvent en litre par seconde (l/s) pour les petits débits et en mètre
cube par seconde (m3/s) pour les gros débits en sachant que 1m3= 1000l.

1 – 1 – Cas d’un puit


Le puit doit satisfaire les besoins d’eau pour :
- La consommation familiale
- L’abreuvement des animaux
- L’arrosage des jardins
Le débit de ce puit est-il suffisant ? Combien de seaux d’eau peut-on extraire journalièrement sans épuiser la
réserve ?
On peut trouver la réponse à ses questions en mesurant le débit.
On attend que le puit est atteint son niveau d’équilibre, puis on pompe un certain volume d’eau. On
chronomètre ensuite le temps nécessaire pour que le puit revienne à son équilibre. La mesure peut se faire avec
des puisettes si l’on ne dispose pas de pompe. Dans cet exemple, c’est la production du puit qui est mesurée.

1 – 2 – Cas d’une tuyauterie


Soit un fût de 200l : si le fût est rempli en 25s par exemple, le débit est 8l/s soit 200/25.
Contrairement à ce qui se passe dans les canalisations ouvertes, la section d’un tuyau rempli d’eau en un point
donné est invariable. Le seul facteur pouvant faire varier le débit est la vitesse de passage de l’eau. Celle-ci est
influencée essentiellement par la pression d’eau qui s’exerce en un point considéré, soit naturellement (la force
de gravité et atmosphérique), soit artificiellement (refoulement par une pompe).
Pour mesurer le débit d’un robinet ou d’un tuyau, il suffit de chronométrer le temps nécessaire pour remplir un
récipient dont la contenance est parfaitement connue. Par exemple s’il faut 50 s au robinet pour remplir un seau
de 10 l, le débit est de : 10/50 = 0,2 l/s.
Pour une grosse motopompe, on mesurera le temps qu’il faut pour remplir un fût ou une citerne de contenance
connue.
Le réglage du débit dans un tuyau de vidange se fait au moyen d’une vanne. C’est un appareil permettant de
faire varier la section à travers laquelle passe l’eau.

1 – 3 – Cas d’un micro-barrage


Les réalisations de diguettes ou de micro-barrages munis d’un déversoir, doit évaluer le débit de ruissellement
qui passera par le déversoir. Ce dernier doit avoir une section suffisante pour absorber tout le débit sans quoi il
y aura débordement et risque de destruction. Ici, on cherche donc à connaître les dimensions à donner à un
ouvrage pour faire passer une quantité d’eau déterminée.

1 – 4 – Cas d’une source quelconque d’eau


Une source fournit 10 l d’eau en 90 s, son débit est 10/90 = 0,11 l/s. On veut y puiser chaque jour 30l par
personne, il faut donc 270 s soit 4,5 mn par personne. Si la source est accessible pendant dix heures par jour (10

h/j), le nombre de personnes pouvant s’approvisionner est de : = 133 personnes. Le calcul du débit
,
permet donc de voir si la source est suffisante pour satisfaire les besoins en eau des populations d’un endroit
donné.

1 – 5 – Cas d’un cours d’eau

5
La mesure du débit d’un cours d’eau est plus difficile que celle d’une tuyauterie sur pression, car il n’est pas
possible d’en déverser une quantité dans un récipient. Pour y parvenir, on doit chercher deux éléments :
- La surface de la section mouillée
- La vitesse de passage de l’eau à travers cette section.

2 – Expression du débit
La mesure du débit d’un cours d’eau n’est valable qu’au moment précis et durant le temps où on l’effectue. Il
faut donc indiquer la date et l’heure de mesure sur le relevé.
On distingue plusieurs expressions du débit :
- Le débit instantané est mesuré en un instant précis
- Le débit moyen est la moyenne des débits mesurés au cours d’une période (un mois, une saison
pluvieuse, un an).
- Le débit de crue est celui qu’on constate au moment d’une crue (niveau maximum)
- Le débit d’étiage correspond à la période de l’année au cours de laquelle le cours d’eau atteint son
niveau le plus bas.
Les débits de crue et d’étiage doivent être établis à partir d’observations portant sur plusieurs années.

3 – Les différents types d’écoulement


Dans les canaux, le mouvement de l’eau est permanant si la vitesse locale en un point quelconque du canal reste
invariable dans le temps en grandeur et en direction.
L’uniformité du mouvement sous l’action de la pesanteur (force constante) n’est possible qu’à la suite des
pertes d’énergie produite par la viscosité et la turbulence.
Le mouvement (ou régime) est non permanant si la vitesse en un point donné varie avec le temps.
Le mouvement uniforme est un mouvement dans lequel les vitesses locales sont parallèles entre elles et
constantes le long d’une même trajectoire. Quand les trajectoires ne sont plus parallèles entre elles, on dit que le
mouvement est varié. Ce mouvement se produit dans les cours d’eau naturels.

4 – Formules de l’écoulement
L’équation de l’écoulement s’exprime par :
RI = f(V)
R : rayon hydraulique
I : pente longitudinale du canal
V : vitesse moyenne
- La formule de Chezy (établie par Chezy en 1775)
V = C√ ∗
C : coefficient déterminé par l’expérience, dépend de la rugosité des parois du canal.
- La formule de Bazin
V = C√ ∗
C=
[ ]

γ : coefficient donné par des tables.
A la différence de Chezy, Bazin considère que C n’est pas constant. Il varie avec le rayon hydraulique et la
nature des parois du canal.
- La formule de Manning ou de Strickler
C = R1/6 ; V = R2/3I1/2
n : coefficient caractéristique de la nature des parois.

5 – Eléments géométriques des canaux à surface libre


Dans une section droite déterminée d’un écoulement, on considère les éléments géométriques suivants :

6
1 : cavalier circulable
2 : banquette ou risberme
3 : fond radier du canal (l)
4 : revanche (r)
1

2 E 6 F 7

5 9
A B

D 3 C

5 : talus ou fruit
6 : gueule du canal
7 : cavalier non circulable
8 : tirant d’eau (hauteur de l’eau)
9 : surface libre

5 – 1 – Définitions
● Pente du radier : I
Dans un écoulement uniforme, elle est égale à la ligne d’eau. En général elle varie entre 1/10000 et 1/100. À
moins de 1/10000, la pente n’a plus de signification et à plus de 1/100 les vitesses sont excessives.
● Section mouillée d’un canal : S
C’est la section occupée par le liquide. C’est la partie de la section limitée par les parois, le fond et la surface
libre (ABCD). En d’autres termes, à un endroit donné, elle est délimitée par la ligne marquant les berges et le
fond et par la limite entre l’air et l’eau.
Dans les cours d’eau naturels, la section mouillée en un point donnée fluctue dans le temps avec les crues et les
décrues.
● Périmètre mouillé : P
C’est le périmètre de la section mouillée d’un écoulement diminué de la partie correspondant à la surface libre
[AB]. P = [AD] + [DC] + [CB]
● Rayon hydraulique : R
Le rayon hydraulique est le rapport de la section mouillée sur le périmètre mouillée.
R=
● Tirant d’eau : h
C’est la hauteur d’eau au-dessus du point le plus bas de la section droite
● Largeur en surface ou largeur au miroir : Lm
C’est la largeur de la surface libre. Elle est représentée par AB
● Largeur au plafond
Elle s’applique uniquement aux canaux trapézoïdaux et rectangulaires. Elle est représentée par DC
● Largeur en gueule : L
C’est l’ouverture du canal [EF].

7
● Profondeur moyenne : Hm
C’est le rapport de la section mouillée sur la largeur en surface.
Hm =
● La vitesse d’écoulement : V
Il existe des petits appareils appelés débitmètre qui permettent de mesurer la vitesse de passage de l’eau en un
point donné.
Il s’agit d’un moulinet muni d’un compte-tours. On le place à fleur de courant et chronomètre le nombre de
tours qu’il fait dans un temps déterminé. Un tableau chiffré fourni en même temps que l’appareil, permet de
connaitre la vitesse du courant. En l’absence d’un débitmètre, on peut utiliser une méthode approximative
appelé méthode du flotteur.
En supposant la section bien connue, la sinuosité des cours d’eaux des berges, la profondeur, les remons, sont
autant d’élément qui peuvent modifier la vitesse du flotteur.
Il est conseillé de mesurer la vitesse à proximité d’un passage busé, d’une vanne, d’une chute ou d’un
déversoir. Il est en effet plus sur d’en mesurer la section. C’est aussi le principe du limnimètre ou échelle
limnométrique graduée placée à côté d’un endroit dont on connait la section. A tout moment on peut lire la
hauteur atteinte par l’eau sur l’échelle.
Une table établie expérimentalement par les services hydrauliques au moyen du débitmètre renseigne sur le
débit instantané.
NB : les vitesses couramment admises dans les canaux enterrés de dimensions normales sont entre 0,60 et 1m/s
environ.
Pour les canaux de petites dimensions, elles sont souvent inferieures à 0,5m/s car dans ces cas, il y aura
tendance à la formation de dépôt dans les canaux. Ceci en raison des matériaux en suspension continu. Dans les
canaux revêtus les vitesses varient rarement entre 0,75 et 1,5 m/s.
● Pente longitudinale
Elle est surtout dépendante du terrain et de la vitesse admise dans les canaux. Dans les périmètres de petite et
moyenne importance elle ne devra pas autant que possible être inférieur à 1mm/m = 1/1000. I est supérieur ou
égal à 1mm/m (I ≥ 1mm/m).

5 – 2 – Détermination des différents éléments


• L’argile tg(α) = 1/1 → fruit m = 1
• Alluvions compacte tg(α) = 2/3 → fruit m=3/2
• Terre ordinaire tg(α) = 1/2 → fruit m = 2
Le fruit est le rapport entre la projection horizontale du talus sur la projection verticale. Le fruit est l’inverse
du talus.
Section mouillée
• Profil rectangulaire: S=h*l
• Profil semi-circulaire : S = (πh2)/2
• Profil trapezoidal : S = h(l+mh)
Périmètre mouillé
• Profil rectangulaire: P = l+2h

R= =
!
• Profil semi-circulaire : P = πh
" #
R= =
!"$ !
• Profil trapezoidal : P = l+2h√1 + '!
( )
R= #
! √
8
Valeur du coefficient de rugosité K
TERRAIN PARFAIT BON ASSEZ-BON MAUVAIS
Canal en terre 59 50 45 40
Rocher lisse 40 33 30 28
Terre méandre 44 40 36 33
En béton 83 71 62 55

5 – 2 – Calcul de débit
Q =S*V
S : section mouillée
V : vitesse du courant d’eau
∗ ∗√()
Q=
[ ]

Q = *S*R2/3*I1/2
Q = K*S*R2/3*I1/2
n est remplacé par son inverse K appelé coefficient de Strikler.

Exemple :
Soit un canal de profil trapézoïdal isocèle dont les éléments géométriques sont :
I = 5/1000 (5 pour 1000), Fond radier = 1,20m, Tirant d’eau = 0,80m, pente du talus = 2/2,5, Coefficient de
rugosité = 0,003. On demande de calculer le débit de ce canal.
Résolution :
- Calcul du fruit : - Calculons le rayon hydraulique
!,
m = = 1,25 R=
!
,
- Calcul de la section mouillée : R= ., = 0,47'
S = (l + mh)h
- Calculons le débit
S = (1,20+1,25*0,80)*0,80
S = 1,76m2 Q= ×S×R2/3×I1/2
!4 4!
- Calculons le périmètre mouillé Q= , ..
×1,76(0,43) . ×( ) = 2,28m3 /s
P= l+2h√1 + '!
- Calculons la vitesse
P= 1, 20+2×0,80+1 + (1,25)! Q = S.V
P= 3,76m 6
V=
!,!
V= = 1,30m/s
,

Exercice
Un canal d’assainissement à un débit de 3m3/s, le périmètre mouillé est de 3m. La largeur au plafond est de 1m
(fond radier) ; il y a une pente de talus qui fait avec l’horizontal un angle α = 45gr et de coefficient de rigosité
K= 40.
Travail demandé :
1) Déterminez la vitesse du courant d’eau
2) Déterminez la pente du radier de ce canal (pente longitudinale)
3) Ce canal à une revanche de 30cm et une largeur en gueule de 3m
3 .1) Calcul la section de ce canal
3.2) Calculez la largeur au miroir
9
Résolution de l’exercice
1) Calcul de la vitesse du courant d’eau 2) Calcul de la pente du radier
6
V= - rayon hydraulique
- Calcul du fruit R=
,
m = R= =0,38m
78∝ .
!4
m = = 1,17 .. 4!
On sait que : Q = K.S.
78 6 ²
- Le tirant d’eau I=( # )
. .( 4<
P = l+2h√1 + '! .
: I=( # )2
h= × , ×( ,. ) 4<
!√ #
4
.: I = 0,016 soit 16
h=
!+ ( , )#
h = 0,65m 3-1) Calculons la section du canal
- la hauteur du canal (H) : H = r + h →
- La section mouillée H = 0,30 + 0,65 = 0,95m
(> ?)× (. ) ,@
S = (l+mh)h S= =
! !
S = (1+1, 17×0, 65)×0, 65
S = 1,90m2
S = 1,14m2
3-2) La largeur au miroir [AB]
- La vitesse Lm= l+2mh
.
V= =2,63m/s Lm= 1+2 × 1,17 × 0,65
,
Lm = 2,52m

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