Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1 - Définition
L’irrigation consiste à apporter aux plantes des quantités d’eau nécessaires en complément des apports naturel
au moment opportun par l’intermédiaire d’un réseau dit d’irrigation. Elle permet :
- De palier à l’irrégularité des ressources météoriques en effectuant un report des eaux pluviales sur les
périodes les plus sèches de l’année
- D’entreprendre des cultures plus variées et surtout d’obtenir des rendements beaucoup plus élevés en
régularisant l’alimentation des plantes.
- Etablir le calendrier cultural
L’on distingue deux types d’irrigation :
- L’irrigation d’appoint, qui permet d’obtenir une récolte normale en se contentant de combler le déficit
en eau dû à des pluies insuffisantes ou mal reparties ; <<c’est l’assurance récolte>>.
- La culture irriguée, qui permet d’obtenir le rendement optimal des cultures par un apport constant et
régulier d’eau où l’apport des pluies devient presque secondaire et qui oblige à modifier
fondamentalement les autres opérations culturales (labour, fertilisation etc…)
Les systèmes d’irrigation sont généralement classés en deux sortes :
- L’irrigation gravitaire
- L’irrigation en pluie sous pression
2 - Nécessité de l’irrigation
L’Afrique est moins riche en eau de surface par unité de superficie et possède un taux d’évaporation élevé. Une
étude de la FAO a montré qu’en Afrique 45% des terres sont trop sèches pour l’agriculture pluviale, 8%
souffrent de précipitations trop variables, 16% très humides et 31% se prêtent à la production irriguée (mil,
sorgho, maïs, riz etc…)
3 – L’avenir de l’irrigation
Le développement de l’irrigation et surtout l’amélioration de sa productivité s’impose à l’homme.
En effet, le taux d’accroissement de la population est élevé alors que les meilleures terres sont pratiquement
déjà mises en valeur. L’irrigation permettra de tirer profit des terres médiocres.
Tout projet d’irrigation doit tenir compte des aspects suivants :
- Aspect technique : recherche des moyens techniques qui doivent permettre de maximiser les rendements
ou d’améliorer la qualité des produits.
- Aspect économique : recherche des niveaux d’intensification qui permettent de maximiser les revenus
nets pour chaque culture et pour chaque système de culture. Etude des répercutions sur les marchés et
sur l’économie de la région.
- Aspect social : recherche des conséquences possibles sur l’élévation du niveau de vie, sur le marché de
l’emploi, sur les mouvements de population.
- Aspect écologique : recherche des conséquences sur le milieu naturel et sur l’environnement.
La productivité de l’irrigation en valeur monétaire peut être faible si l’on ne veille pas à ce que les conditions de
pratique de l’irrigation soient réellement optimisées.
2
3 – 2 – Le végétal
Les végétaux de par leur structure non pas tous les même besoins en eau. De même, leurs besoins sont
différents tout au long de leur cycle végétatif.
3 – 3 – Les méthodes d’irrigation
Certains types d’irrigation consistent à irriguer la totalité du champ, d’autres au contraire n’apportent l’eau
qu’au végétal sans apport ou presque au sol nu avec des économies pouvant atteindre 50%.
3 – 4 – Les techniques culturales
La densité de semis, le paillage du sol (végétal ou plastique) limitent ou empêchent l’évaporation directe du sol.
De même les façons de labour, de hersage, de scarification, qui améliorent la structure du sol et les échanges
entre la plante et l’eau, limitent l’ETP.
4 – Calcul des besoins en eau
La complexité du phénomène de l’ET n’a pas permis jusqu’à présent d’en établir les lois exactes.
La connaissance de la valeur de l’ETP est importante puisque c’est d’elle que dépend le dimensionnement des
réseaux d’irrigation. Il existe de nos jours, plusieurs formules plus ou moins empiriques mais rarement
universelles, basées soit sur l’observation, soit sur un ou plusieurs éléments du climat (chaleur, vent, radiation
solaire etc….). Les formules couramment utilisées sont :
4 – 1 – La formule de Blaney et Criddle
Elle fait appelle à la seule température. Elle convient aux zones à tendance sèche, arides et semi-arides et
déconseillée pour les zones tropicales et en général chaque fois que les différences de température sont faibles
entre le jour et la nuit et entre les saisons. Elle s’exprime par :
ETP = K*F = (45,7*T + 813)*P
K : coefficient d’adaptation à la culture et au climat, K = Kt*Kc
T : température en °c
P : pourcentage d’éclairement diurne pendant le mois considéré par rapport au nombre d’heures diurne
annuelles.
L’Institut de Recherche Agronomique Tropical (IRAT) conseille de prendre pour l’Afrique sahélienne la
température maximale à midi au lieu de la température moyenne journalière.
4 – 2 – La formule de Turc
Elle s’exprime par :
ETP = C*[( )
]*(Ig + 50) si Hr > 50%
3
IgA et H dépendent uniquement de la latitude et sont fournis par les cartes de Blach (Australien) ou Budyke (ex
URSS). Ces cartes, à l’absence de toute mesure de h à une distance raisonnable, donnent les valeurs mensuelles
d’Ig pour toute la surface du globe.
4 – 3 – La formule de la F A O
Mise au point par la F A O, elle s’exprime par :
ETP = (a+b)*w*Ig
a et b sont des coefficients dépendant de Hr et de la vitesse du vent
w est un facteur de pondération de Ig
Ig est calculé en hauteur d’eau évaporée équivalente sur la base de 1cal/cm2/jour = 0,017 mm d’eau.
1 mm = 590 cal
4 – 4 – La formule de Penmann
L’ET est en rapport avec la demande évaporative de l’air. Cette demande est souvent appelée ET de référence
ET0.
ET0 = C[(w*Rn)+(1 - w)*F(u)*(ea - ed)]
C : coefficient de pondération, fonction de la température et de l’altitude.
Rn : rayonnement net total en mm/jr
F(u) : fonction du vent
ea : tension de vapeur saturante à la tension moyenne en millibar (mb)
ed : tension de vapeur réelle en mb
4 – 5 – La formule de Brochet et Gerbier
Très proche de celle de Penmann, elle est employée par la météorologie française.
ETP = m*Ig + n*ed
m : coefficient dépendant du lieu et de la date
n : coefficient dépendant de l’abri météorologique
ed : tension de vapeur réelle
De nos jours, elle n’est pas disponible pour l’Afrique centrale.
Exercice
Dans un village situé à la latitude 14°20’ nord, la température au mois de d’août est de 28°c. La pluviométrie
moyenne enregistrée au mois d’août est de 179mm. On veut irriguer un sorgho dont le cycle est de 150 jours et
qui a été semé le 15 juin. On demande de calculer la valeur de l’ETP au mois d’août en utilisant la formule de
Blaney et Criddle.
Resolution
150jours = 5 mois ; du 15 juin au 15 août le sorgho est à son 2ème mois ; 2/5 correspond à 40%
● Détermination de Kc (valeurs données par les tables) ● Détermination de P
entre 30 et 40%, Kc1 = 0,90 Kc = (0,90 + 1,10)/2 = 1 à 14° Nord, P = 8,79 ; à 16° Nord P = 8,80
entre 40 et 50%, Kc2 = 1,10 14°20’ est plus proche de 14° que de 16°
● Détermination de Kt Donc P = 8,79
Kt = 1,11 (valeur donnée par les tables) ● Détermination de l’ETP
● Détermination de K ,
ETP = *(45,7*28 + 813)*8,79
K = Kt * Kc
ETP = 204 mm
K = 1,11 * 1 = 1,11
ETP > à la pluviométrie moyenne enregistrée au mois d’août, alors il faut apporter de l’eau.
4
LES RELATIONS HYDRAULIQUES
1 – Notion de débit
Le débit d’eau dans un canal, une rivière ou un tuyau est la quantité d’eau qui passe dans ce conduit au cours
d’un temps déterminé. On le mesure le plus souvent en litre par seconde (l/s) pour les petits débits et en mètre
cube par seconde (m3/s) pour les gros débits en sachant que 1m3= 1000l.
5
La mesure du débit d’un cours d’eau est plus difficile que celle d’une tuyauterie sur pression, car il n’est pas
possible d’en déverser une quantité dans un récipient. Pour y parvenir, on doit chercher deux éléments :
- La surface de la section mouillée
- La vitesse de passage de l’eau à travers cette section.
2 – Expression du débit
La mesure du débit d’un cours d’eau n’est valable qu’au moment précis et durant le temps où on l’effectue. Il
faut donc indiquer la date et l’heure de mesure sur le relevé.
On distingue plusieurs expressions du débit :
- Le débit instantané est mesuré en un instant précis
- Le débit moyen est la moyenne des débits mesurés au cours d’une période (un mois, une saison
pluvieuse, un an).
- Le débit de crue est celui qu’on constate au moment d’une crue (niveau maximum)
- Le débit d’étiage correspond à la période de l’année au cours de laquelle le cours d’eau atteint son
niveau le plus bas.
Les débits de crue et d’étiage doivent être établis à partir d’observations portant sur plusieurs années.
4 – Formules de l’écoulement
L’équation de l’écoulement s’exprime par :
RI = f(V)
R : rayon hydraulique
I : pente longitudinale du canal
V : vitesse moyenne
- La formule de Chezy (établie par Chezy en 1775)
V = C√ ∗
C : coefficient déterminé par l’expérience, dépend de la rugosité des parois du canal.
- La formule de Bazin
V = C√ ∗
C=
[ ]
√
γ : coefficient donné par des tables.
A la différence de Chezy, Bazin considère que C n’est pas constant. Il varie avec le rayon hydraulique et la
nature des parois du canal.
- La formule de Manning ou de Strickler
C = R1/6 ; V = R2/3I1/2
n : coefficient caractéristique de la nature des parois.
6
1 : cavalier circulable
2 : banquette ou risberme
3 : fond radier du canal (l)
4 : revanche (r)
1
2 E 6 F 7
5 9
A B
D 3 C
5 : talus ou fruit
6 : gueule du canal
7 : cavalier non circulable
8 : tirant d’eau (hauteur de l’eau)
9 : surface libre
5 – 1 – Définitions
● Pente du radier : I
Dans un écoulement uniforme, elle est égale à la ligne d’eau. En général elle varie entre 1/10000 et 1/100. À
moins de 1/10000, la pente n’a plus de signification et à plus de 1/100 les vitesses sont excessives.
● Section mouillée d’un canal : S
C’est la section occupée par le liquide. C’est la partie de la section limitée par les parois, le fond et la surface
libre (ABCD). En d’autres termes, à un endroit donné, elle est délimitée par la ligne marquant les berges et le
fond et par la limite entre l’air et l’eau.
Dans les cours d’eau naturels, la section mouillée en un point donnée fluctue dans le temps avec les crues et les
décrues.
● Périmètre mouillé : P
C’est le périmètre de la section mouillée d’un écoulement diminué de la partie correspondant à la surface libre
[AB]. P = [AD] + [DC] + [CB]
● Rayon hydraulique : R
Le rayon hydraulique est le rapport de la section mouillée sur le périmètre mouillée.
R=
● Tirant d’eau : h
C’est la hauteur d’eau au-dessus du point le plus bas de la section droite
● Largeur en surface ou largeur au miroir : Lm
C’est la largeur de la surface libre. Elle est représentée par AB
● Largeur au plafond
Elle s’applique uniquement aux canaux trapézoïdaux et rectangulaires. Elle est représentée par DC
● Largeur en gueule : L
C’est l’ouverture du canal [EF].
7
● Profondeur moyenne : Hm
C’est le rapport de la section mouillée sur la largeur en surface.
Hm =
● La vitesse d’écoulement : V
Il existe des petits appareils appelés débitmètre qui permettent de mesurer la vitesse de passage de l’eau en un
point donné.
Il s’agit d’un moulinet muni d’un compte-tours. On le place à fleur de courant et chronomètre le nombre de
tours qu’il fait dans un temps déterminé. Un tableau chiffré fourni en même temps que l’appareil, permet de
connaitre la vitesse du courant. En l’absence d’un débitmètre, on peut utiliser une méthode approximative
appelé méthode du flotteur.
En supposant la section bien connue, la sinuosité des cours d’eaux des berges, la profondeur, les remons, sont
autant d’élément qui peuvent modifier la vitesse du flotteur.
Il est conseillé de mesurer la vitesse à proximité d’un passage busé, d’une vanne, d’une chute ou d’un
déversoir. Il est en effet plus sur d’en mesurer la section. C’est aussi le principe du limnimètre ou échelle
limnométrique graduée placée à côté d’un endroit dont on connait la section. A tout moment on peut lire la
hauteur atteinte par l’eau sur l’échelle.
Une table établie expérimentalement par les services hydrauliques au moyen du débitmètre renseigne sur le
débit instantané.
NB : les vitesses couramment admises dans les canaux enterrés de dimensions normales sont entre 0,60 et 1m/s
environ.
Pour les canaux de petites dimensions, elles sont souvent inferieures à 0,5m/s car dans ces cas, il y aura
tendance à la formation de dépôt dans les canaux. Ceci en raison des matériaux en suspension continu. Dans les
canaux revêtus les vitesses varient rarement entre 0,75 et 1,5 m/s.
● Pente longitudinale
Elle est surtout dépendante du terrain et de la vitesse admise dans les canaux. Dans les périmètres de petite et
moyenne importance elle ne devra pas autant que possible être inférieur à 1mm/m = 1/1000. I est supérieur ou
égal à 1mm/m (I ≥ 1mm/m).
5 – 2 – Calcul de débit
Q =S*V
S : section mouillée
V : vitesse du courant d’eau
∗ ∗√()
Q=
[ ]
√
Q = *S*R2/3*I1/2
Q = K*S*R2/3*I1/2
n est remplacé par son inverse K appelé coefficient de Strikler.
Exemple :
Soit un canal de profil trapézoïdal isocèle dont les éléments géométriques sont :
I = 5/1000 (5 pour 1000), Fond radier = 1,20m, Tirant d’eau = 0,80m, pente du talus = 2/2,5, Coefficient de
rugosité = 0,003. On demande de calculer le débit de ce canal.
Résolution :
- Calcul du fruit : - Calculons le rayon hydraulique
!,
m = = 1,25 R=
!
,
- Calcul de la section mouillée : R= ., = 0,47'
S = (l + mh)h
- Calculons le débit
S = (1,20+1,25*0,80)*0,80
S = 1,76m2 Q= ×S×R2/3×I1/2
!4 4!
- Calculons le périmètre mouillé Q= , ..
×1,76(0,43) . ×( ) = 2,28m3 /s
P= l+2h√1 + '!
- Calculons la vitesse
P= 1, 20+2×0,80+1 + (1,25)! Q = S.V
P= 3,76m 6
V=
!,!
V= = 1,30m/s
,
Exercice
Un canal d’assainissement à un débit de 3m3/s, le périmètre mouillé est de 3m. La largeur au plafond est de 1m
(fond radier) ; il y a une pente de talus qui fait avec l’horizontal un angle α = 45gr et de coefficient de rigosité
K= 40.
Travail demandé :
1) Déterminez la vitesse du courant d’eau
2) Déterminez la pente du radier de ce canal (pente longitudinale)
3) Ce canal à une revanche de 30cm et une largeur en gueule de 3m
3 .1) Calcul la section de ce canal
3.2) Calculez la largeur au miroir
9
Résolution de l’exercice
1) Calcul de la vitesse du courant d’eau 2) Calcul de la pente du radier
6
V= - rayon hydraulique
- Calcul du fruit R=
,
m = R= =0,38m
78∝ .
!4
m = = 1,17 .. 4!
On sait que : Q = K.S.
78 6 ²
- Le tirant d’eau I=( # )
. .( 4<
P = l+2h√1 + '! .
: I=( # )2
h= × , ×( ,. ) 4<
!√ #
4
.: I = 0,016 soit 16
h=
!+ ( , )#
h = 0,65m 3-1) Calculons la section du canal
- la hauteur du canal (H) : H = r + h →
- La section mouillée H = 0,30 + 0,65 = 0,95m
(> ?)× (. ) ,@
S = (l+mh)h S= =
! !
S = (1+1, 17×0, 65)×0, 65
S = 1,90m2
S = 1,14m2
3-2) La largeur au miroir [AB]
- La vitesse Lm= l+2mh
.
V= =2,63m/s Lm= 1+2 × 1,17 × 0,65
,
Lm = 2,52m
10