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22 42 22 65/ 22 42 27 24 / 22 52 55 67 /07 23 18 62 / 05 23 52 35
TECHNIQUES DE RECHERCHE
Semestre : 3
Date : 2021/2022
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*objectifs pédagogiques de l’enseignement
➢ Objectif général
L’objectif principal de ce cours est d’amener les étudiants à saisir les enjeux liés à la
recherche scientifique et maitriser quelques techniques essentielles pour les
investigations sur le terrain afin de faciliter la réalisation des mémoires, tâche qui
sanctionne la fin de formation des apprenants.
➢ Objectifs spécifiques
* Contenu
INTRODUCTION
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CHAPITRE III : CONSIDERATIONS EMPIRIQUES
3.1- Conceptualisation d’un sujet de recherche
3.1.1-Sources d’un sujet de recherche
3.1.2-Formulation du sujet de recherche
3.2-Questions de recherche
3.2.1-Question générale de recherche
3.2.2-Questions spécifiques de recherche
3.3-Cadre théorique de référence
3.3.1-Pourquoi des théories dans une étude scientifique ?
3.3.2-Des théories pour quoi ?
3.3.3-Comment élaborer le cadre théorique de référence ?
3.4-Revue de question ou de littérature
3.4.1-Intérêt d’une revue de question
3.4.2-Comment élaborer une revue de travaux
3.5-Objectifs et hypothèses de recherche
3.5.1-Objectifs de recherche
-Objectif général de recherche
-Objectifs spécifiques de recherche
3.5.2-Hypothèses de l’étude
-Hypothèse générale de l’étude
-Hypothèses opérationnelles
4.1-Etapes préliminaires
4.2-Types de question
4.2.1- Questions fermées
4.2.2- Questions ouvertes
4.2.3-Questions usuelles
4.3- Opérations de construction d’un questionnaire
4.4- Traitement des données collectées
5.1-Précisions terminologiques
5.2- définition et types d’entretien
5.3-L’entretien dans le domaine de la recherche
5.3.1-L’entretien dirigé
5.3.2-L’entretien semi-dirigé
5.3.3-L’entretien non dirigé
5.4-Elaboration d’un guide d’entretien
5.5-Dépouillement et traitement des données
5.5.1- Définition et caractéristiques de l’analyse de contenu
5.52- Procédures de l’analyse de contenu
3
Chapitre VI : L’OBSERVATION
CONCLUSION
4
II- Instruments d’investigation
2.1-Justification
2.2-Elaboration du matériel
CONCLUSION
5
INTRODUCTION
Ainsi, la réalisation d’un mémoire de qualité passe-t-elle par la maitrise de ces règles
rigoureusement établies, en général, dans une démarche méthodologique que
l’étudiant est censé emprunter. Pour aider ce dernier à s’imprégner des articulations
de cette démarche, des activités, principalement des formations, sont organisées
sous plusieurs formes : forums, colloques, symposiums, ateliers, séminaires, …
C’est dans cette dernière perspective que s’inscrit cet enseignement qui, même s’il
est soutenu par un corpus théorique, reste pour l’essentiel, une sorte de tribune
d’échanges fructueux avec les étudiants sur diverses questions relatives à la
recherche scientifique et à la réalisation de leur mémoire. En tant qu’un
approfondissement ou un renforcement du cours de méthodologie dispensé en
année antérieure, c’est-à-dire en Master 1, cet enseignement vise à outiller ou armer
les apprenants pour qu’ils s’affranchissent des contraintes inhérentes à l’esprit
scientifique.
C’est pourquoi, ce séminaire s’articule autour de trois parties qui, bien entendu, se
complètent. La première, comme pour enraciner les éléments basiques reçus,
concerne un rappel des considérations préliminaires sur la recherche scientifique. La
seconde, quant à elle, s’intéressera aux outils de la pratique scientifique.
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PREMIERE PARTIE :
PRELIMINAIRES SUR LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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Chapitre I : Exigences et typologie en recherche scientifique
La recherche scientifique est une activité souvent passionnante qui ne s’exerce pas
comme une simple formalité. La recherche est un effort pour trouver quelque chose ou un
effort de l'esprit vers la connaissance (Le grain, M., 1994, p. 945).
une investigation organisée pour résoudre des problèmes, tester des hypothèses ou
inventer de nouveaux produits ;
On voit bien à travers ces définitions que la recherche a pour fonction première la
formulation de questions nouvelles et la production de savoirs authentiques; elle contribue
ainsi à créer ou à baliser le futur par le progrès dans tous les domaines de la connaissance,
de même que par la diffusion et le partage de ces avancées avec la société. Elle constitue à
la fois un moyen de former les individus à la découverte du monde et à sa compréhension,
et une source d’innovations technologiques et sociales.
On voit également à travers ces éclaircissements que la recherche scientifique est une
démarche qui présente des caractéristiques qui méritent d’être visitées.
L’objectivité est le fait de ne pas laisser ses affects, ses illusions du sens commun, ses
préjugés, ses clichés s’exprimer. Elle est l’attitude du chercheur qui consiste à laisser
‘’parler’’ les faits, rien que les faits. Cela exige de ce dernier la neutralité dans ses
agissements, travaux, observations. Ainsi, l’objectivité se manifeste selon le principe
déontologique du prima des faits, c’est-à-dire les faits sont les premiers. Elle est, dans ce
cas, une invite au chercheur à taire l’interférence de sa propre personnalité, de ses
perceptions sélectives dans les données qu’il collecte de même que les résultats qu’il
produit.
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La pertinence, elle, repose sur le caractère logique, légitime, vraisemblable des idées
servant de fil directeur à la recherche ainsi que des analyses et des réflexions du chercheur.
En effet, si ce dernier est libre d’émettre des opinions, il doit comprendre qu’il agit en étant
en ‘’liberté surveillée ou réduite’’ en ce sens que ses idées doivent être rationnellement
fondées. Aussi, doit-il se poser des questions comme celles qui suivent.
-Suis-je en droit de penser ceci ou cela, de faire telle ou telle affirmation ?
-En quoi les idées que j’avance sont fondées par rapport à la réalité ou la vérité et à ce qui
est déjà connu ou établi au niveau de la connaissance?
Au fond, la pertinence consiste pour le chercheur à penser juste et vrai. Elle renvoie à la
propriété d’étude scientifique dans laquelle les analyses du chercheur mettent l’accent sur la
logique de ses descriptions, le caractère légitime des facteurs ou causes de variations
systématiques invoquées pour expliquer le phénomène étudié.
La cohérence, quant à elle, se conçoit par rapport aux connaissances existantes sur le
sujet abordé et à la structure interne des idées énoncées. En effet, les réflexions et analyses
du chercheur sont éclairées par le faisceau de lumière apporté par les connaissances déjà
élaborées. Il faut pouvoir apprécier s’il existe des contradictions entre les idées déjà émises
et celles qui suivent. En d’autres termes, il faut être attentif à la logique dans la présentation
des idées et se demander s’il y a une progression dans le déroulement de la pensée.
En faisant une lucarne sur la solidité des résultats de la recherche, on peut dire qu’elle
situe sur la portée réelle de ceux-ci. Une étude est d’autant plus solide qu’elle apporte des
enseignements crédibles, c’est-à-dire rigoureusement établis suivant des procédures
indiscutables. En effet, quelle est la valeur de résultats obtenus n’importe comment, dans
n’importe quelle condition ? En clair, la solidité des résultats permet de savoir si ceux-ci sont
à approfondir ou non pour d’autres études, définitivement acquis ou relativement établis.
Ainsi, la solidité des conclusions du chercheur renvoie donc à la scientificité de l’étude
réalisée, des faits rapportés.
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La solidité des résultats d’une étude scientifique débouche sur un autre caractère central, sa
fécondité ou son originalité. On dit d’une étude qu’elle est féconde si les conclusions
apportent du nouveau par rapport à ce qui était déjà connu dans le domaine de la
connaissance. Cela signifie qu’elle apporte un plus, un éclairage supplémentaire, accroit la
masse de connaissance ou fait reculer les ilots d’ignorance, c’est-à-dire les limites de ce qui
est inexploré.
A cette qualité qu’est la fécondité, est liée une autre, son originalité. Celle-ci traduit le fait
que l’étude réalisée est une première en ce sens qu’elle est singulière par ces résultats.
Autrement dit, une étude est originale si elle n’est pas une copie, une répétition, un plagiat
d’un travail déjà effectué. Cependant, il faut préciser qu’une autre dimension de l’originalité
réside dans la duplicité spatiale ou temporelle de l’étude. C’est dire que l’étude peut avoir
été réalisée ailleurs et non sur le terrain du chercheur ou en d’autres temps et qu’il importe
de savoir si le phénomène a évolué ou pas. Particulier
Toutes ces spécificités qui caractérisent la démarche scientifique apportent une sorte de
cachet de certification ou de crédibilité aux connaissances scientifiquement élaborées. Mais,
cette démarche ne s’exerce pas dans un canevas uniforme. Elle se met en œuvre dans des
perspectives différentes qui se fondent sur les orientations classiquement connues et
d’autres types non habituels.
Il faut relever que les orientations classiques en la matière sont définies par des
schémas de recherche et les objectifs du chercheur. Ainsi, le chercheur a le choix entre
trois modes d’investigation: l’approche quantitative, l’approche qualitative et l’approche
mixte.
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2.1.1-L’approche quantitative
Cette approche vise à recueillir des données observables et quantifiables. Ce type de
recherche consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire en se fondant sur
l’observation de faits et événements « positifs », c’est-à-dire existant indépendamment du
chercheur, des faits objectifs.
Pour rapprocher les propositions théoriques de la réalité, ou pour confronter les hypothèses
à l'observation, il faut opérationnaliser les concepts, c'est-à-dire établir une relation
systématique entre les concepts et la réalité observable, au moyen d'indicateurs. On peut
définir les indicateurs comme des « signes, comportements ou réactions directement
observables par lesquels on repère au niveau de la réalité les dimensions d'un concept ».
Cette méthode recourt à des techniques de recherche qualitatives pour étudier des faits
particuliers (études de cas, observation, entretiens semi-structurés ou non-structurés, etc.).
Le mode qualitatif fournit des données de contenu, et non des données chiffrées.
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2.1.3- L’approche mixte
Cette approche est une combinaison des deux précédentes. Elle permet au chercheur de
mobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif. Cette
conduite aide à maitriser le phénomène dans toutes ses dimensions.
Les deux approches ne s’opposent donc pas. Elles se complètent: L’approche qualitative,
par observation, par entretien, par protocoles ou autre technique permet de récolter
énormément d’informations. Celles-ci n’étaient pas toutes attendues. Elles font progresser la
recherche. Cependant la durée d’une enquête qualitative limite son recours à des sujets de
recherche pour lesquels on dispose de peu d’informations. L’enquête qualitative sera choisie
dans une phase exploratoire d’un nouveau sujet de recherche. Elle permet de développer
une théorie et relève donc d’un processus inductif.
L’approche quantitative repose sur un corpus théorique qui permet de poser des hypothèses.
La phase empirique d’une telle recherche se réalise souvent en conduisant une enquête par
questionnaire. Celui-ci permet d’interroger un plus grand nombre d’individus. Toutefois, le
format de l’enquête ne permet de recueillir que des informations relatives aux questions.
Toutefois, il existe des modes d’investigation considérés comme non classiques. Ces
modèles ou pratiques ne sont pas pour autant moins contraignants et moins efficaces que
ceux dits usuels ou traditionnels. Dans les lignes qui vont suivre, nous n’en citerons que
quelques-uns.
La recherche documentaire est une méthode de collecte de données utilisée dès qu’il s’agit
de rédiger un mémoire ou une thèse. Ici, seules des données antérieures sont utilisées,
c’est-à-dire celles déjà collectées par d’autres chercheurs.
Elle se présente souvent sous la forme de recherches littéraires, dans des articles ou des
livres de différents auteurs. Il s’agit aussi de recherches dans les archives de musée et dans
les rapports annuels des entreprises. Les résultats auxquels elle aboutit peuvent souvent
soulever de nouvelles questions. C’est pourquoi, cette fouille documentaire est généralement
suivie par des recherches plus empiriques.
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Exemple de recherche documentaire
Le propriétaire d’une boutique en ligne pense que sa clientèle et ses ventes sont en déclin.
Grâce à la recherche documentaire, il peut déterminer si cela est lié à l’influence des
saisons. Il peut le faire en comparant les factures sur plusieurs saisons. Les ventes sont-elles
toujours rentables à telle ou telle période de l’année ou encore la baisse des ventes se
produit-elle à un moment de l’année?
2.2.3-Recherche de réplication
Dans la recherche de réplication, on répète une étude qui a déjà été réalisée. On peut le
faire, par exemple, pour savoir si :
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Pour mener une étude de réplication, il est important de s’assurer que la recherche est
répétable. Cela signifie que la méthode de cette recherche a été décrite exactement, de sorte
qu’il est clair comment une étude de réplication peut être effectuée. La recherche répliquée
peut être utile en montrant les limites des résultats, c’est-à-dire considérer de façon hâtive
ceux-ci comme des vérités ou connaissances scientifiques.
Exemple d’étude de réplication
Supposons qu’une étude indique que lorsque les enfants jouent à des jeux vidéo violents, ils
finissent eux-mêmes par devenir violents. Dans ce cas, on peut effectuer une étude de
réplication pour déterminer si on trouve les mêmes résultats. On peut également vérifier si
ces conclusions sont aussi valables lorsqu’il s’agit d’adolescents ou de (jeunes) adultes.
Exercices
Exercice 1 : cochez les propositions correctes
Exercice 2
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Chapitre II : Plan et calendrier du mémoire
I- Plan du mémoire
Le mémoire de recherche peut être structuré selon un plan type défini par l’institution,
l’encadreur même s’il faut reconnaitre que pour son ossature générale, il existe des éléments
essentiels.
Le plan du mémoire peut être défini par l’institution ou l’école dans laquelle évolue l’étudiant.
Dans ce cas, celui-ci doit, en accord avec son encadreur, tout simplement analyser les
possibilités de mettre en œuvre les différentes étapes prévues par l’établissement puisqu’il
doit s’y conformé s’il veut que son mémoire soit validé.
Cependant, il est rare que l’institution présente ou adopte un modèle de plan isolé. En
général, elle s’adosse sur un groupe d’individus qui fait office d’entité scientifique et peut être
sous forme d’un comité, d’une cellule, d’une direction, etc. Ce groupe qui est le plus souvent
un organe de réflexion, de contrôle et de suivi, fixe les grandes lignes concernant
l’organisation et la présentation du mémoire en tenant compte, bien entendu des
recommandations de la tutelle ou des spécialistes. De ce fait, il met en place une procédure
d’encadrement et de vérification en vue de s’assurer du respect des règles établies en la
matière.
Dans certains cas, le plan du mémoire est défini par l’encadreur de l’étudiant. Le
Directeur ou l’encadreur fixe l’orientation ou la perspective dans laquelle s’inscrit
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l’étude ainsi que les grandes articulations de celle-ci. Cependant, si l’encadreur est
libre de concevoir le plan selon son goût avec l’étudiant, il reste qu’il doit se conformer
aux règles académiques et scientifiques qui encadrent un tel exercice, c’est-à-dire la
rédaction du mémoire.
1.3-Eléments essentiels d’un plan de mémoire
S’il n’existe pas de plan type ou de plan passe-partout qui s’adapte à toute sorte de
sujet ou de situation de recherche, il n’empêche que l’organisation et la structure d’un
mémoire comprend des éléments fondamentaux qui semblent être des invariants.
Ainsi, la structure générale du mémoire peut-elle comporter :
-une page de couverture
-une page blanche
-une page de titre à nouveau
-une dédicace (si nécessaire)
-des remerciements
-un sommaire
-une table des illustrations (si le mémoire en comporte)
-une table des tableaux (si le mémoire en comporte)
-une Introduction
-un développement (se divise en parties qui elles-mêmes se subdivisent en
chapitres)
-une conclusion
-une bibliographie
-annexes
-une table des matières.
Plan indicatif
Dédicace
Remerciements
Sommaire
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Troisième partie : Résultats
Chapitre VII : Présentation, analyse et interprétation du premier résultat
Chapitre VIII : Présentation, analyse et interprétation du deuxième résultat
Chapitre IX : Discussion
Conclusion
Bibliographie
Annexe(s)
Table des matières
II-Calendrier de recherche
La réalisation du mémoire dans la plupart des systèmes de formation est prévue pour
un an dont six (06) mois sont entièrement consacrés à cette tâche. Cela signifie que
l’échelonnement des différentes activités à cette fin doit tenir compte de cette durée.
Le calendrier ci-dessous n’est qu’indicatif pour ce type d’exercice. Il devra être ajusté
en fonction du sujet, des ressources disponibles, de l’emploi du temps de l’étudiant
ainsi que la disponibilité de l’encadreur.
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Calendrier de l’élaboration du mémoire
Délai d’exécution
Activités Date Date
début fin
Définition du thème et du sujet
Recherche documentaire, collecte de l'information,
lecture des documents collectés, etc.
Définition des objectifs du travail, des
hypothèses (si hypothèses il y a) de la
problématique ou des questions de recherche
Définition du plan du mémoire
Validation par l’encadreur
Collecte des données, enquête de terrain
Vérification et mise à jour de la documentation collectée
Le calendrier du mémoire peut être élaboré en fonction des objectifs poursuivis par l’étudiant
en dépit de la durée ou des délais fixés par l’institution. Ces objectifs dépendent en grande
partie de l’étudiant.
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CE QU’IL FAUT RETENIR
Exercices
Exercice 1 :
Entourer les éléments qui ne figurent pas dans les éléments essentiels d’un plan de mémoire
-Introduction
-Annexe
-Sommaire
-Biographie de l’auteur
-Conclusion
-Discussion
-Page de garde
-Parcours expérientiel
Exercice 2
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CHAPITRE III : CONSIDERATIONS EMPIRIQUES
Toute recherche vise à apporter une réponse à une question ou à résoudre un problème
auquel la société est confrontée. Par conséquent, il ne saurait avoir de recherche là où au
départ aucun problème ne se pose. Cependant, il n’existe aucun catalogue de problèmes ou
de questions prêtes à l’usage du chercheur. Autrement dit, l’étudiant qui s’intéresse à une
thématique doit, dans cette perspective, formuler lui-même un sujet à partir de l’identification
d’un problème qui peut être de différentes natures et d’origines diverses.
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Le problème abordé peut naitre d’une étude scientifique. Dans ce cas, il peut
résulter de travaux déjà réalisés par d’autres auteurs ou chercheurs. Autrement dit,
il peut être suscité par la lecture de théories élaborées ou de résultats établis. En
un mot, il peut émaner de la littérature existante sur un sujet, un phénomène.
Pour un étudiant, trouver un sujet de recherche n’est pas si évident qu’on pourrait le croire.
En effet, cela demande beaucoup de réflexion, car le choix d’un sujet de recherche
« engage » l’apprenti-chercheur pour un long moment comme c’est le cas de la thèse.
Se tromper dans le choix de son sujet de recherche peut être dramatique. De ce fait, il est
indispensable de lui accorder une attention particulière pour pouvoir démarrer sa recherche
dans de bonnes conditions.
En effet, nous constatons qu’un sujet de recherche n’est ni trop précis ni trop vaste (comme
peut l’être un thème).De façon plus précise, un sujet de recherche doit avoir un certain
nombre de caractéristiques.
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cherche à comprendre, voire à résoudre des problèmes auxquels il est confronté. Ce
serait le cas d’un individu souffrant d’une anxiété chronique qui voudrait réaliser une
étude sur cette pathologie pour comprendre ou soulager sa souffrance.
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- au niveau du temps puisque le travail doit être rendu à une échéance précise que
vous devez connaître. Il faut donc trouver un sujet qui soit traitable dans le temps
imparti ;
-au niveau intellectuel car aborder certains sujets demande des connaissances
importantes et/ou des méthodes qu’il faut maîtriser.
Par ailleurs, on peut noter que le problème n’existe pas dans le vide, il est lié à une
situation. On parle de situation-problème. C’est de celle-ci qu’émane le sujet de
mémoire. Celui-ci est formulé à partir des réalités dégagées par la situation. Les
facteurs mis en cause pour soutenir ou expliquer ou encore déterminer une situation
qui soulève des questions auxquelles il faut apporter des réponses ou des pistes de
réponse.
Exemple de situation-problème
3.2-Questions de recherche
Il est connu et établi qu’on ne peut envisager ou engager de recherche sans problème. Et,
si celui-ci soulève généralement des préoccupations auxquelles le chercheur veut apporter
des réponses, il reste que toute étude s’articule autour d’une et une seule question centrale
ou principale à laquelle se rattachent des questions secondaires ou subsidiaires.
Dans cette étape, le chercheur doit détacher le problème du faisceau de faits auquel il est
mêlé pour le positionner comme un objet susceptible de donner lieu à une étude. Aucun
problème n’est isolé en soi. Tout problème est lié à un thème dont il est une facette. Dès lors,
la tâche du chercheur revient à détacher le problème du thème par rapport auquel il prend
sens. Pour ce faire, il va du général au particulier.
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L’aspect général, c’est l’ensemble des éléments généraux dont fait partie le problème. Le
particulier renvoie à l’aspect précis soulevé par le problème à isoler.
Le cadre théorique de référence désigne la (les) théorie (s) utilisée (s) par le chercheur à
l’appui des hypothèses et des objectifs formulés. Ce n’est pas le nombre de théorie qui
détermine la qualité de cette partie. L’important est que les théories soient adaptées au
contexte et/ou à l’étude. Ainsi, la question à laquelle le chercheur doit répondre est celle-ci :
les théories exposées sont-elles adaptées à ma recherche ? En d’autres termes, les théories
convoquées permettent-elles de rendre compte du phénomène étudié ?
Une théorie est un système ou appareillage de concepts destinés à apporter un éclairage sur
la réalité, c’est-à-dire visant à décrire ou expliquer un phénomène ou un ensemble de faits.
La raison du recours à des théories dans les investigations scientifiques semble évidente.
Les théories permettent de situer la cohérence des objectifs et hypothèses par rapport aux
connaissances existantes. De ce fait, elles éclairent les idées du chercheur, confortent ses
certitudes scientifiques en dissipant ses doutes.
Tous les sujets ont été, d’une manière ou d’une autre, abordés ou explorés donnant lieu à
des théories. C’est dire que toute étude scientifique s’inscrit dans un domaine qui n’est pas
en friche. En effet, de nos jours, il n’y a aucun secteur de la connaissance qui n’est été visité.
Dès lors, toute recherche ne peut ignorer ce qui a été déjà fait et peut être considéré comme
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acquis. Aussi, le chercheur doit-il soutenir son étude avec une ou des théories pour prouver
la cohérence de ses points de vue.
La rédaction d’un cadre théorique suppose que le chercheur se documente sur le thème
abordé pour connaitre les théories existantes dans ce domaine. Une fois, ce travail achevé, il
expose les théories retenues dans leurs grandes lignes en indiquant la portée pour l’étude
ainsi que les limites qui justifient le recours à une théorie complémentaire si tel est le cas. En
termes plus pratiques, l’exposé de la théorie doit préciser la source (auteur et période), le
principe (ce qu’elle énonce comme schéma explicatif), la grille de compréhension du principe
(implication, limites et portée). Si la théorie évoquée est suffisante pour couvrir tous les
aspects nécessaires, il est inutile de recourir à une théorie supplémentaire.
La revue de question est encore appelée revue de travaux ou revue de littérature. Elle est
ainsi dénommée car elle consiste à passer en revue, c’est-à-dire à faire le point des travaux
réalisés par d’autres chercheurs sur le problème étudié. Cela signifie que la revue de
question n’est pas un simple catalogue d’auteurs, ni une tabulation de données, encore
moins une accumulation stérile de conclusions ou travaux scientifiques. Elle est une
construction intellectuelle qui repose sur un esprit méthodique. En un mot, elle procède d’une
démarche logique pertinente et cohérente.
La revue de question est d’une importance fondamentale dans la conduite d’une étude et
l’intérêt de son élaboration est double. D’une part, la revue de question a pour but de
souligner l’originalité de l’étude en cours et la fécondité des hypothèses. En faisant, l’étude
de la réalité existante, le chercheur se rend alors compte de ce qui est connu, c’est-à-dire
des acquis scientifiques par rapport auxquels ressort l’originalité de ses hypothèses ou de
son étude. Ainsi, il sait ce qui est à peine révélé et ce qui reste à explorer. L’absence d’une
revue de littérature existante peut amener le chercheur à une simple répétition ou duplication
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spatio-temporelle de ce qui est déjà connu. Il ne fera que répéter une recherche déjà
effectuée ailleurs ou à un autre moment.
La revue de question est un examen synthétique et critique. En clair, elle ne s’effectue pas
n’importe comment. Elle recense les travaux de même tendance, c’est-à-dire s’inscrivant
dans la même perspective ou orientation, portant sensiblement sur le même sujet et/ou
aboutissant aux mêmes résultats. Elle doit aussi souligner la portée tout comme les limites
de ces travaux. Alors, se comprennent les hypothèses émises par le chercheur dont
l’originalité apparait clairement. Dans la pratique, la revue de question est un examen des
travaux faisant ressortir les points suivants :
l’auteur ou les auteurs pour les différents travaux examinés, les objectifs ou les
hypothèses de recherche ;
l’échantillon d’étude et ses principales caractéristiques (quels sont les sujets étudiés
par l’auteur) ;
le matériel utilisé, c’est-à-dire la technique mise en œuvre pour la collecte des
données dont on expose les grandes lignes ou les principaux axes ;
les résultats rapportés par l’auteur dont on souligne l’intérêt, la portée ou les limites.
Dans une étude, il est impératif que les objectifs précèdent les hypothèses de travail. C’est
qu’il y a un lien étroit entre ces deux éléments. Les hypothèses sont une opérationnalisation,
une explicitation des objectifs de recherche. Comme le soutiennent certains auteurs, faute
d’objectifs et/ou d’hypothèses, nombres de recherches devient des amas incohérents de
connaissances, c’est-à-dire sans lien véritable les uns avec les autres. Cela montre que les
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objectifs et les hypothèses servent de fil directeur à toute étude scientifique. Sans eux, celle-
ci n’a pas de raisons d’être.
3.5.1-Objectifs de recherche
❖ L’objectif général est un énoncé plus ou moins abstrait ou vague des intentions du
chercheur, c’est-à-dire de ce qu’il veut faire. Il concerne la contribution que le
chercheur espère apporter en étudiant le problème au cœur de l’étude ou encore ce à
quoi il est possible de s’attendre eu égard les résultats des travaux qu’il désire
entreprendre. C’est pourquoi, il se rapporte au thème contrairement aux objectifs
spécifiques qui sont liés au sujet, c’est-à-dire les variables.
Les hypothèses sont une précision ou une caractérisation des objectifs de recherche. Elles
se veulent des réponses provisoires à la question de recherche. Une fois vérifiées, elles
deviennent des résultats, enseignements ou conclusions. Dans son principe, l’hypothèse met
en relation deux ou trois variables, facteurs ou paramètres indépendants, dépendants et
intermédiaires.
Il est à remarquer que toute étude quantitative suppose la formulation d’une hypothèse
générale et au moins d’une hypothèse de recherche en plus des objectifs généraux et
spécifiques qu’elle vise. Par contre, l’on n’a pas du tout ce souci dans une recherche
qualitative. Celle-ci, n’étant que compréhensive, place le chercheur dans une situation où il
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ne peut anticiper sur ce qu’il cherche à connaitre. Cependant, comme pour toute recherche,
elle repose nécessairement sur la définition d’un objectif général et des objectifs spécifiques.
De ces considérations, il ressort que toute hypothèse introduit une relation entre deux ordres
de facteurs ou variables. Le premier est le facteur ou la variable indépendant(e) et le
deuxième est la variable dépendante avec entre ces deux ordres, la variable intermédiaire.
La variable est dite intermédiaire lorsqu’elle produit un effet qui conditionne une autre. Aussi,
l’appelle-t-on à juste titre variable stimulus. C’est elle que le chercheur manipule et fait varier.
La variable dépendante exprime l’effet produit par la variable indépendante. Aussi, est-elle
baptisée variable effet ou variable à réponse.
A RETENIR
Exercice 2
31
DEUXIEME PARTIE : INSTRUMENTS D’ENQUÊTE OU D’INVESTIGATION
Par techniques d’investigation, il faut entendre les instruments utilisés pour la collecte de
données. Ces outils sont nombreux. Le choix de l’un d’entre eux dépend de la nature des
données à recueillir, du type de variables invoquées dans la recherche, mais aussi des
données disponibles sur la population d’étude, du type d’étude réalisée : quantitative ou
qualitative. Cependant, nous nous intéresserons, dans cette partie, aux techniques qui
semblent être les plus usitées, c’est-à-dire le questionnaire, l’entretien et l’observation.
Chapitre IV : QUESTIONNAIRE
Le questionnaire est l’un des instruments de recueil d’informations les plus utilisés aussi
bien dans le domaine de la recherche scientifique que dans celui des investigations
pratiques diverses (journalistiques, policières, syndicales, etc.). C’est qu’il est d’une
fécondité pratique indiscutable même s’il n’est pas souvent d’élaboration aisée.
Le questionnaire est adapté aux études quantitatives (H. Chauchat, 1985). Celles-ci,
rappelons-le, portent sur des échantillons de taille relativement élevée. Il n’existe pas de
taille universellement établie pour les ensembles d’investigation concernant les enquêtes
quantitatives même s’il est courant que des chercheurs allant dans cette perspective
s’appuient sur la loi de Bernoulli pour déterminer le nombre de sujets à interroger.
Cependant, des quantitativistes Anglo-Saxons l’utilisent en fixant un minimum de 60
sujets.
32
4.1-ETAPES PRELIMINAIRES
Pour construire un questionnaire, un certain nombre de tâches préalables
s’imposent. Celles-ci se résument en ces quelques points essentiels :
33
4.1.3-Identifier avec précision tous les concepts pour les études qualitatives.
4.2-TYPES DE QUESTIONS
Commençons par les plus courantes et les plus faciles à traiter (les questions fermées), puis
les plus complexes à traiter (les questions ouvertes) et enfin les moins usuelles (codées).
4.2.1-Questions fermées
Les questions fermées sont composées d’une question et de plusieurs réponses (au moins
2). Elles ne laissent pas de place à la libre expression de l’enquêté, ni à la personnalisation
de la réponse. L’interviewé doit choisir dans un éventail de réponses celle qui se rapproche
le plus de son avis ou point de vue. Il existe plusieurs types de questions fermées.
.
4.2.1.1-Questions fermées à réponse unique
Un questionnaire d’enquête avec des questions fermées à réponse unique, impose des
réponses et l’interviewé doit respecter le cadre prescrit. Ce type de question doit donc
répondre à un contexte et le choix de réponse proposé aussi. Généralement, si ce contexte
peut offrir d’autres solutions que celles proposées, mais de manière exceptionnelle, on ajoute
un champ « Autre » pour que les réponses ne soient pas faussées. Vos suggestions de
réponse peuvent aussi être binaires (ou dichotomiques) : oui/non.
Pour ce type de questions, n’oubliez pas d’ajouter la consigne « 1 seule réponse possible », par
exemple. Veillez aussi que les suggestions de réponses ne soient pas redondantes.
34
4.2.1.2-Questions fermées à échelle
Le chercheur peut avoir le choix entre 2 types d’échelle : l’échelle de Likert et celle d’Osgoog
(dite aussi « sémantique différentielle »). La première propose des items d’évaluation, l’autre
une évaluation chiffrée. Ces échelles peuvent être remplacées par des icônes ou smileys :
Exemples
Échelle de Likert
Concernant la gestion des ordures du quartier, vous direz que vous êtes :
Pas du tout satisfait – Peu satisfait – Moyennement satisfait – Satisfait – Très satisfait
Échelle d’Osgood
Sur une échelle de 1 à 10, à combien estimez-vous votre degré de satisfaction par rapport à
votre traitement?
Il faut souligner qu’on peut regrouper ce type de questions dans un tableau pour évaluer
différents items.
Contrairement à la question fermée avec réponse unique, ici, les enquêtés vont pouvoir
apporter plusieurs réponses à la même question, tout en étant contraints d’utiliser que les
réponses proposées. Ainsi, on ajoute la consigne « Plusieurs réponses possibles ».
Exemple
Quels types d’objets utilisez-vous pour vos ordures ménagères?
Plusieurs réponses possibles
Sac poubelle – sceau - Bac à ordures – coin de rue - caniveau
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Exemple
Citez par ordre de préférence les 3 types d’aliments que vous préférez au déjeuner.
4.2.2-Questions ouvertes
On aimerait que les enquêtés nous donne le maximum d’information, mais le traitement
pourrait être impossible. Ce type de questions doit absolument être limité dans un
questionnaire quantitatif. En effet, le traitement des questions ouvertes est long et fastidieux,
même si certains logiciels proposent aujourd’hui des outils performants (qui nécessitent
obligatoirement une formation). Le contenu du texte devra faire l’objet d’un traitement.
Avec une question ouverte, aucune réponse n’est proposée au répondant. Il doit répondre en
toute liberté comme il veut.
Exemple
Selon vous, quelle est la définition de la maladie ?
On peut citer ici les types de questions numériques ou les types de questions-codes.
4.2.3.1-Questions numériques
Ce type de questions sous-entend un calcul lors du traitement. Pour cela, vous devrez les
regrouper dans des catégories. Elles sont à favoriser quand les réponses sont numériques et
n’entrent pas dans des catégories destinées à des exploitations statistiques.
Exemple
Quel est votre rythme cardial habituel?
4.2.3.2-Questions codées
Elles concernent les questions où la réponse correspond à un code d’identification, de
localisation, etc.
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Exemple
Le code postal, … Dans le cas de l’utilisation d’un logiciel de traitement ou par tableur, cela
peut aussi correspondre à un numéro d’identification du questionnaire (clé, id.). L’enquêté ne
sera donc pas questionné sur cette dernière question puisqu’elle s’incrémente
automatiquement.
4.3.7-Appliquer la méthode ou procédé des juges pour finaliser le choix des items
univoques ou non ambigus, c’est-à-dire dont le sens est clair et compris de la
même manière par les différents sujets ou telle que sa compréhension ne dépend
pas de l’intention de l’interlocuteur.
En définitive, l’avantage du questionnaire réside dans son caractère standard qui garantit
la crédibilité des informations recueillies. Les mêmes questions sont adressées aux
répondants dans les mêmes conditions avec les mêmes modalités de réponse. C’est dire
que l’enquêteur n’a pas à s’interférer lors de l’administration du questionnaire. Ainsi, les
biais liés au fait de susciter une réponse, de reformuler une question ou de désapprouver
une opinion, peuvent être évités.
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4.4.1-Dépouillement des données
Ce travail commence par l’analyse des items par un tri à plat qui tient compte la nature
des variables. Ainsi, pour les caractères qualitatifs, le dépouillement se fait par un codage
qui consiste à affecter un numéro ou un code qui n’a pas de sens par rapport aux
réponses du sujet. Ce code n’est qu’une étiquette ou une simple manière de décrire une
facette de la variable visée.
Le décompte des codes permet de déterminer fréquence nodale qui reflète la réalité qui
s’observe chez le sujet.
Pour les données quantitatives, le principe est la cotation qui vise à affecter aux items un
nombre qui a une valeur parce qu’exprime la réponse quantitative, c’est-à-dire le poids de
la réponse du sujet. Etant donné que les côtes sont des scores, le sujet qui a la côte la
plus élevée est celui qui se caractérise par la tendance la plus accentuée, la plus
manifeste, la plus prononcée, de la réalité appréciée.
Le traitement se poursuit avec la statistique avec si possible l’aide d’un statisticien. Les
différents logiciels aident à le faire.
A RETENIR
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Exercice d’application
41
CHAPITRE V : L’ENTRETIEN
L’entretien est une méthode qui rassemble plusieurs techniques. C’est ici qu’il y a lieu
d’éclaircir une nuance entre ces deux thèmes. La technique est un procédé employé pour
résoudre un problème concret particulier. La méthode intègre ce procédé (donc la
technique) et s’élargie aux présupposés philosophiques, idéologiques, ou théoriques qui le
fondent.
L’entretien un ensemble de techniques qui ont en commun de soumettre un sujet à une
sorte de lecture de l’autre, l’un étant l’enquêté et l’autre l’enquêteur. Parmi ces techniques,
on peut citer, entre autres, l’entretien psychosocial, l’entretien clinique, l’entretien
d’embauche, etc.
5.1-PRECISIONS TERMINOLOGIQUES
Le terme ‘’entretien’’ est souvent confondue dans la pratique avec l’interview et l’entrevue.
Si ces trois notions sont voisines, il reste qu’une nuance existe entre elles.
L’interview est une technique d’investigation journalistique. Elle n’a pas toujours un objectif
défini ou précis et les informations qu’elle apporte ne sont toujours vérifiables. Autant dire
qu’elle est moins rigoureuse et moins sérieuse que l’entretien.
L’entrevue est la traduction française de l’interview. Ce terme québécois-français est
assimilable au système de magnétophone et de la casette. L’entrevue est une
conversation entre deux personnes. Celles-ci sont en présence l’une de l’autre.
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mêmes conditions sur les mêmes questions. En ce sens, il ne relève pas du jargon
journalistique. Et se veut une méthode rigoureuse d’investigation.
L’entretien n’est pas une entreprise hasardeuse, ni accidentelle, ni incidente. Elle se définit
comme étant une convention entre deux personnes ayant un but déterminé autre que celui
du plaisir de la conversation. Caractère sérieux et but déterminé marquent l’entretien et le
distingue de l’interview ainsi que de l’entrevue.
L’on distingue l’entretien d’opinion de l’entretien documentaire. Le premier vise à
demander à un individu ce qu’il est alors que le second est destiné à demander ce dernier
ce qu’il sait.
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sont prédéterminés, il n’en va pas de même pour l’entretien. Certes, celui-ci repose sur
une liste de question mais, l’ordre de celles-ci n’est logiquement préétabli. De sorte que
l’enquêteur peut poser les questions dans l’ordre qu’il veut.
L’entretien dirigé ou directif ne laisse pas de latitude à l’enquêté. Celui-ci est soumis à une
liste précise de questions déterminées. Il ne peut divaguer ou en sortir, son temps de
parole est limité
5.3.2-L’entretien semi dirigé
Dans l’entretien semi-dirigé ou semi-directif, l’enquêteur ne dispose de questions déjà
prêtes à dérouler. Il ne consigne que, par écrit, les principaux axes sur lesquels il entend
échanger avec l’enquêté et seulement les aspects particuliers de chacun de ces axes sur
il veut formuler des questions.
Dans ce type d’entretien, l’enquêté dispose d’une certaine marge de liberté et peut
répondre à loisir aux questions qui lui sont posées. Son temps de parole n’est pas limité.
Mais, il est en régime de liberté contrôlée puisqu’il ne répond aux questions que sur des
dimensions ou thèmes précis, celui que lui fournit l’enquêteur.
L’entretien non dirigé accorde une liberté totale à l’enquêté. Celui-ci répond à loisir et peut
même divaguer pour revenir à la question qui lui est posée. Son temps de parole illimité.
Un tel exercice peut être employé dans une recherche pour préciser les idées du
chercheur afin d’émettre des objectifs ou des hypothèses de travail.
L’entretien peut se dérouler sous des formes spécifiques constituant des techniques
particulières. Paris celles-ci, on peut citer, entre autres, le panel, l’entretien focalisé, le cas
work.
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En définitive, l’entretien est une méthode rigoureuse d’investigation scientifique s’il est
adéquatement conduit. C’est dire que la portée des données qu’il fournit est largement
tributaire des conditions de son déroulement. Il convient de préciser que s’il comporte des
techniques qui permettent de collecter des informations nécessaires à l’atteinte de ses
objectifs et/ou à la vérification de ses hypothèses de travail, il a donné naissance à des
techniques à visée thérapeutique pour guérir des troubles de personnalité telles que les
névroses et les psychoses.
Pour l’initiation à l’élaboration d’un guide d’entretien, nous partirons d’un cas concret.
Celui-ci est constitué ou traduit par le sujet suivant :
Une fois le sujet formulé ou le problème identifié. La procédure comporte les étapes
essentielles suivantes :
➢ Définir l’objectif général et les objectifs spécifiques
➢ Identifier les rubriques autour desquelles s’organisera le guide d’entretien. Ces
rubriques renvoient aux différents volets ou axes sur lesquels porteront les
questions.
➢ Sur chaque axe précédemment défini, déterminer les différents aspects sur
lesquels porteront les questions à poser aux participants.
➢ Ces aspects représentent les différentes facettes du phénomène concerné par l’axe
du guide d’entretien.
➢ Sur chaque aspect de chacun des volets du guide d’entretien, l’enquêteur formule,
à loisir, des questions en fonction de ses attentes et de ses objectifs (en veillant à
couvrir toutes les facettes de la réalité qu’il entend mettre en évidence).
L’entretien vous permet de recueillir une bonne quantité d’informations que le chercheur
devra analyser pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. Une des techniques
couramment utilisée pour réussir cette mission est l’analyse de contenu c’est-à-dire une
démarche visant à rendre le moins subjectifs possibles les propos ou discours recueillis.
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5.5.1-Définition et caractéristiques de l’analyse de contenu
L’unité de texte est la base sur laquelle s’effectuera le découpage du discours recueilli.
Cette base diffère selon le cas. Ainsi, il peut s’agir de la page, de la demi-page, du
paragraphe, de la phrase ou de la ligne. Cette unité d’analyse renseigne donc sur le
contexte dans lequel est pratiquée l’analyse de contenu.
L’unité de contenu est une recherche réduite par rapport à l’unité de contexte. Elle indique
comment s’effectuera l’analyse de contenu. Elle peut concerner la phrase, le groupe de
mots ou le mot ayant une signification que le chercheur tente d’identifier pour disséquer le
discours et restituer son contenu.
Définir les objectifs spécifiques visés par le chercheur à partir d’un sujet précis.
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Définir le type d’analyse de contenu retenu et adapté à l’étude à partir des objectifs
précédemment identifiés, de l’intention du chercheur et des réalités du contexte
vécu.
Déterminer les trois unités d’analyse :
-unité de contexte ;
-unité de contenu ;
-unité d’information ou d’enregistrement.
Elaborer le tableau synoptique de résultat faisant apparaitre les principaux
renseignements de l’analyse de contenu, les indicateurs dégagés et leur fréquence
d’apparition, les exemples d’énoncés illustrant ces renseignements (propos des
participants utilisés à des fins d’illustration).
A RETENIR
Exercice d’application
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Chapitre VI : L’OBSERVATION
6.1.1-L’observation systématique
L’observation systématique consiste à observer tous les faits tels qu’ils se produisent. Elle
permet d’observer un comportement déviant ou une série de tels comportements à partir
d’une structure dont elle peut aussi dégager un phénomène ou signification quelconque.
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La limite de l’observation systématique est que l’on ne peut observer un phénomène ou
tous les phénomènes à tout moment.
6.1.2-L’observation occasionnelle
L’observation occasionnelle consiste à enregistrer des faits d’une manière marginale donc
involontaire. Les informations obtenues ne sont pas moins utiles puisqu’elles permettent
de susciter une idée de recherche ou d’aider à énoncer des objectifs ou des hypothèses
de recherche.
6.3-L’observation préparée
L’observation préparée comme son nom l’indique consiste à enregistrer des faits après
une phase préliminaire de préparation, de définition de concepts ou des niveaux du
phénomène à observer. Cela fait qu’en se rendant sur le terrain, le chercheur sait ce qu’il
va observer.
6.4-L’observation armée
Dans l’observation armée, l’on se sert d’un matériel ou d’un dispositif comme medium
entre l’observateur et l’observé. Il s’agit donc d’une observation indirecte puisqu’il y a un
intermédiaire qui est le matériel. Il faut ajouter que l’observation armée est préparée.
6.5-L’auto-observation
Cette technique est assimilable à une lecture de soi par soi-même. Un exemple patent est
l’auto-questionnaire par lequel le sujet se décrit ou par les check List par lesquelles le
sujet est invité à sélectionner ou choisir les adjectifs ou traits qui le caractérisent.
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6.2. Les techniques d’observation expérimentale
L’observation est aussi utilisée en méthodologie expérimentale dans laquelle elle a abouti
à distinguer plusieurs techniques : l’observation de la durée, l’observation de type
événementiel, l’observation par échantillon de temps, l’observation par intervalle de temps,
l’observation d’une activité planifiée.
L’observation de la durée est une technique qui consiste à enregistre le temps mis pour
qu’un comportement se déploie ou un fait survienne.
L’observation de type événementiel est une technique qui consiste à enregistrer combien
de fois un fait ou un comportement est émis ou se répète.
L’observation d’une activité planifiée s’applique lorsqu’on réalise une tâche ou une
opération comportant plusieurs séances ou séquences. On observe à la fin de chaque
séance, la proportion de sujets réalisant ce qui est demandé. Généralement, on s’attache
à savoir si le nombre de sujets exécutant la tâche diminue ou augmente avec le temps.
Cette technique est très utilisée en pédagogie.
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6.3- Fiabilité de l’observation
Une autre technique permettant de s’assurer de la fiabilité des observations effectuées est
la formule de calcul. Celle-ci s’établit comme suit :
Un indice de fiabilité de 80% est la preuve que les observations réalisées sont objectives.
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L’observation quantitative recueille des informations en vue de substituer des données à
des impressions, à des idées reçues, à des illusions ou des familiarités, généraliser ou
extrapoler des fiats recueillis sur un élément particulier ou un groupe donné à une entité
plus large.
L’observation soulève plusieurs difficultés qui en constituent les limites. D’abord, il y a une
limite liée à l’objet d’observation. Le comportement ou le phénomène humain pose le
problème de répétabilité. Il ne se reproduit jamais d’une manière totalement identique.
Un autre limite est liée à la présence même de l’observateur Toute présence est
perturbatrice. C’est pour palier à cette limite qu’il a été imaginé la salle à vision unilatérale
de l’observateur est en dehors de la salle et il enregistre les réactions de l’autre ou des
autres qui ne le voient.
Une autre difficulté de l’observation est liée à la nature même du phénomène étudié. Le
comportement et les pratiques sociales sont empruntes de signification, d’émotion ou de
sentiment que l’observateur ne parvient pas toujours à rendre de manière fiable.
Enfin, il est à noter que les conditions mêmes de l’observation influencent les résultats des
informations obtenues. Il en est ainsi des dispositions spatiales du sujet par rapport à
l’observateur, de l’existence de bruit dans l’environnement ou lieu d’observation.
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En définitive, le problème majeur de l’observation est celui de l’objectivité. Ceci est
d’autant plus vrai que l’observateur est lui-même son propre instrument d’observation en
ce sens que l’essentiel des observations est effectué par ses organes de sens. Or, ceux-ci
peuvent défaillants. Par ailleurs, toute observation est perception, celle-ci est déterminée
par la personnalité individuelle à ses propres lois.
BILIOGRAPHIE
Becker, H. (2002). Les ficelles du métier : comment conduire sa recherche en sciences
sociales, Paris, La Découverte (Repères).
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