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DROIT DU TRAVAIL
Chargé du Cours :
Roch G. J. ADIDO
Docteur en Droit Privé, Maître-assistant des
Université du CAMES. Directeur du Centre
d’Information et de Documentation de
l’Université de Parakou.
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CHAPITRE I : INTRODUCTION AU DROIT DE TRAVAIL
Bien que tardive l’apparition d’une législation du travail à profondément modifiée les
relations entre employeurs et les salariés. Le droit de travail est un droit vivant il est
aujourd’hui incontournable.
a) Un Droit Récent
Le droit de travail est un droit de formation récente. Il faut entendre en France 1841
pour qu’une loi interdise le travail des enfants de moins 8 ans. En Afrique il faut attendre la
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Conférence de Brazzaville tenue du 30 janvier au 08 février 1944 pour poser les problèmes du
droit de travail. Finalement c’est par la Loi n◦ 52-1322 du 15 décembre 1952 que l’Assemblée
Nationale Française adopta pour l’Afrique Occidentale Française un code de travail. Après
l’indépendance le Bénin adopte son propre code de travail en 1967. Le code de travail actuel
date de 1998.
b) Un droit Protecteur
Son but est de protéger le travailleur contre le pouvoir patronal.
En effet c’est l’employeur qui dispose du pouvoir de donner ou de refuser le travail.
Le caractère protecteur du droit de travail se manifeste toujours par exemple, dans l’obligation
pour l’employeur de ne pas fixé un salaire inférieur au SMIC.
c) Un Droit Collectif
Il garantit le droit collectif à tous les salariés pris en temps que groupe (syndicats,
comités d’entreprise, délégué du personnel.
d) Un Droit Contractuel
Les pluparts des droits et obligations dus des salariés font l’objet de négociation entre
les partenaires sociaux.
Malgré tout ceci le droit du travail est souvent mal appliqué, voire pas appliqué
(travail payé en dessous du SMIC, insuffisance de contrôle des inspecteurs du travail…)
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juridictions à l’occasion des litiges ; les décisions de la cour suprême sont l’occasion d’une
interprétation des textes de loi qui peuvent-être obscure.
Les traités internationaux sont souvent bilatéraux et ne s’appliquent aux Etats qui les
ont signés.
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) élabore des conditions portant sur des
avancées sociales, que les Etats membres peuvent ratifier.
b) Le Droit Communautaire
Le droit communautaire prime sur le droit interne. Les règlements et directives sont
appliqués par les Etats membres de l’UEMOA et de la CEDEAO. Les travailleurs de ces
espaces peuvent immigrés d’un Etat à un autre. Les Etats membres de l’OHADA ont en projet
d’unifier le droit du travail.
Les cours communes de ces organisations peuvent sanctionner les manquements liés
aux règles communautaires.
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CHAPITRE II : LES SYNDICATS
I – PRINCIPES DU SYNDICALISME
Alors qu’elle constituait un délit pénal depuis 1791, la coalition syndicale a été
légalisée le 21 mars 1884. En Afrique, le décret du 17 août 1944 a généralisé le syndicalisme
professionnel.
La liberté syndicale est un droit inscrit aujourd’hui dans notre constitution. Elle justifie
le pluralisme syndical.
A – La Liberté syndicale
Toute entrave au droit syndical est sanctionnée, l’entrave étant considéré comme un
délit pénal. Par exemple un employeur licenciant un salarié parce qu’il n’est plus syndiqué
commet une faute civile et un délit pénal.
Toute mesure discriminatoire est interdite ainsi l’appartenance à un syndicat ne peut
justifier un licenciement.
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B – Le Pluralisme Syndical
La liberté syndicale suppose que les membres d’une profession puissent choisir entre
plusieurs syndicats.
Les Groupements Patronaux
Souvent consultés par l’Etat, ils sont les interlocuteurs des syndicats de salariés et
signent des conventions collectives.
Les Syndicats de Salariés
Ils peuvent se regroupés :
Au niveau local en unions à caractère interprofessionnel ;
Au niveau professionnel, en fédération de branche ;
Au niveau national, on confédération.
II – L’ACTION SYNDICALE
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B – La Représentativité des Syndicats
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APPLICATIONS
COMMUNIQUE DE PRESSE
Ils ont décidé d’organiser une marche pacifique de protestation ce jour afin d’obliger
le gouvernement à prendre ses responsabilités. Il s’agit des Secrétaires généraux Gaston
Azoua de CSST, Dieudonné Lokossa de la Csa Bénin, Pascal Todjinou de la CGT, Georges
Kaki Glélé de la Cois-Bénin Emmanuel Zonons de l’Unst et François Soussou.
Ceci après avoir réfléchi sur la décision du Conseil des ministres du 30 juin dernier
augmentant les prix des produits pétroliers et du ciment. A l’issue des débats, de leur séance
extraordinaire, du jeudi dernier à la Bourse du travail, ces derniers ont conclu que le
Gouvernement n’a pris aucune mesure d’accompagnement pour soulager les populations en
particulier les travailleurs dans leur misère.
Questions
1) Citez les noms des syndicats contenus dans le texte. Ces syndicats sont-ils représentatifs ?
2) Quel est le moyen utilisé pour la présente revendication.
3) La revendication a-t-elle un but professionnel ou politique.
Document 2 :
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exiger des actions concrètes du gouvernement en vue de retrouver le haut fonctionnaire du
ministère des Finances.
De même, les organisations syndicales menacent de perturber l’administration
publique béninoise par des mouvements sociaux si l’exécutif n’arrivait pas à retrouver Dang
nivo.
MT/ode/APA09-09-2010
Questions
1) Quelle est la mise en garde faite par le gouvernement au syndicaliste.
2) L’affaire concernée est-elle politique ou professionnelle ?
3) Les syndicats peuvent-ils s’en mêler.
4) Les syndicats peuvent-ils faire grève pour demander la démission du chef de l’Etat.
Document 3 :
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CHAPITRE III : LA REPRESENTATION DES SALARIES
Objectifs
Ce sont des salariés protégés : ils ne peuvent être licenciés qu’après autorisation de
l’inspection du travail.
L’employeur qui met obstacle à leur mission commet un délit d’entrave.
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1 – Les Attributions
C – Le Comité d’Entreprise
Le code du travail n’a pas prévu cette institution mais cela n’empêche pas les
entreprises d’en avoir ; lorsque le nombre de salariés est très important. Les fonctions du
comité d’entreprise sont exercées par le délégué du personnel.
1 – Définition
Le comité d’entreprise, assemblée composé de représentant de salariés, est présidé par
le chef d’entreprise. Son but est de permettre la prise en compte des intérêts des salariés dans
la gestion de l’entreprise. Il a un rôle de collaboration.
2 – Composition et Compétence
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II – LES REPRESENTANTS NON ELUS
Le code du travail ne fait aucune place à ces institutions mais elles sont consacrées par
la pratique.
1 – La Constitution et le Statut
B – Le Délégué Syndical
1 – La désignation et le Statut
Tout syndicat représenté par une section syndicale peut désigner un ou plusieurs
délégués syndicaux. Le délégué syndical doit être majeur et ayant une ancienneté dans
l’entreprise. Il bénéficie du statut du salarié protégé.
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2 – Le Rôle et les Moyens d’Actions
Le délégué syndical représente son syndicat auprès de l’employeur. A cet titre, il va
présenter les revendications des salariés et négocié les accords collectifs dans l’entreprise. Il
conclu également les accords fixant les modalités d’organisations des élections
professionnelles.
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Document 1 : Répartition des compétences entre délégué du personnel et délégué
syndicaux.
Application
CAS 1 :
Monsieur Bio délégué du personnel a été saisi par une majorité de ses collègues d’une
revendication concernant l’organisation de la semaine sur 04 jours.
CAS 2 :
Monsieur Sakib ou délégué syndical est chargé par la majorité des salariés de
l’entreprise où il exerce ses fonctions de revendiquer auprès de l’employeur une révision des
coefficients hiérarchiques des salaires.
CAS 3 :
L’employeur de Mlle Amina lui demande d’effectuer pendant le mois écoulé des
heures supplémentaires. Ces dernières n’apparaissent sur sa fiche de paie ni dans le calcul du
salaire perçus, ni dans celui de ces horaires.
TAF :
1) Monsieur Bio est-il compétent pour négocier cette revendication
2) Monsieur Sakib ou a-t-il la compétence nécessaire pour mener cette revendication à bien.
3) Mlle Amina doit-elle faire intervenir le délégué syndical de son entreprise où le délégué du
personnel.
Document 2 :
Des élections du délégué du personnel ont lieu dans une entreprise employant 120
salariés. Une telle entreprise doit avoir 04 délégués du personnel et 04 délégués suppléants.
Deux listes sont en présences. L’une présentée par un syndicat affilié à la CGTB, l’autre par
un syndicat affilié à la Cois. 92 suffrages sont valablement exprimés. La liste présentée par le
1er syndicat repère 40 suffrages, la liste présentée par le 2nd en obtient 52.
TAF :
1) Le Corum est-il atteint ?
2) Combien de siège chacune des 2 listes obtiendra telle.
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Nombre de délégués du personnel en fonction du nombre de salariés dans l’entreprise.
- de 11 à 20 : 1 délégué titulaire et un suppléant
- de 21 à 50 : 2 délégués titulaires et 2 suppléants
- de 51 à 100 : 3 délégués titulaires et 3 suppléants
- de 101 à 250 : 5 délégués titulaires et 5 suppléants
- de 251 à 500 : 7 délégués titulaires et 7 suppléants
- de 501 à 1000 : 9 délégués titulaires et 9 suppléants. Un délégué titulaire et un
suppléant sont élus par tranche supplémentaire de 500 salariés.
TAF : le chef d’une entreprise qui emploie 2350 personnes organise des élections du délégué
du personnel. Combien de sièges sont à pourvoir.
Maîtriser le Vocabulaire
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CHAPITRE IV : LA NEGOCIATION COLLECTIVE
OBJECTIFS :
- Identifier les différents niveaux de négociation
- Distinguer le champ d’applications de convention,
d’entreprise, de branches….
I – LE DOMAINE DE LA NEGOCIATION
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B – La Fréquence de Négociation
Le législateur béninois n’a pas imposé quelque grand rendez-vous aux partenaires. Par
exemple en France dans les entreprises ou sont implantées des sections syndicales,
l’employeur est tenu d’ouvrir une négociation annuelle sur les salaires effectifs, la durée et
l’organisation du travail. Il n’existe donc pas ici des négociations obligatoires celles-ci
pourront être provoquées par des syndicats.
Les conventions collectives sont applicables durant une durée déterminée ou
indéterminée. Lorsqu’une convention est conclue pour une durée déterminée, celle-ci ne peut
être supérieure à 5 ans.
a) Définition
La convention collective est un contrat écrit, négocié et signé par des syndicats des
salariés représentatifs ; elle traite obligatoirement les conditions d’emploi, les conditions de
travail et les garanties sociales.
L’accord collectif, conclu dans les mêmes conditions ne porte que sur quelques uns
des sujets abordés par la convention collective.
c) Dispositions Communes
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B – Les différents Accords et Conventions
Les accords interprofessionnels concerne l’ensemble des professions, tandis que les
conventions et accords de branche s’appliquent à une branché.
A la demande d’un ou plusieurs signataires, une convention de branche ou un accord
interprofessionnel peut-être étendu, par arrêté ministériel, à toutes les entreprises de la
branche, de tel sorte qu’elle bénéficie à tous les salariés.
De même, une convention de branche peut-être élargie, par arrêté ministériel, à une
branche voisine qui en était dépourvue.
Les conventions et accords d’entreprise sont le plus souvent signés ou complétés pour
améliorer les accords ou conventions de branche auxquels l’entreprise est soumise.
20
Maîtriser le Vocabulaire
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d’importants avantages (garantie de conservation de l’emploi en cas de maladie ; garantie de
carrière, en matière d’avancement notamment ; indemnité de licenciement proportionnelle à
l’ancienneté ; régime complémentaire de retraite). Ce rôle traditionnel de la négociation
collective continue certes à être assuré et la convention collective aujourd’hui comme hier est
un secteur privilégié du progrès social. (…)
Le rôle de la convention collective (…) est aujourd’hui essentiel. Cependant, il
convient de ne pas tenir pour négligeables les effets bénéfiques que l’on peut attendre, dans
les rapports sociaux, de l’intervention du législateur. Le mécanisme conventionnel peut, dès
l’origine, être « grippé » si l’un des protagonistes sociaux se refuse obstinément à engager une
négociation. Or, très souvent, les chefs d’entreprise qui occupent une position de force
n’entendent pas l’abandonner pour se soumettre aux aléas d’une négociation collective à
l’issue de laquelle ils consentiront nécessairement aux salariés quelques avantages supérieurs
à ceux prévus par la loi ou par les conventions déjà existantes. Une négociation collective
efficace suppose aussi, il convient de ne jamais l’oublier, un syndicalisme fort, alors que, dans
bien des branches d’activité, les salariés ne sont pas syndiqués ou le sont insuffisamment.
C’est seulement dans une combinaison de la loi et de la négociation collective que peut-être
assuré le succès d’une politique de progrès social.
(1) Règles de droits issues des négociations collectives. (2) Absente.
Encyclopédia Universalis, 1990.
TAF :
1) En quoi la négociation est-elle un facteur de paix et de progrès social ?
2) Peut-on imaginer dans le futur un droit du travail sans l’intervention du législateur ?
3) Pourquoi le bon fonctionnement de la négociation collective nécessite-telle que les
syndicats soient forts ?
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CHAPITRE V : CONFLITS COLLECTIFS
Comment défini la grève. Quelle conséquence engendre telle tant à l’égard des salariés
de l’entreprise qu’à l’égard des tiers.
I – LA GREVE
A – Définition de la Grève
La loi n’a pas définie la grève. Selon la jurisprudence, la grève est une cessation
collective et concertée du travail en vue de faire aboutir des revendications d’ordre
professionnel.
Trois conséquences résultent de cette définition :
- le travail doit-être totalement interrompu ;
- l’arrêt de travail individuel ne peut pas être assimilé à une grève sauf si l’arrêt
est le fait de l’unique salarié d’une entreprise.
Cette remarque jurisprudentielle doit-être nuancer car la constitution et la loi dispose
« Tout travailleur peut défendre ces droits et ses intérêts soit individuellement, soit
collectivement ou par l’action syndicale » ; cela signifie qu’une seule personne peut aller en
grève. Mais plus loin l’art. 8 de la loi précise que le préavis ne peut émaner que des
organisations syndicales ou de tout groupe de travailleur. Avec cette contradiction on peut se
demander si une seule personne peut aller vraiment en grève. Elle ne peut défendre ses
intérêts qu’à travers un groupe de travailleur.
- la grève ne doit pas avoir un motif politique.
Les conditions de mise en œuvre du droit de grève varient selon qu’il s’agit dans les
entreprises privées, dans les services publics.
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1 – Les Conditions tenant aux Participants
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1 – A l’égard des salariés grévistes
S’ils ont accompli leur obligation de fournir un travail, l’employeur doit accomplir la
sienne et leur verser leur rémunération. S’ils ont été empêchés de travailler du fait de la grève,
l’employeur doit leur verser leur salaire puisqu’ils sont restés à sa disposition.
L’employeur qui constate que l’entreprise ne peut plus fonctionner peut procéder à la
fermeture de l’entreprise : c’est le lock-out.
Le lock-out est licite s’il est justifié par des raisons de sécurité par la forme majeure,
mais il est illicite s’il constitue un moyen de pression à l’égard des grévistes.
L’entreprise est liée par un contrat si elle ne peut respecter ses engagements, sa
responsabilité contractuelle est engagée à moins qu’elle puisse démontrer que la grève a
constituée pour elle un cas de force majeur.
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2 – Vis-à-vis des usagers et de l’économie nationale
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Maîtriser le Vocabulaire
Document 1
Le procès du Front uni des organisations des syndicats de la santé démarre ce jour.
Ainsi en a décidé le gouvernement qui estime que ces syndicats qui ont violé leur serment
doivent être jugés. Mais cette démarche qui ferme la porte au dialogue risque de faire perdurer
la crise quelle que soit l’issue du procès les syndicalistes ne chercheront plus à négocier ou à
discuter avec le gouvernement et radicaliseront leur position. Les grèves se poursuivront avec
des malades abandonnés et des pertes en vies humaines. C’est pourquoi le gouvernement
devrait normalement poursuivre la recherche du dialogue quelle que soit la position des
syndicats du secteur de la santé. L’option de l’assignation est une mauvaise solution même si
on reconnaît que les syndicalistes ont le devoir de respecter leur serment. On devrait continuer
de leur rappeler cela et faire toujours appel à leur bon sens et leur humanisme. Car s’il est vrai
que leurs revendications sont légitimes et que le droit de grève est prescrit dans la loi, on ne
peut pas les encourager à ne pas apporter un minimum d’assistance aux malades et de les
regarder mourir dans la souffrance. C’est en cela que par moment les citoyens leurs
demandent de mettre de l’eau dans leur vin et d’accepter pour l’amour du prochain de faire un
service minimum. Nous sommes tous d’accord que les syndicats révisent leur position pour
permettre de sauver des vies humaines. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut les diaboliser et
exiger d’eux d’abandonner la lutte pour la satisfaction de leurs droits. Ils ont aussi raison les
syndicats de faire la pression pour obliger le gouvernement à les écouter. C’est une question
de responsabilité et le gouvernement à défaut d’avoir tous les moyens pour satisfaire les
revendications syndicales, devrait songer à faire un minimum ou l’essentiel en passant par les
négociations ou le dialogue. Ce n’est pas souvent le cas. Le gouvernement met parfois trop de
temps pour réagir et les propositions faites ne sont pas toujours de nature à calmer la crise. Et
lorsque dans ces conditions on choisit pratiquement la voie de l’affrontement en refusant de
recevoir les syndicats ou en les assignant, l’Etat aura démissionné car il semble dire en ce
moment que le dialogue n’est plus possible et il faut trouver un moyen pour les faire taire et
les obliger à travailler. Cette option est mauvaise et le gouvernement à intérêt à renoncer à
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cette démarche car un mauvais règlement vaux mieux qu’un bon procès, dit-on. Mais si le
pouvoir persiste dans sa logique, il en tirera les conséquences qui s’imposent.
Euloge R. GANDAHO, Le matin
Publié janvier 19, 2011 Actualités Béninoises.
TAF :
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1) Quel était le rôle des syndicats ouvriers pour Karl Marx ?
2) Quels sont les principaux objectifs des grèves contemporaines ?
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CHAPITRE VI : LE CONTRAT DE TRAVAIL
OBJECTIFS
Le contrat de travail est une convention par laquelle une personne (le salarié) s’engage
à travailler sous la subordination d’une autre personne (l’employeur), moyennant une
rémunération.
Trois éléments permettent l’identification du contrat de travail.
- une prestation du travail (physique, intellectuelle ou artistique) ;
- une rémunération, ce qui permet de le différencier du bénévolat
- un lien de subordination, qui distingue le salarié du travailleur indépendant.
Ce critère est essentiel.
REMARQUE
Le salarié est toujours une personne physique alors que l’employeur peut-être une
personne physique ou morale.
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2 – Les Caractères du Contrat de Travail
Le contrat de travail peut-être conclu dans les formes qu’il convient aux parties
contractantes d’adopter. (L’écrit, verbal ou tacite). L’écrit facilite la preuve du contrat et est
conseillé.
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Il est à noter néanmoins quelles que exceptions à la liberté de forme.
Les contrats suivants sont forcément par écrit :
- le contrat d’apprentissage ;
- le contrat à durée déterminée excédant un mois ;
- le contrat de travail dont l’exécution est prévue hors du lieu de résidence
habituel du travailleur ;
- le contrat des travailleurs immigrés ;
- le contrat d’engagement à l’essai.
Chacun doit-être libre de choisir la question avec laquelle il souhaite s’engager. Dans
le domaine des relations du travail l’exercice de cette liberté peut conduire à des pratiques
discriminatoires. C’est pourquoi le législateur à souhaité protéger la partie la plus faible (le
salarié), avant même la conclusion du contrat.
1 - La non discrimination
Selon le code du travail (art. 4 et 31), aucune personne ne peut-être écartée d’une
procédure de recrutement en raison de son sexe, de ses mœurs, de son âge ou de ses opinions
ou encore de son handicap… Le code prévoit même les allègements fiscaux pour ceux qui
emploient des handicapés.
A – La Période d’essai
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Dans les contrats à durée déterminée la période d’essai ne peut excéder une durée qui
exprimée en jours ouvrable, et égal à 1 jour par semaine de travail prévu ou prévisible sans
pourvoir excéder 1 mois pour les employés et 3 mois pour les cadres.
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1 – Le Changement des Conditions de Travail
L’employeur peut aménager ou modifier les conditions de travail, dès lors que la
modification ne porte pas sur un élément essentiel du contrat de travail et qu’elle ne revêt pas
un caractère discriminatoire (ex : modification du temps accordé pour prendre les repos dans
l’entreprise, changement de poste sans perte de salaire…).
Cette modification s’impose au salarié, qui s’expose à un licenciement pour faute s’il
la refuse.
2 – La Modification du Contrat de Travail
En revanche, l’employeur ne peut imposer une modification qui porte sur un élément
déterminant du contrat. ( un salarié travaillant dans le sud du Bénin est affecté dans le nord).
Elle est impossible sans l’accord du salarié ; dans ce cas, face au refus du travailleur,
l’employeur est responsable de la rupture et alors tenu au respect de la procédure de
licenciement et des indemnités de rupture.
Ainsi ont été jugé comme atteinte à des éléments déterminants du contrat :
- c’est à bon droit, qu’un salarié, père de famille, refuse un envoie brusque et
immédiat en mission.
- c’est à bon droit qu’une femme de ménage travaillant habituellement à mi-
temps les après midi refuse un horaire qui lui impose de travailler le matin.
Cependant après une maladie le travailleur peut-être reclassé dans une autre fonction
plus adaptée à son nouvel état et moins rémunéré.
REMARQUE
Le délégué du personnel ne peut- être déplacé contre son gré pendant la durée de son
mandat. Sauf, appréciation de l’inspection de travail.
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- les congés
- le repos de la femme enceinte
- le service militaire…
1 – La définition du CDI
Soumis aux conditions générales de validité des contrats, le CDI présente les
caractères communs à tous les contrats de travail : c’est un contrat synallagmatique ;
commutatif, à titre onéreux et intuitu personae.
Il se caractérise également par son caractère consensuel : la loi n’exige aucune forme
particulière pour sa validité.
Toutefois lorsque le travailleur réside hors de sa résidence habituelle, le CDI doit être
obligatoirement écrit et enregistré.
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B – Le Contrat de Travail à Durée Déterminée (CDD)
Le CDD est un contrat de travail écrit conclu pour une tâche précise et pour une durée
limitée.
Tout contrat conclu pour une durée déterminée ne peut excéder 2 ans renouvelables
une fois.
La loi n’autorise le recours au CDD que dans les cas suivants : remplacement d’un
salarié absent, surcroît temporaire d’activité, emploi saisonnier.
Le CDD peut également être conclu pour favoriser l’embauche de certains chômeurs
ou pour assurer une formation professionnelle (contrat de qualification par exemple).
Le CDD ne peut donc pas être utilisé pour pourvoir un emploi permanent ou pour
remplacer un salarié en grève.
Les travailleurs à titre saisonnier ou temporaire ne peuvent signer un contrat d’une
durée de 6 mois renouvelable.
En cas de non respect des conditions de forme de CDD, le salarié peut bénéficier de sa
requalification en contrat à durée indéterminée.
Ex : absence d’écrit, le cas ou le contrat se poursuit après l’échéance de son terme, le cas ou le
contrat prévoit la libre faculté de résiliation ; le cas ou le contrat prévoit un nombre illimité de
prorogation.
Le salarié dispose les mêmes droits qu’un salarié en matière de rémunération, de
formation, de congé payé, il est également électeur et éligible aux élections professionnelles
dès lors qu’il y a l’ancienneté requise.
Toujours dans le but de protégé le travailleur sous CDD le code dispose que le contrat
est visé et enregistré par les services compétents du Ministère du Travail.
La rupture anticipée du CDD n’est possible que dans 3 cas :
- accords des parties ;
- faute grave, tel que le refus d’appliquer les directives de l’employeur ;
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- force majeur, c’est-à-dire tout évènement à la fois imprévisible et
insurmontable.
Ex : un accident détruisant totalement les locaux de l’entreprise.
Indemnisation du congé-maladie
Le travailleur malade conserve son salaire pendant les périodes suivantes et selon son
ancienneté :
- s’il y a moins de douze mois consécutifs de service, il conserve l’intégralité du
traitement pendant la durée du préavis prévu. Ce préavis est de 15 jours pour les travailleurs
payés à l’heure ; un mois pour les employés, ouvriers, trois mois pour les agents de maîtrise,
cadre et assimilés.
Exemple : un employé gagne 1000f par jour et a moins d’un ans d’ancienneté. Il percevra en
congé de maladie le montant d’une indemnisation égale à : 1000 F × 30 = 30 000
- s’il a plus de 12 mois consécutifs de service, il conserve l’intégralité du
traitement pendant trois mois et le demi-traitement pendant les trois mois suivants cette durée.
Prenons l’exemple ci-dessus. Pour les trois premiers mois, l’indemnisation est de 1000 F ×
30j × 3 mois = 90 000F et pour les derniers mois on a : 1000 × 30j × 3 mois = 45 000F soit au
total 90 000 F + 45 000 = 135 000F.
- s’il a plus de 5 ans d’ancienneté il conserve l’intégralité du salaire pendant 6
mois. Si le travailleur a bénéficié au cours de la même année de plusieurs congés de maladie
la durée des périodes d’indemnisation ne peut excéder au total celle des périodes fixées ci-
dessus.
Pour les maladies non professionnelles particulièrement graves (SIDA, tuberculose…),
le travailleur qui a au moins un an d’ancienneté bénéficie du congé de longue durée, en ce
sens, il conserve l’intégralité de son salaire pendant les six premiers mois.
Lorsqu’il est guéri, il retourne à son emploi sauf s’il est physiquement ou mentalement
diminué. Dans ce cas, il est reclassé dans un emploi compatible avec ses nouvelles capacités
avec le salaire correspondant. Si le travailleur est reconnu totalement inapte selon l’avis d’un
médecin agrée, il est licencié pour inaptitude conformément aux textes.
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CHAPITRE VII : LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
OBJECTIFS :
Ce licenciement intervient pour des raisons qui tiennent à la personne du salarié, tel
l’insuffisance professionnelle, la faute ou la perte de confiance.
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REMARQUE
Le code du travail ne distingue pas la faute grave et de la faute lourde ; la faute grave
est assimilée à la faute lourde. (art. 56 du code du travail.).
En outre le licenciement pour inaptitude physique ou intellectuel peut-être considéré
comme un juste motif ; mais en aucun cas comme une faute du salarié. Dans se cas le salarié
percevra la totalité de ses indemnités.
La faute légère est une faute bénigne pouvant entraînée une sanction mais ne constitue
pas une cause de licenciement.
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Procédure de Licenciement Economique
0 à 11 salariés
Communication Information de Notification des
21 jours minimum
d’information et l’inspecteur du licenciements
de 12 à 50 salariés
réunion des travail aux salariés
30 jours minimum
délégués du
plu plus de 50 salariés
personnel
45 jours minimum
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Le départ à la retraite anticipée : il peut être décidé par le salarié, mais il doit
respecter un délai de préavis.
Afin de mettre fin au contrat, les parties peuvent avoir recours à 2 techniques.
La résiliation conventionnelle : elle exprime la volonté des
parties de mettre fin d’un premier accord au contrat qui les lie, moyennant le versement
par l’employeur d’une somme forfaitaire.
La transaction : elle fait suite à la rupture effective du contrat de
travail. C’est un contrat par lequel les parties décident de régler les conséquences,
notamment financière de cette rupture.
Souvent elle détermine le montant de l’indemnité de licenciement que percevra le
salarié.
Les parties renoncent à toute réclamation concernant les points réglés par la
transaction.
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Ancienneté
Age à la 1 à 15 Plus de 15 à Plus de 20 à Plus de 30
retraite ans 20 ans 30 ans ans
50 ans 65 % 70 % 75 % 80 %
51 ans 57,5 % 62,5 % 67,5 % 72,5 %
52 ans 50 % 55 % 60 % 65 %
53 ans 42,5 % 47,5 % 52,5 % 57,5 %
54 ans 37,5 % 42,5 % 47,5 % 52,5 %
55 ans et plus 30 % 35 % 40 % 45 %
Le salarié qui est licencié perçoit diverses indemnités. Quelle que soit sa cause, la
rupture du contrat de travail s’accompagne de certains documents.
REMARQUE
43
L’indemnité de brusque rupture est versée par l’employeur qui ne respecte pas le délai
congé. Elle correspond au montant de somme que le salarié aurait perçu si le préavis avait été
exécuté.
L’employeur qui le désir peut dispenser le salarié d’effectuer le préavis. Dans se cas il
verse au salarié une indemnité compensatrice de préavis.
REMARQUE
2 – L’indemnité de licenciement
Elle est versée en dehors de tout procès au salarié licencié qui possède au moins une
année de présence dans l’entreprise. Cette indemnité est calculée en fonction du salaire global
mensuel moyen (SGMM) des 12 mois d’activités qui ont précédés la date de licenciement de
la façon suivante :
a) En cas de licenciement individuel à l’exclusion du licenciement
motivé par la faute lourde
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4 – L’indemnité de rupture abusive
La rupture est abusive si le licenciement n’est pas fondé sur une cause réelle et
sérieuse. Les juges fixent le montant de cette indemnité en fonction du préjudice.
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Document 1 : Licenciement économique
Oui Non
Société ayant subi un déclin de son activité entraînant la
suppression du poste du salarié.
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Document 2 : Démission ou Licenciement
Cas 1 :
Cas 2 :
Cas 3 :
Le contrat de travail d’une salariée subit une modification. Celle-ci décidé alors de
refuser d’assurer son service et de quitter l’entreprise.
Cas 4 :
Cas 5 :
Responsable des livraisons et expéditions des marchandises, un salarié est découvert
porteur de marchandises volées. Son employeur lui donne le choix entre la démission ou faire
l’objet d’une procédure de licenciement et de poursuites pénales. Le salarié choisi la
démission et signe la lettre rédigée par l’employeur. Mais, quatre heures après, il rétracte sa
démission et, devant les juges, réclame des indemnités pour rupture de son contrat de travail.
TAF : pour chacun des cinq cas proposés, expliquer s’il s’agit d’un licenciement ou d’une
démission.
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Mots-Clés
Conseil des prud’homal : tribunal paritaire chargé de concilier ou, a défaut de juger
les litiges nés de l’application d’un contrat de travail.
Référé prud’homal : procédure par laquelle une décision rapide peut être prise par le
conseil de prud’hommes (exceptionnellement composé d’un employeur et d’un salarié). Cette
procédure est motivée par l’urgence.
Accord collectif : accord négocié entre employeurs et salariés portant sur un sujet bien
précis relatif aux conditions de travail des salariés.
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Accord interprofessionnel : accord collectif qui s’applique a plusieurs professions.
Syndicat représentatif : syndicat dépondant à certains critères fixés par la loi, qui
garantissent son influence et son importance auprès des salariés.
Critères de la représentation :
- le nombre d’adhérant(les résultats élections professionnelle dans certains cas) ;
- les moyens financiers (cotisation) ;
- l’indépendance vis-à-vis de l’employeur ;
- l’expérience et l’ancienneté (critère complémentaire).
Liberté syndicale : droit pour un syndicat de se constituer librement et, pour un salarié
d’adhérer ou non à un syndicat.
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Syndicat : organisation chargée de la défense des intérêts professionnel ainsi que des
intérêts matériels et moraux, tant individuels que collectifs, de ses membres.
Syndicat majoritaire : syndicat(s) ayant recueillir les voix de plus de la moitié des
électeurs inscrits lors des derniers élections professionnelles.
Union de syndicats : groupement de syndicats d’un même lieu. Cette union peut avoir
un caractère professionnel ou interprofessionnel.
Grève : cessation collective et concertée du travail par des salariés ayant pour objet de faire
valoir des revendications professionnelles.
Lock-out : décision prise par l’employeur de fermé on entreprise pour des raisons de
sécurité ou d’impossibilité matérielle de continuer le travail.
Préavis de grève : délai à respecter entre la décision de faire grève et le début de son
application. Ii est obligatoire dans les services publics.
Responsabilité civile : elle est engagée à l’occasion d’une faute suivie d’un préjudice
à condition qu’il y ait un lien de causalité entre la faute et le préjudice. Un salarié gréviste qui
empêche un non-gréviste de travailler pourra être condamné à lui verser une indemnité égale
au salaire perdu.
50
Services publics : ensemble des moyens matériels et humains destinés à satisfaire des
besoins d’intérêt général utilisés par l’Etat ou les collectivités.
Clause de mobilité : clause par laquelle le salarié s’engage à accepter une modification
de son lieu travail.
Contrat à durée déterminée : contrat de travail qui comporte un terme et qui est
conclu pour l’exécution d’une tache précise et temporaire.
Contrat à durée déterminée : contra de travail conclu sans limitation de durée (sans
terme). Chaque partie peut, sous certaines conditions, y mettre fin à tout moment.
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Contrat de travail à temps partiel : contrat de travail à durée déterminée
indéterminée, dont les horaires sont inferieurs d’au moins 1/5 de la durée légale ou
conventionnelle de travail.
Liens de subordination : liens de droit par lequel le salarié est soumis à l’autorité de
son employeur. Cette autorité se manifeste par les pouvoir de direction et de contrôle de
l’employeur sur son salarié.
Période d’essai : période qui suit immédiatement l’embauche du salarié et qui précède
son engagement définitif. Elle permet à l’employeur de vérifier les aptitudes professionnelles
du salarié. Durant cette période, le contrat peut être rompu sans préavis ni indemnité.
Règlement intérieur : document par lequel l’employeur dicte les règles d’hygiène, de
sécurité et de discipline applicables dans l’entreprise.
Certificat de travail : document par lequel l’employeur atteste que le salarié à travaillé
durant une certaine période, et en qualité de (fonction), dans son entreprise.
Convention de conversion : accord qui permet au salarié licencié, après un bilan d’évaluation,
d’être reclassé en bénéficiant d’action de formation pendant 6 mois. Il perçoit prés de 80% de
son salaire antérieur.
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Faute grave : violation de règles importantes qui rend impossible le maintien du salarié
dans l’entreprisse.
Faute légère : faute bénigne pouvant entrainer une sanction. Elle ne constitue pas une
cause licenciement.
Faute lourde : faute d’une particulière gravité. Elle entraine le renvoi immédiat sans
indemnité.
Licenciement pour motif personnel : le salarié est licencié parce qu’il a commis
une faute ou parce que son attitude ou ses compétences sont de nature à nuire au bon
fonctionnement de l’entreprise.
Motif réel et sérieux : les faits invoqués par l’employeur pour justifier le licenciement
doivent être véridiques et précis (réels), et d’une gravité suffisante (sérieux).
Préavis : période qui suit la notification du licenciement du salarié et qui précède son
départ définitif de l’entreprise.
Reçu pour solde de tout compte : document attestant que le salarié a bien reçu
toutes les sommes qui lui étaient dues.
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Rupture anticipée : rupture d’un contrat précaire avant l’arrivée du terme. En dehors
des cas de force majeure et de faute grave ou lourde, c’est une rupture abusive.
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