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BRT224 - ANTENNES ET HYPERFREQUENCES : 3 CREDITS

Titulaire du cours : -----------------

Thème : Hyperfréquences, Lignes de Transmission, Guides d’Onde et Antennes

Objectif général
Etudes des différents types guides d’onde et d’antennes, leurs fonctionnements et leurs
caractéristiques.

Objectifs spécifiques
- Introduire les applications des antennes ; - Ramener l’étudiant à distinguer à vue le type d’antenne
et son utilisation ; - Comprendre le fonctionnement des antennes et des systèmes hyperfréquences
(microondes).

Conditions générales
Format adopté : 45h, BAC 2 Réseaux Télécoms,
Présentation par projection ; Livres de Bibliothèque, Matériel de labo, Internet
Exercice sur Matlab
- Rappel des notions de propagations des ondes électromagnétiques.
- Références bibliographiques
- Notes de cours et illustrations sur tableau
Cours et exercices en classe

Bref contenu du cours


Ce cours est un complément des cours de prérequis. Il met un accent sur l’utilisation de la
propagation des ondes : Propriétés du spectre radio, propagation atmosphérique, les solutions aux
équations d’ondes dans les différents milieux, la réflexion, la réfraction, la diffraction et la dispersion.
Les types de dispersion, liens radio, critères pour l’installation d’un réseau radio, diffraction,
atténuation et le rapport Signal à bruit.
Il expose tous les aspects liés aux antennes d’une façon générale : rôle d’une antenne, théorie des
antennes, propriétés, rayonnement, directivité, puissance, PIRE, bilan de liaison.

Intervention et Déroulement
Cours : 30h
TD : 10h ;
TP : 5h

Productions
Rapport de TP.
Chapitre-1 : Ondes planes et Lignes de Transmission
1.1 : Rappel - Equations de Maxwell, Champs Variant dans le Temps et Phénomènes de Propagation
1.1.1. Transformée de Fourier et Correspondance Temps-Fréquence
La Transformée de Fourier appliquée à des grandeurs scalaires peut aussi être appliquée à des grandeurs à
plusieurs variables, notamment des grandeurs vectorielles.

Pour le champ électrique vectoriel variable dans le temps 𝐸̅ (𝑟̅ , 𝑡), on peut ainsi calculer la transformée de
Fourier en passant du domaine temps au domaine fréquence, soit

+∞
𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔) = ∫−∞ 𝐸̅ (𝑟̅ , 𝑡) 𝑒 −𝑗𝜔𝑡 𝑑𝑡 (A/m2)

La transformée du champ vectoriel est aussi un champ vectoriel. La transformée inverse s’écrit:
1 +∞
𝐸̅ (𝑟̅ , 𝑡) = 2𝜋 ∫−∞ 𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔) 𝑒 𝑗𝜔𝑡 𝑑𝜔 (A/m2)

Notant  = 2f, on voit que  est la pulsation (rad.s-1) tandis que f est la fréquence (Hertz).

𝐸̅ (𝑟̅ , 𝑡) étant une grandeur réelle variant dans le temps, on voit que sa transformée de Fourier 𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔) est une
grandeur complexe fonction de la fréquence. On peut écrire (selon les trois directions spatiales):
̅
𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔) = ⌈𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔)⌉ 𝑒 𝑗 𝐴𝑟𝑔[𝐄(𝑟̅ ; 𝜔)]
Ainsi la transformée inverse peut s’écrire :
+∞ ̅
𝐸̅ (𝑟̅ , 𝑡) = ∫−∞ |𝐄̅(𝑟̅ ; 2𝜋𝑓)| 𝑒 𝑗{2𝜋𝑓𝑡+ [𝐴𝑟𝑔 (𝐄(𝑟̅ ; 2𝜋𝑓))]} 𝑑𝑓

On peut facilement montrer (pour 𝐸̅ (𝑟̅ , 𝑡) réelle) que la relation ci-dessus conduit :
+∞
𝐸̅ (𝑟̅ , 𝑡) = ∫0 |𝐄̅(𝑟̅ ; 2𝜋𝑓)| cos{2𝜋𝑓𝑡 + [𝐴𝑟𝑔 (𝐄̅(𝑟̅ ; 2𝜋𝑓))]} 𝑑𝑓

L’interprétation physique de la transformée de Fourier est immédiate : la transformée de Fourier d’une


grandeur variant dans le temps conduit à la représentation spectrale de cette grandeur. Elle fournit, les
composantes à chaque fréquence, par leur amplitude et la phase (à t=0) pour la fonction de t considérée.

1..1.2. Equations de Maxwell


Les équations de Maxwell sont obtenues en tant que transformation par la relativité restreinte appliquée à la loi
de Coulomb.
Sous leur forme en équations différentielles dans le temps, on a :
𝜕𝐵̅(𝑟̅ ,𝑡)
∇ × 𝐸̅ (𝑟̅ ; 𝑡) = − (i)
𝜕𝑡
̅ (𝑟̅ ,𝑡)
𝜕𝐷
̅ (𝑟̅ , 𝑡) =
∇×𝐻 + ̅̅̅̅
𝐽𝑐𝑑 (𝑟̅ , 𝑡) + 𝜌𝑣̅ (𝑟̅ , 𝑡) + 𝐽0̅ (ii)
𝜕𝑡

1
̅ (𝑟̅ , 𝑡) = 𝜌
∇. 𝐷 (iii)

∇. 𝐵̅(𝑟̅ , 𝑡) = 0 (iv)

Le membre de droite de l’équation ( ) représente la densité de courant total, composé respectivement de :


𝜕𝐷̅ (𝑟̅ ,𝑡)
courant de déplacement 𝜕𝑡
, courant de conduction ̅̅̅̅
𝐽𝑐𝑑 (𝑟̅ , 𝑡) , courant de convection 𝜌𝑣̅ (𝑟̅ , 𝑡) et courant de
source 𝐽0̅ .
Les équations de Maxwell sont valables en tout point d’un milieu continu. Aux interfaces, les champs électrique
et magnétique satisfont aux conditions aux limites ci-après :

̅ × (𝐸̅1 − 𝐸̅2 ) = 0
n
̅1 − 𝐻
̅ × (𝐻
n ̅2 ) = 𝐾
̅ (A/m)
̅1 − 𝐷
̅ . (𝐷
n ̅2 ) = 𝜌𝑠 (C/m2)

̅ . (𝐵̅1 − 𝐵̅2 ) = 0
n
Pour le cas d’un conducteur électrique parfait, on obtient les équations ci-après (sur sa surface extérieure) :

̅ × 𝐸̅ = 0
n

n ̅= 𝐾
̅ ×𝐻 ̅

n ̅ = 𝜌𝑠
̅. 𝐷

̅ . 𝐵̅ = 0
n

Dans le cas particulier de champs constants, on obtient les relations de l’électrostatique et la magnétostatique
traitées aux chapitres précédents.
Equations de Maxwell dans le domaine fréquentiel :
En opérant une transformée de Fourier, membre à membre, sur les équations dans le temps, on obtient les
équations de Maxwell dans le domaine fréquentielle :

∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅ (𝑟̅ , 𝜔)
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = −𝑗𝜔𝐁 (a)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝑗𝜔𝐃
∇×𝐇 ̅ (𝑟̅ , 𝜔) + 𝐉̅̅̅̅ ̅̅̅̅ ̅
𝑐𝑑 (𝑟̅ , 𝜔) + 𝐉𝑐𝑣 (𝑟̅ , 𝜔) + 𝐉0 (b)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝜌(𝑟̅ , 𝜔)
∇. 𝐃 (c)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 0
∇. 𝐁 (d)
En tenant compte du milieu on a:

∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅ (𝑟̅ , 𝜔)
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = −𝑗𝜔𝜇𝐇 (a’)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝑗𝜔𝜀𝐄̅(𝑟̅ , 𝜔) + 𝜎𝐄̅(𝑟̅ , 𝜔) + 𝜌𝐕
∇×𝐇 ̅(𝑟̅ , 𝜔) + 𝐉̅0 (b’)

2
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝜌(𝑟̅ , 𝜔)
∇. 𝐃 (c’)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 0
∇. 𝐁 (d’)

Pour un milieu diélectrique homogène sans libre libre, ni courant de source, on écrit :

∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅ (𝑟̅ , 𝜔)
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = −𝑗𝜔𝜇𝐇 (a’’)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝑗𝜔𝜀𝐄̅(𝑟̅ , 𝜔)
∇×𝐇 (b’’)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 0
∇. 𝐃 (c’’)
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 0
∇. 𝐁 (d’’)

Avec des conditions aux limites (interface entre deux mileiux) :

̅ × (𝐄̅1 − 𝐄̅2 ) = 0
n
̅1 − 𝐇
̅ × (𝐇
n ̅ 2) = 𝐊
̅ (A/m)
̅1 − 𝐃
̅ . (𝐃
n ̅ 2 ) = 𝛒𝑠 (C/m2)
̅1 − 𝐁
̅ . (𝐁
n ̅2) = 0

̅ et 𝛒𝑠 sont respectivement la densité de courant de surface et la densité superficielle de charge sur l’interface
𝐊
entre deux milieux, exprimées dans le domaine fréquence (fonction de ).

1.1.3. Relations Constitutives


Le champ électrique 𝐸̅ (𝑟̅ ; 𝑡) et le champ magnétique 𝐻 ̅ (𝑟̅ ; 𝑡) appliqués un matériau homogènes produisent
respectivement un vecteur de polarisation 𝑃̅(𝑟̅ ; 𝑡) et un vecteur de magnétisation 𝑀 ̅ (𝑟̅ ; 𝑡).

Le déplacement électrique et l’induction magnétique s’écrivent alors (dans le domaine temps):


̅ (𝑟̅ ; 𝑡) = 𝜀0 𝐸̅ (𝑟̅ ; 𝑡) + 𝑃̅(𝑟̅ ; 𝑡)
𝐷

𝐵̅(𝑟̅ ; 𝑡) = 𝜇0 𝐻
̅ (𝑟̅ ; 𝑡) + 𝑀
̅ (𝑟̅ ; 𝑡)

On peut aisément observer que dans le domaine fréquentiel, le déplacement électrique et l’induction
magnétique s’écrivent, pour le cas d’un milieu isotrope et linéaire :
̅ (𝑟̅ ; 𝜔) = 𝜖(𝜔) 𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔) = (𝜀 ′ − 𝑗 𝜀 ′′ ) 𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔)
𝐃
̅ (𝑟̅ ; 𝜔) = 𝜇(𝜔) 𝐇
𝐁 ̅ (𝑟̅ ; 𝜔) = (𝜇′ − 𝑗 𝜇′′ ) 𝐇
̅ (𝑟̅ ; 𝜔)

3
En effet supposant une simplification d’un champ électrique dirigé selon une direction particulière en un point
donné et variant dans le temps, appliqué dans un milieu isotrope et linéaire. Le vecteur polarisation peut
s’écrire alors selon la forme ci-après :
+∞
𝑃̅(𝑡) = 𝜀0 ∫−∞ 𝑔𝑒 (𝜏) 𝐸̅ (𝑡 − 𝜏) 𝑑𝜏

𝑔𝑒 (𝑡) où est la réponse impulsionnelle du milieu (au facteur 0 près).


Le matériau (milieu physiquement réalisable) isotrope et linéaire, 𝑔𝑒 (𝑡) est telle que :
i) 𝑔𝑒 (𝑡) est nulle pour tout t < 0 : principe de causalité des systèmes physiquement réalisables (c-a-d
la réponse ne peut pas précéder la sollicitation);
ii) 𝑔𝑒 (𝑡) est bornée (c-a-d elle est a puissance finie et énergie finie)
On peut décomposer 𝑔𝑒 (𝑡) en ses parties paire 𝑔𝑝 (𝑡) et impaire 𝑔𝑖 (𝑡) , soit

𝑔𝑒 (𝑡) = 𝑔𝑝 (𝑡) + 𝑔𝑖 (𝑡)

Avec
𝑔𝑝 (𝑡) = [𝑔𝑒 (𝑡) + 𝑔𝑒 (−𝑡)]/2

𝑔𝑖 (𝑡) = [𝑔𝑒 (𝑡) − 𝑔𝑒 (−𝑡)]/2


La transformée de Fourier de 𝑔𝑒 (𝑡) est telle que :
+∞
𝑥𝑒 (𝜔) = ∫−∞ 𝑔𝑒 (𝑡) 𝑒 −𝑗𝜔𝑡 𝑑𝑡
+∞ +∞
𝑥𝑒 (𝜔) = ∫−∞ 𝑔𝑝 (𝑡) 𝑒 −𝑗𝜔𝑡 𝑑𝑡 + ∫−∞ 𝑔𝑖 (𝑡) 𝑒 −𝑗𝜔𝑡 𝑑𝑡

La transformée de Fourier d’une fonction réelle et paire en t est une fonction réelle et paire en , tandis que la
transformée de Fourier d’une fonction réelle et impaire en t est une fonction imaginaire et impaire en . Ainsi :

𝑥𝑒 (𝜔) = 𝑥𝑝 (𝜔) − 𝑗 𝑥𝑖 (𝜔)

Ce qui conduit à la relation :


̅(𝑟̅ ; 𝜔) = 𝜀0 𝑥𝑒 (𝜔) 𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔)
𝐏

Et pour le déplacement électrique dans un matériau isotrope et linéaire, on a :


̅ (𝑟̅ ; 𝜔) = 𝜀0 [1 + 𝑥𝑒 (𝜔)] 𝐄̅(𝑟̅ ; 𝜔)
𝐃

c-a-d la permittivité est complexe, fonction de  et s’écrit :


𝜀(𝜔) = 𝜖 ′ (𝜔) − 𝑗 𝜖 ′′ (𝜔) = 𝜀0 (𝜀𝑟′ − 𝑗𝜀𝑟′′ )

Un raisonnement analogue sur la relation entre le champ magnétique et la magnétisation dans un matériau
isotrope et linéaire (doux) conduit à :
̅ (𝑟̅ ; 𝜔) = 𝜇0 [1 + 𝑥𝑚 (𝜔)] 𝐇
𝐁 ̅ (𝑟̅ ; 𝜔)

4
c-a-d la perméabilité est complexe, fonction de  et s’écrit :

𝜇(𝜔) = 𝜇′ (𝜔) + 𝑗 𝜇′′ (𝜔) = 𝜇0 (𝜇𝑟′ + 𝑗𝜇𝑟′′ )


Le fait que la permittivité et/ou perméabilité d’un matériau soit fonction de la fréquence implique que ce
milieu est dispersif.

L’équation différentielle qui décrit la relation Champ Magnétique – Courant s’écrira dans le domaine
fréquentiel (en supposant un milieu homogène, isotrope, sans charge libre ni courant de source):
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝑗𝜔 (𝜖 ′ (𝜔) − 𝑗 𝜖 ′′ (𝜔)) 𝐄̅(𝑟̅ , 𝜔) + 𝜎𝐄̅(𝑟̅ , 𝜔)
∇×𝐇

On voit ainsi que la partie imaginaire de la permittivité est à la base d’une composante de courant similaire au
courant de conduction :
̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝑗𝜔𝜖 ′ 𝐄̅(𝑟̅ , 𝜔) + (𝜔 𝜖 ′′ + 𝜎)𝐄̅(𝑟̅ , 𝜔)
∇×𝐇

1.1.4. Energie, Puissance et Vecteur de Poynting


1. Energie et Puissance dans le domaine temporel
Effectuant le produit scalaire de la 1ère et la 2ème équations de Maxwell dans le domaine temps, respectivement
̅ (𝑟̅ , 𝑡) et 𝐸̅ (𝑟̅ ; 𝑡), on obtient :
par 𝐻
̅
̅ . 𝜕𝐵(𝑟̅ ,𝑡)
̅ (𝑟̅ , 𝑡) . ∇ × 𝐸̅ (𝑟̅ ; 𝑡) = −𝐻
𝐻
𝜕𝑡
̅
̅ (𝑟̅ , 𝑡) = 𝐸̅ . 𝜕𝐷(𝑟̅,𝑡) + 𝐸̅ . 𝐽(̅ 𝑟̅ , 𝑡)
𝐸̅ (𝑟̅ ; 𝑡) . ∇ × 𝐻 𝜕𝑡

La soustraction des deux équations (membre à membre) conduit à :


̅ ̅
̅ . ∇ × 𝐸̅ − 𝐸̅ . ∇ × 𝐻
𝐻 ̅ . 𝜕𝐵(𝑟̅,𝑡) − 𝐸̅ . 𝜕𝐷(𝑟̅ ,𝑡) − 𝐸̅ . 𝐽(̅ 𝑟̅ , 𝑡)
̅ = −𝐻
𝜕𝑡 𝜕𝑡

Appliquant l’identité vectorielle suivante :

∇. (𝐴̅ × 𝐵̅) = 𝐵̅ . ∇ × 𝐴̅ − 𝐴̅ . ∇ × 𝐵̅
On obtient
̅ ̅
∇. (𝐸̅ × 𝐻 ̅ . 𝜕𝐵(𝑟̅,𝑡) − 𝐸̅ . 𝜕𝐷(𝑟̅ ,𝑡) − 𝐸̅ . 𝐽(̅ 𝑟̅ , 𝑡)
̅ ) = −𝐻
𝜕𝑡 𝜕𝑡

1 ̅ (𝑟̅,𝑡)|2
𝜕|𝐻 1 𝜕|𝐸̅ (𝑟̅,𝑡)|2
∇. (𝐸̅ × 𝐻
̅) = − 𝜇
2 𝜕𝑡
− 2𝜀 𝜕𝑡
− 𝐸̅ . 𝐽(̅ 𝑟̅ , 𝑡)

Intégrant membre à membre cette équation sur un volume V donné, entouré par une surface S, et appliquant le
théorème de la divergence, on obtient :

5
̅ ̅
∫𝑉 ∇. (𝐸̅ × 𝐻 ̅ ). ̅𝑑𝑆
̅ ) 𝑑𝑉 = ∮ (𝐸̅ × 𝐻 ̅ . 𝜕𝐵(𝑟̅,𝑡) + 𝐸̅ . 𝜕𝐷(𝑟̅,𝑡)] 𝑑𝑉 − ∫ 𝐸̅ . 𝐽(̅ 𝑟̅ , 𝑡) 𝑑𝑉
̅̅̅ = − ∫ [𝐻
𝑆 𝑉 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑉

On peut écrire le premier terme du 2ème membre de cette équation sous la forme suivante
̅ ̅
̅ . 𝜕𝐵(𝑟̅,𝑡) + 𝐸̅ . 𝜕𝐷(𝑟̅,𝑡)] 𝑑𝑉 = 𝜕 [∫ [𝜇 |𝐻
∫𝑉 [𝐻 ̅ |2 + 𝜀 |𝐸̅ |2 ] 𝑑𝑉 ]
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑉 2 2

Ce terme exprime une variation par unité de temps de l’énergie électromagnétique emmagasinée dans le
volume V.
En supposant un courant constitué uniquement de courant de conduction (c-a-d un milieu sans charge libre), on
écrit :
𝜕 𝜇
̅ ). ̅𝑑𝑆
− ∮𝑆(𝐸̅ × 𝐻 ̅̅̅ = [∫ ( ̅ |2 + 𝜀 |𝐸̅ |2 ) 𝑑𝑉 ] + ∫ 𝜎 |𝐸̅ |2 𝑑𝑉
|𝐻
𝜕𝑡 𝑉 2 2 𝑉

Cette relation ( ) exprime un bilan énergétique en terme de puissance électromagnétique.

En définissant le ‘Vecteur de Poynting’ 𝑃̅𝑡 comme

𝑃̅𝑡 ≜ 𝐸̅ × 𝐻
̅ (W/m2)
on a :

̅̅̅̅ = − ∮ (𝐸̅ × 𝐻
− ∮𝑆 𝑃̅t . 𝑑𝑆 ̅̅̅̅ = 𝜕 [∫ (𝜇 |𝐻
̅ ). 𝑑𝑆 ̅ |2 + 𝜀 |𝐸̅ |2 ) 𝑑𝑉 ] + ∫ 𝜎 |𝐸̅ |2 𝑑𝑉
𝑆 𝜕𝑡 𝑉 2 2 𝑉

Cette équation exprime le théorème de Poynting: le membre de gauche représente le flux du vecteur de
Poynting pénétrant la surface S qui délimite le volume V. Ce flux est égal à la somme de la variation par unité
de temps de l’énergie électromagnétique emmagasinée (puissance emmagasinée) et de la puissance dissipée
sous l’effet de la conductivité du milieu. Le vecteur de Poynting représente donc un flux de puissance par unité
de surface.

2. Puissance dans le domaine fréquentiel


En effectuant une opération de complexe conjugué sur le champ magnétique (exprimé dans le domaine
fréquentiel), le produit scalaire effectué sur la 1ère et la 2ème équations de Maxwell dans le domaine fréquentiel
conduit à :
̅ ∗ . ∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐇 ̅ .𝐇
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = −𝑗𝜔𝐁 ̅ ∗ (𝑟̅ , 𝜔)

𝐄̅ . ∇ × 𝐇
̅ ∗ (𝑟̅ , 𝜔) = − 𝑗𝜔𝐄̅ . 𝐃
̅ ∗ (𝑟̅ , 𝜔) + 𝐄̅ . 𝐽∗̅ (𝑟̅ , 𝜔)

La soustraction membre à membre et quelques transformations conduisent à :


̅ ∗)
(𝐄̅×𝐇 𝑗𝜔
∇. =− ̅ .𝐇
(𝐁 ̅∗ ̅ ∗ ) − 1 𝐄̅ . 𝐽∗̅ (𝑟̅ , 𝜔)
− 𝐄̅ . 𝐃
2 2 2

En tenant compte des équations constitutives (pour un milieu isotrope, linaire sans charge libre), on aura :
̅ ∗)
(𝐄̅×𝐇 𝑗𝜔 1
∇. =− ̅ |2
(𝜇|𝐇 − 𝜀 ∗ |𝐄̅|2 ) − 2 𝜎|𝐄̅|2
2 2

On définit le ‘Vecteur de Poynting complexe’ 𝐏̅𝑡 comme

6
𝐸̅ ×𝐻̅∗
𝑃̅𝑡 ≜ 2

On écrit :
(𝐄×𝐇 ̅ ̅ ∗) 𝑗𝜔 1
−∇. 𝑃̅𝑡 = −∇. 2 = 2
̅ |2
(𝜇|𝐇 − 𝜀 ∗ |𝐄̅|2 ) + 2 𝜎|𝐄̅|2

L’intégration de cette équation sur le volume V (délimité par la surface S), tenant compte du théorème de la
divergence, conduit à :
𝑗𝜔 1
− ∮𝑆 𝑃̅𝑡 . 𝑑𝑆 = 2
̅ |2 − 𝜀 ∗ |𝐄̅|2 ) 𝑑𝑉 + ∫ 𝜎|𝐄̅|2 𝑑𝑉
∫𝑉(𝜇|𝐇 2 𝑉

Supposant un matériau tel que :


𝜇 = 𝜇′ + 𝑗𝜇′′ ≈ 𝜇′ ; 𝜇′′ ≈ 0
ε = 𝜀 ′ − 𝑗 𝜀′′
On a :
𝑗𝜔
̅ |2 − 𝜀 ′ |𝐄̅|2 ) 𝑑𝑉 + 1 ∫ (𝜔𝜀 ′′ + 𝜎)|𝐄̅|2 𝑑𝑉
− ∮𝑆 𝑃̅𝑡 . 𝑑𝑆 = 2 ∫𝑉(𝜇|𝐇 2 𝑉

Le terme imaginaire exprime la différence entre la puissance magnétique emmagasinée et la puissance


électrique emmagasinée (puissance réactive), tandis que le terme réel fournit la puissance dissipée (puissance
active) dans le volume V.
La partie imaginaire 𝜀 ′′ de la permittivité conduit donc à des pertes (dissipation) par effets diélectriques. Elles
sont significatives à hautes fréquences.

1.1.5. Equation d’Onde


Calculant le rotationnel sur la 1ère équation de Maxwell dans le domaine fréquentiel, on a pour un milieu
isotrope linéaire:

∇ × ∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝜔2 𝜇𝜖𝐄̅ − 𝑗𝜔𝜇 𝐉̅


𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = −𝑗𝜔𝜇∇ × 𝐇 (1.1)
Sachant que

∇ × ∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = ∇[∇. ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔)] − ∇2 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔)

On obtient
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ρ
(∇2 + 𝑘 2 )𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = ∇ ( ⁄𝜀 ) + 𝑗𝜔𝜇 𝐉̅ (1.2)

où la quantité k appelée nombre d’onde (exprimé en m-1) est définie par :


𝑘 2 ≜ 𝜔2 𝜇𝜖 (1.3)

7
Dans l’hypothèse d’un champ électrique dirigé uniquement selon Ox et uniforme en x et y, dans un milieu
diélectrique ( = 0) sans charge libre, on a :

(∇2 + 𝑘 2 )𝐄(𝑧 ; 𝜔)𝑎̅𝑥 = 0


c-a-d
𝑑2
𝐄(𝑧 ; 𝜔) = −𝑘 2 𝐄(𝑧 ; 𝜔)
𝑑𝑧 2

Les solutions à cette équation ont la forme:

𝐄(𝑧 ; 𝜔) = E1 𝑒 −𝑗𝑘𝑧 + E2 𝑒 𝑗𝑘𝑧 = E1 𝑒 −𝑗𝜔√𝜖𝜇 𝑧 + E2 𝑒 𝑗𝜔√𝜖𝜇 𝑧 (1.4-1)


En considérant de z positif pour un milieu infini, la constante E2 doit être nulle pour assurer un champ non
infini pour → ∞ .
Dans ce cas l’amplitude du champ électrique vaut :

𝐄(𝑧 ; 𝜔) = E𝟎 𝑒 𝑗𝑘𝑧 = E𝟎 𝑒 −𝑗𝜔√𝜖𝜇 𝑧 (1.4-2)


Le champ électrique exprimé dans le domaine temps sera dirigé selon Oz et tel que (cfr transformée de Fourier
inverse) :
1 +∞ E +∞ E𝟎 +∞
𝐸(𝑧 ; 𝑡) = 2𝜋 ∫−∞ 𝐄(𝑧 ; 𝜔) 𝑒 𝑗𝜔𝑡 𝑑𝜔 = 2𝜋𝟎 ∫−∞ 𝑒 −𝑗𝜔√𝜖𝜇 𝑧 𝑒 𝑗𝜔𝑡 𝑑𝜔 = 2𝜋
∫−∞ 𝑒 𝑗𝜔(𝑡−√𝜖𝜇 𝑧) 𝑑𝜔

(1.5)

Etant donné que  = 2f, on peut écrire


+∞
𝐸(𝑧 ; 𝑡) = E𝟎 ∫−∞ 𝑒 𝑗2𝜋𝑓(𝑡−√𝜖𝜇 𝑧) 𝑑𝑓 (1.6)

A une fréquence particulière f0, ce champ aura la forme de l’expression suivante :


𝐸(𝑧 ; 𝑡) = E𝟎 cos[2𝜋𝑓0 (𝑡 − √𝜖𝜇 𝑧)] (1.7)
c-a-d

𝐸(𝑧 ; 𝑡) = E𝟎 cos(𝜔0 𝑡 − 𝜔0 √𝜖𝜇 𝑧) = E𝟎 cos(𝜔0 𝑡 − 𝑘0 𝑧)


Pendant que le Champ électrique varie sinusoïdalement en fonction de t en un point donné, il donne une image
d’une variation sinusoïdale le long de l’axe z, à un instant donné.
Le champ électrique aura la forme d’une onde sinusoïdale qui se déplace le long de l’axe z :

𝐸(𝑧 ; 𝑡) = E𝟎 cos(𝜔𝑡 − 𝜔√𝜖𝜇 𝑧) = E𝟎 cos(𝜔𝑡 − 𝑘 𝑧) (1.8)


Pour se maintenir à une phase constante (ou amplitude de champ constant) à tous temps il faut se mouvoir sur
l’axe z à une vitesse v telle que :

𝜑 = 𝜔𝑡 − 𝑘 𝑧 = Cte ∀t
𝑑𝑧 𝑑 𝜔𝑡 ω 1
𝑣𝜑 = 𝑑𝑡 = 𝑑𝑡 ( 𝑘 + 𝐶𝑡𝑒) = 𝑘 = (1.9)
√𝜀𝜇

On parle de vitesse de phase. Il s’agit de la propagation de l’onde de champ électrique.

8
Un raisonnement analogue pour le cham magnétique conduit à :
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
(∇2 + 𝑘 2 )𝐇(𝑟̅ ; 𝜔) = ∇ × 𝐉̅ (1.10)
Pour un milieu diélectrique homogène sans courant de source, cette équation devient :
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
(∇2 + 𝑘 2 )𝐇(𝑟̅ ; 𝜔) = 0

L’onde du champ magnétique a une forme analogue à celle du champ électrique.


1
On parle d’onde électromagnétique, qui se propage à la vitesse (de phase) 𝑣𝜑 = .
√𝜀𝜇

Pour le vide, on a
1
𝑣𝜑 = = 𝑐 = 3 108 m/s (vitesse de la lumière dans le vide) (1.11)
√𝜀0 𝜇0

Pour le cas général des milieux matériels  et  étant fonction de , la vitesse de phase varie avec la fréquence :
on dit que le milieu est dispersif.
On écrit :
1
𝑣𝜑 = = 𝑐⁄𝑛 (1.12)
√𝜀𝜇

où n est l’indice de réfraction du matériau défini par


𝑛 = √𝜖𝑟 𝜇𝑟 (1.13)

Pour le cas où le champ électrique dirigé selon l’axe Ox et se propageant selon l’axe Oz suivant la relation (1.8),
on observe que le champ magnétique est dirigé selon l’axe Oy et se propage selon axe Oz.

1.2. Effet de Peau et de Blindage


Les métaux ou bons conducteurs constituent une approximation d’un Conducteur Electrique Parfait pour faciliter
le calcul de la configuration des champs électrique et magnétique.
Néanmoins lorsqu’on applique un champ électromagnétique dans un conducteur, celui-ci sera soumis à une
densité de courant de conduction. On observe le comportement suivant pour les matériaux dits bons conducteurs :

- La densité de charge libre est nulle ( = 0);


- Le courant électrique de conduction est proportionnel au champ électrique (𝐽 ̅ = 𝜎 𝐸̅ ) ;
- Le courant de déplacement est négligeable par rapport au courant de conduction (𝜔𝜀 ≪ 𝜎 ).
L’équation ( ) sur le champ électrique dans le milieu conducteur s’écrit :

∇ × ∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅ (𝑟̅ , 𝜔) = 𝜔2 𝜇𝜖𝐄̅ − 𝑗𝜔𝜇 𝐉̅ ≈ −𝑗𝜔𝜇𝜎𝐄̅


𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = −𝑗𝜔𝜇∇ × 𝐇
Soit

9
∇ × ∇ × ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = ∇[∇. ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔)] − ∇2 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = −𝑗𝜔𝜇𝜎𝐄̅

D’où

∇2 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = 𝑗𝜔𝜇𝜎𝐄̅
De même, on obtient pour le champ magnétique et la densité de courant :

∇2 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅
𝐇(𝑟̅ ; 𝜔) = 𝑗𝜔𝜇𝜎𝐇

∇2 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐉(𝑟̅ ; 𝜔) = 𝑗𝜔𝜇𝜎𝐉̅
Pour voir la configuration champ électromagnétique solution des équations ci-dessus, supposons une onde de
champ électrique incidente uniforme en X et Y et de la forme
𝑑2
𝐄 (𝑧
𝑑𝑧 2 𝒙
; 𝜔) = −𝑘 2 𝐄𝒙 (𝑧 ; 𝜔) pour le vide situé en z < 0

On a vu paragraphe précédent que ce champ aura la forme ci-après :


𝐸𝑥 (𝑧 ; 𝑡) = E0 cos[2𝜋𝑓0 (𝑡 − √𝜖𝜇 𝑧)] pour z < 0
Supposons que la partie z > 0 est constituée d’un conducteur semi-infini, avec l’interface vide-conducteur se
trouvant en z = 0.
Dans le volume du conducteur le champ électrique sera tel que
𝑑2
𝐄 (𝑧
𝑑𝑧 2 𝒙
; 𝜔) = 𝑗𝜔𝜇𝜎 𝐄𝒙 (𝑧 ; 𝜔)

avec la condition aux limites à l’interface z = 0

𝑛̅ × [𝐄𝒙 (0+ ; 𝜔) − 𝐄𝒙 (0− ; 𝜔)] = 0


soit
𝐄𝒙 (0+ ; 𝜔) = 𝐄𝒙 (0− ; 𝜔) = E𝟎

𝐄𝒙 (0+ ; 𝜔) étant le champ électrique à l’interface côté métal et 𝐄𝒙 (0− ; 𝜔) étant la valeur du champ à l’interface
côté vide.
Les solutions à l’équation ont la forme :

𝐄𝑥 (𝑧 ; 𝜔) = E1 𝑒 −√𝑗𝜔𝜇𝜎 𝑧 + E2 𝑒 +√𝑗𝜔𝜇𝜎 𝑧 pour z > 0


En posant
1
𝜹=
√𝜔𝜇𝜎⁄2

On aura des solutions de la forme


𝑧⁄ 𝑧⁄ 𝑧⁄ 𝑧⁄
𝐄𝑥 (𝑧 ; 𝜔) = E1 𝑒 − 𝛿 𝑒 −𝑗 𝛿 + E2 𝑒 𝛿 𝑒𝑗 𝛿 z>0

10
Le conducteur étant étendu sur un milieu semi-infini, la constante E2 dans la deuxième partie doit être nulle
pour éviter une solution de champ infini pour → ∞ .
Le champ électrique sera alors telle que (compte tenu de la condition aux limites) :
𝑧⁄ 𝑧⁄
𝐄𝑥 (𝑧 ; 𝜔) = E0 𝑒 − 𝛿 𝑒 −𝑗 𝛿 z>0
̅ a le même profil que pour le champ électrique 𝐄̅ . Il en est de même
La solution sur le champ magnétique 𝐇
pour le courant de conduction 𝐉̅ .
On voit ainsi que l’amplitude du champ électromagnétique décroit exponentiellement avec z dans le volume du
matériau conducteur. La longueur  est appelée ‘profondeur de pénétration’ ou ‘profondeur de peau’. Cette
profondeur correspond à la distance pour laquelle dans les conducteurs les champs se réduisent à 1⁄𝑒 ≈ 37%
par rapport à leur valeurs à l’interface. Ce phénomène est appelé effet de peau.
On peut faire les observations ci-après :
- La profondeur de pénétration est d’autant petite que la fréquence et la conductivité sont élevée ; pour
le cuivre, = 5.8 107 /m : on a  = 10mm à 50 Hz ; 3mm à 1 kHz, 3m à 1GHz.
- La densité de puissance sur une profondeur  dans le volume du conducteur vaudra 10 % par rapport à
la valeur à l’interface ; à une profondeur 3 les champs sont réduits à 5% tandis que la puissance est à
2.5% des valeurs à l’interface ; pour une profondeur 3 les champs sont à 1% et la puissance à 10-14
des valeurs à l’interface. Comme les champs se concentrent seulement en surface on parle aussi d’effet
de blindage.
Pour les basses fréquences, le blindage se fera en jouant sur la perméabilité : on utilisera pour cela des
matériaux magnétiques.

1.3. Configuration du Champ électrique et du Magnétique pour les ondes transverses électromagnétiques
Supposons une source de champ électromagnétique et une structure (configuration des matériaux constituant le
milieu physique où les ondes propagent) pour lesquels les directions respectives des champs électrique et
magnétique sont toujours dans le plan (x, y) perpendiculaire à la direction de propagation z : on parlera alors
d’onde plane transverse électromagnétique (TEM).
Les ondes planes transverses sont intéressantes et se retrouvent dans la plupart de ligne de transmission telle que
les câbles en paire bifilaire, les câbles coaxiaux, les guides d’ondes métalliques, etc.
Soit une décomposition des opérateurs et vecteurs apparaissant dans les équations de Maxwell, telle que :
𝜕
𝜕𝑥
𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕
∇= 𝑎̅
𝜕𝑥 𝑥
+ 𝑎̅
𝜕𝑦 𝑦
+ 𝑎̅
𝜕𝑧 𝑧
= 𝜕𝑦
= ∇𝑡 + 𝑎̅
𝜕𝑧 𝑧
(1.13)
𝜕
[ 𝜕𝑧 ]
et

11
𝐸̅ (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) = 𝐸̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) + 𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧 (1.14)
̅ (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) = 𝐻
𝐻 ̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) + 𝐻𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧 (&.15)
où l’opérateur transverse est tel que
𝜕
𝜕 𝜕 𝜕𝑥
∇𝑡 = 𝑎̅
𝜕𝑥 𝑥
+ 𝑎̅
𝜕𝑦 𝑦
= [𝜕] (1.16)
𝜕𝑦

et les champs transverses tels que

𝐸̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) = 𝐸𝑥 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑥 + 𝐸𝑦 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑦 (1.17)


̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) = 𝐻𝑥 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑥 + 𝐻𝑦 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑦
𝐻 (1.18)

Appliquant ces décompositions aux équations de Maxwell (dans le domaine temps) pour un milieu isotrope
homogène, on peut écrire

𝜕 𝜕
[∇𝑡 + 𝑎̅ ]
𝜕𝑧 𝑧
× [𝐸̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) + 𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧 ] = −𝜇 𝜕𝑡 [𝐻
̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) + 𝐻𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧 ]

𝜕 𝜕
[∇𝑡 + 𝑎̅ ] ̅𝑡 + 𝐻𝑧 𝑎̅𝑧 ] =
× [𝐻 [𝜀𝐸̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) + 𝜀𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧 ] + 𝜎[𝐸̅𝑡 + 𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧 ]
𝜕𝑧 𝑧 𝜕𝑡

Soit
𝜕 𝜕 𝜕
∇𝑡 × 𝐸̅𝑡 + 𝑎̅𝑧 × 𝜕𝑧 𝐸̅𝑡 + ∇𝑡 × 𝐸𝑧 𝑎̅𝑧 = −𝜇 𝜕𝑡 𝐻
̅𝑡 − 𝜇 𝐻𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧
𝜕𝑡

En identifiant (membre à membre) les composantes transverses et les composantes longitudinales en z, on


obtient :
𝜕
∇𝑡 × 𝐸̅𝑡 = 𝜇 𝜕𝑡 𝐻𝑧 𝑎̅𝑧
𝜕 𝜕
𝑎̅𝑧 × 𝜕𝑧 𝐸̅𝑡 + ∇𝑡 × 𝐸𝑧 𝑎̅𝑧 = −𝜇 𝜕𝑡 𝐻
̅𝑡

et

̅𝑡 = (𝜀 𝜕 + 𝜎) 𝐸𝑧 𝑎̅𝑧
∇𝑡 × 𝐻 𝜕𝑡

𝜕 𝜕
𝑎̅𝑧 × ̅
𝐻 + ∇𝑡 × 𝐻𝑧 𝑎̅𝑧 = (𝜀 + 𝜎) 𝐸̅𝑡
𝜕𝑧 𝑡 𝜕𝑡

Dans le cas d’ondes TEM, les composantes longitudinales en z sont nulles (Ez = Hz = 0) et on a :

∇𝑡 × 𝐸̅𝑡 = 0

12
𝜕 𝜕
𝑎̅𝑧 × 𝜕𝑧 𝐸̅𝑡 = −𝜇 𝜕𝑡 𝐻
̅𝑡

et
̅𝑡 = 0
∇𝑡 × 𝐻
𝜕 𝜕
𝑎̅𝑧 × ̅
𝐻 = (𝜀 + 𝜎) 𝐸̅𝑡
𝜕𝑧 𝑡 𝜕𝑡

Ces relations indiquent que le champ magnétique d’une onde TEM est perpendiculaire au champ électrique.
En appliquant les mêmes décompositions aux deux dernières équations de Maxwell, on obtient :
𝜕 𝜌⁄
[∇𝑡 + 𝑎̅ ] . [𝐸̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) + 𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧; 𝑡) 𝑎̅𝑧 ] = 𝜀
𝜕𝑧 𝑧

𝜕
[∇𝑡 + ̅𝑡
𝑎̅ ] . [𝐻 + 𝐻𝑧 𝑎̅𝑧 ] = 0
𝜕𝑧 𝑧

soit

𝜕𝐸 𝜌
∇𝑡 . 𝐸̅𝑡 + 𝑧 = ⁄𝜀
𝜕𝑧

̅𝑡 + 𝜕𝐻𝑧 = 0
∇𝑡 . 𝐻
𝜕𝑧

Dans le cas d’ondes TEM ces équations se réduisent à :


𝜌
∇𝑡 . 𝐸̅𝑡 = ⁄𝜀
̅𝑡 = 0
∇𝑡 . 𝐻
En cas d’ondes TEM (sans oublier que ces champs varient dans le temps) :
- Les relations obtenues sur le champ électrique montrent que dans le plan transverse le champ électrique
obéit aux lois de l’électrostatique :
∇𝑡 × 𝐸̅𝑡 = 0
𝜌
∇𝑡 . 𝐸̅𝑡 = ⁄𝜀 (1.19)

- De même on observe que le champ magnétique dans le plan transverse la répartition du champ magnétique
obéit aux lois de la magnétostatique :
∇𝑡 × 𝐻 ̅𝑡 = 0
̅𝑡 = 0
∇𝑡 . 𝐻 (1.20)

1.3.1. Lignes sans pertes


La ligne sans pertes est obtenue dans le cas où dans la structure les conducteurs sont électriques parfaits (CEP)
et les diélectriques sont sans pertes (c-a-d  = Cte).

13
La relation ∇𝑡 × 𝐸̅𝑡 = 0 suppose que le champ électrique transverse est donné par un gradient d’un potentiel
(comme pour l’électrostatique) ; soit

𝐸̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡) ≜ − ∇𝑡 𝜑 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡)


En opérant les transformées de Fourier pour la représentation dans le domaine fréquentiel, on a :

𝐄̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) ≜ −∇𝑡 ∅(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔)


𝜌⁄
En appliquant ∇𝑡 . 𝐄̅𝑡 = 𝜀 obtient pour un milieu sans charge libre:
∇𝑡 2 ∅ (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = 0
La solution de cette équation se comprend selon les hypothèses suivantes :
- Soit 2 conducteurs (CEP) auxquels une différence de potentiel Vo est appliquée ;
- Les deux conducteurs sont placés dans un milieu homogène, isotrope, linéaire et sans pertes où une onde
TEM est entretenue, z étant la direction longitudinale.
La dépendance selon la direction z (axe de propagation) sera telle que :

∅ (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = ∅(𝑥, 𝑦) 𝑒 −𝑗𝛽𝑧

où ∅ ne dépend pas de la coordonnée z. Le facteur  est l’exposant de propagation. Le potentiel existe aussi
pour des solutions de la forme

∅ (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = ∅ 𝑒 +𝑗𝛽𝑧

On se limitera d’abord aux potentiels tels que ∅ (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = ∅ 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (obtenus par exemple pour une ligne
infiniment longue).
Le champ électrique (amplitude et phase) respectera la relation suivante :

𝐄̅ = 𝐄̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = − ∇𝑡 ∅(𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = (− ∇𝑡 ∅) 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 = 𝑒̅𝑡 𝑒 −𝑗𝛽𝑧


𝜕 𝜕
Appliquant cette expression à la relation 𝑎̅𝑧 × 𝜕𝑧 𝐸̅𝑡 = −𝜇 𝜕𝑡 𝐻
̅𝑡 , on aura l’expression du champ magnétique
transverse dans le domaine fréquentiel qui sera tel que :

̅ 𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = (𝛽⁄𝜔𝜇) 𝑎̅𝑧 × (−∇𝑡 ∅) 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 = (𝛽⁄𝜔𝜇) 𝑎̅𝑧 × 𝑒̅𝑡 𝑒 −𝑗𝛽𝑧


̅=𝐇
𝐇

soit

̅ 𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = √ 𝜀 𝑎̅𝑧 × 𝑒̅𝑡 𝑒 −𝑗𝛽𝑧


𝐇 𝜇

𝜀
Ce champ est en tout point perpendiculaire au champ électrique. Son module est dans un rapport √𝜇 vis-à-vis
du module du champ électrique.
On écrit alors

̅ 𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = √ 𝜀 𝑎̅𝑧 × 𝐄̅𝑡 = 𝑌 𝑎̅𝑧 × 𝐄̅𝑡


𝐇 𝜇

14
où Y est l’admittance du milieu de propagation pour l’onde TEM; Z = 1/Y étant l’impédance du milieu de
propagation :

𝜀 𝜇
𝑌 = √𝜇 ; 𝑍 = √𝜀

En cas d’ondes TEM:


- Les solutions pour le champ électrique (amplitude et phase de l’onde propageant dans le sens des z
croissants) sont telles que :

𝐄̅ = 𝐄̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = (− ∇𝑡 ∅) 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 = 𝑒̅𝑡 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (1.21)

- De même on observe que le champ magnétique on a :

̅ 𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = √ 𝜀 𝑎̅𝑧 × 𝐄̅𝑡 = 𝑌 𝑎̅𝑧 × 𝐄̅𝑡 = 𝑌 𝑎̅𝑧 × 𝑒̅𝑡 𝑒 −𝑗𝛽𝑧


𝐇 (1.22)
𝜇

Appliquant le champ électrique à l’équation d’onde pour un milieu diélectrique isotrope, homogène, sans
charge libre, telle que
̅ (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) + 𝑘 2 𝑬
∇2 𝑬 ̅= 0 où k = 𝜔√𝜀𝜇
et l’opérateur ∇ qui s’écrit tel que

∇= ∇𝑡 − 𝑗𝛽𝑎̅𝑧 ; ∇= ∇𝑡 2 − 𝛽 2

on aura l’équation de Helmholtz sur et et , sous la forme :

∇𝑡 2 𝑒̅𝑡 + (𝑘 2 − 𝛽 2 )𝑒̅𝑡 = 0

∇𝑡 [ ∇𝑡 2 ∅ + (𝑘 2 − 𝛽 2 )∅] = 0

Puisque le potentiel  obéit à l’équation de Laplace, la nullité de l’équation différentielle ci-dessus implique
que :

𝑘 2 − 𝛽2 = 0
Soit

𝛽 = 𝑘 = 𝜔√𝜀𝜇
Pour les champs électrique et magnétique d’une onde TEM, on peut alors, de manière unique, définir sur
n’importe quelle section droite de la ligne une onde de tension, une onde de courant et une impédance
caractéristique de ladite ligne :
- Dans un plan transverse au point z, un chemin reliant les deux conducteurs C1 et C2 de la ligne permet de
d’obtenir la tension V(z) telle que :
𝐶
𝑉(𝑧, 𝜔) = V0 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 ̅
où 𝑉0 = ∫ 2 ∇𝑡 ∅. 𝑑𝑙
𝐶1
Comme on est en représentation fréquentielle, 𝑉(𝑧, 𝜔) est un complexe qui exprime l’amplitude et phase
de l’onde de tension en fonction de la coordonnée z (propageant dans la direction des z croissant).

15
- Dans le plan transverse au point z, la circulation du champ magnétique sur une boucle fermée entourant
un conducteur permet d’obtenir le courant I(z) tel que :
𝐼(𝑧, 𝜔) = I0 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 où 𝐼0 = ∮ 𝑌𝑎̅𝑧 × (−∇𝑡 ∅). 𝑑𝑙 ̅
𝐶
𝐼(𝑧, 𝜔) est un complexe qui exprime l’amplitude et phase de l’onde de courant en fonction de la
coordonnée z.

- Le rapport entre l’onde de tension V(z) et l’onde de courant I(z) conduit à l’impédance caractéristique de
la ligne :
V0
𝑍𝐶 = (Ohms)
𝐼0
On définit aussi l’admittance caractéristique de la ligne, soit :
I
𝑌𝐶 = 1⁄𝑍 = 𝑉0 (-1)
𝐶 0
L’impédance caractéristique ne dépend que de la géométrie de la ligne et des matériaux qui la composent.
Pour une ligne sans perte ZC est réelle.

1.3.2. Lignes avec pertes

Pour des cas réels, non idéaux, le milieu diélectrique de la ligne cause des pertes dues au fait que ()=’-j’’ ;
par ailleurs les conducteurs de la ligne qui ne sont pas électriques parfaits et la conductivité finie cause des pertes
par effet Joule dans les conducteurs.
Se référant au cas général de l’équation (3.51) pour le champ électrique dans un milieu homogène avec pertes
mais sans charge libre, on peut écrire

∇2 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝐄(𝑟̅ ; 𝜔) = [−𝜔2 𝜀 ′ 𝜇 + 𝑗𝜔𝜇(𝜎 + 𝜔𝜀′′)] 𝐄̅ = 𝛾 2 𝐄̅
Avec 𝛾 2 = −𝜔2 𝜀 ′ 𝜇 + 𝑗𝜔𝜇(𝜎 + 𝜔𝜀′′)
Pour le cas d’onde TEM propageant selon la direction Oz les solutions auront la forme ci-après :

𝐄̅ = 𝐄̅𝑡 (𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝜔) = 𝑒̅𝑡 𝑒 −𝛾𝑧 ou 𝐄̅ = ̅̅


𝑒′̅̅𝑡 𝑒 +𝛾𝑧

où  = +j est l’exposant de propagation (complexe), avec  le coefficient d’atténuation et  le coefficient de


propagation l’onde sur la ligne.
Dans ce cas l’impédance caractéristique de la ligne est un scalaire complexe dont la partie réelle et la partie
imaginaire varient avec la fréquence (et de même l’admittance caractéristique).
1.4. Circuit équivalent distribué pour une ligne à onde TEM
Pour l’étude de ligne propageant une onde TEM on utilise un modèle de circuit distribué équivalent pour
analyser la propagation de l’onde de tension et l’onde de courant.
De manière générale le circuit équivalent distribué (infinitésimal) aura la forme de la figure ci-dessous.

I(z) Rdz I(z)+dI

Ldz

V(z) Cdz Gdz


V(z)+dV

z z+dz 16
Ce circuit est au fait que pour les champs électrique et magnétique transverse, leur répartition est similaire au
cas statique considéré dans le plan transverse. Ramené à une longueur infinitésimale dz, on a :
L=Inductance (série) par unité de longueur de la ligne et R = la résistance (série) par unité de longueur de la
ligne ; ces deux paramètres sont calculés sur les conducteurs de la ligne.
C=capacité (parallèle) par unité de longueur de la ligne et G = la conductance (parallèle, de fuite dans le
diélectrique) par unité de longueur de la ligne ; ces deux paramètres sont obtenus sur le diélectrique séparant
les conducteurs de la ligne.
Ces paramètres sont définis selon les relations suivantes :

∅𝑚 ∬𝑆(𝐶) 𝜇𝐻 ̅̅̅̅
̅ .𝑑𝑆
L= = ̅̅̅
̅ .𝑑𝑙
m étant le flux magnétique sur une surface S (section du diélectrique tel que
𝐼 ∮𝐶′ 𝐻
=0) séparant les deux conducteurs (aller et retour de courant) de la ligne, tandis que C’est une boucle
entourant un des conducteurs (portant un courant entrant I constant) sur la ligne dans une situation
statique.
𝑉𝑙 ̅̅̅
∫𝐶(12) 𝐸̅ .𝑑𝑙
𝑅= 𝐼
= ̅̅̅̅
𝜎 ∫𝑆 𝐸̅ .𝑑𝑆
étant la résistance des conducteurs de la ligne mis en série ;

|𝑄| ∮ 𝜖 ′ 𝐸̅ .𝑑𝑆
̅̅̅̅
C=𝑉 = 2 ̅̅̅
̅
étant en situation d’une charge statique Q et –Q sur les conducteurs (par une
12 ∫1
𝐸 .𝑑𝑙
unité de longueur) et V12 étant la tension déployée entre les conducteurs de la ligne séparés par le
diélectrique ;
𝐼 ∫𝑆 𝜔𝜀 ′′ 𝐸̅ .𝑑𝑆
̅̅̅̅ ̅̅̅̅
∫𝑆 𝐸̅ .𝑑𝑆
𝐺=𝑉 = ̅ ̅̅̅
𝐸 .𝑑𝑙
= 𝜔𝜀′′ ̅̅̅
𝐸̅ .𝑑𝑙
où I est supposé être un courant de fuite constant circulant à
12 ∫ 𝐶(12) ∫𝐶(12)
travers le diélectrique du conducteur 1 vers le conducteur 2, par unité de longueur de la ligne.
De manière le circuit équivalent distribué infinitésimal de la ligne sera tel que suit.

I(z) Zdz I(z)+dI

V(z) Ydz
V(z)+dV

z z+dz

Z est l’impédance équivalente série distribuée par unité de longueur de la ligne et Y est l’admittance parallèle
par unité de longueur de la ligne, telles que :
𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝜔𝐿
𝑌 = 𝐺 + 𝑗𝜔𝐶

17
Les relations entre tension et courant autour du point z seront telles :
𝑉(𝑧, 𝜔) − 𝑍𝐼(𝑧)𝑑𝑧 = 𝑉(𝑧) + 𝑑𝑉
𝐼(𝑧, 𝜔) − 𝑌[𝑉(𝑧) + 𝑑𝑉]𝑑𝑧 = 𝐼(𝑧) + 𝑑𝐼
On obtient alors
𝑑𝑉(𝑧,𝜔)
𝑑𝑧
= −𝑍𝐼(𝑧, 𝜔)

𝑑𝐼(𝑧,𝜔)
= −𝑌𝑉(𝑧, 𝜔)
𝑑𝑧

La tension et le courant le long d’une ligne uniforme seront solutions des équations suivantes :
𝑑 2 𝑉(𝑧,𝜔)
𝑑𝑧 2
= 𝑍𝑌(𝜔) 𝑉(𝑧, 𝜔)

𝑑 2 𝐼(𝑧,𝜔)
𝑑𝑧 2
= 𝑍𝑌 𝐼(𝑧, 𝜔)

Les solutions (ondes de tension et de courant) seront telles que :

𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 −√𝑍𝑌𝑧 + 𝑉− 𝑒 +√𝑍𝑌𝑧

𝐼(𝑧, 𝜔) = 𝐼+ 𝑒 −√𝑍𝑌𝑧 + 𝐼− 𝑒 +√𝑍𝑌𝑧


Les coefficients V+, V-, I+ et I- sont déterminés par les conditions aux limites de la ligne.
𝑑𝐼(𝑧,𝜔)
Néanmoins, comme 𝑑𝑧
= 𝑌𝑉(𝑧, 𝜔) ces coefficients sont reliés par les équations ci-après :

𝑌 𝑌
𝐼+ = √ 𝑉+ et 𝐼− = −√ 𝑉−
𝑍 𝑍

Cette relation entre V+ et I+ (V- et I-) définit l’impédance caractéristique de la ligne, qui est telle que

𝑍
𝑍𝐶 ≜ √ = 𝑅𝐶 + 𝑗𝑋𝐶
𝑌

L’admittance caractéristique de la ligne est telle que

𝑌
𝑌𝐶 = 𝑍𝐶−1 ≜ √𝑍 = 𝐺𝐶 + 𝑗𝐵𝐶

L’exposant de propagation sur la ligne est telle que

𝛾 ≜ √𝑍𝑌 = 𝛼 + 𝑗𝛽
Pour une ligne propageant une onde TEM, les ondes de tension et de courant peuvent ainsi s’écrire
𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 + 𝑉− 𝑒 +𝛾𝑧
1
𝐼(𝑧, 𝜔) = [𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 − 𝑉− 𝑒 +𝛾𝑧 ]
𝑍𝐶
𝑍𝐶 étant l’impédance caractéristique de la ligne telle que
𝑍
𝑍𝐶 ≜ √𝑌 = 𝑅𝐶 + 𝑗𝑋𝐶
𝛾 étant l’exposant de propagation sur la ligne telle que

18
𝛾 ≜ √𝑍𝑌 = 𝛼 + 𝑗𝛽

𝛼 étant le coefficient d’atténuation


𝛽 étant le coefficient de propagation

Conditions limites pour une ligne finie (chargée) :


Considérant une ligne de transmission de longueur L portant une charge d’impédance (équivalente Z L), située
en z=0, on écrit alors (pour le quadripôle équivalent):
A l’entrée de la ligne, point Z = -L :

𝑉1 = 𝑉(−𝐿, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 𝛾𝐿 + 𝑉− 𝑒 −𝛾𝐿
1
𝐼1 = 𝐼(−𝐿, 𝜔) = [𝑉 𝑒 𝛾𝐿 − 𝑉− 𝑒 −𝛾𝐿 ]
𝑍𝐶 +

A la charge, point z=0 :


𝑉2 = 𝑉(0) = 𝑉+ + 𝑉−
1
𝐼2 = −𝐼(0) = − 𝑍 [𝑉+ − 𝑉− ]
𝐶

I1 I2 ZL

V1 V2

-L 0 z

On montre ainsi que


(𝑉2 − 𝑍𝐶 𝐼2 )⁄
𝑉+ = 2
(𝑉2 + 𝑍𝐶 𝐼2 )⁄
𝑉− = 2
Portant ces valeurs dans les expressions de V1 et I1 à l’entrée de la ligne, on a :
1 𝑍𝐶
𝑉1 = 2 (𝑒 𝛾𝐿 + 𝑒 −𝛾𝐿 )𝑉2 + 2
(𝑒 𝛾𝐿 − 𝑒 −𝛾𝐿 )(−𝐼2 )
𝑌𝐶 1
𝐼1 = (𝑒 𝛾𝐿 − 𝑒 −𝛾𝐿 )𝑉2 + 2 (𝑒 𝛾𝐿 + 𝑒 −𝛾𝐿 )(−𝐼2 )
2

Etant donné que la charge équivalente est telle que


𝑉
𝑍𝐿 = − 𝐼 2
2

On a alors à l’entrée de la ligne, une impédance d’entrée suivante :


𝑉1 𝑍 +𝑍 𝑐𝑜𝑡ℎ(𝛾𝐿)
𝑍𝑖𝑛 = 𝐼1
= 𝑍𝐶 𝑍𝐶+𝑍𝐿 𝑐𝑜𝑡ℎ(𝛾𝐿)
𝐿 𝐶

19
Pour une ligne ouverte, ZL= infini, et 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐶 𝑐𝑜𝑡ℎ(𝛾𝐿)

Pour une ligne court-circuitée, ZL= 0, et 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐶 𝑡ℎ(𝛾𝐿)

Pour une ligne adaptée, ZL= ZC, et 𝑍𝑖𝑛 = 𝑍𝐶

1.5. Ondes de tension et de courant, impédance en un point de la ligne :


Considérant la ligne de transmission portant une charge d’impédance (équivalente ZL), située à l’extrémité z=0,
on écrit pour tout point z :
1 𝑍𝐶
𝑉(𝑧, 𝜔) = 2 (𝑒 𝛾𝑧 + 𝑒 −𝛾𝑧 )𝑉2 + 2
(𝑒 𝛾𝑧 − 𝑒 −𝛾𝑧 )𝐼2
𝑌𝐶 1
𝐼(𝑧, 𝜔) = − (𝑒 𝛾𝑧 − 𝑒 −𝛾𝑧 )𝑉2 − 2 (𝑒 𝛾𝑧 + 𝑒 −𝛾𝑧 )𝐼2
2

Soit :
𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉2 cosh 𝛾𝑧 + 𝑍𝐶 𝐼2 sinh 𝛾𝑧
𝐼(𝑧, 𝜔) = −𝑌𝐶 𝑉2 sinh 𝛾𝑧 − 𝐼2 cosh 𝛾𝑧
𝑉2
Tenant compte du fait que 𝑍𝐿 = − , on a l’impédance en un point quelconque de la ligne (impédance de ligne):
𝐼2

𝑉(𝑧) 𝑉 cosh 𝛾𝑧+𝑍𝐶 𝐼2 sinh 𝛾𝑧


𝑍(𝑧) = 𝐼(𝑧)
= − 𝑌2 𝑉
𝐶 2 sinh 𝛾𝑧+𝐼2 cosh 𝛾𝑧

Soit
𝑍𝐿 −𝑍𝐶 𝑡ℎ(𝛾𝑧)
𝑍(𝑧) = 𝑍𝐶 𝑍𝐶 −𝑍𝐿 𝑡ℎ(𝛾𝑧)

Pour le cas où ZL=ZC (ligne adaptée), on a en tout point :


𝑍(𝑧) = 𝑍𝐶
Et les composantes de l’onde de tension sont telles que
(𝑉 − 𝑍𝐶 𝐼2 )⁄
𝑉+ = 2 2 = 𝑉2
(𝑉 + 𝑍𝐶 𝐼2 )⁄
𝑉− = 2 2=0
Les ondes de tension et de courant s’écrivent alors (amplitude et phase):
𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧
𝐼(𝑧, 𝜔) = 𝑌𝐶 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧
Dans le domaine temporel, les ondes de tension et de courant pour une pulsation donnée  auront la forme
suivante :
𝑣(𝑧, 𝑡) = 𝑅𝑒[𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 𝑒 𝑗𝜔𝑡 ]
𝑖(𝑧, 𝑡) = 𝑅𝑒[𝑌𝐶 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 𝑒 𝑗𝜔𝑡 ]
Soit :
𝑣(𝑧, 𝑡) = |𝑉+ |𝑒 −𝛼𝑧 cos(𝜔𝑡 − 𝛽𝑧 + 𝜑𝑉+ )
𝑖(𝑧, 𝑡) = |𝑌𝐶 ||𝑉+ |𝑒 −𝛼𝑧 cos(𝜔𝑡 − 𝛽𝑧 + 𝜑𝑉+ + 𝜑𝑌𝑐 )
On observe que :

20
- Cette onde propage avec une vitesse de phase vph = /; comme cette vitesse est positive, cela implique
que l’onde propage des z négatifs vers les z positifs c-a-d du générateur vers la charge : on parle d’onde
incidente ;
- Dans sa propagation, l’onde atténue selon 𝑒 −𝛼𝑧 .

Analyse de la composante V- de l’onde de tension :


Pour le cas où V+ = 0, les ondes de tension et de courant s’écrivent :
𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉− 𝑒 +𝛾𝑧
𝐼(𝑧, 𝜔) = −𝑌𝐶 𝑉− 𝑒 +𝛾𝑧
Dans le domaine temporel ces composantes correspondent à :
𝑣(𝑧, 𝑡) = |𝑉− |𝑒 𝛼𝑧 cos(𝜔𝑡 + 𝛽𝑧 + 𝜑𝑉− )
𝑖(𝑧, 𝑡) = −|𝑌𝐶 ||𝑉− |𝑒 𝛼𝑧 cos(𝜔𝑡 + 𝛽𝑧 + 𝜑𝑉− + 𝜑𝑌𝑐 )

Cette onde propage avec une vitesse de phase négative, vph’=-/, c-a-d du générateur vers l’entrée de la ligne :
il s’agit d’une onde réfléchie. De même le courant est de signe négatif.

1.6. Ondes Stationnaires, Facteur de Réflexion et Taux d’onde stationnaire


Dans le cas général d’ondes planes TEM, la tension en tout point z est composée d’une onde incidente et d’une
onde réfléchie. Les deux composantes propagent avec une vitesse de même module mais dans des sens opposés.
Il en est de même pour l’onde de courant électrique.

Considérant le cas d’une ligne sans perte (c-a-d  = 0, et =j), dont l’extrémité est un court-circuit.
On aura dans ce cas, à la charge c-a-d en z=0
𝑉(0) = 𝑉+ + 𝑉− = 0
Soit :
𝑉− = −𝑉+

Les ondes de tension et de courant s’écrivent alors (pour le domaine fréquentiel) :


𝜋
𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 − 𝑉+ 𝑒 +𝑗𝛽𝑧 = 2𝑉+ sin(𝛽𝑧) 𝑒 +𝑗3 2

𝐼(𝑧, 𝜔) = 𝑌𝐶 [𝑉+ 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 + 𝑉+ 𝑒 +𝑗𝛽𝑧 ] = 2𝑉+ 𝑌𝐶 cos(𝛽𝑧)

Dans le domaine temps (en supposant V+ et YC réelles), on a à une fréquence/pulsation :


𝜋
𝑣(𝑧, 𝑡) = 2𝑉+ sin(𝛽𝑧) cos (𝜔𝑡 − 2 ) = 2𝑉+ sin(𝛽𝑧) sin(𝜔𝑡)

𝑖(𝑧, 𝑡) = 2𝑌𝐶 𝑉+ cos(𝛽𝑧) cos(𝜔𝑡)

21
Considérant l’onde de tension 𝑣(𝑧, 𝑡), on observe que le long de l’axe de propagation z:

- En tout point z = n, n=0, -1, -2, …, 𝑣(𝑧, 𝑡) = 0, pour tout t : il s’agit de nœuds de l’onde ;
- En tout point z = (nk+1)/2, 𝑣(𝑧, 𝑡) = 2𝑉+ sin(𝜔𝑡) : la tension est d’amplitude maximale ; il s’agit de
ventres de l’onde.
Le même phénomène est observé pour l’onde de courant.
On parle alors d’onde stationnaire ; son profil est donné par la figure ci-dessous. Le couplage de l’onde
incidente et l’onde réfléchie crée des nœuds où l’amplitude de l’onde de tension est minimale et de ventres où
l’amplitude est maximale.

Définissant le rapport en un point z entre l’onde de tension incidente et l’onde réfléchie, on obtient le Facteur
de Réflexion, qui s’écrit :
𝑉− 𝑒 +𝛾𝑧 𝑉− 2𝛾𝑧
Γ(𝑧) ≜ = 𝑒
𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 𝑉+

Se plaçant au point z=0 (au droit de la charge ZL), on écrit


𝑉
Γ(0) = Γ𝐿 = 𝑉−
+

Ainsi

Γ(𝑧) = Γ𝐿 𝑒 2𝛾𝑧
Cette valeur est entièrement déterminée par la valeur l’impédance de la charge, vis-a-vis des caractéristiques de
la ligne ; en effet, étant donnée les relations à la charge
(𝑉2 − 𝑍𝐶 𝐼2 )⁄
𝑉+ = 2
(𝑉2 + 𝑍𝐶 𝐼2 )⁄
𝑉− = 2
et ZL = -V2/I2
on obtient l’expression déterminant le facteur de réflexion à la charge :

22
𝑍𝐿
𝑉− 𝑉2 +𝑍𝐶 𝐼2 𝑍𝐿 −𝑍𝐶 −1
𝑍𝐶
Γ𝐿 = = = = 𝑍𝐿
𝑉+ 𝑉2 −𝑍𝐶 𝐼2 𝑍𝐿 +𝑍𝐶 +1
𝑍𝐶

Une fois connu le facteur de réflexion à la charge, on détermine l’impédance de la charge par :
1+Γ
𝑍𝐿 = 𝑍𝐶 1−Γ𝐿
𝐿

En un point z quelconque les ondes de tension et de courant s’écrivent

𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 + 𝑉− 𝑒 +𝛾𝑧 = 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 [1 + Γ(𝑧)]


𝐼(𝑧, 𝜔) = 𝑌𝐶 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 [1 − Γ(𝑧)]
L’impédance au point z, ainsi que le facteur de réflexion sont reliées par les équations suivantes:
1+Γ(𝑧)
𝑍(𝑧) = 𝑍𝐶 1−Γ(𝑧)
𝑍(𝑧)
−1 𝑍(𝑧)−𝑍
𝑍
𝐶
Γ(𝑧) = 𝑍(𝑧) = 𝑍(𝑧)+𝑍𝐶
+1 𝐶
𝑍𝐶

Application à la ligne sans perte – taux d’onde stationnaire

Pour le cas d’une ligne sans perte, ZC est réelle et =0 ; on a :

𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 [1 + Γ(𝑧)]

𝐼(𝑧, 𝜔) = 𝑌𝐶 𝑉+ 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 [1 − Γ(𝑧)]


Les ventres de l’onde stationnaires sont obtenus aux points z tels que
|𝑉𝑚𝑎𝑥 | = |𝑉+ |[1 + |Γ(𝑧)|]
Les nœuds de l’onde stationnaires sont tels que
|𝑉𝑚𝑖𝑛 | = |𝑉+ |[1 − |Γ(𝑧)|]
On définit le taux d’onde stationnaire, TOS, par :
|𝑉 | 1+|Γ(𝑧)|
𝑇𝑂𝑆 = |𝑉𝑚𝑎𝑥| = 1−|Γ(𝑧)|
𝑚𝑖𝑛

Pour une ligne chargée dont le TOS est déterminé, on a


𝑇𝑂𝑆−1
|Γ(𝑧)| =
𝑇𝑂𝑆+1

La notion de TOS montre que :

- Aux points où la tension (courant) passe par un extrémum (minima aux nœuds, maxima aux ventres), (z)
est réel positif pour les ventres, et réel négatif pour les nœuds :
Γ(𝑧) = |Γ(𝑧)| aux ventres,

23
Γ(𝑧) = −|Γ(𝑧)| aux nœuds,
Pour une ligne sans pertes on a ainsi
𝑍(𝑧) 1+|Γ(𝑧)|
𝑅𝐶
= 1−|Γ(𝑧)| = 𝑇𝑂𝑆 réelle, aux ventres ;

𝑍(𝑧) 1−|Γ(𝑧)| 1
𝑅𝐶
= 1+|Γ(𝑧)| = 𝑇𝑂𝑆 réelle, aux nœuds ;

Pour une ligne sans pertes court-circuitée à l’extrémité (z=0), on a :


a) En z=0
𝑍(𝑧) = 𝑍𝐿 = 0
𝑍(𝑧)−𝑍
Γ(𝑧) = Γ𝐿 = 𝑍(𝑧)+𝑍𝐶 = −1
𝐶

Tous les points situés à 2z=n2, soit z=n/=n/2 à partir de l’extrémité (à charge nulle) équivalent à un
court-circuit ; ce sont des nœuds.

b) En z = - /2 à partir de l’extrémité (soit /4), on a


𝜋
𝜋 −𝑗2𝛽
Γ (− ) = Γ(0)𝑒 2𝛽 =1 on a un ventre
2𝛽

En ce point on a
1+Γ(𝑧) 1+1
𝑍(𝑧) = 𝑍𝐶 1−Γ(𝑧) = 𝑍𝐶 1−1 = ∞ Il s’agit d’un circuit ouvert

Tous les points situés à 2z=n2, soit z=n/=n/2 à partir d’un ventre (à charge nulle) sont aussi des ventres.
c) Le TOS de cette ligne est telle que :
1+|Γ(𝑧)| 1+1
𝑇𝑂𝑆 = 1−|Γ(𝑧)| = 1−1 = ∞

Une charge équivalente à un court-circuit (ou à un circuit ouvert) crée un TOS = ∞.


Pour une ligne sans pertes adaptée (ZL=ZC), on a :
a) En z=0
𝑍(0) = 𝑍𝐶
𝑍(0)−𝑍
Γ(0) = 𝑍(0)+𝑍𝐶 = 0
𝐶
b) En tout point z quelconque,
𝑍(𝑧) = 𝑍𝐶

Γ(𝑧) = Γ𝐿 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 = 0
Ainsi, pour une ligne adaptée il n’y a pas d’onde réfléchie, et le TOS est tel que
1+|Γ(𝑧)|
𝑇𝑂𝑆 = 1−|Γ(𝑧)| = 1

24
1.7. Puissance Transmise pour une onde TEM
La puissance électromagnétique traversant un plan transverse (section S de la ligne) est donnée par :
1 ∗
𝑃 = 2 ∫𝑆 𝐄̅ × 𝐇 ̅̅̅ = 1 ∫ 𝐄̅𝒕 × ̅̅̅
̅ ∗ . ̅𝑑𝑆 𝐇𝒕 . ̅𝑑𝑆
̅̅̅
2 𝑆

Dans le cas d’une onde TEM on a alors


1
𝑃 = 2 𝑉(𝑧) 𝐼 ∗ (𝑧)

Considérant les relations


𝑉(𝑧, 𝜔) = 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 + 𝑉− 𝑒 +𝛾𝑧 = 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 [1 + Γ(𝑧)]
𝐼(𝑧, 𝜔) = 𝑌𝐶 𝑉+ 𝑒 −𝛾𝑧 [1 − Γ(𝑧)]
On obtient
1
𝑃= |𝑉+ |2 𝑌𝐶 ∗ 𝑒 −2𝛼𝑧 [1 − |Γ(𝑧)|2 + 𝑗 2 𝐼𝑚 Γ(𝑧)]
2

La partie réelle correspond à la puissance active (dissipée par ligne chargée) et la partie imaginaire à la
puissance réactive (emmagasinée par la ligne chargée).

Pour le cas d’une ligne sans perte (ZC=RC et = j) on a :


1
𝑃= |𝑉+ |2 [1 − |Γ(𝑧)|2 + 𝑗 2 𝐼𝑚 Γ(𝑧)]
2 𝑅𝐶

La puissance active transmise est alors


1
𝑃 = 2 𝑅 |𝑉+ |2 [1 − |Γ(𝑧)|2 ]
𝐶

avec
1
𝑃𝑖 = 2 𝑅 |𝑉+ |2 , la puissance incidente, et
𝐶

1
𝑃𝑟 = 2 𝑅 |𝑉+ |2 |Γ(𝑧)|2 = 𝑃𝑖 |Γ(𝑧)|2 , la puissance réfléchie.
𝐶

Le facteur |Γ(𝑧)|2 équivaut au rapport entre la puissance incidente et la puissance réfléchie : il s’agit du taux
de réflexion en puissance.

1.8. Abaque de Smith


Etant donné que pour une ligne de transmission déterminée par son impédance caractéristique Zc et son
exposant de propagation  =  +j, l’impédance de ligne en un point quelconque z est reliée au facteur de
réflexion. Il en est de même pour le taux d’onde stationnaire.
Ainsi dans le plan complexe du facteur de réflexion tel que

25
Γ(𝑧) = Γ(0)𝑒 2𝛾𝑧 = Γ(0)𝑒 2𝛼𝑧 𝑒 𝑗2𝛽𝑧 = |Γ(𝑧)|𝑒 𝑗 𝐴𝑟𝑔 𝐺 = 𝑅𝑒(Γ) + 𝑗 𝐼𝑚(Γ)

- le mouvement vers le générateur le long de la ligne correspond à une diminution de Arg(), z étant
négatif : il s’agit d’un mouvement dans le sens horlogique pour Arg () ; pour le module |Γ(𝑧)| il
1
diminuera selon 𝑒 2𝛼|𝑧| quand on se déplace vers le générateur ; Un tour complet de phase de 2 pour (z)
correspond à un déplacement d’une demi-longueur d’onde /2 ;
- Le mouvement vers la charge correspondra donc à un déplacement dans les sens anti-horlogique pour Arg
() ; le module |Γ(𝑧)| sera croissant selon 𝑒 2𝛼|𝑧| quand on se déplace vers la charge ;
- Les valeurs de (z) seront limitées par le cercle de module |Γ(𝑧)| = 1 ;
- Pour une ligne sans perte, le déplacement le long de la ligne est telle que |Γ(𝑧)| = 𝐶𝑡𝑒 ; le déplacement à
|Γ(𝑧)| = 𝐶𝑡𝑒 pour une ligne sans perte correspond à une valeur de TOS.

Dans ce plan complexe (z), l’impédance de ligne normalisée sera telle que :
𝑍(𝑧) 1+Γ(𝑧)
𝜌(𝑧) = = =𝑟+𝑗𝑥
𝑍𝐶 1−Γ(𝑧)

𝜌(𝑧)−1
Γ(𝑧) = =𝑎+𝑗𝑏
𝜌(𝑧)+1

On peut ainsi écrire


1+Γ(𝑧) 1+𝑎+𝑗 𝑏
𝜌(𝑧) = 𝑟 + 𝑗 𝑥 = =
1−Γ(𝑧) 1−𝑎−𝑗 𝑏

On a
1+𝑎+𝑗 𝑏 [1+𝑎+𝑗 𝑏][1−𝑎+𝑗 𝑏] 1−𝑎2 − 𝑏2 2𝑏
𝑟+𝑗𝑥 = = [1−𝑎−𝑗 = (1−𝑎)2 + 𝑗 (1−𝑎)2
1−𝑎−𝑗 𝑏 𝑏][1−𝑎+𝑗 𝑏] + 𝑏2 + 𝑏2

Cette relation conduit à:


1−𝑎2 − 𝑏2 𝑟 2 1 2
𝑟 = (1−𝑎)2 + 𝑏2 d’où on a (𝑎 − 𝑟+1) + 𝑏 2 = (𝑟+1)

2𝑏 1 2 1 2
𝑥 = (1−𝑎)2 + 𝑏2 d’où on a (𝑎 − 1)2 + (𝑏 − 𝑥) = (𝑥)

Des deux dernières relations on a :


𝑟 1
- Le lieu de r = Cte est un cercle centré sur l’axe Re() au point (𝑎 = 𝑟+1 ; 𝑏 = 0) et de rayon 𝑟+1
1 1
- Le lieu de x = Cte est un cercle centré sur l’axe a=1 au point (𝑎 = 1 ; 𝑏 = 𝑥) et de rayon 𝑥

L’abaque de Smith (ci-dessous) fournit un outil de détermination des paramètres de ligne et leur variation.

26
27
Exercice :- Chapitre 1
Exercice 1 :
Montrer que les paramètres L, R, C et G de lignes de transmission pour les câbles courants sont tels que ci-
dessous.

avec pour le câble coaxial b = grand rayon et a= petit rayon cad celui du conducteur intérieur

Pour la ligne bifilaire D = distance entre les deux fils et a= le rayon de leur section.

28
Pour les plaques en plans parallèles, d est la distance entre les deux plaques et w = largeur des plaques

Exercice 2 :
Soit un émetteur constitué par un dernier étage d’amplificateur délivrant 2 Watts sur une ligne coaxiale
d’impédance caractéristique valant 75  et reliée à une antenne dipôle demi-longueur d’onde dont Za = 72 (la
fréquence d’émission étant de 2 GHz).
Déterminer
- le facteur de réflexion à la charge et le TOS de la ligne chargée ;
- la puissance délivrée à l’antenne ;
- la valeur de l’impédance d’entrée de la ligne chargée si le câble est 1.25 m.
Discuter de la manière d’adapter cette ligne en utilisant l’abaque de Smith.

Même question pour Zantenne = 45  !

29
CHAPITRE -2 : GENERALITES SUR LES ANTENNES
2.1. Structure élémentaire d’une antenne – Doublet de Hertz
Le doublet électrique ou doublet de HERTZ forme une structure rayonnante simplifiée: il est constitué
d’un élément de courant infinitésimal I() de longueur dl. Le courant est ici donné par sa représentation
dans le domaine fréquence - amplitude et phase, supposé constant sur la longueur infinitésimale dl
(cette condition est obtenue pour des situations où la longueur dl est largement inférieure à la longueur
d’onde  = c/f. On analysera le champ électrique et le champ magnétique en un point d’observation P
situé à une distance r largement supérieure à la longueur d’onde. La figure ci-dessous montre un doublet
placé dans un système de coordonnées cartésiennes et sphériques. On suppose que doublet est placé
dans l’espace libre équivalent au vide (=0 ; =0).

30
Etant donné que le doublet génère un champ magnétique qui varie dans le temps, ce champ propagera
dans toutes les directions selon un coefficient de propagation 0 , soit un facteur exp(-j0 r).
Le potentiel vecteur (magnétique) au point P (𝑟̅ ) s’écrit alors :
𝐈 ̅̅̅′ )𝑑𝑙
′ (𝑟 ̅̅̅̅̅′ 𝜇
̅ (𝑟̅ ) ≜ 𝜇0 ∫
𝑨 0
= 4𝜋𝑟 𝐈𝑑𝑙 𝑒 −𝑗𝛽0 𝑟 𝑎̅𝑧 (2.1)
𝑆𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒 4𝜋𝑟

Ainsi le champ magnétique au point P est donné par :


̅ (𝑟̅ ) = 𝜇0 𝐇
𝐁 ̅ (𝑟̅ ) = ∇ × 𝐀
̅

En considérant le champ magnétique en coordonnées sphériques, on a :


𝐇𝑟 = 0 et 𝐇𝜃 = 0
𝐈𝑑𝑙 1 1
𝐇∅ = 𝛽0 2 sin 𝜃 (𝑗 𝛽 + ) 𝑒 −𝑗𝛽0 𝑟
4𝜋 0𝑟 𝛽0 2 𝑟 2

Par la deuxième équation de Maxwell, on obtient l’expression du champ électrique ; soit


𝐈𝑑𝑙 1 1
𝐄𝑟 = 2 𝑛0 𝛽0 2 cos 𝜃 ( −𝑗 ) 𝑒 −𝑗𝛽0 𝑟
4𝜋 𝛽0 2 𝑟 2 𝛽0 3 𝑟 3

𝐈𝑑𝑙 1 1 1
𝐄𝜃 = 𝑛0 𝛽0 2 sin 𝜃 (𝑗 𝛽 + −𝑗 ) 𝑒 −𝑗𝛽0 𝑟
4𝜋 0𝑟 𝛽0 2 𝑟 2 𝛽0 3 𝑟 3

𝐄∅ = 0

μ
où n0 = √ 𝜀 0 = 120 𝜋 = 377  est l’impédance intrinsèque du milieu (de propagation) qui est ici le
0

vide.

31
Rappel : Rotationnel en coordonnées sphériques
Soit la représentation des systèmes de coordonnées cartésiennes et sphériques ci-dessous

Le rotationnel du vecteur en coordonnées sphériques est tel que :

Se trouvant dans l’hypothèse de champs éloignés, seules composantes en 1/r sont prédominantes pour
les champs électrique et magnétique ; on obtient :
𝑛 𝛽 𝐈𝑑𝑙
𝐄̅ = 𝐄𝜃 𝑎̅𝜃 = 𝑗 04𝜋0 𝑟 sin 𝜃 𝑒 −𝑗𝛽0 𝑟 𝑎̅𝜃 (2.2)

et
̅ = 𝐇∅ 𝑎̅∅ = 𝑗 𝛽0 𝐈𝑑𝑙 sin 𝜃 𝑒 −𝑗𝛽0 𝑟 𝑎̅∅
𝐇 (2.3)
4𝜋 𝑟

De ces deux relations, on observe ce qui suit :


- Les champs électrique et magnétique à grande distance sont proportionnels à 1/r ;
- Les champs électrique et magnétique ci-dessus sont en phase et orthogonaux ; le champ
électrique est partout dirigé selon la direction 𝑎̅𝜃 tandis que le champ magnétique est dirigé
selon 𝑎̅∅ : on a une onde plane électromagnétique (TEM) propageant dans la direction 𝑎̅𝑟 ; le
rapport de leurs amplitudes (modules) équivaut en tout point à l’impédance intrinsèque du
milieu de propagation (qui est ici assimilé à l’espace vide) ;
- Pour un doublet orienté selon Oz (selon =0), les champs électrique et magnétique rayonnés à
grande distance sont nuls dans la direction =0; ils sont maximaux dans la direction = /2 : le
rayonnement du doublet de Hertz est directif.

32
La puissance par unité de surface en un point quelconque (à grande distance) est donnée par le vecteur
de Poynting telle que :
1
̅ ∗ = 1 |𝐄̅|2 𝑎̅𝑟 = 𝐒 𝑎̅𝑟
𝐒̅ = 2 𝐄̅ × 𝐇 (2.4)
2𝑛 0

En chaque point, le flux de puissance rayonnée est radial, c-a-d dirigé selon 𝑎̅ 𝑟 .
Pour le doublet de Hertz cette puissance (par unité de surface) est donnée par :
𝑛0 𝑑𝑙 2 sin2 𝜃
𝐒= 8
( 𝜆 ) |𝐈|2 𝑟2
(2.5)

Le doublet de Hertz constitue une antenne élémentaire. La puissance rayonnée par unité de surface est
telle que :
1
- Elle décroit proportionnellement à 𝑟2;
- Elle est rayonnée de manière directive (nulle dans la direction =0; elle est maximale dans la
direction = /2).

2.2. Propriétés et Caractéristiques des Antennes à l’Emission


Les performances d'une antenne sont déterminées par les différentes caractéristiques de cette dernière,
à savoir : i) le diagramme de rayonnement et la directivité ; ii) le gain ; iii) l’impédance ; iv) la bande
passante ; etc.
2.2.1. Densité de Puissance, Puissance Rayonnée d’une Antenne et Rendement
Comme dans toute situation de propagation d’une onde électromagnétique, la puissance par unité de
surface est déterminée par le vecteur de Poynting. Considérant le cas d’une onde électromagnétique
périodique, la puissance moyenne par unité de surface ou densité de puissance est déterminée par la
valeur moyenne du vecteur de Poynting exprimé dans le temps, soit :
𝟏 𝝉+𝑻 1
𝑝̅ = 𝑻 ∫𝝉 𝑆̅(𝑡)𝒅𝒕 = 𝑅𝑒(𝐒̅) = 2 𝑅𝑒(𝐄̅ × 𝐇
̅ ∗)

Dans cette expression 𝑆̅(𝑡) est le flux de puissance instantanée déterminé par le vecteur de Poynting
dans le temps, tel que :
𝑆̅(𝑡) = 𝐸̅ (𝑡) × 𝐻
̅ (𝑡))

Pour le cas d’une antenne rayonnant dans l’espace, on considère que l’antenne est située dans l’espace
libre constitué par le vide, et placée au centre d’une sphère de rayon d, égal à la distance entre l’antenne
et le point d’observation. Ainsi la densité de puissance ou flux de puissance par unité de surface au
point d’observation est donnée par :
𝟏 𝝉+𝑻 1 1 1
𝑝̅ = ∫𝝉 𝑆̅(𝑡)𝒅𝒕 = 𝑅𝑒(𝐄̅ × 𝐇
̅ ∗) = |𝐄̅|2 𝑎̅𝑟 = 𝐸2 𝑎̅𝑟 (Watt/m2) (2.6)
𝑻 2 2 𝑛0 𝑛0

33
où E est la valeur efficace de l’amplitude du champ électrique, soit
|𝐄̅|
𝐸= (Volt/m)
√2

1
Comme l’amplitude du champ électrique |𝐄̅| décroit selon d , la densité de puissance rayonnée par
1
l’antenne va décroitre selon d2 .

Pour le cas d’une antenne constituée par le doublet de Hertz Idl, la densité de puissance rayonnée à une
distance R est donnée
𝑛0 𝑑𝑙 2 sin2 𝜃
𝑝= 8
( 𝜆 ) |𝐈|2 𝑑2
(Watt/m2)

De la densité de puissance on détermine la puissance totale moyenne ou puissance totale rayonnée par
l’antenne par l’intégration à travers une surface fermée de la sphère définie par la distance d ; soit :
1
P𝑟 = ∯𝑆𝑝ℎè𝑟𝑒 𝑅𝑒(𝐒̅). ̅̅̅̅
𝑑𝐴 = ∯𝑆𝑝ℎè𝑟𝑒 𝑅𝑒(𝐄̅ × 𝐇
̅ ∗ ). 𝑎̅𝑟 𝑑𝐴
2

Pour un système de coordonnées sphérique, la surface infinitésimale dA est telle que :


𝑑𝐴 = 𝑟 2 sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜙 ;r=d et 𝜃 de 0 à , 𝜙 de 0 à 2

La puissance rayonnée à distance d est donnée par :


1
P𝑟 = 2 ∯𝑆𝑝ℎè𝑟𝑒 𝑅𝑒(𝐄̅ × 𝐇
̅ ∗ ). 𝑎̅𝑟 𝑟 2 sin 𝜃 𝑑𝜃 𝑑𝜙 (2.7)

De manière réelle une antenne émétrice est alimentée par une source (générateur) de puissance
électromagnétique. Un phénomène de pertes devra être tenu en compte entre la puissance fournie à
l’antenne par le générateur et la puissance rayonnée par l’antenne dans l’espace libre. On définit le
rendement d’une antenne à l’émission par le rapport entre la puissance totale rayonnée P𝑟 et la puissance
totale fournie à l’antenne P𝐸 , soit :
P𝑟
𝜂= ou P𝑟 = 𝜂 P𝐸
P𝐸

PR
PE
Gen
Ant

Dans le cas particulier d’une antenne isotrope, définie comme une source de référence ayant un
rendement égal à 1 (100%) et rayonnant de manière omnidirectionnelle une densité de puissance
uniforme quelle que soit la direction (c-a-d indépendante de  et de , on a :
𝑅𝑒(𝐄̅ × 𝐇
̅ ∗ ) = 𝑝𝑖𝑠𝑜 (𝑟) 𝑎̅𝑟

La densité de puissance de puissance par unité de surface pour une antenne isotrope est ainsi donnée
par :

34
P𝑟 P𝐸
𝑝𝑖𝑠𝑜 (𝑟 = 𝑑) = = (W/m2)
4𝜋𝑑 2 4𝜋𝑑 2

Ainsi on observe qu’à une distance d, la puissance totale rayonnée par une antenne isotrope est
uniformément distribuée sur la surface sphérique de rayon r = d.

2.2.2. Directivité, Gain d’une Antenne et Diagramme de Rayonnement,


Comme la densité de puissance rayonnée par unité de surface dépend de la direction (, ), une antenne
réelle rayonne une densité de puissance 𝑝(𝜃, 𝜙) dépendant de la direction considérée. Cette antenne va
privilégier une direction (𝜃0 , 𝜙0 ) où la densité de puissance rayonnée est maximale, soit 𝑝max(𝜃0,𝜙0) .

On caractérise ainsi une antenne par sa directivité donnée par le rapport entre la densité de puissance
dans une direction (, ) et la densité de puissance d’une antenne isotrope rayonnant la même puissance
totale ; on écrit ainsi :
𝑝(𝜃,𝜙)
𝐷(𝜃, 𝜙) = 𝑝iso

où 𝑝iso est la densité de puissance rayonnée par une antenne isotrope.


Comme cette valeur est obtenue à partir de la puissance totale rayonnée, en tenant compte de la
puissance totale fournit à l’antenne, le gain en puissance équivaut à la directivité de l’antenne au
rendement près. On écrit :
𝑔(𝜃, 𝜙) = 𝜂 𝐷(𝜃, 𝜙)

On définit le gain d’antenne G par le rapport entre la densité de puissance par unité de surface dans la
direction de rayonnement maximal et la densité de puissance d’une antenne isotrope. Ainsi
𝑝max(𝜃0 ,𝜙0) 𝑝max(𝜃0,𝜙0)
𝐺= 𝑝iso
= 𝑔𝑚𝑎𝑥 (𝜃0 , 𝜙0 ) = P𝐸
4𝜋𝑑2

Cette valeur détermine la capacité de l’antenne de concentrer la puissance rayonnée dans une direction
privilégiée de l’espace. Les paramètres 𝐷(𝜃, 𝜙), 𝑔(𝜃, 𝜙) et G ne dépendent pas de la distance entre
l’antenne et le point d’observation.
Ainsi pour une antenne de gain G, alimentée par un générateur de puissance PE, la densité de puissance
par unité de surface à une distance d, dans la direction de rayonnement maximal, est donnée par
P
𝑝max(𝜃0 ,𝜙0 ) = 𝐺 𝑝iso = 𝐺 4𝜋𝑑𝐸 2 (W/m2)

Souvent le gain d’antenne est exprimé en Décibel, et la puissance en dBW; soit:


𝐺(𝑑𝐵) = 10 log(𝐺) (dB)
𝐸 P
P𝐸 (𝑑𝐵𝑊) = 10 log 1 𝑊𝑎𝑡𝑡 (dBW)

𝐸 P
P𝐸 (𝑑𝐵𝑚) = 10 log 1 𝑚𝑊 (dBm)

35
𝑝max(𝜃0 ,𝜙0 ) |𝑑𝐵𝑊 = P𝐸 (𝑑𝐵𝑊) + 𝐺(𝑑𝐵) − 10 log(4𝜋𝑑2 ) (dBW)

𝑝max(𝜃0 ,𝜙0 ) |𝑑𝐵𝑚 = P𝐸 (𝑑𝐵𝑚) + 𝐺(𝑑𝐵) − 10 log(4𝜋𝑑2 ) (dBW)

De manière équivalente à la fonction 𝑔(𝜃, 𝜙), une antenne est aussi caractérisée par le digramme de
rayonnement qui détermine les variations du champ ou de la densité de puissance dans l'espace de
rayonnement de l'antenne à une distance fixe r. Le diagramme de rayonnement représente la variation
spatiale de la densité de puissance rayonnée. Il est défini par la fonction de directivité normalisée à
l’unité :
𝑔(𝜃,𝜙) 𝐷(𝜃,𝜙) 𝑝(𝜃,𝜙)
𝑓(𝜃, 𝜙) = 𝐺
= 𝐷𝑚𝑎𝑥 (𝜃0 ,𝜙0 )
=𝑝
𝑚𝑎𝑥 (𝜃0 ,𝜙0 )

Ce diagramme est indépendant de la distance r=d du point d’observation par rapport au centre de la
sphère c-a-d la distance de l’antenne au point d’observation.
Le diagramme de rayonnement d’une antenne réelle présente des directions privilégiées (où la densité
de puissance rayonnée est maximale et ainsi le champ) et des directions où densité de puissance
rayonnée est nulle (et ainsi le champ rayonné). Pour ce cas on parle d’antenne directive.
Souvent on représente ce digramme par une coupe dans un plan horizontal = Cte (généralement /2)
et  variant, ou une coupe dans un plan vertical = Cte (généralement 0 ou /2) et  variant. Cette
forme commune de représentation polaire (plane) du diagramme de rayonnement donne la forme de la
zone de portée de l'antenne. Le diagramme peut être composé d'un lobe principal et de lobes
secondaires; dans ce cas, un paramètre définissant assez bien la directivité de l'antenne est l'angle
d'ouverture du lobe principal à 3 dB, 3dB.
La figure ci-dessous présente le profil du diagramme de rayonnement d’une antenne directive en
comparaison avec celui d’une antenne isotrope.

a) diagramme de rayonnement type pour une antenne directive ; b) diagramme de rayonnement d’une antenne isotrope

Dans la situation d’une antenne constituée par le doublet de Hertz, le diagramme de rayonnement sera
donnée par la fonction (de , car ne indépendante de )

36
𝑝(𝜃,𝜙) 𝑝(𝜃)
𝑓(𝜃, 𝜙) = 𝑝 =𝑝 𝜋 = sin2 𝜃
𝑚𝑎𝑥 (𝜃0 ,𝜙0 ) 𝑚𝑎𝑥 (𝜃0 = ⁄2)

La figure ci-dessous en présente le profil.

Figure ---: Diagramme de rayonnement du doublet de Hertz pour une coupe selon le plan =Cte.

Pour caractériser une antenne, on la présente par la Puissance Isotrope Rayonnée Equivalente (PIRE).
La PIRE d’une antenne d’émission est la puissance que devrait rayonner une antenne isotrope pour
obtenir le même niveau de champ dans une direction donnée. On écrit :
𝑃𝐼𝑅𝐸 = 𝑃𝑔𝑒𝑛 𝐺

La PIRE est souvent exprimée en décibel. Par exemple, pour une antenne alimentée sous une
puissance de 5 W et présentant un gain de 20 dB dans le secteur angulaire [-5°; 5°], la PIRE de cette
antenne sera, PIRE = 10 log5 + 20 = 27 dBW.

2.2.3. Résistance d’une Antenne et Bande passante


L’impédance d’entrée d’une antenne est l’impédance apportée par l’antenne vue comme une charge au
générateur d’émission (formé par l’amplificateur d’émission et le tronçon de ligne) qui alimente
l’antenne. Le circuit équivalent à l’émission est donné par le schéma ci-dessous.

Générateur ZC ZA
Ligne Antenne

L’impédance d’antenne ZA peut être décomposée de manière suivante :


𝑍𝐴 = 𝑅𝐴 + 𝑗𝑋𝐴 = 𝑅𝑝 + 𝑅𝑟 + 𝑗𝑋𝐴


RA et XA sont respectivement la résistance et la réactance vue à l’entrée de l’antenne ;

37
Rr est la résistance de rayonnement ; elle exprime la puissance active totale rayonnée par l’antenne;
Rp est la résistance des pertes de l’antenne ; elle exprime la puissance dissipée dans l’antenne due aux
pertes dans les conducteurs et les pertes diélectriques de l’antenne.
La réactance XA est un terme non désiré, exprimant la puissance réactive. La première façon de
l’éliminer est d’adopter des dimensions physiques qui rendent nulle cette réactance. Une autre façon
consiste à compenser cette réactance par une mise en série XA’ = - XA.
En négligeant les effets du tronçon de ligne, le circuit équivalent de l’antenne à l’émission ainsi que
son alimentation est représentée à la figure ci-dessous.

Ze I

V Za

Antenne
Générateur

Les relations régissant ce circuit sont telles que :


1
𝑉 = (𝑍𝑒 + 𝑍𝐴 )𝐼 soit 𝐼 = 𝑉
𝑍𝑒 +𝑍𝐴

où V est la tension équivalente à la sortie du générateur et Ze l’impédance interne de ce dernier.


Dans les applications pratiques, on réalise une adaptation conjuguée entre l’antenne et le générateur
(pour un transfert maximal de puissance du générateur à l’antenne). On a alors :
𝑍𝑒 = 𝑍𝐴 ∗ = 𝑅𝐿 + 𝑅𝑟 − 𝑗𝑋𝐴

𝑍𝑒 + 𝑍𝐴 = 2(𝑅𝐿 + 𝑅𝑟 )

La bilan de puissance à l’émission est telle que :


Puissance fournie à l’antenne :
1 1 1 1
𝑃𝐴 = (𝑅𝐿 + 𝑅𝑟 )𝐼 2 = 2 (𝑅𝐿 + 𝑅𝑟 ) 4(𝑅 2𝑉
2
= 8(𝑅 𝑉2
2 𝐿 +𝑅𝑟) 𝐿 +𝑅𝑟 )

Puissance rayonnée par l’antenne :


1 𝑅𝑟 𝑅𝑟
𝑃𝑟 = 𝑅 𝐼2 = 𝑉2 = 𝑃
2 𝑟 8(𝑅𝐿 +𝑅𝑟 )2 𝑅𝐿 +𝑅𝑟 𝐴

Puissance dissipée dans l’antenne (pertes) :


1 𝑅𝐿 𝑅𝐿
𝑃𝑑 = 𝑅 𝐼2
2 𝐿
= 8(𝑅 2 𝑉2 = 𝑅 𝑃𝐴
𝐿 +𝑅𝑟 ) 𝐿 +𝑅𝑟

Ainsi le rendement de l’antenne est tel que :


𝑃𝑟 𝑅𝑟 𝑅𝑟 1
𝜂= 𝑃𝑑 +𝑃𝑟
=𝑅 𝑃𝐴 = 𝑅 = 𝑅
𝐿 +𝑅𝑟 𝐿 +𝑅𝑟 1+ 𝐿
𝑅𝑟

38
L’impédance d’entrée de l’antenne étant une caractéristique importante pour assurer l’adaptation et par
conséquent le transfert de puissance à l’antenne et dans l’espace libre, on définit alors la bande passante
de l’antenne comme l’intervalle de fréquences pour lequel l’impédance d’antenne est supérieure ou
égale à 1⁄ = 0.707 de sa valeur maximale.
√2
Ainsi on utilise la représentation de l'impédance d'antenne normalisée en abaque de Smith (vis-à-vis de
l’impédance ZC du générateur et sa ligne d’accès à l’antenne, et la bande passante est définie comme
étant la bande de fréquence pour laquelle cette impédance normalisée reste confinée dans un cercle de
TOS (taux d'onde stationnaire) inferieur ou égal à une certaine valeur imposée (la plus part de cas TOS
< 2). La figure ci-dessous présente la bande passante en relation avec l’impédance d’antenne ZA.

2.2.4. Comportement du rayonnement en fonction de la distance


On montre que l’espace autour d’une antenne rayonnante est divisé en 3 zones : i) la zone de Rayleigh ;
ii) la zone de Fresnel ; et iii) la zone de Fraunhofer. La situation est résumée dans le diagramme ci-
dessous.

39
Au voisinage immédiat de l’antenne, dans la zone de champ proche dite zone de Rayleigh, la puissance
rayonnée est quasi-constante, les déphasages entre les différents points rayonnants de l’antenne n’ayant
pas produit d’interférences significatives. Dans la seconde partie de la zone de champ proche dite zone
de Fresnel, les interférences sont suffisamment importantes et provoquent de fortes fluctuations du
champ électromagnétique. Au-delà, dans la zone de champ lointain ou zone de Fraunhofer, l’amplitude
du champ électromagnétique décroit selon 1/r ce qui fait que la puissance décroit avec la distance en
1/r2, l’onde se comportant comme une onde sphérique.
Pour une antenne dont la plus grande dimension est d et dont l’émission est de longueur d’onde , les
zones sont définies sur le diagramme ci-dessous.

2.3.Propriétés et Caractéristiques des Antennes à la Réception

2.3.1. Théorème de réciprocité pour des antennes


Le théorème de réciprocité permet de définir une liaison entre les caractéristiques d’une antenne en
réception avec les caractéristiques de la même antenne lorsqu’elle opère en mode émetteur. Ce

40
théorème s’exprime de la manière suivante : «Si un courant I est induit dans une antenne B opérant en
mode récepteur, dû à une force électromotrice (c-a-d tension) Ve appliquée à l’entrée d’une antenne A
opérant en émetteur, alors la même force électromotrice une fois appliquée à l’antenne B agissant en
émission va un induire le courant I à l’antenne A agissant en réception à condition qu’on garde la même
orientation relative entre les deux antennes».

A A
B B
I
Ve
I

Ve

a) Antenne A émet. b) Antenne B émet


Figure--- : représentation schématique du principe de superposition.

Une conséquence pratique de ce théorème est que :


Compte tenu du diagramme de directivité (ou de rayonnement) pour l’antenne opérant en mode
émission, le même diagramme de directivité (diagramme de rayonnement) est valide pour la même
antenne opérant en réception ; c’est-à-dire une antenne réceptrice capte de manière directionnelle un
champ électromagnétique incident selon l’orientation du diagramme de rayonnement vis-à-vis de la
polarisation de ce champ incident ou de la localisation de la source.

2.3.2. Surface efficace ou surface équivalente de réception d’une antenne


Quelle que soit la forme d’une antenne, son rôle en mode réception est de capter les ondes
électromagnétiques et d’en extraire la puissance maximale. On conçoit très bien qu’une antenne est
d’autant plus performante qu’elle est de grande dimension. Ainsi les antennes à ouverture captent
d’autant plus de puissance que leur surface d’ouverture est grande. On définit la surface effective de
réception d’une antenne ou surface efficace par :
𝑃𝑟
𝐴𝑟 = (m2)
𝑆𝑟

où Pr est la puissance reçue par l’antenne (en situation d’orientation optimale du digramme de
rayonnement) et fournie à la charge (en situation d’adaptation conjuguée ) ; Sr est le module du vecteur
de Poynting de l’onde incidente et correspondant à la densité de puissance reçue.

41
Pour des antennes pouvant être identifiée par une surface physique d’ouverture (telles que des antennes
paraboliques), la surface effective de réception est liée à la surface physique 𝐴𝑝 par le rendement
d’illumination ; soit :
𝐴𝑟 = 𝜂𝑟 𝐴𝑝 (m2)

Le rendement des antennes à ouverture varie pratiquement entre 0.5 et 0.8 ; pour les antennes
paraboliques cette valeur est typiquement de 0.55 à 0.6.
Une relation fondamentale existe entre le gain d’une antenne (en mode émission) et la surface effective
de réception, soit :
𝜆2
𝐴𝑟 = 𝐺
4𝜋

où  est la longueur d’onde de l’onde TEM.

2.3.3. Impédance d’entrée d’une antenne en réception


En réception, une antenne se comporte comme un générateur de force électromotrice Va et dont
l’impédance interne constitue l’impédance d’antenne ZA. Le circuit de réception est remplacé par une
impédance de charge Zc. Comme à l’émission, une bonne réception suppose de satisfaire aux
conditions d’adaptation en impédance (Zc = ZA*) de façon à minimiser les pertes par réflexion entre
l’antenne et la charge. On a l’équivalence suivante :

ZA
Charge

Va ZC

Antenne
2.4. Cas d’une liaison d’antennes
Considérant une antenne émettrice de gain égal à G1 alimentée par un générateur qui lui fournit une
puissance d’émetteur PE à une fréquence f, on désire déterminer la puissance PR délivrée à la charge
située à la sortie d’une antenne de réception de gain G2.

G1 G2

d
PE PR

La distance séparant les deux antennes étant d, on obtient la puissance par unité de surface au droit de
l’antenne de réception par la relation qui suit:
P
𝑝2 = 𝐺1 4𝜋𝑑𝐸 2 (W/m2)

La puissance délivrée par l’antenne de réception à la charge est telle que:

42
P𝐸
𝑃𝑅 = 𝑝2 𝐴2 = 𝐺1 𝐴2 (Watt)
4𝜋𝑑 2

où A2 est la surface équivalente de réception, donnée par :


𝜆2
𝐴2 = 𝐺2 4𝜋

On obtient:
𝜆 2 𝑐 2
𝑃𝑅 = 𝑝2 𝐴2 = 𝐺1 𝐺2 ( ) 𝑃𝐸 = 𝐺1 𝐺2 ( ) 𝑃𝐸
4𝜋𝑑 4𝜋𝑑𝑓

Le gain de la liaison d’antenne est donné par


𝑃𝑅 𝜆 2 𝑐 2
Γ= 𝑃𝐸
= 𝐺1 𝐺2 (4𝜋𝑑) = 𝐺1 𝐺2 (4𝜋𝑑𝑓)

Pour concevoir la relation de gain d’une liaison d’antenne en fonction de la fréquence, il est préférable
de travailler avec la surface effective de réception. La relation du gain de liaison devient :
𝑃𝑅 𝜆 2 1 2 𝑓 2
Γ= 𝑃𝐸
= 𝐺1 𝐺2 (4𝜋𝑑) = 𝐴1 𝐴2 (𝜆𝑑) = 𝐴1 𝐴2 (𝑐𝑑)

Pour des antennes à ouverture, la surface effective de réception est au rendement près égale à la surface
physique d’ouverture, laquelle est fixe, liée aux dimensions de l’antenne.
1
Ainsi pour une application donnée, le gain total de la liaison diminue selon 𝑑2 , mais augmente
proportionnellement à f2. Cela explique pourquoi les performances des liaisons à antennes sont
meilleures à hautes fréquences.

43
CHAPITRE -3 : STRUCTURES ET TYPES D’ANTENNES
3.1. Antennes filiformes
3.1.1. Antenne dipôle demi-onde
Le dipôle demi-onde (l=λ/2) est l’antenne résonante la plus utilisé pour les télécommunications
modernes. Dans une approche intuitive l’antenne dipôle demi-onde peut être conçue comme étant le
bout replié sur une ligne de transmission terminée par un circuit ouvert, tel que représenté à la figure
ci-dessous.

Figure--- : d’une ligne de transmission à une antenne dipôle.

De cette approche, on observe que le courant varie selon le format d’une onde stationnaire de la ligne.
La répartition du courant varie ainsi selon la forme suivante :
- Variation selon une fonction sinusoïdale ;
- Valeur nulle aux extrémités ;
- La période de variation est /2 ;
- En phase dans chaque bras du dipôle ;
- Valeur maximale possible Im ;
- Valeur de courant à l’entrée de la l’entrée, Iin.

La répartition de l’amplitude du courant pour ce type d’antenne est supposée sinusoïdale, comme il est
illustré sur la figure ci-dessous.

Le champ électrique lointain s’écrit :

44
𝜋
exp(−𝑗𝛽𝑟) cos( cos 𝜃)
𝐄̅ = 𝑗 𝜂0 𝐼𝑖𝑛 2𝜋𝑟 2
sin 𝜃
𝑎̅𝜃

Dans le cas de l’antenne dipôle demi-onde idéale, l= /2, on trouve l’impédance d’antenne est réelle
égale à la résistance de rayonnement telle que :
Z𝐴 = 𝑅𝑟 = 73 Ω

L’antenne dipôle demi-onde réelle a une impédance d’antenne complexe qui vaut :
Z𝐴 = 𝑅𝑟 + 𝑗𝑋𝐴 = 73 + j 42.5 ()

Un dispositif d’adaptation est donc nécessaire entre l’antenne dipôle demi-onde et la ligne de
transmission.
La fonction directivité est telle que
𝜋 2
cos( cos 𝜃)
et 𝐷(𝜃, 𝜙) = 1.64 [ 2
sin 𝜃
] (dépend uniquement de )

En cas de rendement égal à 1, le gain d’antenne est égal à :


𝐺 = 𝐷𝑚𝑎𝑥 = 1.64 (= 2.15 dB, à  = 90°)

L’impédance d’entrée du dipôle demi-onde proche de 75  explique pourquoi certains câbles


(coaxiaux) ont une impédance caractéristique de 75 , pour l’utilisation notamment en vidéo et
télévision.
Cette impédance d’entrée est purement réelle en théorie (pour l’antenne dipôle demi-onde). Ceci est
aussi le cas pour des antennes filaires dont la longueur est un multiple de /2, où un phénomène de
résonnance de l’onde est assuré. Néanmoins si la longueur de l’antenne s’écarte de n/2 l’impédance
d’antenne acquiert une partie imaginaire.
Ainsi, le diagramme de gain a le profil ci-dessous (en comparaison avec celui du doublet de Hertz)

45
Le diagramme de rayonnement de l’antenne dipole demi-onde a le profil représenté dans la figure ci-
dessous en comparaison avec le dipole court court.

3.1.2. Antenne dipôle replié


Le dipôle replié est une modification de l’antenne dipole demi-onde ; sa structure est telle que
représentée à la figure ci-dessous.

La résistance de rayonnement du dipôle replié vaut environ 300Ω. Son diagramme de rayonnement est
semblable à celui du dipôle demi-onde et le gain d’antenne est égal (1.64 soit 2.1dB) ; mais la bande
passante du dipôle replié est plus large que celle du dipôle demi-onde.

46
3.1.3. Antenne quart d’onde
Une antenne monopôle quart d'onde correspond à un cas particulier où un demi-dipôle demi-onde (l =
/4) est placé verticalement au-dessus d’un plan de masse (appelé radian) supposé idéal (Conducteur
électrique parfait plan de surface infini). La présence d’un plan conducteur électrique parfait en dessous
d’un dipôle va modifier ses propriétés et son diagramme de rayonnement, en raison de la réflexion
produite par le plan métallique. L’effet du plan conducteur électrique parfait sur le courant réparti sur
la longueur l = /4 conduit par effet image, à une structure équivalente à un courant réparti sur une
longueur l = /2, c-a-d un dipôle demi-onde.
Cette antenne s’apparente à un dipôle demi-onde qui fonctionne à une fréquence telle que l = λ/4.

Figure --- : Antenne quart d’onde et son équivalent

Ainsi, le diagramme de rayonnement d'une telle antenne est comparable à celui du dipôle λ/2 et le
maximum d'émission a lieu parallèlement au sol. Sa résistance de rayonnement et son impédance
d’antenne sont égales à la moitié de celles du dipôle demi-onde, soit :
1
Z𝐴 = 2 (𝑅𝑟 + 𝑗𝑋𝐴 )𝑑𝑒𝑚𝑖−𝑜𝑛𝑑𝑒 = 36.6 + j 21.25 () et

𝑅𝑟 = 36.5 Ω

3.1.4. Antenne dipôle très court


Une antenne dipôle très court est constitué d’un fil rectiligne dont la longueur l < /50 ; elle est
considérée comme équivalente à un doublet de Hertz.
Alimentée par un courant I la densité de puissance à grande distance r est telle que :
𝑛0 𝑙 2 sin2 𝜃
𝐒= ( ) |𝐈|2
8 𝜆 𝑟2

La puissance rayonnée est donnée par

47
𝑛0 𝑙 2 sin2 𝜃
P𝐸 = ∮𝑺𝒑𝒉è𝒓𝒆(𝒓) 𝐒 dA = ∯ ( ) |𝐈|2 𝑟𝑑𝜃 𝑟𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜙 , 𝜃 𝜖 [0, 𝜋[ ; 𝜙 𝜖 [0, 2𝜋[
8 𝜆 𝑟2

Soit
𝑛0 𝑙 2 𝟐𝝅 𝝅
P𝐸 = ( ) |𝐈|2 ∫𝟎 ∫𝟎 sin3 𝜃 𝑑𝜃𝑑𝜙
8 𝜆

𝑛0 𝑙 2 4 1
P𝐸 = 8
(𝜆) |𝐈|2 2π 3 = 2
𝑅𝑟 |𝐈|2

D’où la résistance de rayonnement d’une antenne dipôle très court (de même pour le doublet de Hertz) :
2𝜋 𝑙 2 𝑙 2
𝑅𝑟 = 𝑛0 ( ) = 80𝜋 ( ) , ()
3 𝜆 𝜆

La fonction directivité est donnée par :


𝑛0 𝑙 2 2 sin2 𝜃
𝐒 ( ) |𝐈|
𝑟2
D(θ, ϕ) = 𝑃𝐸 = 8 𝜆
𝑛0 𝑙 2 2 8π
4𝜋 𝑟 2
⁄ ( ) |𝐈|
4𝜋 𝑟 2 8 𝜆 3

Soit
3
D(θ, ϕ) = 2 sin2 𝜃

D’où le gain d’antenne à rendement maximal


G = 1.5 (1.76 dB)

En réalité ce type d’antenne a une réactance capacitive, plus élevée en valeur absolue que la résistance
𝑙 2
de rayonnement, laquelle est très faible car proportionnelle à (𝜆) . Il s’agit d’une antenne qui rayonne
très peu de puissance.

3.1.5. Antenne dipôle court


Une antenne dipôle court est constitué d’un fil rectiligne dont la longueur est telle que /50 l < /10.
Le courant dans le filament de l’antenne est considéré comme de profil triangulaire, représenté par la
figure ci-dessous.

Ce type d’antenne présente des caractéristiques ci-dessous :

48
- Fonction Directivité similaire au doublet de Hertz, d’où un gain d’antenne et un diagramme de
rayonnement identiques au doublet de Hertz ;
- La Résistance de rayonnement est le quart de celle du doublet de Hertz (ou antenne dipôle très
court) ; ceci est dû au profil du courant de profil triangulaire le long du fil.

3.1.6. Antenne Boucle - Antenne Cadre


Une antenne boucle est constituée d’une boucle circulaire de courant, ayant un rayon largement
inférieur à la longueur d’onde. Cette structure, aussi appelée dipôle magnétique, est le dual du doublet
électrique. On suppose pour cette structure un rayon ra tel que ra << .

Pour une boucle de très petit rayon, on suppose que le courant est constant le long de la boucle, c-a-d
un comportement similaire à celui du doublet de Hertz. On obtient ainsi pour une petite boucle située
dans le plan (Ox, Oy) et Oz étant l’axe de la boucle :
exp(−𝑗 𝛽𝑟)
𝐄̅ = 𝐄𝝓 𝑎̅𝜙 = 𝜔𝜇𝛽 𝜋𝑟𝑎 2 𝐈𝑖𝑛 4𝜋𝑟
sin 𝜃 𝑎̅𝜙

où le facteur 𝜋𝑟𝑎 2 égal à l’aire de la boucle A.


La puissance totale rayonnée par l’antenne boucle est telle que :
1 𝑛 2𝜋 4 2 |𝐈 |2 𝟐𝝅 𝝅
0
P𝐸 = 2 (4𝜋) 2( 𝜆 ) 𝐴 𝑖𝑛 ∫𝟎 ∫𝟎 sin3 𝜃 𝑑𝜃𝑑𝜙

𝐴 2
P𝐸 = 160 𝜋 4 (𝜆2 ) |𝐈𝑖𝑛 |2

La résistance de rayonnement de cette antenne est que


𝐴 2
R 𝑟 = 320 𝜋 4 (𝜆2 )

La fonction directivité est proportionnelle à sin2 et le gain d’antenne est égal à 1.5.

Une variante de l’antenne boucle est l’antenne cadre (carré), dont le côté égale /4, représentée à la
figure ci-dessous.

49
Pour cette antenne, le lobe principal pointe vers l’axe Z (=0), avec un gain d’antenne égal à 2. Sa
résistance de rayonnement est égale à 125 .

3.1.7. Antenne Yagi - Uda


L'antenne Yagi est constituée d'un dipôle actif ou driver (le radiateur qui est un dipôle demi-onde,
généralement un dipôle replié), auquel on a associé un (ou plusieurs) élément(s) passif(s), appelés
directeur(s) de longueur inférieure à /2 et ainsi qu’un réflecteur (élément passif) de longueur
supérieure à /2. Lorsque le dipôle actif est alimenté, il émet des ondes électromagnétiques, les dipôles
passifs vont être excités par des courants et ils vont rayonner à leur tour. Le champ rayonné est la
somme des champs émis par tous les éléments rayonnants. La présence d'éléments passifs diminue la
résistance de rayonnement de l'antenne. Le diagramme de rayonnement présente un seul lobe principal
dans la direction des éléments directeurs. L’espacement entre l’élément actif et le réflecteur/directeur
est de /4 ou légèrement inférieur.
De manière pratique le gain d’antenne pour un Yagi à 3 éléments est d’environ 9 dB, avec un
espacement de 0.15 à 0.25  entre élément actif et le réflecteur et les directeurs. La longueur (hauteur)
typique des éléments passifs est de 5% plus grande ou plus petite que celle de l’élément actif.
La structure géométrique d’une antenne Yagi à plusieurs directeurs est représentée à la figure ci-
dessous.

50
Pour des structures dont l’espacement est Sd = Sr = 015 , on obtient le gain d’antenne en fonction du
nombre d’éléments tel que représenté sur le diagramme de la figure qui suit.

3.2. Antennes à ouverture


3.2.1. Généralités
Supposons un guide d’onde (rectangulaire) à parois métalliques qu’on assimile à un conducteur
électrique parfait. Une onde électromagnétique est entretenue dans le guide d’onde. Les conditions aux
limites imposent partout sur les parois :
- Un champ électrique purement normal ;
- Un champ magnétique tangentiel, lequel induit un courant de surface perpendiculaire au champ
magnétique sur les parois
Une antenne à ouverture est généralement réalisée par une ouverture pratiquée sur une face d’un guide
d’onde ; les lignes de champ magnétique se ferment à travers l’espace extérieur entourant l’ouverture,
et il en sera ainsi pour le champ électrique. On réalise ainsi une structure rayonnante constituant une
antenne à ouverture.
Considérant un guide d’onde rectangulaire le mode transverse électrique dénommé TE10 est celui qui
est privilégié. Le profil du champ électrique sur une coupe transverse est représenté à la figure ci-
dessous.

51
Une idée simple serait d’ouvrir la face transverse du guide pour émettre un champ électromagnétique
dans l’espace environnante. Cette dernière solution conduisant généralement à une rupture
d’impédance entre la propagation guidée (ligne de transmission connectée au générateur) et la
propagation en espace libre conduirait à une désadaptation d’impédance, source de réflexion de
puissance dans le guide d’onde. Une transition adoucie en évasant progressivement les bords du guide
conduit finalement à une antenne cornet de la figure ci-dessous (pour le cornet pyramidal, aussi appelé
cornet rectangulaire).

L’antenne présentant une ouverture de dimension D génère un rayonnement défini selon 3 zones
représentées à la figure ci-dessous, avec :
𝐷2
𝑟 ≤ 2𝜆 la zone de Rayleigh où propage une onde plane
𝐷2 2𝐷 2
2𝜆
≤𝑟≤ 𝜆
la zone de Fresnel
2𝐷 2
𝑟≥ 𝜆
la zone de Fraunhofer où propage une onde TEM sphérique (champs en 1/r).

Ces antennes à ouverture sont utilisées essentiellement à hautes fréquences, de l’ordre du GHz et plus.

3.2.2. Antenne Cornet


52
Une structure d’une antenne cornet est représentée par la figure ci-dessous pour un cornet pyramidal.

La fonction directivité du cornet est optimisée en fonction de A et B, c-a-d D(, ) maximale, pour:

A𝑜𝑝𝑡 = √3𝜆 𝑅1 et B𝑜𝑝𝑡 = √3𝜆 𝑅2

Le diagramme de rayonnement assure une valeur de D(, ) dans la direction de l’axe Z (axe du
cornet) ; on a ainsi le gain d’antenne qui vaut :
4𝜋 8 4𝜋 8
𝐺 = 𝐷𝑚𝑎𝑥 = 𝜆2
(𝜋2 𝐴𝐵) = 𝑆
𝜆2 𝜋2 𝑝

8
Soit une efficacité maximale d’ouverture 𝜂 = 𝜋2 = 0.81 = 81%
La valeur courante de l’efficacité d’ouverture (rendement) est de 70%.

3.2.3. Antenne Parabolique


La structure d’une antenne parabolique est constituée d’une antenne cornet (conique) agissant comme
radiateur et d’un réflecteur en forme d’un paraboloïde de révolution. Le cornet est placé au foyer du
paraboloïde de manière que les ondes planes sphériques issues du cornet sont réfléchies par le
paraboloïde selon le principe de l’optique géométrique. Ce mécanisme est représenté à la figure ci-
dessous.

53
Les antennes paraboliques présentent un gain important et un faisceau étroit (pour le lobe principal du
diagramme de rayonnement). Le gain d’antenne dépend du diamètre d’ouverture D, tel que :

4𝜋 𝜋𝐷 2 4𝜋
𝐺= (𝜂 ) = 𝜂𝑆𝑝
𝜆2 4 𝜆2

On obtient.
𝜋𝐷 2
𝐺=𝜂 ( 𝜆
)

Le diagramme de rayonnement présente un lobe principal dirigé selon l’axe du paraboloïde et un bon
nombre de lobes secondaires. L’angle d’ouverture à 3dB du lobe principal est tel :
𝜆
𝜃 ≈ 70 𝐷 (Degrés)

L’efficacité d’ouverture (rendement) typique varie entre 0.7 et 0.8. Pour de grand diamètre on réalise
un angle d’ouverture à 3dB inférieur à 1° (pour le lobe principal du diagramme de rayonnement).

3.2.4. Antenne Cassegrain


La structure d’une antenne Cassegrain est une variante conçue à partir de l’antenne parabolique. Elle
est constituée d’une antenne cornet (conique) agissant comme radiateur et de deux réflecteurs. Le
réflecteur principal est de forme d’un paraboloïde de révolution. Le réflecteur secondaire est un
hyperboloïde de révolution situé près de foyer du réflecteur principal. Le foyer intérieur de
l’hyperboloïde coïncide avec le foyer du paraboloïde. Le cornet est placé au foyer externe de
l’hyperboloïde (et situé au centre du paraboloïde) de manière que les ondes planes sphériques issues
du cornet sont réfléchies par l’hyperboloïde avant de l’être par le paraboloïde selon le principe de
l’optique géométrique. Ce mécanisme est représenté à la figure ci-dessous.

54
C’est le diamètre du réflecteur principal qui détermine le gain de l’antenne (soit la surface équivalente
d’ouverture). Cette structure est utilisée pour des diamètres de plusieurs mètres (autour de 10 m et plus).

3.3.Antennes Microruban
La structure d’une antenne microruban est constituée d’une plaque conductrice gravé au-dessus d’un
substrat diélectrique monocouche et d’un plan de masse parfaitement conducteur à la face inferieure.
On les appelle aussi antennes microbandes ou ‘patch antenna’ et sont actuellement courantes dans des
applications de communications WiFi. C’est une géométrie simple qui est relativement facile à
fabriquer, mais limitée dans ses possibilités fonctionnelles. La figure ci-dessous en représente la
structure.

Plusieurs variantes existent pour la plaque supérieure dans ce type d’antennes, telles que schématisées
à la figure ci-dessous ; néanmoins des structures à plaque carrée ou circulaire sont les plus courantes.

55
Le principe de rayonnement de l’antenne microruban est présenté à la figure ci-dessous, où la
propagation dans le tronçon de ligne sous la plaque/patch s’effectue selon la longueur L du patch.

Plusieurs méthode existent pour alimenter ce type d’antennes dont l’exemple est donné à la figure ci-
dessous (soit par sonde/câble coaxial ; ligne microruban ou microstrip ; ligne coplaniare etc.).

Ce type d’antenne présente un diagramme de rayonnement presque hémisphérique avec un gain


moyen (6 à 8 dB). Les antennes microruban présentent une faible bande passante (quelques pourcents
par rapport à la fréquence centrale), mais des configurations améliorées existent assurant une grande
bande passante. Cette catégorie d’antenne sont construites pour des fréquences d’opération à des
bandes diverses, variant de 1Ghz à plus de 100 GHz.

3.4. Réseaux d’Antennes


3.4.1. Généralités
Une antenne peut présenter des performances insuffisantes sur l’une de ses caractéristiques.
L’utilisation conjointe de plusieurs antennes alimentées en même temps permet d’y remédier. C’est

56
l’idée maitresse qui guide les utilisateurs des antennes réseaux. Ainsi comme on va le voir, des antennes
faiblement directives peuvent former une structure directive lorsqu’elles sont constituées en réseau.

Une antenne réseau est constituée d’éléments le plus souvent identiques disposées suivant une ligne
(on parle de réseau linéaire, circulaire, …), suivant un plan ( on parle alors de réseau plan) ou dans
une structure à 3 dimensions (réseau volumique) .
Par soucis de simplification, on présentera les bases d’une antenne réseau linéaire où on supposera
des éléments du réseau identiques (le réseau est alors dit homogène) mais cette hypothèse n’est pas
nécéssaire. L’extension à une antenne réseau hétérogène ne posant pas de difficultés particulières. Le
diagramme de rayonnement d’un réseau homogène d’antennes dépend essentiellement de trois
facteurs que sont :
1) le diagramme de rayonnement de chacune des antennes,
2) le pas du réseau (l’écartement entre chaque antenne),
3) la distribution en amplitude et phase du courant qui alimente le réseau.

Le principe de l’antenne réseau est de combiner les rayonnements des antennes entre elles de façon à
créer des interférences constructives dans certaines directions et des interférences destructives dans les
autres. La figure ci-après en représente le principe.

3.4.2. Cas d’une antenne réseau linéaire


Supposons un réseau linéaire d’antennes, à pas constant, où n radiateurs (antennes) identiques sont
alignés selon l’axe OZ et alimentés par des courants déphasés de même amplitude.

Au point d’observation M situé à grande distance, chaque antenne rayonne un champ Ei donné par :

57
𝐾
𝐄̅𝑖 = 𝑟 𝑓 ̅(𝜃𝑖 , 𝜙)𝑒 −𝑗𝛽𝑟𝑖 𝐴𝑖 𝑒 𝑗𝜓𝑖
𝑖

𝜓𝑖 et 𝐴𝑖 étant le déphasage et l’amplitude relative entre les ondes issue de chaque élément i. K est une
constante dépendant de la géométrie (identique) des antennes, tandis que 𝑓 ̅(𝜃𝑖 , 𝜙) représente la fonction
du diagramme de rayonnement de chaque élément dans la direction d’observation, multiplié d’un
vecteur unité déterminant la direction de polarisation du champ électrique. En supposant les antennes
indépendantes les unes des autres (hypothèse dite de faible couplage) on peut appliquer le théorème de
superposition. Le champ électrique total rayonné sera la somme des champs crées par chacune des
antennes du réseau, soit :

𝑵 𝐾 ̅
𝐄̅ = ∑𝑁 ̅
𝑖=1 𝐄𝑖 = ∑𝒊=𝟏 𝑟 𝑓 (𝜃𝑖 , 𝜙)𝑒
−𝑗𝛽𝑟𝑖
𝐴𝑖 𝑒 𝑗𝜓𝑖 (𝜃𝑖,𝜙)
𝑖

Pour des champs lointains, ri = r et i =  pour tous les éléments du réseau et les champs électriques
sont dirigés dans la même direction. On obtient alors l’amplitude du champ électrique lointain :
𝐾
𝐄(𝜃, 𝜙) = 𝑟 𝑒 −𝑗𝛽𝑟 𝑓(𝜃, 𝜙) ∑𝑵
𝒊=𝟏 𝐴𝑖 𝑒
𝑗𝜓𝑖

Soit
𝐾
𝐄(𝜃, 𝜙) = 𝑒 −𝑗𝛽𝑟 𝐹𝑁 (𝜃, 𝜙)
𝑟

où est la fonction du diagramme de rayonnement de l’antenne réseau, telle que

𝑗𝜓𝑖 (𝜃,𝜙)
𝐹𝑁 (𝜃, 𝜙) = 𝑓(𝜃, 𝜙) ∑𝑵
𝒊=𝟏 𝐴𝑖 𝑒 = 𝑓(𝜃, 𝜙) 𝑓𝑁 (𝜃, 𝜙)

Dans équation la fonction diagramme de rayonnement de l’antenne réseau, 𝐹𝑁 (𝜃, 𝜙) est donnée par le
produit de la fonction diagramme de rayonnement d’un élément (individuel) 𝑓(𝜃, 𝜙) multiplié par le
facteur réseau 𝑓𝑁 (𝜃, 𝜙).

L’effet de l’antenne réseau est équivalent au phénomène représenté à la figure ci-dessous : le facteur
réseau étant équivalent au diagramme de rayonnement d’un réseau d’antennes isotropes placées à la
place des antennes réelles.

Le diagramme de rayonnement d’une antenne réseau (c) est le produit du diagramme d’une antenne individuelle (a) par le facteur de
réseau (b).

58
La figure ci-dessous en représente le phénomène pour la fonction de directivité (ainsi que le diagramme
de rayonnement) tracée selon l’axe .

L’antenne Yagi couramment employée pour la réception de la télévision constitue un exemple


particulier d’antenne réseau formée de N dipôles colinéaires équidistantes. Les dipôles sont orientés le
long d’un axe qui est pointé vers l’émetteur de télévision. La mise en réseau est à l’origine d’un
rayonnement longitudinal. Dans ce réseau les dipôles de l’antenne Yagi sont alimentés avec une
amplitude constante, mais avec un déphasage constant.

Exercice :

Déterminer le gain et diagramme de rayonnement d’un réseau linéaire de N antennes dipôles demi-
ondes équidistantes, alimentée de manière que (Ai = A0 = Cte) et un déphasage i = i 0.

Direction de propagation
Z

N = 

1
Y
a = d cos est la différence de parcours entre deux
rayons adjacents,  = a/
59

X
- Déterminer la fonction facteur réseau en fonction de N ;
- Tracer le facteur réseau pour N= 2 ; 8 ; pour le cas où 0 = 0 et 0 = /N (dans le plan = Cte)
- Déterminer le gain de directivité g(,) de l’antenne dipôle demi-onde;
- En déduire le gain de directivité d’une antenne réseau à N éléments dipôles demi-onde.
- Tracer le digramme de rayonnement d’une antenne réseau à N éléments dipôles demi-onde
(dans le plan = Cte).
- Déterminer le gain d’antenne et l’angle d’ouverture à 3dB.

60
CHAPITRE -4 : GUIDES D’ONDES ET STRUCTURES D’ADAPTATION DE L’ANTENNE
A LA LIGNE DE TRANSMISSION
4.1.Guides d’onde
4.1.1. Guides d’onde rectangulaires
Une onde électromagnétique plane incidente se propageant dans un milieu diélectrique et rencontrant
un plan conducteur, donne naissance à une onde réfléchie. Les conditions de continuité à la surface de
séparation entre un milieu diélectrique et un conducteur électrique parfait imposent les conditions
suivantes à l’interface :
- Le champ électrique est purement normal c-a-d que la composante tangentielle du champ
électrique est nulle partout sur l’interface entre le diélectrique et le conducteur électrique
parfait ;
- Le champ magnétique est purement normal à l’interface c-a-d que la composante normale du
champ magnétique est nulle partout sur cette interface.

Ces conditions existent sur les parois d’un guide d’onde rectangulaire à parois métalliques dont la
structure est représentée à la figure ci-dessous.

La propagation d’une onde électromagnétique selon la direction Oz dans un guide d’onde rectangulaire sera
définie en posant les relations suivantes pour la propagation :
𝟐𝝅
𝜆= 𝜷 , pour la longueur d’onde

𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽 , pour l’exposant de propagation

Les ondes qui propagent s’écrivent, dans le domaine complexe :

𝐄̅(𝑥, 𝑦, 𝑧) = [𝐸𝑥 (𝑥, 𝑦)𝑎̅𝑥 + 𝐸𝑦 (𝑥, 𝑦)𝑎̅𝑦 + 𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦) 𝑎̅𝑧 ] 𝑒 −𝛾𝑧 = 𝐸̅ (𝑥, 𝑦) 𝑒 −𝛾𝑧

̅ = [𝐻𝑥 (𝑥, 𝑦)𝑎̅𝑥 + 𝐻𝑦 (𝑥, 𝑦)𝑎̅𝑦 + 𝐻𝑧 (𝑥, 𝑦) 𝑎̅𝑧 ] 𝑒 −𝛾𝑧 = 𝐻


𝐇 ̅ (𝑥, 𝑦) 𝑒 −𝛾𝑧

Ces solutions d’ondes qui propagent dans le guide sont réparties en 2 catégories, avec :
i) des modes transverses électriques (TE) : le champ électrique est partout perpendiculaire à Oz ;
Le champ magnétique possède une composante longitudinale (Hz) et des composantes transverses (Hx
et Hy)

61
Les solutions des modes TE sont telles que :

𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦) = 0
𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝐻𝑧 (𝑥, 𝑦) = 𝐻0 cos 𝑎
sin 𝑏
, m et n entiers : 0, 1, 2, 3, …
𝑗𝜔𝜀 𝑛𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦 𝑗𝜔𝜀 𝑚𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝐸𝑥 (𝑥, 𝑦) = 𝐻0 𝑘2 𝑏
cos 𝑎 sin 𝑏
et 𝐸𝑦 (𝑥, 𝑦) = −𝐻0 𝑘2 𝑎
sin 𝑎 cos 𝑏

𝛾 𝑚𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦 𝑗𝜔𝜀 𝑛𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦


𝐻𝑥 (𝑥, 𝑦) = 𝐻0 𝑘 2 𝑎
sin 𝑎
cos 𝑏 et 𝐻𝑦 (𝑥, 𝑦) = 𝐻0 𝑘2 𝑏
cos 𝑎 sin 𝑏

Selon les valeurs du couple m et n, on parle d’onde TEmn.

ii) des modes transverses magnétiques (TM) : le champ magnétique est partout perpendiculaire à
Oz ;

Le champ électrique possède une composante longitudinale (Ez) et des composantes transverses (Ex et
Ey)
Les solutions des modes TM sont telles que :

𝐻𝑧 (𝑥, 𝑦) = 0
𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝐸𝑧 (𝑥, 𝑦) = 𝐸0 sin 𝑎
sin 𝑏
, m et n entiers : 0, 1, 2, 3, …
𝛾 𝑚𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦 𝛾 𝑛𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝐸𝑥 (𝑥, 𝑦) = −𝐸0 𝑘 2 𝑎
cos 𝑎
sin 𝑏
et 𝐸𝑦 (𝑥, 𝑦) = −𝐸0 𝑘 2 𝑏
sin 𝑎 cos 𝑏
𝑗𝜔𝜀 𝑛𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦 𝑗𝜔𝜀 𝑚𝜋 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝐻𝑥 (𝑥, 𝑦) = 𝐸0 sin cos et 𝐻𝑦 (𝑥, 𝑦) = −𝐸0 cos sin
𝑘2 𝑏 𝑎 𝑏 𝑘2 𝑎 𝑎 𝑏

Selon les valeurs du couple m et n, on parle d’onde TMmn.

La figure ci-dessous montre la variation du champ électrique dans une coupe transverse pour les modes
TE10, TE20 et TE30.

Mode TE10 Mode TE20 Mode TE30

62
Les figures ci-dessous montrent la répartition de lignes de champs électrique et magnétique dans un
guide d’onde rectangulaire, pour les modes TE10, TE11 et TM11.

I : coupe transverse (montre les lignes de champ électrique/bleus et ligne de champ magnétique/noirs)
II : Coupe longitudinale par x=a/2 (montre les lignes de champ électrique)
Troisième figure : Face latérale et face supérieure (les lignes de champ magnétique/noir et de courant
de surface/bleu)

63
On montre que les modes TEmn et TMmn propagent pour des fréquences supérieures à fcmn telle que

1 2 2 2 2
𝑓𝑐𝑚𝑛 = 2𝜋 √(𝑚) + (𝑛) = 𝑐 √(𝑚) + (𝑛)
√ 𝜀𝜇 𝑎 𝑏 2𝜋 𝑎 𝑏

On observe ainsi que le mode TE10 est le mode dominant pour un guide d’onde rectangulaire. Sa
fréquence de coupure est telle que :
1 1 𝑐
𝑓𝑐10 = 2𝜋 = 2𝜋𝑎
√𝜀𝜇 𝑎

On définit ainsi la bande passante du guide comme la bande de fréquences supérieures à 𝑓𝑐10 mais
inférieures à la fréquence de coupure du mode qui suit au TE10 (TE20 ou TE11 selon la valeur du rapport
b/a).
Une fois le mode dominant excité dans un guide d’onde, il propage selon le modèle des lignes de
transmissions et l’abaque de Smith est un outil essentiel. Le couplage de puissance microonde dans un
guide d’onde se fait généralement à travers un câble coaxial ; la figure ci-dessous en représente le
principe avec la configuration des lignes de champ électrique.

Dans cette structure, la sonde du câble coaxial excite un mode TE10 dans le guide à partir du mode
TEM qui propage dans le câble coaxial ; ou vice-versa.
La figure ci-dessous montre une image de guides d’onde rectangulaires (flexibles et rigides).

64
4.1.2. Caractérisation et Utilisation des Guides d’onde
Les guides d’ondes rectangulaires (circulaires, ou elliptiques) sont souvent utilisés dans les
équipements d’émission/réception à antennes, à des fréquences entre 3 GHz et 90 GHz. D’autres
éléments y sont associés tels que :
- un circulateur : dispositif à 3 accès (1, 2 et 3) ou 4 accès, autorisant le passage de puissance de
1 vers 2, ou de 2 vers 3 et ainsi de suite ;
- un isolateur : dispositif à deux accès (1 et 2), laissant passer la puissance de 1 vers 2 et bloquant
(atténuation très élevée) toute puissance de 2 vers 1.

Les figures ci-dessous représentent des symboles pour un isolateur et un circulateur respectivement.

Isolateur
1 2

Circulateur à 4 accès
1 3

L’analyse de la transmission et transfert des ondes et de la puissance entre les accès d’un dispositif
microonde s’analyse aussi selon la matrice de répartition. Ainsi pour un dispositif à 2 accès (guide,
isolateur, atténuateur, etc.), qui se comporte comme un quadripôle, le transfert des grandeurs électriques
s’exprime selon la matrice de répartition S telle que schématisée à la figure ci-dessous.

a1 b2

1 S 2

a2
b1

Pour ce quadripôle, a1 et a2 sont les ondes (champ électrique par exemple) incidentes à l’accès 1 et
l’accès 2 respectivement, tandis que b1 et b2 en sont les ondes réfléchies. Le quadripôle est totalement
défini par sa matrice de répartition S telle que :

65
𝑆 𝑆12
S = ( 11 )
𝑆21 𝑆22
𝑏 𝑆 𝑆12 𝑎1
( 1 ) = ( 11 )( )
𝑏2 𝑆21 𝑆22 𝑎2
Soit

𝑏1 = 𝑆11 𝑎1 + 𝑆12 𝑎2
𝑏2 = 𝑆21 𝑎1 + 𝑆22 𝑎2

Ainsi on peut définir ces paramètres comme :


S11, le facteur de réflexion à l’entrée du quadripôle ;

S22, le facteur de réflexion à la sortie du quadripôle ;

S21, la fonction de transfert de l’accès 1 vers l’accès 2 du quadripôle;

S12, la fonction de transfert de l’accès 2 vers l’accès 1 du quadripôle.

Cette représentation peut être étendue à un dispositif à n accès (3, 4, 5 etc.).


Ainsi un isolateur parfait est donné par :
𝑏 0 0 𝑎1 0 0
( 1) = ( )( ) ; soit S =( )
𝑏2 1 0 𝑎2 1 0
Un circulateur à trois accès est défini par :
𝑏1 0 0 1 𝑎1 0 0 1
(𝑏2 ) = (1 0 0) (𝑎2 ) ; soit 𝑆 = (1 0 0)
𝑏3 0 1 0 𝑎3 0 1 0

Ainsi la structure générale d’un émetteur récepteur radiofréquence est représentée à la figure ci-
dessous.

f1

f2
Ampli Tx
guide ou coax

guide ou coax
Ampli Rx

Dans cette structure de communication, l’émission (Tx) est effectuée à la fréquence f1 tandis que la
réception (Rx) l’est à la fréquence f2.
66
Dans cette partie de la chaine de transmission, l’analyse générale est effectuée selon l’onde de tension
pour exprimer le signal. Néanmoins c’est la puissance qui beaucoup mieux exprimée aux différents
points de la structure. Ainsi le paramètre essentiel pour caractériser les éléments de la structure est le
gain ou la perte d’insertion représentés par |𝑆21 |, souvent exprimé en décibel: gain pour les
amplificateurs ; pertes et atténuation pour les isolateur, guide d’onde ou câble coaxial, atténuateur,
circulateur, etc.

4.2.Structures de montage et adaptation d’antennes sur la ligne de transmission


4.2.1. Alimentation d’une antenne dipôle
Les différentes structures d’antennes dipôles sont beaucoup utilisées car très simples (deux bouts de
fils). Néanmoins deux contraintes ont conduits à des montages particuliers de l’antenne dipôle pour sa
connexion à la ligne de transmission : l’adaptation de l’antenne à la ligne, et la solidité
physique/mécanique du dispositif d’antenne. Diverses montages ont pour cela été développés
dont l’antenne BALUN.
i) Antenne Balun (Balanced to Unbalanced).
La structure d’une antenne Balun est représentée à la figure ci-dessous.

Cette structure sert à réaliser une adaptation en créant une ligne symétrique (c-a-d balancée) à partir
du câble coaxial qui est non-symétrique (c-a-d non balancé). En effet le conducteur extérieur du câble
coaxial est mis à la terre, tandis que le conducteur intérieur est celui qui porte la tension du signal. Par
contre l’antenne dipôle, qui est symétrique, exige une symétrie dans l’alimentation. En terme de
courant il y aura des courants différents sur la face interne et la face externe du câble coaxial ce qui
conduit des courants asymétriques sur les deux fils du dipôle (voir figure ci-dessous pour le dipôle
alimenté par un coax simple).

67
Pour corriger cette situation, on crée une ligne de transmission symétrique de longueur /4 ; ce tronçon
de ligne étant court-circuité à sa base présentera un circuit ouvert au droit de l’antenne, c-a-d un courant
nul sur la face extérieur du conducteur externe du câble coaxial.
Une autre structure de l’antenne Balun est donnée par l’antenne Bazooka, représentée à la figure ci-
dessous, qui assure un courant nul sur la face externe du conducteur extérieur de la ligne de
transmission faite de câble coaxial.

68
Exercice 1 _ Chap4:
Une antenne parabolique ayant un diamètre de 5m présente une efficacité d’ouverture de 90%. On
demande de calculer le gain de l’antenne à une fréquence de 6GHz.

Exercice 2:
La puissance de sortie d’un amplificateur émetteur est de 600 Watts. La ligne de transmission (feeder)
qui relie l’amplificateur à l’antenne a des pertes de 1dB. Si l’antenne cause un facteur de réflexion de
module 0.01, déterminer la puissance émise par l’antenne.

Exercice 3:
On considère l’émetteur d’une station terrienne fonctionnant à 12 GHz tel que représenté à la figure
ci-dessous.

W1 W2

3 4
Pi 2
1 Feeder Ant
Coupleur
Amp

Les Wattmètres W1 et W2 sont branchés aux sorties 3 et 4 du coupleur à 40 dB ; ils fournissent une
mesure de 0 dBm pour W2 et 10 W.
Déterminer la puissance délivrée par l’amplificateur à l’antenne si on suppose que la ligne feeder est
sans pertes.
Dans le cas d’une impédance d’antenne réelle, déterminer la valeur de cette dernière si la ligne a une
impédance caractéristique de 50 .

69
CHAPITRE -5 : Propriétés de propagation dans l’atmosphère et Bruit de Réception
5.1 Propagation Libre dans l’Atmosphère
5.1.1. Généralités
L’étude d’une liaison d’antennes dans les chapitres précédents a supposé une situation idéalisée
d’espace libre constitué par le vide, dénué d’obstacle, où propage une onde plane sphérique. Dans une
situation réelle plusieurs facteurs interviennent notamment les paramètres électromagnétiques du
milieu, la fréquence de l’onde, l’influence de la présence du sol, etc. Ainsi les bandes radiofréquences
ont été allouées à des différentes applications en tenant des avantages et contraintes de propagation.
Dans un environnement terrestre, on doit tenir compte qu’il existe le sol, l’atmosphère et une éventualité
d’obstacles de différentes formes. Pour une liaison d’antennes, différentes situations peuvent coexister,
dont :
- Une onde directe ;
- Une onde réfléchie ;
- Une onde de surface ou onde de sol ;
- Une onde de réflexion ionosphérique.
Divers phénomènes se superposent à la propagation libre, notamment la réfraction dans des couches
atmosphériques et la diffraction sur des obstacles.
Ces phénomènes constituent des modes de propagation qui existent ou pas selon les conditions
physiques et la fréquence. On tient alors compte du phénomène dominant pour faire les choix qui
s’imposent durant la conception d’un système de propagation.

5.1.2. Propagation en espace libre dans l’atmosphère


Pour les communications par antennes, l’espace libre réel est constitué par l’atmosphère dont les
paramètres électromagnétiques sont tels que :  = ’- j’’ ;  ; .
La propagation des ondes en espace libre se réalise selon un exposant de propagation  et une
impédance intrinsèque du milieu  tels que :

𝛾 = √𝑗𝜔𝜇(𝜎 + 𝑗𝜔𝜀) = α + jβ

𝑗𝜔𝜇
𝜂 = √𝜎+𝑗𝜔𝜀 = |η| 𝑒 𝑗𝜍

Les solutions aux équations de Maxwell pour le cas d’ondes planes électromagnétiques propageant
dans la direction z (Oz positif) s’écrivent dans le domaine fréquence (pour le cas où le champ
électrique est polarisé uniformément selon Ox) :
𝐄̅(z, ω) = E+ 𝑒 −𝛾𝑧 𝑎̅𝑥 = |E+ | 𝑒 𝑗𝜑 𝑒 −𝛼𝑧 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 𝑎̅𝑥 = |E+ | 𝑒 −𝛼𝑧 𝑒 −𝑗(𝛽𝑧−𝜑) 𝑎̅𝑥

70
̅ (z, ω) = H+ 𝑒 −𝛾𝑧 𝑎̅𝑦 = E+ 𝑒 −𝛾𝑧 𝑎̅𝑦 = |E+| 𝑒 −𝛼𝑧 𝑒 −𝑗(𝛽𝑧−𝜑+𝜍) 𝑎̅𝑦
𝐇 𝜂 |𝜂|

Dans le domaine temporel, cette onde TEM s’écrit alors selon la forme suivante :
𝐸̅ (z, t) = |E+ | 𝑒 −𝛼𝑧 cos(𝜔𝑡 − 𝛽𝑧 + 𝜑) 𝑎̅𝑥

̅ (z, t) = |E+| 𝑒 −𝛼𝑧 cos(𝜔𝑡 − 𝛽𝑧 + 𝜑 − 𝜍) 𝑎̅𝑦


𝐻 |𝜂|

Les expressions du champ électrique et du champ magnétique montrent que:


- Le coefficient d’atténuation , cause une diminution d’amplitude des champs électrique et
magnétique : il s’agit d’une atténuation due aux pertes par absorption ;
- Le coefficient de propagation , est lié à la vitesse de propagation de l’onde, la vitesse de
phase telle que :
𝜔 𝜔
v𝑝ℎ = = 𝜆 = 𝑓𝜆
𝛽 2𝜋

Dans le cas de propagation dans un milieu dissipatif (𝛼 ≠ 0 ), la puissance de l’onde électromagnétique


subit une atténuation due aux pertes par absorption est telle que :
𝐴𝑡𝑡 = 𝑒 2𝛼𝑧

Pour le cas d’une liaison à antennes sur une distance d, au bilan de puissance en espace libre constitué
par le vide entre les antennes émettrice et réceptrice il faut tenir compte des pertes d’absorption en
divisant par l’atténuation Att :
𝐴𝑡𝑡 = 𝑒 2𝛼𝑑

En décibel on a :
𝐴𝑡𝑡|𝑑𝐵 = 10 log(𝑒 2𝛼𝑑 ) = 8.7 𝛼 𝑑 (dB)

Au lieu de la valeur de a en Neper, le coefficient d’atténuation est aussi exprimé en dB/km, soit :
𝛼|𝑑𝐵/𝑘𝑚 = 10 log(𝑒 2𝛼 1000 ) = 8700 𝛼 (dB/km)

Pour des cas courants dans l’atmosphère, on a la situation suivante:


𝜎𝑒𝑓𝑓 = 𝜎 + 𝜔𝜀′′ ≈ 𝜔𝜀′′ ≪ 𝜀′ (milieu à faibles pertes)

On alors :
𝛼≪𝛽 et

𝛽 ≈ 𝛽0 = 𝜔√𝜀0 𝜇0
1
v𝑝ℎ ≈ 𝑐 =
√ 0 𝜇0
𝜀

𝜂 ≈ 𝜂0 = 120𝜋 = 377 ()

71
1. Absorption par l’atmosphère :
L’absorption des couches atmosphériques est due aux gaz qui composent l’air, particulièrement
l’oxygène et la vapeur d’eau. Les courbes d’atténuation due à ces deux gaz sont représentées à la figure
ci-dessous( pics à 22 GHz et 180 GHz dû à la vapeur d’eau et à 60 GHz et 120 GHz dû à l’oxygène).

Une première approximation est de calculer l’atténuation due à l’atmosphère comme la somme des
atténuations provoquées par chaque gaz individuellement.

2. Absorption par les hydrométéores :


Les hydrométéores sont constitués par les particules d’eau présentes dans l’atmosphère : nuages,
brume, brouillard, pluie, neige. Ces particules affectent la propagation d’ondes électromagnétiques
selon le diamètre des particules par rapport à la longueur d’onde et la densité des particules : ainsi
l’atténuation linéique augmente avec la fréquence et la quantité (masse) d’eau par unité de volume.
L’abaque ci-dessous (produite par l’UIT-R) détermine l’atténuation linéique par rapport à la fréquence
pour différentes situations de pluie ou de brouillard.
72
3. Absorption par les obstacles (bâtiments, végétation) :
Dans le cas d’ondes traversant une végétation modérément dense, l’atténuation linéique est fournie
par une formule empirique produite par l’UIT-R selon un modèle à décroissance exponentielle, soit :

L𝑣𝑒𝑔 = 0.45 𝑓 0.284 𝑒 , e < 14 m et f en GHz;

L𝑣𝑒𝑔 = 1.33 𝑓 0.284 𝑒 0.588 , 14 m < e < 400 m et f en GHz;

e est l’épaisseur de la zone de végétation en mètres, tandis que f est la fréquence en GHz.
Ce modèle est valable pour des bosquets d’épaisseur inférieure à 400m et des fréquences comprises
entre 230 MHz et 90 GHz.

73
Pour les édifices, on observe qu’ils sont transparents pour des fréquences HF mais deviennent
opaques quand on monte la fréquence à la gamme SHF et au-delà.
On considère les bâtiments comme des obstacles opaques causant les effets ci-après :
- La diffraction par les bords (d’écran);
- La réflexion sur la surface de l’obstacle ; ce phénomène est à la base de la propagation par
chemins multiples, source d’affaiblissement spatial dénommé ‘fading’ (évanouissement)

5.1.3. Influence des couches de l’atmosphère sur la propagation


La figure ci-après représente la structure des couches atmosphériques.

74
L’ionosphère est la partie de l'atmosphère exposée aux forts rayonnements du soleil et aux rayons
cosmiques qui provoquent l’ionisation des molécules. Les particules chargés négativement (électrons)
et positivement (ions) ont tendance à se concentrer en couches ionisées qui vont jouer un rôle important
dans la propagation des ondes et principalement des ondes HF. Ces couches absorbent, réfléchissent
ou encore laisse passer les signaux radio selon l'heure, la saison et les conditions de propagation.
La figure ci-après représente un modèle simple de propagation dans l’atmosphère :
- Propagation par visibilité directe,
- Propagation par onde de sol ;
- Propagation par réflexion ionosphérique (f < 30 MHz)

5.1.4. Spectre de Fréquences : Modes de Propagation et Applications


L’Union Internationale des Télécommunications (UIT) a émis des Recommandations sur l’affectation
des bandes de fréquences (radiofréquences) pour des applications diverses. L’organe de l’UIT chargé
de la normalisation des communications sans fil est l’UIT-R (ou ITU-R, R pour secteur des
Radiocommunications ; anciennement le CCIR –Comité Consultatif International sur les
Radiocommunications). L’organe chargé de la normalisation sur les communications sur fil est l’UIT-
T (ou ITU-T, T pour secteur de normalisation des Télécommunications ; anciennement le CCITT –
Comité Consultatif International sur les Télécommunications et Télégraphe).
Le spectre de fréquences a été subdivisé de la manière suivante :
i) Very Low Frequencies (3 – 30 kHz) et Low Frequencies (30 – 300 kHz)

75
- Le sol et l’ionosphère agissent comme les conducteurs d’un guide d’onde à plaques parallèles.
Les ondes transmises sont en polarisation verticale (pour le champ électrique) due aux
conditions aux limites à la surface du sol et de l’ionosphère.
L’atténuation est faible et l’absorption est quasiment nulle : l’onde propage ainsi à très grande
distance ; ces fréquences sont propices pour la radio-navigation.
- Comme les fréquences sont très basses, la bande passante de communication est très faible.
- Les antennes utilisées présentent des dimensions physiques très grandes, mais petites
électriquement étant donné que les longueurs d’ondes sont très grandes.

ii) Medium Frequencies (300 kHz – 3MHz)


- Des ondes de surface dominent, sur de courtes et moyennes distances; en effet l’onde réfléchie
est en opposition de phase par rapport à l’onde directe, dû à une réflexion totale sur un bon
conducteur et des trajets de même longueurs électriques. La dispersion est plus élevée qu’en LF
(Basses Fréquences) mais sans absorption.
- La polarisation utilisée est verticale due aux conditions aux limites sur le sol (conducteur).
- Les applications courantes de cette bande ont été la radiodiffusion en modulation d’amplitude,
avec des portées inférieures à 200 km.

iii) High Frequencies (3 – 30 MHz)


- La propagation dominante est par réflexion ionosphérique à un ou plusieurs bonds,
l’ionosphère produisant une excellente réflexion et le sol demeurant suffisamment
réfléchissant. Le sol devient de moins en moins conducteur de sorte que l’onde de surface est
très atténuée sauf sur la surface de la mer.
- Les polarisations verticale et horizontale sont utilisées.
- Ces bandes ont longtemps été utilisées pour la radiodiffusion à modulation d’amplitude, avec
de longues portées.

iv) Very High Frequencies (30 – 300 MHz) et Ultra-Very High Frequencies (300 MHz-3GHz)
- L’ionosphère devient transparente; les communications se font par ondes d’espace (Faisceau
Hertziens) comprenant l’onde directe et souvent, l’onde réfléchie qui interfèrent l’une avec
l’autre.
- Des phénomènes supplémentaires doivent être tenus en compte, tels que la diffraction par des
obstacles si la ligne de visibilité directe est obstruée par des obstacles, la courbure des ondes
sur de grandes distances à cause de la réfraction par la troposphère.
- La bande passante est assez large pour des applications de radiodiffusion FM (meilleure qualité
audio) et de la télévision ; néanmoins les portée sont courtes (inférieures à 50 km) dû à la
courbure de la surface terrestre. Certaines bandes de la gamme UHF sont utilisées pour les
communications mobiles.

76
v) Super High Frequencies (3-30 GHz)
- La communication se réalise uniquement par ondes directes, et les antennes offrent des
dimensions électriquement grandes (donc plus de directivités).
- Les contraintes à tenir compte sont notamment l’absorption atmosphérique qui accuse un pic à
22 GHz, ou due aux intempéries (brouillard, pluies, neige, etc.) ainsi que les réflexions multiples
sur des obstacles environnant (bâtiments, arbres, etc.), en cas de faisceaux Hertziens terrestres.
- Diverses applications de communications par satellite et des systèmes radar utilisent cette bande
de fréquences, ainsi que les communications mobiles.

vi) Extremely High Frequencies (30-300 GHz)


- Les propriétés de propagation sont similaires à la gamme SHF.
- L’atmosphère présente un pic d’absorption à 60 GHz.
- Cette gamme de fréquences est utilisée pour des communications par satellite et l’exploration
spatiale.
Les gammes microondes UHF, SHF et EHF ont été subdivisées en sous-bandes selon la dénomination
présentée dans le tableau ci-après :
Bande de Dénomination de
Fréquences la Bande
1 – 2 GHz L
2 – 4 GHz S
4 – 8 GHz C
8 – 12 GHz X
12 – 18 GHz Ku
18 – 27 GHz K
27 – 40 GHz Ka
40 – 75 GHz V
75 – 110 GHz W

5.2. Bruit en Réception


Le bruit est un phénomène de tension/courant électrique perturbateur qui affecte les systèmes de
communications, particulièrement en réception où les signaux sont de faible puissance.
Dans des systèmes radiofréquences on observe les propriétés suivantes liées au bruit :
- Les puissances de bruit issus de sources différentes s’ajoutent car les ondes électriques
(tension /courant) issues de sources différentes sont indépendantes ; il est aussi additif sur le
signal utile : on parle de bruit additif ;
- La densité spectrale de puissance de bruit est uniforme vis-à-vis de la fréquence ; on parle de
bruit blanc ;
- La distribution statistique du bruit est une fonction aléatoire gaussienne.

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Le bruit dans les systèmes de communications couramment observé est du Bruit Blanc Gaussien
Additif (Additive Gaussian White Noise – AGWN).
On caractérise le bruit selon deux origines :
i) Le bruit interne ou bruit propre du récepteur : c’est le bruit généré dans les éléments du
circuit électrique du récepteur, comprenant en particulier l’amplificateur de réception et
l’antenne.
ii) Le bruit externe au récepteur : le bruit externe au circuit récepteur provient de sources
différentes dont :
- Le bruit galactique généré par le rayonnement du fond galactique (bruit du ciel) et par le
soleil
- Le bruit industriel généré par l’activité humaine (appareils électriques, les moteurs, etc.). Son
niveau est plus élevé en zones industrielles et urbaines par rapport aux zones rurales et il
couvre le bas du spectre jusqu’aux UHF ;
- Le bruit atmosphérique issu de décharges électriques atmosphériques ou d’orages, même
lointains ; il affecte des fréquences inférieures aux UHF.

5.2.1. Température de bruit


Les différentes catégories de bruit sont généralement caractérisées par la température de bruit pour les
assimiler au bruit thermique : un corps noir porté à une température T génère un rayonnement
électromagnétique de puissance étalée de manière uniforme sur tout le spectre fréquentiel, selon une
densité spectrale de puissance N telle que :
n = 𝑘𝑇 , Watt/Hertz (T en degrés Kelvin ; k = 1.381 10-23 J/K)

La puissance de bruit reçue dans une bande passante B est donnée par :
𝑁 = 𝑘𝑇𝐵 , Watt

Pour minimiser la puissance bruit en réception radiofréquence, on intercale un filtre qui ne laisse
passer que la bande de fréquence du signal utile.
Si H(f) est la réponse en fréquence d’un filtre (ou amplificateur) sans bruit, le bruit à la sortie de ce
filtre est tel que (pour un bruit blanc de température Ti à l’entrée) :
n𝑠 = 𝑘𝑇𝑖 |𝐻(𝑓)|2 , la densité spectrale de bruit à la sortie
∞ ∞
𝑁𝑠 = ∫0 𝑘𝑇𝑖 |𝐻(𝑓)|2 𝑑𝑓 = 𝑘𝑇𝑖 ∫0 |𝐻(𝑓)|2 𝑑𝑓

ns= 𝑘𝑇𝑖 |𝐻(𝑓)|2


Ti
H(f)

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5.2.2. Facteur de bruit d’un quadripôle
Un circuit électrique étant composé de plusieurs éléments internes (résistances, diodes, transistors,
etc.), le bruit généré par les éléments bruyant du circuit et disponible à la sortie nes, est la somme des
contributions de tous les bruits indépendants. Pour un quadripôle de gain en puissance G, on caractérise
le bruit propre du quadripôle par le bruit équivalent ramené à l’entrée, soit la température équivalente
de bruit Te telle que :
n𝑠𝑒 = 𝑘𝑇𝑒 𝐺

La figure ci-dessous en représente la caractérisation du bruit d’un quadripôle.

bruits ns= 𝑘𝑇𝑠

G
Quadripôle réel, bruyant

Te ns= 𝑘𝑇𝑒 𝐺
G
Idéal sans bruit

Si une source externe introduit du bruit de température Ti à l’entrée du quadripôle, le bruit total à la
sortie du quadripôle sera tel que :
n = 𝑘(𝑇𝑖 + 𝑇𝑒 )𝐺 , la densité spectrale de puissance de bruit à la sortie

d’où une puissance de bruit (pour la bande passante B)


N = 𝑘(𝑇𝑖 + 𝑇𝑒 )𝐺𝐵

Pour un quadripôle donné, au lieu de donner la température équivalente de bruit, on préfère exprimer
la dégradation du rapport signal sur bruit entre le signal bruité appliqué à l’entrée et le signal bruité à
la sortie (en supposant que la température de bruit externe à l’entrée est de T0= 300K).
Ainsi soit
S 𝑆𝑖
( ) = , le rapport signal sur bruit pour le signal appliqué à l’entrée
𝑁 𝑖 𝑘𝑇0 𝐵

Pour un quadripôle de gain G et température équivalente de bruit Te on aura à la sortie :

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S 𝐺𝑆 𝑆
(𝑁) = 𝑘(𝑇 +𝑇 𝑖)𝐺 𝐵 = 𝑘(𝑇 +𝑇
𝑖
)𝐵
, en considérant la bande passante B
0 0 𝑒 0 𝑒

Le facteur de bruit du quadripôle est donné par :


S
( ) 𝑘(𝑇0 +𝑇𝑒 ) 𝐵 𝑇0 +𝑇𝑒 𝑇
𝑁 𝑖
𝐹= S = 𝑘𝑇0 𝐵
= 𝑇0
= 1 + 𝑇𝑒
( ) 0
𝑁 0

Ainsi un quadripôle caractérisé par un facteur de bruit F, présente une température équivalente de
bruit Te telle que :
𝑇𝑒 = (𝐹 − 1)𝑇0

Un cas particulier existe pour des atténuateurs passifs ou des lignes présentant des pertes en puissance
L : si on applique un signal bruité dont le bruit est de température T0, le même niveau de bruit sera
retrouvé à la sortie. Néanmoins le signal de sortie sera atténué de L, d’où un facteur de bruit tel que :

S 𝑆𝑖
( )
𝑁 𝑖 𝑘𝑇0 𝐵
𝐹= S = ⁄𝑆𝑖⁄ = 𝐿
( ) 𝐿
𝑁 0
𝑘𝑇0 𝐵

D’où la température équivalente de bruit


𝑇𝑒 = (𝐿 − 1)𝑇0

5.2.3. Quadripôles en cascade


Un récepteur est souvent constitué d’une cascade d’amplificateurs et de filtres. Chaque élément
(quadripôle) ajoute un bruit propre qui s’introduit dans l’étage suivant.
Soit une cascade de 2 quadripôles représentés sur la figure ci-dessous.

En supposant une bande passante uniforme, le bruit total à la sortie de la cascade est tel que :
𝑁𝑠 = 𝐺1 𝐺2 𝑘𝑇0 𝐵 + 𝐺1 𝐺2 𝑘𝑇1 𝐵 + 𝐺2 𝑘𝑇2 𝐵
La température équivalente de bruit de la cascade est telle que
𝐺1 𝐺2 𝑘𝑇1 𝐵+𝐺2 𝑘𝑇2 𝐵 𝑇
𝑇𝑒 = 𝐺1 𝐺2 𝑘𝐵
= 𝑇1 + 𝐺2
1

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Quant au facteur de bruit on a :
𝑇𝑒 𝑇 𝑇 𝐹 −1
𝐹 =1+ ⁄𝑇 = 1 + 1⁄𝑇 + 𝐺 2𝑇 = 𝐹1 + 2𝐺
0 0 1 0 1

Pour le cas d’une cascade de m quadripôles de température équivalente de bruit Ti et facteur de bruit
Fi, on a la température équivalente et le facteur de bruit du quadripôle global qui sont tels que :
𝑇 𝑇3 𝑇𝑚
𝑇𝑒 = 𝑇1 + 𝐺2 + 𝐺 + ⋯+ 𝐺
1 1 𝐺2 1 𝐺2 ⋯𝐺𝑚−2 𝐺𝑚−1

𝐹2 −1 𝐹3 −1 𝐹𝑚 −1
𝐹 = 𝐹1 + 𝐺1
+ 𝐺1 𝐺2
+ ⋯+ 𝐺 𝐺 ⋯𝐺
1 2 𝑚−2 𝐺𝑚−1

Ainsi la règle d’or pour une chaîne de réception est d’adopter en tête de du circuit récepteur :
- Un amplificateur à haut gain (G1 élevé) et faible bruit (T1 faible).
Dans ce cas le bruit équivalent de la cascade est pratiquement celui du premier amplificateur, d’où
l’utilisation d’amplificateurs spéciaux à faible bruit (Low Noise Amplifier-LNA) en tête des circuits
récepteurs. Il ne faut jamais insérer un atténuateur en tête du circuit récepteur.
Pour des systèmes de réception sur antennes, le bruit dû à l’antenne est donné par deux composantes :
- Le bruit propre à l’antenne, Tap, dépendant de la température de la région visée (pour le ciel, la
température de bruit du ciel est d’environ 4 K ; pour le sol la température de bruit de la terre est
290K ; souvent on en somme les pourcentages selon les lobes du diagramme de rayonnement) ;
- Le bruit des sources externes captées par l’antenne Text.
On a ainsi pour une bande passante B:
𝑁𝑒𝑥𝑡
𝑇𝑎 = 𝑘𝐵
+ 𝑇𝑎𝑝

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Exercice-1_ Chap 5 :
Une liaison microonde utilise 2 antennes paraboliques ayant une ouverture de 0.1 m2 et une efficacité
d’ouverture de 50%. Le système opère à 30 GHz avec puissance de 10 W à l’émission. La distance
séparant les deux antennes est de 20 km. Par journée pluvieuse, le taux de précipitation atteint 4 mm/h.
On demande de :
- Déterminer la densité de puissance (par unité de surface) et l’intensité du champ électrique au
droit de l’antenne réceptrice, en supposant une communication en espace libre constitué par le
vide ;
- Déterminer la densité de puissance (par unité de surface) et l’intensité du champ électrique au
droit de l’antenne réceptrice, en tenant compte des pertes dues à l’absorption de l’air par beau
temps ;
- Déterminer la densité de puissance (par unité de surface) et l’intensité du champ électrique au
droit de l’antenne réceptrice, en tenant compte des pertes dues à l’absorption de l’air et les
précipitations ;
- Calculer la puissance délivrée par l’antenne de réception dans ces 3 situations : i) espace libre
constitué par le vide ; ii) espace libre constitué par l’air sur beau temps ; iii) espace libre
constitué par l’air en temps de pluie.

Exercice-2 :
Un amplificateur ayant un gain de 15 dB, une largeur de bande de 10 MHz et un facteur de bruit de 4
dB est branché à une source débitant un signal de 2 mW avec un bruit blanc de 30 K de température.
Déterminer :
- la température totale à l’entrée ;
- la puissance signal et du bruit à la sortie ;
- le rapport signal sur bruit de sortie ;
- comparer la dégradation du rapport signal sur bruit entre l’entrée et la sortie.

Exercice-3 :
Soit un système de réception représenté sur la figure ci-dessous.

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- Déterminer le facteur de bruit du système complet en supposant une ligne sans pertes (L = 0
dB) ;
- Calculer de combien de dB le rapport SNR se dégrade à travers ce récepteur ;
- Si à la sortie du premier ampli LNA on néglige de mettre une ligne sans perte et qu’on dispose
d’une ligne de transmission de pertes L= 7 dB, déterminer le nouveau facteur de bruit du
système complet.

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