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Sujet 

: La gestion du risque de crédit par les institutions de micro finance ; cas de la


FINCA/KINSHASA depuis 2010.

INTRODUCTION

1. PROBLEMATIQUE

Une bonne gestion du risque de crédit est une condition essentielle de la stabilité
et de la rentabilité d’une entreprise. La détérioration de la qualité de la gestion du
crédit est la cause la plus fréquente d’un rendement financier insuffisant ; ce qui se
solde très souvent par la faillite de l’entreprise. Une gestion prudente de crédit peut
ainsi permettre à l’entreprise d’avoir un rendement raisonnable et d’éviter sa
disparition totale.

En effet, le risque pour un créancier prend vie dès le moment où il accorde un


prêt à un débiteur, le créancier court alors le risque que son débiteur n’honore pas
ses engagements. Les préteurs, pour prendre leurs décisions de manière rationnelle,
mesure plus ou moins avec précision le risque de crédit des emprunteurs. Ces
mesures sont prises autant avant de leur accorder un crédit (pour en fixer les
conditions : montant, maturité, taux et convenants) que tout au long de la vie du
crédit (tenant compte de l’évolution du taux d’inflation).

Les institutions de micro finance ayant comme activités principales l’octroi des
crédits (bien qu’elles s’adonnent aussi à d’autres activités secondaires tel que la
gestion des comptes des clients, opération de change et autres) expriment un grand
besoin fonctionnel ; celui d’une analyse du risque individuel de chacun de leurs
clients, et l’analyse du risque global de leur portefeuille de crédits.

C’est d’ailleurs dans ce même souci que les réglementations prudentielles


(Bâle II et Bâle III) imposent aux institutions financières et aux investisseurs sur le
marché de la dette des strictes contraintes dans le pilotage de la gestion de leurs
risques et de leur fonds propres.

Le risque de crédit correspond à une situation où le débiteur se trouve incapable


d’honorer ses engagements. Il est également possible de considérer un cas
intermédiaire où la situation financière de l’emprunteur se dégrade. Ceci a donc
conduit les praticiens et théoriciens à développer des nombreuses approches et
méthodes d’analyse et de gestion du risque de crédit.

Si nous disons que la bonne gestion de crédit garanti la pérennité d’une


institution financière ;
- Quelles sont alors les mesures prises en compte par les institutions
financières pour limiter les dégâts causé par l’insolvabilité des clients ?
- Quels sont les instruments utilisés pour mesurer le risque de crédit dans les
institutions de financières ?
- Quel est l’impact du risque de crédit sur la rentabilité d’une institution
financière?
- Comment le risque de crédit influe t-il sur la performance d’une institution
financière?
- Quelles sont les techniques de gestion du risque de crédit utilisé par les
institutions de micro finance.
2. HYPOTHESE

Il est vrai que la gestion du risque demeure au cœur des préoccupations des
institutions de microfinance, aussi, étant donné que les risques sont nombreux et
diversifiés mais aussi dépendantes les unes des autres, leur gestion s’avère être de
plus en plus difficile. Ceci oblige les institutions de microfinance à envisager des
compromis leurs permettant à la fois d’identifier et de gérer les risques.

Nous nous proposons de suggérer l’hypothèse suivante :

La politique d’octroi de crédit de façon pertinente serait d’une grande efficacité


pour limiter les dégâts causé par l’insolvabilité des clients dans les institutions de
microfinance.

3. INTERET DU SUJET

Toute activité humaine est généralement attachée aux influences de l’incertitude


malheureuse. Et le domaine financier l’est aussi bien à plus forte raison. Ce qui
implique un engagement vigilant de l’établissement à travers ses dirigeants dans
l’octroi des fonds qui sont les principaux produits de l’institution de microfinance.

Nous avons choisi d’orienter notre travail scientifique dans ce sens afin d’évaluer le
crédit octroyé par la FINCA entant qu’institution de microfinance et le risque que
présente le dit crédit. Le risque de crédit et son évaluation représentant une
question préoccupante et de suivi pour la majorité des institutions financières.

Notre recherche consiste aussi à vérifier si la FINCA applique les normes


internationales de Bâle en matière d’évaluation de risque de crédit ; en mettant en
évidence les instruments d’évaluation du risque de crédit utilisés par la FINCA et en
approuvant ces méthodes d’évaluation par rapport aux résultats

4. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

Pour élaborer ce travail, nous avons observé les deux méthodes ci-après
 La méthode inductive ; qui nous a permis de remonter de l’observation des
faits à une proposition générale. Nous avons réuni un grand nombrer des
faits et événements contingents pour rechercher ensuite dans quelle mesure
des rapports existent entre les divers faits et événements retenus.
 La méthode descriptive ; qui consiste à présenter des faits et phénomènes
tels qu’ils se présentent. Cette méthode nous a permis de décrire clairement
les opérations de micro crédit d’une façon théorique et pratique.
5. TECHNIQUE DE TRAVAIL

Pour notre travail, nous avons procédé par des techniques suivantes pour
obtenir des résultats :

 L’analyse documentaire : qui consiste à étudier les faits dont les


documents portent trace. Cette technique nous a permis d’entrer en
contact avec différents scientifiques à travers leurs écrits.
 L’interview : nous a servi comme moyen de communication direct avec
les responsables de la microfinance à FINCA.
6. DIVISION DU TRAVAIL

Le présent mémoire se subdivise en quatre chapitres ; le premier chapitre est


intitulé les considérations générales sur le risque de crédit, et est consacré aux
généralités sur le risque, le crédit et le risque de crédit  ; le deuxième chapitre
s’intitule FINCA et la microfinance, il traite de la naissance de la micro finance ; ses
objectifs et ses caractéristiques et de la présentation de l’institution de micro finance
FINCA, le troisième chapitre s’intitule problème d’insolvabilité et se préoccupe des
problèmes d’insolvabilité rencontré par la FINCA enfin le quatrième chapitre
s’intitule stratégie de gestion de risque et se consacre aux méthodes et techniques
de gestion de risque de crédit au sein de l’institution de microfinance FINCA.
CHAPITRE I : LES CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE RISQUE DE CREDIT

Section I : risque et crédit

I.1.1. Le risque1

I.1.1.1. Notion sur le risque en général

Le risque nait de l’incertitude du futur surtout l’incertitude quant à


l’évolution de l’environnement sous ses différents aspects qui sont:

- Aspect financier
- Aspect humain
- Aspect environnemental
- Aspect culturel
- Aspect commercial
- Aspect technique

Le risque est présent dans toute activité économique. Une entreprise, quelle
qu’en soit la forme, court un ensemble des risques qui se manifestent par un
événement dommageable pour l’entreprise.

I.1.1.2. Types des risques de l’entreprise

On distingue deux principaux types de risques d’entreprise :

- le risque d’activité économique

- le risque financier

I.1.1.2.1. Risque d’activité économique

Ce sont des risques liés à la détention d’un capital économique et à sa mise


en œuvre. Généralement on retient sept (7) risques d’activités économiques,
regroupés en deux (2) catégories : les risques opérationnels et les risques
stratégiques.

A) Les risques opérationnels

A.1. Les risques industriels : ce sont des risques qui menacent l’outil industriel et le
stock. Exemple : la rouille, l’incendie, le vol, …

A.2. Les risques commerciaux : ils sont de deux ordres :

- risque lié au retard et surtout au défaut de paiement de la clientèle

1
MAKUNZA KEKE Edgar, Notes du cours : Gestion du portefeuille, des risques et politique financière
- risque qui affecte les quantités vendues ou le prix de vente. Exemple : vol du
stock, la mévente, la rupture de stock

A.3. Le risque humain : risque lié à l’emploi du personnel ; ce risque peut causer des
préjudices aux tiers et aussi bouleverser l’exercice de l’activité.

Exemple : la grève

A.4. Le risque de change : risque lié à la détention de la monnaie étrangère


Exemple : la dépréciation de la monnaie

A.5. Le risque juridique : risque lié à l’exécution d’un contrat

B) Les risques stratégiques

Ce sont des risques qui naissent des choix fondamentaux de l’entreprise.

B.1. Risque lié au choix du couple « Produit/Marché »

Exemple :

- risque lié au secteur d’activité

-risque lié au marché

-risque lié à la technologie

B.2. Risque lié au financement par l’endettement

Le financement par l’endettement au sein d’une entreprise entraîne quatre (4)


sortes de risque.

- Le risque de taux : le taux d’intérêt est soumis à des variations


- Le risque de change : les engagements (emprunts en devise) peuvent être des
lourdes conséquences lorsqu’il faudra les remboursés en monnaie locale.
- Le risque d’effet de levier négatif ; lorsque la rentabilité des capitaux propres
diminue.
- Le risque de liquidité : l’impossibilité pour l’entreprise de rembourser ses
dettes à l’échéance.

I.1.1.2.2. Les risques financiers

Il s’agit ici du risque global qui affecte la trésorerie de l’entreprise, c’est donc
le risque d’insolvabilité qui menace l’existence de l’entreprise.

A) Le risque pays : le risque lié à la situation politique que traverse le pays ;


B) Le risque de marché : est le risque de perte résultant des fluctuations des prix
des instruments financiers ;
C) Le risque de liquidité : concerne les actifs financiers difficiles à vendre
rapidement ;
D) Le risque de change : variation d’un actif financier par rapport à une autre
devise résultant d’une variation du taux de change

I.1.2. Le crédit

I.1.2.1. Définition et rôle économique

I.1.2.1.1. Définition du crédit

Le mot ¨crédit¨  vient du latin credere, qui veut dire croire, le crédit est une
expression de confiance ; et pour le dictionnaire le Robert, « c’est un prêt consenti à
un tiers 2».

En économie, le crédit est une opération par laquelle un prêteur met à la disposition
d’un emprunteur une somme d’argent ou des moyens des payements moyennant
une promesse de remboursement dans un délai généralement connu à l’avance.

La loi bancaire, un crédit est un acte par lequel une personne agissant à titre onéreux
met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne ou prend
dans Selon l’intérêt de cette autre personne un engagement par signature tel qu’un
aval, un cautionnement ou une garantie3.

Le droit commercial défini l’aval comme une garantie donnée sur un effet de
commerce par une personne appelée donneur d’aval ou avaliste ou encore avaliseur,
qui s’engage à payer la totalité ou une partie du montant dû à l’échéance, si le
signataire pour lequel l’aval a été donné n’honore pas ses engagements.

Le cautionnement est un contrat par lequel une personne appelée caution s’engage
envers un créancier à satisfaire l’exécution de l’obligation si le débiteur ne le satisfait
pas lui-même. La caution peut être personnelle ou réelle ; elle est personnelle
lorsque la personne accepte d’exécuter elle-même l’obligation de paiement et elle
est réelle lorsqu’au lieu de s’engager à exécuter personnellement l’obligation de
paiement, elle offre en garantie une hypothèque sur un immeuble lui appartenant.

Le crédit est une opération récurrente surtout dans notre environnement où


la liquidité est presque une chose inexistante chez les clients (entreprise et
particulier). Ceux-ci ont toujours des besoins à satisfaire comme, le financement de
leur exploitation, de leur consommation, le paiement des salaires et impôts, etc.

Sur ce, la relation qui relie une institution financière et son client s’exprime mieux
dans les cas où le client bénéfice des quelques facilités par exemple une facilité de
2
ROBERT Paul et col, Dictionnaire Microrobert, Ed. Robert, Paris 1987, p. 1031

3
NGANDU, Intermédiation, tritisation et financement bancaire, Notes du cours, UCC, 2016
caisse et c’est pourquoi une institution financière et/ou une banque fixe des limites
pour contrecarrer les excès et défauts pouvant survenir durant cette relation de
confiance. En général, le principal défaut supporté par un établissement de crédit 
est le risque de crédit qu’il doit circonscrire par une bonne définition et une bonne
analyse à fin d’en avoir une mesure assez correcte lorsqu’elle prête à ses clients
(particulier ou entreprise).

Lors d’une opération de crédit le cédant devient alors créancier et le cessionnaire un


débiteur. Crédit et dette sont donc des termes qui décrivent une même opération
considérée de deux points de vue opposés.

I.1.2.1.2. Le rôle économique du crédit

Le crédit joue un rôle considérable dans les économies modernes ;

1) Il facilite les échanges : le crédit permet d’assurer la continuité dans le


processus de production et de commercialisation aussi bien dans le marché
intérieur et dans le marché international.
2) Il stimule la production : le recourt au crédit permet aux chefs d’entreprise
d’acheter les outils de production adaptés, il permet également d’améliorer
la qualité des marchandises produites et d’accroitre la quantité de la
production.
3) Il amplifie le développement en ce sens qu’il n’ya pas que le bénéficiaire d’un
crédit qui en tire profit, les gens qui vivent avec lui et qui vivent en sa charge
en profite aussi.
4) Le crédit est un instrument de création monétaire : en octroyant du crédit,
les banques créent les flux monétaires, elles utilisent les ressources dont elles
disposent sous forme des dépôts pour consentir le crédit à leur client sans
pour autant que cela prive les déposant de la possibilité d’utiliser leur dépôt.

I.1.2.2. Types et caractéristiques

I.1.2.2.1. Types de crédits

Il est possible de distinguer les crédits en fonction de leur durée, de leur


objet, de la garantie exigée en fonction du prêt accordé, de l’identité du créancier ou
du débiteur ; il existe des crédits au jour le jour, à court terme (de trois mois à deux
ans), à moyen terme(de deux ans à sept ans) et à long terme (plus de sept ans) ; il
existe des crédits appelés crédit à la consommation, accordés aux particuliers pour
leur consommations personnelles, des crédits d’investissements représentés par des
obligations émises par les entreprises pour financer l’acquisition d’installations et
d’équipements, des crédit hypothécaire composés de prêts garantis par des
bâtiments ou terrains, des crédits bancaires accordés par la banque et prennent la
forme des prêts, d’opérations d’escompte ou de découvert bancaire, nous avons
aussi le crédit international, qui est accordé à certains états par les ressortissants de
pays étrangers ou les institutions financières internationales telle que la Banque
internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ; la dette publique
est composée de crédits accordés à l’Etat, représentés par les obligations émises par
les autorités publiques.

Il existe plusieurs variétés de crédits, classés généralement selon deux


critères : la durée et la nature de l’opération.

La durée du crédit est toujours liée à la nature de l’opération qu’il finance,


conformément à une règle stricte de gestion financière. Le délai d’exigibilité d’une
dette doit correspondre au degré de liquidité de l’actif qu’elle a servi à acquérir, ainsi
il ne peut pas être question d’utiliser un crédit remboursable sur un an pour installer
par exemple une usine qui ne commencerait à fonctionner qu’au bout de trois ans
suite à la durée que prendrons les travaux de constructions.

Nous citons, alors, trois types de crédit par rapport à la durée liés à la nature: le
crédit à court terme, le crédit à moyen terme et le crédit à long terme.

1) Le crédit à court terme

Le crédit à court terme est un crédit qui dure moins de deux ans. Il est accordé à
un particulier ou à une entreprise se trouvant dans une insuffisance de trésorerie et
buté(e) pour satisfaire ses besoins de court terme ; besoin de fonctionnement qui
peut être :

- Besoin d’approvisionnement en matériels et équipements de première


nécessité,
- Besoin de fabrication des produits,
- Besoin de commercialisation des produits
- Besoin de consommation, etc.

Le crédit à court terme comprend plusieurs catégories dont nous pouvons citer :

a) Le découvert en compte : C’est un financement à court terme sous forme de


trésorerie donner à un titulaire de compte. Le découvert porte sur un
montant maximum à ne pas dépasser, remboursable sur une période fixée à
l’avance en accord avec le banquier, cette période ne dépassant pas deux ans
et il est assujetti à un taux d’intérêt débiteur, le découvert pouvant être
renouvelé par tacite reconduction.
b) Le prêt personnel
Un prêt personnel est une forme de crédit destiné au particulier, non affectée à
un usage déterminé, pour lui permettre de financer ses besoins personnels. Le prêt
personnel permet de disposer de la somme d’argent empruntée, librement. Le prêt
personnel est un crédit non affecté à un achat déterminé. Pour demander un prêt
personnel, il n’est pas nécessaire d’en préciser la raison. Le prêt personnel est un
crédit amortissable, remboursable par mensualité fixes. La somme prêtée est versée
et d’un seul coup, pour un montant, une durée et un taux d’intérêt déterminé au
départ.

Le prêt personnel est destiné au financement des projets (voyage, vacance,


mariage…), une grosse dépense (réparation de toiture, remplacement de
climatisation…) ou toute autre utilisation personnelle.

c) Le crédit scolaire

C’est un crédit octroyé chaque année remboursable sur neuf mois au maximum
et le taux d’endettement ne doit pas excéder les 45% du salaire du client ; il est
accordé aux clients pour faire face aux besoins des frais scolaires.

2) Le crédit à moyen terme

Crédit qui dure de deux à sept ans, il est affecté à des investissements de durée
moyenne tels que les biens d’équipements et moyens de productions de
l’entreprise. La durée du prêt doit cependant tenir compte de la possibilité
financière de l’entreprise. Celle- ci doit alors pendant cette période assuré le
remboursement du crédit mais aussi dégagé un autofinancement suffisant pour
reconstituer le bien qui s’amorti.

Le crédit à moyen terme comprend plusieurs catégories entre autres nous


citons ; le crédit de consommation, le crédit d’équipements…

3) Le crédit à long terme

Le crédit à long terme dure plus de sept ans, et est accordés par les institutions
financières spécialisées (la banque ne jouant qu’un rôle intermédiaire) qui assurent
le financement de ces crédits sur les sources provenant principalement d’emprunt
obligataire.

En guise d’exemple de crédit à long terme nous pouvons citer :

a) Le crédit d’investissement 

C’est un crédit dont le taux d’intérêt, les modalités d’utilisation et le pan de


remboursement sont fixés par contrat. Il peut servir à financer des investissements
en actifs fixes comme des bâtiments, des machines, de l’équipement, etc., il peut
aussi servir à financer la reprise ou la création d’un commerce et peut servir encore à
une entreprise à reconstituer le fonds de roulement afin de conférer à l’entreprise
une situation financière saine. La durée du crédit d’investissement est fonction de
l’objet financé et correspond en principe à sa durée de vie économique. Toutefois,
cette durée ne peut être inferieur à trois ans ni supérieur à vingt ans.

b) Le crédit bail

Le crédit bail peut être défini comme une technique de financement d’une
immobilisation ou d’un mobilier par laquelle une banque ou une société financière
acquiert un bien meuble ou immeuble pour louer pour une valeur résiduelle,
généralement faible en fin de contrat.

L’opération de crédit bail nécessite trois intervenants :

- L’entreprise qui veut disposer d’un bien mobilier ou immobilier ;


- Le fournisseur vendeur d’un bien, très souvent c’est une entreprise
industrielle et commerciale ;
- L’établissement de crédit bail

Concrètement, il revient au locataire de choisir le fournisseur et de déterminer les


spécifications du matériel à financer, ensuite la société de crédit bail acquiert le bien
à financer qui a été choisi pour mettre à la disposition du locataire, seulement, le
fournisseur conserve le titre de propriété alors que le locataire assume les risques et
charges pour une durée fixée en rapport avec la vie économique du bien.

A la fin de la période de location trois options s’offrent à l’entreprise locatrice :

- Acquérir définitivement le bien loué à un prix égal à la valeur résiduelle du


matériel ;
- Conclure un nouveau contrat de crédit bail sur le même matériel
- Rendre le bien au propriétaire.

I.1.2.2.2. Les caractéristiques de crédit

Les éléments qui caractérisent le crédit sont :

La confiance

La durée

Le risque

La rémunération

- La confiance : lorsqu’on se décide d’octroyer un crédit à un débiteur c.à.d.


qu’on lui fait confiance, qu’il remboursera sa dette à l’échéance. Cette
confiance repose sur les appréciations du client. C’est même dans ce sens
que dans l’exercice de leur fonction, les banquiers sont ténus de mieux
connaitre leurs clients, suivant le mot d’ordre anglais « know your customer »
- La durée : il n’ya pas de crédit s’il n’ya pas une certaine durée, toutefois cette
durée ne connait pas de minimum car la pratique bancaire autorise que le
banquier puisse accorder des crédits consentis pour quelques heures (ex : le
crédit spot)
- Le risque : la confiance n’a de sens que dans une situation de risque
potentiel. L’activité bancaire est ainsi une activité intrinsèquement porteuse
de risque. Pour cela, l’essentiel de métier de banquier est de chercher :
1) Encadrer : les risques cherchés et qui sont pris délibérément.
2) Limité voire éviter les risque sur lesquels aucune rémunération n’est
attendue.
- La rémunération de l’argent prêté est proportionnelle au montant des
capitaux prêtés, elle est aussi proportionnelle à la durée des prêts et de taux
d’intérêt convenus sans oublier les risques.

Section 2. Le risque de crédit

I.2.1. Définition du risque de crédit

Le risque de crédit est le risque que le débiteur ne réponde pas à son


obligation initiale qui est de rembourser un crédit. Dès que le client rend son compte
débiteur, la banque est appelée à supporter un risque de crédit, qui nait du fait que
la banque collecte des fonds auprès du public qu’elle doit être en mesure de
restituer en tout temps ou selon les conditions de retrait fixées.

Puisque les banques ne sont pas à l’abri des fluctuations économiques, elles doivent
jauger les demandes de crédit minutieusement pour minimiser le risque de crédit.
Dans les affaires de crédit, les institutions financières sont tenues de respecter le
« principe de l’adossement » qui stipule que : le financement des prêts à court terme
se font avec des fonds à court terme et le financement des prêts à long terme se font
avec des fonds à long terme.

I.2.2. les composants du risque de crédit

Les risques liés aux crédits sont multiples et multidimensionnels, en plus des
risques généraux que court la banque et les établissements de microcrédits (risques
commerciaux, risques de gestion interne, risques opérationnels et techniques…).

I.2.2.1. Le risque de contre partie

Ce risque désigne le risque de la dégradation de la santé financière du


débiteur sur lequel l’établissement détient une créance ou un engagement. Ce
risque est apparu avec la diversification des activités des banques (intermédiation
dans les marchés financiers).

I.2.2.2. Le risque de liquidité

C’est le risque qui apparait lorsque le client se trouve dans une situation
d’illiquidité (temporaire ou conjoncturelle), c’est au fait le risque de non paiement.

I.2.2.3. Le risque lié à l’activité de la structure du demandeur

C’est le risque lié à la baisse du chiffre d’affaires dont les conséquences se


font surtout ressentir au niveau de la rentabilité puis de la liquidité si la chute est
durable. En effet l’entreprise se trouvant en proie aux difficultés financières va faire
une hiérarchie de ses engagements et donnera une position secondaire au créancier
et honorera tardivement ses engagements.

I.2.2.4. Le risque financier

Il est rattaché aux crises financières macroéconomiques (dévaluation,


révision du taux par la banque centrale).

I.2.2.5 Le risque opérationnel

Concerne des risques d’ordre organisationnel liés au fonctionnement même


de l’établissement de crédit. Il a été démontré que les crises financières surtout dans
nos pays ont eu pour cause les défaillances ou manquements du système de
contrôle de l’activité bancaire. En fait, une institution qui octroi du crédit doit veiller
à son système qui ne doit surtout pas présenter des failles au niveau des
autorisations qui provoquent pour la plupart des cas une dérive du risque de crédit.

I.2.2.6 Le risque politique

Risque lié à la probabilité que le changement de législation ou réglementation


réduisent le taux de rendement attendu des investisseurs.

I.2.3. Evaluation du risque de crédit

En première approche, il s’évalue par le montant de la créance des engagements par


le débiteur multiplié par la probabilité de défaut de ce dernier à l’horizon de
l’engagement produit par l’espérance de remboursement sur les actifs après
survenance du défaut4.

L’expression mathématique de cette évaluation est :

4
BRUYERE R., et Col, les produits dérivés de crédit, éd. economica, Paris 2004, p7.
Risc= Mc * Pdf (1-Tr)

Avec ; Mc : montant de la créance

Pdf : Probabilité de défaut

Tr : taux de remboursement

L’évaluation concrète fidèle du risque de crédit est difficile à réaliser dans quelques
facteurs importants de son calcul relève des univers incertains. La difficulté réside
dans le fait que le risque ne peut être quantifié à priori correctement. Evaluer le
risque de crédit revient en premier lieu à se poser la question de la solvabilité de
l’entreprise considérée. Cette solvabilité dépend à la fois des éléments purement
contextuels comme sa localisation géographique, la situation économique globale et
les perspectives d’évolution sectorielle.

En comparant les deux approches sur l’évaluation du risque de crédit, nous pouvons
dire que le fonds est le même : partant de la première approche, les caractères
systémiques, structurel identifient le risque de crédit. Et à la lumière de la deuxième
approche, ses caractères sont désignés par les termes comme éléments internes,
données exogènes (situation économique globale et sectorielle)

I.2.4. La gestion du risque

Les dirigeants d’entreprises ont pour mission de rendre leur exploitation fiable
(équilibrer les charges avec les ressources) voire de la développer (ressource
supérieur aux charges= production de richesses). Le résultat obtenu leur permettra
de survivre (résultat nul) voire d’en assurer la pérennité en la développant (résultat
positif).

On distingue quatre manières de gérer le risque par ordre croissant de coût :

 L’évitement : l’activité présentant un risque est évitée. Du point de vue des


décideurs, cette stratégie est la moins risqué et la moins chère, mais elle est
frein au développement de l’entreprise.
 L’acceptation : le risque est accepté et l’on contracte une assurance si on
souhaite le transférer ou on le provisionne dans le compte de l’entreprise a
des fins de réduction des risques financiers. Cette approche ne permet pas de
protéger les ressources de l’entreprise tant qu’aucune volonté de reduction
du risque ne se manifeste.
 La réduction du risque : veille, identification des risques par audit, analyse par
recherche des facteurs de risques et de vulnerabilité, maitrise par des
mesures de protection et prévention.
 Le transfère : a titre financier, le transfert de risque s’établit lorsqu’une
assurance on toute autre forme de couverture de risque financier ou garantie
financière est contracté par le dirigeant confronté au risque. Ces garanties ne
sont pas exhaustives pour couvrir le risque. Ces garanties ne sont pas
exhaustives pour couvrir le risque économique et financier.
Pour en chercher une action, il faut identifier des signaux d’alarmes face aux
dangers, c’est une question d’information. Mais pour peser strategie, la
question est bien plus celle du tri comme prise de responsabilité autour des
informations jugées pertinentes. C’est une question de gestion intelligente de
l’information donc de gestion

CHAPITRE II. FINCA ET LA MICRO FINANCE

Section I GENERALITES SUR LA MICROFINANCE

II.1.1. DEFINITION

Selon Marc Labie (1999), on appelle microfinance l’octroi des services financiers
(généralement du crédit et /ou de l’épargne), à des personnes développant une
activité économique productive, le plus souvent de l’artisanat ou du commerce, et
n’ayant pas accès aux institutions financières commerciales en raison de leur profil
socio-économique (il s’agit des pauvres sans revenus fixes qui n’offrent aucune des
garanties en vigueur dans les institutions bancaires commerciales).

L’aspect le plus connu de la microfinance est le microcédit, il consiste le plus souvent


à octroyer des prêts à court terme, soit pour permettre la constitution des fonds de
roulement soit pour réaliser de petits investissements. Les prêts sont octroyés à des
individus ou à des groupes appelés « groupes solidaires », en raison de l’obligation
faite à leurs membres de se couvrir les uns les autres au cas où un des membres u
groupe ne remplirait pas ses obligations en matière de remboursements. La
proximité est un élément essentiel pour les programmes des institutions de micro
finance. Il s’agit d’une proximité à la fois géographique mais aussi sociale. Cette
caractéristique qui est directement inspirée de la finance informelle est une
condition indispensable pour établir une relation fiable entre le micro-entrepreneur
et le prêteur.

II.1.2. HISTORIQUE DE LA MICROFINANCE

Les historiens situent les origines de ces crédits à peu près 3400 ans av J.C. dans la
ville de Babylone. Les prêtres du temple D’Ourouk fructifier les offrandes en
consentant des prêts en nature, et tenait leur comptabilité à l’aide des
pictogrammes. Dans plusieurs civilisations sont apparus des tontines qui du reste
sont encore présente dans plusieurs pays. Au 19 ème siècle les mutuelles de crédit
agricole ont même été crée en Europe à cette même époque le précurseur du
socialisme ont eu l’idée de créer des banques pour les pauvres, gérer par les
pauvres, et propriétaires des pauvres, de là sont issu plusieurs institutions mutualiste
en 1949, Pierre PROUDHON créait la banque du peuple autour de trois principes
révolutionnaires à savoir :

1) La suppression du numéraire
2) La généralisation de la lettre de change
3) L’organisation du crédit

Considéré comme lien fédératif de la société civile, cette banque n’a pas survécu
trop longtemps car à sa conception elle était trop idéaliste et fut liquidé 7 semaines
après sa création malgré toute les tentatives de créer des institutions mutualiste
personne n’était parvenu à trouver des mécanismes rentable pour les plus pauvres.
Après ses études aux Etats unis à l’Université de Vanderbilt où il a enseigné par la
suite comme professeur d’économie, Muhammad Yunus revient en 1974 au
Bangladesh comme professeur d’économie à l’Université de Chittagong (Cfr le
journal le monde n° 19/98 du 16 octobre 2006 page 4) lors d’une séance des travaux
pratiques, il propose à ses étudiants d’interrogés 42 fabricants de tabourets pour
savoir de combien ils auraient besoin pour développer leur activité. Les 42 artisans
n’avaient besoin que de 27$ au total or aucune banque ne peut accepter ce faible
montant à des clients qui à priori sont considérer comme insolvable. Muhammad
Yunus décida ainsi de leur avancé cet argent, ce prêt a permis aux fabricants des
tabourets d’acheter d’avantage des bambous et de les stocker pour ne pas subir la
variation importante de prix sur le marché ; de là est donc né l’idée d’octroyer des
microcrédits aux exclus du système bancaire en vue d’assurer leur auto promotion.
Muhammad Yunus décida alors de formaliser cette expérience en créant en 1976 la
Grameen Bank (la banque de village) qui propose des prêts à des populations
pauvres de Bangladesh et dont le succès va inspirer de nombreuses autres
expériences à travers le monde.

A la fin des années 1980, les initiatives se multiplient. En Amérique latine, des
institutions accordant des crédits en milieu urbain commencent à couvrir leur frais
sans subvention. A cet égard, l’organisation non gouvernementale bolivienne
Prodem créée en 1986, décide de muter ses activités de micro finance sous la forme
de banque en créant la Banco Solario SA, plus connue sous le nom de BancoSol. Une
étape supplémentaire est ainsi franchie dans le processus d’émergence d'une
véritable industrie de la micro finance à travers le monde.

La microfinance en RDC

L`histoire de la microfinance en République Démocratique du Congo se subdivise en


trois périodes, à savoir :

· De la période coloniale à 1970 ;


· De 1970 à 1990 ;

· De 1990 à nos jours.

a. De la période coloniale à 1970

Par le décret du 24 mars 1956, le législateur a organisé la création et le


fonctionnement des « sociétés coopératives indigènes » dont l`objet social était de
promouvoir, par la mise en œuvre des principes de la coopération, les intérêts
économiques et sociaux de leurs membres exclusivement.

Toutes les sociétés de type coopératif, y compris les coopératives d`épargne et de


crédit ou COOPEC, étaient assujetties à cette loi et placées sous la tutelle du
Gouverneur de province.

De cette période, aucune structure financière de proximité formelle d`initiative


privée n`a été agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la Caisse d`Epargne du
Congo (CADECO), Institution de droit public, afin de collecter les petites épargnes.

Après l`indépendance, en 1969 précisément, la première COOPEC congolaise, « la


Caisse Populaire Coopérative » fut créée à Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental)
mais son expérience ne fût pas concluante faute de cadres compétents.

b. De 1970 à 1990

Cette période est caractérisée par l`émergence des coopératives d`épargne et de


crédit (COOPEC), en raison notamment de l`accessibilité des services offerts aux
membres et de leur implantation dans les milieux les plus reculés du pays dépourvus
de banques. Toutefois, faute d`un cadre légal spécifique, ces dernières continueront
à se conformer aux dispositions du décret de 1956 et de ce fait seront désormais
placées sous la tutelle du Ministère du Développement Rural.

Le mouvement coopératif congolais se développa donc autour de trois foyers


principaux, notamment Bansankusu (Equateur) en 1970, Bukavu (Kivu) et Kinshasa
en 1971 avec la création du réseau « Fédération des Caisses Populaires de Crédit
LUYMAS/CBCO ». Dès ce moment, le mouvement s`est répandu sur tout le territoire
national et plus sensiblement à Kinshasa, dans les provinces du Bas-Congo, du
Bandundu et du Kivu.

La structure des COOPEC congolaises est caractérisée par une organisation à trois
niveaux, le niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (Centrale) et le niveau
tertiaire (Union ou Fédération).

Les COOPEC se chargent de la mobilisation et de l`octroi des crédits aux membres.


Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont elles assurent entre autres la
cohésion. L`Union a plusieurs missions dont celle de représentation et de
coordination des activités du réseau.

En 1987, les coopératives détenaient l`équivalent de 7% de l`épargne du secteur


bancaire. Elles étaient pour la plupart affiliées à des centrales provinciales
regroupées à leur tour au niveau national en une Union des Coopératives Centrales
d`Epargne et de Crédit « UCCEC ». En 1989, l`UCCEC supervisait cinq réseaux
provinciaux totalisant 145 coopératives primaires, 274.389 membres et 4,9 millions
de dollars américains d`épargne (Lebughe M. et al, 2003).

c. De 1990 à nos jours

Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile caractérisé


notamment par les pillages, l`hyper-inflation, la prise des mesures monétaires
incohérentes et l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le système financier en
RDC et particulièrement les COOPEC.

Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993, près de 80 % de leur clientèle
et 66% des fonds placés dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le climat de
méfiance des membres envers ce mouvement (Lebughe M. et al, 2003).

Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées en 15 centrales et ont


adhéré à des structures faîtières de 3ème niveau, à savoir l`Union des Coopératives
Centrales d`Epargne et de Crédit (UCCEC) et la Confédération Nationale des
Coopératives d`Epargne et de Crédit(CONACEC).

Les Institutions de microfinance autres que les COOPEC, se sont développées en RDC
dans les années 1990, dans le secteur informel. Elles sont l`œuvre, dans la quasi
majorité des cas, des Organisations Non Gouvernementales « ONG » et des
initiatives locales de Développement.

LES OBJECTIFS DE LA MICROFINANCE

La microfinace met en place des produits financiers simples et adaptés aux besoins
des populations pauvres afin de lutter contre les nombreuses dimensions de la
pauvreté. La microfinance fondée sur des motivations telles que celle d’affranchir les
populations d’un système informel contraignant, de contribuer à l’émancipation
d’une catégorie de populations pauvres (femmes, jeunes…), de fournir des services
financiers indispensables à la réussite de programmes plus larges de développement.

La microfinance consiste à la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous


ceux qui sont exclus du système classique. La microfinance a pour objectif principal
de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des pauvres.
La microfinance est également un outil indispensable pour combattre la vulnérabilité
(un état lié à une chute imprévue des revenus et/ou à une brusque augmentation
des dépenses.

La microfinance a pour objectifs de palier à la vulnérabilité des populations pauvres


en leur octroyant des crédits pour renforcer leurs activités tout en contrôlant celles-
ci.

II.1.3. PRINCIPAUX TYPES D’ORGANISATIONS DE MICROFINANCE

La microfinance s’organise autour de quatre types de structures: les institutions de


type mutualiste, les caisses villageoises, les organisations de crédit direct, et les
institutions d’appui.

a. Les mutuelles d’épargne et de crédit sont apparues il y a un peu plus d’un siècle.
Elles sont généralement initiées par des organisations internationales, émanations
de structures mutualistes du Nord. Les premières caisses de crédit mutuel ont été
inventées par Guillaume Raiffesen, en Allemagne. Les caisses populaires ont été
inventées quelques années plus tard par Alphonse Desjardins au Québec. En
Afrique ; les mutuelles d’épargne et de crédit interviennent généralement en milieu
urbain ou périurbain et s’adressent le plus souvent à une clientèle composée des
commerçants, des artisans et des fonctionnaires. L’accès à ce type de structure est
conditionné au paiement d’un droit d’adhésion et à la souscription de parts sociales.
De plus, pour l’accès au crédit, le sociétaire doit constituer une épargne préalable. La
gestion des organisations mutualistes est généralement assurée par des techniciens
(salariés) et des élus issus de l’assemblée générale des sociétaires.

b. Les caisses villageoises sont également des institutions d’épargne et de crédit. Les
membres doivent également payer un droit d’adhésion pour avoir accès aux services
proposés. L’épargne préalable n’est pas obligatoire. Il s’agit souvent des structures
très locales, au niveau d’un village par exemple, alors que les organisations
mutualistes peuvent couvrir des zones plus vastes. La clientèle est composée des
catégories de personnes dont le niveau des revenus est souvent inférieur à celui des
membres des mutuelles. La gestion est assurée par les membres, sur un mode très
simple, en appui par un opérateur plus expérimenté. La différence entre les caisses
villageoises et les mutuelles d’épargne et de crédit se situe aussi à d’autres niveaux :
les caisses villageoises sont indépendantes, elles ne sont pas organisées en réseau ;
elles accordent généralement plus de crédit qu’elles ne collectent des dépôts, ce qui
veut dire que l’épargne locale est totalement investie sur place, et elles se
refinancent auprès des banques locales.

c. Les organisations de crédit direct sont des institutions de crédit « pur » dans le
sens qu’elles fournissent le crédit à une large clientèle sans l’obligation d’une
épargne préalable. Leurs formes sont diverses et le champ de leur clientèle est très
large. On retrouve dans cette catégorie aussi bien des petites structures de crédit
(ONG, fonds de crédit, …) que des grandes institutions de crédit solidaire. Souvent,
ces organisations ne collectent pas l’épargne mais dans la pratique du crédit, elles
retiennent une part du crédit octroyé sous forme de fonds d’assurance en cas de
maladie ou de décès entraînant une incapacité de rembourser. La sélection des
clients est faite sur dossier. La qualité du projet, les capacités de remboursement, et
le profil de l’emprunteur sont les principaux facteurs pour bénéficier les services des
organisations de crédit direct. Ces institutions servent en grande partie une clientèle
de pauvres ou très pauvres.

d. Les organisations d’appui sont des institutions qui n’offrent pas des services
d’épargne et/ou de crédit. Elles exercent une mission de « facilitateur » au secteur
de la microfinance. Dans cette catégorie on y retrouve les fonds de garantie et les
sociétés de services divers (formation, appui à la gestion, services d’appui divers,
rating, audit …).

LES POINTS FORTS ET LES POINTS FAIBLES DE LA MICROFINANCE

La microfinance s’adapte surtout à un pays en voie de développement dont la


plupart de la population ne peut pas avoir accès à un prêt bancaire. Par ailleurs, à la
différence des institutions bancaires, elle ne tire pas un trait sur les clients litigieux
ou à risques. Elle propose à cette clientèle des moyens de financement et des
critères qui peuvent s’accorder à leurs besoins. D’autre part, elle ne met pas de
conditions sur l’objet de prêt. Elle est également attentive aux besoins de ses
clientèles.

Par contre, elle facture à des taux supérieurs du secteur bancaire, pouvant atteindre
26%. Pour les prêts sans garanties formelles, les responsables de la microfinance
sont tenus de faire un suivi permanent de l’utilisation du fond pour éviter la
dégradation de la situation et les procès en justice. On retrouve également des
emprunteurs habitants dans une zone éloignée de la structure de financement. Les
agents de la microfinance doivent alors ajouter dans le coût du traitement du dossier
les frais de déplacements. Tous ces motifs entraînent l’augmentation du coût de prêt
via la microfinane par rapport à un crédit bancaire.

LES LIMITES DE LA MICROFINANCE EN AFRIQUE

Après avoir été parée de toutes les vertus ; lutte contre la pauvreté, émancipation
des femmes et de bien d‘autres encore la microfinance se trouve souvent
aujourd’hui accusé d’inciter les pauvres à s’endetter tout en étant incapables de
rembourser du fait de taux d’intérêts exorbitants. La microfinance peut rapidement
alourdir l’endettement familial voire conduire au surendettement. Contrairement à
certains préjugés selon lesquels un petit crédit suffirait à susciter des vocations de
micro-entrepreneurs, les effets en termes de création d’emploi sont pour l’instant
très limités. Les blocages sont tant d’ordre individuel (attachement au salariat, aussi
précaire et d’exploitation soit-il, ou à l’agriculture aussi peu rentable soit-elle

MICROFINANCE EN AFRIQUE ; IMPACT POSITIF

Tout en fournissant une gamme de services financiers aux pauvres, y compris des
facilités d’épargne, une assurance, des pensions, des facilités de transfert et de
paiement incontestablement attractifs, la microfinance peut contribuer à la
réalisation des objectifs du millénaire pour le développement.

Le secteur de la microfinance est né il ya une trentaine d’année et est accompagnée


d’une mission de lutte contre la pauvreté que peu pouvaient lui contester ; offrir des
microcrédits à des femmes pour les aider à lancer leur propre entreprise semblait
une solution aux résultats irréfutables.

Il faut repenser la microfinance en Afrique et réétudier le secteur suite à des


nombreuses pratiques abusives. Les regards se sont détournés des bénéficiaires pour
se concentrer sur les institutions de microfinance, qui devraient être rentable et
afficher des portefeuilles de prêt d’excellente qualité. Il faut remettre les clients au
cœur de la microfinance, cela veut dire d’abord comprendre les besoins financiers
des pauvres. Ceux-ci n’ont pas seulement besoin de microcrédits à court terme pour
financer le fonds de roulement de leur micro entreprise. Ils ont aussi besoin d’avoir
accès à l’épargne, au crédit à la consommation, à l’assurance, aux transferts et aux
systèmes de paiement.

SECTION II. PRESENTATION DE LA FONDATION INTERNATIONALE POUR


L’ASSISTANCE COMMUNAUTAIRE (FINCA)

II.1 HISTORIQUE DE LA FINCA

Fondation for international community Assistance (FINCA) est une institution


de microfinance d’origine Américaine, née de l’inspiration de JOHN HATCH, expert
en développement, désireux de créer des modes d’interventions novateurs qui
répondent mieux aux besoins de la population cibléé.

FINCA est l’investissement d’un concept « Village Banking (VB) » qui est une
méthodologie d’octroi de crédit en groupe et est considérée comme l’un des
pionniers de microfinance.

FINCA a été crée en 1984, et le lancement officiel a été en 1985. C’est en


cette année que la concentration historique sur le produit VB est intervenue, HATCH
avait demandé un petit programme en EL SAVADOR qui consistait à fournir du crédit
aux femmes à faible revenus exerçant du commerce, du petit commerce ou micro
entreprise.

Ce programme avait tellement prit d’ampleur au point qu’il avait permis


l’amelioration du bien-être social des familles bénéficiaires ; les business de ces
femmes commencèrent à prospérer seulement à un ou deux prêts.

Leurs revenus s’accrurent, elles affichèrent un niveau de remboursement exemplaire


et par-dessus tous leurs enfants se nourrissaient mieux.

JOHN HATCH fut alors convaincu qu’il avait alors trouvé un immense instrument
permettent d’aider les familles à sortir de la pauvreté. D’autres avantages
additionnels se révélèrent aussi, les femmes venaient ensemble pour emprunter le
capital, elles commencèrent à se soutenir mutuellement et à soutenir les business
des unes et des autres.

Si, une micro entreprise locale attirait de client, elle avait en réalité au préalable
bénéficiée de toutes les petites entreprises voisines. « le village Banking » devient
focal pour le développement des communautés de base.

Emporté par le succès du programme en EL SALVADOR, FINCA se décida d’ouvrir des


programmes se « Village Banking » à Mexico, à Honduras, à Guatemala et en Haïti en
1989.

En 1992, FINCA entrant en Afrique pour voir si elle pourrait dupliquer son
succès obtenu en Amérique latine sur le continent où la pauvreté était plus sévère.
FINCA s’installa alors en Ouganda cette année-la, l’instabilité politique, l’épidémie du
VIH/SIDA et l’étendu du manque de familiarité avec l’épargne et le crédit ont
constitués des défis énormes. Cependant, FINCA Ouganda et les nouveaux
programmes le plus réussi dans la région.

En 1994, les programmes de « village Banking » en Amérique latine ont servi


quelques 50000 familles à bas revenu. Avec l’évolution du temps, FINCA a décidé
d’une part de cibler tous les micros entrepreneurs, et d’autres part de s’engager
dans un vaste processus de restructuration de son mode de fonctionnement enfin
d’opérer comme les banques commerciales, mais avec finalité sociale (« Banker with
a soul » : un banquier doté d’une âme).

FINCA est en RDC depuis 2003, elle a d’abord commencée ses activités dans
la commune de la Gombe, puis a continué son expansion à travers la capital ; à Ndjili,
limeté, Victoire, Mbuji-Mayi…).

A ces jours, FINCA est comptés dans 4 continents : AMERIQUE, ASIE,


AFRIQUE, EUROPE; dans 23 pays à travers le monde, dont 6 sont en Afrique à savoir :
Haïti, Mexique, Guatemala, Nicaragua, Honduras, Kosovo, Géorgie, Azerbaïdjan,
Arménie, Jordanie, Russie, Kyryzstan, Afganistan, Pakistan, Nigéria, Ouganda,
Malawi, Tanzanie, Zambie, et la R.D.Congo.

II.2. MISSION DE FINCA

FINCA a pour mission d’offrir l’accès aux services financières aux micros
entrepreneurs du monde entier afin qu’ils puissent créer des emplois, accumuler des
richesses et améliorer leurs conditions de vie.

II.3. POPULATION CIBLE

La population cible de FINCA est essentiellement composée du « Village


Banking » ou Banque du Village (VB), FINCA s’étend aussi au crédit individuel et aux
petites et moyennes entreprises. VB est un service financier (petits prêts et produits
d’épargne) offert à des groupes des personnes, le VB se sert de la solidarité des
groupes afin de donner accès à ses produits.

Les VB sont des organisations locales permanentes, mutuelles constituées d’un


minimum de 15 personnes et d’un maximum de 30 personnes, qui reçoivent un prêt
solidaire de FINCA pour financer une activité productive et profitable mais
également épargner et se développer économiquement.

Il convient de signaler qu’avec le temps FINCA s’est étendu vers d’autres


types de crédit tels que le crédit individuel et celui aux petites et moyennes
entreprises.

II.4. VALEURS

I : investir dans le potentiel des personnes

I : investir dans le potentiel des personnes

N : nourrir (entretenir) des relations

S : servir au-delà de soi

P : poursuivre la croissance et l’apprentissage

I : innover et continuellement améliorer

R : récompenser l’intégrité, la responsabilité et l’engagement

E : exceller dans ce que nous faisons

S : surprendre et impressionner par notre service

II.5. RESSOURCES DE FINCA


Les ressources de FINCA proviennent :

 Des fonds propres


 De financement auprès des partenaires
 Mobilisation des épargnes à travers ses agences

II.6. SYMBOLE DE FINCA

FINCA a comme logos l’arbre de prospérité, qui symbolise la croissance et


l’épanouissement.

II.7. DEVISE DE FINCA

Construire l’avenir ensemble.

II.8. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le siège de FINCA/RDC se situe au croisement des avenus colonel ebeya et


l’hôpital général de Kinshasa (ex Maman Yemo) au sein de l’ex immeuble SODMICA
dans la commune de la Gombe. L’agence de….. où nous avons effectué nos
recherches se trouve sur l’avenue…….

II.9. LES DIFFERENTS PRODUITS DE FINCA

FINCA a deux principaux produits qui sont :

 Les épargnes
 Les crédits

Mis à part ses deux principaux produits FINCA a aussi un autre type de produit
appelé produits et services à valeurs ajoutées.

II.9.1. Les épargnes

Les épargnes sont constituées d’une partie de revenu qu’un individu décide de
mettre de coté dans le but de satisfaire les besoins futurs et imprévus. Parmi les
produits épargnes nous distinguons le compte à vue et le compte à terme.

II.9.1.1. Le compte à vue

Le compte à vue est un compte où le client a la possibilité d’effectuer des


transactions régulièrement.

A. Le compte courant
 Le compte FALANGA : c’est un compte libre où le client a la possibilité
d’effectuer des transactions comme il le souhaite. Ce compte ne génère pas
d’intérêt au client. Pour le compte Falanga en Francs Congolais (CDF) les
retraits sont gratuits au grand guichet et il ya possiblité des dix retraits
gratuits par mois au service FINCA express. Pour le compte en dollar il existe
la possibilité d’un retrait gratuit le mois, les autres retraits étant chargés à
quelques centièmes près.

Le compte FALANGA est ouvert à :

 Toute personne désirant en avoir


 Tout client crédit, car c’est via ce compte que s’effectuer le déboursement et
le remboursement
 Tout client ayant un compte à terme, car c’est dans ce compte que va
basculer l’argent du client à la maturité de son compte à terme.
 Le compte salaire : compte ouvert dans le but de recueillir les salaires des
agents FINCA
 Le compte société : compte ouvert par une société
 Le compte Finca express : compte ouvert par les agents Finca express
 Etc.
B. Le compte épargnes
 Le compte LISUNGI : c’est un compte à vue ouvert par le client désirant
épargner tout en voulant se faire une petite discipline quant à l’utilisation de
son argent pour ainsi faire face aux besoins futurs et quelques imprevus.
 Le compte avenir : c’est un compte ouvert pour les jeuneS de 0 à 24 ans dans
le but de répondre aux besoins futurs tels que payer les études…

1.9.1.2 Le compte à terme

C’est un compte ouvert pour une durée déterminée par le client selon ses besoins.
Ce compte est ouvert par des cliens qui disposent des ressources qu’ils projettent
d’utiliser dans le futur et dans le but de le fructifier. Le dépôt minimum étant de 100
dollar.

1.9.2. Les crédits

Le crédit est une somme d’argent allouée à un individu se trouvant dans le besoin et
remboursable à une échéance convenu.

Le crédit est le principal produit de FINCA ; on distingue deux types de crédits :

 Le crédit individuel (indiidual loan : IL)


 Le crédit des groupes

1.9.2.1. Le crédit individuel


C’est un crédit octroyé à un seul individu, personne morale ou physique. Ainsi on
distingue le crédit aux petits et moyennes entreprises (PME) et le crédit indiiduel
proprement dit.

A. Crédit au PME

C’est un crédit octroyé au PME, le montant de prêt varie de 30001 dollar à 100000
dollar. Le cycle de remboursement peut aller jusqu’à 24 mois.

B. Crédit individuel proprement dit

C’est un crédit accordé à une personne, en réalité FINCA ne finance qu’une activité
commerciale, le montant de prêt varie de 500 $ à 30000$, le cycle de
remboursement peut aller jusqu’à 18 mois.

1.9.2.2. Le crédit de groupe

C’est un crédit octroyé à un groupe d’individu. On distingue deux types de crédit


selon les nombres des membres du groupe, ainsi on a le crédit de grand groupe et le
crédit de petit groupe.

a) Le crédit de grand groupe (village bank : VB)

C’est un crédit octroyé à un groupe constitué de 15 à 30 personnes, le montant du


prêt varie de 50$ à 3000$ par membre du groupe avec un cycle de remboursement
qui vari entre 7 et 8 mois. Le prêt est déboursé au nom du groupe et chaque
membre du groupe aura sa part dans le prêt déboursé.

Le principe fondamental dans le VB c’est la garanti solidaire. La garanti solidaire est


ce qui pousse les clients membres d’un même groupe à se comporter comme un
petit village, comme une famille et à être unis.

b) Le crédit de Petit groupe (small groupe village : SGL)

C’est un crédit octroyé à un petit groupe de 5 à 10 personnes, le montant du prêt


varie entre 400$ et 5000$.

Tout comme pour le grand groupe le principe fondamental est la garantie solidaire.

CONDITION D’ELIGIBILITE AU CREDIT

- Pour le crédit individuel :


1. Etre majeur (de 18 à 65 ans)
2. Avoir une activité commerciale
3. Avoir les documents légaux de commerce
4. Le business doit avoir au moins 6 mois d’existence et se trouvant à un
adresse fixe.
- Pour le crédit de groupe
1. Etre majeur et de nationalité congolaise (18 à 65 ans)
2. L’activité commerciale doit avoir au moins 6 mois d’existence pour le petit et
au moins 3 mois pour le grand groupe.
3. Les documents de commerce ne sont exigés que pour petit groupe.

I.10. PRODUITS ET SERVICES A VALEURS AJOUTEES

1. MASTER CARD : c’est une carte prépayée rechargeable, où l’on stock l’argent. Elle
coûte 20$.

2. CARNET DE PROCURATION (chéquier) : c’est un carnet qui contient 25 billets à


ordre ou chèques, elle coûte 10$.

3. DECOUVERT BANCAIRE : c’est la facilité de caisse que FINCA offre à ses clients
épargnants.

 Découvert sur TD : pour tout client ayant un compte à terme, FINCA lui
propose une sorte de prêt à moindre taux d’intérêt (0,01% par jour), pouvant
aller jusqu’à 70% de son TD.
 Découvert sur payroll : c’est le crédit que FINCA donne aux salariés payés via
FINCA.
 Découvert Business : accordé à tout épargnant chez FINCA, lorsqu’on
constate beaucoup d’épargnes et des transactions sur son compte.
4. FINCA PAY : c’est un service de paiement rapide des frais scolaires, des
abonnements télé, des impôts et taxe dans les agences FINCA .
5. FINCA SANTE : c’est un service des soins médicaux que FINCA en partenariat
avec certains hôpitaux a mis à la disposition des ses clients.
6. SMS ALERTE : un service consistant à fournir aux clients des informations sur
les différentes transactions s’effectuant sur son compte via son numéro de
téléphone.
7. FINCA PAYROLL : c’est un service mis à la disposition des salariés qui
souhaitent retirer leurs salaires via FINCA, ce service coûte 2.5$ par agent le
mois, très souvent ce frais est pris en charge par la société des agents
concernés.
8. FINCA MOBILE : c’est un service qui permet au client d’avoir accès à son
compte à partir de son téléphone portable.
9. FINCA EXPRESS : appelé aussi Point of Service (POS), ce service permet au
client d’effectuer des transactions dans leur compte à partir de leur
emprunte digital prélever après ouverture de leur compte.
10. Money gram : c’est un service de transfert d’argent ( réception et envoi) à
travers le monde.
11. FOREX : c’est un service d’échange de monnaie.

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