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Peuplement de l´Amérique du sud :


l´apport de la technologie lithique

Povoamento na América do Sul:


a contribuição da tecnologia lítica

Población de América del sur:


la contribución de la tecnología lítica

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Peuplement de l´Amérique du sud :


l´apport de la technologie lithique

Povoamento na América do Sul:


a contribuição da tecnologia lítica

Población de América del sur:


la contribución de la tecnología lítica

Sous la direction de / sob a direção de / bajo la dirección de :


Maria Farias & Antoine Lourdeau

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Jacqueline Rodet Service de Presse @rchéo-éditions.com

©
Couverture P. Binant pour @rchéo-éditions.com
©
@rchéo-éditions.com 2014
ISBN 978-2-36461-005-7

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Sommaire

Présentation Apresentação Presentación


Lourdeau Antoine 9

Les Industries pléistocènes du Piaui, Nouvelles données


As indústrias pleistocênicas do Piauí, Novos dados
Boëda Eric et alii 13

Compreendendo ferramentas líticas a partir das persistências e das variabilidades


técnicas. Estudo de caso dos sítios GO-CP-17 e MT-SL-31, Região Centro Oeste do
Brasil
Compréhension des outils lithiques à partir des persistances et des variabilités techniques.
Etude de cas des sites GO-CP-17 et MT-SL-31, région Centre-Ouest du Brésil
Viana Sibeli A. & Borges Carolina T. 65

As peças façonadas unifacialmente do tecnocomplexo Itaparica (centro e nordeste do


Brasil): conceito e variabilidade
Les pièces façonnées unifacialement du techno-complexe Itaparica (centre et nord-est du
Brésil) : concept et variabilité
Lourdeau Antoine 97

As indústrias líticas na bacia do Prata, oeste catarinense: antiguidade, estratégia


tecnológica e variabilidade
Les industries lithiques du bassin du fleuve Prata, région ouest de l’Etat de Santa Catarina,
Brésil : ancienneté, stratégie technique et variabilité
Hoeltz Sirlei E. & Brüggeman Adelson A. 123

Ce que l’on sait des industries unifaciales du nord du Pérou à la fin du Pléistocène et
au début de l’Holocène
Lo que se sabe de las industrias unifaciales del norte del Perú - Pleistoceno final y Holoceno
temprano
Lodeho Laure 147

Observaciones para conocer secuencias de reducción bifaciales paleoindias y puntas


Fell en el valle del Ilal!, Ecuador
Observations pour identifier les séquences de réduction bifaciales paléoindiennes et les
pointes de Fell dans la vallée de l’Ilal!, Equateur
Nami Hugo G. 179

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Le débitage laminaire durant l’Holocène moyen dans la puna orientale d’Atacama : le


cas de Susques, Province de Jujuy, Argentine
La tecnología de hojas durante el Holoceno medio en la Puna oriental de Atacama: el caso
de Susques, Provincia de Jujuy, Argentina
Hoguin Rodolphe 221

La circulación y el modo de explotación de las rocas en el sitio Paso Otero 4 durante


el Holoceno temprano y medio - partido de Necochea, provincia de Buenos Aires,
Argentina
La circulation et le mode d’exploitation des roches dans le site Paso Otero 4 durant
l’Holocène ancien et moyen - arrondissement de Necochea, Province de Buenos Aires,
Argentine.
Barros Paula M. 255

Arqueología del último milenio del pleistoceno en el cono sur de Sudamérica, puntas
de proyectil y observaciones sobre tecnología paleoindia en el nuevo mundo
Archéologie du dernier millénaire du pléistocène dans le cône sud d’Amérique du Sud,
pointes de projectile et observations sur la technologie paléoindienne dans le nouveau
monde
Nami Hugo G. 279

Análise tecno-funcional do material polido do extremo sul do Rio Grande do Sul -


Brasil
Analyse techno-fonctionnelle du matériel poli de l´extrême sud du Rio Grande do Sul - Brésil
Farias María G. & Mujica Jaime S. 337

Os artefatos polidos do interior do sudeste brasileiro: morfologias, tecnologias e


grupos culturais
Les artefacts polis de l’intérieur du sud-est brésilien : morphologies, technologies et groupes
culturels
Neves Gustavo de S. 363

Conclusion Conclusão Conclusión


Boëda Eric 391

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Présentation

Le présent ouvrage est le résultat d’une session thématique intitulée Peuplement et modalités
d’occupation de l’Amérique du sud : l’apport de la technologie lithique qui s’est tenue le 5 septembre
2011 à Florianópolis - Santa Catarina, Brésil, dans le cadre du XVIe Congrès de l’Union Internationale
des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques - UISPP.
L’objectif de cette rencontre était de permettre un échange direct entre spécialistes de l’étude
du matériel lithique travaillant dans diverses aires et sur différentes périodes de la préhistoire sud-
américaine. En effet, les études du matériel lithique sud-américain, exception faite des approches typo-
morphologiques des pointes de projectile, sont surtout effectuées dans le cadre de problématiques
locales ou régionales. Les mises en perspective à l’échelle continentale des concepts et méthodes de
taille et des caractères techniques et fonctionnels des outils produits sont encore rares. Cette session
se proposait donc de présenter et de confronter les industries lithiques issues de différents contextes et
de donner ainsi une visibilité extrarégionale aux processus techniques, l’objectif de cette démarche
étant de percevoir les dynamiques de peuplement et les modalités d’occupation de l’espace sud-
américain au cours de la préhistoire.
Etant donné l’originalité et la qualité des travaux présentés, la suite à donner à cet événement
s’est avérée évidente aux yeux de tous les participants : il fallait publier. La maison d’édition @rchéo-
éditions.com, en la personne de sa directrice, Pascale Binant, a répondu très vite à notre sollicitation et
nous a offert le support technique et matériel permettant de réaliser cet ouvrage. Nous la remercions
pour son enthousiasme, de même que chacun des auteurs qui a accepté notre invitation à publier ses
travaux. Notre objectif étant de donner accès à ces travaux à un large public, le support numérique
offert par @rchéo-éditions.com était particulièrement intéressant. Dans la même idée d’une ample
diffusion, nous avons souhaité un plurilinguisme des articles, chacun étant rédigé en français et en
portugais ou en espagnol. Il est important de relever ici le travail des traducteurs, parfois aussi auteurs
d’autres textes publiés ici, dont la participation a été fondamentale.
Les travaux présentés dans cet ouvrage permettent de donner un aperçu de la plupart des
principales productions techniques lithiques durant la préhistoire sud-américaine, du nord du Pérou à la
Patagonie, et couvrent les périodes du Pléistocène final à l’Holocène récent, soit des toutes premières
présences humaines à la veille de l’arrivée des premiers colons européens. L’ordre choisi pour
présenter ces recherches est à la fois chronologique et géographique. Dans l’état actuel des données,
où les études technologiques sont relativement pionnières dans plusieurs régions, il nous était
effectivement difficile d’opter pour un plan basé sur des critères purement techniques.
Les industries du Pléistocène final sont traitées en premier lieu, avec la présentation de
données récemment obtenues lors de nouvelles fouilles dans la fameuse région de la Serra da
Capivara, dans le Nord-est du Brésil - E. Boëda. Ce chapitre permet de mettre en lumière les
particularités techniques de productions dont la nature anthropique est parfois discutée, du fait de leur
date ancienne et de la défiance qu’elles représentent vis-à-vis des modèles de peuplement
classiquement acceptés.
Dans un second moment, nous présentons les travaux relatifs aux industries lithiques taillées
de l’Holocène ancien et moyen. Les nombreuses contributions de cette section couvrent une grande
part de l’Amérique du sud : le centre et le nord-est du Brésil - S. Viana et C. Borges, A. Lourdeau, le
sud du Brésil - S. Hoeltz et A. Brüggeman, le nord du Pérou - L. Lodeho, l’Equateur - H. Nami, et
l’Argentine, du nord au sud - R. Hoguin, P. Barros, H. Nami. Ce grand nombre de travaux relatifs à cette
période permet de mettre en lumière la formidable richesse et la grande variété des productions lithiques
correspondant à ces moments de consolidation du peuplement du sous-continent. La plupart des

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principaux schémas opératoires connus dans le monde s’y retrouve : le façonnage bifacial d’outils et de
supports d’outils, le façonnage unifacial, les débitages d’éclats dits peu élaborés, les débitages
laminaire et lamellaires, le débitage Levallois, etc. Ces productions s’organisent au sein d’espaces bien
connus et relativement délimités, comme le montrent les recherches de P. Barros sur la circulation des
matières premières dans la province de Buenos Aires, en Argentine. L’effervescence technique de cette
période reste encore à expliquer en termes de peuplement. Nous sommes plus dans une phase de
description et de définition que dans une phase interprétative. Cette grande variabilité semble toutefois
marquer une spécificité de l’Amérique du Sud.
La dernière partie de l’ouvrage est relative aux industries de pierre polie extrêmement riches
à la fin de la préhistoire sud-américaine - M. Farías et J. Mujica, G. Neves. Les lames de haches et
d’herminettes sont bien sûr traitées, mais, avec le polissage, on sort également de la stricte catégorie
des objets tranchants. Ces études concernent aussi des objets de parure et des pièces plus
énigmatiques - M. Farías et J. Mujica, probablement liées à la mise en place de nouveaux systèmes
techniques.
Nous souhaitons contribuer, avec la publication de ce livre, à une large diffusion des études
relatives aux industries lithiques en Amérique du Sud, condition nécessaire à une compréhension large
des processus techniques durant la préhistoire, et préliminaire incontournable pour appréhender de
façon complète les problématiques de peuplement de sous-continent.

Apresentação

Este livro é o resultado de um simpósio temático chamado Povoamento e modalidade de


ocupação da América do Sul: a contribuição da tecnológica lítica, que aconteceu no dia 5 de setembro
de 2011 em Florianópolis, SC, Brasil, no âmbito do XVI Congresso da União Internacional das Ciências
Pré-históricas e Proto-históricas - UISPP.
O objetivo deste encontro era de permitir diálogos diretos entre especialistas do estudo do
material lítico que trabalham em diversas áreas e sobre diferentes períodos da pré-história sul-
americana. Efetivamente, com exceção das abordagens tipo-morfológicas das pontas de projétil, os
estudos do material lítico sul-americano estão sendo realizados principalmente dentro de problemáticas
locais ou regionais. As perspectivas continentais sobre os conceitos e os métodos de lascamento,
assim como sobre as propriedades técnicas e funcionais dos instrumentos produzidos, são ainda raras
nos trabalhos publicados. Este simpósio tinha como objetivo apresentar e confrontar as indústrias líticas
oriundas de vários contextos, dando assim uma visibilidade extra-regional aos processos técnicos e
possibilitando um melhor entendimento das dinâmicas de povoamento e de ocupação do espaço sul-
americano durante a pré-história.
Tomando em consideração a originalidade e a qualidade dos trabalhos apresentados neste
simpósio, a necessidade de publicar apareceu evidente a todos os participantes. A diretora da editora
@rchéo-édition.com, Pascale Binant, respondeu positivamente a nossa solicitação e nos ofereceu
rapidamente o suporte técnico e material para realizar este livro. Somos gratos pelo interesse que
demostrou. Queremos agradecer aqui também cada autor que aceitou participar a esta publicação.
Como optamos por dar uma acessibilidade destes trabalhos a um público amplo, o suporte numérico
oferecido pela editora @rchéo-éditions.com era especificamente interessante. Nesta ideia de larga
difusão, quisemos também um multilinguísmo dos capítulos, cada um sendo escrito em francês, e em
português ou em espanhol. Temos que louvar o trabalho dos tradutores, às vezes autores de outros
capítulos deste livro, cuja participação foi fundamental.
Os trabalhos apresentados neste livro contemplam as principais produções técnicas líticas
durante a pré-história sul-americana, do norte do Peru à Patagônia, e abrangem os períodos do

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Pleistoceno final ao Holoceno recente, ou seja, das primeiras ocupações humanas até a véspera da
chegada dos primeiros colonos europeus. A ordem escolhida para apresentar estas pesquisas é
cronológica e geográfica ao mesmo tempo. No estado atual dos dados, os estudos tecnológicos sendo
relativamente pioneiros em várias regiões, nos apareceu difícil optar para uma ordem baseada sobre
critérios puramente técnicos.
As indústrias do Pleistoceno final são abordadas em primeiro lugar, com a apresentação de
dados recentes obtidos durante novas escavações na famosa região da Serra da Capivara, no nordeste
do Brasil - E. Boëda. Este capítulo permite evidenciar as peculiaridades técnicas de indústrias para as
quais a origem antrópica encontra-se, às vezes, discutida do fato de suas idades remotas e porque não
se enquadram nos modelos de povoamento classicamente aceitos.
Em um segundo momento, apresentamos os trabalhos relativos às indústrias líticas lascadas
do Holoceno antigo e médio. As numerosas contribuições desta seção abrangem uma parte importante
da América do Sul: o centro e o nordeste do Brasil - S. Viana e C. Borges, A. Lourdeau, o sul do Brasil-
S. Hoeltz e A. Brüggeman, o norte do Peru - L. Lodeho, o Equador – H. Nami, e a Argentina, do norte
ao sul - R. Hoguin, P. Barros, H. Nami. O grande número de trabalhos relativos a este período permite
revelar a impressionante riqueza e a grande variedade das produções líticas nestes tempos de
consolidação do povoamento do subcontinente. A maior parte dos principais esquemas operatórios
conhecidos no mondo estão representados: o façonnage bifacial de instrumentos e de suporte de
instrumentos, o façonnage unifacial, as debitagens de lascas consideradas como pouco elaboradas,
as debitagens laminares e laminulares, a debitagem Levallois, etc. Estas produções organizam-se
dentro de espaços bem conhecidos e delimitados, como o demonstram as pesquisas de P. Barros
sobre a circulação das matérias primas na província de Buenos Aires, na Argentina. Ainda falta explicar
a efervescência técnica deste período do ponto de vista do povoamento. Estamos em uma fase de
descrição e de definição mais do que em uma fase interpretativa. Esta grande variabilidade parece
revelar uma especificidade da América do Sul.
A última parte do livro trata das indústrias de pedra polida, extremamente ricas no final da
pré-história sul-americana - M. Farías e J. Mujica, G. Neves. Fala-se das lâminas de machados e de
enxós, mas também de outros artefatos, não cortantes, como objetos de enfeite ou ainda peças mais
enigmáticas - M. Farías e J. Mujica, talvez ligadas à organização de novos sistemas técnicos.
Com a publicação deste livro, queremos contribuir a uma ampla difusão dos estudos relativos
às indústrias líticas na América do Sul, condição necessária para uma compreensão larga dos
processos técnicos durante a pré-história, e prelúdio incontornável para apreender de forma abrangente
as problemáticas de povoamento deste subcontinente.

Presentación

La presente obra es el resultado de una sesión temática intitulada Poblamiento y modalidades


de ocupación de América del Sur : el aporte de la tecnología lítica que fue realizado el 5 de setiembre
de 2011 en Florianópolis – Santa Catarina, Brasil, en el marco del XVI Congreso de la Unión
Internacional de las Ciencias Prehistóricas y Protohistóricas - UISPP.
El objetivo de este encuentro fue permitir un intercambio directo entre especialistas del estudio
del material lítico que trabajan en diversas áreas y sobre diferentes períodos de la prehistoria sud-
americana. En efecto como excepción de los abordajes tipo-morfológicos de las puntas de proyectil,
los estudios del material lítico sud-americano esán siendo realizados principalmente dentro de
problemáticas locales o regionales. Las perspectivas a escala continental de los conceptos y métodos
de talla y de los caracteres técnicos y funcionales de las herramientas producidas, son todavia escasas.
Esta sesión propuso presentar y confrontar las industrias líticas oriundas de diferentes contextos y de

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brindar también una visibilidad extra-regional a los procesos técnicos, el objetivo de dar este paso fue
percibir las dinámicas de población y las modalidades de ocupación del espacio sudamericano en el
curso de la prehistoria
Tomando la originalidad y la calidad de los trabajos presentados, el paso a seguir fue ovbio
entre todos los participantes : la necesidad de publicar. La directora de la editora @rchéo-éditions.com,
Pascale Binant, respondió en forma rápida a nuestra solicitación y ofreció el soporte técnico y material
permitiendo realizar esta obra. Nosotros le agradecemos por su entusiasmo, lo mismo a cada uno de
los autores que aceptaron nuestra invitación a publicar sus trabajos. Como nuestro objetivo fue dar la
mayor accesibilidad de estos trabajos a un público amplio, el soporte numérico ofrecido por la editora
@rchéo-éditions era específicamente interesante. Dentro de esta idea amplia de difusión, quisimos
también un multilinguismo de los artículos, cada uno escrito en francés, y en portugués o en español.
Es importante destacar aqui el trabajo de los traductores, a veces los mismos autores de los textos
publicados oficiaron como tales.
Los trabajos presentados en esta obra permiten dar una visión de conjunto de las principales
producciones técnicas líticas durante la prehistoria sudamericana, del norte del Perú a la Patagonia, y
cubren los períodos del Pleistoceno final al Holoceno reciente, ya sea de las primeras presencias
humanas hasta la víspera de la llegada de los primeros colonizadores europeos.
El orden escogido para la presentación de las investigaciones es a la vez cronológica y
geográfica. En el estado actual de los datos, donde los estudios tecnologicos son relativamente
pioneros en muchas regiones, nos fue efectivamente dificil optar por un orden de criterios puramente
técnicos.
Las industrias del Pleistoceno final son tratadas en primer lugar, con la presentación de datos
recientes obtenidos de las nuevas excavaciones en la famosa región de la Serra da Capivara, en el
Nordeste de Brasil – E. Boeda. Este capítulo permite evidenciar las particularidades técnicas de
producción cuya naturaleza antrópica es a veces discutida, también por la antiguedad de sus
dataciones y de la desconfianza que representan a los modelos clásicos de poblamiento
En un segundo momento, presentamos los trabajos relativos a las industris líticas talladas del
Holoceno antiguo y medio. La enorme contribución de esta sección cubre una gran parte de América
del Sur : el centro y el nordeste de Brasil – S. Viana y C. Borges, A. Loudeau, el sur de Brasil – S.
Hoeltz y A. Bruggeman, el norte del Perú – L. Lodeho, el Ecuador – H. Nami, y Argentina, del norte al
sur – R. Hoguin, P. Barros, H. Nami. Esta gran cantidad de trabajos relacionados a este período permite
revelar la importante riqueza y la gran variedad de producciones líticas correspondientes a estos
momentos de consolidación del poblamiento del continente sudamericano.
La mayoría de los principales esquemas operatorios conocidos en el mundo se encuentran
representados : el façonnage bifacial de herramientas y de soportes de herramientas, el façonnage
unifacial, el débitages de lascas, llamadas poco elabordas, el débitage laminar y lamellaire, el débitage
Levallois, etc. Estas producciones se organizan en los espacios bien conocidos y delimitados, como lo
muestra las investigaciones de Paula Barros sobre la circulación de las materias primas en la provincia
de Buenos Aires, en Argentina. La esfervecencia técnica de este período queda todabía para explicar
en terminos de poblamiento.
Estamos en una fase de descripción y de definición más que en una fase interpretativa. Esta
gran variabilidad parece revelar una especificidad de América del Sur.
La última parte de la obra está relacionada a las industrias de piedra pulida extremadamente
ricas en períodos más recientes de la prehistoria sudamericana – M. Farías y J. Mujica, G. Neves. Las
láminas de hachas y de hachuelas están también tratadas, pero, con el pulido se sale estrictamente de
la categoría de los objetos cortantes. Estos estudios conciernen también a otros objetos y a piezas más
enigmáticas – M. Farías y J. Mujica, probablemente ligadas a nuevos sistemas técnicos
Con la publicación de este libro, queremos contribuir a la difusión de los estudios relativos de
las industrias líticas en América del Sur, condición necesaria para una comprehensión larga (en el
tiempo) de los procesos técnicos durante la prehistoria, y preludio ineludible para aprender de manera
completa las problemáticas del poblamiento de América del Sur.

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Les Industries pléistocènes du Piaui


Nouvelles données

As indústrias pleistocênicas do Piauí


Novos dados

Eric Boëda
UMR 7041 ArScAn – Equipe AnTET –
Université Paris Ouest – Nanterre - La Défense, France
boeda.eric@gmail.com
Gisele Felice Daltrini - Professeur Universidade do Vale do São Francisco
Membre de la Fundação Museu do Homem Americano, Brésil gdfelice@yahoo.com.br
Michel Fontugne – Géochimiste, Commissariat à l'Energie Atomique
Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement - UMR CEA/CNRS/UVSQ, France
Michel.Fontugne@lsce.ipsl.fr
Sirley Hoeltz - Pesquisadora da Archaeo: Pesquisas Arqueológicas/MT/Brésil
sirleihoeltz@yahoo.com.br
Antoine Lourdeau - Universidade Federal de Pernambuco –
Departamento de Arqueologia, Recife, Brésil
antoine.lourdeau@mae.u-paris10.fr
Lahaye Christelle - Université Michel de Montaigne Bordeaux 3,
UMR 5060 CNRS -IRAMAT, Pessac, France
christelle.Lahaye@u-bordeaux3.fr
Marina Pagli - UMR 7041 ArScAn – Equipe AnTET – Nanterre, France
marina.pagli@mae.u-paris10.fr
Sibeli Viana - Diretora do Instituto Goiano de Pré-História e Antropologia da PUC
Professora do Curso de Arqueologia IGPA/PUC, Goiás, Brésil
Projeto de Pesquisa financiado pelo CNPq/PUC Goiás. Brasil.
sibele@pucgoias.edu.br

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Résumé
Les nouvelles fouilles menées depuis 2008 dans le parc de la Serra da Capivara – Piaui, Brésil - et sa périphérie
ont apporté de nouveaux éléments à la compréhension des peuplements pléistocènes du sud du Piaui. La
multiplicité des sites localisés dans des environnements géomorphologiques différents, les datations croisées ainsi
que les nombreux artefacts et restes de faune confirment une présence dès la fin du pléistocène. Mais, surtout, ils
indiquent que cette région a été largement fréquentée et occupée sans discontinuité apparente jusqu'à l'Holocène.
Mot clés
Peuplement, pléistocène, Amérique du sud
Resumo
As novas escavações realizadas desde 2008 no parque da Serra da Capivara – Piauí, Brasil – e sua periferia,
trouxeram novos elementos para a compreensão dos povoamentos pleistocênicos do sul do Piauí. A multiplicidade
de sítios localizados nos diferentes ambientes geomorfológicos, as comparações entre diferentes tipos de
datações, assim como os numerosos artefatos e restos de fauna, confirmam uma presença a partir do final do
Pleistoceno. Mas, sobretudo, indicam que esta região foi amplamente ocupada, sem decontinuidade aparente até
o Holoceno.
Palavras-chave
Povoando, Pleistocene, América do Sul

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L’ancienneté des premières occupations humaines en Amérique du Sud a toujours entraîné


de vives controverses. Les ensembles archéologiques dits de Clovis, présents uniquement en Amérique
du Nord, datés aux alentours de 13 000 ans BP, sont mentionnés, dans la plupart des publications,
comme les premiers témoins de l’occupation humaine en Amérique avec une diffusion vers le sud
estimée vers 11/10 000 ans BP.
Pourtant, de nombreux sites plus anciens ont été découverts, au Chili le site de Monte Verde
(Dillehay et Collins 1988, Dillehay 1997), au Pérou le site de Pikimachay (Mac Neish et al. 1980, 1981,
1983), ou encore au Brésil les sites de Lapa Vermelha IV (Laming-Emperaire et al. 1975, Laming-
Emperaire 1979, Prous A. 1986), de Santa Elina (Vilhena Vialou 2005, Fontugne et al. 2005) et de
Boqueirão da Pedra Furada (Guidon 1989, Parenti 2001, Parenti et al. 1996).
Les plus anciens sites sont, pour la côte Ouest, le site de Monte Verde, dont la première
occupation est datée de 33 370±530 BP, et pour, la façade Atlantique, le site de Boqueirão da Pedra
Furada, daté de plus de 40 000 ans (Parenti 2001, Valladas et al. 2003).
Cette ancienneté a été vivement remise en cause (Fiedel 1999, Lynch 1994, Meltzer et al.
1994), en invoquant différentes raisons : la qualité des fouilles, des problèmes stratigraphiques, des
perturbations post-dépositionnelles, de mauvaises datations et/ou une confusion avec des géofacts.
Cette situation est clairement illustrée dans le cas des sites présentant plusieurs couches
archéologiques s’échelonnant de part et d’autre de la limite fatidique de 12 000 ans : les plus anciennes
sont rejetées, faisant l’objet de tout un panel de critiques, alors que les plus récentes sont acceptées
sans être l’objet des mêmes critères d’analyse.
Il serait donc vain d’argumenter sur les mêmes données, car en réalité nous sommes dans un
débat très passionnel peu propice à l’écoute (Binant 2006).
Par ailleurs, il est intéressant d’observer que la plupart de ces fouilles date de plus d’une
vingtaine d’années. La virulence des critiques a peut-être eu pour effet de freiner cet axe de recherche.
Or, là où les fouilles ont continué, comme celles, au Brésil, de Santa Elina dans le Mato Grosso (Vilhena
Vialou 2005), ou dans le Parc National Serra da Capivara dans le Piauí (Guidon et al. 1994, Felice
Daltrini 2002, Parenti 2001) la découverte de sites pléistocènes s’est confirmé.
Dans le cadre de cet axe de recherche, une mission franco-brésilienne1, opérant depuis 2008
dans le Parc National Serra da Capivara et aux alentours, a découvert quatre nouveaux sites et repris
la fouille de deux autres. Ce sont ces recherches qui sont présentées dans cet article.
Le Parc National de la Serra da Capivara, d’une superficie de 130 000 ha, est le fruit de
prospections et de recherches assidues menées depuis plus de trente ans par les Professeures Niède
Guidon et Anne-Marie Pessis de l’Université Fédérale de Pernambouc à Recife, au Brésil, également
fondatrices de la Fundação do Museu do Homen Americano - FUMDHAM. Ces recherches ont amené
à la découverte de près de 1 500 sites, dont une grande majorité témoigne de manifestations
graphiques, peintures et/ou gravures (Fig. 1).
Les données que nous présentons ici proviennent de deux zones distinctes, distantes d’une
quinzaine de kilomètres : le massif calcaire d’Antero - zone de Coronel, situé à moins de 5 km de la
falaise et le massif gréseux dévonien - zone d’Esperança (Fig. 1).
La zone calcaire a livré plusieurs sites dont deux font l’objet de fouilles : le site de Tira Peia
en pied de falaise et le site de la Pena en grotte. La zone gréseuse, quant à elle, fait l’objet de deux

1Recherches sur le peuplement pléistocène et holocène du Nordeste (Brésil). Espaces et temps des premiers Hommes du Piauí.
Ministère des Affaires Etrangères et Européennes et FUMDHAM.

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fouilles : les sites de Boqueirão da Pedra Furada en pied de falaise et de Vale da Pedra Furada en plein
air.

Zone calcaire : massif d’Antero

Site de la Toca da Tira Peia


Le site de la Toca da Tira Peia est situé à l’aplomb d’une paroi calcaire exposée plein nord. Il
a été découvert et sondé en 2008 puis fouillé sur 25 m 2 en 2010 et 2011 (Fig. 2).
Le remplissage est essentiellement constitué de dépôts argilo-sableux homogènes, épais de
2,50 m - dans l’état actuel des fouilles. Il peut être subdivisé plus ou moins facilement en 8 couches. Il
s’agit pour l’essentiel de nuances colorimétriques, de pourcentage en micro-granules correspondant à
des micro-zones de lessivages et de la plasticité du sédiment. Des blocs de calcaire provenant de la
paroi se répartissent tout le long de la séquence. La couche C1 correspond à un dépôt anthropique sub-
actuel fait de plaquettes de calcaire fragmentées en vue de leur transformation en chaux. La couche
C2, d’une dizaine de centimètres d’épaisseur, est de type argilo-humique, correspondant au vrai sol il y
une trentaine d’années, avant l’exploitation du calcaire pour la chaux. Les couches C3 et C4,
respectivement épaisses de 30 et 50 cm sont argilo-sableuses. Les couches C5 et C6, couvrant une
vingtaine de centimètres d’épaisseur, se différencient des couches sus-jacentes par une couleur plus
brune laissant entrevoir la possibilité d’une empreinte d’éluviation pour C5 et peut-être d’un horizon Bt
pour C6. Les analyses micro-morphologiques en cours permettront de confirmer ou d’infirmer cette
interprétation. Les couches C7 et C8, d’une puissance de plus d’1,50 m, ont la même texture que les
couches précédentes. La couche C8, plus argileuse, présente une texture plus plastique ainsi qu’une
couleur plus foncée, sa base n’est pas encore atteinte. Tout le long de la séquence, on retrouve des
blocs de calcaire de taille très variable correspondant à l’érosion de la paroi. Quelques galets de quartz,
souvent brûlés, sont présents dans certaines couches. La composition sédimentaire et le mode de dépôt
ne peuvent expliquer l’apport de tels galets. L’apport d’argile provient du ruissellement du massif
karstique calcaire, avec un apport éolien de type sableux provenant de l’érosion des massifs gréseux.
En réalité, excepté les couches C5 et C6 qui s’individualisent sur le plan de leur texture, témoins de
phénomènes partiels de pédogénèse, les autres ensembles sédimentaires sont définis pour une grande
part sur le plan colorimétrique et à partir de leur teneur plus ou moins importante en apports sableux
éoliens. Des zones d’épandage de galets correspondant à des restes de terrasses alluviales ou à des
colluvions sont présentes à plus d’un kilomètre et à une altitude inférieure. Ces zones érosives de galets
ont très certainement servi de réservoir de matière première de quartz et quartzite (Fig. 3).

Ensembles archéologiques
L’absence de différenciation sédimentaire évidente nous a conduits à adopter une stratégie
de fouille par décapages successifs. Sur les 25 m 2 de surface fouillée, on distingue nettement plusieurs
ensembles d’artefacts. Ils semblent constituer des spots de moins de 5 m 2, de faible densité - moins
d’une cinquantaine de pièces par ensemble. Cette situation paraît correspondre à des moments
d’occupation de courte durée où ne sont présents que des outils et/ou des éléments de réaffûtage et/ou
de débitage. Il existe quelques restes fauniques, mais hélas leur état de conservation, extrêmement
pulvérulent, rend impossible toute détermination.
Dans l’état actuel des fouilles, cinq ensembles archéologiques au moins ont été individualisés.
Trois d’entre eux : C4a - zone Ouest, C6a et C8b - zone Est, sont clairement reconnaissables en
stratigraphie et culturellement identifiables (Fig. 4).
C4a - Le premier ensemble est situé dans la zone Ouest du site, pris dans la partie supérieure de la
couche C4. Sa distribution verticale est faible, de l’ordre de moins de 10 cm. Plusieurs remontages
horizontaux d’artefacts confirment cette observation.
C6a - Le deuxième ensemble est situé dans la partie Est du site. Le matériel est compris dans la partie
supérieure C6. Il comprend plusieurs artefacts et quelques galets brûlés. Sa dispersion verticale est de
l’ordre de 10 cm. Trois remontages indiquent une parfaite horizontalité.
C7a - Ce troisième ensemble, sous-jacent de quelques centimètres du précédent, se caractérise par la
présence de quelques artefacts et de galets de quartz homogènes dont certains portent des traces
d’impacts bipolaires et d’autres sont brûlés.

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C8a - Cet ensemble, pris dans la partie supérieure de C8, comprend moins d’une dizaine de pièces. Il
est parfaitement horizontal comme le confirme un remontage.
C8b - Cet ensemble se situe à une vingtaine de centimètres de l’ensemble précédent, peu de pièces
ont été retrouvées, mais elles présentent la même horizontalité. Notons que ces deux derniers
ensembles se situent à la limite nord-ouest de la fouille.

Faciès techno-culturels
Chaque ensemble archéologique est constitué pour l’essentiel d’artefacts lithiques, en quartz
et en quartzite. Il existe bien des restes osseux, mais ils ne peuvent pas être prélevés et ne sont donc
pas identifiables. Aucune dent n’a été retrouvée. Les ensembles sont numériquement faibles, répartis
sur de petites surfaces laissant penser à des spots d’occupation. Malgré la faible densité de matériel,
ces ensembles se composent d’outils très remarquables.
L’ensemble C4a présente plusieurs exemplaires d’un outil caractéristique fait sur galet et
absent dans les autres couches (Fig. 5). Cet outil est, par contre, fréquemment rencontré dans les sites
actuels de surface pré-céramistes. Bien que la datation de la couche 4 n’ait pas été réalisée dans la
concentration d’artefacts, l’âge de 2 050 BC ne semble pas contradictoire.
L’ensemble C6a comprend un plus grand nombre d’artefacts, dont des outils sur éclat et des
outils sur galet différents de ceux de l’ensemble supérieur (Fig. 6 et 7)
L’ensemble C7a se caractérise par plusieurs outils remarquables. Le premier est un type
d’outil sur galet de quartzite appelé rostre, à délinéation convexe denticulée (Fig. 8) bien connu dans la
plupart des industries pléistocènes de la zone gréseuse. Le deuxième est un éclat laminaire en quartzite
avec des retouches latérales (Fig. 9). Le troisième outil, en quartzite, est une pièce bifaciale de type
inconnu jusqu’à ce jour (Fig. 10).
Les ensembles C8a et 8b présentent des outils en quartz (Fig. 11). Ces derniers semblent
différer des couches supérieures. L’ensemble des outils est produit à partir de galets et d’éclat de quartz.
Les galets sont aménagés en biseau simple ou double.

Datations
Les datations actuelles proviennent de mesures d’OSL (Fig. 3 et 4, Tableau 1). Des mesures
par thermoluminescence sont actuellement en cours sur les galets brûlés de différents ensembles.
L’ensemble des datations OSL a été effectué en 2009 dans le sondage de 2 m 2 de la zone
Est effectué en 2008. C’est pour cette raison que nous ne disposons pas de date pour l’ensemble C4a,
de la zone Ouest. A cette époque, n’ayant mis au jour que l’ensemble C6a, nous avions effectué deux
datations encadrant le niveau archéologique - C5 et C7 - et une dans le niveau - C6a. Une quatrième
date a été effectuée dans le sédiment C4. En 2010, l’élargissement et l’approfondissement du sondage
a permis de mettre au jour les autres ensembles archéologiques.
La date de 15 150±1200 ans BC provient du sédiment C6 dans lequel est pris l’ensemble 6a.
Cette date est encadrée par un premier prélèvement provenant de la couche C5 stérile, qui a donné un
âge de 10 950±900 ans BC et un second provenant de la partie supérieure de la couche C7 donnant
un âge de 20 050±1500 ans BC.

Conclusion et perspectives
Le site de la Toca da Tira Peia est une station en pied de falaise qui, pour la première fois
dans la zone calcaire, livre un minimum de quatre ensembles archéologiques d’âge pleinement
pléistocène. On distingue un premier ensemble C6a aux alentours de 15 105 ans BC, peut-être plus
jeune mais bien antérieur aux 10 950 ans BC de la couche 5. Le second ensemble, C7a, est compris
entre 15 105 ans BC et 20 050 ans BC. Les deux derniers ensembles, C8a et C8b, sont antérieurs à 20
050 ans. La détermination culturelle est encore partielle car elle repose sur des effectifs réduits, soit
moins d’une vingtaine de pièces par niveau mais on note pour chaque ensemble des spécificités qui
devront être affinées. De façon générale, on retrouve tout à la fois une gamme d’outils sur galet
composée de rostres et de tranchants à simple ou double biseau et des outils sur éclat. Les premiers
résultats de l’analyse spatiale indiquent que nous avons affaire à des spots d’occupations très
certainement de courte durée, comprenant pour l’essentiel des outils produits sur place et/ou importés.
Quelques traces d’os sont attestées mais sans détermination possible.

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Concernant la matière première, on note pour les industries C6a et C7a l’utilisation
préférentielle du quartzite alors que dans les niveaux C8a et C8b, le quartz semble dominant, comme
dans la zone gréseuse.
Contrairement à la zone gréseuse, où l’on évoque une fracturation naturelle pour les artefacts
en quartz du fait de la présence de conglomérats surplombant les grès dévoniens, dans le cas présent,
il n’y a pas de plage marine, à quelque altitude que ce soit, et les dépôts sédimentaires sont de type
argileux d’origine karstique et éolienne. Les dépôts de galets correspondant à des niveaux de basses
terrasses sont à plus d’un kilomètre du site. Par ailleurs, les remontages à courtes distances,
parfaitement horizontaux, attestent de l’absence de perturbations post-dépositionnelles. Les outils en
quartz et en quartzite, indépendamment des données de l’analyse technique, ne peuvent donc en aucun
cas résulter d’une action naturelle. Sur le plan comparatif, il est difficile de faire des rapprochements
avec les sites de la zone gréseuse, excepté le fait que l’on retrouve toute une diversité de tranchants
aménagés aux dépens des galets.

Site de la Toca da Pena


Le site de la Toca da Pena a été découvert et sondé en 2008, puis fouillé de 2009 à 2011.
Une série de datations a été effectuée par OSL sans succès. La surface de fouille est de l’ordre d’une
cinquantaine de m2 (Fig. 12).
Il s’agit d’un site mixte, à la fois grotte et abri sous roche. Il a été choisi du fait de l’effondrement
d’un plafond recouvrant l’intérieur de la grotte et l’esplanade devant elle. Le sondage réalisé en 2008 a
montré l’existence d’artefacts répartis sur 3 m d’épaisseur ainsi qu’un nombre important d’ossements
bien conservés. L’année 2009 a été consacrée au retrait de plusieurs tonnes de blocs de brèche et de
calcaire effondrés et les années 2010 et 2011 au début d’une fouille sous le porche de la grotte.

Stratigraphie
La stratigraphie dégagée sur environ 5 m de profondeur consiste en un dépôt argileux
homogène, rythmé par de petits lits de gravillons marquant des phases d’érosion. Cette argile provient
essentiellement du réseau karstique, enrichie en dépôts éoliens devant la grotte. Le long de la paroi
sud, on note de nombreux éléments calcaires provenant de l’altération de la paroi (Fig. 13).

Ensembles archéologiques
Ce site a livré très peu d’artefacts lithiques - moins d’une vingtaine, mais qui correspondent à
trois ensembles stratigraphiquement distincts. Les artefacts sont essentiellement des outils de belle
facture. Ils sont en quartzite pour les deux premiers ensembles et en quartz pour le troisième, le plus
ancien. Bien que cette observation n’ait aucune valeur statistique, elle va dans le sens de l’observation
concernant le site de Tira Peia, distant d’une trentaine de mètres.
Le premier ensemble d’artefacts se situe à 50 cm de profondeur dans la zone extérieure - au
pied de l’abri sous roche, pris dans les éboulis de calcaire et à une trentaine de centimètres dans la
grotte, sous l’éboulis de brèche. Les outils sont des galets à retouche latérale et des galets à retouche
convergente (Fig. 14).
Un deuxième ensemble d’artefacts, composé de deux artefacts qui sont des débris de taille
sans possible attribution typologique, se situe à 1,70 m de profondeur. Un dernier artefact trouvé à 3,50
m de profondeur est un chopper en quartz laiteux.

Niveaux paléontologiques
La faune est très riche et présente tout au long de la séquence. La projection verticale des
vestiges dans les lignes G et F atteste de l’existence de trois ou quatre ensembles stratigraphiquement
séparés par deux zones stériles, avec un net pendage vers le sud, identique à celui observé pour les
artefacts (Fig. 15).
Juste sous l’éboulement, dans la grotte, nous avons retrouvé le squelette complet, en
connexion anatomique, d’un Scelidodon piauiense. Aucune altération taphonomique n’a été constatée.
Il est très probablement mort peu de temps avant l’effondrement de la brèche, ou suite à celui-ci, ce qui
expliquerait sa conservation, sans perturbation post-dépositionnelle majeure (Fig. 16).
La faune sous-jacente se compose de : Mazama gouazoubira, Felidae, d’un petit Canidae -
Cerdocyon thous, Scelidodon piauiense, Dasypodidae, de Tortue, Palaeolama, Tayassuidae - Dicotyles
tajacu et Blastocerus dichotomus (identification Cl. Guérin).

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Cette faune témoigne d’un biotope humide fait de prairies à bouquets d'arbres ou d’une
« savane arborée ». La richesse en Scelidodon piauiense est à souligner car il s’agit d’une espèce peu
fréquente dans le Nordeste.
Sur le plan archéozoologique, les études sont en cours, mais on note déjà une forte
représentation de Scelidodon piauiense et particulièrement de ses membres. Excepté pour le squelette
en connexion dans la grotte, en effet, aucune autre partie anatomique n’a été retrouvée, ni vertèbre, ni
côte, ni crâne. Dans le niveau supérieur, un fragment d’humérus et un galet de quartzite avec une
retouche de type denticulé sont associés (Fig. 15 et 17). Il s’agirait du premier témoignage de ce type
dans le Piauí.

Datations
Plusieurs tentatives de datation OSL ont été effectuées sans succès. De nouveaux
prélèvements ont été réalisés en 2011 dans un sondage devant la grotte.
Néanmoins, la présence de mégafaune juste sous l’effondrement de la brèche indique que le
premier ensemble date au moins de l’Holocène ancien. Les trois ensembles archéologiques sont donc
d’âge pléistocène supérieur.

Conclusion et perspectives
La présence d’une faune associée à du matériel archéologique, pour une des couches, est
unique dans tout le Piauí. La faible densité d’artefacts lithiques est identique à ce que l’on remarque
dans le site de la Toca da Tira Peia situé à une trentaine de mètres, évoquant des spots d’occupations
de courte durée peut-être liés à une activité cynégétique. En revanche, la composition des artefacts est
différente, avec la présence de pièces convergentes sur galet de section plan convexe. De telles pièces
sont connues à la Toca do Boqueirão da Pedra Furada dans l’horizon PF III daté entre 21 400±400
(Gif–6160) et 14 300±210 BP (GIF-6159) (Parenti 2001, Fig. 18) et sur une haute terrasse du versant
sud du Baixão da Esperança (Fig. 19), en surface, à quelques kilomètres de la Toca do Boqueirão da
Pedra Furada.

Zone gréseuse

Deux sites, distants de deux cents mètres, sont en cours de fouille. Le site de Vale da Pedra
Furada et le site de la Toca da Boqueirão da Pedra Furada (Fig. 1 et 20).

Site de Vale da Pedra Furada


Ce site a été découvert lors d’une campagne de sondages effectuée en 1998 en périphérie
du Boqueirão da Pedra Furada (Felice Daltrini 2000, 2002). Un niveau archéologique comprenant de
très nombreux charbons avait été mis au jour à cette occasion. En 2011, nous avons repris la fouille de
ce site afin d’établir sa chrono-stratigraphie et dater de nouveau les éventuelles couches
archéologiques. La première campagne a permis de mettre au jour une nouvelle séquence pléistocène
et holocène (Fig. 21 et 22). Le site se situe dans un petit vallon d’écoulement des eaux provenant d’une
chute incisant la falaise et se déversant vers la plaine. Le fond de ce vallon est comblé par un ensemble
sédimentaire composé des dépôts alluvionnaires et de colluvion provenant de l’érosion latérale de la
falaise.
Le site est adossé à de gros blocs de grès effondrés qui comblent le fond du vallon (Fig. 23).

Stratigraphie
La profondeur actuellement atteinte est de 2,50 m. On distingue 7 ensembles sédimentaires
nommés de bas en haut : C7 à C1 (Fig. 24). La sédimentation du site est de type alluvial et colluvial.
Les dépôts alluviaux correspondent à la fois à une sédimentation fine, faite de sable enrichi en argile,
et à une sédimentation grossière faite de galets. Ces sédiments proviennent de l’érosion du conglomérat
supérieur dévonien surmontant les grès siluriens - formation Serra Grande. Les blocs de grès
constituent un apport latéral correspondant à la desquamation de la paroi de la falaise.
C1 - Couche argilo-humique épaisse d’une vingtaine de centimètres correspondant au sol actuel.
C2 - Limon sablo-argileux homogène avec de fines passées de granules de quartz, d’une épaisseur
varie entre 80 cm et 1 m d’épaisseur.

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C3 - Ensemble alluvial grossier de 80 cm d’épaisseur, composé de galets de quartz ; une subdivision


peut être établie dans certaines zones, attestant d’une inter-stratification de cet ensemble avec des
passées de granules et un limon sablo-argileux ; la taille des galets y est inférieure à 7 cm.
C4 - Limon sablo-argileux de couleur plus rouge correspondant à la fraction fine du dépôt alluvial, d’une
épaisseur qui varie entre 20 et 30 cm.
C5 - Ensemble alluvial grossier de 30 cm d’épaisseur ; un gradient hétérométrique est observable de
bas en haut avec une diminution de la taille des galets dont la taille maximale est inférieure à 7 cm.
C6 - Ensemble sablo-argileux gris avec, à sa base, de nombreux charbons de bois non érodés.
C7 - Ensemble alluvial dont la base est encore inconnue ; cette grave se différencie des précédentes
par une plus grande hétérométrie des galets, pouvant dépasser la dizaine de centimètres ; de même,
leur composition en matière première est plus diversifiée, puisqu’on y retrouve des galets de quartzite
quasi absents dans les dépôts alluviaux supérieurs.

Ensembles archéologiques
On dénombre un minimum de 5 ensembles archéologiques (Fig. 25), de haut en bas :
C2a et C2b - ces deux ensembles sont séparés par un horizon stérile d’une vingtaine de centimètres ;
leur altimétrie est horizontale ; les deux niveaux sont associés à de nombreux charbons de bois : le
matériel archéologique, uniquement minéral, est constitué d’éclats de quartz et de quartzite et de
quelques outils sur galets ;
C3a - la couche C3 est un ensemble alluvial qui a subi des déformations post-dépositionnelles ; de ce
fait, on observe par endroits une alternance entre des niveaux fins et d’autres plus grossiers
correspondant au battement de la nappe alluviale ; de nombreux artefacts sont présents, mais il est
difficile de les attribuer à un niveau plutôt qu’à un autre ; les vestiges archéologiques sont des galets
aménagés et des outils sur éclats de belle facture ;
C4a - il s’agit là d’un ensemble fouillé sur une très faible surface ; il semble correspondre à un arrêt de
sédimentation ; les artefacts sont identiques à ceux décrits précédemment ;
C5a - c’est un ensemble situé à l’interface de C6 et C5. Le matériel, peu riche, est identique aux
précédents ;
C6a - cet ensemble est le plus riche, situé à la base de la couche C6 ; un très grand nombre de charbons
de bois tapisse la surface de fouille de 4 m 2, avec une forte concentration sur moins d’1 m 2 ; il n’existe
pas de foyer ni d’organisation quelconque ; néanmoins, on note la présence de fragments de grès
chauffés et des traces de cuvettes comblées de charbon de bois ; les artefacts sont nombreux, réalisés
sur des galets de quartz et de quartzite ainsi que sur des éclats.

Faciès techno-culturels
C3 à C5 (Fig. 26 à 29)
Les échantillonnages sont encore trop faibles pour pouvoir établir des profils culturels précis
et spécifiques. Cependant, on observe une assez grande homogénéité technique parmi les artefacts
dans les 7 couches. Ils sont caractérisés par trois types d’outils sur galets de même module : rostre,
tranchant transversal rectiligne (Fig. 26) et tranchant avoyé (Fig. 27). Il existe de nombreux outils sur
éclats de type grattoirs et racloirs et quelques pièces convergentes (Fig. 28 et 29).
C6a (Fig. 30 à 32)
La surface de fouille étant plus conséquente, le nombre d’artefacts est supérieur à une
trentaine de pièces pour 4 m 2. Pour partie les artefacts sont similaires à ceux des ensembles supérieurs.
Les outils sur éclats sont des grattoirs et des racloirs sur quartz (Fig. 32). Deux pièces originales,
retrouvées côte à côte, semblent être des pièces convergentes sur éclat de quartzite.
Les galets de quartz consistent en des rostres et des tranchants transversaux (Fig. 31). Nous
retrouvons quelques différences importantes, avec la présence de pièces convergentes sur quartzite
(Fig. 32).
C7 La couche C7 n’a fait l’objet que d’un ravivage de coupe stratigraphique au cours duquel
plusieurs outils ont été récupérés.

Datations
Lors de la campagne de 1998, deux datations ont été effectuées sur des charbons provenant
de la partie inférieure de la couche C2 et de la couche C6. Les dates obtenues étaient, pour la couche

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C2 inférieure de 13 276-12 810 BC calibré (C-44476-Beta-118551), pour la couche C6 de 20 587-19


844 BC calibré (C-44557-Beta-119875).
Ces dates signifient que les ensembles archéologiques inférieurs à la base de C2 sont d’âge
pléistocène, comme ceux de Tira Peia et de Boqueirão da Pedra Furada. De nouvelles dates sont en
cours et semblent confirmer ces résultats.

Conclusion et perspectives
Le site de Vale da Pedra Furada est une succession d’occupations de plein air adossées à
des blocs de grès en pied de falaise et en bordure d’un ruisseau intermittent. Trois ensembles
archéologiques semblent se distinguer : un premier, holocène, pris dans des argiles sableuses - C2a,
un deuxième, pléistocène, pris dans une séquence alluviale douce - C3 à C6, un troisième
correspondant à la grave C7. Ce dernier est issu d’un événement alluvial d’une intensité plus importante,
ne correspondant pas à l’activité du vallon. Le matériel archéologique pris dans cet ensemble est plus
patiné. L’âge de la séquence confirme l’existence d’une occupation pléistocène au mois à partir de 20
000 BC. Les outils réalisés sur éclats ou galets sont semblables à ce que l’on connaît dans les autres
sites pléistocènes, mais avec des spécificités propres à chaque site. Dans le cas du site Vale da Pedra
Furada, il s’agit d’un grand nombre de grattoirs et de racloirs ainsi que des pièces convergentes de
petites dimensions. Les nouvelles fouilles pourront très certainement livrer une quantité d’artefacts
suffisante pour établir des références typo-techniques.

Site de Boqueirão da Pedra Furada


La découverte de l’abri sous roche de Boqueirão da Pedra Furada, dans les années
1970/1980, a fait l’objet d’une abondante littérature polémique, tantôt en faveur de son caractère
anthropique et ancien – supérieur à 49 000 ans (Guidon et Delibrias 1986, Guidon et al. 1996), tantôt
en déniant tout caractère anthropique aux vestiges mis au jour - artefacts et foyers. Les attaques en
défaveur de l’ancienneté de ce site provenaient en grande partie d’un courant de recherche qui
défendait l’idée que seule la civilisation « Clovis », datée aux environs de 12 000 BC, présentait les
certitudes scientifiques pour être le premier témoin d’occupation humaine en Amérique. Les critiques
ont porté sur tous les points : qualité des fouilles, problèmes stratigraphiques, perturbation post-
dépositionnelles, lectures erronées des artefacts, etc., cela malgré la publication de F. Parenti (2001)
qui répondait point par point à ces détracteurs. C’est donc dans ce climat que nous avons repris la
fouille du seul témoin restant de Boqueirão de Pedra Furada, entamé une étude technique des artefacts
des fouilles précédentes et réalisé une analyse taphonomique comparative à partir de nouvelles
données provenant des niveaux inférieurs. Dans le cadre de cet article, nous ne présenterons que très
succinctement quelques résultats de l’analyse technique dans un but comparatif, afin de montrer la
similarité, quelques spécificités exceptées, entre ces artefacts et ceux retrouvés dans les sites évoqués
précédemment.
La controverse sur le plan des artefacts ne repose en réalité sur aucune donnée scientifique
et expérimentale. L’origine naturelle des "objets taillés" a été décrétée, et non démontrée, en invoquant
leur chute du conglomérat supérieur. Aucune analyse taphonomique comparative pour soutenir l’idée
de cette "taille" naturelle n’a été effectuée. Une telle position est surprenante au vu de l’importance de
la découverte, à moins que ce ne soit les enjeux scientifiques et leurs conséquences qui aient été les
éléments bloquants.
Devant un tel manque d’arguments nous avons refait une analyse taphonomique 2. Les
résultats ne seront pas présentés dans cet article 3, nous évoquerons seulement les conclusions. Suite
à une fouille dans des horizons stériles anciens de Boqueirão da Pedra Furada (Fig. 33), sur un
échantillon de plus de mille objets de longueur supérieure à 2 cm, nous avons pu établir une
classification typo-technique des fractures naturelles et de leurs conséquences. La comparaison avec
les objets considérés comme taillés par F. Parenti et N. Guidon est sans appel : aucun des caractères
techniques des artefacts n’est présent dans notre échantillon. Il y a donc bien une différence significative
entre les pièces des niveaux les plus anciens du site, dont les fractures n’ont aucun sens technique, et

2
Une première analyse taphonomique avait été réalisée et publiée par F. Parenti en 2001. Nous en avons effectué une seconde,
en utilisant d’autres critères et en particulier des critères techniques qu’un fabricant d’outils doit nécessairement prendre en
compte.
3 Une publication de l’ensemble des données est en cours.

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celles des niveaux archéologiques datant du Pléistocène. Une telle différence ne peut s’expliquer que
par l’intervention d’un facteur humain. Signalons que cette analyse taphonomique est systématiquement
réalisée dans les sites en bordure du massif gréseux, comme le site de Vale da Pedra Furada, et
confirme l’ensemble des résultats.

Analyse typo-technique des artefacts


Dans le cadre de cette synthèse nous ne ferons qu’évoquer quelques catégories d’outils sur
galets que nous retrouvons des niveaux PF I à PF III. Ces niveaux ont été déterminés par F. Parenti
(2001) sur la base de la répartition des artefacts et de leur datation.
Rostre
Un rostre désigne un tranchant dont une partie ressort de la ligne générale. Le rostre peut être
de profondeur et de morphologie plus ou moins importantes se rapportant à différents types d’outils. Il
est retrouvé dans les trois ensembles archéologiques pléistocènes - PF I, II et III (Fig. 34 à 36).
Bec
Un bec désigne une extrémité saillante se détachant d’une ligne. Ce type d’outil est présent
dans les trois ensembles archéologiques pléistocènes - PF I, II et III (Fig. 37 et 38).
Tranchant transversal
Ce type d’outil se caractérise par l’aménagement d’un tranchant transversal avec des bords
convergents. Il est retrouvé dans les trois ensembles archéologiques pléistocènes - PF I, II et III
(Fig. 39 et 40).
Pièce convergente
Ce type d’outil a uniquement été retrouvé dans la phase finale de la séquence pléistocène -
PF III (Fig. 41).
Denticulé
Ce type d’outil se retrouve en faible quantité dans l’ensemble de la formation de Boqueirão
da Pedra Furada (Fig. 42).
Outils sur éclat
De nombreux outils sur éclats ont été retrouvés (Fig. 43). Il s’agit le plus souvent de grattoirs,
de racloirs, de denticulés et de pièces convergentes. La majorité de ces outils est réalisée à partir
d’éclats d’entame. Cette observation est cohérente avec les tests expérimentaux que nous avons
entrepris. De façon générale, du fait du grand nombre de plans de clivage et de diaclase propre à la
structure du quartz, le premier choc va révéler les plans de clivages présents naturellement. Cela a pour
conséquence de réduire l’intégrité des enlèvements suivants, qui se fragmentent à l’impact. Toutefois,
cela n’empêche pas ces enlèvements de produire les effets escomptés sur le bloc. Si l’on ne recherche
que les conséquences techniques des enlèvements sur le bloc, comme dans le cas du façonnage, il est
donc possible d’effectuer une série d’enlèvements. Mais plus il y a d’enlèvements plus les step fractures
deviennent nombreuses. Ces observations nous permettent de mieux comprendre les stratégies
utilisées pour la fabrication des outils sur éclats et des pièces façonnées. Cela souligne l’importance du
temps de la sélection des supports de façonnage et de débitage. Dans le cadre de la production d’éclats
en vue d’être retouchés, il semble que la stratégie adoptée soit celle du débitage sensu stricto et non
celle de l’exploitation d’éclats de façonnage, trop aléatoire. Les mêmes causes ayant les mêmes effets,
les tailleurs vont de façon préférentielle optimiser leurs chances en tentant l’obtention d’éclats par
fracturation bipolaire sur enclume. C’est pour cela que nous retrouvons beaucoup de splits transformés
en outils. Cette observation est tout aussi valable pour les données provenant du site de Vale da Pedra
Furada, précédemment analysé.

Conclusion et perspectives
Les analyses techniques confirment, sans aucun doute possible, qu’un très grand nombre des
objets récupérés par les équipes de recherche antérieures, provenant des couches de PF I, II et III, sont
anthropiques. La plupart des caractéristiques techniques et modes opératoires de débitage et de
façonnage sont classiques, communes à toutes les industries sur galets connues de par le monde.
De plus, l’analyse taphonomique réalisée en parallèle montre que les productions naturelles
produisent des objets différents. En conséquence, une même cause entraînant les mêmes effets, si
nous sommes en présence d’effets différents, alors les causes sont différentes. Dans le cas présent,
cette cause différente est anthropique. L’absence d’originalité des industries de PF I, II et III en
comparaison des autres industries identiques dans le monde, confirme que le travail de ce type de

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matériaux emprunte toujours les mêmes voies opératoires, car la variabilité potentielle est dépendante
de la structure cristalline des galets de quartz filoniens, et ceci d’autant plus lorsque l’on recherche des
outils différents sur galet. Cette structure fait l’effet d’une résilience à laquelle s’attache un certain
nombre de solutions techniques.

Synthèse

Type et mode de dépôts


Chacun des quatre sites présente une séquence stratigraphique faite d’une succession de
couches archéologiques incluses dans des formations sédimentaires différentes. Ces formations
spécifiques aux massifs gréseux et calcaire rendent compte de modes de dépôts en condition
globalement douce ne pouvant en aucun cas expliquer une fracturation très diversifiée de certains
galets. Par ailleurs, la différence de contexte sédimentaire n’intervient pas dans la diversité des
artefacts, qui sont globalement similaires, indiquant un argument supplémentaire en faveur de leur
origine anthropique.
Les déformations post-dépositionnelles sont pour la plupart des sites inexistantes - excepté
pour la couche C3 de Vale da Pedra Furada. Pour les sites dans le massif calcaire, la variabilité des
dépôts sédimentaires est faible. Néanmoins, les niveaux archéologiques se différencient les uns des
autres par des espaces stériles et des remontages marquant l’horizontalité de chaque ensemble et
impliquant une absence de dispersion verticale.
Ainsi, l’ensemble des arguments sédimentaires et anthropiques indique bien la présence de
séquences archéologiques en des lieux géographiques et écologiques différents, bien que distant de
moins d’une quinzaine de kilomètres. L’intégrité synchronique de chacune des couches montre que,
sur le plan géomorphologique, il ne s’agit pas de dépôts en position secondaire, mais bien de dépôts
primaires enregistrant différents temps d’occupation humaine.

Fonction des sites


L’une des caractéristiques commune à tous ces sites est la faible quantité d’artefacts par
horizon archéologique. Cette observation est peut-être encore plus marquée pour les sites situés dans
le massif calcaire, étant donné que nous sommes éloignés de plus d’un kilomètre des gîtes de matière
première alors que ceux du massif gréseux ont les gîtes dans leur environnement immédiat. Sur la
fonction et le fonctionnement des sites, il est encore difficile d’établir des spécificités fonctionnelles. On
peut simplement souligner que les deux sites en milieu calcaire présentent des produits finis avec des
séquences de raffûtage et moins de produits en début de chaîne opératoire, signifiant peut-être en cela
un lien avec la distance des matières premières et/ou une spécificité des sites. En revanche, sur le plan
des types d’artefacts et en particulier les outils sur galets, peu de différences sont à noter d’un site à
l’autre. Les outils sur éclat seraient peut-être plus marqueur de différences synchroniques et/ou
diachroniques. Un seul site, pour des raisons de conservation, a livré une faune bien conservé.
L’analyse archéozoologique en cours semble indiquer, pour les animaux de grande taille, une absence
des parties alimentaires les moins riches, en particulier les dents, les côtes et les vertèbres, alors que
la diversité ostéologique des petits animaux semblent plus large. Le lien entre la faune et les artefacts
ne peut se faire par les traces d’intervention sur les os du fait d’un état de conservation différentiel d’un
site à l’autre. Néanmoins, dans une des couches de la Pena, nous avons des os et des artefacts
lithiques en contact, laissant supposer une relation de cause à effet.

Datations
Dans l’état actuel des recherches, nous disposons de plus d’une vingtaine de couches
archéologiques antérieures à 11 000 ans (Fig. 44).
Les nouvelles datations des sites de Tira Peia et de Vale da Pedra Furada confirment celles
obtenues à Boqueirão da Pedra Furada et à Sítio do Meio. Il existe donc bien une importante occupation
antérieure à 11 000 BC, dispersée dans différents environnements. Les données actuelles vont jusqu’à
20 000 ans, mais un grand nombre de couches archéologiques antérieures ont été individualisées. Leur
datation est en cours, devant très certainement confirmer les dates de Boqueirão da Pedra Furada.

Données chrono-culturelles
Dans l’état actuel des données des sites pleinement pléistocènes, plusieurs tendances
techniques se dégagent très nettement. La plus importante est la production d’outils sur galets de quartz
et de quartzite. La production d’éclats, non négligeable, se fait à partir d’un débitage de split par
percussion bipolaire sur enclume. Il existe d’autres modes de débitage aux dépens de gros galets de

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quartzite. Cette notion d’outil sur galet est importante, mais elle doit être explicitée. En effet, le galet
aménagé est très souvent considéré comme synonyme de chopper ou chopping-tool. Toute pièce
déviant de ces canons est alors interprétée comme le fait de la nature. Or, l’exemple des industries de
toute l’Asie de l’Est depuis plus de 2 millions d’années atteste le contraire. Le galet constitue une option
technique particulière où, à la différence du débitage, le temps de sélection du support est fondamental.
En réalité, il s’agit d’une stratégie opératoire que nous pourrions considérer comme opposée à celle du
débitage. En décomposant tout outil en une partie préhensée et une partie transformative, on se rend
compte immédiatement que, dans le cas du choix du galet, la partie préhensée se donne sans qu’il soit
nécessaire de faire la moindre transformation. L’aménagement portera sur la partie transformative, avec
toute la diversité possible. Dans le cas du débitage, c’est la partie transformative tranchante qui se
donne « naturellement » à la suite de n’importe quel coup, la partie préhensée étant quant à elle des
plus diverses. C’est durant l’évolution des modes de production de débitage que nous verrons se
normaliser cette partie préhensée. Partant du principe que le galet peut, au même titre qu’un éclat,
servir de support à la fabrication de toute une catégorie d’outils, on observe que d’autres critères
techniques sont présents de façon « universelle », comme la nécessaire présence d’une surface plane
dans la fabrication d’un dièdre tranchant, de la même façon que dans les outils retouchés sur éclat, la
retouche a toujours lieu au dépend de la face supérieure car la face inférieure est plane et doit le rester.
En développant ainsi les analyses technico-fonctionnelles, on se rend compte que les
industries du Piauí que nous avons présentées répondent aux mêmes critères techniques que ceux
d’Asie, d’Afrique et d’Europe. La diversité des tranchants évoque des outils différenciés, avec des
modes de fonctionnement spécifiques lié à une énergie manuelle. L’existence d’outils sur éclats,
associés, élargit la panoplie d’outils de ces cultures. Néanmoins, une catégorie d’outils semble absente
ou très peu représentée : il s’agit des outils convergents. Certes, il existe des outils à bords convergents,
mais aucun ne témoigne réellement d’un coefficient de pénétration important. Cette quasi-absence
renvoie à une partie de l’outillage qui a très certainement disparue, faite sur des matériaux périssables.
Ainsi les outils sur galets et sur éclats du Piauí correspondent à un faciès technique qu’il faut
maintenant préciser pour repérer éventuellement une variabilité et une évolution. Ce complexe
technique précède une autre tradition dénommée localement Serra Talhada, durant laquelle d’autres
principes techniques seront adoptés, témoignant d’une rupture. Cette rupture provient d’une
acculturation due à des idées nouvelles, véhiculées par des individus ou tout un groupe dont les très
nombreuses peintures rupestres seraient peut-être le témoin principal.
Quoi qu’il en soit, ces nouvelles données confirment une ancienneté des premiers peuplements
de l’Amérique du sud qu’il faut maintenant prendre en considération pour renouveler cette
problématique.

Remerciements
Pour leur aide et leur collaboration qui ont rendu possible ces travaux, nous tenons à remercier :
- Ministère des Affaires Etrangères, Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats,
Direction de la Coopération culturelle, universitaire et de la recherche, Sous- direction de la recherche et des
échanges scientifiques, Paris, France ;
- l’IPHAN - Instituto do Patrimônio Histórico e Artístico Nacional ;
- FUMDHAM - Fundação Museu do Homem Americano, Centro Cultural Sérgio Motta, São Raimundo Nonato,
Piauí, Brésil et tout particulièrement Mmes Niede Guidon et Anne-Marie Pessis ;
- Guérin Claude : UMR 5125 du CNRS - « Paléoenvironnements et paléobiosphère » et UFR des Sciences de la
Terre, université Claude-Bernard, Lyon-1, France ;
- les étudiants : Iderlan de Souza, Pedro Paulo Guilhardi, Marcela Pacini Valls, Lívia de Oliveira e Lucas.

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Figure 1
Zone de travail et sites découverts -
Massif calcaire : sites de la Toca da Pena et de la Toca da Tira Peia ;
Massif gréseux : sites de la Toca da Boqueirão da Pedra Furada et da Vale da Pedra Furada.
__________________________________________________________________________________________
Figura 1
Zona de trabalho e sítios descobertos -
Maciço calcário : sítios Toca da Pena e Toca da Tira Peia ;
Maciço arenítico : sítios Toca do Boqueirão da Pedra Furada e Vale da Pedra Furada.

Figure 2
Toca da Tira Peia - A gauche en 2009, à droite en 2011.
__________________________________________________________________________________________
Figura 2
Sítio da Toca da Tira Peia - À esquerda ano 2009, à direita ano 2011.

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Figure 3
Toca da Tira Peia - Profil stratigraphique de l’état actuel des fouilles et datation OSL
(Lahaye et al. 2013).
Les flèches indiquent des remontages.
__________________________________________________________________________________________
Figura 3
Toca da Tira Peia - Perfil estratigráfico do estado atual das escavações e datações LOE
(Lahaye et al. 2013).
As setas indicam as remontagens.

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Figure 4
Toca da Tira Peia –
Projection de l’ensemble des artefacts et galets de la coupe de Tira Peia avec les datations OSL - zone Est. Les
vestiges de la zone Ouest, où se situe l’ensemble C4a, encore non datée, ne sont pas représentés sur ce
schéma.
__________________________________________________________________________________________
Figura 4
Toca da Tira Peia –
Projeção vertical de todos os artefatos e seixos com datações OSL - zona Leste. Os vestígios da zona Oeste,
onde se situa o conjunto C4a, ainda não datado, não estão representados neste esquema.

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Figure 5
Toca da Tira Peia, C4a - Galet avec rostre à tranchant droit - à gauche, et retouche latérale - à droite.
__________________________________________________________________________________________
Figura 5
Toca da Tira Peia, C4a - Seixo com rostre de gume retilíneo - à esquerda, e retoque lateral - à direita.

Figure 6
Toca da Tira Peia, C6a –
Bords retouchés convergents sur galet : a. avec remontage d’un éclat de façonnage ; b. l’outil terminé.
__________________________________________________________________________________________
Figura 6
Tira Peia, C6a - Bordos retocados convergentes sobre seixo :
a. com remontagem de uma lasca de façonnage; b. instrumento finalizado.

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Figure 7
Toca da Tira Peia, C6a – En haut : bords retouchés convergents sur galet ;
en bas : éclat à retouche inverse denticulée sur calcaire siliceux.
__________________________________________________________________________________________
Figura 7
Toca da Tira Peia, C6a – Acima: bordos retocados convergentes sobre seixo;
abaixo: lasca com retoque inverso e gume denticulado, sobre calcário silicoso.

Figure 8
Toca da Tira Peia, C7a - Galet de quartzite, rostre à délinéation convexe denticulée
__________________________________________________________________________________________
Figura 8
Toca da Tira Peia, C7a - Seixo de quartzito, rostre de delineamento convexo denticulado

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Figure 9
Toca da Tira Peia, C7a - Eclat laminaire en quartzite et retouche latérale de type denticulé
__________________________________________________________________________________________
Figura 9
Toca da Tira Peia, C7a - Lasca laminar de quartzito e retoque lateral de tipo denticulado

Figure 10
Toca da Tira Peia, C7a - Pièce bifaciale en quartzite
__________________________________________________________________________________________
Figura 10
Toca da Tira Peia, C7a - Peça bifacial em quartzito

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Figure 11
Toca da Tira Peia, C8a et b – a. Galet de quartz aménagé, tranchant à double biseau ;
b. éclat de quartz retouché ; c. galet de quartz biseauté ; d. éclat de quartz à retouche distale.
__________________________________________________________________________________________
Figura 11
Toca da Tira Peia, C8a e b – a. Instrumento sobre seixo de quartzo, gume em bisel duplo;
b. lasca de quartzo retocada; c. seixo de quartzo biselado; d. lasca de quartzo com retoque distal.

Data LOE Camada Nível arqueológico


2.050±300 a.C C4
10.950±900 a.C C5
15.150±1200 a.C C6 C6a
20.050±1500 a.C C7sup C7a
C7inf
C8a
C8
C8b

Tableau 1
Toca da Tira Peia - Niveaux archéologiques et datations OSL dans la zone Est
__________________________________________________________________________________________
Quadro 1
Toca da Tira Peia - Níveis arqueológicos e datações LOE na zona Leste

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Figure 12
Toca da Pena –
a. lors de sa découverte en 2008 ; b. à la fin de la fouille de 2010 ; c. à la fin de la fouille de 2011.
__________________________________________________________________________________________
Figura 11
Toca da Pena –
a. no momento de sua descoberta em 2008; b. no fim da escavação de 2010; c.no fim da escavação de 2011.

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Figure 13
Toca da Pena - La stratigraphie 1 correspond à une position en pied d’abri sous roche, la 2 est à l’entrée de la
grotte et la 3 en plein air.
__________________________________________________________________________________________
Figura 13
Toca da Pena – A estratigrafia 1 corresponde à posição na base do abrigo sob rocha,
a 2 está na entrada da gruta e a 3 a céu aberto.

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Figure 14
Toca da Pena, ensembles archéologiques - En rouge : 1er ensemble ; en bleu : 2e ensemble ; en vert : 3e
ensemble - un artefact
__________________________________________________________________________________________
Figura 14
Toca da Pena, conjuntos arqueológicos - Em vermelho: 1º conjunto; em azul: 2º conjunto;
em verde: 3º conjunto - um artefato

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Figure 15
Toca da Pena –
Distribution verticale sur trois mètres de profondeur de l’ensemble des artefacts lithiques et macro-restes osseux
__________________________________________________________________________________________
Figura 15
Toca da Pena –
Distribuição vertical sobre três metros de profundidade do conjunto de artefatos líticos e macro-restos ósseos

Figure 16
Toca da Pena - Vestige d’un Scelidodon piauiense en connexion anatomique
__________________________________________________________________________________________
Figura 16
Toca da Pena – Vestígio de um Scelidodon piauiense em conexão anatômica

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Figure 17
Toca da Pena – On voit apparaître lors du même décapage un fragment d’humérus de Scelidodon piauiense et
un outil dans le coin droit.
__________________________________________________________________________________________
Figura 17
Toca da Pena – Nota-se, na mesma decapagem,
a presença de um úmero de Scelidodon piauiense e um instrumento lítico no canto direito.

Figure 18
Toca da Boqueirão da Pedra Furada - Pièce convergente
__________________________________________________________________________________________
Figura 18
Toca do Boqueirão da Pedra Furada - Peça convergente

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Figure 19
Pièce convergente - Point 417, prospections d’une haute terrasse du versant sud du Baixão da Esperança
__________________________________________________________________________________________
Figura 19
Peça convergente - Ponto 417, prospecções do alto do terraço da vertente Sul do Baixão da Esperança

Figure 20
Toca da Boqueirão da Pedra Furada et de Vale da Pedra Furada - Vue aérienne des sites
__________________________________________________________________________________________
Figura 20
Toca do Boqueirão da Pedra Furada e do Vale da Pedra Furada - Vista aérea dos sítios

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Figure 21
Vale da Pedra Furada - Réouverture en 2011 du sondage de 1998
__________________________________________________________________________________________
Figura 21
Vale da Pedra Furada - Reabertura em 2011 da sondagem de 1998

Figure 22
Vale da Pedra Furada - Ouverture de nouvelles surfaces de fouille en 2011
On distingue, à gauche, les blocs de grès sur lesquels s’adosse la séquence alluviale.
__________________________________________________________________________________________
Figura 22
Vale da Pedra Furada - Abertura de novas superfícies de escavação em 2011
Distinguem-se, à esquerda, os blocos de arenito sobre os quais a sequência aluvial apóia-se.

Figure 23
Vale da Pedra Furada - Profil transversal
__________________________________________________________________________________________
Figura 23
Vale da Pedra Furada - Perfil transversal

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Figure 24
Vale da Pedra Furada – Stratigraphie
__________________________________________________________________________________________
Figura 24
Vale da Pedra Furada – Estratigrafia

Figure 25
Vale da Pedra Furada – Couches archéologiques et charbon de bois
__________________________________________________________________________________________
Figura 25
Vale da Pedra Furada – Camadas arqueológicas e carvão

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Figure 26
Vale da Pedra Furada, C3 et C4a - Galets aménagés : rostre et tranchant transversal
__________________________________________________________________________________________
Figura 26
Vale da Pedra Furada, C3 e C4a - Seixos lascados: rostre e gume transversal

Figure 27
Vale da Pedra Furada, C3 - Galet au tranchant avoyé
__________________________________________________________________________________________
Figura 27
Vale da Pedra Furada, C3 - Seixo com gume de perfil sinuoso

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Figure 28
Vale da Pedra Furada, C3 et C5a - Outils sur éclats
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Figura 28
Vale da Pedra Furada, C3 e C5a - Instrumentos sobre lascas

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Figure 29
Vale da Pedra Furada, C3 et C5a - Outils sur éclats : racloir, grattoir et pièce convergente
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Figura 29
Vale da Pedra Furada, C3 e C5a –
Instrumentos sobre lascas: raspador terminal, raspador lateral e peça convergente

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Figure 30
Vale da Pedra Furada, C6a - Outils sur éclat : racloir, grattoir, et sur quartzite : pièce tronquée.
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Figura 30
Vale da Pedra Furada, C6a - Instrumentos sobre lasca : raspador terminal, raspador lateral,
e sobre quartzito : peça truncada.

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Figure 31
Vale da Pedra Furada, C6a - Outils sur galet de type rostre
__________________________________________________________________________________________
Figura 31
Vale da Pedra Furada, C6a - Instrumentos sobre seixos do tipo rostre

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Figure 32
Vale da Pedra Furada, C6a - Pièces convergentes sur des galets de quartzite
__________________________________________________________________________________________
Figura 32
Vale da Pedra Furada, C6a - Peças convergentes sobre seixos de quartzito

Figure 33
Toca da Boqueirão da Pedra Furada – a. vue générale du site à la reprise des fouille en 2009 ;
b. fouille du témoin laissé après les fouilles de F. Parenti en 1988 ;
c. sondage dans les niveaux inférieurs considérés comme stériles par les auteurs des fouilles antérieures.
__________________________________________________________________________________________
Figura 33
Toca do Boqueirão da Pedra Furada – a. vista geral do sítio na retomada das escavações em 2009;
b. escavação do testemunho deixado depois das escavaçoes de F. Parenti em 1988;
c. sondgem nos níveis inferiores considerados como estéreis pelos autores das escavações anteriores.

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Figure 34
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF I, fouilles F. Parenti - Rostre
__________________________________________________________________________________________
Figura 34
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF I, escavações F. Parenti - Rostre

Figure 35
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF II, fouilles F. Parenti - Rostre
__________________________________________________________________________________________
Figura 35
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF II, escavações F. Parenti - Rostre

Figure 36
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF I - Rostre
__________________________________________________________________________________________
Figura 36
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF I, escavações F. Parenti - Rostre

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Figure 37
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF II, fouilles F. Parenti - Bec
__________________________________________________________________________________________
Figura 37
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF II, escavações F. Parenti - Bico

Figure 38
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF II, fouilles F. Parenti - Bec
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Figura 38
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF II, escavações F. Parenti - Bico

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Figure 39
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF II, fouilles F. Parenti - Tranchant transversal
__________________________________________________________________________________________
Figura 39
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF II, escavações F. Parenti - Gume transversal

Figure 40
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF III, fouilles F. Parenti - Tranchant transversal
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Figura 40
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF III, escavações F. Parenti - Gume transversal

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Figure 41
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF III, fouilles F. Parenti - Outil convergent
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Figura 41
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF III, escavações F. Parenti - Instrumento convergente

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Figure 42
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF II, fouilles F. Parenti – Denticulé
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Figura 42
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF II, escavações F. Parenti – Denticulado

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Figure 43
Toca da Boqueirão da Pedra Furada, PF I, II et III, fouilles F. Parenti - Outils sur éclat d’entame,
__________________________________________________________________________________________
Figura 43
Toca do Boqueirão da Pedra Furada, PF I, II e III, escavações F. Parenti –
Instrumentos sobre lasca inicia

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Figure 44
Datations OSL et C14 des principaux sites du Pléistocène final du Piauí, Brésil – En gris, couches
archéologiques datées; en gris foncé, couches archéologiques non datées; en blanc, couches sédimentaires.
__________________________________________________________________________________________
Figura 44
Datações LOE e C14 dos principais sítios do Pleistoceno final do Piaui, Brasil - Em cinzento,
camadas arqueológicas datadas; em escuro cinza, camadas arqueológicas sem dataçãoes; em branco,
camadas sedimentares.

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A antiguidade das primeiras ocupações humanas na América do Sul sempre levantou vivas
controversas. Os conjuntos arqueológicos denominados de Clovis, presentes somente na América do
Norte, datados em torno de 13 000 AP, são mencionados, na maior parte das publicações, como os
primeiros testemunhos da ocupação humana na América com uma difusão em direção ao Sul, estimada
de 11/10.000 AP.
No entanto, numerosos sítios mais antigos foram descobertos no Chile, o sítio Monte Verde
(Dillehay e Collins 1988; Dillehay 1997), no Peru, o sítio Pikimachay (Mac Neish et al. 1980, 1981,
1983), ou ainda, no Brasil, os sítios Lapa Vermelha IV (Laming-Emperaire et al. 1975, Laming-
Emperaire 1979, Prous 1986), Santa Elina (Vilhena Vialou 2005, Fontugne et al. 2005) e Boqueirão da
Pedra Furada (Guidon 1989, Parenti 2001, Parenti et al. 1996).
Os sítios mais antigos são, para a costa Oeste, o sítio Monte Verde, cuja primeira ocupação
é datada de 33 370±530 AP, e para a costa Atlântica, o sítio Boqueirão da Pedra Furada, datado de
mais de 40 000 anos (Parenti 2001, Valladas et al. 2003).
Esta antiguidade foi questionada com veemência (Fiedel 1999, Lynch 1994, Meltzer et al.
1994), baseando-se em diferentes argumentos: a qualidade das escavações, problemas estratigráficos,
perturbações pós-deposicionais, datações questionáveis e/ou uma confusão com geofatos. Esta
situação é claramente ilustrada no caso dos sítios que apresentam várias camadas arqueológicas antes
e depois do limite fatídico de 12 000 anos: as mais antigas são rejeitados, sendo alvo de criticas,
enquanto que as mais recentes são aceitas sem passar pelas mesmas críticas.
Seria, portanto, inútil argumentar sobre os mesmos dados, porque na realidade estamos em
um debate muito passional, pouco propício a ouvir (Binant 2006).
Ademais, é interessante observar que a maior parte destas escavações data de mais de vinte
anos. A virulência das críticas teve talvez por efeito frear este eixo de pesquisa. No entanto, nos locais
onde as escavações continuaram, como em Santa Elina no Mato Grosso, Brasil (Vilhena Vialou 2005),
ou nos sítios do Parque Nacional Serra da Capivara no Piauí, Brasil (Guidon et al. 1994, Felice Daltrini
2000, Parenti 2001) sítios pleistocênicos continuaram sendo descobertos.
No quadro deste eixo de pesquisa uma missão franco-brasileira4, se desenvolvendo desde
2008 no Parque Nacional Serra da Capivara e no entorno, permitiu encontrar quatro novos sítios e
retomar a escavação de dois outros. Estas pesquisas estão apresentadas neste artigo.
O Parque Nacional Serra da Capivara, com uma superfície de 130 000 ha, é fruto de
prospecções e de pesquisas assíduas organizadas desde mais de trinta anos pelas Professoras Niède
Guidon e Anne-Marie Pessis, da Universidade Federal de Pernambuco de Recife, Brasil, fundadoras
da Fundação Museu do Homen Americano - FUMDHAM. Estas pesquisas foram responsáveis pela
descoberta de quase 1 500 sítios, sendo que a grande maioria testemunha manifestações gráficas:
pinturas e/ou gravuras (Fig. 1).
Os dados que apresentamos provêm de duas zonas distintas, distantes, aproximadamente,
quinze quilômetros uma da outra: o maciço calcário de Antero (- zona de Coronel Dias, situado a menos
de 5 quilômetros da falésia, e o maciço arenítico devoniano - zona da Esperança (Fig. 1).
Na zona calcária há vários sítios, dois deles tendo sido escavados pela missão: o sítio Tira
Peia, localizado na base de uma parede e o sítio da Pena, localizado em uma gruta. Na zona arenítica,
dois sítios foram objetos de escavações pela missão: os sítios Boqueirão da Pedra Furada - sítio no pé
da falésia, e Vale da Pedra Furada - sítio a céu aberto.

4 Pesquisas sobre o povoamento pleistocênico e holocênico do Nordeste (Brasil). Espaços e tempos dos primeiros Homens do

Piauí - Ministério das Relações Estrangeiras e Européias da França e FUMDHAM.

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Zona calcária: maciço de Antero

Sítio da Toca da Tira Peia


O sítio da Toca da Tira Peia está situado no pé de uma parede calcária. Foi descoberto e
investigado em 2008 e teve 25 m2 de sua área escavada em 2010 e 2011 (Fig. 2).
O pacote sedimentar é essencialmente constituído de depósito argilo-arenoso homogêneo,
espesso de 2,50 m - no atual estado das escavações. Ele pode ser subdividido mais ou menos
facilmente em 8 camadas, a partir, principalmente, de nuanças colorimétricas, de porcentagem em
micro-grânulos - correspondendo a micro-zonas de erosão, e da plasticidade do sedimento. Blocos de
calcário oriundos da parede encontram-se ao longo da sequência. A camada C1 corresponde ao
depósito antrópico subatual composto por plaquetas fragmentadas de calcário com o objetivo de
transformá-las em cal. A camada C2 tem cerca de dez centímetros de espessura, é do tipo argilo-
húmica correspondente ao solo de origem, há cerca de trinta anos antes a exploração do calcário para
a cal. As camadas C3 e C4, respectivamente espessas, de 30 e 50 cm são argilo-arenosas. As camadas
C5 e C6, de cerca de vinte centímetros de espessura, diferenciam-se das camadas subjacentes por
uma cor mais marrom, que poderia ser um sinal de eluviação para a C5 e talvez de um horizonte Bt
para a C6. As análises micro morfológicas - em andamento - permitirão confirmar ou infirmar esta
interpretação. As camadas C7 e C8, de uma espessura de mais de 1,50 m, têm a mesma textura que
as camadas anteriores. A camada C8, mais argilosa, apresenta uma textura mais plástica, assim como
uma cor mais escura. Sua base ainda não foi atingida. Ao longo de toda a sequência, encontram-se
blocos de calcário de tamanhos muito variados correspondentes à erosão da parede. Alguns seixos de
quartzo, frequentemente queimados, estão presentes em algumas camadas. A composição sedimentar
e o modo de depósito não podem explicar o transporte de tais seixos. A argila provém da circulação de
água no maciço cárstico de calcário, com um transporte eólico de tipo arenoso proveniente da erosão
dos maciços areníticos. Na realidade, exceto as camadas C5 e C6 que se individualizam por sua textura
- resultado de fenômenos parciais de pedogênese, os outros conjuntos sedimentares são diferenciados
principalmente sobre o aspecto colorimétrico e de sua composição com mais ou menos areia eólica.
Zonas de dispersão de seixos que correspondem a restos de terraços aluviais ou a coluviões estão
presentes a mais de um quilômetro e a uma altitude inferior. Estas zonas erosivas de seixos certamente
serviram de reserva de matéria-prima de quartzo e quartzito (Fig. 3).

Conjuntos arqueológicos
A ausência de diferenciação sedimentar evidente nos conduziu a adotar uma estratégia de
escavação por decapagens sucessivas. Em os 25 m 2 de superfície escavada, vários conjuntos de
artefatos se distinguem claramente. Eles parecem constituir pontos de menos de 5 m 2, de fraca
densidade - menos de cinquenta peças por conjunto. Esta situação parece corresponder a momentos
de ocupação de curta duração onde estão presentes somente instrumentos e/ou elementos de
reavivagem e/ou de debitagem. Existem alguns restos faunísticos, mas devido ao estado de
conservação (são extremamente friáveis) é impossível qualquer determinação.
No estado atual das escavações, no mínimo cinco conjuntos arqueológicos foram
individualizados. Dentre eles, três: C4a - zona Oeste, C6a e C8b - zona Leste - são claramente
reconhecíveis na estratigrafia e culturalmente identificáveis (Fig. 4).
C4a - O primeiro conjunto, está situado na zona Oeste do sítio e localiza-se na parte superior da camada
C4. Sua dispersão vertical é fraca, da ordem de menos de 10 cm. Várias remontagens horizontais de
artefatos confirmam esta observação.
C6a - O segundo conjunto, está situado na parte Leste do sítio. O material está localizado na parte
superior da C6. Compreende vários artefatos e alguns seixos queimados. Sua dispersão vertical está
na ordem de 10 cm. Três remontagens indicam uma perfeita horizontalidade.
C7a - Presença de alguns artefatos e de seixos de quartzo homogêneo, alguns portam traços de
impactos bipolares e outros são queimados.
C8a - Este conjunto, localizado na parte superior da C8, compreende menos de dez peças. É
perfeitamente horizontal como o confirma uma remontagem.
C8b - Este conjunto situa-se cerca de vinte centímetros abaixo do conjunto anterior; poucas peças
foram encontradas, mas elas apresentam a mesma horizontalidade. Notamos que os dois últimos
conjuntos se situam no limite noroeste da escavação.

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Facies tecnocultural
Cada conjunto arqueológico é constituído principalmente por artefatos líticos, de quartzo e
quartzito. Existem restos ósseos, mas eles não estão identificáveis. Nenhum dente foi identificado. Os
conjuntos são numericamente fracos, distribuídos em pequenas superfícies, levando a pensar em
ocupações pontuais. Apesar da fraca densidade de material, estes conjuntos se compõem de
instrumentos bem específicos.
O conjunto C4a apresenta vários exemplares de um instrumento característico, produzido
sobre seixo e ausente em outras camadas (Fig. 5). Este instrumento é, ao contrário, frequentemente
encontrado nos sítios de superfície pré-ceramistas. Ainda que a datação da camada 4 não tenha sido
realizada na concentração dos artefatos, a idade de 2 050 a.C não parece contraditória.
O conjunto C6a compreende maior número de artefatos. Os instrumentos sobre lascas e
instrumentos sobre seixos são diferentes daqueles do conjunto superior (Fig. 6 e 7).
O conjunto C7a se caracteriza por vários instrumentos notáveis. O primeiro é um tipo de
instrumento sobre seixo de quartzito chamado rostre de delineamento convexo denticulado (Fig. 8),
bem conhecido na maior parte das indústrias pleistocênicas da zona arenítica. O segundo é uma lasca
laminar em quartzito com retoques laterais (Fig. 9). O terceiro instrumento em quartzito consiste em
uma peça bifacial, de tipo não conhecido até hoje (Fig. 10).
Os conjuntos C8a e C8b apresentam instrumentos de quartzo (Fig. 11). As últimas camadas
parecem diferir das camadas superiores. O conjunto de instrumentos é produzido a partir de seixos e
de lascas de quartzo. Os seixos são confeccionados em bisel simples ou duplo.

Datações
As datações atuais provêm de medidas de LOE (Fig. 3 e 4, Quadro 1). Medidas de
termoluminescência estão atualmente em andamento sobre seixos queimados de diferentes conjuntos.
O conjunto de datações LOE foi realizado em 2009 a partir de amostrar coletadas na
sondagem de 2m2 da zona Leste, efetuada em 2008. É por esta razão que nós não dispomos de datas
para o conjunto C4a, da zona Oeste. Nesta época tínhamos exposto somente o conjunto C6a,
efetuando então duas datações para enquadrar o nível arqueológico - C5 e C7 - e uma no próprio nível
- C6a. Uma quarta data foi efetuada nos sedimentos da C4. A ampliação e o aprofundamento da
sondagem permitiram encontrar em 2010 os outros conjuntos arqueológicos.
A data de 15 150±1 200 anos a.C provém do sedimento da C6 no qual se encontra localizado
o conjunto 6a. Esta data está inserida entre uma primeira amostra proveniente da camada C5 – estéril
- datada em 10 950±900 anos a.C e uma segunda proveniente da parte superior da camada C7, datada
em 20 050±1 500 anos a.C.

Conclusão e perspectivas
O sítio da Toca da Tira Peia está localizado no pé da parede e fornece pela primeira vez na
zona de calcário um mínimo de quatro conjuntos arqueológicos de idade pleistocênica. Distingue-se
um primeiro conjunto C6a ao redor de 15 105 anos a.C., talvez mais jovem, mas bem anterior aos 10
950 anos a.C da camada C5. O segundo conjunto, C7a, está datado entre 15 105 e 20 050 anos a.C.
Os dois últimos conjuntos, C8a e C8b, são anteriores a 20 050 anos. A determinação cultural é ainda
parcial porque dispomos de poucas peças, menos de 20 peças por nível, mas notamos para cada
conjunto especificidades que deverão ser detalhadas. De maneira geral, encontramos uma gama de
instrumentos sobre seixos compostos de rostres e de gumes em bisel simples ou duplo e instrumentos
sobre lasca. Os primeiros resultados da análise espacial indicam que temos ocupações pontuais,
certamente de curta duração, realizadas essencialmente para produzir instrumentos no local e/ou fora
do sítio. Alguns vestígios ósseos foram encontrados, mas sem possibilidade de determinação.
De maneira geral, notamos para as indústrias C6a e C7a a utilização preferencial do quartzito
como matéria-prima, enquanto que nos níveis C8a e C8b, o quartzo parece dominante, como na zona
arenítica.
Contrariamente à zona arenítica, onde se encontra um fraturamento natural dos seixos de
quartzo em consequência da presença de conglomerados acima do arenito devonianos, no caso dos
sítios na área calcária, não há praia marinha, a qualquer altitude que seja, e os depósitos sedimentares
são de tipo argiloso de origem cárstica e eólica. Os depósitos de seixos correspondentes a níveis de
terraços baixos estão a mais de um quilômetro do sítio. Ademais, as remontagens a curtas distâncias,
perfeitamente horizontais, atestam a ausência de perturbações pós-deposicionais. Os instrumentos em

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quartzo e quartzito, independentemente dos dados de análise técnica, não podem ser resultado de uma
ação natural. No aspecto comparativo, é difícil de perceber relações com os sítios da zona arenítica,
exceto o fato de encontrar instrumentos sobre seixo, com uma diversidade de gumes.

Sítio da Toca da Pena


O sítio da Toca da Pena foi descoberto em 2008 e escavado de 2009 a 2011. Uma série de
datações foi efetuada por LOE, mas sem sucesso. A superfície escavada é de cerca de cinquenta
metros quadrados (Fig. 12).
Trata-se de um sítio misto, tanto em gruta como em abrigo sob rocha. Foi escolhido em razão
do desmoronamento de um teto que recobriu o interior da gruta e a área à sua frente. A sondagem
realizada em 2008 mostrou a existência de artefatos dispersos sobre 3 m de espessura, assim como
um número representativo de ossos bem conservados. O ano 2009 foi dedicado à retirada de várias
toneladas de blocos de brecha e de calcário desmoronados e, nos anos de 2010 e 2011, foi iniciada a
escavação na entrada da gruta.

Estratigrafia
A estratigrafia de 5m de profundidade revelada pela escavação consiste em um depósito
argiloso homogêneo, no qual aparecem pontualmente pequenas lentes de cascalho, que marcam fases
de erosão. Esta argila provém principalmente do resíduo cárstico, e encontra-se enriquecida por
depósitos eólicos em frente à gruta. Ao longo da parede Sul, notam-se numerosos fragmentos calcários
provenientes de alteração da parede (Fig. 13).

Conjuntos arqueológicos
Este sítio forneceu poucos artefatos líticos - cerca de 20 peças, mas que correspondem a três
conjuntos estratigraficamente distintos. Os dois primeiros conjuntos são em quartzito e o terceiro em
quartzo, os mais antigos. Ainda que esta observação não tenha valor estatístico, ela concorda com a
observação relacionada ao sítio Tira Peia, distante em cerca de 30 metros.
O primeiro conjunto de artefatos situa-se a 50 cm de profundidade na zona exterior - no pé
do abrigo sob rocha, dentro dos blocos de calcário e a cerca de 30 centímetros na gruta, sob os blocos
de brecha. Os instrumentos consistem em seixos retocados lateralmente e seixos retocados
convergente - retoques retocados em convergência (Fig. 14).
Um segundo conjunto de artefatos, compostos de dois artefatos que são dejetos de
lascamento sem possibilidade de atribuição tipológica, situa-se a 1,70 m de profundidade. Um último
artefato, encontrado a 3,50 m de profundidade, consiste em um chopper em quartzo leitoso.

Níveis paleontológicos
A fauna é muito rica e está presente ao longo de toda a sequência. A projeção vertical dos
vestígios nas linhas G e F atesta a existência de três ou quatro conjuntos estratigraficamente separados
por duas zonas estéreis, com uma clara declividade em direção ao Sul, idêntico àquela observada para
os artefatos (Fig. 15).
Abaixo do desmoronamento, na gruta, encontramos o esqueleto completo em conexão
anatômica de um Scelidodon piauiense. Nenhuma alteração tafonômica foi constatada. É provável que
tenha morrido pouco tempo antes do desmoronamento da brecha, o que explica sua preservação, sem
grandes perturbações pós-deposicionais (Fig. 16).
A fauna subjacente se compõe de: Mazama gouazoubira, Felidae, de um pequeno Canidae -
Cerdocyon thous, de Scelidodon piauiense, de Dasypodidae, de tartaruga, de Palaeolama,
Tayassuidae - Dicotyles tajacu) e de Blastocerus dichotomus - identificação: Cl. Guérin.
Esta fauna testemunha um meio biótico úmido, composto de uma savana arbórea. A
quantidade de restos de Scelidodon piauiense é importante, pois se trata de uma espécie pouco
frequente no Nordeste.
Sobre o plano zooarqueológico, os estudos estão em andamento, mas nota-se já uma forte
representação do Scelidodon piauiense e, particularmente, dos membros. Exceto para o esqueleto em
conexão na gruta, nenhuma outra parte anatômica foi encontrada, nem vértebra, nem costela, nem
crânio. No nível superior, um fragmento de úmero e um seixo de quartzito com um retoque do tipo
denticulado são associados (Fig. 15 e 17). Trata-se do primeiro testemunho deste tipo no Piauí.

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Datações
Varias tentativas de datação por LOE foram efetuadas sem sucesso. Novas amostragens
foram realizadas em 2011, em uma sondagem em frente à gruta.
No entanto, a presença da megafauna abaixo do desmoronamento de brecha atesta que o
primeiro conjunto data, pelo menos do Holoceno antigo. Os três conjuntos arqueológicos são, portanto,
de idade do Pleistoceno superior.

Conclusão e perspectivas
A presença de uma fauna associada ao material arqueológico, para uma das camadas, é
única em todo o Piauí. A fraca densidade de artefatos líticos é idêntica ao que se observa no sítio da
Toca da Tira Peia, situado a cerca de trinta metros, indicando ocupações pontuais de curta duração
relacionadas a uma atividade cinegética. A composição dos artefatos é, ao contrário, diferente com a
presença de peças convergentes sobre seixos de seção plano-convexa. Tais peças são conhecidas na
Toca do Boqueirão da Pedra Furada no horizonte PF III, datado entre 21 400±400 (GIF-6160) e 14
300±210 AP (GIF-6159) (Parenti, 2001; Fig. 18) e sobre um alto terraço da vertente Sul do Baixão da
Esperança (Fig. 19), na superfície, a alguns quilômetros da Toca do Boqueirão da Pedra Furada.

Zona arenítica

Dois sítios distantes de cerca de duzentos metros estão em fase de escavação. O sítio do
Vale da Pedra Furada e o sítio da Toca do Boqueirão da Pedra Furada (Fig. 1 e 20).

Sítio do Vale da Pedra Furada


Este sítio foi descoberto durante uma campanha de sondagens em 1998 efetuada na periferia
do Boqueirão da Pedra Furada (Felice Daltrini 2000, 2002). Um nível arqueológico com numerosos
carvões foi encontrado nesta ocasião. Em 2011, retomamos a escavação deste sítio a fim de
estabelecer sua crono-estratigrafia e datar novamente as eventuais camadas arqueológicas. A primeira
campanha permitiu identificar uma nova sequência pleistocênica e holocênica (Fig. 21 e 22). O sítio se
situa no pequeno vale de escoamento de águas proveniente de uma cachoeira que recorta a falésia e
que corre rumo ao plano. O fundo deste vale é preenchido por um conjunto sedimentar composto de
depósitos aluviais e de coluviais proveniente da erosão lateral da falésia.
O sítio está apoiado sobre blocos espessos de arenito desmoronado que preenchem o fundo
do vale (Fig. 23).

Estratigrafia
A profundidade atual atinge 2,50 m. Distingue-se 7 conjuntos sedimentares nomeados da
base ao alto, C7 a C1 (Fig. 24). A sedimentação do sítio é do tipo aluvial e coluvial. Os depósitos aluviais
correspondem a uma sedimentação fina, caracterizada por areia rica em argila, e a uma sedimentação
grosseira composta de seixos. Estes sedimentos provêm da erosão do conglomerado superior
devoniano acima do arenito siluriano - formação Serra Grande. Os blocos de arenito constituem um
aporte lateral correspondente à descamação da parede da falésia.
C1 - Camada argilo-húmica espessa de cerca de 20 cm correspondente ao solo atual.
C2 - Silte areno-argiloso, homogêneo com finas lentes de grânulos de quartzo; a espessura varia entre
80 cm e 1 m de espessura.
C3 - Conjunto aluvial grosseiro de 80 cm de espessura composto de seixos de quartzo; uma subdivisão
pode ser estabelecida em certas zonas, atestando uma inter-estratificação deste conjunto com lentes
de grânulos e um silte areno-argiloso; o tamanho dos seixos é inferior a 7 cm.
C4 - Silte areno-argiloso de cor mais vermelha correspondente à parte fina de um deposito aluvial, varia
entre 20 e 30 cm.
C5 - Conjunto aluvial espesso de 30 cm de espessura. Observa-se uma diminuição do tamanho dos
seixos de baixo para cima; o lascamento máximo é inferior a 7 cm.
C6 - Conjunto areno-argiloso cinza com numerosos carvões de madeira não erodidos na sua base.
C7 - Conjunto aluvial cuja base não foi ainda atingida; este nível de cascalhos se diferencia dos
anteriores por uma maior heterometria dos seixos, podendo ultrapassar 10 centímetros; da mesma
forma, a composição da matéria prima é mais diversificada, pois lá se encontram seixos de quartzito,
quase ausentes nos depósitos aluviais superiores.

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Conjuntos arqueológicos
Encontra-se um mínimo de cinco conjuntos arqueológicos (Fig. 25). Do cima para baixo :
C2a e C2b - estes dois conjuntos são separados por um horizonte estéril de cerca de 20 centímetros;
sua altimetria é horizontal; os dois níveis estão associados a numerosos carvões de madeira; o material
arqueológico, composto unicamente de matéria mineral, é constituído de lascas de quartzo e de
quartzito e de alguns instrumentos sobre seixos;
C3a - a camada C3 é um conjunto aluvial que foi submetido a deformações pós-deposicionais; deste
fato, observa-se, em alguns lugares, uma alternância entre níveis finos e outros mais grossos
correspondente à competência aluvial; numerosos artefatos estão presentes, mas é difícil atribuí-lo a
um nível específico, os vestígios arqueológicos são seixos lascados e instrumentos sobre lascas
finamente trabalhadas;
C4a - é um conjunto escavado sobre uma superfície muito pequena; parece corresponder a uma parada
na sedimentação, os artefatos são idênticos àqueles descritos anteriormente;
C5a - é um conjunto situado na interface da C6 e C5; o material, pouco rico, é idêntico aos anteriores;
C6a - este conjunto é o mais rico; está na base da camada C6; um grande número de carvões de
madeira cobrem a superfície da escavação de 4 m², com uma elevada concentração em menos de 1
m²; não existe fogueira nem outra estrutura.; no entanto, notamos a presença de fragmentos de
fragmentos de arenito queimados e traços de depressões cheias de carvão; os artefatos são numerosos
e são produzidos sobre seixos de quartzo e de quartzito e sobre lascas.

Facies tecno-culturais
C3 a C5 (Fig.26 a 29)
As quantidades são ainda muito fracas para poder estabelecer perfis culturais precisos e específicos.
No entanto, observa-se uma homogeneidade técnica muito grande entre os artefatos das 7 camadas.
São caracterizados por três tipos de instrumentos sobre seixos de mesmo modulo: rostre, gume
transversal retilíneo (Fig. 26) e gume de perfil sinuoso (Fig. 27). Existem numerosos instrumentos sobre
lascas de tipo raspador lateral e raspador terminal e algumas peças convergentes (Fig. 28 e 29).
C6a (Fig. 30 e 29)
A superfície da escavação sendo maior, o número de artefatos é superior a 30 peças, em 4m 2. Uma
parte dos artefatos são similares àqueles dos conjuntos superiores. Os instrumentos sobre lascas são
raspadores terminais e laterais sobre quartzo (Fig. 32). Duas peças originais encontradas lado a lado
parecem ser peças convergentes sobre lasca de quartzito.
Os seixos de quartzo consistem em rostres e gumes transversais (Fig. 31). Encontramos
algumas diferenças importantes, com a presença de peças convergentes sobre quartzito (Fig. 32).
C7 A camada C7 só foi explorada durante uma limpeza do estratigráfico, durante a qual vários
instrumentos puderam ser recuperados.

Datações
Durante a campanha de 1998, duas datações foram efetuadas sobre os carvões provenientes
da parte inferior da camada C2 e da camada C6. As datas obtidas são, para a camada C2 inferior, de
13 276-12 810 a.C. calibrada (C-44476-Beta-118551) e, para a camada C6, de 20 587-19 844 a.C.
calibrada (C-44557-Beta-119875).
Estas camadas significam que os conjuntos arqueológicos inferiores à base de C2 são de
idade pleistocênica, como Tira Peia e Boqueirão da Pedra Furada. Novas datas estão em andamento
e parecem confirmar estes resultados.

Conclusão e perspectivas
O sítio Vale da Pedra Furada é uma sucessão de ocupações a céu aberto contra blocos de
arenito na base da falésia e na borda de um riacho intermitente. Três conjuntos arqueológicos parecem
se distinguir: um primeiro holocênico localizado nas argilas arenosas - C2a, um segundo conjunto
pleistocênico localizado na sequência aluvial fina - C3 a C6, um terceiro conjunto correspondente ao
nível de cascalho da C7. Este último é proveniente de um evento aluvial de uma intensidade maior, não
correspondendo à atividade do vale. O material arqueológico localizado neste conjunto apresenta mais
pátina. A idade da sequência confirma a existência de uma ocupação pleistocênica ao menos a partir
de 20 000 b.C. Os instrumentos produzidos sobre lascas ou seixos são semelhantes àqueles

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encontrados em outros sítios pleistocênicos, mas com especificidades próprias a cada sítio. No caso
do sítio Vale da Pedra Furada, trata-se de um grande número de raspadores terminais e raspadores
laterais, assim como peças convergentes de pequenas dimensões. As novas escavações poderão
certamente proporcionar uma quantidade de artefatos suficientes para estabelecer referências tipo-
tecnológicas.

Sítio Boqueirão da Pedra Furada


A decoberta do abrigo sob rocha Boqueirão da Pedra Furada, nas décadas de 1970/1980,
tornou-se objeto de uma abundante literatura, polêmica tanto em favor de sua característica antrópica
e antiga – superior a 49 000 anos (Guidon e Delibrias 1986, Guidon et al. 1996) – quanto a toda
característica antrópica dos vestígios - artefatos e fogueiras. A amplitude dos ataques contra a
antiguidade deste sítio era ligada à corrente que defendia a ideia de que somente a civilização
« Clovis », datada a cerca de 12 000 a.C, apresentava todas as certezas científicas para ser
considerada o primeiro testemunho de ocupação humana na América. As críticas concentraram-se em
dois pontos: qualidade das excavações, problemas estratigráficos, perturbações pós-deposicionais,
leituras erradas de artefatos, etc., isto apesar da publicação de F. Parenti (2001) que apresentava uma
resposta ponto por ponto a estas críticas. É neste clima que retomamos as escavações do único
testemunho restante, iniciado um estudo técnico dos artefatos de escavações anteriores e realizado
uma análise tafonômica comparativa a partir de novos dados provenientes dos níveis inferiores do
Boqueirão da Pedra Furada. No quadro deste artigo, nos limitaremos a apresentar, muito sucintamente,
alguns resultados da análise técnica, com um objetivo comparativo, a fim de demonstrar a similaridade,
excepto algumas especificidades, entre estes artefatos e aqueles encontrados nos sítios apresentados
anteriormente.
Na realidade, a controversa relativa aos artefatos não repousa sobre dados científicos e
experimentais. A origem natural dos “objetos lascados” foi decretada, e não demonstrada, em seguinda
a sua queda do conglomerado subjacente. Não foi realizada nenhuma análise tafonômica comparativa
para sustentar a ideia do “lascamento” natural, o que é surpreendente, tendo em vista a importância da
descoberta, a não ser que as implicações científicas e suas consequências fossem os verdadedeiros
elementos problemáticos.
Frente a tal falta de argumentos, refizemos a análise tafonômica 5. Os resultados não serão
apresentados neste artigo6, apresentaremos somente algumas das conclusões. Após a escavação dos
horizontes estéreis antigos do Boqueirão da Pedra Furada (Fig. 33), estabelecemos, a partir de uma
amostra de mais de mil objetos com comprimento superior a 2 cm, uma classificação tipo-técnica de
fraturas naturais e suas consequências. A comparação com os objetos considerados lascados por F.
Parenti e N. Guidon é gritante: nenhumas das características técnicas dos artefatos estão presentes
em nossa amostra. Há, portanto, uma diferença bem significativa entre as peças dos níveis mais antigos
do sítio, cujas fraturas não tém nenhum sentido técnico, e aqueles dos níveis arqueológicos datados
do Pleistoceno. Tal diferença só pode se explicar pela intervenção do fator humano. Enfatizamos que
esta análise tafonômica é sistematicamente realizada nos sítios localizados na borda do maciço
arenítico, como o sítio da Vale da Pedra Furada e confirma todos os conjunto dos resultados.

Análise tipo-técnica dos artefatos


No quadro desta síntese só apresentaremos alguns critérios de instrumentos sobre seixos
que encontramos dos níveis PF I a PF III. Estes níveis foram determinados por F. Parenti (2001) para
a base da distribuição dos artefatos e de sua datação.

Rostre
Um rostre designa um gume com uma parte sobressaindo da linha geral. O rostre pode ser
mais ou menos saliente e de morfologia variada relacionando-se a diferentes tipos de instrumentos. É
encontrado nos três conjuntos arqueológicos pleistocênicos - PF I, II e III (Fig. 34 a 36).

5 Uma primeira análise tafonômica foi realizada e publicada por F. Parenti em 2001. Fizemos uma segunda, utilizando outros
critérios e, em particular, critérios técnicos que aquele que produz instrumentos, o lascador, deve necessariamente levar em
conta.
6
Uma publicação de todos estes dados está em preparação.

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Bico
Designa-se por bico uma extremidade saliente que se destaca de uma linha. Este tipo de
instrumento está presente nos três conjuntos arqueológicos pleistocênicos - PF I, II e III (Fig.37 e 38).
Gume transversal
Este tipo de instrumento caracteriza-se pela produção de um gume transversal com bordos
convergentes. É encontrado nos três conjuntos arqueológicos pleistocênicos - PF I, II e III
(Fig. 39 e 40).
Peça convergente
Este gênero de instrumento tem sido encontrado unicamente no final da fase da sequência
pleistocênica - PF III (Fig. 41).
Denticulado
Este tipo de instrumento encontra-se pouco representado no conjunto da formação do
Boqueirão da Pedra Furada (Fig. 42).
Instrumentos sobre lasca
Muitos instrumentos sobre lasca foram encontrados (Fig. 43). São frequentemente
raspadores laterais, raspadores terminais, denticulados e peças convergentes. A maioria destes
instrumentos é realizada a partir de lascas iniciais. De maneira geral, apresentam grande número de
planos de clivagem e de diáclase próprio à estrutura do quartzo. O primeiro impacto revela os planos
de clivagem naturalmente presentes. Isso tem por consequência reduzir a integridade das retiradas
seguintes, que se fragmentam ao impacto. Contudo, não impede que estas retiradas produzam os
efeitos desejados sobre o bloco. Se procurarmos somente as consequências técnicas das retiradas
sobre o bloco, como no caso do façonnage, é, portanto, possível de efetuar uma série de retiradas.
Quanto mais retiradas, mais as fraturas tornam-se numerosos. Estas observações nos permitem
compreender melhor as estratégias utilizadas para a fabricação dos instrumentos sobre lascas e das
peças façonadas. Isso reforça a importância do tempo da seleção dos suportes e de debitagem. No
quadro da produção de lascas que devem ser retocadas, parece que a estratégia adotada é aquela da
debitagem sensu stricto e não aquela de exploração das lascas de façonnage, muito aleatória. As
mesmas causas tendo os mesmos efeitos, os lascadores irão preferencialmente optimizar suas
chances tentando obter lascas por fraturação bipolar sobre bigorna. É por isso que encontramos muitos
splits transformados em instrumentos. Esta observação é assim válida para os dados provenientes do
sítio Vale da Pedra Furada, anteriormente analisado.

Conclusão e perspectiva
As análises técnicas confirmam, sem nenhuma dúvida, que um grande número de objetos
recuperados pelas equipes de pesquisadores anteriores provenientes de camadas de PFI, II e II são
antrópicos. A maior parte das características técnicas e modos operatórios de debitagem e de
façonnage é clássica, comuns a todas as indústrias sobre seixos conhecidos no mundo.
Ademais, a análise tafonômica realizada em paralelo mostra que as produções naturais
produzem objetos diferentes. Em consequência, uma causa provocanndo os mesmos efeitos, a
presença de características diferentes implicam então causas diferentes. No caso presente, esta causa
diferente é antrópica. A ausência de originalidade das indústrias de PF I, II e III em comparação às
outras indústrias idênticas no mundo, confirma que o trabalho deste tipo de material segue sempre as
mesmas vias operatórias, porque a variabilidade potencial é dependente da estrutura cristalina dos
seixos de quartzo de filão, ainda mais quando se procura instrumentos diferentes sobre seixos. Esta
estrutura resulta de uma resiliência à qual se relaciona certo número de soluções técnicas.

Síntese

Tipo e modo de depósitos


Cada um dos quatro sítios apresenta uma sequência estratigráfica composta por uma
sucessão de camadas arqueológicas incluídas em formações sedimentares diferentes. Estas
formações específicas dos maciços arenítico e calcário correspondem a modos de deposição em
condições relativamente calmas não podendo explicar a fraturação muito diversificada de certos seixos.
Ademais, a diferença de contextos sedimentares não intervém na diversidade de artefatos, que são
globalmente similares, indicando um argumento suplementar em favor de sua origem antrópica.

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As deformações pós-deposicionais são, para a maior parte dos sítios, inexistentes (exceto
para a camada C3 do Vale da Pedra Furada). Para os sítios no maciço calcário, a variabilidade dos
depósitos sedimentares é fraca. No entanto, os níveis arqueológicos se diferenciam uns dos outros nos
espaços estéreis e nas remontagens, marcando a horizontalidade de cada conjunto e implicando uma
ausência de dispersão vertical.
Assim, o conjunto dos argumentos sedimentares e antrópicos indica a presença de
sequências arqueológicas em lugares geográficos e ecológicos distintos, ainda que distante em cerca
de quinze quilômetros. A integridade sincrônica de cada uma das camadas mostra que, sobre o plano
geomorfológico, não se trata de depósitos em posição secundária, mas de depósitos primários
registrando diferentes tempos de ocupação humana.

Função dos sítios


Uma das características comuns a todos estes sítios é a baixa quantidade de artefatos no
horizonte arqueológico. Esta observação é talvez ainda mais marcada para os sítios situados no maciço
calcário, considerando que estamos distante de mais de um quilômetro das jazidas de matéria-prima,
enquanto que aqueles do maciço arenítico as jazidas estão no seu ambiente imediato. Sobre a função
e funcionamento dos sítios, é ainda difícil de estabelecer especificidades funcionais. Pode-se
simplesmente afirmar que os dois sítios localizados no calcário apresentam produtos finais com
sequências de reafiação e menos produtos do início da cadeia operatória, significando talvez uma
relação com a distância das matérias-primas e/ou uma especificidade dos sítios. Ao contrário, no plano
dos tipos de artefatos e em particular os instrumentos sobre seixos, poucas diferenças são notadas de
um sítio ao outro. Os instrumentos sobre lascas seriam talvez mais marcados de diferenças sincrônicas
e/ou diacrônicas. Um único sítio, por razões de conservação, apresentou uma fauna bem conservada.
A análise arqueozoológica em curso parece indicar, para os animais de grande porte, ausência de
partes alimentares menos ricas, em particular os dentes, as costelas e as vertebras, enquanto que a
diversidade osteológica dos animais parece maior. A relação entre a fauna e os artefatos não pode ser
feita pelos traços de intervenção sobre os ossos pelo fato do estado de conservação diferencial entre
os sítios. No entanto, em uma das camadas do sítio da Pena, temos ossos e artefatos líticos em contato,
deixando supor uma relação de causa e efeito.

As datações
No estado atual das pesquisas, dispomos de mais de vinte camadas arqueológicas mais
antigas que 11 000 anos (Fig. 44).
As novas datações dos sítios Tira Peia e Vale da Pedra Furada confirmam aquelas obtidas
no Boqueirão da Pedra Furada e no Sítio do Meio. Existe uma ocupação importante anterior a 11 000
a.C dispersa em diferentes ambientes. Os dados atuais seguem até 20 000 anos, mas um grande
número de camadas arqueológicas anteriores foram individualizadas. Sua datação está em curso,
devendo muito certamente confirmar os dados do Boqueirão da Pedra Furada.

Os dados crono-culturais
No estado atual dos dados dos sítios plenamente pleistocênicos, várias tendências técnicas
se desenvolvem nitidamente. A mais importante é a produção de instrumentos sobre seixos de quartzo
e quartzito. A produção de lascas, também bastante importante, se faz a partir de uma debitagem de
split por percussão bipolar sobre bigorna. Existem outros modos de debitagem que são dependentes
de espessos seixos de quartzito. Essa noção de instrumento sobre seixo é importante, mas ela deve
ser explicada. Em geral, o seixo lascado é rotineiramente considerado como sinônimo de chopper ou
chopping-tool. Todas as peças derivadas desses arquétipos são interpretadas como de origem natural.
Porém, o exemplo de todas as indústrias da Ásia do Leste a partir de 2 milhões de anos atesta o
contrário. O seixo representa uma opção técnica particular onde, ao contrário da debitagem, o tempo
da seleção do suporte é fundamental. Na realidade, trata-se de uma estratégia operatória que
poderíamos considerar como oposta àquela da debitagem. Decompondo todo instrumento em uma
parte preensiva e uma parte transformativa, imediatamente se percebe que, no caso da escolha do
seixo, a parte preensiva se faz presente sem que seja necessária nenhuma transformação. A
transformação se concentra na parte transformativa, com toda a diversidade possível. No caso da
debitagem, a parte transformativa cortante se apresenta “naturalmente”, decorrente de qualquer tipo
de impacto, a parte preensiva sendo muito mais variável. É durante a evolução dos modos de produção
de debitagem que veremos normatizar-se a parte preensiva. Partindo do princípio que o seixo pode,
assim como uma lasca, servir de suporte para a produção de toda uma categoria de instrumento,
observamos que outros critérios técnicos estão presentes de maneira “universal”, como a presença
necessária de uma superfície plana na produção de um diedro cortante, da mesma maneira que os

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instrumentos retocados sobre lasca, o retoque sendo sempre feito à custa da face superior, porque a
face inferior é plana e assim deve permanecer.
Com o desenvolvimento das análises tecno-funcionais, pode-se perceber que as indústrias
do Piauí apresentadas respondem aos mesmos critérios técnicos que aquelas da Ásia, da África e da
Europa. A diversidade dos gumes demonstra diferentes instrumentos, com modos de funcionamento
específicos ligados a uma energia manual. A existência de instrumentos sobre lascas associados aos
instrumentos sobre seixos amplia a gama de instrumentos destas culturas. No entanto, uma categoria
de instrumentos parece ausente ou muito pouco representada: trata-se dos instrumentos convergentes.
Existem instrumentos com bordos convergentes, mas nenhum apresenta realmente um coeficiente de
penetração significativo. Esta quase ausência indica que uma parte do instrumental certamente
desapareceu, produzida em materiais perecíveis.
Assim, os instrumentos sobre seixos e sobre lascas do Piauí correspondem a fácies técnicas
que agora precisam ser esclarecidos para identificar eventualmente uma variabilidade e uma evolução.
Este complexo técnico precede uma outra tradição denominada localmente de Serra Talhada, durante
a qual serão adotados outros princípios técnicos e testemunham uma ruptura. Esta ruptura representa
uma aculturação devido à ideias novas veiculadas por indivíduos ou grupos, cujas numerosas pinturas
rupestres poderiam ser o testemunho principal.
Estes novos dados confirmam uma antiguidade para os primeiros povoamentos da América
do Sul, povoamentos que precisamos agora tomar em consideração para renovar essa problemática.

Agradecimentos
Pela ajuda e colaboração que tornou possível esse trabalho, nós temos a agradecer:
- Ministério das Relações Exteriores, Direção geral da mundialização,do desenvolvimento e das parcerias, Direção
da cooperação cultural,universitária e da pesquisa. Subdireção da pesquisa e cooperaçãocientífica, Paris, França;
- IPHAN – Instituto do Patrimônio Histórico e Artístico Nacional;
- FUMDHAM – Fundação Museu do Homem Americano, Centro Cultural Sérgio Motta, São Raimundo Nonato,
Piauí, Brasil e, sobretudo as senhoras Niède Guidon e Anne-Marie Pessis;
- Claude Guérin: UMR 5125 do CNRS – “Paléoenvironnements et paléobiosphère” e Departamento das Ciências
da Terra, Universidade Claude-Bernard, Lion-1, França.
- Os estudantes: Iderlan de Souza, Pedro Paulo Guilhardi. Marcela Pacini Valls e Lívia de Oliveira e Lucas.

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Compreendendo ferramentas líticas


a partir das persistências e das variabilidades técnicas.
Estudo de caso dos sítios GO-CP-17 e MT-SL-31,
Região Centro Oeste do Brasil

Compréhension des outils lithiques


à partir des persistances et des variabilités techniques.
Etude de cas des sites GO-CP-17 et MT-SL-31,
région Centre-Ouest du Brésil

Sibeli A. Viana
Pontifícia Universidade Católica de Goiás (PUC Goiás)
Instituto Goiano de Pré-História e Antropologia (IGPA)
sibele@pucgoias.edu.br
Carolina Torres Borges
Archéologue invitée de l’Institut Goiano de Pré-História e Antropologia (IGPA)
carolinatborges@hotmail.com

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Resumo
Neste artigo temos por objetivo apresentar os resultados da análise tecnofuncional de uma determinada categoria
de ferramentas líticas, provenientes de dois sítios arqueológicos: GO-CP-17 e MT-SL-31. Trata-se de um artigo
com temática e resultados pontuais, onde serão discutidos os elementos técnicos que persistem e aqueles que
denotam variabilidades das ferramentas tradicionalmente conhecidas no Planalto Central brasileiro como “lesmas”,
datadas na região a cerca de 4.500 anos antes do presente.
Palavras-chave
Variabilidade. Persistência. Tecnologia. Instrumento Plano Convexo. Lesmas
Résumé
Dans cet article, nous avons pour but de présenter les résultats de l’analyse techno-fonctionnelle d’une catégorie
d’outils lithiques, issus de deux sites archéologiques : GO-CP-17 et MT-SL-31. Il s’agit de présenter ici des résultats
ponctuels où seront discutés les éléments techniques qui persistent et ceux qui dénotent les variabilités des outils
traditionnellement connus sur le plateau central brésilien sous le terme de lesmas (limaces) datés, dans la région,
d’environ cinq 4 500 mille ans avant le présent.
Mots clés
Variabilité, persistance, technologie, outil, plan-convexe, limace

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Neste artigo nós temos por objetivo apresentar os resultados da análise tecnofuncional de uma
categoria de ferramentas líticas, provenientes de dois sítios arqueológicos: GO-CP-17 e MT-SL-317.
Este artigo apresenta resultados parciais, pois o material arqueológico destes sítios não foi
integralmente analisado. A análise focará nas ferramentas tradicionalmente conhecidas na literatura
regional sob o termo de lesmas, conforme a primeira definição de Calderón (1970) e, recentemente,
sob o termo de peças facionadas unifacialmente a partir de uma superfície plana (Piéce Façonnée
Unifacialement à une Face Plane – PFUFP), conforme designadas por Lourdeau (2010) 8. Esperamos
que os resultados do presente trabalho possam contribuir com as investigações regionais em curso
acerca das persistências e variabilidades técnicas entre as referidas ferramentas datadas do período
Pleistoceno/Holoceno e do Holoceno.
Os sítios GO-CP-17 e MT-SL-31 distinguem-se em vários elementos, entre eles sua
localização, implantação ambiental e sua cronologia. O sítio GO-CP-17 localiza-se na região sudoeste
do estado de Goiás, próximo à bacia do rio Caiapó, afluente do rio Araguaia e suas datas mais antigas
são de 4.500 anos AP. O sítio MT-SL-31, cuja datação está em torno de 10.000 anos AP, se localiza
na região centro-sul do estado de Mato Grosso, próximo à bacia do rio Tombador, afluente do rio
Vermelho (Fig. 1).
A cultura material lítica dos sítios apresentados aqui tem sido analisada em função de
proposições teóricas e metodológicas visando uma compreensão tecnológica global. Esta abordagem
privilegia os aspectos tecnofuncionais das ferramentas líticas, caracterizados pelas ações de
lascamento, decorrentes das intenções da produção do suporte e da confecção do(s) instrumento(s),
assim como do seu funcionamento. Além disso, este estudo se preocupa com os aspectos
socioeconômicos e cognitivos associados às ações técnicas, entendendo os conhecimentos humanos
e a memória técnica como o objetivo prioritário de toda análise das cadeias operatórias (Boëda
et al. 1990).

Análise do material

Sítio GO-CP-17
O sítio GO-CP-17 encontra-se na área arqueológica de Caiapônia, região sudoeste do estado
de Goiás, onde foram localizados cerca de 50 sítios arqueológicos; o referido sítio está implantado na
bacia do rio Córrego do Ouro, no município de Palestina de Goiás (Fig. 2).
Esses sítios da região estão em pequenos abrigos rochosos de quartzito ou em ambientes
abertos e foram caracterizados como sítios cerâmicos e sítios líticos. Schmitz e equipe (1986)
constataram nos sítios em abrigos, solos com ocupações pretéritas, cujas datas podem ser agrupadas
em dois grandes horizontes: o mais antigo, acerâmico, com datação radiocarbônica em torno de 4.500
anos AP, e o mais recente, de ocupação ceramista, cujas datas de ocupação são ao redor de 1.000
anos AP. Os sítios em abrigos apresentam de forma recorrente, pinturas rupestres.
Os sítios líticos, onde se inclui o sítio GO-CP-17, se situam nos diversos afloramentos de seixos
de litologia, compreendida por diamictito, siltito e folhelho, distribuídos em diversos locais da região.
Schmitz et al. (1986) e, posteriormente, Viana (2010), com base em estudos tecnofuncionais das

7
O sítio MT-SL-31 foi escavado pela equipe da Profa. Irmhild Wüst, na década de 1990, com apoio da Universidade Federal
de Goiás (UFG); o sítio GO-CP-17 foi escavado primeiramente pela equipe do Prof. Pedro Ignácio Schmitz, na década de 1980,
com apoio da Pontifícia Universidade Católica de Goiás (PUC Goiás) e da Universidade Vale dos Sinos e, posteriormente, a
partir de 2007, foi retomado pela equipe da autora deste artigo, mediante apoio da PUC Goiás e do CNPq.
8
Sobre reflexões acerca das diferentes nomenclaturas associadas ao termo lesmas, ver Fogaça e Lourdeau (2006).

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ferramentas líticas, vêm demonstrando uma articulação estreita entre as ocupações nos abrigos e os
materiais presentes nos referidos sítios líticos. Nesses locais, os vestígios arqueológicos são
compostos unicamente por materiais líticos, na sua maioria, dispersos na superfície. A profundidade
máxima dos materiais arqueológicos no solo atinge cerca de 20 cm. As ferramentas em questão foram
encontradas na superfície do sítio GO-CP-17. O sítio encontra-se implantado em relevo ondulado,
sujeito a atividades de erosão pluvial – o que impede a formação de solos em profundidade – e em
área vegetacional de cerrado, que atualmente está parcialmente alterado para atividades agropastoris
e modificado por constantes queimadas.
Nesse sítio, além de matéria-prima disponível na forma de seixos de quartzito, de dimensões
que variam de pequeno a médio porte, foram identificados detritos e materiais líticos intencionalmente
modificados, que testemunham as diversas etapas de gestão das cadeias operatórias de aquisição, de
produção de suporte e de confecção de ferramentas líticas.

Cultura Material Lítica


As categorias líticas presentes nesse sítio lítico são matérias-primas disponíveis na forma de
seixos e de fragmentos não lascados, além de percutores e de núcleos, explorados por sistema de
debitagem de tipo “C”, que apresentam sobre sua superfície de debitagem um ou vários negativos
grandes, às vezes ultrapassados. Estão presentes também, em quantidades expressivas, os dejetos
de lascamento provenientes de debitagem e da confecção de instrumentos (lascas de façonnage
unifacial e de retoques).
Os instrumentos foram contabilizados em 102 peças, predominantemente em quartzito,
seguido de poucas ocorrências em sílex. Pela análise tecnofuncional, as ferramentas foram
classificadas em tecnotipos específicos, cujas características detalhadas estão em Borges (2009),
Viana e Borges (2009). Entre os referidos tecnotipos, é frequente a presença de ferramentas cuja matriz
foi pouco modificada e a presença de dorso (natural ou confeccionado), localizado em pelo menos uma
das bordas da ferramenta e em direção oposta a uma ou a mais unidades técnicas funcionais
transformativas. Essas unidades transformativas foram utilizadas no estado natural ou produzidas por
façonnage e/ou retoques. Um dos tecnotipos presente no sítio se distingue por apresentar uma secção
plano-convexa, a superfície plana corresponde à face inferior do suporte e a superfície convexa
corresponde à sua face superior. Este tecnotipo é caracterizado por lesmas ou PFUFP. O suporte
dessas ferramentas é caracterizado por lasca unipolar obtida segundo o método unipolar,
provavelmente do sistema de debitagem “C”.
No entanto, não foram identificados núcleos diretamente relacionados à estas lascas suportes.
As características do suporte original destas ferramentas, em geral foram intensamente modificadas.
No entanto, pela leitura dos estigmas presentes nas faces superior e inferior, constatamos que sua
forma original seria alongada e de espessura proeminente. A estrutura da secção convexa (face
superior) é, na sua grande maioria, decorrente de negativos de façonnage longos ou mesmo invasores.
No sítio GO-CP-17 foram identificadas seis ferramentas pertencentes a esse tecnotipo. Nós
apresentaremos a seguir detalhes de duas peças.

Peça 1
Trata-se de uma peça em quartzito, de 9,2 cm de comprimento, 3,2 cm de largura e 1,8 cm de
espessura (Fig. 3). O suporte é obtido por percussão direta com percutor duro. Poucos vestígios de
sua estrutura original foram preservados. A ferramenta apresenta uma forma elíptica, com uma evidente
simetria em função do plano sagital e transversal. A face superior é caracterizada por um perfil convexo,
com simetria regular entre as partes. A extremidade proximal é ligeiramente mais espessa do que a
extremidade distal.
Ao analisarmos as diferentes seções dessa ferramenta, compreendemos melhor a concepção
da convexidade do perfil. As extremidades apresentam uma espessura menor em relação à espessura
da porção mesial. Constatamos uma variabilidade das secções nesta peça: a porção proximal da face
inferior é plana e a face superior é convexa (secção semicircular); na porção distal a face inferior é
plana e a superior é trapezoidal. A diferença das seções está diretamente relacionada ao
funcionamento diferencial de cada área transformativa da ferramenta (Fig. 4).
A face inferior é plana. Ela apresenta ainda vestígios de alguns estigmas de lascamento, como
as ondas e as lancetas. As ondas são bem acentuadas, mas a curvatura é discreta e claramente
interrompidas. Isso indica que o suporte tinha dimensões bem mais avantajadas do que atualmente.

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Sobre esta face, nós constatamos ainda, dois pequenos negativos localizados na extremidade
proximal; entendemos que eles estão associados à zona transformativa (UTF 1) e são decorrentes de
atividades de uso ou afiamento do instrumento.

Esquema de Produção
A face superior está caracterizada por negativos de façonnage e retoques; não há nem
resquício de córtex e nem vestígio de negativo de debitagem (Fig. 5). Nós observamos uma série de
negativos de façonnage invasores, proveniente de duas bordas, que se entrecruzam na parte central
da peça.
Esse conjunto de negativos invasores da face superior deu origem à convexidade dessa face
(Fig. 6).
Por todo o delineamento das bordas da ferramenta há sequências posteriores de negativos de
retoques, de dimensões longas, curtas e muito curtas (microretoques). Elas são organizadas de forma
paralela ou subparalela e eliminaram o contrabulbo dos negativos de façonnage. Os negativos de
façonnage e retoque são estruturados segundo uma organização “em candelabro”, na qual as nervuras
entre as retiradas da primeira sequencia são atenuadas pelas retiradas da série posterior, isto permite
criar uma superfície mais regular (Boëda 2001; Fig. 7).
As sequências de negativos de retoques organizam-se de maneira específica nas diferentes
partes da peça (porção proximal, mesial e distal) – descritas a seguir. Duas partes transformativas
foram reconhecidas sobre esta matriz (UTF1 e UTF2), o que permite caracterizar a peça como um
artefato multifuncional, contendo dois instrumentos:
porção proximal e distal –
os retoques permitiram a produção do delineamento das extremidades pontiagudas e, nessa área, eles
eliminaram os vestígios da façonnage. Estas retiradas estão em direção centrípeta. Na porção proximal
eles são refletidos e impedem de maneira evidente a penetração das bordas na matéria prima a ser
modificada. Observamos também traços de fratura na extremidade da ponta.
porção mesial –
a sequência de retoques na borda esquerda é refletida e produziu um delineamento convexo, ao paço
que na borda direita a curvatura é menos acentuada. Em geral, nessa área, as nervuras dos negativos
de façonnage são mais perceptíveis e os ângulos formados pelos negativos de retirada são mais
abruptos do que aqueles das extremidades.

Esquema de Funcionamento
Nós identificamos duas unidades tecnofuncionais transformativas (UTF1 e UTF2), situadas nas
duas extremidades, de formato triangular. A extensão das unidades transformativas ultrapassa a
extremidade e se estendem sobre uma pequena parte das bordas direita e esquerda da ferramenta.
Os ângulos dos planos de bico e de corte da UTF1 são de 65o e de 55o na UTF2. A superfície dos dois
planos da UTF1 é convexa. Ela é plana e convexa na UTF2. Em ambas o plano de base é retilíneo.
Para discorrermos sobre as áreas preensivas das duas unidades técnicas funcionais
transformativas, duas possibilidades podem ser evocadas, tendo por base Lourdeau (2010, p. 122):
1º) a hipótese dos dois instrumentos não serem contemporâneos. Nesse caso, a segunda UTF
transformativa teria sido produzida com base numa UTF preensiva do primeiro instrumento. A segunda
UTF transformativa teria mudado de função e teria sido utilizada como área preensiva (Fig. 8). No
entanto, para a presente peça essa possibilidade não é viável, pois não observamos elementos técnicos
que sugira tal inversão.
2º) Nós somos mais propensos a pensar que as unidades transformativas foram
contemporâneas e, nesse caso, ainda que as áreas onde se encontram as unidades transformativas
possam colaborar na preensão da ferramenta, a porção mesial é aquela que seria dotada do principal
potencial preensivo para o funcionamento de ambos os instrumentos.

Peça 2
Trata-se de uma ferramenta em quartztito, proveniente de lasca ultrapassada, obtida por
percussão direta com percutor duro. A peça mede 7,5 cm de comprimento, 4,0 cm de largura e 2,5 cm
de espessura (Fig. 9). Observamos o mesmo princípio técnico presente na peça anterior, no entanto,
traz algumas particularidades: a forma não é elíptica e não há simetria entre o plano sagital e o plano
transversal.

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O perfil da face superior é simétrico, de forma convexa. Essa convexidade, diferente da peça
1, é o resultado dos negativos de façonnage, mas também pela convexidade natural do seixo, conforme
atestam os resquícios de córtex sobre a superfície.
A face inferior, por sua vez, não apresenta um perfil retilíneo. Possui um aspecto helicoidal.
Essa face apresenta três áreas distintas: a porção distal é caracterizada por uma onda bem marcada;
a porção mesoproximal direita é resultante de uma retirada posterior; e a mesoproximal esquerda é
naturalmente abaulada. Na porção distal foi instalada uma UTF transformativa. Na porção proximal, o
bulbo avantajado acentuou o aspecto helicoidal do perfil da face inferior, uma parte desse bulbo foi
retirada para a instalação de UTF preensiva, correspondente à UTF transformativa distal. Nós
constatamos ainda diferenças entre as seções, ligadas à esta situação. A seção da extremidade
proximal apresenta uma face inferior abaulada, uma face superior convexa enquanto que, na parte
distal, a secção é plana e convexa.

Esquema de Produção e Funcionamento


Os negativos de façonnage são paralelos, longos e limitados pelo córtex. As séries de negativos
de retoques são de dimensões longas e curtas e estão localizadas nas porções distais e mesiais da
ferramenta. A única unidade técnica transformativa observada (UTF1) localiza-se na extremidade distal
e a UTF preensiva localiza-se na porção mesoproximal. Apesar da quebra ocorrida em parte da UTF1,
nós observamos, por projeção mental, que a unidade transformativa tinha uma forma de ponta ogival,
com um ângulo do plano de corte de 75º e o de bico de 80º, ambos caracterizados por uma superfície
plana (Fig. 10).
A área preensiva foi parcialmente produzida por retiradas de façonnage e de retoque. No
entanto, nós observamos também a utilização da convexidade natural da face superior. Tais
características permitem uma melhor preensão manual e, desta maneira, um bom funcionamento do
instrumento.

Sítio MT-SL-31
O sítio MT-SL-31 localiza-se no município de Poxoréu, Estado de Mato Grosso, na bacia do
rio Tombador, afluente do rio Vermelho. Essa região foi dividida em áreas pilotos e pesquisada por
Wüst e equipe, nas décadas de 1980 e 1990 (Fig. 11). Segundo Wüst e Vaz (1998), foram encontrados
nesta região centenas de sítios arqueológicos que se encontram em abrigos sob rocha e sítios em
ambientes abertos.
O período de ocupação desses sítios é bastante variável; a ocupação mais antiga foi
relacionada à Tradição Itaparica, sempre em abrigos. Entre estes sítios, destacamos as camadas mais
antigas do sítio MT-SL-31, datada em cerca de 10.000 AP9. Sobre os sítios líticos a céu aberto, Wüst
e Vaz (1998, p. 51) dizem que eles “são raros e, na sua maioria, correspondem a rápidos
acampamentos ou locais de exploração de matéria-prima”10. Outras ocupações acerâmicas foram
datadas em cerca de 4 a 5.000 anos AP. A ocupação cerâmica está representada nas camadas mais
superficiais do Sítio MT-SL-31, cuja data mais antiga é de cerca de cerca de 2.000 anos AP (Wüst e
Vaz 1998 ; Fig. 12).
O Sítio MT-SL-31 localiza-se em abrigo rochoso de arenito, nas proximidades do rio Vermelho.
A região se situa em formação geológica Ponta-Grossa, constituída principalmente por arenito
silicificado. A cobertura vegetal é o cerrado. Nesse sítio, além dos vestígios cerâmicos e líticos
presentes nos dois horizontes, há ocorrência significativa de materiais ósseos de fauna e humanos, de
restos malacológicos, de restos vegetais e de adornos, encontrados de forma dispersa ou organizados
em estruturas.

Cultura Material Lítica


Os materiais líticos presentes no horizonte ocupacional acerâmico do Sítio MT-SL-31, objeto
de análise deste artigo, estão representados por diversas modalidades líticas. Os vestígios de

9
No Sítio MT-SL-31 foram identificadas seis camadas, sendo a primeira atual. O material arqueológico recente, associado a
cerâmica, inicia na camada 2 e segue até início da camada 3. O horizonte antigo, caçador coletor, inicia no final da
camada 3 seguindo até a camada 6.
10 Segundo Wüst e Vaz (1998) na área piloto 3, dois sítios abertos apresentaram artefatos líticos semelhantes à tradição

Itaparica.

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lascamento (lascas de façonnage e de retoque) constituem o registro quantitativamente mais


representativo. As ferramentas finalizadas são igualmente numerosas, ao passo que os núcleos e
percutores são mais raros. Esses dados permitem pensar que somente as fases finais das cadeias
operatórias de produção do instrumento seriam desenvolvidas no sítio. Esta hipótese já lançada por
Wüst e Barreto em seus diários de campo, datados de 1980, e reforçada em artigo publicado em 1999.
Dentre as ferramentas finalizadas, encontramos cinco lesmas ou PFUFP (Fig. 12), das quais
duas serão apresentadas aqui em detalhe. Outros tipos de ferramentas foram associadas à estas peças
, mas suas análises estão em curso e, por isso, não serão tratadas neste artigo.

Peça 1
Trata-se de uma ferramenta em sílex, cujo suporte é em lasca obtida por percussão direta com
percutor duro. Suas dimensões são as seguintes: 9,2 cm de comprimento, 2,5 cm de largura e 2,4 cm
de espessura (Fig. 13).
Essa ferramenta apresenta semelhanças técnicas com a peça 1 do sítio GO-CP-17 (Palestina
de Goiás), como a forma elipsoide, a simetria na formação do plano sagital e transversal, assim como
o caráter multifuncional do artefato. No entanto, nessa ferramenta, as extremidades são arredondadas
e sem a formação de pontas. A face superior é coberta por negativos de façonnage e de retoques,
restando poucos vestígios de sua estrutura original. A linha do perfil da face superior é caracterizada
por uma simetria regular, de forma convexa (Fig. 14). Nós observamos uma espessura sensivelmente
maior na extremidade proximal.
A presença de uma nervura central, com uma ligeira curvatura nas extremidades proximal e
distal, pode também ser notada. Toda a superfície da face inferior é plana, com um ligeiro desvio na
porção proximal. Essa parte apresenta estigmas de lascamento da face inferior da lasca-suporte, como
ondulações bem marcadas. Sua curvatura pouco discreta indica, assim como na peça 1 de Palestina
de Goiás, que a lasca original sofreu reduções significativas ao longo do processo de produção do
instrumento. Sobre a face inferior, nós constatamos um negativo rente a uma zona transformativa
(UTF1), localizada na extremidade distal.
O contrabulbo desse negativo não está presente, o que denota que ele é proveniente de
etapas anteriores ao retoque, retirado durante o processo de produção desta UTF1.

Esquema de Produção
O eixo tecnológico do suporte não coincide com a orientação morfológica da ferramenta. A
produção dessa peça pode ser melhor entendida se a separarmos em três grandes zonas:
porção mesial direita e esquerda –
a face superior da zona mesial foi produzida por séries de longas retiradas de façonnage, de disposição
paralela, realizadas por percussão interna e que se estendem até o centro da peça (Fig. 15).
A primeira série está organizada por lascamentos paralelos formando um ângulo de cerca de
70o com a face inferior. Na parte direita, os negativos são interrompidos no centro da peça por retiradas
da borda esquerda. Uma nervura central foi então formada, criando assim uma peça de seção
triangular.
Na segunda série, os negativos estão dispostos de forma subparalela, formando ângulos de
75o a 80º. Os negativos são fortemente refletidos e de dimensões menores que os negativos da
primeira sequência. Eles cobrem somente a porção proximal (os contrabulbos) dos negativos da
primeira sequência. Outras séries de negativos de retoque, de dimensões menores, estão distribuídas
por toda a borda do instrumento e, particularmente na região distal, onde se localiza uma das unidades
técnicas funcionais transformativas da ferramenta. O delineamento da borda na porção esquerda é
ligeiramente côncavo e o da direita é retilíneo.
porção distal –
o delineamento da borda é arredondado. Ele é resultante de séries de retiradas de retoques, que são
longas, pouco profundas e são orientadas de forma centrípeta. Essas séries ocultaram os negativos de
façonnage. As nervuras são sensivelmente menos marcadas. Negativos da porção distal formaram
uma área abrupta, compatível ao funcionamento do instrumento (Fig. 15).
porção proximal –
os negativos são em quantidade reduzida, paralelos e formam ângulos de retiradas mais abruptos do
que os negativos da porção distal. O delineamento da borda também é arredondado. Os negativos
possuem nervuras vivas e são ligeiramente desviados na direção esquerda. Eles têm uma forma

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alongada, formando um ângulo em torno de 65o e se estendem sobre as áreas laterais adjacentes. Na
sua base, os microretoques são raros e o gume é bem cortante nesta região. A maior espessura da
peça se situa nesta zona. Nessa área nós também evidenciamos uma coloração diferenciada do
restante da peça (Fig. 15).
O arranjo total dos negativos de façonnage e retoque segue, assim como naquela do sítio GO-
CP-17, um esquema em “candelabro”.

Esquema de Funcionamento
Esta ferramenta comporta quatro unidades técnicas funcionais transformativas. As duas
localizadas nas extremidades distal e proximal são consideradas de primeira intenção e denominadas
respectivamente de UTF1 e UTF2. Outras duas UTF estão localizadas na porção mesodistal e
contiguas à UTF1 (UTF3 e UTF4). A UTF1 apresenta um plano de corte e um plano de bico retilíneos,
ambos com ângulo entre 75º e 60º. O delineamento da borda dessa unidade transformativa é convexo.
A UTF 2 apresenta plano de corte e plano de bico convexos, com ângulo de 70º e 75º. A UTF3
apresenta plano de corte e plano de bico convexo e ângulos de 70o e 80º. O delineamento da borda é
ligeiramente convexo. Na UTF4, os planos de corte e de bico são em torno de 80º e 85º e têm uma
forma retilínea e côncava (Fig. 16).
A área mesoproximal da ferramenta pôde ser utilizada como parte preensiva para a utilização
dos instrumentos, os quais correspondem às unidades tecnofuncionais 1, 3 e 4. Nessa área foram
produzidos negativos de retiradas longas e obliquas com retiradas de ângulo que medem cerca de 65º.
Estas UTF estão dispostas na metade distal da peça. O potencial preensivo atribuído à zona
mesoproximal é considerado, pela presença de um lustro diferencial entre as partes mesodistal e
mesoproximal, pela maior espessura da ferramenta ocorre nesse local e pela presença de negativos
refletidos (Fig. 17). Ao contrário da área mesodistal da ferramenta, que foi utilizada como área preensiva
para o funcionamento da UTF 2.

Peça 2
A segunda peça do sítio MT-SL-31 está fragmentada na porção mesial, o que limita a análise
tecnofuncional (Fig. 18). Ela segue o mesmo princípio técnico da outra peça desse sítio. Destacamos
suas principais características: o eixo tecnológico do suporte não coincide com a orientação funcional
da ferramenta; a matéria-prima utilizada é o sílex, ainda que a peça esteja fragmentada, podemos
observar o formato alongado; a presença da nervura central, disposta em sentido longitudinal sobre a
superfície superior, forma uma seção triangular. Essa estrutura é decorrente de negativos de
façonnage, que se partem da borda direito e esquerda, que formam a nervura central. A única
extremidade presente indica que, diferentemente da outra peça, o delineamento é em ponta triangular.
Essa extremidade pontiaguda é desviada para a esquerda e apresenta um ângulo de plano de corte e
de bico de 65º e um ângulo de penetração de 50º (Fig. 19).
Nessa peça, três características se destacam:
1) a presença de um negativo na face inferior. Diferentemente de outros casos, ele é extenso,
profundo e subtraiu uma quantidade importante de material rochoso. Esse negativo é antigo, anterior
às retiradas de façonnage;
2) a presença de uma fratura, localizada na porção mesial da peça. Normalmente as fraturas
desses instrumentos ocorrem entre as unidades técnicas funcionais transformativas, segundo
constatação de Fogaça e Lourdeau (2006), para peças provenientes da região de Serranópolis.
Próximo da fratura proximal, notamos marcas de impacto sobre a nervura longitudinal. Elas produziram
pequenos negativos refletidos, resultando numa superfície irregular. A quantidade de negativos indica
que se trata de lascamentos intencionais, provavelmente realizados com a intenção de retirar a nervura
central;
3) a borda esquerda apresenta negativos produzidos após a retirada da nervura, eles são mais
recentes que os demais elementos técnicos. Entre estas retiradas, encontramos um negativo de
dimensões grandes, que teria dado origem à característica desviada da ponta.
Disso, entendemos que se trata de um instrumento retomado diante de uma fratura prévia, não
intencional. Trata-se, portanto, de um instrumento retomado após uma fratura não intencional.

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Considerações finais

As informações apresentadas aqui acerca da persistência e da variabilidade tecnológica das


ferramentas denominadas de lesmas ou UFTP provenientes dos estados de Mato Grosso e de Goiás,
são ainda preliminares e não permitem ainda abordar toda a complexidade da questão. Todavia,
esperamos que este artigo possa contribuir com pesquisas dessa natureza, que se intensificam cada
vez mais nesta região.
Vários dos pontos apresentados coincidem com os resultados de análises realizadas nestes
últimos anos, especificamente aquelas que têm como base as análises tecnofuncionais de ferramentas
encontradas em sítios da região de Serranópolis, região próxima à Palestina de Goiás (Foçaca e
Lourdeau 2006; Lourdeau 2010).
Dentre os elementos técnicos recorrentes entre as ferramentas aqui apresentadas, notamos as
assimetrias destas peças, caracterizadas por uma face plana oposta a uma face não plana e a
variabilidade das secções: semicircular, triangular ou trapezoidal. Destacamos, também, que os
suportes dessas ferramentas são caracterizados por lascas de volume e dimensão avantajada e de
formato alongado. Os núcleos originários dessas lascas-suportes não foram encontrados em nenhum
dos sítios arqueológicos estudados e situação semelhante ocorre em outras regiões do Planalto Central
do Brasil. Todavia, a recorrência e os detalhes das análises, particularmente dos estigmas provenientes
da face inferior, têm levado a supor que tais suportes sejam provenientes de sistema de debitagem do
tipo “C”. A face superior dessas ferramentas, na grande maioria dos casos, é intensamente modificada,
as características originais da lasca-suporte não estão preservadas.
A peça 2 do sítio lítico de Palestina de Goiás nos oferece algumas informações suplementares.
Os resquícios de córtex de seixo, dispostos da porção proximal até a distal permite constatar que a
produção de lasca suporte espessa, com a parte distal semi abrupta, aproveitando a convexidade
natural do núcleo, elemento expressivo na indústria lítica do sítio GO-CP-17 (Viana 2010). A área de
maior volume está na porção mesoproximal, caracterizada por uma maior convexidade do seixo e por
um bulbo avantajado. O perfil convexo da superfície superior é resultante da convexidade natural do
seixo. Isso ilustra a importância da escolha da matéria-prima, no sentido de adequar as características
naturais do suporte ao esquema operatório.
A área de maior volume está na porção mesoproximal, caracterizada por uma maior
convexidade do seixo e por um bulbo proeminente.
A linha do perfil da face superior das ferramentas é simétrica, em forma convexa (Fig. 4, 9 e
13). Em geral observa-se uma irregularidade na porção proximal, representada por uma espessura
proeminente. Essa área coincide com uma das zonas preensivas dos instrumentos. O perfil da face
inferior é plano ou helicoidal. No entanto, como já observado em outras regiões, há sempre uma
associação entre uma face inferior plana e uma face superior não plana, ainda que tal área aplainada
coincida somente com a zona transformativa. Essa face inferior em geral não é intencionalmente
modificada.
Outro elemento de persistência técnica: o caráter multifuncional dessas ferramentas, assim
como a localização e a quantidade de unidades técnicas funcionais transformativas presentes nas
ferramentas aqui analisadas. Todos os instrumentos apresentam pelo menos uma UTF transformativa,
localizada na extremidade distal e está associada a uma zona preensiva localizada em área oposta.
Há também uma persistência nas potencialidades funcionais, mesmo após a fragmentação. As
peças são retomadas, pelo reafiamento do mesmo instrumento ou, conforme a intensidade da fratura,
a recuperação significa nova configuração estrutural e tecnofuncional do instrumento, como é o caso
da peça 2 do sítio MT-SL-31 que teve uma fratura mesial. Nas diversas indústrias do Planalto Central
do Brasil, há registros de recuperação dessas ferramentas após sua fragmentação. A recorrência das
retomadas contribui para reforçar o significado diferenciado destas ferramentas na tradição cultural.
Assim, uma fratura não significa necessariamente o abandono da peça.
Dentre os elementos técnicos que expressam variabilidade tecnológica, sublinhamos a relação
entre o eixo tecnológico e a orientação funcional da ferramenta. Nas peças de Palestina de Goiás, as
unidades tecnofuncionais transformativas localizam-se na direção oposta ao eixo tecnológico da lasca

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suporte. O mesmo não ocorre entre as duas peças do sítio MT-SL-31, nas quais a localização das
unidades transformativas coincide com o eixo tecnológicos 11.
A secção da face superior pode ser variável. Ela é triangular para as ferramentas de MT-SL-
31. Para a peça fragmentada, há uma retirada parcial da nervura central. Para as ferramentas de
Palestina de Goiás a seção das ferramentas é semicircular e trapezoidal. Neste último caso uma única
peça apresenta dois tipos de seções distintos.
O delineamento da borda da unidade tecnotransformativa é outro elemento variável. Nas duas
regiões há instrumentos com UTF transformativa em ponta triangular, assim como bordas
arredondadas. Nestas regiões as extremidades com pontas são elementos correntes. Entre os demais
instrumentos de Palestina de Goiás, nos tecnotipos 1, 2 e 3, nós observamos, entre outras
características, a presença significante de instrumentos com pontas (Borges 2009).
Também é oportuno enfatizar a série homogênea de negativos presente na porção proximal e
em uma pequena parte das laterais adjacentes da peça 1 do sítio MT-SL-31 (Fig. 15 e 16). Tratam-se
de negativos lamelares, claramente distintos dos demais negativos presentes na ferramenta. Esta
situação leva-nos a refletir sobre a rara ocorrência da concepção de debitagem laminar nas indústrias
líticas no Brasil, caracterizada pela produção estandardizada, de lâminas ou lamelas decorrentes de
alto nível de investimento técnico dos núcleos. A presença de tal sequencia de negativos, segundo
Boëda (com. pessoal 2012) reforça o ponto de vista segundo o qual, a ausência de certos objetos
técnicos em contextos específicos, não representa, necessariamente, a ausência de conhecimentos
técnicos para produzi-los. O que está em jogo são as opções culturais.
Sobre o funcionamento destes instrumentos, se existem diferenças de produção, haverá
variabilidade nos modos de manipulação e de funcionamento. Ainda que seja complexo de abordar
esta abordagem funcional, tendo em vista que isso implica considerar mão/instrumento,
instrumento/matéria, espaço/gesto, dos quais um dos componentes está ausente no registro
arqueológico (Boëda 1997), nós arriscamos formular a seguir algumas observações.
As unidades tecnofuncionais transformativas das extremidades distais sugerem uma trajetória
de saída, já que para uma ação de rotação é necessário um instrumento pontiagudo com outra estrutura
técnica. As pontas triangulares com uma face plana, como é o caso da maioria das ferramentas aqui
analisadas, deveriam funcionar no sentido de direcionar e facilitar a ação do instrumento na matéria a
ser modificada. Isto explica em parte a fragmentação das extremidades pontiagudas ou a presença de
retoques de reavivamento.
No caso do funcionamento das unidades transformativas de extremidade arredondada, a
ausência da ponta, por um lado dificulta a ação de penetração na matéria, mas, por outro, ela permite
maior durabilidade da ferramenta, se considerarmos a fragilidade das extremidades pontiagudas. Nas
duas regiões, o encabamento é plausível, ainda que os traços sobre as ferramentas analisadas sejam
pouco conclusivas. No caso da peça 1 do sítio MT-SL-31 o encabamento dificultaria o funcionamento
das UTF3 e UTF4 presentes nas laterais. Para essa situação, poderíamos pensar para essa peça uma
proteção da zona preensiva e não verdadeiramente um cabo. Tal arranjo permitiria maior grau de
liberdade dos gestos e melhor funcionamento das diferentes unidades transformativas localizadas
sobre suas bordas. Para a peça 1 do sítio GO-CP-17, se considerarmos que as duas unidades
tecnofuncionais transformativas, localizadas nas extremidades opostas, são contemporâneas, o
encabamento não é uma hipótese sustentável pelos argumentos expostos.
Por fim, estamos de acordo com Boëda (1997): a variabilidade tecnológica não deve ser
pensada a partir dos objetos, mas dos próprios indivíduos. Ela é decorrente de escolhas culturais, bem
como das habilidades e de conhecimentos tecnoculturais dos indivíduos. Se considerarmos que as
escolhas culturais e pessoais perpassam os atos técnicos (Lemonnier 2002), a variabilidade também
pode emanar das restrições técnicas relacionadas às ações de lascamento, como a resposta da
matéria-prima.
A variabilidade das ferramentas líticas estudadas aqui, não está relacionada à aplicação de
métodos ou de estruturas técnicas diferentes, mas à variabilidade de uma estrutura técnica estável e
aberta à certas variações. Isso indica que a tradição técnica não resulta de um saber fazer imposto e
repetido ao longo das gerações.

11
Essa característica também se faz presente em outra ferramenta tipo lesma, localizada no sítio Morro da Janela.

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Ao contrário, os saberes e os fazeres, constituídos pelas aprendizagens e experiências põem


em evidência os conhecimentos apreendidos de diferentes formas, conforme as experiências sociais,
coletivas e/ou individuais.
Para concluir, se nós considerarmos as datações díspares que caracterizam o sítio MT-SL-31e
os sítios de Palestina de Goiás 12, respectivamente de cerca de 10.000 anos AP e 4.500 anos AP, como
publicado por Schmitz et al. (1986) e Wüst e Vaz (1998), a variabilidade tecnológica, presente nas
ferramentas, expressa soluções técnicas inovadoras, desenvolvidas ao longo do tempo, diante de
situações distintas. Os elementos técnicos persistentes, por sua vez, traduzem conhecimentos técnicos
apreendidos, experimentados e transmitidos pelos grupos e considerados como a melhor resposta aos
objetivos procurados.

12
Não dispomos de datações absolutas para o sítio oficina GO-CP-17. Com base nas datas mais antigas obtidas para os sítios
em abrigos, em cerca de 4.500 anos AP, estima-se que essa seja as datações das lesmas. A retomada das escavações na região
pode modificar este quadro cronológico.

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Figura 1 –
Mapa da América do Sul e a Localização dos Sitios Arqueológicos em Estudo
__________________________________________________________________________________________
Figure 1 –
Carte de l’Amérique du Sud avec la localisation des sites archéologiques étudiés

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Figura 2 –
Sítios Arqueológicos da Bacia do Córrego do Ouro / Palstina de Goías
__________________________________________________________________________________________
Figure 2 –
Sites archéologiques de Bacia do Córrego do Ouro / Palestina de Goías

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Figura 3 –
Peça 1 / GO-CP-17_
__________________________________________________________________________________________
Figure 3 –
Pièce 1 / GO-CP-17

Figura 4 –
Peça 1 / GO-CP-17 – Delineamento, Perfil e Seção
__________________________________________________________________________________________
Figure 4 –
Pièce 1 / GO-CP-17 - Contour, profil et section

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Figura 5 –
Peça 1 / GO-CP-17 – Análise Diacrítica
__________________________________________________________________________________________
Figure 5 –
Pièce 1 / GO-CP-17 – Analyse diacritiqe

Figura 6 –
Organização dos Negativos de Façonnage e Retoques na Face Superior
__________________________________________________________________________________________
Figure 6 –
Organisation des négatifs de façonnage et de retouche sur la face supérieure

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Figura 7 –
Peça 1 / GO-CP-17 – Organização dos Negativos em Forma de “Candelabro”
__________________________________________________________________________________________
Figure 7 –
Pièce 1 / GO-CP-17 – Organisation des négatifs en forme de “candélabre”

Figura 8 –
Peça 1 / GO-CP-17 – Unidades Técnicas Funcionais Transformativas e Preensivas
__________________________________________________________________________________________
Figure 8 –
Pièce 1 / GO-CP-17 – Unités Techno Fonctionnelles, Transformatives et Préhensives

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Figura 9 –
Peça 2 / GO-CP-17 – Delineamento, Perfil e Seção
__________________________________________________________________________________________
Figure 9 –
Pièce 2 / GO-CP-17 - Contour, profil et section

Figura 10 –
Peça 2 / GO-CP-17 – Unidade Técnica Funcional Transformativa e Preensiva
__________________________________________________________________________________________
Figure10 –
Pièce 2 / GO-CP-17 – Unité Techno Fonctionnelle Transformative et Préhensive

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Figura 11 –
Contexto Regional do sitio MT-SL-31 (Morro da Janela) – Fonte: Mod. de Wüst e Vaz 1998
__________________________________________________________________________________________
Figure11 –
Contexte régional du site MT-SL-31 (Morro da Janela) - D’après Wüst et Vaz 1988

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Figura 12 –
Peça 1 / MT-SL-31
__________________________________________________________________________________________
Figure12 –
Pièce 1 / MT-SL-31

Figura 13 –
Peça 1 / MT-SL-31 - Delineamento, Perfil e Seção
__________________________________________________________________________________________
Figure13 –
Pièce 1 / MT-SL-31 – Contour, profil et section

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Figura 14 –
Peça 1 / MT-SL-31 - Análise Diacrítica
__________________________________________________________________________________________
Figure14 –
Pièce 1 / MT-SL-31 – Analyse diacritique

Figura 15 –
Foto da Ferramenta – vista frontal (distal) e Disposição Esquemática dos Negativos
__________________________________________________________________________________________
Figure15 –
Photo de Ferramenta – vue frontale (distale) et schéma d’organisation des négatifs

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Figura 16 –
Peça 1 / MT-SL-31 - Unidade Técnica Funcional Transformativa
__________________________________________________________________________________________
Figure16 –
Pièce 1 / MT-SL-31 – Unité Techno Fonctionnelle Transformative

Figura 17 –
Peça 1 / MT-SL-31 - Unidades Técnicas Funcionais Preensivas
__________________________________________________________________________________________
Figure17 –
Pièce 1 / MT-SL-31 – Unités Techno Fonctionnelles Préhensives

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Figura 18 –
Peça 2 / MT-SL-31
__________________________________________________________________________________________
Figure18 –
Pièce 2 / MT-SL-31

Figura 19 –
Peça 2 / MT-SL-31 - Análise Diacrítica
__________________________________________________________________________________________
Figure19 –
Pièce 2 / MT-SL-31 – Analyse diacritique

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Dans cet article, nous avons pour but de présenter les résultats de l’analyse techno-
fonctionnelle d’une catégorie d’outils lithiques, issus de deux sites archéologiques :
GO-CP-17 et MT-SL-3113. Cet article présente des résultats ponctuels, une partie du matériel
archéologique de ces sites n’ayant pas encore été intégralement étudiée. L’analyse envisagera les outils
traditionnellement connus dans la littérature régionale sous le terme de « lesmas » (limaces), suivant la
première définition de Calderón (1970) et, récemment, sous celui de « pièces façonnées unifacialement
à une face plane – PFUFP », selon A. Lourdeau (2010)14. Nous espérons que les résultats de ce travail
pourront contribuer aux recherches régionales en cours sur les persistances et les variabilités
techniques de ces instruments datés de la période Pleistocène/Holocène et de l’Holocène.
Ces sites se distinguent par plusieurs éléments dont leur localisation et leur âge. Le site GO-
CP-17 se trouve dans la région sud-ouest de Goiás, proche de la rivière Caiapó, affluent du fleuve
Araguaia. Les dates les plus anciennes y sont d’environ 4 500 ans BP. Le site MT-SL-31, daté d’environ
10 000 ans BP, est situé dans la région centre-sud du Mato Grosso, proche de la rivière Tombador,
affluent du fleuve Vermelho (Fig. 1).
La culture matérielle lithique des sites étudiés ici est analysée en fonction de propositions
théoriques et méthodologiques visant à une compréhension technologique globale. Cette approche
privilégie les aspects techno-fonctionnels des outils lithiques, caractérisés par les actions de débitage,
issues des intentions de production du support et de la confection des instruments, ainsi que de leur
fonctionnement. En outre, cette étude se penche sur les aspects socio-économiques et cognitifs
associés aux actions techniques, prenant les connaissances des sociétés humaines et la mémoire
technique comme le but de toute analyse des chaînes opératoires (Boëda et al. 1990).

Analyse du matériel

Le site GO-CP-17
Le site GO-CP-17 se trouve dans la zone archéologique de Caiapônia, région sud-ouest de
Goiás, où ont été localisés environ 50 sites archéologiques. Ce site est implanté près de la rivière
Córrego do Ouro, dans la commune de Palestina de Goiás (Fig. 2).
Les sites de la région sont : soit de petits abris-sous-roche de quartzite, soit des sites de plein air,
interprétés comme des sites à céramiques ou des sites lithiques. Schmitz et son équipe (1986) ont mis
au jour des abris avec des occupations anciennes dont les dates peuvent être rassemblées en deux
grands horizons :
- le plus ancien, acéramique, avec des datations radiocarbones d’environ 4 500 ans BP ;
- le plus récent, d’occupation céramiste, avec des dates d’occupation d’environ 1 000 ans BP.
Les sites sous abri présentent de façon récurrente des peintures rupestres.
Les sites lithiques, dont fait partie le site GO-CP-17, se situent à même des affleurements de
galets de grès, siltstone et schiste, distribués à plusieurs endroits de la région. Sur la base des études
techno-fonctionnelles des outils lithiques trouvés, une articulation étroite entre les occupations dans les
abris et les matériaux trouvés dans les sites ateliers a été démontrée (Schmitz et al. 1986, Viana 2010).

13
Le site MT-SL-31 a été fouillé par l’équipe du Professeur Irmhild Wüst dans les années 1990, avec le support de l’Université
Fédérale de Goiás (UFG). Le site GO-CP-17 a d’abord été fouillé par l’équipe du Professeur Pedro Ignácio Schmitz, dans les
années 1980, avec le support de la Pontifícia Universidade Católica de Goiás (PUC Goiás) et de l’Université Vale dos Sinos
puis, postérieurement, à partir de 2007, le site a été repris par l’équipe de Sibeli Viana avec l’appui de la PUC Goiás et du
CNPq.
14
Concernant les différentes nomenclatures associées au terme « limace », voir Fogaça et Lourdeau 2006.

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Dans ces sites, les vestiges archéologiques sont composés uniquement de matériaux lithiques, pour la
plupart dispersés sur la surface. L’enfouissement maximal des matériaux archéologiques est d’environ
20 cm. Les outils concernés ici ont été trouvés à la surface du site GO-CP-17. Ce site se trouve dans
un relief ondulé, exposé à l’érosion pluviale, ce qui empêche la sédimentation. La végétation est
caractéristique du cerrado, actuellement partiellement modifiée par les activités agropastorales et les
fréquents brûlis effectués dans la région.
Dans ce site, la matière première est aussi disponible sous la forme de galets de quartzite dont
les dimensions varient de petite à moyenne. Ceux-ci ont été identifiés sous forme de déchets et de
matériaux lithiques intentionnellement modifiés, témoignant de plusieurs étapes de gestion de la chaîne
opératoire : acquisition, production de supports et confection des outils lithiques.

Culture matérielle lithique


Les catégories lithiques présentes dans ce site sont des matières premières disponibles sous
la forme de galets et de fragments non-modifiés, des percuteurs, des nucleus exploités par un système
de débitage de Type C, qui présentent sur leur surface de débitage un ou plusieurs grands négatifs
d’enlèvements, parfois outrepassés. Sont également présents, en quantité importante, les déchets de
taille issus de ce système de débitage et de la confection d’outils - éclats de façonnage unifacial et de
confection.
Les outils sont au nombre de 102, essentiellement en quartzite et en silex. D’après l’analyse
techno-fonctionnelle, les outils ont été classés en technotypes spécifiques dont les caractéristiques sont
détaillées dans Borges (2009) et Viana et Borges (2009). Parmi ces technotypes, nous rencontrons
souvent des outils dont le support initial a été peu modifié, présentant des dos - naturels ou produits -
sur au moins un des côtés de l’outil, dans une zone opposée à une ou plusieurs unités techno-
fonctionnelles transformatives, naturelles ou produites par façonnage et/ou par retouche.
L’un de ces technotypes se distingue par une section plano-convexe, avec une surface plane
qui correspond à la face inférieure du support et une surface convexe qui correspond à sa face
supérieure. Ce technotype est composé de limaces ou PFUFP. Le support de ces outils est caractérisé
par un éclat obtenu selon une méthode unipolaire, probablement dans un système de débitage de Type
C. Cependant, nous n’avons pas identifié les nucléus directement en relation avec ces éclats. En
général, les caractéristiques du support original de ces outils ont été profondément modifiées. Par la
lecture des stigmates des faces supérieure et inférieure, nous constatons que sa forme originale était
allongée et épaisse. Dans la majorité des cas, la structure de la section convexe - face supérieure - est
issue de négatifs de façonnage longs et/ou envahissants.
Dans le site GO-CP-17, six outils appartenant à ce technotype ont été identifiés. Nous
présentons ici deux de ces pièces en détail.

Pièce 1
Il s’agit d’une pièce en quartzite, de 9,2 cm de long, 3,2 cm de large et 1,8 cm d’épaisseur
(Fig. 3). Le support est obtenu par percussion directe au percuteur dur. Peu de vestiges de sa structure
originale ont été préservés. Il présente une forme elliptique, avec une évidente symétrie en fonction du
plan sagittal et transversal. La face supérieure est caractérisée par un profil convexe, avec symétrie
régulière entre ses parties. L’extrémité proximale est légèrement plus épaisse que l’extrémité distale.
L’analyse des différentes sections de cet outil permet de mieux comprendre la conception de la
convexité du profil. Les extrémités présentent une épaisseur moindre que la portion mésiale. Nous
constatons une variabilité des sections de cette pièce : la portion proximale de la face inférieure est
plane et la face supérieure est convexe : section semi-circulaire ; la portion distale présente une face
inférieure plane mais une face supérieure composée de trois surfaces planes : section trapézoïdale. La
différence des sections est directement en rapport avec le fonctionnement différentiel de chaque partie
active de l’outil (Fig.4).
La face inférieure est plane. Elle présente encore les vestiges de quelques stigmates de taille,
comme des ondulations et des lancettes. Les ondulations sont bien marquées mais peu courbes et
clairement interrompues. Cela indique qu’à l’origine le support avait des dimensions beaucoup plus
importantes qu’actuellement. Sur cette face, nous constatons aussi deux petits négatifs localisés à
l’extrémité proximale. Nous verrons qu’ils sont associés à la partie transformative 1 - UTF 1. Ils peuvent
provenir des activités d’utilisation ou d’affûtage de l’outil.

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Schéma de Production
La face supérieure est caractérisée par des négatifs de façonnage et de retouche. Il n’y a ni
trace de cortex ni reste de négatif antérieur au débitage (Fig. 5). Nous observons une série de négatifs
de façonnage envahissants provenant des deux bords, qui s’entrecroisent dans la partie centrale de la
pièce.
Cet ensemble de négatifs envahissants est à l’origine de la convexité de cette face (Fig. 6).
Tout le pourtour de l’outil présente des séries de négatifs de retouches postérieures, de
dimensions longue, courte et très courte - micro-retouches. Elles sont organisées de manière parallèle
ou subparallèle et ont enlevé le contre-bulbe des négatifs de façonnage. Les négatifs de façonnage et
de retouche sont structurés selon une organisation dite « en candélabre », dans laquelle les nervures
entre les enlèvements de la première séquence sont atténuées par les enlèvements de la série
postérieure, ce qui permet de créer une surface plus régulière (Boëda 2001 ; Fig. 7).
Les séquences de négatifs de retouche s’organisent de façon spécifique dans les différentes
parties de la pièce - portions proximale, mésiale et distale décrites ci-dessous. Deux parties
transformatives ont été reconnues sur cette matrice - UTF1 et UTF2, qui permettent de caractériser un
artefact multifonctionnel contenant deux outils :
- portions proximale et distale
les retouches ont permis la production de la délinéation des extrémités pointues et, dans cette zone,
elles ont éliminé les traces du façonnage. Ces enlèvements sont de direction centripète. Dans la portion
proximale, ils sont réfléchis et empêchent de façon évidente la pénétration du bord dans une éventuelle
matière d’œuvre.
On observe aussi des traces de facture de l’extrémité de la pointe.
- portion mésiale
la séquence de retouches sur le bord gauche est réfléchie et a produit une délinéation convexe, tandis
que sur le bord droit la courbure est moins accentuée. En général, dans cette zone, les nervures des
négatifs de façonnage sont plus saillantes et les angles formés par les négatifs d’enlèvements sont plus
abrupts qu’aux extrémités.

Schéma de Fonctionnement
Nous avons identifié deux unités techno-fonctionnelles transformatives : UTF1 et UTF2, situées aux
deux extrémités, de format triangulaire. L’extension de ces unités transformatives dépasse la stricte
extrémité et s’étend sur une petite partie des bords droit et gauche de l’outil. Les angles des plans de
bec et de coupe de l’UTF1 sont de 65o et de 55o pour l’UTF2. La surface des deux plans de l’UTF1 est
convexe. Elle est plane et convexe pour l’UTF2. Dans les deux parties le plan de base est plan.
Concernant les parties préhensives relatives aux deux unités techno-fonctionnelles
transformatives, deux possibilités peuvent être évoquées (Lourdeau 2010, p. 122) :
1- soit les deux instruments ne sont pas contemporains, auquel cas l’UTF2 aurait été produite
par-dessus l’UTF1 ; l’UTF2 aurait alors changé de rôle et aurait été utilisée comme aire préhensive
(Fig. 8) ; pour cette pièce, cependant, cette possibilité n’est pas viable, car nous n’observons pas
d’élément technique qui suggérerait cette inversion ;
2- soit les deux unités transformatives ont été contemporaines et, dans ce cas, même si les
aires où se trouvent les unités transformatives ont pu contribuer à la préhension des outils, la portion
mésiale est celle qui aurait été dotée du principal potentiel préhensif pour le fonctionnement des deux
instruments ; c’est la version qui nous semble la plus vraisemblable.

Pièce 2
Il s’agit d’une pièce en quartzite, issue d’un éclat outrepassé, obtenu par percussion directe au
percuteur de pierre. Dans l’état actuel, il mesure 7,5 cm de long, 4 cm de large et 2,5 cm d’épaisseur
(Fig. 9). Nous observons le même principe technique que sur la pièce précédente avec toutefois
certaines particularités : la forme n’est pas elliptique et il n’y a pas de véritable symétrie entre le plan
sagittal et le plan transversal.
Le profil de la face supérieure est symétrique, de forme convexe. Cette convexité, différente de
la pièce 1, est le résultat des négatifs de façonnage mais provient aussi de la convexité naturelle du
galet dont de nombreuses parties corticales sont préservées.
La face inférieure, quant à elle, ne présente pas un profil rectiligne. Elle a un aspect hélicoïdal.
Cette surface présente trois aires différentes : la portion distale, caractérisée par une ondulation bien

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marquée ; la portion mésio-proximale droite qui résulte d’un enlèvement postérieur ; la partie mésio-
proximale gauche, naturellement arquée. Une UTF a été aménagée dans la portion distale. Dans la
portion proximale, le bulbe proéminent de la face inférieure a accentué l’aspect hélicoïdal du profil, une
partie de ce bulbe a été ôtée afin d’installer l’UTF préhensive correspondant à l’UTF transformative
distale. Aussi constatons-nous des différences entre les sections : la section de l’extrémité proximale
présente une face inférieure arquée et une face supérieure convexe, tandis que, dans la partie distale,
la section est plano- convexe.

Schéma de production et de fonctionnement


Les négatifs de façonnage sont parallèles, longs et limités par le cortex. Les séries de négatifs
de retouche sont longs ou courts et sont localisés dans les portions distales et mésiales de l’outil. La
seule unité techno-fonctionnelle transformative observée - UTF1 - se trouve à l’extrémité distale et l’UTF
préhensive correspondante dans la portion mésio-proximale. Malgré une fracture de l’UTF1, par
projection mentale, nous observons que l’unité transformative avait une forme de pointe ogivale, avec
un angle du plan de coupe de 75º et de plan de bec de 80º, les deux caractérisés par une surface plane
(Fig. 10).
L’aire préhensive a été partiellement produite par des enlèvements de façonnage et de
retouche. Cependant, nous observons aussi l’utilisation de la convexité naturelle de la face supérieure.
Ces caractéristiques ont permis une meilleure préhension manuelle et, de cette façon, un bon
fonctionnement de l’instrument.

Le Site MT-SL-31
Le site MT-SL-31 est situé dans la commune de Poxoréu, dans l’Etat du Mato Grosso, dans la
baie de la rivière Tombador, affluent du fleuve Vermelho. Cette région a été partagée en aires pilotes
et étudiée par Wüst et son équipe dans les années 1980 et 1990 (Fig. 11). D’après Wüst et Vaz (1998),
des centaines de sites archéologiques ont été trouvés dans cette région, des sites dans des abris sous
roche et des sites de plein air.
La date d’occupation de ces sites est très variable. L’occupation la plus ancienne est associée
à la tradition Itaparica, toujours trouvée dans des abris. Les sites lithiques de plein air « sont rares et,
pour la plupart, correspondent à de brefs campements ou des lieux d’exploitation de la matière
première »15(Wüst et Vaz 1998, p. 51). D’autres occupations acéramiques ont été datées entre 4 000
et 5.000 ans BP. Les couches les plus anciennes du site MT-SL-31, datées d’environ 10 000 ans BP16,
appartiennent à cette tradition. L’occupation céramiste se rencontre dans les couches les plus
superficielles du site, dont la date la plus ancienne est d’environ 2 000 ans BP (Wüst et Vaz 1998 ;
Fig. 12).
Le site MT-SL-31 se trouve dans un abri rocheux de grès, proche du fleuve Vermelho. La région
se situe dans la formation géologique Ponta-Grossa, constituée principalement de grès silicifiés. La
couverture végétale est le cerrado. Dans ce site, outre les vestiges céramiques et lithiques qui se
rencontrent dans les deux horizons (Fig. 12), il y a aussi une importante présence de matériaux osseux
- os animal et humain, des restes malacologiques, des restes végétaux et des ornements, isolés ou
organisés en structures.

Culture matérielle lithique


Les restes lithiques de l’horizon acéramique du site MT-SL-31, objet d’analyse de cet article,
sont représentés par différents types lithiques. Les restes de taille - éclats de façonnage et de retouche
- constituent le registre quantitativement le plus représentatif. Les outils finis sont également nombreux,
tandis que les nucléus et les percuteurs sont plus rares. Ces données permettent de penser que seules
les phases finales des chaînes opératoires de production d’outils étaient effectuées dans le site. Cette

15 Selon Wüst et Vaz (1998), dans l’aire pilote 3, deux sites de plein air ont livré des artefacts lithiques associés à la tradition

Itaparica.
16 Dans le site MT-SL-31, 6 couches ont été identifiées. La couche 1 est actuelle. La couche 2 et le début de la couche 3

contiennent du matériel lithique récent, associé à des restes céramiques. L’horizon ancien, attribué à des occupations de
groupes de chasseurs-cueilleurs, s’étend de la fin de la couche 3 à la couche 6.

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hypothèse avait déjà été formulée par Wüst et Barreto dans les carnets de fouille de 1980 et dans un
article paru en 1999.
Parmi les outils finis, on trouve cinq « limaces » ou PFUFP dont deux sont présentées ci-après
en détail (Fig. 12). D’autres types d’outil sont associés à ces pièces mais leur analyse étant en cours,
ils ne seront pas considérés dans cet article.

Pièce 1
Il s’agit d’un outil en silex dont le support est un éclat obtenu par une percussion directe, au
percuteur de pierre. Ses dimensions sont : 9,2 cm de long, 2,5 cm de large et 2,4 cm d’épaisseur
(Fig. 13).
Cet outil montre des ressemblances techniques avec la pièce 1 du site GO-CP-17 à Palestina
de Goiás, comme la forme ellipsoïdale, la symétrie suivant les plans sagittal et transversal, ainsi que le
caractère multifonctionnel de l’artefact. Cependant, sur cet outil, les extrémités sont arrondies et ne
forment pas de pointe. La face supérieure est couverte de négatifs de façonnage et de retouche, et il
reste peu de traces de sa structure originale. La ligne du profil de la face supérieure est caractérisée
par une symétrie régulière, de forme convexe (Fig. 14). Nous observons une épaisseur sensiblement
plus importante dans l’extrémité proximale.
La présence d’une nervure centrale, avec une légère courbe aux extrémités proximale et
distale, peut aussi être notée. Toute la surface de la face inférieure est plane, avec une légère déviation
dans la portion proximale. Cette partie présente des stigmates de taille de la face inférieure de l’éclat-
support, comme des ondulations bien marquées. Leur courbure peu importante indique, comme dans
la pièce 1 de Palestina de Goiás, que l’éclat d’origine a souffert des réductions significatives tout au
long du processus de production de l’outil. Sur la face inférieure, nous constatons un négatif près de la
zone transformative - UTF 1, placé à l’extrémité distale. Le contre bulbe de ce négatif n’est pas présent,
ce qui montre qu’il provient d’étapes antérieures à la retouche, enlevé pendant le processus de
production de cette UTF1.
Schéma de production
L’axe technologique du support ne coïncide pas avec l’orientation morphologique de l’outil. La
production de cet outil peut être mieux comprise en abordant séparément trois grandes zones :
- portion mésiale droite et gauche
la face supérieure de la zone mésiale a été produite par des séries de longs enlèvements de façonnage,
de direction parallèle, réalisés par percussion interne et qui s’étendent jusqu’au centre de la pièce.
La première série est organisée par des enlèvements parallèles formant un angle d’environ
70° avec la face inférieure. Dans la partie droite, les négatifs sont interrompus au centre de la pièce par
ceux des enlèvements du bord gauche. Une nervure centrale est ainsi formée, donnant une section
triangulaire à la pièce.
Dans la seconde série, les négatifs sont disposés de manière subparallèle, formant des angles
de 75 à 80°. Les négatifs sont très réfléchis et de dimensions plus petites que les négatifs de la première
série. Ils couvrent seulement la partie proximale (les contre bulbes) des négatifs de la première série.
D’autres séries de négatifs de retouche, de plus petites dimensions, sont réparties sur tout le bord de
l’outil, particulièrement dans la région distale, où se trouve une des UTF de l’outil. La délinéation du
bord dans la portion gauche est légèrement concave et celle de la portion droite est rectiligne (Fig. 15).
- Portion distale
la délinéation du bord est arrondie. Elle résulte des séries d’enlèvements de retouche, longs, peu
profonds et orientés de façon centripète. Ces séries ont effacé les négatifs de façonnage. Les nervures
sont sensiblement moins marquées. Un des négatifs de la portion distale en a ôté un pan abrupt,
permettant d’obtenir un angle compatible avec le fonctionnement de l’outil (Fig. 15).
- Portion proximale
les négatifs sont en quantité réduite, parallèles et forment des angles plus abrupts que ceux des négatifs
de la portion distale. La délinéation du bord est aussi arrondie. Les négatifs ont des nervures vives et
sont légèrement déjetés vers la gauche. Ils ont une forme allongée, forment un angle proche de 65° et
s’étendent sur l’extrémité proximale comme sur les parties latérales adjacentes. A leur base, les micro-
retouches sont rares et le tranchant est bien coupant. Cette zone est la plus épaisse de la pièce. Nous
y observons aussi une coloration différente du reste de la pièce (Fig. 15).
L’organisation générale des négatifs de façonnage et de retouche suit, comme dans la pièce
1 du site GO-CP-17, un schéma en « candélabre ».

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Schéma de fonctionnement
Cet outil comporte quatre unités techno-fonctionnelles transformatives : UTF1, UTF2, UTF3,
UTF4. UTF1 est placée à l’extrémité distale, UTF2 en partie proximale. Elles sont toutes deux
considérées comme de première intention. Les deux autres, UTF3 et UTF4, sont situées dans la portion
mésio-distale et contigües à l’UTF1.
L’UTF1 a un plan de coupe et un plan de bec plans, tous les deux avec un angle de 75 à 60º.
La délinéation du bord de cette unité transformative est convexe. L’UTF2 présente un plan de coupe et
un plan de bec convexes, avec, respectivement, des angles de 70 et 75º. L’UTF3 présente un plan de
coupe et un plan de bec convexes et des angles de 70 et 80º. La délinéation du bord est légèrement
convexe. Dans l’UTF4, les plans de coupe et de bec sont d’environ 80º et 85º et ont une délinéation
rectiligne et concave (Fig. 16).
La partie mésio-proximale de l’artefact a pu être utilisé comme partie préhensive pour
l’utilisation des outils auxquels correspondent les UTF 1, 3 et 4. Cette aire a été produite par des négatifs
d’enlèvements longs et obliques, obtenus selon un angle d’environ 65 o. Ces UTF sont disposées dans
la moitié distale de la pièce. Le potentiel préhensif attribué à la zone mésio-proximale est soutenu par
la présence d’un lustre différentiel entre les parties mésio-distale et mésio-proximale, par la plus grande
épaisseur de l’artefact dans cette zone et par la présence de négatifs réfléchis (Fig. 17). En revanche,
la zone mésio-distale de la pièce aurait été utilisée comme partie préhensive pour le fonctionnement de
l’UTF2.

Pièce 2
La deuxième pièce du site MT-SL-31 est fragmentée dans sa partie mésiale, ce qui limite
l’analyse techno-fonctionnelle (Fig. 18). Elle semble suivre le même príncipe technique que la pièce
précédente. Ses principales caractéristiques sont les suivantes : l’axe technologique du support ne
coïncide pas avec l’orientation fonctionnelle de l’outil ; la matière première utilisée est le silex ; bien que
la pièce soit fragmentée, on peut noter son format allongé. La présence d’une nervure centrale
longitudinale sur la face supérieure forme une section triangulaire. Cette structure est issue des négatifs
de façonnage partant des bords droits et gauches. La seule extrémité présente indique que,
différemment de l’autre pièce, la délinéation est en pointe triangulaire. Cette extrémité pointue est
déjetée vers la gauche et présente un angle de coupe et de bec de 65º et un angle de pénétration de
50º (Fig. 19).
Dans cette pièce, trois caractéristiques se dégagent :
1) la présence d’un négatif sur la face inférieure, différent des autres cas, il est étendu et
profond, et a ôté une quantité importante de matière ; ce négatif est ancien, antérieur au façonnage ;
2) la présence d’une rupture, localisée dans la portion mésiale de la pièce ; généralement les
ruptures se situent à la charnière entre les unités techno-fonctionnelles (Fogaça et Lourdeau, 2006 ;
Lourdeau 2010, pour les pièces issues de la région de Serranópolis) ; proche de la fracture proximale,
on note la présence de marques d’impact sur la nervure longitudinale ayant provoqué de petits négatifs
réfléchis qui produisent une surface irrégulière ; la quantité de négatifs indique qu’il s’agit d’enlèvements
intentionnels, probablement réalisés dans le but de retirer la nervure centrale ;
3) le bord gauche présente des négatifs produits après la suppression de la nervure ; tous les
négatifs sur ce bord gauche sont plus récents que les autres éléments techniques ; parmi ces
enlèvements, on trouve un négatif de grande dimension qui peut être à l’origine du caractère déjeté de
la pointe ; il s’agit donc d’un instrument repris après une fracture non intentionnelle.

Considérations finales

Les informations présentées ici sur la persistance et la variabilité technologique des outils
nommés plano-convexes, limaces ou PFUFP, provenant des Etats de Mato Grosso et de Goiás, sont
encore préliminaires et ne permettent pas d’aborder toute la complexité de la question. Toutefois, nous
espérons que cet article pourra contribuer aux recherches de cette nature, qui se développe de plus en
plus dans cette région.
Plusieurs des points présentés ici coïncident avec les résultats des analyses réalisées, ces
dernières années sur cette question, en se basant sur l’approche techno-fonctionnelle de cette catégorie

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d’outils, en particulier ceux trouvés dans les sites de la région de Serranópolis, proche de Palestina de
Goiás (Fogaça et Lourdeau, 2006 ; Lourdeau 2010).
Parmi les éléments techniques récurrents, notons l’asymétrie de ces outils, caractérisés par
une face plane opposée à une face non-plane, la variabilité des sections, semi-circulaires, triangulaires
ou trapézoïdales. Soulignons aussi que les supports de ces outils sont caractérisés par des éclats de
volume et de grande dimensions, et de format allongé. Les nucleus ayant donné ces éclats-supports
n’ont été trouvés dans aucun des sites archéologiques étudiés, situation similaire à celle des autres
régions du Plateau Central du Brésil. Toutefois, la récurrence et les détails des analyses,
particulièrement des stigmates de la face supérieure, font supposer que ces supports sont issus du
système de débitage de Type C. La face supérieure de ces outils, dans la plupart des cas, est très
modifiée, les caractéristiques originales de l’éclat-support y étant peu préservées.
La pièce 2 du site de Palestina de Goiás nous permet quelques informations supplémentaires.
Les restes de cortex, disposés de la partie proximale à la partie distale, permettent de constater la
production d’éclats supports épais à extrémité distale semi-abrupte, emportant la convexité naturelle du
nucléus, élément expressif dans l’industrie lithique du site GO-CP-17 (Viana 2010). L’épaisseur le plus
important est dans la portion mésio-proximale, zone caractérisée par une plus grande convexité, ainsi
que par un bulbe proéminent. Le profil convexe de la face supérieure résulte de la convexité naturelle
du galet. Cela illustre l’importance du choix de la matière première, dans le but d’adapter les
caractéristiques naturelles du support au schéma opératoire.
La ligne du profil de la face supérieure des outils est symétrique et de forme convexe (Fig. 4,
9 et 13). En général, on observe une certaine irrégularité dans la portion proximale, représentée par
une épaisseur proéminente. Cette zone coïncide avec l’une des zones préhensives des outils. Le profil
de la face inférieure est plan ou hélicoïdal. Cependant, comme nous l’avons vu pour les pièces d’autres
régions, il y a toujours une association entre face inférieure plane et face supérieure non-plane, même
si l’aire aplatie est limitée à la zone transformative. Cette face inférieure, en général, n’est pas
intentionnellement modifiée. Les ruptures y sont directement en rapport avec l’organisation des unités
techno-fonctionnelles transformatives ou préhensives.
Autre élément de persistance technique : le caractère multifonctionnel de ces instruments,
comme le montrent la localisation et la quantité d’unités techno-fonctionnelles présentes sur les outils
ici analysés. Tous les outils présentent au-moins une UTF transformative dans l’extrémité distale,
associée à une zone préhensive opposée.
Il y a aussi une persistance des potentiels fonctionnels, même après fragmentation. Les pièces
sont reprises, pour le raffûtage du même outil ou, suivant l’intensité de la fracture, pour la mise en place
de nouvelles configurations structurelle et techno-fonctionnelle de l’outil, comme c’est le cas pour la
pièce 2 du site MT-SL-31. Dans les différentes industries du Plateau Central du Brésil, des cas de
reprises de ces outils, après, sont mentionnés. La récurrence de ces reprises contribue à renforcer la
signification différenciée de ces outils dans la tradition culturelle. Ainsi, une fracture n’est pas
nécessairement synonyme d’abandon.
Parmi les éléments techniques qui expriment une variabilité technologique, soulignons la
relation entre l’axe technologique et l’orientation fonctionnelle de l’outil. Dans les pièces de Palestina
de Goiás, les unités techno-fonctionnelles transformatives se placent dans la direction opposée à l’axe
technologique de l’éclat-support. Ce n’est pas le cas des deux pièces du site MT-SL-31, pour lesquelles
la localisation des unités transformatives coïncide avec l’axe technologique 17.
La section de face supérieure peut être variable. Elle est triangulaire pour les outils du site
MT-SL-31. Pour la pièce fragmentée, il y a un enlèvement partiel de la nervure centrale. Pour les outils
de Palestina de Goiás, la section des outils est semi-circulaire et trapézoïdale. Dans ce dernier cas, une
pièce présente deux types de sections distinctes.
La délinéation du bord de l’UTF est une autre variable. Dans les deux régions, il y a des
instruments à UTF en pointe triangulaire ou aux bords arrondis. Nous observons que dans les deux
régions les extrémités pointues sont courantes. Parmi quelques les outils de Palestina de Goiás nous
observons la présence importante d’instruments avec des pointes (Borges 2009).

17 Cette caractéristique se produit aussi sur un autre type de limace, présent dans le site MT-SL-31.

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Soulignons en outre la normalisation des séquences d’enlèvements effectuées dans la partie


proximale de la pièce 1 du site MT-SL-31 (Fig. 15 et 16). Il s’agit de négatifs lamellaires distincts des
autres. Cette situation nous conduit à réfléchir sur la rare occurrence du débitage laminaire dans les
industries lithiques brésiliennes, caractérisées par la production normalisée de lames ou de lamelles
provenant d’un fort investissement technique du nucléus. La présence d’une telle séquence de négatifs
renforce le point de vue selon lequel : l’absence de certains objets techniques dans des contextes
spécifiques ne représente pas obligatoirement l’absence des connaissances techniques nécessaires
pour les produire (Boëda, communication personnelle 2012). Cela peut tenir à des choix culturels.
Concernant le fonctionnement de ces outils, s’il existe des différences de production, la
variabilité de ces instruments se manifeste surtout dans les modes de préhension et de fonctionnement.
Bien qu’il soit complexe d’approcher cette dimension fonctionnelle, car cela implique de considérer les
relations main/instrument, instrument/matière, espace/geste, dans lesquels un des composants est
absent du registre archéologique (Boëda 1997), nous nous risquons à formuler ci-après quelques
observations.
Les unités techno-fonctionnelles transformatives des extrémités distales suggèrent une
trajectoire sortante, puisqu’une action de rotation requiert un outil avec une structure distincte, pointu
et aux faces arrondies. Les pointes triangulaires avec une face plane, comme c’est le cas de la plupart
des outils analysés ici, devaient fonctionner afin de diriger et faciliter l’action de l’instrument dans la
matière d’œuvre ; la pointe facilitant le début du travail des UTF latérales, adjacentes à l’extrémité
pointue. Cela explique, en partie, la fragmentation des extrémités pointe ou le fait qu’elles présentent
des retouches de raffûtage.
Dans le cas du fonctionnement des UTF d’extrémité arrondie, l’absence de pointe rend plus
difficile l’action de pénétration dans la matière, mais elle permet une plus grande durabilité de
l’instrument, si l’on considère la fragilité dont les extrémités pointures témoignent.
Dans les deux régions l’emmanchement est plausible, bien que les traces sur les outils
analysés soient peu concluantes. Dans le cas de la pièce 1 du site MT-SL-31, un emmanchement
rendrait plus difficile le fonctionnement des UTF3 et UTF4 présentes sur les bords latéraux. Aussi
pourrions-nous penser pour cette pièce à une protection de la zone préhensive de type « manchon »,
plutôt qu’à un véritable manche. Cela permettrait un plus grand degré de liberté des gestes et un meilleur
fonctionnement des différentes unités transformatives placées sur les bords. Pour la pièce 1 du site GO-
CP-17, si on considère que les deux unités techno-fonctionnelles transformatives, placées aux
extrémités opposées, sont contemporaines, l’emmanchement n’est pas une hypothèse plausible.
Finalement, nous abondons dans le sens de Boëda (1997) : la variabilité technologique ne
doit pas être pensée à partir des objets, mais en fonction des individus. Elle est issue de choix culturels,
d’habiletés et de connaissances techno-culturelles individuels. Si l’on considère que les choix culturels
et personnels dépassent les actes techniques (Lemonnier 2002), la variabilité peut aussi venir de
restrictions techniques associées aux actions de taille, comme la réponse de la matière première.
La variabilité des outils lithiques étudiés ici, n’est pas liée à l’application de méthodes ou de
structures techniques différentes, mais à la variabilité d’une structure technique stable et ouverte à
certaines variations. Cela indique que la tradition technique ne résulte pas d’un savoir-faire imposé et
répété tout au long des générations. Au contraire, les savoir-faire, constitués par apprentissage mettent
en évidence des connaissances apprises de différentes façons, selon les expériences sociales,
collectives et/ou individuelles des individus.
Pour conclure, nous considérons les datations disparates qui caractérisent le site
MT-SL-31 et le site GO-CP-17vi18, respectivement d’environ 10 000 ans BP et
4 500 ans BP. La variabilité technologique présente parmi ces outils exprime des solutions techniques
innovantes, développées au cours du temps, selon des situations différentes. Les éléments techniques
persistants traduisent, à leur tour, des connaissances techniques apprises, expérimentées et
transmises par les groupes, considérées comme la meilleure réponse aux objectifs envisagés.

18
Nous n’avons pas de dates absolues pour le site GO-CP-17. A partir des dates les plus anciennes obtenues pour les sites en
abris, d’environ 4 500 ans BP, nous estimons que les datations des limaces y sont associées. La reprise des fouilles dans la
région pourra modifier ce tableau chronologique.

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Bibliografia / Bibliographie

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As peças façonadas unifacialmente do tecnocomplexo


Itaparica (centro e nordeste do Brasil):
conceito e variabilidade

Les pièces façonnées unifacialement du techno-complexe


Itaparica (centre et nord-est du Brésil) :
concept et variabilité

Antoine Lourdeau
Universidade Federal de Pernambuco – Recife, BRASIL
UMR 7041 ArScAn – Equipe AnTET – Nanterre, FRANCE
antoine.lourdeau@mae.u-paris10.fr

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Resumo
As peças façonnadas unifacialmente produzidas no centro e no nordeste do Brasil durante a transição Pleistoceno-
Holoceno e o Holoceno antigo constituem um conceito original de lascamento. Não correspondem simplesmente
a um instrumento específico, mais sim a um suporte, a uma matriz, que permite obter um amplo leque de potenciais
funcionais. Baseando-se sobre o estudo tecno-funcional do material lítico dos sítios GO-JA-01 (Serranópolis,
Goiás), Toca do Boqueirão da Pedra Furada (Coronel José Dias, Piauí) e Toca do Pica-Pau (João Costa, Piauí),
descrevemos as características estruturais, producionais e tecno-funcionais destas peças. Tratamos também da
variabilidade destes artefatos a partir de uma abordagem técnica das diferenças entre eles. Concluímos por
considerações gerais tentando contextualizar este conceito dentro da história das técnicas pré-históricas.

Palavras-chave
Análise tecno-funcional, façonnage unifacial, pré-história do Brasil, tecnocomplexo Itaparica
Résumé
Les pièces façonnées unifacialement produites dans le centre et le nord-est du Brésil pendant la transition
Pléistocène-Holocène et l’Holocène ancien constituent un concept de taille original. Plus qu’à un outil spécifique,
elles correspondent à un support, à une matrice, permettant l’obtention d’une gamme variée de potentiels
fonctionnels. A partir de l’étude techno-fonctionnelle du matériel lithique des sites GO-JA-01 - Serranópolis, Goiás
-, Toca do Boqueirão da Pedra Furada - Coronel José Dias, Piauí - et Toca do Pica-Pau - João Costa, Piauí -, nous
décrivons les caractéristiques structurelles, productionnelles et techno-fonctionnelles de ces pièces. Nous
évoquons également la variabilité de ces artefacts par une approche technique de leurs différences. Nous
concluons par des considérations générales en proposant une mise en contexte de ce concept dans l’histoire des
techniques préhistoriques.
Mots clés
Analyse techno-fonctionnelle, façonnage unifacial, préhistoire du Brésil, techno-complexe Itaparica

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As peças façonadas unifacialmente são os elementos mais característicos do conjunto


tecnocultural chamado tecnocomplexo Itaparica presente em todo o Planalto Central e Nordeste do
Brasil durante a transição Pleistoceno-Holoceno e o Holoceno antigo (Fig. 1 e 2). Foram reconhecidas
desde o início das pesquisas sobre a pré-história brasileira (Calderón 1969, Schmitz 1976), mas uma
definição detalhada e estável destes artefatos nunca foi realmente fixada.
Este paradoxo pode ser explicado por dois elementos contraditórios:
1. Todos estes artefatos compartilham muitas características comuns, que os diferenciam
nitidamente dos outros vestígios de pedra lascada. O reconhecimento destas peças dentro dos
conjuntos líticos foi possível graças a certo número de critérios estáveis: são instrumentos sobre lasca,
apresentam negativos de retiradas somente em uma face, sobre toda periferia da lasca, são geralmente
bastante alongadas e uma de suas extremidades foi finamente retocada e é interpretada como uma
parte ativa.
2. Por outro lado, estes instrumentos são bastante variados. Não há uma verdadeira
normatização das peças façonadas unifacialmente. Existem, por exemplo, diferenças de morfologia
(peça mais ou menos alongada, mais ou menos larga, com lados paralelos ou convergentes...),
diferenças de extensão das retiradas unifaciais, que podem modificar toda a face do suporte original
ou se limitar somente à periferia do artefato, ou ainda diferenças de delineação da extremidade ativa,
arredondada, pontiaguda ou retilínea. Tal variabilidade explica a dificuldade encontrada pelos
arqueólogos para definir as peças façonadas unifacialmente de um ponto de vista estritamente
tipológico, ou seja a partir de critérios simplesmente morfológicos. Esse fato provocou hesitações
terminológicas para nomear tais ferramentas. Assim, na bibliografia publicada, as peças façonadas
unifacialmente do tecnocomplexo Itaparica foram chamadas sucessivamente de lesmas, plainas, plano-
convexos, unifaces (Quadra 1).
Tentamos apresentar aqui as grandes características destes artefatos muito peculiares na
história das técnicas de pedra lascada a partir das peças encontradas em três sítios: a Toca do
Boqueirão da Pedra Furada e a Toca do Pica-Pau, no Piauí e, sobretudo, o abrigo GO-JA-01 em Goiás.

Quadra 1 -
Quadro recapitulativo de alguns dos nomes dados às peças façonadas unifacialmente do Centro e Nordeste do
Brasil.

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O objetivo do presente trabalho sendo de descrever o conceito de peça façonada


unifacialmente, ficaremos voluntariamente em um campo qualitativo. As informações quantitativas
relativas às coleções estudadas podem ser encontradas em outro trabalho (Lourdeau 2010).

Estrutura volumétrica das peças façonadas unifacialmente


A estrutura volumétrica das peças façonadas unifacialmente é alongada e simétrica em relação
ao eixo longitudinal. É constituída de duas faces assimétricas: uma face plana oposta a uma face não
plana.
A face plana é um elemento fundamental desta estrutura. Corresponde geralmente a uma face
inferior de lasca e nunca se encontra modificada por retiradas posteriores. Existe certa variabilidade
desta face. Pode ser constituída de uma superfície estritamente plana, de uma superfície torsa, ou de
uma superfície levemente arqueada.
A face não plana apresenta uma variabilidade muito maior, tanto no perfil da peça como na
seção transversal. Existem três categorias de perfis:
- o perfil simétrico de tipo 1, pelo qual a espessura é invariável ao longo da peça;
- o perfil simétrico de tipo 2, onde a espessura máxima encontra-se no meio da peça e diminui
nas duas extremidades;
- o perfil assimétrico, onde uma metade da peça é nitidamente mais espessa do que a outra.
A seção transversal pode ser triangular, trapezoidal ou semicircular.
A partir das dimensões e das categorias de perfis, duas grandes categorias de estruturas
volumétricas podem ser definidas (Fig. 3).
A categoria volumétrica A corresponde a peças com perfil simétrico de tipo 1. As dimensões
variam de 4,5 a 15 cm de comprimento, 2 a 7 cm de largura e 1 a 4,5 cm de espessura. A média do
índice comprimento/espessura se aproxima de 5.
A categoria volumétrica B é composta de peças com perfil assimétrico ou simétrico de tipo 2.
As dimensões variam de 4,5 a 11 cm de comprimento, 2 e 6 cm de largura, e 2 a 4,5 cm de espessura.
A média do índice comprimento/espessura é de 2,5, ou seja, a metade do valor calculado para as peças
de categoria volumétrica A. Assim, com espessura constante, as peças de volume B são
tendencialmente duas vezes mais curtas que as peças de volume A.
As secções transversais não parecem ligadas às dimensões das peças. Os três tipos de secção
encontram-se com as mesmas proporções nas duas categorias técnicas.

Estrutura tecno-funcional
Um objeto contendo uma ferramenta com parte transformativa apical...
O estudo da estrutura tecno-funcional das peças façonadas unifacialmente permitiu mostrar a
presença de características recorrentes. Entre estas, a mais importante é a existência sistemática de
uma parte transformativa, um gume, em uma das extremidades destas peças alongadas. Esta parte
transformativa é geralmente finamente retocada. Ela é simétrica em relação ao eixo longitudinal do
instrumento, mas apresenta um plano de secção assimétrico (Fig. 4).
A parte preensiva correspondendo a esta parte transformativa é localizada na metade oposta,
geralmente na zona mais espessa da peça. Marcas macroscópicas de uso, como esmagamentos e
lustres nesta metade basal das peças sugerem que no mínimo uma parte das peças façonadas
unifacialmente era encabada, de maneira simétrica ao eixo longitudinal da ferramenta (Fig. 5).
Tais características sugerem que o modo de funcionamento da ferramenta seguia uma
trajetória que saía da matéria trabalhada e uma direção de deslocamento por translação transversal (o
movimento é perpendicular ao fio do gume). De fato, uma trajetória que entra na matéria é pouco
provável no caso de partes transformativas com plano de secção assimétrico. Da mesma forma, a
direção de deslocamento por translação transversal é a mais provável, tendo em consideração a
simetria sistemática destas partes transformativas em relação ao eixo longitudinal das peças. Aliás, tal
hipótese de funcionamento encontra-se reforçada pelas numerosas fraturas observadas sobre as
peças façonadas unifacialmente: estas fraturas, que tocam geralmente mais de 50% das peças
encontradas, são quase sempre perpendiculares ao eixo longitudinal dos artefatos (Fig. 6).

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... mas uma variabilidade importante


Apesar destas características comuns, existe uma variabilidade tecno-funcional evidente das
peças façonadas unifacialmente.
Em primeiro lugar, as partes transformativas na extremidade apresentam propriedades muito
diferentes de uma peça à outra (Fig. 4). Em termos de delineação, existem gumes arredondados,
pontiagudos ou, mais raramente, transversais retilíneos. As superfícies e os ângulos que definem os
planos de secção são também variados. Quanto às superfícies, muitos casos existem, sendo os mais
comuns os planos de secção com a superfície inferior plana e a superfície superior plana ou convexa.
Em função dos ângulos, dos grandes conjuntos de partes transformativas existem: um grupo com
ângulos entre 55° e 75° e outro onde os ângulos medem de 30º a 50°. A partir de todos estes critérios
de descrição das partes transformativas de extremidade podemos definir 15 tecnotipos diferentes. Esta
grande variabilidade implica uma diversidade de funções destas ferramentas.
Em síntese, como o salientamos anteriormente, os modos de funcionamento das ferramentas
axiais das peças façonadas unifacialmente parecem constantes, mas as funções são provavelmente
muito variadas.
Além da diversidade interna das partes transformativas apicais, existe uma variabilidade da
própria estrutura tecno-funcional das peças façonadas unifacialmente. O estudo aprofundado destes
artefatos permite distinguir dois grupos de peças façonadas unifacialmente: as “peças ferramenta” e as
“peças suporte-de-ferramentas” (Boëda 1997, 2001).
As peças ferramenta são artefatos concebidos como uma ferramenta única, com características
determinadas: o artefato é a ferramenta (Fig. 7). O projeto funcional final está inscrito desde o início da
cadeia operatória de produção. Todos os elementos destes artefatos são integrados e a estrutura obtida
é destinada a suportar somente uma ferramenta, de um tipo específico. A morfologia e o volume são
intimamente relacionados à funcionalidade da ferramenta. Os retoques se limitam a completar as
características já instaladas durante a fase de façonnage unifacial.
As peças façonadas unifacialmente desta categoria apresentam um volume produzido de
maneira a suportar somente uma parte transformativa apical. Trata-se geralmente de peças pouco
alongadas, cujos lados convergem na parte apical. As duas grandes categorias volumétricas A e B
estão representadas (por exemplo, na Fig. 7: categoria A n°1-2, categoria B n°3-4).
A parte transformativa abrange geralmente uma metade do artefato, enquanto a outra metade
tem propriedades ligadas à preensão da ferramenta. Na extremidade oposta à parte transformativa, a
parte preensiva caracteriza-se por uma superfície abrupta ou uma truncatura (Fig. 8). As superfícies
abruptas são perpendiculares ao eixo longitudinal da peça e formam um ângulo superior ou igual a 90°
com a face plana. Podem corresponder ao talão original da lasca-suporte, a um negativo de retirada
anterior ao lascamento desta lasca-suporte, ou ainda a uma superfície de fratura anterior ao façonnage
da peça. As truncaturas são obtidas por retoque. São curtas ou compridas. No primeiro caso, resultam
de micro-retiradas refletidas superpostas. O ângulo formado por cada negativo com a face inferior
aproxima-se dos 90°, mas o ângulo resultando do conjunto dos negativos superpostos é nitidamente
obtuso. As truncaturas alongadas resultam de uma a quatro grandes retiradas feitas por percussão
interna. Os ângulos, bastante variados, são relativamente abertos e as arestas entre cada negativo são
bem salientes. Estas truncaturas alongadas são as partes preensivas mais comuns nas extremidades
de peças façonadas unifacialmente.
A disposição relativa das partes transformativa e preensiva destas peças sugere um modo de
preensão efetuado muito provavelmente seguindo o eixo longitudinal da peça.
A variabilidade das características volumétricas e técnicas permite distinguir vários grupos
tecno-funcionais de peças ferramenta. Nas três coleções analisadas foi possível definir 8 grupos tecno-
funcionais de peças ferramenta. Estes apresentam toda a variabilidade volumétrica possível das peças
façonadas unifacialmente, pois encontramos nesta categoria quatro grupos tecno-funcionais de volume
A e quatro grupos de volume B.
Assim, as peças façonadas unifacialmente de tipo “peça ferramenta” correspondem cada uma
a somente uma ferramenta, com uma configuração geral estável (a parte transformativa na extremidade
e um modo de preensão axial), mas a variabilidade volumétrica e das características tecno-funcionais

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das partes transformativas demonstra que o potencial funcional destas ferramentas varia de uma peça
à outra.
A segunda categoria estrutural de peças façonadas unifacialmente abrange as “peças suporte-
de-ferramentas”. Estas peças correspondem a um suporte sobre o qual uma ou várias ferramentas
podem ser confeccionas, contemporaneamente ou sucessivamente. O artefato é uma matriz. O
processo de produção destes artefatos pode ser dividido em duas etapas:
- uma primeira fase de façonnage que permite obter o volume da peça, isto é, a matriz;
- uma segunda fase de funcionalização desta, pela confecção das partes transformativas da ou
das ferramentas sobre esta matriz.
Um exame detalhado dos esquemas de confecção, da delineação e dos planos de secção dos
bordos permitiu pôr em evidência a existência, sobre certas peças façonadas unifacialmente, de outras
partes potencialmente transformativas além da parte transformativa na extremidade. Estas outras
partes transformativas podem localizar-se sobre um lado, sobre os dois lados e/ou sobre a outra
extremidade. Nas coleções analisadas, foram reconhecidos estes cinco casos principais de repartição
das partes transformativas das peças suporte-de-ferramentas (Fig. 9):
a - uma única parte transformativa foi produzida, sempre na extremidade;
b - além desta parte transformativa apical, uma parte transformativa lateral, funcionalmente
independente da outra, está presente;
c - além da parte transformativa apical, duas partes transformativas laterais, funcionalmente
independentes um com a outra e com a primeira, estão presentes, uma em cada lado;
d - duas partes transformativas de extremidade foram produzidas, uma oposta à outra;
e - duas partes transformativas de extremidade foram produzidas, uma oposta à outra, assim
como uma parte transformativa lateral, funcionalmente independente das duas primeiras.
As partes transformativas de extremidade apresentam uma variabilidade análoga àquelas das
peças ferramenta. As partes transformativas laterais, quando presentes, têm uma delineação retilínea
linear, retilínea denticulada ou convexa linear. Seus planos de secção apresentam ângulos abertos (de
50º a 70°), uma superfície inferior plana e uma superfície superior plana, convexa ou côncava.
Em termos de funcionamento, isso implica que cada peça corresponde a várias ferramentas.
Cada ferramenta sendo reconhecida por uma parte transformativa e a parte preensiva correspondente,
é possível distinguir uma, duas ou três ferramentas por peça suporte-de-ferramentas (Fig. 10). A
localização de cada parte transformativa induz um modo de preensão específico: no eixo do artefato
para as partes transformativas de extremidade, ou no lado do artefato para as partes transformativas
laterais.
Quando o artefato contém uma parte transformativa em cada extremidade, em dado momento,
uma é necessariamente a parte preensiva correspondendo à outra e vice versa. Há uma sobreposição
entre as duas ferramentas. Nesse caso, o potencial de preensão ou transformativo das extremidades
não é exclusivo. A natureza preensiva ou transformativa de tal ou tal parte do artefato depende então
do modo de funcionamento da ferramenta em dado momento. Esta “ambivalência” parece depender de
certas condições. Para que uma extremidade contendo uma parte transformativa possa ser usada como
parte preensiva de outra ferramenta, parece ser necessário que o ângulo do plano de secção seja
bastante aberto (no mínimo de 50°) e que a extremidade seja bastante espessa.
As peças façonadas unifacialmente de tipo “peça suporte-de-ferramentas” são geralmente mais
alongadas que as peças ferramenta e seus lados são mais paralelos. Tal morfologia oferece um espaço
potencial para a instalação eventual de uma ou várias partes transformativas laterais. Estas peças
apresentam sempre um volume de categoria A, ou seja, com perfil simétrico de tipo 1, que corresponde
a uma homogeneidade da espessura ao longo do artefato. Assim, o volume das peças suporte-de-
ferramentas varia menos que aquele das peças ferramenta. No entanto, as características volumétricas
e tecno-funcionais das peças façonadas unifacialmente suporte-de-ferramentas permitem distinguir 9
grupos tecno-funcionais.

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Esquemas de produção
As peças façonadas unifacialmente são produzidas a partir de uma grande lasca. Depois da
debitagem da lasca, a face superior desta encontra-se façonada em toda ou quase toda a periferia do
suporte. A face inferior nunca é modificada diretamente por retiradas. A extensão do façonnage pode
variar em cada peça.
Assim, os esquemas operatórios de produção das peças façonadas unifacialmente são muito
originais. São caracterizados pela complementaridade entre a fase de debitagem das lascas-suporte e
a fase sucessiva de façonnage unifacial.
Nas coleções estudadas, a fase de produção das lascas-suporte é pouco conhecida porque
não foi realizada dentro dos sítios arqueológicos, ou melhor, dentro das áreas escavadas destes sítios.
Assim, não dispomos dos núcleos ou dos outros restos de debitagem que poderiam nos informar melhor
sobre os métodos utilizados durante esta primeira fase da cadeia operatória.
Podemos somente deduzir alguns elementos a partir das informações legíveis diretamente
sobre as peças façonadas unifacialmente.
Constata-se assim que as lascas-suportes desejadas pelos artesãos eram de grande
dimensão, geralmente mais compridas do que largas, o volume do artefato final sendo já inscrito mais
ou menos nitidamente nela. No entanto é preciso salientar que nada permite atualmente afirmar que as
lascas-suporte provêm de uma debitagem tendo como objetivo exclusivo a obtenção de produtos
alongados ou até de lâminas. A característica de alongamento nítido, presente sobre as peças
façonadas unifacialmente pode ser resultado da fase de façonnage. Os restos de talão e bulbo, quando
presentes, permitem determinar que estas lascas sempre foram debitadas por percussão direta com
percutor de pedra.
A partir dos estigmas da face superior da lasca-suporte ainda visíveis sobre a superfície dos
artefatos, as peças façonadas unifacialemente podem ser divididas em quatro grupos (Fig. 11 e 12):
- o grupo I.A,
onde o negativo ou os negativos anteriores ao façonnage formam uma superfície central plana e
paralela à face inferior;
- o grupo I.B,
onde o negativo ou os negativos anteriores ao façonnage formam uma superfície central plana e oblíqua
em relação à face inferior;
- o grupo II,
onde os negativos anteriores ao façonnage formam duas superfícies oblíquas em relação à face inferior;
a intersecção destas duas superfícies cria uma nervura longitudinal no meio da lasca, a qual serviu de
nervura-guia no momento da debitagem;
- o grupo chamado “Indeterminado”,
no qual nenhum negativo anterior ao façonnage foi conservado sobre a face não plana do artefato.
A direção de lascamento dos restos de negativos anteriores à debitagem é geralmente difícil a
determinar visto que se trata de porções pequenas e planas de negativos que eram inicialmente muito
maiores. No entanto, quando é possível determinar esta direção de lascamento, parece predominar o
método unidirecional.
Enquanto aos métodos de façonnage unifacial, três grandes modalidades podem ser
identificadas :
- Modalidade 1,
somente a zona próxima dos bordos foi modificada por retiradas curtas, geralmente sub-paralelas e
dispostas em uma ou duas filas; a fase de façonnage serve aqui somente a completar localmente as
propriedades da face não plana, propriedades que foram principalmente obtidas durante a fase de
debitagem da lasca-suporte;
- Modalidade 2,
a fase de façonnage unifacial foi efetuada por várias filas sucessivas de retiradas produzidas a partir
de cada lado; a organização dos negativos de retirada corresponde em geral a uma configuração “em
candelabro” (Boëda 2001, Fogaça e Lourdeau 2008), que visa a uma regularização das superfícies por
uma diminuição da saliência das nervuras entre dois negativos; o papel do façonnage é muito

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importante aqui porque modifica significativamente as características originais da face superior da


lasca-suporte;
- Modalidade 3,
pode ser considerada como uma “modalidade mista”, já que um lado é preparado por retiradas curtas
correspondendo à modalidade 1, e o outro lado por várias filas sucessivas de retiradas mais longas,
como na modalidade 2.
O façonnage é sempre realizado por percussão direta, o impacto sendo produzido a certa
distância da borda da superfície percutida (“percussão interna”) ou perto desta borda (“percussão
marginal”). A escolha de uma ou outra técnica é ligada à intenção de obter negativos mais ou menos
marcados e contrabulbos mais ou menos côncavos. A percussão interna está sempre associada à
utilização de um percutor de pedra. A percussão marginal pode ser praticada por um percutor de pedra
branda ou por um percutor de matéria orgânica. Em todas as coleções estudadas, encontramos
algumas lascas de façonnage com “estilhaçamento bulbar” (Fig. 13). Trata-se de um acidente de
lascamento descrito como característico da percussão com pedra branda (Pelegrin 2000). Tais indícios
sugerem que o façonnage das peças façonadas unifacialmente pode ter sido efetuado com percutor de
pedra.
Juntando as informações relativas às categorias de lasca-suporte utilizada, às modalidades de
façonnage e à estrutura volumétrica da peça façonada unifacialmente desejada, podemos definir os
grandes esquemas operatórios de produção destes artefatos. Parece não ter uma ligação peculiar entre
categoria volumétrica (A ou B) e esquema operatório. Contudo, é possível notar uma relação importante
entre os métodos de façonnage e as secções transversais das ferramentas finais (Fig. 14).
Os artefatos com uma secção trapezoidal obtêm, desde a debitagem da lasca-suporte, um
elemento estrutural determinante: a superfície plana central. As operações de façonnage posteriores
são de modalidade 1. Existe então uma forte similaridade entre o volume da lasca-suporte e o volume
finalmente desejado para a ferramenta.
Quando a secção é semicircular, ao contrário, a fase de façonnage ocupa um papel
predominante para a obtenção da estrutura final. Esta fase sempre modifica fortemente o suporte
original (usando a modalidade 2). As relações entre o suporte original e o volume final desejado são
mínimas.
Para as estruturas com secção triangular, no que diz respeito à importância das transformações
do suporte durante o façonnage, temos uma situação intermediária entre os dois casos precedentes. A
modalidade 1 é utilizada quando a lasca-suporte é de tipo II, assim como a modalidade 2 para façonar
integralmente a face não plana (a lasca-suporte é então “indeterminada”). Nota-se também uma
situação característica das peças com secção triangular: o façonnage lateralmente diferenciado
utilizando a modalidade 3 sobre lascas de tipo I.B. Assim, a relação entre o suporte original e o volume
final desejado é variável para as peças com secção triangular.
Então, o número de critérios estabelecidos respectivamente durante a debitagem e o façonnage
das peças façonadas unifacialmente varia em função da distância entre os critérios requeridos para
obter a estrutura desejada e aquele já presente na lasca-suporte. A obtenção do volume final destes
artefatos corresponde a um diálogo constante entre debitagem e façonnage.

Variabilidade diacrônica: o longo tempo de vida das peças façonadas unifacialmente


Vários argumentos sugerem que a vida útil das peças façonadas unifacialmente corresponde
a um processo longo durante o qual a peça original vai sofrer modificações mais ou menos importantes
para conservar seu potencial funcional depois de várias fases de uso.
As evidências de reafiação das partes transformativas são numerosas. Podem ser
comprovadas em particular pelas lascas típicas produzidas durante tais operações, tanto para as
extremidades quanto para as bordas laterais.
Além das reafiações, as fraturas constituem um processo muito comum de modificação das
peças façonadas unifacialmente. Estas não resultam sempre de uma ação intencional, mas, voluntárias
ou acidentais, elas são tão numerosas que deviam ser necessariamente tomadas em consideração nos
esquemas de reaproveitamento das peças. Os casos de reuso depois da fratura dos artefatos, que

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podem ser observados pela realização de retiradas posteriores à(s) superfície(s) de fratura, comprovam
esse fato.
Etapas de modificação maiores das peças façonadas unifacialmente ao longo de sua vida
técnica podem ser também observadas graças, entre outros, a diferenças de pátina sobre uma mesma
peça. Estas, mais que simples reafiações, podem alterar sensivelmente a peça original, até chegar à
sua exaustão. As coleções estudadas contêm efetivamente uma quantidade significativa de peças
“desnaturadas”, que foram tão intensamente modificadas que perderam um ou vários elementos
fundamentais da estrutura original (Fig. 15). Muitas delas não apresentam mais, nos seus bordos,
nenhuma parte potencialmente transformativa. Essas peças desnaturadas permitem evidenciar dois
grandes esquemas de modificação:
- o esquema 1
consiste em retomadas repetidas nas extremidades; conduz a uma diminuição do comprimento das
peças;
- o esquema 2,
mais raro, consiste em retomadas localizadas preferencialmente nas partes laterais; desta forma, a
peça conserva seu comprimento original, mas este esquema traz uma diminuição da largura.
Assim, as peças façonadas unifacialmente fazem parte de um processo técnico longo, durante
o qual seus potenciais funcionais evoluem, bem como suas propriedades estruturais.
Esta propriedade das peças façonadas unifacialmente já foi mencionada a partir da análise do
material da Lapa do Boquete, em Minas Gerais (Fogaça 2001, 2003). Neste estudo foi até considerado
que os processos de reavivamento eram a causa principal da variabilidade destes objetos. Segundo tal
interpretação, as peças encontradas teriam sido abandonadas a diferentes momentos de sua vida
técnica e o grau de exaustão mais ou menos importante explicaria as diferenças. A abordagem
quantitativa das peças façonadas unifacialmente, possível graças à riqueza excepcional da coleção de
GO-JA-01, nos leva a moderar estas conclusões.
A existência de vários estados de vida das peças aqui estudadas é inegável. No entanto, isso não nos
parece suficiente para explicar a totalidade da variabilidade das peças façonadas unifacialmente. A
observação detalhada dos artefatos tende, efetivamente, a demonstrar que esta variação “diacrônica”
não tem um impacto profundo sobre a estrutura original das peças. As consequências dos
reavivamentos sobre os volumes são restritas. Assim, um critério como a secção transversal das peças
não parece ter sido modificado ao longo das diferentes fases de reavivamento. As proporções das três
categorias de secção transversal são equivalentes para as peças inteiras e as peças desnaturadas.
Existe então uma constância da estrutura das peças façonadas unifacialmente ao longo do tempo.
Assim, a variabilidade volumétrica observada não pode ser explicada pela diacronia. Existe uma
diversidade das intenções desde o início da produção das peças. A fase de reavivamento pode ter, no
entanto, além desta estabilidade estrutural, consequências morfológicas e dimensionais sobre os
artefatos.

Conclusão

As peças façonadas unifacialmente são artefatos emblemáticos da pré-história do centro e


nordeste do Brasil. Foram consideradas como marcador cultural desde os anos 1970 porque eram
morfologicamente muito reconhecíveis. A análise tecno-funcional destes objetos mostrou que
pertencem a um mesmo conceito geral, mas que, ao mesmo tempo, não devem ser percebidos como
uma única ferramenta.
O conceito “peças façonadas unifacialmente” baseia-se sobre quatro elementos fundamentais:
- um princípio volumétrico:
um módulo alongado, bastante espesso, com uma face plana;
- um princípio producional:
este volume é obtido a partir de uma lasca de grande tamanho, façonado unifacialmente à custa da
face superior; a face inferior constitui a face plana;

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- um princípio funcional:
este suporte deve conter pelo menos uma ferramenta, cuja parte transformativa é situada na
extremidade apical e cuja preensão é feita segundo o eixo longitudinal da peça, na extremidade basal;
e muito provável que esta preensão tenha sido feita pelo intermediário de um cabo;
- um princípio de longo tempo de uso:
o suporte oferece uma reserva de matéria e apresenta uma estrutura que permitem várias fases de
reafiação e reavivamento antes da exaustão da peça.
Apesar de ser estável, este conceito oferece uma importante variabilidade potencial, que
permite obter ferramentas com estrutura, potenciais funcionais e funcionamentos diversificados.
A variabilidade volumétrica manifesta-se pela existência de vários perfis e secções
transversais. Ela é ligada à variabilidade dos métodos de produção. Existe efetivamente uma relação
entre os esquemas operatórios de façonnage e de debitagem utilizados e a categoria de secção
transversal desejada.
A variabilidade tecno-funcional das peças façonadas unifacialmente permite diferenciar duas
grandes categorias de artefatos: as peças ferramenta e as peças suporte-de-ferramentas. As primeiras
correspondem cada uma a uma ferramenta única. As segundas podem conter uma, duas, três ou mais
ferramentas. As partes transformativas apicais, presentes na extremidade de todas as peças façonadas
unifacialmente, apresentam delineações e planos de secção variados, e correspondem então a
diferentes potenciais funcionais. Certas peças suporte-de-ferramentas contêm também partes
transformativas laterais, retilíneas ou convexas, denticuladas ou não.
Se considerarmos tal conceito em uma perspectiva mundial da história técnica do lascamento
da pedra, ele aparece como completamente original.
Do ponto de vista volumétrico e funcional, as peças façonadas unifacialmente poderiam ser
comparadas a lâminas espessas, como aquelas que são encontradas em quantidade nos sítios do
Aurignaciense na Europa. Estas lâminas podem constituir estruturas similares às peças brasileiras e
suportar, especificamente na extremidade distal, partes transformativas de ferramentas com potenciais
funcionais análogos. No entanto, cabe salientar que estas similaridades encontram-se dentro de dois
contextos de produção completamente diferentes.
De um ponto de vista producional, outras indústrias líticas pré-históricas são baseadas sobre o
façonnage unifacial dos suportes. E o caso do Hoabinhiense no sudeste da Ásia. Neste complexo
técnico datado entre 30.000 AP e o Holoceno médio, seixos achatados foram façonados em uma face
para obter uma gama de ferramentas variadas (Forestier 2000, Zeitoun et al. 2008). Ao contrário dos
artefatos brasileiros, as peças hoabinhienses são largas e geralmente pouco alongadas. Estas
diferenças volumétricas implicam importantes diferenças de potencial funcional entre as duas regiões.
Em síntese, poderíamos considerar o conceito “peças façonadas unifacialmente” do centro de
nordeste do Brasil durante a transição Pleistoceno-Holoceno e o Holoceno antigo como uma solução
original para obter suportes laminares bastante espessos prescindindo-se do domínio da debitagem
laminar, a partir de um modo de produção a posteriori: uma debitagem de grandes lascas completada
por um façonnage unifacial.

Agradecimentos
Agradeço a Emílio Fogaça e Eric Boëda pelos conselhos durante a análise e a Pedro Ignácio Schmitz e Niède
Guidon por terem autorizado o acesso ao material arqueológico que permitiu realizar este estudo. Este trabalho foi
possível graças ao apoio material da Fundação Museu do Homem Americano, em São Raimundo Nonato e do
Instituto Goiano de Pré-história e Antropologia da Pontifícia Universidade Católica de Goiás em Goiânia

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Figura 1 –
Fotografia de peças façonadas unifacialmente. Exemplos da região da Serra da Capivara –
São Raimundo Nonato, PI, Brasil
__________________________________________________________________________________________
Figure 1 –
Photographie de pièces façonnées unifacialement. Exemples de la région de la Serra da Capivara –
São Raimundo Nonato, PI, Brésil

Figura 2 –
Desenho de peças façonadas unifacialmente. Exemplos de GO-JA-01
(Serranópolis, GO, Brasil)
__________________________________________________________________________________________
Figure 2 –
Dessin de pièces façonnées unifacialement. Exemples de GO-JA-01
(Serranópolis, GO, Brésil)

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Figura 3 –
Características principais das duas grandes categorias volumétricas de peças façonadas unifacialmente
__________________________________________________________________________________________
Figure 3 –
Caractéristiques principales des deux grandes catégories volumétriques de pièces façonnées unifacialement

Figura 4 –
Exemplos de partes transformativas apicais de peças façonadas unifacialmente (GO-JA-01)
__________________________________________________________________________________________
Figure 4 –
Exemples de parties transformatives apicales de pièces façonnées unifacialement (GO-JA-01)

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Figura 5 –
Exemplos de lustres visíveis sobre a superfície de peças façonadas unifacialemente - GO-JA-01
Estão quase sempre localizados na metade basal dos artefatos : a - superfície lustrada, b - nervura lustrada
__________________________________________________________________________________________
Figure 5 –
Exemples de lustres visibles sur la surface de pièces façonnées unifacialement - GO-JA-01
Ils sont presque toujours localisés dans la moitié basale des artefacts : a - surface lustrée, b - nervure lustrée

Figura 6 –
Fragmentos basais, mesiais e apicais de peças façonadas unifacialmente - GO-JA-01
__________________________________________________________________________________________
Figure 6 –
Fragments basaux, mésiaux et apicaux de pièces façonnées unifacialement - GO-JA-01

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Figura 7 –
Exemplos de peças ferramenta, com a delimitação e o plano de secção da parte transformativa - GO-JA-01
__________________________________________________________________________________________
Figure 7 –
Exemples de pièces outil, avec délimitation et plan de section de la partie transformative - GO-JA-01

Figura 8 –
Partes preensivas basais das peças façonadas unifacialmente- GO-JA-01
1. Superfície abrupta correspondendo ao talão da lasca suporte; 2. Superfície abrupta correspondendo a uma
fratura anterior ao façonnage; 3: Truncatura curta; 4-6: Truncatura alongada
__________________________________________________________________________________________
Figure 8 –
Parties préhensives basales des pièces façonnées unifacialement - GO-JA-01
1. Surface abrupte correspondant au talon de l’éclat support ; 2. Surface abrupte correspondant à une fracture
antérieure au façonnage ; 3 : Troncature courte ; 4-6 : Troncature allongée.

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Figura 9 –
Representação esquemática da localização das partes transformativas na periferia
das peças suporte-de-ferramentas
__________________________________________________________________________________________
Figure 9 –
Représentation schématique de la localisation des parties transformatives à la périphérie
des pièces support-d’outils

Figura 10 –
Exemplos de peças suporte-de-ferramentas, com a delimitação e o plano de secção das partes transformativas -
GO-JA-01
__________________________________________________________________________________________
Figure 10 –
Exemples de pièces support-d’outils, avec délimitation et plan de section de la partie transformative - GO-JA-01

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Figura 11 –
Classificação das peças façonadas unifacialmente em função das características da lasca suporte original.
Categorias I.A e I.B - descritas no texto. Em cinzento: negativos anteriores à debitagem da lasca-suporte;
“?”: negativo de retirada de direção indeterminada
__________________________________________________________________________________________
Figure 11 –
Classification des pièces façonnées unifacialement en fonction des caractéristiques de l’éclat-support original.
Catégories I.A et I.B - décrites dans le texte - En gris : négatifs antérieurs au débitage de l’éclat-support ;
"?" : négatif d’enlèvement de direction indéterminée.

Figura 12 –
Classificação das peças façonadas unifacialmente em função das características da lasca suporte original.
Categorias II e Indeterminado - descritas no texto. Em cinzento: negativos anteriores à debitagem da lasca-suporte;
“Cx”: córtex; “?”: negativo de retirada de direção indeterminada
__________________________________________________________________________________________
Figure 12 –
Classification des pièces façonnées unifacialement en fonction des caractéristiques de l’éclat-support original.
Catégories II et Indéterminé - décrites dans le texte. En gris : négatifs antérieurs au débitage de l’éclat-support ;
"Cx" : cortex ; "?" : négatif d’enlèvement de direction indéterminée.

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Figura 13 –
Exemplo de duas lascas de façonnage unifacial apresentando um "estilhaçamento bulbar" - GO-JA-01
__________________________________________________________________________________________
Figure 13 –
Exemple de deux éclats de façonnage unifacial présentant un esquillement bulbaire - GO-JA-01

Figura 14 –
Quadro sintético dos esquemas de produção em função da estrutura volumétrica desejada
__________________________________________________________________________________________
Figure 14 –
Tableau synthétique des schémas de production en fonction de la structure volumétrique recherchée

Figura 15 –
Exemplos de peças façonadas unifacialmente “desnaturadas”, em fim de vida técnica -
GO-JA-01 e Toca do Pica-Pau
__________________________________________________________________________________________
Figure 15 –
Exemples de pièces façonnées unifacialement "dénaturées", en fin de vie technique –
GO-JA-01 et Toca do Pica-Pau)

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Les pièces façonnées unifacialement sont les éléments les plus caractéristiques de l´ensemble
techno-culturel appelé techno-complexe Itaparica, qui s´étend dans tout le centre et le nord-est du Brésil
pendant la transition Pléistocène-Holocène et l´Holocène ancien (Fig. 1 et 2). Ces artefacts ont été
reconnus dès le début des recherches sur la préhistoire brésilienne (Calderón 1969, Schmitz 1976),
mais une définition détaillée et stable n´en a jamais réellement été fixée.
Ce paradoxe peut s´expliquer par deux éléments contradictoires. En premier lieu, tous ces
artefacts partagent beaucoup de caractéristiques communes, qui les différencient nettement des autres
vestiges de pierre taillée. La reconnaissance de ces pièces au sein des ensembles lithiques a été
possible grâce à un certain nombre de critères stables : il s´agit d´outils sur éclat, qui présentent des
négatifs d´enlèvements sur une seule face, et sur toute la périphérie de l´éclat ; ils sont généralement
assez allongés et une de leurs extrémités a été finement retouchée et est interprétée comme une partie
active.
Néanmoins, ces outils sont assez variés. Il n’y a pas de véritable normalisation des pièces
façonnées unifacialement. Il existe par exemple des différences en termes de morphologie - pièces plus
ou moins allongées, plus ou moins larges, aux côtés parallèles ou convergents..., en termes d´extension
des enlèvements unifaciaux, qui peuvent modifier toute la face du support original ou se limiter à la
périphérie de l´artefact, ou encore en termes de délinéation de l´extrémité active, arrondie, pointue ou
rectiligne. Une telle variabilité peut expliquer la difficulté rencontrée par les archéologues pour définir
les pièces façonnées unifacialement d´un point de vue strictement typologique, simplement à partir de
critères morphologiques. Cela a conduit à de nombreuses hésitations terminologiques dans la manière
de nommer ces outils. Ainsi, dans la bibliographie publiée, les pièces façonnées unifacialement du
techno-complexe Itaparica ont été qualifiées successivement de lesmas ("limaces" en portugais),
rabots, plano-convexes, unifaces (Tableau 1).
Nous présentons ici les grandes caractéristiques de ces artefacts très particuliers dans l’histoire
des techniques de taille de la pierre à partir des pièces mises au jour dans trois sites : la Toca do
Boqueirão da Pedra Furada et la Toca do Pica-Pau, dans l’Etat du Piauí et, surtout, de l’abri GO-JA-01
dans l’Etat de Goiás.

Tableau 1 -
Tableau récapitulatif de quelques noms donnés aux pièces façonnées unifacialement du Centre et du Nordeste
du Brésil.

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L’objectif du présent article étant de décrire le concept de pièce façonnée unifacialement, nous
nous cantonnerons volontairement au champ qualitatif. Les informations quantitatives relatives aux
collections étudiées sont accessibles dans un autre travail (Lourdeau 2010).

Structure volumétrique des pièces façonnées unifacialement


La structure volumétrique des pièces façonnées unifacialement est allongée et symétrique en
fonction de l’axe longitudinal. Elle est constituée de deux faces symétriques : une face plane opposée
à une face non plane.
La face plane est un élément fondamental de cette structure. Elle correspond généralement à
la face inférieure et n’est jamais modifiée par des enlèvements postérieurs. On observe une certaine
variabilité de cette face. Elle peut être constituée d’une surface strictement plane, d’une surface torse,
ou d’une surface légèrement arquée.
La face non-plane présente une variabilité bien plus importante, perceptible aussi bien au
niveau du profil de la pièce qu’à celui de sa section transversale. Il existe trois catégories de profil :
- le profil symétrique de type 1, pour lequel l’épaisseur est invariable le long de la pièce ;
- le profil symétrique de type 2, où l’épaisseur maximale se trouve au milieu de la pièce et diminue
dans les deux extrémités ;
- le profil asymétrique, où une moitié de la pièce est nettement plus épaisse que l’autre.
La section transversale peut être triangulaire, trapézoïdale ou semi-circulaire.
A partir des dimensions et des catégories de profil, deux grands ensembles de structures
volumétriques peuvent être définis (Fig. 3).
La catégorie volumétrique A correspond aux pièces avec profil symétrique de type 1. Les
dimensions varient de 4,5 à 15 cm de long, 2 à 7 cm de large et 1 à 4,5 cm d’épaisseur. La moyenne
de l’indice longueur/épaisseur est proche de 5.
La catégorie volumétrique B est composée des pièces au profil asymétrique ou symétrique de
type 2. Les dimensions varient de 4,5 à 11 cm de long, 2 à 6 cm de large et 2 à 4,5 cm d’épaisseur. La
moyenne de l’indice longueur/épaisseur est de 2,5, c’est-à-dire la moitié de la valeur calculée pour les
pièces de catégorie volumétrique A. Ainsi, à épaisseur égale, les pièces de volume B auront tendance
à être deux fois plus courtes que les pièces de volume A.
Les sections transversales ne paraissent pas liées aux dimensions des pièces. Les trois types de
section se rencontrent dans les mêmes proportions dans les deux catégories techniques.

Structure techno-fonctionnelle
Un objet contenant un outil à partie transformative apicale…
L’étude de la structure techno-fonctionnelle des pièces façonnées unifacialement a permis de
démontrer la présence de caractéristiques récurrentes. Parmi elles, la plus importante est l’existence
systématique d’une partie transformative, un tranchant, à une des extrémités de ces pièces allongées.
Cette partie transformative est généralement finement retouchée. Elle est symétrique par rapport à l’axe
longitudinal de l’artefact, mais présente un plan de section asymétrique (Fig. 4).
La partie préhensive correspondant à cette partie transformative est localisée dans la moitié
opposée, généralement dans la zone la plus épaisse de la pièce. Des marques macroscopiques
d’utilisation dans cette moitié basale, comme des écrasements et des lustres, suggèrent qu’au moins
une partie des pièces façonnées unifacialement étaient emmanchées, de manière symétrique à l’axe
longitudinal de l’outil (Fig. 5).
Ces caractéristiques permettent d’évoquer un mode de fonctionnement de l’outil selon une
trajectoire sortante et une direction de déplacement par translation transversale (le mouvement est
perpendiculaire au fil du tranchant). En effet, l’usage d’une trajectoire rentrante est rendu peu probable
par l’asymétrie du plan de section de la partie transformative. De même, la direction de déplacement
par translation transversale est la plus probable étant donné la symétrie systématique des parties
transformatives par rapport à l’axe longitudinal des pièces. Cette hypothèse est d’ailleurs soutenue par
le grand nombre de fractures formées sur les pièces façonnées unifacialement. Ces fractures, qui

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concernent généralement plus de 50% des pièces mises au jour, sont presque toujours perpendiculaires
à l’axe longitudinal des artefacts (Fig. 6).

… mais une variabilité importante


Malgré ces caractéristiques communes, il existe une variabilité techno-fonctionnelle évidente
des pièces façonnées unifacialement.
En premier lieu, les parties transformatives dans l’extrémité présentent des propriétés très
différentes d’une pièce à l’autre (Fig. 4). En termes de délinéation, il existe des tranchants arrondis,
pointus ou, plus rarement, transversaux rectilignes. Les surfaces et les angles qui définissent les plans
de section sont aussi variés. Il existe beaucoup de configurations des surfaces, mais les plans de section
les plus courants sont ceux dont la surface inférieure est plane et la surface supérieure est plane ou
convexe. En ce qui concerne les angles, deux grands ensembles de parties transformatives sont
différentiables : un groupe avec des angles entre 55 et 75° et un autre où les angles mesurent de 30 à
50°. A partir de tous ces critères de description des parties transformatives d’extrémité, nous pouvons
définir 15 techno-types distincts. Cette grande variabilité implique une diversité des fonctions de ces
outils.
En synthèse, comme nous le soulignions antérieurement, les modes de fonctionnement des
outils axiaux des pièces façonnées unifacialement paraissent constants d’une pièce à l’autre, mais les
fonctions, elles, sont probablement assez variées.
Outre la diversité interne des pièces transformatives apicales, il existe une variabilité de la
propre structure techno-fonctionnelle des pièces façonnées unifacialement. L’étude approfondie de ces
artefacts permet de distinguer deux groupes : les "pièces outil" et les "pièces support-d’outils# (Boëda
1997, 2001).
Les pièces outil sont des artefacts conçus comme un outil unique, avec des caractéristiques
déterminées : l’artefact est l’outil (Fig. 7). Le projet fonctionnel final est inscrit dès le début de la chaîne
opératoire de production. Tous les éléments de ces artefacts sont intégrés et la structure obtenue est
destinée à supporter seulement un outil, d’un type spécifique. La morphologie et le volume sont
intimement liés à la fonctionnalité de l’outil. Les retouches se limitent à compléter les caractéristiques
mises en place durant la phase de façonnage unifacial.
Les pièces façonnées unifacialement de cette catégorie présentent un volume produit de
manière à supporter seulement une partie transformative apicale. Il s’agit généralement de pièces peu
allongées, dont les côtés convergent dans la partie apicale. Les deux grandes catégories volumétriques
A et B sont représentées (par exemple, dans la figure 7 : catégorie A n°1-2, catégorie B n°3-4).
La partie transformative s’étend généralement sur une moitié de l’artefact, l’autre présentant
des caractères liés à la préhension de l’outil. A l’extrémité opposée à la partie transformative, la partie
préhensive se caractérise par une surface abrupte ou une troncature (Fig. 8). Les surfaces abruptes
sont perpendiculaires à l’axe longitudinal de la pièce et forment un angle supérieur ou égal à 90° avec
la face plane. Ils peuvent correspondre au talon de l’éclat-support d’origine, à un négatif d’enlèvement
antérieur au débitage de cet éclat-support, ou encore à une surface de fracture antérieure au façonnage
de celui-ci. Les troncatures sont obtenues par retouche. Elles sont courtes ou allongées. Dans le
premier cas, elles résultent de micro-enlèvements réfléchis sur plusieurs rangs. L’angle formé par
chaque négatif avec la face inférieure s’approche de 90°, mais l’angle résultant de l’ensemble des
enlèvements est nettement obtus. Les troncatures allongées sont obtenues par un à quatre
enlèvements produits par percussion interne. Les angles, assez variés, sont relativement ouverts et les
arêtes entre chaque négatif sont bien saillantes. Ces troncatures allongées sont les parties préhensives
les plus courantes dans les extrémités des pièces façonnées unifacialement.
La disposition relative des parties transformatives et préhensives de ces pièces suggère un
mode de préhension effectué très probablement selon l’axe longitudinal de la pièce.
La variabilité des caractéristiques volumétriques et techniques permet de distinguer plusieurs
groupes techno-fonctionnels de pièces outil. Dans les trois collections analysées, il a été possible de
distinguer huit groupes techno-fonctionnels de pièces outil. Ceux-ci représentent toute la variabilité
volumétrique des pièces façonnées unifacialement : on compte quatre groupe techno-fonctionnels de
volume A et quatre autres de volume B.

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Ainsi, les pièces façonnées unifacialement de type "pièce outil" correspondent chacune à un
unique outil, dont la configuration générale est stable : une partie transformative à l’extrémité et un mode
de préhension axial. Toutefois, la variabilité du volume et des caractères techno-fonctionnels des parties
transformatives démontre que le potentiel fonctionnel de ces outils varie d’une pièce à l’autre.
La seconde catégorie structurelle de pièces façonnées unifacialement concerne les "pièces
support-d’outils#. Ces pièces correspondent à un support sur lequel un ou plusieurs outils peuvent être
confectionnés, de façon contemporaine ou successive. L’artefact est une matrice. Le processus de
production de ces artefacts peut être divisé en deux étapes :
- une première phase de façonnage qui permet d’obtenir le volume de la pièce, c’est-à-dire la
matrice ;
- une seconde phase, de fonctionnalisation de celle-ci, par la confection des parties
transformatives du ou des outils sur cette matrice.
Un examen détaillé des schémas de confection, de la délinéation et des plans de section des
bords a permis de mettre en évidence l’existence, sur certaines pièces façonnées unifacialement,
d’autres parties potentiellement transformatives au-delà de la partie transformative d’extrémité. Ces
autres parties transformatives peuvent se trouver sur un côté, sur les deux côtés et/ou sur l’autre
extrémité. Dans les collections analysées, nous avons distingué ces cinq cas principaux de répartition
des parties transformatives des pièces support-d’outils (Fig. 9) :
a - une unique partie transformative a été produite, toujours située à l’extrémité ;
b - outre cette partie transformative apicale, une partie transformative latérale, fonctionnellement
indépendante de l’autre, est présente ;
c - outre la partie transformative apicale, deux parties transformatives latérales,
fonctionnellement indépendantes entres elles et avec la première, sont présentes, chacune d’un côté ;
d - deux parties transformatives d’extrémité ont été produites, l’une opposée à l’autre ;
e - deux parties transformatives d’extrémité ont été produites, l’une opposée à l’autre, ainsi
qu’une partie transformative latérale, fonctionnellement indépendante des deux premières.
Les parties transformatives d’extrémité présentent une variabilité analogue à celles des pièces
outil. Les parties transformatives latérales, quand elles sont présentes, ont une délinéation rectiligne
linéaire, rectiligne denticulée ou convexe linéaire. Leurs plans de section présentent des angles ouverts
- de 50 à 70°, une surface inférieure plane et une surface supérieure plane, convexe ou concave.
En termes de fonctionnement, cela implique que chaque pièce correspond à plusieurs outils.
Chaque outil étant reconnu par une partie transformative et la partie préhensive correspondante, il est
possible de distinguer un, deux ou trois outils par pièce support-d’outils (Fig. 10). La localisation de
chaque partie transformative induit un mode de préhension spécifique : dans l’axe de l’artefact pour les
parties transformatives d’extrémité, ou latéralement pour les parties transformatives latérales.
Quand l’artefact contient une partie transformative à chaque extrémité, à un moment déterminé,
l’une est nécessairement la partie préhensive correspondant à l’autre et vice versa. Il y a un
recoupement entre les deux outils. Dans ce cas, le potentiel préhensif ou transformatif des extrémités
n’est pas exclusif. La nature préhensive ou transformative de telle ou telle partie de l’artefact dépend
donc du mode de fonctionnement de l’outil à un moment précis. Cette #ambivalence# semble dépendre
de certaines conditions. Pour qu’une extrémité contenant une partie transformative puisse être utilisée
comme partie préhensive d’un autre outil, il paraît nécessaire que l’angle du plan de section soit
relativement ouvert - d’une mesure minimale de 50°, et que l’extrémité soit assez épaisse.
Les pièces façonnées unifacialement de type "pièces support-d’outils# sont généralement plus
allongées que les pièces outil et leurs côtés sont plus parallèles. Cette morphologie offre un espace
potentiel pour l’installation éventuelle d’une ou plusieurs parties transformatives latérales. Ces pièces
présentent toujours un volume de catégorie A, c’est-à-dire avec un profil symétrique de type 1, qui
correspond à une homogénéité de l’épaisseur tout au long de l’artefact. Ainsi, le volume des pièces
support-d’outils varie moins que celui des pièces outil. Leurs caractéristiques volumétriques et techno-
fonctionnelles permettent toutefois de les diviser en 9 groupes techno-fonctionnels.

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Schémas de production
Les pièces façonnées unifacialement sont produites à partir d’un grand éclat. Après le débitage
de l’éclat, la face supérieure de celui-ci est façonnée sur toute la périphérie du support. La face inférieure
n’est jamais modifiée directement par des enlèvements. L’extension du façonnage peut varier d’une
pièce à l’autre.
Ainsi, les schémas opératoires de production des pièces façonnées unifacialement sont très
originaux. Ils sont caractérisés par une complémentarité entre la phase de débitage des éclats-support
et la phase suivante de façonnage unifacial.
Dans les collections étudiées, la phase de production des éclats-support est peu connue car
elle n’a pas eu lieu dans les sites archéologiques ou, plus précisément, dans les secteurs fouillés de
ces sites. Nous ne disposons donc pas des nucléus et des autres restes de débitage pouvant nous
informer sur les méthodes employées durant cette première phase de la chaîne opératoire.
Nous pouvons seulement déduire quelques éléments de ces méthodes à partir des informations
lisibles directement sur les pièces façonnées unifacialement.
On constate ainsi que les éclats-support recherchés étaient de grande dimension,
généralement plus longs que larges, le volume final de l’artefact étant déjà plus ou moins nettement
inscrit dans ceux-ci. Il est toutefois important de préciser que rien ne permet, dans l’état actuel des
recherches, d’affirmer que ces supports proviennent d’un débitage ayant comme objectif exclusif
l’obtention d’éclats allongés, voire de lames. Le net allongement qui caractérise les pièces façonnées
unifacialement peut être le résultat de la phase de façonnage. Les restes de talons et de bulbes, quand
ils sont présents, permettent de déterminer que ces éclats ont toujours été débités par percussion
directe au percuteur de pierre.
A partir des stigmates de la face supérieure de l’éclat-support encore visibles sur la surface des
artefacts, les pièces façonnées unifacialement peuvent être divisées en quatre groupes (Fig. 11 et 12) :
- le groupe I.A,
dans lequel le ou les négatifs antérieurs au façonnage forment une surface centrale plane et parallèle
à la face inférieure ;
- le groupe I.B,
dans lequel le ou les négatifs antérieurs au façonnage forment une surface centrale plane et oblique
par rapport à la face inférieure ;
- le groupe II,
dans lequel les négatifs antérieurs au façonnage forment deux surfaces obliques par rapport à la face
inférieure ; l’intersection de ces deux surfaces crée une nervure longitudinale au centre de l’éclat ; cette
dernière a servi de nervure-guide au moment du débitage ;
- le groupe appelé "Indéterminé",
dans lequel aucun négatif antérieur au façonnage n’est conservé sur la face non plane de l’artefact.
La direction des restes de négatifs d’enlèvements antérieurs au débitage est généralement
difficile à déterminer dans la mesure où il s’agit souvent de petites portions planes de négatifs nettement
plus grands avant la phase de façonnage. Les quelques fois où il est possible de déterminer cette
direction, la méthode unidirectionnelle semble prédominer.
En ce qui concerne les méthodes de façonnage unifacial, trois grandes modalités peuvent être
identifiées :
- Modalité 1,
seule une zone proche des bords a été modifiée, par des enlèvements courts, généralement
subparallèles et disposés en un ou deux rangs superposés ; la phase de façonnage sert ici à compléter
localement les propriétés de la face non plane, dont la majeure partie a été obtenue durant la phase de
débitage de l’éclat-support ;
- Modalité 2,
la phase de façonnage unifacial a été effectuée par plusieurs rangs d’enlèvements successifs de chaque
côté ; l’organisation des négatifs d’enlèvement correspond en général à une configuration #en
candélabre" (Boëda 2001, Fogaça et Lourdeau 2008), qui vise à une régularisation des surfaces par
une diminution de la saillie des nervures entre deux négatifs ; le rôle du façonnage est bien plus

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important ici que dans la catégorie précédente, dans la mesure où il modifie significativement les
caractères originaux de la face supérieure de l’éclat-support ;
- Modalité 3,
elle peut être considérée comme une #modalité mixte# puisqu’un côté est aménagé par des enlèvements
courts correspondant à la modalité 1 et l’autre côté par plusieurs rangs d’enlèvements plus longs,
comme dans la modalité 2.
Le façonnage est toujours réalisé par percussion directe, l’impact étant produit à une certaine
distance du bord de la surface percutée - "percussion interne", ou près de ce bord - "percussion
marginale#. Le choix de l’une ou de l’autre de ces techniques est lié à l’intention d’obtenir des négatifs
plus ou moins marqués et des contre-bulbes plus ou moins concaves. La percussion interne est toujours
associée à l’utilisation d’un percuteur de pierre. La percussion marginale peut être pratiquée par un
percuteur de pierre tendre ou par un percuteur en matériau tendre organique. Dans toutes les collections
étudiées, nous avons rencontré quelques éclats de façonnage avec esquillement bulbaire (Fig. 13). Il
s’agit d’un accident considéré comme caractéristique de la percussion à la pierre tendre (Pélegrin 2000).
Ces indices suggèrent que le façonnage des pièces façonnées unifacialement a pu être effectué
intégralement au percuteur de pierre.
En croisant les informations relatives aux catégories d’éclat-support utilisé, aux modalités de
façonnage et à la structure volumétrique de la pièce façonnée unifacialement recherchée, on peut définir
les grands schémas opératoires de production de ces artefacts. Il semble ne pas y avoir de lien
remarquable entre la catégorie volumétrique - A ou B - et le schéma opératoire. En revanche, on note
une relation importante entre les méthodes de façonnage et les sections transversales des outils finaux
(Fig. 14).
Les artefacts à section trapézoïdale reçoivent, dès le débitage de l’éclat-support, un élément
structurel déterminant : la surface plane centrale. Les opérations de façonnage postérieures sont de
modalité 1. Il existe donc une forte similarité entre le volume de l’éclat-support et le volume final de
l’instrument.
Quand la section est semi-circulaire, la phase de façonnage occupe, au contraire, un rôle
prédominant pour l’obtention de la structure finale. Cette phase modifie toujours fortement le support
original, par la modalité 2. Les relations entre le support original et le volume final recherché sont
minimes.
S’agissant des structures à section triangulaire, en ce qui concerne l’importance des
transformations du support durant le façonnage, on se trouve face à une situation intermédiaire entre
les deux cas précédents. La modalité 1 est utilisée quand l’éclat-support est de type II, et la modalité 2
est utilisée pour façonner intégralement la face non plane - l’éclat-support est alors "indéterminé". Il
existe aussi une situation caractéristique des pièces à section triangulaire : le façonnage latéralement
différencié en utilisant la modalité 3 sur des éclats de type I.B. Ainsi, la relation entre support original et
volume final recherché est variable pour les pièces à section triangulaire.
Le nombre de critères mis en place respectivement pendant le débitage et le façonnage des
pièces façonnées unifacialement varie donc en fonction de la distance entre les caractères requis pour
obtenir la structure recherchée et ceux déjà présents sur l’éclat-support. L’obtention du volume final de
ces artefacts correspond à un dialogue constant entre débitage et façonnage.

Variabilité diachronique : le long temps de vie des pièces façonnées unifacialement


Plusieurs arguments suggèrent que la vie utile des pièces façonnées unifacialement correspond
à un long processus, durant lequel la pièce originale subit des modifications plus ou moins importantes
pour conserver son potentiel fonctionnel après plusieurs phases d’utilisation.
Les évidences de raffûtage des parties transformatives sont nombreuses. Elles peuvent être
repérées en particulier par les éclats typiques produits durant ces opérations, aussi bien dans les
extrémités que sur les bords latéraux.
Outre les raffûtages, les fractures constituent un processus très courant de modification des
pièces façonnées unifacialement. Celles-ci ne résultent pas seulement d’une action intentionnelle mais,
volontaires ou accidentelles, elles sont si nombreuses qu’elles devaient nécessairement être prises en

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considération dans les schémas de reprise des pièces. Des cas de réutilisation après fracture des
artefacts sont effectivement observables par la réalisation d’enlèvements postérieurs à la ou les
surfaces de fracture.
Des étapes de modification plus importantes peuvent aussi avoir lieu au cours de la longue vie
technique des pièces façonnées unifacialement. On peut les approcher, entre autres, par les différences
de patine sur une même pièce. Ces modifications, au-delà d’un simple raffûtage, peuvent altérer
sensiblement la pièce originale, éventuellement jusqu’à son exhaustion. Les collections étudiées
contiennent effectivement une quantité significative de pièces "dénaturées", qui ont été si modifiées
qu’elles ont perdu un ou plusieurs éléments fondamentaux de la structure originale (Fig. 15). Beaucoup
d’entre elles n’ont plus, sur leur bord, aucune partie potentiellement transformative. Ces pièces
dénaturées permettent de dégager deux grands schémas de ravivage :
- le schéma 1
consiste en des reprises répétées dans les extrémités ; il conduit à une diminution de la longueur des
pièces ;
- le schéma 2,
plus rare, consiste en des reprises localisées préférentiellement dans les parties latérales ; la pièce
conserve ainsi sa longueur originale, mais elle perd en largeur au cours de ces reprises.
Les pièces façonnées unifacialement s’inscrivent donc dans un long processus technique, au
cours duquel leurs potentiels fonctionnels et leurs propriétés structurelles évoluent.
Cette propriété des pièces façonnées unifacialement a déjà été mentionnée à partir de l’analyse
du matériel de la Lapa do Boquete, dans l’Etat de Minas Gerais (Fogaça 2001, 2003). Dans cette étude,
il est même conclu que les processus de ravivage étaient la cause principale de la variabilité de ces
objets. Selon cette interprétation, les pièces trouvées auraient été abandonnées à différents moments
de leur vie technique et le degré d’exhaustion plus ou moins important expliquerait les différences.
L’approche quantitative des pièces façonnées unifacialement, possible grâce à la richesse
exceptionnelle de la collection de GO-JA-01, nous amène à modérer ces conclusions.
L’existence de plusieurs états de vie des pièces étudiées ici est indéniable. Pourtant, cela ne
nous paraît pas suffisant pour expliquer la totalité de la variabilité de ces artefacts. L’observation
détaillée de ces pièces tend effectivement à démontrer que cette variation #diachronique# n’a pas un
impact profond sur la structure originale des objets. Les conséquences des ravivages sur les volumes
sont restreintes. Ainsi, un critère comme la section transversale des pièces ne paraît pas avoir été altéré
au cours des différentes phases de modification. Les proportions des trois catégories de section
transversale sont équivalentes pour les pièces entières et les pièces dénaturées. Il existe une constance
de la structure des pièces façonnées unifacialement au cours du temps. La variabilité volumétrique
observée ne peut donc pas être expliquée par la diachronie. Il y a bien une diversité des intentions dès
le début de la production des pièces. Il est cependant évident que les phases successives de ravivage
peuvent avoir, au-delà de cette stabilité structurelle, des conséquences sur la morphologie et les
dimensions des artefacts.

Conclusion

Les pièces façonnées unifacialement sont des artefacts emblématiques de la préhistoire du


centre et du nord-est du Brésil. Elles ont été considérées comme des marqueurs culturels dès les
années 1970, car elles étaient morphologiquement reconnaissables. L’analyse techno-fonctionnelle de
ces objets a montré qu’ils appartiennent bien à un même concept général, tout en ne correspondant
pas à un outil unique.
Le concept de "pièce façonnée unifacialement" se base sur quatre éléments fondamentaux :
- un principe volumétrique :
un module allongé, assez épais, avec une face plane ;
- un principe productionnel :

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ce volume est obtenu à partir d’un éclat de grande taille, dont la face supérieure est modifiée par un
façonnage unifacial ; la face inférieure constitue la face plane ;
- un principe fonctionnel :
ce support contient au-moins un outil, dont la partie transformative se situe à l’extrémité apicale et dont
la préhension est faite en fonction de l’axe longitudinal de la pièce, dans l’extrémité basale ; cette
préhension a pu se faire par l’intermédiaire d’un manche en matériau périssable ;
- un principe de long temps d’usage :
le support offre une réserve de matière et présente une structure qui permettent plusieurs phases de
raffûtage et de ravivage avant exhaustion de la pièce.
Bien que stable, ce concept offre une importante variabilité potentielle, qui permet d’obtenir des
outils aux structures, aux potentiels fonctionnels et aux fonctionnements diversifiés.
La variabilité volumétrique se manifeste par l’existence de plusieurs profils et sections
transversales. Elle est liée à la variabilité des méthodes de production. Il existe effectivement une
relation entre les schémas opératoires de façonnage et de débitage appliqués et la catégorie de section
transversale recherchée.
La variabilité techno-fonctionnelle des pièces façonnées unifacialement permet de différencier
deux grandes catégories d’artefacts : les pièces outil et les pièces support-d’outils. Les premières
correspondent chacune à un outil unique. Les secondes peuvent contenir un, deux, trois outils ou plus.
Les parties transformatives apicales, présentes à l’extrémité de toutes les pièces façonnées
unifacialement, ont des délinéations et des plans de section variés, et correspondent donc à différents
potentiels fonctionnels. Certaines pièces support-d’outils contiennent aussi des parties transformatives
latérales, rectilignes ou convexes, denticulées ou non.
Si l’on considère ce concept dans une perspective mondiale de l’histoire technique de la taille
de la pierre, il apparaît comme original.
Du point de vue volumétrique et fonctionnel, les pièces façonnées unifacialement peuvent être
comparées à des lames épaisses, comme celles que l’on rencontre en quantité dans les sites européens
attribués à l’Aurignacien. Ces lames peuvent avoir des structures similaires à celles des pièces
brésiliennes et supporter, en particulier à l’extrémité distale, des parties transformatives d’outils aux
potentiels fonctionnels analogues. Pour autant, il faut souligner que ces similarités se rencontrent dans
deux contextes de production complètement différents.
D’un point de vue productionnel, d’autres industries lithiques préhistoriques se basent sur le
façonnage unifacial des supports. C’est le cas du Hoabinhien, en Asie du sud-est. Dans ce complexe
technique daté entre 30 000 BP et l’Holocène moyen, des galets aplatis ont été façonnés sur une face
pour obtenir une gamme d’outils variés (Forestier 2000, Zeitoun et al. 2008). Contrairement aux
artefacts brésiliens, les pièces hoabinhiennes sont larges et généralement peu allongées. Ces
différences volumétriques impliquent d’importantes différences en termes de potentiel fonctionnel entre
les deux régions.
En synthèse, on peut se représenter le concept "pièces façonnées unifacialement" du centre et
du nord-est du Brésil, pendant la transition Pléistocène-Holocène et l’Holocène ancien, comme une
solution technique originale pour obtenir des supports laminaires assez épais, ce sans avoir à dominer
le débitage laminaire. Cela est rendu possible par un mode de production a posteriori : un débitage de
grands éclats complété par un façonnage unifacial.

Remerciements
Je suis reconnaissant à Emílio Fogaça et Eric Boëda pour leurs conseils lors de l’analyse, ainsi qu’à Pedro Ignácio
Schmitz et Niède Guidon pour m’avoir autorisé l’accès au matériel archéologique qui a permis de réaliser cette
étude. Ce travail a été possible grâce à l’appui matériel de la Fundação Museu do Homem Americano, à São
Raimundo Nonato et de l’Instituto Goiano de Pré-história e Antropologia de la Pontifícia Universidade Católica de
Goiás à Goiânia.

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Bibliografia / Bibliographie

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As indústrias líticas na bacia do Prata,


oeste catarinense:
antiguidade, estratégia tecnológica e variabilidade

Les industries lithiques du bassin du fleuve Prata,


région ouest de l’Etat de Santa Catarina, Brésil :
ancienneté, stratégie technique et variabilité
Traduction A. Lourdeau

Sirlei Elaine Hoeltz


Doutora
Archaeo: Pesquisas Arqueológicas
“Arqueologia Preventiva UHE Foz do Chapecó” –
pesquisa desenvolvida pela Scientia Consultoria Científica de 2006 a 2010
sirleihoeltz@yahoo.com.br
Adelson André Brüggeman
Mestre
Tribunal de Justiça de Santa Catarina
“Arqueologia Preventiva UHE Foz do Chapecó” –
pesquisa desenvolvida pela Scientia Consultoria Científica de 2006 a 2010
Universidade Federal de Santa Catarina
aabruggemann@yahoo.com.br

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Resumo
As pesquisas arqueológicas realizadas no perímetro da Usina Hidrelétrica Foz do Chapecó forneceram novas
informações a respeito da antiguidade, das estratégias tecnológicas e da variabilidade das indústrias líticas dos
grupos indígenas que habitaram a região oeste do estado de Santa Catarina, no sul do Brasil. O resgate de três
sítios arqueológicos revelou que a região esteve ocupada por populações caçadoras coletoras há mais de 8.000
anos, que foi reocupada por ceramistas há mais de 500 anos e que, possivelmente, ocorreram situações de contato
entre tradições arqueológicas distintas, sejam elas ceramistas (Tupiguarani e Taquara/Itararé) ou não (caçadores
coletores da tradição Umbu e ceramistas).
Assentados sobre extensos patamares aplainados às margens do rio Uruguai, os caçadores coletores puderam
permanecer nesta região por um longo período de tempo, com subsistência baseada na caça, na pesca e na
apropriação de produtos vegetais – provavelmente até a chegada dos grupos indígenas horticultores, por volta de
750 anos AP, e que ali se estabeleceram até a chegada dos europeus.
Essas populações produziram uma diversidade de artefatos líticos seguindo estratégias tecnológicas que lhes são
peculiares. Embora as indústrias dessas populações apresentem técnicas e métodos de produção comuns entre
si, o que se destaca entre os distintos artesãos é a escolha pela produção de determinados artefatos em detrimento
de outros – demonstrando as diferentes dinâmicas de povoamento em uma mesma região.
Palavras-chave
Tecnologia lítica, caçadores-coletores, oeste de Santa Catarina, Brasil.
Résumé
Les recherches archéologiques réalisées dans le périmètre de l’usine hydroélectrique de Foz do Chapecó fournirent
de nouvelles informations concernant l’ancienneté, les stratégies technologiques et la variabilité des industries
lithiques des groupes indigènes qui habitèrent la région ouest de l’Etat de Santa Catarina, au sud du Brésil. Les
vestiges de trois sites archéologiques révélèrent que la région était occupée par des populations de chasseurs-
cueilleurs il y a plus de 8 000 ans, qu’elle fut réoccupée par des populations de céramistes il y a plus de 500 ans
et que, vraisemblablement, il y eut des contacts entre traditions archéologiques différentes : avec céramique -
Tupiguarani et Taquara/Itararé, ou sans - chasseurs-cueilleurs de tradition Imbu et céramistes.
Installés sur de vastes étendues au bord du fleuve Uruguay, les populations de chasseurs-cueilleurs, subsistant de
la chasse, de la pêche et de la récolte de végétaux, purent rester dans cette région pendant une longue période,
probablement jusqu’à la venue de groupes indigènes horticulteurs vers 750 ans BP, établis là jusqu’à l’arrivée des
européens.
Ces populations produisirent une diversité d’artefacts lithiques selon des stratégies technologiques qui leurs sont
propres. Bien que ces industries présentent des techniques et des méthodes de production communes, elles se
différencient par des choix de production qui démontrent différentes dynamiques de peuplement dans cette région.
Mots clés
Technologie lithique, chasseurs-cueilleurs, ouest de Santa Catarina, Brésil

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As recentes pesquisas arqueológicas realizadas na região oeste do Estado de Santa Catarina


- Brasil - forneceram novas informações a respeito da antiguidade, das estratégias tecnológicas e da
variabilidade das indústrias líticas dos grupos indígenas pré-coloniais na bacia do rio da Prata 19.
Naquela região, foram registrados sítios com camada arqueológica bastante espessa e foi possível
identificar, com clareza, o uso do mesmo espaço por duas populações indígenas, em períodos distintos.
As camadas mais profundas estão relacionadas a grupos de caçadores coletores da tradição Umbu,
ao passo que as camadas mais próximas da superfície estão relacionadas a grupos de horticultores da
tradição Guarani.
As datações auferidas para os vestígios arqueológicos presentes nas camadas mais
profundas dos sítios recuam aos primeiros períodos de ocupação humana registrados na região; e os
materiais indicam que os grupos de caçadores coletores produziram indústrias líticas com grande
diversidade formal e alguma rigidez tecnológica. Tal indústria lítica é formada por objetos com
características técnicas bifaciais, com destaque para as pontas de projétil, com tipologias variadas.
Nas camadas superiores dos sítios, com datações mais recentes, as indústrias líticas dos
horticultores caracterizam-se especialmente pela alta frequência de objetos bipolares e recorrência de
peças bifacias de grande porte.
Segundo Dias e Bueno (2010), as populações humanas relacionadas à tradição Umbu teriam
chegado às regiões sul e sudeste do Brasil por volta de 9.500 anos atrás e ocupado longas faixas da
Mata Atlântica continental. Os autores sugerem, embora reconheçam a ausência de pontas “rabo de
peixe”, que esses grupos surgiram na transição entre o Pleistoceno e o Holoceno. Nesse período, as
rotas de povoamento expandiram-se para o interior do continente sul-americano a partir da costa
pacífica e alcançaram o altiplano andino, a região dos pampas e da Patagônia, bem como os vales dos
rios Uruguai, Paraná e Paraguai (Dias 2004). A sobrevivência desses grupos era baseada
essencialmente na caça, na pesca e na coleta de produtos vegetais. No bioma da Mata Atlântica
encontraram uma enorme diversidade de recursos para sua subsistência, o que contribuiu para que
permanecessem nessa região por milhares de anos.
O crescimento demográfico desses caçadores coletores influenciou seus deslocamentos para
novas rotas de colonização em direção ao norte, onde atingiram a zona de transição com o bioma do
Cerrado. Entretanto, no decorrer do tempo, populações horticultoras chegaram a essa região e, com
modos diferenciados de ocupação do espaço e de organização social, ocuparam partes das áreas em
que se encontravam os antigos habitantes. Entre seus instrumentos líticos fazem parte peças bifaciais
de dimensões diversas, com destaque para as peças de grandes dimensões, com mais de 15,0 cm de
comprimento.
Os resultados da pesquisa aqui apresentada, portanto, revelam as diversidades existentes
entre as indústrias líticas dos grupos caçadores coletores e dos horticultores e corroboram com a
hipótese de que as primeiras ocupações humanas do território de Santa Catarina ocorreram no oeste
do Estado, por grupos de caçadores coletores da tradição Umbu – contrastando com a hipótese de que
os primeiros habitantes corresponderiam aos caçadores coletores da cultura altoparanaense ou
tradição Humaitá20.

19 Neste artigo serão apresentados os resultados das pesquisas arqueológicas realizadas no perímetro da Usina Hidrelétrica Foz
do Chapecó, nos municípios de Alpestre, no Rio Grande do Sul, e Águas de Chapecó, em Santa Catarina – (Scientia 2010).
20 Entre outras referências, ler Schmitz (2011, p. 73-104) onde situa (espacial e temporalmente) e caracteriza a cultura

altoparanaense e Hoeltz (2005, p. 36-41) onde apresenta um resumo das principais características da tradição Humaitá.

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Principais aspectos que distinguem as indústrias líticas do sul do Brasil


As pesquisas arqueológicas desenvolvidas no sul do Brasil acerca das populações indígenas
do final do Pleistoceno e início do Holoceno21 ocorreram no sudoeste do Rio Grande do Sul, mais
precisamente na margem esquerda do rio Uruguai e nos seus afluentes Ibicuí, Touro Passo e Quaraí,
nos municípios de São Borja, Itaquí, Uruguaiana, Quaraí e Alegrete. Essas pesquisas, desenvolvidas
por Eurico Th. Miller, deram origem a uma “tradição paleoindígena” constituída pelas fases Ibicuí, com
datas em torno de 12.000 anos AP, e Uruguai, com datas um pouco mais recentes, em torno de 10.000
e 8.000 anos AP (Schmitz 1985). De acordo com Miller (1976 apud Schmitz 1985), a fase Ibicuí está
representada por artefatos pouco elaborados, lascados por percussão e pressão; compreendem
instrumentos como lascas com evidências de uso, talhadores tipo chopper e raspadores de feitura tosca
em rochas basálticas e arenitos metamorfizados. A fase Uruguai, com produção melhor elaborada,
compreende principalmente pontas de projétil pedunculadas e raspadores com morfologias diversas,
facas e pré-formas lanceoladas bifaciais, produzidos não somente de rochas basálticas e arenitos
metamorfizados, mas também de calcedônias e quartzo.
Em pesquisas arqueológicas realizadas no oeste de Santa Catarina, como Menghin
1955/1956, Rohr 1966, Schmitz e Basile Becker 1968, Piazza 1969, 1971, Goulart 1983, Herberts e
Caldarelli 2002, Scientia 2010, contata-se que os sítios arqueológicos encontram-se principalmente
nas margens do rio Uruguai e seus afluentes e que as suas indústrias líticas são constituídas por uma
variabilidade de objetos produzidos com rochas locais, tais como arenitos silicificados, basaltos,
calcedônias e quartzo. Debitados com base nas técnicas unipolar e bipolar - a escolha da técnica
relaciona-se ao tipo de matéria-prima selecionada, dentre esses objetos têm-se núcleos - de dimensões
diversas, lascas residuais e um conjunto de instrumentos formados por peças façonnadas
bifacialmente, tais como pontas de projétil, peças lanceoladas e foliáceas - pré-formas - e peças
bifaciais de grande porte, produzidas, geralmente, sobre blocos - frequentemente designadas de
chopper e chopping tool. Alguns destes sítios são relacionados a grupos de caçadores coletores da
tradição Umbu, outros, a caçadores coletores da cultura altoparanaense.
Há consenso quanto à caracterização da tradição Umbu, correspondendo a populações
indígenas que se expandiram por um vasto território que, além do sul do Brasil 22, ocuparam as terras
do leste argentino e paraguaio, e são portadores de um método tecnológico de produção de
instrumentos que lhes é próprio - tecnologia bifacial - que foi mantido por um longo período de tempo.
Essa rigidez na produção lítica remete ao raciocínio de Boëda (1997), ao afirmar que a realização de
um ato ou de uma sucessão lógica de atos só é possível pela aplicação de conhecimentos técnicos e
de saber-fazer, e esses conhecimentos são aquisições obtidas desde muito cedo, e diariamente, pelos
artesãos. Mas, de acordo com a estrutura interna das sociedades e da complexidade das técnicas em
uso, a aquisição precoce faz com que os conhecimentos sejam adquiridos sem necessariamente serem
pensados ou discutidos, pois tais conhecimentos e saber-fazer técnico são considerados rígidos e não
são renegociados na vida adulta, embora sempre haja a possibilidade de adaptação. O autor
acrescenta que esta rigidez é sinônimo de estabilidade e, por meio dela, é possível reconhecer,
individualizar e diferenciar as sociedades.
Tal consenso não se verifica para a cultura altoparanaense. Esta cultura, segundo Menghin
(1955/1956), caracteriza-se principalmente por conter pesados instrumentos líticos com retoques
bifaciais, sob diversas formas, com destaque para as peças curvas - machados bumerangoides. Sua
área de dispersão abrange todo o Alto Paraná e o Alto Uruguai e, ademais, existem referências dessa
cultura em Misiones argentina e paraguaia, nas regiões leste e oeste do Estado de Santa Catarina e
nas regiões oeste, centro e nordeste do Rio Grande do Sul (Schmitz e Basile Becker 1968). Para Rohr
(1966) e Piazza (1969 e 1971), os sítios mais antigos do oeste catarinense estão relacionados a esta
cultura. Na região sul do Brasil a cultura pré-ceramista altoparanaense passou a ser denominada de
tradição Humaitá; contudo, em muitos sítios os objetos concernentes à referida cultura pré-ceramista
encontram-se associados à cerâmica de grupos Tupiguarani e Taquara/Itararé 23.

21
No artigo “Quão antigo é o povoamento do sul do Brasil?”, Dias e Jacobus (2003) fazem uma revisão das pesquisas sobre o
povoamento do território brasileiro na transição do Pleistoceno para o Holoceno. Nesse texto os autores avaliam e integram os
dados de forma crítica e apontam para a necessidade de novos investimentos em projetos regionais voltados a esses estudos.
22 Englobaria a “tradição paleoindígena” definida por Eurico Miller.
23
Quanto a esta problemática, ler Dias e Hoeltz (2010).

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A pesquisa na UHE de Foz do Chapecó


A pesquisa realizada na área de influência da Usina Hidrelétrica de Foz do Chapecó, oeste
de Santa Catarina (Scientia 2010), corrobora com duas hipóteses:
a) que as primeiras ocupações humanas no oeste de Santa Catarina estão relacionadas a
populações caçadoras coletoras da tradição Umbu;
b) que os objetos característicos da cultura pré-ceramista altoparanaense correspondem a
grupos ceramistas Guarani. Não obstante, esta pesquisa revela a variabilidade das indústrias líticas na
região e destaca os aspectos que diferenciam a indústria dos caçadores coletores da indústria lítica
dos horticultores.
Para a apresentação desta pesquisa neste artigo foram selecionados três sítios arqueológicos
na região24. A seleção desses sítios justifica-se por três razões:
a) trata-se de sítios em profundidade e com sobreposição de culturas;
b) obtiveram-se datações bastante antigas para as ocupações na região;
c) em um mesmo sítio é possível traçar comparações entre as indústrias líticas de grupos de
caçadores coletores e as de grupos ceramistas. Esses sítios estão relacionados a grupos de caçadores
coletores que datam de períodos tão antigos quanto aqueles apontados por Rohr (1966) – em torno de
8 300 anos AP – e são constituídos de indústrias líticas que apresentam grande diversidade formal de
objetos. Nos níveis artificiais de escavação mais profundos, exclusivamente líticos, as indústrias
constituem-se de objetos característicos da tradição Umbu. Destaca-se o predomínio das lascas
unipolares e das pequenas peças bifaciais, tais como as pontas de projétil e as formas foliáceas. Nos
níveis superiores, com material litocerâmico, as datações foram mais recentes e as indústrias,
relacionadas à tradição Tupiguarani, são formadas especialmente por lascas bipolares e peças bifaciais
de diversas dimensões - com destaque para as peças de grande porte que caracterizam a cultura
altoparanaense. Além disso, nesses sítios tem-se um conjunto de lâminas produzidas com base em
um esquema operatório bastante peculiar, destacando-se do restante da coleção.
Neste artigo, portanto, serão destacados os argumentos que reforçam a hipótese de que
as populações mais antigas a ocuparem a região oeste catarinense correspondem à tradição
Umbu; e que as indústrias identificadas e caracterizadas como da tradição Altoparanaense ou
Humaitá, nada mais são do que objetos líticos pertencentes a sítios de populações ceramistas.

Os sítios arqueológicos:
inserção na paisagem atual, distribuição dos materiais e datações
Os sítios arqueológicos selecionados localizam-se cerca de seis quilômetros e meio a
montante da confluência dos rios Chapecó e Uruguai, entre os municípios de Águas de Chapecó, em
Santa Catarina, e Alpestre, no Rio Grande do Sul. A área corresponde ao Planalto das Araucárias -
integrado pelas unidades Planalto Dissecado do rio Iguaçu/rio Uruguai e Planalto dos Campos Gerais,
onde ocorreram sequências de derramamentos de rochas efusivas que constituíram a formação Serra
Geral. Nesta região os rios são sinuosos, com vales encaixados e patamares nas vertentes que
formam, muitas vezes, corredeiras e pequenas cachoeiras.
Os três sítios analisados neste artigo localizam-se às margens do rio Uruguai sobre extensos
patamares aplainados25. Esses sítios possuem camadas arqueológicas em profundidades diferentes
um do outro, mas todos são compostos por níveis exclusivamente líticos - camadas inferiores, e níveis
litocerâmicos - camadas superiores 26.
Nos trabalhos arqueológicos executados nessa área foi possível realizar a análise
radiocarbônica de estruturas de combustão em cinco sítios arqueológicos. Os resultados atestaram que

24
Os três sítios arqueológicos denominam-se: Linha Policial 1 (ACH-LP1), Linha Policial 3 (ACH-LP3) e Alto Alegre 3 (ALP-
AA3).
25
Os sítios Linha Policial 1 (ACH-LP1) e Linha Policial 3 (ACH-LP3) encontram-se na margem direita do rio, em torno de
350 m de distância um do outro. O sítio Alto Alegre 3 (ALP-AA3), mais distante, encontra-se na margem esquerda do rio, no
sopé de uma elevação bastante íngreme.
26 Assim sendo, as indústrias líticas foram analisadas, separadamente, em dois conjuntos: a) litocerâmico – no sítio ALP-AA3,

entre os níveis 0 e 60 cm, e nos sítios ACH-LP3 e ACH-LP1, entre os níveis 0 e 20 cm; e b) somente lítico – no sítio ALP-
AA3, entre os níveis 60 e 170 cm, no sítio ACH-LP3, entre os níveis 20 e 80 cm, e no sítio ACH-LP1, entre os níveis 20 e 130
cm.

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os conjuntos líticos correspondem às ocupações humanas mais antigas da região oeste catarinense,
equiparando-se às datas indicadas por Rohr (1966), e foram relacionados aos grupos de caçadores
coletores da tradição Umbu. Por outro lado, os conjuntos litocerâmicos correspondem a ocupações
relativamente recentes e foram relacionados a populações ceramistas Tupiguarani.
Para as ocupações mais antigas, ou seja, nos níveis exclusivamente líticos, um dos sítios27
alcançou as datas entre 8 370 ± 60 AP (Beta 236422) e 8 270 ± 70 anos AP (Beta 236423); e outro
sítio28 atingiu as datas entre 7 260 ± 60 anos AP (Beta 236420) e 6 990 ± 70 anos AP (Beta 236421).
Nos níveis litocerâmicos as datações foram mais recentes. Em três sítios de ocupações
exclusivamente ceramistas29 – os resultados variaram em torno de 750 e 320 anos AP. Nestes
contextos, portanto, as ocupações mais recentes se distanciam em torno de 7 000 anos da ocupação
mais antiga.

Caçadores coletores e ceramistas:


diferentes estratégias na produção de suas indústrias líticas
O modo de apropriação das matérias-primas pelos grupos de caçadores coletores e
ceramistas que ocuparam a área em estudo estende-se também para toda a região oeste catarinense.
Ao ocuparem um território com abundância e disponibilidade de rochas silicosas de alta qualidade para
o lascamento - dadas a sua homogeneidade e elevada dureza, tais como os arenitos silicificados - de
granulometrias diversas, as rochas criptocristalinas - calcedônias, ágatas, etc., e os quartzos, os
artesãos não hesitaram em utilizá-las. Esse modo de apropriação implicava em uma estratégia de
minimizar os custos de busca das matérias-primas nas fontes - especialmente nas margens dos rios, e
o seu transporte para os locais de assentamento. Dessas explorações restaram núcleos – embora nos
três sítios os núcleos sejam escassos – de configurações diversas, sejam eles debitados unipolar -
predominam as configurações com poucas retiradas ou as formas poliédricas, ou bipolarmente.
Destaca-se que nessas explorações a diferença entre os artesãos caçadores coletores e os ceramistas
encontra-se somente nos percentuais entre núcleos unipolares e bipolares – os exemplares bipolares
são mais frequentes nos níveis litocerâmicos. No entanto, num dos sítios superficiais 30, composto de
50 objetos líticos e nenhum fragmento cerâmico, foram identificados núcleos unipolares de grande porte
de arenito silicificado e núcleos bipolares de rochas criptocristalinas. Nos exemplares unipolares
identificam-se negativos que equivalem às lascas - residuais e retocadas - presentes nas indústrias dos
três assentamentos de caçadores coletores. Assim, visto a diversidade de núcleos, esse mesmo sítio
parece representar uma oficina de lascamento onde os artesãos, indistintamente, se dedicavam à
exploração das matérias-primas ali disponíveis.
Com preferências distintas quanto ao tipo de matéria-prima selecionada e ao modo de
exploração dos núcleos, as indústrias de ambos os grupos refletem essas opções, diferenciando-
se nos percentuais e nos tipos de instrumentos que as compõem.
Assim, uma das diferenças que se destaca é o percentual entre arenitos silicificados e rochas
criptocristalinas. Enquanto os caçadores coletores optaram preferencialmente pelos arenitos
silicificados - em torno de 60%, os grupos ceramistas preferiram as rochas criptocristalinas - 62%.
Quanto ao lascamento dessas rochas, os artesãos empregaram tanto a técnica unipolar
quanto a bipolar. A diferença é que a técnica unipolar foi invariavelmente empregada no lascamento de
arenitos - friáveis e silicificados - e de basaltos, mas foi alternada com a técnica bipolar no lascamento
das rochas criptocristalinas e do quartzo. Porém, ainda que sejam técnicas recorrentes nos distintos
grupos indígenas, o lascamento das rochas criptocristalinas demonstrou certas diferenças - observadas
especialmente entre os tipos de lascas residuais e retocadas. Os caçadores coletores -conjunto lítico,
empregaram preferencialmente a técnica unipolar, ao passo que os ceramistas - conjunto litocerâmico,

27
Sítio ACH-LP1.
28
Sítio ACH-LP3.
29
Sítios ACH-SU1C3, ACH-SU3C2 e ALP-AA6. Estes sítios cerâmicos estão localizados nas margens do rio Uruguai com
pequena distância entre um e outro: SU1C3 e SU3C2, 1.200 m; SU1C3 e AA6, 2.000 m; SU3C2 e AA6, 985 m. Ressalta-se
que, dentre esses, somente o AA6 fica na margem esquerda do rio, ou seja, no Estado do Rio Grande do Sul. Os sítios LP1 e
LP3 distam somente 100 m um do outro, e ambos distam 3.300 m do AA3. O sítio AA3 também está localizado na margem
esquerda do rio Uruguai.
30
ACH-AA1 - lateral leste do sítio ALP-AA3.

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utilizaram especialmente a técnica bipolar. Esse resultado atesta que, em períodos distintos, os
artesãos adotaram estratégias diferenciadas para o lascamento das rochas criptocristalinas.
As lascas bipolares - de diferentes matérias-primas - nos conjuntos líticos representam entre
2% e 11%, ao passo que, nos conjuntos litocerâmicos, essas lascas representam percentuais mais
elevados: entre 28% e 54%. As lascas unipolares - de diferentes matérias-primas, apesar dos altos
percentuais em ambos os conjuntos, também apresentam diferenças. Nos conjuntos líticos, as lascas
unipolares representam entre 85% e 96% da amostra; nos conjuntos litocerâmicos decrescem,
representando entre 46% e 71% da amostra. Ou seja, no conjunto lítico dos três sítios, as lascas
residuais bipolares não ultrapassam o percentual de 13% 31; ao passo que as lascas unipolares, ao
contrário, formam o conjunto de peças mais representativo e alcançam percentuais maiores do que
85%32. Por sua vez, nos conjuntos litocerâmicos dos três sítios, comparada aos conjuntos líticos, a
quantidade de lascas bipolares aumenta aproximadamente 32,7% 33 e as lascas unipolares decrescem
em torno de 32,1%34.
Tais relações indicam que entre os artesãos ceramistas a técnica bipolar foi efetivamente
mais empregada do que entre os artesãos caçadores coletores, e essa preferência tecnológica
representa uma entre as diferentes estratégias empregadas na produção dos instrumentos dessas
distintas populações. Assim, tal preferência caracteriza os grupos ceramistas destes três sítios
pesquisados e sugere estar relacionada à função dos mesmos, ou seja, em que as produções
destinavam-se a tarefas domésticas, desempenhadas no âmbito de suas aldeias. Ademais,
considerando-se que lascas bipolares retocadas de rochas criptocristalinas configurem função
e/ou funcionamento diferentes de lascas unipolares retocadas de arenito silicificado, ter-se-iam
entre as distintas populações prioridades diferenciadas de tarefas.
Paralelamente a estas produções, identifica-se uma variabilidade de lâminas que forma um
conjunto de destaque em face de sua raridade em outros sítios arqueológicos no oeste de Santa
Catarina. Essa produção de lâminas35 certamente exigiu de seus artesãos maior habilidade, maior
controle na produção e até mesmo um saber-fazer mais rigoroso do que o necessário para a produção
de outros instrumentos, ao menos no que diz respeito às lascas retocadas, sejam elas unipolares ou
bipolares (Fig. 1). Primeiramente, chamam a atenção os altos percentuais de lâminas encontradas nos
conjuntos líticos36; e, em segundo lugar, a preferência para a produção de lâminas de arenito
silicificado, em detrimento de lâminas de metalamito, de rocha criptocristalina e de quartzo. Com base
no estudo da disposição e orientação das retiradas dorsais destas lâminas foi possível classificá-las
em tecnotipos, que representam sua variabilidade técnica. Tal classificação revelou que três tecnotipos
representam os modos mais recorrentes da produção:
a) exemplares com dois negativos sobrepostos e consecutivos com direções de debitagem
paralelas à debitagem da lasca;
b) lâminas com três ou mais negativos sobrepostos e consecutivos com direções de
debitagem paralelas à debitagem da lasca;
c) lâminas com mais de três negativos com direções de debitagem aleatórias. Destaca-se,
ainda, que sinais de encabamento não foram identificados em nenhuma peça.
Nessas indústrias, as lâminas foram obtidas por meio de certa regularidade na produção, em
que seus artesãos seguiram um esquema operatório particular e cuidadoso que envolveu altos
investimentos. Certamente esses instrumentos eram destinados a atividades recorrentes, específicas

31
AA3: 2,6%; LP1: 12,1%; e LP3: 11,2%.
32 AA3: 96,3%; LP1: 87,2%; e LP3: 88,1%.
33
Comparando os conjuntos líticos com os litocerâmicos, as lascas bipolares apresentam os seguintes resultados: sítio AA3:
de 2,6 para 28,1%; sítio LP1: de 11,2 para 41,8%; e sítio LP3: de 12,1 para 54,1%.
34
Comparando os conjuntos líticos com os litocerâmicos, as lascas unipolares apresentam os seguintes resultados: AA3: de
96,3 para 71,5%; LP1: de 88,1 para 58%; e LP3: de 87,2 para 45,9%.
35
A produção de lâminas requer um estudo bastante detalhado, pois suas debitagens são controladas desde o preparo do núcleo
- fase de inicialização - até a finalização do instrumento, de modo que, para estudá-las, é preciso analisar desde o método de
suas debitagens até os estigmas produzidos mediante o tipo de percussão efetuado - golpe reto ou tangencial (Pélegrin 2000).
Nesse trabalho será apresentada somente uma análise preliminar desse material, sem o detalhamento necessário.
36
No sitio ALP AA3, das 19 lâminas encontradas, 31,6% pertencem ao conjunto litocerâmico e 68,4% ao conjunto lítico. No
sitio ACH LP1, das 51 lâminas encontradas, 11,8% pertencem ao conjunto litocerâmico e 88,2% ao conjunto lítico. No sitio
ACH LP3, das 107 lâminas encontradas, 4,7% pertencem ao conjunto litocerâmico e 95,3% ao conjunto lítico.

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e especializadas – que seguiam certos padrões –, tão elaboradas quanto as pontas de projétil. Além
disso, é possível afirmar que esses instrumentos eram empregados em atividades que lidavam com
materiais bastante frágeis, pois possuem gumes bem preparados e finos.
A produção de peças bifaciais foi igualmente relevante, totalizam 100 exemplares e foram
encontradas tanto nos conjuntos líticos (Fig. 2) quanto nos conjuntos litocerâmicos (Fig. 3) dos três
sítios aqui apresentados. Tais peças foram classificadas em distintos tecnotipos e, entre um conjunto
e outro, apresentam variações quantitativas. A classificação do conjunto desses instrumentos foi
definida com base na coleta de peças bifaciais e unifaciais de diversos sítios arqueológicos superficiais
identificados na área dessa pesquisa. Descrevendo diacriticamente os diferentes exemplares, esses
foram classificados segundo diferenças técnicas e dimensionais. De forma resumida, há tecnotipos que
correspondem a peças de grande porte - entre estas, encontram-se machados bumerangoides,
característicos da cultura altoparanense, pontas de projétil, e outros que correspondem a peças
menores, do tipo lanceoladas ou foliáceas - características da tradição Umbu.
Na indústria lítica de um dos sítios37, por exemplo, as peças bifaciais somam 66 exemplares:
7 peças no conjunto litocerâmico e 59 peças no conjunto lítico. Nos níveis de escavação, observou-se
uma dispersão ao longo de toda a ocupação, com picos de frequência (48 peças) exatamente onde se
têm as maiores concentrações de objetos da indústria, ou seja, entre 30 e 50 cm de profundidade. Na
indústria lítica de outros dois sítios38, observou-se semelhante dispersão.
Da análise do sítio ACH-LP3 constata-se que em relação às peças bifaciais:
a) 89% das peças encontram-se no conjunto lítico;
b) as pontas de projétil são exclusivas do conjunto lítico (com 7 peças); as peças bifaciais
lanceoladas, foliáceas e, geralmente, delgadas são mais numerosas (69,5% do total) em relação às
pontas de projétil (11,8%) e às peças bifaciais de grande porte (17%);
c) no conjunto litocerâmico, as peças bifaciais foliáceas são mais numerosas (5 peças)
comparadas ao número de peças bifaciais de grande porte (2 peças);
d) as matérias-primas são diversas, porém as peças de basalto correspondem aos tecnotipos
representativos das peças de grande porte; as peças de rocha criptocristalina, metalamito e quartzo
correspondem aos tecnotipos cujas peças são menores, lanceoladas e delgadas; e as peças de arenito
silicificado correspondem aos diversos tecnotipos.
Avaliando esses resultados39, a diferença mais significativa entre os dois conjuntos é o
predomínio das peças bifaciais no conjunto lítico e, neste, a exclusividade das pontas de projétil e a
maior frequência dos tecnotipos cujas peças são de pequeno porte, lanceoladas e foliáceas, com
dimensões entre 5 e 10 cm de comprimento. No conjunto litocerâmico essa diferença é mais sutil, pois
os percentuais de peças de pequeno - lanceoladas e foliáceas, e de grande porte - que poderiam ser
relacionadas à cultura de caçadores coletores, são equivalentes, embora escassos em ambos os
casos. Desse modo, quanto a essas produções, atesta-se a recorrência das pontas de projétil e a alta
frequência das pequenas peças bifaciais foliáceas e lanceoladas no conjunto lítico, ratificando a
correlação dessa indústria aos grupos de caçadores coletores da tradição Umbu.
Em relação às peças bifaciais de grande porte, o que se observa é a baixa frequência e a
ocorrência dos mesmos tecnotipos tanto na indústria do conjunto lítico quanto do conjunto litocerâmico.
Por outro lado, considerando-se que as peças bifaciais que caracterizam a cultura altoparanaense
serviram de referência para designar uma cultura exatamente porque apresentam grandes dimensões
e que, no vale do rio Uruguai, na maioria das vezes essas peças são encontradas em sítios superficiais,
exclusivamente líticos ou associadas à cerâmica (Hilbert et al. 2000, Hoeltz e Brüggemann 2003, Hoeltz
2005), é necessário questionar se outra diferença entre os conjuntos não estaria nas dimensões das
peças de um mesmo tecnotipo. Dessa forma, quando se avaliam os comprimentos das peças de um
mesmo tecnotipo, os resultados apontam que:
a) entre os tecnotipos que representam peças de grande porte, as peças bifaciais são em
torno de 3,5 cm maiores no conjunto litocerâmico - variam de 8 a 20 cm de comprimento, com destaque
para as peças produzidas sobre blocos, com UTF(t) em ambas as laterais e na extremidade distal, e
UTF(p) cortical na porção meso-proximal, que chegam a ser 7,5 cm maiores do que no conjunto lítico;

37 Sítio ACH-LP3.
38
Sítio ALP-AA3: 8 peças no conjunto litocerâmico e 7 no conjunto lítico. Sitio ACH-LP1: 9 peças no conjunto litocerâmico
e 34 no conjunto lítico.
39
Destaca-se que tais resultados assemelham-se aos resultados dos sítios ALP-AA3 e ACH-LP1.

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b) entre os tecnotipos que representam as peças de pequeno porte, entre um conjunto e outro,
as dimensões das peças foliáceas são em torno de 5 cm maiores no conjunto lítico - variam de 2 a 12
cm de comprimento.
Diante desses resultados, sugere-se que as dimensões das peças bifaciais de grande porte
configuram-se, ainda que sutilmente, como um dos elementos diferenciadores da produção desse tipo
de peça entre grupos étnicos distintos. Essa avaliação se sustenta na medida em que essas peças,
equiparáveis em termos quantitativos, são maiores nos conjuntos litocerâmicos do que nos conjuntos
líticos. O mesmo não se confirma entre as peças foliáceas de pequeno porte, pois, sendo mais
numerosas nos conjuntos líticos do que nos conjuntos litocerâmicos, é natural que nos conjuntos líticos
apresentem maior variabilidade dimensional.
Entretanto, a escassez das peças bifaciais de grande porte nos conjuntos líticos nos leva a
questionar em que medida os processos pós-deposicionais podem ter deslocado tais objetos de suas
posições originais. Entendemos que há de se ter cautela na avaliação estratigráfica de sítios,
especialmente naqueles localizados em margens de grandes rios (com alta erosão das margens e
sedimentação), pois a falta de controle nos seus resgates conduz, invariavelmente, a interpretações
equivocadas. Contribui para tal questionamento a alta frequência desses instrumentos na maioria das
indústrias dos sítios ceramistas menores, superficiais ou mais rasos, localizados nas proximidades dos
três sítios apresentados, e entre os sítios e as ocorrências líticas identificadas sobre a superfície da
extensa área do reservatório da usina. Não obstante, verifica-se que tais peças são especialmente
recorrentes nos níveis intermediários entre o conjunto lítico e o conjunto litocerâmico dos três sítios
apresentados.
Em suma, a análise das indústrias líticas dos três sítios com sobreposição de ocupações
demonstrou que estratégias tecnológicas distintas estavam sendo empregadas por dois diferentes
grupos culturais que ocuparam aqueles locais em diferentes períodos. As indústrias dos conjuntos
exclusivamente líticos, datados entre 8.300 e 6.900 anos AP, relacionam-se aos caçadores coletores
da Tradição Umbu por apresentarem estratégias de produção direcionadas predominantemente à
obtenção de pequenos artefatos de tecnologia bifacial através da técnica unipolar. Tais produções,
onde as rochas de arenito silicificado foram mais amplamente utilizadas, resultaram em pontas de
projétil de tipologias variadas, um conjunto de lâminas de gumes finamente retocados, peças bifaciais
de tecnotipos variados, sendo as formas foliáceas e lanceoladas de pequeno porte - entre 5 e 10 cm
de comprimento) -as mais numerosas, e uma variedade de resíduos de lascamento unipolar. As
indústrias dos conjuntos litocerâmicos, associadas às camadas estratigráficas mais recentes e com
datações estimadas entre 750 e 320 anos AP, associam-se ao sistema de assentamento da Tradição
Guarani. Neste caso, as estratégias de produção lítica foram orientadas especialmente para a obtenção
de lascas retocadas bipolares de rochas criptocristalinas e à produção de peças bifaciais de portes
avantajados de arenito silicificado e basalto - entre 8 e 20 cm. Dentre esses artefatos bifaciais destaca-
se a presença dos talhadores bifaciais bumerangoides. Nesses conjuntos ocorrem também afiadores
de arenito, percutores, perfuradores, lâminas de machado polidas e tembetás.
As características dessas indústrias permitem relacionar também à Tradição Guarani o
restante dos sítios líticos de superfície pesquisados na área da usina, partindo da ideia de que estes
integram o complexo situacional de sítios associados aos modelos de sistema de assentamento
Guarani (Noelli 1993). Desse modo, os sítios litocerâmicos maiores 40, localizados nas margens do rio
Uruguai, com indústrias formadas por conjuntos adequados a atividades domésticas, como as lascas
retocadas de calcedônia e as peças bifaciais de pequeno porte, estariam relacionados às aldeias
Guarani - amundá. Os sítios litocerâmicos menores e os exclusivamente líticos, pouco mais distantes
das margens do rio, com indústrias formadas, sobretudo, por núcleos, lascas residuais e retocadas
unipolares e peças bifaciais de porte avantajados, estariam relacionados às áreas de cultivo, de manejo
agroflorestal e de extração de matérias-primas minerais e vegetais, que corresponderiam a locais de
atividade específica distribuídos diferencialmente na área de domínio do tekohá.

40
ALP-AA3, ACH-LP1 e ACH-LP3.

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Novos indicadores para antigos questionamentos


A tradição Umbu, criada nos anos de 1960, representa populações de caçadores coletores
portadores de uma indústria lítica com tecnologia baseada especialmente na produção acurada de
instrumentos bifaciais, como pontas de projétil, peças lanceoladas e foliáceas delgadas, teve uma longa
permanência e adaptou-se a distintas regiões no sul do Brasil. Com o passar dos anos, diferentes
pesquisas têm ratificado estas caracterizações. Idêntico processo não ocorreu com a cultura
altoparanaense, que, caracterizada por peças bifaciais de grande porte e renomeada de tradição
Humaitá, passou a ser alvo de discussão permanente em torno de sua existência (Dias e Silva 2001,
Dias 2003, Hoeltz e Brüggemann 2003, Hoeltz 2005).
A pesquisa aqui apresentada, realizada na área de confluência dos rios Chapecó e Uruguai,
reforça tais questionamentos ao fornecer novos indicadores. Os resultados atestam que as populações
de caçadores coletores da tradição Umbu, portadores de um conjunto artefatual com características
tecnológicas bifaciais específicas, foram os primeiros habitantes da região oeste de Santa Catarina,
por volta de 8 300 anos AP e que, em períodos posteriores, em torno de 7 000 anos, chegam à região
as populações ceramistas Guarani, portadores de uma indústria lítica formada, entre outros
instrumentos, por peças bipolares e peças bifaciais de portes avantajados.
Para Dias e Hoeltz (2010) a análise dos questionamentos em torno da tradição Humaitá na
arqueologia sul brasileira revela implicações interpretativas de duas perspectivas analíticas opostas,
onde os conjuntos artefatuais relacionados à Tradição Humaitá são entendidos, de um lado, pela
perspectiva histórico-cultural como assinaturas que representam a variação espaço-temporal de uma
suposta ocupação caçadora coletora; de outro, pela perspectiva sistêmica, onde a variabilidade
tecnológica dessas indústrias líticas é compreendida como possuidora de significados contextuais
relativos a distintas formas de ocupação e utilização do espaço regional no passado pré-colonial.
Na pesquisa apresentada, os dados obtidos sustentam a perspectiva sistêmica de interpretar
os contextos ao revelar que a variabilidade das indústrias bifaciais está associada a complexos
situacionais de sítios pertencentes a diferentes sistemas de assentamento. Neste caso, os sítios líticos
relacionados ao sistema de assentamento dos grupos Tupiguarani diversificam-se segundo os
contextos funcionais aos quais estão associados.

Agradecimentos
Agradecemos à Dra. Solange Caldarelli, diretora da Scientia Consultoria Científica, e às importantes
contribuições de nossos colegas de profissão Letícia M. Müller, Silvano Silveira da Costa, Edmara Schuch,
Rodrigo Lavina e Rafael Rizzi.

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Figura 1 –
Lâminas
__________________________________________________________________________________________
Figure 1 –
Lames

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Figura 2 –
Peças bifaciais dos conjuntos líticos
__________________________________________________________________________________________
Figure 2 –
Pièces bifaciales des contextes lithiques

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Figura 3 –
Peças bifaciais dos conjuntos litocerâmicos
__________________________________________________________________________________________
Figure 3 –
Pièces bifaciales de contextes litho-céramiques

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Les récentes recherches archéologiques effectuées dans la région ouest de l’Etat de Santa
Catarina au Brésil fournissent de nouvelles informations sur l’ancienneté, les stratégies techniques et
la variabilité des industries lithiques des groupes indigènes pré-coloniaux du bassin du fleuve Prata 41.
Dans cette région, plusieurs sites dotés d’assez épaisses couches archéologiques ont été découverts. Il
a ainsi été possible d’identifier clairement l’usage de ce même espace par deux populations indigènes
distinctes, à des périodes différentes. Les couches les plus profondes sont le fait de groupes de
chasseurs-cueilleurs de la tradition Umbu tandis que les couches supérieures sont à mettre en relation
avec des groupes d’horticulteurs de la tradition Guarani.
Les datations obtenues pour les vestiges archéologiques présents dans les couches les plus
profondes des sites remontent aux premières périodes d’occupation humaine attestées dans la région.
Les vestiges associés à ces dates indiquent que les chasseurs-cueilleurs produisaient des industries
lithiques très variées sur le plan morphologique, mais d’une certaine rigueur technique. Ces productions
sont constituées d’objets bifaciaux, en particulier des pointes de projectiles, de différents types.
Dans les couches supérieures des sites, d’âge récent, les industries lithiques des horticulteurs
se caractérisent par une grande fréquence d’objets obtenus par percussion bipolaire sur enclume et la
récurrence de grandes pièces bifaciales.
Selon Dias et Bueno (2010), les populations humaines associées à la tradition Umbu seraient
arrivées dans les régions sud et sud-est du Brésil aux alentours de 9 500 ans avant le présent et auraient
occupé de longues bandes de la Forêt Atlantique continentale. Les auteurs suggèrent que, malgré
l’absence de pointes « en queue de poisson », ces groupes seraient arrivés durant la transition
Pléistocène-Holocène. A cette période, les voies de peuplement se sont étendues vers l’intérieur du
continent sud-américain à partir de la côte pacifique et ont atteint l’Altiplano andin, la région de la Pampa
et la Patagonie, ainsi que les vallées des fleuves Uruguay, Paraná et Paraguay (Dias 2004). La
subsistance de ces groupes reposait essentiellement sur la chasse, la pêche et la collecte de produits
végétaux. Dans le biome de la Forêt Atlantique, ils trouvèrent une grande diversité de ressources, ce
qui leur permit de rester dans la région durant des milliers d’années.
La croissance démographique de ces chasseurs-cueilleurs a influencé leurs déplacements
sur de nouvelles voies de colonisation en direction du nord, où ils ont atteint la zone de transition avec
le biome du Cerrado. Les populations d’horticulteurs sont arrivées plus tard dans cette région. Suivant
des modes d’occupation de l’espace et d’organisation sociale différents, ils ont occupé en partie des
zones précédemment investies par les groupes anciens. Leurs instruments lithiques comptent des
bifaces de dimensions variées, plus souvent de grande taille, leur longueur dépassant 15 cm.
La recherche présentée ici révèle la diversité existante entre les industries lithiques des
groupes de chasseurs-cueilleurs et d’horticulteurs. Ces résultats corroborent l’hypothèse selon laquelle
les premières occupations humaines du territoire de l’Etat de Santa Catarina eurent lieu dans l’ouest de
l’Etat, par des groupes de chasseurs-cueilleurs de la tradition Umbu – contrairement à l’idée selon
laquelle les premiers habitants auraient été des chasseurs-cueilleurs de la culture Altoparanaense ou
tradition Humaitá42.

41
Nous traitons dans cet article des résultats des recherches archéologiques effectuées dans le périmètre de l’usine
hydroélectrique Foz do Chapecó, sur les communes de Alpestre, dans l’Etat de Rio Grande do Sul, et de Aguas de Chapecó,
dans l’Etat de Santa Catarina (Scientia 2010).
42 Confère notamment Schmitz (2011, p. 73-104) qui caractérise et situe dans l’espace et dans le temps la culture
Altoparanaense et Hoeltz (2005, p. 36-41) où est présenté un résumé des principales caractéristiques de la tradition Humaitá.

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Principales caractéristiques des industries lithiques du sud du Brésil


Les recherches archéologiques développées dans le sud du Brésil à propos des populations
de la fin du Pléistocène et du début de l’Holocène43 ont débuté dans le sud-ouest de l’Etat de Rio Grande
do Sul, sur la rive gauche du fleuve Uruguay et ses affluents Ibicuí, Touro Passo et Quaraí, dans les
communes de São Borja, Itaquí, Uruguaiana, Quaraí et Alegrete. Ces recherches, développées par
Eurico Th. Miller, ont défini une « tradition paléo-indigène » constituée des phases Ibicuí - datée autour
de 12 000 BP, et Uruguai datée entre 10 000 et 8 000 BP (Schmitz 1985). Selon Miller (1976 apud
Schmitz 1985), la phase Ibicuí est représentée par des artefacts peu élaborés, taillés par percussion et
par pression, parmi lesquels des éclats avec traces d’utilisation, des choppers et des racloirs de facture
grossière, en basalte et en grès métamorphisé. La phase Uruguai comprend des produits mieux
élaborés, comme des pointes de projectiles pédonculées, des racloirs de formes variées, des couteaux
bifaciaux, des préformes bifaciales lancéolées, produits sur du basalte, du grès métamorphisé, mais
aussi de la calcédoine et du quartz.
Au cours de recherches archéologiques dans l’ouest de l’Etat de Santa Catarina, il a été
constaté que les sites archéologiques se concentraient principalement sur les rives du fleuve Uruguay
et de ses affluents et que les vestiges lithiques mis au jour correspondaient à divers objets produits sur
des roches locales comme du grès silicifié, du basalte, de la calcédoine et du quartz (Menghin
1955/1956, Rohr 1966, Schmitz et Basile Becker 1968, Piazza 1969, 1971, Goulart 1983, Herberts et
Caldarelli 2002, Scientia 2010). Ces objets, débités par percussion directe à la pierre et percussion
bipolaire sur enclume - le choix de l’une ou de l’autre dépend de la matière première, se composent de
nucléus aux dimensions variées, d’éclats et d’un ensemble d’outils formé de pièces façonnées
bifacialement, comme des pointes de projectiles, des pièces lancéolées et foliacées – préformes - et
des pièces bifaciales de grandes dimensions, généralement produites sur bloc et fréquemment
appelées chopper et chopping-tool. Quelques-uns de ces sites sont associés aux groupes de
chasseurs-cueilleurs de la tradition Umbu, d’autres à des chasseurs-cueilleurs de la culture
altoparanaense.
Il existe un consensus quant à la caractérisation de la tradition Umbu comme ensemble
correspondant à des populations indigènes porteuses d’une méthode technologique propre : le
façonnage bifacial, répandues sur un vaste territoire comprenant le sud du Brésil 44 et des terres de l’est
de l’Argentine et du Paraguay, où elles se seraient maintenues pendant une longue période. Cette
rigidité de la production lithique peut s’expliquer, selon Boëda (1997), par le fait que la réalisation d’un
acte ou d’une succession logique d’actes n’est possible que par l’application de connaissances
techniques et de savoir-faire acquis très tôt, quotidiennement, par les artisans. Mais, en fonction de la
structure interne des sociétés et de la complexité des techniques utilisées, l’acquisition précoce implique
que ces connaissances soient assimilées de manière inconsciente. Ces connaissances et savoir-faire
techniques sont alors considérés de manière rigide et ne sont pas renégociés au cours de la vie adulte,
bien qu’ils puissent éventuellement faire l’objet d’adaptations. L’auteur ajoute que la rigidité est
synonyme de stabilité et permet donc de reconnaître, individualiser et différencier les sociétés.
La culture altoparanaense ne fait pas l’objet d’un tel consensus. Cette dernière, selon Menghin
(1955/1956), se caractérise principalement par la présence d’outils lithiques massifs, à retouches
bifaciales de formes variées, parmi lesquels des pièces courbées très reconnaissables - bifaces
boomerangoïdes. Son aire de dispersion correspond à toute la région des hautes vallées des fleuves
Paraná et Uruguay ainsi que la province de Misiones, en Argentine et au Paraguay, les zones est et
ouest de l’Etat de Santa Catarina et les zones ouest, centre et nord-est de l’Etat de Rio Grande do Sul
(Schmitz et Basile Becker 1968). Pour Rohr (1966) et Piazza (1969 et 1971), les sites les plus anciens
de l’ouest de l’Etat de Santa Catarina sont à mettre en relation avec cette culture. Dans la région sud
du Brésil, la culture pré-céramiste altoparanaense a été qualifiée de tradition Humaitá, toutefois, dans
beaucoup de sites, les objets typiques de cette culture supposée pré-céramiste sont trouvés en
association avec des vestiges céramiques des groupes Tupiguarani et Taquara/Itararé 45.

43
Dans l’article “Quão antigo é o povoamento do sul do Brasil?”, Dias et Jacobus (2003) effectuent une révision des recherches
sur le peuplement du territoire brésilien pendant la transition Pléistocène-Holocène. Dans ce texte, les auteurs évaluent et
intègrent les données de manière critique et manifestent la nécessité de développer de nouveaux projets régionaux sur ce thème.
44 Englobant la "tradition paléo-indigène" définie par Eurico Miller.
45
Sur ce point, lire Dias et Hoeltz (2010).

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Les recherches à l’usine hydroélectrique de Foz do Chapecó


Les recherches réalisées à l’usine hydroélectrique de Foz do Chapecó, à l’ouest de l’Etat
Santa Catarina (Scientia 2010), corroborent deux hypothèses :
a - que les premières occupations humaines dans l’ouest de Santa Catarina sont liées à des
populations de chasseurs-cueilleurs de tradition Umbu ;
b - que les objets caractéristiques de la culture altoparanaense, originellement considérée
comme pré-céramiste, correspondent en réalité à des groupes céramistes Guarani.
Ces recherches révèlent néanmoins la variabilité des industries lithiques de la région et les
différences entre la production des chasseurs-cueilleur et celles des horticulteurs.
Trois sites sélectionnés parmi les occupations de cette aire de recherche sont décrits dans le
présent article46. Le choix de ces sites se justifie pour trois raisons :
a - il s’agit de sites fouillés en profondeur présentant une séquence culturelle ;
b - ces sites ont livré des dates relativement anciennes ;
c - dans chaque site, il est possible de comparer les industries lithiques des groupes de
chasseurs-cueilleurs et des groupes céramistes.
Ces sites sont associés à des groupes de chasseurs-cueilleurs aussi anciens que ceux datés
par Rohr (1966), aux alentours de 8 300 BP, et caractérisés par des industries lithiques dont les objectifs
paraissent relativement variés. Dans les décapages artificiels les plus profonds, où seuls des vestiges
lithiques ont été trouvés, les industries sont constituées d’objets caractéristiques de la tradition Umbu.
Les éclats obtenus par percussion directe et les petites pièces bifaciales, comme les pointes de
projectiles et les formes foliacées, prédominent. Dans les décapages supérieurs, comprenant des
vestiges céramiques et lithiques, les dates sont plus récentes et les industries lithiques, associées à la
tradition Tupiguarani, sont principalement composées d’éclats produits par percussion bipolaire sur
enclume et de pièces bifaciales de dimensions variées, en particulier certaines, de grandes dimensions,
caractéristiques de la culture altoparanaense. En outre, ces sites ont livré un ensemble de lames
produites par un schéma opératoire spécifique, totalement distinct du reste de la collection.
Dans cet article seront développés les arguments renforçant l’hypothèse selon laquelle les
populations les plus anciennes à avoir occupé la région ouest de l’Etat de Santa Catarina correspondent
à la tradition Umbu alors que les industries identifiées comme appartenant à la tradition Altoparanaense
ou Humaitá furent produites par des populations de céramistes.

Les sites archéologiques :


contexte environnemental actuel, distribution des vestiges et datations
Les sites archéologiques sélectionnés se trouvent à près de 6,5 km en amont de la confluence
entre les fleuves Chapecó et Uruguay, entre les communes de Águas de Chapecó, dans l’Etat de Santa
Catarina, et Alpestre, dans l’Etat de Rio Grande do Sul. L’aire correspond au Plateau des Araucarias -
intégrant les unités du Plateau Disséqué des fleuves Iguaçu/Uruguay et du Plateau des Campos Gerais,
zone d’épanchement de roches effusives constituant la formation Serra Geral. Dans cette région, les
fleuves ont un cours sinueux, les vallées sont encaissées et forment des paliers entre les différentes
unités de relief qui donnent naissance à des torrents et de petites chutes d’eau.
Les trois sites analysés ici se trouvent sur les rives du fleuve Uruguay, sur de grands niveaux
aplanis47. Ces sites possèdent des couches archéologiques à différentes profondeurs, dans les couches
inférieures seul du matériel lithique a été trouvé, les couches supérieures ayant livré du matériel lithique
et céramique48.
Au cours de ces travaux archéologiques, il a été possible de procéder à des datations par
radiocarbone de structures de combustion de cinq sites. Les résultats ont attesté que les ensembles
lithiques associés aux chasseurs-cueilleurs de la tradition Umbu correspondent aux occupations

46
Il s’agit des sites: Linha Policial 1 (ACH-LP1), Linha Policial 3 (ACH-LP3) et Alto Alegre 3 (ALP-AA3).
47
Les sites Linha Policial 1 (ACH-LP1) et Linha Policial 3 (ACH-LP3) se trouvent sur la rive droite du fleuve, à environ 350
m l’un de l’autre. Le site Alto Alegre 3 (ALP-AA3), plus éloigné, se trouve sur la rive gauche, au pied d’un relief relativement
abrupt.
48 Ainsi, les industries lithiques ont été analysées séparément, en deux ensembles : a) ensemble litho-céramique - dans le site

ALP-AA3 : entre 0 et 60 cm de profondeur, et dans les sites ACH-LP3 et ACH-LP1 : entre 0 et 20 cm de profondeur ; b)
ensemble lithique uniquement- (dans le site ALP-AA3 : entre 60 et 170 cm de profondeur, dans le site ACH-LP3 : entre 20 et
80 cm, et dans le site ACH-LP1 : entre 20 et 130 cm.

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humaines les plus anciennes de la région ouest de Santa Catarina, résultats équivalents à ceux obtenus
par Rohr (1966). Les ensembles litho-céramiques correspondent, quant à eux, à des occupations
relativement récentes et ont été associés à des populations céramistes Tupiguarani.
Pour les occupations les plus anciennes, c’est-à-dire les niveaux exclusivement composés de
matériel lithique, un des sites49 a livré les dates de 8 370 ± 60 BP (Beta 236422) et 8 270 ± 70 BP (Beta
236423), et un autre50 les dates de 7 260 ± 60 BP (Beta 236420) et 6 990 ± 70 BP (Beta 236421).
Dans les niveaux litho-céramiques, les dates sont plus récentes. Dans trois sites
exclusivement occupés par des populations de céramistes51 les dates obtenues se situent entre 750 et
320 BP. Dans ces contextes, les occupations les plus récentes seraient donc chronologiquement
distantes de 7 000 ans des plus anciennes occupations.

Chasseurs-cueilleurs et céramistes :
différentes stratégies de production des industries lithiques
Le mode d’appropriation des matières premières par les groupes de chasseurs-cueilleurs et
de céramistes qui ont occupé l’aire d’étude s’étend dans toute la région ouest de Santa Catarina.
Occupant un territoire riche en roches siliceuses de haute qualité pour la taille - étant donné leur
homogénéité et leur dureté importante, comme le grès silicifié - de granulométrie diverse, les roches
cryptocristallines - calcédoine, agate, etc., et le quartz, les artisans n’ont pas hésité à les utiliser. Ce
mode d’appropriation implique une stratégie de minimisation de l’effort de recherche des matières
premières dans les gisements - spécialement le long des rives des fleuves, et leur transport dans les
lieux de résidence. De cette exploitation subsistent des nucléus - bien que rares dans les trois sites, de
configurations diverses, débités par percussion lancée - avec peu de négatifs ou de forme polyédrique,
ou par percussion bipolaire sur enclume. On note, dans ces exploitations, que la différence entre les
artisans chasseurs-cueilleurs et les céramistes se situe seulement au niveau des proportions entre
nucléus débités par percussion directe et ceux par percussion bipolaire sur enclume - ces derniers étant
plus fréquents dans les niveaux litho-céramiques. Cependant, dans un des sites de surface 52, où 50
objets lithiques ont été trouvés sans un seul fragment de céramique, des nucléus de grande taille ont
été débités par percussion directe sur grès silicifié et par percussion bipolaire sur enclume sur roches
cryptocristallines. Dans les exemplaires débités par percussion directe, on identifie des négatifs
d’enlèvements correspondant aux éclats présents dans les industries des occupations de chasseurs-
cueilleurs des trois sites. Etant donné la diversité des nucléus, ce même site paraît donc représenter un
atelier de taille où les artisans se consacraient, indistinctement, à exploiter les matières premières
disponibles.
Avec des préférences distinctes quant aux type de matière-première sélectionnée et au mode
d’exploitation des nucléus, les industries des deux groupes reflètent leurs choix, se différenciant dans
les pourcentages et les types d’outils produits.
Une des différences notables est la proportion de pièces en grès silicifié et en roches
cryptocristallines. Les chasseurs-cueilleurs ont opté préférentiellement pour le premier - autour de 60%,
tandis que les céramistes ont préféré les secondes - 62%.
Quant à la taille de ces roches, les artisans ont aussi bien employé la technique de percussion
directe que celle de percussion bipolaire sur enclume. La différence tient au fait que la première a été
employée pour la taille de grès - friable ou silicifié, et de basalte, tandis que les deux techniques ont été
utilisées dans la taille des roches cryptocristallines et du quartz. Toutefois, bien que récurrente dans les
différents groupes indigènes, la taille des roches cryptocristallines présente certaines différences,
observables notamment entre les types d’éclats retouchés et les déchets de taille. Les chasseurs-
cueilleurs - ensemble lithique, ont employé préférentiellement la technique de percussion directe alors
que les céramistes - ensemble litho-céramique, ont particulièrement utilisé la technique bipolaire sur

49
Le site ACH-LP1.
50
Le site ACH-LP3.
51
Les sites ACH-SU1C3, ACH-SU3C2 et ALP-AA6. Ces sites se trouvent sur les rives du fleuve Uruguay, proches les uns
des autres : SU1C3 et SU3C2 sont distants de 1 200 m; SU1C3 et AA6 de 2 000 m; SU3C2 et AA6 de 985 m. On note que,
parmi eux, seul AA6 est sur la rive gauche, donc dans l’Etat de Rio Grande do Sul. Les sites LP1 et LP3, distants de 100 m,
sont situés à 3 300 m de AA3. Le site AA3 est aussi sur la rive gauche du fleuve Uruguay.
52
ACH-AA1, à l’est du site ALP-AA3.

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enclume. Ce résultat atteste que, pendant des périodes distinctes, les artisans ont adopté des stratégies
différentes pour la taille des roches cryptocristallines.
Les éclats provenant de la percussion bipolaire sur enclume, toutes matières premières
confondues, représentent de 2 à 11% dans les ensembles lithiques et de 28 à 54% dans les ensembles
litho-céramiques. Les éclats débités par percussion directe, toutes matières premières confondues,
malgré des pourcentages élevés dans les deux ensembles, présentent aussi des différences. Dans les
ensembles lithiques, les éclats par percussion directe représentent entre 85 et 96% de l’ensemble et
sont moins nombreux dans les ensembles litho-céramiques, entre 46 et 71%. Dans l’ensemble lithique
des trois sites, les éclats par percussion bipolaire sur enclume ne dépassent pas 13% 53, alors que les
éclats par percussion directe, au contraire, forment l’ensemble de pièces le plus représentatif, atteignant
des pourcentages supérieurs à 85%54. Dans les ensembles litho-céramiques, en revanche, la quantité
d’éclats par percussion bipolaire sur enclume augmente d’environ 32,7% 55 et les éclats par percussion
directe décroissent d’environ 32,1%56.
Ces indices indiquent que parmi les artisans céramistes la technique bipolaire a été plus
employée que parmi les artisans chasseurs-cueilleurs, et cette préférence technologique représente
une des différentes stratégies employées dans la production des instruments de ces populations. Cette
préférence caractérise les groupes céramistes des trois sites étudiés et suggère son lien avec la fonction
de ces sites, ces productions se destinant à des tâches domestiques, réalisées au sein des villages. En
outre, considérant que les éclats retouchés obtenus par percussion bipolaire sur enclume de roches
cryptocristallines correspondent à des fonctions et des fonctionnements différents de ceux des éclats
retouchés obtenus par percussion directe de grès silicifié, nous aurions, entre les deux populations, des
propriétés différentes en termes de tâches effectuées.
Parallèlement à ces productions, on identifie un ensemble de lames, tout à fait original par
rapport à d’autres sites archéologiques de l’ouest de Santa Catarina. Cette production de lames 57 a
certainement exigé une grande habileté de la part des artisans, un grand contrôle de la production et
même un savoir-faire plus rigoureux que pour la production des autres instruments, au moins en ce qui
concerne les éclats retouchés, débités par percussion directe ou bipolaire sur enclume (Fig. 1). Sont
frappants, en premier lieu, les hauts pourcentages de lames trouvées dans les ensembles lithiques 58,
en second lieu, la préférence pour la production de lames de grès silicifié, au détriment des lames de
métapélite, de roches cryptocristallines et de quartz. A partir de l’étude de la disposition et de
l’orientation des enlèvements de la face supérieure de ces lames, il a été possible de les classer en
techno-types, qui représentent leur variabilité technique. Cette classification a révélé que trois techno-
types représentent les modes de production les plus courants:
a - les pièces avec deux négatifs adjacents consécutifs avec des directions de débitage
parallèles à celle de la lame ;
b - des lames avec trois négatifs ou plus, adjacents consécutifs, de direction parallèle à celle
de la lame ;
c - des lames avec plus de trois négatifs avec des directions de débitage variées.
On remarque aussi des indices d’emmanchement, qui n’ont été identifiés sur aucune autre
catégorie de support. Dans ces industries, les lames ont été obtenues par une certaine régularité de la
production, au cours de laquelle les artisans ont suivi un schéma opératoire particulier et soigné, qui
implique un haut degré d’investissement. Ces pièces étaient certainement destinées à des activités

53
AA3: 2,6%; LP1: 12,1%; et LP3: 11,2%.
54
AA3: 96,3%; LP1: 87,2%; et LP3: 88,1%.
55 La comparaison des ensembles lithiques et litho-céramiques en termes de proportion des éclats par percussion bipolaire sur

enclume donne les résultats suivants : site AA3: de 2,6 à 28,1%; site LP1: de 11,2 à 41,8%; site LP3: de 12,1 à 54,1%.
56
La comparaison des ensembles lithiques et litho-céramiques en termes de proportion des éclats par percussion directe donne
les résultats suivants : AA3: de 96,3 à 71,5%; LP1: de 88,1 à 58%; et LP3: de 87,2 à 45,9%.
57
La production de lames nécessite une étude assez détaillée car leur débitage est contrôlé dès la préparation du nucléus (phase
d’initialisation) jusqu’à la finalisation de l’instrument. Ainsi, pour les étudier, il est nécessaire d’analyser les méthodes de
débitage et les stigmates produits par le type de percussion effectué - interne ou marginal (Pélegrin 2000). Dans ce travail, nous
ne présentons qu’une analyse préliminaire de ce matériel, sans entrer dans ce niveau de détail.
58 Dans le site ALP AA3, des 19 lames trouvées, 31,6% appartiennent à l’ensemble litho-céramique et 68,4% à l’ensemble

lithique. Dans le site ACH LP1, des 51 lames trouvées, 11,8% appartiennent à l’ensemble litho-céramique et 88,2% à
l’ensemble lithique. Dans le site ACH LP3, des 107 lames trouvées, 4,7% appartiennent à l’ensemble litho-céramique et 95,3%
à l’ensemble lithique.

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spécifiques et spécialisées, qui suivaient certaines normes, aussi élaborées que les pointes de
projectiles. En outre, on peut affirmer que ces instruments étaient employés dans des activités sur des
matériaux fragiles, car ils possèdent des tranchants bien préparés et fins.
La production de pièces bifaciales est également importante dans ces sites. Un total de 100
pièces a été mis au jour et trouvé dans les ensembles lithiques (Fig. 2) et litho-céramiques (Fig. 3) des
trois sites étudiés. Ces pièces ont été classées en plusieurs techno-types et présentent des différences
quantitatives d’un ensemble à l’autre. La classification de l’ensemble de ces outils se base sur les pièces
bifaciales et unifaciales collectées dans l’ensemble de la région. Leur classification est basée sur des
différences dimensionnelles et techniques révélées par leur description diacritique. De façon succincte,
il y a des techno-types correspondant à des pièces massives - parmi lesquelles, les bifaces
boomerangoïdes caractéristiques de la culture altoparanaense, des pointes de projectiles, et d’autres
pièces plus petites, de type lancéolé ou foliacé - caractéristiques de la tradition Umbu.
Dans l’industrie lithique d’un des sites 59, par exemple, les pièces bifaciales correspondent à
66 artefacts : 7 pièces dans l’ensemble litho-céramique et 59 pièces dans l’ensemble lithique. Dans les
différents décapages, on observe une dispersion le long de toute la séquence, avec un pic de fréquence
- 48 pièces - où l’on rencontre le plus grand nombre de vestiges, entre 30 et 50 cm de profondeur. Dans
l’industrie lithique des deux autres sites 60, on observe la même distribution.
A partir de l’analyse des pièces bifaciales du site ACH-LP3, on note que :
a - 89% des pièces se trouvent dans l’ensemble lithique ;
b - les pointes de projectiles sont exclusives de l’ensemble lithique (7 pièces), les pièces
bifaciales lancéolées, foliacées et autres pièces peu épaisses sont plus nombreuses (69,5% du total)
que les pointes (11,8%) et les pièces bifaciales massives (17%) ;
c - dans l’ensemble litho-céramique, les pièces bifaciales foliacées sont plus nombreuses (5
pièces) que les pièces massives (2 pièces) ;
d - les matières premières sont diverses, bien que les pièces de basalte correspondent aux
techno-types les plus courants pour les pièces massives, les pièces de roche cryptocristalline -
métapélite et quartz, aux techno-types des pièces plus petites, lancéolées et minces, et les pièces de
grès silicifié à différents techno-types.
Au vu de ces résultats 61, la différence la plus significative entre les deux ensembles est la
prédominance des pièces bifaciales dans l’ensemble lithique et, dans celui-ci, l’exclusivité des pointes
de projectiles et la plus grande fréquence des techno-types de pièces de petite dimension, lancéolées
et foliacées, mesurant de 5 à 10 cm de long. Dans l’ensemble litho-céramique, cette différence est plus
subtile, puisque les proportions de pièces petites - lancéolées et foliacées, et grandes - qui pourraient
être liées à la culture de chasseurs-cueilleurs, sont équivalentes bien que rares dans les deux cas. Ainsi,
ces productions attestent de la récurrence des pointes de projectiles et de l’importante fréquence des
petites pièces bifaciales foliacées et lancéolées dans l’ensemble lithique, entérinant la corrélation de
cette industrie et des groupes de chasseurs-cueilleurs de la tradition Umbu.
En ce qui concerne les pièces bifaciales massives, on note leur nombre peu important et la
présence de ces mêmes techno-types dans l’industrie de l’ensemble lithique comme dans celle de
l’ensemble litho-céramique. En revanche, considérant que ces pièces bifaciales massives caractérisent
la culture altoparanaense et ont servi de référence pour désigner celle-ci, et que ces pièces sont
trouvées sur des sites de surface associées ou non à de la céramique dans la vallée du fleuve Uruguay
(Hilbert et al. 2000, Hoeltz et Brüggemann 2003, Hoeltz 2005), il est nécessaire de se demander si la
différence entre les ensembles ne se situerait pas dans la dimension des pièces d’un même techno-
type. Ainsi, quand on observe les longueurs des pièces d’un même techno-type, on note que :
a - dans les techno-types comprenant des pièces bifaciales massives, ces dernières sont en
moyenne 3,5 cm plus grandes dans l’ensemble litho-céramique - de 8 à 20 cm de long ; ceci vaut en
particulier pour les pièces sur bloc, avec UTFt des deux côtés et à l’extrémité apicale et UTFp corticale
dans la portion mésio-basale, qui sont 7,5 cm plus longues que dans l’ensemble lithique ;
b - parmi les techno-types de pièces de petite taille, foliacées, les dimensions sont environ 5
cm plus importantes dans l’ensemble lithique, de 2 à 12 cm de long.

59 Le site ACH-LP3.
60
Site ALP-AA3: 8 pièces dans l’ensemble litho-céramique et 7 dans l’ensemble lithique.
Site ACH-LP1: 9 pièces dans l’ensemble litho-céramique et 34 dans l’ensemble lithique.
61
Soulignons que ces résultats sont similaires pour les sites ALP-AA3 et ACH-LP1.

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Face à ces résultats, on peut suggérer que les dimensions des pièces bifaciales massives
constituent, bien que subtilement, un élément de différenciation entre des groupes ethniques distincts.
Cette observation est appuyée par le fait que ces pièces, équivalentes en termes quantitatifs, sont plus
grandes dans les ensembles litho-céramiques que dans les ensembles lithiques. Ce n’est pas le cas
des pièces foliacées, de petite dimension, puisqu’elles sont plus nombreuses dans l’ensemble lithique
et il est donc naturel qu’elles y présentent une variabilité dimensionnelle supérieure à celles de
l’ensemble litho-céramique.
La rareté des pièces bifaciales massives dans les ensembles lithiques nous amène, en outre,
à nous questionner sur l’éventualité de processus post-dépositionnels ayant influé sur la localisation de
ces objets. Il est important d’être prudent quant au contexte stratigraphique des sites, surtout lorsqu’ils
se trouvent près des rives de grands fleuves - avec une importante érosion, car le manque de contrôle
lors de la fouille peut conduire à des interprétations erronées. La quantité importante de ces outils dans
la plupart des industries des sites céramistes plus petits, de surface ou peu profonds, situés à proximité
des trois sites présentés ici permettent de formuler ce questionnement. Toutefois, on remarque que ces
pièces sont surtout récurrentes dans les niveaux intermédiaires entre l’ensemble lithique et l’ensemble
litho-céramique de chacun des trois sites.
En somme, l’analyse des industries lithiques de ces trois sites présentant une séquence
d’occupations a démontré que des stratégies technologiques différentes ont été utilisées par deux
groupes culturels distincts. Les industries des ensembles exclusivement lithiques, datés entre 8 300 et
6 900 BP, sont associées aux chasseurs-cueilleurs de la tradition Umbu dans la mesure où elles
présentent des stratégies de production visant principalement à obtenir de petites pièces bifaciales par
percussion directe. Ces productions, principalement sur grès silicifié, donnent des pointes de projectiles
de typologies variées, un ensemble de lames à tranchant finement retouché, des pièces bifaciales de
techno-types variés - les petites formes foliacées et lancéolées entre 5 et 10 cm de long étant les plus
nombreuses, et une variété de restes de taille par percussion directe. Les industries des ensembles
litho-céramiques, des couches stratigraphiques les plus récentes, et avec des dates estimées entre 750
et 320 BP, sont associées au système d’occupation de la Tradition Guarani. Dans ce cas, les stratégies
de production lithique ont visé spécialement à obtenir des éclats par percussion bipolaire sur enclume
à partir de roches crypto-cristallines et à produire des pièces bifaciales de dimensions importantes en
grès silicifié et en basalte - entre 8 et 20 cm. Parmi ces artefacts bifaciaux, on note la présence de
pièces bifaciales boomerangoïdes. Dans ces ensembles on trouve également des polissoirs de grès,
des percuteurs, des perçoirs, des lames de hache polies et des labrets.
Les caractéristiques de ces industries permettent de mettre en relation la tradition Guarani
avec les autres sites lithiques de surface localisés dans l’aire de l’usine, en partant du principe que ceux-
ci intègrent le complexe de sites associés au modèle Guarani d’occupation de l’espace (Noelli 1993).
Ainsi, les plus grands sites litho-céramiques62, qui se trouvent sur les rives du fleuve Uruguay, avec des
industries formées par des ensembles correspondant à des activités domestiques, comme des éclats
retouchés de calcédoine et des pièces bifaciales de petite dimension, seraient à mettre en relation avec
les villages Guarani - amundá. Les sites litho-céramiques plus petits et ceux exclusivement lithiques,
un peu plus éloignés des rives du fleuve, avec des vestiges composés surtout de nucléus et autres
déchets de taille par percussion directe et pièces bifaciales massives, seraient à mettre en relation avec
des zones de culture, d’exploitation agro-forestière et d’extraction de matière première minérale et
végétale, qui correspondraient à des lieux d’activités spécifiques répartis dans le domaine du tekohá.

De nouveaux indicateurs pour d’anciens questionnements


La tradition Umbu, créée dans les années 1960, correspond à des populations de chasseurs-
cueilleurs qui produisent une industrie lithique basée spécifiquement sur la production soignée d’outils
bifaciaux, comme des pointes de projectiles, des pièces lancéolées et foliacées minces. Elle a perduré
longtemps et a été décrite dans différentes régions du sud du Brésil. Au cours des années, différentes
recherches ont confirmé ces caractéristiques. Il en a été autrement de la culture altoparanaense,
caractérisée par des bifaces massifs et renommée tradition Humaitá. Son existence a même été remise
en cause (Dias et Silva 2001, Dias 2003, Hoeltz et Brüggemann 2003, Hoeltz 2005).

62
ALP-AA3, ACH-LP1 et ACH-LP3.

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Les recherches que nous avons présentées, réalisées dans l’aire de confluence des fleuves Chapecó
et Uruguay, renforcent cette remise en question en fournissant de nouvelles données. Les résultats
attestent que les populations de chasseurs-cueilleurs de la tradition Umbu, porteuses d’un ensemble
d’artefacts caractérisé par des technologies bifaciales spécifiques, ont été les premières de la région
ouest de Santa Catarina, autour de 8 300 BP et qu’environ 7 000 ans après, sont arrivées dans la région
les populations céramistes Guarani, porteuses d’une industrie lithique formée, entre autres, de pièces
bifaciales massives.
Pour Dias et Hoeltz (2010), l’analyse des questionnements autour de la tradition Humaitá dans
l’archéologie du sud du Brésil révèle les implications interprétatives de deux perspectives analytiques
opposées, où les ensembles d’artefacts associés à la tradition Humaitá sont compris :
- soit selon une perspective historico-culturelle comme signature d’une variation spatiale et
temporelle d’une population supposée de chasseurs-cueilleurs ;
- soit selon une perspective systémique, où la variabilité technologique de ces industries lithiques
est comprise comme chargée de signifiants contextuels relatifs à différentes formes d’occupation et
d’utilisation de l’espace régional dans le passé pré-colonial.
Dans la recherche présentée, les données obtenues soutiennent la perspective systémique, selon
laquelle on peut interpréter la variabilité des industries bifaciales comme liée à des complexes de sites
appartenant à différents systèmes d’occupation. Dans ce cas, les sites lithiques associés au système
d’occupation des groupes Tupiguarani se diversifient en fonction des contextes fonctionnels auxquels
ils sont associés.

Remerciements
Nous remercions Dra. Solange Caldarelli, Directrice de Scientia Consultoria Científica, ainsi que nos collègues
Letícia M. Müller, Silvano Silveira da Costa, Edmara Schuch, Rodrigo Lavina et Rafael Rizzi pour leurs importantes
contributions.

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Bibliografia / Bibliographie

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Ce que l’on sait des industries unifaciales


du nord du Pérou
- à la fin du Pléistocène et au début de l’Holocène

Lo que se sabe de las industrias unifaciales


del norte del Perú
- Pleistoceno final y Holoceno temprano
Traduction L. Lodeho, relecture P. Barros

Laure Lodeho
Chercheuse associée à l'Institut français d’études andines
UMIFRE 17 CNRS-MAEE – France
laure.lodeho@gmail.comr

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Résumé
Les périodes anciennes, au Pérou, ont longtemps été abordées par l’étude des restes qui en paraissaient les plus
caractéristiques : les pointes de projectile bifaciales. C’était sans compter sur le fait que nombreuses sont les
industries à ne pas en comporter, et à présenter aux chercheurs un ensemble d’outils « frustes », parfois
difficilement lisibles. Ces industries sont alors diversement interprétées et souvent négligées : les restes de taille,
les nucléus et l’outillage témoignent pourtant de caractéristiques et de techniques qui peuvent constituer, elles
aussi, un « marqueur culturel », à l’instar des pièces bifaciales. Nous traitons ici des sites du nord du pays, où les
cas d’industries sans pointes sont nombreux et certainement plus diversifiés que ce qui apparaît au premier abord,
d’après ce que révèle l’étude de l’ensemble de leurs composantes. Évoquer les autres industries unifaciales du
nord-ouest du continent sud-américain s’avère également intéressant : si un fond traditionnel commun a parfois été
attribué à toutes ces industries, il apparaît aujourd’hui nécessaire de pondérer ces hypothèses en dressant un état
des connaissances. Les conclusions auxquelles nous aboutissons après l’étude de leurs aspects techniques et une
révision de leurs contextes offrent une vision renouvelée de l’occupation pléistocène et holocène régionale.
Mots clés
Préhistoire andine, Précéramique, Pérou, technologie lithique, Paijan, industries unifaciales
Resumen
Los períodos antiguos del Perú han sido durante mucho tiempo abordados mediante el estudio de los restos que
parecían ser los más característicos: las puntas de proyectil bifaciales. Sin embargo, son numerosas las industrias
que solo cuentan con un conjunto de utensilios “toscos”, a veces difíciles de leer. Estas industrias son interpretadas
de maneras diferentes y son a menudo descuidadas: aunque los desechos de talla, los núcleos y los utensilios
presentan características y técnicas que pueden ser, también, “marcadores culturales”, tal como las piezas
bifaciales. Aquí se enfoca el estudio en los sitios del norte del país, donde los casos de industrias sin puntas son
numerosos y, sin duda alguna, más diversificados de lo que se pensaba previamente, según lo que revela el estudio
de la totalidad de sus componentes. Evocar las otras industrias unifaciales del noroeste del continente
suramericano es también interesante: un origen común fue a veces supuesto para explicar las semejanzas entre
estas industrias, pero en base a los conocimientos actuales, parece necesario revaluar estas hipótesis. Las
conclusiones alcanzadas después del estudio de sus aspectos técnicos y de una revisión de sus contextos ofrecen
una visión renovada de la ocupación pleistocénica y holocénica regional.
Palabras clave
Prehistoria andina, Precerámico, Perú, tecnología lítica, Paiján, industrias unifaciales

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Les sites du Précéramique ancien, 13 500 – 9 000 cal BP :


contextes et problématiques principales

Les différents ensembles culturels présents dans le nord du Pérou


lors du Précéramique ancien
De la vallée du Santa - au sud, à la frontière moderne avec l’Équateur et du rivage Pacifique au
piémont amazonien, plusieurs centaines de sites précéramiques ont été enregistrés. D’après nos
connaissances actuelles, les premières occupations y remonteraient à environ 13 500 cal BP63. Les
traces les plus anciennes connues à ce jour ont été trouvées sur la côte désertique, là où, soulignons-
le, les conditions écologiques ont été plutôt favorables à leur conservation et à leur découverte par les
archéologues. Les sites de montagne sont plus rares, mais quelques grottes et abris sous-roche ont
fourni des dates radiocarbone remontant au-delà de 10 000 cal BP. En Amazonie, en revanche, aucun
site précéramique ancien n’a encore été enregistré.
Les sites de montagne comportent tous des pointes bifaciales, ou des témoins de leur
fabrication. Deux ensembles culturels semblent à ce jour se distinguer dans cet espace : l’industrie
Cumbe - dans les hauteurs entourant l’actuelle ville de Cajamarca, et l’industrie de type Manachaqui,
du nom du site où elle fut mise au jour (Fig. 1). La première fut un temps considérée comme sans
pointes (Cardich 1994), avant qu’une nouvelle évaluation du matériel, entretemps enrichi par la
découverte de nouveaux sites, ne vienne remettre en question cette interprétation : l’étude de
l’ensemble des restes de taille a alors permis de démontrer la fabrication sur place de pointes bifaciales,
bien que les produits finis manquent aux inventaires (Narváez Vargas 2007, Lodeho 2012).
C’est sur la côte que les industries unifaciales - comprendre « sans pointes de projectile »,
apparaissent et semblent bien, dans certains cas, témoigner de traditions indépendantes. À l’extrême
nord du Pérou, quelques gisements isolés, situés au pied des montagnes d’Amotape, en témoignent.
Plus au sud, près du piémont, de nouveaux sites sont découverts dans le département de La Libertad.
On les trouve dans les basses vallées - de Jequetepeque et dans la zone de Cupisnique notamment,
mais aussi davantage à l’intérieur des terres, dans la moyenne vallée de Zaña (Fig. 2). Mais dans ces
régions, les sites comportent aussi des vestiges laissés par des groupes qui se caractérisent notamment
par la taille de grandes pointes de projectile bifaciales très spécifiques, appelées pointes de Paiján
(Fig. 3). La tradition paijanienne est ainsi très présente dans ces milieux littoraux et aux abords du
piémont ; elle est reconnue dans plusieurs centaines de sites de surface. Ses manifestations, qui se
déclinent en différents faciès, incluent également une composante unifaciale, liée aux activités
pratiquées dans les habitats (Chauchat et al. 2006). Comment interpréter alors les sites à industrie
strictement unifaciale découverts dans les espaces occupés par les Paijaniens ? Sont-ils antérieurs,
contemporains ou postérieurs à ces derniers ? Témoignent-ils d’une tradition particulière, ou doivent-ils
être rattachés au Paijanien ? Leur appartenance chronologique, difficile à établir, laisse la porte ouverte
à des interprétations multiples.
Aucune synthèse relative à ces vestiges équivoques et à leurs possibles liens n’a été proposée
à ce jour. Nous proposons ici de tenter d’affiner leur définition, sur les plans technologiques et
contextuels - datations, modes de vie associés, afin de comparer les industries qui apparaissent

63Toutes
les dates mentionnées dans cet article ont été calibrées à l’aide de la courbe IntCal09 du logiciel OxCal 4.1. (Bronk
Ramsey 2009 ; Reimer et al. 2009).

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nettement les plus anciennes à celles connues par ailleurs, à la même période, dans le nord-ouest de
l’Amérique du Sud.

Les industries unifaciales nord-péruviennes : état des recherches


Plusieurs complexes strictement « unifaciaux » ont été définis, diversement interprétés selon
les chercheurs et leur lecture de la chronologie d’occupation régionale :
- le complexe Amotape - département de Piura, attribué au Précéramique ancien et supposé
suivi du complexe Siches au Précéramique moyen - recherches menées par J. Richardson ;
- les industries des basses vallées du département de La Libertad, datées du Précéramique
ancien ou du Précéramique moyen selon les chercheurs - C. Chauchat, T. Dillehay, K. Stackelbeck et
G. Maggard parmi les principaux ;
- les industries des moyennes vallées du même département de La Libertad et de la partie sud
du département de Lambayeque, datées du Précéramique moyen - recherches menées notamment par
T. Dillehay et P. Netherly.
Jusqu’à présent, les chercheurs ont abordé ces industries individuellement et les mettent parfois
en parallèle, sans toutefois parvenir à fonder des relations au-delà de la supposée ressemblance que
leur donne ce caractère unifacial. Mais la composition de ces industries, que les auteurs qualifient
d’« expédientes », « de frustes » ou de « variables », reste encore largement méconnue. Si leur
caractère peu élaboré est patent, il ne doit cependant pas empêcher leur bonne description, afin de
permettre de mieux les appréhender et de tenter de comprendre leur raison d’être et leur possible
diversité.

Des séquences chrono-culturelles difficiles à établir : les écueils des sites de surface
Afin de mieux comprendre les multiples interprétations des sites côtiers, il apparaît nécessaire
d’exposer leurs contextes particuliers.
Les sites de la côte nord, désertique (Fig. 4), ont été fortement affectés par une déflation
continue depuis plusieurs millénaires. Les vents qui balaient la côte ne rencontrent en effet pas
d’obstacle majeur avant les reliefs andins, déplaçant dans leur course les sables qui s’étendent à leur
pied. Plusieurs dizaines de kilomètres de largeur de côte sont ainsi soumis aux aléas climatiques de
l’océan, qui se caractérisent dans cette zone avant tout par l’absence - ou une grande rareté - de pluies,
par des brouillards continus - dus au courant océanique péruvien et à l’inversion thermique, et par des
vents forts (ONERN 1985). À l’époque des premières occupations humaines, les paysages étaient
certainement assez différents de ceux actuellement connus, ou du moins étaient-ils décalés dans
l’espace (Chauchat 1987, p. 24-25). La remontée holocène du niveau marin a entraîné un déplacement
des zones écologiques côtières, qui s’étendaient approximativement parallèlement à la côte et aux
reliefs de la cordillère des Andes. Ce qui nous apparaît aujourd’hui comme un désert devait être
semblable à ce que l’on trouve désormais au pied des Andes, c’est-à-dire un espace semi-aride à la
végétation éparse, où la faune était essentiellement constituée de reptiles, de poissons et de cervidés
(Wing in Chauchat et al. 2006, p. 41 et 387 ; Maggard 2010, p. 451).
La situation actuelle peut donc faire illusion : les sites apparaissent en effet à l’œil de tout un
chacun en surface, semblant refléter des occupations contemporaines, alors qu’il n’en est rien. Certains
pourraient d’ailleurs rassembler sur une même surface des occupations successives, bien que cela
doive être relativement exceptionnel : au sein d’une région si vaste, il paraît peu probable que des
populations aient occupé un même espace à plusieurs reprises, à moins que celui-ci ne présente des
avantages particuliers - une localisation géographique privilégiée, par exemple. Nous pouvons donc
supposer que la plupart des sites rencontrés représentent une seule occupation, ou des occupations
répétées de groupes issus d’une même culture, sans que les risques de mélanges entre époques ne
soient réellement prononcés.
Notons cependant que si aucune stratification n’a pu avoir lieu dans ce contexte, au fil des
millénaires, cela n’empêche pas que certains vestiges puissent être trouvés en profondeur. Une fouille
s’avère souvent nécessaire sur les cinquante premiers centimètres sous la surface, dans la mesure où
le sol peut renfermer des structures - foyers, des sépultures ou encore des vestiges enfouis par
piétinement (Chauchat et al. 2006, p. 32-34). C’est à partir de ces vestiges que l’on peut espérer obtenir

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des datations radiocarbone, indispensables à la bonne compréhension de la chronologie d’occupation


régionale.

Précéramique ancien / Précéramique moyen :


différentes interprétations pour des sites similaires
Dans ce cadre, toute tentative de datation relative est vaine. De nombreuses dates
radiocarbone ont été effectuées pour pallier cette impossibilité, permettant de démontrer l’occupation
de piémont dès 13 500 cal BP. Dans cet espace, l’occupation est importante et perdure jusque vers
9 000 cal BP. L’ensemble de cette période paraît dominé par le Paijanien. Certains voient un hiatus
culturel suite à sa disparition, avant que les hommes ne réinvestissent les basses vallées à partir du
Précéramique récent (Chauchat et al. 2006) ; cette interprétation est cependant discutée, et il est
possible que l’occupation des basses vallées ait perduré lors du Précéramique moyen, même si elle fut
plus clairsemée. À partir de cette époque, c’est néanmoins dans les moyennes vallées - à Zaña en
particulier, que le relais semble assuré, avec des occupations importantes attribuées au Précéramique
moyen, entre 8 000 et 5 000 cal BP.
Des recherches récentes apportent toutefois un nouvel éclairage sur ces industries : menées
dans les vallées de Zaña et de Jequetepeque, elles permettent d’envisager une occupation non
paijanienne des basses vallées, par des populations uniquement équipées d’un outillage unifacial,
arrivées avant leurs homologues porteurs de pointes.

Les différentes industries unifaciales du nord du Pérou


La composante unifaciale des industries paijaniennes dans les basses vallées –
Précéramique ancien
Les industries paijaniennes ont longtemps été pensées comme les seules présentes dans les
zones de piémont de La Libertad, lors du Précéramique ancien, entre 13 200 et 9 300 cal BP (Lodeho
2012). C’est leur évolution, après l’abandon des grandes pointes de projectile bifaciales, qui aurait
donné naissance à un complexe unifacial lors du Précéramique moyen.
Une composante unifaciale fait en effet bien partie de l’industrie paijanienne. Les dizaines
d’années d’études portées sur le sujet ont mis en exergue deux principaux aspects de cette industrie :
la fabrication d’un outillage dit « ordinaire » à partir de méthodes de taille considérées comme peu
élaborées d’une part - une production sur éclats destinée aux activités de l’habitat, et la fabrication de
pointes bifaciales et d’unifaces soignés d’autre part 64, qui suivent des chaînes opératoires longues et
d’exécution délicate - dont on retrouve les traces dans des ateliers et des carrières
(Chauchat et al. 2006). Trois faciès sont donc attribués au Paijanien : les carrières, les ateliers et les
campements, supposés liés à une certaine division sexuelle des activités (Chauchat et Pélegrin 1994,
p. 279 ; Pélegrin et Chauchat 1993, p. 381). Mais les nombreux archéologues qui se sont penchés sur
le sujet ont largement privilégié l’étude des deux premiers, au détriment du troisième. Ainsi, si la chaîne
de production des pièces bifaciales et des unifaces est bien connue, la vision de la production liée aux
habitats reste très lacunaire.
Une étude typo-technologique des pièces issues de sites de campements a tout de même
permis de relever la présence d’outils a posteriori - couteaux, tranchets et autres, de racloirs, de becs
et pics, d’encoches, de denticulés et d’outils composites (Fig. 5), tandis que l’absence notable de
grattoirs et de burins a été soulignée (Chauchat 1982, p. 85-104). Les nucléus, quant à eux, sont décrits
comme discoïdes, tabulaires, prismatiques ou pyramidaux (Chauchat 1982, p. 111-114). Mais leurs
méthodes de débitage n’ont pas fait l’objet d’études détaillées : tout laissait à penser que leur analyse

64
Les « unifaces», tels que définis par C. Chauchat, sont semblables aux « limaces » du Paléolithique moyen européen. Ces
pièces ont une forme foliacée plus ou moins allongée, obtenue par une retouche unifaciale, par percussion tendre organique,
d’un bloc à face plane ou d’un grand éclat. Deux variétés principales ont été déterminées par l’auteur, selon la présence ou non
d’une extrémité pointue. Ces mêmes outils sont appelés « limaces » par les archéologues nord-américains, qui réservent quant
à eux le terme d’« uniface » aux unifaces non ravivés, voire à des outils frustes, non bifaciaux. Dans cet article, c’est la
terminologie de C. Chauchat qui est suivie. Une industrie « unifaciale » ne comprend donc pas forcément d’« unifaces » stricto
sensu : il s’agit simplement d’industries sur éclats, sans pointes de projectile.

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ne serait que marginale face au potentiel offert par l’étude de la production des pièces les plus
élaborées. Notons que ces sites de campements livrent souvent des fragments et des éclats de taille
de pointes de Paiján, démontrant ainsi l’appartenance des différents assemblages à une même
tradition : les indices en faveur de l’existence de cette part unifaciale dans l’outillage paijanien,
complémentaire des productions plus élaborées de la même culture, sont clairs et multiples (Chauchat
1977, p. 19 ; Chauchat et al. 2006, p. 52).

Les industries unifaciales des moyennes vallées – Précéramique moyen


L’industrie strictement unifaciale la mieux attestée dans cette région nord du Pérou a été
découverte dans la moyenne vallée de Zaña, plus à l’intérieur des terres. Les vestiges en question sont
clairement plus tardifs que ceux que nous venons d’exposer, puisqu’ils sont datés d’entre 9 800 et
7 800 cal BP, soit lors du Précéramique moyen ; cette phase est localement appelée « Las Pircas » par
les inventeurs de l’industrie (Dillehay et al. 1998).
Les artefacts lithiques produits par les groupes qui ont occupé la vallée ont été regroupés dans
un complexe appelé « Tradition lithique de Nanchoc » ou « NLT », qui semble bien être le seul présent
dans cette région à cette époque. Un ensemble de 50 000 pièces en témoigne, provenant de six sites
(Rossen 1998).
J. Rossen, en charge de leur étude, a proposé une approche explicative des différentes étapes
de fabrication, à partir de l’analyse de tous les restes en présence (Rossen 1998). Il décrit une industrie
sur éclats, taillée principalement dans des matériaux d’origine locale - basalte, andésite, rhyolite, diorite,
tuf. Les outils semblent davantage diversifiés que ceux trouvés plus au nord, à Amotape, mais sont
assez similaires à l’outillage ordinaire paijanien. L’approche typologique qui en rend compte diffère
cependant de celle usuellement employée par l’école française, et les comparaisons entre ces
assemblages s’avèrent donc délicates. J. Rossen compte ainsi 23 types d’outils, décrits selon une
approche morpho-dimensionnelle, incluant outils sur masse, denticulés, pièces quadrilatérales, semi-
lunaires, triangulaires ou pentagonales (Fig. 6). Les critères auxquels est accordée une certaine
importance sont : la forme générale de l’outil - vu de dessus, la classe de taille - une différence de taille,
pour des outils de formes similaires, refléterait une différence de fonction, l’épaisseur de la pièce et
l’inclinaison de ses bords.
Joints à des pierres à moudre particulièrement nombreuses, ces outils taillés sont supposés liés
au traitement des ressources boisées locales et à d’autres plantes (Dillehay et al. 1992, p. 70 ;
Dillehay et al. 1989, 1998 ; Rossen et Dillehay 2001 ; Rossen et al. 1996). Ils auraient été complétés
par des industries en matériaux périssables aujourd’hui disparues. Il a en effet été trouvé, sur les 80 sites
témoins de cette phase (Rossen et Dillehay 1999, p. 125), des restes de huttes circulaires, des
témoignages d’horticulture domestique (Rossen et al. 1996), mais aussi quelques squelettes dont
l’étude dentaire est venue confirmer les premières assertions émises sur la part végétale du régime
alimentaire des groupes (Rossen et Dillehay 2001 ; Piperno et Dillehay 2008). Toutes les données
recueillies attestent du caractère relativement récent de cet ensemble, du moins plus récent que les
vestiges recherchés ici, c’est-à-dire ceux laissés par les tout premiers peuplements de la région.

Les industries unifaciales des basses vallées : Précéramique ancien ou moyen ?


Des chercheurs nord-américains de la même équipe que ceux qui ont exploré la vallée deZaña
ont aussi découvert, dans les basses vallées de La Libertad, des sites à industries strictement
unifaciales. Ils les attribuent à une occupation régionale de groupes contemporains - mais distincts, des
Paijaniens (Maggard 2010).
La question des sites sans pointes dans les basses vallées n’est pas nouvelle ; c’est
l’interprétation qui en est donnée qui diffère de celles habituellement rencontrées. L’existence de
quelques sites sans pointes à cet endroit n’avait pas manqué d’éveiller l’attention des chercheurs
attachés à l’étude de l’occupation régionale : ils les attribuaient jusqu’alors au faciès de campement des
Paijaniens ou à une occupation plus tardive - Précéramique moyen - de peuples descendant de cette
tradition et qui auraient, entre-temps, abandonné l’usage des pointes (Chauchat et al. 2006).
La première idée de sites paijaniens, où seule la composante unifaciale apparaîtrait sans
aucune pointe, fragment de pointe, ou témoin de leur fabrication, paraît bien improbable. Même si elles

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sont fabriquées dans des espaces différenciés : les pointes de Paiján possèdent en effet tous les critères
qui permettent de leur supposer une valeur identitaire forte. La seconde hypothèse d’une occupation
plus tardive est sans doute vraisemblable, mais difficile à démontrer dans ces contextes de sites de
surface. Il faut pourtant se confronter aux écueils des questions chronologiques pour mieux cerner le
statut à accorder à ces sites et à leurs industries.
Les dates radiocarbone obtenues dans les basses vallées sont d’une aide certaine. Leur
observation attentive permet de noter une concentration des dates durant le Précéramique ancien,
tandis que quelques rares dates attestent d’une occupation postérieure - avant une nouvelle occupation
régionale lors du Précéramique récent. Sur 46 datations radiocarbone obtenues sur la côte, seules
2 appartiennent en fait au Précéramique moyen (Lodeho 2012). S’il semble bien que l’occupation
régionale ait perduré, elle est en tout cas bien moins importante que celle qui l’a précédée. Ses formes
restent par ailleurs à déterminer. Les peuples occupant les basses vallées étaient-ils alors liés, d’une
façon ou d’une autre, à ceux rencontrés dans la moyenne vallée de Zaña ? K. Stackelbeck repère des
similarités techniques dans le matériel fabriqué par ces groupes, et des modalités d’occupation du
territoire partagées, qui attesteraient d’une tradition commune (Stackelbeck 2008, p. 494). Si l’on ne
peut nier que l’industrie lithique des sites de basse vallée est tout à fait proche de la NLT, il faut
néanmoins souligner qu’elle l’est tout autant de l’outillage ordinaire paijanien. Il s’agit d’une industrie sur
éclats principalement taillée dans des matériaux d’origine locale - quartzite, basalte, quartz, andésite -
et dont les catégories d’outils recoupent celles définies plus haut par J. Rossen (Stackelbeck 2008,
p. 127).
Certains de ces sites unifaciaux correspondent en réalité certainement à des campements
paijaniens non reconnus comme tels. Les vestiges caractéristiques de cette tradition ne manquent
d’ailleurs pas à leurs côtés. Il faut dire que plusieurs choix méthodologiques dans les études de terrain
et de matériel prêtent à discussion. Sur le terrain, l’observation minutieuse du matériel de surface a
donné lieu à des ramassages sélectifs : au total, 2 958 pièces, dont seulement 65 outils, ont ainsi été
relevées sur 108 sites (Stackelbeck 2008, p. 383). Sans fouille extensive, nous ne pouvons exclure que
ne se soient trouvés sur ces sites quelques fragments de pointes qui n’auraient pas été relevés lors
d’une première collecte. Les assemblages sont par ailleurs définis comme unifaciaux par opposition aux
caractères typiques des sites paijaniens, trouvés dans la même région et supposés comporter tous des
pointes : l’absence de pièces bifaciales - ébauchées ou finies, et d’unifaces – limaces - est donc le
principal critère de leur appartenance unifaciale, mais la présence éventuelle d’éclats de façonnage
n’est pas considérée comme pertinente (Maggard 2010, p. 23).
Quant à l’idée de peuples indépendants à industries unifaciales, qui n’entretiendraient aucun
rapport avec les Paijaniens, et qui auraient occupé les mêmes espaces après la disparition de cette
tradition, cela reste à prouver : bien que cette hypothèse ne puisse être catégoriquement rejetée,
soulignons que, dans l’état actuel des connaissances, aucun argument archéologique ne permet de la
supporter.

Les industries unifaciales indépendantes : Précéramique ancien ?


Certains sites à industries strictement unifaciales sont interprétés autrement par ces mêmes
équipes nord-américaines. Ils pourraient être en effet totalement indépendants des traditions jusqu’ici
décrites, liées au Paijanien ou à leurs successeurs, dans les basses ou moyennes vallées. Il s’agit d’une
poignée de sites, dont la période d’occupation pourrait précéder toutes les autres manifestations
mentionnées, mais localisés dans les mêmes espaces.
Le principal d’entre eux est le site d’El Palto, publié en partie récemment (Dillehay 2000, p. 143 ;
Dillehay 2011, p. 80), et qui ne cesse pas d’intriguer. Découvert dans la partie supérieure de la vallée
de Zaña, en forêt tropicale sèche, et fouillé en 1992, il comprend 1,6 m de dépôts stratifiés (Dillehay
2011, p. 80-81). Les derniers 60 cm de la stratigraphie sont attribués au Précéramique : dans la lentille
cendreuse la plus profonde mise au jour, un morceau de charbon a permis d’obtenir une date
radiocarbone de 13 178 – 13 859 cal BP (Beta - 38992), soit une des plus anciennes dates de la région.
Les niveaux associés contiennent une industrie unifaciale, seule présente puisque les restes organiques
n’ont pas résisté au temps. Elle comporte des éclats de dimensions modérées et des déchets extraits
de nucléus amorphes de quartzite, quartz, rhyolite et tufs, formant un ensemble de quelques dizaines

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de pièces tout au plus. Une description précise de l’industrie reste à effectuer, mais les découvertes
mentionnées ne manquent pas de susciter l’intérêt.
Quelques autres sites, à notre sens plus douteux, sont parfois évoqués : situés dans l’ancien
delta du Carrizal - Zaña, à moins de 2,5 km du rivage actuel, 11 concentrations de matériel lithique en
surface, non datées, sont ainsi interprétées comme témoignant d’une occupation régionale par des
groupes à industrie strictement unifaciale (Dillehay 2011, p. 82). Ces groupes auraient débité de grands
éclats de quartzite et de basalte, à partir desquels ils auraient fabriqué quelques outils unifaciaux
(Fig. 7). Toutes ces pièces présentent une patine importante. Aucun autre matériel culturel ne les
accompagne. Ces industries sont rapprochées des industries Amotape, rencontrées bien plus au nord,
par leurs inventeurs, qui leur attribuent alors des dates de 12 500 à 10 000 cal BP (Dillehay 2011, p. 82-
83). Quelques autres sites similaires, et tout aussi équivoques, ont été retrouvés non loin, dans la pampa
de Mata Indio, sur la rive sud du Zaña (Dillehay 2011, p. 83-84).
Les témoignages restent donc encore fragiles pour pouvoir réellement parler de « complexe »
ou de « tradition », mais ces ensembles de vestiges mériteraient un examen approfondi pour mieux en
estimer la valeur. De nouveaux travaux de terrain nous apparaissent, en tout état de cause, nécessaires.

L’industrie unifaciale Amotape, extrême nord du Pérou – Précéramique ancien ou moyen


Découverte bien plus au nord, l’industrie unifaciale Amotape n’est quant à elle connue que par
quelques articles publiés par son inventeur (Richardson 1973, 1978, 1981, 1983, 1992, 1998, 2006).
Son contexte est différent de celui des industries précédemment décrites, puisqu’elle est ici isolée, loin
de toute industrie à pointes. Le matériel - quelques centaines de pièces au total, n’a pas été révisé
depuis sa première analyse, ayant été égaré depuis 65. La localisation même des douze sites de surface
concernés, inconnue, ne permet pas d’investigations complémentaires.
L’étude de J. Richardson met en exergue la présence d’un outillage simple, composé
essentiellement de denticulés et d’encoches, aménagés sur des galets de quartzite et de calcédoine
(Fig. 8 ; Richardson 1978, p. 277). Les méthodes et techniques de débitage ne sont pas développées,
mais la présence de six nucléus est relevée. L’assemblage lithique est supposé avoir été complété par
de riches industries sur matériaux périssables, aujourd’hui disparues. L’ensemble refléterait un mode
de vie centré sur l’exploitation des proches mangroves - les coquilles de mollusques sont nombreuses
sur les sites concernés, avec des chasses occasionnelles. Cependant, aucun reste osseux ni matière
organique ne viennent étayer ces hypothèses.
La fiabilité des datations absolues qui accompagnent ces découvertes a souvent été remise en
cause, dans la mesure où ces dates ont été effectuées sur coquilles. On attribue ainsi à l’occupation
ancienne une période de temps s’étendant de 13 350 à 8 900 cal BP (Richardson 1978, p. 274). D’autres
sites de la même région, à industries similaires, ont donné des dates un peu plus récentes, sur la base
de l’analyse de charbons : une phase appelée « Siches-Estero » est ainsi datée de 8 900 à 5 700 cal BP.
L’évolution entre ces phases est limitée et ne se manifeste en réalité que dans une exploitation
supposée plus importante des mangroves lors de la phase Siches. Si la présence de mollusques de
mangrove atteste ainsi du caractère ancien des sites Amotape, puisque ce type de végétation n’est plus
connu de longue date dans la région, on peut penser que l’occupation n’a commencé que lors du début
du Précéramique moyen. Quoi qu’il en soit, les hommes semblent bien avoir vécu ici avec un outillage
de pierre simple, sans façonner de pointes de projectile dans ce matériau.

Un bilan
Les divers assemblages unifaciaux mis au jour dans le nord du Pérou ont connu des
interprétations diverses selon leurs contextes : faciès particulier d’une industrie à pointes, évolution
d’une telle industrie après l’abandon des pratiques de façonnage, ou bien tradition indépendante. Il est
encore délicat d’émettre des hypothèses sur les relations entretenues entre ces assemblages : leur

65
D’après J. Richardson, le matériel a été stocké dans les réserves du musée national d’Archéologie, Anthropologie et Histoire
du Pérou à Lima (Richardson, communication personnelle). Une recherche dans les locaux ne nous a cependant pas permis de
le retrouver.

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simple définition en tant qu’ensemble à part entière pose déjà bien des difficultés. Les écueils
chronologiques paraissent à ce jour les plus critiques et les plus difficiles à surmonter. Comment parler
alors d’ensembles homogènes et comment aborder le sujet de leur diversité potentielle - différencier
des traditions, sans oublier les possibles variations régionales et/ou temporelles ?
L’étude des pièces par des archéologues issus d’écoles différentes ne facilite pas la tâche de
comparaison que l’on pourrait souhaiter entreprendre : descriptions typologiques, technologiques,
morpho-dimensionnelles viennent se confronter, démontrant le manque d’outils conceptuels pour
engager une étude efficace de ces matériels particuliers.
Mais ces difficultés ne doivent pas retenir de proposer des hypothèses, qu’il faudra tester avec
des méthodologies plus adaptées. Il est ainsi probable que les industries unifaciales des basses vallées
constituent les prolongements temporels des industries paijaniennes. Elles pourraient être liées, par
ailleurs, aux industries des moyennes vallées - elles-mêmes peut-être issues des Paijaniens. Mais leur
existence indépendante est tout aussi probable : peut-on alors les rapprocher des industries Amotape /
Siches ? Le pas est vaste à franchir et la prudence doit rester de mise face à ces contextes mal assurés.
La prise en compte des éléments qui viennent enrichir l’industrie lithique sur certains sites permet
néanmoins de proposer quelques rapports de relations entre industries, qui peuvent être résumés en
quelques points :
- l’industrie Amotape / Siches n’est pas encore clairement attestée pour les phases anciennes
- supposées débuter vers 13 350 cal BP, et il est probable que ses premières manifestations ne
remontent en réalité qu’à environ 9 000 cal BP, au plus tôt ;
- l’industrie NLT des moyennes vallées pourrait être un prolongement de l’occupation
paijanienne, après que ces groupes aient abandonné leurs pointes et les milieux dans lesquels ils les
utilisaient ;
- les liens des industries unifaciales des basses vallées avec les assemblages NLT semblent
limités, bien que leurs dates se recoupent en partie ; au-delà des aspects techniques qui aujourd’hui ne
permettent pas de conclusions sur la question, un faisceau d’indices contextuels nous mènent en ce
sens : dans les basses vallées, aucune datation absolue ne se rapporte à la phase Las Pircas
(Stackelbeck 2008, p. 511), et les grands traits culturels notés plus en altitude pour cette époque
semblent absents - sépultures, tertres cérémoniels, cultigènes (Stackelbeck 2008, p. 109) ; les liens
semblent plus consistants avec le Paijanien : les espèces animales consommées, par exemple, sont
les mêmes - escargots terrestres, lézards du désert et cervidés, entre autres (Stackelbeck 2008, p.
151) ; ces sites sont donc probablement inclus dans l’occupation territoriale paijanienne ou font suite,
pour certains, à cette culture - et pourraient être alors le pendant côtier des occupations de la moyenne
vallée de Zaña, comme le propose K. Stackelbeck, qui y voit de possibles témoignages d’incursions
occasionnelles à buts précis (Dillehay 2011, p. 118) ; on peut finalement douter de l’existence
indépendante de groupes à industrie unifaciale dans les basses vallées de La Libertad lors du
Précéramique ancien ; seuls quelques sites, comme El Palto, pourraient en témoigner - peut-être dès
13 800 cal BP : leur étude reste à approfondir pour renforcer cette hypothèse.
Dans le nord du Pérou, les seules industries unifaciales indépendantes sont donc attribuées à
ce jour au Précéramique moyen, dans les moyennes - et peut-être dans les basses, vallées de La
Libertad et à Amotape, bien plus au nord. Des continuités ou rapports étroits, dont la nature reste à
confirmer, pourraient exister entre les industries présentes à La Libertad. En revanche, les différences
de matériel et de modes de vie semblent manifestes entre celles-ci et les industries Amotape, bien que
des études mieux adaptées aux caractéristiques de ce matériel peu élaboré manquent encore pour les
établir de manière claire. La diversité qui semble se révéler aujourd’hui pourrait ne refléter que la
diversité des approches, et nous ne pouvons exclure que de futures recherches nous poussent au
contraire à voir là un certain fonds traditionnel commun.

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Une mise en perspective continentale


Les industries unifaciales du nord-ouest de l’Amérique du Sud
Malgré les lacunes contextuelles qu’elles présentent, les industries unifaciales nord-
péruviennes ont souvent été mises en parallèle avec d’autres industries, supposées similaires,
disséminées dans la partie nord-ouest de l’Amérique du Sud (Fig. 9). Les industries unifaciales sont en
effet nombreuses dans ce vaste territoire, notamment en Colombie. Elles rencontrent néanmoins partout
les mêmes problèmes d’identification et de datation, qui entravent leur comparaison - difficultés
accentuées par l’emploi de méthodologies et de terminologies différentes.
À l’échelle du Pérou, les points de comparaison existants ne révèlent rien de probant : si l’on
peut présumer quelques liens potentiels avec nos assemblages, aucun ne peut être formellement
argumenté, et des études complètes d’industries ainsi que de nouveaux sites intermédiaires seraient
nécessaires pour étayer les actuelles présomptions.
Un cas intéressant peut néanmoins être cité : à quelques dizaines de kilomètres au sud du
département de La Libertad, dans la région de Casma, des sites à industrie unifaciale ont été enregistrés
et interprétés comme héritiers du Paijanien (Malpass 1983 a et b, 1991 ; Uceda 1986, 1992 a et b).
L’industrie, appelée « Mongoncillo », se caractérise essentiellement par des outils de petites dimensions
parmi lesquels dominent les perçoirs - simples ou multiples - et les pièces esquillées. Ils sont
accompagnés notamment de racloirs, de becs et de denticulés, tandis qu’aucune pointe bifaciale n’y
figure, ni aucun reste de taille de telles armes (Uceda 1992b, p. 48). La taille bipolaire de petits galets
est ici la principale technique employée pour obtenir des éclats. Cependant, aucune date absolue ne
vient préciser l’appartenance chronologique de ce matériel et c’est notamment sur la base de
comparaisons avec les assemblages Amotape / Siches, tout aussi mal assurés, que les auteurs ont
proposé des dates anciennes - de 8 900 à 6 800 cal BP (Uceda 1992b, p. 48). Pourtant, l’importance
des perçoirs, des pièces esquillées ou encore de la taille bipolaire n’apparaît pas dans la zone nordique.
Des industries similaires présentes près de Huarmey - site PV35-106 - sont néanmoins venues renforcer
ces trouvailles, avec, cette fois, une date radiocarbone de 7 657 –6 947 cal BP (6 430 ± 175 BP), ce qui
confirme l’attribution au Précéramique moyen de ce type d’industrie unifaciale probablement
épipaijanienne ou postpaijanienne (Bonavia et al. 2001). Une étude comparative avec l’industrie NLT
serait sans doute précieuse.
Plus au nord, les assemblages unifaciaux sont multiples, mais les archéologues qui se sont
penchés sur leur étude rencontrent les mêmes écueils.
L’industrie unifaciale la plus souvent rapprochée des assemblages nord-péruviens est celle de
Las Vegas - Santa Elena, Équateur, ainsi que le complexe « pré-Las-Vegas » qui lui est antérieur,
notamment cités comme potentiellement liés aux industries Amotape. Mais les industries sud-
équatoriennes découvertes et étudiées par K. Stothert ne semblent entretenir que peu de rapports avec
leurs contreparties nord-péruviennes, bien qu’elles leur soient en partie contemporaines. Les
découvertes équatoriennes présentent l’avantage d’être enrichies par de nombreux vestiges d’autres
natures : vestiges de faunes et de coquilles, charbons, restes végétaux et sépultures ont ainsi été
découverts sur 32 sites dont plusieurs, qui ont fait l’objet de fouilles, sont stratifiés (Stothert 1983, 1985;
Stothert et al. 2003). Les 32 dates radiocarbone obtenues - réalisées sur charbons, coquilles, os
humains ou phytolithes, ont permis de situer chronologiquement ces industries entre 12 500 et
7 500 cal BP (10 800 – 6 600 BP). Des évolutions manifestes ont permis de diviser la chronologie
d’occupation régionale en plusieurs phases, mais les changements constatés dans le matériel retrouvé
n’affectent pas la composition des industries lithiques ; ils interviennent plutôt dans la gestion des
ressources alimentaires et dans les sépultures. L’industrie lithique n’a quant à elle pas révélé de
changements majeurs. Il s’agit sans conteste d’une industrie sur éclats, sur un « chert » débité par
percussion dure, dont seul un faible pourcentage des restes de taille a été retouché (Stothert 1983, p.
126). Les caractères trop variables des retouches n’ont pas permis aux auteurs d’isoler des types.
Aucune pointe de projectile n’a été retrouvée, ni même d’outil bifacial. Comme J. Richardson le
proposait pour Amotape, K. Stothert émet l’idée d’une industrie complétée par de riches outillages en
bois, écorce, roseau, ou autre matière périssable aujourd’hui disparue (Stothert 1985, p. 621-622). C’est
dans ce type de matière qu’auraient pu être conçus des harpons ou des hameçons, notamment, qui

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auraient servi à l’acquisition des ressources halieutiques trouvées sur les sites au côté des proies
terrestres qui comprennent des cervidés et autres petits animaux. Il manque cependant tout un pan à
notre connaissance de ces occupations régionales, puisque depuis l’époque de leur occupation, les
sites potentiellement les plus proches des mangroves ont pu être recouverts par les eaux (Stothert
et al. 2003, p. 29). La part marine du régime alimentaire des populations est peut-être, dans ce cadre,
sous-estimée.
K. Stothert envisage la possibilité de contacts entre les populations Las Vegas et les groupes
Siches-El Estero de Talara : sans énoncer d’hypothèse diffusionniste ou filiale, l’auteur propose des
contacts entre les groupes au cours du Précéramique moyen. Des échanges auraient alors eu lieu
(Stothert 1985, p. 632). Aucun lien n’est en revanche envisagé pour les phases antérieures.
D’autres industries unifaciales de cette partie nord-ouest de l’Amérique du Sud sont parfois
évoquées comme possiblement en rapport avec les industries unifaciales nord-péruviennes. Celles qui
témoignent apparemment d’anciennes adaptations à la forêt tropicale ont particulièrement éveillé
l’intérêt des chercheurs. El Abra reste la référence la plus citée parmi celles-ci. Ce site colombien de
milieu forestier - trouvé dans la sábana de Bogotá, à 2 600 m d’altitude (Fig. 9) fut étudié dans les
années 1960 par G. Correal et T. Van der Hammen. Il a révélé des vestiges regroupés en un complexe
appelé « Abriense », composé de grattoirs frustes et de denticulés. Ils ont été datés d’environ
14 600 cal BP (12 450 BP) jusqu’aux périodes à céramiques, chronologie bien imprécise dont la part la
plus ancienne reste douteuse, selon les responsables mêmes de son étude.
Que ces industries remontent réellement à la fin du Pléistocène ou au tout début de l’Holocène
ancien est donc encore, dans de nombreux cas, sujet à caution.

Quelles relations entre ces industries : liens culturels ou convergence - réelle ou factice ?
Malgré la fragilité des témoignages, certains auteurs ont proposé de rassembler toutes ces
industries unifaciales en un complexe homogène (Malpass 1983a, qui change de thèse sur ce point
quelques années plus tard, d’après Rossen 1998, p. 261), hypothèse tombée en désuétude face à
l’apparente diversité des occupations (Ardila et Politis 1989). Le seul point commun de l’utilisation d’un
outillage sans pointes ne peut suffire pour conclure à un fonds traditionnel commun. La nature non
spécialisée de ces panoplies pouvait laisser croire à une absence de spécialisation dans l’acquisition
des ressources, qui aurait favorisé une adaptation à tous les types d’environnements - A. Bryan et
K. Stothert, notamment, l’avaient suggéré. Mais finalement, les chercheurs se sont orientés vers l’idée
de groupes différents qui auraient adopté des solutions techniques identiques face à des
environnements similaires. Il existerait donc une corrélation entre des vestiges frustes et des types
d’environnements particuliers. Dans les milieux où les ressources végétales abondent par exemple, les
groupes auraient ainsi pu choisir de développer des industries riches en matériaux périssables,
n’investissant que peu leurs industries de pierre taillée. Près du rivage, les peuples orientés vers
l’exploitation des ressources marines n’auraient quant à eux pas eu la nécessité de produire des pointes
bifaciales, plus adaptées à la chasse de gibier terrestre. Mais dans les faits, l’apparente convergence
est bien difficile à prouver : les compositions des différents outillages étudiés sont encore trop peu
connues pour que ces vestiges puissent être qualifiés de similaires.
Nous ne pouvons enfin exclure que, dans certains cas, les industries en question soient des
faciès particuliers de traditions plus diversifiées.

Pour conclure

Au terme de cette révision, il apparaît donc que les industries unifaciales incontestables
appartiennent toutes au Précéramique moyen. Il serait nécessaire de procéder à de nouvelles datations
radiocarbone, issues de contextes et de matériaux fiables, pour démontrer une éventuelle existence
antérieure, dès la fin du Pléistocène ou bien au début de l’Holocène. Le site d’El Palto reste à ce jour le
meilleur candidat en ce sens, mais il est encore insuffisant pour prouver la présence d’une tradition

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particulière, surtout dans la mesure où, d’après nos connaissances actuelles, son industrie se rapproche
des vestiges paijaniens, géographiquement proches.
L’aperçu donné témoigne des lacunes qui restent à combler pour parvenir à une meilleure
définition des industries unifaciales. Nous plaidons donc ici en faveur d’études de matériel complètes,
incluant l’ensemble des composantes des industries, sur des matériels collectés de façon systématique.
La proposition de méthodologies dépassant l’analyse typo-technologique classique des assemblages
paraît également indispensable : les outillages « frustes » auxquels nous avons affaire ne répondant
pas aux méthodes de classification typologique traditionnelle. Le concept d’assemblage sans pointe est
d’ailleurs encore trop souvent associé à l’idée d’outillage fruste, sans marqueur culturel, alors qu’une
étude détaillée de chacun permettrait sans doute de mettre en évidence des divergences plus profondes
que celles qui apparaissent de prime abord. Il faudrait donc repenser une méthodologie, laissant une
part sans doute plus importante aux critères fonctionnels. Quant aux méthodes de taille, elles restent le
parent pauvre de ces études lithiques : même peu élaborées, elles peuvent pourtant apporter des
indices précieux sur des manières de faire particulières, qui pourraient caractériser des traditions. Les
résultats que l’on est en attente d’espérer, si un tel travail était effectivement mis en œuvre sur les
différents assemblages sud-américains, dépassent de loin les maigres liens que nous sommes
aujourd’hui capables d’établir entre des sites éloignés.
De nombreuses données restent enfin à récolter afin de tenter de mieux cerner les modalités
d’occupation du territoire par les groupes. Architectures potentielles, restes botaniques qui pourraient
avoir été conservés dans certaines parties du désert - et qui pourraient être récoltés par flottation après
fouille, ou ossements animaux et humains : tous ces éléments manquent encore. Des études fauniques
permettraient par exemple une meilleure appréhension de la subsistance, qui pourrait apporter des
données chronologiques précieuses.
Tous ces travaux permettraient d’apporter des informations sensibles à l’échelle continentale,
en fondant des rapports de similarités solides entre assemblages distincts, qui aideraient à résoudre
certaines problématiques de cheminements des hommes et de diffusion des idées lors des premiers
millénaires de colonisation de l’Amérique. À l’heure actuelle, les données disponibles appellent
clairement à la prudence. Des recherches récentes sur le sujet laissent toutefois espérer des
clarifications prochaines.

Remerciements
Nous adressons nos remerciements aux organisateurs et aux participants de la session "Peopling and settlement
of South America: the contribution of lithictechnology", menée lors du XVIe UISPP - Florianópolis, Brésil, septembre
2011. Nous sommes également reconnaissante envers J. Richardson pour la documentation graphique sur le
matériel Amotape. Merci enfin à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’UMR 8096 Archéologie des
Amériques, qui ont permis le bon déroulement des recherches qui font l’objet du présent article.

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Figure 1 –
Sites du Précéramique ancien dans le nord du Pérou
_________________________________________________________________________________
Figura 1 –
Sitios del Precerámico temprano en el norte del Perú

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Figure 2 –
Carte des zones comprenant des sites précéramiques – Département de la Libertad
__________________________________________________________________________________________
Figura 2 –
Mapa de las zonas con sitios precerámicos estudiadas- Departamento de La Libertad

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Figure 3 –
Pointe de Paijan entière, 9,4 cm de long - provenance : Cupisnique ; dessin © P. Laurent
__________________________________________________________________________________________
Figura 3 –
Punta de Paiján completa, 9,4 cm de largo - Procedencia: Cupisnique; dibujante © P. Laurent

Figure 4 –
Le désert côtier de La Libertad – photo © C. Chauchat
__________________________________________________________________________________________
Figura 4 –
El desierto costero de La Libertad – Fotografía © C. Chauchat

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Figure 5 –
Outils paijans communs, en provenance du campement de Pampa des Fósiles 13, unité 2 –
selon Chauchat et al. 2006
1, 2 - « couteaux à dos naturel » ; 3 - « éclat utilisé » ; 4 - « éclat utilisé » (ou deux couteaux à dos naturel s’ils ont
été cassés avant usage) ; 5, 6 - « tranchets » ; 7 - « racloir » ; 8, 9 - « becs » ; 10 - « grattoir » ; 11 - « denticulé
commun simple convexe » ; 12 - « denticulé commun circulaire » ; 13, 14 - « denticulés communs abrupts » ; 15 -
« denticulé commun complexe » ; 16 - « micro-denticulé »
__________________________________________________________________________________________
Figura 5 –
Utensilios ordinarios paijanenses, recogidos en el campamento Pampa de los Fósiles 13, unidad 2 –
según Chauchat et al. 2006.
1, 2 - « cuchillos de dorso natural » ; 3 - « lasca utilizada » ; 4 - « lasca utilizada » (o dos cuchillos de dorso
natural si se quebró la pieza antes de su uso) ; 5, 6 - « chairas » ; 7 - « raedera » ; 8, 9 - « becs » ; 10 -
« raspador » ; 11 - « denticulado ordinario simple convexo » ; 12 - « denticulado ordinario circular » ; 13, 14 -
« denticulados ordinarios entre abruptos » ; 15 - « denticulado ordinario complejo » ; 16 - « micro-denticulado »

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Figure 6 –
Outils unifaciaux de la tradition lithique de Nanchoc - Nanchoc - selon Rossen 1998; dessins © J. A. Railey.
1, 2 - « grands outils quadrangulaires sur éclats secondaires »; 3, 4, 5, 6 - « outils semilunaires sur éclats »; 7, 8, 9, 10, 11 -
« outils pentagonaux sur éclats secondaires »; 12, 13, 14 - « outils incurvés ou avec cortex sur éclats secondaires »; 15 -
« outils multifacetés pointus sur éclats secondaires »; 16, 17 - « nucléus réutilisés » ; 18, 19 - « nucléus épuisés » ; 20 -
« nucléus non épuisé ». Notons que dans la publication originale l’échelle des pièces n’est pas indiquée: nous avons pris ici les
mesures moyennes de chacune de ces catégories d’outils pour fournir une échelle relative. En l’absence de connaissance des
dimensions, seule la catégorie des nucléus ne peut pas être traitée de cette manière.
_____________________________________________________________________________________________________
Figura 6 –
Utensilios unifaciales de la Tradición Lítica de Nanchoc - según Rossen 1998; dibujos: © J. A. Railey.
1, 2 - « utensilios cuadrangulares grandes sobre lascas secundarias »; 3, 4, 5, 6 - « utensilios semilunares sobre lascas »; 7, 8,
9, 10, 11 - « utensilios pentagonales sobre lascas secundarias »; 12, 13, 14 - « utensilios incurvados o con muescas sobre
lascas secundarias »; 15 - « utensilios multifacetados puntiagudos sobre lascas secundarias »; 16, 17 - « núcleos reutilizados »
; 18, 19 - « núcleosagotados » ; 20 - « núcleo no agotado ». Nótese que no era indicada la escala de cada pieza en la
publicación original: se tomó aquí las medidas medianas de cada categoría de utensilios para ponerlas todas a una misma
escala relativa. Solo la categoría de los núcleos no pudo ser tratada de esta manera, sin dimensiones conocidas.

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Figure 7 –
Pièces unifaciales des sites de Carrizal – selon Dillehay 2011
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Figura 7 –
Piezas unifaciales de los sitios de Carrizal - según Dillehay 2011

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Figure 8 –
Photographie de déchets de taille, outils et nucléus du complexe Amotape – seon Richardson 1978.
1, 2, 3, 4, 5 - « éclats » des sites 6, 4, 1, 4, 4 ; 6, 7, 8, 9, 10 - « éclats » des sites 10, 10, 2, 5, 4; 11, 12, 13, 14 -
« éclats » des sites 10, 2, 5, 2; 15, 16, 17, 18 - « éclats apointés avec cortex » des sites 10, 5, 4, 2; 19, 20, 21, 22
- « outil pointu », « outil bifacial » et « nucléus » des sites 9, 9, 5, 2.
__________________________________________________________________________________________
Figura 8 –
Fotografía de desechos de talla, utensilios y núcleos del complejo Amotape - según Richardson 1978.
1, 2, 3, 4, 5 - « lascas » de los sitios 6, 4, 1, 4, 4; 6, 7, 8, 9, 10 - « lascas » de los sitios 10, 10, 2, 5,
4; 11, 12, 13, 14 - « lascas » de los sitios 10, 2, 5, 2; 15, 16, 17, 18 - « lascas puntiagudas y con
muescas » de los sitios 10, 5, 4, 2; 19, 20, 21, 22 - « utensilio puntiagudo », « utensilio bifacial », y
« núcleos » de los sitios 9, 9, 5, 2.

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Figure 9 –
Carte des sites et des zones de sites du Précéramique ancien dans les Andes septentrionales,
comprenant les industries attribuées par les auteurs à cette époque.
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Figura 9 –
Mapa de los sitios y zonas de sitios principales del Precerámico temprano en los Andes
septentrionales, incluyendo las industrias unifaciales attribuidas por los autores a esta época

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Los sitios del Precerámico temprano, 13 500 – 9 000 cal BP:


contextos y problemas principales

Los diferentes conjuntos culturales presentes en el norte del Perú


durante el Precerámico temprano
Desde el valle del Santa - al sur, hasta la frontera moderna con el Ecuador, entre el litoral
Pacífico y la cuenca amazónica, han sido registrados centenares de sitios precerámicos. Según
nuestros conocimientos actuales, aquí las primeras ocupaciones se remontan aproximadamente a
13 500 cal BP66. Las huellas más tempranas conocidas hasta la fecha fueron encontradas en la costa
desértica, donde las condiciones ecológicas fueron favorables a su conservación y a su descubrimiento
por los arqueólogos. Los sitios de la sierra son más escasos, pero algunas cuevas y abrigos rocosos
proporcionaron fechas radiocarbónicas que se remontan más allá de 10 000 cal BP. En Amazonia, en
cambio, ningún sitio precerámico temprano fue registrado aún.
Todos los sitios de la sierra contienen puntas de proyectil bifaciales, o restos de su fabricación.
Dos conjuntos culturales parecen diferenciarse en este espacio: la industria Cumbe - en las alturas
alrededor de la ciudad actual de Cajamarca, y la industria tipo Manachaqui, del nombre del sitio donde
fue evidenciada por primera vez (Fig. 1). La primera fue considerada al principio como sin puntas
(Cardich 1994), antes de que una nueva evaluación del material, la cual fue enriquecida por el
descubrimiento de nuevos sitios, cuestionó esta interpretación. El estudio del conjunto de los desechos
permitió entonces demostrar la manufactura en el lugar mismo de puntas bifaciales, a pesar de la
ausencia de los productos finales en los inventarios (Narváez Vargas 2007, Lodeho 2012).
En la costa aparecen las industrias unifaciales - es decir, sin puntas de proyectil, reflejando,
tal vez, tradiciones independientes. En el extremo norte del Perú, contamos con yacimientos aislados,
ubicados al pie de los cerros de Amotape. Más al sur, próximos de las quebradas, otros sitios fueron
descubiertos en el departamento de La Libertad. Fueron encontrados en los valles bajos - de
Jequetepeque, y en la zona de Cupisnique, entre otros, pero también tierra adentro, en el valle medio
de Zaña (Fig. 2). Sin embargo, en estas regiones, los sitios contienen también vestigios dejados por
grupos caracterizados por la talla de puntas de proyectil alargadas muy específicas, llamadas puntas
de Paiján (Fig. 3). La tradición paijanense está muy presente en estos medios litorales y a proximidad
del pie de los Andes; fue reconocida sobre centenares de sitios de superficie. Sus manifestaciones,
declinadas en diferentes facies, incluyen un componente unifacial, relacionado con las actividades
practicadas en los campamentos (Chauchat et al. 2006). Con base a estos hechos, se puede preguntar
cómo interpretar los sitios con industria estrictamente unifacial descubiertos en los espacios ocupados
por los paijanenses: ¿son estos sitios anteriores, contemporáneos o posteriores a estos últimos?
¿Reflejan una tradición en particular, o pueden ser relacionados con el Paijanense? Su pertenencia
cronológica, difícil de establecer, deja posibilidad para múltiples interpretaciones.
No se llevó a cabo ninguna síntesis relativa a estos vestigios equívocos y a sus posibles
vínculos hasta la fecha. Se propone aquí intentar refinar su definición, en los terrenos tecnológicos y
contextuales (dataciones, modos de vida asociados), con el fin de comparar las industrias más antiguas
con las conocidas en otros lugares, pertenecientes al mismo periodo, en el noroeste de América del
Sur.

66Todas las fechasmencionadas en este artículo fueron calibradas con la curva IntCal09 del software OxCal 4.1. (Bronk Ramsey
2009; Reimer et al. 2009).

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Las industrias unifaciales del norte del Perú: estado de las investigaciones
Varios complejos estrictamente « unifaciales » han sido definidos, interpretados de manera
diferente según los investigadores y su lectura de la cronología de ocupación regional:
- el complejo Amotape - departamento de Piura, atribuido al Precerámico temprano, y supuestamente
seguido del complejo Siches, durante el Precerámico medio - investigaciones: J. Richardson;
- las industrias de los valles bajos del departamento de La Libertad, fechadas del Precerámico temprano
o del Precerámico medio según los investigadores - C. Chauchat, T. Dillehay, K. Stackelbecky y
G. Maggard cuentan entre los principales;
- las industrias de los valles medios del mismo departamento de La Libertad y de la parte sur del
departamento de Lambayeque, fechadas del Precerámico medio - investigaciones llevadas a cabo por
T. Dillehay y P. Netherly, entre otros.
Hasta ahora, los investigadores trataron estas industrias de manera individual, poniéndolas a
veces en paralelo, sin poder fundar relaciones más allá de la supuesta semejanza dada por su carácter
unifacial. Pero la composición de estas industrias, que los autores califican de “oportunas”, “toscas” o
“variables”, queda en gran parte desconocida. Si parece obvio su carácter poco sofisticado, no debe
impedir su buena descripción, para permitir comprenderlas mejor y tratar de entender su razón de ser
y su posible diversidad.

Secuencias crono-culturales difíciles de establecer: los escollos de los sitios de superficie


Con el fin de comprender mejor las múltiples interpretaciones de los sitios costeños, parece
necesario presentar sus contextos particulares.
Los sitios de la costa norte, desértica (Fig. 4), han sido fuertemente alterados por una
deflación continua desde hace varios milenarios. Los vientos soplando en la costa no encuentran
obstáculos mayores antes de los relieves andinos, y desplazan en su recorrido la arena que se extiende
a su pie. Decenas de kilómetros de costa están así sometidas a los azares climáticos del océano,
caracterizados en esta zona ante todo por la ausencia - o gran rareza - de lluvias, por nieblas continuas
- debidas a la Corriente Peruana y a la inversión térmica, y por vientos fuertes (ONERN 1985). En la
época de las primeras ocupaciones humanas, los paisajes eran sin duda bastante diferentes de los
actualmente conocidos, o por lo menos no estaban en la misma posición espacial (Chauchat 1987, p.
24-25). La subida holocénica del nivel marino provocó un desplazamiento de las zonas ecológicas
costeras, que se extendían, así como en el presente, aproximadamente de forma paralela a la costa y
a los relieves de la cordillera de los Andes. Lo que se presenta ahora como un desierto debía ser
semejante al medio ambiente que actualmente se encuentra al pie de los Andes, es decir un espacio
semiárido con vegetación dispersa, con una fauna mayormente conformada por reptiles, peces y
cérvidos (Wing in Chauchat et al. 2006, p. 41 y 387; Maggard 2010, p. 451).
La situación actual puede llevar a equivocaciones: los sitios son todos visibles en superficie
pareciendo, sin razón, reflejar ocupaciones contemporáneas. Algunos de ellos podrían reunir sobre la
misma superficie ocupaciones sucesivas, aunque esto deba ser relativamente excepcional: la región
es tan vasta que resulta poco probable una ocupación repetida del mismo espacio por grupos
diferentes, a menos que éste presente ventajas peculiares - una ubicación geográfica privilegiada, por
ejemplo. Se puede suponer entonces que la mayor parte de los sitios encontrados presentan una sola
ocupación, u ocupaciones repetidas de grupos de la misma cultura, sin que existan realmente mayores
riesgos de mezclas entre épocas.
Sin embargo se observa que, aún sin estratificaciones de los depósitos, algunos vestigios se
pueden encontrar en profundidad. Resulta a menudo necesario excavar los cincuenta primeros
centímetros bajo la superficie, para buscar posibles estructuras - fogones, sepulturas o vestigios
enterrados por pisoteo (Chauchat et al. 2006, p. 32-34). A partir de estos vestigios se pueden obtener
potenciales fechados radiocarbónicos, indispensables para comprender la cronología de ocupación
regional.

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Precerámico temprano/ Precerámico medio: interpretaciones diferentes por sitios similares


En este marco, son inútiles los intentos de datación relativa. Numerosos fechados
radiocarbónicos fueron realizados para paliar esta imposibilidad, permitiendo demostrar la ocupación
de las quebradas y zonas adyacentes desde 13 500 cal BP. En estos espacios, la ocupación es
importante y perdura hasta alrededor de 9 000 cal BP. La totalidad de este periodo parece ser dominado
por el Paijanense. Algunos arqueólogos ven un hiato cultural después de su desaparición, antes de que
los hombres vuelvan a establecerse en los valles bajos a partir del Precerámico reciente (Chauchat et
al. 2006); sin embargo, esta interpretación es controvertida, y la ocupación de los valles bajos podría
haber perdurado durante el Precerámico medio, aunque haya sido más escasa. A partir de esta época,
los valles medios parecen tomar el relevo - Zaña en particular, con ocupaciones importantes atribuidas
al Precerámico medio, entre 8 000 y 5 000 cal BP.
Investigaciones recientes ofrecen no obstante otro punto de vista sobre estas industrias
desarrolladas en los valles de Zaña y de Jequetepeque, las cuales permiten considerar una ocupación
no paijanense en los valles bajos, por grupos equipados únicamente con herramientas unifaciales,
anteriores a los que tallaban puntas.

Las diferentes industrias unifaciales del norte del Perú


El componente unifacial de las industrias paijanenses en los valles bajos –
Precerámico temprano
Las industrias paijanenses han sido pensadas mucho tiempo como las únicas presentes en
las zonas de piedemonte de La Libertad, durante el Precerámico temprano, entre 13 200 y 9 300 cal BP
(Lodeho 2012). Su evolución, después del abandono de las puntas de proyectil bifaciales alargadas,
podría haber dado origen a un complejo unifacial durante el Precerámico medio.
Un componente unifacial forma parte, en efecto, de la industria paijanense. Decenas de años
de estudios dedicados a este tema pusieron de relieve dos principales aspectos de la industria: por un
lado la fabricación de utensilios dichos “ordinarios” con métodos de talla poco elaborados - una
producción sobre lascas destinada a las actividades del campamento, y por otro lado la fabricación de
puntas bifaciales y unifaces67, siguiendo largas y complejas cadenas operativas - de las cuales
encontramos desechos en los talleres y canteras (Chauchat et al. 2006). Tres facies fueron, entonces,
identificados para el Paijanense: las canteras, los talleres y los campamentos, supuestamente
vinculados con una división sexual de las actividades (Chauchat & Pélegrin 1994, p. 279; Pélegrin &
Chauchat 1993, p. 381). Pero los numerosos arqueólogos interesados en el tema privilegiaron
claramente los dos primeros, en detrimento del tercero, llevando a un conocimiento detenido de la
cadena de producción de las piezas bifaciales y de los unifaces, y a una visión parcial de la producción
de los campamentos.
Un estudio tipo-tecnológico de las piezas recogidas en los sitios de campamentos pudo sin
embargo revelar la presencia de implementos a posteriori - cuchillos, chairas y otros, de raederas, becs
y picos, escotaduras, denticulados y útiles compuestos (Fig. 5), y la ausencia notable de raspadores y
buriles (Chauchat 1982, p. 85-104). Los núcleos son discoidales, tabulares, prismáticos o piramidales
(Chauchat 1982, p. 111-114). Pero los métodos de talla no fueron objeto de estudios detallados: su
análisis no parecía tan prometedor como el estudio de la producción de las piezas más sofisticadas. Se
puede observar que los campamentos a menudo presentan fragmentos y desechos de talla de puntas
Paiján, demostrando la pertenencia de los diferentes conjuntos a una misma tradición: los indicios a
favor de la existencia de esta parte unifacial al instrumental paijanense son claros y múltiples, y se

67
Los « unifaces», tal como definidos por C. Chauchat, son similares a las “limaces” del Paleolítico medio europeo. Estas
piezas tienen una forma foliácea más o menos alargada, obtenida por el retoque unifacial, por percusión blanda orgánica, de un
bloque con cara plana o de una gran lasca. Dos variedades principales han sido determinadas por el autor, según la presencia o
ausencia de una extremidad puntiaguda. Estas mismas piezas son llamadas “limaces” por los arqueólogos norte-americanos,
que apartan, por su parte, el termino de “uniface” para los unifaces que no fueron reavivados, o para utensilios toscos, que no
son bifaciales. En este artículo, se sigue la terminología de C. Chauchat. Es decir, una industria “unifacial” no siempre contiene
“unifaces” stricto sensu: se trata de industrias sobre lascas, sin puntas de proyectil.

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complementan con las producciones más sofisticadas de la misma cultura (Chauchat 1977, p. 19;
Chauchat et al. 2006, p. 52).

Las industrias unifaciales de los valles medios – Precerámico medio


La industria estrictamente unifacial la mejor atestiguada en esta región norte del Perú fue
descubierta en el valle medio de Zaña, tierra adentro. Sus vestigios son claramente más tardíos que
los que acabamos de exponer, con fechas del Precerámico medio comprendidas entre 9 800 y
7 800 cal BP; esta fase se denominó localmente « Las Pircas » por los arqueólogos (Dillehay
et al. 1998).
Los artefactos líticos producidos por los grupos del valle fueron agrupados en un complejo
llamado “Tradición lítica de Nanchoc” o “NLT”, que parece ser el único presente en esta región en esta
época. Es conocido por un conjunto de 50 000 piezas, proveniente de seis sitios (Rossen 1998). J.
Rossen, encargado del análisis lítico, propuso una aproximación explicativa de sus diferentes etapas
de fabricación, a partir de la observación de todas las piezas presentes (Rossen 1998). El autor describe
una industria sobre lascas, tallada principalmente en materias de origen local - basalto, andesita, riolita,
diorita, toba. Las herramientas parecen ser más diversificadas que aquellas encontradas más al norte,
en Amotape, pero son bastante similares a las herramientas “ordinarias” paijanenses. Sin embargo, la
aproximación tipológica que da cuenta del conjunto difiere de la que suele utilizar la escuela francesa,
y las comparaciones entre estos conjuntos resultan difíciles de hacer. J. Rossen define 23 tipos de
utensilios, descriptos según un enfoque morfo-dimensional, incluyendo denticulados, piezas
cuadrangulares, semilunares, triangulares o pentagonales (Fig. 6). Los criterios predominantes son la
forma general del utensilio - vista superior, la clase dimensional - diferencias de dimensiones, para
utensilios de formas similares, reflejarían diferencias de funciones, el grosor de la pieza y la inclinación
de sus bordes.
Añadidos a numerosas piedras de moler, estos utensilios podrían ser vinculados con la
explotación de los recursos arbolados locales y de otras plantas (Dillehay et al. 1992, p. 70;
Dillehay et al. 1989, 1998; Rossen & Dillehay 2001; Rossen et al. 1996). Habrían sido completados por
industrias elaboradas a base de materiales perecederos, faltando por razones de conservación. En
efecto, encontramos, en los 80 sitios de esta fase (Rossen & Dillehay 1999, p. 125), restos de chozas
circulares, evidencias de horticultura doméstica (Rossen et al. 1996), y también algunos esqueletos
cuyo estudio dental confirmó las primeras aserciones emitidas sobre la parte vegetal de la dieta de los
grupos (Rossen & Dillehay 2001; Piperno & Dillehay 2008). Todos los datos recogidos atestiguan el
carácter relativamente reciente de este conjunto, por lo menos más tardío que los buscados en nuestra
investigación.

Las industrias unifaciales de los valles bajos ¿Precerámico temprano o medio?


Investigadores norteamericanos del mismo equipo de los que exploraron el valle de Zaña
descubrieron, en los valles bajos de La Libertad, sitios con industrias estrictamente unifaciales. Los
consideran ligados con una ocupación regional de grupos contemporáneos - pero distintos, de los
Paijanenses (Maggard 2010).
La cuestión de los sitios sin puntas en los valles bajos no es nueva; es la interpretación aquí
propuesta que difiere de las usualmente encontradas. La existencia de sitios sin puntas en este lugar
no dejó de llamar la atención de los investigadores estudiando la ocupación regional, que les atribuían
hasta ahora la facie de campamento de los paijanenses, o a una ocupación más tardía - Precerámico
medio, de pueblos descendiendo de esta tradición y que habrían, mientras tanto, abandonado el uso
de las puntas (Chauchat et al. 2006).
La primera idea de sitios paijanenses, donde sólo el componente unifacial aparecería sin
ninguna punta, fragmento de punta, o desecho de su fabricación, parece improbable - aunque hayan
sido fabricadas en lugares diferenciados: las puntas de Paiján poseen, en efecto, todos los criterios que
permiten suponerlas un fuerte valor identitario. La segunda hipótesis de una ocupación más tardía es
sin duda verosímil, pero difícil de demostrar en estos contextos de sitios de superficie. Sin embargo,
parece necesario confrontarse con los obstáculos de las cuestiones cronológicas para acercarse mejor
del estatus que hay que conceder a estos sitios y a sus industrias.

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Las dataciones radiocarbónicas obtenidas en los valles bajos aportan valiosas informaciones.
Su observación permite registrar una concentración de fechas durante el Precerámico temprano,
mientras que algunas edades aisladas atestiguan una ocupación posterior - antes de una nueva
ocupación regional, a partir del Precerámico tardío. Entre las 46 fechas radiocarbónicas obtenidas en
la costa, solo 2 pertenecen, de hecho, al Precerámico medio (Lodeho 2012). La ocupación regional
parece entonces haber perdurado, pero de manera más discreta que la precedente. Sus formas
quedan, por otro lado, por determinar. ¿Estaban relacionados los pueblos de los valles bajos, de alguna
forma, con los pueblos encontrados en el valle medio del Zaña? K. Stackelbeck señala similitudes
técnicas en el material fabricado por estos grupos, y modalidades comunes de ocupación del territorio,
que podrían ser indicios de una tradición común (Stackelbeck 2008, p. 494). No se puede negar que la
industria lítica de los sitios del valle bajo es muy cercana a la NLT, sin embargo también lo es de los
artefactos “ordinarios” paijanenses. Se trata de una industria sobre lascas principalmente tallada en
materias primas de origen local (cuarcita, basalto, cuarzo, andesita) y cuyas categorías de utensilios
coinciden con las definidas más arriba por J. Rossen (Stackelbeck 2008, p. 127).
Algunos de estos sitios con artefactos unifaciales probablemente corresponden en realidad
con campamentos paijanenses, no reconocidos como tales. Los vestigios característicos de esta última
tradición a menudo aparecen a su lado. Cabe señalar que se pueden discutir varias opciones
metodológicas seguidas en los estudios de campo y de materiales. En el campo, la observación
detenida del material de superficie dio lugar a recolecciones selectivas: en total, 2 958 piezas,
incluyendo solamente 65 utensilios, fueron recolectadas sobre 108 sitios (Stackelbeck 2008, p. 383).
Sin excavación extensiva, no se puede descartar la posible presencia, en estos sitios, de fragmentos
de puntas que no hubieran sido localizados a primera vista. Los conjuntos son por otro lado definidos
como unifaciales en contraste con los caracteres típicos de los sitios paijanenses, encontrados en la
misma región y conteniendo supuestamente todos puntas: la ausencia de piezas bifaciales - esbozos
o productos terminados, y de unifaces – limaces - es entonces el principal criterio de pertenencia
unifacial, pero a la presencia eventual de lascas de talla bifacial no la consideran significativa (Maggard
2010, p. 23).
En cuanto a la idea de pueblos independientes con industrias unifaciales, que no tendrían
ninguna relación con los Paijanenses y que habrían ocupado los mismos espacios después de la
desaparición de esta tradición, es una hipótesis que queda por demostrar: aunque no pueda ser
categóricamente rechazada, hay que señalar que, en el estado actual de los conocimientos, ningún
argumento arqueológico permite sostenerla.

Las industrias unifaciales independientes ¿Precerámico temprano?


Algunos sitios con industrias estrictamente unifaciales son interpretados de manera diferente
por estos mismos equipos norteamericanos. Podrían reflejar tradiciones independientes de las hasta
aquí descriptas, relacionadas con los Paijanenses o con sus sucesores, en los valles bajos o medios.
Se trata de algunos sitios cuyo periodo de ocupación podría preceder todas las otras manifestaciones
mencionadas, pero localizados en los mismos espacios.
El principal de ellos es el sitio de El Palto, publicado en parte recientemente (Dillehay 2000,
p. 143; Dillehay 2011, p. 80), y que llama la atención por sus características peculiares. Descubierto en
la parte superior del valle de Zaña, en el bosque tropical seco, y excavado en 1992, comprende 1,6 m
de depósitos estratificados (Dillehay 2011, p. 80-81). Los 60 cm los más profundos pertenecen al
periodo Precerámico: en la lente cenizosa la más profunda registrada, un pedazo de carbón permitió
obtener una fecha radiocarbónica de 13 178 – 13 859 cal BP (Beta - 38992), es decir una de las fechas
regionales las más antiguas. Los niveles asociados contienen una industria unifacial, pero sin
asociación con vestigios de otras naturalezas - no subsistieron los materiales orgánicos. Conforman la
industria lascas de tamaño mediano y desechos extraídos de núcleos amorfos de cuarcita, cuarzo,
riolita y tobas, formando un conjunto de solo algunas decenas de piezas. Queda describir más
detalladamente la industria, pero los descubrimientos mencionados no dejan de suscitar el interés.
Algunos otros sitios, a nuestro juicio más dudosos, son a veces evocados: ubicados en el
antiguo delta del Carrizal - Zaña, a menos de 2,5 km de la orilla actual, 11 concentraciones de material
lítico de superficie, sin fechas, son interpretadas como evidencias de una ocupación regional por grupos

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con industria estrictamente unifacial (Dillehay 2011, p. 82). Estos grupos habrían tallado lascas grandes
de cuarcita y basalto para manufacturar utensilios unifaciales (Fig. 7). Todas estas piezas tienen un
fuerte barniz del desierto. Ningún otro material cultural las acompaña. Se asemejan estas industrias a
las industrias Amotape, encontradas mucho más al norte, según el equipo de investigación, que
proponen fecharlas entre 12 500 y 10 000 cal BP (Dillehay 2011, p. 82-83). Algunos sitios con
características similares fueron encontrados a poca distancia, en la pampa de Mata Indio, en la ribera
sur del río Zaña (Dillehay 2011, p. 83-84).
Las evidencias parecen frágiles para permitir definir “complejos” o “tradiciones”, pero estos
conjuntos de vestigios merecerían un examen profundizado para mejor estimar su valor. Nuevos
trabajos de campo parecen, al final, necesarios.

La industria unifacial Amotape, extremo norte del Perú – Precerámico temprano o medio
Mucho más al norte, la industria unifacial Amotape se conoce sólo por algunos artículos
publicados por el arqueólogo que la descubrió (Richardson 1973, 1978, 1981, 1983, 1992, 1998, 2006).
Su contexto es diferente de las industrias previamente reportadas: ésta es aislada, lejos de toda
industria con puntas. El material - un total de algunas centenas de piezas, fue revisado en una sola
ocasión, después de su descubrimiento, habiendo sido extraviado después 68. La localización misma de
los doce sitios de superficie originales, desconocida, no permite llevar investigaciones
complementarias.
El estudio de J. Richardson pone de relieve la presencia de un instrumental simple, incluyendo
una mayoría de denticulados y escotaduras, manufacturados sobre cantos rodados de cuarcita y
calcedonia (Fig. 8; Richardson 1978, p. 277). No se describen los métodos y técnicas de talla, pero se
señala la presencia de seis núcleos. Se supone que asociado con los artefactos líticos, se encontraban
industrias elaboradas sobre materiales perecederos que desaparecieron con el tiempo. El conjunto
reflejaría un modo de vida basado en la explotación de los manglares cercanos - las conchas de
moluscos son numerosas en los sitios, con cazas ocasionales. Sin embargo, no existe ningún resto
óseo ni materia orgánica para apoyar estas hipótesis.
Las fechas absolutas realizadas sobre conchas que acompañan estos descubrimientos a
menudo ha sido cuestionada, por su carácter poco confiable. Se atribuye a la ocupación temprana un
periodo de tiempo que se extiende entre 13 350 y 8 900 cal BP (Richardson 1978, p. 274). Otros sitios
de la misma región, con industrias similares, proporcionaron fechas un poco más tardías, en base al
análisis de carbones: la fase denominada « Siches-Estero » tiene fechas entre 8 900 y 5 700 cal BP.
La evolución entre estas fases es limitada, y sólo se manifiesta en realidad por una explotación
supuesta más importante de los manglares a partir de la fase Siches. Si la presencia de moluscos de
manglares prueba la antigüedad de los sitios Amotape, considerando la desaparición regional de este
tipo de vegetación desde hace tiempo, se puede pensar que la ocupación solo empezó a principios del
Precerámico medio. Sea lo que sea, los hombres parecen haber vivido aquí con un instrumental de
piedra simple, sin fabricar puntas de proyectil líticas.

Un balance
Los diferentes conjuntos unifaciales descubiertos en el norte del Perú fueron interpretados de
maneras diferentes según sus contextos: facies particular de una industria bifacial, evolución de tal
industria después del abandono de la talla bifacial, o tradición independiente. Resulta difícil aún emitir
hipótesis sobre las relaciones existentes entre estos conjuntos: su simple definición como conjunto en
si mismo plantea varios problemas. Las dificultades cronológicas parecen ser las más críticas y las más
difíciles de superar. En estas condiciones, cómo definir conjuntos homogéneos, y cómo tratar el tema
de su diversidad potencial - diferenciar tradiciones, sin olvidar las posibles variaciones regionales y/o
temporales.

68Según J. Richardson, el material fue almacenado en las reservas del museo nacional de Arqueología, Antropología e Historia
del Perú de Lima (Richardson, comunicación personal). Sin embargo, una búsqueda en los locales no nos permitió encontrarlo.

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El estudio de las piezas por arqueólogos de diferentes escuelas no facilita la tarea de


comparación que se podría desear emprender: descripciones tipológicas, tecnológicas y morfo-
dimensionales se confrontan, demostrando la carencia de herramientas conceptuales para emprender
un estudio eficaz de estos materiales particulares.
Pero estas dificultades no deben impedir proponer hipótesis, que habrá que someter a un test
con metodologías mejor adaptadas. Así, es posible que las industrias unifaciales de los valles bajos
constituyan prolongamientos temporales de las industrias paijanenses. Podrían ser relacionadas, por
otro lado, con las industrias de los valles medios - tal vez descendientes de los Paijanenses. Pero su
existencia independiente es también una posibilidad: ¿se podrían acercar a las industrias
Amotape/Siches? Frente a contextos tan problemáticos, conviene ser prudentes. La consideración de
los elementos que suelen enriquecer la industria lítica permite proponer algunas relaciones entre estas
industrias, que se pueden resumir en algunos puntos:
- es probable que las primeras manifestaciones de la industria Amotape/Siches no se remonten antes
de 9 000 cal BP - las fases más antiguas, iniciándose a partir de 13 350 cal BP, parecen inválidas ;
- la industria NLT de los valles medios podría ser una prolongación de la ocupación paijanense, después
del abandono de las puntas y de los medios en los cuales las usaban los grupos;
- las relaciones entre las industrias unifaciales de los valles bajos y los conjuntos NLT parecen limitadas,
aunque sus cronologías en parte se corresponden; más allá de los aspectos técnicos, que no permiten
proponer conclusiones en el presente sobre este tema, existe un conjunto de indicios contextuales que
nos demuestra que en los valles bajos, ninguna fecha absoluta concuerda con la fase Las Pircas
(Stackelbeck 2008, p. 511), y los grandes rasgos culturales reportados más en altitud para esta época
parecen ausentes - sepulturas, estructuras ceremoniales, cultígenos (Stackelbeck 2008, p. 109); los
vínculos parecen ser más consistentes con el Paijanense: las especies animales consumidas, por
ejemplo, son las mismas - caracoles terrestres, lagartijas del desierto y cérvidos, entre otros
(Stackelbeck 2008, p. 151); probablemente, estos sitios deben formar parte de la ocupación territorial
paijanense, o siguen temporalmente esta cultura - y podrían ser, en este caso, el pendiente costeño de
las ocupaciones del valle medio de Zaña, tal como lo propone K. Stackelbeck, que ve aquí testimonios
posibles de incursiones ocasionales con objetivos precisos (Dillehay 2011, p. 118);
- finalmente, se puede cuestionar la existencia independiente de grupos con industrias unifaciales en
los valles bajos de La Libertad, durante el Precerámico temprano ; solamente algunos sitios, tal como
El Palto, podrían apoyarla -posiblemente desde 13 800 cal BP: su estudio queda por profundizar para
fortalecer esta hipótesis.
En el norte del Perú, las solas industrias unifaciales independientes pertenecen, hoy día, al
Precerámico medio, en los valles medios - y tal vez bajos de La Libertad, y en Amotape, mucho más al
norte. Continuidades o vínculos estrechos, cuya naturaleza queda por confirmar, podrían existir entre
las industrias presentes en La Libertad. En cambio, las diferencias de material y de modos de vida
parecen obvias entre éstas y las industrias Amotape, aunque falten estudios mejor adaptados a las
características de materiales poco sofisticados para establecerlas con rigor. La diversidad que parece
revelarse hoy podría ser el solo reflejo de las distintas aproximaciones, y no se puede excluir que
investigaciones futuras nos permitan observar un fondo tradicional común.

Proyecciones continentales
Las industrias unifaciales del noroeste de la América del Sur
A pesar de las incertidumbres contextuales que las rodean, las industrias unifaciales del norte
del Perú a menudo han sido comparadas con otras industrias, supuestamente similares, diseminadas
en la parte noroeste de la América del Sur (Fig. 9). Las industrias unifaciales son numerosas en este
gran territorio, en particular en Colombia. Sin embargo, se encuentran en todas partes los mismos
problemas de identificación y de datación, que impiden su comparación - dificultades acentuadas aún
por el empleo de metodologías y terminologías diferentes.
A escala del Perú, los puntos de comparación existentes no revelan nada convincente: vínculos
potenciales con nuestros conjuntos pueden ser supuestos, pero ninguno de ellos puede ser
categóricamente argumentado. Para sostener las presunciones actuales serían necesarios estudios

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completos de industrias así como de nuevos sitios intermedios. Sin embargo, se destaca un caso
interesante: algunas decenas de kilómetros al sur del departamento de La Libertad, en la región de
Casma, sitios con industrias unifaciales han sido registrados e interpretados como herederos del
Paijanense (Malpass 1983 a y b, 1991; Uceda 1986, 1992 a y b). La industria, llamada “Mongoncillo”
se caracteriza esencialmente por herramientas de pequeñas dimensiones entre las cuales predominan
los perforadores - simples o múltiples - y las piezas esquirladas. Son acompañadas por raederas, becs
y denticulados, mientras no se cuenta con ni una sola punta bifacial, ni ningún desecho de talla de tales
armas (Uceda 1992b, p. 48). La talla bipolar de pequeños cantos rodados es aquí la principal técnica
empleada para obtener lascas. De todos modos, ninguna fecha absoluta viene a precisar la pertenencia
cronológica de este material, y es especialmente fundándose en comparaciones con los conjuntos
Amotape/Siches, también dudosos, que los autores proponen fechas antiguas - entre 8 900 y
6 800 cal BP (Uceda 1992b, p. 48). Pero en la zona norte, los perforadores, las piezas esquirladas y la
talla bipolar no constituyen elementos importantes de los conjuntos. Industrias similares presentes
cerca de Huarmey - sitio PV35-106 - refuerzan estos hallazgos con una fecha radiocarbónica de 7 657
–6 947 cal BP (6 430 ± 175 BP), lo que confirma la atribución al Precerámico medio de este tipo de
industria unifacial, probablemente epipaijanense, o postpaijanense (Bonavia et al. 2001). Un estudio
comparativo con la industria NLT sería, sin lugar a dudas, valioso.
Más al norte, los conjuntos unifaciales son múltiples, pero los arqueólogos que los estudiaron
encontraron los mismos obstáculos.
La industria unifacial más a menudo comparada con los conjuntos del norte del Perú es la
industria Las Vegas - Santa Elena, Ecuador, así como el previo complejo « pre-Las-Vegas »,
considerados como potencialmente vinculados con las industrias Amotape. Pero las industrias del sur
de Ecuador descubiertas y estudiadas por K. Stothert presentan pocas relaciones con sus
contrapartidas norperuanas, aunque sean en parte contemporáneas. Los hallazgos ecuatorianos
presentan la ventaja de ser completados por numerosos vestigios de otras naturalezas: fauna y
conchas, carbones, restos vegetales y sepulturas fueron descubiertos sobre los 32 sitios conocidos, a
veces estratificados y objeto de excavaciones (Stothert 1983, 1985; Stothert et al. 2003). Las 32 fechas
radiocarbónicas obtenidas - realizadas sobre carbones, conchas, huesos humanos o fitólitos,
permitieron situar temporalmente estas industrias entre 12 500 y 7 500 cal BP (10 800 – 6 600 BP).
Evoluciones claras permitieron dividir la cronología de ocupación regional en varias fases, pero los
cambios evidenciados en el material encontrado no afectan la composición de las industrias líticas;
intervienen más bien en la gestión de los recursos alimenticios y en las sepulturas. Casi no cambió la
industria lítica. Se trata de una industria sobre lascas, en un « chert » tallado por percusión dura, y en
la cual sólo un porcentaje débil de las lascas producidas fue retocado (Stothert 1983, p. 126). Los
caracteres demasiado variables de los retoques no permitieron a los autores aislar tipos. Ninguna punta
de proyectil fue encontrada, ni tampoco otro utensilio bifacial. Tal como J. Richardson lo propuso para
Amotape, K. Stothert emite la idea de una industria completada por herramientas de madera, corteza,
caña, u otras materias perecederas hoy desaparecidas (Stothert 1985, p. 621-622). Arpones o anzuelos
hubieran podido ser fabricados en este tipo de materias, para después servir en la adquisición de los
recursos haliéuticos encontrados en los sitios, al lado de las presas terrestres que comprenden, entre
otros, cérvidos y otros pequeños animales. Sin embargo, aún falta conocer parte de las ocupaciones
regionales, las cuales se ubican próximos a los manglares y que han podido ser recubiertos por agua
después de su ocupación (Stothert et al. 2003, p. 29). El componente marino de la dieta de los pueblos
puede ser, en este marco, subestimado.
K. Stothert contempla la posibilidad de contactos entre los grupos Las Vegas y los grupos
Siches-El Estero de Talara: sin sugerir hipótesis difusionistas o filiales, la autora propone contactos
entre los grupos durante el Precerámico medio y pudieron haber existido intercambios en ese momento
(Stothert 1985, p. 632). En cambio, ningún vínculo esta considerado para las fases anteriores.
Otras industrias unifaciales de esta parte noroeste de América del Sur son a veces evocadas
como potencialmente relacionadas con las industrias unifaciales del norte del Perú. Las que muestran
al parecer antiguas adaptaciones al bosque tropical despertaron en particular el interés de los
investigadores. El Abra es la referencia la más citada entre éstas. Este sitio colombiano de medio
forestal - encontrado en la sábana de Bogotá, a 2 600 msnm (Fig. 9) fue estudiado en los años 1960

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por G. Correal y T. Van der Hammen. Sus vestigios fueron agrupados en un complejo llamado
« Abriense », compuesto por raspadores toscos y denticulados. Fueron fechados alrededor de
14 600 cal BP (12 450 BP) hasta los periodos cerámicos, cronología muy imprecisa y dudosa para su
parte más antigua, según los responsables del estudio.
En numerosos casos, cabe resaltar que aún no se sabe si las industrias se remontan realmente
al final del Pleistoceno o al principio del Holoceno temprano.

Cuáles son las relaciones entre estas industrias:


vínculos culturales o convergencia ¿reales o artificiales?
A pesar de la fragilidad de las evidencias, algunos autores propusieron reunir todas estas
industrias unifaciales en un complejo homogéneo (Malpass 1983a, que cambia de opinión al respecto
algunos años después, según Rossen 1998, p. 261), hipótesis caída en desuso frente a la diversidad
aparente de las ocupaciones (Ardila & Politis 1989). La utilización de un instrumental sin puntas no es
suficiente para concluir en un origen idéntico. Estas industrias no especializadas podrían pensarse
como resultado de la ausencia de especialización en la adquisición de los recursos, lo cual pudo
favorecer una mejor adaptación en los diferentes tipos de ambientes - A. Bryan & K. Stothert, entre
otros, lo sugirieron. Pero finalmente, los investigadores se orientaron hacia la idea de grupos diferentes
que habrían adoptado soluciones técnicas idénticas frente a entornos naturales similares. Según ellos,
podría existir una correlación entre vestigios toscos y tipos particulares de ambientes. En los medios
donde los recursos vegetales abundan, por ejemplo, los grupos habrían podido elegir desarrollar
industrias elaboradas en materias perecederas, invirtiendo menos en sus industrias de piedra tallada.
Por otro lado, cerca de la orilla del océano, pueblos especializados en la explotación de los recursos
marinos no habrían tenido necesidad de producir puntas bifaciales, más adaptadas para la caza
terrestre. La convergencia aparente es muy difícil de demostrar, porque no se conocen aún
suficientemente las composiciones de los diferentes artefactos estudiados para calificarlos de similares.
En fin, no podemos descartar que estas industrias sean, en algunos contextos, facies particulares de
tradiciones más diversificadas.

Para concluir

Al terminar esta revisión, aparece que en el norte del Perú, las industrias unifaciales
indiscutibles pertenecen todas al Precerámico medio. Sería necesario proceder a nuevas dataciones
radiocarbónicas, que procedan de contextos y materiales confiables, para demostrar una eventual
existencia previa, desde el fin del Pleistoceno o al principio del Holoceno. En este sentido el sitio de El
Palto queda como el mejor candidato, pero es todavía insuficiente para probar la presencia de una
tradición particular, màs aún con una industria parecida a los vestigios paijanenses, geográficamente
próximos.
Se proponen soluciones para subsanar las lagunas existentes en la definición de las industrias
unifaciales. El mejoramiento de los conocimientos pasará por estudios completos de materiales,
incluyendo la totalidad de los componentes de las industrias, a partir de recolecciones sistemáticas de
materiales en el campo. Proponer metodologías que sobrepasarían el análisis tipo-tecnológico clásico
de los conjuntos parece también indispensable: las herramientas “toscas” enfrentadas claramente no
responden a métodos de clasificación tipológica tradicional. También se debe abandonar la asociación
frecuente entre el concepto de conjunto sin puntas y la idea de un utillaje tosco, sin marcador cultural:
las diferencias y características son sin duda más pronunciadas de las que aparecen a primera vista.
Habría que replantear metodologías de estudio, dando más importancia a los criterios funcionales. Los
métodos de talla, a menudo olvidados, también merecerían ser más investigados: sofisticados o no,
pueden informar sobre maneras de hacer específicas, que podrían caracterizar tradiciones. Los
resultados que se podrían alcanzar, con tal trabajo aplicado a los diferentes conjuntos suramericanos,
sobrepasan de lejos los vínculos que somos hoy día capaces de establecer entre sitios lejanos.

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Todavía faltan numerosos datos para entender las formas de ocupación del territorio.
Arquitecturas, restos botánicos posiblemente conservados en este desierto - recuperables con la
técnica de la flotación después de la excavación, o huesos animales y humanos: todos estos elementos
faltan aún en los sitios con industrias unifaciales. Estudios de fauna permitirían por ejemplo dar una
mejor idea de la subsistencia, que podría aportar datos cronológicos valiosos.
Todos estos trabajos permitirían proporcionar datos importantes a escala continental,
estableciendo sólidas relaciones de similitudes entre los distintos conjuntos, que ayudarán a resolver
ciertas problemáticas relacionadas con el recorrido de los hombres en el espacio y con la difusión de
las ideas durante los primeros milenios de colonización del continente americano. Con los datos
actualmente disponibles, no se pueden elaborar hipótesis precisas, y se recomienda utilizarlos con
prudencia. Sin embargo, las investigaciones recientes son prometedoras, y sin duda traerán nuevos
datos para profundizar la problemática planteada.

Agradecimientos
Les estoy muy agradecida a los organizadores y a los participantes de la sesión "Peopling and settlement of South
America: the contribution of lithic technology", del XVIe UISPP - Florianópolis, Brasil, septiembre de 2011. Mis más
sincero agradecimiento también a J. Richardson por la documentación gráfica del material de Amotape. Gracias
finalmente a la universidad Paris 1 Panthéon-Sorbonne y a la UMR 8096 Arqueología de las Américas, que
permitieron desarrollar las investigaciones objeto del presente artículo.

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Observaciones para conocer


secuencias de reducción bifaciales paleoindias
y puntas Fell en el valle del Ilal!,
Ecuador

Observations pour identifier


les séquences de réduction bifaciales paléoindiennes
et les pointes de Fell dans la vallée de l’Ilal$,
Equateur
Traduction R. Hoguin, relecture et réécriture P. Binant

Hugo G. Nami
CONICET, IGEBA
Dpto. Ciencias Geológicas, FCEN, UBA
Ciudad Universitaria, Pab.II, (C1428EHA), CABA
Associated researcher
National Museum of Natural History
Smithsonian Institution, Wa. D.C., USA.
hgnami@fulbrightmail.org

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Resumen
La República del Ecuador jugó un rol preponderante en la historia de las investigaciones relacionadas con las
ocupaciones más antiguas de las Américas. En efecto, en la década de 1940s fue descubierto El Inga, un sitio
emplazado en las inmediaciones del cerro Ilaló, Valle de los Chillos, provincia de Pichincha. Las excavaciones
efectuadas en los años 1960s una cantidad significativa de artefactos Paleoindios, especialmente puntas “colas de
pescado” que recordaban a las encontradas dos décadas atrás por en las cuevas de Fell y Pali Aike. Vestigios
similares también fueron recolectados en otros lugares del valle del Ilaló. En esos sitios se recolectaron importantes
vestigios para conocer la secuencia de reducción de los artefactos bifaciales confeccionados por los cazadores-
recolectores finipleistocénicos del área. En consecuencia, como resultado del estudio de estadios tempranos e
intermedios bifaciales de manufactura, productos terminados y descartados de puntas de proyectil Paleo
sudamericanas del Valle del Ilaló, este artículo brinda observaciones tecnológicas detalladas realizadas sobre
artefactos recolectados en El Inga y otros sitios Paleoindios localizados en Ecuador.
Palabras clave
Tecnología lítica, Tecnología lítica experimental, Secuencia de reducción,
Colas de pescado, Sudamérica, Ecuador.
Résumé
La République d’Equateur a eu un rôle prépondérant dans l’histoire des recherches des plus vieilles occupations
d’Amérique. En effet, le site El Inga fut découvert en 1940 à proximité du côteau d’Ilaló, dans la vallée des Chillos,
province de Pichincha. Les fouilles qui y furent effectuées dans les années 1960 livrèrent de nombreux artefacts
Paléoindiens, notamment des pointes “queue de poisson”, rappelant celles trouvées vingt ans plus tôt dans les
grottes de Fell et de Pali Aike. Des vestiges similaires furent également mis au jour dans d’autres lieux de la vallée
d’Ilaló. Ces sites livrèrent d’importants vestiges pour la compréhension des pièces bifaciales confectionnées par
les chasseurs-cueilleurs de la fin du pleistocène dans cette région. Aussi cet article, basé sur l’étude des stades
premiers et intermédiaires de la production des pièces bifaciales, produits terminés et fragments de pointes de
projectile, apporte-t-il des informations technologiques détaillées à partir de matériels retrouvés à El Inga et dans
d’autres sites Paléoindiens de la Vallée de l’Ilaló en Equateur.
Mots clés
Technologie lithique, Technologie lithique expérimentale, Séquence de réduction,
« Queues de poisson », Amérique du Sud, Equateur

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La República del Ecuador jugó un rol preponderante en la historia de las investigaciones


relacionadas con las ocupaciones más antiguas de las Américas. En efecto, a mediados de la década
de 1950s, el geólogo norteamericano A. A. Graffham fue llevado por el Dr. Kaplan - residente en Quito
- al sitio El Inga, en las inmediaciones del cerro Ilaló, Valle de los Chillos, provincia de Pichincha. Allí,
en 1947 se habían encontrado artefactos de obsidiana y unos pocos restos de fauna extinguida. En la
superficie del sitio, Graffham recolectó materiales líticos acanalados que, cuando regresó a los Estados
Unidos de Norteamérica - debido a su afición a la arqueología - le parecieron interesantes mostrar a
Robert Bell - University of Oklahoma. El arqueólogo norteamericano rápidamente reconoció la
importancia de los hallazgos, los dio a conocer (Bell 1960) y organizó una campaña de exploración en
el sitio. En las excavaciones posteriores exhumaron una cantidad significativa de artefactos
Paleoindios, especialmente puntas “colas de pescado” que recordaban a las encontradas dos décadas
atrás por en las cuevas de Fell y Pali Aike (Bell 1960, 1965, Mayer-Oakes 1963, 1966, Mayer-Oakes y
Bell 1960a y b). Vestigios similares también fueron recolectados en otros lugares del valle del Ilaló
(Bonifaz 1978, 1979, Mayer-Oakes 1982, 1986a, 1992).
Formando parte de un proyecto a largo plazo dirigido a profundizar diversos aspectos
tecnológicos Paleoindios, durante casi tres décadas el que suscribe estuvo estudiando conjuntos
arqueológicos exhumados en sitios de Norte y Sud América. De esta manera, se analizaron artefactos
líticos de cazadores-recolectores finipleistocénicos que habitaron desde Alaska hasta Tierra del Fuego.
Localizado en la parte media de ambos hemisferios, la República del Ecuador fue uno de los lugares
geográficos que puede considerarse como parte de la entrada de la “ruta Andina” en la diáspora
colonizadora de Sud América. En consecuencia, esta región es crucial para comprender el proceso del
poblamiento del hemisferio sur del Nuevo Mundo.
Las investigaciones arqueológicas relacionadas con las ocupaciones humanas más antiguas
en las Américas tuvieron extraordinarios progresos en aspectos fácticos, métodos y teorías. Entre los
cambios acaecidos en las últimas tres décadas, los estudios referentes a los artefactos de piedra
tuvieron notables avances teóricos y metodológicos. En consecuencia, desde una perspectiva
comparativa y experimental, uno de los tópicos desarrollados por el autor es investigar diversas
secuencias de reducción Paleoindias. Desde este punto de vista, se estudiaron variados conjuntos
líticos de Norte, Centro y Sud América (Nami 1993/1994, 1997, 1999, 2001a y b, 2010a, Nami et al.
1996, Nami y Stanford 2007).
Enmarcado en esta temática, como resultado del estudio de estadios tempranos e intermedios
bifaciales de manufactura, productos terminados y descartados de puntas de proyectil Paleo
sudamericanas del Valle del Ilaló, este artículo brinda observaciones tecnológicas detalladas realizadas
sobre artefactos recolectados en El Inga y otros sitios Paleoindios localizados en Ecuador.

Consideraciones arqueológicas
Se examinaron especimenes de las colecciones de Emilio Bonifaz y Robert Bell conservados
en el Museo del Banco Central - Quito, Ecuador. El primero recolectó los artefactos en varios sitios del
valle de Ilaló (Bonifaz 1978, 1979); mientras que los materiales de la colección Bell fueron exhumados
en sus excavaciones efectuadas en 1960-1961 en El Inga (Mayer-Oakes y Bell 1960ª y b, Mayer-Oakes
1963, Bell 1965). Adicionalmente se estudiaron objetos del mismo lugar depositados en National
Museum of Natural History - Smithsonian Institution, Wa. D.C., y del sitio Tolonta en el Department of
Anthropology - Texas Tech University, Lubbock; en este último, el material procede de los trabajos de
campo de William Mayer-Oakes. En consecuencia, la muestra (n = 84) se originó en los sitios El Inga,
San José, San Cayetano y Tolonta. Estas colecciones están entre las más importantes para conocer

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en detalle diversos tópicos tecnológicos relacionados con las secuencias de reducción Paleo-
sudamericanas y, particularmente de las puntas Fell. En efecto, el registro de estadios tempranos,
intermedios y tardíos de manufactura es importantísimo, pues permite conocer la cadena operativa de
los productos terminados Paleoindios del Ilaló.
En relación a su cronología, en El Inga, lamentablemente, no fue posible datar con precisión
dichos hallazgos, pues las fechas radiocarbónicas obtenidas sobre materia orgánica de sedimento
proporcionaron resultados que oscilan entre los ~7-9 kya. La más antigua proveniente del nivel de -50-
55 cm de profundidad, es de 9030 ± 144 años AP (Mayer-Oakes 1986b). Sin embargo, en El Tingo -
una localidad ubicada a 12 km de El Inga - se efectuó una datación AMS con similar material procedente
de un nivel estratigráfico y profundidad parecidos. Interesantemente, la fecha obtenida fue 10550 ± 55
años AP (CURL-5504), confirmando que los niveles estratigráficos que contienen a las puntas Paleo-
sudamericanas en la región del Ilaló corresponden a finales del Pleistoceno (Nami 2002). De este modo,
esta datación se inserta perfectamente dentro del rango fechados radiocarbónicos obtenidas en
numerosos sitios que proporcionaron puntas pisciformes (Nami 2007, Politis et al. 2008).
Los vestigios del Ilaló fueron sujetos a numerosos análisis líticos (Bell 1965, Mayer-Oakes
1966, 1982, 1984, 1986a). Una de las pesquisas más importantes de los materiales de El Inga
comparados con otros de la región se encuentra las publicaciones de W. Mayer-Oakes (1986a y b). Allí
concluye que en El Inga estaban presentes tres tipos de puntas distintos a saber: “El Inga”, “colas de
pescado” o “Cueva Fell”/Fell´s cave y Ayampitín lanceolada/Ayampitín lanceolate. Es significativo
apuntar que a cada uno, a su vez le asignó varios “subtipos” definidos por variaciones morfológicas
(Mayer-Oakes 1986b). En las colecciones observadas en su mayor parte había claros restos de las dos
primeras, en consecuencia en esta investigación se tuvieron en cuenta a ambos, aunque se enfocó
principalmente en los especimenes pisciformes.

Analisis y observaciones
Consideraciones generales
En los materiales se registraron distintos ejemplares asignables a las puntas Fell y El Inga.
Aquí es significativo señalar que excepto ambas, las restantes tienen una notoria diferencia técnica y
morfológica. Para este trabajo se estudiaron solamente aquellos con información relacionada con los
objetivos de esta investigación y morfológicamente no presentaron dudas para asignarlos a la cadena
operativa bajo estudio. En otras palabras, cuando los especímenes eran muy amorfos o estaban
extremadamente fracturados no fueron examinados. De esta manera, la muestra analizada
corresponde a estadios tempranos y preformas (n = 38) que encajan en la secuencia de reducción de
las puntas Fell y El Inga, cuyo número alcanzó a los 46 ejemplares. Se consideraron atributos
cualitativos útiles en este análisis tecnológico y para discutir las etapas y técnicas de manufactura,
reactivación y descarte.
Excepto la pieza representada en la figura 16a, que se realizó en sílex de alta calidad, la
totalidad de los ejemplares analizados se confeccionaron obsidiana transparente de tonalidades
marrones y negras, negro opaco y atigrada marrón y negro. La traslúcida gris ahumada fue la más
utilizada. Los afloramientos de esta roca en la cordillera ecuatoriana fueron ubicados y detalladamente
identificados (Bigazzi et al. 1992, Asaro et al. 1994) y muchas de los vidrios volcánicos utilizados como
materia prima en el valle del Ilaló proceden tanto de fuentes primarias (v. gr. Mullimica y Quiscatola)
como secundarias cercanas a los sitios El Inga y San José (Salazar 1980, Mayer-Oakes 1989). Debido
a su fragilidad y fractura, es la más fácil para trabajar y puede ser clasificada con un 0.5-1 en la escala
de Callahan, según la facilidad de trabajo de materias primas (Callahan 1979).
Durante mucho tiempo, las inferencias sobre la fabricación de las puntas “cola de pescado”
se basaron en la observación de los productos terminados. Justamente, se sabía que algunas fueron
confeccionadas con las etapas previas de talla bifacial, como así también partiendo desde lascas
delgadas, tal como fue verificado en muchos ejemplares que muestran remanentes de la lasca utilizada
como forma-base, matriz o pieza-soporte (Bird 1969, Bird y Cooke 1979). En ambos casos, los restos
de las etapas previas a la confección del producto final se visualizaban por debajo de los retoques por
presión aplicados tanto sobre los bifaces como las lascas delgadas. Sin embargo, no existían estudios

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para comprender y discutir las técnicas y etapas de manufactura empleadas en los especimenes
paleoindios sudamericanos. Consecuentemente, se efectuaron diversas investigaciones tendientes a
dilucidar aspectos relacionados con la secuencia de reducción de los cabezales 69 pisciformes,
principalmente con conjuntos del cono sur (Nami 1997, 2001a, 2003, 2010a y b).
Los instrumentos de piedra tallados bifacialmente, tales como las puntas de proyectil,
cuchillos y otros utensilios pueden confeccionarse siguiendo distintas cadenas de manufactura. En
general esta variación está en relación con el tamaño de los productos finales. Por ejemplo, una punta
de proyectil de pequeñas dimensiones puede ser fabricada desde una forma-base cuyo tamaño no es
mucho más grande que el producto final. Sin embargo, cuando los instrumentos son de dimensiones
mayores, debido a la búsqueda de secciones biconvexas parejas y uniformes es necesario pasar por
etapas previas de adelgazamiento bifacial antes de su terminación.
Las cuestiones tecnológicas bajo consideración fueron descriptas e interpretadas
considerando la información básica proporcionada por la tecnología lítica experimental, utilizándose
modelos derivados de la experimentación segmentados en estadios o etapas de manufactura. De este
modo, con propósitos heurísticos se los dividió en cuatro y seis estadios de acuerdo a que carezcan o
posean adelgazamiento bifacial (Nami 1988, 1997, 2003, 2008, 2010a et b). Vale decir que el modelo con
adelgazamiento bifacial (CAB) fue dividido en las siguientes etapas: 1- obtención de la forma-base;
2- formatización inicial; respectivamente 3 y 4- adelgazamientos primario y secundario; 5 y 6-
regularización inicial y final. En el modelo sin adelgazamiento bifacial (SAB) que tiene cuatro etapas -
de 1 a 4, se eliminaron las correspondientes al adelgazamiento. Además, en el análisis de bifaces se
tuvieron en cuenta la naturaleza de los negativos de lascado para sugerir técnicas de talla, la secuencia
de remoción de lascas, la forma de la arista del bisel, la relación ancho/espesor, el promedio de la suma
de los ángulos de bisel tomados con tres o cuatro mediciones según las condiciones y tamaño del
biface y las causas de abandono, tal como fue definido en trabajos previos (Callahan 1979, 2010).
Conforme a los modelos mencionados para investigar cadenas de manufactura, en la
colección examinada hay piezas que representan toda la secuencia de reducción bifacial con estadios
2 al 4, estadios avanzados - 5 en la CAB y 3 en la SAB – que, dado a que se comienza a esbozar el
producto final, ya son preformas iniciales de puntas Fell o El Inga. Los productos terminados son
relativamente abundantes y fueron descartados por distintas causas. Los detalles de cada pieza
asignable a etapas tempranas e intermedias de manufactura se describen en la Tabla 1 y las figuras 1
a 10, mientras que los productos terminados se exhiben en las figuras 16 a 26. Las observaciones
efectuadas se detallan en las siguientes secciones.

En los estadios tempranos e intermedios bifaciales de manufactura.


Cuando están visibles, excepto un posible nódulo tabular - pieza 1978 1904, las formas-bases
utilizadas para efectuar el desbaste bifacial fueron lascas (Tabla 1). En este punto es importante
mencionar que, desde una perspectiva actualística y experimental, hace varios años se concluyó que
las causas de abandono o rechazo de un artefacto bifacial en proceso de reducción eran muy variadas
(Callahan 1979). Estas fueron preocupación desde fines del siglo XIX, pues se trataba de determinar si
algunos bifaces encontrados sitios arqueológicos podían ser etapas intermedias de manufactura de
implementos, tales como las puntas de proyectil o cuchillos. Posteriormente, las investigaciones
experimentales permitieron establecer que los accidentes acaecidos en la manufactura de estos
artefactos pueden ser: diferentes clases de fracturas – perversa (sensu Crabtree 1972), tranversal,
longitudinal, diagonal, entre otras; bordes excesivamente gruesos; charnelas - incluye a las hinge y step
fractures; lascas sobrepasadas u overshot y defectos de materias primas - fisuras, alvéolos,
concreciones, cambios de textura (Callahan 1979, Nami 1983, 1988). En general, los bifaces con estos
problemas se los encuentra en los sitios cantera-taller o cercanos a las canteras. En este sentido, la
totalidad de los del Valle del Ilaló analizados mostraron que durante su reducción fueron abandonados
por distintos tipos de fracturas (Tabla 1, Fig. 1 a 8); sólo una pieza (1971-17-31) pudo ser rechazada -

69Desde hace varios años, este autor ha estado utilizando el término “cabezal” para referirse en forma genérica a utensilios
enmangados o enastilados (Nami 1989/1990). A menudo se lo emplea cuando no hay certeza sobre su funcionalidad primaria.

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entre otros errores de producción - por defectos de materia prima, vale decir, fisuras. A pesar de la
facilidad para trabajar a la obsidiana, debido a su fragilidad, es la que presenta mayor riesgo durante la
talla, sobre todo por las roturas. Esto coincide con que mayormente las causas de abandono de los
bifaces encontrados tengan quebraduras y no otros defectos, como charnelas o bordes excesivamente
gruesos. Estos últimos, observables en otras rocas, tales como el sílex, basaltos o cuarcitas. De hecho,
estas fallas de producción en la obsidiana son fácilmente superables mientras que se hace más difícil
en materiales de mayor resistencia a la fractura.
Algunos de los examinados son morfológicamente coincidentes con los que podrían asignarse
a las primeras etapas de la fabricación de piezas Paleoindias, especialmente “cola de pescado”. Tanto
sus dimensiones como su morfología encajan con la de los productos terminados. Además, se parecen
a las muestras experimentales realizadas durante la reproducción de este tipo de pieza. Tal como se
ilustra en las figuras 1 a 7, los especimenes 1977-283-9.22, 1978-3114, 1978-1375, 1974-231 7.80,
1978-506, 1978-538, 1971-84 7.29 constituyen excelentes ejemplos de estadios tempranos de puntas
Fell. En otras ocasiones, parecen serlo de piezas más anchas y otra forma, tales como las atribuidas a
El Inga (Fig. 9). Aunque presentes en algunos ejemplares - v. gr. 1978-1505, 1974-2317.80, 1978-3114
- los bifaces en etapas avanzadas y las preformas no muestran plataformas prolija y uniformemente
preparadas por abrasión (Fig. 13a). Parecería que esta práctica se efectuaba por alguna clase de
restregado poco cuidadoso con algún elemento de manera perpendicular al borde, lo cual producía
micro-astilladuras en los mismos (Fig. 13b), constituyendo una de las variedades de preparación para
desbastar bifaces (Callahan 1979). Asimismo, algunas muestran plataformas preparadas sin esmero
con un ángulo ~55-70° por micro-retoques o, algo semejante al shearing hecho con el borde del
retocador o de una manera parecida con la piedra para abradir por buffering. En este aspecto es
significativo apuntar no es tan cuidadosa como en otras técnicas paleoindias, por ejemplo, la observada
en Folsom (Frison y Bradley 1980, Nami 1999).
En relación a los negativos de lascados y las probables variedades técnicas e implementos
de talla utilizados, se puede sugerir que en el estadio 2 se utilizó percusión directa aplicada con poca
concentración y esmero utilizando probablemente un percutor blando o semi-blando de piedra (v. gr.
1978-1904, Fig. 1a), mientras que a juzgar por lo plano de los negativos de lascados, a partir del estadio
3 el empleo de percutores blandos es evidente (v. gr. 1979-609, Fig. 1b). Ya en el estadio 4, se visualiza
que la percusión se aplicaba con mayor cuidado y control, especialmente en el sostén de la pieza y la
búsqueda de la obtención de lascas de adelgazamiento propiamente dichas (Fig. 1c-3, 4c-d-7).
Actualísticamente, se advirtió que los percutores blandos de piedra, asta y hueso son muy convenientes
para la reducción bifacial de obsidiana. En algunos casos los de piedra blanda son más apropiados que
los de asta o hueso (Callahan com. pers. 2003, Nami 2004/2005) aunque, con los de asta se obtienen
resultados excelentes (Callahan 1979, Nami 1983, 2010b). Algunos bifaces muy probablemente fueron
desbastados con percutor de tejido óseo - hueso o asta - o madera, que dejaron negativos de lascados
planos y profundos - v. gr. piezas de Tolonta (Fig. 4c-d). La mayoría fueron desbastados lateralmente,
mientras que unos pocos exhiben adelgazamiento desde los extremos, constituyendo en algunos casos
“bifaces acanalados” - v. gr. 1978-3088, ED1/4 (Fig. 8b-c). En otros, como se observa en las figuras 5
y 6 muestran lascados grandes y profundos o de “borde a borde”, lo cual es una estrategia que lo
adelgaza en forma rápida. Este tipo de extracciones requieren de una variante distinta de percusión a
la utilizada en la talla del resto de los bifaces analizados (Nami 2010b).

En las preformas
En esta pesquisa, se considera preforma cuando se comienza a delinear el producto final,
tanto por percusión como presión. En el caso de que este groseramente delineado es preforma primaria
y cuando esta esbozado más prolijamente preforma secundaria - esta clasificación varía de acuerdo a
la casuística. Un ejemplar casi entero obtenido ensamblando dos fragmentos bifaciales del sitio Tolonta
produjo una preforma inicial de punta Fell. Este espécimen, probablemente se fracturó por un end shock
acaecido al efectuarse la remoción del acanalado, cuya técnica de aplicación de la fuerza fue dada
sobre una plataforma biselada de 75°. La pieza, presenta negativos de lascado bastante irregulares
efectuados por percusión sobre plataformas abradidas y solamente parecería que la presión fue
empleada para regularizar el frente de extracción de la acanaladura (Fig. 10). Los objetos 3366 (1978),

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3616 (1978) y 3674 (1678) de la colección Bonifaz, corresponden a preformas acanaladas, muy
posiblemente de puntas pisciformes. En otras ocasiones, hay bifaces en estadios avanzados que ya
esbozan la forma del producto final (Fig. 5-7), mientras que los ilustrados en la figura 9 podrían ser
puntas El Inga sin terminar fracturadas durante su reducción. Estos ejemplares muestran que la técnica
de percusión era empleada hasta el delineamiento del objeto terminado. En ambos, su confección fue
interrumpida por fracturas y defectos de materia prima, probablemente por las fisuras en la obsidiana
bandeada usada (Fig. 9b).
Las preformas secundarias se observan en los fragmentos proximales rotos durante el
acanalado (Fig. 11a, c-12) el que, para su ejecución se efectuó con dos variaciones de preparación de
plataformas: por biselado del borde (Fig. 14c-d y 2) por aislamiento de un mamelón en el borde biselado
(Fig. 14a-b, 15). Además, parecería que - en algunas ocasiones - para el primer acanalado no era tan
cuidadosamente hecha como cuando se ponía en práctica el segundo. Asimismo, esta variante de
tratamiento de las bases de los pedúnculos no fue la única. De hecho, algunas piezas, luego de ser
acanaladas en una cara, eran retocadas por presión y reducidas con retoques profundos en el reverso.
También algunas bases eran finalizadas con retoques cortos por presión. Las preparaciones de las
plataformas para la acanaladura en el Ilaló son muy semejantes a las registradas en otros lugares de
Sudamérica (Nami 1997, 2001b, 2003).
Las preformas fracturadas sugieren que algunos productos finales eran más grandes que las
puntas generalmente encontradas en el registro arqueológico, muchas de las cuales fueron
descartadas luego de cumplir con su “vida útil”. Este hecho es coincidente con las observaciones de
las piezas ilustradas en la figura 10 y la proyección de los bordes de las puntas ilustradas en las figuras
16b y 17b.

En los productos terminados


Los ejemplares enteros o fracturados con poca o ninguna reactivación muestran que a
menudo fueron acabados por retoques paralelos cortos de regularidad variada obtenidos por presión
aunque, también los hay profundos (Fig. 16a, 17b-c). El ejemplar 1978-1361, exhibido en la figura 21
es un limbo que fue tallado casi enteramente por percusión y la presión fue sólo aplicada muy
escasamente. Los pedúnculos frecuentemente tienen una regularización cuidadosa (Fig. 19c, 22-23).
En general, las puntas pisciformes sin reactivar presentan variación en el tamaño con rangos que van
desde verdaderas miniaturas de ~1.5-2 cm hasta piezas excepcionales de % 12-13 cm de largo (Nami
2010b, 2011). Particularmente, se estima que el largor máximo de los productos terminados en las
colecciones analizadas alcanza los ~6-9 cm (Fig. 16). No obstante, la mayoría de las piezas
ecuatorianas examinadas fueron descartadas debido al uso y por ello son de pequeños tamaños. En
efecto, a simple vista se ven las fracturas y modificaciones del limbo resultado de las reactivaciones.
La mayoría fueron descartadas por ser excesivas y, en consecuencia, se torna muy difícil conocer el
tamaño real y la forma del producto terminado. Sin embargo, un espécimen entero (Fig. 16a) expuesto
en el Museo del Banco Central, esta confeccionado en sílex70 y mide 90 x 39 x 6 mm de largo, ancho y
espesor respectivamente. Tanto su tamaño y forma es coincidente con muchas puntas de proyectil Fell
de otras regiones sudamericanas (Nami 2010b, 2014). A pesar de las fracturas y las reactivaciones, es
posible conjeturar el tamaño original de algunas piezas (v. gr. 1976-40, Fig. 16b y 17). En efecto,
considerando la proyección de los bordes de algunos cabezales fracturados aproximadamente en la
porción media del limbo y, puesto que no fue reactivado debido al lugar de la rotura, es probable que
la longitud de las mismas oscile entre ~6-8 cm de largo. Una pieza clasificada como “biface knife” por
Bell (1965, Fig. 18a) corresponde a una miniatura confeccionada sobre una lasca de adelgazamiento
bifacial extremadamente delgada, a la cual se destacó el pedúnculo y se le dio la forma final por micro-
retoques marginales de ~1 mm de ancho y profundidad (Fig. 18). Dentro del amplio espectro funcional
que pudieron haber tenido los cabezales líticos pisciformes, esta clase de miniaturas confeccionadas

70 Otra pieza pisciforme confeccionada con una roca similar fue exhumada en El Inga (Bell 1965), la cual no se encontraba en
la colección examinada para este estudio.

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sobre lascas extremadamente delgadas y de manera muy rústica, pudieron haber sido empleadas en
juguetes para niños tal como fue sugerido anteriormente (Politis 1998, Nami 2007).
Las puntas Fell de las colecciones ecuatorianas analizadas invariablemente no son artefactos
“colas de pescado”. Esto se debe a que las bases o bordes de sus pedúnculos, no siempre son
cóncavos ni tampoco tienen la expansión basal. De hecho, hay variaciones en la morfología del
pedúnculo, pues junto con las “clásicas” muchas presentan bordes o bases rectas (v. gr. Pieza 1978-
1524, Fig. 19c) como así también otras variantes en los limbos y hombros. En este último caso, hay
ejemplares de bordes cóncavos y rectos levemente divergentes (Fig. 19b, Bell 1965, Nami 2014).
Productos terminados que podrían ser variantes de puntas Fell de pedúnculos divergentes - a veces
reactivadas - son algunas de las atribuidas a variedades de “lanceolada” (Fig. 20d, Mayer-Oakes 1986a)
y/o “El Inga de pedúnculo ancho” por Mayer-Oakes (1986b). Esta última fue previamente identificadas
por Bell (1965 Fig. 13), quien observó que “es de tamaño grande, muestra pulimento en la base y puede
ser simplemente una variedad grande del tipo Cola de Pez de la Cueva de Fell” (Bell 1965). De acuerdo
a los recientes hallazgos sudamericanos (Nami 2011, 2014), el que suscribe está de acuerdo con esta
observación, pues en los conjuntos con cabezales líticos pisciformes se encuentran formas similares a
las atribuidas a las del valle del Ilaló (Nami 2007, 2014). Desde el punto de vista de la manufactura se
observa que poseen el mismo estilo (sensu Nami 1998) que el de las piezas pisciformes, vale decir
fueron regularizadas mediante retoques cortos por presión sobre una forma-base secundaria71
desbastada bifacialmente (ver parte experimental y Fig. 29).
Tal como es de esperar, la morfología original del cabezal varía mucho debido a las
reactivaciones y que en la mayoría de las piezas encontradas de la región muestran distintos grados.
El que suscribe considera que un espécimen está reactivado cuando es visible que la forma del limbo
y su simetría fueron modificadas con posterioridad a la regularización final. Este hecho se puede
diagnosticar por la superposición de diferentes formas de retoques, especialmente en el lugar adonde
fue reactivada. Generalmente, se traslapan retoques irregulares diferentes al retoque original de la
pieza o, cuando no siguen el patrón propio que regularizó al producto terminado; los bordes están muy
redondeados o no tienen suficiente masa en el limbo. Consecuentemente, teniendo en cuenta el grado
de relación de limbo/masa de materia prima existente para seguir con la reactivación, aquí se la
cataloga como baja (Fig. 20e), media (1974-193, Fig. 24e) y alta (v. gr. 1978-3093, 1974-196,
Fig. 24g-h). A veces, este reconocimiento es extremadamente difícil de realizar y, por esa razón su
diagnosis debe efectuarse con cautela. Por ejemplo, las piezas pisciformes de tamaños relativamente
pequeños como las exhumadas en Cueva del Medio (Nami 2014), Cueva Fell (Bird 1969), Arroyo
Cacique (Nami y Castro 2010), entre otras, podría representar parte de la variabilidad dimensional entre
esas puntas y no de las reactivaciones (Politis 1991, Suárez 2003).
La notable diferencia entre la prolijidad de los retoques de los pedúnculos con la de los limbos
reactivados, permite sugerir que esta actividad se efectuaba cuando los cabezales todavía se
encontraban enastilados o enmangados. Este fenómeno no sería extraño, pues más allá de las
cronologías y la complejidad de los sistemas socio-culturales, cuando se utilizan instrumentos
enmangados -cuchillos, proyectiles, raspadores, entre otros- en general el reavivado del filo se efectúa
estando la pieza en su lugar sufriendo notables modificaciones en su forma a través de la “historia de
vida”.
Estos hechos hacen verdaderamente difícil conocer las dimensiones y formas reales del
producto final sin usar. No obstante, teniendo en cuenta a aquellos artefactos fracturados
aproximadamente en la parte media del limbo (v. gr. 1976-40, Fig. 16b), probablemente un tamaño
usualmente utilizado pudo haber sido comparable a las de las puntas más grandes encontradas en la
cueva Fell, La Crucecita, Cerro el Sombrero y distintos sitios de Uruguay (Schobinger 1971, Nami
2010b, 2014, Fig. 19-20). En el caso de El Inga, este fenómeno lo sugiere que las mencionadas puntas
fracturadas sin reactivar muestran retoques por presión que regularizan al producto terminado sobre

71
Cuando en el conjunto instrumental existen más de una clase de producto terminado bifacial que poseen estadios tempranos
de reducción bifacial, se acuñó el concepto de forma-base secundaria para aquel biface a partir del cual se puede terminar en
cualquiera de las variantes existentes en los productos finales (Nami 1983, 1986, 1988).

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un una preforma bifacial que no posee signos de reactivación previa a la fractura (v. gr. piezas ED1/8,
ED3/10, Fig. 23). Esta condición es diferente a la de aquellas que fueron excesivamente reactivadas
(v. gr. 24a-b, g-h). En ellas se puede observar un retoque no muy regular aplicado por presión y también
por las irregularidades en los limbos. No obstante, es significativo recordar que en las piezas
pisciformes hay una gran variabilidad dimensional y que no es solamente el fruto de las reactivaciones.
Tal como fue apuntado tempranamente por Bell (1960, 1965, Mayer-Oakes 1963, Bird 1969),
los cabezales pisciformes del Valle del Ilaló muestran una extraordinaria semejanza con otros
ejemplares de Sudamérica. A pesar del rechazo de Borrero (1983) a esta acertada comparación
afirmando que había diferencias, la observación mencionada se encuentra plenamente refrendada por
los numerosos hallazgos acaecidos a lo largo de Centro y Sudamérica (Nami 2010b, 2014). Entre ellas
con el espécimen de obsidiana marrón encontrado en Collipilli, provincia del Neuquén, Argentina (Nami
1992). La similitud no solo se debe a la materia prima, sino debido a la morfología del pedúnculo, a las
acanaladuras y a los cuidadosos retoques por presión que finalizaron el especimen. También a la
abrasión uniforme que fue aplicada sobre los bordes del pedúnculo. Son notables además, el parecido
de las acanaladuras con la de varios ejemplares del Cono Sur, particularmente en algunas de la
provincia de Buenos Aires y la República del Uruguay (Nami 2014).
Los cabezales reactivados también muestran semejanzas morfológicas. En efecto, en
muchos la convexidad de los bordes se mantiene, tal como sucede en las piezas 179-236, 1974-197
(Fig. 24a-b), las cuales son extremadamente parecidas a otras exhumadas en Centro y Sudamérica
(Bird y Cooke 1979, Nami 2007). Más allá de las singularidades técnicas, en general las fracturas y
forma de los pedúnculos ecuatorianos son muy similares a la de sus semejantes de otros lugares del
continente; específicamente, el lugar dónde se produce. De hecho, muchas ocurren en la intersección
del limbo/pedúnculo; asimismo la existencia de fracturas en “golpe de buril” a lo largo de los bordes del
limbo y del pedúnculo. Esta clase de roturas están presentes en ejemplares de Buenos Aires y Uruguay
(Nami y Castro 2010, Nami 2014) y fueron observadas en puntas de proyectil de morfología variada y
resulta de la colisión cuando se usa sobre un blanco (Witthoft 1968, Newcomer 1980). Probablemente
sean la consecuencia de la acción de fuerzas compresivas (Cotterel y Kamminga 1992) - de un modo
similar a la talla bipolar - en la cual, durante el impacto el intermediario actúe de forma parecida a la del
“yunque”.
La localización de las fracturas de los pedúnculos (Fig. 25-26) como así también la abrasión
de los bordes pueden considerarse como pistas para discutir la manera que estos cabezales eran
enmangados. En efecto, como se apuntó, a menudo se realizaron en la unión limbo/pedúnculo, lo cual
es coincidente con que la abrasión de sus bordes ocupa casi todo el largo. Según observaciones
personales de flechas e intermediarios de propulsores en colecciones arqueológicas, etnográficas y
experimentales, una de las localizaciones más frecuentes de las fracturas sucede adónde se junta el
limbo con el pedúnculo. Precisamente ese es el lugar hasta dónde es colocado en el astil, insertando
el cabezal y posteriormente atado con tientos, tendones o algún material similar. Por ejemplo, durante
el estudio de puntas de flechas etnográficas Selknam de Tierra del Fuego conservadas en el Museo
Etnográfico de la Universidad de Buenos Aires, se observó que alguna estaba fracturada en la juntura
del limbo/pedúnculo, dónde terminaba la atadura del tendón (obs. pers. 1982). En el Department of
Anthropology - Smithsonian Institution, Wa. D.C. se conservan reproducciones de puntas Cody
enastiladas y luego utilizadas. Como resultado de su uso y consecuencia del impacto, varias se
quebraron en la intersección limbo/pedúnculo, justamente en el área dónde finalizaba la atadura (obs.
pers. 1995).
En síntesis, más allá de la variación morfológica y arma en las que se emplean las puntas de
proyectil, las observaciones actuales permiten sugerir que una de las fracturas más comunes acaecidas
durante el impacto son las localizadas en la terminación de la atadura que las sujeta. En el caso
particular reportado aquí, precisamente es el lugar en el cual se haya colocado el pedúnculo en el astil
o intermediario y, posteriormente asegurado con resina y atado con tendones o algún elemento
parecido. En este sentido, investigaciones efectuadas con microscopios permitieron observar que
algunas puntas Fell del Cono Sur mostraban en el pedúnculo y su empalme con el limbo, pulimentos
similares a los del cuero como así también restos de sustancias adheridas, posiblemente de las resinas
empleadas en el enmangado (Nami y Castro 2012).

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Observaciones experimentales
Con el objeto de indagar en aspectos técnicos sobre la secuencia de reducción no manifiestos
en el registro arqueológico, se efectuaron una serie de experimentos reproduciendo a las piezas
pisciformes y, para este caso, se confeccionaron ejemplares de puntas El Inga. Los estudios
replicativos están en continuo progreso razón por la cual, es significativo destacar que las
observaciones proporcionadas no agotan hipótesis técnicas discutidas aquí (Nami 1997, 2003, 2008,
2010b).
Se empleó una amplia gama de rocas utilizadas por los Paleoindios. Particularmente para
reproducir a los especimenes ecuatorianos se utilizaron diversos vidrios de origen natural y hechos por
el hombre; ambos son semejantes en sus cualidades de talla (Bordes 1947, Crabtree 1967, Callahan
1979). El origen y procedencia de cada una de ellas es variado y en el caso de las mostradas en esta
publicación se indica en las ilustraciones.
Particularmente para los vidrios, los implementos de talla consistieron en percutores semi-
blandos y blandos de piedra; asimismo, blandos de madera y astas de ciervo para la percusión. Se
utilizaron retocadores de asta y cobre 72; en este último caso, el llamado Ishi stick fue ampliamente
empleado. Varias piedras de grano grueso se usaron para efectuar abrasión.
Las técnicas, básicamente fueron presión y percusión directa, aplicándolas conforme a los
objetivos propuestos. La primera varió desde la simple ejecución con mano libre hasta numerosas de
sus modalidades con la mano sostenida o apoyada en el muslo del mismo lado. Además se usó percusión
directa sobre yunque, colocando al objeto trabajado arriba de una superficie que, en este caso fue el
muslo; variante utilizada cuando se extrajeron lascas de núcleos o en los primeros pasos del
adelgazamiento bifacial, aunque ese hecho no excluyó su empleo en otras actividades. En efecto, las
grandes piezas habitualmente son apoyadas y sostenidas sobre la cara externa del muslo. En la
aplicación de esa fuerza, los núcleos fueron envueltos en cuero o materiales que permitieran proteger
la mano y el artefacto, situación que también se repitió cuando se recurrió a la percusión con la mano
sostenida, lo cual posibilitó controlar su sostén con la palma y los dedos. Esta protección se intensifica
con el uso de materias primas cortantes, especialmente la obsidiana o el vidrio industrial. La técnica de
presión fue la usada por la mayoría de los talladores contemporáneos e inspiradas en las empleadas por
los indígenas etno-históricos norteamericanos. En todos los casos, se sostuvo la pieza trabajada de la
misma manera y protegiendo la mano con un trozo de cuero. Sin embargo, varió el modo en que se aplicó
la fuerza con el implemento de talla. A veces se ejerció con la muñeca, y en otras se usó el antebrazo,
la cadera o las porciones internas de los muslos para aumentarla, específicamente cuando se empleó
el asta grande de ciervo y el Ishi stick. El empleo de cada variante técnica estuvo relacionada con
determinadas etapas de producción.
Los detalles vinculados con la tarea experimental, por ejemplo la documentación, secuencias
de remoción de lascas, posiciones de sostén, fueron dados en otros lugares (Nami 1997, 2003, 2010a
y b). De este modo, aquí solamente se reportan observaciones vinculadas con ciertos aspectos técnicos
de manufactura reproduciendo las piezas bajo consideración.
Las formas-bases fueron lascas, las que variaron desde aquellas delgadas cuyo espesor no
superaba al objeto final, las cuales son fácilmente extraíbles azarosamente de núcleos sin preparar o,
mejor aún, desde aquellos parcial - o totalmente preparados73; las lascas gruesas que excedían el
producto final en dos veces o más fueron adelgazadas mediante la talla bifacial. Justamente, de
acuerdo a lo apuntado en las secciones previas estas etapas estaban presentes en los sitios del Ilaló,
especialmente con los ejemplares de grandes dimensiones, pues partir de lascas delgadas se torna un
tanto riesgoso y complicado ya que se pueden fracturar, especialmente de obsidiana. El riesgo es
menor cuando se empieza desde piezas-soporte gruesas, ya que el desbaste bifacial permite obtener
secciones longitudinales y transversales simétricas parejas y uniformes con mayor rapidez y eficacia.
En general, durante la reducción bifacial, las lascas de adelgazamiento no sobrepasan en gran parte al

72 Se emplean algunos materiales actuales con propósitos de entrenamiento o cuando es irrelevante para los objetivos del
experimento.
73 En las colecciones examinadas hay instrumentos unifaciales confeccionados sobre lascas probablemente extraídas desde

núcleos preparados.

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eje de simetría longitudinal del artefacto. No obstante, en algunas ocasiones se empleó la táctica de
extracción sobrepasada o de borde a borde, tal como se observó en algunos bifaces arqueológicos,
estrategia que reduce rápidamente el espesor del biface con unas pocas extracciones.
En los estadios avanzados de reducción bifacial y muchas veces utilizando percusión se
comienza a esbozar el producto terminado, razón por la cual es preforma inicial (Fig. 28d). Luego, en
las etapas finales, la regularización inicial fue efectuada con distintas variedades de presión en la
conformación del limbo, hombros y pedúnculo. Para ello, cuando hay talla bifacial por percusión, se
eliminan las irregularidades que quedaron especialmente en los bordes. En la presente pesquisa, dicha
tarea se realizó mayormente con el Ishi stick y un retocador de asta, los cuales permiten aplicar presión
con mayor potencia. Finalmente, los pasos para terminar el ejemplar - regularización final - se
efectuaron cuidadosamente con presión tanto con el Ishi stick y los retocadores sin enmangar por medio
de retoques cortos o más profundos de acuerdo a los requerimientos. Así se conformaron
minuciosamente las diferentes formas de los limbos, hombros y pedúnculos que se comenzaron a
bosquejar en el estadio anterior. Muchas veces, las bases fueron tratadas empleando presión por medio
de retoques largos o cortos. En otras ocasiones se efectuaron acanalados. Si bien, con esa meta en
experimentos previos se emplearon diferentes variantes de percusión indirecta y directa, aquí las
acanaladuras fueron obtenidas con la última. Para ello, siguiendo la manera observada en especimenes
arqueológicos tanto en el Ilaló como en otros lugares (Nami 2001b, 2003), se preparó una plataforma
en bisel asimétrico y se aisló un mamelón en donde fue dirigida fuerza para removerla. También se
empleó simplemente un bisel asimétrico, tal como este autor verificó en ejemplares de la región del Ilaló
e Isla Margarita - Venezuela. Para ello, se envolvió a la preforma y, sosteniéndola fuertemente con la
mano apoyada sobre el muslo se aplicó la percusión con el percutor de asta de 120 g. Por último, se
embotaron los bordes de los pedúnculos con las rocas abrasivas.
Los experimentos posibilitaron efectuar observaciones sobre diferentes aspectos de la
cadena operativa de las piezas examinadas. Especialmente relacionadas con la extrema variabilidad
morfológica de los estadios tempranos e intermedios de manufactura y las técnicas empleadas en su
reproducción (Nami 1997, 2003, 2008, 2010a y b). Las figuras 27 y 28 ilustran las secuencias de
reducción SAB y CAB de puntas Fell, como así también la idealización de las etapas de manufactura
y las variantes de productos terminados - Fell y El Inga, pasando por estadios comunes (Fig. 29-30).
En las puntas “colas de pescado” clásicas, se observó que las similitudes técnicas y
morfológicas de las piezas arqueológicas estudiadas son sorprendentes, situación refrendada por la
actividad experimental. Preliminarmente, se puede sostener que salvo en las materias primas y los
tamaños, no existen diferencias técnicas sobresalientes para reproducir a los ejemplares
sudamericanos. Actualísticamente, desde el punto de vista de la manufactura, no hay notables
desigualdades entre las puntas Fell ecuatorianas y las del resto de Sudamérica. No obstante, tanto por
las nuevas observaciones de los vestigios arqueológicos como los recientes experimentos están
permitiendo progresar y profundizar en el conocimiento de las variaciones morfológicas, dimensionales
y técnicas existentes entre ellas como así también en sus contextos (Nami 2010b). Desde el punto de
vista experimental este hecho permitió explorar otros aspectos. Así se observó que salvo en la forma
de los bordes y por ende del limbo, no hay disimilitudes técnicas significativas entre la terminación de
las puntas Fell de bordes con diferentes grados de convexidad o más rectos. En estos especimenes,
solamente varía su conformación final, que también en una gran parte es realizada con retoques cortos
o poco profundos por presión. Este hecho lleva a pensar que, pese a que desde el punto de vista
tipológico las pequeñas diferencias morfológicas en los limbos, hombros y pedúnculos pueden llegar a
ser sobredimensionada creando diferentes “tipos” o “subtipos”, son menores desde una perspectiva
tecnológica; especialmente en la manufactura y, particularmente en gran parte de la secuencia de
reducción. Por ejemplo, para hacer hombros rectos o redondeados, solamente unos pocos retoques
por presión logran la desigualdad, resultan de pequeñas variantes en su conformación realizada con la
misma técnica, posiciones de sostén y concentración. Una situación semejante ocurre con los
pedúnculos de bordes cóncavos, divergentes o rectos Consecuentemente, las desigualdades técnicas
para reproducirlos son minúsculas.
Aquí es útil recordar que en El Inga no solamente se exhumaron piezas Fell clásicas sino
también otras formas, entre ellas las denominadas El Inga (Mayer-Oakes 1986a, 1986b), la cual tenía

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variaciones dimensionales y morfológicas que el investigador norteamericano denominó de pedúnculo


largo (angosto y redondeado) y ancho. En este último caso, a la luz de investigaciones experimentales,
algunas serían preformas y piezas rotas sin terminar de cabezales Fell o El Inga. Asimismo, variedades
de puntas Fell de pedúnculos convergentes con bases cóncavas, rectas o convexas. Tal como se
mencionó, en este caso, ya Bell (1965; Fig. 13) había sugerido que podrían ser simplemente variantes
de las puntas colas de pescado. A la luz de los experimentos efectuados reproduciendo cabezales Fell
sudamericanos (Nami 1997, 2003, 2008, 2010b), se puede afirmar que varios de los ejemplares
atribuidos a las variantes de las puntas El Inga ya sea: de pedúnculo ancho - El Inga broad stemmed
(Mayer-Oakes 1986a), lanceolada con hombros - shouldered lanceolate (Mayer-Oakes 1986b),
lanceolada acanalada - fluted lanceolate (Mayer-Oakes 1982, 1986b) y lanceolada rústica - crude
lanceolate (Mayer-Oakes 1986b) podrían ser diferentes clases de preformas de puntas Fell (Fig. 28d-
e; Nami 1997, 2003, 2010 a y b). En efecto, muchas muestran una gran rusticidad en la confección y
tienen fracturas ocurridas en las etapas finales, principalmente durante el acanalado. Inclusive en varias
es posible observar el mamelón que fue conformado para utilizarlo como plataforma de aplicación de
la fuerza (Mayer-Oakes 1986b). Asimismo, en ocasiones, desde una perspectiva tipológica se
diferenciaron tipos distintos con piezas reactivadas. Es el caso de las puntas El Inga lanceolada con
hombros (Mayer-Oakes 1986a), que en este último caso se podría tratar de las primeras, pero
reactivadas.

Consideraciones finales
Como resultado del análisis anterior se concluye que las piezas examinadas corresponden a
estadios tempranos de adelgazamiento bifacial, preformas acanaladas, puntas Fell o El Inga muy
reactivadas, fragmentadas que impiden su reactivación o continuar con la misma y pedúnculos
fragmentados en el límite con el limbo. Estas observaciones apoyan la idea que en los sitios de dónde
provienen - especialmente El Inga - los grupos de cazadores-recolectores Paleoindios realizaban tareas
de reparación de armamento, cambiando cabezales fracturados o muy reactivados por nuevos.
Justamente, en esos lugares era dónde se los confeccionaba. Asimismo, la actividad experimental
permitió entrenar la percepción para reconocer a las distintas etapas de producción de las piezas
consideradas y discutir algunos tópicos morfológicos vinculados con la asignación tipológica de los
ejemplares ecuatorianos.
Las investigaciones y análisis en curso sobre ejemplares similares, ampliarán, corregirán o
refutarán las observaciones presentadas en este artículo.

Agradecimientos
Deseo expresar un profundo agradecimiento a las siguientes personas e instituciones: M. Farías Glucy y A.
Lourdeau por haberme invitado a participar en este volumen, W. Mayer-Oakes (q.e.p.d.) por su amistad,
motivación, entusiasta apoyo y estímulo para que estudie las colecciones ecuatorianas; E. Salazar, por su
cordialidad y gran ayuda en Quito; M. de las M. Cuadrado por la lectura crítica del manuscrito; a las autoridades
del Museo del Banco Central de Quito por haberme facilitado el acceso a sus colecciones; CONICET-UBA,
Smithsonian Institution, por el patrocinio a mis investigaciones; Smithsonian Institution, Comisión Fulbright de
Argentina y Fundación Antorchas por haber financiado y posibilitado las investigaciones en Norteamérica.

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Tabla 1 –
Atributos observados de los estadios tempranos e intermedios de manufactura de las piezas analizadas.
Abreviaturas y símbolos - A/E - Relación ancho/espesor; CA - Causa de abandono; Ch - Charnela; Cont. - Continua;
DFMP - Defecto de materia prima; FD - Fractura diagonal; FI - Fractura indiferenciada; FL - Fractura longitudinal;
FP - Fractura perversa; FT - Fractura transversal; Ind. - Indiferenciada/o; Irr. – Irregular; PA - Promedio angular;
SRL - Secuencia de remoción de lascas; x - No tomado porque no hay lugares adecuados o la preparación de la
plataforma no lo permitía; xx - Imposible efectuar la observación o el cálculo; * - No consignado.
Notas de la tabla –
1. Las medidas están dadas en mm; 2. Tallado casi unifacialmente; 3. Luego tallada; 4. Las piezas 3 y 4 se
ensambla en una preforma (Fig. 10).
____________________________________________________________________________________

Tableau 1–
Attributs observés des stades initiaux et intermédiaires de fabrication des pièces analysées.
Abréviations et symboles - A/E - Relation largeur/épaisseur ; CA - Cause d’abandon ; Ch – Rebroussé ; Cont. –
Continue ; DFMP - Défaut de matière première – FD - Fracture diagonale ; FI - Fracture indifférenciée ; FL -
Fracture longitudinale ; FP - Fracture « perverse » ; FT - Fracture transversale ;
Ind. – Indifférencié/e ; Irr. – Irrégulier ; PA - Moyenne angulaire ; SRL - Séquence d’enlèvement des éclats ; x -
Non considéré parce qu’il n’y a pas d’endroits adéquats ou parce que la plateforme ne le permettait pas ; xx -
Impossible d’effectuer l’observation ou le calcul ; * - Non inventorié.
Notes du tableau –
1. Les mesures sont prises en mm ; 2. Taillé presque unifacialement ; 3. Taillé par la suite ; 4. Les pièces 3 et
4 se raccordent en une préforme (Fig. 10).

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Figura 1 –
Etapas de manufactura: a) estadio 2, b) estadio 3, c) estadio 4.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 1 –
Etapes de fabrication : a) stade 2, b) stade 3, c) stade 4.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 2 –
Artefactos bifaciales en el estadio 3.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 2 –
Artefacts bifaciaux au stade 3
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 3 –
Bifaces adelgazados lateralmente en el estadio 4.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 3 –
Bifaces amincis latéralement au stade 4
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 4 –
Artefactos bifaciales en el estadio 4 debido a fracturas.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 4 –
Artefacts bifaciaux au stade 4 dû à des fractures
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 5 –
Bifaces en el estadio 4 en los que se observas la obtención de lascados muy profundos de “borde a borde”
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 5 –
Bifaces au stade 4 sur lesquels on observe l’obtention de longs éclats de “bord à bord”
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 6 –
Bifaces en el estadio 4 adelgazados por lascados muy profundos de “borde a borde”.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 6 –
Bifaces au stade 4 amincis par des enlèvements de “bord à bord”
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 7 –
Biface en estadio avanzado de reducción roto durante la manufactura por una fractura “perversa” (sensu
Crabtree 1972)
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 7 –
Biface à un stade avancé de réduction,
cassé pendant la fabrication par une fracture “perverse” (d’après Crabtree 1972)
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 8 –
Bifaces en el estadio 4 adelgazados desde sus extremos.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 8 –
Bifaces au stade 4 amincis depuis leurs extrémités”
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 9 –
Preforma inicial de punta El Inga.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 9 –
Préforme initiale de pointe El Inga”
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 10 –
Preforma fracturada y ensamblada procedente de Tolonta.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 10 –
Préforme fracturée et remontée provenant de Tolonta”
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 11 –
Fragmentos basales de preformas fracturadas posiblemente de puntas: a) Fell, b-c) El Inga.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 11 –
Fragments de bases de préformes cassées de possibles pointes : a- Fell, b et c – El Inga”
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 12 –
Pedúnculos fragmentados muy probablemente de preformas de puntas pisciformes en los que se observa la
preparación del mamelón para las acanaladuras
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 12 –
Pédoncules fragmentés de vraisemblables préformes de pointes pisciformes sur lesquelles on peut voir la
préparation du mamelon pour l’obtention des cannelures”
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 13 –
Fotografía de acercamiento mostrando la preparación de las plataformas observada en algunos de los artefactos
bifaciales analizados. a) por abrasión, b) en ángulo por restregado del filo.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 13 –
Macro photographie montrant la préparation des plateformes observées sur certains artefacts bifaciaux :
a) par abrasion, b) en angle, par frottement du fil.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 14 –
Preformas acanaladas procedentes de El Inga en las que se observa la preparación de las plataformas para el
acanalado: a-b. por aislamiento de un mamelón, c-d. en bisel.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 14 –
Préformes cannelées provenant de El Inga, sur lesquelles.on observe la préparation pour la cannelure :
a-b. par dégagement d’un mamelon, c-d. en biseau.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 15 –
Acercamiento fotográfico en las que se observa la manera de preparar las plataformas para el acanalado
aislando un mamelón.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 15 –
Macro photographie sur lesquelles on observe la préparation des plateformes pour l’obtention des cannelures en
dégageant un mamelon
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 16 –
Puntas de proyectil pisciformes.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 16 –
Pointes de projectile pisciformes
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 17 –
Ejemplares pisciformes. A, b - Comparación de una pieza del Lago Madden con otra procedente de El Inga
Colección Smithsonian Institution © H. Nami
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Figure 17 –
Exemplaires pisciformes :a, b – comparaison d’une pièce de Lago Madden avec une autre provenant de El Inga.
Collection Institut Smithsonien © Nami H.

Figura 18 –
Miniatura de punta pisciforme procedente de El Inga. Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 18 –
Pointe pisciforme de très petite taille provenant de El Inga. Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito
© Nami H.

Figura 19 –
Variantes de especimenes pisciformes - Obsérvese que a y c tienen poca y ninguna masa en el limbo que
permitan su reactivación. Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 19 –
Variante de spécimens pisciformes - On observe que a et c n’ont peu ou pas de masse, ce qui permet leur
raffûtage. Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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.
Figura 20 –
Variantes de cabezales enteros y probablemente reactivados. a-c, e) El Inga, d) lanceolada. a-b) con escasa o
nula reactivación. Obsérvese la extracción sobrepada en b), c) posee una fractura en “golpe de buril”, d) Muestra
una posible fractura de impacto en el ápice, e) “El Inga de pedúnculo ancho” reavivada. Colección del Museo del
Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 20 –
Variantes de pointes entières et probablement réactivées.
a-c, e) El Inga, d) lancéolée. a-b) avec raffûtage faible ou nul.
Observer l’enlèvement outrepassé sur b), c) présente une fracture en “coup de burin”, d) montre une possible
fracture d’impact sur l’extrémité, e) “El Inga au pédoncule large” ravivée.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 21 –
Limbo de cabezal Fell con el pedúnculo fracturado.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 21 –
Pointe Fell au pédoncule fracturé.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 22 –
Piezas pisciformes fracturadas. a) Tolonta, b-c) El Inga.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 22 –
Pièces pisciformes fractuées : a) Tolonta, b-c) El Inga.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 23 –
Pieza Fell fracturas del sitio El Inga que no muestra evidencia de reactivación. a) ED1/8, b) ED3/10.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 23 –
Pièces Fell fracturées du site El Inga qui ne montrent pas de signes de raffûtage. a) ED1/8, b) ED3/10 .
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 24 –
Puntas pisciformes mostrando fracturas y diferentes grados de reactivación.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 24 –
Pointes pisciformes montrant des fractures et différents stades de raffûage.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 25 –
Pedúnculos fracturados. a-h) de cabezales colas de pescado, i-j) de puntas El Inga.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 25 –
Pédoncules fracturés. a-h) de pointes queue de poisson, i-j) de pointes El Inga.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

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Figura 26 –
Anverso y reverso de pedúnculos de cabezales colas de pescado.
Colección del Museo del Banco Central de Quito © Nami H.
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Figure 26 –
Avers et revers de pédoncules de pointes queue de poisson.
Collection du Musée de la Banque Centrale de Quito © Nami H.

Figura 27 –
Secuencia de reducción sin desbaste bifacial de una punta Fell confeccionada totalmente por presión a partir de
una lasca de obsidiana procedente de Mullimica. Los números indican los estadios.
© Dibujos Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 27 –
Séquence de réduction d’une pointe Fell confectionnée entièrement par pression à partir d’un éclat d’obsidienne
provenant de Mullimica. Les numéros indiquent les stades
© Dessins Nami H.

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Figura 28 –
Etapas de manufactura de la secuencia de reducción con desbaste bifacial de una punta Fell clásica. Los
números indican los estadios.
a) 1. Lasca de obsidiana - Laguna del Maule, Chile, b) 2. Tallado con un percutor de piedra blanda - Obsidiana,
Glass Butte, E.E.U.U, c) 4. Adelgazado con percutor de asta - Glass Butte, E.E.U.U, d) 4 (con esbozo de forma
final). Tallado y acanalado con percutor de asta, e) 5. Preforma secundaria conformada por presión, f) Producto
terminado con la misma técnica ; d-f: vidrio industrial
© Dibujos a-b-c: Nami H., d-e-f: López C.
__________________________________________________________________________________________
Figure 28 –
Etapes de fabrication de la séquence de réduction avec façonnage bifacial d’une pointe Fell classique.
Les numéros indiquent les stades.
a) 1. Eclat d’obsidienne - Lagune du Maule, Chili, b) 2. Taillé avec un percuteur de pierre tendre -
Obsidienne, Glass Butte, E.E.U.U, c) 4. Aminci avec percuteur de bois animal - Glass Butte, E.E.U.U, d)
4 (avec esquisse de forme finale). Taillé et cannelé avec un percuteur en bois animal, e) 5. Préforme
secondaire configurée par pression, f) Produit fini avec la même technique ;
d-f: verre industriel
© Dessins a-b-c : Nami H., d-e-f : López C.

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Figura 29 –
Diagrama esquemático que ilustra las dos secuencias de reducción experimentales de manufactura de puntas
Fell. Se observan las variantes que se pueden confeccionar a partir de estadios tempranos comunes
© Dibujos Nami H.
__________________________________________________________________________________________

Figure 29–
Diagramme schématique qui illustre les deux séquences de réduction expérimentales de fabrication de
pointes Fell. On observe les variantes qui peuvent être confectionnées à partir de stades anciens
communs.
© Dessins Nami H.

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Figura 30 –
Secuencia idealizada derivada de la experimentación en la que se muestra la manufactura de variantes de
puntas Fell en las etapas finales.
a) Pieza clásica, b) Variante El Inga de bordes rectos en el limbo y pedúnculo de bordes expandidos. 1-2)
Preformas, 3) Productos terminados.
© Dibujos Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 30–
Séquence théorique dérivée de l’expérimentation
qui représente la fabrication de différentes variantes de pointes Fell durant les étapes finales :
a. Pièce “classique”,
b. Variante El Inga aux bords rectilignes sur la pièce et aux bords de pédoncule « étirés »,
1-2. Préformes, 3. Produits finis.
© Dessins Nami H.

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La République d’Equateur a joué un rôle prépondérant dans l’histoire des recherches


concernant les plus anciennes occupations d’Amérique. En effet, au milieu des années 1950, le
géologue nord-américain A. A. Graffham a été amené par le Dr. Kaplan - résident à Quito - sur le site
El Inga, aux alentours immédiats de la montagne Ilaló - Vallée des Chillos, province de Pichincha. En
1947, des artefacts en obsidienne et quelques restes de faune éteinte y avaient été retrouvés. En
surface, Graffham récupéra du matériel lithique cannelé qui, étant donné sa passion pour l’archéologie,
lui parurent intéressants à montrer à Robert Bell de l’Université d’Oklahoma à son retour aux Etats-
Unis. L’archéologue nord-américain reconnu rapidement l’importance de ces vestiges, les fit connaître
et organisa une campagne d’exploration sur le site (Bell 1960). Durant les fouilles postérieures, de
nombreux artefacts Paléoindiens furent mis au jour, particulièrement des pointes dites « queue de
poisson » qui rappelaient celles retrouvées, deux décennies auparavant, dans les grottes de Fell et de
Pali Aike (Bell 1960, 1965, Mayer-Oakes 1963, 1966, Mayer-Oakes et Bell 1960a et b). Des vestiges
identiques ont également été ramassés dans d’autres endroits de la vallée de l’Ilaló (Bonifaz 1978,
1979, Mayer-Oakes 1982, 1986a, 1992).
Formant partie d’un projet à long terme, visant à approfondir divers aspects technologiques
Paléoindiens, l’auteur de cet article a étudié durant presque trois décennies des ensembles
archéologiques sur des sites en Amérique du Nord et du Sud. Des artefacts lithiques de chasseurs-
cueilleurs de la fin du Pleistocène, d’Alaska jusqu’en Terre de Feu, ont ainsi été analysés. Située dans
la partie intermédiaire des deux hémisphères, la République d’Equateur est un des lieux géographiques
qui peut être considéré comme une entrée pour la « route Andine » de colonisation de l’Amérique du
Sud. Cette région est donc cruciale pour comprendre le processus de peuplement de l’hémisphère sud
du Nouveau Monde.
Les recherches archéologiques en relation avec les occupations humaines les plus anciennes
d’Amérique ont connu un énorme progrès aux niveaux factuels, méthodologiques et théoriques. Parmi
les changements qui ont eu lieu durant les trois dernières décennies, les études concernant les artefacts
lithiques ont connu des avancées théoriques et méthodologiques considérables. Aussi est-ce à partir
d’une perspective comparative et expérimentale, que l’auteur abordera l’étude des différentes
séquences de réduction Paléoindiennes. Divers ensembles lithiques du Nord, du Centre et du Sud de
l’Amérique ont été étudiés selon cette perspective (Nami 1993/1994, 1997, 1999, 2001a et b, 2010a,
Nami et al. 1996, Nami y Stanford 2007).
Dans le cadre de cette thématique, cet article présente : les résultats de l’étude des stades de
fabrication bifaciaux anciens et intermédiaires ; de produits terminés et abandonnés de pointes de
projectile Paléo sud-américaines de la Vallée de l’Ilaló ; des observations technologiques détaillées
réalisées sur les artefacts ramassés à El Inga et sur d’autres sites Paléoindiens d’Equateur.

Considérations archéologiques
Nous considèrerons ici des spécimens provenant des collections d’Emilio Bonifaz et Robert
Bell conservés au Musée de la Banque centrale à Quito - Equateur. Le premier a ramassé des artefacts
sur plusieurs sites de la vallée de l’Ilaló (Bonifaz 1978, 1979), alors que le matériel de la collection Bell
provient des fouilles de 1960-1961 à El Inga (Mayer-Oakes et Bell 1960a et b, Mayer-Oakes 1963, Bell
1965). Nous étudierons des objets de même provenance, déposés au National Museum of Natural
History de la Smithsonian Institution - Wa. D.C., et du site Tolonta dans le Department of Anthropology
- Texas Tech University, Lubbock, ces derniers provenant des travaux de terrain de William Mayer-
Oakes. Par conséquent, l’échantillon - n=84 - provient des sites El Inga, San Cayetano et Tolonta. Ces
collections sont parmi les plus importantes pour connaître en détail les divers topiques technologiques

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en relation avec les séquences de réduction Paléo-sudaméricaines, des pointes Fell particulièrement.
En effet, la question des stades de fabrication anciens, intermédiaires et récents est d’une grande
importance, car ils nous permettent de connaître la chaîne opératoire des produits terminés
Paléoindiens de l’Ilaló.
A El Inga, il n’a malheureusement pas été possible de dater avec précision de tels vestiges,
les dates radiocarbones obtenues sur la matière organique de sédiment oscillant aux alentours de 7-9
kya. La plus ancienne date provenant du niveau situé à -50/-55 cm de profondeur, est de 9030 ± 144
ans BP (Mayer-Oakes 1986b). Cependant, il est intéressant de remarquer qu’à El Tingo, une localité
située à 12 km d’El Inga, une datation AMS a été réalisée avec un matériel provenant d’un niveau
stratigraphique et d’une profondeur semblables : la date obtenue est de 10550 ± 55 ans BP (CURL-
5504), confirmant que dans la région de l’Ilaló les niveaux stratigraphiques avec des pointes Paléo-
sudaméricaines correspondent à la fin du Pléistocène (Nami 2002). Cette datation correspond
parfaitement aux dates radiocarbones obtenues dans de nombreux sites qui ont fourni des pointes
pisciformes (Nami 2007, Politis et al. 2008).
Les vestiges de l’Ilaló ont fait l’objet de nombreuses analyses lithiques (Bell 1965, Mayer-
Oakes 1966, 1982, 1984, 1986a). Une des recherches les plus importantes du matériel d’El Inga se
retrouve dans les publications de W. Mayer-Oakes (1986a et b). Il y est conclu qu’à El Inga, trois types
différents de pointes étaient présents : pointe El Inga, pointe Queue de poisson ou pointe Grotte
Fell/Fell´s cave et pointe Ayampitín lancéolée/Ayampitín lanceolate. Signalons que des « sous-types »
ont parfois été attribués à chacun de ces types, définis à partir de variations morphologiques (Mayer-
Oakes 1986b). Les collections observées, comprenaient en grande partie des vestiges clairs des deux
premiers types – El Inga et Queue de poisson, aussi les avons-nous considérés dans cette étude bien
que nous nous concentrons principalement sur les spécimens pisciformes.

Analyse et observations
Études générales
Parmi le matériel étudié, plusieurs exemplaires attribuables aux pointes Fell et El Inga ont été
inventoriés. Il est intéressant de signaler qu’à l’exception de ces deux types de pointes, le reste du
matériel présente des différences techniques et morphologiques marquées. Pour ce travail, seules
celles en relation avec les objectifs de notre recherche et celles ne présentant pas de doute quant à leur
chaîne opératoire ont été étudiées. Autrement dit, quand les spécimens étaient « sans forme définie »
ou très fracturés, ils n’ont pas été examinés. De sorte que l’échantillon analysé correspond à des
ébauches et des préformes - n=38 - qui s’insèrent dans la séquence de réduction des pointes Fell et El
Inga au nombre de 46 exemplaires. Des attributs qualitatifs utiles ont été pris en compte dans cette
analyse technologique pour discuter les étapes et les techniques de fabrication, raffûtage et abandon.
A l’exception de la pièce représentée dans la figure 16a, confectionnée dans un silex de bonne
qualité, tous les exemplaires analysés ont été confectionnés avec de l’obsidienne de couleur marron ou
noire, transparente, opaque et tigrée. L’obsidienne translucide gris fumé a été la plus utilisée. Les
affleurements de cette roche dans la cordillère équatorienne ont été situés et bien identifiés (Bigazzi
et al. 1992, Asaro et al. 1994). Les verres volcaniques utilisés comme matière première dans la vallée
de l’Ilaló proviennent autant de carrières primaires (v. gr. Mullimica et Quiscatola) que secondaires
proches des sites El Inga et San José (Salazar 1980, Mayer-Oakes 1989). Etant donné sa fracturation
aisée, c’est la plus facile à travailler ; elle est classée 0.5-1 sur l’échelle de Callahan, relative à la facilité
de travail des matières premières (Callahan 1979).
Pendant longtemps, les inférences concernant la fabrication des pointes Queue de poisson
étaient basées sur l’observation des produits finis. On savait que certaines procédaient des étapes
préalables de la taille bifaciale ; on savait également que certaines étaient confectionnées à partir
d’éclats fins, comme cela avait été observé sur beaucoup d’exemplaires montrant des restes d’éclat
utilisé comme support, matrice ou pièce-support (Bird 1969, Bird et Cooke 1979). Dans les deux cas,
les étapes préalables à la confection du produit final s’observent sous les retouches faites par pression.
Cependant, il n’existait pas d’étude portant sur les techniques et les étapes de fabrication des
spécimens paléoindiens sud-américains. Par conséquent, plusieurs recherches furent entreprises afin

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de chercher à comprendre les séquences de réduction des pointes 74 pisciformes réalisées,


principalement sur les ensembles du cône sud (Nami 1997, 2001a, 2003, 2010a et b).
Les instruments de pierre obtenus par une taille bifaciale, comme les pointes de projectile,
couteaux et autres ustensiles peuvent être confectionnés suivant différentes chaînes opératoire. En
général, ces variations sont en relation avec la taille des produits finaux. Par exemple, une pointe de
projectile de petites dimensions peut être fabriquée à partir d’un support dont la taille n’est pas beaucoup
plus grande que le produit final. En revanche, quand les instruments sont de dimensions plus
importantes, du fait de la recherche de sections biconvexes équivalentes, il est nécessaire de passer
par des étapes d’amincissement bifacial avant sa finalisation.
Les questions technologiques considérées ont été décrites et interprétées à partir de
l’information apportée par l’expérimentation, utilisant des modèles dérivés, divisés en stades ou étapes
de fabrication. De cette manière, à des fins heuristiques, quatre et six stades ont été définis selon qu’il
ait eu ou non un amincissement bifacial (Nami 1988, 1997, 2003, 2008, 2010a et b). Précisons que le
modèle avec amincissement bifacial - CAB - a été divisé selon les étapes suivantes : 1- obtention du
support ; 2- aménagement initial ; 3 et 4- amincissement primaire et secondaire ; 5 et 6- régularisation
initiale et finale. Dans le modèle sans amincissement bifacial - SAB, qui comprend quatre étapes - 1 à 4,
les dernières correspondant à l’amincissement ont été éliminées - 5 et 6. De plus, pour l’analyse des
bifaces, ont été pris en compte : la nature des négatifs d’extraction, la séquence d’enlèvement des éclats,
la forme de la nervure du biseau, le rapport largeur/épaisseur, la moyenne de la somme des angles du
biseau pris à l’aide de trois ou quatre mesures selon les conditions, la taille du biface et les causes de
l’abandon, tel que cela a été défini dans des précédents travaux (Callahan 1979, 2010).
En accord avec les modèles mentionnés pour rechercher les chaînes de fabrication, la
collection examinée comprend des pièces qui représentent toute la séquence de réduction bifaciale,
des stades 2 à 4, ainsi que les états avancés - 3 pour le SAB et 5 pour le CAB. Le produit final
commençant à prendre forme témoigne que ce sont des préformes initiales de pointes Fell ou El Inga.
Les produits terminés sont relativement nombreux qui ont été abandonnés pour diverses raisons. Les
pièces attribuables à des étapes de fabrication initiales ou intermédiaires sont décrites dans le Tableau
1 et les figures 16 à 26. Les observations effectuées sont détaillées dans les paragraphes suivants.

Les stades initiaux et intermédiaires de fabrication bifaciale.


Quand ils sont visibles, les supports utilisés pour l’amincissement bifacial sont des éclats
(Tableau 1), à l’exception d’un possible nodule tabulaire (pièce 1978 1904), Il est important de rappeler
que depuis plusieurs années, à partir d’une approche expérimentale et d’observations contemporaines,
il a été admis que les causes d’abandon ou de rejet d’un artefact bifacial en cours de fabrication sont
très variables (Callahan 1979). S’agissant de déterminer si certains bifaces retrouvés sur les sites
archéologiques pouvaient être des étapes intermédiaires de fabrication d’outils, tels que des pointes de
projectile ou des couteaux, ces questions se posaient depuis la fin du XIXème siècle. Par la suite, les
recherches expérimentales ont permis de déterminer divers accidents survenus pendant la fabrication
: différents types de fractures – « perverse », transversale, longitudinale, diagonale ; des bords
excessivement épais ; des rebroussés - incluant des hinge et des step fractures ; des éclats outrepassés
ou overshot ; enfin, des défauts de matière première - fissures, alvéoles, concrétions, changements de
texture (Callahan 1979, Nami 1983, 1988). En général, les bifaces présentant ces problèmes se
retrouvent dans les carrières-ateliers ou à proximité des carrières. Ainsi, la totalité de ceux analysés
pour la vallée de l’Ilaló montrent qu’ils ont été abandonnés durant leur réduction à cause de différents
types de fractures (Tableau 1, Fig. 1 à 8) ; une seule pièce (1971-17-31) a pu être rejetée à cause de
défauts de la matière première, des fissures, parmi d’autres erreurs de production. Malgré la facilité à
travailler l’obsidienne, celle-ci présente plus de risques pendant la taille, surtout des cassures. Cela
coïncide avec les principales causes d’abandon des bifaces retrouvés, essentiellement des cassures et
non pas des rebroussements ou des bords trop épais. Ces derniers sont observables sur d’autres

74Depuis plusieurs années, l’auteur utilise le terme “pointe” pour faire référence de façon générique à des ustensiles emmanchés
ou atypiques (Nami 1989/1990). Ce terme est employé quand il n’y a pas de certitude quant à sa fonction primaire.

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roches, comme le silex, les basaltes ou les quartzites. De fait, sur l’obsidienne ces problèmes de
fabrication sont plus facilement récupérables que sur des matériaux plus résistants.
Etant donné leur morphologie, certaines des pièces examinées pourraient être attribuées aux
premières étapes de fabrication des pièces Paléoindiennes, particulièrement des pointes Queue de
poisson. Leurs dimensions comme leur morphologie correspondent, en effet, avec celles des produits
terminés. Elles sont également similaires aux échantillons expérimentaux réalisés. Les spécimens
1977-283-9.22, 1978-3114, 1978-1375, 1974-231 7.80, 1978-506, 1978-538, 1971-84 7.29 constituent
d’excellents exemples de stades anciens des pointes Fell (Fig. 1 à 7). Dans d’autres cas, il semble s’agir
de pièces plus larges et de forme différente, comme celles attribuées à El Inga (Fig. 9). A l’exception de
quelques pièces (v. gr. 1978-1505, 1974-2317.80, 1978-3114), les préformes et les bifaces avancés ne
présentent pas de plateforme soignée, préparée par abrasion (Fig. 13a). Il semblerait qu’un frottement
peu soigné était effectué avec un autre instrument, perpendiculairement au bord, produisant des micro-
esquillements (Fig. 13b). Cela correspondrait à une des variétés de préparation pour la taille des bifaces
(Callahan 1979). Certaines plateformes sont ainsi préparées, sans soin, par micro-retouches, avec un
angle ~55-70°, ou d’une manière ressemblant au shearing fait avec le bord du percuteur, ou encore
avec une pierre pour abraser par buffering. Aussi est-il pertinent de souligner qu’elle n’est pas aussi
soignée que d’autres techniques paléoindiennes, comme par exemple celle observée pour les Folsom
(Frison et Bradley 1980, Nami 1999).
En fonction des négatifs d’enlèvement, de la probable variété des techniques et des outils
utilisés, on peut penser que durant le stade 2, la percussion directe a été pratiquée avec peu de
concentration et de soin, en utilisant probablement un percuteur tendre ou de pierre mi-tendre (v. gr.
1978-1904, Fig. 1a). A partir du stade 3, à en juger par le plan des négatifs d’enlèvement, l’emploi de
percuteurs tendres est évident (v. gr. 1979-609, Fig. 1b). Au stade 4, on observe que la percussion
s’applique avec plus de soin et de contrôle, spécialement dans le maintien de la pièce et dans la
recherche d’éclats d’amincissement proprement dit (Fig. 1c-3, 4c-d-7). Les études ont montré que les
percuteurs tendres en pierre, en bois et en os conviennent mieux à la taille bifaciale sur obsidienne.
Dans certains cas, ceux en pierre tendre sont plus appropriés que ceux de bois ou d’os (Callahan com.
pers. 2003, Nami 2004/2005) bien que, avec ceux en bois, on puisse obtenir d’excellents résultats
(Callahan 1979, Nami 1983, 2010b). Certains bifaces ont probablement été façonnés avec un percuteur
osseux - os ou bois animal - ou en bois végétal, qui ont laissé des négatifs d’enlèvements plats et
profonds (v. gr. pièces de Tolonta, Fig. 4c-d). La plupart ont été taillés latéralement, alors que seulement
quelques uns présentent un amincissement depuis les extrémités, formant dans certains cas des
bifaces cannelés (v. gr. 1978-3088, ED1/4, Fig. 8b-c). Dans d’autres cas, comme on peut observer sur
les figures 5 et 6, les éclats sont longs et profonds ou de « bord à bord », ce qui est une stratégie pour
amincir de façon rapide. Ce type d’enlèvement requiert une percussion différente de celle utilisée pour
la taille des autres bifaces (Nami 2010b).

Les préformes
Dans le cadre de cette recherche, nous considérons qu’il s’agit d’une préforme quand le
produit final commence à prendre forme, autant par percussion que par pression. Quand il est
grossièrement mis en forme, on parle de préforme primaire, quand il est plus soigneusement ébauché,
il s’agit de préforme secondaire 75. Un exemplaire presque entier, obtenu en raccordant des fragments
bifaciaux du site Tolonta, est le produit d’une préforme initiale de pointe Fell. Ce spécimen a
probablement été fracturé par un end schock en effectuant la cannelure, obtenue par un coup porté sur
une plateforme biseautée de 75°. La pièce présente des enlèvements d’éclats assez irréguliers,
effectués par percussion sur des plateformes abrasées, seule la régularisation du front d’enlèvement
de la cannelure semble avoir été réalisée par pression (Fig. 10). Les objets 3366 (1978), 3616 (1978)
et 3674 (1678) de la collection Bonifaz correspondent à des préformes cannelées, très probablement
des préformes de pointes pisciformes. Dans d’autres cas, des bifaces à des stades avancés sont
proches de la forme du produit final (Fig. 5-7), alors que ceux de la figure 9 pourraient être des pointes

75
Cette classification varie en fonction de la casuistique.

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El Inga non terminées et fracturées pendant la taille. Ces exemplaires montrent que la technique de
percussion était employée jusqu’à la délinéation de l’objet terminé. Dans les deux cas, leur confection
a été interrompue par des fractures et des défauts de la matière première, une obsidienne tigrée avec
des fissures (Fig. 9b).
Les préformes secondaires sont étudiées à partir des fragments proximaux fracturés pendant
la cannelure (Fig. 11a et c, 12) dont la réalisation, peut être réalisée suivant deux modes de préparation
de plateforme : par biseautage du bord (Fig. 14c-d, 2) ou par isolement d’un mamelon sur le bord
biseauté (Fig. 14a-b, 15). Dans certains cas, il semblerait que la mise en place du premier type de
cannelure n’ait pas été aussi soigneusement faite que pour le second. Ce traitement des bases des
pédoncules n’a pas été le seul. Certaines pièces, après avoir été cannelées sur une face, ont été
retouchées par pression et reprises par des retouches profondes sur le revers. Certaines bases ont
également été finies avec des retouches courtes, par pression. Dans l’Ilaló, les préparations des
plateformes pour l’obtention de la cannelure sont très proches de celles enregistrées dans d’autres
endroits d’Amérique du Sud (Nami 1997, 2003, 2001b).
Les préformes fracturées suggèrent que certains produits, une fois terminés, étaient plus
grands que les pointes généralement retrouvées, nombre d’entre elles ayant été abandonnées après
avoir fini leur « vie utile » (Fig. 10, 16b, 17b).

Les produits finis


Les exemplaires, entiers ou fracturés, avec peu ou pas de raffûtage, montrent une finition par
des retouches parallèles courtes, de régularité variée, obtenues par pression, bien que certains
enlèvements soient profonds (Fig. 16a, 17b-c). L’exemplaire 1978-1361 (Fig. 21) a été taillé
presqu’entièrement par percussion, la pression n’a été utilisée que très rarement. Les pédoncules
présentent souvent une régularisation soignée (Fig. 19c, 22-23). En général, les pointes pisciformes
sans raffûtage sont de tailles variées, depuis des miniatures de ~1.5-2 cm jusqu’à des pièces
exceptionnelles $12-13 cm (Nami 2010b, 2011). Dans l’ensemble, on estime que la longueur maximale
des produits terminés dans les collections analysées atteint ~6-9 cm (Fig. 16). Un spécimen entier
(Fig. 16a) exposé dans le Museo del Banco Central, confectionné en silex 76, mesure respectivement 90
x 39 x 6 mm de longueur, largeur et épaisseur. Cependant, la majeure partie des pièces équatoriennes
examinées ont été abandonnées après utilisation, raison pour laquelle elles sont de petite taille. Aussi
est-il difficile de connaître la taille réelle et la forme du produit initial fini. Les fractures et les modifications
morphologiques dues aux raffûtages se voient à l’œil nu. Malgré cela, il est possible d’envisager la taille
originelle de certaines pièces (v. gr. 1976-40, Fig. 16b et 17). En effet, en considérant la projection des
bords de certaines pointes fracturées à peu près à la moitié de la pièce, et étant donné l’absence de
raffûtage due à la fracture, il est probable que la longueur de celles-ci fluctuait entre ~6-8 cm. Une pièce
classée comme biface knife par Bell (1965) correspond à une miniature confectionnée sur un éclat
d’amincissement bifacial extrêmement fin, à partir duquel on a dégagé le pédoncule et donné la forme
finale au moyen de micro-retouches marginales d’~1 mm de largeur et de profondeur (Fig. 18). Au sein
d’un large éventail de fonctions qu’auraient pu avoir les pointes lithiques pisciformes, ces artefacts
miniatures, confectionnés sur éclats extrêmement fins et de façon très rustique, auraient pu être utilisés
comme jouets pour les enfants, tel que cela a été suggéré antérieurement (Politis 1998, Nami 2007).
Autant par leur taille que par leur morphologie, ces pointes correspondent à de nombreuses
pointes Fell d’autres régions sud-américaines (Nami 2010b, 2014).
Les pointes Fell des collections équatoriennes analysées ne sont pas des artefacts Queue de
poisson, les bases ou les bords de leurs pédoncules n’étant pas toujours concaves, ni avec une
expansion basale. Il existe des variations dans la morphologie du pédoncule, et les classiques beaucoup
présentent des bords ou des bases droites (v. gr. Pieza 1978-1524, Fig. 19c) ainsi que d’autres variantes
au niveau des extrémités et des épaulements. Dans ce dernier cas, par exemple, il y a des cas de bords
concaves et droits légèrement divergents (Fig. 19b, Bell 1965, Nami 2014). Certains produits finis, qui

76Une autre pièce pisciforme confectionnée avec une roche similaire a été exhumée à El Inga, qui ne se trouve pas dans la
collection examinée pour cette étude (Bell 1965).

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pourraient être des variantes de pointes Fell aux pédoncules divergents - parfois repris, ont parfois été
interprétés comme des variétés de pointes « lancéolées » (Mayer-Oakes 1986a, Fig. 20d) et/ou de
pointe « El Inga à pédoncule large » (Mayer-Oakes 1986b). Cette dernière a été préalablement identifiée
par Bell (1965), qui remarque qu’« elle est de grande taille, montre un polissage à la base et peut être
simplement une variété de grande taille du type Queue de Poisson de la Grotte de Fell » (Bell 1965).
Du fait des récentes découvertes sud-américaines (Nami 2011, 2014), nous sommes d’accord avec
cette observation, puisque dans les ensembles comprenant des pointes lithiques pisciformes se
trouvent des formes similaires attribuées à celles de la vallée de l’Ilaló (Nami 2007, 2014). Du point de
vue de la manufacture, on observe qu’elles ont le même style (sensu Nami 1998) que les pièces
pisciformes, c’est-à-dire qu’elles ont été régularisées au moyen de retouches courtes, par pression, sur
un support secondaire77 façonné bifacialement (cf. partie expérimentale et Fig. 29).
La morphologie originale de la pointe varie beaucoup à cause des raffûtages dont les pièces
retrouvées dans la région montrent différents degrés. Nous considérons qu’un spécimen a été repris
quand on peut observer que la silhouette et sa symétrie ont été modifiées postérieurement à la
régularisation finale. Ceci peut être diagnostiqué par la superposition de différentes formes de
retouches, particulièrement là où il a été raffûté. En général, des retouches irrégulières différentes se
superposent aux retouches originales de la pièce, ou ne suivent pas le même schéma que celui qui a
régularisé le produit fini ; les bords sont très arrondis ou n’ont pas de masse suffisante. Ainsi, en
considérant le rapport corps/masse de matière première existante pour permettre la reprise, on peut
distinguer différents degrés : faible (Fig. 20e), moyen (1974-193, Fig. 24e) et important (v. gr. 1978-
3093, 1974-196, Fig. 24g-h). Parfois, cette reconnaissance est très difficile à effectuer, aussi son
diagnostic doit-il être fait avec précaution. Par exemple, les pièces pisciformes de taille relativement
petite comme celles mises au jour dans la Cueva del Medio (Nami 2014), Cueva Fell (Bird 1969) et
Arroyo Cacique (Nami et Castro 2010), entre autres, pourraient représenter une partie de la variabilité
dimensionnelle possible de ces pointes et ne pas résulter de reprises (Politis 1991, Suárez 2003).
La différence importante entre les soins apportés aux retouches des pédoncules et ceux des
pièces reprises, permet de suggérer que cette activité s’est effectuée quand les pointes se trouvaient
encore emmanchées. Ce phénomène ne serait pas rare, puisqu’au-delà des chronologies et de la
complexité des systèmes socio-culturels, quand il s’agit d’instruments emmanchés - couteaux,
projectiles, grattoirs, entre autres - le raffûtage du fil s’effectue souvent alors que la pièce est encastrée,
subissant ainsi de notables modifications morphologiques au fil de son « histoire de vie ».
Ces faits rendent réellement difficile la reconnaissance des dimensions et formes réelles du
produit final non utilisé. Cependant, en considérant les artefacts fracturés à hauteur de la partie médiane
de la pièce (v. gr. 1976-40, Fig. 16b), il est probable que la taille ait été comparable à celle des pointes
les plus grandes retrouvées dans la grotte Fell, La Crucecita, Cerro el Sombrero et sur différents sites
d’Uruguay (Schobinger 1971, Nami 2010b, 2014, Fig. 19-20). Dans le cas d’El Inga, ce phénomène
suggère que les pointes fracturées non reprises montrent des retouches par pression qui régularisent
le produit fini sur une préforme bifaciale qui ne montre pas d’indices de reprise antérieure à la fracture
(v. gr. pièces ED1/8, ED3/10, Fig. 23). Cette condition est différente de celle des pointes excessivement
raffûtées (v. gr. 24a-b, g-h). Parmi ces dernières, on peut observer une retouche peu régulière appliquée
par pression et également des irrégularités sur les parties centrales. Cependant, il est pertinent de
rappeler que sur les pièces pisciformes la une grande variabilité dimensionnelle n’est pas seulement le
résultat de raffûtages.
Comme l’a initialement souligné Bell (1960, 1965, Mayer-Oakes 1963, Bird 1969), les pointes
pisciformes de la vallée de l’Ilaló montrent une grande ressemblance avec d’autres exemplaires
d’Amérique du Sud. Bien que Borrero (1983) ait réfuté cette conclusion, affirmant qu’il y avait des
différences, l’observation mentionnée connaît un regain étant donné les nouvelles découvertes qui ont
eu lieu à travers l’Amérique centrale et du Sud (Nami 2010b, 2014). Parmi elles, on peut compter un

77
Quand, dans l’outillage, il existe plus d’une classe de produit bifacial fini qui présente des états initiaux de réduction bifaciale,
le concept de support secondaire concerne le biface à partir duquel il est possible d’obtenir n’importe quelle variante existante
de produits finaux (Nami 1983, 1986, 1988).

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spécimen d’obsidienne marron retrouvé à Collipilli, province de Neuquén, Argentine (Nami 1992). La
similitude est due non seulement à la matière première, mais aussi à la morphologie du pédoncule, aux
cannelures et aux retouches soignées par pression qui ont finalisé la pièce, de même que l’abrasion
uniforme appliquée sur les bords du pédoncule. La ressemblance des cannelures avec plusieurs
exemplaires du Cône Sud est également notable, particulièrement avec certains de la province de
Buenos Aires et de la République d’Uruguay (Nami 2014).
Les pointes raffûtées montrent également des ressemblances morphologiques. En effet, sur
beaucoup, la convexité des bords se maintient, tel qu’on peut l’observer sur les pièces 179-236, 1974-
197 (Fig. 24a-b), très ressemblantes à d’autres mises au jour en Amérique centrale et du Sud (Bird et
Cooke 1979, Nami 2007). Par-delà des singularités techniques, les fractures et la forme des pédoncules
équatoriennes sont en général très ressemblantes à celles connues ailleurs sur le continent. La plupart
de ces fractures se produisent à l’intersection du pédoncule et parfois en « coup de burin » tout le long
des bords jusqu’au pédoncule. Ce type de cassure est présente sur des exemplaires de Buenos Aires
et d’Uruguay (Nami et Castro 2010, Nami 2014) et a été observée sur des pointes de projectile de
morphologie variée. Elle résulte de l’impact provoqué sur une cible (Witthoft 1968, Newcomer 1980),
probable conséquence de l’action de forces compressives (Cotterel et Kamminga 1992) – de façon
semblable à la percussion bipolaire - au cours de laquelle, durant l’impact, l’intermédiaire agit comme
une « enclume ».
La localisation des fractures des pédoncules (Fig. 25-26) ainsi que l’abrasion des bords
peuvent être considérées comme des indices pour envisager la manière dont ces pointes étaient
emmanchées. En effet, point sur lequel nous avons insisté, ces fractures se sont produites le plus
souvent au niveau de jonction du corps de la pièce avec le pédoncule, ce qui coïncide avec l’abrasion
des bords sur presque toute la longueur. D’après des observations personnelles de flèches et de
crochets de propulseurs dans des collections archéologiques, ethnographiques et expérimentales, une
des localisations les plus fréquentes des fractures a lieu à la naissance du pédoncule. Plus précisément,
juste là où est insérée la pointe dans la hampe, postérieurement attachée avec des liens, tendons ou
tout autre matériel. Par exemple, l’étude des pointes de flèche ethnographiques Selknam de Terre de
Feu, conservées au Museo Etnográfico de l’Université de Buenos Aires, a montré que l’une d’entre elles
était fracturée là où se terminait la fixation avec des tendons (obs. pers. 1982). Au Department of
Anthropology de la Smithsonian Institution - Wa. D.C. - des pointes Cody sont conservées qui sont
emmanchées et qui ont été utilisées. Or, plusieurs ont été fracturées à la jonction du corps de la pièce
et du pédoncule, là où se terminait l’emmanchement (obs. pers. 1995), résultat de son usage et
conséquence de l’impact,
Pour résumer, au-delà de la variation morphologique des pièces employées comme pointes
de projectile, les observations actuelles permettent d’avancer qu’une des fractures les plus communes
se produisant durant l’impact est localisée à la jonction du lien qui les maintient. Dans le cas particulier
documenté ici, il s’agit précisément de l’endroit où était encastré le pédoncule dans le manche ou une
autre partie intermédiaire, postérieurement fixé par de la résine et attaché avec des tendons ou autres.
A ce sujet, les recherches réalisées au microscope ont permis d’observer sur le pédoncule de quelques
pointes Fell du Cône Sud, à la jonction avec le corps de la pièce, des traces de polissage similaires à
celles faites par du cuir, ainsi que des substances adhésives, probablement de la résine employée pour
l’emmanchement (Nami et Castro 2012).

Observations expérimentales
Afin d’enquêter sur les aspects techniques de la séquence de réduction non visibles dans le
registre archéologique, une série d’expérimentations a été effectuée reproduisant les pièces
pisciformes. A cette occasion, des exemplaires de pointes El Inga ont été confectionnés. Les études
expérimentales sont en progrès constant, raison pour laquelle il est pertinent de souligner que les
observations fournies n’épuisent pas les hypothèses techniques discutées ici (Nami 1997, 2003, 2008,
2010b).
Une large gamme de roches a été utilisée par les Paléoindiens. Pour reproduire les spécimens
équatoriens, différents verres d’origine naturelle et anthropique ont été utilisés ; les deux sont similaires

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quant à leurs qualités pour la taille (Bordes 1947, Crabtree 1967, Callahan 1979). L’origine et la
provenance de chacune d’elles varient et dans le cas de celles présentées ici, c’est indiqué dans les
illustrations.
Pour la taille des verres, les outils utilisés étaient des percuteurs en pierre mi-tendre et tendre,
ainsi que des outils tendres, en bois végétal et en bois de cerf, pour la percussion. Des percuteurs en
bois animal et en cuivre78 ont été utilisés pour la retouche, dans ce dernier cas, le Ishi stick a été
amplement utilisé. Plusieurs pierres à grain grossier ont également été utilisées pour la pression.
Les techniques utilisées furent essentiellement la pression et la percussion, appliquées en
fonction des objectifs annoncés. La pression a varié depuis la simple exécution à main libre jusqu’à de
nombreuses modalités avec la main soutenue ou appuyée sur la cuisse du même côté. La percussion
directe sur enclume a aussi été utilisée, en plaçant l’objet travaillé sur une surface qui, dans ce cas fut
le muscle, variante utilisée quand des éclats de nucléus ont été enlevés ou durant les premiers temps
de l’amincissement bifacial, bien que ce fait n’ait pas exclu son emploi pour d’autres activités. En effet,
les grandes pièces sont habituellement appuyées et soutenues sur la face externe du muscle. Durant
l’application de cette force les nucléus ont été enveloppés dans du cuir ou des matériaux qui
permettraient de protéger la main et l’artefact, situation qui s’est aussi reproduite quand on a eu recours
à la percussion dans la main, ce qui a permis de contrôler son maintien avec la paume et les doigts.
Cette protection s’intensifie avec l’utilisation de matières premières coupantes, particulièrement
l’obsidienne et le verre industriel. Les techniques de pression ont été celles utilisées par la majorité des
tailleurs contemporains, inspirées par celles observées chez les indigènes ethno-historiques nord-
américains. Dans tous les cas, la pièce travaillée a été soutenue de la même manière et la main
protégée par un morceau de cuir. Cependant, le mode d’application de la force avec l’outil de taille a
varié. Elle s’est parfois exercée avec le poignet, dans d’autres cas ce fut l’avant-bras, le bassin ou les
parties internes des muscles pour l’augmenter, spécialement quand le grand bois de cerf et l’Ishi stick
furent employés. L’emploi de chaque variante technique est lié aux différentes étapes de production.
Les informations à propos de la pratique expérimentale, comme par exemple les sources
documentaires, les séquences d’enlèvement des éclats, les positions de maintien, ont été fournies par
ailleurs (Nami 1997, 2003, 2010a, 2010b). Ainsi, seules les observations liées à certains aspects
techniques de la reproduction des pièces analysées ont été considérées ici.
Les éclats choisis comme support étaient d’épaisseur variable, n’excédant pas celle de l’objet
final, faciles à obtenir à partir de nucléus non préparés comme de ceux partiellement ou totalement
préparés79; les gros éclats dont l’épaisseur excédait de deux fois ou plus celle du produit final ont été
amincis par la taille bifaciale. Comme nous l’avons remarqué dans les chapitres précédents, ces étapes
étaient présentes sur les sites de l’Ilaló, concernant particulièrement les exemplaires de grandes
dimensions, puisqu’avec des éclats fins, le procédé devient risqué et compliqué, pouvant se fracturer,
particulièrement ceux d’obsidienne. Le risque est moindre quand on commence à partir de grosses
pièces supports, la taille bifaciale permettant d’obtenir des sections longitudinales et transversales
symétriques similaires et uniformes rapidement et plus efficacement. En général, pendant la réduction
bifaciale, les éclats d’amincissement n’outrepassent pas l’axe de symétrie longitudinal de l’artefact.
Cependant, dans certains cas, des enlèvements outrepassés ou de bord à bord ont été recherchés,
comme cela a été observé sur certains bifaces archéologiques. Cette stratégie permet de réduire
rapidement l’épaisseur du biface avec peu d’enlèvements.
Pendant les étapes d’avancement de réduction bifaciale, en utilisant souvent la percussion,
on commence à ébaucher le produit terminé : c’est une préforme initiale (Fig. 28d). Ensuite, pendant
les étapes finales, la régularisation initiale pour l’aménagement de la pièce, des épaulements et du
pédoncule s’effectue avec différentes variétés de pression. Ainsi, quand il s’agit d’une taille par
percussion, les irrégularités sont éliminées, notamment sur les bords. Durant cette recherche, cette

78
Certains matériaux actuels ont été utilisés pour s’entraîner ou quand la matière n’était pas importante pour les objectifs de
l’expérimentation.
79 Dans les collections examinées, certains outils unifaciaux furent confectionnés à partir d’éclats probablement obtenus à partir

de nucléus préparés.

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tâche a principalement été réalisée avec l’Ishi stick et un percuteur pour la retouche en bois animal, qui
ont permis d’appliquer une plus grande force de pression. Enfin, les phases de finition - régularisation
finale ont été soigneusement effectuées par pression autant avec l’Ishi stick et les percuteurs pour
retouche non emmanchés, avec des retouches plus ou moins courtes et profondes selon les exigences.
Les différentes formes des extrémités, des épaulements et des pédoncules, esquissées pendant les
phases antérieures commencent ainsi à prendre forme. Les bases ont souvent été traitées par pression,
au moyen de retouches longues ou courtes. Dans certains cas des cannelures ont été réalisées. Ainsi,
alors que pour atteindre nos objectifs différentes variantes de percussion directe et indirecte furent
utilisées, les cannelures ont été obtenues en percussion directe. Suivant la manière observée sur les
spécimens archéologiques de l’Ilaló autant que d’autres endroits (Nami 2001b, 2003), une plateforme a
été préparée en bisel asymétrique et un mamelon a été dégagé où a porté la force pour enlever l’éclat.
Un bisel asymétrique a également été employé, comme nous avons pu le vérifier, sur les exemplaires
de la région de l’Ilaló et Isla Margarita - Venezuela. Pour ce faire, la préforme a été enveloppée et
fermement maintenue avec la main sur la cuisse, pour une percussion avec percuteur en bois animal
de 120 g. Finalement, les bords des pédoncules ont été émoussés avec des roches abrasives.
Les expérimentations ont permis d’effectuer des observations sur différents aspects de la
chaîne opératoire des pièces étudiées, notamment sur la grande fluctuation morphologique des stades
de fabrication initiaux et intermédiaires, ainsi que sur les techniques employées pour leur reproduction
(Nami 1997, 2003, 2008, 2010a, 2010b). Les figures 27 et 28 illustrent les séquences de réduction SAB
et CAB des pointes Fell, ainsi que les étapes théoriques de fabrication et les variantes de produits
terminés, Fell et El Inga, en passant par des stades communs (Fig. 29-30).
Sur les pointes Queue de poisson classiques, des similitudes techniques et morphologiques
surprenantes ont été observées sur les pièces archéologiques étudiées, confirmées par
l’expérimentation. De façon préliminaire, on peut dire que, à l’exception des matières premières et des
modes de taille, il n’existe pas de différences techniques remarquables dans la manufacture des
exemplaires sud-américains. Du point de vue de la fabrication et des données actuelles, on n’observe
pas de différences particulières entre les pointes Fell équatoriennes et celles du reste de l’Amérique du
Sud. Cependant, les nouvelles observations archéologiques comme les expérimentations récentes
permettent de progresser et d’approfondir la connaissance des variations morphologiques, des
dimensions et des techniques existant ainsi que leurs contextes (Nami 2010b). L’expérimentation a
également permis d’explorer d’autres aspects. En effet, nous avons pu observer l’absence de
différences techniques concluantes pour les extrémités des pointes Fell, aux bords et à la silhouette
plus ou moins convexes ou rectilignes. Sur ces spécimens, seulement la configuration finale varie, en
grande partie effectuée par des retouches courtes ou peu profondes, par pression. Ce fait amène à
penser que, si d’un point de vue typologique de légères différences morphologiques dans la forme de
la pièce, les épaulements ou les pédoncules, peuvent être surdimensionnées au point de créer de
nouveaux « types » ou « sous-types », d’un point de vue technologique, s’agissant de la fabrication,
elles sont mineures et tout particulièrement s’agissant de la séquence de réduction. Par exemple, pour
faire des épaulements droits ou arrondis, peu de retouches provoquent ces différences, qui résultent de
légères variantes des positions de maintien et de concentration dans l’application d’une même
technique : la pression. Une situation semblable se produit avec les pédoncules de bords concaves,
divergents ou rectilignes. Par conséquent, pour les reproduire, les différences techniques sont infimes.
Il est utile de rappeler ici qu’à El Inga non seulement des pièces Fell classiques ont été mises
au jour, mais aussi d’autres formes dont les pièces dites El Inga (Mayer-Oakes 1986a, 1986b),
lesquelles présentent des variations de taille et de morphologie que le chercheur nord-américain a
qualifié de pédoncule long - étroit et arrondi - et large. Dans ce dernier cas, à la lumière des recherches
expérimentales, certaines seraient des préformes, d’autres des pièces cassées de pointes Fell ou El
Inga, ainsi que des pointes Fell aux pédoncules convergents à base concave, rectiligne ou convexe.
Comme cela a été mentionné, Bell (1965, Fig. 13) avait suggéré qu’il pourrait, dans ce cas, simplement
s’agir de variantes de pointes Queue de poisson. À la lumière des expérimentations réalisées
reproduisant les pointes Fell sud-américaines (Nami 1997, 2003, 2008, 2010b, entre autres), on peut
affirmer que plusieurs exemplaires attribués aux variantes des pointes El Inga, qu’elles soient à
pédoncule large/El Inga broad stemmed (Mayer-Oakes 1986a), lancéolée avec épaulement/shouldered

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lanceolate (Mayer-Oakes 1986b), lancéolée cannelée/fluted lanceolate (Mayer-Oakes 1982, 1986b) ou


lancéolée rustique/crude lanceolate (Mayer-Oakes 1986b) pourraient correspondre à différentes
préformes de pointes Fell (Fig. 28d-e, Nami 1997, 2003, 2010a et b). En effet, beaucoup d’entre elles
montrent une grande rusticité au niveau de la confection et présentent des fractures produites durant
les étapes finales, principalement pendant la cannelure. Il est même possible d’observer sur plusieurs
d’entre elles le mamelon qui a été configuré pour être utilisé comme point d’impact (Mayer-Oakes
1986b). Ainsi donc, dans certains cas, suivant une perspective typologique, des « types » distincts de
pièces raffûtées ont été différenciés. C’est le cas des pointes El Inga lancéolée avec épaulement
(Mayer-Oakes 1986a), qui pourraient être des pointes El Inga raffûtées.

Considérations finales
Au vu des résultats de l’analyse, notre conclusion est que les pièces examinées correspondent
à des stades anciens d’amincissement bifacial, des préformes cannelées, des pointes Fell ou El Inga
très raffûtées ou fragmentées à la limite de l’emmanchement. Ces observations confirment l’idée selon
laquelle, sur les sites d’où proviennent ces pièces, spécialement le site El Inga, les groupes de
chasseurs-cueilleurs Paléoindiens réparaient leurs outils et, notamment, changeaient les pointes
fracturées ou très raffûtées par de nouvelles. C’est aussi dans ces lieux qu’elles étaient confectionnées.
Ainsi, l’expérimentation a permis d’affiner notre perception à la reconnaissance des différentes étapes
de production des pièces considérées et de discuter certains points morphologiques de l’attribution
typologique des exemplaires équatoriens.
Les recherches et analyses à venir sur des exemplaires similaires, élargiront, corrigeront ou
réfuteront les observations présentées dans cet article.

Remerciements
Je souhaite exprimer ma profonde reconnaissance envers les personnes et institutions suivantes : M. Farías Glucy
et A. Lourdeau pour m’avoir invité à participer à ce volume, W. Mayer-Oakes (q.e.p.d.) pour son amitié, sa
motivation et son soutien enthousiaste pour m’inciter à étudier les collections équatoriennes ; E. Salazar, pour sa
cordialité et son aide importante à Quito ; M. de las M. Cuadrado pour la lecture critique du manuscrit ; aux autorités
du Museo del Banco Central de Quito pour m’avoir facilité l’accès aux collections ; CONICET-UBA, Smithsonian
Institution, pour le parrainage de mes recherches ; Smithsonian Institution, Comisión Fulbright d’Argentine et
Fundación Antorchas pour avoir financé et rendu possible les recherches en Amérique du Nord.

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Le débitage laminaire durant l’Holocène moyen


dans la Puna orientale d’Atacama :
le cas de Susques
Province de Jujuy, Argentine

La tecnología de hojas durante el Holoceno medio


en la Puna oriental de Atacama:
el caso de Susques
Provincia de Jujuy, Argentina
Traduction R. Hoguin, relectures P. Barros, F. Restifo

Rodolphe Hoguin
Doctorant, boursier CONICET
UBA - CONICET
Instituto de Arqueología UBA FFyL
Université de Paris X, Nanterre - CNRS UMR 7041
MAE - AnTET
roddh2002@yahoo.fr

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Résumé
Les recherches actuelles nous permettent aujourd’hui de préciser l’existence d’un débitage laminaire durant
l’Holocène qui se généralise entre 6.000 BP et 4.000 BP. Cependant, il reste un important travail à faire en termes
d’analyses techniques. Le présent travail a pour objectif de restituer les différentes méthodes et matières premières
employées dans ce type de débitage dans le cas des sites de Susques, dans la Puna de Atacama argentine,
province de Jujuy. Des choix techniques et des schémas particuliers, autant de débitage que de façonnage des
lames, seront donc mis en évidence. La relation entre les modes de production et de fonctionnement sera
également déterminée dans le but de comprendre des comportements techniques et leur relation à l’économie et
à la mobilité des chasseurs cueilleurs de la région. Enfin, une comparaison macro-régionale aura pour vocation de
comprendre la diffusion aussi généralisée d’un tel phénomène technique sur une importante partie de la cordillère
des Andes. Cet évènement sera discuté à la lumière des changements climatiques et des mécanismes sociaux
conséquents évoqués pour la période, notamment la croissance démographique et la diminution de la mobilité
résidentielle, marquant le passage des économies de chasse à celles du pastoralisme dans un contexte de
sécheresse globalisée pour la région d’étude.
Mots-clés
Débitage laminaire, Domestication, Puna, Holocène moyen
Resumen
Las investigaciones actuales permiten hoy de evidenciar la existencia de una tecnología de hojas durante el
Holoceno, que se generaliza entre 6.000 AP y 4.000 AP. Sin embargo, queda por hacer un importante trabajo en
términos de análisis tecnológicos. Este trabajo tiene como objetivo restituir los diferentes métodos y las materias
primas utilizadas por este tipo de tecnología en el caso de los sitios de Susques, en la Puna de Atacama argentina,
provincia de Jujuy. Elecciones técnicas y esquemas particulares, tanto de extracción de formas base como de
formatización de las hojas, serán entonces evidenciados. La relación entre modos de producción técnica y
funcionamiento será también determinada con el propósito de entender los comportamientos técnicos y su relación
a la economía y a la movilidad de los cazadores-recolectores en la región. Finalmente, una comparación macro-
regional se realizará con la intención de entender la difusión tan generalizada de tal fenómeno técnico en una
importante parte de la cordillera de los Andes. Este evento será discutido a la luz de los cambios climáticos y de
los consecuentes mecanismos sociales mencionados para el periodo, entre otros el crecimiento demográfico y la
disminución de la movilidad residencial, marcando la transición entre las economías de caza a las pastoriles en un
contexto de sequía generalizada en el área de estudio.
Palabras clave
Tecnología de hojas, Domesticación, Puna, Holoceno medio

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Si les recherches archéologiques des années 1990, dans la Puna des Andes centre Sud,
montraient une importante carence de données sur l’Holocène moyen – 8 000/4 000 ans C14 BP, ce qui
amena certains chercheurs à parler d’un « silence archéologique » (Núñez et Grosjean 1994), les
recherches plus récentes mirent au jour de nouveaux sites et de nouvelles données (Aschero et al.
1993/1994, López 2008, Muscio 2004, Núñez et al. 2005, Yacobaccio et al. 2007). Ces nouvelles
données montraient une importance croissante de la chasse des camélidés dans la diète des
chasseurs-cueilleurs, des innovations technologiques, particulièrement liées à de nouvelles techniques
de chasse (Aschero et Martínez 2001, Yacobaccio 2011). Vers la fin de la période, les données archéo-
faunistiques sont concordantes avec des stratégies de protection des troupeaux et ensuite de
domestication des camélidés amenant les chasseurs cueilleurs à adopter un nouveau mode de vie
pastoral, sans négliger l’apport des pratiques de chasse pour leur subsistance (López 2008, Yacobaccio
et al. 1997/1998). C’est dans ce contexte, dans divers sites restreints à la Puna Sèche et sur les deux
flancs de la Cordillère, que l’on peut observer une généralisation de la production de lames,
apparemment liée à l’aménagement spécifique de blocs (López 2008).
Dans ce travail nous présenterons de nouvelles données à partir des sites de la région de
Susques, où des terrasses de surface et un abri-sous-roche présentent cette technologie laminaire
(Fig. 1). Nous comparerons ces données locales avec celles de l’archéologie régionale. De cette façon,
nous contribuerons à savoir comment et pourquoi surgit et se généralise la technologie laminaire dans
la région.

Le contexte régional
La Puna d’Atacama est un secteur de la Puna Sèche que partagent le Chili et l’Argentine. De
façon générale, la Puna est un désert d’altitude - au-delà de 3 000 msnm, qui se caractérise par l’hypoxie
et une faible productivité primaire. La pression atmosphérique est faible ; la radiation solaire est intense ;
les saisons sont marquées en ce qui concerne les précipitations et l’amplitude thermique journalière est
forte. Les précipitations sont imprévisibles, provocant parfois des sécheresses prolongées. Cet
environnement est ainsi très fractionné et présente une importante variabilité quant aux ressources
disponibles. La biomasse disponible se distribue dans des zones de concentration de nutriments – ZCN
- restreintes et variables (Morales 2010, Yacobaccio 1994). La faune présente dans ces zones se
compose de plusieurs espèces de camélidés - vigognes et guanacos, de grands rongeurs - viscaches
et chinchillas, et un petit cervidé - taruca.
Durant l’Holocène moyen, les différents proxys paléo-environnementaux ont enregistré une
augmentation généralisée de la sécheresse dans la Puna en rapport à l’Holocène ancien. Cependant,
des variations importantes dans certaines localités contrastent avec cette sécheresse généralisée. C’est
par exemple le cas de Susques où les conditions plus humides de l’Holocène ancien continuent
jusqu’aux alentours de 7 500 ans C 14 BP, bien qu’enregistrant certaines fluctuations comme un pic de
sécheresse vers 8 300 ans C14 BP (Yacobaccio et Morales 2005). La sécheresse atteint son maximum
et se généralise aux alentours de 6 000 ans C14 BP, phénomène appelé Hypsithermal, et se poursuit
jusqu’à la fin de l’Holocène moyen (Núñez et Grosjean 1994). De violentes tempêtes sont également
enregistrées durant cette période (Núñez et al. 1997).
Dans ce contexte, les études d’approvisionnement en matières premières ont montré que les
populations auraient diminué leur mobilité résidentielle (Yacobaccio et al. 2000, Yacobaccio 2010). Les
études paléo-environnementales ont également suggéré que les populations se seraient réparties de
façon hétérogène dans l’espace fragmenté au sein de parcelles restreintes mais appropriées pour
l’occupation humaine (Yacobaccio et Morales 2005). Il a été proposé que des évènements de fission et
de fusion de diverses populations, pour des chasses collectives utilisant simultanément différentes
techniques de chasse, aient été responsables de la diversification des pointes de projectile, et de

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l’apparition de nouvelles techniques comme des structures de type parapet - muret de protection, dans
ce cas semi-circulaire, utilisé dans le cadre d’activités cynégétiques (Aschero et Martínez 2001). De
même, comme le montrent les importantes densités de matériel tant sur les sites de surfaces que dans
les abris sous-roche, et particulièrement dans un contexte où domine la technologie laminaire, les
populations paraissent avoir connu une importante croissance démographique vers la fin de l’Holocène
moyen (López 2008). L’époque semble en effet marquée par des mutations culturelles importantes et
un afflux d’informations conséquent dans un contexte de populations dispersées mais interconnectées
dans un environnement fractionné (Muscio 2012). Durant la fin de l’Holocène moyen, dans diverses
régions de la Puna, la domestication des camélidés et les pratiques pastorales sont corroborées, sans
laisser de côté les activités cynégétiques (Aschero 1994, López 2008, Núñez et al. 2005, Yacobaccio
et al. 1997/1998).

Quelques réflexions autour de l’innovation et de l’évolution des techniques


L’imprévisibilité et la fragmentation des zones où se concentrent les biomasses animales et
végétales dans la Puna en font une région où le risque est important (López 2008, Muscio 2004,
Yacobaccio 1994). Suivant l’approche de ces auteurs, le risque est défini comme les fluctuations
imprévisibles des résultats découlant des différentes prises de décision humaines (sensu Winterhalder
et al. 1999). Comme l’ont montré certains auteurs, le risque est un aspect important à prendre en compte
pour l’étude technique (Fitzhugh 2001, Valentin 2008).
Pour certains auteurs, le comportement inventif est une décision coûteuse en temps et en
énergie, donc risquée, étant donné que son résultat n’est pas prévisible (Fitzhugh 2001). Dans le cas
des productions lithiques, le coût serait surtout exprimé en termes d’approvisionnement en matières
premières et d’économie de débitage, surtout si les roches taillables sont difficiles d’accès ou ne sont
pas locales. Cependant, dans un contexte environnemental instable, l’expérimentation et la
diversification des techniques, bien que coûteuses, peuvent surgir comme des solutions possibles
résultant d’une prise de décision afin de faire face au risque. Il pourra en résulter d’importants
changements technologiques lisibles dans le matériel archéologique.
En évolution des techniques, il est souvent observé que l’évolution de l’outil précède celui des
modes de production technique (Boëda 1997). En effet, un nouveau mode de débitage ne peut avoir du
succès que si les nouveaux produits obtenus en ont également (Pélegrin 2000). Nous verrons au cours
de cet article comment le débitage laminaire, dans le contexte étudié, propose une solution différente,
que l’on pourrait considérer dans le cadre de ce genre d’approche comme moins coûteuse sur beaucoup
d’aspects, se substituant ainsi au façonnage bifacial pour confectionner un même type de pièce (Restifo
et Hoguin 2012), surtout si l’on considère que la production d’une lame n’est pas plus complexe que
celle d’une pièce bifaciale en termes de connaissances techniques (Boëda 1997).

Contexte d’émergence et d’expansion du débitage laminaire


Comme nous allons le décrire de façon plus détaillée, l’Holocène moyen est riche en diversité
technique et se caractérise par de nombreuses innovations. L’objectif de cette partie est de décrire et
compiler les différentes informations disponibles dans la littérature sur les diverses techniques et
artefacts présents, leur chronologie et leurs particularités.

Les industries de la première moitié de l’Holocène moyen


Pour la première moitié de l’Holocène moyen – 8 000/6 000 ans C14 BP, les ensembles
lithiques de différents sites : Quebrada Seca 3, Alero Cuevas, Hornillos 2 (Fig. 1), montrent une
diversification des pointes de projectile (Aschero et Martínez 2001, López 2008, Restifo et Hoguin 2012).
Cette diversification ne se cantonne pas seulement à la typologie des pointes de projectile, on la
retrouve également dans l’aspect technique (Hoguin 2011, Restifo et Hoguin 2012). La plupart de ces
pointes semble cependant avoir été confectionnée suivant un même schéma de façonnage - voir
chapitre façonnage et retouche, dominant pour cette période. En effet, autant dans la Puna Salée que
dans la Puna Sèche, certaines pointes bifaciales sont particulièrement remarquables à cause de leur
morphologie fuselée ou lancéolée, présentant un module largement supérieur à 2 (Aschero et al.
1993/1994, Cardillo 2004, Hoguin 2011, López 2008, Martínez 2003, Núñez et al. 2005 ; Fig. 2). Quant
au débitage des supports initiaux utilisés pour les artefacts en général, toutes les étapes n’étant pas

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représentées dans les sites en stratigraphie, il n’est pas aisé de reconstituer les différents modes de
production techniques auxquels nous avons affaire pour ces instruments.
Au sein de la diversité apparente des débitages pour l’Holocène moyen, il est intéressant de
noter la présence de quelques instruments sur lames, vers la fin de l’Holocène ancien, dans le niveau
4 d’Hornillos 2 en Argentine (Fig. 3) et dans le niveau VII de Tulán 67 au Chili (Tableau 1 ; Fig. 1). Ces
supports ne seront plus présents dans les contextes datés du début de l’Holocène moyen, jusqu’aux
environ de 6 500/6 300 ans C14 BP.
Aux alentours de 7 500 ans C14 BP, par association entre certains types d’instruments
retrouvés dans des sites de surface et en stratigraphie - tels les pointes San Martín (Hoguin et
Yacobaccio 2012), on peut observer la présence d’un débitage à surfaces alternes - SSDA (sensu
Forestier 1993 ; Fig. 4-4), une méthode récurrente unipolaire (Fig. 4-1) et multidirectionnelle (Fig. 4-2 et
4-3), qui montrent une intégration complexe et hiérarchisée des différentes séries de supports obtenus,
plus ou moins allongés, donnant lieu à divers outils. Certains d’entre eux présentent une préparation
soignée de la corniche (Hoguin et Yacobaccio 2012). On a pu attribuer à cette période des débuts de
l’Holocène moyen des instruments confectionnés sur de gros éclats dont la production ne correspond
pas avec les méthodes de débitage mentionnées, avec un fil sinueux servant à la préhension (Fig. 5).
Pour la période de l’Hypsithermal, le niveau 2 de l’abri sous-roche Hornillos 2, daté aux
environs de 6 300/6 100 ans BP (Tableau 1), est révélateur de la diversité technologique de cette
période. Dans ce niveau, on peut également noter la présence de fragments et de préformes de pointes
bifaciales lancéolées. Des nucléus SSDA et récurrents unipolaires semi-tournants sont également
présents, mais l’investissement technique est cependant moindre que pour le début de l’Holocène
moyen. Des instruments confectionnés sur de gros éclats corticaux plus larges que longs, façonnés et
finis par une retouche rebroussée sont également présents dans ce contexte (Hoguin 2011). A partir de
ca. 6 300 ans BP et jusqu’aux alentours de 4 000/3 500 ans BP, des pointes bifaciales lancéolées -
également appelées foliacées ou en amande selon les auteurs, plus petites que celles mentionnées
plus haut sont également contemporaines de ce contexte (Aschero et Yacobaccio 1998/1999, Aschero
et al. sous presse, Hoguin 2011, Núñez et al. 2005, 2006). Dans le cas du niveau 2 de l’abri sous-roche
Hornillos 2, ces pointes (Hoguin 2011 ; Fig. 23) sont confectionnées dans des matières premières peu
disponibles - soit du fait de la distance dans le cas de l’andésite soit du fait de l’accès dans le cas de la
calcédoine, et montrent une variété des schèmes de retouche et de choix différents de supports. Cette
variabilité de schèmes opératoires pour atteindre le même objectif a été interprétée comme concordant
avec des mutations techniques résultant d’une importante interaction culturelle (Hoguin 2011).
Dans différentes zones d’étude de la Puna Sèche, on a pu observer que ces types de schèmes
opératoires coexistaient avec le débitage laminaire aux alentours de 6 500/6 100 ans C14 BP, telle que
le montre la présence de quelques instruments sur lames dans le niveau F3 d’Alero Cuevas et dans le
niveau 2 d’Hornillos 2 (Restifo et Hoguin 2012). Si les nucléus correspondants ne sont pas présents
dans ces contextes, les lames présentent des caractéristiques, tels leurs enlèvements, caractéristiques
d’un débitage laminaire stricto sensu - impliquant la préparation de blocs spécialement destinés à
l’obtention de ces produits en série. A cette époque, le débitage laminaire ne semble pas encore présent
au Nord du Chili sur le site Huasco–2 mais devient cependant beaucoup plus fréquent aux alentours de
5 900 ans BP sur les sites Tulán 67 et Puripica 33 (Tableau 1 ; Fig. 1 ; Núñez et al. 2005). Il est important
de constater que pour cette époque, aux alentours de l’Hypsithermal - ca. 6 000 ans BP - et
postérieurement, lames, nucléus à lames et pointes bifaciales lancéolées avec leurs préformes
coexistent dans les mêmes sites, qu’ils soient de surface ou en stratigraphie - sauf pour les nucléus
dans ce dernier cas. En Argentine, tel est le cas du niveau 2 d’Hornillos 2 (Hoguin 2011), de la carrière-
atelier de Ramadas (Cardillo 2004, Muscio et al. 2011) ou encore du niveau F3 d’Alero Cuevas (López
2008, Restifo et Hoguin 2012).
Il est donc important de souligner l’association fréquente entre les produits de façonnage
bifacial de module laminaire et les lames. Plus particulièrement, dans la région de Susques, l’étude de
plusieurs sites de surface et d’un niveau daté présentant les deux composantes - débitage laminaire et
façonnage bifacial, montre, plus qu’un fort pourcentage d’instruments sur lames un fort pourcentage
d’instruments de modules laminaires - sauf dans le cas de Lapao 10 (Fig. 6). Dans ce dernier cas, quand
l’instrument n’est pas confectionné sur lame, le module a été obtenu à partir du façonnage. Ceci nous
permet de proposer une réflexion sur l’importance du façonnage durant la première moitié de l’Holocène
moyen et sur l’importance du débitage durant la seconde. Comme nous pouvons le constater, ce
remplacement ne se fait pas de façon brutale mais progressive.

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Comme nous venons de le voir, le matériel lithique de la première moitié de l’Holocène moyen
reflète une diversité et une richesse technique au niveau régional. C’est donc dans un contexte où se
diversifient les schèmes opératoires que naît le débitage laminaire stricto sensu, même dans ses plus
anciennes et éphémères manifestations.

Chronologie et géographie du phénomène laminaire


En étudiant l’archéologie régionale, le phénomène laminaire paraît être restreint à la Puna
sèche. Il commence à apparaître timidement mais avec certitude aux alentours de 6 000 ans BP et
devient dominant aux alentours de 4 000/5 000 ans BP. Il n’est pas présent dans les sites de la Puna
Salée de la province de Catamarca, tels que Quebrada Seca 3, Cueva Salamanca, Peña de la Cruz ou
Punta de las Peñas (Fig. 1 ; Aschero et al. 1993/1994, Aschero et Martínez 2001, Hocsman 2006, Pintar
2004). Il n’apparaît pas non plus dans les marges orientales de la Puna, il n’a pas été documenté dans
des sites comme Inca Cueva 7 dans la Quebrada de Humahuaca aux alentours de 4 000 ans C 14 BP
(Fig. 1 ; Aschero et Yacobaccio 1998/1999).
Il a été mis en évidence dans la province de Jujuy sur différents sites de Salinas Grandes
(Fernández Distel 2007) et dans la région de Susques qui fait l’objet d’une étude plus approfondie dans
cet article (Hoguin 2011). Salinas Grandes a livré deux sites, avec d’importantes quantités d’instruments
lancéolés façonnés sur lames, dont seulement un a pu être daté aux alentours de 4 000 ans C14 BP.
Dans la région de Susques, bien que la majeure partie du matériel ait été ramassée en surface, comme
indiqué plus haut, quelques éléments de production laminaire apparaissent dans une couche datée
autour de 6 300/6 100 ans C14 BP. Fait surprenant pour la Puna argentine, quelques rares éléments
apparaissent également dans une couche datée aux alentours de 8 300 ans C 14 BP (Fig. 3).
Le débitage laminaire a également été bien documenté dans la province de Salta dans les carrière-
ateliers de Picadero et de Ramadas (Fig. 1), ainsi que dans l’abri sous-roche d’Alero Cuevas où des
nucléus et des lames, également associés avec d’importantes quantités d’instruments lancéolés
façonnés sur lames, ont été mis au jour dans des contextes datés entre 5 200 et 4 200 ans C 14 BP
(Tableau 1 ; López 2008, 2012, Muscio et al. 2011). Tout comme dans la région de Susques, quelques
rares éléments de production laminaire apparaissent dans une couche datée aux alentours de 6 500
ans C14 BP (Tableau 1).
Au nord du Chili, la présence de lames a été mentionnée dans les sites de Puripica-1, 33 et
34, Meniques 1, Tulán 52 et 67, dans des contextes datés entre 5 500 et 3 500 ans C 14 BP (Tableau 1 ;
Núñez et al. 2005, 2006). Il est intéressant de noter que tous ces sites se trouvent à la même latitude
que les sites argentins (Fig. 1), et que la présence de tels éléments est quasi absente des sites du
bassin du Loa plus au nord ainsi que sur le site Huasco 2 daté aux alentours de l’Hypsithermal (Núñez
et al. 2005). Certains de ces sites, tels que Puripica-1, 33, 34 et Tulán 52, présentent également un
ensemble architectonique constitué d’enceintes de diverses structures (Núñez et al. 2005, 2006). Il faut
préciser que l’existence du débitage laminaire perdure dans des contextes plus tardifs - Holocène
récent, associé à d’autres types de technologie tels que la métallurgie, le textile et la céramique dans
des sites comme Tulán 54 et 122 (Tableau 1 ; Fig. 1) présentant des structures plus ou moins
complexes, comprenant aussi bien des habitations que des constructions cérémonielles et des
enceintes, ainsi que des structures funéraires à Tulán 54 (Núñez et al. 2006). Ces sites ont été
mentionnés pour la production laminaire mais sont d’importance moindre pour l’apport de la discussion
de cet article qui se centrera particulièrement sur son émergence et son expansion durant l’Holocène
moyen. A ce titre, il est important de mentionner la date plus ancienne de Tulán 67 autour de 8 200 ans
BP, où la faible proportion d’éléments de débitage laminaire n’a pas été considérée comme pertinente
par les auteurs (Núñez et al. 2005). En revanche, au vu de l’évidence existant de l’autre côté de la
frontière du désert d’Atacama, comme indiqué plus haut dans le cas d’Hornillos 2, il apparaît que les
contextes anciens ne doivent pas être négligés pour étudier le phénomène laminaire.
Une première apparition, sans succès postérieur immédiat, est donc probable vers la fin de
l’Holocène ancien - ca. 8 300/8 200 ans BP, dans le désert d’Atacama. Durant cette période, étant
donné les industries qui y sont associées et l’absence de nucléus, elle pourrait être perçue comme une
production éphémère et fractionnée. Une nouvelle apparition aura lieu à l’époque de l’Hypsithermal -
ca. 6 000 ans BP, qui, cette fois, débouchera sur une généralisation de la production dans diverses
régions de la Puna Sèche entre 5 500 et 3 500 ans C 14 BP (Fig. 1). Soulignons que ce phénomène se
superpose avec le début de la domestication et des pratiques pastorales, comme nous l’avons signalé
précédemment (voir également López 2008, Núñez et al. 2005).

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Les chaînes opératoires pour l’obtention de pièces de module laminaire


Il est important de souligner ici que l’obtention de pièces au module laminaire peut se réaliser
via diverses méthodes de débitage et de façonnage. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le
façonnage bifacial, afin d’obtenir des instruments à silhouette lancéolée de modules laminaires –
7 000/5 000 ans BP ; Fig. 2), précède tout en superposant le débitage laminaire en vue d’obtenir des
pièces très ressemblantes – 5 000/4 000 ans BP ; Fig. 7). Comme nous le montrerons, un des principaux
objectifs des chaînes opératoires de façonnage et de débitage, pour cette période, consiste à obtenir
ces instruments lancéolés de module laminaire. Nous présenterons donc dans ce chapitre les divers
aspects des chaînes opératoires, en nous centrant sur l’importance de l’investissement technique soit
dans le débitage soit dans le façonnage pour obtenir ces pièces, tout en prenant en compte
l’approvisionnement des matières premières.
Les matières premières
L’exploitation, l’élection et l’approvisionnement des blocs de matières premières jouent un rôle
important dans les options techniques. En effet, toutes les matières premières ne sont pas toujours
adéquates à n’importe quel type de débitage. Ainsi, la production des différents types de lames
retrouvés dans les sites ne pourrait pas être réalisée sur des nodules de type galet, tels que ceux
apportés par les rivières ou ceux des cônes de déjection volcaniques. En effet, une initialisation et une
préparation des blocs étant nécessaires pour l’obtention des lames, les dimensions et les
caractéristiques des roches provenant de ces affleurements secondaires à Susques, qui sont pourtant
les plus accessibles et disponibles, ne permettraient pas d’obtenir les dimensions et les caractéristiques
des supports présentés dans ce travail (Fig. 8 et 10). Certaines lames sont bien supérieures à 10 cm et
montrent des nervures attestant le débitage préalable d’une ou plusieurs séries (Fig. 8-1, 8-2 et 8-5).
Les blocs mesurent majoritairement aux alentours de 10 cm, atteignent plus rarement 20 cm dans leur
longueur maximale et présentent des convexités très douces et peu anguleuses. Les obsidiennes de la
région se présentant uniquement sous cette dernière forme, ne se prêteraient donc pas à la production
de lames telle qu’elle est présentée dans ce travail (Restifo et Hoguin 2012). Le fait est que les matières
premières choisies pour la production d’instruments lancéolés, façonnés sur lame, sont majoritairement
en quartzite ou en andésite, du moins dans les différentes zones d’étude du nord-ouest argentin
mentionnées précédemment (Fernández-Distel 2007, López 2008, 2012). Les affleurements primaires
de quartzite ne présentent pas de restriction particulière ni qualitative ni quantitative. On y trouve des
blocs de toute taille, aux arrêtes saillantes et en importante quantitité. Ceux-ci sont cependant plus
circoncis dans l’espace, se présentant beaucoup plus ponctuellement que les affleurements
secondaires, amplement distribués dans la région. Quant à l’andésite, on en connaît un affleurement
primaire, mais situé à une quarantaine des sites étudiés.
Une autre contrainte liée à l’approvisionnement est d’ordre techno-économique. Le façonnage
bifacial, afin de confectionner les instruments lancéolés mentionnés plus haut, implique un volume de
matière première beaucoup plus conséquent que pour le débitage laminaire (Restifo et Hoguin 2012).
En effet, ce type de façonnage comprend plusieurs séquences - au moins trois, sur un support
consistant en un éclat de dimensions bien supérieures à la pièce finale (Fig. 9). Ce support, pour
répondre aux exigences d’un tel schème de façonnage, devra présenter des caractéristiques pouvant
éventuellement requérir la préparation préalable des plateformes et des surfaces de débitage. La pièce
façonnée finale présentera dans l’ensemble la même silhouette, la même longueur, la même largeur et
le même module (Fig. 2 et 7). En revanche, le débitage laminaire permettra une production beaucoup
plus importante de ces pièces à partir d’un seul et même bloc. Dans ce cas, le façonnage sera moindre,
puisque la pièce possédera des caractères préalables déjà normalisés sur le support. Ce qui, sur le
long terme, peut s’avérer conséquent pour l’approvisionnement de matières premières, surtout s’il s’agit
d’une production importante.
Les méthodes du débitage laminaire
En observant certains produits obtenus, l’initialisation du débitage laminaire semble consister
à enlever une courte série de lames à partir des convexités et des angles naturels du bloc non travaillé
(Fig. 8–6 à 8-9, Fig. 10). L’aménagement ou le réaménagement de crêtes, partiel sur les deux pans ou
seulement sur un seul pan, destiné à produire plus de cintre et de carène, est parfois exécuté pour
initialiser ou réinitialiser le débitage (Fig. 8-1, 8-2, 8-4, 8-5 et 8-6). L’initialisation ne semble donc jamais
être très longue et produit des supports aux dimensions peu communes en rapport à l’essentiel des

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supports produits (Fig. 8-7, 8-8 et 10). Les lames produites ensuite en plein débitage présentent
généralement une préparation soignée de la corniche par retouche et abrasion du futur point d’impact.
La version la moins intégrée du débitage laminaire montre l’utilisation d’une plateforme et
d’une surface de taille exploitée par débitage semi-tournant (Fig. 11-1, 11-2 et 11-3). Nous entendons
ici par intégration le volume exploité par rapport au volume total du bloc (Boëda 1997). Un débitage
tournant produisant des nucléus pyramidaux a pu également être mis en évidence par l’intermédiaire
de lames outrepassées (Fig. 8-3). Observant les bords abrupts de certains produits, il semble également
que l’exploitation frontale (sensu Delagnes et al. 2007 ; Fig. 1-1) ait également été effectuée en
(Fig. 8-1, 8-2, 8-4 et 8-5). Quelques tablettes partielles et éclats de dégagement latéral de corniche,
présentant des dos dans le premier cas ou des négatifs d’enlèvements dans le second avec des
enlèvements parallèles transversaux et leurs contre-bulbes, témoignent de réactivation des plateformes
et surfaces d’enlèvements de débitage tournant et semi-tournant. Plusieurs produits et nucléus montrent
également la mise en place de deux plateformes opposées, utilisées de façon alterne. Dans la version
la plus intégrée de ce procédé, deux surfaces d’enlèvements opposées, de type facial (Delagnes et al.
2007 ; Fig. 1-1), formant une charnière de contact ou continuant par l’intermédiaire d’une série semi-
tournante, sont utilisées (Fig. 11-4 et 11-5). Ces surfaces sont hiérarchisées, l’une permettant la mise
en place des plateformes nécessaires au débitage des enlèvements produits sur l’autre.
Sur certains nucléus, on peut constater qu’une séquence de débitage lamellaire est parfois intercalée
(Fig. 11-4). Un fractionnement de la production semble ainsi avoir lieu (Fig. 10). Des lamelles ont été
retrouvées dans certains sites, mais il est difficile de savoir si celles-ci répondent aux besoins d’une
conception volumétrique particulière en tant qu’enlèvements prédéterminants ou à une production
intercalée de supports.
Le façonnage et la retouche
Comme nous l’avons déjà mentionné, sur les sites étudiés, le débitage laminaire coexiste en
proportions différentes (Fig. 6) avec des pièces bifaciales façonnées de module laminaire. L’étude du
façonnage, selon qu’il s’effectue sur lame ou sur les pièces bifaciales mentionnées, nous permettra de
comprendre le changement technologique qui s’opère durant la charnière de l’Hypsithermal -
ca. 6 000 ans BP. Considérant que le façonnage et les retouches servent autant à créer des fils
particuliers qu’à normaliser et créer des silhouettes, il est important de prendre en compte les données
métriques des instruments étudiés. L’étude du coefficient de variation - CV, qui permet d’étudier les
fluctuations ou les tendances à la stabilité, nous permettra de déterminer le degré relatif de
normalisation des différentes dimensions - longueur, largeur et épaisseur. Un T-Test permettra de
montrer s’il existe des différences concluantes quant à la dispersion et la moyenne de chaque dimension
d’un type de pièce à l’autre.

Les instruments lancéolés bifaciaux - ca. 7 000-5 000 ans BP


En observant les négatifs des enlèvements de ces instruments, un façonnage est facilement
identifiable à partir d’au moins 3 séquences de taille (Fig. 2 et 9). Celles-ci ont du impliquer un façonnage
assez long par percussion directe, dure ou tendre, puis une finition par retouche marginale, régulière et
parallèle, pouvant être denticulée, effectuée par pression. Le support original n’est pas connu, mais on
peut supposer, étant donné les caractéristiques des matières premières utilisées - en général de la
quartzite ou de l’andésite, l’utilisation de gros éclats ou entames prédéterminés, voir même de petites
plaquettes (Fig. 9). La majeure partie de ces outils étant fracturée, il est difficile de déterminer la
pertinence statistique de la normalisation de leur longueur. Celle-ci est plus ou moins concluante sur le
peu de produits entiers montrant un coefficient de variation plutôt peu élevé - CV=14%. En tout cas, la
largeur de ces outils montre un coefficient faible - CV=9%, signe de la normalisation de cette dimension.
L’épaisseur, au contraire, est fluctuante par rapport aux autres dimensions - CV=16%. Il en est de même
pour le type de section, allant de biconvexe plane à en arc de cercle en passant par tout type de section
asymétrique et plan-convexe (Fig. 2 et 9). Dans ce dernier cas, si la retouche finale montre une
alternance des contre-bulbes, le façonnage préalable pourrait bien avoir été effectué selon une
conception plan-convexe avec hiérarchisation du traitement des surfaces (Boëda 1997).

Les instruments lancéolés sur lames - ca. 6 000/4 000 ans BP


Les lames les plus grandes - entre 80 et 140 mm, sont utilisées telles quelles ou avec une
retouche marginale parallèle (Fig. 8). Une grande partie de la production, provenant du plein débitage,
plus normalisée que les grandes lames (Fig. 8-7 et 8-8, Fig. 10), servira à la confection d’outils à la

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silhouette lancéolée aux bords droits ou convexes (Fig. 7). Pour transformer les supports en outils, on
peut observer le façonnage de toute la face dorsale ou seulement d’un bord pour, dans ce dernier cas,
former un angle abrupt. La finition consiste en une retouche par pression d’enlèvements marginaux et
parallèles, directs ou bifaciaux, sur un seul ou sur les deux bords, et pouvant être denticulés (Fig. 7). Il
s’agit ici du même schéma de façonnage que celui des instruments bifaciaux précédemment décrits.
Les sections obtenues sont également variées, pouvant être plan-convexe, triangulaire, triangulaire
asymétrique ou trapézoïdale. Les dimensions - longueur CV=16%, largeur - CV=11% et épaisseur -
CV=14,5%, sont plus ou moins régulières mais, comme pour les pièces bifaciales précédemment
décrites, ce sont les dimensions qui varient le plus, bien que, dans ce cas, dans une moindre mesure
que dans le cas des pièces bifaciales.
Le façonnage de ces instruments sur lames comprend également un amincissement du bulbe
par des retouches envahissantes et rasantes (Fig. 7). Ces dernières observations ont été faites à la
Puna de Salta (López 2008), montrant qu’il s’agit d’un phénomène régional et non pas seulement local.
Les observations faites dans la région chilienne mentionnent des pièces laminaires aux bords
convergents bifaciaux ou de retouche directe (Nuñez et al. 2005), mais ne précisent pas si le bulbe à
été aminci ou non. Cet amincissement pourrait avoir des conséquences fonctionnelles importantes. En
effet, le coefficient de variation appliqué sur l’épaisseur de la partie proximale amincie montre une
certaine standardisation - CV=10%.

Etude comparative
Nous venons de voir que le façonnage des pièces sur lames et des pièces bifaciales suit un
schème particulier : deux séquences d’enlèvements couvrants à percussion directe - dure ou tendre,
puis une retouche parallèle marginale, par pression. Celui-ci montre des variantes qui peuvent dépendre
du support - lame ou pièce bifaciale, des objectifs fonctionnels ou encore des degrés différents de
savoir-faire. Dans sa représentation abstraite, ce schème idéal de façonnage particulier montre une
certaine inertie dans sa transmission à travers le temps, puisque il est appliqué sur divers types
d’instruments, particulièrement les pointes de projectile (Fig. 12), depuis la fin de l’Holocène ancien
dans la Puna du Chili (Núñez et al. 2005) et dans notre zone d’étude. Les deux premières pièces
représentées dans la figure 12 datent de la fin de l’Holocène ancien et du début de l’Holocène moyen
(Hoguin et Yacobaccio 2012). Le schème se transmet ensuite pour la pièce bifaciale et enfin sur
l’instrument sur lame (Fig. 12 à droite). Ces deux derniers types de pièce nous intéressent
particulièrement car nous pensons qu’ils pourraient s’inscrire dans la même lignée d’instruments,
contrairement aux deux premières, seulement en relation par leur schème de façonnage.
De cette façon, la comparaison des dimensions - longueur, largeur et épaisseur, nous fournit
de nouvelles données en plus de la morphologie pour montrer leurs similitudes et leurs différences. Les
projections bidimensionnelles de la longueur et de la largeur d’une part (Fig. 13), de la largeur et de
l’épaisseur d’autre part (Fig. 14) et des deux types de pièces - instruments sur lames et instruments sur
pièces bifaciales, montrent une nette superposition. Par ailleurs, le T-Test ne révèle pas de différence
concluante quant à la fluctuation des valeurs de la longueur - probabilité d’avoir la même distribution de
68%, ni quant à la moyenne - probabilité d’avoir la même moyenne de 39*. Il en est de même pour la
largeur - probabilité d’avoir la même distribution de 42*, probabilité d’avoir la même moyenne de 54*.
En revanche, on peut observer une certaine différence dans l’épaisseur des pièces bifaciales, en
relation avec celle des instruments sur lames (Fig. 15 et 16). Le T-Test vient corroborer cette différence
car, si la probabilité de montrer la même fluctuation n’est pas concluante - probabilité d’avoir la même
distribution de 40*, la probabilité d’avoir la même moyenne est en revanche très basse - p=2%,
accentuant la distinction générale de l’épaisseur d’un type de pièce - lancéolé sur lame, à l’autre -
lancéolé sur biface. Cette différence est encore plus marquée quand on observe les très faibles valeurs
et variations de l’épaisseur de la seule partie proximale des instruments sur lame à l’endroit où le bulbe
a été aminci (Fig. 16).
La silhouette, la longueur, la largeur et leur schème de façonnage, nous permettent de
construire une forte relation entre ces deux types de pièce, les plaçant au sein d’une même lignée
d’outils (sensu Boëda 1997). La façon particulière de mettre en forme différents outils a du être apprise
et répétée comme un schème idéal durant tout l’Holocène moyen, reflétant une certaine stabilité
comportementale dans l’apprentissage et la transmission des connaissances liées à la taille. Cette
stabilité est cependant perturbée par de nombreux changements, tant au sein des modes de débitages

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qu’au niveau des instruments, changements sûrement liés à des raisons techniques, productives et
techno-économiques autant qu’à des besoins fonctionnels et à des nécessités liées au fonctionnement.

La lignée laminaire dans son contexte régional


Evolution des outils et des systèmes techniques
Si les changements dans les modes de débitage doivent être liés à des besoins économiques
changeants, en relation à l’approvisionnement des matières premières, ils peuvent également être liés
à de nouvelles nécessités fonctionnelles et de fonctionnement. En effet, l’évolution de l’outil précède et
conditionne souvent celle des modes de débitage (Boëda 1997). Nous observons ainsi à travers le
temps l’évolution que connaissent certains types d’outils, façonnés de la même façon durant tout
l’Holocène moyen et appartenant donc à la même lignée de façonnage (Fig. 12). L’emmanchement
semble jouer un rôle important dans cette évolution puisque les pointes tétragonales et triangulaires à
ailes et base concave de la première moitié de l’Holocène présentent des éléments pratiques pour leur
fixation sur un manche (Hoguin et Yacobaccio 2012). Durant la deuxième moitié de l’Holocène, les
exigences fonctionnelles semblent différer puisque les dimensions de ces instruments s’agrandissent.
Le besoin qui prédomine est la nécessité d’un module laminaire allongé et d’une morphologie lancéolée,
qui perdurera malgré un changement important dans la production avec l’introduction du débitage
laminaire. Si la réponse à la question : Pourquoi passer d’un façonnage bifacial complet à une
production de lames ensuite partiellement façonnées et retouchées ?, paraît logique d’un point de vue
de l’économie des matières premières et du mode de production, il est également nécessaire de
souligner l’importance de la réduction de l’épaisseur et de sa variabilité d’un point de vue de
l’emmanchement, en considérant autant l’épaisseur que la standardisation. Ceci est d’autant plus vrai
que la partie du bulbe est systématiquement amincie par retouches pour les instruments lancéolés sur
lames. Dans un système technique impliquant plusieurs chaînes opératoires et différentes matières
premières, ces observations sont d’une grande importance puisqu’elles peuvent refléter des
changements aussi bien techniques qu’économiques, plus globaux. De la même manière, d’un point de
vue du fonctionnement des outils, l’aérodynamisme des instruments et leur poids doivent être
accompagnés par des caractéristiques compatibles du manche. L’évolution des gestes techniques, du
fonctionnement de l’outil complet - incluant les techniques de fixation sur le manche, et du système
technique complet, a des répercussions des plus importantes sur toutes les chaînes opératoires. Il faut
également envisager la possibilité que ces instruments lancéolés n’aient pas été emmanchés, mais
simplement manipulés à main nue. Dans ce cas, l’amincissement du bulbe ne serait pas fonctionnel, au
moins dans une seconde étape de l’évolution, il serait alors le résultat d’une tradition technique forte.
Quant à la relation de ce système aux activités cynégétiques, il serait plus probable que ce
soit les petites pointes lancéolées contemporaines qui soient liées à la chasse, certaines d’entre elles
présentant des fractures en coup de burin (Hoguin 2011, Fig. 23). Etant donné les caractéristiques des
instruments lancéolés sur lame, certains combinant bord abrupt et tranchant naturel, d’autres opposant
des fils aux angles semblables, ceux-ci paraissent être liés à une production versatile dans ses objectifs
fonctionnels, tel que cela a été observé par López (2008) pour la Puna de Salta. Ceci n’empêche pas
que certains de ces instruments aient été destinés à un emmanchement sur hampe et utilisés pour la
chasse, dans un système mixte lors de chasses collectives utilisant plusieurs techniques comme cela a
été proposé par Aschero et Martínez (2001) pour Antofagasta de la Sierra dans la province de
Catamarca. Il pourrait en avoir été de même pour les pièces bifaciales lancéolées étant donné que
celles-ci présentent une importante variabilité de leurs sections et sont associées à d’autres types
d’instruments et de pointes. La versatilité fonctionnelle a d’ailleurs également été évoquée pour ce type
de production (Cardillo 2004).
Ce qui apparaît ici, c’est que la généralisation, au niveau local, du débitage laminaire est liée
au bon fonctionnement d’outils allongés mais plus fins qu’à l’époque précédente. Le temps de
production est également un facteur à prendre en compte, qui, à cause de l’approvisionnement en
matières premières est plus court pour le débitage laminaire que pour le façonnage bifacial. Dans le
premier cas, la planification est nécessairement plus importante car elle implique un approvisionnement
principal en matières premières d’affleurements primaires.

Un lien avec les méthodes récurrentes antérieures ?


La question qui maintenant survient est de savoir si le débitage laminaire est une invention
locale ou si son émergence est le fruit d’une diffusion. Pour y répondre, il est nécessaire de rechercher

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si certaines connaissances techniques étaient présentes dans les débitages antérieurs au débitage
laminaire et s’il est possible de faire un lien entre ces différents modes de production technique.
Ainsi, il est peut-être possible de mettre en relation les méthodes récurrentes unipolaires et
SSDA avec le débitage laminaire. En effet, certains des nucléus présentent des enlèvements plutôt
allongés, suggérant la possibilité d’obtenir des lames de cette manière (Fig. 4-1). Certains nucléus très
épuisés sont d’ailleurs difficiles à attribuer à l’une ou l’autre méthode (Fig. 11-1, 11- 2 et 11-3). Le
débitage laminaire marquerait une nouvelle étape avec la préparation des plans de frappe et des
surfaces de débitage afin de permettre une production plus intégrée (Fig. 11-4 et 11-5). La question qui
se pose est alors de savoir si les débitages récurrents, multidirectionnels et SSDA, présentent le
potentiel et les connaissances techniques nécessaires permettant de franchir le pas vers le débitage
laminaire, dans un contexte où les populations se mettraient à innover pour trouver de nouvelles options
techniques.
Il s’agirait d’une hypothèse à tester dans les futures recherches, étant donné un cadre
géographique et chronologique pas encore assez consolidé. On ne connaît pas bien la distribution totale
de ce phénomène ; seulement 5 sites à séquence incomplète sont datés pour la Puna Sèche en
Argentine, 5 dates pour 3 contextes différents où se retrouvent des lames, c’est peu pour infirmer ou
confirmer cette hypothèse.

Conclusions
Dans la Puna d’Atacama, en Argentine, on voit le débitage laminaire surgir comme un
nouveau mode de production technique, marquant un changement technologique substituant des
méthodes de débitage récurrents, multidirectionnels et SSDA. Vers la fin de la première moitié de
l’Holocène moyen – 7 000/6 000 ans BP, c’est le façonnage qui est l’objet d’investissements et de soins
techniques particuliers. Cet investissement technique est ensuite porté vers le débitage avec
l’introduction de la production laminaire. Ce changement technique est particulièrement lié à la
production d’un instrument normalisé, lancéolé, de module laminaire. Ce sont les lames de plein
débitage qui semblent être utilisées pour ce type d’instrument. Si les autres produits sont intégrés dans
l’outillage, ils ne semblent pas être l’objectif principal de la production.
Les possibles raisons de ces changements ont été évoquées au cours de cet article.
Rappelons que nous sommes dans un contexte de croissance démographique et d’importantes
mutations techniques (Aschero et Martínez 2001, López 2008, Muscio 2012). Les innovations
auxquelles nous avons affaire seraient justement la conséquence de cette croissance (Muscio 2012).
N’oublions pas que nous sommes dans un environnement où le risque est important (selon la définition
de Winterhalder et al. 1999, voir aussi Muscio 1998, Yacobaccio 1994), dans lequel le comportement
inventif n’aurait pas forcément de retour bénéfique et donc aucune raison d’être. Il n’y aurait
effectivement pas de raison de changer de chaîne opératoire, dans le cas de la confection d’instruments
lancéolés sur pièces bifaciales, si celle-ci répondait aux demandes de production et de fonction requises
par une population dans son environnement. Nous avons déjà mentionné le besoin d’une production
plus grande pour une population plus importante, nécessitant donc de rentabiliser également
l’approvisionnement en matières premières. L’investissement technique dans le façonnage deviendrait
petit à petit obsolète car peu rentable, alors que le débitage laminaire, permettrait une meilleure gestion
du risque étant donné ses coûts et bénéfices (sensu Fitzhugh 2001, voir aussi Valentin 2007, Restifo et
Hoguin 2012). Les aspects fonctionnels ne sont bien sûr pas à négliger dans une lignée technique
d’outils où les modes de production technique changent. L’épaisseur et l’emmanchement de ces
instruments semblent avoir également un rôle important dans l’évolution technique que connaît
l’instrument lancéolé de module laminaire. Enfin, il est important de souligner que le débitage laminaire
peut surgir comme innovation par l’afflux d’informations au sein de différentes populations
interconnectées et à mobilité résidentielle réduite dans un environnement fractionné (Muscio 2012). Ces
populations ayant de nouvelles nécessités techniques, éprouvent le besoin d’investir dans l’innovation
pour trouver de nouvelles options adéquates dans un environnement où le risque est important (López
2008, Muscio 2012, Restifo et Hoguin 2012).
Maintenant, reste à savoir si le débitage laminaire est une invention locale ou l’objet d’une
diffusion. Plusieurs observations, mentionnées dans cet article soulignent l’apport indéniable du substrat
technologique local. Cependant, son émergence et sa distribution régionale ne sont pas encore très
claires et seront le sujet de futures recherches.

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Remerciements
Ce travail a été réalisé à la suite d’un colloque organisé durant le congrès UISPP 2011 à l’Université de Santa
Catalina à Florianópolis - Brésil. Je remercie les organisateurs de ce colloque : María Farrias et Antoine Lourdeau,
pour leur cordiale invitation. Je remercie beaucoup Eric Boëda et Hugo Yacobaccio pour leurs commentaires et
leurs critiques qui ont permis d’améliorer considérablement cet article. Je souhaite également remercier Paula
Barros et Federico Restifo pour leurs lecture et corrections effectuées sur la version en espagnol. Ce travail a été
réalisé dans le cadre du projet PIP 3173 – CONICET dirigé par Hugo Yacobaccio, de l’Université de Buenos Aires,
de l’Université de Paris X Nanterre et de l’UMR 7041, équipe ANTeT.

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Tableau 1 –
Sites à lames, date-s et abondance.
________________________________________________________________________________________
Tabla 1 –
Sitios de hojas, fechado-s y abundancia

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Figure 1 –
Carte de répartition des sites à lames ou contemporains - deuxième moitié de l’Holocène moyen, dans les
Andes Centre-Sud
________________________________________________________________________________________
Figura 1 –
Mapa de distribución de los sitios con hojas o contemporáneas - segunda mitad del Holoceno medio,
en los Andes Centro-Sur

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Figure 2 –
Pointes bifaciales lancéolées de l’Holocène moyen – 7 000-5 000 ans non cal. BP.
1: Préforme, 2 & 3 : Instrument fini.
Provenance: Lapao Grande
________________________________________________________________________________________
Figura 2 –
Pointes bifaciales lancéolées de l’Holocène moyen -7 000-5 000 ans non cal. BP.
1: Préforme, 2 & 3 : Instrument fini.
Provenance: Lapao Grande

Figure 3 –
Lames et instruments laminaires du niveau 4 du site Hornillos 2
________________________________________________________________________________________
Figura 3 –
Hojas e instrumentos laminares de la capa 4 del sitio Hornillos

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Figure 4 –
Nucléus de la première moitié de l’Holocène moyen. Site: La Playa - Susques, Province de Jujuy
________________________________________________________________________________________
Figura 4 –
Núcleos de la primera mitad del Holoceno medio. Sitio: La Playa - Susques, Provincia de Jujuy

Figure 5 –
Instruments avec fil sinueux comme partie préhensive - première moitié de l’Holocène moyen.
Site: Hornillos 2, niveau 5 - Susques, Province de Jujuy
________________________________________________________________________________________
Figura 5 –
Instrumentos con filo sinuoso como parte preensiva - primera mitad del Holoceno medio.
Sitio: Hornillos 2, capa 5 - Susques, Provincia de Jujuy

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Figure 6 –
Pourcentages des lames et des instruments de module laminaire sur les sites de la région de Susques
________________________________________________________________________________________
Figura 6 –
Porcentajes de las hojas y de los instrumentos con módulo laminar de los sitios de la región de Susques

Figure 7 –
Instruments lancéolés façonnés sur lame de la région de Susques
________________________________________________________________________________________
Figura 7 –
Instrumentos lanceolados adelgazados sobre hojas en la región de Susques

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Figure 8 –
Différents types de lames de la région de Susques
__________________________________________________________________________________________
Figura 8 –
Diferentes tipos de hojas en la región de Susques

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Figure 9 –
Schéma opératoire idéal de façonnage des instruments lancéolés bifaciaux
__________________________________________________________________________________________
Figura 9 –
Esquema operativo ideal de adelgazamiento de instrumentos lanceolados bifaciales

Figure 10 –
Projection bidimensionnelle de la longueur et de la largeur des différents types de produits issus du
débitage laminaire dans la région de Susques
__________________________________________________________________________________________
Figura 10 –
Proyección bidimensional del largo y del ancho de los diferentes tipos de productos obtenidos por extracción de
hojas en la región de Susques

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Figure 11 –
Nucléus à lames de la région de Susques
________________________________________________________________________________________
Figura 11 –
Núcleos de hojas en la región de Susques

Figure 12 –
Transmission du schème de façonnage à travers divers instruments.
1 & 2 : première moitié de l’Holocène moyen, 2 & 3: deuxième moitié de l’Holocène moyen.
__________________________________________________________________________________________
Figura 12 –
Transmisión del esquema de adelgazamiento a través varios instrumentos.
1 & 2 : primera mitad del Holoceno medio, 2 & 3 : segunda mitad del Holoceno medio.

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Figure 13 –
Projection bidimensionnelle de la longueur et de la largeur des instruments lancéolés sur bifaces et sur
lames dans la région de Susques
________________________________________________________________________________________
Figura 13 –
Proyección bidimensional del largo y del ancho de los instrumentos lanceolados sobre bifaces y sobre hojas en la
región de Susques

Figure 14 –
Projection bidimensionnelle de la largeur et de l’épaisseur des instruments lancéolés sur bifaces
et sur lames dans la région de Susques
________________________________________________________________________________________
Figura 14 –
Proyección bidimensional del ancho y del espesor de los instrumentos lanceolados sobre biface
y sobre hojas en la región de Susques

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Figure 15 –
Boxplots de la largeur des instruments lancéolés sur bifaces et sur lames dans la région de Susques
________________________________________________________________________________________
Figura 15 –
Boxplots del ancho de los instrumentos lanceolados sobre bifaces y sobre hojas en la región de Susques

Figure 16 –
Boxplots de l’épaisseur des instruments lancéolés sur bifaces et sur lames,
et des bulbes de ces derniers, dans la région de Susques
________________________________________________________________________________________
Figura 16 –
Boxplots del espesor de los instrumentos lanceolados sobre bifaces y sobre hojas, así como de los bulbos para
estos últimos, en la región de Susques

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Las investigaciones arqueológicas de los años 1990 en la Puna de los Andes centro-sur
carecían de datos para el Holoceno medio – 8 000-4 000 años C14 AP, lo que llevó a algunos
investigadores a hablar de un “Silencio Arqueológico” (Núñez y Grosjean 1994), sin embargo
investigaciones más recientes permitieron hallar nuevos sitios y nuevos datos (Aschero et al.
1993/1994, López 2008, Muscio 2004, Yacobaccio et al. 2007). Estos mostraban la importancia de la
caza de camélidos para las poblaciones cazadoras-recolectoras en relación al Holoceno temprano, lo
cual estuvo acompañado de innovaciones tecnológicas principalmente relacionadas a nuevas técnicas
de caza (Aschero y Martínez 2001). Hacia el final de este periodo, los datos arqueo-faunísticos avalan
la existencia de estrategias de protección de manadas y posteriormente de domesticación de camélidos
llevando a los cazadores-recolectores a añadir a su modo de vida estrategias pastoriles, conservando
prácticas de caza (López 2008, Yacobaccio et al. 1997/1998). En este contexto, en varios sitios de la
Puna Seca y en ambas vertientes de la Cordillera, se puede observar la generalización de la tecnología
de hojas (López 2008).
En este trabajo presentaremos nuevos datos procedentes de los sitios del área de Susques,
donde varias terrazas superficiales y un alero presentan productos de la tecnología de hojas (Fig. 1).
Se comparan estos datos con aquellos de los otros sitios de la región. De esta manera, contribuiremos
a saber cómo y por qué surge y se generaliza la tecnología de hojas en la región.

El contexto regional
La Puna de Atacama es un sector de la Puna Seca que comparten Chile y Argentina. De
forma general la Puna se puede considerar como un desierto de altura - arriba de los 3 000 msnm, que
se caracteriza por la hipoxia y una baja productividad primaria. La presión atmosférica es baja, la
radiación solar es intensa, las estaciones son marcadas en cuanto a las precipitaciones y la amplitud
térmica diaria es alta. Las precipitaciones son impredecibles, lo que a su vez ocasiona sequías
prolongadas. Así este ambiente está segmentado y presenta una importante variabilidad en cuanto a
los recursos disponibles. La biomasa disponible se distribuye en zonas de concentración de nutrientes
– ZCN - restringidas y variables (Morales 2010, Yacobaccio 1994). La fauna presente en estas zonas
se compone de especies de camélidos - vicuñas y guanacos, de grandes roedores - vizcachas y
chinchíllidos, y un pequeño ciervo - taruca.
Durante el Holoceno medio, los diferentes proxies paleo-ambientales en relación al Holoceno
temprano registraron un crecimiento generalizado de sequía en la Puna, sin embargo, con variaciones
importantes en algunas localidades. Tal es el caso de Susques, por ejemplo, donde las condiciones
más húmedas del Holoceno temprano persisten hasta alrededor de 7 500 años C14 AP, aunque
registrando algunas fluctuaciones tal como un pulso seco alrededor de 8 300 años C 14 AP (Yacobaccio
y Morales 2005). La sequía alcanza su máximo y se generaliza alrededor de 6 000 años C 14 AP,
fenómeno llamado Hipsitermal, y continúa hasta fines del Holoceno medio (Núñez y Grosjean 1994).
Violentas tormentas son también registradas para esta época (Núñez et al. 1997).
En este contexto, los estudios de aprovisionamiento en materias primas mostraron que las
poblaciones habrían disminuido su movilidad residencial (Yacobaccio et al. 2000, Yacobaccio 2010).
Los análisis paleo-ambientales sugirieron también que las poblaciones se habrían repartido de forma
heterogénea en el espacio en parches restringidos pero apropiados para la ocupación humana
(Yacobaccio y Morales 2005). Se planteó que en este contexto diversos eventos de fisión y fusión de
varios grupos para cazas colectivas usando simultáneamente diferentes técnicas de caza fueron
responsables de la diversificación de puntas de proyectil, y de la aparición de nuevas tecnologías tal
como estructuras de tipo parapeto (Aschero y Martínez 2001). Asimismo, tal como lo muestran las
importantes densidades de material, tanto en superficie como en los aleros, particularmente en
contextos donde predomina la tecnología de hojas, las poblaciones parecen haber conocido un

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importante crecimiento demográfico hacia fines del Holoceno medio (López 2008). Esta época parece
marcada por importantes mutaciones culturales y por un flujo de informaciones consecuente entre
poblaciones interconectadas (Muscio 2011). Durante el final del Holoceno medio, en varias regiones de
la Puna, se pudo contrastar la domesticación de los camélidos y prácticas pastoriles, sin dejar de lado
por completo las actividades cinegéticas (Aschero 1994, López 2008, Núñez et al. 2005, Yacobaccio
et al. 1997/1998).

Algunas reflexiones sobre la innovación y la evolución de las técnicas


La impredictibilidad y la segmentación de las zonas donde se concentran la biomasa animal
y vegetal caracterizan la Puna como ambiente de riesgo (López 2008, Muscio 2004, Yacobaccio 1994).
Siguiendo el enfoque de estos autores, el riesgo se define como la variación impredecible en el
resultado del comportamiento consecuencia de las diferentes tomas de decisión humana (sensu
Winterhalder et al. 1999). Tal como lo plantearon algunos autores, el riesgo es un aspecto importante
a tomar en cuenta para el estudio técnico (Fitzhugh 2001, Valentin 2008).
Para algunos autores, el comportamiento inventivo es una decisión costosa en tiempo y
energía, entonces propensa al riesgo, dado que su resultado no es predecible (Fitzhugh 2001). En el
caso de la tecnología lítica, el costo sería expresado más bien en términos de aprovisionamiento de
materias primas y en la economía de talla, particularmente si las rocas son de difícil acceso o no locales.
Sin embargo en un contexto ambiental inestable, la experimentación y la diversificación de las técnicas,
aunque costosas, pueden surgir como opciones posibles de la toma de decisión para encontrar
soluciones adversas al riesgo. Podrán resultar importantes cambios tecnológicos que podrán tener una
visibilidad arqueológica.
En evolución de las técnicas, observamos frecuentemente que la evolución del instrumento
precede a la de los medios de producción técnica (Boëda 1997). En efecto, un nuevo modo de talla
tiene éxito solamente por los nuevos productos para los cuales está orientado (Pélegrin 2000). Veremos
en este trabajo como la tecnología de hojas en el contexto estudiado propone una solución distinta,
considerada menos costosa sobre muchos aspectos siguiendo este enfoque, reemplazando así el
façonnage bifacial para manufacturar un mismo tipo de artefacto (Restifo y Hoguin 2012),
particularmente si consideramos que la producción de hojas no es más compleja que aquella de una
pieza bifacial en términos de conocimientos técnicos (Boëda 1997).

Contexto de emergencia y generalización de la tecnología de hojas


A continuación se describirán los aspectos tecnológicos del Holoceno medio. Este período se
caracteriza por ser diversificado tecnológicamente hablando, y por numerosas innovaciones. El objetivo
de este aparte será de describir y compilar los distintos datos disponibles en la bibliografía sobre las
distintas técnicas y artefactos presentes, su cronología y sus particularidades.

Los conjuntos líticos de la primera mitad del Holoceno medio


Para la primera mitad del Holoceno medio - 8 000-6 000 años C14 AP, los conjuntos líticos de
diferentes sitios: Quebrada Seca 3, Alero Cuevas, Hornillos 2, presentan una diversificación de las
puntas de proyectil (Aschero y Martínez 2001, Hoguin 2011, López 2008, Restifo y Hoguin 2011). Esta
diversificación no se restringe solamente al aspecto tipológico de las puntas de proyectil, sino que se
evidencia también en el aspecto tecnológico (Hoguin 2011, Restifo y Hoguin 2012). La mayoría de estas
puntas parece sin embargo haber sido confeccionada siguiendo un mismo patrón de façonnage
dominante durante este período (ver capítulo façonnage y retoque). En efecto, tanto en la Puna Salada
que en la Puna Seca, algunas puntas bifaciales se destacan particularmente por su morfología
lanceolada y con un módulo longitud/ancho ampliamente superior a 2 (Aschero et al. 1993/1994,
Cardillo 2004, Hoguin 2011, López 2008, Martínez 2003, Núñez et al. 2005; Fig. 2). En cuanto a la
extracción de las formas bases utilizadas para los artefactos en general, no es fácil reconstruir los
distintos modos de producción técnicos de estos instrumentos en particular, dado que todas las etapas
no son presentes en los sitios estratificados.
Dentro de la aparente diversidad de los tipos de extracción de formas bases para el Holoceno
medio, es de interés observar la presencia de unos instrumentos sobre hojas hacia fines del Holoceno
temprano, en el nivel 4 de Hornillos 2 en Argentina (Fig. 3) y en el nivel VII de Tulán 67 en Chile

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(Tabla 1; Fig. 1). Estas formas bases ya no estarían presentes en los contextos fechados el inicio del
Holoceno medio, hasta alrededor de 6 500-6 300 años C14 AP.
Alrededor de ca 7 500 años C14 AP, por asociación entre ciertos tipos de instrumentos
encontrados en sitios de superficie y en estratigrafía - tales como las puntas San Martín (Hoguin y
Yacobaccio 2012), podemos observar la presencia de una talla por superficies alternas - SSDA
(Fig. 4-4 ; sensu Forestier 1993), un método recurrente unipolar (Fig. 4-1) y multidireccional (Fig. 4-2 et
3), que muestran una integración compleja y jerarquizada de las distintas series de formas bases
obtenidas, más o menos alargadas, dando lugar a varios instrumentos. Algunos de ellos presentan una
cuidadosa preparación de la cornisa (Hoguin y Yacobaccio 2012). Se pudo igualmente atribuir a este
período - inicios del Holoceno medio, unos instrumentos manufacturados sobre lascas grandes - cuya
producción no se corresponde con los métodos de talla mencionados, con un filo sinuoso sirviendo a
la prensión manual (Fig. 5).
Para el momento del Hipsitermal, el nivel 2 del alero Hornillos 2, fechado alrededor de 6 300-
6 100 años AP (Tabla 1) es revelador de la diversidad tecnológica de este período. En aquel nivel, se
puede observar la presencia de fragmentos y de preformas de las puntas bifaciales lanceoladas
mencionadas más arriba. Unos núcleos SSDA y recurrentes unipolares semi-rotando están también
presentes, pero la inversión técnica parece sin embargo menor que para los inicios del Holoceno medio.
Unos instrumentos manufacturados sobre lascas primarias gruesas más anchas que largas,
adelgazados y terminados por un retoque charnelado son también presentes en este contexto (Hoguin
2011). A partir de ca. 6 300 años AP, y hasta los alrededores de 4 000-3 500 años AP, existen puntas
bifaciales lanceoladas - también llamadas foliáceas o en mandorla según los autores, más chicas que
aquellas mencionadas más arriba, son también contemporáneas de este contexto (Aschero y
Yacobaccio 1998/1999, Aschero et al. en prensa, Hoguin 2011, Núñez et al. 2005, 2006). En el caso
del nivel 2 del alero Hornillos 2, estas puntas (Hoguin 2011; Fig. 23) son confeccionadas en materias
primas no disponibles inmediatamente - o bien por la distancia para el caso de la andesita, o bien por
la disponibilidad para el caso de la calcedonia, y muestran una variedad de métodos de retoques y de
uso de distintas formas bases. Esta variabilidad de esquemas operativos para alcanzar el mismo
objetivo fue interpretada como la consecuencia de mutaciones técnicas resultando de una interacción
cultural importante (Hoguin 2011).
En distintas áreas de investigación de la Puna Seca, se pudo observar que estos tipos de
esquemas operativos coexistían con la tecnología de hojas alrededor de 6 500-6 100 años C14 AP, tal
como lo muestra la presencia de algunos instrumentos sobre hojas en el nivel F3 de Alero Cuevas y en
el nivel 2 de Hornillos 2 (Restifo y Hoguin 2012). Aunque los núcleos no son presentes en este contexto,
las hojas presentan características, tal como sus extracciones, que son características de una
tecnología de hojas stricto sensu - implicando la preparación de bloques específicamente orientados a
la extracción de estas formas bases en serie. Para esta época, la tecnología de hojas no parece estar
presente en el norte de Chile en el sitio Huasco – 2 (Núñez et al. 2005), pero se vuelve sin embargo
mucho más notable alrededor de 5 900 años BP en los sitios Tulán 67 y Puripica 33. Es importante
destacar que para este momento fechado aproximadamente del Hipsitermal - ca. 6 000 años AP, y
posteriormente, hojas, núcleos de hojas y puntas bifaciales lanceoladas - mencionadas al inicio de este
capítulo, con sus preformas coexisten en los mismos sitios, que sean superficiales o estratificados -
salvo para los núcleos en este último caso. En Argentina, tal es el caso del nivel 2 de Hornillos 2 (Hoguin
2011), de la cantera-taller de Ramadas (Cardillo 2004, Muscio et al. 2011), o también del nivel F3 de
Alero Cuevas (López 2008, Restifo y Hoguin 2012).
De esta manera es importante destacar la asociación frecuente entre productos del façonnage
bifacial de módulo laminar y de las hojas. Particularmente, en la región de Susques, el estudio de varios
sitios de superficie y un nivel fechado presentando ambas tecnologías - tecnología de hojas y façonnage
bifacial, muestra, más que un importante porcentaje de instrumentos sobre hojas - salvo en el caso de
Lapao 10, un importante porcentaje de instrumentos de módulo laminar (Fig. 6). En este último caso,
cuando el instrumento no fue formatizado sobre una hoja, el módulo fue logrado mediante el façonnage.
Esto nos permite plantear una especulación sobre la importancia del façonnage durante la primera
mitad del Holoceno medio y sobre la importancia de la extracción de formas bases durante la segunda
mitad. Tal como lo podemos observar, el reemplazo de una tecnología por la otra no se hace
abruptamente sino progresivamente.
Tal como lo vimos, el material lítico de la primera mitad del Holoceno medio refleja una
diversidad y una riqueza técnica a nivel regional. Es entonces en un contexto donde se diversifican los

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esquemas operativos que nace la tecnología de hojas stricto sensu, inclusive en sus manifestaciones
más remotas y efímeras.

Cronología y geografía del fenómeno laminar


Analizando la arqueología regional, este fenómeno parece estar restringido solamente a la
Puna seca. Empieza a aparecer tenuemente pero con certeza alrededor de 6 000 años BP, y se vuelve
la tecnología dominante alrededor de 4 000-5 000 años AP. No está presente en los sitios de la Puna
Salada en la Provincia de Catamarca, tales como Quebrada Seca 3, Cueva Salamanca, Peña de la
Cruz o Punta de la Peña (Fig. 1; Aschero et al. 1993-1994, Aschero y Martínez 2001, Hocsman 2006,
Pintar 2004). No aparece tampoco en el contexto oriental de la Quebrada de Humahuaca fechado
alrededor de 4 000 años C14 AP en sitios como Inca Cueva 7 (Fig. 1; Aschero y Yacobaccio 1998/1999).
A su vez, la tecnología de hojas fue evidenciada en la Provincia de Jujuy en distintos sitios de
Salinas Grandes (Fernández Distel 2007) y en la región de Susques (Hoguin 2011), que, para esta
última, será objeto de un análisis más profundo en este artículo. Salinas Grandes posee dos sitios, con
importantes cantidades de hojas adelgazadas, de los cuales solamente uno pudo ser fechado alrededor
de 4 000 años C14 AP. En el área de Susques, a pesar de que la mayor parte del material fue recolectado
en superficie, tal como fue mencionado anteriormente, algunos elementos de tecnología de hojas
aparecen en una capa fechada alrededor de 6 300-6 100 años C14 AP. Hecho poco común para la Puna
argentina, algunos elementos en baja proporción aparecen igualmente para una capa fechada
alrededor de 8 300 años C14 AP (Fig. 5).
La tecnología de hojas fue también bien documentada en la provincia de Salta en canteras-
talleres de Picadero, la Hoyada y Ramadas, así como en Alero Cuevas donde los núcleos y las hojas,
también asociados con importantes cantidades de instrumentos lanceolados formatizados sobre hojas,
fueron evidenciados en contextos fechados entre 5 200 y 4 200 años C 14 AP tal como se menciona en
la tabla 1 (López 2008, 2012, Muscio et al. 2011). Tal cómo en Susques, algunos pocos elementos de
tecnología de hojas aparecen en una capa alrededor de 6 500 años C14 AP (Tabla 1).
En el norte de Chile, la presencia de hojas - llamadas láminas por los autores, fue mencionada
en los sitios de Puripica-1, 33 y 34, Meniques 1, Tulán 52 y 67 en contextos fechados entre 5 500 y 3
500 años C14 AP, como es indicado en la tabla 1 (Núñez et al. 2005, 2006). Es interesante destacar
que todos estos sitios se ubican a la misma latitud que los sitios argentinos (Fig. 1), y que elementos
semejantes están casi ausentes más al norte, en los sitios de la cuenca del Loa, así como en el sitio
Huasco 2, fechado alrededor del Hipsitermal (Núñez et al. 2005). Algunos de estos sitios, tales como
Puripica-1, 33, 34 y Tulán 52 presentan también un conjunto arquitectónico constituido de recintos y de
varias estructuras (Núñez et al. 2005, 2006). Cabe mencionar que la tecnología de hojas perdura en
contextos más tardíos - Holoceno tardío, y está asociado a otros tipos de tecnología tal como la
metalurgia, el textil y la cerámica en sitios como Tulán 54 y 122 presentando igualmente estructuras
más o menos complejas, incluyendo tanto habitaciones como construcciones ceremoniales, recintos y
estructuras funerarias como en el caso de Tulán 54 (Núñez et al. 2006). Estos sitios son mencionados
para la tecnología de hojas pero no son importantes para el aporte de la discusión en este artículo que
se centrará particularmente sobre su emergencia y expansión durante el Holoceno medio. En este
sentido, es importante mencionar la fecha más antigua de Tulán 67 alrededor de 8 200 años AP, donde
la baja proporción de elementos de tecnología de hojas no fue considerada como pertinente por los
autores (Núñez et al. 2005). Sin embargo, dada la evidencia existente para el otro lado de la frontera,
como ha sido mencionado el caso de Hornillos 2, aparece que los contextos tempranos no deben ser
marginalizados para estudiar el fenómeno.
Una primera aparición sin éxito posterior inmediato es entonces probable hacia fines del
Holoceno temprano - ca. 8 300-8 200 años AP, en la Puna de Atacama. Durante este período, dados
los conjuntos que están asociados y la ausencia de núcleos, podría ser interpretado como una
producción efímera y fraccionada. Una nueva aparición tendrá lugar en la época del Hipsitermal - ca. 6
000 años AP, que está vez conducirá a una generalización de la producción en varias regiones de la
Puna Seca entre 5 500 y 3 500 años C14 BP (Fig. 1). Se destaca que este fenómeno ocurre en el marco
del proceso de domesticación y de las prácticas pastoriles tal como fue mencionado más arriba (López
2008, Núñez et al. 2005).

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Las cadenas operativas de producción de artefactos con módulo laminar


Es importante destacar aquí que para obtener artefactos de módulo laminar se puede recurrir
a varios métodos de extracción de formas bases y de formatización de éstas. Por otra parte, es
interesante observar que el façonnage bifacial con objetivo de obtener instrumentos de morfología
lanceolada de módulos laminares – 7 000-5 000 años AP (Fig. 2) precede, a la vez solapándose, la
tecnología de hojas a fin de obtener artefactos muy parecidos – 5 000-4 000 años AP (Fig. 7). Tal como
se mostrará, uno de los principales objetivos de las cadenas operativas de formatización de las formas
bases y de su extracción para este momento, consiste en obtener instrumentos lanceolados de módulo
laminar.
En este capítulo, se presentarán entonces los varios aspectos de las cadenas operativas,
enfocándonos en la importancia de la inversión técnica, ya sea en la extracción de formas bases o en
su formatización para obtener estos artefactos, tomando en cuenta también el aprovisionamiento de
materias primas.
Las materias primas
La explotación, la selección y el aprovisionamiento de las materias primas tienen un rol
importante en las elecciones técnicas. En efecto, todas las materias primas no son siempre apropiadas
para cualquier tipo de talla. En este sentido, la producción de los tipos de hojas no podría ser realizada
sobre nódulos tipo rodados, tal como aquellos transportados por los ríos, o aquellos procedentes de los
conos de deyección volcánicos. En efecto, tomando en cuenta que una iniciación y una preparación de
los bloques es necesaria para obtener hojas, las dimensiones y las características de estas rocas
procediendo de afloramientos secundarios de Susques, que son los más accesibles y disponibles, no
permitirían obtener las dimensiones y las características de las formas bases presentadas en este
trabajo (Fig. 8 y 10). Algunas hojas superan considerablemente los 10 cm y tienen aristas que muestran
la talla previa de una o varias series (Fig. 8-1, 8-2 y 8-5). La mayoría de los bloques mide alrededor de
10 cm, y alcanzan ocasionalmente 20 cm en su largo máximo y presentan convexidades muy suaves
y poco angulosas. Las obsidianas de la región presentándose bajo esta última forma, no serían así
apropiadas para la producción de hojas tal como fue presentada anteriormente (Restifo y Hoguin 2012).
Las materias primas elegidas para la producción de instrumentos con filos convergentes y otros
instrumentos sobre hojas son mayormente cuarcita y andesita, al menos en el noroeste argentino en
las áreas mencionadas anteriormente (Fernández-Distel 2007, López 2008, 2011). Los afloramientos
primarios de cuarcita no presentan restricciones particulares ni cualitativamente ni cuantitativamente.
Allí, los bloques son muy abundantes, de todos los tamaños y con aristas salientes. Estos afloramientos
son sin embargo más acotados en el espacio, aparecen más puntualmente en el paisaje que los
afloramientos secundarios, ampliamente distribuidos en la región. En cuanto a la andesita, se conoce
un afloramiento primario, pero ubicado al menos a 40 km de los sitios analizados en este trabajo.
Otra restricción relacionada al abastecimiento es de tipo tecno-económico. El façonnage
bifacial a fin de manufacturar el tipo lanceolado descrito más arriba precisa de un volumen más
importante que para la tecnología de hojas (Restifo y Hoguin 2012). En efecto, el tipo de façonnage que
describiremos a continuación requiere varias secuencias - al menos tres, en una forma base debiendo
tener dimensiones ampliamente superiores al artefacto final (Fig. 9). Esta forma base, para adecuarse
a las exigencias de tal esquema de façonnage, deberá presentar características que pueden
eventualmente requerir la preparación previa de las plataformas y de las superficies de extracción. La
pieza final formatizada presentará en general la misma morfología, el mismo largo, el mismo ancho y
el mismo módulo (Fig. 2 y 7). Sin embargo, la tecnología de hojas permitirá una producción mucho más
importante de estos artefactos a partir de un solo bloque. En este caso, el façonnage será menos
consecuente, porque el artefacto poseerá ya las características estandarizadas previamente en la forma
base. Esto puede ser consecuente a largo plazo para el abastecimiento de materias primas,
particularmente cuando se trata de una producción importante.
Los métodos de la tecnología de hojas
Observando algunos productos obtenidos, la iniciación de la extracción de hojas parece
involucrar una pequeña serie de formas bases (Fig. 8-6&8-9 y Fig.10) a partir de las convexidades y
ángulos naturales del bloque natural. La formatización de crestas, expeditiva y parcial o sobre un sólo
dorso, destinada a producir más cimbreo y carena, es a su vez realizada para inicializar o seguir la talla
(Fig. 8-1, 8-2, 8-4, 8-5 y 8-6). Entonces, la secuencia inicial no parece ser muy larga y produce formas
bases cuyas dimensiones no son comunes en relación a la mayoría de las formas bases producidas

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(Fig. 8-7, 8-8 y 10). Las hojas producidas en la secuencia de plena producción presentan generalmente
una cuidadosa preparación de la cornisa con retoques y abrasión del futuro punto de impacto.
La versión menos integrada de la tecnología de hojas presenta una sola plataforma y una
superficie de extracción obtenida por una talla semi-giratoria (Fig. 11-1, 11-2 y 11-3). Por integración,
se entiende aquí la relación creciente entre volumen explotado y volumen total del bloque (Boëda 1997).
Una talla giratoria produciendo núcleos piramidales pudo ser evidenciada mediante la presencia de
hojas sobrepasadas (Fig. 8-3). La explotación frontal (sensu Delagnes et al. 2007; Fig. 1-1) fue también
realizada, observando los bordes abruptos de algunos productos (Fig. 8-1, 8-2, 8-4 y 8-5). Algunas
tabletas parciales y lascas de reactivación de flanco de núcleo, presentando dorsos en el primer caso
o caras dorsales en el segundo con extracciones paralelas transversales y sus bocas de lascado,
corroboran la reactivación de plataformas y superficies de extracción de talla giratoria o semi-giratoria.
Varias formas bases y núcleos muestran la implementación de dos plataformas opuestas, utilizadas
alternamente. En la versión más integrada de este tipo de talla, dos superficies de extracción, de tipo
facial (Delagnes et al. 2007; Fig. 1-1), secantes o contiguas mediante una serie semi-giratoria, son
utilizadas (Fig. 11-4 y 11-5). Estas superficies pueden ser jerarquizadas, una permitiendo la
implementación de las plataformas requeridas a la obtención de las extracciones producidas sobre la
otra.
En algunos núcleos, podemos observar que una secuencia de extracciones micro-laminares
está a veces intercalada (Fig. 11-4). Un fraccionamiento de la producción parece así tener lugar
(Fig. 10). Además, fueron encontradas en algunos sitios, microhojas, pero es difícil saber si estas son
el resultado de una concepción volumétrica particular como extracciones predeterminando o si
provienen de una producción intercalada de formas base.
El façonnage y el retoque
Tal como lo mencionamos más arriba, en los sitios analizados la tecnología de hojas coexiste
- en proporciones distintas según el sitio (Fig. 6) con artefactos bifaciales de módulo laminar obtenidos
por façonnage. El análisis del façonnage, según que se realiza sobre las hojas o los artefactos bifaciales
mencionados nos permitirá entender el cambio tecnológico que ocurre durante la transición del
Hipsitermal - ca. 6 000 años AP. Tomando en cuenta que el façonnage y los retoques sirven tanto para
hacer filos particulares como para estandarizar y proporcionar ciertas morfologías, es importante tomar
en cuenta las variables métricas de los instrumentos analizados. El análisis del coeficiente de variación
- CV, permitiendo estudiar las variaciones o las tendencias a la estabilidad, nos permitirá determinar el
grado relativo de estandarización de las distintas dimensiones - largo, ancho y espesor. Un T-Test
permitirá revelar si existe o no diferencias significativas en cuanto a la dispersión y al promedio de cada
dimensión de un tipo de artefacto en relación al otro.

Los instrumentos lanceolados bifaciales - ca. 7 000-5 000 años AP


Observando las extracciones de estos artefactos, es fácil poder determinar que hubo un
façonnage a partir de al menos 3 secuencias de talla (Fig. 2 y 9). Estas secuencias involucraron un
façonnage por percusión directa, dura o blanda, y una formatización final por retoque marginal, regular
y paralelo, denticulado o no, realizado por presión. La forma base original no es conocida pero se puede
suponer, dadas las características de las materias primas utilizadas - generalmente cuarcita o andesita,
la utilización de lascas grandes o primarias, predeterminadas, o incluso pequeñas lajas (Fig. 9). Dado
que un gran porcentaje de estos instrumentos está fracturado, es difícil determinar la pertinencia
estadística de su variación en el largo. Esta es más o menos pertinente en los pocos instrumentos
enteros, mostrando un coeficiente de variación más bien bajo - CV=14%. En todo caso, el ancho de
estos instrumentos presentan un coeficiente de variación bajo - CV=9%, mostrando la estandarización
de esta dimensión. Al contrario, el espesor es variable en relación a las demás dimensiones - CV=16%,
así que el tipo de sección, desde biconvexa plana a casi circular, pasando por todo tipo de sección
asimétrica y plano-convexa (Fig. 2 y 9). En este último caso, si bien el retoque bifacial presenta una
alternancia de las bocas de lascado, el adelgazamiento previo podría haber sido realizado siguiendo
una concepción plano-convexa, o sea por jerarquización del trato de las caras (Boëda 1997).

Los instrumentos lanceolados sobre hojas - ca. 6 000-4 000 años AP


Las formas base más grandes - entre 80 y 140 mm) son utilizadas con sus filos naturales o
con un retoque marginal paralelo (Fig. 8). Gran parte de la producción, procediendo de la etapa
avanzada de plena talla y más estandarizada que las grandes hojas (Fig. 8-7 y 8-8, Fig. 10), servirá

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para hacer instrumentos de silueta lanceolada de filos rectos o convergentes (Fig. 7). Para su
formatización en instrumento, la cara dorsal de la hoja está previamente adelgazada, en su totalidad o
solamente parcialmente para hacer un borde abrupto en este caso. La formatización final consiste en
un retoque por presión con extracciones marginales y paralelas, directas o bifaciales, en uno solo o en
los dos bordes, que pueden ser eventualmente denticulados (Fig. 7). Se trata aquí del mismo esquema
de façonnage de los instrumentos bifaciales descritos anteriormente. Las secciones así obtenidas son
también variables: plano-convexa, triangular, triangular asimétrica o trapezoidal. Las dimensiones -
largo, ancho y espesor, son más o menos regulares, tal como en el caso de los instrumentos bifaciales
anteriormente descritos, en relación al ancho - CV=11%, el largo - CV=16%, y el espesor - CV=14,5%,
son las dimensiones que más varían aunque en este último caso, en menor medida que en las puntas
bifaciales.
El façonnage de estos instrumentos sobre hojas incluye también un rebaje del bulbo con
retoques invasivos y rasantes (Fig. 7). Estas mismas observaciones se hicieron en la Puna de Salta
(López 2008), mostrando que se trata de un fenómeno regional y no solamente local. Las observaciones
hechas en la región chilena especifican que los instrumentos laminares tienen bordes convergentes
bifaciales o de retoque directo (Núñez et al. 2005), pero no precisan si el bulbo fue rebajado. Este rebaje
podría tener consecuencias funcionales importantes. En efecto, el coeficiente de variación aplicado en
el espesor de la parte proximal adelgazada de esta forma muestra cierta estandarización - CV=10%.

Estudio comparativo
Tal como lo acabamos de ver, el façonnage de instrumentos sobre hojas y de los artefactos
bifaciales, sigue un esquema particular: dos secuencias de extracciones invasivas por percusión directa
- dura o blanda, seguidas por un retoque paralelo marginal por presión. Este esquema presenta
variaciones que dependen de la forma base, hoja o artefacto bifacial, de los objetivos funcionales, o de
los distintos grados de saber-hacer. En su representación abstracta, este esquema ideal de façonnage
particular muestra cierta inercia en su transmisión a través del tiempo, porque se observa en distintos
tipos de instrumentos, particularmente en puntas de proyectil (Fig. 12), desde el final del Holoceno
temprano en la Puna chilena (Núñez et al. 2005) y en nuestra área de investigación. Los dos primeros
artefactos representados en la figura 12 están fechados hacia el final del Holoceno temprano y de los
inicios del Holoceno medio (Hoguin y Yacobaccio 2012). El esquema se transmite luego en el artefacto
bifacial y en la hoja (Fig. 12 a la derecha). Estos dos últimos tipos de artefactos son particularmente
interesantes porque podrían ser parte de un mismo linaje evolutivo de instrumentos, al contrario de los
dos primeros, solamente relacionados por su esquema de façonnage.
De esta manera, la comparación de las dimensiones – largo, ancho y espesor, brinda nuevos
datos además de la morfología mostrando sus similitudes y sus diferencias. Los diagramas bivariados
del largo y del ancho por un lado (Fig. 13), y del ancho y del espesor por el otro (Fig. 14), de ambos
tipos de artefactos - instrumentos sobre hoja e instrumentos sobre artefactos bifaciales, muestran una
clara superposición. Por otro lado, el T-Test no muestra diferencias significativas ni en relación a la
variación de los valores en el largo - probabilidad de tener la misma distribución de 68%, ni en relación
al promedio - probabilidad de tener el mismo promedio de 39%. Pasa el mismo fenómeno para el ancho
- probabilidad de tener la misma distribución de 42%, probabilidad de tener la misma distribución de
54%. Sin embargo, podemos observar cierta diferencia del espesor de los artefactos bifaciales en
relación al espesor de los instrumentos sobre hojas (Fig. 15 y 16). El T-Test puede corroborar esta
diferencias, porque si la probabilidad de mostrar la misma variación no es significativa - probabilidad de
tener la misma distribución de 40%, probabilidad de tener el mismo promedio es sin embargo muy bajo
- p=2%, respaldando la distinción general del espesor de un tipo de artefacto - lanceolado sobre hoja,
con el otro - lanceolado sobre artefacto bifacial. Esta diferencia está aun más contrastada cuando
observamos los muy bajos valores y variación del espesor cuando se mide solamente la parte proximal
de los instrumentos sobre hoja al lugar donde el bulbo fue rebajado (Fig. 16).

El linaje laminar en su contexto regional


Evolución de los instrumentos y de los sistemas técnicos
Si los cambios en los modos de talla deben ser relacionados a necesidades económicas
cambiando en relación al abastecimiento de las materias primas, pueden también ser relacionados a
nuevas necesidades funcionales y de funcionamiento. En efecto, la evolución del instrumento precede
y acondiciona muchas veces aquella de los modos de talla (Boëda 1997). Observamos así a través del

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tiempo la evolución de ciertos tipos de instrumentos adelgazados y retocados de la misma manera


durante todo el Holoceno medio, perteneciendo entonces al mismo linaje de façonnage (Fig. 12). El
enmangue parece tener un papel importante en esta evolución dado que las puntas tetragonales y
triangulares de base cóncava con aletas de la primera mitad del Holoceno medio presentan
implementos cómodos para su fijación en un enmangue (Hoguin y Yacobaccio 2012). Durante la
segunda mitad del Holoceno, las exigencias funcionales parecen diferir dado que las dimensiones
crecen para estos instrumentos. La necesidad que predomina es un módulo laminar alargado y de
morfología lanceolada que seguirá a pesar de un cambio importante en la producción con la
introducción de la tecnología de hojas. Si la respuesta de por qué cambiar el adelgazamiento bifacial
por la producción de hojas es ahora evidente desde un punto de vista de la economía de las materias
primas y del modo de producción, es necesario destacar igualmente la importancia de la reducción del
espesor y de la variabilidad desde la perspectiva de un artefacto enmangado, considerando tanto el
espesor como su estandarización. Esto tiene aún más validez cuando el bulbo está sistemáticamente
rebajado para los instrumentos lanceolados sobre hoja. En un sistema técnico involucrando diversas
cadenas operativas y distintas materias primas, estas observaciones son importantes dado que pueden
reflejar tanto cambios técnicos como económicos más generales. De la misma manera, desde la
perspectiva del funcionamiento de los instrumentos, la aerodinámica de los artefactos y su peso deben
ser acompañados por características compatibles del enmangue. La evolución de los gestos técnicos,
del funcionamiento del instrumento completo (incluyendo el enmangue), así como del sistema técnico
completo tiene consecuencias considerables sobre todas las cadenas operativas. Es necesario
considerar la posibilidad que estos instrumentos lanceolados no fuesen enmangados, sino simplemente
utilizados en mano. En este caso, el rebaje del bulbo no sería funcional, al menos en una segunda
etapa de la evolución, pero sería el resultado de una fuerte tradición técnica.
En cuanto a la relación de este sistema con las actividades cinegéticas, sería más probable
que sean las pequeñas puntas lanceoladas contemporáneas (Hoguin 2011, Fig. 23) las más aptas para
la caza, dado que algunas de ellas presentan una fractura tipo golpe de buril. Dadas las características
de los instrumentos lanceolados sobre hoja, algunos combinando borde abrupto y filo natural, otros
combinando filos con ángulos parecidos, estos parecen estar relacionados a una producción versátil
en sus objetivos funcionales, tal como fue observado por López (2008) en la Puna de Salta. Esto no
impide que algunos de estos instrumentos fueron enmangados en un astil y utilizado para la caza, en
un sistema mixto durante cazas colectivas utilizando varias técnicas tal como fue propuesto por Aschero
y Martínez (2001) para Antofagasta de la Sierra en la provincia de Catamarca. Podría haber sido lo
mismo para los artefactos bifaciales lanceolados dado que tienen una importante variabilidad en las
secciones y que estas son siempre asociadas a otros tipos de instrumentos y de puntas. La versatilidad
funcional fue de hecho ya propuesta por este tipo de producción (Cardillo 2004).
Lo que se puede destacar aquí es que la generalización de la tecnología de hojas, a una
escala local, tiene que ver con el éxito de instrumentos alargados pero más finos que en la primera
mitad del Holoceno medio. Un aspecto también a tomar en cuenta es el tiempo de producción, que por
el aprovisionamiento en materias primas, es más corto para la tecnología de hojas que para el
façonnage bifacial. En el primer caso, la planificación es necesariamente más importante porque
involucra un abastecimiento principal en rocas de afloramientos primarios.

¿Una relación con los métodos recurrentes anteriores?


La pregunta que surge ahora consiste en saber si la tecnología de hojas es una invención
local o si su emergencia es el producto de una difusión. Es entonces necesario investigar si ciertos
conocimientos técnicos estaban presentes en los tipos de talla anteriores a la tecnología de hojas y si
es posible relacionar estos diferentes modos de producción técnica.
De esta forma, es quizás posible relacionar los métodos recurrentes unipolares y SSDA con
la tecnología de hojas. En efectos, algunos núcleos tienen extracciones más bien alargadas (Fig. 4-1),
evocando la posibilidad de obtener extracciones de módulo laminar de esta manera. Algunos núcleos
muy agotados son por otro lado dudosos en cuanto a su determinación por uno u otro método
(Fig. 11-1, 11-2 y 11-3). La tecnología de hojas sería entonces una nueva etapa con la preparación de
las plataformas y de las superficies de extracción (Fig. 11-4 y 11-5) a fin de permitir una producción
más integrada. La pregunta que se plantea entonces es si las tallas recurrentes, multidireccionales y
SSDA presentan el potencial y los conocimientos técnicos necesarios permitiendo evolucionar hacia la

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tecnología de hojas en un contexto donde las poblaciones innovarían para encontrar nuevas opciones
técnicas.
Se trataría de una hipótesis a contrastar con las futuras investigaciones dado el marco
regional - no conocemos bien la distribución geográfica total de este fenómeno, y cronológico aún
insuficiente - 5 sitios fechados con secuencia incompleta para la Puna Seca en Argentina, 5 fechados
para 3 contextos donde hay hojas, para rechazarla o confirmarla.

Conclusiones
En la Puna de Atacama en Argentina, la tecnología de hojas aparece como un nuevo modo
de producción técnica, marcando un cambio tecnológico reemplazando los métodos de talla
recurrentes, multidireccionales y SSDA. Hacia fines de la primera mitad del Holoceno medio – 7 000/6
000 años BP, es el façonnage el objeto de inversión y de cuidados técnicos particulares. Esta inversión
técnica está luego trasladada en la extracción de formas bases con la introducción de la producción de
hojas. Este cambio tecnológico está especialmente relacionado con la producción de un instrumento
estandarizado lanceolado de módulo laminar. Las hojas utilizadas para este tipo de instrumento
parecen provenir de la secuencia de plena producción. Si los otros artefactos son integrados en el
equipo instrumental, no parecen ser el objetivo principal de la producción.
Las razones de tales cambios fueron mencionadas en este artículo. Recordemos que se trata
de un contexto de crecimiento demográfico y de importantes mutaciones técnicas (Aschero y Martínez
2001, López 2008, Muscio 2012). Las innovaciones mencionadas podrían ser justamente la
consecuencia de este crecimiento (Muscio 2012). Recordémonos también que estamos en un ambiente
de alto riesgo (según la definición de Winterhalder et al. 1999, ver también Muscio 1998, Yacobaccio
1994), en el cual el comportamiento inventivo no tendría especialmente retornos beneficiosos y
entonces no tendría razón de existir. No habría efectivamente razones de cambiar la cadena operativa,
en el caso de los instrumentos lanceolados bifaciales, si esta responde a los requerimientos de
producción y de función exigidos por una población en su ambiente. Ya se mencionó la necesidad de
una producción más grande para una población más importante, requiriendo entonces de hacer rendir
también el aprovisionamiento en materias primas. La inversión técnica en el façonnage se volvería poco
a poco obsoleta por ser dispendiosa, mientras que la tecnología de hojas, adversa al riesgo dados sus
costos y beneficios (sensu Fitzhugh 2001, ver también Valentin 2008, Restifo y Hoguin 2012). Los
aspectos funcionales son también a tomar en cuenta en un linaje tecnológico de instrumentos donde
cambian los modos de producción técnica. El espesor y el enmangue de estos instrumentos parecen
tener un papel importante en la evolución técnica que conoce el instrumento lanceolado de módulo
laminar. Finalmente, es importante destacar que la tecnología de hojas puede aparecer como
innovación por el flujo de información dentro de distintas poblaciones interconectadas y con movilidad
residencial reducida en un ambiente fragmentado (Muscio 2012). Estas poblaciones teniendo nuevas
necesidades, necesitan invertir en la innovación para encontrar nuevas soluciones adecuadas en un
ambiente donde el riesgo es importante (López 2008, Muscio 2012, Restifo y Hoguin 2012).
Ahora queda por saber si la tecnología de hojas es una invención local o el objeto de una
difusión. Varias observaciones mencionadas en este artículo destacan el aporte innegable del sustrato
tecnológico local. Sin embargo, su emergencia y su distribución regional no son todavía muy claras y
serán temas de futuras investigaciones.

Agradecimientos
Este trabajo resultó de una sesión organizada durante el congreso UISPP 2011 en la Universidad de Santa Catalina
en Florianópolis, Brasil. Quiero agradecer a los organizadores de esta sesión por su cordial invitación a participar
a la publicación de los trabajos, María Farrias y Antoine Lourdeau. Agradezco mucho a Eric Boëda y a Hugo
Yacobaccio por sus comentarios y sus críticas que permitieron mejorar considerablemente este trabajo. Quiero
también agradecer a Paula Barros y Federico Restifo por su lectura y corrección de la versión en castellano. Este
trabajo se hizo en el marco del proyecto PIP 3173 – CONICET dirigido por Hugo Yacobaccio, de la Universidad de
Buenos Aires, de l’Université de Paris X, Nanterre y de la UMR 7041, equipo ANTeT.

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La circulación y el modo de explotación de las rocas


en el sitio Paso Otero 4
durante el Holoceno temprano y medio
- partido de Necochea, provincia de Buenos Aires,
- Argentina.

La circulation et le mode d’exploitation des roches


dans le site Paso Otero 4
durant l’Holocène ancien et moyen
- arrondissement de Necochea, Province de Buenos Aires,
Argentine.
Traduction R. Hoguin, relecture, réécriture P. Binant

María Paula Barros


CONICET, INCUAPA
Facultad de Ciencias Sociales
Universidad Nacional del Centro de la Provincia de Buenos Aires,
Avda. del Valle 5737, B7400JWI Olavarría, Buenos Aires, Argentina
pbarros@soc.unicen.edu.ar

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Resumen
La región pampeana es una extensa área localizada en el centro-este de la República Argentina dividida,
de acuerdo a sus características ambientales, en dos grandes subregiones: Pampa Seca y Pampa Húmeda. De
acuerdo a las evidencias arqueológicas, las primeras poblaciones humanas datan del Pleistoceno final y se
desarrollaron en forma ininterrumpida hasta el presente. Metodológicamente, el lapso temporal correspondiente al
Holoceno ha sido dividido en tres momentos: Temprano, Medio y Tardío. Dentro de este amplio contexto espacio-
temporal el sitio Paso Otero 4 se localiza en la subregión Pampa Húmeda y presenta dos niveles, uno de ellos
asignado al Holoceno temprano - nivel inferior, y otro al Holoceno medio - nivel superior.
Los estudios líticos en la región pampeana tienen una larga trayectoria, aunque ésta se ha acentuado en
las últimas décadas a partir de la incorporación de los conceptos de organización tecnológica y sistema de
producción lítico. Desde esta perspectiva, se han planteado dos estrategias tecnológicas, una de ellas
característica del Holoceno temprano y medio y la otra del Holoceno tardío. En este sentido, el objetivo del presente
trabajo es aportar nuevos datos acerca de la caracterización realizada para los dos primeros momentos del
Holoceno, los cuales, a su vez, permitirán discutir si existe una misma estrategia tecnológica a lo largo de la
ocupación del sitio Paso Otero 4 o si se establecen diferencias entre el Holoceno temprano y medio.
Este sitio es de particular interés para el tema tratado, ya que representa un punto acotado del paisaje en
el que se desarrollaron actividades humanas durante dos periodos temporales con características particulares. El
registro arqueológico está compuesto por artefactos líticos y por restos faunísticos de distintas especies. En Paso
Otero 4 se utilizaron rocas provenientes de diferentes sectores de la región, destacándose por su frecuencia las
ortocuarcitas del Grupo Sierras Bayas, y en menor medida los rodados costeros - sílice y basalto. El análisis de
los materiales líticos permite proponer que las actividades de talla desarrolladas en este lugar estuvieron
relacionadas a la reducción unifacial y el mantenimiento de filos.
Palabras clave
Paso Otero 4, cazadores-recolectores, tecnologia lítica, matérias primas líticas
Résumé
La région pampéenne est une aire étendue située au centre-est de la République Argentine divisée, en
fonction de ses caractéristiques environnementales, en deux grandes sous-régions : la Pampa Sèche et la Pampa
Humide. Selon les données archéologiques, les premières occupations humaines dans ces régions datent du
Pléistocène final, sans interruption jusqu’à l’époque actuelle. Sur un plan méthodologique, l’intervalle correspondant
à l’Holocène a été divisé en trois périodes : Ancien, Moyen et Récent. Dans ce large contexte spatio-temporel, le
site Paso Otero 4 se situe dans la sous-région de la Pampa Humide et présente deux niveaux, l’un attribué à
l’Holocène ancien - niveau inférieur, l’autre à l’Holocène moyen - niveau supérieur.
Les études lithiques dans la région pampéenne ont une longue tradition, celle-ci s’étant affirmée durant
les dernières décennies par l’introduction des concepts d’organisation technologique et de système de production
lithique. Suivant cette démarche, deux stratégies technologiques ont été proposées, l’une caractéristique de
l’Holocène ancien, l’autre de l’Holocène récent. L’objectif du présent travail est donc d’apporter de nouvelles
données concernant les caractéristiques des deux premières périodes de l’Holocène observées tout au long de
l’occupation du site Paso Otero 4 et de voir ainsi, si celles-ci procèdent de stratégies technologiques identiques ou
différentes.
Ce site présente un intérêt particulier pour le thème abordé, étant donné qu’il représente un espace limité
localement où se sont déroulées les activités humaines durant ces deux périodes, avec leurs caractéristiques
particulières. L’inventaire archéologique est constitué par des artefacts lithiques et des ossements de diverses
espèces de faune. À Paso Otero 4, des roches provenant de divers secteurs de la région ont été utilisées, se
démarquent par leur fréquence les orthoquartzites du Groupe de Sierras Bayas et, en moindre quantité, les galets
côtiers de silice et de basalte. L’analyse des matériels lithiques permet de penser que les activités de taille qui ont
eu lieu dans cet endroit étaient en lien avec la retouche et l’entretien des parties transformatives.
Mots clés
Paso Otero 4, chasseurs-cueilleurs, technologie lithique, matières premières lithiques

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En este trabajo se analiza el uso de las rocas en el sitio Paso Otero 4, el cual forma parte de
la localidad arqueológica Paso Otero, ubicada en la cuenca media del río Quequén Grande - Partido
de Necochea, provincia de Buenos Aires. En esta localidad se han identificado 12 sitios y las
ocupaciones humanas se registran desde la transición Pleistoceno-Holoceno. El objetivo de este
trabajo es evaluar el aprovisionamiento y utilización de los recursos líticos en el sitio Paso Otero 4 en
relación con la disponibilidad de cada materia prima. Para la división cronológica del Holoceno se
siguen los lineamientos y las características propuestas por Berón y Politis (1997) y Politis y Madrid
(2001), donde el Holoceno temprano comprende el lapso ca. 10 000-6 500 años A.P., el Holoceno
medio ca. 6 500 y 3 500 años A.P. y el Holoceno tardío entre ca. 3 500 y 500 años A.P.
Hasta el momento los sitios excavados y con evidencias culturales son Paso Otero 3, Paso
Otero 4 y Paso Otero 5. El sitio Paso Otero 3 presenta una cronología ca. 4 700-3 000 años A.P.
(Martínez 1999, 2006, Landini et al. 2000) y los análisis muestran que en el mismo se llevó a cabo la
caza y procesamiento de guanaco - Lama guanicoe, venado de las pampas - Ozotocerus bezoarticus
- y de otras especies menores. Además, existe gran cantidad de material lítico bajo la forma de
desechos y de instrumentos, estando la mayoría de ellos confeccionados sobre ortocuarcita del grupo
Sierras Bayas - GSB, y en menor proporción calcedonia y sílice. Se considera que el sitio puede ser el
resultado de distintas ocupaciones, vinculadas tanto con actividades específicas como con bases
residenciales, y que sus ocupantes estuvieron aprovisionados de materias primas no locales (Martínez
1999, 2006).
El sitio Paso Otero 5, fechado en ca. 10 200-10 450 años AP (Martínez y Gutiérrez 2011),
presenta un conjunto compuesto principalmente por varias especies de fauna extinta y guanaco - Lama
guanicoe, todos ellos asociados con artefactos y desechos de talla. Se destaca la presencia de dos
puntas de proyectil cola de pescado - una realizada sobre caliza silicificada y la otra sobre ortocuarcita
GSB, y de un artefacto bifacial - confeccionado en ortocuarcita GSB. Los resultados del análisis del
material permitieron proponer que el sitio fue el producto de una o escasas ocupaciones breves ligadas
a actividades especificas de caza y/o carroñeo de megafauna, en un contexto de cazadores
recolectores tempranos con circuitos de movilidad de larga distancia. Además, las materias primas
líticas y las características tecnológicas del conjunto artefactual indican una estrategia tecnológica
planeada, compleja y un buen conocimiento del paisaje y de la distribución de este recurso por parte
de los cazadores recolectores tempranos (Martínez y Gutiérrez 2011). Como sucede en Paso Otero 3
la materia prima más representada es la ortocuarcita GSB. Sin embargo también se destaca la
presencia de la caliza silicificada que puede provenir de la formación Queguay, en el sur de Uruguay
(Armentano et al. 2007, Martínez y Gutiérrez 2011).

Estudios tecnológicos en la subregión Pampa Húmeda


Los primeros antecedentes existentes sobre la tecnología lítica de cazadores-recolectores de
la región pampeana fueron en gran parte de carácter tipológico, lo cual tuvo como resultado una visión
utilitaria y materialista de los artefactos líticos (Bórmida 1960, 1962, Madrazo 1968, entre otros). A
principios de la década del 70 Carlos Aschero (1975, 1983), produce un cambio metodológico
importante al proponer una tipología para el análisis de los materiales líticos, donde consideraba tanto
sus características tecnológicas como morfológicas. Posteriormente, a partir de la década del 90 los
análisis tecnológicos se desarrollaron dentro del enfoque de la organización tecnológica, sensu Nelson
1991 (Martínez 1999, González et al. 1998, Bayón y Flegenheimer 2003, entre otros). Una característica
importante a tener en cuenta en su estudio, es que se debe utilizar una escala regional, con una amplia
variabilidad de las evidencias arqueológicas (Bayón et al. 1999). Este acercamiento permitió profundizar
los análisis líticos a través de los estudios tecno-morfológicos y funcionales (Leipus 2006, Pal 2010); y
se incrementó el estudio de las fuentes potenciales de recursos líticos, lo que permitió abordar el estudio

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de relaciones e intercambios entre grupos (Flegenheimer 1991, Flegenheimer et al. 1996, 1999, Oliva
y Moirano 1997, Flegenheimer y Bayón 2002, Barros y Messineo 2004, Messineo et al. 2004, Paulides
2005, 2007, Barros 2009, entre otros).

La Base Regional de Recursos Líticos


El conocimiento de las áreas donde se encuentran las materias primas líticas en una región
es crucial para poder delinear los circuitos y mecanismos que los grupos humanos utilizaron para
aprovisionarse de estos recursos (Terradas 2001, Mangado 2006).Una vez identificadas las rocas en
el registro arqueológico, es posible determinar desde dónde y cómo fueron trasladas las mismas.
La disponibilidad y explotación de afloramientos de materias primas líticas en la región
pampeana y la circulación de artefactos líticos en este espacio ha suscitado un largo debate que ha
influenciado significativamente las investigaciones de esta región (Oliva y Moirano 1997, Flegenheimer
y Bayón 2002, Bayón y Flegenheimer 2003, Martínez y Mackie 2003/2004, Politis et al. 2003, Barros y
Messineo 2004, González 2005, Berón 2006). En la década del 90, siguiendo a Ericson (1984),
comienzan los estudios de los sistemas de producción lítica, brindando las bases para abordar el
análisis de las estrategias implementadas por los grupos humanos en el abastecimiento de los recursos
líticos y minerales (Bayón y Flegenheimer 2003). En este sentido, se comenzaron a estudiar los
afloramientos rocosos de la región, con el objetivo de desarrollar una Base de Recursos Líticos, que
permitiera identificar los lugares donde los grupos cazadores-recolectores habrían obtenido las rocas
(ver síntesis de los principales aportes en Flegenheimer y Bayón 2002, Barros y Messineo 2004, Bayón
y Flegenheimer 2004, Bonomo 2005, Paulides 2005, Bayón et al. 2006, Berón 2006, Catella et al. 2010,
entre otros).
A partir de estos estudios se ha reconocido para la subregión Pampa Húmeda cuatro lugares
principales con afloramientos de rocas aptas para la talla. Estos son: sistemas serranos de Tandilia y
Ventania, los afloramientos interserranos y los depósitos secundarios de la costa atlántica
(Tabla 1 y Fig. 1).

Propuestas sobre la circulación de las rocas


El objetivo de este apartado es resumir las distintas estrategias que han sido planteadas en
relación con el uso de las rocas. Teniendo en cuenta que en la subregión Pampa Húmeda la materia
prima lítica constituye un recurso muy localizado y heterogéneo, se ha planteado que los cazadores-
recolectores emplearon distintas estrategias tecnológicas y de movilidad para la obtención y la
explotación de estos recursos (Martínez 1999, 2002, Bayón y Flegenheimer 2004). En líneas generales,
en los sitios tempranos se evidencia en mayor proporción la utilización de la ortocuarcita del Grupo
Sierras Bayas, manteniéndose esta tendencia durante el Holoceno medio. También se ha evidenciado
el uso de la caliza silificada en distintos sitios arqueológicos de la subregión Pampa Húmeda, como en
Paso Otero 5 (Martínez y Gutiérrez 2011) y en los sitios que se encuentran en las localidades
arqueológicas Cerro La China y Cerro El Sombrero (Flegenheimer et al. 2003). Los estudios realizados
indican, que esta materia prima puede provenir del sur de Uruguay - formación Queguay,
aproximadamente 400-500 km. Ha sido planteado que estos grupos tenían un amplio rango de acción
y redes de interacción social que incluían el contacto entre grupos de diversas regiones, tanto a escala
regional como extraregional (Flegenheimer et al. 2003, Martínez y Gutiérrez 2011). En general para
estos lapsos temporales se ha planteado que la estrategia tecnológica está en relación con el
aprovisionamiento de los individuos (sensu Khun 1995).
Sin embargo, hacia el Holoceno tardío, se producen cambios importantes en la forma de
explotación de las materias primas. Por un lado, se han definido estrategias que evidencian el
aprovisionamiento de los lugares en algunas áreas de la región. En este sentido, Martínez (2002) y
Martínez y Mackie (2003/2004) proponen que los depósitos de núcleos y de lascas grandes a lo largo
del río Quequén Grande, representan el almacenaje de materias primas y forman parte de una
estrategia de litificación del paisaje (ver planteos similares en Bayón y Flegenheimer 2004). Por otro
lado, se comienza a registrar en algunos sitios y/o sectores de la subregión Pampa Húmeda - e.g.,
cuenca superior del Arroyo Tapalqué, un mayor porcentaje de rocas locales como la ftanita que supera
en número a la ortocuarcita (Messineo 2008). Para este periodo se presentan otras innovaciones
tecnológicas y se intensifican otras preexistentes como la cerámica, la incorporación del arco y la flecha
y el uso intensivo de los materiales de molienda (Martínez 2002).

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Paso Otero 4
El sitio se encuentra ubicado sobre la margen izquierda del río Quequén Grande a unos 300
m aguas abajo del sitio PO3 (Fig. 2, Gutiérrez et al. 2010). Hasta el presente se han excavado 14 m 2 y
se llegó a una profundidad de 6,15 metros, recuperándose un gran número de materiales arqueológicos
(Gutiérrez et al. 2010, 2011)
Sobre la base de presencia-ausencia de determinados taxa, y por las dataciones realizadas
en el sitio se determinaron dos unidades arqueológicas principales: los niveles inferiores asignados al
Holoceno temprano - entre ca. 8 900 y 7 700 años AP, y los niveles superiores - entre ca. 7 700 y 4 600
años AP, que corresponden al Holoceno medio (Fig. 3). Es necesario subrayar que las dataciones
fueron obtenidas a partir de la materia orgánica de los suelos enterrados, debido a que no se preserva
bien el colágeno, situación ya planteada para otros sitios de la localidad de Paso Otero (Gutiérrez et al.
2011). En líneas generales en la región pampeana el escenario que se corresponde con el Holoceno
temprano y medio no cuenta con un número significativo de sitios arqueológicos que lo representen, es
por eso que los análisis del sitio Paso Otero 4 son importantes para la generación de información que
se corresponde con estos periodos (Gutiérrez et al. 2010, 2011)

Metodología
En el análisis de los artefactos líticos se tuvieron en cuenta los dos niveles arqueológicos
presentes en el sitio. Se busca de esta manera comparar las diferentes unidades de análisis, con el fin
de conocer si hay similitudes o diferencias entre ellas.
Se realizó el estudio tecnológico y tipológico de los materiales líticos, siguiendo diferentes
propuestas como la de Aschero (1975, 1983), Bellelli et al. (1985/1987), Inizan et al. (1995) y Aschero
y Hocsman (2004). Los artefactos líticos fueron separados en tres categorías: instrumentos, núcleos y
desechos de talla. Para el análisis de la totalidad de los mismos se tomaron en cuenta, la materia prima,
el color, la calidad para la talla, las dimensiones y el estado - enteras o fracturadas - de los mismos.
Luego para cada categoría artefactual se sumaron otras variables, como por ejemplo, en el caso de los
instrumentos, forma base seleccionada, delineación de los filos y características del retoque. En el caso
de los núcleos se analizó su morfología, la cantidad de superficies de explotación, la cantidad y
dirección de los negativos, la regularización antes de la explotación, los accidentes de talla, entre otras
variables. Para los desechos de talla, se analizaron las caras externas para estudiar los negativos de
extracciones anteriores y de este modo establecer con que etapa de producción se relacionan. Además
se tomaron en cuenta las características de la cara interna y el tipo de talón para analizar el tipo de talla
utilizada.

Conjunto artefactual
El conjunto artefactual del sitio está compuesto por 473 ítems arqueológicos, entre los que se
identificaron 39 instrumentos, 421 desechos, 1 núcleo y 12 ecofactos. A nivel general entre los dos
niveles no se observan diferencias significativas debido a que están las mismas clases representadas
y con frecuencias relativas similares (Tabla 2). Se ha hallado un solo núcleo, pero se ha constatado la
presencia de lascas de reactivación de este tipo de artefactos en ambos niveles, lo cual indica que en
el sitio se habrían explotado más núcleos que pudieron ser transportados fuera del sitio a posteriori. En
relación a la presencia de instrumentos y desechos de talla no se observan diferencias significativas.

Materias primas líticas


Las materias primas que se han explotado, son las mismas en ambos niveles. La excepción
es que en los niveles inferiores no se constata la presencia de sílice, pero la materia prima más
importante en ambos es la ortocuarcita – GSB (Tabla 3). Los afloramientos de esta materia prima se
encuentran ubicados aproximadamente entre 45-50 km del sitio (Tabla 1). En relación con la ftanita,
puede provenir tanto de los afloramientos ubicados entre 45-50 km como de los ubicados a 60 km. A
partir del análisis macroscópicos del sílice y del basalto, ambos pueden provenir de los rodados
costeros que se ubican en los depósitos secundarios ubicados en el litoral bonaerense, encontrándose
alrededor de 60 km del sitio.

Los instrumentos
En relación con los instrumentos, se observan las mismas características tecnológicas y
funcionales en ambos niveles. Al observar las clases tipológicas representadas, encontramos que solo

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en el nivel inferior hay un fragmento de filo de raspador, mientras que solo en el nivel superior se
hallaron un fragmento de punta de proyectil y tres raederas (Tabla 4). En base al análisis del
microdesgaste de los instrumentos del sitio, Pal (2011) establece que en el nivel inferior estos fueron
utilizados principalmente para el trabajo de la piel, y en menor medida sobre materiales blandos de
origen animal - i.e. carne, tendones, y madera (Fig. 4 A y B). En los niveles superiores, por el contrario,
los utensilios fueron utilizados principalmente para el procesamiento de materiales blandos de origen
animal, y en menor medida sobre madera, materiales duros y piel. Los instrumentos que presentan
mayor formatización pudieron haber ingresado al sitio ya confeccionados o bajo la forma de esbozo. A
partir de los tipos de productos de talla encontrados, las actividades de producción lítica se relacionan
en mayor proporción con la manutención de los filos y reducción unifacial.
Entre los instrumentos que presentan retoque y presión se destaca en el nivel superior, un
fragmento basal de una punta de proyectil realizada sobre ortocuarcita GSB. Este hallazgo es relevante,
porque el mismo tipo de instrumento ha sido encontrado en otros sitios arqueológicos que están
asociados a ocupaciones del Holoceno medio, como en el sitio Arroyo Seco 2 (Escola 2011). El
fragmento basal y medial mide 39 mm de largo, 29 mm de ancho y 7 mm de espesor, la forma base
es una lasca delgada y fue trabajada por presión realizando retoques y microretoques unifaciales en
sus laterales y por retoque bifacial en la porción proximal lo cual puede estar en relación con la forma
de enmangue (Fig. 4 C).

Productos de talla
Los tipos de lascas representados son similares en ambas unidades, lo cual muestra una
continuidad de las actividades de talla que se realizaron a través del tiempo en el sitio. En relación con
el estado de los mismos, en el nivel inferior hay 77 lascas enteras, 40 lascas fracturadas con talón, 20
lascas fracturadas sin talón y 21 desechos indiferenciados. En el nivel superior hay 113 lascas enteras,
67 lascas fracturadas con talón, 25 lascas sin talón y 58 desechos indiferenciados. Como se observa
en la Tabla 5, los más representados son lascas internas, que presentan tamaño mediano y pequeño.
En baja proporción se identificaron desechos de tamaño grande. Se considera que su presencia en el
sitio puede deberse a dos situaciones, por un lado, que son el producto de la talla in situ de núcleos, y
por otro lado, que ingresaron como forma-base. Con respecto a la primera situación, la ausencia de los
núcleos podría deberse a que los mismos fueron descartados fuera del sito o bien a que se los redujo
hasta agotarlos. Dentro de las lascas internas, están las que se relacionan con la reducción del
volumen, y las que se asocian a la reactivación de filos - presentan tamaño pequeño y muy pequeño.

Los talones
Los tipos de talones más representados son los lisos y lineales, en menor proporción se
evidencian otros tipos, que demuestran similitudes entre los dos niveles (Tabla 6). Los talones apoyan
la idea de que la materia prima entró descortezada al sitio. Además son una evidencia de que la talla,
fue en mayor proporción directa, a través del uso de percutores duros y blandos. Mientras que en menor
proporción se utilizó la técnica bipolar, la cual fue utilizada para obtener forma-bases y aprovechar la
materia prima.

Discusión y conclusiones
En Paso Otero 4, existe un esquema común de aprovisionamiento de materias primas líticas
en los dos niveles analizados. El objetivo de producción en el sitio fue la manufactura de lascas y el
mantenimiento de los instrumentos, los cuales fueron utilizados para el desarrollo de diferentes
actividades (Pal 2011). Las técnicas de talla utilizadas en mayor frecuencia fueron la percusión directa
y en menor medida la bipolar. Con respecto a los percutores, en la mayoría de los casos, se observa
la utilización de duros y blandos. La percusión bipolar está asociada tanto a la ortocuarcita como a los
rodados costeros, la utilización de la misma tuvo como objetivo maximizar la materia prima y la
producción de formas-base. Esto consolida la idea de una preocupación particular por la economía de
la materia prima por parte de las bandas cazadoras-recolectoras que habitaron el sitio (Perlès 1991).
Los talones mas representados son los lisos y lineales, indicando que las rocas ingresaron al sitio
estando ya descortezadas. Las formas–base generadas en el sitio fueron utilizadas de dos maneras
diferentes. Por un lado, aprovechando sus filos naturales, mientras que en otros casos se
confeccionaron filos por medio de microretoque y retoque unifacial.

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La materia prima mas representada es la ortocuarcita del GSB. Esta roca es de excelente
calidad para la talla y según estudios que se han realizado para otros sitios de la localidad, provendría
de las inmediaciones del Arroyo Diamante, en Barker (Martínez 1999, 2006, Armentano et al. 2007). La
distancia hacia los afloramientos de esta materia prima es de aproximadamente 45-50 km, mientras
que los afloramientos de las demás litologías identificadas - e.g. ftanita, sílice y basalto, se encuentran
a una distancia levemente mayor – 60 km. Teniendo en cuenta lo anterior, debió existir una planificación
que permitiera el aprovisionamiento de los recursos líticos con anterioridad a la ocupación del sitio.
Tomando en cuenta que la ortocuarcita llegó al sitio en un estado avanzado de reducción, se propone
que las primeras etapas de extracción de la corteza, preparación de los nódulos y formatización de
núcleos se realizaron fuera del ámbito inmediato de la localidad Paso Otero.
Cuando se compara el traslado de las rocas durante el Holoceno temprano con otros sitios
arqueológicos del área Interserrana se observa la misma tendencia que presenta el sitio Paso Otero 4.
Es decir que la materia prima de mejor calidad, la ortocuarcita del GSB, fue transportada bajo la forma
de instrumentos, lascas, núcleos de tamaño mediano y en menor medida como bifaces (Bayón y
Flegenheimer 2004). Estas formas de desplazamiento de las rocas confirman la visión actual que
propone la existencia de grupos de cazadores recolectores móviles con artefactos líticos muy
transportables. Una consecuencia arqueológica de esta situación, es la ausencia en los sitios, de todas
las etapas de producción. El registro arqueológico del Holoceno medio con respecto a este tema es
heterogéneo, con sitios que presentan todas las etapas de producción lítica (Crivelli Montero et al
1987/1988, 1997, Bonomo y León 2010), y otros donde sólo están representados los últimos estadios
(Martínez 1999, 2006). El análisis en relación con el aprovisionamiento de rocas y las actividades líticas
desarrolladas en Paso Otero 4 se vincula con la estrategia tecnológica que se desarrolló durante el
Holoceno temprano, no ofreciendo cambios significativos para el Holoceno medio.

Agradecimientos
A los directores de las investigaciones llevadas a cabo en el sitio Paso Otero 4, doctores María A. Gutiérrez y
Gustavo A. Martínez por haber confiado en mí para la realización del análisis del material lítico. A los doctores
Antoine Lourdeau y Maria Farias por la organización del simposio y de esta publicación. A Manuel Carrera, Gustavo
Martínez, María Gutiérrez y Ana Paula Alcaraz por haber leído versiones anteriores. Sus valiosos comentarios y
aportes permitieron mejorar significativamente el manuscrito. A Rodolphe Hoguin por la traducción del trabajo y a
Pascale Binant por la corrección de la traducción y su tiempo ofrecido en la edición de este artículo.
Este trabajo se realiza en el marco de las investigaciones desarrolladas en el INCUAPA - Investigaciones
Arqueológicas y Paleontológicas del Cuaternario Pampeano, dirigido por el Dr. Gustavo Politis, Facultad de
Ciencias Sociales – UNCPBA, y con el financiamiento del National Geographic Society, project “Archaeology,
taphonomy, and paleoenvironment for the last 12,000 years BP in the middle basin of the Río Quequén Grande
(Pampean region, Argentina)” - GRANT 8329-07, de la Agencia Nacional de Promoción Científica y Tecnológica -
PICT - 2008-0814, y del Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas - PIP - 112-200801-00291.

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Tabla 1 –
Ubicación y rocas aptas para la talla que se encuentran en la subregión Pampa Húmeda.
__________________________________________________________________________________________
Tableau 1 –
Localisation et roches aptes à la taille dans la sous-région Pampa Humide.

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Figura 1 –

Los afloramientos de materias primas líticas, depósitos primarios y secundarios:


1. Sauce Grande, 2. Litoral marítimo bonaerense,
3. Lumb, 4. Adolfo González Chávez, 5. De La Garma
(“Tandilia y Ventania, el área Interserrana y la costa atlántica”, Politis 1984)
__________________________________________________________________________________________

Figure 1 –

Affleurements de matières premières lithiques, dépôts primaires et secondaires :


1. Sauce Grande, 2. Littoral maritime bonaerense,
3. Lumb, 4. Adolfo González Chávez, 5. De La Garma
(« Tandilia et Ventania, la zone Interserrana et la côte atlantique », Politis 1984)

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Figura 2 –
Localidad Arqueológica Paso Otero
__________________________________________________________________________________________

Figure 2 –
Localité Archéologique Paso Otero

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Figura3 –
Perfil del sitio con la separación de los niveles inferiores y superiores a partir de los fechados C 14
y de su proveniencia estratigráfica - (Realizado por Cristian Kaufmann en Alvarez et al. 2010)
__________________________________________________________________________________________
Figure 3 –
Coupe du site avec la séparation des niveaux inférieurs et supérieurs à partir des dates C14
et de leur provenance stratigraphique - (Faite par Cristian Kaufmann en Alvarez et al. 2010).

Tabla 2 –
Conjunto artefactual presente en ambos niveles
__________________________________________________________________________________________
Tableau 2 –
Ensemble des artéfacts présents dans les deux niveaux

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Tabla 3 –
Materias primas líticas que se encuentran en los niveles inferiores y superiores
__________________________________________________________________________________________
Tableau 3 –
Matières premières lithiques dans les niveaux inférieurs et supérieurs

Tabla 4 –
Instrumentos de los niveles inferiores y superiores
________________________________________________________________________________________
__Tableau 4 –
Instruments des niveaux inférieurs et supérieurs

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Figura 4 –
A y B: Instrumentos correspondientes al nivel inferior ;
C: Fragmento basal de punta de proyectil, nivel: 3,95-4,00 m.
__________________________________________________________________________________________

Figure 4 –
A et B : Instruments des niveaux inférieurs ;
C : Fragment proximal de pointe de projectile, niveau: 3,95-4,00 m.

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Tabla 5 –
Categorías de lascas que se encuentran en los niveles inferiores y superiores
__________________________________________________________________________________________
Tableau 5 –
Catégories d’éclats dans les niveaux inférieurs et supérieurs

Tabla 6 –
Categorías de talones que se encuentran en los niveles superiores e inferiores
__________________________________________________________________________________________
Tableau 6 –
Catégories de talons dans les niveaux inférieurs et supérieurs

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Dans ce travail, nous analyserons l’utilisation des roches dans le site Paso Otero 4, qui fait
partie de l’ensemble archéologique Paso Otero, situé dans le bassin moyen du fleuve Quequén Grande
- Arrondissement de Necochea, province de Buenos Aires. Dans cette localité, 12 sites ont été identifiés
attestant d’occupations humaines depuis la transition Pléistocène-Holocène. L’objectif de ce travail est
d’évaluer l’approvisionnement et l’utilisation des ressources lithiques dans le site Paso Otero 4 en
fonction de la disponibilité de chaque matière première. Pour la division chronologique de l’Holocène,
nous suivons les divisions et caractéristiques proposées par Berón et Politis (1997) et Politis et Madrid
(2001), selon lesquelles l’Holocène ancien est daté de ca. 10 000-6 500 ans A.P., l’Holocène moyen de
ca. 6 500 et 3 500 ans A.P. et l’Holocène récent entre ca. 3 500 et 500 ans A.P.
Jusqu’à présent, les sites fouillés présentant des témoins culturels sont Paso Otero 3, Paso
Otero 4 et Paso Otero 5. Le site Paso Otero 3 est daté de ca. 4 700-3 000 ans A.P. (Martínez 1999,
2006, Landini et al. 2000). Les analyses montrent que s’y sont déroulées la chasse et le traitement du
guanaco - Lama guanicoe, du cerf des pampas - Ozotocerus bezoarticus, et d’autres espèces mineures.
Il existe aussi une grande quantité de matériel lithique sous la forme de déchets et d’instruments, la
majeure partie confectionnée en orthoquartzite du Groupe Sierras Bayas - GSB, et en moindre
proportion en calcédoine et en silice. On considère que le site peut être le résultat de différentes
occupations, liées aux activités spécifiques des campements résidentiels dont les occupants se seraient
approvisionnés en matières premières non locales (Martínez 1999, 2006).
Le site Paso Otero 5, daté de ca. 10 200-10 450 ans AP (Martínez et Gutiérrez 2011), présente
un ensemble composé principalement des restes de diverses espèces de faune disparue et de guanaco
- Lama guanicoe, tous associés à des artefacts et des déchets de taille. Soulignons la présence de
pointes de projectiles dites « queue de poisson » - une sur calcaire silicifié, l’autre sur orthoquartzite –
GSB, ainsi qu’un artefact bifacial confectionné sur orthoquartzite GSB. Les résultats de l’analyse du
matériel permettent de penser que le site fut le lieu d’une ou de plusieurs occupations brèves, liées à
des activités spécifiques de chasse et/ou de charronnage de mégafaune, dans un contexte ancien de
chasseurs cueilleurs mobiles sur des circuits de longues distances. Les matières premières lithiques et
les caractéristiques technologiques de l’ensemble des artefacts indiquent une stratégie technologique
planifiée, complexe et de bonnes connaissances du paysage et de la répartition des ressources de la
part de ces chasseurs cueilleurs (Martínez et Gutiérrez 2011). Tout comme à Paso Otero 3, la matière
première la mieux représentée est l’orthoquartzite GSB. Cependant, on remarque également la
présence de calcaire silicifié qui peut provenir de la formation Queguay, au sud de l’Uruguay (Armentano
et al. 2007, Martínez et Gutiérrez 2011).

Etudes techniques dans la sous-région de la Pampa Humide


Les premiers travaux effectués sur la technologie lithique de chasseurs-cueilleurs de la région
pampéenne furent principalement typologiques, ce qui eut comme conséquence une vision utilitaire et
matérialiste des artefacts lithiques (Bórmida 1960, 1962, Madrazo 1968, entre autres). Au début des
années 1970, Carlos Aschero (1975, 1983) opère un changement méthodologique important en
proposant une typologie pour l’analyse des matériels lithiques, considérant autant les caractéristiques
technologiques que morphologiques. Postérieurement, à partir des années 1990, les analyses
technologiques se développèrent suivant l’approche de l’organisation technologique selon Nelson
(Nelson 1991, Martínez 1999, González et al. 1998, Bayón et Flegenheimer 2003, entre autres). Une
caractéristique importante, à considérer dans ce type d’étude, est la prise en compte d’une échelle
régionale, avec une importante variabilité des témoins archéologiques (Bayón et al. 1999). Cette
démarche a permis d’approfondir les analyses lithiques à travers les études techno-morphologiques et
fonctionnelles (Leipus 2006, Pal 2010) et les recherches des potentielles carrières des ressources
lithiques se développèrent, ce qui permît d’aborder l’étude des relations et des échanges entre les

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groupes (Flegenheimer 1991, Flegenheimer et al. 1996, 1999, Oliva et Moirano 1997, Flegenheimer et
Bayón 2002, Barros et Messineo 2004, Messineo et al. 2004, Paulides 2005, 2007, Barros 2009, entre
autres).

La Base de données régionale des ressources lithiques


La connaissance des zones où se situent les matières premières lithiques dans une région
est cruciale pour pouvoir déterminer les circuits et les mécanismes utilisés par les groupes humains
pour s’approvisionner (Terradas 2001, Mandrago 2006). Une fois les roches identifiées dans l’inventaire
archéologique, il est possible de déterminer d’où et comment elles ont été transportées.
La disponibilité et l’exploitation d’affleurements de matières premières lithiques dans la région
pampéenne et la circulation d’artefacts lithiques dans cet espace ont suscité un débat qui a largement
influencé les recherches dans cette région (Oliva et Moirano 1997, Flegenheimer et Bayón 2002, Bayón
et Flegenheimer 2003, Martínez et Mackie 2003/2004, Politis et al. 2003, Barros et Messineo 2004,
González 2005, Berón 2006). Dans les années 1990, avec Ercison (1984), apparaissent les études des
systèmes de production lithique, apportant les bases pour aborder l’analyse des stratégies mises en
place par les groupes humains pour le stockage des ressources lithiques et minérales (Bayón et
Flegenheimer 2003). Les affleurements rocheux de la région ont alors commencé à être étudiés avec,
pour objectif, de développer une Base des Ressources Lithiques qui permettrait d’identifier les endroits
où les groupes de chasseurs cueilleurs se seraient approvisionnés (voir synthèse des principales
avancées dans Flegenheimer et Bayón 2002, Barros et Messineo 2004, Bayón et Flegenheimer 2004,
Bonomo 2005, Paulides 2005, Bayón et al. 2006, Berón 2006, Catella et al. 2010, entre autres).
À partir de ces études, dans la sous-région de la Pampa Humide quatre principaux endroits
ont été identifiés présentant des affleurements de roches aptes à la taille. Il s’agit des systèmes
montagneux de Tandilia et Ventana, des affleurements intermontagneux et des dépôts secondaires de
la côte Atlantique (Tableau 1, Fig. 1).

Propositions sur la circulation des roches


L’objectif de cette partie est de résumer les différentes stratégies proposées de l’utilisation des
roches. Considérant que, dans la sous-région de la Pampa Humide, la matière première lithique
constitue une ressource très limitée et hétérogène, il a été proposé que les chasseurs cueilleurs aient
eu recours à différentes stratégies technologiques et de mobilité pour l’obtention et l’exploitation de ces
ressources (Martínez 1999, 2002, Bayón et Flegenheimer 2004). De façon générale, sur les sites
anciens, l’utilisation de l’orthoquartzite du Groupe Sierras Bayas est majoritaire. Cette tendance se
maintient durant l’Holocène moyen. L’utilisation du calcaire silicifié a également été mise en évidence
dans différents sites archéologiques de la sous-région Pampa Humide, comme à Paso Otero 5
(Martínez et Gutiérrez 2011) et dans les sites de Cerro La China et Cerro El Sombrero (Flegenheimer
et al. 2003). Les études effectuées indiquent que cette matière première peut être originaire du sud de
l’Uruguay - formation Queguay à environ 400-500 km. Aussi a-t-il été proposé que ces groupes aient
disposé d’un champ d’action étendu et de réseaux d’interactions sociales incluant le contact entre
groupes de diverses régions, aussi bien à échelle régionale qu’extrarégionale (Flegenheimer et al. 2003,
Martínez et Gutiérrez 2011). De façon générale pour ces intervalles temporels, on considère la stratégie
technologique comme dépendante de l’approvisionnement (Khun 1995).
Cependant, vers l’Holocène récent, d’importants changements se produisent dans la façon
d’exploiter les matières premières. D’une part, des stratégies sont élaborées qui mettent en évidence
l’approvisionnement dans des lieux de la région définie. De sorte que, Martínez et Mackie (Martínez
2002, Martínez et Mackie 2003/2004) proposent que les dépôts de nucléus et de grands éclats le long
du fleuve Quequén Grande correspondent à du stockage de matières premières et à une stratégie de
« lithification » du paysage (voir propositions similaires dans Bayón et Flegenheimer 2004). D’autre part,
dans certains sites et/ou secteurs de la sous-région Pampa Humide - e.g. bassin supérieur du Fleuve
Tapalqué, on commence à enregistrer un pourcentage supérieur de roches locales comme la phtanite
qui dépasse en nombre l’orthoquartzite (Messineo 2008). Pour cette période, d’autres innovations
technologiques apparaissent et d’autres s’accentuent comme la céramique ; on peut aussi observer
l’introduction de l’arc et de la flèche et l’utilisation intensive des matériaux de meule (Martínez 2002).

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Paso Otero 4
Le site se situe sur la rive droite du fleuve Quequén Grande. Jusqu’à présent, 14 m 2 ont été
fouillés sur une profondeur de 6,15 m, permettant la récupération d’un grand nombre de restes
archéologiques (Gutiérrez et al. 2010, 2011).
En se basant sur la présence/absence de certains taxons, et sur les datations effectuées sur
le site, deux unités archéologiques principales ont été identifiées : les niveaux inférieurs attribués à
l’Holocène ancien - entre ca. 8 900 et 7 700 ans AP, et les niveaux supérieurs qui correspondent à
l’Holocène moyen - entre ca. 7 700 et 4 600 ans AP (Fig. 3). Il faut souligner que les datations ont été
obtenues à partir de la matière organique des sols enterrés, étant donné que le collagène ne se préserve
pas bien, situation déjà rencontrée dans d’autres sites de la localité Paso Otero (Gutiérrez et al. 2011).
Globalement, dans la région pampéenne, le scénario correspondant à l’Holocène ancien et moyen ne
dispose pas d’un nombre concluant de sites archéologiques. C’est pour cette raison que les analyses
du site Paso Otero 4 sont importantes afin d’apporter de nouvelles informations sur ces périodes
(Gutiérrez et al. 2010, 2011).

Méthodologie
Pour l’analyse des artefacts lithiques, nous avons considérés les deux niveaux archéologiques
présents sur le site. De cette façon, nous avons cherché à comparer les différentes unités afin de
déterminer les similitudes ou les différences existant entre elles.
L’étude technologique et typologique des matériels lithiques a été effectuée suivant différentes
approches, comme celle d’Aschero (1975, 1983), Bellelli et al. (1985/1987), Inizan et al. (1995) et
Aschero et Hocsman (2004). Les artefacts lithiques ont été classés en trois catégories : instruments,
nucléus et déchets de taille. Pour l’analyse de la totalité de ceux-ci, nous avons pris en compte la matière
première, la couleur, la qualité de la taille, les dimensions et l’état – pièces entières ou fracturées). Pour
chaque catégorie d’artefact, nous avons également considéré des caractères supplémentaires tels que,
dans le cas des instruments, le support sélectionné, la délinéation des tranchants et les caractéristiques
des retouches. Dans le cas des nucléus, nous avons analysé leur morphologie, la quantité des surfaces
d’exploitation, la quantité et la direction des enlèvements antérieurs, la régularisation avant
l’exploitation, les accidents de taille, entre autres caractères. Pour les déchets de taille, nous avons
analysé les faces supérieures pour étudier les enlèvements antérieurs et de cette façon déterminer à
quelle étape de la production ils se situent. Nous avons également pris en compte les caractéristiques
de la face inférieure et le type de talon pour analyser la technique de taille employée.

Ensemble des artefacts


L’ensemble des artefacts du site est composé de 473 items archéologiques, parmi lesquels
on peut identifier 39 instruments, 421 déchets, 1 nucléus et 12 écofacts. De façon générale, entre les
deux niveaux, on n’observe pas de différences concluantes étant donné que les mêmes catégories y
sont représentées selon des fréquences relatives similaires (Tableau 2). Un seul nucléus a été retrouvé,
mais on a constaté la présence d’éclats de ravivage de ce type d’artefact dans les deux niveaux, ce qui
indique que d’autres nucléus ont dû être exploités sur le site même et transportés a posteriori à
l’extérieur de celui-ci. Quant à la présence d’instruments et de déchets de taille, on n’observe aucune
différence concluante.

Matières premières lithiques


Les matières premières qui ont été exploitées sont les mêmes dans les deux niveaux. A
l’exception de la silice absente des niveaux inférieurs. En revanche, l’orthoquartzite - GSB est la matière
première la mieux représentée dans les deux niveaux (Tableau 3). Les affleurements de cette matière
première se situent à environ 45-50 km du site (Tableau 1). Quant à la phtanite, elle peut aussi bien
provenir des affleurements situés à 45-50 km que de ceux situés à 60 km. A partir de l’analyse
macroscopique de la silice et du basalte, on a pu déterminer qu’ils peuvent provenir des galets côtiers
présents dans les dépôts secondaires situés dans le littoral bonaerense, aux alentours de 60 km
du site.

Les instruments
Quant aux instruments, les mêmes caractéristiques technologiques et fonctionnelles sont
présentes dans les deux niveaux. En observant les catégories typologiques représentées, on constate

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que ce n’est que dans le niveau inférieur que se trouve un fragment de fil de grattoir, alors que ce n’est
que dans le niveau supérieur qu’ont été découverts un fragment de pointe de projectile et trois racloirs
(Tableau 4). Sur la base de l’analyse tracéologique, Pal (2011) met en évidence que les instruments du
niveau inférieur furent principalement utilisés pour le travail des peaux et, en moindre proportion, sur
des matériaux tendres d’origine animale - i.e. viande, tendons, et du bois (Fig. 4 A y B). Au contraire,
dans les niveaux supérieurs, les instruments furent utilisés principalement pour le traitement de
matériaux tendres d’origine animale et, en moindre proportion, sur du bois, des matériaux durs et de la
peau. Les instruments qui présentent une importante mise en forme ont pu arriver sur le site déjà
confectionnés ou sous la forme d’ébauches. L’observation des types de produits de taille retrouvés,
révèle des activités de production lithique majoritairement en relation avec la manutention des
tranchants et la retouche directe.
Parmi les instruments qui présentent une retouche par pression, on remarque dans le niveau
supérieur un fragment proximal de pointe de projectile confectionnée sur orthoquartzite GSB. Cette
découverte est pertinente, car le même type d’instrument a été retrouvé dans d’autres sites
archéologiques associés à des occupations de l’Holocène moyen, comme dans le site Arroyo Seco 2
(Escola 2011). Ce fragment proximal et médial mesure 39 mm de longueur, 29 mm de largeur et 7 mm
d’épaisseur. Le support est un éclat mince qui a été taillé par pression en effectuant des retouches et
des microretouches directes sur ses côtés, avec une retouche bifaciale dans la partie proximale, ce qui
peut être en rapport avec la façon d’emmancher (Fig. 4).

Produits de taille
Les types d’éclats sont similaires dans les deux unités, ce qui montre une continuité des
activités de taille qui se sont déroulées à travers le temps sur le site. Considérant leur état : dans le
niveau inférieur se trouvent 77 éclats entiers, 40 éclats fracturés avec talon, 20 éclats fracturés sans
talon et 21 déchets indéterminés ; dans le niveau supérieur, on compte 113 éclats entiers, 67 éclats
fracturés avec talon, 25 éclats sans talon et 58 déchets indéterminés. Comme on peut l’observer dans
le Tableau 5, les éclats internes sont les mieux représentés, et présentent des dimensions moyennes
et petites ; les déchets de grande taille sont en moindre proportion. On considère que leur présence sur
le site peut être due à deux raisons : ils peuvent résulter de la taille de nucléus in situ ou avoir été
apportés sur le site comme supports. Concernant la première possibilité, l’absence de nucléus sur le
site pourrait être due à ce que ceux-ci aient été abandonnés en dehors du site ou qu’ils aient été taillés
jusqu’à épuisement. Parmi les éclats internes sont compris ceux en relation avec la réduction du volume
et ceux associés au ravivage des fils - ils sont de petites et très petites dimensions.

Les talons
Les types de talon les mieux représentés sont les talons lisses et les linéaires, en moindre
proportion, nous avons pu mettre en évidence d’autres types de talons qui démontrent des similitudes
entre les deux niveaux (Tableau 6). Les talons renforcent l’idée que la matière première soit rentrée
épannelée sur le site. De plus, ils sont une preuve que la taille fut principalement effectuée par
percussion directe, à l’aide de percuteurs durs et tendres. La percussion bipolaire fut utilisée en moindre
proportion, afin d’obtenir des supports et d’exploiter la matière première.

Discussion et conclusions
À Paso Otero 4, il existe un schéma commun d’approvisionnement des matières premières
lithiques dans les deux niveaux analysés. Sur le site, l’objectif de la production fut la confection d’éclats
et l’entretien des instruments, utilisés pour le déroulement de différentes activités (Pal 2011). La
percussion directe fut la technique de taille la plus utilisée et, en moindre proportion, la percussion
bipolaire. Quant aux percuteurs, dans la majorité des cas, on observe l’utilisation de percuteurs durs et
tendres. La percussion bipolaire est appliquée autant à l’orthoquartzite qu’aux galets côtiers, dont le
recours a pour objectif de maximiser la matière première et la production de supports. Ceci renforce
l’idée d’une préoccupation particulière pour l’économie de la matière première par les chasseurs
cueilleurs qui habitèrent le site (Perlès 1991). Les talons les mieux représentés son les talons lisses et
les talons linéaires, indiquant que les roches ont été apportées sur le site préalablement épannelées.
Les supports produits sur le site furent utilisés de deux manières différentes : dans certains cas afin
d’utiliser leur fil brut, soirt, dans d’autres cas, leurs fils furent affûtés au moyen de la microretouche et
de la retouche directe.

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La matière première la mieux représentée est l’orthoquartzite du GSB. Cette roche est
d’excellente qualité pour la taille et selon les études effectuées sur d’autres sites de la localité, elle
proviendrait des alentours du Fleuve Diamante, à Barker (Martínez 1999, 2006, Armentano et al. 2007).
La distance jusqu’aux affleurements de cette matière première est d’environ 45-50 km, tandis que les
affleurements des autres roches identifiées - e.g. phtanite, silice et basalte, se situent à une distance
légèrement supérieure - 60 km. Considérant ce qui a été dit, il a du exister une planification de
l’approvisionnement des ressources lithiques préalable à l’occupation du site. L’orthoquartzite étant
arrivée sur le site dans un état avancé de réduction, nous proposons que les premières étapes
d’épannelage, de préparation des nodules et de mise en forme des nucléus aient été effectuées en
dehors de l’environnement immédiat de la localité de Paso Otero.
Quand on compare le transport des roches durant l’Holocène ancien avec d’autres sites
archéologiques de la zone Interserrana, on observe la même tendance que celle présente sur le site
Paso Otero 4. Soit : que la matière première de meilleure qualité, l’orthoquartzite du GSB, fut transportée
sous forme d’instruments, d’éclats, de nucléus de dimension moyenne et, en moindre proportion, de
bifaces (Bayón et Flegenheimer 2004). Ces formes de déplacement des roches confirment la vision
actuelle de l’existence de groupes de chasseurs cueilleurs itinérants transportant des artefacts lithiques
mobiles. L’absence sur les sites, de toutes les étapes de production est la conséquence archéologique
de cette pratique. Sur ce point, l’inventaire archéologique de l’Holocène moyen est hétérogène, avec
des sites qui présentent toutes les étapes de production lithique (Crivelli Montero et al. 1987/1988, 1997,
Bonomo et León 2010), et d’autres où sont seulement représentées les dernières étapes (Martínez
1999, 2006). L’approvisionnement des roches et des activités lithiques effectuées à Paso Otero 4 ont à
voir avec la stratégie technologique durant l’Holocène ancien, mais ne montrent pas de changements
importants pour l’Holocène moyen.

Remerciements
Aux directeurs des recherches menées sur le site Paso Otero 4, les docteurs María A. Gutiérrez et Gustavo A.
Martínez, pour m’avoir fait confiance pour la réalisation de l’analyse du matériel lithique. Aux docteurs Antoine
Lourdeau et Maria Farias pour l’organisation du colloque et de cette publication. A Manuel Carrera, Gustavo
Martínez, María Gutiérrez et Ana Paula Alcaraz pour avoir lu les versions antérieures. Leurs précieux commentaires
et apports ont permis d’améliorer considérablement ce manuscrit. A Rodolphe Hoguin pour la traduction et á
Pascale Binant pour sa correction et le temps passé à l'édition de cet article.
Ce travail se déroule dans le cadre des recherches développées à l’INCUAPA -Investigaciones Arqueológicas y
Paleontológicas del Cuaternario Pampeano, dirigées par le Dr. Gustavo Politis de la Facultad de Ciencias Sociales
– UNCPBA, et avec le financement du projet National Geographic Society, project “Archaeology, taphonomy, and
paleoenvironment for the last 12,000 years BP in the middle basin of the Río Quequén Grande (Pampean region,
Argentina)” - (GRANT 8329-07), de la Agencia Nacional de Promoción Científica y Tecnológica - PICT (2008-0814)
et du Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas - PIP (112-200801-00291)

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Arqueología del último milenio del pleistoceno


en el cono sur de Sudamérica,
puntas de proyectil y observaciones sobre tecnología
paleoindia en el nuevo mundo

Archéologie du dernier millénaire du pléistocène


dans le cône sud d’Amérique du Sud,
pointes de projectile et observations sur la technologie
paléoindienne dans le nouveau monde
Traduction R. Hoguin, relecture, réécriture P. Binant

Hugo G. Nami
CONICET, IGEBA
Dpto. Ciencias Geológicas, FCEN, UBA
Ciudad Universitaria, Pab.II, (C1428EHA), CABA
Associated researcher
National Museum of Natural History
Smithsonian Institution, Wa. D.C., USA.
hgnami@fulbrightmail.org

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Resumen
En la etapa final del Pleistoceno; cuando finaliza y termina la última glaciación acontece el poblamiento americano.
El Cono Sur de Sudamérica, proporcionó evidencia que permite conocer aspectos del ambiente y sistema socio-
cultural de las poblaciones colonizadoras. El área se caracterizaba por una geomorfología diferente a la actual;
dónde existían glaciares en retirada, plataformas continentales amplias y el estrecho de Magallanes y el Río de la
Plata eran más angostos. Los grupos humanos tenían diferentes adaptaciones a los ambientes que exploraban y
explotaban; su economía sería generalizada y basada en la explotación y consumo de recursos variados. Esas
bandas colonizadoras utilizaban una significativa variabilidad de puntas de proyectil. Un aspecto llamativo es que
muchas estaban acanaladas; rasgo técnico distintivo americano. Dado a su presencia en las Américas se las
enfocó con distintas posiciones sobre su vínculo genético; por ende, el origen y diáspora de los grupos humanos
que las confeccionaron. Una investigación comparativa y experimental mostró que desde el punto de vista
tecnológico las norteamericanas tienen diferencias con las sudamericanas. Sin embargo, teniendo en cuenta otros
rasgos de los conjuntos de ambos hemisferios, es indudable que compartían información y conocimiento
tecnológico originado en el Paleolítico Superior final. Consecuentemente, una parte de la tecnología
finispleistocénica americana tendría un bagaje de conocimiento tradicional que es el epígono del Paleolítico
Superior euroasiático.
Palabras clave
Arqueología, tecnología prehistórica, Paleoindio, poblamiento de América, Cono sur.
Résumé
C’est à la fin du Pleistocène, quand se termine la dernière glaciation, qu’a lieu le peuplement américain. Le cône
sud de l’Amérique du sud fournit des données qui nous informent sur le contexte et le système socio-culturel de
ces premières populations. La géomorphologie du lieu était alors différente, avec des glaciers en retrait, de larges
plateformes continentales et le détroit de Magellan et le Rio de la Plata plus étroits. Les groupes humains arrivant
témoignèrent d’adaptations différentes aux milieux. Leur économie générale était basée sur l’exploitation et la
consommation des ressources variées, utilisant une variabilité significative de pointes de projectile dont la plupart
se distingue par une canelure, trait technique caractéristique d’Amérique. La considération de leur répartition sur le
continent américain permet de distinguer leur lieu d’origine et, en conséquence, la provenance et la diffusion des
groupes humains qui les confectionnèrent. Une recherche comparative et expérimentale montre que, du point de
vue technologique, les pointes d’Amérique du nord sont différentes de celles d’Amérique du Nord. Cependant, en
tenant compte d’autres traits des ensembles des deux hémisphères, il est indéniable qu’ils partagaient une
connaissance technologique spécifique du Paléolithique Supérieur final. Ainsi, une part de la technologie de la fin
du pleistocène en Amérique relève d’un bagage de connaissances traditionnelles, épigone du Paléolithique
supérieur eurasiatique.
Mots clés
Archéologie, technologie de la préhistoire, paléoindien, peuplement d’Amérique, cône sud

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Durante el ciclo final del Pleistoceno, su etapa terminal ocurre entre ~15 y 10 kya, cuando
finaliza la última glaciación y comienza el Holoceno o época actual. En las postrimerías del Pleistoceno
acontece el poblamiento del Nuevo Mundo y se lo denomina de los Primeros Americanos, Paleoindio o
Paleo Americano; términos utilizados para referirse a las ocupaciones humanas americanas más
antiguas.
En USA, a principios de siglo XX las posturas académicas sostenían que la colonización
humana americana era reciente. Esta perspectiva se mantuvo inamovible hasta fines de 1920s, cuando
se produjeron hallazgos arqueológicos en estratigrafía asociados con fauna extinguida, motivando un
giro sustancial en esas apreciaciones 80. El sitio Folsom - Nuevo México, proporcionó asociación de
bisonte extinguido y restos culturales (Fig. 1a); de este modo, devino en uno los pilares que motivaron
un cambio de perspectiva sobre los Paleoindios. Pocos años después, los descubrimientos de
Lindenmeier - Colorado - en 1927 y Blackwater Draw - Nuevo Mexico - en 1929 reforzaron la evidencia
de que las poblaciones humanas norteamericanas fueron contemporáneas con la fauna de la Edad del
Hielo (Fig. 1b, 2 y 3). Entre ellos, bisonte extinguido y mamut, ambos asociados a puntas de proyectil
Folsom y Clovis respectivamente (Fig. 4).
Las investigaciones arqueológicas revelan que durante el lapso de 11.5-10 kya el continente
estuvo habitado desde Alaska hasta Tierra del Fuego. Además esos pobladores tenían diversidad
adaptativa y tecnológica. Asimismo, un aspecto remarcable es que poseían un acervo tecnológico
relacionado al trabajo del hueso y la piedra tallada comparable al más alto nivel alcanzado en la
evolución tecnológica de la humanidad de ese tiempo: el Paleolítico Superior final euroasiático.
En el armamento de caza utilizaban una significativa variabilidad de estilos y formas de puntas
de proyectil. Un aspecto llamativo y sin precedentes en la historia de la tecnología lítica mundial es que
muchas en sus bases tenían un particular procedimiento de adelgazamiento basal -denominado
acanalado- realizado mediante la extracción de una lasca predeterminada obtenida preparando la
plataforma en bisel asimétrico o aislando un mamelón; un rasgo técnico americano y distintivo de esa
época81. A nivel Panamericano, fue utilizado en un lapso de ~1.5 kya.
En el hemisferio norte, Clovis representa la aparición más temprana de puntas acanaladas;
seguida por distintas expresiones regionales. Casi al mismo tiempo, en Centro y Sudamérica, el
acanalado se desarrolló en las colas de pescado, pisciformes, Cueva Fell o Fell. Entonces, dado a la
presencia de este rasgo en América se las enfocó con diferentes posiciones sobre su vínculo genético
con las norteamericanas; por ende, el origen y diáspora colonizadora.
El presente artículo brinda una síntesis en las investigaciones vinculadas con las ocupaciones
que utilizaban esas puntas, su variación y los resultados de una pesquisa experimental efectuada para
explorar posiciones tradicionales concernientes con la dispersión de los primeros moradores y sus
relaciones entre Norte y Sudamérica. Además, se propone una visión alternativa referida a los posibles
vínculos supra-continentales de esas poblaciones humanas.

80
Esa corriente de pensamiento influyó en Argentina debido al debate generado por las teorías de Ameghino propuestas a fines
del siglo XIX.
81
Es útil apuntar que, es posible observar puntas con acanaladuras manufacturadas por grupos humanos del Holoceno, como
ocurre con algunas piezas “Patagonienses” de la Patagonia central (Nami 1997 Fig. 2) o las informadas por Amorosi y colegas
(2007) procedentes de la misma región.

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Colas de pescado y arqueología sudamericana


Cazadores-recolectores del Pleistoceno final en el Cono Sur
En los 1980s, las investigaciones acaecidas en el cono sur permitieron afrontar tópicos poco
conocidos de los cazadores-recolectores de las postrimerías de la Edad del Hielo. Los sitios
arqueológicos de ese lapso brindaron vestigios sobre diversos aspectos del ambiente y sistema socio-
cultural de esas ocupaciones. De esta forma, un cúmulo de fechados radiocarbónicos los datan en un
rango temporal que oscila entre los ~11.0-10.082 kya, vale decir, el último milenio del Pleistoceno.
En esa época, la geomorfología era diferente a la actual (Fig. 5); aún existían glaciares de la
última glaciación en retirada, plataformas continentales amplias y el estrecho de Magallanes y el Río
de la Plata eran más angostos y podían cruzarse fácilmente. En Tierra del Fuego, el sitio Tres Arroyos
proporcionó evidencia Paleoindia y en la región pampeana se observó que esos grupos utilizaban rocas
procedentes del territorio uruguayo.
Durante mucho tiempo se pensaba que la vertiente del Pacífico y la cordillera de los Andes
del occidente sudamericano fue por dónde se dispersaron los Paleo-sudamericanos; sin embargo, se
encontraron puntas pisciformes en lugares como la isla Margarita en Venezuela, Guayana, centro-este
y sur de Brasil. Asimismo son conspicuos los hallazgos en Uruguay y el este argentino, revelando y
sugiriendo que la vertiente Atlántica funcionó como área de dispersión. Es posible que en la diáspora
la plataforma continental actual pudiera haberse utilizado. Las fuentes de agua, especialmente lagunas
y ríos eran los lugares preferidos para el asentamiento y propagación de los Paleoamericanos. La
expansión aconteció en un período de grandes transformaciones en el clima global, cambios de
vegetación muy grandes a nivel local y regional, marcadas alteraciones en la hidrología, procesos de
erosión-depósito y la extinción de la fauna Pleistocénica. Las causas, efectos e interrelación de estos
factores jugaron un papel preponderante en el proceso de colonización. Así, la noción de diversidad
climática y ambiental en el lapso ~11-10 kya -incluso en espacios reducidos- puede ampliarse a toda
Sudamérica. Se considera que en el acontecer del último milenio del Pleistoceno el advenimiento del
younger dryas tendría carácter global, produciéndose un retorno temporal a condiciones frías (Barnosky
y Lindsey 2010). Por ejemplo, en la Patagonia Austral adónde los glaciares estaban en retirada, las
condiciones eran periglaciares, con paisaje de tundra y temperaturas más bajas que las actuales. Estos
grandes cambios estarían vinculados con otros eventos; entre ellos, alteraciones significativas en el
campo geomagnético, plasmadas por excursiones reversas (Nami 1999a, 2012a, Lund et al. 2008).
Ellas podrían relacionarse a cambios ocurridos en la concentración de C14 y oscilaciones de la
actividad solar; asimismo con otras fluctuaciones atmosféricas acaecidas durante el younger dryas
(Fig. 6; Muscheler et al. 2000, Vonmoos et al. 2006).
Los asentamientos, se ubicaban en lugares dónde los medios para satisfacer necesidades
eran importantes; principalmente el agua, atrayendo tanto al hombre como a la fauna. Esos
ecosistemas proporcionarían otros recursos minerales, vegetales y animales para la recolección - e. g.
Fell, Tagua-Tagua, Piedra Museo (Bird 1988, Nuñez et al. 1994, Salemme y Miotti 2008). Los sitios
arqueológicos de esa época presentan variaciones de tamaño y registro. Algunos tienen contextos con
presencia de puntas pisciformes - e. g. Fell, Pali Aike, Cueva del Medio, Tagua-Tagua, Paso Otero 5
(Bird 1988, Nami 1987, Nuñez et al. 1994, Martínez 2001), mientras que otros no - e. g. Agua de la
Cueva, Cueva Tixi, Arroyo Seco 2, El Alto 3, El Trébol, Casa del Minero, Lago Sofía – Prieto 1991,
Mazzanti y Quintana 1997, García 1999, Hadjuck et al. 2004, Rivero y Roldán 2005, Paunero et al.
2007, Politis et al. 2008). No obstante, formaban parte de los sistemas de subsistencia, asentamiento
y tecnología de los grupos que utilizaban esos cabezales líticos. Existen indicios que los vinculan, por
ejemplo, fogones en cubeta utilizados por esos sistemas socio-culturales, tal como ocurre en Lago
Sofía. Desde la perspectiva de las actividades, hay sitios que sugieren tareas específicas; entre ellas,
cantera-taller - e. g. Cerro los Burros (Meneghin 1977, Nami 2001a), caza - e. g. Quebrada Santa Julia
(Jackson et al. 2007), procesamiento de fauna - e. g. Alero Piedra Museo (Salemme y Miotti 2008),
posiblemente funerario - e. g. Arroyo Frías (Politis et al. 2011), o actividades múltiples - e. g. Cueva del
Medio, Cueva Tixi (Nami 1987, Mazzanti y Quintana 1997). Algunos tuvieron ocupaciones cortas - e. g.

82
Este límite temporal no es rígido y puede oscilar secularmente antes o después del rango.

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Cuevas Burucuyá, La Brava, Traful, Tres Arroyos (Massone y Prieto 2004, Mazzanti 1999b, 2002) o
más largas y repetidas en el tiempo - e. g. Cueva Tixi, Abrigo Los Pinos y Amalia, Arroyo Seco 2, Cueva
del Medio, Somuncura (Mazzanti 1999a, 1999b, Politis et al. 2008, Nami 1987, Miotti et al. 2010).
Los cazadores-recolectores finipleistocénicos tenían diferentes adaptaciones a los ambientes
heterogéneos que exploraban y explotaban. Al igual que Clovis, la amplia distribución de las piezas
pisciformes apoya el modelo en el cual la economía sería generalizada y basada en la explotación y
consumo de recursos muy variados, entre los cuales se incluye a la fauna actual - e. g. Lama guanicoe,
Rhea americana, Pteronemia pennata, y extinguida: Hippidion saldiasi, Lama gracilis, Eutatus seguini,
Megatherium americanum, Mastodon sp, Equus neogenus. Glyptodon sp., Toxodon sp., Doedicurus
sp, Hemiauquenia sp., Glosstherium sp., entre otros (Fig. 7).
En una época se pensaba que los enterramientos de Cerro Sota y Pali Aike del sur chileno
pertenecían al período bajo estudio (Munizaga 1976, Bird 1983, Soto-Heim 1994), sin embargo,
dataciones directas con AMS demostraron que los primeros pertenecían al cuarto milenio antes del
presente (Hedges et al. 1992), mientras que los de Pali Aike fueron fechados en 7.8 kya (Neves et al.
1999, p. 261). Por lo tanto, se conoce poco en relación a restos óseos humanos inequívocos y con
fechados directos del período en cuestión. Sin embargo, Florentino Ameghino en 1873, en sus pioneras
investigaciones, efectuó una excavación de >30 m 2 en el Arroyo Frías, Mercedes, provincia de Buenos
Aires (Fig. 8a-b). Allí, en la capa 9 (Fig. 8c) extrajo abundante carbón vegetal, artefactos líticos
(Fig. 9a-d), restos de fauna extinguida - algunos quemados, y huesos humanos; entre otros: del pie,
falanges de una mano, cuatro vértebras y doce costillas (Ameghino 1918, parte segunda, p. 269-283).
Recientemente, Politis y colegas (2011) con muestras extraídas de esos materiales obtuvieron dos
fechas de 10,300 ± 60 (CAMS-16598) y 9520 ± 75 (OxA-8545) que los ubican en el rango temporal
considerado. Asimismo, cabe señalar que el padre de la paleontología argentina tuvo entre sus manos
especímenes de puntas pisciformes. En efecto, el que suscribe estudió un ejemplar de la colección
Ameghino en el Museo Argentino de Ciencias Naturales “Bernardino Rivadavia”, procedente de la
pampa bonaerense. También se podría asignar a una punta Fell muy reactivada al espécimen
recolectado en la superficie del Arroyo Giménez y que Ameghino (1918, parte primera) atribuyó a la
“época Mesolítico y Neolítica” de la provincia de Buenos Aires (Fig. 9e).
Los conjuntos instrumentales y organizaciones tecnológicas variaban de acuerdo a los
ambientes. En Patagonia y Uruguay, dónde las materias primas líticas son ubicuas, confeccionaban
grandes instrumentos (Fig. 10), mientras que en otros lugares, tal como en Buenos Aires las fuentes
son localizadas y hay zonas dónde son inexistentes, se las trasportaban desde grandes distancias y
maximizaban mediante el empleo de ciertas técnicas - tal como la bipolar - que permite aprovecharlas
al extremo; consecuentemente, los utensilios son de tamaños más pequeños. En relación al sistema
de abastecimiento, rápidamente reconocían y seleccionaban las mejores rocas locales, por ejemplo,
volcánicas negras, obsidiana y silíceas en la Patagonia, cuarcíticas y silíceas en Buenos Aires y
Uruguay. También tenían preferencias por algunas, tal como el cristal de cuarzo que, a pesar de sus
dificultades para la talla era utilizado por los Paleoindios (Nami 2009). En efecto, por su transparencia
esta roca resulta muy atractiva por sus cualidades visuales, posiblemente este hecho resultaba atractivo
a los Paleosudamericanos.
El análisis de microdesgaste de los filos de algunos instrumentos unifaciales y puntas colas
de pescado indica que los primeros fueron empleados en tareas de corte y raspado de sustancias duras
y blandas tales como cuero y hueso (Fig. 11). Las puntas de proyectil observadas mostraban en el
pedúnculo y su empalme con el limbo, pulimentos similares a los del cuero como así también restos de
sustancias adheridas, posiblemente de las resinas empleadas en el enmangado (Nami y Castro 2010,
2011).
Los litos discoidales (Fig. 12) encontrados en Patagonia, región pampeana y Uruguay (Bird
1970, Flegenheimer y Zárate 1990) revelan que la piedra picada y alisada formaba parte del acervo
tecnológico. Asimismo, poseían una tecnología ósea muy desarrollada comparable con el más alto nivel
alcanzado en otros lugares del mundo (Fig. 13). En efecto, además de instrumentos de hueso
confeccionados de manera rápida y expeditiva, manufacturaban distintas clases de adornos e
implementos muy elaborados. Entre ellos, puntas de proyectil similares a las utilizadas en el Paleolítico
Superior y por los grupos Clovis de Norteamérica (Nami 2010a).

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Si bien en algunos lugares podría haber especies y grupos sobrevivientes, al final del
Pleistoceno se extingue la fauna de la Edad del Hielo y probablemente, los grupos humanos que
fabricaban puntas colas de pescado. Por lo tanto, a continuación se brinda una breve reseña histórica
de los hallazgos en América del sur.

Sinopsis histórica sobre el hallazgo de las puntas pisciformes en Sudamérica


En Sudamérica, las puntas Fell se encuentran en Venezuela, Guayana, Colombia, Ecuador,
Perú, Brasil, Chile, Uruguay y Argentina. Las referencias más antiguas provienen de la pampa
bonaerense. En 1873, se recuperó un espécimen “típico” (Fig. 14b) asociado a restos de “león fósil” –
smilodonte - en el Arroyo Marcos Díaz a 3 km de Luján. Esta pieza fue exhibida en la Sociedad Científica
Argentina y publicada por Zeballos y Reid (1876) quienes dudaban de la veracidad de este
descubrimiento, pues suponían que era reciente por la calidad de manufactura. Pocos años más tarde,
a ~70 km hacia el sur se exhumó una pieza similar en Lobos (Fig. 14c) y cuya antigüedad también fue
cuestionada por Zeballos. A principios del siglo XX, Lehmann Nietzsche (1907) ilustra junto a este
ejemplar una punta con bordes del limbo, hombros y pedúnculo rectilíneos y que no responde a las
clásicas pisciformes (Fig. 14a); fue encontrada en 1897 en un nivel con megaterio en las cercanías de
Jáuregui, a 7 km de Luján. En Uruguay, el primer ejemplar fue reportado a fines del siglo XIX. Figueira
(1892) en su obra dedicada a los habitantes prehistóricos ilustró una punta pisciforme procedente del
Arroyo Valizas. Sin embargo, no fue hasta los 1930s, cuando Bird encontró en el campo volcánico Pali
Aike - compartido por Argentina y Chile (Fig. 15) - evidencia de que estos cabezales estaban asociados
a restos de fauna extinguida en las cuevas de Fell y Pali Aike, extremo sur de Chile continental a pocos
km de la frontera argentina.
Estos históricos hallazgos constituyen un hito en las investigaciones sobre el origen y
dispersión de los Paleomericanos, pues junto con los descubrimientos de Clovis, Folsom y Lindenmeier
en Norteamérica fueron uno de los primeros registros estratigráficos en los que había relación
contextual entre puntas de proyectil y fauna de la Edad del Hielo, evidenciando su convivencia y
explotación por el hombre. En el caso sudamericano, se encontraron colas de pescado y otros utensilios
junto a restos huesos quemados de Hippidion saldiasi e instrumentos óseos. En los 1950s, esos niveles
fueron datados en ~11-10 kya, constituyendo las primeras fechas radiocarbónicas para dichos
contextos. En Argentina, a principios de la misma década, Menghin (1952) exhumó en la cueva de Los
Toldos - Santa Cruz, dos fragmentos que podrían estar en rango de variación de esas puntas (cf.
Aguerre 1973). Posteriormente, en 1960-1961 en la región del Ilaló - Ecuador, Bell excavó El Inga
(Fig. 16), otro sitio significativo en la historia arqueológica del Nuevo Mundo (Mayer-Oakes y Bell 1960,
Mayer-Oakes 1963, Bell 1965). Allí se recuperaron modelos pisciformes comparables con los
patagónicos y, en algunos casos con una similitud extraordinaria. El registro de estadios tempranos,
intermedios y tardíos de manufactura es importantísimo para conocer la secuencia de reducción de los
productos terminados Paleoindios del Ilaló. Lamentablemente, no fue posible datar con precisión dichos
hallazgos, pues las fechas radiocarbónicas obtenidas sobre materia orgánica de sedimento
proporcionaron resultados que oscilan entre los ~7-9 kya. La más antigua proveniente del nivel de -50-
55 cm de profundidad, es de 9030 ± 144 años AP (Mayer-Oakes 1986b, p. 137). Sin embargo, en El
Tingo -una localidad ubicada a 12 km de El Inga- se efectuó una datación AMS con similar material
procedente de un nivel estratigráfico y profundidad parecidos. Interesantemente, la fecha obtenida fue
10550 ± 55 años AP (CURL-5504), confirmando que los niveles que contienen a las puntas Fell en la
región del Ilaló corresponden a finales del Pleistoceno (Nami 2002).
Pese a la ocurrencia de recolecciones superficiales aisladas acaecidas en Centro y
Sudamérica, no fue hasta la década de 1980s que se revitalizaron las investigaciones con nuevos
descubrimientos y enfoques teórico-metodológicos. En la Patagonia meridional, se realizaron hallazgos
similares en Cueva del Medio (Nami 1985/1986, 1987, Nami y Menegaz 1991, Menegaz y Nami 1994,
Menegaz et al. 1994, entre otros). Este sitio -vecino a la Cueva del Mylodon- se emplaza en el Cerro
Benitez - Ultima Esperanza, Chile - a ~20 km de la frontera con Argentina y a ~130 km al NO de la
región de Pali Aike. Una gran porción de las excavaciones de Cueva del Medio brindó un nivel
paleoindio sellado por bloques y rodados caídos del techo y de las paredes de la cueva poco tiempo
después de la ocupación. Allí fue posible encontrar varias estructuras de combustión, una de las cuales

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tenía una punta Fell en asociación con huesos quemados de Hippidion saldiasi (Fig. 17). Otro fogón en
cubeta proporcionó una pila de huesos realizada intencionadamente y en cuya base había una
mandíbula de ese équido. Posiblemente, esta acumulación refleje alguna práctica relacionada con el
mundo espiritual esas poblaciones. Las dataciones obtenidas de este nivel fueron numerosas (n=14),
la mayoría se ubican en el rango temporal de ~10.3 a 11.0 kya, confirmando la edad de las más antiguas
ocupaciones humanas de la región. Más al sur, cruzando el estrecho de Magallanes, el Alero Tres
Arroyos produjo especímenes fragmentados de puntas colas de pescado asociadas a fauna extinguida
y otros aspectos semejantes a los del continente. Los avances de las investigaciones acaecidas en el
extremo sur, permitieron hablar de la modalidad cultural Fell 1 con una serie de rasgos que consideran
regionales (Massone y Prieto 2004). No obstante, muchas de esas características también se
encuentran en otros lugares. Más allá de las similitudes en las puntas pisciformes, en el área
bonaerense se encontraron fogones en cubeta y piedras discoidales en Argentina, Uruguay y Chile. Al
mismo tiempo, en Buenos Aires los cerros El Sombrero y La China, brindaron información sobre
algunos aspectos de estos antiguos cazadores-recolectores, principalmente para conocer su cronología
y diversos tópicos tecnológicos (Flegenheimer 1985/1986).
Los últimos veinte años fueron prolíficos en hallazgos Paleo-sudamericanos. Se excavaron y
reportaron sitios cuyos registros brindaron datos para conocer con mayor profundidad a los portadores
de los vestigios pisciformes. Entre ellos: Paso Otero (Martinez 2001), Estancia La Suiza 1 (Laguens
et al. 2007), Alero Piedra Museo (Salemme y Miotti 2008), Abrigo Los Pinos (Mazzanti 1999a), Cueva
Burucuyá (Mazzanti 2002), Urupez (Meneghin 2004), etc. Asimismo, otros que podrían ser parte de la
variabilidad de contextos dejados por esos cazadores-recolectores. Por ejemplo: El Alto 3 (Rivero y
Roldán 2005), Cueva Tixi (Mazzanti 1997), localidad arqueológica La María (Paunero et al. 2007), El
Trébol (Hajduk et al. 2004) y Cueva del Lago Sofía (Prieto 1991).
En síntesis, los avances y descubrimientos proporcionaron información que está permitiendo
bosquejar un escenario que unas pocas décadas atrás era impensable para la arqueología del último
milenio del Pleistoceno en el cono sur.

Variabilidad morfológica y puntas pisciformes


Las piezas pisciformes fueron descartadas por diversas causas. Muchas, luego de haber
cumplido con su “vida útil”; por ello se las encuentran con distintos grados de reactivación 83 (Fig. 9e y
11b; Nami 2007 Fig. 1); otras veces, tienen diferentes tipos de roturas ocurridas durante la manufactura
o el uso. Aunque desde el punto de vista funcional pudieron haberse utilizado de varias maneras, este
fenómeno muestra que muchas fueron cabezales de proyectiles, pues las fracturas de impacto son
notorias a simple vista. Así, algunas exhiben lascados profundos originados en el ápice; entre otras,
eso ocurre con las de Cueva del Medio, Fell, Pali Aike, El Inga y Arroyo Cacique. A veces, tienen
fracturas en golpe de buril en los bordes de los pedúnculos y del limbo, respectivamente originadas en
la base y el ápice; causadas por el contragolpe o acción de fuerzas bipolares durante el impacto (e.g.
Fig. 11c). Las roturas transversales en distintos lugares del limbo y los pedúnculos posiblemente se
deban al choque. Los ejemplares enteros con poca o ninguna reactivación que permiten conocer su
estado original son raros (Fig. 19a-c y 20b-i), formas que varían muchísimo debido a las reactivaciones
(e.g. Mayer-Oakes 1986b, Fig. 34-35, Nami 2007, Fig. 1).
Tradicionalmente el “estereotipo” (sensu Mayer-Oakes 1986a, Fig. 2) de una punta cola de
pescado es una pieza pedunculada con hombros, el limbo es triangular o lanceolado con bordes
convexos y pedúnculo de bordes cóncavos y base cóncava (Fig. 18 y 19). Sin embargo, el avance de
las investigaciones permite observar que eran acompañadas por una gran variabilidad morfológica y
dimensional, involucrando tanto especimenes “clásicos” como de otras formas. El rango de longitud
varía desde aquellas que son miniaturas de ~1.5 cm hasta los ~% 6-7 cm. Asimismo, hay ejemplares

83
En algunos casos determinar posibles reactivaciones es difícil. Por ejemplo el de Laguna Negra (Fig. 22f), cuyo pedúnculo
es un poco más ancho y diferente a las colas de pescado clásicas. En ocasiones, con una perspectiva tipológica se diferenciaron
“tipos” distintos con piezas reactivadas. Es el caso de las puntas “El Inga lanceolada con hombros”, que en este último caso se
trataría de las primeras, pero reactivadas (Mayer-Oakes 1986a).

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excepcionales que exceden los 10 cm pueden llegar a tener % 12-15 cm de largo (Fig. 18a, g y 19a-b).
Asimismo, el avance del conocimiento sobre los aspectos mencionados, posibilitó al autor la
identificación como punta Fell, al ejemplar ilustrado en la figura 18 f, la cual procede del río Cuyuni de
la Guayana Británica (Evans y Meggers 1960, Plate 8d). En relación a la morfología, los limbos
muestran variaciones, hay triangulares de bordes levemente convexos y casi rectos (Fig. 18a), rectos
o combinan rectos y convexos en la misma pieza. En ciertas ocasiones, el hombro tiende a ser recto
conformando una aleta84. En general, entre los pedúnculos se observan los de bordes cóncavos
(Fig. 19) y rectos paralelos (Fig. 20), algunos de los cuales son anchos o convergentes (sensu Leroi-
Gourhan 1974, cf. Mayer-Oakes 1986a); piezas semejantes se están identificando en otros lugares de
Sudamérica (Fig. 21a-b-e-h).
La mencionada situación relacionada con las distintas formas de cabezales líticos, refuerza
la idea de que en los conjuntos con puntas Fell existían otras formas. Las bases de los pedúnculos son
cóncavas, aunque hay convexas y rectas. Algunas eran acanaladas, otras adelgazadas por retoques
profundos que rebajan el espesor de casi todo el pedúnculo; asimismo, retoques cortos de ~+ 0,5 cm
de profundidad. Los bordes de los pedúnculos muestran abrasión; probablemente con el objeto de
embotar el filo para que no dañe alguna clase de tiento que la sujetaba al astil. Las miniaturas -que
podrían haberse empleado en juguetes para niños- presentan abrasión en todo el perímetro, la cual se
pudo efectuar para evitar lastimaduras en los infantes. Es apropiado señalar que las piezas pisciformes
de pequeñas dimensiones y que parecerían no resultar de continuas reactivaciones (Fig. 20a-b), no
tendrían relación con este uso, sino que serían parte de la variación dimensional empleada en el equipo
de subsistencia, tal como fue observado etnográfica- y etnoarqueológicamente por numerosos
investigadores.
A menudo, las puntas colas de pescado se confeccionaban partir de lascas delgadas, visibles
en el producto terminado; otras veces, se distingue un delicado desbaste bifacial efectuado antes de la
conformación final, lo cual es de esperar cuando se trata de piezas relativamente grandes.
En el cono sur, hasta hace poco tiempo, excepto las piezas “clásicas” y sus variedades no se
habían identificado especímenes comparables con las encontradas en el NO sudamericano. No
obstante, actualmente es posible observar que además de la gran variación morfológica en las puntas
pisciformes, hay algunas formas que si bien no responden al modelo clásico, se repiten en los sitios
dónde se las encuentran. En efecto, se identificaron ejemplares con pedúnculos convergentes de base
cóncava en Fell y Salto Chico – Chile - y Cerro Buena Vista en Uruguay (Fig. 21). Lo mismo ocurre con
la de hombros muy romos y pedúnculo ancho, encontradas en San Rafael, oeste de la ciudad de
Guatemala (Coe 1960); Lago Madden, Panamá (Sander 1964); El Inga (Bell 1965, Bonifaz 1978, Nami
2012b); Estancia Pali Aike, Argentina (Nami 1993); Cueva del Medio, Chile (Nami 1987) y Cerro Negro,
Uruguay (Fig. 22).
En El Inga no solo se hallaron Fell clásicas sino otras formas, entre ellas las llamadas El Inga,
con variaciones de pedúnculo largo - angosto y redondeado, y ancho (Fig. 23d; Mayer-Oakes 1986b).
En este último caso, a la luz de investigaciones experimentales, algunas serían preformas y piezas
rotas sin terminar de cabezales Fell (Nami 2010b). Asimismo, se exhumaron variedades de puntas Fell
de pedúnculos convergentes con bases cóncavas, rectas o convexas. En este caso, Bell (1965:
Fig. 13) sugería que podrían ser variantes de las puntas colas de pescado. Por otra parte, en Colombia
hay puntas semejantes a El Inga, las cuales son denominadas Restrepo (Ardila Calderón 1991);
algunas tienen acanaladuras y solo se diferencian de las pisciformes porque los limbos tienen bordes
rectos o muy convexos. En ciertas ocasiones, la desigualdad entre ellas es sutil (Fig. 23b). Es
significativo apuntar que el “estilo” de manufactura es semejante al de las pisciformes; pues fueron
terminadas mediante retoques cortos por presión utilizando una lasca como forma-base o una preforma
adelgazada bifacialmente. Ejemplares semejantes a las puntas El Inga se observaron en sitios del cono
sur dónde se encuentran piezas pisciformes o en niveles asignables al Pleistoceno terminal. En
Uruguay hay especímenes similares en Arroyo Cacique (Fig. 23e), Cerro Los Burros, río Negro medio

84Algunos autores llaman “aleta recta” (Aschero 1979) a lo que otros denominan “hombro recto” (Leroi-Gouhan 1974) o
simplemente “hombro” (Turner y Hester 1985).

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y laguna Negra (Fig. 20a-b). Algo similar ocurre en Argentina, pues se recolectaron modelos
comparables a las puntas El Inga de pedúnculo ancho con bordes levemente convergentes en Cerro
El Sombrero. En consecuencia, considerando la variación discutida y por semejanza con los vestigios
ecuatorianos, podría considerarse que el espécimen de Jáuregui (Fig. 14a) fue manufacturado por los
Paleoindios. Asimismo, se recuperaron preformas con pedúnculos convergentes de base convexa o
acuminados en sitios con puntas pisciformes, tal como ocurrió en El Inga, Cueva del Medio y Urupez
respectivamente (Fig. 24). Al igual que en el Ilaló se encontraron productos finales con pedúnculo
acuminado en conjuntos Fell de la meseta de Somuncura, Río Negro, Argentina (Miotti et al. 2010, obs.
pers. 2009) y Laguna Vera en Tacuarembó, Uruguay (Bosch et al. 1980, Lam 4). En consecuencia,
dada la presencia de estos hallazgos, cabría preguntarse si estos artefactos fueron confeccionados o
pertenecerían a los grupos que manufacturaban puntas Fell. Esta situación no sería extraña, pues
podría haber variaciones morfológicas y funcionales en relación a las presas y tareas para las cuales
se destinan. Merece mencionarse que su acervo tecnológico incluiría cabezales óseos semejantes a
los empleados por los grupos Clovis y del Paleolítico Superior final europeo.
A la sazón de los estudios del último cuarto de siglo sobre los conjuntos con puntas
pisciformes de Centro y Sudamérica, se construyó un esquema de las formas de los bordes de los
limbos (Fig. 25-1) y pedúnculos (Fig. 25-2), tratamiento de las bases (Fig. 25-3), intersección de los
bordes con la base del pedúnculo (Fig. 25-4) y, la forma de los hombros (Fig. 25-5).
En suma, hay indicios que además de las puntas pisciformes “clásicas” es posible encontrar
otras formas que podrían haber sido manufacturas por los mismos grupos de cazadores-recolectores.
Antes de pasar a la sección siguiente, es importante mencionar que, hay algunos sitios
estratificados cuyos registros presentan puntas Fell junto con otras de estilo y morfología diferentes. En
algunos casos no reportadas como tales, tal como sucede en el sitio RS-I-69, asignado a la fase
Uruguay del sur de Brasil, definida y datada entre ~11.0-8.0 kya por Miller (1987). En efecto, el nivel
inferior de ese sitio proporcionó cinco fechas radiocarbónicos cuyos rangos oscilan entre ~10.2 y 11.0
kya (Miller 1987, Tabla 1). Justamente, entre tres puntas pedunculadas exhumadas allí, un espécimen
es compatible con la morfología pisciforme (Fig. 26a). Sería interesante profundizar si ellas responden
a la variabilidad morfológica posiblemente existente entre las puntas Paleoindias asociadas a
pisciformes o, hay mezcla con las empleadas durante el Holoceno temprano/medio tanto en el sur del
Brasil como en el nordeste argentino (Miller 1987, Schmitz 1987, 1990, Rodríguez 1998, Rodríguez y
Cerutti 1999). De hecho, la pieza ilustrada en la figura 26d procedente del sitios RS-I-70, tiene una
datación de 9.1 kya. Puntas de proyectil pedunculadas similares aparecen del otro lado de la frontera
en el noroeste de Uruguay en Paypaso, las cuales fueron datadas en ~9.3-8.6 kya. Morfológicamente
son semejantes a las utilizadas por los cazadores-recolectores del Holoceno inicial-medio del sur de
Brasil, Uruguay y NE de Argentina (Schmitz 1987, Rodríguez 1998, Rodríguez y Cerutti 1999, Dias
1994, 2007). Merece señalarse que en los estados de Santa Catarina y Río Grande do Sul del Brasil,
los hallazgos de puntas Fell no son raros (Schobinger 1974, Prous y Piazza 1977, Dias 1994, 2007, Da
Silva Lopes y Nami 2011), lo cual también ocurre en el NE de Argentina (Nami 2007, Fig. 1b-c).

Una situación similar sucede en el Norte de Chile y Noroeste argentino. De hecho, se


recolectó una punta pisciforme junto con otras de diferente morfología y estilo tecnológico en el sitio
Salar Punta Negra 1 en Chile. Se trata de un sitio de superficie de 1476 m 2 (Fig. 27) que apoya en un
depósito sedimentario datado entre ~10.5 y 9.2 kya. Las puntas asociadas son pedunculadas con aletas
agudas, denominada “Punta Negra”, y triangular apedunculada asignable a “puntas Tuina” de la
secuencia regional (Nuñez y Santoro 1988, Grosjean et al. 2005, Nuñez et al. 2010). Vale la pena
apuntar que tanto en Chile, los sitios San Lorenzo (~10.4-9.9 kya) y Tuina (~10.8 kya) como
Huachichocana (~10.2-8.9 kya), Yavi (~10.4-8.3 kya) e Inca Cueva 4 (~10.6-9.2 kya) en el noroeste
argentino también proporcionan puntas apedunculadas. De esta manera, se observa que estas piezas
aparecen en niveles fechados en el rango de 10.5 y 8.3 kya. En la misma región, en el Alero de las
Circunferencias o Pintoscayoc I, ejemplares semejantes provienen de un nivel datado en 9.2 kya y,
subyacente al mismo, hay una capa inferior con escasos artefactos líticos fechados entre ~10.3-10.7
(Hernández Llosas 2000, ver perfil y fechas en Nami 1999a). Asimismo, en el norte chileno, el sitio
Tambillo-1 proporcionó piezas semejantes datadas en el Holoceno temprano (8.6-8.9 kya, Grosjean

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et al. 2005, Table 1b). En Chile septentrional, en este aspecto es muy interesante la evidencia
proporcionada por la cueva Hakenasa. En efecto, en el nivel 13, datado en ~9. 6 y 10.0 kya proporcionó
puntas triangulares apedunculadas junto con otras de pedúnculos acuminados (Osorio et al. 2011, Fig.
7-3 et 7-7). Es importante mencionar que, esa clase de puntas apenduculadas 85, en Salar Punta Negra
(Lynch 1990, Fig. 6-7) y las del noroeste argentino - obs. pers. - son prácticamente idénticas en forma
y tecnología a sus semejantes del holoceno temprano y medio de diferentes regiones del área andina
central y del cono sur (v. gr. Cardich 1958, Bird 1960, González 1960, Gradín 1984, 1994, Crivelli
Montero et al. 1993, Aguerre 2003, Nami 1994, 2003). Tal como se señaló anteriormente (Nami 1999b)
estas piezas tienen una amplia distribución que va desde el centro-sur del Perú hasta el estrecho de
Magallanes -posiblemente hasta el Canal de Beagle en Tierra del Fuego- y desde la cordillera de los
Andes hasta la costa Atlántica de norpatagonia, la provincia de Buenos Aires e incluso, algunos lugares
del Uruguay86 (Fig. 28). Asimismo, en la compleja evolución socio-cultural y trascendiendo límites socio-
culturales, representaría la materialización del conocimiento tecnológico tradicional participado por las
poblaciones humanas del comienzo del Holoceno -posiblemente de origen andino- que en algunos
lugares y con diferentes adaptaciones reemplazaron a los grupos colonizadores que utilizaban
cabezales pisciformes (Nami 2011a). Justamente, en el noroeste argentino, si bien existía información
inédita sobre su aparición en hallazgos superficiales, sólo recientemente se ha dado a conocer su
indudable presencia en la región (Patané Aráoz y Nami 2011). Estos descubrimientos se concatenan
con eslabones aislados de la cadena de hallazgos efectuados a lo largo de la cordillera andina desde
Colombia hasta la Patagonia extremo meridional. Al igual que en el sur de Brasil, en el mencionado
caso andino una perspectiva que considere los procesos de formación de sitios posibilitarán dilucidar
las cuestiones de yuxtaposición de cabezales líticos de estilos de manufactura distintos. Otra alternativa
a tener en cuenta es que en estos sitios se estén dando evidencias de las manifestaciones más antiguas
de grupos que convivían con los colonizadores y utilizaba esas puntas o, de los inicios de la
diversificación socio-cultural ocurrida a comienzos del Holoceno. No obstante, por la información
cronológica es indudable que los niveles de dónde provienen engloban fechas que incluyen el último
milenio del Pleistoceno y los dos primeros del Holoceno, razón por la cual es dable pensar que haya
palimpsestos de vestigios correspondientes a distintos grupos humanos que habitaron la región a través
de esos milenios. Vale la pena apuntar que, en Cueva del Medio (Nami 1987, Fig. 14) hay un pequeño
sector que no estaba sellado por los rodados caídos de las paredes y el techo adónde había
superposición del nivel paleoindio con fauna extinguida y el asignable al de cazadores-recolectores
portadores de puntas de proyectil triangulares apedunculadas, las cuales en la Patagonia fueron
fechados en el Holoceno inicial y medio (Gradín et al. 1987, Gradín 1994, Bird 1988, Crivelli et al. 1993,
Nami 2000, Aguerre 2003, entre otros). En consecuencia, probablemente las discrepancias se deban
a la existencia de la asociación de contextos arqueológicos formados por grupos humanos distintos del
Pleistoceno final y Holoceno temprano. Sería necesario profundizar en investigaciones que contribuyan
a dilucidar con mayor precisión estas anomalías. Entre los variados factores naturales y culturales que
habrían afectado en ese palimpsesto, la escasa depositación sedimentaria y la pendiente de la
superficie del terreno habrían tenido un papel fundamental en su formación. La yuxtaposición puede
deberse al movimiento vertical y horizontal de los vestigios -aún en muy poco tiempo- es un hecho real
observado tanto arqueológica- como actualísticamente en numerosos lugares (v. gr. Villa 1982, Hofman
1986, Nash y Petragia 1987).

Investigaciones tecnológicas y experimentos arqueológicos


Consideraciones generales
Los especimenes acanalados en América generaron distintas posiciones acerca del vínculo
genético entre las piezas norte- y sudamericanas; por ende, el origen y dispersión de los Paleo-
Americanos. La discusión giraba en torno a que la tecnología del acanalado se originó en:

85
Además de triangulares con distintas variaciones en la morfología de los bordes y las bases, los cazadores-recolectores que
las utilizaban también confeccionaban formas lanceoladas (v. gr. Fig. 28).
86
Si bien presentes en algunas colecciones estudiadas, confeccionadas con rocas locales, esta clase de piezas son minoritarias.

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1 - Norte América y se difundió hacia el sur como parte de la dispersión general de las culturas más
tempranas;
2 - Sudamérica y los grupos se difundieron hacia el hemisferio norte;
3 - una invención independiente sin relaciones genéticas, incluso algunos afirmaban que no había
semejanza entre las pisciformes con una distribución discontinua en Sudamérica.
Para investigar la validez de estas afirmaciones se llevó a cabo una pesquisa abordando tanto
los productos finales como los procesos de producción de puntas de proyectil de los dos hemisferios
del Nuevo Mundo desde la arqueología experimental y la arqueología comparada. La primera disciplina
tuvo un auge durante los 1970s y utiliza el método experimental poniendo en práctica estudios
relacionados con la cultura material; su propósito es recabar información básica que permita ser usada
en arqueología. La arqueología comparativa trata de una aproximación interregional a la comunicación
y cambio socio-cultural, particularmente entre grandes regiones con el objetivo de indagar las causas
de las similitudes y diferencias en los procesos de la humanidad.
En una escala inter-hemisférica, el acanalado y otros rasgos técnicos compartidos por Clovis
con otros conjuntos contemporáneos transforma este fenómeno en un enigma por demás interesante
y digno de explorar desde una perspectiva arqueológica y tecnológica. Los experimentos inicialmente
se formalizaron considerando a piezas pisciformes de Patagonia y distintas puntas norteamericanas,
enfatizando Clovis y Folsom. Luego, para controlar y ampliar los resultados, se estudiaron colecciones
arqueológicas de sitios en Norte, Centro y Sudamérica. Los estudios de esos materiales son
imperativos, es recomendable que la investigación experimental tenga una continua retroalimentación
con los datos prehistóricos.

Experimentos replicativos y observaciones comparativas


En esta investigación, se usaron rocas de diversa procedencia con propiedades adecuadas
para confeccionar instrumentos. En su laboreo se aplicaron percusión directa, indirecta y presión. Hay
una miríada de posiciones de sostén y de aplicación de las fuerzas, la mayoría de las cuales no deja
evidencia en el registro arqueológico. No obstante, fue significativo tenerlas en cuenta, pues son
cruciales para discutir hipótesis sobre las implicancias y suposiciones conductuales relacionadas con
los especímenes prehistóricos. Asimismo, se efectuaron entrevistas con pródigos experimentadores
especializados en piezas acanaladas.
Los modelos propuestos posibilitaron evaluar similitudes y diferencias de Clovis, Folsom y
Fell y se discutieron las “correlaciones” tecnológicas entre Norte y Sudamérica. Desde el punto de vista
experimental, la reproducción de las secuencias de reducción permitió observar aspectos técnicos
relacionados con las fórmulas para la fabricación de los productos manufacturados. Puesto que la
experimentación va más allá de los rasgos visibles en los vestigios arqueológicos, se dispone de
información básica que permitan derivar hipótesis y suposiciones vinculadas con los hábitos motores,
conducta y conocimientos técnicos de los cazadores-recolectores que utilizaban las piezas replicadas;
discutiéndose las implicancias arqueológicas de estos resultados.
Las materias primas utilizadas por Clovis y Folsom fueron sílex de excelente calidad, aunque
en el primer caso -dado a la riesgosa etapa del acanalado- no requiere una selección tan marcada
como en las segundas. La descripción de la secuencia de reducción se realizó utilizando modelos de 4
o 6 estadios acorde a la existencia de adelgazamiento bifacial (Fig. 29). En general, dado al tamaño de
los productos finales, la secuencia de reducción Clovis necesita formas-bases más grandes que Folsom
y Fell. En los estadios iniciales - 2 y 3 - del proceso de adelgazamiento bifacial, los implementos de talla
y las secuencias de extracción de lascas son semejantes; variando en el estadio 4 en relación a la
remoción de lascas y en la cual por momentos se va delineando la forma final. En el primer caso, se
observó que ocasionalmente entre Folsom y Clovis hay cierta diferencia, la cual es extremadamente
marcada con relación a los productos sudamericanos. Un aspecto significativo que diferencia a los
bifaces Clovis con los Folsom y Fell es el empleo de la extracción de lascas sobrepasadas o de borde
a borde durante su adelgazamiento (Fig. 30f y 31b). La plataforma, acondicionada por aislamiento de
una superficie de percusión es común a ambas secuencias norteamericanas en estadios avanzados
de adelgazamiento, no obstante el biselado es usual en Folsom, particularmente durante la reducción
bifacial. Aquí se ponía énfasis en la preparación de las plataformas, mayormente en el estadio 4 y

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subsiguientes. Especialmente son diferentes cuando se aplica presión durante la conformación de la


preforma, siendo Folsom más elaborada tanto en forma como en espesor; principalmente en la
preparación de la plataforma para las acanaladuras. La conformación está relacionada con su obtención
y por ello se hace hincapié en las caras y porción distal. En cambio, en las sudamericanas este rasgo
es inexistente, razón por la cual dichos procedimientos son innecesarios. Otro aspecto es la forma de
los retoques y el intervalo entre ellos. En Folsom son paralelos regulares y el espaciado es constante
y distanciado; en Clovis si bien son regulares, la presión no es aplicada con la misma regularidad.
Incluso las plataformas biseladas son raras en Clovis. Por otra parte, en Fell generalmente los retoques
son cortos, irregulares y se limitan a darle la forma final a la pieza. La mayor desigualdad en las
variedades técnicas se observaron en los estadios finales - 4 a 6. De hecho, para replicar los atributos
arqueológicos se necesitó utilizar variantes en la manera de aplicar la presión y las posiciones de
sostén. Asimismo hay notables desigualdades en las acanaladuras y las técnicas para obtenerlas. En
Clovis -al igual que en Fell- son fácilmente replicables por percusión directa (Fig. 32) o indirecta mientras
que en Folsom, es necesaria una mayor destreza y refinamiento en la preparación de la preforma
(Fig. 33-1). Esta situación se repite en la regularización final, ya que Clovis no tiene tanta delicadeza
en el acabado luego del acanalado. Aquí, la semejanza es mayor a Fell que Folsom; pese a ello, el
diseño del producto terminado es diferente a los ejemplares sudamericanos, principalmente por el
pedúnculo, hombros y el ancho del limbo (Fig. 33 y 34). Finalmente, el desgaste abrasivo de las
porciones basales tiene más acabado en las piezas norteamericanas que en las sudamericanas. La
figura 35 ilustra las diferencias morfológicas en los estadios finales de las tres secuencias.

Consideraciones sobre tecnología y poblamiento americano


Puntas acanaladas y tecnología tradicional durante el Pleistoceno Terminal
La comparación de los resultados experimentales entre Clovis, Folsom y Fell indicó que las
secuencias de reducción son distintas en aspectos morfológicos de diseño, técnicas y conductas. En
otras palabras, las observaciones actualísticas mostraron que hay diferentes recetas de fabricación y
hábitos motores, significando que son estilos de manufactura distintos. Desde el punto de vista material,
los artefactos arqueológicos reafirman estas conclusiones, pues las formas de los estadios intermedios
y productos finales sugieren grandes desigualdades. Desde una perspectiva antropológica, estas
similitudes y diferencias tienen implicancias para discutir el sistema de conocimientos técnicos; en
efecto, arqueológicamente es posible suponer que la confección de las puntas los Paleoindios Norte y
Sudamericanos podrían haber sido diferentes. Por lo tanto, si se especula sobre los orígenes de las
piezas sudamericanas - teniendo en cuenta las secuencias de reducción y el diseño del producto final
- no debe buscarse en Clovis o Folsom, sino que debe mantenerse la invención independiente. Sin
embargo, es útil apuntar que las posturas en cuestión deben ser enfocadas desde posiciones teóricas
más modernas y complejas, sin reducir el problema al hecho de difusión-migración vs. evolución
cultural. Este tópico, fue abordado con nuevas aproximaciones teóricas que contemplaron la/s
dinámica/s interacción/es que pudieron existir entre esos cazadores-recolectores. En efecto, las
posiciones tradicionales no fueron suficientes para explicar la complejidad del pasado. Actualmente,
los avances teóricos permiten abordar el estudio de las tecnologías tradicionales desde otras
perspectivas. Gobernadas por variables sociales y ambientales, pese a su simplicidad son sistemas
complejos con muchos componentes heterogéneos. En tales sistemas, el mismo parámetro es afectado
por múltiples variables sociales y ambientales, entre ellas la información, creación, métodos, visiones
del mundo, objetivos y muchos otros procedimientos sociales y empíricos que al mismo tiempo tienen
procesos de diferente naturaleza. En otras palabras, como técnicas tradicionales - entre otras, las del
hueso y piedra - se sustentan en complejos mecanismos de información transmitidos empíricamente
por variados tipos de interacción social. Entre ellos, diversas clases de encuentros, sistemas de
creencias y otras formas importantes de comunicación que diseminan el conocimiento entre las
sociedades humanas. En este tipo de sistemas, la tecnología se estabiliza por medio de la ideología.
Del mismo modo, las invenciones e innovaciones y su difusión son partes del proceso del desarrollo
tecnológico.

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En el Nuevo Mundo, una característica técnica utilizada y distintiva fue la acanaladura,


copiada y perfeccionada por los grupos humanos. Una hipótesis plausible sobre su distribución es que
puede deberse a un fenómeno de circulación de información entre ellos. Debido a las diferentes
maneras de transmisión, si algunos rasgos son compartidos en un corto lapso temporal es porque pudo
existir algún vínculo; por motivos sociales o económicos. Consecuentemente, relación/es histórica/s,
económica/s o interacción/es social/es con los grupos humanos precedentes y/o contemporáneos,
aunque con desarrollos adaptativos y socio-culturales separados.
Desde una perspectiva continental, la ubicua distribución de rasgos técnicos indican que el
fenómeno Paleoindio no puede ser interpretado desde una escala local. La emergencia de artefactos
similares durante el Pleistoceno Terminal -desde el Ultimo Máximo Glacial y el retiro de los glaciares-
probablemente está más allá de una respuesta adaptativa a la caza de grandes animales. Desde una
perspectiva evolutiva y tecnológica, la amplia dispersión del acanalado, constituye un fenómeno único
en la historia de la humanidad. Asimismo, como se verá en la sección siguiente, la presencia de varias
similitudes técnicas entre Eurasia y América merecen atención especial, pues se producen en un corto
lapso temporal de ~10 ky cuando sucede un paso significativo en la evolución tecnológica acaecida
entre ~20-10 kya. Considerando que los primeros homininos aparecieron hace alrededor de 5 mya y
que la piedra tallada comenzó hace ~2.6 mya, el Paleolítico superior y el Paleoindio como un todo
representan un 0.4 % y los Paleoindios solo un 0.04 % del proceso. Desde una perspectiva global,
estos rasgos tecnológicos compartidos que estaban limitados a ciertas partes de Eurasia y las Américas
devienen en un interesantísimo problema evolutivo, antropológico, arqueológico y tecnológico. En este
contexto, es útil la aproximación sobre tecnología evolutiva basada en cuatro amplios conceptos:
diversidad, continuidad, novedad y selección (Basalla 1995). Así, algunos Paleoindios en el Nuevo
Mundo podrían representar la continuidad de la tecnología Paleolítica Superior del Viejo Mundo,
utilizada por los Homo sapiens que vivieron durante el máximo de la última Edad del Hielo ocurrido ~18
kya. En este repertorio tecnológico la diversidad era evidente, pero con novedades desarrolladas en
América, tal como las distintas puntas de proyectil y el acanalado. Por supuesto, el proceso de selección
podría ser explicado por las respuestas de los primeros americanos a los nuevos ambientes que se
enfrentaban.

Paleolítico y poblamiento americano


Las investigaciones arqueológicas, biológicas y lingüísticas sugieren que el poblamiento del
Nuevo Mundo no se realizó una sola vez sino por varias oleadas migratorias, produciendo una
remarcable diversidad tecnológica y adaptativa. La fecha en que se produjo el arribo de las primeras
bandas colonizadoras es tópico de discusión; sin embargo, más allá de los debates sobre la época
cuando ocurrió dicho proceso, es sabido que a ~11 kya el Nuevo Mundo estaba poblado en toda su
extensión.
Por un largo tiempo se consideró que Clovis era la manifestación más antigua de los
cazadores-recolectores del final de la Edad del Hielo; además para algunos autores representaría a las
primeras ocupaciones humanas de América. Este hecho generó lo que se denomina dogma Clovis, en
otras palabras, la actitud de sostener que en el Nuevo Mundo no hay ocupaciones anteriores. Vale
decir, no existieron grupos humanos que vivieron antes de los 11.5 kya. Para justificar dicha
aseveración recurren a sofisticadas discusiones y argumentos, en algunos casos, lindante con la
irracionalidad.
El rango temporal en que vivieron los grupos Clovis varía entre los ~11.5 y 10.9 kya (Haynes
1992); sin embargo, otros sostienen que fue mas corto, entre los ~11.2 a 10.9 kya (Waters y Stafford
2007)87. También se pensaba que Clovis fue sucedida por grupos de carácter regional que utilizaban
otras puntas en sus proyectiles; entre ellas Folsom, Plainview-Goshen, Cumberland, Agate Basin y
Scottsbluff. Sin embargo, en ciertos casos parecería que algunas fechas de tales registros se

87 Es importante resaltar que para hacer esta cronología de los 22 datados sólo emplearon las fechas de 11 sitios del oeste de
USA. Vale la pena recordar que la tecnología Clovis, se expandió desde el sur casquete glaciar Laurentino que cubría casi todo
Canadá hasta Venezuela y desde el este hasta el oeste de Norteamérica. En consecuencia, cabe preguntarse si solamente en tres
siglos fue posible esa dispersión.

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superponen con los de Clovis, tal como Folsom y Goshen (Haynes 1992). Esta situación ocurre con las
piezas pisciformes en Centro y Sudamérica (Nami 2007, Waters y Stafford 2007, Steele y Politis 2009).
Asimismo, Goebel y colegas (2008) sugirieron que Clovis representa el segundo evento colonizador de
América.
En Norte, Centro América y noreste de Sudamérica se encuentran diseminados artefactos
Clovis (Fig. 30 y 31). Una situación similar ocurre con Fell, distribuida desde Guatemala y Belice hasta
Tierra del Fuego. Además, hay lugares en los que se encuentran puntas Clovis y Fell. Eso sucede en
Guatemala, Costa Rica y Panamá (Snarskis 1979, Ranere 2000, Ranere y Cooke 1995), inclusive en
el norte de Venezuela (Pearson y Ream 2005). Las piezas Clovis Centro y Sudamericanas tienen
similitudes morfológicas y tecnológicas con las norteamericanas, especialmente en la secuencia de
reducción, en la cual es notable la utilización del adelgazamiento bifacial por el uso de la obtención de
lascas sobrepasadas (Fig. 30f y 31b). Lamentablemente en esos lugares faltan registros con dataciones
que permitan colocar con precisión cual es la relación cronológica entre ambas tecnologías.
Pese a las diferencias de manufactura en artefactos específicos como las puntas de proyectil,
desde un punto vista más genérico, el Paleolítico Superior final del Viejo Mundo y Clovis comparten
varias similitudes técnicas y morfológicas. Entre ellas, la técnica de extracción de hojas, la tecnología
Levallois de hojas y lascas, el adelgazamiento bifacial utilizando la estrategia de lascas sobrepasadas
o extendidas de borde a borde y la extraordinaria similitud de algunos artefactos óseos. Por ello,
algunos autores proponen la existencia de un Paleolítico Americano, el cual forma parte de una familia
global contemporánea con tradiciones históricas, habilidades y experiencias compartidas. Es menester
apuntar que varias de esas similitudes también están presentes en ciertos conjuntos instrumentales
sudamericanos, particularmente aquellos con cabezales líticos pisciformes. Sin embargo, teniendo en
cuenta otros rasgos tecnológicos de los conjuntos Norte y Sud-americanos, es evidente que comparten
un cierto grado de desarrollo técnico. De hecho, utilizaban un sofisticado refinamiento en la tecnología
ósea con especimenes muy similares. Otra similitud remarcable es la utilización de estrategias de
obtención de lascas a partir de núcleos preparados en diversos conjuntos Paleoindios sudamericanos.
En aspectos generales de la tecnología lítica comparten el uso de tratamiento térmico, adelgazamiento
bifacial y refinada técnica de presión. Al igual que Clovis, es importante tener en cuenta que la
diversidad y riqueza son modestas comparadas con la totalidad del registro Paleolítico Superior; sin
embargo, pese a las diferencias entre el Paleoindio y el Paleolítico, en opinión del autor es indudable
que varios de los grupos norte y sudamericanos de las postrimerías de la Edad del Hielo compartían
información y conocimiento tecnológico originado en el Paleolítico Superior final. Consecuentemente,
la tecnología de algunos de los primeros grupos humanos del continente portaba un bagaje de
conocimiento tecnológico tradicional que es el epígono del Paleolítico Superior euroasiático. Las
diferencias y aspectos compartidos en las secuencias de producción entre los conjuntos artefactuales
finipleistocénicos sugerirían desarrollos regionales a partir de conocimientos comunes. Así, la presencia
participada de artefactos y técnicas de manufactura, transforman este tópico en un fascinante problema
tecnológico, con significativas implicaciones arqueológicas y antropológicas para discutir con mayor
profundidad el poblamiento del Nuevo Mundo.

Agradecimientos
Deseo expresar un profundo agradecimiento a las siguientes personas e instituciones: M. Farías Gluchy y A.
Lourdeau por haberme invitado a participar en este volumen, D. Stanford por su constante apoyo; A. Florines y A.
Toscano por apoyar mis investigaciones en Uruguay; U. Meneghin por su constante aporte de datos; M. Meneghin
por su invalorable ayuda en la confección de las figuras 12 y 18 a 23; B. Meggers por proporcionarme la foto de la
figura 18f, M. de las M. Cuadrado por la lectura crítica del manuscrito; L. Miotti por permitirme observar sus
hallazgos en Somuncura; G. Politis por su amabilidad; CONICET, Smithsonian Institution, Universidad de Buenos
Aires, Fundación de Arqueología Uruguaya y Museo Nacional de Antropología del Uruguay por el patrocinio a mis
investigaciones. Canadian Council for Scientific Studies-Canadian Research Program of Canadian Studies,
Smithsonian Institution, Comisión Fulbright de Argentina y Fundación Antorchas por haber financiado y posibilitado
las investigaciones en Norteamérica.

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Figura 1 –
a. Costillas de bisonte extinguido asociadas a punta de proyectil del sitio Folsom © National Anthropological
Archives, Smithsonian Institution;
b. Punta Folsom clavada en una vértebra de bisonte exhumada en Lindenmeier © National Museum of Natural
History Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 1 –
a. Côtes de bison éteint, associées à une pointe de projectile dans le site de Folsom © NAA,SI;
b. Pointe de Folsom fichée dans une vertèbre de bison, exhumée à Lindenmeier - NMNH © Nami H.

Figura 2 - Excavaciones en Lindenmeier:


a. una de las trincheras del sitio;
b-c. cuadrículas y documentación de los hallazgos;
d. huesos de bisontes asociados a vestigios líticos © National Anthropological Archives, Smithsonian Institution
__________________________________________________________________________________________
Figure 2 – Fouilles de Lindenmeier :
a. une tranchée du site ;
b-c. quadrillage et relevé des découvertes ;
d. ossements de bisons associés à des vestiges lithiques © NAA, SI.

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Figura 3 –
a-b. Vista general de la localización del sitio Blackwater Draw - Portales, New Mexico, y superficie excavada
expuesta en 1992 © Nami H.;
c. Museo del sitio en el que se observa el nivel Clovis - http://theclovissite.files.wordpress.com © Crawford G.
__________________________________________________________________________________________
Figure 3 –
a-b. Vue générale du site de Blackwater Draw - Portales, New Mexico, surface fouillée, exposée en 1992
© Nami H.
c. Musée du site où est exposé le niveau Clovis - http://theclovissite.files.wordpress.com © Crawford G.

Figura 4 – Puntas Paleoindias norteamericanas : a. Clovis; b. Folsom-Lindenmeier


© National Museum of Natural History, Nami H.
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Figure 4 –
Pointes paléoindiennes nord-américaines : a. Clovis; b. Folsom-Lindenmeier
© NMNH, Nami H.

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Figura 5 –
Mapa esquemático del Cono Sur durante el Pleistoceno Terminal © Woroszylo y Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 5 –
Carte schématique du cône sud pendant le Pleistocène final © Woroszylo et Nami H.

Figura 6 –
Picos de fluctuaciones mayores en la curva de actividad solar en función del índice de la producción de 14C
relacionados con las excursiones del campo geomagnético de los últimos 11 kya © Nami H.
__________________________________________________________________________________________

Figure 6 –
Pics des principales fluctuations de l’activité solaire selon l’indice de production de 14C, en relation avec
les variations du champ magnétique des derniers 11 kya © Nami H.

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Figura 7 –
Algunas especies extinguidas contemporáneas a los Paleo-sudamericanos comparada con un hombre de estatura
media:
a) Glyptodon sp., b) Doedicurus sp, c) Megatherium americanum, d) Toxodon sp., e) Hippidion saldiasi, f)
Macrauchenia patachonica, g) Hemiauchenia sp., h) Mastodon sp © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 7 –
Quelques espèces éteintes, contemporaines des Paléo-sudaméricains, comparées à un homme de stature
moyenne :
a) Glyptodon sp., b) Doedicurus sp, c) Megatherium americanum, d) Toxodon sp., e) Hippidion saldiasi,
f) Macrauchenia patachonica, g) Hemiauchenia sp., h) Mastodon sp © Nami H.

Figura 8 -
a-b. Vista general del Arroyo Frías y posible lugar dónde Ameghino efectuó sus hallazgos hallazgos © Orquera
1970;
c. Perfil estratigráfico mostrando los niveles y lugar de la excavación © Ameghino 1918
__________________________________________________________________________________________
Figure 8 –
a-b. Vue générale du site Arroyo Frías, où il est posible qu’Ameghino fit ses découvertes © Orquera 1970 ;
c. Profil stratigraphique indiquant les lieux de fouilles © Ameghino 1918

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Figura 9 –
a-d. Artefactos líticos exhumados en la capa 9 del Arroyo Frías © Nami H. según Ameghino 1918;
e. Posible punta pisciforme muy reactivada de sílex blanco-amarillento procedente del Arroyo Giménez
© Ameghino 1918.
__________________________________________________________________________________________
Figure 9 –
a-d. Artefacts lithiques de la couche 9 du site d’Arroyo Frias © Nami H. d’après Ameghino 1918 ;
e. Possible pointe pisciforme très retouchée en silex blanc-jaunâtre, provenant du site d’Arroyo Giménez
© Ameghino 1918

Figura 10 – Utensilios unifaciales procedentes de contextos con puntas pisciformes :


a-c. Arroyo Cacique; d-e. Cueva Fell, f-g. Cueva del Medio © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 10 -
Outils unifaciaux provenant de contextes avec pointes pisciformes :
a-c. Arroyo Cacique; d-e. Cueva Fell; f-g. Cueva del Medio © Nami H.

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Figura 11 – Algunos artefactos Paleoindios procedentes del Arroyo Cacique :


a-c. pedúnculo y puntas pisciformes; d-e. Instrumentos unifaciales;
f-j. microfotografías de los desgastes observados en d-e © Nami H. y Castro
Figure 11 -
Quelques artefacts paléoindiens provenants du site Arroyo Cacique :
a-c. pédonculé et pointes pisciformes ; d-e. instruments unifaciaux ;
f-j. microphotographies des traces observées sur d et e © Nami H.et Castro

Figura 12 – Algunos litos discoidales Paleoindios del Uruguay :


a-b. Río Negro medio © Nami H.; c. origen desconocido © Meneghin y Suárez
Figure 12 –
Quelques galets discoïdes paléoindiens d’Uruguay :
a-b. Rio Negro moyen © Nami H.; c. origine inconnue © Meneghin et Suárez

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Figura 13 –
Artefactos de hueso Paleoindios: a-c. Cuevas del Medio; d-g. Cueva Fell © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 13 –
Artefacts paléoindiens en os : a-c. Grottes del Medio ; d-g. Grotte Fell © Nami H.

Figura 14 – Puntas de proyectil halladas durante las primeras etapas de las investigaciones arqueológicas y
paleontológicas bonaerenses:
a. hallazgo de Jáuregui comparado con la punta Fell descubierta en Luján © Lehmann Nietzsche 1907;
b. ilustración de la misma pieza © Zeballos y Reid 1876;
c. punta pisciforme procedente de Lobos - © Eugenio E. 1983.
__________________________________________________________________________________________
Figure 14 –
Pointes de projectile trouvées pendant les premières recherches archéologiques et paléontologiques dans la
región de Buenos Aires: a. une pointe de Jáuregui comparée à la pointe Fell découverte à Luján © Lehmann
Nietzsche 1907; b. illustration de la même pièce © Zeballos y Reid 1876; c. pointe pisciforme provenant de Lobos
© Eugenio E. 1983.

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Figura 15 –
a. Región volcánica de Pali Aike © Nami H.; b-c. Perfil estratigráfico y fogón en cubeta de la cueva Fell © Bird 1988
__________________________________________________________________________________________
Figure 15 –
a. région volcanique de Pali Aike © Nami H.;
b-c. profil stratigraphique et foyer en cuvette de la grotte Fell © Bird 1988

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Figura 16 –
a. vista panorámica de la región del Ilaló, Ecuador © Nami H.;
b. sitio El Inga en la actualidad, se observa al arqueólogo Ernesto Salazar © Nami H.;
c-f. fotografías históricas de las excavaciones de Bell © Bell 1961
__________________________________________________________________________________________
Figure 16 –
a. vue panoramique de la régon d’Ilaló, Equateur © Nami H.
b. site El Inga, vue de l’archéologue Ernesto Salazar © Nami H.
c-f. photographies historiques des fouilles de Bell © http://haciendaingabajo.blogspot.com

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Figura 17 – Cueva del Medio :


a. Cerro Benitez; b-c. entrada e interior del sitio; d-h. etapas de excavación de dos fogones;
d-f. asociación de una punta Fell con restos de Hippidion saldiasi;
g-h. con huesos apilados en cuya base hay una mandíbula del mismo équido © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 17 –
a. Cerro Benitez; b-c. vue de l’entrée et de l’intérieur du site ;
d-h. différentes étapes de la fouille des foyers;
d-f. association d’une pointe Fell avec des restes de Hippidion saldiasi;
g-h. ossements empilés avec, à la base, une mandibule du même équidé.
© Nami H.

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Figura 18 – Piezas pisciformes “clásicas” de Centro y Sudamérica:


a. Belice © Nami H.; b. Birlen, Costa Rica © León 2006; c-d. Lago Madden, Panamá, cast. National Museum of
Natural History © Nami H.; e. Isla Margarita, Venezuela © Nami H.; f. río Cuyuni, Guayana Británica © Evans C.,
cortesía Meggers B.; g. Ecuador © Nami H.; h-i. El Inga © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 18 –
Pièces pisciformes “classiques” d’Amérique centrale
a. Belice © Nami H.; b. Birlen, Costa Rica © León 2006; c-d. Lac Madden, Panamá, cast. National Museum
of Natural History © Nami H.; e. Isla Margarita, Venezuela © Nami H.; f. río Cuyuni, Guyane Britannique
© Evans C., cortesía Meggers B.; g. Ecuador © Nami H.; h.-i. El Inga © Nami H.

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Figura 19 – Piezas Fell encontradas en el cono sur :


en Uruguay : a. Arroyo Vejigas © Nami H. y Sánchez A. ; b. origen desconocido; c. Arroyo Solís; d. origen
desconocido, Arroyo Tres Arboles; e. Río Negro medio; f. Rincón del Bonete; g. Río Negro; h. Cerro el Sombrero;
i. Cueva Fell © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 19 –
Pièces Fell trouvées dans le cône sud :
a-g en Uruguay : a. Arroyo Vejigas ; b. origine inconnue ; c. Arroyo Solís ;
d. origine inconnue, Arroyo Tres Arboles ; e. Río Negro medio ; f. Rincón del Bonete ; g. Río Negro ;
h. Cerro el Sombrero; i. Cueva Fell

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Figura 20 – Puntas de limbo triangular de bordes rectos o convexos con pedúnculos rectos :
a. Cerro Los Burros © Nami H.; b. Rincón del Bonete © Nami H.; c. Río Negro Medio © Nami H.; d. El Tala © Nami
H. y Bálsamo J.; e-f. Colares © Nami H.; g. origen desconocido © Meneghin; h. Laguna Negra © Meneghin.
__________________________________________________________________________________________
Figure 20 -
Pointes aux extrémités triangulaires, aux bords droits ou convexes, avec un pédoncule droit :
a. Cerro Los Burros © Nami H. ; b. Rincón del Bonete © Nami H. ; c. Río Negro Medio © Nami H. ;
d. El Tala © Nami H. et Bálsamo J. ; e-f. Colares © Nami H. ; g. origine inconnue © Meneghin ; h. Laguna Negra
© Meneghin.

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Figura 21 - Puntas con pedúnculos de bordes divergentes de base cóncava:


a-c. El Inga - a y b son la misma pieza © Bell 1965, b-c © Bird J., cortesía Meneghin U.; d. Cerro Buena Vista -
Museo Nacional de Antropología © Femenias J.; e. Río Negro medio © Meneghin U.; f-h. Salto Chico, Chile - cast
National Museum of Natural History © Nami H.; i. cueva Fell - Instituto de la Patagonia © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 21 –
Pointes pédoculées aux bords divergents et à base concave :
a-c. El Inga - a et b appartiennent à la même pièce © Bell 1965, b-c © Bird J., avec l’accord de Meneghin U.; d.
Cerro Buena Vista – MNA © Femenias J. ; e. Río Negro medio © Meneghin U. ;
f-h. Salto Chico, Chile - moulage NMNH © Nami H. ; i. cueva Fell – IP © Nami H.

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Figura 22 - Puntas Fell de hombros muy romos :


a. San Rafael - cast National Museum of Natural History © Nami H. ; b. Lago Madden - cast National Museum of
Natural History © Nami H. ; c. El Inga © Bell 1965 ; d. región del Ilaló © Bonifaz 1978 ; e. Montenegro, Brasil -
Museu Histórico Nice A. Schüler © da Silva y Nami 2011 ; f. Laguna Negra © Meneghin U. ; g. Paso Centurión ©
Nami H. ; h. Paso de la Cruz © Meneghin E. ; i. Cueva del Medio © Nami H. ; j. cueva Fell © Nami H. ; k. Estancia
Pali Aike, Argentina © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 22 –
Pointes Fell aux épaulements très émoussés :
a. San Rafael - moulage NMNH © Nami H.; b. Lago Madden - moulage NMNH © Nami H.; c. El Inga © Bell 1965;
d. región de l’Ilaló © Bonifaz 1978; e. Montenegro, Brasil - MHN A. Schüler © da Silva y Nami 2011;
f. Laguna Negra © Meneghin U..; h. Paso de la Cruz © Meneghin E.; i. Cueva del Medio © Nami H. ;
j. cueva Fell © Nami H. ; k. Estancia Pali Aike, Argentine © Nami H.

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Figura 23 - Puntas de limbo triangular de bordes y pedúnculos rectos:


a-c. Restrepo, Colombia © Calderón A. ; d. Región del Ilaló – Museo del Banco Central © Nami H. ; e. Arroyo
Cacique © Nami H. y Bálsamo S.
__________________________________________________________________________________________
Figure 23 –
Pointes triangulaires, aux bords et au pédoncule droits:
a-c. Restrepo, Colombie © Calderón A.; d. Región del Ilaló - MBC © Nami H. ;
e. Arroyo Cacique © Nami H. et Bálsamo S.

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Figura 24 – Preformas de pedúnculo acuminado o divergente de base convexa:


a. Urupez; b. Cueva del Medio; c. El Inga © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 24 –
Préformes de pédoncule acuminé ou divergent à base convexe :
a. Urupez ; b. Cueva del Medio ; c. El Inga © Nami H.

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Figura 25 - Esquema de atributos de los cabezales pisciformes :


1. Bordes de los limbos: convexos a. atenuados, b. muy atenuados, c. rectos;
2. Bordes del pedúnculo: a-b. paralelos, c-d. divergentes. a,c. cóncavos, b,d. rectos;
3. Tratamiento de la base: a. acanalada, b-c. por retoques: b. cortos + 5 mm, c. profundos % 5 mm;
4. Intersección de los bordes del pedúnculo con la base: a-b. “expandida”, c-d. recta, e-f. divergente: a, c, f.
redondeado, b, d, e. aguda;
5. Hombros: a. rectos o casi rectos, b. obtusos, c. obtusos atenuados, d. obtusos muy atenuados.
© Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figura 25 –
Schéma des attributs des bords pisciformes :
1. Bords des extrémités : convexes – a. atébués, b. très aténués, c. droits ;
2. Bords du pédoncule : a-b. parallèles, c-d. divergents, - a & c. concaves, b & d. droits ;
3. Traitement de lavase : a. cannelée, b-c. retouches – b. courtes + 5 mm, c. profondes % 5 mm ;
4. Intersection du bord du pédoncule avec la base : a-b “étendue”, c-d. droite, e-f. divergente –
a, c & f. arrondie, b, d & e. aigüe ;
5. Epaulements : a. droit ou presque droit, b. obtus, c. obtus atténué, obtus très atténué.
© Nami H.

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Figura 26 - Anverso y reverso de las puntas de proyectil características de la “fase Uruguay”:


a-c. sitio RS-I-69; d. sitio RS-I-70 © Nami H. según Miller 1987
__________________________________________________________________________________________
Figure 26 -
Avers et revers des pointes de projectile caractéristiques de la phase “Uruguay”:
a-c. site RS-I-69 ; d. site RS-I-70 © Nami H. d’après Miller 1987.

Figura 27 –
a. Planta y perfil del sitio de superficie SPN-1. Las áreas grises y negras respectivamente indican una densidad
con 1 a 5 y más 5 artefactos por metro cuadrado. Las letras muestran la localización de las puntas: P - “Punta
Negra”, F – “Fell”, T – “Tuina” y B - cuchillos bifaciales.
La cuadrícula blanca en el centro indica el lugar del pozo de sondeo: b-d. Puntas de proyectil encontradas en el
sitio: b - “Punta Negra”, c - Fell, d - “Tuina” © Nami H. según Grosjean et al. 2005.
__________________________________________________________________________________________
Figure 27 –
a. Surface et profil du site SPN-1. Les aires grises et les noires, indiquent respectivement une densité de 1
à 5 et de plus de 5 artefacts par m2. Les lettres indiquent la localisation des pointes :
P - “Punta Negra”, F – “Fell”, T – “Tuina” et B – couteaux bifaciaux.
Le carré blanc, au centre, indique l’emplacement du sondage,
b-d. pointes de projectile trouvées dans le site :
b - “Punta Negra”, c - Fell, d - “Tuina” © Nami H. d’après Grosjean et al. 2005.

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Figura 28 - Puntas triangulares de morfología y tecnología similares procedentes de la región andina y del Cono
Sur: a-b. Perú; c. Bolivia; d, l-m. Chile; e, k, i-l. Argentina; f-h. Uruguay.
a. Anverso y reverso de especimenes del sur peruano - Museo Jijon y Caamaño, Quito © Nami H. ; b. Lauricocha
© Cardich ; c. Viscachani © Catálogo de la Colección Vela ; d. Salar de Punta Negra © Lynch 1990 ; e. Inti Huasi
© González 1960 ; f. Las Flores © Cordero ; g. Uruguay, lugar desconocido © Nami H. y Suárez W. ; h. Cerro los
Burros © Meneghin U. ; i. La Martita © Nami H. ; j. Paso Flores, Río Negro © H. Nami ; k. Cueva del Medio © H.
Nami ; l. Cueva Fell © H. Nami, American Museum Natural History.
__________________________________________________________________________________________
Figure 28 –
Pointes triangulaires de morphologie et de technologie similaires, provenant de la región andine et du cône sud :
a-b. Pérou ; c. Bolivie ; d, l-m. Chili ; e, k, i-l. Argentine ; f-h. Uruguay.
a. Avers et revers des spécimens du sud du Pérou - Museo Jijon y Caamaño, Quito © Nami H. ; b. Lauricocha ©
Cardich ; c. Viscachani © Catalogue de la collection Vela ; d. Salar de Punta Negra © Lynch 1990 ; e. Inti Huasi ©
González 1960; f. Las Flores © Cordero ; g. Uruguay, lieu inconnu © Nami H. y Suárez W. ; h. Cerro los Burros ©
Meneghin U. ; i. La Martita © Nami H. ; j. Paso Flores, Río Negro © H. Nami ; k. Cueva del Medio © H. Nami ;
l. Cueva Fell - AMNH © Nami H.

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Figura 29 - Secuencias de reducción Fell:


a. con adelgazamiento bifacial a partir del estadio 2; b. sin adelgazamiento bifacial tallado mayormente por presión
sobre una lasca de cristal de cuarzo. Los números indican los estadios © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 29 –
Séquences de réduction Fell :
a. avec un amincissement bifacial à partir du stade 2; b. sans amincissement bifacial majoritairement taillé par
pression sur un éclat en cristal de quartz. Les numéros indiquent les différents stades © Nami H.

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Figura 30 - Artefactos Clovis centroamericanos recuperados en La Mula Oeste comparados con una pieza
norteamericana :
a-b y d. preformas fracturadas; e. extremo de preforma fracturada; f. fragmento distal de una lasca sobrepasada
© Cooke y Sánchez 2003.
__________________________________________________________________________________________
Figure 30 –
Artefacts Clovis d’amérique centrale, récupérés à La Mula Oeste, comparés à une pièce nord américaine :
a-b et d. préformes fracturées; e. extrémité de préforme fracturée; f. fragment distal d’un éclat outrepassé
© Cooke et Sánchez 2003.

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Figura 31 - Piezas Clovis venezolanas fracturados durante la manufactura :


a, c-e, g-h. estadios de reducción bifacial; b. lasca de adelgazamiento sobrepasada; f, i-k. preformas
© Nami H. según Pearson y Ream 2005.
__________________________________________________________________________________________
Figure 31 –
Pièces Clovis fracturées pendant la fabrication :
a, c-e, g-h. stade de réduction bifaciale; b. éclat d’amincissement outrepassé; f, i-k. préformes
© Nami H. d’après Pearson y Ream 2005.

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Figura 32 - Secuencia experimental Clovis. :


a-b. talla por percusión de la preforma; c-d. preformatización por presión; e. preparación de la plataforma; f-g.
extracción de la acanaladura utilizando percusión directa © Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 32 –
Expérimentation d’une séquence Clovis :
a-b. taille par percussion de la préforme; c-d. “préformatisation” par pression; e. préparation de la plateforme ;
f-g. extraction de la cannelure par percussion directe © Nami H.

Figura 33 - Visión comparativa-experimental entre Folsom y Fell © Nami H.


__________________________________________________________________________________________
Figure 33 –
Comparaison expérimentale entre Folsom y Fell © Nami H.

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Figura 34 - Reproducciones Fell : a-b. preformas; c-h. productos terminados © Nami H.


__________________________________________________________________________________________
Figure 34 –
Reproductions Fell : a-b. préformes; c-h. produits terminés © Nami H.

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Figura 35 - Simplificación de las diferentes etapas existentes en los estadios 5 y 6 de Fell, n°1; Clovis n° 2 et 3;
Folsom, n° 4. En las dos últimas filas se ilustra la variante de preparación de una cara por presión, n° 3ª, y luego
la otra después de obtener exitosamente la primer acanaladura, n° 3C. Estadio 5 - A-B. preparación y obtención
de la primera acanaladura ; C-D. preparación y obtención de la segunda acanaladura; E. producto terminado ©
Nami H.
__________________________________________________________________________________________
Figure 35 –
Simplification des différentes étapes des stades 5 et 6 de : n°1- Fell; n° 2 et 3 – Clovis et n° 4 - Folsom.
Les dernières lignes illustrent la variante de préparation d’une face par pression - n° 3A, et, en suivant,
l’obtention de la première cannelure, n° 3C.
Stade 5 - A-B. préparation et obtention de la première cannelure ; E. produit terminé © Nami H.

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L’étape finale du Pléistocène se déroule entre ~15 et 10 kya, alors que se termine la dernière
glaciation et commence l’Holocène, c’est-à-dire l’époque actuelle. C’est alors que commence le
peuplement du Nouveau Monde : Premiers américains, Paléoindien ou Paléo Américain sont autant de
termes utilisés qui font référence aux occupations humaines les plus anciennes de ce continent.
Aux USA, au début du XXème siècle, les positions académiques soutenaient que la colonisation
humaine américaine était récente. Cette position fut maintenue jusqu’à la fin des années 1920, quand
de nouvelles découvertes archéologiques furent trouvées en stratigraphie, associées avec de la faune
éteinte, marquant alors un tournant important 88. Le site de Folsom au Nouveau Mexique associait du
bison éteint et des vestiges culturels (Fig. 1a) et devint une des références qui motivèrent un
changement de point de vue sur les Paléoindiens. Quelques années plus tard, les découvertes de
Lindenmeier dans le Colorado en 1927 et de Blackwater Draw au Nouveau Mexique en 1929,
renforcèrent les preuves de la contemporanéité des populations humaines nord-américaines avec la
faune de l’Âge de Glace (Fig. 1b, 2 et 3), parmi elle, bison éteint et mammouth, tous deux associés à
des pointes de projectile dites de Folsom et de Clovis (Fig. 4).
Les recherches archéologiques montrent qu’entre 11.5-10 kya, le continent fut habité depuis
l’Alaska jusqu’en Terre de Feu et que ces habitants bénéficiaient d’une diversité adaptative et
technologique. En effet, ils possédaient des acquis technologiques en lien avec le travail de l’os et la
taille des industries en pierre comparables à ceux du Paléolithique Supérieur final eurasiatique,
considéré comme le plus haut niveau de l’évolution technologique de l’humanité.

Pour les armes de chasse, ils utilisaient une variabilité éloquente de styles et de formes de
pointes de projectile. Caractéristique sans précédents dans l’histoire de la technologie lithique:
nombreuses sont celles qui présentent sur leur base un processus technique d’amincissement proximal
- appelé cannelé - réalisé par l’enlèvement d’un éclat prédéterminé obtenu en préparant le plan de
frappe en biseau asymétrique ou en isolant une protubérance ; il s’agit là d’un stigmate technique
américain, caractéristique de cette époque 89. A l’échelle panaméricaine, il fut utilisé pendant ~1.5 kya.
Dans l’hémisphère nord, le site de Clovis est le plus ancien représentant des pointes
cannelées, suivi par différentes expressions régionales. Quasiment en même temps, en Amérique
Centrale et du Sud, la cannelure se déploya sur les pointes dites en queue de poisson, pisciformes ou
Cueva Fell. La présence de ces vestiges dans l’hémisphère sud suscita diverses hypothèses quant à
leur lien «génétique» avec celles d’Amérique du Nord : origine endémique ou diaspora colonisatrice?
Cet article présente une synthèse sur les recherches concernant les occupations en relation
avec ces pointes, leur variabilité et les résultats d’une recherche expérimentale réalisée pour explorer
différents points de vue traditionnels à propos de la dispersion des premiers habitants et de leurs
relations entre Amérique du Nord et du Sud. Sur ce dernier point, nous proposons une vision alternative
quant aux possibles relations supra-continentales de ces populations humaines.

88
Ce courant de pensée fut influent en Argentine étant donné le débat généré par les théories d’Ameghino proposées à la fin
du XIXème siècle.
89
Il est utile d’insister sur le fait qu’il est possible d’observer des pointes avec des cannelures confectionnées par des groupes
humains de l’Holocène, comme cela se passe avec quelques pièces “Patagoniennes” de la Patagonie centrale (Nami 1997, Fig.
2) ou avec celles mentionnées par Amorosi et collaborateurs (2007) provenant de la même région.

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Queues de poisson et archéologie sud-américaine


Chasseurs-cueilleurs du Pléistocène final dans le Cône Sud
Dans les années 1980, les recherches effectuées dans le Cône sud ont permis de considérer
différents sujets peu connus sur les chasseurs-cueilleurs de la fin de l’Âge de Glace. En effet, des sites
archéologiques livrèrent différents vestiges concernant des aspects de l’environnement et du système
socioculturel de ces occupations qui permirent d’établir de nouvelles dates radiocarbones entre ~11.0
et 10.090 kya, correspondant au dernier millénaire du Pléistocène.
À cette époque, la géomorphologie était différente (Fig. 5). Il existait encore des glaciers de la
dernière glaciation en retrait, des plateformes continentales amples et les détroits de Magellan et de la
Rivière de la Plata étaient plus étroits et pouvaient facilement être traversés. Ainsi, en Terre de Feu, le
site de Tres Arroyos a fourni une preuve Paléoindienne et dans la région pampéenne, il fut observé que
ces groupes utilisaient des roches provenant du territoire uruguayen.
Pendant longtemps, on pensa que le versant Pacifique et la cordillère des Andes avait été
l’endroit par où s’étaient dispersés les Paléo sud-américains. Cependant, des pointes pisciformes furent
aussi retrouvées dans l’île Margarita au Vénézuela, en Guyane, dans le centre-est et le sud du Brésil.
De la même manière, de célèbres découvertes en Uruguay et dans l’est argentin suggèrent que le
versant atlantique a fonctionné comme aire de dispersion. Il est possible que durant la diaspora, la
plateforme continentale actuelle ait été utilisée. Les sources d’eau, spécialement les lagunes et les
fleuves, étaient les lieux privilégiés pour l’établissement et la propagation des Paléoaméricains.
L’expansion eut lieu durant une période de grandes transformations du climat, de changements de
végétation très importants à l’échelle locale et régionale, d’altérations marquées dans l’hydrologie, de
processus d’érosion et de déposition, ainsi que d’extinction de la faune Pléistocène. Les causes, effets
et interrelations de ces facteurs ont joué un rôle prépondérant dans le processus de colonisation. Aussi
la notion de diversité climatique et environnementale constatée entre ~11-10 kya - y compris dans les
espaces confinés – peut-elle être étendue à toute l’Amérique du Sud. On considère qu’à l’arrivée du
dernier millénaire du Pléistocène, l’avènement du younger dryas serait global, produisant un retour aux
conditions froides (Barnosky et Lindsey 2010). Dans la Patagonie australe, par exemple, où les glaciers
étaient en retrait, les conditions étaient périglaciaires, avec un paysage de toundra et des températures
plus basses que celles actuelles. Ces grands changements pourraient être liés à d’autres évènements,
comme les inversions du champ géomagnétique (Nami 1999a, Lund et al. 2008), des modifications de
la concentration de C14 et les oscillations de l’activité solaire, ainsi qu’avec d’autres fluctuations
atmosphériques qui ont eu lieu durant le younger dryas (Fig. 6; Muscheler et al. 2000, Vonmoos
et al. 2006).
Les établissements humains se situaient dans des lieux où les moyens pour satisfaire les
nécessités vitales étaient importants, principalement l’eau, aussi attrayante pour l’homme que pour la
faune. Ces écosystèmes auraient également fourni d’autres ressources : minérales, végétales et
animales - e. g. Fell, Tagua-Tagua, Piedra Museo (Bird 1988, Nuñez et al. 1994, Salemme et Miotti
2008). Les sites archéologiques de cette époque varient en taille et de nature. Certains présentent un
contexte avec des pointes pisciformes - e. g. Fell, Pali Aike, Cueva del Medio, Tagua-Tagua, Paso Otero
5 (Bird 1988, Nami 1987, Nuñez et al. 1994, Martínez 2001), d’autres pas - e. g. Agua de la Cueva,
Cueva Tixi, Arroyo Seco 2, El Alto 3, El Trébol, Casa del Minero, Lago Sofía (Prieto1991, Mazzanti et
Quintana 1997, García 1999, Hadjuck et al. 2004, Rivero et Roldán 2005, Paunero et al. 2007, Politis
et al. 2008). Ils participaient cependant au système socio-culturel des groupes qui utilisaient ces pointes
de projectiles. Il existe des indices qui les relient, comme les foyers en cuvette, tels qu’on les trouve
dans le Lago Sofía. Du point de vue des activités, certains sites suggèrent des tâches spécifiques, entre
autres des gîtes/ateliers de taille - e. g. Cerro los Burros (Meneghin 1977, Nami 2001a), des sites de
chasse - e. g. Quebrada Santa Julia (Jackson et al. 2007), de traitement de la faune - e. g. Alero Piedra
Museo (Salemme et Miotti 2008), de possibles sites funéraires - e. g. Arroyo Frías (Politis et al. 2011),
ou des sites à activités multiples - e. g. Cueva del Medio, Cueva Tixi (Nami 1987, Mazzanti et Quintana
1997). Certains témoignent d’occupations courtes - e. g. Cuevas Burucuyá, La Brava, Traful, Tres

90
Cette limite temporelle n’est pas figée et peut osciller de quelques siècles avant ou après.

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Arroyos (Massone y Prieto 2004, Mazzanti 1999b, 2002), d’autres d’occupations plus longues et
répétées - e. g. Cueva Tixi, Abrigo Los Pinos y Amalia, Arroyo Seco 2, Cueva del Medio, Somuncura
(Mazzanti 1999a, 1999b, Politis et al. 2008, Nami 1987, Miotti et al. 2010).
Les chasseurs-cueilleurs épi-pléistocènes avaient différents modes d’adaptation aux
environnements hétérogènes qu’ils exploraient et exploitaient. De même que pour les pointes Clovis,
l’ample distribution des pièces pisciformes confirme le modèle selon lequel l’économie aurait reposé,
en général, sur l’exploitation et la consommation de ressources très variées, parmi lesquelles la faune
actuelle - e. g. Lama guanicoe, Rhea americana, Pteronemia pennata, et la faune éteinte - Hippidion
saldiasi, Lama gracilis, Eutatus seguini, Megatherium americanum, Mastodon sp, Equus neogenus.
Glyptodon sp., Toxodon sp., Doedicurus sp, Hemiauquenia sp., Glosstherium sp., entre autres (Fig. 7).
Un temps, les enterrements de Cerro Sota et de Pali Aike au sud du Chili avaient été attribués
à cette période (Munizaga 1976, Bird 1983, Soto-Heim 1994), cependant, des datations directes avec
AMS ont démontré que les premiers appartenaient au quatrième millénaire avant le présent (Hedges
et al. 1992), et ceux de Pali Aike ont été datés de 7.8 kya (Neves et al. 1999, p. 261). On connaît donc
peu de restes osseux humains, attribués à cette période, qui aient été correctement datés et ne soient
pas ambigus. Cependant, Florentino Ameghino en 1873, durant ses recherches pionnières, a réalisé
une fouille de >30 m2 à Arroyo Frías - Mercedes, province de Buenos Aires (Fig. 8a-b) où, dans la
couche 9 (Fig. 8c), ont été trouvés d’abondants charbons végétaux, des artefacts lithiques (Fig. 9a-d),
des restes de faune éteinte - certains brûlés, et des os humains – os du pied, phalanges d’une main,
quatre vertèbres et douze côtes, (Ameghino 1918, seconde partie, p. 269-283). Plus récemment, Politis
et collaborateurs (2011) ont obtenu deux dates de 10,300 ± 60 (CAMS-16598) et 9520 ± 75 (OxA-8545)
à partir d’échantillons extraits de ces matériels. Il faut également signaler que le père de la paléontologie
argentine a eu entre les mains des spécimens de pointes pisciformes. En effet, l’auteur de cet article a
étudié un exemplaire de la collection Ameghino dans le Museo Argentino de Ciencias Naturales
“Bernardino Rivadavia”, provenant de la pampa de Buenos Aires. On pourrait également désigner de
pointe de Fell très réaffûtée le spécimen ramassé en surface à la Rivière Giménez qu’Ameghino (1918,
première partie) attribua à l’“époque Mésolithique et Néolithique” de la province de Buenos Aires
(Fig. 9e).
Les ensembles d’instruments et les organisations technologiques variaient en fonction des
environnements. En Patagonie et en Uruguay, où les matières premières lithiques sont omniprésentes,
de grands instruments étaient confectionnés (Fig. 10). Ailleurs, comme dans la région de Buenos Aires,
les sources de matières premières sont plus circonscrites et parfois inexistantes. Les matières
premières pouvaient être transportées sur de longues distances et leur exploitation maximisée au
moyen de techniques particulières, telle que la percussion bipolaire qui permet une exploitation extrême.
Par conséquent, les outils sont de plus petite taille. Aussi les meilleures roches locales étaient-elles
rapidement reconnues et sélectionnées, comme par exemple, les roches volcaniques noires,
l’obsidienne et les silices en Patagonie, quartzites et silices à Buenos Aires et en Uruguay. Ils avaient
également des préférences pour certaines roches, tel que le cristal de quartz qui, malgré ses difficultés
à être taillé, était utilisé par les Paléoindiens (Nami 2009). En effet, du fait de sa transparence, cette
roche est très attirante et devait probablement plaire aux Paléo-sud-américains.
L’analyse tracéologique des fils de quelques instruments unifaciaux et des pointes «queue de
poisson» indique que ceux-ci furent utilisés pour des actions de coupe et de grattage de substances
dures ou tendres telles que le cuir et l’os (Fig. 11). Les pointes de projectile observées témoignent de
polis sur le pédoncule et sa jonction avec la pointe, semblables à ceux produits par le travail du cuir,
ainsi que des restes de substances collantes, probablement des résines employées pour
l’emmanchement (Nami et Castro 2010, 2011).
Les pièces discoïdales (Fig. 12) retrouvées en Patagonie, en région pampéenne et en Uruguay
(Bird 1970, Flegenheimer et Zárate 1990) révèlent que la pierre piquetée et polie faisait partie du bagage
technologique. De même, une technologie osseuse très développée a été retrouvée, comparable avec
le plus haut niveau atteint dans les autres endroits du monde (Fig. 13). En effet, en plus des instruments
en os confectionnés rapidement, différents types d’ornements et d’ustensiles très élaborés étaient
confectionnés. Parmi ceux-ci, on peut compter des pointes de projectile similaires à celles utilisées au
Paléolithique supérieur en Europe et par les groupes Clovis d’Amérique du Nord (Nami 2010a).

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Si, dans certains endroits il pourrait y avoir eu des espèces et des groupes survivants, à la fin
du Pléistocène la faune de l’Âge de Glace s’éteint et avec elle disparaissent probablement les groupes
humains qui manufacturaient les pointes « queue de poisson ».
Nous présentons ci-après une brève révision historique des découvertes archéologiques en
Amérique du Sud.

Synopsis historique sur la découverte des pointes pisciformes en Amérique du Sud


En Amérique du Sud, les pointes de Fell se retrouvent au Vénézuela, en Guyane, en
Colombie, en Équateur, au Pérou, au Brésil, au Chili et en Argentine. Les références les plus anciennes
proviennent de la pampa de Buenos Aires. En 1873, un spécimen “typique” a été retrouvé associé à
des restes de “lion fossile” – smilodonte, sur la Rivière Marcos Díaz à 3 km de Luján (Fig. 14b). Cette
pièce fut exposée à la Sociedad Científica Argentina et publiée par Zeballos et Reid (1986) qui doutaient
de la véracité de cette découverte, puisqu’ils supposaient qu’elle était récente du fait de la qualité de sa
confection. Quelques années plus tard, à ~70 km vers le sud, une pièce similaire fut exhumée aux Lobos
dont l’ancienneté fut également mise en doute par Zeballos (Fig. 14c). Au début du XXème siècle,
Lehmann Nietzsche (1907) juxtapose cet exemplaire à côté d’une pointe à bords, épaulements et
pédoncule droit qui ne correspond pas aux pisciformes classiques (Fig. 14a) ; elle avait été trouvée en
1897, dans un niveau comprenant du mégathérium, aux alentours de Jáuregui à 7 km de Luján. En
Uruguay, le premier exemplaire fut rapporté à la fin du XIXème siècle. Figueira (1892), dans son œuvre
dédiée aux habitants préhistoriques, publia une pointe pisciforme sans la moindre référence quant à sa
provenance. Cependant, ce ne fut pas avant les années 1930, que des preuves furent apportées de
l’ancienneté de ces pointes, quand Bird trouva de telles pointes associées à des restes de faune éteinte
dans les grottes de Fell et de Pali Aike, à l’extrême sud du Chili continental à quelques kilomètres de la
frontière argentine (Fig. 15).
Ces découvertes constituent un tournant dans les recherches sur l’origine et la dispersion des
Paléoaméricains, puisqu’avec les découvertes de Clovis, Folsom et Lindenmeier en Amérique du Nord,
ils furent parmi les premiers enregistrements stratigraphiques attestant d’une relation contextuelle entre
les pointes de projectiles et la faune de l’Âge de Glace, mettant ainsi en évidence leur cohabitation et
son exploitation par l’Homme. Dans le cas sud-américain, des queues de poisson et d’autres outils
furent découverts en relation avec des restes osseux brûlés de Hippidion saldiasi et des instruments
osseux. Dans les années 1950, ces niveaux furent datés de ~11-10 kya, constituant les premières dates
radiocarbones pour de tels contextes. En Argentine, au début de cette même décennie, dans la grotte
de Los Toldos - Santa Cruz, Menghin (1952) exhuma deux fragments qui pourraient être rapprochés de
ces pointes (cf. Aguerre 1973). Postérieurement, en 1960-1961 dans la région d’Ilaló en Équateur, Bell
fouilla El Inga (Fig. 16), autre site de référence dans l’histoire archéologique du Nouveau Monde (Mayer-
Oakes et Bell 1960, Mayer-Oakes 1963, Bell 1965). Des modèles pisciformes comparables à ceux de
Patagonie y ont été trouvés et, dans certains cas, la ressemblance est extraordinaire. Le registre de ces
stades initiaux, intermédiaires et terminaux de confection est très important pour connaître la séquence
de réduction finale des produits Paléoindiens d’Ilaló. Malheureusement, il n’a pas été possible de dater
avec précision ces découvertes, les dates obtenues sur la matière organique du sédiment oscillent entre
les ~7-9 kya. La plus ancienne, de 9030 ± 144 AP, provient du niveau compris entre 50 et 55 cm de
profondeur (Mayer-Oakes 1986b : 137). Cependant, au Tingo - une localité située à 12 km d’El Inga -
une datation AMS effectuée sur un matériel similaire provenant d’un niveau stratigraphique de
profondeur semblable, a livré la date de 10550 ± 55 AP (CURL-5504) confirmant que les niveaux qui
contiennent les pointes de Fell dans la région d’Ilaló correspondent à la fin du Pléistocène (Nami 2002).
En dépit de la fréquence des ramassages de surface isolés qui ont eu lieu en Amérique du
Centre et du Sud, ce ne fut pas avant la décennie des années 1980 que de nouvelles découvertes
revitalisèrent les recherches avec de nouvelles approches théorico-méthodologiques. En Patagonie
méridionale, des découvertes similaires ont été faites dans la Cueva del Medio (Nami 1985-1986, 1987,
Nami et Menegaz 1991, Menegaz et Nami 1994, Menegaz et al. 1994, entre autres). Voisin de la Grotte
du Mylodon, ce site se trouve sur le Mont Benitez - Ultima Esperanza, Chile - à ~ 20km de la frontière
avec l’Argentine et à ~130 km au NO de la région de Pali Aike. Une grande partie des fouilles de Cueva
del Medio présentait un niveau paléoindien scellé par des blocs et des galets tombés du toit et des

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parois de la grotte peu de temps après l’occupation. Plusieurs structures de combustion y furent
trouvées dont une contenait une pointe de Fell associée à des os brûlés de Hippidion saldiasi (Fig. 17).
Un autre foyer en cuvette présentait une pile d’ossements, intentionnellement disposés, avec, à la base,
une mandibule de cet équidé. Cette accumulation reflète probablement une pratique en relation avec la
spiritualité de ces populations. Les datations obtenues pour ce niveau furent nombreuses (n = 14), le
plus souvent situées entre ~10.3 a 11.0 kya elles confirment l’âge des plus anciennes occupations
humaines dans la région. Plus au sud, en croisant le détroit de Magellan, l’abri de Tres Arroyos présenta
des spécimens fragmentés de pointes « queues de poisson » associées à de la faune éteinte et d’autres
aspects semblables à ceux du continent. Les avancées des recherches effectuées dans l’extrême sud
ont permis de parler de la modalité culturelle Fell 1 avec une série de caractéristiques considérées
comme régionales (Massone et Prieto 2004). Cependant, beaucoup de ces caractéristiques se
retrouvent aussi dans d’autres endroits. Au-delà des similitudes des pointes pisciformes, dans l’aire de
Buenos Aires se trouvent des foyers en cuvette et des pierres discoïdales en Argentine, en Uruguay et
au Chili. En même temps, à Buenos Aires, les monts El Sombrero et La China ont fourni des
informations sur ces anciens chasseurs-cueilleurs qui permettent de mieux connaître leur chronologie
et divers aspects de leur technologie (Flegenheimer 1985/1986).
Ces vingt dernières années furent riches en découvertes Paléo sud-américaines. Des sites
furent fouillés qui fournirent des données permettant de mieux connaître les populations produisant des
pisciformes, entre autres: Paso Otero (Martínez 2001), Estancia La Suiza 1 (Laguens et al. 2007), Alero
Piedra Museo (Salemme et Miotti 2008), Abrigo Los Pinos (Mazzanti 1999a), Cueva Burucuyá
(Mazzanti 2002), Urupez (Meneghin 2004), etc. D’autres sites pourraient également faire partie de ceux
abandonnés par ces chasseurs-cueilleurs, par exemple : El Alto 3 (Rivero et Roldan 2005), Cueva Tixi
(Mazzanti 1997), localité archéologique de La María (Paunero et al. 2007), El Trébol (Hajduk et al. 2004)
et Cueva del Lago Sofía (Prieto 1991).
En guise de synthèse, soulignons que les avancées et découvertes ont apporté des
informations qui permettent d’ébaucher un scénario encore impensable quelques années auparavant
concernant l’archéologie du dernier millénaire du Pléistocène dans le cône sud.

Variabilité morphologique et pointes pisciformes


Les pièces pisciformes furent abandonnées pour diverses raisons. Beaucoup d’entre elles
furent abandonnées après avoir terminé leur « vie utile », raison pour laquelle on les retrouve avec
différents degré de ravivage91 (Fig. 9e et 11b ; Nami 2007, Fig. 1) ; d’autres fois, elles présentent
différents types de fractures qui ont eu lieu durant la confection ou l’usage. Bien que, d’un point de vue
fonctionnel, elles auraient pu être utilisées de différentes manières, ce phénomène montre que
beaucoup d’entre elles furent des pointes de projectile puisque les fractures d’impact sont notoires, qui
se voient à l’œil nu. Certaines présentent ainsi des enlèvements profonds produits sur l’apex,
notamment sur les sites de Cueva del Medio, de Fell, de Pali Aike, d’El Inga et d’Arroyo Cacique. Parfois
elles présentent des fractures en chute de burin sur les bords du pédoncule et du bord, produites
respectivement à partir de la base et de l’apex, causées par contrecoup ou par l’action de forces
bipolaires durant l’impact (e.g. Fig. 11c). Les fractures transversales à différents endroits du corps et du
pédoncule doivent être probablement dues au choc. Les exemplaires entiers, avec peu ou pas de
ravivage permettant de connaître leur état originel, sont rares (Fig. 19a-c et 20b-i), les formes variant
beaucoup du fait des ravivages (e.g. Mayer-Oakes 1986b, Fig. 34-35, Nami 2007, Fig. 1).
Traditionnellement, le «stéréotype» (sensu Mayer-Oakes 1986a : Fig. 2) d’une pointe « queue
de poisson » est une pièce pédonculée avec des épaulements, un corps triangulaire ou lancéolé avec
des bords convexes et un pédoncule aux bords et à la base concaves (Fig. 18 et 19). Cependant,
l’avancée des recherches permet d’observer que ces pointes étaient caractérisées par une grande

91
Dans certains cas, déterminer les possibles ravivages est difficile. Par exemple celui de Laguna Negra (Figure 22f), dont le
pédoncule est un peu plus large et différent de celui des queues de poisson classiques. Suivant une perspective typologique,
des «types» distincts ont parfois été différenciés à partir de ces pièces réavivées. C’est le cas des pointes «El Inga lancéolées
avec épaulement», s’agissant de «queues de poisson» réaffûtées (Mayer-Oakes 1986a).

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variabilité morphologique et dimensionnelle, incluant autant les spécimens dits classiques que les autres
formes. La longueur varie depuis les plus petites de ~1,5 cm jusqu’aux plus grandes de ~$ 6-7 cm. De
même qu’il y a des exemplaires exceptionnels qui, dépassant les 10 cm, peuvent atteindre plus de 12
voire 15 cm de longueur (Fig. 18a, g et 19a-b). Cette avancée des connaissances, nous a permis de
reconnaître comme une pointe Fell l’exemplaire représenté sur la figure 18f, laquelle provient du fleuve
Cuyuni en Guyane Britannique (Evans et Meggers 1960, Plate 8d). Quant à la morphologie, les
indéterminés présentent des variations, il en existe des triangulaires aux bords légèrement convexes et
quasiment droits (Fig. 18a) ou combinant droit et convexe sur la même pièce. Certaines fois,
l’épaulement est plutôt droit, formant un aileron 92. En général, parmi les pédoncules, on observe ceux
aux bords concaves (Fig. 19) et ceux aux bords droits, parallèles (Fig. 20), dont certains sont larges et
convergents (sensu Leroi-Gourhan 1974, cf. Mayer-Oakes 1986a); des pièces similaires sont
actuellement identifiées dans d’autres endroits d’Amérique du Sud (Fig. 21a-b-e-h).
La présence de différentes formes de pointes lithiques renforce l’idée que dans les ensembles
comprenant des pointes Fell il existait d’autres formes. Les bases des pédoncules sont concaves, bien
qu’il y en existe des convexes et des droites. Certaines étaient cannelées, d’autres façonnées par des
retouches profondes qui amincissent l’épaisseur sur presque tout le pédoncule, des retouches courtes
d’environ 0,5 cm de profondeur. Les bords des pédoncules présentent des traces d’abrasion,
probablement dans le but d’émousser le fil pour ne pas endommager le tendon qui le fixait au manche.
Les miniatures présentent une abrasion sur tout le périmètre ; ayant pu être utilisées comme jouets pour
les enfants, elles auraient pu être abrasées pour éviter aux enfants de se blesser. Il est pertinent de
signaler que les pièces pisciformes de petites dimensions, qui ne semblent pas résulter de ravivages
successifs (Fig. 20a-b), n’auraient pas été utilisées comme jouets mais reflèteraient la fluctuation de
taille des outils de l’équipement de subsistance, tel que cela fut observé ethnographiquement et ethno-
archéologiquement par de nombreux chercheurs.
Les pointes « queue de poisson » étaient souvent confectionnées à partir d’éclats fins,
indentifiables sur le produit terminé. Dans d’autres cas, on distingue une ébauche bifaciale délicate,
effectuée avant la mise en forme finale.
Dans le cône sud, jusqu’à récemment, à l’exception des pièces « classiques » et de leurs
variétés, on n’avait pas identifié de spécimens comparables à celles retrouvées dans le nord-ouest sud-
américain. Cependant, il est actuellement possible d’observer qu’en plus de la grande variation
morphologique des pointes pisciformes, certaines formes, si elles ne correspondent pas au modèle
classique, se répètent dans les sites où on les retrouve. En effet, des exemplaires avec pédoncules
convergents de base concave ont été identifiés à Fell, Salto Chico (Chili) et Cerro Buena Vista en
Uruguay (Fig. 21). Il en est de même avec celles aux épaulements très émoussés et au pédoncule
large, retrouvées à San Rafael, à l’ouest de la ville de Guatemala (Coe 1960), Lago Madden, Panamá
(Sander 1964), El Inga (Bell 1965, Bonifaz 1978, Nami 2012b), Estancia Pali Aike, Argentina (Nami
1993), Cueva del Medio, Chile (Nami 1987) et Cerro Negro, Uruguay (Fig. 22).
Sur le site El Inga, non seulement des Fell classiques ont été retrouvées mais aussi d’autres
formes, parmi elles les dénommées El Inga, avec des variantes à pédoncule long - fin et arrondi - et
large (Fig. 23d ; Mayer-Oakes 1986b). Dans ce dernier cas, à la lumière des recherches expérimentales,
certaines seraient des préformes et des pièces fracturées non finies de pointes Fell (Nami 2010b). De
la même façon, diverses pointes Fell à pédoncules convergents à bases concaves, droites ou convexes
furent exhumées. Dans ce cas, Bell (1965 ; Fig. 13) suggère qu’il pourrait s’agir de variantes des pointes
« queue de poisson ». D’autre part, en Colombie, il existe des pointes ressemblantes à celle de El Inga,
lesquelles sont dénommées Restrepo (Ardila Calderón 1991). Certaines ont des cannelures et se
distinguent des pisciformes seulement parce que les corps ont des bords droits ou très convexes.
Occasionnellement, leur différence est subtile (Fig. 23b). Soulignons que le « style » de manufacture
est semblable à celui des pisciformes, puisqu’elles furent finies par des retouches courtes par pression,
utilisant un éclat comme support ou une préforme façonnée bifacialement. Des exemplaires

92Certains auteurs appellent « aileron droit » (Aschero 1979) ce que d’autres nomment « épaule droite » (Leroi-Gouhan 1974)
ou simplement « épaule » (Turner et Hester 1985).

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ressemblant aux pointes El Inga ont été observés dans des sites du cône sud où on trouve des pièces
pisciformes ou dans des niveaux attribuables au Pléistocène final. En Uruguay, ont été retrouvés des
spécimens similaires à ceux d’Arroyo Cacique (Fig. 23e), Cerro Los Burros, au fleuve Negro moyen et
à la lagune Negra (Fig. 20a-b). En Argentine également, des modèles comparables aux pointes El Inga
à pédoncule large avec des bords légèrement convergents ont été trouvés à Cerro el Sombrero. De ce
fait, considérant la variation discutée et par ressemblance avec les vestiges équatoriens, on pourrait
considérer que le spécimen de Jáuregui a été confectionné par les Paléoindiens (Fig. 14a). Des
préformes aux pédoncules convergents de base convexe ou pointue ont également été trouvées avec
des pointes pisciformes, respectivement à El Inga, Cueva del Medio et Urupez (Fig. 24). Tout comme à
Ilaló, des produits terminaux à pédoncule appointé ont été retrouvés dans des ensembles Fell du
plateau de Somuncura, dans le Río Negro en Argentine (Miotti et al. 2010, obs. pers. 2009), et Laguna
Vera à Tacuarembó en Uruguay (Bosch et al. 1980, Lam 4). Etant donné ces découvertes, on pourrait
se demander si ces artefacts sont des produits originaux ou appartiennent aux groupes qui
confectionnaient des pointes Fell. En effet, il pourrait y avoir des variations morphologiques et
fonctionnelles en relation avec les proies chassées et les tâches auxquelles elles étaient destinées ; le
bagage technologique incluant par ailleurs des pointes osseuses semblables à celles employées par
les groupes Clovis et du Paléolithique Supérieur final européen.
Durant le dernier quart de siècle, à partir des études effectuées sur les ensembles avec
pointes pisciformes d’Amérique Centrale et du Sud, un schéma des formes des bords des corps
(Fig. 25-1), des pédoncules (Fig. 25-2), du traitement des bases (Fig. 25-3), de l’intersection des bords
avec la base du pédoncule (Fig. 25-4) et de la forme des épaulements (Fig. 25-5) a été élaboré.
En résumé, il existe des indices, qu’en plus des pointes pisciformes « classiques » il est
possible de trouver d’autres formes qui pourraient avoir été confectionnées par les mêmes groupes de
chasseurs-cueilleurs.
Avant de continuer, il est important de mentionner que quelques sites stratifiés ont livré des
pointes Fell associées à d’autres pointes de style et de morphologie différents. Ainsi par exemple, bien
que cela n’ait pas été reporté comme tel, sur le site RS-I-69, attribué à la phase Uruguay au Sud du
Brésil, définie et datée ~11.0-8.0 kya par Miller (1987). En effet, le niveau inférieur de ce site a fourni
cinq dates radiocarbones qui oscillent entre ~10.2 et 11.0 kya (Miller 1987 : Table1). Or, parmi trois
pointes pédonculées qui y ont été exhumées, un spécimen est compatible avec la morphologie
pisciforme (Fig. 26a). Ce serait intéressant d’approfondir si elles correspondent à la variabilité
morphologique existant parmi les pointes Paléoindiennes associées aux pisciformes ou si elles sont
mélangées avec celles employées durant l’Holocène ancien/moyen, autant au sud du Brésil qu’au nord-
ouest de l’Argentine (Miller 1987, Schmitz 1987, 1990, Rodríguez 1998, Rodríguez et Cerutti 1999). A
ce sujet, notons que la pièce de la figure 26d, provenant du site RS-I-70, a été datée de 9.1 kya. Des
pointes de projectile similaires, pédonculées, apparaissent de l’autre côté de la frontière au nord-ouest
de l’Uruguay à Paypaso, qui ont été datées de ~9.3-8.6 kya. Elles sont semblables morphologiquement
à celles utilisées par les chasseurs-cueilleurs de l’Holocène ancien/moyen du sud du Brésil, de
l’Uruguay et du nord-est de l’Argentine (Schmitz 1987, Rodríguez 1998, Rodríguez et Cerutti 1999, Dias
1994, 2007). Il convient de mentionner que dans les états de Santa Catarina et de Río Grande do Sul
au Brésil, les découvertes de pointes Fell ne sont pas anormales (Schobinger 1974, Prous et Piazza
1977, Dias 1994, 2007, Da Silva Lopes and Nami 2011), tout comme dans le nord-est de l’Argentine
(Nami 2007 ; Fig. 1b-c).
Une situation équivalente se rencontre au nord du Chili et dans le nord-ouest argentin. Ainsi,
sur le site Salar Punta Negra 1 au Chili, une pointe pisciforme a été trouvée, associée à d’autres de
morphologie et de style technologique différents. Il s’agit d’un site d’une superficie de 1476 m 2 (Fig. 28)
qui repose sur un dépôt sédimentaire daté entre ~10.5 et 9.2 kya. Certaines pointes associées,
dénommées « Pointe Noire », sont pédonculées avec des ailerons aigus, d’autres, attribuables aux
« pointes Tuina » de la séquence régionale, sont triangulaires et non pédonculées (Nuñez et Santoro
1988, Grosjean et al. 2005, Nuñez et al. 2010). Soulignons qu’autant au Chili, dans les sites San
Lorenzo (~10.4-9.9 kya) et Tuina (~10.8 kya) que sur les sites Huachichocana (~10.2-8.9 kya), Yavi
(~10.4-8.3 kya) et Inca Cueva 4 (~10.6-9.2 kya) dans le nord-ouest argentin, on trouve des pointes sans
pédoncule. On observe ainsi que ces pièces apparaissent dans des niveaux datés entre 10.5 et 8.3 kya.

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Dans la même région, dans l’Abri de las Circunferencias ou Pintoscayoc I, des exemplaires semblables
proviennent d’un niveau daté de 9.2 kya et, sous-jacent à celui-ci, une couche avec de rares artefacts
lithiques a été datée entre ~10.3 et 10.7 (Hernández Llosas 2000, voire coupe et dates dans Nami
1999a). Pareillement, dans le nord chilien, le site Tambillo-1 a livré des pièces semblables datées de
l’Holocène ancien - 8.6-8.9 kya (Grosjean et al. 2005, Table 1b). A ce sujet, au Chili septentrional, les
données fournies par la grotte Hakenasa sont très intéressantes. En effet, le niveau 13, daté de ~9. 6
et 10.0 kya a livré des pointes triangulaires sans pédoncule, associées à des pointes à pédoncule pointu
(Osorio et al. 2011 ; Fig. 7-3 et 7). Il est important de mentionner que les pointes sans pédoncule 93 de
Salar Punta Negra (voir Lynch 1990, Fig. 6-7) et celles du nord-ouest argentin - observation personnelle,
sont pratiquement identiques du point de vue de la forme et de la technologie à celles de l’Holocène
ancien et moyen de différentes régions de la zone andine centrale et du cône sud (v. gr.Cardich 1958,
Bird 1960, González 1960, Gradín 1984, 1994, Crivelli Montero et al. 1993, Aguerre 2003, Nami 1994,
2003). En effet, tel que signalé antérieurement (Nami 1999b), ces pièces sont largement distribuées
depuis le centre-sud du Pérou jusqu’au détroit de Magellan, probablement jusqu’au Canal de Beagle
en Terre de Feu, et depuis la cordillère des Andes jusqu’à la côte Atlantique de Patagonie du nord, la
province de Buenos Aires et même jusqu’en Uruguay 94 (Fig. 28). De même, dans la complexité de
l’évolution socio-culturelle et au-delà de ce contexte, les pointes triangulaires représenteraient la
matérialisation de la connaissance technologique traditionnelle - probablement d’origine andine - des
populations humaines du début de l’Holocène qui, dans certains endroits et avec différents modes
d’adaptation, remplacèrent les groupes colonisateurs qui utilisaient des pointes de projectile pisciformes
(Nami 2011a). Dans le nord-ouest argentin, ce n’est que récemment que leur présence dans cette
région a été reconnue. Ces découvertes sont à mettre en relation avec les maillons isolés de celles
effectuées tout au long de la cordillère andine depuis la Colombie jusqu’en Patagonie extrême
méridionale (Patané Aráoz et Nami 2011). De même qu’au sud du Brésil, dans le cas andin mentionné,
une perspective considérant les processus de formation des sites permettra d’élucider les questions de
juxtaposition des pointes de projectile lithiques de styles et de conception différents. Une autre
alternative à prendre en compte : le fait qu’il s’agisse de données relatives aux manifestations les plus
anciennes de groupes qui cohabitaient avec les colonisateurs et utilisaient ces pointes, ou des débuts
de la diversification socio-culturelle au commencement de l’Holocène. Cependant, suivant l’information
chronologique, il est indéniable que les niveaux d’où elles proviennent englobent des dates qui incluent
le dernier millénaire du Pléistocène et les deux premiers de l’Holocène, raison pour laquelle il est
possible d’envisager des palimpsestes de vestiges correspondants à différents groupes humains qui
habitèrent la région durant ces millénaires. Il est intéressant de noter qu’à Cueva del Medio (Nami 1987;
Fig. 14), dans un petit secteur qui n’était pas scellé par les galets tombés des parois et du toit, un niveau
paléoindien, comprenant de la faune éteinte, jouxtait celui comprenant des pointes de projectile
triangulaires non pédonculées, lesquelles en Patagonie furent datées de l’Holocène ancien et moyen
(Gradín et al. 1987, Gradín 1994, Bird 1988, Crivelli et al. 1993, Nami 2000, Aguerre 2003, entre autres).
En conséquence, les divergences relèvent probablement de l’association de contextes archéologiques
dus à des groupes humains distincts du Pléistocène final et de l’Holocène ancien. Il serait nécessaire
d’approfondir des recherches afin d’élucider ces différences avec plus de précision. Parmi les divers
facteurs naturels et culturels qui auraient eu une influence dans ce palimpseste, le faible dépôt
sédimentaire et le pendage du terrain auraient été fondamentaux. La juxtaposition peut être due à un
mouvement vertical et horizontal des vestiges, bien que sur un temps court. C’est un fait observé autant
en archéologie qu’actuellement dans de nombreux endroits (v. gr. Villa 1982, Hofman 1986, Nash et
Petragia 1987)

93 En plus des pointes triangulaires aux fluctuations de morphologie variées, des bords et des bases, les chasseurs-cueilleurs
qui les utilisaient en confectionnaient aussi de forme lancéolée (v. gr. Figure 28).
94 Bien qu’elles soient présentes dans quelques collections étudiées, ces pièces, confectionnées dans des roches locales, sont

minoritaires.

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Recherches technologiques et expérimentations archéologiques


Considérations générales
En Amérique, les spécimens cannelés ont suscité différentes prises de position quant au lien
génétique entre les pièces du nord et du sud, relatives à la question de l’origine et de la dispersion des
populations de Paléo-Américains. La discussion cherchait à savoir si la technologie de la cannelure
avait pour origine :
1- l’Amérique du Nord d’où elle se serait diffusée vers le sud, appartenant alors à la dispersion
générale des cultures plus anciennes ;
2- l’Amérique du Sud, appartenant alors aux groupes qui se dispersèrent vers l’hémisphère nord ;
3- une invention indépendante, sans relations génétiques, alors même que certains affirment
l’impossibilité d’une distribution discontinue des pisciformes en Amérique du Sud.
Afin de tester ces affirmations, une recherche a été réalisée, abordant les produits finaux et
les processus de production des pointes de projectile des deux hémisphères du Nouveau Monde à partir
de l’archéologie expérimentale et comparée. L’archéologie expérimentale, qui se développa durant les
années 1970, utilise la méthode expérimentale en relation avec l’observation archéologique des
données de la culture matérielle ; son but est d’obtenir des informations théoriques susceptibles d’être
utilisées en archéologie. L’archéologie comparative, quant à elle, consiste en une approche
interrégionale de la communication et du changement socioculturel, particulièrement entre grandes
régions, avec pour objectif d’enquêter sur les causes des similitudes et différences des processus
humains.
À l’échelle des hémisphères nord et sud, la cannelure et d’autres traits techniques partagés
par Clovis avec d’autres ensembles contemporains font de ce phénomène une énigme digne d’être
abordée selon une perspective archéologique et technologique. Les premières expérimentations
considérèrent les pièces pisciformes de Patagonie et diverses pointes nord-américaines, en se
focalisant sur celles de Clovis et de Folsom. Ensuite, des collections archéologiques de sites d’Amérique
du Nord, du Centre et du Sud furent étudiées qui vinrent compléter ces premières expérimentations.
L’étude de ces matériels est incontournable et il est souhaitable que la recherche expérimentale
entretienne des relations constantes avec les données archéologiques.

Reproductions expérimentales et observations comparatives


Pour cette recherche, des roches de différentes provenances, aux propriétés adéquates pour
confectionner des instruments, ont été utilisées. Percussion directe, indirecte et par pression ont été
utilisées pour la réalisation de ce travail. Mais il existe un grand nombre de techniques possibles dont
la plupart ne laisse pas d’évidence archéologique. Il est cependant pertinent de les considérer,
puisqu’elles sont nécessaires pour discuter les hypothèses des implications et des suppositions
comportementales en comparaison avec les spécimens préhistoriques. C’est pourquoi des entretiens
furent effectués avec des expérimentateurs renommés, spécialistes des pièces cannelées.
Les modèles proposés ont permis d’évaluer les similitudes et les différences entre Clovis,
Folsom et Fell, et de discuter les « corrélations » technologiques entre l’Amérique du Nord et du Sud.
D’un point de vue expérimental, la reproduction des séquences de réduction a permis d’observer les
aspects techniques en relation avec les formules de fabrication des produits manufacturés. Etant donné
que l’expérimentation va au-delà des marques visibles sur les vestiges archéologiques, on dispose
d’une information de base qui permet d’élaborer des hypothèses et des suppositions à propos des
habitudes motrices, comportementales et des connaissances techniques des chasseurs-cueilleurs qui
utilisaient les pièces reproduites, et de discuter des implications archéologiques de ces résultats.
Les matières premières utilisées pour Clovis et Folsom étaient des silex d’excellente qualité,
bien que Clovis - étant donné l’étape délicate de la cannelure - ne requiert pas une sélection aussi
marquée que Folsom. La séquence de réduction a été effectuée en utilisant des modèles de 4 ou 6
stades du fait de l’existence du façonnage bifacial (Fig. 29). En général, étant donné les dimensions
des produits finaux, la séquence de réduction Clovis requiert des supports plus grands que Folsom et
Fell. Durant les stades initiaux 2 et 3 du processus de façonnage bifacial, les ustensiles de taille et les
séquences de débitage des éclats sont semblables, ils varient au stade 4 en relation à l’enlèvement des

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éclats alors que la forme finale se dessine déjà. Entre Folom et Clovis, on observe occasionnellement
une certaine différence, laquelle est extrêmement marquée dans le cas des produits sud-américains.
Une caractéristique importante différencie les bifaces Clovis et ceux Folsom et Fell, c’est le recourt à
l’enlèvement d’éclats outrepassés ou couvrants, d’un bord à l’autre, durant le façonnage (Fig. 30f et
31b). La plateforme conditionnée par l’isolement d’un plan de frappe est commune aux deux séquences
nord-américaines à un stade avancé de façonnage, cependant le biseauté est courant avec Folsom,
particulièrement durant la réduction bifaciale. Ici, l’accent était mis sur la préparation des plateformes,
particulièrement au stade 4 et suivants. Ils sont particulièrement différenciables quand on applique la
pression pendant la préparation de la préforme ; Folsom est la plus élaborée tant dans la forme que
dans l’épaisseur et principalement la préparation du plan de frappe pour les cannelures. La configuration
est en relation avec son obtention, raison pour laquelle l’accent est mis sur les faces et la partie distale.
Sur les pièces sud-américaines, au contraire, cette caractéristique est inexistante, raison pour laquelle
ces procédés ne sont pas nécessaires. La forme des retouches et leur intervalle est une autre
caractéristique. Sur Folsom, elles sont parallèles, régulières et leur espacement est constant et distant.
Sur Clovis, si elles sont régulières, la pression n’est pas appliquée avec la même régularité. Sur Clovis,
même les plans de frappe biseautés sont rares. Sur Fell, les retouches sont généralement courtes,
irrégulières et ne servent qu’à donner sa forme finale à la pièce. Les plus grandes différences
s’observent dans les variétés techniques des stades finaux 4 à 6. Pour reproduire les attributs
archéologiques, il a d’ailleurs été nécessaire d’utiliser des variantes dans la manière d’appliquer la
pression et les positions de soutien. De la même façon, il existe des différences remarquables dans les
cannelures et les techniques utilisées pour les obtenir. Sur Clovis, de même que sur Fell, elles sont
facilement reproductibles par percussion directe (Fig. 32) ou indirecte. Sur Folsom, en revanche, la
préforme doit être préparée avec beaucoup d’habileté et d’attention (Fig. 33-1). Cette situation se répète
lors de la régularisation finale, puisque, après avoir été cannelée, Clovis ne présente pas autant de
délicatesse dans la finition. De ce point de vue, la ressemblance est plus importante avec Fell qu’avec
Folsom. Malgré cela, le design du produit fini est différent des exemplaires sud-américains, s’agissant
principalement du pédoncule, des épaulements et de la largeur du corps (Fig. 33 et 34). Enfin, l’émoussé
abrasif des parties proximales est mieux élaboré sur les pièces nord-américaines que sur les pièces
sud-américaines. La figure 36 illustre les différences morphologiques dans les stades finaux des trois
séquences.

Considérations sur la technologie et le peuplement américain


Pointes cannelées et technologie traditionnelle durant le Pléistocène Final
La comparaison des résultats expérimentaux entre Clovis, Folsom et Fell a indiqué que les
séquences de réduction sont différentes d’un point de vue des morphologies du design, des techniques
et des comportements. Ainsi ces observations ont montré qu’il existe différents modes de fabrication et
différentes habitudes motrices, signifiant qu’il s’agit de styles de manufacture distincts. Le matériel
archéologique confirme ces conclusions, puisque les formes des stades intermédiaires et des produits
finaux suggèrent d’importantes différences. Selon une perspective anthropologique, ces similitudes et
ces différences ont des implications qui permettent d’aborder le système de connaissances techniques.
En effet, d’un point de vue archéologique, il est possible de supposer que la confection des pointes par
les Paléoindiens d’Amérique du Nord et du Sud pourrait avoir été différente. Ainsi donc, si on spécule
sur l’origine des pièces sud-américaines, considérant les séquences de réduction et le design du produit
final, il ne faut pas chercher dans Clovis ou dans Folsom mais dans une invention indépendante. Ces
conclusions doivent toutefois être orientées à partir de théories plus modernes et complexes, ne
réduisant pas le problème à une opposition diffusion-migration contre évolution culturelle. Ce sujet a été
abordé avec de nouvelles approches théoriques, prenant en considération la ou les dynamique-s
d’interaction qui auraient pu exister chez ces chasseurs-cueilleurs. Les positions traditionnelles ne sont
pas suffisantes pour expliquer la complexité du passé. Actuellement, les avancées théoriques
permettent d’aborder l’étude des technologies traditionnelles à partir d’autres perspectives.
Gouvernées par des variables sociales et environnementales, bien que pouvant nous paraître simples,
ce sont des systèmes complexes avec beaucoup de composants hétérogènes. Dans de tels systèmes,
le même paramètre est affecté par de multiples variables sociales et environnementales dont

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l’information, la création, les méthodes, les visions du monde, les objectifs et beaucoup d’autres
procédés sociaux et empiriques qui relèvent de processus de nature différente. Autrement dit, des
techniques traditionnelles, entre autres, celles de l’os et de la pierre, se maintiennent par de complexes
mécanismes d’informations transmis empiriquement par divers modes d’interaction sociale. Ceux-ci
peuvent recouvrir différents types de rencontres, de systèmes de croyances et d’autres formes
importantes de communication qui disséminent la connaissance au sein des sociétés humaines. Dans
ce type de système, la technologie se stabilise au moyen de l’idéologie. Et les inventions, les innovations
et leur diffusion font partie du processus de développement technologique.
Dans le Nouveau Monde, la cannelure est une caractéristique technique distinctive, copiée et
perfectionnée par différents groupes humains. L’hypothèse selon laquelle sa distribution fut peut être
due à un phénomène de circulation d’information entre les groupes est plausible. Etant donné les
différents modes de transmission, si certains traits sont partagés sur un temps court c’est qu’il a pu
exister un lien quelconque : soit de possibles relations historiques, économiques ou des interactions
sociales avec les groupes humains précédents ou contemporains, mais avec des développements
adaptatifs et socioculturels séparés.
A l’échelle du continent, l’omniprésence de ces traits techniques indique que le phénomène
Paléoindien ne peut être interprété à une échelle locale. L’émergence d’artefacts similaires durant le
Pléistocène Final, depuis le Dernier Maximum Glaciaire et le retrait des glaciers, implique probablement
bien plus qu’une réponse adaptative à la chasse de grands animaux. Selon une perspective évolutive
et technologique, la large dispersion de la cannelure constitue un phénomène unique dans l’histoire de
l’humanité. De même que, comme on le verra dans la section suivante, la présence de diverses
similitudes techniques entre l’Eurasie et l’Amérique mérite une attention particulière, puisqu’elle s’est
produite en un court laps de temps d’~10 kya, concomitamment à une étape importante de l’évolution
technologique entre ~20-10 kya. Considérant que les premiers homininés sont apparus il y a environ
5 mya et que la taille de la pierre a commencé il y a ~2.6 mya, le Paléolithique supérieur et le Paléoindien
représentent, en tout, 0,4 % de ce temps et les Paléoindiens seulement 0,04 %. D’un point de vue
général, ces traits technologiques n’étaient partagés que dans certaines parties d’Eurasie et des
Amériques et constituent un problème évolutif, anthropologique, archéologique et technologique
d’intérêt majeur. Dans ce contexte, l’approche de la technologie évolutive est utile, basée sur quatre
concepts de vaste ampleur : diversité, continuité, nouveauté et sélection (Basalla 1995). Ainsi, certains
Paléoindiens pourraient représenter, dans le Nouveau Monde, la continuité de la technologie
Paléolithique Supérieure du Vieux Monde, utilisée par les Homo sapiens qui ont vécu durant le
maximum du dernier Âge de Glace daté de ~18 kya. Dans ce répertoire technologique déjà diversifié,
des nouveautés ont été développées en Amérique, telles que les différentes pointes de projectile et la
cannelure. Le processus de sélection pourrait être expliqué par les réponses des premiers américains
aux nouveaux environnements auxquels ils étaient confrontés.

Paléolithique et Peuplement Américain


Les recherches archéologiques, biologiques et linguistiques suggèrent que le peuplement du
Nouveau Monde ne s’est pas effectué en une seule fois sinon par diverses vagues migratoires,
produisant une remarquable diversité technologique et adaptative. La date à laquelle s’est produite
l’arrivée des premières bandes colonisatrices est sujette à discussion, cependant, au-delà des débats
sur l’époque à laquelle ce processus eut lieu, il est connu qu’à ~11 kya le Nouveau Monde était peuplé
sur toute son étendue.
Pendant longtemps on a considéré Clovis comme la plus ancienne manifestation des
chasseurs-cueilleurs de la fin de l’Âge de Glace. Pour certains auteurs, il s’agissait même des premières
occupations humaines d’Amérique. Cela est à l’origine de ce qui est dénommé « dogma Clovis », c’est-
à-dire de soutenir que dans le Nouveau Monde il n’y avait pas eu d’occupations antérieures à 11.5 kya.
Pour justifier cette position, ils ont recours à des arguments sophistiqués, attenants parfois à
l’irrationalité.
Chronologiquement, les groupes Clovis ont vécu entre ~11.5 et 10.9 kya (Haynes 1992).
Cependant, certains soutiennent que ce fut plus court, entre ~11.2 et 10.9 kya (Waters et Stafford

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2007)95.On pensait également que Clovis avait été remplacé par des groupes régionaux qui utilisaient
d’autres pointes pour leurs projectiles, comme Folsom, Plainview-Goshen, Cumberland, Agate Basin et
Scottsbluff. Mais, dans certains cas, il semble que quelques dates de ces registres se superposent avec
ceux de Clovis, tel que Folsom et Goshen (Haynes 1992). Cette situation se remarque aussi avec les
pièces pisciformes d’Amérique Centrale et du Sud (Nami 2007, Waters et Stafford 2007, Steele et Politis
2009). D’autre encore, comme Goebel et ses collègues (2008) ont suggéré que Clovis représentait le
second évènement colonisateur d’Amérique.
Au Nord et au Centre de l’Amérique et au nord-ouest de l’Amérique du Sud, on retrouve des
artefacts Clovis disséminés (Fig. 30 et 31). Une situation similaire existe avec Fell, distribuée à partir du
Guatemala et du Belize jusqu’en Terre de Feu. Il y a aussi des endroits où on trouve des pointes Clovis
et des pointes Fell. C’est le cas au Guatemala, au Costa Rica, à Panamá (Snarskis 1979, Ranere 2000,
Ranere et Cooke 1995), et même au nord du Venezuela (Pearson et Ream 2005). Les pièces Clovis
d’Amérique Centrale et du Sud présentent des similitudes morphologiques et technologiques avec les
nord-américaines, particulièrement dans la séquence de réduction, dont l’utilisation du façonnage
bifacial afin d’obtenir des éclats outrepassés (Fig. 30f et 31b). Malheureusement, dans ces endroits les
datations manquent qui permettraient de situer avec précision la relation chronologique entre les deux
technologies.
D’un point de vue plus générique, malgré les différences de manufacture parmi les artefacts
spécifiques comme les pointes de projectile, le Paléolithique Supérieur final du Vieux Monde et Clovis
partagent plusieurs similitudes techniques et morphologiques. Parmi celles-ci, le débitage laminaire, la
technologie de lames et d’éclats Levallois, le façonnage bifacial utilisant le procédé d’éclats outrepassés
ou couvrants d’un bord à l’autre et l’extraordinaire similitude de certains artefacts osseux. Pour cette
raison, certains auteurs proposent l’existence d’un Paléolithique Américain, lequel ferait partie d’une
large famille contemporaine avec des traditions historiques, des habilités et des expériences partagées.
Il est nécessaire de signaler que plusieurs de ces similitudes sont également présentes dans certains
ensembles instrumentaux sud-américains, particulièrement ceux qui contiennent des pointes
pisciformes. D’autres traits technologiques des ensembles nord et sud américains montrent qu’ils
partagent un certain degré de développement technique. Tout comme on peut observer un raffinement
sophistiqué dans la technologie osseuse avec des spécimens très ressemblants. L’obtention d’éclats à
partir de nucléus préparés est une autre identité remarquable dans divers ensembles Paléoindiens sud-
américains. Plus généralement, dans le cadre de la technologie lithique, ils partagent l’utilisation du
traitement thermique, le façonnage bifacial et la technique raffinée de la pression. Comme pour Clovis,
il est important de considérer que la diversité et la richesse sont modestes comparées à la totalité du
Paléolithique Supérieur. Toutefois, malgré les différences entre le Paléoindien et le Paléolithique, il me
paraît indéniable que plusieurs groupes nord et sud américains de la fin de l’Âge de Glace partageaient
des informations et des connaissances technologiques issues du Paléolithique Supérieur final. En effet,
la technologie de quelques uns des premiers groupes humains du continent comprenait un bagage de
connaissances technologiques traditionnelles héritées du Paléolithique Supérieur euroasiatique. Les
différences et points communs entre les ensembles d’artefacts de la fin du Pléistocène suggèreraient
ainsi des développements régionaux à partir de connaissances communes. De ce fait, la présence
partagée d’artefacts et de techniques de manufacture transforment ce sujet en un problème
technologique fascinant, avec d’importantes implications archéologiques et anthropologiques pour
discuter plus en profondeur le peuplement du Nouveau Monde.

95Il est important de souligner que pour construire cette chronologie, les dates de 11 sites seulement sur les 22 datés de l’ouest
des USA ont été utilisées. Il convient de mentionner que la technologie Clovis s’est répandue à partir du sud de la calotte
glaciaire Laurentino qui couvrait quasiment tout le Canada jusqu’au Vénézuéla et de l’est vers l’ouest de l’Amérique du Nord.
Par conséquent, il convient de se demander comment une telle dispersion fut possible en seulement trois siècles.

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Remerciements
Je souhaite exprimer ma profonde gratitude aux personnes et institutions suivantes : M. Farías Gluchy et A.
Lourdeau pour m’avoir invité à participer à ce volume ; D. Stanford pour son soutien constant ; A. Florines et A.
Toscano pour avoir soutenu mes recherches en Uruguay ; U. Meneghin pour son apport constant de données ; M.
Meneghin pour son aide incalculable dans la création des figures 12 et 18 à 23; B. Meggers pour m’avoir fourni la
photo de la figure 18f ; M. de las M. Cuadrado pour sa lecture critique du manuscrit ; L. Miotti pour m’avoir permis
d’examiner ses découvertes à Somuncura ; G. Politis pour son amabilité ; CONICET, Smithsonian Institution,
Universidad de Buenos Aires, Fundación de Arqueología Uruguaya et Museo Nacional de Antropología del Uruguay
pour le parrainage de mes recherches ; Canadian Council for Scientific Studies-Canadian Research Program of
Canadian Studies, Smithsonian Institution, Comisión Fulbright de Argentina et Fundación Antorchas pour avoir
financé et rendu possible les recherches en Amérique du Nord.

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Bibliografia / Bibliographie

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Análise tecno-funcional do material polido


do extremo sul do Rio Grande do Sul
- Brasil

Analyse techno-fonctionnelle du matériel poli


de l´extrême sud du Rio Grande do Sul
- Brésil

María Farías Gluchy


Doutora
Universidade Federal do Rio Grande do Sul – FURG
mgluchy@gmail.com
Jaime Mujica Sallés
Doutor
Universidade Federal de Pelotas – UFPEL
mujica.jaime@gmail.com

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Resumo
A região de Rio Grande do Sul – Brasil - é um território amplo com características ambientais e culturais singulares.
Os sítios arqueológicos podem encontrar-se em dunas, nas proximidades das lagoas ou perto do mar, e, ainda,
em « cerritos » nas áreas baixas; onde pode aparecer material polido de diferentes formas e materiais.
Estes objetos têm sido interpretados como indicadores de atividades hortícolas, relacionados com o consumo de
grãos, ou com o processamento de cereais. Entretanto, às vezes também são vinculados com o tratamento de
corantes e, mais recentemente, com a maceração de tendões.
Para dar inicio ao estudo destes materiais temos escolhido os artefatos que comumente são chamados de « rompe
coquitos ». Para esta análise optamos por uma aproximação tecno-funcional, retomando a noção de cadeia
operatória desenvolvida por Andé Leroi-Gourhan; com a finalidade de estudar, espacial e temporalmente, as
transformações tecnológicas da matéria prima até chegar à concretização da ferramenta. Observamos uma grande
variabilidade na forma dos artefatos, na localização das covinhas e na quantidade. Propomos uma serie de
hipóteses relacionadas com a sua fabricação e com o seu funcionamento. Atualmente, estas hipóteses estão sendo
objeto de estudo de um trabalho experimental com uma aproximação traçológica comparativa entre os dados
arqueológicos e experimentais.
Palavras-chave
Pre-histoira, tecnologia, lítico, polidos, Rio Grande do Sul, Brasil
Résumé
La zone du Rio Grande do Sul, au Brésil, est un vaste territoire aux caractéristiques environnementales et
culturelles singulières. Des sites archéologiques peuvent se trouver sur les dunes près des lacs ou près de la mer
et des tumulus “cerritos” dans les zones basses, avec du matériel poli de formes et de matières différentes.
Ce matériel a été interprété comme un indicateur d’activités horticoles, en lien avec la consommation de graines
ou le travail des céréales, parfois aussi pour le traitement des colorants et, depuis quelques temps, pour le travail
des tendons.
Pour commencer, nous avons choisi de nous consacrer aux seuls artefacts communément appelés rompe coquitos,
ce qui peut se traduire par : « pour casser les fruits d´un palmier ». Pour ce faire, nous avons choisi l´approche
techno-fonctionnelle, reprenant la notion de chaîne opératoire développée par André Leroi-Gouhan afin d’analyser
le suivi spatial et temporel des transformations technologiques de la matière première brute à l’outil. Nous avons
ainsi pu rendre compte d’une certaine variabilité dans la forme, le nombre et la localisation des trous et émettre des
hypothèses concernant leur réalisation et leur fonctionnement. Ces hypothèses font actuellement l’objet d’un travail
expérimental et d´une approche tracéologique comparative entre les données archéologiques et expérimentales.
Mots clés
Préhistoire, technologie, lithique, polis, Rio Grande do Sul, Brésil

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Embora a grande quantidade de pesquisas que se levam a cabo sobre o material lítico, os
artefatos confeccionados por técnicas abrasivas ou que exercem sua função através da fricção ou do
polimento, não receberam muita atenção ao longo da pesquisa arqueológica. O mesmo não ocorreu
com outras tipologias líticas.
Na Europa e na Ásia estes artefatos polidos estão associados ao período Neolítico, com a
aparição da agricultura. Nas Américas, sua presença é recorrente nos sítios arqueológicos pré-
históricos - principalmente do período arcaico, e históricos. A maior parte do seu estudo demonstra que
estes artefatos foram utilizados para o processamento de alimentos (Adams 1993).
Ao se revisar a literatura arqueológica relacionada com o tratamento dos polidos, pode-se
observar que estes artefatos têm sido analisados meramente de forma descritiva e assistemática. São
considerados pelos seus atributos morfológicos, como a forma e o tamanho, para inferir em forma direta
sua funcionalidade.
Tem-se recorrido também aos comportamentos atuais e ao emprego da analogia etnográfica
para realizar diversas interpretações.
Embora não seja um objetivo deste trabalho aprofundar na problemática da aplicação
etnográfica em forma direta ao registro arqueológico, se fará uma breve síntese sobre as dificuldades
que podem plantear seu uso em forma irrestrita na interpretação arqueológica, que podem levar a gerar
hipóteses meramente especulativas.
Binford (1988) menciona que o registro arqueológico é estático e se o arqueólogo deseja
investigar a relação entre a estática e a dinâmica, deve ser capaz de observar ambos os aspectos
simultaneamente :
“e o único lugar onde podemos observar a dinâmica é no mundo atual, aqui e agora”;
“Os nexos entre o que encontramos e as condições que deram lugar à sua produção somente
podem estudar-se a partir de povos atuais” (op. cit. p. 27 e 28).
Esta percepção da etnografia como chave para interpretar o registro arqueológico tem
acompanhado a arqueologia de todos os tempos, embora, a aplicação da analogia etnográfica sem
restrições tem sido fortemente criticada (Salmon 1982).
Este critério de relevância, historicamente derivado da escola de Boas, baseado na
proximidade no tempo físico e no espaço, forjará as bases da abordagem histórica direta. Ele tem sido
desde então, uma das ferramentas favoritas usadas pelos arqueólogos, para recrear e dar significado
comportamental e funcional à cultura material pré-histórica.
Vansina (1989) apud Brower (1993) adverte aos seus colegas historiadores sobre a utilização
de fontes antropológicas, recomendando-lhes atender uma série de elementos, a saber: onde foram
feitas as observações; o procedimento de observação - observação participante o história de vida, etc.;
o período de tempo das observações, distinguindo as que foram feitas pelo antropólogo in situ daquelas
que derivam de lembranças de períodos anteriores, e a distinção entre práticas observadas e o
enunciado de normas.
Vansina (op. cit.) não o assinala, mas as fontes etno-arqueológicas ficam, por extensão,
compreendidas dentro das mesmas considerações críticas.
Ann Brower Stahl (1993), enfatiza, além de reparar cuidadosamente na crítica do sujeito e do
objeto da fonte - histórica ou etnográfica, na necessidade de construir modelos analógicos
temporalmente específicos - Análogo 1, A2, ... An/ Tempo 1, T2, ... Tn - como uma forma de evitar os
problemas inerentes à combinação das fontes, provenientes de diferentes momentos e sujeitos.
O tom seguido neste desenvolvimento assume como arriscado, na pré-história, derivar
analogias etnográficas tomando este período como mais conservador de rasgos e pautas culturais que
o tempo histórico. Ou pelo menos não fazê-lo, enquanto não se tenham demonstrado claramente certos
princípios de relevância, assim como as relações causais entre os fenómenos que se pretendem
homologar.

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Uma forma de utilização peculiar da analogia é a sua utilização como ferramenta ilustrativa
do registro arqueológico (op. cit.). A analogia é de natureza estática e não fala por si mesma. Devido a
isto se tem recorrido tradicionalmente à analogia para recriar o passado, formando as bases de uma
narrativa que faz possível o acesso aos aspectos mais inacessíveis do passado.
Em concordância com o sugerido por Longacre apud Salmon (1994) a analogia etnográfica
pode ser utilizada em arqueologia para três finalidades: proporcionar generalizações de peso - indutivo;
sugerir hipóteses verificáveis contra o registro arqueológico; e apresentar provas negativas às
generalizações previamente aceitas.
As analogias etnográficas podem auxiliar ao arqueólogo a sugerir hipóteses, mas hipóteses
contrastáveis empiricamente no registro. Além disso, os relatos etnográficos, em geral, referem-se a
grupos que já têm sido integrados aos sistemas econômicos - regionais ou globais - perturbadores da
sua cultura. Isto sucedeu, por suposto, com os grupos assentados na região da nossa área de estudo,
que foram desde cedo incorporados no século XVI ao circuito mercantilista - direta ou indiretamente.
Qualquer extrapolação da estrutura socioeconômica e política posterior à conquista deve ser conduzida
com muito cuidado quando se tenta aplicar à realidade pré-histórica. Existe outro fato importante
anterior à colonização que modificou consideravelmente a paisagem e a estrutura dos grupos que
habitaram a região: a introdução do equino e do gado. Muitas vezes, este elemento é pouco ponderado
enquanto às modificações econômicas e sociais, que devem ter ocasionado dentro das distintas etnias,
como com as mudanças de instrumental e de mobilidade.
Atualmente estes artefatos estão sendo analisados desde diferentes perspectivas, as quais
tem tomado força nestes últimos anos. Por exemplo, as análises de rastros de uso para identificar tipos
de substâncias trabalhadas (Adams 1988, 1993). Também se analisam os restos aderidos às
superfícies como os pigmentos, resíduos químicos e micro restos vegetais para a determinação de
minerais, compostos químicos e análises de grãos de amido (Piperno & Pearsall 1993, Babot 2004).
Como já mencionado, os artefatos polidos foram interpretados quase sistematicamente como
indicadores das atividades de horticultura incipiente, ou a nível mais genérico, com o consumo de
cereais e de outras sementes. Em outras ocasiões, se menciona a possibilidade de um vínculo com
vegetais não comestíveis, como, por exemplo, corantes, ou para moer minerais metálicos para realizar
pinturas corporais (Fernandez 1980; Krapovickas 1958/1959). Poucas vezes os artefatos foram
relacionados com a possibilidade de um uso diverso, por exemplo, na quebra de ossos ou na trituração
de tendões (Lavallée et al. 1997). Menos comum ainda são os trabalhos visando relacionar os mesmos
com a fabricação de outros artefatos.
Dada a importância da representação destes objetos no registro arqueológico do Rio Grande
do Sul, este artigo tem como finalidade, gerar uma metodologia de trabalho que permita nos aproximar
à análise tecno-funcional, para entender melhor a forma de vida dos grupos pré-históricos desta região
e conhecer a relação deles com o seu ambiente. Considera-se que para a compreensão destes
artefatos, sua análise deve ser realizada em dois níveis. O primeiro tem a ver com a compreensão da
tecnologia empregada para a sua elaboração, e no segundo nível, se deve aplicar diferentes análises
que permitam revelar que substâncias foram transformadas nestes artefatos.

Materiais polidos no Rio Grande do Sul


A região meridional do Rio Grande do Sul (Fig. 1) constitui um amplo território que apresenta
singulares características ambientais e culturais. As feições topográficas da planície costeira
conformaram-se nos últimos cinco mil anos decorrentes de quatro grandes mudanças no nível do mar,
resultando num sistema de depressões e cordões de dunas paralelas (Cordazzo & Seeliger 1988).
Segundo os mesmos autores, como resultado da última mudança do nível marinho, formou-se um
sistema de dunas próximo à praia, com uma largura de até dois quilómetros, cobertos por uma
vegetação pioneira característica. Já os sistemas de dunas antigos, mais afastados do litoral, formados
pelas mudanças anteriores do nível do mar, apresentam um solo amadurecido, ocupado por matas de
restinga. Nesta planície costeira, aparecem distintos ambientes biogeográficos: oceânico costeiro,
lagunar-lacustre, de banhados e, arenoso aluvial-deltaico (Vieira & Rangel 1988).

Desde o ponto de vista ambiental, esta região tem um importante significado ecológico, em
virtude de incluir um conjunto complexo de banhados, áreas palustres, lagunas costeiras, dunas móveis
e fixas, e campos que sustentam uma alta diversidade de fauna e de flora. A existência desta
diversidade de ambientes e de ecótonos, possibilitaram a manutenção de populações humanas pré-

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históricas, ao contar com uma oferta de recursos naturais diversificada durante a maior parte do ano.
O qual fica evidenciado pela existência de numerosos sítios arqueológicos em dunas próximas às
lagunas e ao mar, e “cerritos” nas áreas alagadas. O surgimento de materiais líticos polidos nestes
sítios é recorrente. Existem de diferentes tamanhos, lisos, com pequenas cavidades, ou com
combinações de cavidades e áreas côncavas. A ocorrência destes artefatos continua em direção sul,
em sítios arqueológicos do território que hoje corresponde ao Uruguai.
Dada a grande variabilidade dos materiais polidos existentes na região, se resolveu começar
o estudo com aqueles que apresentam pequenas cavidades, denominados pela literatura arqueológica
como “quebra coquinhos”. Este nome é dado pela suposta função que eles cumpririam, que seria a de
quebrar os frutos das palmeiras, existentes na região, principalmente a palmeira “pindó” - Syagrus
romanzoffiana (Cham.) Glassman - e a palmeira “butiá” - Butia odorata (Barb. Rodr.) Noblick. A grande
abundância do butiá em agrupamentos de milhares de indivíduos - “palmares” - justificaria os esforços
dos habitantes pré-históricos na elaboração de artefatos específicos para a quebra dos frutos desta
espécie. Porém, esta função ainda não está claramente esclarecida, principalmente ao se analisar
artefatos polidos com covinhas e áreas circundantes perfeitamente alisadas, sem nenhuma evidência
de percussão, o que seria o resultado esperado da quebra dos referidos frutos.
O arqueólogo Carlos da Silva Junior realizou no ano de 2005 um trabalho experimental para
tentar saber qual era a funcionalidade desses artefatos denominados de “quebra-coquinhos”.
Comparou as marcas deixadas pela quebra de coquinhos e as deixadas pela produção de fogo, através
de microscópio óptico, com as marcas observadas em materiais arqueológicos. Em definitiva as provas
não foram concludentes.
É importante fazer menção que existem poucos trabalhos realizados até o momento no Brasil
sobre os materiais polidos. Dentre eles se destacam os trabalhos de Maria Cristina Tenório (2003),
André Prous (1992), e em entre os mais recentes, Luiz Silva da Silva Junior (2005) e Daniela Alves
(2010).
A amostra analisada neste trabalho provém de três coleções: a coleção do Laboratório de
Ensino e Pesquisas em Antropologia e Arqueologia – LEPAN, da Universidade Federal do Rio Grande
- FURG; uma pequena coleção que se encontra na sede do Instituto Chico Mendes de Conservação
da Biodiversidade – ICMBio - da Reserva Ecológica do TAIM; e a coleção do Museu de Santa Vitória
do Palmar. Todos estes materiais foram recolhidos de forma assistemática, sendo a maioria de sítios
superficiais sobre dunas, e outros dos cerritos. A amostra apresenta algumas dificuldades já que não
se tem referências sobre os locais precisos da sua descoberta, se desconhece seu contexto, assim
como a estratigrafia daqueles que provêm dos cerritos.
Apesar destas dificuldades, se realizou uma primeira abordagem tecno-funcional sobre estes
artefatos, destacando-se a grande diversidade que apresentam, e foram levantadas algumas hipóteses
que deverão logo ser contrastadas quando a amostra for ampliada.

Marco teórico, problemática e resultados


No quadro que será inserida a pesquisa, a tecnologia pode ser estudada como um sistema
que vai permitir, através da reconstrução das cadeias operatórias, a análise da produção de material
polido.
A noção de cadeia operatória desenvolvido por André Leroi-Gouhan é um pilar fundamental
neste quadro teórico. Ela consiste no rastreamento da trajetória de transformação tecnológica
experimentada pelo material bruto em um produto acabado e depois abandonado. Este monitoramento
permite o acompanhamento das operações e dos meios de ação do conhecimento utilizados por esses
grupos (Schlanger 2005).
Este conceito inclui "técnicas, gestos e instrumentos, dispostos em uma cadeia com uma
sintaxe real que dá à série um funcionamento simultâneo a sua firmeza e flexibilidade" (Leroi-Gourhan
1973). Ao colocar atividades técnicas nos seus quadros temporais e espaciais - extração, produção,
transporte, uso - os estudos da cadeia operatória podem contribuir para a reconstrução da dinâmica de
ambientes naturais e sociais do passado.
O conceito de cadeia operatória oferece uma estrutura para o estudo das operações técnicas:
desde a escolha das matérias-primas para a fabricação de artefatos, etapas de fabricação, até o
abandono dos mesmos. Permite também considerar as atividades técnicas em um tempo e em um
determinado espaço, permitindo também abordar questões como a organização das atividades no sitio,
território ou região.

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Considera-se que a técnica é a principal interface entre o homem e seu meio, é uma das
melhores ferramentas para lidar com o conhecimento e a prática das habilidades dos grupos, seu
comportamento socioeconômico e no modo de evolução.
A abordagem tecnológica é um instrumento capaz de abordar a dimensão sincrônica e
diacrônica. O último é possível através de um método analítico particular que é capaz de explicar a
existência de linhagens evolutivas dos objetos.
No nível sincrônico, o objeto é considerado como um indivíduo entre um conjunto de objetos,
ele ocupa um lugar temporário no desenvolvimento das operações técnicas, mas é um indivíduo que
tem uma especificidade. Pero um mismo objeto puede responder a funciones diferentes o a uma misma
función tal vez realizada por objetos diferentes (Simondon 1958). No nível diacrônico, o objeto é em
relação aos objetos que são muito mais velhos. A compreensão de um objeto ou um conjunto de objetos
a que pertence, passa por uma apropriação da dimensão evolutiva do objeto e do próprio sistema
(Boëda 1997 p. 29).
Outro trabalho influente em tecnologia nestes estudos é o de Pierre Lemonnier (1990), que
caracterizou as técnicas como a socialização da ação sobre a matéria. Para ele, a tecnologia não só
tem a ver com fazer um objeto para um uso em particular, ela incorpora as representações sociais que
podem ser parte do sistema simbólico. Para Lemonnier, o ato técnico pode induzir uma mudança no
estado da matéria e ao mesmo tempo, significa algo para alguém. No entanto, para este autor são
poucas as inferências sociais, e a análise deve ser baseada no estudo de processos concretos de
ação sobre a matéria pela reconstrução das cadeias operacionais.
Dentro deste marco teórico será gerada uma metodologia de trabalho que permita uma
aproximação à analise tecno-funcional dos artefatos polidos.

Analise Morfotécnica
Para a análise destes materiais, o primeiro passo foi gerar uma ficha que permitisse
sistematizar a informação qualitativa e quantitativa das peças e a localização das covinhas. A mesma
contemplava:
a) diferentes formas das covinhas;
b) característica da superfície na qual foi ou foram realizados;
c) disposição das covinhas nas diferentes caras da peça;
d) dimensões das covinhas - diâmetro maior, diâmetro menor e profundidade, e suas combinações de
formatos;
e) combinação de covinhas e concavidades.

A. Formas das covinhas


Foram constatados dois tipos de covinhas:
circulares (Fig. 2) e ovaladas (Fig. 3).
B. Superfícies nas quais foram realizadas as covinhas
As superfícies aproveitadas pelos grupos para realizar estas covinhas foram as convexas
(Fig. 4), plano-côncavas (Fig. 5) e planas (Fig. 6).
C. Disposição das covinhas.
A amostra estudada apresentou uma grande variabilidade com relação à disposição das
covinhas nas diferentes caras dos artefatos. Constataram-se os seguintes arranjos: uma covinha em
cada uma das caras (Fig. 7); uma covinha em caras opostas (Fig. 8); duas covinhas em cada cara
oposta (Fig. 9); várias covinhas por cara (Fig. 10).
D. Dimensões das covinhas: diâmetro maior e menor, profundidade e suas combinações de
formatos (Fig. 11)
Os diâmetros menores das covinhas apresentaram uma média de 3 mm, sendo uma média
de 2,3 mm para o diâmetro maior. A profundidade média foi de 0.3 mm, sendo a maior da amostra de
0.6 mm.
Nas figuras a seguir são mostradas em diferentes peças, a combinação das covinhas
circulares, ovaladas e de formas incipientes (Fig. 12, 13, 14 e 15).
E. Combinação das covinhas e concavidades
Numa mesma peça poderão aparecer conjuntos de várias covinhas circundando áreas
côncavas (Fig. 16 e 17). Pode-se observar que esta peça esta trabalhada em todas suas faces.

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A cadeia operatória: um enigma técnico a reconstruir


Estes artefatos, como já foram mencionados anteriormente, apresentam-se em forma
recorrente nos sítios arqueológicos do centro-meridional do Brasil e também no leste do Uruguay. Não
se sabe claramente qual foi sua intenção nem como foram realizados.
Para tentar reconstruir em forma hipotética este enigma técnico, além das observações já
realizadas sobre estes artefatos, se considerou importante realizar una divisão dos mesmos segundo
seu peso e tamanho.
O peso de um 35% das peças com covinhas, oscila entre um e três quilos na média. A média
do seu comprimento vai entre uns 30 a 40 cm, e a sua largura está entre 15 a 25 cm. As peças com
este peso não podem ser utilizadas manualmente, portanto se considerou que tanto no momento de
realizar a covinha como da sua utilização permaneciam apoiadas. Por isso foram denominadas de
peças estáticas (Fig. 18).
Talvez a porcentagem destas peças estáticas seja menor na amostra, dado seu peso e o seu
tamanho. Se deve lembrar que elas proveem de coletas assistemáticas, talvez, as pessoas que
realizaram as coletas foram seletivas, selecionando aquelas de mais fácil transporte. Esta observação
deve ser logo constatada quando a amostra se amplie.

Na sua maioria, 65% das peças correspondem a cantos rolados com um peso médio de 200
gramas, com uma longitude média de 10 a 12 cm, e uma grossura de 3 cm. Ao se observar as imagens
se notam que são anatomicamente aptas para uma fácil preensão. Portanto, se pode plantear como
hipótese que tanto no momento da realização da covinha, como da sua utilização, as peças poderiam
ser sujeitas na mão. As dimensões destas peças também as tornam facilmente transportáveis. Por
estas razões elas foram denominadas de peças móveis (Fig. 19).
Para começar a entender e reconstruir a cadeia operatória destes úteis, se tomaram dois
eixos de análise:
a) a realização da ferramenta,
b) o funcionamento da mesma.
Como já foi mencionado, se tomou como indicador as formas das covinhas, a saber,
circulares e ovaladas (Fig. 2 e 3). Em algumas das peças observou-se o início da formação das
covinhas através do picoteamento (exemplo Fig. 14).
Para a construção das duas hipóteses, que serão expostas a seguir, para explicar a
realização da ferramenta, se tomou o picoteamento para identificar o começo da formação da covinha.
A primeira hipótese (Fig. 20) começa com o picoteamento como primeira fase na confecção
da ferramenta - marcado com uma flecha de cor verde e com a letra A. Planteia-se que a própria
utilização da ferramenta é a que leva à construção da covinha. Enquanto se desenvolve esta etapa, a
covinha vai passando por diferentes formatos e profundidades. A forma intermédia seria a circular, com
uma profundidade, na maioria das vezes, de 2,5 a 3 mm. Depois, a covinha, pela sua própria utilização
começa a ficar mais ovalada em direção a um dos seus lados, ou em direção a ambos os lados, e
quando sua profundidade atinge aproximadamente 5 mm é abandonada. Em algumas das covinhas,
nas etapas D e E, se observa, nas suas bordas, um brunido. No esquema este processo de uso é
marcado com uma flecha de cor vermelha.
Na segunda hipótese, a formação da covinha se iniciaria também por picoteamento - marcado
com uma flecha de cor verde e pela letra A no esquema da Figura 20. Porém, neste caso, o objetivo
do artesão seria atingir uma forma circular, com uma profundidade de aproximadamente 2,5 a 3 mm -
representada pela letra C, para depois começar a utilização da ferramenta. Desta forma, depois da
inicialização - A, a etapa B e C corresponderiam à confecção da ferramenta - marcado em azul. Após
este processo, começaria a utilização da covinha (letras D e E). Nestas etapas, como na primeira
hipótese, a covinha começa a ficar mais ovalada na direção de um dos seus lados, ou na direção de
ambos os lados, onde apresenta uma superfície brunida.

O ferramenta em ação
Na primeira das hipóteses planteadas, sempre partindo do picoteamento como da
inicialização da covinha, as etapas de utilização da covinha levariam até a sua própria realização. Para
tal, nas diferentes etapas de utilização foram realizadas forças no sentido de cima para abaixo, e ao
mesmo tempo, um movimento de rotação, que possibilitaria o funcionamento e a realização da covinha

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(Fig. 21). Para tais efeitos foi empregado um segundo elemento com os mesmos diâmetros que
apresentam as covinhas. Estes elementos podem ter sido confeccionados em madeira, osso ou pedra.
Na segunda hipótese, partindo do picoteamento inicial, para a confecção da covinha nas
etapas B e C, foi necessário trabalhar com um elemento das mesmas dimensões que a covinha,
aplicando uma força no sentido de cima para abaixo, simultaneamente com uma força de rotação
(Fig. 22). Esta ação levaria à conformação de uma covinha de formato circular com a profundidade
desejada, para depois se começar com a etapa de utilização. É nesta etapa de uso, que a força de
rotação vai ser a mais significativa, começando a gerar uma covinha de formato mais ovalado e de
superfície mais brunida.
Uma observação importante que se realizou no processo de análises destes artefatos é que
em vários deles, tanto móveis como estáticos, apresentavam ao redor da covinha, uma superfície
polida. Em outros esta característica estava totalmente ausente.
Esta informação nos levou a realizar uma série de reflexões enquanto à utilização destes
artefatos. Considerou-se como hipótese que as peças estáticas e móveis poderiam constituir uma única
ferramenta (Fig. 23). Esta ferramenta poderia funcionar de três maneiras diferentes. Se considerarmos
as peças que não apresentam marcas de polido ao redor da covinha, podemos supor que a peça
estática e a dinâmica funcionaram juntas, mas sem chegar a ter uma superfície de fricção entre ambas
(Fig. 23-A). O movimento da peça móvel efetuaria uma força de cima para abaixo, junto com um
movimento de rotação.
Já para as peças que apresentam uma superfície de fricção marcada pelo polimento ao redor
da covinha, podemos chegar a pensar que o funcionamento das mesmas implicou o atrito da superfície
da peça móvel e da superfície da peça estática (Fig. 23-B). O movimento da peça móvel, também neste
caso, implicaria um movimento de cima para baixo, junto com um movimento rotativo.
Outra possibilidade, para as peças que não apresentam a superfície polida ao redor da
covinha, tanto para as peças móveis como estáticas, seria que entre uma e outra houvesse um terceiro
elemento. Este seria um elemento mais comprido, com as mesmas dimensões que as covinhas, que
permitisse como movimento principal o rotativo de vaivém. Este movimento pode explicar a deformação
das covinhas em direção a um ou a ambos os lados e o brunido que aparece nas suas bordas
(Fig. 23C).

Reciclado de materiais
Na amostra analisada observaram-se alguns casos curiosos de reciclagem de materiais, que
demonstra a importância destas peças. Várias lâminas de machado, depois de serem descartadas
como tais, foram utilizadas para a realização deste tipo de covinhas.

Considerações finais
A grande quantidade de artefatos líticos com covinhas encontrados na região meridional do
Rio Grande do Sul, a sua alta variabilidade e sua ampla dispersão geográfica, conformam evidências
significativas da importância destas ferramentas no cotidiano dos grupos étnicos que ocupavam a
região.
A procura de uma metodologia de trabalho levou à constatação de que existe certo grau de
variabilidade no formato das covinhas, na sua localização nas peças, assim como no seu número. Esta
primeira aproximação à reconstrução da cadeia operativa destas ferramentas, que ainda continuam
sendo um enigma técnico, levou à formulação de diferentes hipóteses enquanto à realização e ao
funcionamento das mesmas. Estas hipóteses devem ser confirmadas com uma segunda etapa desta
pesquisa que é a da arqueologia experimental.
Várias das peças analisadas apresentam diferentes manchas de coloração amarela, ocre e
negra, dentro das covinhas ou na superfície. Outro nível de análise que está sendo considerado é a
dos ácidos graxos, abordagem que permitirá obter mais dados para a melhor compreensão destas
ferramentas líticas.

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Figura 1 –
Localização da área de estudo.
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Figure 1 –
Localisation de l’aire d’étude

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Figura 2 –
Artefato com covinha de formato circular
© M. Farías - peça pertencente a um colecionista particular de Povo Novo, Rio Grande do Sul).
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Figure 2 –
Artefact avec cupule de forme circulaire
© M. Farias - Collection particulière, Povo Novo, Rio Grande do Sul).

Figura 3 –
Artefato com covinha de formato ovalado
© M. Farías - peça pertencente a um colecionista particular de Povo Novo, Rio Grande do Sul.
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Figure 3 –
Artefact avec cupule de forme ovalaire
© M. Farias - pièce appartenant à un collectionneur particulier de Povo Novo, Rio Grande do Sul.

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Superfícies nas quais são realizadas


Surfaces de réalisation

Figura 4 –
Artefato com covinha disposta numa superfície convexa
- © M. Farías; Coleção do Museu de Santa Vitória do Palmar.
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Figure 4 –
Artefact avec cupule sur surface convexe
- © M. Farias - Collection du Musée de Santa Vitória do Palmar.

Figura 5 –
Artefato com covinha realizada sobre uma superfície plano-côncava - © M. Farías
__________________________________________________________________________________________
Figure 5 –
Artefact avec cupule sur surface plano-convexe - © M. Farias

Figura 6 –
Artefato com covinha disposta sobre uma cara plana - © M. Farías.
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Figure 6 –
Artefact avec cupule sur surface plane - © M. Farias

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Figura 7 –
Artefato com uma covinha em cada uma das quatro caras - © M. Farías, Coleção do LEPAN.
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Figure 7 –
Artefact avec une cupule sur chacune des quatre faces - © M. Farias, Collection du LEPAN

Figura 8 –
Artefato com uma covinha em caras opostas
© M. Farías, Coleção do Museu de Santa Vitória do Palmar.
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Figure 8 –
Artefact avec une cupule sur chaque face opposée
© M. Farias, Collection du Musée de Santa Vitória do Palmar.

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Figura 9 –
Artefato com duas covinhas em cada cara oposta
© M. Farías - Coleção do Museu de Santa Vitória do Palmar.
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Figure 9 –
Artefact avec deux cupules sur chaque face opposée
© M. Farias, Collection du Musée de Santa Vitória do Palmar.

Figura 10 –
Artefato com várias covinhas nas distintas caras
© M. Farías - Coleção do LEPAN.
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Figure 10 –
Artefact avec plusieurs cupules sur différentes faces
© M. Farias, Collection du LEPAN.

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Figura 11 –
Fotografia ilustrando os diâmetros e profundidades das covinhas num artefato
© M. Farías - peça pertencente a um colecionista particular de Povo Novo, Rio Grande do Sul.
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Figure 11 –
Photographie illustrant différents diamètres et profondeurs des cupules sur un artefact
© M. Farias - Collection particulière, Povo Novo, Rio Grande do Sul

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Figura 12 –
Artefato com covinha circular na cara A
© M. Farías - Peça Nº 69, Coleção do LEPAN.
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Figure 12 –
Artefact avec cupule circulaire sur la face A
© M. Farias – Pièce n° 69, Collection du LEPAN

Figura 13 –
Artefato com covinha ovalada na cara B
© M. Farías - Peça Nº 69, Coleção do LEPAN.
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Figure 13 –
Artefact avec cupule ovalaire sur la face B
© M. Farias – Pièce n° 69, Collection du LEPAN

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Figura 14 –
Cara A da peça 95 com covinha incipiente
© M. Farías - Peça Nº 95, Coleção do LEPAN.
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Figure 14 –
Face A de la pièce n°95 avec cupule en formation
© M. Farias – Pièce n° 95, Collection du LEPAN

Figura 15 –
Cara B da peça 95 com covinhas ovaladas
© M. Farías - Peça Nº 95, Coleção do LEPAN.
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Figure 15 –
Face B de la pièce n° 95 avec cupules ovalaires
© M. Farias – Pièce n° 95, Collection du LEPAN

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Combinaci!n de covinhas e concavidades


Combinaison de trous et de concavités

Figura 16 –
Artefato apresentando combinações de covinhas e concavidades
© M. Farías - peça pertencente a um colecionista particular de Povo Novo, Rio Grande do Sul.
__________________________________________________________________________________________
Figure 16 –
Artefact présentant des combinaisons de cupules et de concavités
© M. Farias – Collection particulière, Povo Novo, Rio Grande do Sul.

Figura 17 –
A mesma peça anterior ilustrando as outras caras
© M. Farías - peça pertencente a um colecionista particular de Povo Novo, Rio Grande do Sul.
__________________________________________________________________________________________
Figure 17 –
Autres faces avec combinaisons de cupules et de concavités sur la même pièce que précédemment
© M. Farias – Collection particulière, Povo Novo, Rio Grande do Sul.

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Figura 18 –
Peças estáticas - © M. Farías
__________________________________________________________________________________________
Figure 18 –
Pièces statiques - © M. Farias

Figura 19 –
Diversas peças móveis - © M. Farías
__________________________________________________________________________________________
Figure 19 –
Diverses pièces mobiles - © M. Farias

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Figura 20 –
Esquema ilustrando as duas hipóteses propostas neste trabalho
para explicar a realização das covinhas peças estáticas - © M. Farías
__________________________________________________________________________________________
Figure 20 –
Schéma illustrant les deux hypothèses porposées dans ce travail
pour expliquer la réalisation des cupules des pièces statiques - © M. Farias

Figura 21 –
Esquema ilustrando a confecção de uma covinha, segundo a primeira das hipóteses - © M. Farías
__________________________________________________________________________________________
Figure 21 –
Schéma illustrant la confection d’une cupule selon la première hypothèse - © M. Farias

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Figura 22 –
Esquema ilustrando a confecção de uma covinha, segundo a primeira das hipóteses - © M. Farías
__________________________________________________________________________________________
Figure 22 –
Schéma illustrant la confection d’une cupule selon la seconde hypothèse - © M. Farias

Figura 23 –
Peças estáticas e moveis constituem uma única ferramenta- © M. Farías
__________________________________________________________________________________________
Figure 23 –
Pièces statiques et mobiles formant un seul outil - © M. Farias

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Malgré le grand nombre d’études réalisées sur le matériel lithique, les artefacts confectionnés
par des techniques abrasives où qui témoignent de traces résultant d’une action abrasive, voire du
polissage, ont très peu fait l’objet d’analyses spécifiques.
En Europe et en Asie, ces artefacts sont présents dès le Néolithique au moment du
développement de l’agriculture. En Amérique, leur présence est attestée dès l’Holocène à la période
dite archaïque et durant les périodes historiques avec, comme hypothèse d’utilisation, une participation
au traitement des aliments (Adams 1993).
En relisant la littérature scientifique traitant de ce genre d’outils, nous remarquons qu’ils ont
été analysés selon une approche purement descriptive et non pas une systématique technique. Seuls
des attributs morphologiques -forme et taille - sont mis en avant, aussitôt suivis d’inférences
fonctionnelles obtenues par analogie avec des données ethnographiques actualistes, recours dérivé de
l´école de Boas. La justification de cette utilisation repose sur la proximité dans le temps entre les
données archéologiques et historiques. L’usage de l’analogie est ainsi devenu l´un des outils favoris,
utilisé par les archéologues pour récréer et pour donner une signification comportementale et
fonctionnelle à une partie de la culture matérielle de la préhistoire. Ce présupposé induit un lien techno-
phylétique entre deux moments différents sans le moindre contrôle.
Devant ce risque, certains auteurs, comme Vansina 1989 et Ann Brower Stahl (1993), ont mis
en garde leurs collègues historiens de cet usage des données anthropologiques, leur recommandant
certaines précautions dont la nécessité : de mentionner où les observations ethnographiques ont été
réalisées ; la procédure d´observation - observation participante, ouï dire, etc. ; la période des
observations, en distinguant celles qui ont été faites par l´anthropologue in situ de celles qui dérivent
des souvenirs de périodes plus anciennes ; la distinction entre des pratiques observées et l´énoncé de
normes.
Ann Brower Stahl (1993), souligne la nécessité de soumettre à la critique objective la source
et l´objet de l’information - historique où ethnographique. De même, elle insiste sur le fait que ces
constructions analogiques sont temporaires et spécifiques : Analogie 1, A2,…An/Temps 1, T2,…Tn,
évitant en cela les problèmes inhérents á la combinaison d’informations provenant de différents
moments et de différents sujets.
D’autres auteurs comme Salmon (1982) ont réitéré que l’analogie ethnographique sans
restriction est une source d’erreurs.
Ces mises en garde et ces recommandations montrent le caractère périlleux de l’utilisation de
l’analogie ethnographique à la préhistoire, présupposant, comme nous l’avons dit, l’existence d’un lien
sur le temps long entre des sociétés éloignées dans le temps et dans l’espace. Ce raisonnement
suggère, entre autre, que les sociétés actuelles conservent des traits techniques et culturels en lien
avec un passé lointain, sans signe d’évolution, créant ainsi une collusion entre passé et présent,
ramenant le passé au temps présent sans qu’aucune relation causale n’ait été démontrée.
Autrement dit, si les données ethnographiques peuvent être une source d’informations, elles
ne peuvent en aucun cas être décontextualisées au risque de créer des données artificielles.
D’autres approches plus nuancées de l’utilisation de l’ethnographie ont été mentionnées. Pour
Binford (1988), le recours à la prise en compte de la dynamique fonctionnelle du monde actuel se justifie
pour donner un sens aux données statistiques : "Seuls peuvent être étudiés, à partir des peuples
actuels, les liens entre ce que nous trouvons et les conditions qui ont donné lieu à leur production." (op.
cit. p. 28).
Cette forme d´utilisation de l´analogie, considérée comme le seul outil capable d’illustrer les
données archéologiques (op. cit.) de nature statique, est fortement ancrée dans la pratique
archéologique actuelle. Par essence, les données archéologiques sont considérées comme inaptes à
recréer le passé par elle mêmes, seul le recours à l’analogie ethnographique donnerait du sens à ses
données. Considérant que ces données sont issues d’analyses statistiques, il est évident qu’elles ne
peuvent être source de sens, bien qu’elles donnent des informations. Mais cela justifie-t-il le recours
unique à l’ethnographie ?

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Néanmoins, ces observations ne condamnent pas son utilisation. En accord avec l´idée de
Longacre (1964) d’après Salmon (1982), l´analogie ethnographique peut être utilisée dans l´archéologie
pour trois raisons : fournir des généralisations inductives ; suggérer des hypothèses à vérifier ; présenter
des preuves négatives aux généralisations préalablement acceptées. Les analogies ethnographiques
peuvent ainsi aider l´archéologue à suggérer une hypothèse, mais une hypothèse vérifiable par les
données archéologiques. Par ailleurs, rappelons que les récits ethnographiques se rapportent, en
général, à des groupes qui sont déjà intégrés à des systèmes économiques - locaux où généraux -
extérieurs à leur propre culture et interférant donc dans leur réalité quotidienne. C’est le cas pour les
groupes qui ont habité dans la région de notre aire d´étude. Ils ont été incorporés rapidement, dès le
XVIe siècle, directement ou indirectement, au circuit mercantiliste. C’est ainsi que les extrapolations sur
les structures socio-économique et politique postérieures à la conquête européenne doivent être
utilisées avec beaucoup de circonspection, surtout lorsqu’on essaie de les appliquer aux réalités de la
préhistoire.
Soulignons enfin les conséquences sur le paysage et les structures économiques des
groupes, suite à l’introduction du cheval et des bovins durant la conquête. Cet épisode, peu analysé, a
eu des conséquences économiques et sociales touchant à la mobilité des groupes. A cela, on peut
rajouter le domaine technique spécifique à ces activités qui a engendré de nouvelles spécialisations.
Au-delà des données ethnographiques et des nombreux débats que cela suscite, des études
spécifiques liées à l’analyse des traces d’utilisation sur les outils polis ont permis d’obtenir de nouvelles
données issues directement des artefacts (Adams 1988, 1993b). Les analyses ont montré la présence
de micro-résidus collés aux surfaces comme des pigments, des déchets chimiques - grains d´amidon,
et des microtraces de végétaux (Piperno et Pearsall 1993, Babot 2004). Ces données ont renforcé l’idée
que les outils polis étaient des indicateurs d’activités horticoles où, à un niveau plus général, liés à la
consommation de graines. Le lien avec des végétaux non comestibles, des minéraux métalliques pour
réaliser des peintures corporelles a aussi été évoqué (Fernandez 1980, Krapovickas 1958/1959). En
revanche, ils sont rarement rattachés à la possibilité d’usages comme, par exemple, la fracturation des
os ou le traitement de tendons (Lavallée et al. 1997), et encore moins à la fabrication d´autres artefacts.
Ce rapide tour d’horizon montre que ces objets ont été intégrés soit, par analogie, au système
technique lié à l’horticulture, soit, par l’intermédiaire de méthodes inductives tracéologiques, à des
fonctions plus diversifiées. Mais en aucun cas ils ont été soumis à une analyse technique, voire
technologique, resituant l’objet parmi les siens en restituant les différents schémas opératoires de
production et d’utilisation. Or, étant donné l´importance de la représentation et la diversification des
artefacts possédant des traces de polissage ou d’abrasion dans les ensembles archéologiques du Rio
Grande do Sul, nous avons souhaité soumettre ses objets à une lecture technique capable de rendre
compte des intentions productionnelles et fonctionnelles. La méthode d’analyse ainsi nommée techno-
fonctionnelle doit nous permettre d’aller au plus près des intentions et de leurs conséquences. Cette
approche ne se veut pas exclusive mais heuristique quant aux hypothèses émises.

Le matériel poli du Rio Grande do Sul


La zone sud du Rio Grande do Sul (Fig. 1) constitue un large territoire présentant des
caractéristiques environnementales et culturelles singulières. Les caractéristiques topographiques de
la plaine côtière se sont formées au cours des cinq derniers millénaires, durant lesquelles les quatre
grands changements du niveau marin ont abouti à la formation d’un système de dépressions et de
dunes (Cordazzo et Seeliger 1988). La dernière transgression marine a eu pour conséquence la mise
en place d’un système dunaire s’étendant sur deux kilomètres à l’intérieur des terres depuis la plage
actuelle. Ces dunes sont recouvertes d’une végétation caractéristique. Les plus anciens systèmes
dunaires sont plus éloignés de la côte et se caractérisent par un sol brun, témoin d’une végétation
forestière. De façon générale, la plaine côtière présente différents environnements biogéographiques :
océanique côtier, lagunaire-lacustre, marais et sablonneux alluvial - deltaïque (Viera et Rangel 1988).
Du point de vue environnemental, cette zone extrêmement variée présente une diversité
écologique importante marquée par de nombreuses espèces de faune et de flore.
L´existence de cette diversité environnementale, avec une offre de ressources naturelles
diversifiée pendant la plupart de l´année, a rendu possible la présence et le maintien de populations
humaines durant tous ces millénaires. D’où l´existence de nombreux sites archéologiques implantés sur
les dunes, en périphérie des lagunes et de la mer, ainsi que la présence caractéristique de très
nombreux tumulus/cerritos dans les zones d´inondation.
Le matériel poli est présent dans la plupart de ces sites archéologiques. Il se présente sous
différentes tailles avec des manifestations différentes des zones polies. Elles peuvent se présenter sous
forme de larges surfaces concaves ou de petits trous de quelques centimètres. La présence de ces
artefacts continue plus au sud, sur le territoire de l´Uruguay.

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Etant donné la forte densité et la diversité des artefacts polis existant dans cette zone, nous
avons choisi dans un premier temps de nous consacrer aux seuls artefacts présentant des trous polis,
communément appelés « rompe coquitos » qui peut se traduire par : « pour casser les fruits d´un
palmier ». Le nom ainsi donné est directement lié à une fonction supposée, du fait de la présence
importante dans la région des palmiers pindó - Syagrusromanzoffiana (Cham.) Glassman - et des
palmiers butia - Butiaodorata (Barb.Rodr.) Noblick - formant de véritables palmeraies. Cette abondance
justifierait, de la part des populations locales de la préhistoire, l´élaboration d’un type d’artefact
spécifique pour casser les fruits de cette espèce. Cependant, un examen technique de ces trous polis
et de leur périphérie ne permet aucunement de cautionner cette hypothèse fonctionnelle. En effet,
l’érosion provoquée par la percussion, qui serait le résultat attendu de l’activité de casser et la section
des trous sont en contradiction avec une action de concassage.
Un travail expérimental comparatif a été réalisé en 2005 par Carlos da Silva Junior (2005 p.
59). Il a ainsi comparé, sans résultats probants avec le matériel archéologique, les traces
expérimentales obtenues lors du cassage de fruits de palmiers et lors du frottement pour la fabrication
de feu. Mis à part ce travail spécifique, ces artefacts n’ont que très peu fait l’objet de travaux de
recherche. Citons pour mémoire les travaux de Maria Cristina Tenório (2003), André Prous (1992) et
Daniela Alves (2010).
L´échantillon pris en compte dans notre étude provient de trois collections déposées
respectivement au laboratoire d´enseignement et recherches en anthropologie et archéologie - LEPAN,
de l´Université Fédérale du Rio Grande do Sud - FURG, à l’Institut Chico Mendes de conservation de
la biodiversité – ICMBio - de la réserve écologique de TAIM et au Musée de Santa Vitória do Palmar.
Le matériel archéologique provient pour l’essentiel de ramassages de surface non systématiques de
sites dunaires et, dans quelques rares cas, de la fouille de tumulus/cerritos. L’échantillon disponible
pour notre étude n’aura donc de valeur que technique et essentiellement d’ordre techno-fonctionnelle.

Approche théorique, problème et résultats


L’analyse technique s’est attachée à mettre en évidence les différentes étapes de la chaîne
opératoire amenant à la réalisation de l’artefact à travers la restitution de possibles modes de
fonctionnement. La notion de chaîne opératoire développée par André Leroi-Gouhan est un élément
fondamental dans ce cadre d’analyse théorique. Il consiste dans le suivi spatial et temporel des
transformations technologiques que subit la matière première brute jusqu'à se transformer en outil ou
déchet, puis être abandonnée. Ce suivi permet de tracer les opérations effectuées, les moyens d'action
sur la matière et les connaissances utilisées par les groupes pour obtenir les produits recherchés
(Schlanger 2005).
Ce concept inclut "des techniques, des gestes, ainsi que des instruments, organisés dans une
chaîne au moyen d'une vraie syntaxe qui donne simultanément à la série opérationnelle sa fermeté et
sa flexibilité" (Leroi-Gourhan 1973). Après avoir situé les activités techniques dans ces cadres temporels
et spatiaux : l´extraction, la production, le transport, l´usage et l’abandon, les études de la chaîne
opératoire peuvent contribuer à la reconstruction de la dynamique des sociétés du passé dans leur
cadre environnemental.
Le concept de chaîne opératoire que nous venons de définir permet aussi de considérer les
activités techniques dans le temps et dans un espace déterminé, en permettant d'aborder des thèmes
comme l'organisation des activités au niveau du site, d’un territoire ou d’une région.
Si la notion de chaîne et de schéma opératoires offre une perception synchronique, il est
possible d’accéder à une dimension diachronique capable de mettre en évidence des lignées
techniques d’objets qui évolueront à travers le temps (Simondon 1958)
Sur le plan synchronique, l'objet est considéré comme un individu en un temps et un lieu dans
le développement des opérations techniques au sein duquel il joue un rôle technique. Il a une spécificité
propre. Mais un même objet peut répondre à des fonctions différentes et une même fonction peut-être
réalisée par des objets différents (Simondon 1958). Autrement dit, un objet n’est pas tel ou tel artefact
donné en un temps et en un lieu donné, issu d’une génération spontanée, mais le fruit d’une évolution
répondant à des exigences fonctionnelles et surtout à des exigences structurelles, propres et
irréductibles, dont il faut tenir compte car elles conditionnent le devenir des objets.
Ainsi, la compréhension d'un objet, ou d'un système d'objets auquel il appartient, passe pour
une appropriation de la dimension évolutive de l'objet (Boëda 1997 p. 29).
Autre auteur influant dans les études de la technologie, Pierre Lemonnier (1990) a caractérisé
les techniques comme la socialisation de l'action sur la matière, affirmant que la technologie a non
seulement à voir avec la fabrication d'un objet pour un usage déterminé, mais qu’elle incarne les
représentations sociales qui peuvent faire partie du système symbolique.

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A l´intérieur de ce cadre théorique une méthodologie de travail sera produite permettant une
approche techno-fonctionnelle des matériels polis.
Dans le cas de notre étude, nous nous sommes focalisés sur un ensemble d’artefacts
présentant un ou plusieurs trous polis dont certains présentaient des traces de piquetage,
vraisemblablement antérieures, en périphérie des trous. La lecture technique a donc eu pour objectif
d’intégrer l’ensemble des stigmates comme des caractères techniques participant tout à la fois à la mise
en fonction de l’artefact - traces de piquetage, mais aussi comme résultant du fonctionnement de
l’artefact - traces de polissage.

Analyse morpho-technique
La première étape pour analyser ces artefacts a été de systématiser l´information qualitative
et quantitative des pièces et l´emplacement des trous. Pour cela nous avons distingué :
a) les différentes formes de trous : circulaire (Fig. 2) et ovalaire (Fig. 3) ;
b) la caractéristique de la surface où les trous sont présents : convexe (Fig. 4), très légèrement concave
(Fig. 5) ou plate (Fig. 6) ;
c) la localisation des trous sur la ou les surfaces du volume dont notre échantillon indique une grande
variabilité : un trou sur chaque surface (Fig. 7), un trou sur des surfaces opposées (Fig. 8), deux trous
sur deux surfaces opposées (Fig. 9) et plusieurs trous par surface (Fig. 10) ;
d) les dimensions des trous – diamètre, profondeur, profil - (Fig. 11) et les combinaisons de formes ; les
diamètres des trous présentent une moyenne de 2,5 mm pour les plus petits et une moyenne de 3mm
pour les plus grands ; la profondeur moyenne est de 3mm, pouvant atteindre 6 mm pour les plus
profondes (Fig. 12, 13, 14 et 15) ; la forme du trou est circulaire sur toute leur profondeur ; par ailleurs,
on note des surfaces circulaires réalisées par piquetage que l’on considère comme la phase
d’initialisation, le trou n’ayant pas été finalisé ;
e) les combinaisons de trou et de concavités : sur une même pièce il peut y avoir plusieurs trous
entourant des zones concaves (Fig. 16 et 17), ces pièces sont travaillées sur toutes leurs faces.
Le poids des artefacts et leur dimension générale ont aussi été pris en compte.
Trente-cinq pour cent des pièces avec des cupules pèsent entre 1 et 3 kilos, pour une longueur
moyenne entre 30 et 40 cm et une largueur entre 15 et 25 cm. Poids et dimensions ne se prêtent pas à
une utilisation mobile, aussi les avons-nous temporairement considérés comme des artefacts statiques
(Fig. 18). Néanmoins, ce pourcentage n’a qu’une faible valeur, car rappelons qu´ils ont été ramassés
sans aucune systématisation. Il se peut que seuls les plus légers aient été prélevés des sites
augmentant ainsi la représentation de ces modules d’artefacts. En conséquence de quoi nous devons
rester très prudents qu’en à notre distinction. Il n’en reste pas moins que la majorité, soit 65 % des
pièces disponibles pour notre étude, correspond à un poids moyen de 200 gr, pour une longueur
moyenne entre 10 et 12 cm et une épaisseur de 3 cm. A la différence des objets volumineux, considérés
comme statiques, ces objets de plus petite taille sont manipulables et transportables sans difficultés
apparentes. Pour ces raisons, ils ont été dénommés « artefact mobiles » (Fig. 19).

Hypothèse de reconstruction de la chaîne opératoire


Selon les données que nous avons observées, deux chaînes opératoires sont possibles.
La première (Fig. 20) se présenterait de la façon suivante :
1- sélection d’un bloc selon des critères morphologiques, volumétriques et ergonomiques ;
2- réalisation par piquetage d’une surface légèrement concave - marquée avec une flèche
verte et la lettre A.
Après cette dernière étape, on peut considérer que l’outil est abouti et prêt à fonctionner - lettres
D et E. Alors, toutes les traces qui se superposeront seront dues au fonctionnement de l’outil. Le trou
serait ainsi la résultante du fonctionnement de l’outil.
Selon le temps d’usage de l’outil, au début la forme du trou serait le plus souvent circulaire
avec une profondeur moyenne entre 2,5 et 3 mm (Fig. 20C). Plus l’usage se poursuit, plus la forme du
trou se modifie, allant avec un élargissement asymétrique ou symétrique de forme ovalaire (Fig. 20 D
et E). Cette déformation s’accompagne d’une profondeur du trou plus importante, de l’ordre de 5 mm.
Suite à ces transformations, le trou est abandonné. Ce qui ne signifie pas que l’outil s’arrête de
fonctionner. Une autre cupule est mise en action. Ainsi, un même artefact peut présenter des trous à
différents moments d’usage supposé. Enfin nous voudrions signaler que, dans certains trous en fin
d’usage les bords sont parfois de couleur brun - marqué par une flèche rouge. Peut-être s’agit-il d’une
altération de la matière première lors du fonctionnement.
Dans le cas de la seconde chaîne opératoire, le fonctionnement de l’outil ne commencerait
qu’une fois le trou réalisé. L’artisan aurait réalisé un pré-trou par piquetage puis un second par
polissage, de 6 à 9 cm de diamètre et 2,5 à 3 mm de profondeur, afin de faire fonctionner son outil. Ce

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n’est qu’une fois ces étapes réalisées que l’outil est prêt à fonctionner. Le fonctionnement aurait pour
seule conséquence d’approfondir le trou et de le déformer. Ces dernières modifications provoqueraient
l’arrêt du fonctionnement du trou.

L'outil en action
A chaque chaîne opératoire correspondrait un scénario de fonctionnement différent.
Dans le premier scénario, il y aurait un premier temps de sélection du support suivi d’un temps
de production de l’artefact, limité à la création d’une légère concavité obtenue par piquetage, et enfin
un second temps d’utilisation. La création du trou et de son poli serait le fait d’un frottement rotatif
alternant provoqué lors du fonctionnement (Fig. 21). Cela suppose un élément intermédiaire pour créer
la cupule, fait de matière végétale ou animale dure. Ainsi, on appliquerait une force de haut en bas sur
l’artefact en l’immobilisant avec la main, sur un objet intermédiaire mis en rotation alternante par d’autres
moyens.
Le second scénario est quasi-identique dans sa finalité fonctionnelle si ce n’est que l’on doit
ajouter une étape de production : le temps de création du trou avant son utilisation. Il serait alors
nécessaire de réaliser le trou avec un élément d’un diamètre au moins égal, voire supérieur, à celui
utilisé lors du temps de fonctionnement. La force exercée serait produite de bas en haut par un
mouvement rotatif alternant (Fig. 22). Cette action entrainerait la formation d'un trou circulaire à la
profondeur désirée, et seulement après commencerait la phase d’utilisation proprement dite, identique
à celle du scénario 1.
Dans ces deux scénarios l’artefact mobile ne serait qu’un élément d’un dispositif plus
complexe nécessitant d’autres éléments, dont un qui provoquerait et/ou utiliserait le trou, créant en
conséquence l’effet de polissage.
Dans la phase d’analyse, nous avions noté que plusieurs artefacts, à la fois mobiles et
statiques, présentaient autour du trou une surface polie bien plus étendue qui, dans l’état de l’étude, est
difficile à raccorder à ces deux scénarios. Aussi avons-nous envisagé l'hypothèse d’un troisième
scénario, impliquant que les parties statiques et mobiles composent les deux parties d’un seul et même
outil dont une de leur surface respective serait au contact l’une de l’autre (Fig. 23B). La rotation de l’un
sur l’autre entraînant la création, par friction, de cette plage polie. Les trous seraient dus à un élément
intermédiaire, « à transformer », logé entre les deux surfaces. Nous inclurions dans ce registre
d’interprétation les artefacts ne possédant pas ces surfaces polies, supposant que le contact et donc
la création de cette surface polie résulterait d’une altération des artefacts lors du fonctionnement
(Fig. 23A).
Une autre possibilité pour les pièces qui n'ont pas de surface polie autour du trou, serait
qu’entre la pièce mobile et la pièce fixe il y ait eu un troisième élément. Ce serait un élément plus long,
de même dimension que les trous, pouvant être utilisé en rotation. Ce mouvement pourrait expliquer la
déformation des trous et le brun qui apparaît parfois aux extrémités (Fig. 23C).

Recyclage
Dans l'échantillon que nous avons étudié, plusieurs lames de hache, après avoir été rejetées
en tant que telles, présentent exactement les mêmes stigmates de trou.

Dernières considérations
Le très grand nombre de ces artefacts lithiques dans toute la région Sud du Rio Grande do
Sul et à sa périphérie témoignent de leur importance dans le quotidien de ces groupes préhistoriques.
La méthodologie de travail que nous avons choisi nous a permis de rendre compte d’un certain
degré de variabilité dans la forme des trous, ainsi que sur leur localisation et leur nombre, alors qu’ils
gardent les mêmes caractéristiques principales. Nous avons proposé différents scénarios sans aller au-
delà, en imaginant un fonctionnement unique global, car nous estimons que l’analyse technique n’est
qu’une étape du processus analytique. Cette prudence est due au fait que nous considérons toutes les
hypothèses possibles et qu’un échantillon plus important et plus contrôlé sur le plan de la fouille est
absolument nécessaire. Ces hypothèses doivent aussi être testées par un travail expérimental suivi
d’une approche comparative tracéologique entre les données issues des artefacts archéologiques et
ceux de l’expérimentation. Parallèlement, des études chimiques sur les micros résidus éventuellement
présents devront aussi être réalisées ainsi qu’une détermination des acides gras pouvant encore être
présents.

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Os artefatos polidos do interior do sudeste brasileiro:


morfologias, tecnologias e grupos culturais

Les artefacts polis de l’intérieur du sud-est brésilien :


morphologies, technologies et groupes culturels
Traduction A. Lourdeau

Gustavo Neves de Souza


Bolsista CAPES de doutoramento pelo
Museu de Arqueologia e Etnologia da Universidade de São Paulo “MAE-USP”
gustavo_ns@yahoo.com.br

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Resumo
O objetivo do presente trabalho é, através do estudo do material lítico polido do interior dos estados de
Minas Gerais e São Paulo, identificar as características principais, alcançar uma compreensão mais ampla desses
artefatos e contribuir para o conhecimento do modo de vida das populações que deles fizeram uso.
Primeiramente, definiremos cada uma das categorias funcionais com as quais vamos lidar. São lâminas
polidas, mão de pilão e adornos para os lábios (tembetás), todos eles feitos de pedra. Em seguida, descrevemos
suas características essenciais.
Através da análise destes artefatos de pedra, criamos tipos, baseados principalmente em suas
morfologias e tecnologias, apresentaremos as suas peculiaridades e semelhanças. Relacionaremos então os tipos
e tecnologias às diferentes áreas em que foram encontrados e, quando possível, aos grupos culturais, ou suas
afiliações a Tradições arqueológicas.
Palavras-chave
Arqueologia Sulamericana, arqueologia Brasileira, povoamento da América do Sul, variabilidade tecnológica, lítico
polido, machados de pedra, adorno, tembetá, mão de pilão, virote
Résumé
L’objectif du présent travail est d’identifier, à partir de l’étude du matériel lithique poli des Etats de Minas
Gerais et de São Paulo, les principales caractéristiques de ces artefacts, de parvenir à une compréhension plus
large de ceux-ci et de contribuer à la connaissance du mode de vie des populations qui les ont utilisés.
Nous définirons d’abord chaque catégorie fonctionnelle que nous allons traiter. Il s’agit de lames de
haches polies, de pilons et de parures labiales - labrets - en pierre. Nous décrirons ensuite leurs caractéristiques
essentielles.
Au travers de l’analyse de ces artefacts de pierre, nous avons créé des types, basés principalement sur
leur morphologie et leur technologie. Nous présenterons leurs spécificités et ressemblances. Nous mettrons en
relation types et technologie avec les différentes aires de découverte et, quand cela est possible, avec les groupes
culturels, ou leurs associations à des Traditions archéologiques.
Mots clés
Archéologie sud-américaine, archéologie du Brésil, peuplement de l’Amérique du Sud, variabilité technologique,
pierre polie, “haches” de pierre, ornement, tembetá - labret, pilons, virote

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Muito se tem discutido nos últimos anos sobre o povoamento das Américas, e um debate
acalorado tem se estabelecido concernente à chegada dos primeiros homens ao continente. Apesar
dos intensos debates, que vem se desenvolvendo ao longo das últimas décadas, pouco ainda se sabe
sobre como se deu o povoamento da América do Sul, já que o debate tem como foco principal o
povoamento da América do Norte.
O que sabemos a respeito da América do Sul está relacionado principalmente à realidade
observada quando da chegada dos europeus no século XVIe o passado destas populações. Nos
últimos anos esforços tem sido feitos no intuito de compreender as realidades de populações mais
recuadas no tempo, com elevados graus de sucesso, mas ainda relativamente pouca visibilidade em
âmbito internacional.
O trabalho que aqui apresentamos pretende contribuir com dados que podem auxiliar na
montagem deste grande quebra-cabeça que é o povoamento da América do Sul, mesmo que se
restrinja a uma pequena parte do Brasil, que é um país de proporções continentais.
Sabemos através de informações etnohistóricas e etnográficas, que a Região Sudeste do
Brasil, teria sido ocupada por grupos pertencentes aos troncos linguísticos Tupi, e Macro-jê. No que
toca aos estados a que nos ateremos no presente estudo, Minas Gerais e São Paulo, a arqueologia,
de certa forma, corrobora esta constatação, apontando para uma ocupação antiga pelos possíveis
antepassados destes grupos. As Tradições Arqueológicas que estariam associadas aos respectivos
grupos seriam a Tupiguarani e Aratu/Sapucaí, presentes em ambos os estados, cujas datações podem
remontar ao início da era cristã.
No entanto, está claro que a ocupação do território de forma geral é muito mais antiga, com
o claro exemplo da população de Lagoa Santa - no centro do estado de Minas Gerais, cujo exemplar
mais famoso é o esqueleto mais antigo das Américas, a chamada Luzia, datando do início do Holoceno.
Com o intuito de produzir dados que possam auxiliar na resolução de alguns dos problemas
relacionados a este palimpsesto de ocupações, tomamos como foco do trabalho a análise morfo-
tecnológica de diversas categorias de artefatos de pedra polida. São eles provenientes de diversas
partes dos estados de Minas Gerais e São Paulo - excluída sua parte litorânea, que apresenta uma
realidade cultural excepcional, caracterizada pela presença dos sambaquis, situados na região sudeste
do Brasil. Através desta análise foi possível identificar alguns tipos, a partir dos quais, sempre que
possível, se realizaram as atribuições culturais.
O universo analisado é composto por 573 lâminas polidas - os ditos machados, sendo 314
delas inteiras. Foram analisadas 42 mãos de pilão, sendo 26 inteiras. Além disso, 6 virotes e 6 tembetás
foram analisados, todos inteiros. A maior parte das lâminas e mãos de pilão são provenientes do estado
de Minas Gerais, onde coleções mais extensas se tornaram disponíveis.
Os artefatos são majoritariamente provenientes de coleções antigas dos museus, que muitas
vezes tem origem em coleções particulares doadas às instituições. Por isso, grande parte deles
apresentam poucos dados referentes à sua procedência exata e, frequentemente, temos apenas o
município de onde fora retirado. As atribuições culturais, quando possíveis, são inferidas a partir das
peças que apresentam contexto arqueológico mais completo. Assim atribuímos sentido a peças
esquecidas nas coleções. Além disso, a análise destas coleções permite observar um grande número
de peças provenientes de várias partes - diferentemente do obtido em coleções provenientes de sítios,
onde o número de peças é muito mais limitado e concentrado no local, auxiliando na reconstrução da
ocupação do território por antigas populações.

As lâminas polidas
Iniciamos nossa análise pela categoria das lâminas polidas, que assim denominamos no
intuito de não inferir a função de artefatos cujo uso poderia ser diverso. Embora grande parte destas

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lâminas pudesse ser encabada de modo a ser utilizada como machado, outras, pela própria morfologia,
indicam uma utilização diferente. Além disso, temos relatos etnohistóricos do uso destas lâminas em
atividades outras que não a derrubada da mata, função atribuída aos machados de pedra por
excelência.
Dentro deste universo observamos uma variedade bastante grande de formas e de aplicação
da tecnologia, o que permitiu identificar nove tipos, além de algumas lâminas de morfologia peculiar
mas que, devido ao fato de serem exemplares únicos, não puderam ser definidos enquanto tipos.
Seguiremos então com uma breve definição dos tipos e as respectivas amostragens em cada região.
Para o estado de Minas Gerais, analisamos as coleções do Museu de História Natural e
Jardim Botânico da Universidade Federal de Minas Gerais - MNHJB-UFMG, que conta sobretudo com
peças provenientes da região central do estado, do Museu Municipal de Conceição dos Ouros,
contando com peças do município e entorno - situado no sul do estado, e do Núcleo de Pesquisas
Arqueológicas de Andrelândia, com peças do município e entorno, situado no sudeste do estado. No
total foram analisadas 284 peças inteiras.
O tipo mais comum identificado foi o das lâminas “triangulares” (Fig. 1), que apresentam
morfologia sugerida pelo nome, além de um talão - superfície oposta ao gume, geralmente sub-ogival
rombo e uma secção proximal -próxima ao talão - tendendo à circularidade. Este tipo conta com 82
peças, ou 28,7% da coleção.
O segundo tipo mais comum é o das lâminas “trapezoidais alongadas” (Fig. 2), cuja principal
característica, além da forma sugerida, é um ângulo formado entre o talão, e as laterais na parte
proximal. Este tipo conta com 79 peças, ou 27,6% da coleção.
O terceiro tipo mais comum é das “retangulares largas” (Fig. 2). Apresentam o talão e o gume
de dimensões parecidas, lados retos, por vezes se estreitando em direção ao gume. Incluímos 70 peças
nesta categoria, 24,4% das peças da coleção.
O quarto tipo é bastante peculiar, denominado “cordiforme” (Fig. 3). Identificamos 26 lâminas
deste tipo, ou 9,1% da coleção estudada. São as únicas peças que apresentam partes lascadas não
obliteradas pelo picoteamento ou pelo polimento. Não se trata de pré-formas, pois apresentam uma
série de outras peculiaridades. São totalmente lascadas bifacialmente, com o gume geralmente mais
estreito que o talão e com bisel assimétrico, mais convexo em uma face do que na outra. A forma é
geralmente dissimétrica e o aspecto tosco, demonstrando uma aparente falta de preocupação estética
na maioria dos casos.
O quinto tipo é o das “elipsoidais” (Fig. 4), categoria que tem uma forma menos diferenciada
que as outras, havendo peças bastante parecidas com as lâminas triangulares. A distinção se dá
sobretudo na parte proximal, cuja secção - nas elipsoidais - é elipsoidal e o talão frequentemente é
linear ou retangular estreito, podendo as peças ser divididas ainda entre “largas” ou “estreitas”. A
coleção comporta 19 exemplares, ou 6,6% do total.
O sexto tipo, e talvez o mais característico de todos, é o dos “semilunares”, ou em forma de
âncora (Fig. 5). Foram analisadas 14 peças, das quais apenas 4 integram a coleção do MHNJB-UFMG
e se incluem entre as 284 lâminas de referência para fins de contagem - 1,3% delas. As demais foram
utilizadas apenas com base em dados disponíveis na bibliografia, a título de comparação, e são
provenientes de outras partes do Brasil.
O sétimo tipo, bastante diferente dos demais, sobretudo no tamanho - que chega a 58 cm
quando as demais giram em torno dos 15 cm, são as denominadas “picaretas” (Fig. 6). Atribuímos esta
denominação - de cunho funcional - a quatro peças de formato e tamanho inusitado - 1,3% da coleção
analisada. Não se trata de lâminas a serem encabadas, mas de instrumentos completos.
O oitavo tipo é o dos ditos “cinzéis” (Fig. 7). Embora também sejam objetos raros na coleção
- apenas 2, ou 0,7% - merecem figurar numa categoria à parte, pois encontramos peças semelhantes
em escavações e coleções de outros lugares; também apresentam uma morfologia muito típica - que
deve corresponder a uma função específica. Trata-se de objetos que não devem ter sido encabados e
foram, provavelmente, utilizados como cinzéis ou, talvez, para abrir cavidades.
O oitavo tipo é o das trapezoidais largas e curtas, as ditas “enxadas” (Fig. 8). Definem-se por
um talão bem comprido e estreito, correspondendo ao menor dos lados maiores, enquanto o gume,
levemente convexo, forma o lado maior de todos. Os gumes são os mais agudos dentro da margem de
variação encontrada nas demais categorias, embora não cheguem a ser cortantes por simples pressão.

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Poucas foram observadas. Existe apenas uma no MHNJB-UFMG - 0,3 % da coleção. Todavia,
sabemos de outras do mesmo tipo, sendo uma delas proveniente do Salvamento Arqueológico da Usina
Hidroelétrica de Nova Ponte e mais uma que fora encontrada na escavação de um sítio em Araguari,
no Triângulo Mineiro. Outros exemplares aparecem periodicamente em coleções particulares, dos
quais vimos fotos.
Para o estado de São Paulo, analisamos 39 peças, sendo 30 delas inteiras, pertencentes às
coleções 026, 029, Plínio Ayrosa e dos Sítios Água Branca e Lambari II, todas integrantes do acervo
do MAE-USP.
Neste estado a quantidade de tipos presentes e sua distribuição foi diferente do observado em Minas
Gerais, como veremos, novamente na sequência de tipos.
O tipo mais comum em São Paulo foi o das trapezoidais alongadas, com 11 peças, ou 36,7%
da coleção. É seguido pelas triangulares, que conta 6 peças, ou 20% da coleção. O terceiro tipo mais
comum é o da elipsoidais, da variedade estreita, com 5 peças, ou 16,6% da coleção. O quarto tipo é o
das semilunares, com 3 peças, ou 10% da coleção. A retangulares largas são o quarto tipo mais
incomum, com 2 peças, ou 6,7%. Os 10% restantes da coleção se referem a 3 peças que são muito
diferentes entre si, diferindo também das demais, merecendo figurar em outras categorias mas, como
cada uma é um exemplar único, não podem figurar enquanto tipos.

As mãos de pilão
Estes artefatos são largamente conhecidos e utilizados até hoje -inclusive confeccionados em
rochas, em algumas atividades, como a química ou mesmo a culinária. No entanto, enquanto artefatos
de pedra polida estão ausentes dos relatos de cronistas e etnógrafos, no que toca aos grupos
ameríndios a que nos referimos no presente trabalho. Mesmo no registro arqueológico são peças
relativamente raras, o que limita um pouco o alcance de nossas análises.
Foram analisadas 52 peças, entre coleções de Minas Gerais e São Paulo, sendo 30 delas
inteiras.
Nas coleções referentes a Minas Gerais contamos com 42 peças. As peças provenientes do
acervo do MHNJB-UFMG são 22, sendo 16 inteiras - utilizadas na definição e representatividade dos
tipos. Contamos ainda com 20 peças provenientes do acervo do NPA de Andrelândia - sendo 10 delas
inteiras, também parte da contagem.
Identificamos também tipos em que se encaixam estas peças, num total de quatro, cujas
características essenciais estão descritas abaixo, colocadas por ordem de representatividade.
O tipo mais representado é o das “triangulares”, peças cujo corte longitudinal apresentaria
uma forma sub-triangular. Apresentam a parte proximal entre sub-cônica e sub-ogival. Representam
57,7% da coleção, contando com 15 peças. Um corte transversal das mesmas apresenta uma forma
elipsoidal em 46,7% das peças - 7 delas, e circular nos 53,3% restantes - 8 peças. As peças de secção
circular tendem a ser mais bem trabalhadas, apresentando, a maioria, um polimento que recobre toda
sua superfície. Nas de secção elipsoidal o tratamento de superfície é geralmente substituído por um
alisamento, ou mesmo um picoteamento com polimento que não o encobre totalmente.
O segundo tipo mais comum é o das “trapezoidais”, peças cujo corte longitudinal apresenta
uma forma sub-trapezoidal, representando o maior dos lados paralelos o “pólo B” e o menor o “pólo A”.
Representam 26,9% da coleção, contando com 7 peças. A secção transversal é majoritariamente
elipsoidal - 71,4% ou 5 peças, sendo os restantes de seção circular e quadrangular - 28,3% cada uma
das 2 peças. Contudo, vale lembrar que a peça de secção circular é excepcional; grande e com
polimento fino e brilhante.
O terceiro tipo é o das “piriformes”, peças cujo corte longitudinal apresenta forma semelhante
a uma pêra, com um alongamento de sua parte mais estreita. Representam 11,5% da coleção,
contando com 3 peças. Aparentemente é uma categoria pouco representativa, mas talvez, afinal, uma
das mais características, pois denota um maior voluntarismo relacionado à forma. Têm aparentemente
secção transversal circular - 2 peças, ou 67%, sendo apenas uma delas, bastante tosca, de secção
sub-quadrangular. Como dificilmente se encontram seixos ou blocos com esta morfologia é de se crer
que esta seja uma forma muito especificamente desejada, o que pode ser corroborado com o fato de

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que não há vestígios de picoteamento, tendo um polimento fino - ou pelo menos um alisamento,
cobrindo toda a superfície das peças.
Finalmente temos o tipo menos comum, o das “cordiformes”, representando 3,9* do total,
com apenas uma peça. Por se tratar de uma peça muito peculiar, relacionada também a um contexto
diferenciado - região de Lagoa Santa, consideramos válido colocá-la em uma categoria específica.
Como apresenta uma morfologia muito diversa das demais coloca-se em discussão até mesmo sua
real função. Um corte longitudinal apresentaria uma forma que lembra um coração humano, com a
parte mais estreita terminada em face plana. Tem secção transversal sub-quadrangular. Sua morfologia
é quase oposta às demais peças. Sua parte mais espessa seria exatamente a proximal e a parte com
claros e fortes sinais de uso - “pólo B” - seria estreita. É o oposto do que observamos nas demais peças.
Para o estado de São Paulo analisamos 10 peças, sendo apenas 4 delas inteiras. São
pertencentes às coleções Plínio Ayrosa, coleção 026, coleção 029 e à coleção referente ao sítio Água
Branca - Casa Branca – SP, todas integrando o acervo do MAE-USP.
Embora o número de peças analisado seja bastante limitado, permitiu perceber minimamente
uma semelhança entre o material de Minas Gerais e de São Paulo: 2 dos tipos observados em Minas
Gerais estão presentes. As trapezoidais e as triangulares estão representadas em São Paulo. Há uma
terceira peça, que parece se situar entre uma triangular e uma piriforme, claramente mais triangular,
apenas com um leve alargamento distal.
A quarta peça é bastante peculiar, com forma regular, denotando sua intencionalidade,
principalmente no que se refere ao “pólo B”, que realmente dá a ela um aspecto estético interessante.
Aliás, não restam dúvidas a respeito do apelo estético, pois a peça está completamente polida -
picoteamento apenas vestigial, não completamente encoberto pelo polimento posterior, é muito regular
e apresenta uma delimitação muito clara entre o “pólo B” e a superfície geral - do corpo da peça,
formando como que uma carena. Apresenta picoteamento, provavelmente associado ao uso, em
ambos os pólos. O “pólo B” apresenta ainda estrias de uso bastante claras, mostrando que, embora
haja claro investimento estético - em se tratando de uma peça de 46 cm de comprimento, sabemos que
é um investimento alto, já que a peça é totalmente polida - o que poderia levar a pensar que ela fosse
apenas um item de prestígio, não destinado ao uso – a peça fora utilizada.

Os virotes
Outra categoria artefatual a que nos dedicamos é a dos virotes, que consistem em pontas
rombas encabadas em uma haste - uma flecha ou dardo, destinadas a capturar animais atordoados,
apanhar pássaros sem sujar as penas de sangue ou mesmo derrubar as pinhas para a coleta dos
pinhões.
Foram analisadas 6 peças ao total, sendo duas delas pertencentes à coleção do MHNJB-
UFMG, uma ao Museu Municipal de Conceição dos Ouros -sul do estado de Minas Gerais, e três à
coleção Plínio Ayrosa, que integra o acervo do MAE-USP.
Com o auxílio de algumas imagens provenientes de publicações foi possível identificar três
tipos de virotes, cuja descrição faremos em seguida.
O virote tipo 1 (Fig. 9) apresenta, a partir de sua extremidade proximal, mais ou menos romba,
uma haste cilíndrica estreita, que ocupa aproximadamente os dois terços proximais da peça. Uma parte
desta haste estaria destinada a ficar encabada na ponta de uma flecha ou dardo. Deste ponto - o fim
dos aproximadamente dois terços proximais, em direção à extremidade distal, há um alargamento um
tanto abrupto, até o ponto de seu “diâmetro máximo”, ponto a partir do qual há um estreitamento suave,
onde se forma um cone rombudo - a “ponta”. A forma geral do terço distal se assemelha a um losango.
O virote tipo 2 (Fig. 10) apresenta, a partir de sua extremidade proximal, em princípio romba,
um cone que se abre em direção à zona de “diâmetro máximo”. Esta abertura pouco pronunciada no
primeiro terço, formando quase uma haste, aumenta no segundo terço, com seu ponto máximo - a base
do cone, também na zona do “diâmetro máximo”. O estreitamento que ocorre a partir deste ponto em
direção à extremidade distal é inicialmente mais abrupto - formando um plano ou um tronco de cone
muito baixo, até chegar à base da ponta propriamente, onde passa a ser suave, com uma forma sub-
ogival, rombuda na extremidade distal.

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O virote tipo 3 (Fig. 11), inicialmente pensamos que se encaixaria dentro do tipo acima
referido. Contudo, alguns artefatos em madeira demonstraram uma morfologia tão semelhante à deste
artefato que a consideramos suficientemente representativa e típica, de modo que decidimos
desmembrá-la da categoria anterior. Apresenta, a partir da extremidade proximal, um pouco mais
pontuda que a dos anteriormente mencionados, um alargamento suave e gradual em direção à zona
de diâmetro máximo - a carena, formando um cone. A partir da carena, em direção à parte distal, há
um estreitamento mais ou menos abrupto - menos do que o observado no tipo acima mencionado, até
a base da ponta, ponto a partir do qual o estreitamento se torna mais suave, formando uma ponta sub-
ogival romba na extremidade distal.

Os tembetás
A última categoria a que nos dedicamos foi a dos adornos labiais, também denominados
tembetás, palavra que têm origem nas línguas do tronco Tupi, formado por tembé = lábio inferior + itá
= pedra, ou pedra de beiço.
O conjunto analisado, novamente, não é muito grande, mas permite entrever algumas
tendências claras. São 6 peças, sendo 4 delas de Minas Gerais - coleção do MNHJB-UFMG, uma de
Belo Horizonte, uma de Pitangui ou Belo Horizonte - não é precisa a procedência, mas ambas são do
Centro de Minas Gerais, uma de Aimorés, no Leste de Minas Gerais, uma de Itapecerica no Centro-
Oeste do estado. As três últimas são provenientes de São Paulo, sendo uma inteira e uma pré-forma
quebrada provenientes do sítio Lambari II, no município de Casa Branca - nordeste do estado, e a
última proveniente de Pirangi, região norte do estado. Estas três últimas integram o acervo do MAE-
USP.
Através da análise destas peças, juntamente com a bibliografia que remonta aos cronistas do
século XVI, pudemos identificar dois tipos de tembetás, os quais definiremos em seguida.
Tembetás alongados (Fig. 12), são os que apresentam a extremidade proximal - que fica
apoiada na parte inferior da mandíbula do usuário - relativamente delgada, de “borda” convexa, por
assim dizer mas, com as laterais mais elevadas, apresentando, assim, um perfil côncavo. Sofre um
leve estrangulamento da largura no sentido proximal-distal – “garganta”, e novamente um alargamento,
que atinge seu máximo na extremidade distal. Contudo esta largura não excede a largura da
extremidade proximal. A morfologia geral do “corpo” da peça - a haste pendente, fica entre um cilindro
e um tronco de cone bastante alto, cujo corte transversal vai do circular bastante perfeito na parte distal,
ao elipsoidal próximo da garganta.
Tembetás achatados (Fig. 13), são os que apresentam a extremidade proximal bastante larga,
espessa e côncava, aparentemente destinada a apresentar uma grande superfície de apoio na parte
inferior da mandíbula. Talvez esta característica esteja relacionada ao modo de uso deste adorno, mais
próximo à mandíbula - deixando o lábio inferior menos pendente, como parecem indicar os desenhos
dos cronistas. Há no sentido proximal-distal um estrangulamento, logo após a largura máxima –
proximal - e, o típico alargamento que, mais uma vez, não excede a largura da extremidade proximal.
Um corte transversal da extremidade distal - e a superfície distal, é circular e, o “corpo” da peça, embora
muito pequeno, apresenta também um corte transversal circular aparentemente.

Discussão dos dados


No que toca às lâminas polidas, as morfologias - relacionadas aos tipos, são os pontos onde
observamos congruências entre as coleções dos dois estados em questão. Os tipos mais
representados em Minas Gerais estão também presentes em São Paulo. No entanto, se apresentam
em proporções muito diferentes. O que podemos observar é uma mudança significativa na distribuição
dos tipos à medida que passamos da região central de Minas Gerais - onde a triangulares são o tipo
mais comum, tomando rumo sul, em direção a São Paulo, como fica claro nos gráficos (Fig. 14). A
precedência das trapezoidais alongadas sobre as triangulares é muito mais clara à medida em que
aumentamos a latitude sul. Elas representam 36,7% da coleção de São Paulo. É já uma margem
expressiva se compararmos com as lâminas de Minas Gerais, onde este tipo de lâmina representa

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27,6% da coleção. Outro ponto significativo é o fato de que as triangulares representam apenas 20%
das coleções de São Paulo, seguidas de perto pelas elipsoidais.
Interessante notar ainda que esta tendência de mudança regional pode ser observada mesmo
dentro do estado de Minas Gerais. Na coleção de Andrelândia, mais ao sul deste estado - e mais
próxima de São Paulo, poderia se caracterizar como uma espécie de área de transição, entre as
escolhas observadas no centro de Minas Gerais e aquelas da região de São Paulo. Contudo,
peculiaridades regionais são notórias, como a precedência das trapezoidais - em Andrelândia,
aparecendo ainda maior que em São Paulo. Assim percebemos que a proximidade geográfica se reflete
também na representatividade dos tipos.
Com estes dados começa a ganhar cor a proposta inicial deste trabalho, que seria
compreender as coleções, de modo a podermos relacionar os tipos a determinado período cronológico,
a determinada região ou, quando possível, a alguma Tradição arqueológica. Assim, permanece a idéia
de que em área de ocupação mais antiga Jê se observa uma maior representatividade das lâminas
triangulares, muito embora esse tipo não possa ser associado diretamente a estes grupos. Da mesma
forma as lâminas trapezoidais parecem estar presentes em maior quantidade nas regiões de ocupação
mais antiga Tupi, sem, mais uma vez, poderem ser diretamente associadas a estes grupos. Talvez
estas representatividades estejam mais propriamente relacionadas às regiões do que aos grupos
étnicos, guardando talvez uma relação com a latitude, que refletiria provavelmente os recursos a serem
trabalhados pelos referidos artefatos, ou adaptações locais - assim também culturais, às necessidades
cotidianas.
Já um tipo que através de diversas publicações (Ott 1940, 1958 Tiburtius e Leprevost 1953)
nos permite fazer uma associação mais direta são os “semilunares” (Bittman Simons 1966, 1967). Estes
estão presentes em todas as regiões do país, com menor representatividade nos estados do norte e
do sul. Aparentemente sua área principal é a que - mal - definimos como Brasil Central, que poderíamos
associar, sobretudo, a Minas Gerais, Bahia, Goiás e Tocantins. Sua afiliação cultural é também a mais
precisa. As “semilunares” são conhecidas desde os cronistas do século XVI como atributos culturais
dos grupos pertencentes ao tronco linguístico Macro-Jê, e ainda hoje estão presentes em alguns destes
grupos como itens de prestígio, relíquias de outros tempos, dado que já não os produzem. Dados
etnográficos recentes também ajudam a compor o panorama arqueológico/etnográfico destas peças.
Assim, observamos, sem muita surpresa, que as regiões sul e norte do país apresentam ainda hoje um
número muito menor de grupos pertencentes a este grande tronco linguístico.
Os sítios de origem das “cordiformes” - limitados a Lagoa Santa, no centro do estado de Minas
Gerais, apresentaram datações bastante recuadas no tempo e, embora outras formas tenham sido
encontradas no local, estas especificamente, parecem estar associadas a períodos mais antigos de
ocupação - holoceno inicial, devido à maior profundidade em que foram encontradas - cerca de 2 m de
profundidade - e, sobretudo, pelo fato de não ter sido encontrada cerâmica associada. Estas peças
apresentam apenas lascamentos e polimentos visíveis, diferindo assim do resto do conjunto, que
apresenta também picoteamento. Neste caso, além da relativa limitação geográfica - que poderia
representar apenas uma distorção amostral, observamos associação a um período cronológico mais
antigo, que se reflete também nas tecnologias empregadas, diferenciadas das demais.
Os dados nos indicam ainda que as trapezoidais alongadas se apresentam em maior número
em zona de ocupação prolongada Tupiguarani - no caso, o estado de São Paulo, cujas datações para
esta Tradição vão desde 2030 + 200 anos AP96, em Campina do Monte Alegre – SP, até o contato com
os europeus, e as triangulares em zona de ocupação mais antiga Jê - datações 1075 AD e 1095 AD
próximo ao município de Nepomuceno - MG (Dias e Carvalho 1978), também até o contato, ainda que
possam aparecer associadas a um ou outro contexto.
As lâminas retangulares largas apresentam uma situação semelhante aos acima
mencionados, podendo estar presentes em contextos Tupiguarani ou Jê. Nas lâminas provenientes de

96
Projeto Fapesp “Arqueologia da Paisagem: Cenas do Paranapanema Paulista (da pré-história ao ciclo do café)” com
coordenação de José Luiz de Morais e sub coordenação de Marisa Coutinho Afonso, desenvolvido pelo MAE/USP de 1998 a
1999.

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Pitangui - MG, por exemplo, há 3 lâminas deste tipo, representando cerca de 27% da coleção, que é
também a sua representatividade geral para o Estado. Já nas coleções de São Paulo, elas não passam
de 6,7%, o que as aproximaria talvez a um atributo cultural Jê. Todavia é notória sua presença no
município de Casa Branca- SP, sítio Água Branca afiliado à Tradição cerâmica Tupiguarani, com uma
lâmina bastante típica.
Por hora, com relação aos triangulares, trapezoidais, e retangulares, podemos concluir
apenas que parecem estar associados aos grupos ameríndios mais recentes, embora os números
apontem para uma maior concentração de lâminas triangulares e, em alguma medida, as retangulares
largas, em áreas de ocupação prolongada Jê, e as lâminas trapezoidais alongadas em áreas de
ocupação mais antiga Tupi.
Com relação aos demais tipos, não foi possível adicionar qualquer outra informação que
permitisse uma atribuição cultural/arqueológica específica, permanecendo todas, em princípio, como
associadas aos grupos horticultores mais recentes - que se encontram dispersos pelo Brasil em torno
de 4000 AP.
Todavia, a tecnologia se mostrou útil para diferenciar contextos regionais. Podemos perceber,
para além do caso das cordiformes - que, diferentemente das demais, não costumam apresentar
picoteamento, a distribuição diferenciada do investimento no polimento completo da peça (Fig. 15). Se
na coleção do MHNJB-UFMG a porcentagem de peças completamente polidas não chega aos 10%,
na coleção do MAE-USP elas alcançam os 40%, podendo ser observadas escolhas intermediárias nas
coleções mais austrais de Minas Gerais. Mais ao sul vemos evidências de um interesse muito maior
em peças completamente polidas, o que demanda um investimento muito alto, e que, por outro lado,
pode ser contraproducente - do ponto de vista da preensão por exemplo. Percebemos com isso uma
clara mudança de interesse estético entre as regiões.
Assim, um ponto que dentro desta proposta merece ser notado, é o fato de que embora as
coleções não tenham tornado possível a associação direta entre os tipos e determinados grupos, as
relações dos mesmos com as tecnologias predominantes e as regiões se tornou clara. Talvez os
marcadores culturais - em termos étnicos, fossem por vezes menos importantes do que a partilha de
respostas locais para problemas semelhantes, possivelmente relacionados aos biomas e às atividades
a que estes instrumentos se prestavam. Assim, talvez os tipos estejam mais relacionados ao uso para
um determinado tipo de atividade - ou corte de um tipo de árvore, por exemplo, que a um determinado
grupo cultural, exceção clara feita aos semilunares.
No que toca às mãos de pilão, os dados são muito mais escassos, e menos elucidativos. No
que toca à atribuição cultural particularmente, o quadro parece complexo.
Analisando os dados das coleções de São Paulo e Andrelândia - sul de Minas Gerais,
poderíamos, em princípio, associar as mãos-de-pilão trapezoidais aos grupos Jê. Isso devido tanto ao
fato de a única mão de pilão com esta morfologia ser proveniente de uma área do estado de São Paulo
para a qual temos indícios de ter sido ocupada por grupos Jê - Kaingang talvez, quanto pelo fato de
que em Andrelândia, zona onde há maior ocupação por grupos Tupi, há uma precedência clara das
mãos triangulares sobre as trapezoidais - de 10 peças, 8 pertencem a esse tipo. Contudo, nas coleções
do centro mineiro - de ocupação mais antiga Jê, há muito mais mãos de pilão do tipo trapezoidal - 57%,
do que triangulares – 26%, onde, baseado na comparação das duas coleções anteriormente
mencionadas, dever-se-ia esperar o contrário.
Todavia, esta associação das mãos de pilão triangulares com os grupos Jê pode permanecer
válida se pensarmos que a diferença de representatividade esteja relacionada a uma necessidade de
uso das mesmas pelos respectivos grupos. Dizemos isso pensando na possibilidade de que os grupos
Jê do centro mineiro tivessem menos necessidade de utilizar as mãos de pilão, dado que, por exemplo,
não processassem o milho em quantidades muito significativas. Em oposição estariam os grupos do
sul, onde o milho seria mais importante na dieta - como ocorre atualmente, e por sua vez também o
uso da mão e do pilão para a moagem dos grãos. Lembrando que os grupos Tupi utilizavam o pilão até
mesmo para a mandioca, talvez possamos pensar que a maior representatividade de mãos trapezoidais
no centro esteja relacionada a sua maior importância para estes grupos. Mesmo que a utilização
comum fosse de mãos de madeira, a importância da mesma para o grupo possivelmente se refletiria
em sua produção com material mais nobre - mais durável e mais trabalhoso de produzir.

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Como obtivemos poucos dados sobre as mãos de pilão de São Paulo, fica comprometida
qualquer afirmação no sentido de atribuí-las aos grupos Jê ou Tupi, mas acreditamos ter lançado
algumas idéias que nos ajudam a refletir sobre estas peças, suas atribuições culturais, regionais e seu
papel dentro do sistema alimentar, os quais podem trazer dados interessantes em um futuro próximo.
Entretanto, as cordiformes, exatamente a morfologia que estaria relacionada aos períodos
mais antigos de ocupação dos abrigos na região central de Minas Gerais nos dão indícios de sua
vinculação mais estreita a este contexto, pois estão ausentes das demais coleções.
Uma análise tecnológica, no entanto, permite compreender as escolhas regionais de forma
mais clara. Podemos observar que a opção por mãos de pilão completamente polidas também cresce
em direção ao sul. As peças de Andrelândia se apresentam de forma bem próxima daquilo que
podemos observar nas coleções do MAE-USP, diferindo significativamente do observado na coleção
do MHNJB-UFMG.
A respeito dos virotes não pudemos avançar muito, devido ao pequeno número de peças que
se mostraram disponíveis para análise. Contudo, a bibliografia e os dados retirados do material
arqueológico analisado nos permitiram sanar pelo menos uma das grandes dúvidas, relacionada ao
peso e o uso destes artefatos. Há dados etnográficos relatando o uso de virotes, contudo, sempre
confeccionados em madeira ou osso - nunca em pedra. Esta peculiaridade levantou a suspeita de que
os artefatos em pedra poderiam ser pesados demais para ser utilizados efetivamente. O fato de um
destes artefatos ter sido encontrado incrustado na copa de uma araucária - peça de n° 139 da Coleção
Tiburtius, nos dissipa esta dúvida, já que uma das suas utilidades atestadas etnograficamente seria
exatamente a derrubada da pinha para a coleta do pinhão. Assim, um virote de até 56 g seria, em
princípio, perfeitamente funcional. A coleta de pinhão sendo considerada um dos seus principais usos,
explicaria ainda a concentração muito maior destas peças em regiões mais ao sul onde há/ou havia
araucárias. Lembramos, no entanto, que os Nambikwara - Tupi, no Mato Grosso também faziam uso
dos mesmos, confeccionados em madeira. Todos estes dados, sobretudo a análise das peças em
madeira, nos auxiliaram até mesmo na confirmação dos tipos dos artefatos em pedra. Estes
inicialmente pensados e, de certa forma, “confirmados” pela comparação com os virotes de madeira,
cujas morfologias são muito próximas das apresentadas pelos artefatos de pedra. Outra constatação
importante diz respeito à atribuição cultural, ou antes, regional. Muito embora seja freqüentemente
associado a grupos Jê observamos seu uso por grupos Tupis em diferentes lugares. No que toca aos
grupos Jê notamos a menção do artefato relacionado aos Puris - um grupo Jê, bem como a flecha
apresentada no relato de Wied-Neuwied, pertencente dos Camacãs ou Kamakã, outro grupo Jê, que
apresenta uma ponta semelhante à utilizada para o encabamento do virote, que vemos na publicação
de Tiburtius. Já relativo aos grupos Tupi notamos a grande semelhança entre o virote de madeira dos
índios Caiguás – Guarani, e o exemplar de pedra proveniente de Itararé, no sul de São Paulo, o que
poderia nos levar a uma associação direta entre os artefatos em pedra e o referido grupo. Contudo,
seria temerário fazer esta associação sem que haja ainda mais dados que a corroborem. Devido a
estas constatações o que parece mais sensato por hora é notar apenas que sua confecção em pedra
está limitada às regiões mais ao sul do Brasil, configurando talvez uma “tradição” regional.
No que toca aos tembetás, embora mais uma vez, não tenhamos uma amostragem grande,
os dados apontaram tendências muitos fortes. Os tipos estão bastante bem definidos e são, ao que
tudo indica, sólidos, dado que desde os primeiros contatos com os europeus estas diferenças foram
percebidas, como podemos observar nos desenhos dos livros de Hans Staden e de Jean de Léry e nas
fotos das peças analisadas. Outro dado apontado pelas fontes escritas e que aparece no registro
arqueológico é a forte relação entre as rochas verdes e um tipo específico de tembetá - os achatados.
As fontes escritas nos remetem ainda a uma relação hierárquica entre as matérias-primas e, por
conseguinte, também entre os tipos, sendo este último mencionado - achatado, também denominado
botão labial, talvez o de maior prestígio, pelo menos em alguns grupos. Outra contribuição das mais
sólidas é a verificada estreita relação entre estes adornos e os grupos Tupi e, ainda mais, ao sexo
masculino, dado que são adornos labiais definidores de identidade e de gênero - e certamente também
de prestígio, diferentemente dos botoques, ou kimwa, dos Jê, adornos labiais utilizados por homens e
mulheres, cuja matéria-prima é sempre vegetal. Finalmente a constatada hierarquia de matérias-primas
e o prestígio dos que possuíam as de mais alta conta nos levam à compreensão mais profunda de uma

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realidade arqueológica; o relativamente pequeno número destes artefatos nas coleções. Seria
estranho, dado que este hábito - do uso de tembetá deste a puberdade pelos homens, era amplamente
disseminado entre as sociedades Tupi, que eram numerosas. Porém, como as matérias-primas mais
prestigiadas são basicamente as únicas que sobrevivem ao tempo e chegam até nós, vemos que de
fato eram relativamente poucos os que dispunham destes adornos em pedra. Os demais fariam uso
dos mesmos adornos confeccionados em resina, madeira ou osso, que muito raramente se preservam.
As atribuições culturais na maior parte das vezes, não são absolutamente conclusivas, e nem
esperávamos que o fossem, mas acreditamos que fornecem subsídios importantes para estudos
posteriores; os primeiros passos de uma longa caminhada. Assim, acreditamos ter contribuído para
uma mais ampla compreensão dos artefatos polidos e, mais do que qualquer outra coisa, ter lançado
bases para estudos posteriores mais amplos, que era nosso objetivo maior.

Agradecimentos
Gostaria de agradecer ao Prof. Dr. André Prous e à Profa. Dra. Marisa Afonso pela orientação durante a pesquisa
e discussão das análises, bem como pelo acesso às coleções dos museus, respectivamente: Museu de História
Natural e Jardim Botânico da Universidade Federal de Minas Gerais e Museu de Arqueologia e Etnologia da
Universidade de São Paulo.

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Figura 1 –
Lâminas triangulares, gume reto à esquerda e gume convexo à direita
__________________________________________________________________________________________
Figure 1 –
Lames triangulaires, à bord droit à gauche, à bord convexe à droite

Figura 2 –
Lâmina trapezoidal, alongada à direita e retangular larga à esquerda.
__________________________________________________________________________________________
Figure 2 –
Lames trapézoïdale, allongée à droite et rectangulaire à gauche

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Figura 3 –
Lâmina Cordiforme
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Figure 3 –
Lame cordiforme

Figura 4 –
Lâminas elipsoidais, estreita à esquerda e larga àdireita.
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Figure 4 –
Lames elipsoïdales, értoite à gauche, large à droite

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Figura 5 –
Lâmina Semilunar
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Figure 5 –
Lame sumi-lunaire

Figura 6 –
“Picaretas”
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Figure 6 –
« Pioches »

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Figura 7 –
“Cinzéis”.
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Figure 7 –
« Ciseaux »

Figura 8 –
Lâmina Trapezoidal Larga e Curta - “Enxada”
__________________________________________________________________________________________
Figure 8 –
Lame trapézoïdale large et courte - « Houe »

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Figura 9 –
Virote Tipo 1.
__________________________________________________________________________________________
Figure 9 –
Virote de Type 1

Figura 10 –
Virote Tipo 2.
__________________________________________________________________________________________
Figure 10 –
Virote de Type 2

Figura 11 –
Virote Tipo 3.
__________________________________________________________________________________________
Figure 11 –
Virote de Type 3

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Figura 12 –
Tembetá alongado
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Figure 12 –
Labret allongé

Figura 13 –
Tembetá achatado
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Figure 13 –
Labret aplatis

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Figura 14 – Tabela 1
Lâminas polidas, por coleção.
_______________________________________________________________________________________
Figure 14 – Tableau 1
Lames polies par collection

Figura 15 – Tabela 2
Porcentagem de lâminas completamente polidas, por coleção.
____________________________________________________________________________________
Figure 15 – Tableau 2
Pourcentages de lames entièrement polies, par collection

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Le thème du peuplement des Amériques a beaucoup été traité ces dernières années, et un
vif débat s’est établi à propos de l’arrivée des premiers hommes sur le continent. Malgré ces intenses
discussions, développées au cours des dernières décennies, on en sait encore peu sur le déroulement
du peuplement de l’Amérique du Sud, l’intérêt s’étant surtout concentré sur le peuplement de l’Amérique
du Nord.
Ce que nous savons à propos de l’Amérique du Sud est principalement lié à la réalité des
populations observées au moment de l’arrivée des Européens, au XVIe siècle, et à leur passé. Dans
les dernières années, des efforts ont été faits pour comprendre les réalités plus reculées dans le temps,
avec succès, mais avec une visibilité encore réduite à l’échelle internationale.
Le travail présenté ici vise à contribuer à la constitution de ce grand puzzle qu’est le
peuplement de l’Amérique du Sud, en se penchant sur les données d’une petite partie du grand pays
qu’est le Brésil.
Nous savons, par des informations ethno-historiques et ethnographiques, que la région sud-
est du Brésil a été occupée par des groupes appartenant aux familles linguistiques Tupi et Macro-Jê.
Dans les Etats du Minas Gerais et de São Paulo, concernés par la présente étude, l’archéologie tend à
corroborer cette constatation, en témoignant d’une occupation ancienne par les possibles ancêtres de
ces groupes. Les traditions archéologiques qui seraient respectivement associées à ces groupes
seraient les Traditions Tupiguarani et Aratu/Sapucaí, présentes dans ces deux Etats et dont les
datations peuvent remonter au début de l’ère chrétienne.
Cependant, il est clair que l’occupation du territoire est bien plus ancienne, avec par exemple
la population de Lagoa Santa - dans le centre de l’Etat de Minas Gerais, dont Luzia, squelette datant
du début de l’Holocène, est le plus ancien des Amériques.
Dans l’optique de produire des données pouvant contribuer à résoudre certains problèmes
liés à ce palimpseste d’occupations, nous nous sommes penchés sur l’analyse morpho-technologique
de diverses catégories d’artefacts de pierre polie. Ceux-ci proviennent de différentes parties des Etats
de Minas Gerais et de São Paulo - à l’exception de la zone littorale, qui présente une réalité culturelle
exceptionnelle, caractérisée par la présence des sambaquis97, situés dans la région sud-est du Brésil.
Cette analyse a permis d’identifier quelques types, à partir desquels, chaque fois que possible, nous
avons effectué des attributions culturelles.
L’ensemble étudié est composé de 573 lames polies - dites haches, dont 314 entières ; de 42
pilons, dont 26 entiers ; 6 virotes98 et 6 labrets entiers. La majeure partie des lames de hache et des
pilons provient de l’Etat de Minas Gerais, où sont disponibles les collections les plus importantes.
Les artefacts proviennent majoritairement de collections anciennes de musées, issues
souvent de collections particulières léguées aux institutions. Pour une grande partie, les données sur la
provenance exacte des vestiges sont donc rares, se limitant souvent à la commune où a été faite la
découverte. Les attributions culturelles, quand elles sont possibles, sont déduites par comparaison aux
pièces associées à un contexte archéologique plus complet. On peut ainsi donner sens à des pièces
oubliées dans ces collections. L’analyse de ces collections permet, en outre, d’observer un grand
nombre de pièces provenant de différents endroits, contrairement aux collections provenant de sites
déterminés, où le nombre de pièces est plus limité et concentré en un seul lieu. Cela participe à la
reconstruction de l’occupation du territoire par les anciennes populations.

97
Terme désignant de très grands amas coquilliers préhistoriques présents tout au long du littoral centre et sud du Brésil [note
du traducteur].
98
Terme désignant des armatures de projectile contondantes, non pointues [note du traducteur].

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Les lames de hache polies


Nous débutons l’analyse par la catégorie des lames de hache polies, ainsi dénommées pour
ne pas inférer la fonction de ces artefacts, fonction qui pourrait être variable. Bien que beaucoup de
ces lames polies puissent avoir été emmanchées, de façon à être utilisées comme hache, d’autres ont
une morphologie incompatible avec cette fonction. Nous possédons également des témoignages ethno-
historiques de l’usage de ces lames polies pour des activités autres que la coupe des arbres.
Dans cet univers, nous observons une variété morphologique et technologique assez
importante, qui a permis d’identifier neuf types et quelques cas isolés. Nous présentons ici une brève
définition des types et leur représentation respective dans chaque région.
Pour l’Etat de Minas Gerais, nous avons analysé les collections du Musée d’Histoire Naturelle
et du Jardin Botanique de l’Université Fédérale de Minas Gerais - MNHJB-UFMG, qui comptent surtout
des pièces provenant du centre de l’Etat ; celles du Musée Municipal de Conceição dos Ouros,
comprenant des pièces de cette commune du sud de l’Etat et des alentours ; et celles de l’Unité de
Recherches Archéologiques - NPA - d’Andrelândia, avec des pièces de cette commune du sud-est de
l’Etat et des alentours. Au total, 284 pièces entières ont été analysées.
Le type le plus commun est celui des lames « triangulaires » (Fig. 1) dont la morphologie est
suggérée par le nom, au talon généralement sub-ogival arrondi et une section basale de tendance
circulaire. Ce type compte 82 pièces, soit 28,7% de la collection.
Le second type le plus courant correspond aux lames trapézoïdales allongées (Fig. 2) dont la
caractéristique principale, outre leur morphologie, est l’angle formé entre le talon et les côtés. Ce type
comprend 79 pièces, soit 27,6% de la collection.
Le troisième type est celui des lames « rectangulaires larges » (Fig. 2). Elles présentent un
talon et un tranchant de largeur similaire, des côtés droits, avec parfois une réduction de la largeur à
proximité du tranchant. 70 pièces entrent dans cette catégorie, soit 24,4% de la collection.
Le quatrième type est celui, assez particulier, des pièces « cordiformes » (Fig. 3). 26 lames
polies composent ce type, soit 9,1% de la collection étudiée. Ce sont les seules pièces qui présentent
des zones taillées qui ne soient pas complètement oblitérées par le bouchardage ou le polissage. Il ne
s’agit pas de préformes. Elles sont totalement taillées bifacialement, avec un tranchant généralement
plus étroit que le talon et un biseau asymétrique, plus convexe sur une face que sur l’autre. Leur forme
est généralement dissymétrique et leur aspect grossier, démontrant un manque apparent de
préoccupation esthétique dans la majorité des cas.
Le cinquième type est celui des lames « ellipsoïdales » (Fig. 4), catégorie dont la forme est
moins caractéristique que pour les autres, et dont certaines sont assez proches des lames
« triangulaires ». Elles se distinguent par une partie basale dont la section est ellipsoïdale et un talon
fréquemment linéaire ou rectangulaire étroit. Cette catégorie peut être subdivisée en un groupe à pièces
« étroites » et un groupe à pièces « larges ». La collection comporte 19 exemplaires, soit 6,6% du total.
Le sixième type, peut-être le plus caractéristique de tous, est celui des lames « semi-lunaires »
ou « à ancre » (Fig. 5). 14 pièces ont été analysées : 4 provenant du MHNJB-UFMG sur les 284 lames
étudiées, soit 1,3%, auxquelles s’ajoutent 10 pièces intégrées à partir de données bibliographiques, à
titre de comparaison. Ces dernières proviennent d’autres régions du Brésil.
Le septième type renferme des pièces qualifiées de "pioches", assez distinctes des autres,
surtout en termes de taille - jusque 58 cm de long alors que les pièces des autres groupes mesurent
autour de 15 cm (Fig. 6). Cette dénomination de nature fonctionnelle concerne 4 pièces, soit 1,3% de
la collection analysée. Il ne s’agit pas de lames destinées à être emmanchées, mais bien d’outils
complets.
Le huitième type est celui des artefacts qualifiés de "ciseaux# (Fig. 7). Bien qu’il s’agisse
d’objets rares - 2 seulement dans la collection, soit 0,7%, ils méritent de constituer une catégorie propre
dans la mesure où l’on rencontre des pièces similaires dans les fouilles et collections d’autres régions.
Ils présentent une morphologie très caractéristique, devant correspondre à une fonction spécifique. Il
s’agit d’objets qui n’étaient probablement pas emmanchés, possiblement utilisés en tant que ciseaux,
ou peut-être pour creuser des cavités.
Le neuvième type correspond aux lames trapézoïdales larges et courtes, appelées "houes"
(Fig. 8). Elles se définissent par un talon allongé et étroit correspondant au plus court des deux longs
côtés et un tranchant légèrement convexe sur le côté le plus long de tous. Les tranchants y sont les
plus aigus de toutes les pièces analysées, toutefois pas au point d’être coupants par simple pression.

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Ces pièces sont peu nombreuses. Il n’en existe qu’une dans le MNHJB-UFMG, soit 0,3% de la
collection. Mais nous avons connaissance de l’existence d’autres pièces similaires dont une issue du
sauvetage archéologique de l’usine hydroélectrique de Nova Ponte et une autre trouvée dans la fouille
d’un site à Araguari, dans la zone du Triângulo Mineiro. D’autres exemplaires apparaissent
périodiquement dans les collections particulières, dont nous avons connaissance par des
photographies.
Pour l’Etat de São Paulo, nous avons analysé 39 pièces, dont 30 entières. Elles appartiennent
aux collections 026, 029 et Plínio Ayrosa du Musée d’Archéologie et d’Ethnologie de l’Université de São
Paulo (MAE-USP), ainsi que des collections des sites Água Branca et Lambari II, également conservées
au MAE-USP.
Dans cet Etat, la quantité de types présents et leur distribution sont différentes de celles
observées dans l’Etat de Minas Gerais.
Le type le plus commun est celui des lames trapézoïdales allongées, avec 11 pièces, soit
36,7% de la collection ; suivi par les pièces triangulaires, qui comptent 6 pièces, soit 20% de la
collection ; puis les pièces ellipsoïdales, étroites, avec 5 pièces, soit 16,6% ; les « semi-lunaires », avec
3 pièces, soit 10% ; les rectangulaires larges, avec 2 pièces, soit 6,7% ; les 10% restant correspondent
à 3 pièces isolées très différentes des autres et entre elles.

Les pilons
Ces artefacts sont bien connus et utilisés jusqu’à aujourd’hui y compris ceux en pierre.
Cependant, en tant qu’artefacts de pierre polie, ils sont absents des récits des chroniqueurs et des
ethnographes ayant écrit sur les groupes amérindiens traités dans le présent travail. Même dans le
registre archéologique, il s’agit de pièces relativement rares, ce qui limite la portée des analyses.
52 pièces ont été étudiées dans les collections des Etats de Minas Gerais et de São Paulo,
dont 30 entières.
Les collections de Minas Gerais comptent 42 pièces. Elles proviennent du fonds du MHNJB-
UFMG, pour 22 d’entre elles, dont 16 entières, utilisées pour la définition et la représentativité des types.
Vingt pièces proviennent du fonds de l’Unité de Recherches Archéologiques - NPA - d’Andrelândia dont
10 entières, également intégrées aux décomptes.
Nous avons identifié différents types pour ces pièces, quatre au total, dont les caractéristiques
principales sont décrites ci-dessous et présentées par ordre de représentativité.
Le type le plus courant est celui des pièces « triangulaires », à section longitudinale sub-
triangulaire. Leur partie basale est sub-conique et sub-ogivale. Elles comptent 15 pièces, correspondant
à 57,7% de la collection. Leur section transversale est ellipsoïdale pour 7 pièces - soit 46,7%, et
circulaire pour 8 pièces - soit 53,3%. Les pièces à section circulaire tendent à être mieux travaillées, la
majorité d’entre elles étant polies sur toute leur surface. Les pièces à section ellipsoïdale présentent un
traitement de surface correspondant à un lissage, voire un bouchardage, qui n’est pas totalement
couvrant.
Le second type le plus commun est celui des pièces « trapézoïdales », dont la section
longitudinale est sub-trapézoïdale, le côté le plus long correspondant au "pôle B" et le plus court au
"pôle A". Elles sont au nombre de 7, représentant donc 26,9% de la collection. La section transversale
est majoritairement ellipsoïdale : 5 pièces, soit 71,4% ; plus rarement circulaire et quadrangulaire : 1
pièce de chaque, soit 28,3%. Il convient néanmoins de rappeler que la pièce de section circulaire est
exceptionnelle : grande et au poli fin et brillant.
Le troisième type comprend les pièces « piriformes », dont la section longitudinale présente
une forme identique à une poire, avec un allongement de sa partie la plus étroite. Il correspond à 11,5%
de la collection, avec 3 pièces. C’est donc une catégorie peu représentée, mais peut-être l’une des plus
caractéristiques dans la mesure où elle révèle une intention forte quant à sa forme. Ces pièces ont une
section transversale circulaire - 2 pièces, soit 67%, ou sub-quadrangulaire - 1 pièce, relativement
grossière. Etant donné la difficulté à trouver des galets ou des blocs de cette morphologie dans la nature,
on peut penser que cette forme résulte d’une intention marquée, ce qui peut être corroboré par le fait
que ces artefacts soient polis, ou au-moins lissés, sur toute leur surface.

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Le type le plus rare est celui des pièces « cordiformes », représenté par une seule pièce - soit
3,9% du total. S’agissant d’une pièce très spécifique, associée au contexte particulier de la région de
Lagoa Santa, nous considérons qu’il est opportun de la placer dans une catégorie propre. Elle présente
une morphologie très différente des autres, ce qui peut même remettre en question sa relation
fonctionnelle avec celles-ci. La section transversale est sub-quadrangulaire. Sa morphologie est
presque opposée à celle des autres pilons : sa partie la plus épaisse correspond à la partie basale
tandis que la plus fine présente de nettes traces d’utilisation.
Pour l’Etat de São Paulo, nous avons analysé 10 pièces, dont 4 entières. Elles viennent des
collections Plínio Ayrosa, 026, 029 et du site Água Branca - Casa Branca – SP, du fonds du MAE-USP.
Bien que le nombre de pièces analysées soit assez limité, il est possible de percevoir une
relation entre le matériel de Minas Gerais et celui de São Paulo : deux des types observés dans l’Etat
de Minas Gerais, les pièces « trapézoïdales » et « triangulaires », sont présentes à São Paulo. Un pilon
paraît se situer entre les pièces « triangulaires » et « piriformes », « triangulaire » mais avec un léger
élargissement à l’extrémité.
Une autre pièce est assez particulière, avec une forme régulière, dont le « pôle B » présente
un aspect esthétique intéressant. Cette pièce est entièrement polie, avec, par endroits, un piquetage
pas tout à fait couvert par le polissage, et présente une délimitation très claire entre le « pôle B » et le
corps de la pièce, formant une carène. Elle présente des écrasements probablement liés à l’utilisation
sur les deux pôles. Le « pôle B » présente aussi des stries d’utilisation assez claires, montrant que,
malgré un investissement esthétique évident, s’agissant d’une pièce de 46 cm de long entièrement
polie, la pièce n’était pas réservée uniquement à un usage de prestige.

Les virotes
Les virotes constituent une autre catégorie d’artefacts sur laquelle nous nous sommes
penchés. Elles correspondent à des armatures à apex arrondi emmanchées à un projectile - flèche ou
lance, et peuvent être destinées à assommer des animaux pour les capturer, à prendre des oiseaux
sans en salir les plumes de sang ou encore à faire tomber des fruits.
Un total de 6 pièces a été analysé. Deux d’entre elles appartiennent à la collection du MHNJB-
UFMG, une au Musée Municipal de Conceição dos Ouros et trois à la collection Plínio Ayrosa du MAE-
USP. Avec, en complément, quelques images provenant de publications, il a été possible d’identifier
trois types de virotes, décrits ci-dessous.
Le type 1 (Fig. 9) présente, à partir de son extrémité basale, plus ou moins arrondie, un fût
cylindrique étroit, qui occupe approximativement les deux tiers basaux de la pièce. Une partie de ce fût
est destinée à l’emmanchement à l’extrémité d’un projectile. A partir du dernier tiers en partant de la
base, la pièce s’élargit de façon assez abrupte, jusqu’au point de son diamètre maximum, à partir duquel
la pièce devient progressivement plus étroite, de façon à former, à l’apex, un cône à pointe émoussée.
La forme générale du tiers apical est similaire à celle d’un losange.
Le type 2 (Fig. 10) présente, à partir de son extrémité basale, assez arrondie, un cône qui
s’ouvre en direction de la zone de diamètre maximum. Cette ouverture, peu prononcée dans le premier
tiers, augmente dans le second tiers. A partir de ce point l’épaisseur diminue jusqu’à l’extrémité apicale,
d’abord de façon abrupte, jusqu’à arriver à la base de la pointe proprement dite, de forme sub-ogivale,
arrondie à l’extrémité.
Le type 3 (Fig. 11) diffère partiellement du précédent, et présente de fortes relations avec des
artefacts en bois. Il présente, à partir de l’extrémité basale, un peu plus pointue, un élargissement doux
et graduel en direction de la zone de diamètre maximum - la carène, formant un cône. A partir de la
carène, la pièce se rétrécit de façon plus ou moins abrupte, jusqu’à la base de la pointe, point à partir
duquel le rétrécissement devient plus doux, formant une extrémité sub-ogivale arrondie.

Les labrets
La dernière catégorie étudiée ici est celle des labrets, parures labiales également appelées
tembetá - de la famille linguistique Tupi : tembé = lèvre inférieure et itá = pierre.

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L’ensemble analysé est peu important mais permet d’entrevoir quelques tendances. Il s’agit
de 7 pièces, dont 4 de l’Etat de Minas Gerais - collection du MNHJB-UFMG : une de Belo Horizonte,
une du centre de l’Etat - de Pitangui ou de Belo Horizonte mais la provenance n’est pas précisée, une
de Aimorés - à l’est, une de Itapecerica - dans le centre-ouest. Les trois autres proviennent de l’Etat de
São Paulo, dont une entière et une préforme fragmentée provenant du site Lambari II - commune de
Casa Branda dans le nord-est de l’Etat, et la dernière trouvée à Pirangi, au nord. Ces trois pièces
proviennent du fonds du MAE-USP.
L’analyse de ces pièces, associée à une recherche bibliographique jusqu’aux écrits des
chroniqueurs du XVIe siècle, permet d’identifier deux types de labrets.
Les labrets allongés (Fig. 12) présentent une extrémité proximale - celle qui s’appuie sur la
mandibule inférieure de qui les porte, relativement allongée, au « bord » convexe, aux côtés plus élevés,
ce qui leur confère un profil concave. On note un léger étranglement dans le sens proximal-distal –
« gorge », avant un nouvel élargissement, qui atteint son maximum dans l’extrémité distale. Cette
largeur ne dépasse toutefois pas celle de l’extrémité proximale. La morphologie générale du « corps »
de la pièce se situe entre un cylindre et un tronc de cône, dont la section transversale est circulaire à
l’extrémité distale et ellipsoïdale au niveau de la gorge.
Les labrets aplatis (Fig. 13) présentent une extrémité proximale assez large, épaisse et
concave, apparemment destinée à offrir une grande surface d’appui sur la partie inférieure de la
mandibule. Ces caractéristiques sont peut-être liées au mode d’utilisation de cette parure, plus proche
de la mandibule et laissant la lèvre inférieure moins pendante, comme semblent l’indiquer les dessins
de certains chroniqueurs. Il y a un étranglement dans le sens proximal-distal, tout de suite après la
largeur maximale de l’extrémité proximale, puis un élargissement qui, là encore, ne dépasse pas la
largeur de cette extrémité proximale. La section transversale de l’extrémité distale est circulaire tout
comme celle du "corps", très court, de la pièce.

Discussion des données


En ce qui concerne les lames de hache polies, les morphologies - associées aux types -
permettent d’observer des relations entre les collections des deux Etats étudiés ici. Les types les plus
représentés dans l’Etat de Minas Gerais sont aussi bien présents dans l’Etat de São Paulo. Toutefois,
on note des différences de proportions. On peut observer une différence significative dans la distribution
des types à mesure que l’on passe de la région centrale de Minas Gerais - où le type triangulaire est le
plus commun, au sud, en direction de São Paulo (Fig. 14). L’importance des pièces trapézoïdales
allongées en relation aux triangulaires est bien plus nette à mesure que l’on va vers le sud. Celles-ci
représentent 36,7% de la collection de São Paulo et seulement 27,6% des pièces de Minas Gerais. Un
autre point significatif est le fait que les pièces triangulaires représentent seulement 20% des collections
de São Paulo, suivies de près par les pièces ellipsoïdales.
Cette tendance de changement régional peut être observée à l’intérieur même de l’Etat de
Minas Gerais. Dans la collection d’Andrelândia, au sud de l’Etat donc plus proche de São Paulo, on
note, en quelque sorte, une transition entre les choix observés dans le centre de Minas Gerais et dans
la région de São Paulo. Des particularités régionales sont toutefois évidentes, comme une plus grande
importance des pièces trapézoïdales à Andrelândia qu’à São Paulo. La proximité géographique se
reflète donc aussi dans la représentativité des types.
Ces données permettent donc d’accéder à l’objectif fixé au début de ce travail, à savoir une
compréhension des collections de façon à mettre en relation les types avec des périodes et des régions
déterminées, voire avec certaines traditions archéologiques. Ainsi, l’idée selon laquelle, dans la plus
ancienne aire d’occupation Jê, on observe une plus grande proportion de lames de hache triangulaires
perdure, bien que ce type ne puisse pas être associé directement à ces groupes. Au contraire, les lames
de hache trapézoïdales semblent présentes en plus grand nombre dans les régions de la plus ancienne
occupation Tupi, sans qu’elles puissent, là non plus, être associées directement à ces groupes. Ces
différences de proportion pourraient être liées à des aspects régionaux plutôt qu’à des groupes
ethniques spécifiques, les variations de latitude pouvant refléter des différences quant aux matériaux
travaillés par les artefacts en question, ou des adaptations locales aux nécessités quotidiennes.

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En revanche, le type des lames de hache « semi-lunaires » nous permet, par diverses
publications (Ott 1940, 1958, Tiburtius et Leprevost 1953, Bittman Simons 1966, 1967) de faire une
association plus directe. Celles-ci sont présentes dans toutes les régions du pays, avec une plus faible
représentativité dans les Etats du nord et du sud. Apparemment, leur distribution principale se situe
dans l’espace, mal défini, du #Brésil Central#, associé surtout aux Etats de Minas Gerais, Bahia, Goiás
et Tocantins. Leur affiliation culturelle est aussi plus précise. Les lames de hache « semi-lunaires » sont
connues dès les chroniqueurs du XVIe siècle comme des attributs culturels des groupes appartenant à
la famille linguistique Macro-Jê, et sont encore présentes aujourd’hui dans certains de ces groupes en
tant qu’objets de prestige, reliques d’autres temps, puisqu’elles ne sont plus produites. Des données
ethnographiques récentes aident également à établir le panorama archéo-ethnographique de ces
pièces. Ainsi, nous observons, sans surprise, que les régions du sud et du nord du pays présentent
encore aujourd’hui un nombre bien moindre de groupes appartenant à cette grande famille linguistique.
Les sites d’où proviennent les lames de hache « cordiformes », uniquement dans la région de
Lagoa Santa, dans le centre de l’Etat de Minas Gerais, présentent des datations assez anciennes.
D’autres types ont aussi été trouvés dans cette zone, mais ceux-ci paraissent associées aux périodes
d’occupation les plus anciennes - Holocène ancien, étant donné l’important enfouissement où elles ont
été trouvées - à environ 2 m de profondeur, et surtout par le fait qu’elles ne sont associées à aucun
reste céramique. Ces pièces présentent des marques d’enlèvement et de polissage mais, contrairement
aux autres types, pas de piquetage. Dans ce cas, outre la relative limitation de la répartition
géographique, peut-être due en partie à un biais archéologique, on observe donc une association à une
période chronologique plus ancienne, qui se reflète sur les méthodes employées.
Les données nous indiquent aussi que les lames de hache trapézoïdales sont plus nombreuses
dans la zone d’occupation prolongée de la Tradition Tupiguarani. En l’occurrence, de l’Etat de São
Paulo, où les datations de cette tradition vont de 2 030 ± 200 BP 99, à Campina do Monte Alegre, jusqu’au
contact avec les Européens. Les lames de hache triangulaires se trouvent plutôt dans les zones
d’occupations plus anciennes des Jê - depuis 1075 et 1095 AD, à proximité de la commune de
Nepomuceno, Etat de Minas Gerais (Dias et Carvalho 1978), jusqu’au contact avec les Européens, mais
elles peuvent aussi être associées à d’autres contextes.
Les lames de hache rectangulaires larges peuvent être présentes dans des contextes
Tupiguarani ou Jê. A Pitangui, Etat de Minas Gerais, par exemple, on trouve trois pièces de ce type, qui
représentent environ 27% de la collection. Cela équivaut à leur proportion générale, pour cet Etat. Dans
les collections de São Paulo, en revanche, elles ne correspondent qu’à 6,7% des collections, ce qui
permettrait peut-être de les rapprocher d’un attribut culturel Jê. Toutefois, une de ces pièces, assez
typique, est présente dans le site d’Água Branca - commune de Casa Branca, Etat de São Paulo, affilié
à la Tradition céramique Tupiguarani.
Pour l’heure, nous ne pouvons conclure, en ce qui concerne les lames de hache triangulaires,
trapézoïdales et rectangulaires, qu’à une possible association à des groupes amérindiens relativement
récents, bien que leur nombre suggère une concentration plus grande des lames de hache triangulaires
et, dans une certaine mesure, rectangulaires larges dans des aires d’occupation Jê prolongée, tandis
que les lames de hache triangulaires allongées sont plutôt localisées dans des aires d’occupations Tupi,
plus anciennes.
En ce qui concerne les autres types, il n’a pas été possible de leur attribuer un contexte
archéo-culturel spécifique. Elles sont associées aux groupes d’horticulteurs, que l’on retrouve dans le
territoire brésilien à partir de 4000 BP.
Les aspects techniques permettent de différencier des contextes régionaux. Au-delà du cas
des pièces cordiformes, qui ne présentent pas de marques de piquetage, on observe une distribution
différentielle de l’investissement complet des pièces par polissage (Fig. 15). Dans la collection du
MHNJB-UFMG, le pourcentage de pièces complètement polies n’atteint pas 10%. En revanche, dans

99Projet “Arqueologia da Paisagem: Cenas do Paranapanema Paulista (da pré-história ao ciclo do café)” financé par la Fapesp,
coordonné par José Luiz de Morais et Marisa Coutinho Afonso, du MAE/USP, entre 1998 et 1999.

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la collection du MAE-USP, elles atteignent 40%. La situation est intermédiaire dans les collections du
sud de l’Etat de Minas Gerais.
On peut donc noter que, bien que les collections n’aient pas permis une association directe
entre types de pièces et groupes humains, les relations entre caractères techniques et espace sont plus
claires. Les marqueurs culturels, en termes ethniques, ont peut-être été parfois moins importants que
les différentes réponses locales à des problèmes identiques, possiblement liés à des biomes définis ou
à des activités spécifiques auxquelles ces instruments étaient destinés. Les types peuvent donc être
liés à des fonctions déterminées - comme la coupe d’un type d’arbre, plutôt qu’à un groupe culturel -
exception faite des lames de hache « semi-lunaires ».
En ce qui concerne les pilons, les données sont beaucoup plus rares et moins claires. Les
attributions culturelles paraissent assez complexes. L’analyse des données des collections de São
Paulo et Andrelândia, dans le sud de l’Etat de Minas Gerais, permettrait, en principe, d’associer les
pilons trapézoïdaux aux groupes Jê, dans la mesure où, à São Paulo, la seule pièce de cette forme
provient d’une zone avec indices d’occupations par des groupes Jê - peut-être Kaingang, alors qu’à
Andrelândia, zone plutôt occupée par des groupes Tupi, il y a beaucoup plus de pilons triangulaires que
trapézoïdaux - 8 pièces sur 10. Toutefois, dans les collections du centre de l’Etat de Minas Gerais,
d’occupation Jê plus ancienne, il y a au contraire beaucoup plus de pilons de type trapézoïdal - 57%,
que triangulaire - 26%. Cette association pilon triangulaire/groupes Jê reste pourtant valide si l’on
considère que la différence de représentativité est liée à la nécessité d’utilisation de ces pièces par ces
groupes respectifs. Il est possible, en effet, que les groupes Jê du centre de l’Etat de Minas Gerais aient
eu moins besoin d’utiliser des pilons, dans la mesure où, par exemple, ils ne préparaient pas le maïs
en très grande quantité. Les groupes du sud, en revanche, en auraient plus usage pour moudre les
grains de maïs, celui-ci y ayant été plus consommé - comme actuellement. Par ailleurs, les groupes
Tupi utilisaient le pilon également pour le traitement du manioc. La plus grande représentativité des
pilons trapézoïdaux dans le centre de l’Etat pourrait être liée à une plus grande importance de cette
racine pour ces groupes.
Etant donnée la rareté des informations sur les pilons dans l’Etat de São Paulo, les tentatives
d’association aux groupes Jê ou Tupi sont délicates, mais nous avons établi quelques pistes quant à
leurs attributions culturelles, régionales et fonctionnelles dans le système alimentaire.
Une analyse technologique permet de comprendre les choix régionaux de façon plus claire.
On observe que la proportion des pilons complètements polis augmente vers le sud. Les pièces
d’Andrelândia sont assez proches, de ce point de vue, de celles des collections du MAE-USP, à la
différence de celle du MNHJB-UFMG.
Sur les virotes, on ne peut pas s’avancer beaucoup puisqu’ils sont peu nombreux dans les
collections analysées. La bibliographie nous permet toutefois, en complément de ces analyses, de
clarifier l’usage de ces artefacts. Nous disposons de données ethnographiques sur l’utilisation de virotes
en bois ou en os, mais jamais en pierre. Cette spécificité pourrait suggérer que les artefacts en pierre
étaient trop lourds pour une telle fonction. Le fait que l’un de ces artefacts ait été trouvé dans la cime
d’un araucaria - pièce n° 139 de la Collection Tiburtius - écarte ce doute, puisqu’un de leurs usages
attestés dans les registres ethnographiques est justement le lancer pour provoquer la chute des
pommes de pins et en récupérer les pignons. Ainsi, un virote pouvant peser jusqu’à 56 g serait
parfaitement fonctionnel. La collecte de pignons étant considérée comme un de ses usages principaux,
cela pourrait expliquer la concentration bien plus importante de ces pièces dans les régions plus
australes, où il y a/ou avait des araucarias. Néanmoins, on sait que les Nambikwara - Tupi, dans l’Etat
du Mato Grosso, en utilisaient en bois. Les types de virotes en pierre sont très proches des morphologies
de virotes en bois. Une autre constante est constituée par leurs attributions culturelle et régionale. Bien
qu’ils soient fréquemment associés aux groupes Jê, leur usage par des groupes Tupi a été observé
dans différents lieux. Pour les groupes Jê, on note les mentions d’un virote associé aux Puris - un groupe
Jê, ainsi que d’une flèche présentée dans le rapport de Wied-Neuwied, appartenant aux Camacã ou
Kamakã - un autre groupe Jê, qui présente une pointe similaire à celle utilisée dans la publication de
Tiburtius pour l’emmanchement d’un virote. Pour les groupes Tupi, on remarque la grande similarité
entre le virote en bois des Caiguás – Guarani, et l’exemple en pierre provenant d’Itararé, dans le sud
de l’Etat de São Paulo. Ces constatations ne sont toutefois que des pistes. A l’heure actuelle, on peut

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simplement noter que la confection de virotes en pierre est limitée aux régions plus au sud du Brésil,
dégageant une "tradition" régionale.
A propos des labrets, malgré, là aussi, une limitation importante du nombre de pièces, les
données convergent vers des tendances très fortes. Les types sont assez bien définis et confirmés par
les différentes catégories perçues par les premiers Européens, comme on peut l’observer dans les
dessins des livres de Hans Staden et de Jean de Léry. Les sources écrites confirment le registre
archéologique en ce qui concerne la forte relation entre les roches vertes et un type spécifique de labret
- le plus plat, ou "bouton labial". Elles évoquent également une relation hiérarchique entre les matières
premières et les types, ce "bouton labial" étant peut-être de plus grand prestige chez certains groupes.
En outre, il existe une relation étroite entre ces parures et les groupes Tupi, et plus particulièrement les
individus de sexe masculins de ces groupes. Ces ornements sont des marques d’identité et de genre -
voire de prestige, différents des plateaux labiaux ou kimwa, des groupes Jê, utilisés par les hommes et
les femmes et fait avec une matière première végétale. Cette valeur de prestige peut expliquer la rareté
de ces pièces dans les collections archéologiques. L’usage du labret dès la puberté des hommes était
commun dans les sociétés Tupi, mais peu étaient ceux qui disposaient de labrets de pierre, matière
première prestigieuse et qui nous est parvenue. Les autres faisaient usage des mêmes parures, mais
confectionnée en résine, bois ou os, qui se conservent moins bien.
Ces attributions culturelles, dans la plupart des cas, ne sont pas conclusives, mais nous
pensons qu’elles fournissent des pistes pour les études à venir. Les premiers pas d’une longue marche.
Ainsi, nous estimons avoir contribué à développer une plus ample compréhension des artefacts polis
et, surtout, à poser les bases de futures recherches, plus amples.

Remerciements
Nous souhaitons remercier M. André Prous et Mme Marisa Afonso, pour avoir dirigé mes recherches,
discuté mes analyses et m’avoir autorisé à accéder aux collections des musées, respectivement : Musée d’Histoire
Naturelle et du Jardin Botanique de l’Université Fédérale du Minas Gerais et Musée d’Archéologie et d’Ethnologie
de l’Université de São Paulo.

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Conclusion

Ce colloque de l’UISPP fut l’occasion d’organiser pour la première fois une session
spécialement tournée vers l’analyse technologique des artefacts lithiques d’Amérique du Sud. Cette
thématique s’est imposée à la suite d’un constat contradictoire. En effet, nous observions tout à la fois
une recrudescence des analyses technologiques pour une grande part réalisées par de jeunes
doctorants ayant fait leur doctorat en France et un faible écho de ce travail dans les publications locales,
et leur quasi-absence sur le plan international. Nous avons donc voulu relever le défi en réunissant ces
jeunes chercheurs pour qu’ils apprennent à se connaître et leur donner la possibilité de publier leurs
travaux, fortement illustrés grâce aux possibilités qu’offre la publication en ligne. Nous avons aussi fait
le choix, grâce à ces possibilités éditoriales, de publier dans les deux langues majeures du continent
sud-américain : portugais et espagnol, selon l’appartenance de chaque auteur et/ou de la zone
géographique concernée, traduite pour chaque article en français, une des trois langues officielles de
l’UISPP.

Les thèmes, les terrains d’étude et les périodes étudiées sont très variés reflétant le plus
souvent l’initiative locale d’Instituts de recherche que de réels programmes nationaux et internationaux.
Ainsi, si un vrai dynamisme se fait sentir de la part de cette toute nouvelle génération de chercheurs
soutenue par de plus anciens, cela est aussi le reflet d’une situation de la recherche où l’analyse des
artefacts n’est plus une priorité, excepté pour les pièces remarquables et en particulier les pointes de
projectiles. Les raisons de cette désaffection sont nombreuses. Mais, la plus importante me semble-t-il,
est une tendance au renoncement de ces études, comme si tout avait été dit, où qu’il n’y avait pas grand
chose à en dire, en regard des grandes questions sociétales soulevées par le biais de la modélisation.
Cette situation est le reflet de l’évolution historique des méthodes de recherche durant tout le XXème
siècle. Si la typologie a permis de mettre un peu d’ordre dans un fatras d’appellations toutes aussi
diverses les unes que les autres, elle avait comme principal objectif de comparer des assemblages ;
pour cela, mieux valait parler de la même chose en mettant les mêmes mots derrière les mêmes objets.
Mais, donner un nom c’est donner un sens et ceci d’autant plus si on lui attribue un nom avec une
connotation fonctionnelle comme pointe de projectile, grattoir, couteau, etc. Or, excepté pour certains
artefacts qui appartiennent à la mémoire collective, pour lesquels il existe donc une concordance
fonctionnelle passée et présente, la plupart des autres objets sont hors champ de toute mémoire. Qu’en
dire alors ? Les réponses sont différentes d’un chercheur à l’autre. Il peut y avoir rejet de la prise en
compte en déniant une valeur informative à ces artefacts, jugés résultant de comportements expéditifs
et donc non comparables. Où il peut y avoir l’attribution d’un nom « artificiel et temporaire» mais qui se
pérennise et que l’on finit par assimiler à l’artefact. En réponse à cette « déshumanisation », la
technologie lithique est apparue comme la façon de remettre la main de l’homme derrière chaque objet.
Plusieurs champs de recherche se sont trouvés ainsi ouverts. Le plus ancien et le plus courant fut le
chemin du « productionnel ». Autrement dit, par le biais le plus souvent de l’expérimentation, on s’est
efforcé de retracer les connaissances et savoir-faire techniques que nécessitaient la production de tel
ou tel artefact. Cette option a permis de faire de grandes avancées sur la dimension cognitive des
activités de taille. En parallèle à ce développement, une toute nouvelle terminologie a été mise en place
permettant de communiquer et ainsi de comparer des activités humaines dont on avait en partie
récupéré un brin de mémoire. Certains des articles que nous proposons illustrent cet aspect de la
recherche. Cependant, si cet axe a permis de mieux comprendre les modalités de production, elle n’a
pas permis de mieux comprendre les objets qui se situent en dehors de notre mémoire. Nous en étions
même parfois arrivés au paradoxe surprenant de connaître les schémas opératoires qui permettaient
d’aboutir aux outils, sans connaître leur fonction ni leur mode de fonctionnement, excepté, bien

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évidemment pour ceux qui appartiennent à notre mémoire. Comment pénétrer cette mémoire disparue
et fournir enfin des informations au plus près de la vérité techno-fonctionnelle de ces outils ? La gageure
de ce début de XXIème siècle a été de se lancer dans ce nouvel axe de la technologie lithique. Le
chemin n’est et ne sera pas facile, et les réponses ne viendront que lentement. Il ne faudra pas céder à
la tentation de la modélisation avant de disposer de véritables réponses obtenues sur des collections
dont nous nous serons au préalable assurés de leur homogénéité et de leur prélèvement non sélectif.
Cela implique donc que nous nous appuyons sur de nouvelles fouilles au fait des dernières méthodes.
Cela ne signifie pas que les anciennes collections ne soient pas informatives et qu’il faille les délaisser.
Aucunement - Sachons seulement adapter nos questions aux possibilités qu’offre chaque ensemble
d’artefacts.

Nous voudrions terminer cette brève conclusion par quelques recommandations. Les
méthodes de recherche évoluent au gré des découvertes et des questionnements. Chaque étape a été
nécessaire, il n’y a donc pas un passé détestable et un avenir radieux. Chaque chercheur s’inscrit dans
l’histoire de sa discipline. Nous avons la chance en ce début de siècle d’être dans un renouveau
méthodologique qui possède une dimension heuristique jusqu’à maintenant insoupçonnée, à nous de
prendre le virage et de redonner à l’analyse des artefacts leurs véritables places. Rappelons que seuls
les vestiges matériels de ces périodes anciennes nous parviennent. Si l’ethnoarchéologie peut nous
éclairer sur certains cas particuliers, elle n’est en aucun cas une version actuelle des temps anciens.
Les hommes de la préhistoire qui ont produit les artefacts sur lesquels nous travaillons sont morts,
emportant à jamais la majeure partie de leur mémoire. En revanche, la mémoire épiphylogénétique que
portent les artefacts nous reste. Mais attention, l’archéologie n’a pas pour objectif de prophétiser le
devenir pour expliquer le présent. L’évolution n’a pas à être conçue comme un modèle applicable
universel proposant ainsi une vision universelle du devenir. La technologie lithique nous montre au
contraire un monde ou le maître mot est l’altérité, témoin d’histoires différentes. Le temps long que nous
offre la préhistoire doit nous fournir l’occasion de mettre en évidence la diversité des cultures en
s’attachant avant tout à leur aptitude à se transformer. Ceci étant, il n’y a pas de transformation sans
mémoires, et il n’y a pas qu’un modèle de transformation : mémoire et altérité doivent être les maîtres
mots de notre discipline

Conclusão

Este congresso da UISPP representou uma oportunidade para organizar um simpósio voltado
exclusivamente para a análise tecnológica dos artefatos líticos da América do Sul. Tal temática impôs-
se após uma constatação contraditória. Temos observado por um lado um aumento das análises
tecnológicas, especialmente aquelas feitas por jovens doutores que se formaram na França e, por outro
lado, uma repercussão relativamente fraca destes trabalhos nas publicações locais e uma quase
ausência no plano internacional. Quisemos então reunir alguns destes jovens pesquisadores para que
se encontrem e possam divulgar e publicar seus trabalhos com muitas ilustrações, graças ao suporte
digital. Optamos também por publicar as contribuições nas duas línguas principais da América do Sul:
português e espanhol, em função da origem de cada autor e/ou da zona geográfica implicada. Cada
artigo teve ainda uma tradução em francês, que é uma das três línguas oficiais da UISPP.

Os temas, os campos e os períodos estudados são muito variados e refletem mais iniciativas
locais de institutos de pesquisa do que programas nacionais e internacionais. Assim, existe um
verdadeiro dinamismo da nova geração de pesquisadores, apoiada por seus predecessores, mas
estamos também em uma situação onde a análise dos artefatos não é mais uma prioridade, como fora

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as notáveis pontas de projétil. As razões desta desafeição são numerosas, mas a mais importante
parece ser uma tendência a renunciar a estes estudos, como se tudo estivesse sido dito, ao contrário
das grandes perguntas sociais levantadas através de modelizações. Tal situação reflete a evolução
histórica dos métodos de pesquisa durante o século XX. A tipologia permitiu organizar um pouco a
verdadeira miscelânea dos nomes dados, mas tinha como objetivo principal a comparação dos
conjuntos. Era melhor falar da mesma coisa utilizando os mesmos nomes para os mesmos objetos. No
entanto, dar um nome é, ao mesmo tempo, dar um sentido, isso ainda mais se o nome apresenta uma
conotação funcional, como ponta de projétil, raspador, faca, etc. Contudo, exceto para alguns artefatos
que pertencem à memória coletiva e para os quais existem uma concordância funcional entre passado
e presente, a maior parte dos objetos está fora de qualquer memória. Então, o que podemos dizer
deles? As respostas variam de um pesquisador ao outro. Alguns podem descartar estes artefatos,
negando seu valor informativo, considerados como expedientes e não passíveis de comparação.
Outros podem atribuir a eles um nome "artificial e temporário", mas que se fixa e que acaba sendo
assimilado ao artefato. Em resposta a esta "desumanização", a tecnologia lítica apareceu como uma
maneira de reposicionar a mão do Homem atrás de cada objeto. Assim, vários campos de pesquisa se
abriram, o mais antigo e o mais conhecido foi o caminho do "producional". Pelo caminho das
experimentações, tentou-se reencontrar os conhecimentos e as habilidades técnicas necessários para
a produção de tal ou tal artefato. Tal opção permitiu grandes avanços sobre a dimensão cognitiva das
atividades de lascamento. Em paralelo a este desenvolvimento, uma nova terminologia foi estabelecida
para comunicar e comparar as atividades humanas cuja memória tinha sido, muito parcialmente,
reencontrada. Alguns dos trabalhos aqui publicados ilustram este aspecto da pesquisa. Contudo, se
este eixo ofereceu um melhor entendimento das modalidades de produção, não permitiu um melhor
entendimento dos objetos, que estão fora de nossa memória. Chegamos, em certos casos, ao paradoxo
de conhecer os esquemas operatórios que permitiam obter instrumentos, sem conhecer nem a função,
nem o modo de funcionamento destes objetos, com exceção daqueles que pertencem a nossa
memória. Como adentrar a esta memória desaparecida e fornecer finalmente informações próximas da
realidade tecnofuncional destes instrumentos? O desafio deste início de século XXI foi de desempenhar
este novo eixo da tecnologia lítica. O caminho não é e não será fácil, e as respostas só virão lentamente.
Devera-se resistir à tentação da modelização até dispor de verdadeiras respostas obtidas sobre as
coleções, para as quais deveremos conferir antes de tudo a homogeneidade e a ausência de coleta
seletiva. Isso implica que nos apoiemos sobre novas escavações, com métodos recentes. Mas isso não
significa que as antigas coleções deixem de ser informativas e que devam ser descartadas! É preciso
saber adaptar nossas perguntas às possibilidades oferecidas para cada conjunto de artefatos.

Terminamos esta breve conclusão com algumas recomendações. Os métodos de pesquisa


evoluem em função das descobertas e das problemáticas. Cada etapa foi necessária e não existe,
então, um passado detestável e um futuro radiante. Cada pesquisador inscreve-se na história de sua
disciplina. Temos a sorte, no início deste século, de encontrar-nos em um período de renovação
metodológica, com uma dimensão heurística até agora desconhecida. Cabe-nos aproveitar esta
situação e dar nova importância às análises de artefatos. Para esses períodos antigos, somente esses
vestígios materiais chegam até nós. A etnoarqueologia pode ajudar a entender alguns casos, mas não
fornece uma versão atual do passado. Os homens da pré-história que produziram os artefatos nos
quais trabalhamos morreram, levando de forma definitiva a maior parte de sua memória. No entanto, a
memória epifilo-genética contida nos artefatos permanece. Mas, cuidado a arqueologia não tem como
objetivo profetizar o porvir para explicar o presente. A evolução não foi concebida como um modelo
universal, que propõe assim uma visão universal do porvir. A tecnologia lítica mostra ao contrário um
mundo onde domina a alteridade, testemunho de histórias diferentes. O tempo longo da pré-história
deve fornecer-nos a ocasião de evidenciar a diversidade das culturas, debruçando-se primeiramente
nas suas capacidades de se transformar. Contudo, não há transformação sem memórias, e não existe
um único modelo de transformação: memória e alteridade devem ser as palavras-chaves de nossa
especialidade.

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Conclusión

Este coloquio de la UISPP fue la ocasión de organizar por la primera vez una sesión
especialmente referida al análisis tecnológico de los artefactos líticos de América del Sur. Esta temática
se impuso en consecuencia de una constatación contradictoria. En efecto , se observó a la vez un
incremento de los análisis tecnológicos, realizados gran parte de ellos por jóvenes doctorandos que
realizan sus estudios en Francia, y por otro lado se encontró un eco muy débil de estos trabajos en las
publicaciones locales, y su casi ausencia sobre el plano internacional. Quisimos, pues aceptar el
desafío reuniendo a estos jóvenes investigadores para que se conocieran y darles la posibilidad de
publicar sus trabajos que continen muchas ilustraciónes, gracias a las posibilidades que ofrece la
publicación en línea. Elegimos, gracias a estas posibilidades editoriales, publicar en las dos lenguas
predominantes del continente sudamericano : el portugués y el español, según la pertenencia de cada
autor y/o de la zona geográfica concernida, fue traducido también cada artículo al francés ; una de las
tres lenguas oficiales de la UISPP.

Los temas, las áreas de estudio y los períodos estudiados son muy variados, reflejan la
mayoría de las veces las iniciativas locales de los Institutos de Investigación y no de reales programas
nacionales e internacionales.Si un verdadero dinamismo se hace sentir, por parte de esta nueva
generación de investigadores, ella está sostenida por la más antigua, esto es también reflejo de la
situación de la investigación en los paises de América del Sur, donde el análisis de los artefactos no es
más una prioridad, excepto por las piezas más notables y en particular las puntas de proyectil. Las
razones de este desinterés son muchas. Pero, la más importante parece que es la tendencia a
renunciar a estos estudios líticos, como si todo hubiese sido dicho, y donde quedara muy poco por
decir, si comparamos con las grandes cuestiones sociales que fueron y son levantadas a través de las
modelizaciones. Tal situación refleja la evolución histórica de los métodos de investigación durante el
siglo XX. La tipología permitió organizar un poco la verdadera miscelania de los nombres dados a los
artefactos, pero tenía como objetivo principal la comparación de los conjuntos. Sin embargo dar un
nombre ya es dar un sentido, y si a esto le agregamos que el nombre tiene una connotación funcional
como punta de proyectil, raspador, cuchillo etc. Con todo, excepto para algunos artefactos que
pertenecen a la memoria colectiva, , para los cuales existe pues una concordancia funcional pasada y
presente, la mayoría de los otros objetos están fuera de toda memoria. Que podemos decir de ellos
entonces ? Las respuestas son diferentes de un investigador a otro. Algunos pueden descartar estos
artefactos negando un valor informativo, porque son considerados el resultado de comportamientos
expeditivos y por lo tanto no pueden ser comparados. Otros les atribuyen un nombre « artificial y
temporario », pero que se vuelven perennes y que terminan por asimilarse al artefacto. En respuesta a
esta « deshumanización », la tecnología lítica apareció como la manera de reposicionar la mano del
hombre detrás de cada objeto. Es así que muchos campos de investigación se abrieron. El más antiguo
y el más corriente fue el camino de lo « produccional ». A través de la experimentación, se intentó
reconstruir los conocimientos y « el saber hacer » técnico que se necesitaba para la producción de tal
o cual artefacto. Tal opción permitió grandes avances sobre la dimensión cognitiva de las actividades
de talla. En paralelo a este desarrollo, una nueva terminología fue establecida permitiendo comunicar
y también comparar las actividades humanas cuya memoria había sido parcialmente recuperada.
Algunos de los artículos aquí publicados ilustran este aspecto de la investigación. Sin embargo si este
eje permitió comprender las modalidades de producción, ella no permitió comprender mejor los objetos
que se sitúan fuera de nuestra memoria. Llegamos a veces al paradoxo sorprendente de conocer los
esquemas operatorios que permitían obtener herramientas, sin conocer su función, ni su modo de
funcionamiento, excepto, evidentemente los que pertenecen a nuestra memoria. Como penetrar en

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esta memoria desaparecida y fornecer las informaciones lo más cercanas a la verdad tecno-funcional
de estas herramientas ? El desafío del comienzo del siglo XXI fue el de desarrollar este nuevo eje de
la tecnología lítica. El camino no es ni sera facil, y las respuestas sólo vendrán lentamente. Se deberá
resistir a la tentación de la modelización antes de disponer de verdaderas respuestas obtenidas de las
colecciones, de las que previamente nos habremos asegurado de su homogeneidad y la ausencia de
una colecta selectiva. Eso implica que nos apoyemos sobre nuevas excavaciones y con nuevos
métodos. Esto no significa que las antiguas colecciones no sean informativas y que deban ser
descartadas. ¡ De ninguna manera! Sepamos adaptar solamente nuestras preguntas a las posibilidades
que ofrece cada conjunto de artefactos.

Quisieramos terminar esta breve conclusión con algunas recomendaciones. Los métodos de
investigación evolucionan en función de los descubrimientos y de los cuestionamientos. Cada etapa
fue necesaria, no hay un pasado detestable y un futuro radiante. Cada investigador se inscribe en la
historia de su diciplina. Tenemos la suerte en el principio de este siglo de estar en un período de
renovación metodológica que posee una dimensión heurística hasta ahora insospechada, está en
nosotros en aprovechar la situación y de devolverle al análisis de los artefactos su verdadero lugar.
Recordemos que para esos períodos antiguos solamente esos vestigios materiales llegan hasta
nosotros. Si la etnoarqueología puede aclararnos sobre algunos casos particulares, ella no es en
ningun caso una version actual del pasado. Los hombres de la prehistoria que produjeron los artefactos
en los cuales trabajamos murieron, llevando de forma definitiva la mayor parte de su memoria. Sin
embargo, quedó la memoria epifilo-genética contenida en los artefactos. Pero cuidado, la arqueología
no tiene como objetivo profetizar el porvenir para explicar el presente. La evolución no fue concebida
como un modelo aplicable en forma universal, proponiendo también una visión universal del porvenir.
La tecnología lítica nos muestra por el contrario un mundo donde domina la alteridad, testimoño de
historias diferentes. El largo tiempo que nos ofrece la prehistoria debe fornecernos la ocasión de poner
en evidencia la diversidad de las culturas , primeramente en la capacidade para transformarse. Con
todo no hay transformación sin memorias, y no existe un único modelo de transformación : memoria y
alteridad deben ser las palabras-llave de nuestra especialidad.

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SAB
A Sociedade de Arqueologia Brasileira é uma associação civil de caráter científico, de direito privado e sem fins lucrativos, que tem por objeto
congregar arqueólogos e demais especialistas dedicados ao ensino,à pesquisa e à prática da arqueologia e áreas afins, visando promover o
conhecimento e a divulgação de assuntos referentes à arqueologia e ao patrimônio arqueológico. Estatuto e Regimento clique em Institucional e
depois em Documentos.
http://www.sabnet.com.br/
https://www.facebook.com/pages/Sociedade-de-Arqueologia-Brasileira/224806534376135?ref=tn_tnmn

UISPP
The International Union of Prehistoric and Protohistoric Sciences (Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques – UISPP)
was founded on May 28th, 1931, in Berne, and integrates all sciences related to prehistoric and protohistoric development: archaeology, anthropology,
palaeontology, geology, zoology, botany, environment, physics, chemistry, geography, history, numismatics, epigraphy, mathematics and other.
Research on adaptation mechanisms and human societies’ behaviour dynamics are ate the centre of the scientific interest of UISPP. For this aim,
UISPP periodically organises a world congress of prehistoric and protohistoric sciences, on which occasion the progress of knowledge is presented
and common research goals are set. For these, UISPP creates scientific commissions devoted to specialised research themes.
The increasing specialisation of disciplines, of organisations and of scientific events requires a particular effort for their integration and
communication, UISPP taking such responsibility. It secures the promotion of pluri-disciplinary and inter-institutional collaborations through the
regional and thematic scientific commissions and affiliated organisations, sharing similar objectives, as well as with other scientific institutions.
UISPP is a member of the Unesco associate International Council of Philosophy and Human Sciences, since September 29th, 1955. As
an international association of scholars, its aim is the collaboration of scholars from all countries through initiatives that may contribute for the
advancement of prehistoric and protohistoric sciences, based on full academic freedom and refusing any sort of discrimination based on race,
philosophical or ideological judgement, ethnic or geographic affiliation, nationality, sex, language or other, since discrimination is, by definition, the
negation of the scientific approach. It also rejects any attempts of fictional rewriting of the past or of negationism, and it doesn’t exclude any bona
fide scholar from its scientific activities.
The XVI congress of UISPP was held in Florianópolis, Brazil, in 2011, with over 1.000 researchers, mainly from Latin America. In this
occasion, the permanent council decided to organise the next two congresses with intervals of 3 years. The XVII congress will be organised in
Burgos (Spain) in 2014 (August 31st-September 7th), and the XVIII congress will be organised in Melbourne (Australia) in 2017.

Proceedings of the XVI world Congress of the International Union of Prehistoric and Protohistoric Sciences
Actes du XVI Congrès mondial de l’Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques
Secretary of the Congress: Rossano Lopes Bastos
President of the Congress National Commission: Erika Robrhan-Gonzalez
Elected Bureau (2011-2014): President: Jean Bourgeois, Secretary General: Luiz Oosterbeek, Treasurer: François Djindjian
Contacts:
General Secretariat of the U.I.S.P.P. – International Union of Prehistoric and Protohistoric Sciences
Instituto Politécnico de Tomar, Av. Dr. Cândido Madureira 13, 2300 TOMAR
Email: uispp@ipt.pt

1ère impression
COPYMEDIA 33693 Mérignac
Achevé d’imprimer à l’été 2014
Dépôt légal août 2014
@rchéo-éditions.com 24130 Prigonrieux

Ce livre existe aussi en version numérique,


en vente sur le site :
www.archeo-editions.com

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