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LesEco.

ma20/04/2021

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La loi sur l’AMO qui est applicable depuis 2005 sera révisée en tenant compte
des exigences imposées par la loi-cadre sur la couverture sociale, et ce, dans
l’objectif de doter la nouvelle instance de gouvernance du système de
protection.
L’amélioration du niveau de santé constitue l’une des composantes essentielles de
la refonte du régime de la couverture médicale de base, applicable depuis plus de
15 années avec l’entrée en vigueur de la loi 65-00 portant sur la couverture
médicale de base. Aujourd’hui, ce cadre légal sera révisé pour tenir compte des
exigences imposées par la loi-cadre sur la couverture sociale et «assurer à
l’ensemble de la population l’égalité et l’équité dans l’accès aux soins, cette priorité
faisant l’objet d’un consensus national», précise le cadre de référence de la
législation projetée. Le législateur devra ainsi instaurer un cadre légal qui consacre
l’engagement de l’État à garantir les prestations de santé préventives, ainsi que la
répartition équitable de l’offre des soins sur l’ensemble du territoire national.

Dépasser la logique de l’assistanat


Les personnes économiquement faibles et qui ne sont assujetties à aucun des
régimes d’assistance médicale étaient éligibles à la prise en charge de leurs soins,
conformément à la loi 65-00 sur l’assurance maladie obligatoire (AMO). La
nouvelle loi en cours de finalisation constituera le fondement du Code de la
protection sociale en matière de santé, ainsi que plusieurs dispositifs et mesures
d’accompagnement, essentiellement les décrets d’application qui devront être
soumis aux partenaires sociaux et tous les organismes intervenant dans ce
processus, en vue d’aboutir à une formule consensuelle du nouveau dispositif légal.
Les données de l’exécutif indiquent qu’environ 22 millions de Marocains, dont
11,4 millions d’adhérents au Régime d’assistance médicale (RAMED), et 11
millions de professionnels, commerçants, agriculteurs, artisans et ceux exerçant une
profession libérale, bénéficieront du régime de l’AMO avec les mêmes services et
paniers de soins dont bénéficient actuellement les salariés du secteur privé. Il est à
noter que l’État prendra en charge les frais d’abonnement des 11 millions de
bénéficiaires de l’actuel RAMED appartenant aux catégories vulnérables et
pauvres, avec une enveloppe annuelle de l’ordre de 9 MMDH, soit une
augmentation annuelle de 7 MMDH par rapport aux dépenses liées à l’achat de
médicaments dans le cadre du RAMED. À cet effet, une enveloppe de 4,2 MMDH
a été allouée au titre de la loi de Finances pour l’année 2021.
Des réformes structurelles en parallèle
Le nouveau dispositif légal de l’AMO mobilisera un ensemble de structures qui
seront chargées de veiller à la bonne application des nouvelles normes de la
couverture sociale. Le plan d’action du gouvernement, qui sera lancé dans les plus
brefs délais, prévoit «la réhabilitation des hôpitaux, l’instauration du respect du
procédé de traitement, la promotion des ressources humaines et le développement
du système d’information». A cela s’ajoute «la réforme du système de
compensation pour pouvoir remédier aux dysfonctionnements relevés dans le
ciblage des catégories éligibles au soutien, parallèlement à l’activation du Registre
social unifié». L’exécutif s’est également engagé à «la mise en œuvre de la loi-
cadre conformément aux objectifs, aux axes et au calendrier royal, et tient en même
temps à faire impliquer tous les acteurs dans le processus de la mise en œuvre de
cette réforme».
L’urgence de mobiliser les ressources budgétaires
La refonte du régime de l’AMO oblige le gouvernement à mobiliser les ressources
financières nécessaires. En plus des marges financières résultant de la compilation
des programmes de soutien actuels, caractérisés par la dispersion et le manque
d’efficacité, l’État compte surtout tirer profit de la réforme progressive du système
de compensation. Ceci, à travers l’allocation de ressources fiscales, notamment la
contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus, ainsi que la taxe
intérieure de consommation sur les pneumatiques approuvée dans le cadre de la loi
de Finances 2021, ou encore à travers des subventions du budget général de l’État.
Un plan de financement global sera établi dans l’optique d’assurer la pérennité du
nouveau système de protection sociale et sanitaire qui sera prévu par la loi projetée
sur l’AMO.
Le calendrier préliminaire bientôt validé
L’examen et l’adoption du nouveau dispositif légal sera le fait générateur des
premières étapes de cette réforme, qui porteront sur la concrétisation du régime de
l’AMO relatif aux catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et
des non-salariées exerçant une activité libérale, assujetties à l’Impôt sur le revenu
selon le régime de la Contribution professionnelle unique. Un effort parallèle sera
déployé au profit des autres catégories, à savoir les agriculteurs, les commerçants et
les artisans, pour les faire bénéficier de l’AMO de base. De même, des mesures
similaires seront entreprises sur les plans législatif, réglementaire, financier et
technique afin de permettre aux catégories des pauvres et des vulnérables, inscrites
actuellement au RAMED, de bénéficier de l’assurance maladie obligatoire de base
à partir de 2022.
Le taux de couverture et les conditions de remboursement également présents
Le nouvel arsenal légal devra détailler les modalités de remboursement ou la prise
en charge directe d’une partie des frais de soins. Le taux de couverture et les
conditions de remboursement par prestation feront l’objet d’un examen approfondi,
en vue d’éditer les décrets d’application dans les délais fixés par la loi-cadre. Il faut
dire que la tarification nationale de référence, prévue par l’article 12 de la loi 65-00,
devra aussi s’adapter aux exigences de la généralisation, que ce soit pour le tarif
national de référence des prix des médicaments ou les appareillages et les
dispositifs médicaux, avec une forte implication de l’Agence nationale de
l’assurance maladie (ANAM) dans l’élaboration des nouvelles réglementations.

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