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IDE D
LE G U

comment
écrire un
ROMAN
christelle lebailly
Présentation
Bonjour et bienvenue dans ce guide « Comment écrire un roman ».

Il s’agit du premier numéro d’une série de supports que j’aimerais envoyer aux abon-
nés de ma newsletter, comme une façon de vous remercier de me suivre, mais surtout, de
partager ce que j’ai appris lors de mes années d’écriture et de vie professionnelle dans le
monde de l’édition.

Ce guide s’adresse à tous les auteurs, que vous hésitiez à vous lancer, que vous soyez en
cours de rédaction de votre premier projet, ou que vous ayez achevé plusieurs ouvrages.
Les points développés ici seront approfondis dans les vidéos sur ma chaîne YouTube, mais
cette synthèse a l’avantage de rassembler toutes les étapes du processus d’écriture dans un
même PDF.

Vous êtes libres d’en faire ce que vous voulez. Imprimez-le, partagez-le, donnez-le. Autant
de fois qu’il vous plaira. Vous n’avez juste pas le droit de le vendre ni de le jeter sur la voie
publique.

J’espère sincèrement que ce petit manuel vous aidera à avancer dans vos projets. N’hési-
tez pas à me faire vos retours en tout cas, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Christelle Lebailly

2 ©Christelle Lebailly
Un peu plus sur moi
Un peu plus sur moi
La passion de l’écriture m’est littéralement tombée dessus.
Cela faisait des années que j’inventais des histoires, et créais des
univers où je passais mes journées. Et puis je l’ai senti. L’électro-
choc. Mon cœur s’est accéléré, et un sentiment de bonheur m’a
traversée. J’étais tombée amoureuse. Amoureuse d’une histoire
particulière, et que j’avais envie de partager tellement elle m’en-
thousiasmait.

Je m’y suis attelée sans tarder, et surtout, sans savoir dans quoi je m’embarquais. Je ne
possédais aucune théorie, nul support… je n’avais que ce feu qui brûlait en moi. Les pre-
mières pages se sont écrites seules, et les difficultés sont arrivées. Certes, j’avais une idée,
mais les idées font-elles des romans  ? Sont-elles suffisantes  ? J’adorais mes personnages,
mais mes lecteurs les aimeraient-ils aussi ? Je ne les creusais pas tant que cela pendant
la narration, inutile, je connaissais chacune de leurs facettes comme si je les avais mis au
monde. Les défauts ne m’ont pas tout de suite sauté aux yeux. En revanche, ils chiffonnaient
la personne qui s’était proposée de me relire (au moins, j’avais déjà le réflexe du relecteur !).

Et puis, un nouveau récit est arrivé, puis un autre. Je voulais commencer tous les projets
en même temps, j’écrivais trois pages de chacun, avant de passer au suivant.

Ce premier ouvrage (qui a fait naître en moi la passion de l’écriture) n’a jamais été ache-
vé. Il ne dépasse pas la vingtaine de pages. Et honnêtement, il est très mauvais. Non pas que
mes travaux actuels soient parfaits, loin de là, mais celui-ci est particulièrement nul. Je me
suis promis d’y revenir un jour, lorsque je me sentirai prête, mais j’ai choisi de me consacrer
à d’autres projets, que je sentais plus volatiles. Cette première idée ne me quittera jamais,
je l’ai même ancrée/encrée dans ma peau, et viendra un jour où je la retravaillerai comme

3 ©Christelle Lebailly
Un peu plus sur moi >> suite
j’aurais dû le faire à l’époque.

Avec le temps, j’ai cherché à collecter le maximum d’informations. J’ai choisi de travailler
dans l’édition pour maîtriser tous les aspects du livre ; le côté éditorial, fabrication, diffusion,
promotion. J’ai lu plein d’ouvrages de narration. Me suis abonnée à beaucoup de chaînes You-
Tube de conseils d’écriture. Et surtout, j’ai travaillé d’arrache-pied sur mes livres, en essayant
d’apprendre un peu de mes erreurs tous les jours.

Aujourd’hui, je vous livre ce guide, concis, pratique, qui reprend les bases qu’il me man-
quait lorsque j’ai commencé. Pour les débutants, il peut servir de trame à suivre. Pour les
auteurs confirmés, il peut servir de mémo.

Bonne lecture !

4 ©Christelle Lebailly
Trouver l’idée
Toute histoire provient d’une idée. Ce peut être un personnage, un univers, un concept…
Personnellement, j’aime beaucoup partir des concepts car j’adore les phrases commençant
par « Et si… ? », mais chacun ses sources d’inspiration.

Si vous n’avez pas d’idée, je vous invite à vous référer à ma vidéo « Comment trouver
l’inspiration », car je pense qu’elle présente de manière assez claire toutes les ressources
que vous pouvez utiliser. Et si vous êtes pressé, et n’avez pas envie d’aller sur YouTube, je
vous conseille de chercher des prompts d’écriture sur Internet. C’est pour moi le meilleur
conseil que j’ai donné dans cette vidéo. Les prompts sont des résumés très succincts d’un
scénario. Vous pouvez en trouver sur Instagram, sur le compte writing.pompt.s qui est
mon préféré. Ces idées sont libres, et peut-être qu’elles vous inspireront autant qu’elles ont
su m’intriguer.

Pour les autres, une fois qu’une idée s’est faufilée dans votre tête, il va falloir l’étudier. Car
non, toutes les idées ne se transforment pas en roman. Certaines vont s’épuiser en quelques
pages, d’autres vous faire tourner en bourrique, d’autres se révéler décevantes. Même si
vous avez envie de vous lancer à corps perdu dans l’écriture, je vous recommande de noter
une poignée d’éléments : des actions, rebondissements, révélations. Tout ce qui complète
votre idée originelle et permet de vous assurer qu’elle est exploitable. En fait, il faut vous
assurer que vous avez de quoi tenir sur la longueur. Il n’y a rien de plus rageant que de dé-
buter une histoire et de se retrouver en panne sèche au bout de cinq pages.

Enfin, il faut que cette idée vous passionne. Ecrire un roman est long, et difficile. Si vous
manquez de motivation, vous n’arriverez jamais à la fin et ressentirez une profonde décep-
tion. Toutes les idées ne conviennent pas à tous les auteurs, nous possédons chacun notre
sensibilité, alors n’hésitez pas à en laisser passer une si elle ne vous intéresse pas. D’autres
surgiront. Et au fond, c’est un peu comme les relations amoureuses. Lorsque vous croiserez
la bonne, vous le saurez.

5 ©Christelle Lebailly
Trouver son mode de fonctionnement
Saviez-vous qu’il existe deux types d’auteurs ? On les nomme les « structuraux » et
les « scripturaux ». Parfois, il arrive que ces deux modes de fonctionnement se mélangent
pour créer une nouvelle créature, que l’on peut appeler « hybride ».

Tout d’abord, revenons à la base. De quoi parle-t-on lorsqu’on dit « structuraux » ou


« scripturaux » ?

Un auteur structural ressentira le besoin de planifier tous les éléments de son ouvrage.
Il créera des synopsis pour ses chapitres, connaîtra la plupart des actions à venir, et ce avant
d’écrire la première phrase de son manuscrit.

Un auteur scriptural se donnera plus de libertés. Il aura une vague idée des événements,
pensera de temps en temps à la fin, et surtout, se laissera guider le long de l’écriture sans
préparer de plan à l’avance.

Les deux modèles sont bons, il faut simplement définir celui auquel vous appartenez.
Pour ma part, je ne commence jamais avec un plan. J’aime découvrir ce qu’il va arriver lors
des chapitres, et je suis pour ainsi dire ma première lectrice. Cependant, lorsque j’ai écrit
1/3 de l’ouvrage, je ressens le besoin d’arrêter l’écriture, de prendre un carnet, et de me
demander : « Et après ? » C’est là que je rédige une ébauche de plan, que j’étofferai lorsque
je serai rendue à la moitié du livre. Ce plan sera une liste d’événements dans l’ordre chro-
nologique, que je me sentirai libre de modifier, déplacer, et supprimer. Mais, cela me permet
de me rassurer car j’ai un cap.

Trouver son mode de fonctionnement est primordial, car un auteur structural sera in-
capable de se lancer à l’aveuglette dans un projet. Il se retrouvera vite bloqué, éloigné de
ses repères, et pourrait en ressentir une grande frustration. à l’inverse, suivre votre nature
vous procurera un grand confort d’écriture et vous aidera à terminer votre manuscrit.Alors,
choisissez un camp, ou devenez un hybride, mais trouvez votre modèle.

6 ©Christelle Lebailly
Choisir son temps de narration
Beaucoup d’auteurs se posent des questions à propos du temps qu’ils devraient choisir.
Je dirais que ce choix, avant d’être pratique, doit être personnel. De mon côté, je n’aime pas
les récits au présent. Cela me dérange, même si le livre est exceptionnel, et je pense que je
serais incapable d’écrire un jour à ce temps. Posez-vous donc la question : qu’aimez-vous
lire ? Des récits au présent ou au passé ?

Ensuite, si votre cœur balance toujours, voici quelques points qui pourront vous décider :

♦♦ La plupart des romans s’écrivent au passé.

♦♦ Le présent est très utilisé dans les romances et histoires contemporaines car il dy-
namise l’action.

♦♦ Le passé est au contraire privilégié dans la fantasy, le fantastique, ou le thriller.

♦♦ Le présent s’accorde parfaitement à un récit à la première personne du singulier.

♦♦ Le passé et la troisième personne du singulier s’entendent à merveille.

Chaque temps a ses qualités et ses défauts. Par exemple, la narration au présent peut se
révéler dangereuse, car on tombe très facilement dans la description d’actions inutiles, et la
répétition du « je ». Exemple : Je prends un verre d’eau, et le bois à petites gorgées. Je me
sens mal. Peut-être dois-je dû lui avouer la vérité tant que je le peux encore ? Je m’appuie
contre la table, soudain lasse. Qu’ai-je fait ?

Réussir une narration au présent est particulièrement difficile, contrairement à ce que


l’on pourrait croire. Les actions doivent être subtilement gérées pour ne pas devenir redon-
dantes et ennuyeuses.

7 ©Christelle Lebailly
Choisir son temps de narration >> suite
Une narration au passé elle, peut vite devenir insoluble. Mal gérés, l’imparfait et le passé
simple peuvent se mélanger et perdre leurs particularités. Le texte est alors pompeux et
lourd.

Prenez ces paramètres en compte et demandez-vous comment vous avez envie de ra-
conter votre histoire. Si vous hésitez encore, essayez d’écrire quelques passages dans les
deux temps. Il y en aura alors forcément un qui vous séduira plus que l’autre.

Present

8 ©Christelle Lebailly
Choisir son type de narration
Autre point important, il faut choisir le point de vue que vous souhaitez donner à votre
récit. Des tas d’articles existent à ce sujet, et je me souviens de l’avoir étudié au collège.Voici
donc une brève synthèse.

Un narrateur interne racontera l’histoire à travers les yeux d’un personnage. C’est-
à-dire qu’il aura accès à toutes les informations dudit protagoniste (ses émotions, ses pen-
sées), mais ne saura absolument pas ce qu’il se passe dans la tête des autres. Ce genre de
narration s’utilise avec la première personne du singulier.

Un narrateur externe, lui, utilisera la troisième personne du singulier, et pourra agir


selon trois modèles :

♦♦ Focalisation interne : ça ressemble au narrateur interne expliqué juste au-dessus,


c’est juste qu’on utilisera le il/elle au lieu du je. On connaîtra les pensées du person-
nage principal, mais on ignorera celles des autres.

♦♦ Focalisation externe : on ne connaît les pensées/sentiments de personne, comme si


les scènes étaient celles d’un film. Seules les actions et descriptions sont détaillées.

♦♦ Focalisation omnisciente : le lecteur a accès aux pensées et sentiments de tout le


monde, ce qui veut dire qu’il a accès à plus d’informations que le personnage prin-
cipal.

Vous devez donc choisir parmi ces quatre possibilités celle qui vous intéresse le plus, et
qui vous paraît la plus pertinente pour votre histoire. Chacun de ces points de vue a ses
avantages et inconvénients. Par exemple, la narration interne au « je » peut vite devenir re-
dondante et demande une assez grande maîtrise pour être bien exécutée. En revanche, elle
permet de créer une connexion avec le lecteur, qui vit à travers le personnage.

9 ©Christelle Lebailly
Faire ses recherches

Tous les romans demandent un mininum de recherches à un moment ou à un autre.


Bien sûr, certains genres en demanderont davantage. Je pense notamment aux romans his-
toriques, mais les polars requièrent également des connaissances à propos du système judi-
ciaire ou des mesures médico-légales, et si vous écrivez un thriller politique, il vous faudra
bien sûr creuser le sujet.

Les recherches sont importantes car elles vous permettront dans un premier temps de
développer votre intrigue, et de limiter les risques d’incohérences. Par exemple, j’ai appris
un jour qu’il n’y avait pas de son dans l’espace. Alors, si vous écrivez de la science-fiction,
ne parlez pas d’une explosion qui s’est fait entendre à des kilomètres à la ronde sinon les
lecteurs avertis hurleront au scandale.

Faites des fiches en regroupant les points sur lesquels vous vous êtes renseigné pour
ne rien oublier. Surlignez les axes qui vous paraissent intéressants, et ce que vous pourriez
exploiter.

De mon côté, je fais quelques recherches avant de commencer un manuscrit, mais je


préfère l’étoffer au fur et à mesure, avant que mon premier élan ne s’éteigne et qu’un autre
projet tente de me séduire.

Pour les auteurs de fantasy, vous devrez bien évidemment développer votre monde avant
de vous attaquer à l’écriture. Faites une carte (dessinez-la pour vous rendre compte de la
position de vos villes par exemple, et estimez l’échelle), développez un bestiaire, la société,
etc. En revanche n’oubliez pas, toutes ces recherches vous servent à étoffer votre histoire,
et non l’inverse ! Vous écrivez un roman, pas une encyclopédie.

10 ©Christelle Lebailly
Construction de l’intrigue
Si vous n’avez pas d’intrigue, interrogez-vous, car un bouquin n’est rien sans cela, peu
importe le genre. Il faut que votre ouvrage se construise autour d’un problème, ou d’une
question. Ce fil narratif devra bien évidemment être résolu à la fin (même partiellement en
cas de suite).

Concernant la construction en elle-même, vous connaissez sans doute la théorie, mais il


n’est pas inutile de la rappeler.

♦♦ Tout d’abord, le début de votre histoire est une introduction. Il permet de faire
connaissance avec vos personnages, planter l’intrigue, mais attention à ne pas tomber
dans la sur-information. Amenez les éléments en douceur pour que le lecteur ne se
retrouve pas dépassé.

♦♦ Cette première partie se clôt avec ce qu’on appelle un point pivot. En gros, l’élé-
ment déclencheur de votre intrigue, le moment où la vie du héros bascule.

♦♦ Ensuite, nous avons le développement. Là, on apprend à mieux connaître le héros,


l’intrigue se développe. Cette phase va être interrompue par un point de non-re-
tour, c’est-à-dire le moment où le héros décide de ne pas faire machine arrière. Un
tournant est visible à ce moment-là dans le récit, les péripéties s’enchaînent ensuite.

♦♦ à la fin, il doit y avoir une confrontation. Peu importe avec qui, ou avec quoi (un
ennemi, un système, un secret, un démon intérieur), et surtout, n’oubliez pas de ré-
pondre à toutes les portes ouvertes pendant le récit.

Même si vous appartenez au groupe des auteurs scripturaux, je pense qu’il faut savoir un
minimum où l’histoire va vous mener pour l’écrire. Pourquoi ? Tout simplement parce que
vous pourriez vite vous retrouver à court d’idées, dans un cul de sac, ou avec des incohé-
rences monumentales.

11 ©Christelle Lebailly
Construction de l’intrigue >> suite
Vous n’êtes pas obligé de faire un plan, mais notez tout de même les idées qui vous
viennent au fur et à mesure, et essayez de prendre un peu de recul de temps à autre pour
voir où votre imagination vous mène.

Pour les structuraux, découpez votre histoire en chapitres, notez les éléments qui s’y
déroulent et essayez de voir si vous obtenez un rythme. C’est-à-dire, alternez-vous des
moments forts en émotion, avec des moments de repos ? Votre récit voit-il une montée
en tension à l’approche de la fin  ? Vos chapitres se terminent-ils de manière intrigante  ?
J’entends par là, donnent-ils envie à un potentiel lecteur, à trois heures du matin, de se dire
« bon, juste un dernier et j’arrête » ?

Pour que votre ouvrage ne soit pas monotone, il faut relancer l’intérêt du lecteur de
temps en temps, qu’il sente que l’intrigue avance.

12 ©Christelle Lebailly
Création des personnages
Créer un personnage n’est en général pas difficile pour un auteur, c’est même souvent
lui qui s’impose à son esprit et lui donne envie de débuter une histoire. Le plus difficile, bien
souvent, est de le développer.

Tout d’abord, son apparence physique. Un auteur arrive généralement à bien imaginer
son personnage. Il visualise sa corpulence, la couleur de ses cheveux, son teint, la forme de
ses yeux… mais le plus difficile est parfois de le décrire à autrui. évitez les descriptions type :
« Margaux était grande, brune, avec des yeux verts. Elle pesait 68 kilos pour 1 mètre 65. » Ce
n’est pas très littéraire, et le lecteur aura du mal à se la représenter. Le mieux est de don-
ner quelques détails sur lesquels le lecteur va se focaliser, qui en diront beaucoup plus sur
la Margaux en question. Par exemple, des lèvres boudeuses, un nez épaté, des pommettes
saillantes, des yeux délavés etc.

Il est important de retenir qu’il y a peu de chances que le lecteur se représente le même
personnage que vous, il est donc inutile de l’ensevelir sous des descriptions hyper pointues
si vous n’êtes pas à l’aise avec ça. Choisissez quelques indications qui différencient votre
personnage des autres, et faites attention au ton que vous employez. Si vous insistez sur la
forme des lèvres, la longueur des cils, et sa longue chevelure d’ébène, cela n’a pas le même
effet que si vous vous attardez sur ses taches de rousseur, ses jambes semblables à des
cannes, et ses traits tirés par la fatigue.

Parlons maintenant de la psychologie.

Votre personnage doit avoir des qualités, et des défauts. Comme tout le monde. Les
personnages parfaits sont ennuyeux, voire antipathiques. Et inutile de lui donner le genre de
défauts qu’on prétend avoir pendant un entretien d’embauche, comme le fameux : « Moi ?
Je suis perfectionniste. »

13 ©Christelle Lebailly
Création des personnages >> suite
Il faut déterminer les traits de caractère de votre héros, et pour cela, vous pouvez vous
appuyer sur votre entourage. Un rougissement est un signe de timidité. Une carotide qui
palpite un signe d’énervement. Des ongles rongés un signe de stress. Cela, le lecteur doit
le savoir pour connaître votre personnage, mais inutile de partir dans de longs passages
narratifs. Introduisez des actions, comme des petites touches discrètes, qui permettent de
cerner l’individu.

Ensuite, il va falloir trouver ce qui l’anime. Pourquoi affronte-t-il le danger au lieu de


s’enfuir ? Pourquoi a-t-il peur de s’engager dans une nouvelle relation ? Ce trait majeur vous
permettra de connaître sa ligne intérieure.

Point important : votre héros doit évoluer tout au long de l’histoire. Car oui, le person-
nage à la fin de l’ouvrage doit être différent du personnage des premiers chapitres. Ce qu’il
s’est passé l’a forcément métamorphosé, sinon, le lecteur peut penser que toutes les péri-
péties n’ont servi à rien. Il peut avoir grandi en ouverture d’esprit, en maturité, ce que vous
souhaitez, mais une progression doit être visible.

Enfin, il ne faut pas oublier un aspect primordial. Votre héros doit être le moteur de
l’action. Il doit prendre des décisions, être autonome. Ne laissez pas les autres personnages
le conduire à un endroit, avant de le balader dans un autre. Il y a bien sûr des histoires qui
impliquent qu’à un moment le héros perd le contrôle (quand Katniss est emmenée au Capi-
tol, ou Harry Potter emmené à Poudlard), mais votre personnage doit reprendre le dessus.
Katniss choisit de se rebeller, et lutte pour survivre, c’est elle qui prend en charge Peeta.
Harry Potter, lui, enquête sur la pierre philosophale, chasse un troll, etc.

Si vous avez besoin d’aide pour structurer les informations concernant votre person-
nage, il y a des tas de sites ou de blogs qui proposent des fiche personnages. Je vous mets
un exemple à la page suivante.

14 ©Christelle Lebailly
Fiche Personnage
Prénom : Nom :

social carte d’identité


Sexe : Apparence :

Racines ethniques :

Taille/poids :

Date/lieu de naissance : Habillement :

Signes distinctifs :

Profession : Famille :

Hobbies : Opinions politiques/religieuses :

Secrets : Ambition :
psychologie
Tempérament : Valeurs :

Infos complémentaires :

©Christelle Lebailly
Trouver son rythme
Je pense que la clé du succès en écriture est de connaître son rythme.

Nous avons tous un rythme différent, car nous avons tous des vies différentes. Cer-
tains auteurs se sentent plus à l’aise le matin, d’autres le soir. Les séances peuvent être de
5000 signes, ou plus. L’écriture se faire tous les jours, ou uniquement le week-end. Il n’ap-
partient qu’à vous de définir votre manière de fonctionner.

Par exemple, j’ai appris avec le temps qu’il ne servait à rien de me forcer à écrire tous les
jours. Certes, j’arrive mieux à garder le rythme, mais écrire sous la contrainte n’a jamais fait
avancer qui que ce soit.

L’écriture ne sera pas toujours un plaisir, mais ça n’a pas à être une corvée.

Essayez un peu toutes les options dont vous disposez, et voyez laquelle vous met le plus
à l’aise. Une fois que vous avez trouvé, essayez de vous y tenir en vous octroyant une ré-
compense lorsque votre cession s’est bien passée. Et si une fois ça ne marche pas, ne soyez
pas trop dur avec vous-même.

Si vous cherchez des applications pour vous aider, je vous en recommande deux :

♦♦ Cold Turkey Writer : logiciel qui ne vous permet pas de quitter la page
d’écriture tant que vous n’avez pas atteint l’objectif que vous vous êtes fixé en début
de séance. Et vous ne pouvez rien lancer d’autre en attendant.

♦♦ Writeometer : application qui vous propose un suivi journalier de votre


progression. Entrez votre projet, le nombre de signe total estimé, la date où vous
aimeriez avoir fini, et laissez l’application calculer combien il vous faut écrire tous les
jours pour réussir.

16 ©Christelle Lebailly
Ecriture du premier jet
Ça y’est, vous avez tout pour vous lancer ! Trouvez plusieurs endroits où vous vous sen-
tez à l’aise, et commencez à écrire. Pourquoi plusieurs endroits ? Parce que si vous vous
retrouvez bloqué, cela peut vous aider de changer d’environnement. Au lieu de rester à
votre bureau, allez sur le canapé, dans le lit, au Starbucks, etc. Assurez-vous d’avoir tout ce
dont vous avez besoin à disposition : vos recherches, vos fiches personnage, votre plan si
vous en avez un, vos notes…

Ensuite, une fois que vous êtes prêt, il se peut que vous ayez du mal à écrire les premières
lignes. C’est une chose assez courante chez les auteurs, on ne sait pas par quel bout prendre
notre manuscrit, ni quelle doit être la première phrase (très importante si vous suivez mes
vidéos !).

Il est important de bien choisir sa scène de départ : journée banale qui va voir un
événement la perturber, fait marquant, flashback… Le choix est vaste et dépend de votre
roman.

Si vous avez du mal à franchir le cap, il va falloir vous « forcer ». La plupart du temps,
si un auteur se retrouve bloqué à ce stade, c’est parce qu’il souhaite que son début soit
parfait. Dites-vous que ça ne sera pas le cas, libérez-vous de la pression sur vos épaules, et
forcez-vous à écrire une phrase, puis deux. Et ainsi de suite. Plus facile à dire qu’à faire bien
sûr, mais vous allez être obligé d’en passer par-là pour lancer votre flux d’écriture.

La prochaine borne se situe à mi-chemin, et s’appelle le « syndrome du milieu ». à ce


moment-là, un auteur peut se sentir découragé. L’élan du début s’est évanoui, et la fin paraît
encore lointaine. Accrochez-vous, les choses amusantes vont commencer  ! L’intrigue est
censée s’accélérer à ce stade, il va juste vous falloir un peu de patience. Faites un point à ce
stade-là, voyez si votre histoire tient toujours la route, ce qui a changé par rapport à votre
plan initial, et intégrez les changements pour la suite.

17 ©Christelle Lebailly
Ecriture du premier jet >> suite
Enfin, votre dénouement approche et il est important de se rappeler d’écrire une vraie
fin, même si vous envisagez un tome 2. Si votre ouvrage ne fait que lancer une suite qui sera
bien plus longue, il faut tout de même que quelque chose soit résolu, sinon, votre lecteur
sera déçu. Pareil, fermez toutes les portes ouvertes pendant la narration, intrigues secon-
daires etc., hormis l’axe qui servira à lancer votre tome 2. Savoir quoi résoudre, et quoi
lancer pour la suite peut être difficile, car le lecteur peut crier à l’incohérence, ou au « plot
hole » s’il estime que ça a été mal fait.

18 ©Christelle Lebailly
La réécriture
Vous avez terminé votre premier jet, félicitations !

Vous devez être épuisé, euphorique, motivé pour commencer les corrections là, tout de
suite, mais non. Arrêtez-vous, et savourez déjà votre victoire. Peu de personnes arrivent à
finir un manuscrit, alors félicitez-vous. Allez au restaurant, faire une promenade, ce qui vous
fait plaisir.

Ensuite, laissez votre manuscrit de côté pendant plusieurs semaines. Commencez un


nouveau projet, ou ne faites rien, mais il est important de ne pas revenir sur votre travail
dans un premier temps. Pourquoi ? Car pour réussir une bonne réécriture, il est important
de redécouvrir son histoire avec un œil neuf. Et pour cela, il faut l’oublier.

Lorsque vous estimez que vous avez laissé votre manuscrit de côté assez longtemps,
reprenez-le, et lisez-le. Pendant votre lecture, notez tout ce que vous pensez modifier, les
petites fautes que vous repérez sans vraiment les chercher, les incohérences etc. Corrigez.
Puis, recommencez, cette fois, en intervenant directement sur le texte. Pourquoi ne pas le
faire dès le début ? Parce que je pense qu’on peut se sentir dépassé par la tâche. Si vous
essayez de tout corriger petit à petit, vous pouvez vite vous sentir découragé. Aussi, il est
important d’avoir une vision d’ensemble pour sa première relecture, de lire son ouvrage
comme un lecteur lambda.

Lorsque vous pensez avoir effectué le nombre de vagues de correction nécessaire, cher-
chez des bêta-lecteurs. Vous pouvez demander à votre famille, ou à des amis, en vous
rappelant que leur avis ne sera peut-être pas objectif. Mais l’avis d’inconnus, ou d’autres
auteurs ne le sera pas forcément davantage. Il m’est arrivé de trouver des textes mauvais,
mais j’ai choisi d’édulcorer mon retour auprès d’un auteur pour ne pas risquer de briser sa
motivation. J’ai préféré lui donner des critiques constructives qui permettaient d’améliorer
son écriture en général, la manière de ficeler ses intrigues, plutôt que de critiquer point par
point son travail sur ce projet-ci.

19 ©Christelle Lebailly
La réécriture >> suite
Il faut également vous souvenir qu’un avis reste personnel, je n’ai pas aimé le manuscrit
de cet auteur pour des tas de raisons, mais peut-être qu’une autre personne l’appréciera. Il
y a des critères qui me semblent évidents, comme le style (bon ou mauvais), la construction
de l’histoire, la cohérence, la profondeur, mais il y a tout de même une part de sensibilité qui
est propre à chacun.

Tout cela pour vous dire qu’en ce qui me concerne, le bêta-lecteur rêvé est un chroni-
queur/blogueur. Ces personnes sont de grands lecteurs, habitués à repérer les défauts,
autant qu’à souligner les points positifs, et dont les critiques sont toujours sincères. Il y a
des chroniqueurs qui seront ravis de servir de bêta-lecteur, donc demandez-leur. En plus, si
vous réussissez à créer un lien avec cette personne, et qu’elle a apprécié votre ouvrage, elle
pourra vous aider pour sa promotion en postant un article.

Lorsque vous avez le retour de votre/vos bêta-lecteur(s), intégrez leurs remarques, ou


faites le choix de ne pas en tenir compte. Vous restez l’auteur, donc c’est à vous de décider
comment l’histoire doit avancer. Cependant, posez-vous la question pour chaque point, et
n’écartez aucune critique d’emblée. Car si une personne vous a fait cette remarque, une
autre pourra vous la faire plus tard, lorsque le livre sera publié.

Conseils de réécriture :

♦♦ Simplifier ses phrases.

♦♦ Ôter les passages inutiles.

♦♦ S’assurer de la cohérence.

♦♦ Vérifier le rythme de chaque chapitre, puis de l’ensemble.

20 ©Christelle Lebailly
La réécriture >> suite
Enfin, lorsque vous avez fait tout ce que vous pouviez pour améliorer votre manuscrit, il
est temps de l’envoyer en correction.

Un professionnel doit corriger votre ouvrage, même si vous pensez ne pas faire de
fautes. Il y a toujours des erreurs de frappe, des coquilles qui restent dans un texte. Je n’ai
jamais vu de manuscrit impeccable, et ce même si l’auteur m’assurait qu’il était un grand
connaisseur de l’orthographe, que le livre avait été relu par son cousin journaliste, et par sa
belle-mère professeure de lettres. Jamais.

Pour mon ouvrage Lula et les Monstres, je n’avais pas le budget pour le faire corriger,
je me suis donc appuyée sur mes propres connaissances (assez pointues !), et la relecture
de mes collègues, qui elles aussi ont un niveau d’orthographe élevé. Eh bien devinez quoi,
il restait des coquilles ! Elles ont été signalées par une gentille chroniqueuse, et je me suis
empressée de les corriger, mais tout de même ! Inutile de vous dire que j’étais morte de
honte, et très reconnaissante de sa vigilance.

Une correction peut être chère, mais je sais que dorénavant je passerai par un profes-
sionnel car il en va de la crédibilité de l’ouvrage. Où trouver un correcteur ? Vous avez des
groupes Facebook de regroupements de correcteurs. Proposez votre projet, et ils vous
soumettront leurs tarifs !

21 ©Christelle Lebailly
Ma formation pour écrire un roman
Vous pensez que vous avez besoin d’aide pour écrire un roman ? Pas de panique, j’ai lancé
une formation pour vous accompagner durant l’écriture !

«Ecrire un premier roman» est une formation pour ceux qui n’ont jamais réussi à aller au
bout d’un premier jet ou qui ont le sentiment qu’ils n’ont jamais exploité le plein potentiel
d’une histoire. En six semaines, nous nous assurons que votre intrigue est solide, vos person-
nages cohérents et je vous donne toutes mes astuces pour les points techniques comme :
réussir ses chapitres, ses descriptions, ses dialogues, améliorer son style, etc.

Chaque semaine, je vous envoie des modules de cours pour vous guider durant l’écriture
et nous nous appelons pendant une heure pour faire le point. Cela vous permet de tester
vos idées, de garder votre motivation, et d’avoir un retour sur votre production.

Des dizaines d’élèves ont déjà testé la formation et l’ont approuvée. Par
exemple, l’une de mes élèves avait toujours eu du mal à aboutir à des histoires so-
lides. Des tas d’idées lui arrivaient en tête (elle a une imagination très fertile), mais
elle peinait à les articuler entre elles. L’intrigue était décousue, les personnages man-
quaient de force et elle n’arrivait pas à dépasser sa pire angoisse : les descriptions.

Grâce à la formation, elle a bouclé son premier roman en un temps record et le re-
travaille actuellement pour le soumettre à l’édition traditionnelle. Voici son retour :
«J’ai beaucoup apprécié la formation, le suivi par téléphone est un vrai plus ! Les modules,
c’est un condensé de bons conseils qui m’ont permis de synthétiser mes idées et sans ça,
je n’y serais jamais arrivée c’est clair ! ça m’a permis d’avoir un premier jet qui a une vraie
structure, qui a du sens et j’ai vraiment senti l’amélioration ! Du coup, je recommande vive-
ment la formation avec toi ! Et les appels sont vraiment utiles, tu conseilles toujours juste,
ça permet d’avoir les idées plus claires, même quand la critique fait mal et qu’il faut tout
réécrire, mais c’est un mal nécessaire pour voir qu’on progresse ensuite.»

Alors si vous aussi vous en avez marre de ne pas réussir à écrire le roman qui trotte dans
votre tête, rendez-vous sur mon site internet à l’adresse suivante :

www.christellelebaillyauteur.com/formations

22 ©Christelle Lebailly
En conclusion
J’espère que ce petit guide vous a aidés ! Merci de votre lecture, et bonne chance pour
l’écriture de votre manuscrit. Le point le plus important lorsqu’on écrit un livre est de ne
pas se décourager, alors accrochez-vous, et pensez à ce moment magique où vous inscrirez
le mot « fin » (écrivez-le même si vous pensez l’enlever par la suite, c’est libérateur !).

Je vous encourage à me suivre sur les réseaux sociaux si ce n’est pas déjà fait, car je
donne des conseils tout au long de la semaine et certains pourront vous aider. Vous trou-
verez les contacts ci-dessous.

Si vous êtes intéressé par la formation, contactes-moi au plus vite pour réserver votre
place car les sessions sont vite remplies :)

Bonne écriture et à très bientôt !

www.ChristelleLebaillyAuteur.com

Christelle Lebailly Auteur Christelle Lebailly Auteur

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23 ©Christelle Lebailly

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