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Énergie fossile et énergie nucléaire

(Sources principales : « La radioactivité est-elle dangereuse ? », Jean-Marc Cavedon, CEA, « La radioactivité alpha », « Uranium 235 », articles de
Wikipédia)

1. La radioactivité
La radioactivité est un des très rares signaux que nous avons de l'infiniment
petit.

La matière est constituée à partir d'atomes. L'atome comprend un noyau et des


électrons qui gravitent autour.

http://www.cirac.org/shroud/Discussion/stable.gif

Les noyaux des atomes radioactifs émettent des particules qui nous informent sur
le fait que le noyau est en cours de transmutation. Après émission de ces
particules, le nouveau noyau est stable : sa transformation est finie.

Nous disons que les particules émises sont des « rayons », et donc que l'atome
est « radioactif ».

1.1 Exemple : La radioactivité alpha ( )


La désintégration alpha peut être vue comme une forme de fission nucléaire où le noyau père se
scinde en deux noyaux fils dont l'un est un noyau d'hélium (constitué de deux protons et deux
neutrons).

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où A représente le nombre de nucléons, et Z le nombre de protons.

Emission d'une particule alpha


https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/79/Alpha_Decay.svg
La particule alpha émise est en mouvement. Elle a donc une énergie cinétique. La
radioactivité alpha de l'atome d'uranium 235 est utilisée dans les réacteurs
nucléaires pour produire de l'énergie.

1.2 Exemple de radioactivité alpha : l'uranium 235


235
L'uranium 235 ( U ), se désintègre spontanément en thorium 231 par
radioactivité α.
235
U → 231 Th+α .
La radioactivité est donc un phénomène naturel.

1.3 Le danger de la radioactivité


Paracelse, un médecin suisse du 16e siècle, nous dit : « C'est la dose qui fait
le poison ».

La radioactivité relève exactement du même schéma que les toxiques, les


champignons, les poisons : une petite dose peut très bien ne pas avoir d'effet
(la radioactivité naturelle, par exemple, n'a pas d'effet délétère). Une grande
dose de radioactivité peut être dangereuse, voire mortelle.

2. Réaction en chaîne
La radioactivité alpha est spontanée mais aléatoire. C'est-à-dire que personne
ne sait quand un atome d'uranium 235 va se désintégrer.
Mais la radioactivité alpha peut être induite par un neutron incident sur le
noyau.
La fission induite de l'uranium 235 par absorption d'un neutron est la réaction
de ce type la plus connue. Elle est du type :

X et Y étant deux noyaux moyennement lourds et généralement radioactifs : on les


appelle des produits de fission.
On voit que de l'uranium 236 est produit, qui lui-même se désintègre en émettant
des neutrons.

2
Ainsi la fission induite d'un noyau d'uranium 235 peut donner deux produits de
fission, le krypton et le baryum, accompagnés de trois neutrons :

En tout, les trois neutrons peuvent provoquer trois fissions, donc 9 neutrons,
eux-mêmes potentiellement à la source de 9 fissions, donc 27 neutrons, etc.
On voit que le nombre de produits de fission (Kr, Ba) augmente très rapidement.
On parle de réaction en chaîne, car un neutron cause la fission d'un noyau
fissile produisant un plus grand nombre de neutrons qui à leur tour causent
d'autres fissions.
Les noyaux de krypton et de baryum sont émis lors d'une fission induite avec une
certaine vitesse. Ils ont donc une énergie cinétique. Si le nombre de fissions
est très grand, l'énergie produite est très grande aussi.

Schéma d'une réaction en chaîne de fission nucléaire


https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9a/Fission_chain_reaction.svg

Si la réaction en chaîne n'est pas maîtrisée, elle mène à une explosion d'une
intensité extrême : c'est ce qu'on cherche dans la bombe atomique.
Dans les réacteurs nucléaires, on maîtrise la réaction en chaîne pour produire
beaucoup d'énergie mais sans explosion.
Etant donné l'inquiétude suscitée par le nucléaire, les exploitants des
centrales nucléaires investissent beaucoup dans la gestion du risque : en
principe, actuellement, tout accident survenant à l'intérieur de la centrale
reste confiné dans la centrale. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le
risque qu'un avion s'écrase sur une centrale nucléaire est pris en compte, et

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une protection extérieure est mise en place pour qu'un avion qui s'écrase sur
une centrale nucléaire n'impacte pas son fonctionnement interne. Mais le risque
zéro n'existera jamais.

2.1 Accidents
En 1985, l'accident nucléaire de Tchernobyl a été provoqué par l'augmentation
incontrôlée de la puissance du réacteur n°4 (suite à une réaction en chaîne non
maîtrisée) conduisant à la fusion du cœur. Cela a entraîné une explosion et la
libération d'importantes quantités d’éléments radioactifs dans l’atmosphère,
provoquant une très large contamination de l'environnement, et de nombreux décès
et maladies survenus immédiatement ou à long terme du fait des irradiations ou
contaminations.
Il s'agit du premier accident classé au niveau 7 sur l'échelle internationale
des événements nucléaires (INES) (le second étant la catastrophe de Fukushima du
11 mars 2011), et il est considéré comme le plus grave accident nucléaire jamais
répertorié.

Etat du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl quelques semaines après


l'explosion
http://www.astrosurf.com/luxorion/Physique/tchernobyl-closup-reacteur.jpg

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Tchernobyl aujourd'hui
http://culturevisuelle.org/catastrophes/files/2011/03/tchernobyl-aujourdhui.jpg

L'accident nucléaire de Fukushima a eu lieu le 11 mars 2011 au Japon, à la suite


d'un séisme et d'un tsunami.
Le séisme du 11 mars 2011 a entraîné un arrêt automatique des réacteurs en
service, la perte accidentelle de l'alimentation électrique et le déclenchement
des groupes électrogènes. La cuve du réacteur a probablement été fissurée à ce
moment-là. À la suite du tsunami provoqué par le séisme, des groupes
électrogènes de secours sont tombés en panne. Des débris ont sans doute obstrué
des prises d'eau. Ces défaillances, couplées à plusieurs erreurs humaines, ont
causé l'arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs
nucléaires. Le défaut de refroidissement des réacteurs a induit des fusions
totales des cœurs d'au moins deux réacteurs nucléaires puis d'importants rejets
radioactifs.
L'accident nucléaire de Fukushima est différent de celui de Tchernobyl : à
Tchernobyl, l'origine de l'accident était interne à la centrale. A Fukushima,
l'origine est extérieure.

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Accident de Fukushima
http://content.time.com/time/photogallery/0,29307,2058823_2276624,00.html

Accident de Fukushima
http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Accident_de_Fukushima/1313084

3. Décroissance radioactive
La décroissance radioactive est la réduction du nombre de noyaux radioactifs
(instables) dans un échantillon. La décroissance radioactive se produit jusqu'à
ce que tous les noyaux de l'échantillon soient stables.
Les noyaux radioactifs se désintègrent. Mais nul ne peut dire quand. L'instant
où un noyau radioactif se désintègre est aléatoire.
Par contre, nous avons des informations statistiques sur l'évolution du nombre

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de noyaux radioactifs dans un échantillon.

3.1 La période radioactive


Par définition, on appelle « période radioactive » (ou demi-vie) T 1/ 2 la durée
au bout de laquelle le nombre de radionucléides présents dans l'échantillon est
réduit de moitié.
Si l'on observe un échantillon de matière radioactive, au bout d'un temps
T 1/ 2 , cet échantillon aura (par définition) perdu la moitié de sa matière, et
il ne restera plus que la moitié de la matière initiale. Mais au bout de deux
fois ce temps, la perte de matière supplémentaire ne porte plus que sur la
moitié restante et non sur le total initial ; au bout de deux fois T 1/ 2 il
restera donc la moitié de la moitié de la matière initiale, c'est-à-dire le
quart. De même, au bout de trois fois T 1/ 2 il ne restera plus que 1/23=1 /8ème
de l'échantillon initial, et ainsi de suite.

Le nombre de noyaux d’un échantillon radioactif diminue de moitié au bout d’un


temps caractéristique appelé " période radioactive".
http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/PeriodeActivite.htm

Les centrales nucléaires produisent des déchets radioactifs de longue demi-vie


(appelés produits de fission, PF) :
• Le césium 135, d'une demi-vie de 2,3 millions d’années.
• Le zirconium 93, d'une demi-vie de 1,53 million d’années.
• Le technétium 99, d'une demi-vie de 211 100 ans.
• L’iode 129, d'une demi-vie de 15,7 millions d’années.
• Le palladium 107, d'une demi-vie de 6,5 millions d’années.
• L’étain 126, d'une demi-vie de 100 000 ans.
• Le sélénium 79, d'une demi-vie de 280 000 ans.

7
Pour ces corps dont la durée de vie est sans rapport avec les échelles de temps
historiques, il n'existe pas de solution définitive actuellement.
La solution généralement employée consiste à les confiner dans une matrice
adaptée et les stocker en couche géologique profonde.
La génération actuelle léguera donc aux générations futures, la gestion, pendant
des millénaires, des déchets nucléaires.

4. Gestion des déchets


Les déchets nucléaires sont très toxiques pour très longtemps. Mais ils sont
localisés. Ils sont donc en théorie gérables.

4.1 « Gestion » des gaz à effet de serre


Les centrales au charbon produisent des déchets : du gaz carbonique CO2.

Ce déchet n'est pas géré, il est émis dans l'atmosphère n'importe où dans le
monde, il impacte toute la planète et les générations futures, car le CO2 est un
gaz à effet de serre.

La Terre émet naturellement des rayonnements infrarouges (c'est-à-dire de basse


énergie). Une partie de ces rayonnements sort de l'atmosphère terrestre et
continue sa route dans l'espace.

Mais certains gaz (appelés « gaz à effet de serre ») ont pour caractéristique
d'absorber une partie des infrarouges émis par la surface de la Terre. Ils
contribuent ainsi au réchauffement climatique.

Comme nous venons de le voir, le CO2 est un gaz à effet de serre. Par
conséquent, les centrales au charbon contribuent au réchauffement climatique,
qui peut induire des catastrophes naturelles.

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L'effet de serre
http://lewebpedagogique.com/changementclimatique1/files/2008/03/effet-serre-thomas-daphney.jpg

4.2 « Gestion » des déchets nucléaires


Comme précisé plus haut, les déchets nucléaires sont localisés, donc gérables :
on les confine dans des enceintes qui protègent la population de la
radioactivité de ces déchets.

Mais la gestion des déchets nucléaires doit continuer sur des millénaires.

Non seulement nous les léguerons aux générations futures, mais nous les
léguerons aux civilisations futures : la civilisation égyptienne a duré un peu
plus de trois millénaires.

La connaissance des hiéroglyphes a ensuite été perdue pendant à peu près 2000
ans, jusqu'au XIXème siècle.

Dans trois millénaires, qui sait si quelqu'un connaîtra encore les écritures et
les langues actuelles ? La connaissance des lieux de stockage des déchets
radioactifs risque donc de se perdre.

C'est pourquoi l'industrie nucléaire emploie des égyptologues pour trouver un


moyen d'assurer à longue échéance la transmission de l'information.

5. Déréglement climatique
L'énergie nucléaire contribue très faiblement au déréglement climatique,
contrairement aux énergies fossiles (gaz, charbon, mazout, ...).

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Mais elle contribue aussi très faiblement à la production d'énergie à l'échelle
mondiale.

Le passage au tout nucléaire pourrait faire économiser 6% des émissions de gaz à


effet de serre. Les mesures d'efficacité énergétique (isolation des bâtiments,
par exemple) pourraient faire économiser 38% des émissions de gaz à effet de
serre, selon les estimations les plus optimistes.

https://commentvalaplanete.wordpress.com/le-rechauffement-climatique/

5. Conclusion
Travail : recenser les avantages et inconvénients de l'électricité nucléaire par
rapport aux énergies fossiles.

Présenter l'ensemble sous forme d'un débat entre un partisan du nucléaire et un


opposant au nucléaire.

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