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8.5.

OSCILLATIONS FORCÉES 93

8.5 Oscillations forcées


8.5.1 Principe
Jusqu’à présent, on a étudié les oscillations en régime libre, c’est-à-dire leur évolution tem-
porelle après une perturbation à un instant t = 0. Considérons une balançoire. On peut l’as-
similer à un pendule, où l’enfant assis joue le rôle de la masse m. Si l’enfant s’écarte de la
position verticale puis se laisse balancer, on est alors en régime libre pseudo-périodique et la
balançoire s’arrêtera assez vite.

Fort logiquement, l’enfant décide d’aller harceler son père pour que ce dernier vienne le pous-
ser et qu’ainsi il puisse jouer à la balançoire plus longtemps. Le père peut faire varier deux
paramètres dans sa façon de pousser l’enfant :

- La force avec laquelle il le pousse.

- La durée entre deux poussées.

Le père dépense de l’énergie à chaque poussée, énergie qui est en partie transmise au mou-
vement de l’enfant. En généralisant, on appellera le père un excitateur et les oscillations de la
balançoire la réponse oscillante du système.

Lancer l’animation du site internet ci-dessous pour visualiser l’expérience d’oscillations for-
cées réalisable au lycée. Régler le facteur de qualité (curseur à gauche) à Q = 2, 5 (sans unité).
Ne faites pas attention au texte sous l’animation.

https ://www.sciences.univ-nantes.fr/sites/genevieve_tulloue/Meca/Oscillateurs/ressort_rsf.php
94 CHAPITRE 8. OSCILLATEURS

8.5.2 Phénomène de résonance


Le comortement du père semble évident car il va simplement rester sur place et attendre que
l’enfant revienne vers lui pour le pousser à nouveau. Que se passerait-il si au lieu d’attendre,
il avançait et essayait de pousser l’enfant en pleine phase de retour ?

Dans ce cas, non seulement cela ne permettrait pas à l’enfant de se balancer plus longtemps,
mais cela l’arrêterait. En effet, l’énergie fournie par le père peut s’ajouter ou se soustraire à
l’énergie de l’enfant en fonction du moment où elle est transmise. Cela signifie qu’en fonction
de la fréquence d’excitation, l’action de l’excitateur peut soit amplifier soit réduire l’ampli-
tude de la réponse oscillante. Il s’agit du phénomène de résonance.

La résonance est un phénomène selon lequel certains systèmes physiques (électriques, mé-
caniques...) sont particulièrement sensibles à certaines fréquences, dites fréquences de ré-
sonance, plutôt qu’à d’autres. Les domaines où la résonance intervient sont innombrables :
balançoire enfantine, mais aussi résonances acoustiques des instruments de musique ou du
tympan, destruction d’un caillot sanguin, cavité LASER...

Dans le domaine du génie civil, on peut par exemple observer ce phénomène dans les pas-
serelles piétonnes soumises à des marches militaires (cf. pont d’Angers qui se serait écroulé
après être entré en résonance sous l’effet de soldats marchant au pas), ou, de façon plus gé-
nérale, dans les constructions soumises à un séisme.

Le phénomène de résonance peut avoir des effets bénéfiques comme dévastateurs, et c’est la
raison pour laquelle il faut étudier les oscillations forcées d’un système oscillant, qu’on sou-
haite exploiter la résonance ou l’éviter à tout prix.

On considère un système oscillant qui oscille en régime libre à sa fréquence propre f 0 . On


peut résumer la situation du régime forcé de la façon suivante : l’oscillateur subit une exci-
tation périodique d’amplitude A e et de fréquence f e qui peuvent être réglées librement. Le
système oscillant a une réponse d’amplitude A f et de fréquence f f . On parle d’oscillations
forcées car l’excitateur impose au système d’osciller à la fréquence d’excitation : f f = f e en
toutes circonstances (le constater sur l’animation du ste internet).

L’amplitude de la réponse A f dépend de A e et de f e . On comprend intuitivement que A f va


augmenter avec A e . Par contre, A f varie avec f e de façon nettement moins prévisible. Le cœur
de l’étude d’un phénomène de résonance réside donc dans l’obtention et l’exploitation de la
courbe de résonance : A f ( f e ) (A f en fonction de f e ).
8.5. OSCILLATIONS FORCÉES 95

8.5.3 Obtention et exploitation de la courbe de résonance

La fréquence de résonance f r est la fréquence pour laquelle l’amplitude maximale A max est
atteinte. En règle générale f r = f 0 (cf. balançoire). On définit les fréquences de coupure ¤f 1 et
A max £
f 2 > f 1 telles que A( f 1 ) = p = A( f 2 ). Placer f 1 et f 2 sur le graphique. L’intervalle f 1 ; f 2 est
2
appelé bande-passante de l’oscillateur. On définit enfin le facteur de qualité de l’oscillateur
f
Q = f 2 −r f 1 , qui est une grandeur fondamentale de tout oscillateur (et en général celle qu’on
cherche lorsqu’on réalise une courbe de résonance). Plus Q est grand, plus le phénomène de
résonance est important.

Régler le facteur de qualité sur Q = 2, 5, puis réaliser les mesures ci-dessous. Les oscillations
de la masse mettent un peu de temps à se stabiliser (régime transitoire), donc attendre que ce
soit le cas (régime permanent) avant de réaliser la mesure, aussi précisément que possible.

f e (Hz) 0,5 1,0 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,8 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0
A f (mm)

Tracer le graphique et l’exploiter de façon à calculer le facteur de qualité. Retrouve-t-on la


valeur annoncée ?
96 CHAPITRE 8. OSCILLATEURS

8.5.4 Dispositif d’entretien des oscillations


Il existe enfin des cas où l’objectif est simplement de compenser exactement les pertes éner-
gétiques dues aux frottement. L’excitateur est alors appelé dispositif d’entretien des oscil-
lations. Dans ce cas, les oscillations sont dites quasi-sinusoïdales, car si leur amplitude est
maintenue constante, leur forme n’est pas parfaitement sinusoïdale.

Dans l’exemple de la balançoire, c’est ce que recherche le père. En effet, s’il ne pousse pas
suffisamment fort, les oscillations de l’enfant vont finir par s’arrêter, et s’il pousse trop fort,
l’amplitude des oscillations va continuer à augmenter jusqu’à ce que l’enfant fasse un soleil,
probablement pas ce que souhaite le père.

Dans le cas de l’horloge illustré ci-dessus, un dispositif complexe de roues dentées permet de
relier le pendule à une masse. Lorsque l’amplitude du pendule devient inférieure à une va-
leur limite, le dispositif fait descendre la masse d’un cran. Ce faisant, cette énergie potentielle
perdue par la masse est transmise au pendule, qui retrouve son amplitude initiale.
Bien sûr, une fois que la masse atteint la position la plus basse, elle ne peut plus descendre,
et le pendule finit par s’arrêter si on ne fait rien. Il faut alors remonter la masse du pendule
manuellement. Ces horloges mécaniques permettent donc d’afficher l’heure en continu sans
consommer la moindre électricité.

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