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LA CHARGE DISCIPLINAIRE DE L’EGLISE

Texte : Matt. 18.15-20

Introduction

L’église est le rassemblement spirituel d’hommes et de femmes qui adorent Dieu à travers le
Seigneur Jésus-Christ, son Fils. Elle est idéale et parfaite. Mais, elle est aussi un lieu où se
trouvent des gens qui profitent un peu de l’influence du royaume de Dieu (1 Tim. 4.1). Elle
est tenue de faire attention à garder une certaine norme morale et spirituelle compte tenu de
ceux et celles qui vivent dans l’opposition. Pour une bonne gestion de l’église, les
responsables doivent se charger de mettre en exergue les pratique disciplinaires qui selon
Mathieu 18.15-20, peut se dérouler en trois étapes :

I.PREMIERE ETAPE : SEUL A SEUL (Matt 18.15)

Il s’agit ici d’un frère. C’est-à-dire quelqu’un qui se réclame de la communauté


chrétienne. Quelqu’un qui est, selon toute vraisemblance, un disciple du Christ. Nous croyons
suffisamment et fortement qu’il y a offense à Dieu et danger pour l'Église. Nous devons nous
impliquer personnellement et directement. C’est pourquoi nous devons suivre les principes
bibliques qui suivent :

- Nous devons aller personnellement parler à ce frère qui a des comportements coupables qui
découragent les autres dans leur recherche de la sainteté. Il est donc nécessaire de prendre acte
du péché du frère, et après réflexion et prière, de décider d’aller le rencontrer. Aller, ne
signifie pas : aller le dire au Pasteur ou à quelqu’un d’autre ou à tout le monde.
- Nous devons aller avec un esprit de douceur. Jamais avec la dureté, la condamnation, ou
l’humiliation.

- Nous devons aller avec un esprit d’humilité non de supériorité (Galates 6.1-5).

- Reprendre pour convaincre d’un crime, d’une faute, d’une erreur. Il s’agit d’exposer l’acte,
de mener notre frère à observer les principes bibliques. Que Dieu n’est pas d’accord avec son
comportement, et qu’il faut faire demi-tour.

- Si l’amour couvre une multitude de péché, alors nous devons veiller à d’abord exercer
l’amour à l’égard du frère fautif (Romain 13.8-10). Si Dieu est lent à la colère, rempli de
pardon, c’est le minimum que nous puissions faire. Il y a des professionnels de la réprimande
qui doivent apprendre à se taire (1 Jean 5:16).

- Notre objectif n’est pas la condamnation, c’est pourquoi « s’il nous écoute, nous avons
gagné notre frère » (I Corinthiens 10.13). « S’il nous écoute » c’est évidemment plus que «
s’il nous entend » ! S’il est d’accord avec nous, s’il approuve notre analyse. Ce qui implique
qu’il confesse à Dieu (il reconnaît) son péché. Et si nous avons gagné notre frère, que se
passe-t-il ? On en parle plus. C’est terminé. Personne n’a besoin de le savoir.
- Soulignons que nous ne sommes pas mandatés à corriger le monde (I Corinthiens 5.9-13;
Tite 3.10-11). Dieu jugera les gens du dehors. Il s’en occupera. Nous n’avons pas besoin de
juger les pécheurs.

Regardons certains exemples de corrections que l’on trouve dans la Bible :

- En Actes 5, Pierre reprend le mensonge d’Ananias et Saphira parce qu’ils veulent bénéficier
de la bonne réputation des autres. Le Saint Esprit les tue.

- En 1 Corinthiens 5, Paul demande que soit exclu l’homme qui couche avec sa belle mère
parce que « un peu de levain fait lever toute la pâte » (1 Cor. 5.6).
- Tite nous rappelle : “Éloigne de toi après un premier et un second avertissement celui qui
cause des divisions,” (Tite 3:10)
- Paul reprend les Corinthiens, car ils sont charnels et se divisent facilement sur tout, et il écrit
:
“Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et
c’est ce que vous êtes.” (1 Corinthiens 3:17)
- On a donc bien l’idée de quelqu’un qui s’attaque au Corps du Christ, par son exemple
négatif, par un enseignement causant la division ; il ne faut pas que ça dure.
Nous voudrons aussi souligner que Jésus parle d’un péché. Pas d’une maladresse. Pas d’une
manière d’être ou une personnalité. Pas d'accusation vague.

II. DEUXIEME ETAPE : Avec témoins (Matt 18.16)

Pourquoi des témoins ?


Il peut arriver que le frère ne veuille pas écouter. Soit parce qu’il conteste que ce qu’il a
commis relève du péché. Soit parce qu’il s’endurcit dans son péché. En de pareille
circonstance le Seigneur Jésus prescrit la marche à suivre : « prends avec toi une ou deux
personnes ». Notons que la Loi de Moise avait déjà ce modèle de condition (Deutéronome
19.15).
Au fait, il s’agit de temporiser ou de confirmer, et en tout cas, que la confirmation ait lieu
avec l’appui complet des témoins. Car bientôt l’affaire ira plus loin. Et il faudra que ces
témoins témoignent.
L’importance des témoins apparait de plus en plus capitale, parce que nous avons de la peine
de reconnaitre nos fautes. Ces témoins doivent être des gens crédibles.

III. TOISIEME ETAPE: Devant l’église (Matt 18.17)


« S’il refuse de les écouter, dis–le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit
pour toi comme un païen et un péager. »

Il s’agit ici de l’Eglise locale non universelle. C’est à l’église locale que revient le dernier acte
de la résolution de cette situation. L’église a donc la charge d’encourager l’individu à se
repentir et à revenir à de meilleur sentiment. Si l’église ne réussit pas à entendre raison du
frère qu’elle le considère comme un païen.
Notons bien que si l’église ne prend pas la charge de la discipline, le Seigneur la fera en
personne afin que les portes de l’enfer ne puissent pas prévaloir sur son Eglise.
• A l’église de Thyatire, Jésus écrit :
20 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse,
enseigner et séduire mes
serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’inconduite et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux
idoles.

21 Je lui ai donné
du temps pour se repentir, mais elle ne veut pas se repentir de son inconduite. 22 Voici que je
la jette sur un lit ainsi
que dans une grande tribulation et ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne
se repentent de ses
oeuvres. 23 Je frapperai de mort ses enfants ; toutes les Églises connaîtront que moi, je suis
celui qui sonde les reins
et les coeurs, et je vous rendrai à chacun selon ses oeuvres. 24 Mais à vous, à tous les autres
de Thyatire, qui n’ont
pas cette doctrine et n’ont pas, comme ils disent, connu les profondeurs de Satan, je dis : Je ne
mets pas sur vous
d’autre fardeau. 25 Seulement, ce que vous avez, tenez–le ferme, jusqu’à ce que je vienne.
Et il y a d’autres exemples de ce genre. Si l’église ne s’implique pas pour souligner la sainteté
de
Dieu, c’est Dieu lui-même qui s’en chargera. Et ce ne sera pas plus plaisant. Voici ce que
nous
rapporte l’apôtre Paul en 1 Cor. 11.30-32 :
30 C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et d’infirmes, et qu’un assez
grand nombre sont
décédés. 31 Si nous nous jugions nous–mêmes, nous ne serions pas jugés. 32 Mais par ses
jugements, le Seigneur
nous corrige, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.

CONCLUSION : comme elle est le rassemblement spirituel d’hommes et de femmes,. Elle a


le devoir d’un jugement moral, après un processus clairement établi.

Conclusion

Selon Mac Arthur écrit : « Croire en un Dieu qui est tout amour et sans colère, toute
grâce et sans justice, tout pardon et sans condamnation est une idolâtrie (l’adoration d’un faux
dieu inventé par les hommes), et cela conduit inévitablement à l’universalisme. »
La spiritualité d’un homme se mesure à sa capacité à accepter la correction d’un frère. Car, il
est préférable de faire imparfaitement ce que Dieu dit, plutôt que d’ignorer ce qu’il
commande.
:
• C’est l’une des données fréquentes des Proverbes :
- Proverbes 3:11 Ne méprise pas, mon fils, la correction de l’Éternel Et ne t’effraie pas de sa
réprimande ;
- Proverbes 15:5 Le stupide dédaigne la correction de son père, Mais celui qui a égard à la
réprimande agit avec prudence.
- Proverbes 15:10 Une correction sévère est pour celui qui abandonne le sentier ; Celui qui a
de la haine pour la réprimande mourra.
- Proverbes 15:32 Celui qui rejette la correction méprise son âme, Mais celui qui écoute la
réprimande acquiert l’intelligence.
• Observons le courage de Paul devant Pierre, pourtant un « plus grand apôtre » que lui :
(Galates 2:11-14). Quelques années plus tard, Pierre qualifie Paul de « bien-aimé frère » (2
Pie 3.15). Nul doute que ce rapport juste, franc, leur a permis de développer des liens plus
affectueux.
Ce que Jésus dit est toujours plus facile à lire qu’à vivre. Est-ce qu’on a tort quand on reprend
jusqu’au bout quelqu’un ? Est-ce qu’on va trop vite ? Trop lentement ? Est-ce qu’on est trop
dur ?
Toutes ces variables sont difficiles à maintenir.

Bref, voici un petit rappel :


1. Évalue ta motivation et l’objectif recherché (repentance, humiliation, valorisation)
2. Choisis ton mode d’intervention (pardon, prière, communication), peut-être en fonction
- La nature de l’offense ;
- L’impact sur d’autres.
3. Prie avant, pendant, après.
4. Parle avec compassion, comme un pécheur qui parle à un pécheur.
5. N’en parle pas à d’autres.
6. Laisse du temps et de l’encouragement.
7. N’abandonne pas le morceau, prends 1 ou 2 témoins pour reprendre le frère.
8. Prie avant, pendant, après. Laisse du temps. N’en parle pas à d’autres.
9. Dis-le à l’église (passe par les anciens !)
10. Dans ton cœur, conclue sur cet individu.

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