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Salwa Mkik
1- Définition de l’Organisation
Une organisation est un groupe social formé d'individus en interaction, ayant un but collectif,
mais dont les préférences, les informations, les intérêts et les connaissances peuvent diverger.
L’organisation peut être sous forme d’une entreprise, d’une administration publique, d’un
syndicat, d’un parti politique, d’une association, etc.
2- Organisation de l’Entreprise
La culture d’organisation
La culture organisationnelle est un ensemble de valeurs durables et partagées par tous les
membres d'une entreprise. La culture fait référence à l'attachement aux valeurs sociales et
professionnelles de l'organisation et à son vécu. Il s'agit d'un levier souvent négligé qui est
parfois à l'origine de nombreux échecs dans le processus de management. Certains auteurs, dont
Schein, nous font remarquer que les éléments liés à la culture et aux valeurs de la firme
représentent d'importantes contraintes dont nous devons impérativement tenir compte lors de la
1
planification et de l'introduction future d'un changement}} (Arcand, 2007, p.98). D'ailleurs, une
analyse des individus, de la culture et des valeurs de l'organisation permet de nous démontrer
l'ouverture potentielle de l'entreprise par rapport aux changements que l'on désire introduire.
L’anthropologie est elle aussi interpellée par l’étude des organisations, à travers notamment la
notion de culture organisationnelle, c’est-à-dire le système des significations, normes, valeurs,
règles acceptées collectivement par les membres d’une organisation. On assiste ainsi, avec la
culture d’entreprise, à la transposition de la notion de culture d’une société ethnique ou
nationale, organisation plus large, à celle d’une organisation plus restreinte : l’entreprise. Les
membres d’une administration comme celle de la justice ou de l’enseignement utilisent dans
leur activité professionnelle des normes, des valeurs, des règles différentes, il en est de même
pour les membres d’une grande banque d’affaires et ceux d’une petite agence de
communication.
L’économie, discipline dont est issu en grande partie le management, a contribué largement
aux analyses des organisations. Ainsi au XVIII ème siècle, Adam Smith découvre le secret de
la productivité dans la division du travail et le machinisme. Les outils, les équipements de
production et la spécialisation des ouvriers permettent de produire plus avec la même quantité
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d’heures de travail. Plus récemment, la notion de coût de transaction, en faisant référence aux
échanges sur les marchés des biens et services, a mis en évidence les conditions qui pouvaient
expliquer le développement de grandes firmes : lorsque les coûts de transaction sont trop élevés
il y a alors tendance à internaliser, c'est-à-dire à développer les activités concernées en créant
des unités et en recrutant des salariés, ce qui conduit à une croissance de la taille de l’entreprise.
Dans le cas inverse, on externalise en ayant recours au marché et la taille de l’organisation
diminue.
La science politique s’intéresse aussi depuis longtemps au phénomène de pouvoir dans les
organisations. Le pouvoir est une structure relationnelle réciproque : le pouvoir d’une personne
A sur une autre personne B correspond à la capacité pour A d’influencer le comportement de
B. Les sources du pouvoir sont variées : la contrainte physique, l’argent, la contrainte morale
(séduction manipulation, idéologie), la confiance réciproque, l’intercompréhension …
Le management, ou la gestion, est une discipline récente qui est née de la prolifération des
organisations particulières que sont les entreprises. La gestion fait partie des sciences sociales.
Outre son appartenance aux sciences sociales, la gestion est aussi une science de l’action et de
l’artificiel. Ces caractéristiques conduisent aux conséquences suivantes : La gestion est une
science de l’ingénierie et non de simple observation ou description Elle produit des modèles
(représentations) et des outils (leviers d’action)
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Un système : est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisée en fonction d’un
but ayant des caractéristiques propres (J. de ROSNAY).
L’entreprise est un système Ouvert : l’entreprise est en relation permanente avec son
micro et macroenvironnement par le biais des différents flux entrants et sortants
(informations, biens, capitaux) sur lesquels elle exerce une transformation pour créer
d’autres éléments.
L’entreprise est un système coordonné : Elle s’organise pour atteindre ses objectifs :
mise en œuvre d’un plan d’actions, de définition du budget
L’entreprise est un système hiérarchisé : Les décisions sont prises par un groupe
d’organes hiérarchisés, spécialisés et organisé et d’un nombre de liaison les reliant.
Elle se dote de structures d’exécution, de direction et de contrôle.
L’entreprise est un système vivant : l’Entreprise est comparée à un être humain, elle
est une organisation vivante qui naît, grandit, se développe et disparaît. Aussi, elle
aborde de nouveaux marchés, procède au renouvellement de ses produits, accueille de
nouveaux membres du personnel et en voit partir d'autres.
L’entreprise est un système finalisé : l’entreprise poursuit des buts précis, recherche
du profit, de la pérennité, de la croissance…
o Finalité personnelle : Concerne aussi bien les propriétaires et dirigeants
de l’entreprise (ex : la création d’entreprise procure un sentiment de
prestige, de pouvoir, de profit, de sécurité, d’indépendance, de
croissance …) que l’épanouissement du personnel (ex : satisfaction du
personnel, travail dans de meilleurs conditions, bien-être des salariés,
participation au pouvoir de gestion, etc.).
o Finalité économique : produire et distribuer des biens et des services,
générer le profit, assurer la survie et la croissance de l’entreprise,
préserver le patrimoine…
o Finalité sociétale : Concerne les relations de l’entreprise avec la société
dans son ensemble (ex : le service public, la prise en compte de la
dimension écologique dans la production).
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unifiée, des ressources humaines obéissant à la ligne hiérarchique. Ce type d’organisation est
par conséquent conçu pour atteindre des objectifs prédéterminés et sur le long terme.
En revanche, de tels principes trouvent leurs limites, lorsque les conditions de l'environnement
changent. Ainsi, face à un environnement instable et incertain, il devient difficile de résumer
l'organisation à un système mécanique. L'entreprise se doit en effet de répondre aux évolutions
de son milieu, paramètres qui deviennent plus importants que le strict rendement (optimisation
- rationalisation). Pour autant, si la métaphore de la machine présente des limites compte tenu
des variations de l'environnement, elle demeure intéressante face au développement
de l'automatisation et de la robotisation.
Gareth Morgan propose une deuxième vision de l’organisation qui évolue cette fois vers un
modèle biologique, en centrant l'analyse sur l'adaptation externe du système dont l'orientation
dépend de son environnement, de sa composition et de son cycle de vie. Le développement de
la métaphore de l’organisation vue comme un organisme vivant (cellule), permet ainsi de
dépasser l'approche mécanique de structures et des logiques de rendement au profit de nouvelles
notions biologiques, telles que le positionnement, l'adaptation externe et l'importance des
interdépendances entre l'organisation et son environnement.
L’organisation est ainsi étudiée ici, selon un ensemble de systèmes dont les paramètres
humains, politiques, socioculturels, économiques ou techniques, sont interreliés. Cette vision
apporte à l’organisation une dimension d’anticipation, dans la mesure où elle suppose des
contacts rapprochés avec son environnement et ses structures internes. A l'appui des travaux de
Ludwig von Bertalanffy (biologiste), l'organisation peut dès lors être perçue comme un système
ouvert, où les éléments analysés sont en interaction dynamique et constituent des ensembles qui
ne peuvent être réduits à la somme de leurs parties.
Le modèle organique suppose par conséquent une capacité d’adaptation, où les individus
s’informent et coordonnent leurs activités en dehors de la ligne hiérarchique, en misant sur la
logique "compétences". Analyser et concevoir l’organisation sous cette forme, permet de
comprendre l’action et l’incidence du milieu environnant, de mener une gestion des ressources
humaines efficace en adéquation avec le milieu. Néanmoins, cette représentation de
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l'organisation occulte partiellement ou complètement la capacité humaine à influencer
l'environnement.
L’image du cerveau renvoie également à l'idée de créer des « organisations apprenantes » qui
relèvent le défi de l’apprentissage constant (apprendre) et de l’apprentissage de l’apprentissage
(apprendre à apprendre), afin de pouvoir survivre dans un monde en constante évolution. Cette
idée a été empruntée à la cybernétique, science qui étudie l’information, la communication et
le commandement. La cybernétique distingue deux types de systèmes : les systèmes simples
(détection et correction des erreurs et amélioration du système) et les systèmes complexes
(capacité à remettre en question ses propres normes).
Concevoir une telle organisation requiert de réunir plusieurs conditions. Il s'agit de construire
le tout dans les parties, via des flux d’échanges et de réalisations communes qui s’effectuent
par le biais de systèmes d’information adéquats. Il convient aussi de valoriser le principe de
redondance (surplus de capacité), à la base de tout système d’auto-organisation, en laissant
plusieurs voies de réflexions et d’informations perdurer, pour saisir les opportunités. Il faut
également défendre le principe de variété, en misant sur des entités qui regroupent des
connaissances, compétences et capacités diverses et complémentaires, conformes à la réalité
d'un environnement complexe et turbulent. Le principe de spécification critique minimale est
un point aussi crucial. Il sous-entend qu’une organisation est susceptible de s’auto-organiser,
dans la mesure où elle dispose de suffisamment d’espace et d’autonomie pour le faire. Enfin, il
est essentiel de continuer d'apprendre à apprendre, en remettant en question de la pertinence
des normes, ce qui passe par une redistribution interne des cartes de pouvoir.
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« L’Organisation comme une culture »
L'apport majeur de l'organisation vue comme une culture est de mettre en évidence l'influence
et l'importance culturelle dans la construction et l'analyse d'une organisation. En effet,
concevoir une organisation sous la forme d’une culture revient à l’étudier sous l’aspect des
croyances, des valeurs, des idées, des rites et autres pratiques qui permettent d'identifier les
systèmes auxquels l’on fait référence. La bonne compréhension de ces mécanismes culturels
est importante car elle est décisive dans le processus de structuration de la réalité que vivent les
membres de l’organisation. Pour G. Morgan, les organisations sont des réalités construites par
la société et qui existent autant dans l’esprit de leurs membres que dans des structures, des
règles et des rapports concrets.
La culture d'une organisation reste à l'image de son environnement immédiat, c'est-à-dire qu'elle
est le fruit des traditions et des coutumes inscrites dans la culture industrielle, nationale et
organisationnelle. On peut définir la culture, comme un ensemble de valeurs codes et de règles
partagés, qui permet de rapprocher plusieurs personnes au niveau de la manière de penser et
d'agir (significations communes), en favorisant ainsi leur cohésion.
Les principes associés à cette image de l'organisation peuvent être enrichis par deux autres
métaphores que sont l'organisation vue comme prison du psychisme mais également comme
instrument de domination.
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gestion stratégique de ressources économiques. Il peut également provenir de la maîtrise d’une
technique, de la possession d'informations stratégiques (données confidentielles) ou de la
gestion des significations (capacité de persuasion). D'autres formes de pouvoirs peuvent
coexister, comme la faculté de composer avec l’incertitude (réseau) ou d’être reconnu comme
porte parole (ex: représentants, syndicats) au sen de l'organisation. Le jeu des pouvoirs dans
une organisation peut donc être comparé à un véritable système politique, à l'image de nos
gouvernements.
Au sein de l'entreprise, la notion de politique peut prendre une signification négative, dans la
mesure où elle reflète plutôt un choix particulier qu'une action collective. On peut distinguer
plusieurs types de gouvernements régissant les organisations. Dans une autocratie, les
gouvernement et les pouvoirs associés sont détenus par un très petit nombre de responsables,
voire d'une seule personne. Dans une bureaucratie, le gouvernement s'exerce par le biais de
procédures (formalisation) et s'inscrit dans une autorité de type rationnel ou légal.
La technocratie se présente comme un système dans lequel le contrôle et les pouvoirs sont aux
mains des spécialistes et distribués en fonction des compétences techniques. Dans une co-
gestion, le gouvernement représente des parties en opposition, gérant des intérêts en
commun. La démocratie donne le pouvoir aux employés ou aux gestionnaires les représentant
(délégation). Chaque acteur, individu ou actionnaire, est alors partie prenante dans la chaîne de
décision. Toutes ces formes de gouvernements trouvent leur légitimité dans leur principe de
création et de fonctionnement (participation à la gouvernance). Il s'agit pour certains d'assurer
une cohésion totale sur un projet d'envergure, pour les autres, d'instituer en leur sein une
opposition maîtrisée, source d'innovations.
Les jeux de pouvoir, les conflits, les modes de représentation ainsi que la prise en compte de
l’existence de diverses stratégies, conduit à considérer l’organisation comme un système de
gouvernement. L’analyse stratégique permet d’étudier la dimension politique de l’organisation,
par le biais de l’étude des stratégies d'acteurs qui sont à la base des systèmes d’action de
l’entreprise. Concevoir l’organisation comme un système politique permet d’acquérir une
vision élargie et plus juste de l’ensemble des relations. Néanmoins, cette approche peut avoir
des effets pervers, en favorisant le recours aux coalitions et à la manipulation.
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La métaphore de la prison du psychisme vient de l'idée que des phénomènes conscients et
inconscients créent les organisations et les maintiennent en l'état. Cette notion développée par
Platon (allégorie de la caverne) et reprise par Socrate, met en évidence la transformation de la
réalité que les individus opèrent à partir de la perception qu'ils ont de situations particulières. Il
en va de même pour les entreprises qui génèrent des images fortes et qui d'une certaine manière
poussent leurs employés dans des schémas et des visions qui ne sont que le reflet d'une certaine
réalité.
La manière dont les organisations modèlent le monde ne leur permet pas d'envisager d'autres
modélisations. Elles se trouvent dès lors prisonnières de leur vision, sans avoir la possibilité de
prendre en compte d'autres réalités. Il en résulte une difficulté à être suffisamment réactives aux
nouvelles orientations. Les prisons du psychisme sont de cette nature. Elles créent des manières
de penser et d'agir, définies une fois pour toutes qui deviennent des pièges, en enfermant les
individus dans des mondes construits par la société. Une telle situation rend ainsi impossible
toute forme d'innovation ou de régénération du système en place.
Ainsi, beaucoup de choses qui se déroulent dans l'entreprise doivent être analysées en tenant
compte de la structure cachée et de la dynamique du psychisme humain. Cette idée est
largement développée par Freud, selon laquelle tout individu est le prisonnier ou le résultat de
son expérience passée. On peut ainsi considérer l'organisation comme un produit, à la fois, de
la somme des individus et de l'histoire commune et collective de l'entreprise. La psychologie
freudienne insiste sur la façon dont la personnalité se forme à mesure que l'esprit apprend à
composer avec les pulsions et les désirs. L'individu va mettre en place des mécanismes de
défense, tels que le refoulement, la dénégation, , la projection, l'introjection, la sublimation,
l'idéalisation ou le clivage. Ce type de défense se retrouve dans le comportement des
organisations. Ainsi, Eliott Jacques et Isobel Menzies, ont montré que certaines structures
organisationnelles pouvaient s'interpréter comme des défenses sociales contre l'angoisse.
L'imaginisation de l'organisation comme prison du psychisme montre que nous pouvons être
limités dans notre perception et interprétation des événements et situations. Elle souligne la
difficulté à intégrer une idée nouvelle, contraire à la sienne, aux risques de modifier ses
habitudes. la prison mentale constitue une réaction humaine naturelle. Elle est biologiquement
conçue comme un mécanisme de sécurité pour empêcher le corps et/ou l’esprit d’être soumis à
des situations potentiellement dangereuses (résistance au changement). Ainsi, le management
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du changement doit prendre en compte des facteurs cachés et les restituer dans une réalité plus
large, afin de permettre une meilleure valorisation de son potentiel.
Concevoir l'organisation comme ayant de fortes données psychiques, c'est aussi accepter de la
comprendre et de l'analyser dans toute sa complexité et sa richesse humaine, psychologique,
sociale et culturelle (aspects psycho-dynamiques). Une telle représentation demande néanmoins
des précautions, pour éviter que l'on agisse sur le psychisme de l'individu, en le manipulant.
Voir l'organisation comme flux et transformation, revient par conséquent à analyser la nature
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et la source du changement et en comprendre la logique organisationnelle. Cette image de
l'organisation contribue à repenser notre façon de voir la complexité et les possibilités de mettre
en place des logiques de changement adaptées aux problèmes rencontrés.
Ce que révèle cette métaphore de l'organisation vue comme un instrument de domination est la
nature à double tranchant de la rationalité. En effet, comment peut-on dire qu'un acte est
rationnel s'il conduit dans le même temps à l'augmentation des profits et à la
paupérisation d'êtres humains ? Ce qui est rationnel d'un point de vue organisationnel ne l'est
donc pas forcément d'un autre point de vue.
Cette vision de l'organisation vue comme instrument de domination permet ainsi de saisir
les logiques potentielles d’exploitation des entreprises et la manière dont peut s'exercer la
soumission. L'image de la domination offre ainsi la possibilité d’analyser l’organisation selon
le point de vue des groupes qu’elle exploite, en classant les individus selon leur degré de
pouvoir.
Commentaire
Les organisations sont complexes et peuvent être représentées de multiples façons. Chacune
des métaphores utilisées ou leur combinaison conduit paradoxalement à en multiplier sa
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complexité. Ce constat implique pour les dirigeants chargés de conduire ces organisations,
d'être ouverts aux possibilités de représentations diverses qu'offre l'imaginisation, sans perdre
de vue la difficulté de la tâche à accomplir. Une difficulté apparaît aussi dans le choix de la
représentation que l'on souhaite faire d'une réalité. Chacune de ces métaphores n'est qu'une
représentation de la réalité, avec ses forces, faiblesses et la déformation logique qu'elle sous-
entend. Le réel défi de la métaphore réside non pas dans la représentation que l'on fait d'une
situation ou d'un objet, mais dans l'analyse qui en découle. Ainsi, le processus d’analogie entre
réalité et image offre de grandes possibilités de réflexion. Mais elle reste une démarche
conceptuelle qu'il s'agit de manier avec beaucoup de prudence, dans la mesure où l'image que
l'on fait d'une organisation reste nécessairement parcellaire.
La pertinence des « images de l’organisation » réside dans son degré d’actualité. Concevoir
l’organisation comme une machine pourrait aujourd’hui paraître dépassé, et la représenter sous
la forme d’une entité biologique hybride, avant-gardiste. Il n’en est rien dans la mesure où tout
type d’organisation peut être actuellement observé, ce qui en fin de compte, replace
l’organisation et son mode de fonctionnement dans un environnement défini et particulier.
L'analyse d'une organisation est un processus de diagnostic qui aide à mieux comprendre sa
performance. Elle peut être entreprise après une évaluation des capacités initiales afin de mieux
connaître les causes de ses points faibles et déterminer de nouvelles opportunités.
6- L’analyse de l'organisation ?
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Les organisations sont des « groupes d'individus liés par la volonté commune d'atteindre
certains objectifs » (North, 1990).
L'analyse d'une organisation est un processus de diagnostic qui aide à mieux comprendre sa
performance. Elle peut être entreprise après une évaluation des capacités initiale afin de mieux
connaître les causes de ses points faibles et déterminer de nouvelles opportunités.
Une analyse de l'organisation effectuée régulièrement permet à ses responsables et ses membres
d'évaluer les points faibles et les points forts internes, les défis et les possibilités externes. Cette
analyse permet de planifier de manière stratégique des objectifs à court et à long terme, et de
s'adapter à des environnements changeants en les anticipant.
Le cadre de l'évaluation suppose que la performance organisationnelle est une fonction qui
relève de trois grands domaines : motivation organisationnelle, capacité organisationnelle et
environnement extérieur.
Le processus d'évaluation organisationnelle est facilité par les quatre étapes illustrées ci-après.
Il devrait être réalisé idéalement comme une autoévaluation par l'organisation, avec l'aide d'un
facilitateur externe.
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Motivation organisationnelle : la capacité d'une organisation à mobiliser son capital humain
pour atteindre ses objectifs. La motivation est ancrée dans la vision, la mission, la culture, les
valeurs et les systèmes d'incitation d'une organisation - éléments qui sont tous influencés par
l'histoire de l'organisation.
Environnement externe : les facteurs externes qui facilitent ou entravent la performance d'une
organisation. Il s'agit notamment des règles politiques d'un pays, de sa situation économique,
des normes socioculturelles, etc., ainsi que de la qualité des relations qu'une organisation a
établies avec d'autres organisations et parties prenantes.
2-
3 - Collecte et Réflexion sur
1- Orientation Planification du analyse de l'avenir et
processus l'information modélisation
d'évaluation
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l'organisation et le Évaluation du niveau de
facilitateur externe, au cours préparation : une liste de
duquel sont déterminés les questions pour aider les
motifs pour lesquels organisations à reconnaître
l'analyse organisationnelle les problèmes et à évaluer
est effectuée, ainsi que la leur niveau de préparation au
détermination de changement.
l'organisation à s'engager Cartographie des besoins et
dans un processus des craintes : un outil
d'autoévaluation. Cette phase permettant de comprendre
exige certaines compétences, les problèmes, les intérêts,
notamment : conduite les besoins et les craintes des
d'entretien, écoute, membres d'une organisation.
communication non-verbale, Utile pour évaluer l'état de
interrogation et préparation et réduire la
établissement de liens de résistance au changement.
confiance.
2. Planification du L'objet de cette phase est de Outils suggérés :
processus d'évaluation comprendre les problèmes
prioritaires ayant des Points forts et points faibles
répercussions sur la des autoévaluations par
performance de rapport aux évaluations
l'organisation. Les externes : un tableau qui aide
principales actions incluent à déterminer le type
l'organisation d'un atelier d'évaluation souhaité.
consultatif afin de présenter Réunions de planification :
l'évaluation de la un outil qui peut être utilisé
performance pour faciliter les réunions
organisationnelle, et de conjointes de planification.
définir la portée et les
priorités de l'évaluation. C'est
le moment de s'accorder sur
les informations qui sont
nécessaires, la manière dont
elles seront collectées et dans
quel délai.
3. Collecte et analyse de Une fois les questions de Outils suggérés :
l'information l'évaluation approuvées (sur
la base des priorités Évaluation de la performance
déterminées dans la phase organisationnelle : une série
précédente), les sources complète d'outils couvrant
d'information établies, et la tous les domaines de
méthodologie précisée, la l'évaluation de la
collecte de données peut performance
démarrer. organisationnelle
(performance, motivation,
capacité de l'organisation et
environnement extérieur)
Instrument d'évaluation de la
culture organisationnelle : un
16
outil permettant de mesurer
la satisfaction du personnel
au sein de l'organisation. Il
peut être utilisé comme point
de référence, et pour suivre à
intervalles réguliers le
processus de changement.
4. Réflexion sur l'avenir et Lorsque les résultats de Outils suggérés :
modélisation l'analyse sont communiqués
au sein de l'organisation, Exercice de visionnement :
c'est le moment de lancer un un processus consistant à
processus de réflexion qui formuler de manière
peut déboucher sur la convaincante ce qu'une
planification du changement organisation aspire à
organisationnel. Les accomplir.
principales actions Formulation de scénario : une
consistent à organiser des méthode structurée
séances d'information, à d'élaboration de cas ou de
distribuer des notes et à scénarios qui décrivent les
diffuser un rapport. limites extrêmes d'avenirs
plausibles.
17