Vous êtes sur la page 1sur 8

Hyperterrorisme 

: la nouvelle guerre
Dans les prémices du chapitre troisième, l’auteur est entrain de porter connaissances
aux lecteurs le début de la construction d’une certaine coalition. L’auteur insinue que
la riposte américaine aux attentats du 11 septembre 2001 n’a pas été une riposte
militaire massive mais qui était aussi de la société américaine entière. Le président
américain sans rien perdre de sa détermination s’est impliqué autrement ; il s’est
rallié dans premier temps à l’approche patiente prônée par son secrétaire d’Etat,
COLIN POWELL, qui mettait en garde contre les difficultés de mené une opération
militaire contre un ennemi inconnu et imperceptible ; selon lui le risque qui
découlerait d’une certaine riposte tous azimuts c’est-à-dire dans tous les sens et par
toutes les manières pourrait influencé sur l’image des Etats-Unis dans le monde. Le
président américain let en œuvre les instruments de sa fonction pour réunir autour de
lui la plus vaste coalition qui aurait réuni un grand nombre des Etats.
Plus de cents Etats ont promis de manière direct ou indirect une aide et soutien aux
Etats-Unis dans cette bataille contre les terrorismes. Une quarantaine de pays ont
ouvert leurs espaces aériens et de l’autre côté le conseil de sécurité à adopter
l’unanimité les résolutions rendant légitime les opérations antiterroristes. Il est
question alors de combattre un agresseur qui est bien désigné dans un but limité et
clairement défini : qui est de libéré Koweït.
Dans ce jour, l’enjeu est plus vaste et encore plus consensuel dans un sens
qu’aucun Etat pourrait se permettre de justifier ou défendre le terrorisme, un
phénomène qui menace les pouvoirs de plusieurs gouvernements dans le monde
voir les plus démocratiques aux plus répressif. Mais l’Irak a été le seul Etat arabe à
ne pas avoir condamner les attaques du 11 septembre.
Le consensus fut à son niveau le plus aigu sur les lieux du drame ; dés le 12
septembre les quinze membres du conseil de sécurité de l’ONU, les cinq membres
permanents et aussi certains Etats membres trois pays à majorité musulmane,
votèrent à l’unanimité la résolution 1368 qui sera comme soubassement juridique de
la riposte ; car les textes condamnaient les épouvantables attaques terroristes et
toutes menace à la paix et à la sécurité internationales.
Sur base de ce qui précède que Washington a appliqué la charte de N.U dans son
chapitre VII relatif à l’emploi de la force, ce texte reconnait le droit inhérent à la
légitime défense, dès ces instants les U.S.A pouvaient considérer la résolution
comme suffisante enfin de mené une riposte militaire contre l’Afghanistan ou d’autres
pays sans avoir à justifier devant l’ONU et son conseil de sécurité.
Malgré cela la situation était pus complexe parce que l’exercice du droit de légitime
défense ; tel que reconnu dans l’article 51 de la charte de N.U, est limité dans le
temps (donc il peut s’appliquer que jusqu’à ce que le conseil de sécurité ait pris les
mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationale) et aussi
soumis à une obligation de soumettre un rapport à l’immédiat au conseil de sécurité.
En effet les U.S.A cherchaient à solliciter l’ONU pour renforcer une coopération dans
les domaines non militaire juste pour tarir les sources de financement du terrorisme.
Tel que les sens de la résolution 1373 adoptée par le conseil de sécurité unanime, le
28 septembre.
Soutien Européen
Au premier lieux, Washington a demandé et à obtenu sans limitation, les
interventions ont été ressenties sur le plan interne dans nombreux Etats européen
dans les différentes interpellations policières dans une série de pays ; et ainsi dans le
domaine financier. Par contre sur le plan militaire en revanche, aucune participation
directe n’était demandée : sauf la grande Bretagne qui a été associée dès le début à
la riposte et cette coopération s’est fait d’une manière bilatérale hors cadre de
l’OTAN.
Le président américain s’adressa au début de la riposte à ses allier pour un
fournissement d’une aide militaire « à la carte » ; et parmi nous pouvons citer : la
France, l’Allemagne, l’Australie et le Canada, tous ont acceptés mais dans un cadre
bilatéral. Et selon Tony Blair, la participation des alliés est restée essentiellement
d’ordre logistique c’est-à-dire leurs opérations militaires sur les terrains était limité.
Toutes fois l’administration américaine et Collin Powell en particulier ne
pouvaient se contenter de la solidarité naturelle de leurs allier atlantique qui se
résume dans le combat policier, financier et politique contre le terrorisme qui doit être
mondial.
LA RUSSIE, PARTENAIRE EMPRESSÉ
La Russie, précisément, a été le premier de ces nouveaux partenaires.
Vladimir Poutine a surpris son monde jusqu'à ses propres généraux en annonçant, le
24 septembre, que non seulement il n'objectait pas à une intervention américaine,
mais aussi était prêt à ouvrir son espace aérien à des vols humanitaires et ne
s’opposait plus à l’utilisation des bases des pays d'Asie centrale. Pour Moscou, qui,
du temps de l’Union soviétique, utilisait le même territoire et ses bases pour ses
opérations contre l'Afghanistan, le retournement était spectaculaire. Bien entendu, La
Maison-Blanche n'est pas allée, certes, jusqu'à justifier les « méthodes » de l’armée
russe dans la république indépendantiste, mais elle n’en a pas moins appelé les
dirigeants tchétchènes à « rompre immédiatement et sans condition tout contact
avec des organisations terroristes comme Oussama Ben Laden et son réseau AÎ
Qaida ». De fait, la Russie dénonce depuis longtemps l'influence, au sein de la
rébellion tchétchène, du wahabisme importé de l'extérieur, notamment en la
personne du commandant Khattab, le chef de guerre venu de Jordanie avec
plusieurs centaines d'hommes et dont les incursions au Daghestan, à l'été 1999,
furent, entre autres facteurs, à l’origine de la guerre actuelle.
LE MONDE ARABO-MUSULMAN, PARTENAIRE INDISPENSABLE
Le succès de la nouvelle coalition rassemblée par Washington était la présence en
son sein d’un fort contingent de pays arabo-musulmans. Cette présence était
nécessaire, d'abord pour des raisons géographiques : rien ne pouvait se faire sur le
plan militaire sans le soutien ou au moins la neutralité des voisins de l'Afghanistan,
dont la coopération est également indispensable sur le plan du renseignement. Mais
il s’agit aussi d’un atout psychologique. Après quelques déclarations malheureuses
les premiers jours, George Bush et ses conseillers ont compris que tout ce qui
pourrait ressembler à un affrontement « Nord contre Sud », pays industrialisés contre
monde sous-développé, christianisme contre islam, devait être d'autant plus évité
que cette « guerre des civilisations » est probablement le but recherché par les
terroristes. Comme une « leçon » donnée à l'hyperpuissance américaine, un « COUP
» porté à son « arrogance », une « action d'éclat » menée par les représentants des
déshérités contre le symbole de la puissance capitaliste. L'Iran le seul voisin de
l'Afghanistan qui ait refusé l’utilisation de son espace aérien, la Syrie et l'Algérie ont
certes condamné les attentats et pris contact avec des responsables américains,
mais tous-ont appelé à une réponse internationale modérée, menée exclusivement
sous l'égide de l'ONU. Tous ces gouvernements sont suffisamment autoritaires pour
contrôler les manifestations de leurs opinions publiques, mais il n'en va pas de même
d’autres pays arabes modérés, comme la Jordanie ou l'Égypte, où les
gouvernements sont depuis longtemps fragilisés par l'islamisme radical. D'où la
prudence du Président égyptien Hosni Moubarak, qui a hésité longtemps à
reconnaître les responsabilités de Ben Laden et s'est contenté de plaider, sans
grande conviction, pour une conférence de l’ONU contre le terrorisme. Dans cette
partie du monde, il était plus facile de s'aligner contre l'Irak, agresseur d’un autre
pays arabe « frère », que contre l'Afghanistan, cet autre « frère musulman », sous
prétexte de punir une nébuleuse terroriste aux contours mal définis, et se réclamant
de la religion commune. L’Indonésie, le pays musulman le plus peuplé de la planète
et dont l'islam est fort éloigné de l’obscurantisme des talibans, où le conseil des
oulémas appelait, à une mobilisation de tous les musulmans du monde en cas
d'agression des États-Unis contre l'Afghanistan et le monde islamique ».
Face à ce dilemme, Colin Powell a patiemment réuni les conditions nécessaires pour
élargir la coalition à ce groupe de pays.
À COALITION LARGE, MISSION ÉTROITE
La première était de restreindre le champ géographique de la pression, en substance
de limiter les opérations militaires « aux groupes terroristes et aux États qui les
soutiennent » et, dans un premier temps au moins, à Ben Laden et à l'Afghanistan.
Cette restriction territoriale a conduit l'Administration américaine à écarter de la
riposte initiale, contre l'avis de certains de ses « faucons », un certain nombre de
pays au comportement douteux : l'Irak a été épargné, alors qu'il n’a pas condamné
les attentats et que l'occasion a pu paraître tentante de « régler son compte » à son
dictateur. Le Soudan, autre pays désigné par le département d'État comme « État
terroriste », qui a hébergé Ben Laden jusqu'en 1996 et qui avait fait l’objet de
représailles après les attentats contre les ambassades américaines d'Afrique deux
ans plus tard, est quasiment réhabilité : Washington ne s'est pas opposé à la levée
des sanctions imposées jadis à ce pays par l'ONU pour soutien au terrorisme. La
Syrie, autre État suspect, a été admise au Conseil de sécurité de l'ONU, le 8
septembre, sans opposition ouverte des États-Unis, alors que Washington avait fait
campagne avec succès, un an plus tôt, contre l'élection du Soudan au même poste.
Mieux encore, la Libye, récemment condamnée pour son rôle dans les attentats
aériens des années 1980, s'est vu offrir par l'Administration américaine un cadeau
inattendu : l’une des vingt-sept organisations terroristes désignées par Washington
comme devant être privées de tout soutien financier est un groupe d'opposition
libyen, qui se propose de renverser par la violence le colonel Kadhafi...
En fait, la position de Washington était dès le départ d'autant plus embarrassante
que les pays les plus impliqués, au moins indirectement, dans le terrorisme sont en
même temps ses meilleurs alliés dans la région. L’Arabie Saoudite, clé du dispositif
américain au Moyen-Orient et pays indispensable à l’approvisionnement pétrolier du
monde occidental, a subventionné plus ou moins ouvertement, pendant des années,
toutes sortes d'organisations islamistes radicales. Plusieurs de ses ressortissants ont
été impliqués dans des actes de terrorisme, à commencer par Oussama Ben Laden
déchu de sa nationalité, mais aussi une bonne douzaine des auteurs présumés des
attentats aux États-Unis, l’utilisation par les États-Unis de la base aérienne Prince
Sultan, la plus moderne de la région, et a tardé à mettre en œuvre le gel des avoirs
des organisations visées par les mesures financières internationales.
Le cas du Pakistan est encore plus exemplaire, ce pays, avec l'accord des États-
Unis, a porté sur les fonts baptismaux le pouvoir taliban. Il a été le dernier État dans
le monde à maintenir des relations diplomatiques avec lui après la rupture décidée,
au lendemain des attentats, par les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite. Plus
grave encore, il héberge sur son sol un nombre impressionnant de camps
d’entraînement terroristes, ainsi que des dizaines d’écoles coraniques qui sont autant
de foyers de haine antioccidentale et de centres de formation de kamikazes. Aucun
gouvernement n'a été à ce point écartelé entre une opinion majoritairement
antiaméricaine et la nécessité de répondre à une pression américaine d'autant plus
forte que le territoire pakistanais ne peut rester à l'écart de la riposte. En fait, cette
pression était à peine nécessaire : conformément à la position pro-occidentale qui a
été celle de presque tous ses prédécesseurs, le Président Moucharraf a assez vite
choisi son camp, promettant à l'Amérique soutien logistique, l'utilisation de son
espace aérien et l'échange de renseignements. En réponse, Washington a levé les
sanctions imposées au Pakistan pour ses essais nucléaires de 1998 et signé, dès le
24 septembre, un accord de rééchelonnement de la dette d'Islamabad envers les
États-Unis, pour un montant initial de 375 millions de dollars. Pour faire bonne
mesure, l'Inde, l'autre puissance nucléaire de la région, a bénéficié elle aussi de la
levée des sanctions qui lui avaient été imposées pour les mêmes raisons.
Au total, la volonté de coopération du monde arabo-musulman reste fragile ; elle
risque d'être sérieusement mise à mal avec le développement des opérations
militaires, surtout si celles-ci devaient se dérouler non seulement en Afghanistan,
mais dans des États arabes, ou si elles débouchaient sur un échec et, ou sur des «
dommages collatéraux » importants parmi les populations. Il reste que la première
phase de la riposte pouvait être jugée satisfaisante par les États-Unis. Ceux-ci ont
obtenu partout des témoignages de solidarité, souvent d'importantes facilités
logistiques et des renseignements particulièrement précieux dans un domaine qu'ils
connaissent mal : la nébuleuse islamiste et les structures du pouvoir en Afghanistan.
C'est d'ailleurs en fournissant discrètement des renseignements, Join du tumulte des
opinions, que les pouvoirs locaux ont pu le mieux répondre aux demandes
américaines et résoudre les contradictions inhérentes au « grand écart » que leur
imposait la situation.
ISRAËL MIS À L'ÉCART
La seconde condition du succès de la coalition dans le monde arabo-musulman était
qu’Israël n'en fasse pas partie. On retrouvait ici la situation de la guerre du Golfe,
dans laquelle George Bush senior, pour obtenir la participation des pays arabes,
avait tenu Israël à l'écart, allant jusqu’à demander et obtenir du gouvernement de
Jérusalem une passivité totale face aux attaques des Scuds irakiens. Bien sûr, les
attentats du 11 septembre ont été planifiés et préparés bien avant l'actuelle Znrifada
en Palestine, avant l'échec de Bill Clinton à Camp David et l’arrivée d’Ariel Sharon au
pouvoir. L'expérience montre d’ailleurs que le terrorisme ne connaît pas de relâche
pendant les périodes de détente et de négociation, et c’est d’ailleurs au moment où
le processus d’Oslo venait de s’engager qu'’eut lieu le premier attentat contre le
World Trade Center, en 1993. Et Oussama Ben Laden a toujours traité Israël comme
un ennemi secondaire, loin derrière les États-Unis. Il reste que la politique
israélienne dans les territoires palestiniens, l'impasse dans laquelle se trouve la
négociation et la bienveillance américaine envers le gouvernement de Jérusalem
enflamment les passions dans tout le Moyen-Orient, rendant ainsi improbable le
ralliement unanime des États de la région autour de Washington.
Aussi bien, et même si la coopération israélo-américaine s’est à l'évidence renforcée
dans le domaine du renseignement contre les groupes terroristes .et de la sécurité
aérienne, Colin Powell a exclu toute participation visible de l’État hébreu à la coalition
et déjoué les manœuvres d’Ariel Sharon visant à assimiler l’Zntifada aux attaques
terroristes contre l'Amérique, Arafat à Ben Laden. Il ne s’agissait pas seulement de
satisfaire les pays arabes solidaires de la cause palestinienne, mais aussi de faire
savoir que le terrorisme international et « général », à la Ben Laden, ne pouvait être
confondu avec les terrorismes « locaux », aux causes spécifiques, qui constituent
autant de cas à part (dela même manière, le terrorisme irlandais, basque, voire
corse, est resté à l'écart...). Yasser Arafat ne s'y est pas trompé, qui n'a pas répété
son erreur de la guerre du Golfe, lorsqu'il s'était rangé dans le camp de Saddam
Hussein, Cette fois, il a exprimé spectaculairement, dès le premier jour, sa solidarité
avec l'Amérique.
Colin Powell a également tout fait pour calmer le jeu en imposant une rencontre
Peres-Arafat, dont Ariel Sharon ne voulait pas, et de multiples cessez-le-feu restés
d’ailleurs théoriques. Les choses sont allées plus loin début octobre, avec la
confirmation par le Président Bush que son Admihistration souhaitait la création d'un
État palestinien, et surtout la déclaration d’Ariel Sharon, le 4 octobre, mettant en
garde Washington contre une « entente avec les Arabes aux dépens d'Israël » et une
répétition de « l’erreur terrible » qu'avaient été les accords de Munich en 1938,
sacrifiant la Tchécoslovaquie aux exigences de Hitler. Des propos jugés aussitôt «
inacceptables » par la Maison-Blanche.
En fait, il est clair qu'Israël était mis à l'écart de la nouvelle guerre déclenchée le 11
septembre, et on pouvait s'attendre, à relativement court terme, à une modification
de la politique américaine au Proche-Orient. De même que le succès dans la guerre
du Golfe avait conduit George Bush père à lancer, par la conférence de Madrid, le
processus qui allait conduire aux accords d'Oslo, de même son fils doit-il surtout si
les opérations militaires obligent à de nouvelles mesures pour resserrer la coalition,
s'impliquer directement dans le conflit, réduire les frustrations profondes du monde
arabe vis-à-vis de la situation en Palestine et mettre fin à un conflit qui risque
d’embraser la région au plus mauvais moment pour tout le monde, pour les États-
Unis en premier lieu.
Ainsi la coalition a-t-elle été organisée autour du principe énoncé par Donald
Rumsfeld peu après les attentats : « Ce n'est pas la coalition qui fait la mission, c'est
la mission qui fait la coalition. »
GUERRE OÙ PAS GUERRE ? LES CONDITIONS JURIDIQUES D LA RIPOSTE
Les attaques terroristes du 11 septembre constituent-elles des « actes de guerre »
pour reprendre les propos de George W. Bush ? La riposte qu'ont engagée les États-
Unis peut-elle être assimilée à un acte de guerre alors que l'ennemi n'est pas un État
et qu'il n’a pas d'armée régulière ?

 Une définition très évolutive

Clausewitz définit ainsi l'élément primordial de la guerre. Qui oppose deux États : La
guerre est donc un acte de violence dont l'objet est de contraindre l'adversaire à se
plier à notre volonté. Les efforts faits par la communauté internationale pour
introduire des limites au déclenchement et à l'exercice de cette violence se sont
développés autour des deux notions de droit de recourir à la guerre jus ad bellum et
de droit applicable en cas de conflit, dénommé maintenant droit international
humanitaire jus in bello. On s'attachera ici à la première notion.
Les États comme entités juridiques, comme États de droit, doivent être les garants
d'eux-mêmes, de leur pérennité et de leur sécurité. Le droit à la guerre a été reconnu
comme un attribut essentiel de la souveraineté dans le droit international classique. Il
est alors appelé à régir deux situations également régulières, l’état de paix et l'état de
guerre. Toutefois, la déclaration formelle de guerre prévue par la 3° Convention de
La Haye de 1907 est tombée pratiquement en désuétude.
La définition au sens strict de la guerre implique la participation d'États s'affrontant à
travers leurs forces armées pour certaines fins. Ainsi : « La guerre, selon le droit
international, est une situation entre deux États ou entre deux groupes d'États ou
entre un État et un groupe d'États, qui est généralement caractérisée par la rupture
des relations diplomatiques, la suspension qui s'ensuit de l'application des règles
générales du droit international de la paix et par la volonté fondamentale de perpétrer
des actes de violence, même s’ils ne le sont pas encore réellement”. » Le droit
international contemporain, reposant sur la charte des Nations unies et ses
développements ultérieurs, a franchi une étape nouvelle avec un système collectif de
sécurité internationale : la guerre ne constitue plus un moyen de contrainte licite.
Ainsi, la réglementation du recours à la force, plutôt qu'une interdiction de principe,
est définie par la charte, spécifiquement dans son article 2 (&4) et dans l’article 51
qui conclut le chapitre VII « Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la
paix et d'acte d'agression ».
Le recours à la force armée peut se révéler légal dans le cas de légitime défense.
L'article 51 stipule que « aucune disposition de la présente charte ne porte atteinte
au droit naturel de légitime défense individuelle ou collective dans le cas où un
membre des Nations unies est l’objet d'une agression armée, jusqu'à ce que le
Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la
sécurité internationales ». Cette règle coutumière, consacrée par la charte, est un «
droit naturel », une prérogative inhérente à la souveraineté de l'État. Toutefois, cet
article doit s'entendre dans le cadre de l'approche globale de la sécurité
internationale. La légitime défense n'est donc licite que pour répondre à « une
agression armée », et les actions entreprises en son nom doivent être notifiées au
Conseil de sécurité.
Dans le cadre des attaques terroristes du 11 septembre, le Conseil de sécurité s'est
placé, dès le 12 septembre, sur le terrain du rétablissement de la paix et de la
sécurité internationales, en adoptant à l'unanimité la résolution 1368, où il s'affirme
résolu à combattre par tous les moyens les menaces à la paix et à la sécurité
internationales causées par les actes terroristes ». L'expression « tous les moyens »
implique sans le dire expressément le recours à la force armée, au sens du chapitre
VII de la charte. Par ailleurs, le Conseil de sécurité reconnaît le droit inhérent à la
légitime défense individuelle ou collective face à la gravité de l'agression. Les États-
Unis, pour leur part, ont affirmé leur droit de légitime défense et situent leur action
dans le cadre de l'application du chapitre VII de la charte.
Quelles conséquences au plan interne ?
Aux États-Unis, la question a été posée de savoir s’il y avait eu acte de guerre,
déclenchant la mise en œuvre de règles spécifiques, en particulier pour l'application
des clauses d'exclusion de risques des contrats d'assurances ou de la : force
majeure dans les contrats privés en général.
La notion de guerre est devenue aujourd’hui confuse, tant par l'évolution du droit
international qui tend à limiter les recours licites à la violence interétatique que par
l'évolution concrète de la violence internationale qui à travers le terrorisme introduit,
comme c’est le cas aujourd'hui, des acteurs non étatiques, n'utilisant pas d'armes et
ne faisant pas connaître leur identité ni par voie de conséquence leurs buts. Dans
ces conditions, les termes d’acte de guerre ou d’état de guerre appartiennent
maintenant davantage aux différents droits internes. C'est donc au plan interne
américain que pourra être posée la question de l'existence d’un acte de guerre
entraînant l'application d’un régime juridique spécifique, même si les
développements intervenus au plan international sont évidemment liés et peuvent
servir à une interprétation par le juge. En effet, un ensemble de critères entrent alors
en ligne de compte. Ainsi, dans l'affaire du détournement d’un avion de la Pan Am
commis par un commando du Front populaire de libération de la Palestine, ce
détournement n'avait pas été considéré comme un acte de guerre car le FPLP n'est
officiellement reconnu par aucun État, que ce fait est trop éloigné de l’éventuelle
guérilla qu'il mène contre Israël, qu'il ne s’agit pas d'un acte régulier de guerre (US
Court Of Appeal, Second Circuit, 1974). Dans le cas des attentats du 11 septembre,
le recours à la notion d'acte de guerre sera sans doute difficile à établir même si une
forte pression du secteur privé, notamment des compagnies d'assurances, s'exerce
dans ce sens car le gouvernement américain peut être plutôt incité à laisser sa
spécificité à l'acte terroriste pour mieux pouvoir le traiter, dans toutes ses
dimensions, dans une politique d'ensemble.
On peut se référer, à cet égard, à la résolution 23 du 14 septembre, du Congrès des
États-Unis qui autorise le Président à recourir à tout emploi nécessaire et approprié
de la force, contre les nations, les organisations ou les personnes dont il aura
déterminé qu'elles ont planifié, autorisé, commis ou aidé les attaques terroristes. Le
Conseil de sécurité pour sa part n'a pas davantage employé l'expression de guerre
mais, de façon plus neutre, celle de « combattre par tous les moyens », tandis que
dans les nombreuses déclarations internationales ou américaines les actes ont bien
été qualifiés de terroristes tout en mettant en avant leur nature nouvelle. La violence
perpétrée par les attaques terroristes ramène à la définition de Clausewitz qui mettait
la violence physique au cœur du conflit : il apparaît que les États-Unis et la
communauté internationale s'éloignent encore un peu plus de la forme classique de
la guerre.

Vous aimerez peut-être aussi