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ASSEMBLAGES PAR SOUDURES

1. GENERALITES
A l’opposé des modes d’assemblage par boulons qui se font par contact des surfaces des
pièces à assembler, assurant ainsi, juste une certaine continuité mécanique (les pièces
conservent leur intégrité), le mode d’assemblage par soudure, quant à lui, s’effectue par
dilution des bords des pièces à assembler portés à l’état liquide, et donc par
interpénétration de corpuscules microscopiques du matériau des pièces, assurant ainsi,
plus qu’une continuité mécanique, une continuité métallurgique. Cette opération est
rendue possible grâce au soudage.

11. Le soudage
Le soudage est un mode d’assemblage fréquemment utilisé en construction métallique.
C’est aussi une science complexe, recouvrant différentes techniques, en fonction des
domaines d’application. La science du soudage relève de la métallurgie: il faut connaître
le matériau pour le souder de façon efficace. Cette connaissance est d’autant plus
cruciale que l’ouvrage sera fortement sollicité. C’est pourquoi le soudage est régi par
des cahiers des charges et des modes opératoires précis.
La technique du soudage comporte plusieurs procédés, distingués souvent par le mode
de mise en œuvre (automatique, semi automatique, manuel), par la nature de la source
d’énergie (thermoélectrique, thermochimique...) et par le type de protection (gaz inerte,
gaz, actif, flux…) du bain de fusion contre la contamination atmosphérique.

12. Les procédés de soudage


Le principal procédé de soudage le plus employé en charpente est le soudage à l’arc
électrique qui, lui-même présente plusieurs variantes, dont les plus utilisés sont :
- Soudage manuel à l’arc avec électrode enrobée (baguette), appelé procédé SMAW.
Procédé inventé vers 1907. Il est actuellement moins utilisé que les procédés
recourant à des fils fusibles, pour des raisons de faible productivité, mais il garantit
des joints de très haute qualité grâce, particulièrement, à l’utilisation de baguette à
enrobage de type basique.
- Soudage à l’arc sous flux en poudre avec électrode fusible (fil continu).
Ce procédé, aujourd’hui d’utilisation plus répandue que celui à l’électrode
enrobée, offre une meilleure productivité car il permet un soudage semi-
automatique ou automatique (c'est-à-dire robotisé) avec protection gazeuse ou
solide. On peut utiliser des fils pleins (procédé GMAW*), des fils fourrés (procédé
FCAW*) ou des fils sous flux en poudre (procédé SAW*).
On choisit l’une ou l’autre de ces variantes selon que l’on veut privilégier les avantages
économiques ou techniques.
La fusion est obtenue par la chaleur fournie par un arc électrique, établi le métal de base
(les pièces à assembler) et le métal d’apport (baguette ou fil), chacun agissant comme
une électrode. Le métal d’apport se présente sous forme d’un fil métallique en bobine
dans les procédés automatiques et semi-automatiques et sous forme d’une baguette
enrobée pour les procédés manuels. Pour éviter la contamination de la soudure par des
éléments étrangers contenus dans l’atmosphère et qui peuvent réduire les
caractéristiques mécaniques ou entraîner une fragilisation de l’assemblage, une
protection isole le bain de fusion du milieu extérieur. Cette protection peut être fournie
par un gaz ou par un flux solide.
Les procédés de soudage sont normalisés.
13. Les assemblages soudés
Pour obtenir un assemblage soudé de bonne qualité, la conception et l’exécution sont
plus importantes qu’un calcul précis, d’autant plus que pour certains types de soudures,
il n’est même nécessaire de faire de calculs. En conséquence, un contrôle rigoureux des
soudures, faisant souvent l’objet de normes, doit être effectué.
Toutes les dispositions présentées dans ce paragraphe sont applicables si les exigences
suivantes sont satisfaites :
1. Les aciers des pièces (métal de base) sont des aciers de construction soudables qui
satisfont aux exigences du chapitre 3 du CCM.
2. Les propriétés mécaniques du métal d'apport sont conformes aux normes.
3. Les pièces à souder doivent ont une épaisseur minimale de 4 mm. Pour des épaisseurs
moindres, des dispositions complémentaires sont nécessaires.
4. Le procédé de soudage employé est le soudage à l’arc électrique tel que défini par les
normes.
5. La fabrication à l’atelier et le montage au chantier sont menés conformément aux
règles et normes d’exécution.
6. Le risque d’arrachement lamellaire est considéré et, le cas échéant traité.

2. CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX


En charpente métallique, le soudage des composants se fait généralement avec un métal
d’apport, fondu avec le métal de base constituant les bord des pièces à assembler, pour
donner, après opération de soudage, un assemblage monolithe dont la cohésion interne
prévalant à l’échelle des micro corpuscules d’acier, constitue le mécanisme de
transmission des efforts qui s’exercent sur l’assemblage.
La qualité d’un assemblage soudé dépend, certes, de la conception du joint soudé et du
dimensionnement des cordons de soudure, mais elle dépend également
- des caractéristiques du métal de base et notamment de sa soudabilité, dite soudabilité
métallurgique ou locale, c'est-à-dire son aptitude à se souder simplement, sans
précautions spéciales.
- du procédé de soudage choisi, des paramètres et conditions (réglages du courant,
voltage, …), du mode opératoire et de la qualification du soudeur si le soudage est
manuel. C’est la soudabilité opératoire.
- et de la conception générale de l’assemblage soudé ainsi que de la méthode fabrication
C’est la soudabilité globale.
Cette qualité dépend aussi des caractéristiques du métal d’apport choisi.
Dans ce qui suit, les aspects ayant trait au métal de base et au métal d’apport seront
considérés.

21. Caractéristiques du métal de base


Concernant le métal de base, la qualité des assemblages soudés (résultat du soudage)
dépend des caractéristiques métallurgiques. En effet, toutes les nuances d’acier n’ont pas
la même aptitude au soudage et affichent des degrés de soudabilité variables. La
soudabilité d’un acier au carbone dépendra de sa composition chimique, notamment de
son carbone équivalent. Exemple : si un acier de construction a une forte teneur en
carbone et une forte teneur en carbone équivalent CEV, il peut s’avérer nécessaire de le
préchauffer pour éviter sa fissuration.
La composition chimique de l’acier employé doit être contrôlée quant à sa compatibilité
avec la méthode de soudage employée. La valeur de Carbone Equivalent (CEV) doit être
calculée à partir de l’analyse de coulée selon la formule donnée dans la norme
ISO10025 :
CEV = C + Mn/6 + (Cr+Mo+V)/5 + (Cu+Ni)/15.
A titre indicatif, pour les aciers ayant un CEV inférieur ou égal 0,45%, l’acier est
soudable sans précautions spéciales, les précautions générales devant être
systématiquement respectées. Si le CEV compris entre 0,46 et 0,60 des précautions
spéciales doivent être respectées : préchauffage de l’acier à 300° avant soudage,
refroidissement à vitesse contrôlée après soudage. Par contre si le CEV est supérieur à
0,60, l’acier n’est pas soudable.

22. Caractéristiques du métal d’apport


Les propriétés mécaniques du métal d'apport doivent être compatibles avec celles du
métal de base. Pour cela, il convient que les valeurs spécifiées de limite d'élasticité, de
résistance ultime en traction, d'allongement à la rupture obtenu par un essai de traction
et d'énergie minimale obtenu par un essai de flexion par choc sur éprouvette Charpy du
métal d'apport soient égales ou supérieures aux valeurs spécifiées pour le métal de base.
En général, l'utilisation d'électrodes de caractéristiques supérieures à celles des nuances
d'acier assemblées place du côté de la sécurité.

23. Arrachement lamellaire


S’il est justifié, pour traiter les problèmes de résistance globale des pièces (corps en
acier) par exemple, de poser l’hypothèse que le matériau acier est isotrope, c'est-à-dire
que ses propriétés ne dépendent pas de la direction dans laquelle il est sollicité, il n’en
est plus de même vis-à-vis de certains autres problèmes ou phénomènes locaux et
internes à l’acier. En effet, à une échelle microscopique l’acier étant anisotrope. Cette
anisotropie se caractérise par une différence de structure (structure feuilletée) et une
diminution des caractéristiques mécaniques dans le sens de l’épaisseur des pièces. La
négligence de cet état de fait, peut engendrer des dommages plus ou moins graves. Les
soudures ‘chant sur peau’ (soudure d’angle, soudure en bout d’assemblage en Té)
exécutées sur pièces épaisses (épaisseur supérieure à 20 mm) dans le sens travers court
sont ainsi susceptibles d’entraîner un phénomène d’arrachement lamellaire qui se
manifeste, à l’aplomb de la soudure, par une rupture progressive, ayant une forme en
escalier et prenant naissance à l’intérieur du métal de base.
Il faut éviter, autant que possible, les dispositions susceptibles de provoquer des
contraintes à travers l'épaisseur des pièces assemblées provenant d'un soudage exécuté
sous des conditions de bridages. Sinon, l’arrachement lamellaire doit prévenu soit par
l’adoption de dispositions constructives adaptées (voir figure 1 ) soit en choisissant un
acier de qualité Z, ayant des caractéristiques dans le sens travers court améliorées.

Dispositions dangereuses Dispositions améliorées

Figure 1 : Arrachement lamellaire.


3. CATEGORIES D’ASSEMBLAGES SOUDES - TYPES DE SOUDURES
Eu égard à la position des pièces à assembler, on distingue habituellement 3 catégories
d’assemblages soudés : les assemblages bout à bout (les pièces sont en prolongement
l’une de l’autre) ; les assemblages en Té (les pièces sont croisées) et les assemblages à
clin ou par recouvrement (les pièces sont superposées). Pour assurer la fixation des
pièces, 4 types de soudures peuvent être employés : les soudures en bout, les soudures
d’angle, les soudures en entailles et les soudures en bouchon.
Le type de soudures à utiliser dépend de la catégorie d’assemblage des pièces.

31. Soudures en bout


Les soudures en bout (voir figure2) sont utilisées dans les assemblages bout à bout et
dans les assemblages en Té. Elles peuvent être à pleine pénétration ou à pénétration
partielle. Une soudure en bout à pleine pénétration est une soudure dont la dimension
transversale ou gorge du cordon occupe toute l'épaisseur du joint. Une soudure en bout
à pénétration partielle est une soudure la dimension de la gorge est inférieure à
l'épaisseur du joint.
La soudure en bout à pénétration partielle est peu utilisée. En général, elle n’est
employée que pour assembler des pièces travaillant en compression. Dans ce cas, les
efforts à transmettre ne nécessitent pas la pleine pénétration, une partie de ces efforts
étant alors supposée transmise par contact direct des pièces.

Figure 2 : Soudures en bout

Dans le cas d’assemblage de pièces d’épaisseurs différentes, la variation de la section


de la soudure doit s’effectuer progressivement, avec une pente ne dépassant pas 1/4,
au besoin en amincissant la pièce la plus épaisse ou en rechargeant la plus mince. Voir
figure 3.
Figure 3 : Exécution des soudures bout à bout -

Les cordons de soudures en bout doivent être continus.

32. Soudures d'angle


Les soudures d’angles sont utilisées dans les assemblages en Té et les assemblages à
clin comme illustré sur la figure 4. En général, l’angle formé par les faces de fusion
doit être compris entre 60° et 120°. Au delà de 120°, la soudure peut être traitée
comme une soudure en bout.

Figure 4 : Soudures d’angle

Habituellement, les soudures d’angle de pièces croisées se composent de 2 cordons


parallèles réalisés de part et d’autre de l’une des pièces. Une soudure d'angle réalisée
d'un seul côté (voir figure 5) ne doit pas être utilisée pour transmettre un moment
fléchissant d'axe parallèle à la direction longitudinale du cordon si celui-ci provoque
une traction à la racine de la soudure; elle ne doit pas non plus utilisée pour
transmettre un effort de traction perpendiculaire à la direction longitudinale de la
soudure, qui produirait le même type de moment fléchissant. Cette disposition entraîne
une fissuration à la racine du cordon.

Figure 5 : Cordons de soudure d'un seul côté dispositions à éviter

Pour éviter les phénomènes de concentration de contrainte, et par conséquent, le risque


de fissuration des soudures, les cordons de soudures d’angle ayant une forme concave
ou plate doivent être préférés aux cordons bombés comme le montre la figure 6.
Figure 6 : Exécution des soudures d’angle -

Des cordons discontinus de soudure d'angle peuvent être utilisés sous réserve que
l'ambiance dans laquelle se trouvera la soudure, une fois en service, soit non corrosive
et que les exigences géométriques portant sur les longueurs des cordons d’extrémités
LwE et Lw de ceux intermédiaires ainsi que les longueurs libres entre cordons Ll ouL2,
telles que décrites sur la figure 7soient satisfaites.

Figure 7 : Soudures d'angle discontinues

33. Soudures en entaille


Les soudures en entaille sont utilisées dans les assemblages à clin (voir figure 8). Elles
sont constituées de cordons réalisés dans des trous circulaires ou oblongs. En général,
elles sont conçues pour éviter les voilements individuels ou la séparation des parties de
pièces composées ou qui se recouvrent et par conséquent elles ne sont sollicitées que
par des efforts de cisaillement.
Pour éviter des difficultés de mise en œuvre, le diamètre du trou circulaire d'une
soudure en entaille, ou la largeur du trou oblong doit être supérieure à quatre fois
l'épaisseur de l'élément entaillé.
En pratique, lorsque les trous sont oblongs, les extrémités de l'entaille sont semi-
circulaires, à l'exception de cas où celle-ci se prolonge jusqu'au bord de la pièce à
souder.

Figure 8 : Soudures en entaille

34. Soudures en bouchon


Les soudures en bouchon sont utilisées dans les assemblages à clin, voir figure 9. Les
cordons sont réalisés dans des trous circulaires ou oblongs. Ces soudures ne doivent
pas être utilisées pour reprendre un effort de traction mais par contre, elles peuvent
être employées :
- pour transmettre un effort de cisaillement,
- pour empêcher les voilements individuels ou la séparation des parties qui se
recouvrent,
- pour lier les composants d'éléments composés.
Dans une soudure en bouchon, le diamètre du trou circulaire ou la largeur du trou
allongé, doit être au moins égal à l'épaisseur de l'élément perforé plus 8 mm.
L'épaisseur d'une soudure en bouchon pratiquée dans un élément d'épaisseur inférieure
ou égale à 16 mm doit être égale à l'épaisseur de l'élément. Pour des éléments ayant
plus de 16 mm d'épaisseur, l'épaisseur de la soudure doit être égale au moins à la
moitié de l'épaisseur du matériau sans être inférieure à 16 mm.
Lorsque plusieurs bouchons sont nécessaires pour assembler 2 pièces, la distance entre
centres de soudure ne doit pas dépasser la valeur limite pour prévenir le risque de
voilement local.

Figure 9 : Soudures en bouchon


4. PRINCIPES DE CONCEPTION
Les assemblages soudés doivent être spécifiques du système. Il ne faut pas les concevoir
à partir des assemblages boulonnés ou autres. A ce titre, il faut se rappeler que certaines
pièces de transfert, tels que les goussets; nécessaires dans le cas des assemblages
boulonnés sont tout à fait inutiles dans le cas des assemblages soudés. Les quelques
principes cités ci après sont importants en conception des assemblages soudés
1. Assurer la transmission directe des efforts.
2. Eviter les accumulations de soudures au même endroit.
3. Eviter les effets d’entaille : ce point est impératif pour les assemblages soumis à
des efforts dynamiques.
4. Assurer la possibilité d’exécution des cordons de soudure dans les meilleurs
conditions: accessibilité, bonne orientation des électrodes, position de soudage.
5. Réduire le nombre de soudures de chantier.

5. VERIFICATION DE LA RESISTANCE
51. Introduction
Ce paragraphe comprend les règles la vérification de la résistance des différents types de
soudure telles que spécifiées par les règles CCM et comprend les méthodes de
détermination des efforts dans les soudures ainsi que les hypothèses sur lesquelles elles
sont fondées.
A la base des méthodes de calcul des soudures, on pose les 3 hypothèses fondamentales
suivantes :
- Les soudures sont homogènes et isotropes.
- Les pièces soudées sont rigides et leurs déformations sont négligeables
- Les effets des contraintes résiduelles et ceux des concentrations de contraintes sont
négligés dans le cas des calculs sous actions statiques.
Ces hypothèses permettent d’admettre une distribution uniforme des contraintes alors
qu’en réalité il existe une variation des contraintes le long de la soudure. En effet, les
concentrations de contraintes ou encore les contraintes résiduelles peuvent atteindre
localement des valeurs qui dépassent la résistance limite d’élasticité. Cependant la
ductilité du matériau permet une redistribution des contraintes le long de la soudure qui
aboutit à une uniformisation.
En pratique le calcul des soudures concerne surtout les soudures d’angles. Ces soudures
sont en fait les plus courantes en structure car ne nécessitant pas de préparation et donc
les moins coûteuses. En conséquence, le traitement de ce type de soudure sera
approfondi et celui des autres types sera plus ou moins abordé ci après.

52. Répartition des efforts


La répartition des efforts dans un assemblage soudé doit être déterminée en se fondant
sur l'hypothèse d'un comportement élastique. Les assemblages soudés doivent être
conçus et dimensionnés de manière à présenter une capacité suffisante de déformation.
Dans les noeuds où des rotules plastiques sont susceptibles de se former, les soudures
doivent être dimensionnées afin de fournir au moins la même résistance de calcul que la
plus faible des parties assemblées.
Dans les autres noeuds où une capacité de rotation est requise dans l'éventualité d'une
déformation importante la résistance de calcul de la soudure ne doit pas être inférieure à
80 % de la résistance de calcul de la plus faible des parties assemblées.
53. Calcul des soudures d’angle
531. Gorge utile
La gorge utile, a, d'une soudure d'angle, est la hauteur du plus grand triangle (à côtés
égaux ou inégaux) pouvant s'inscrire à l'intérieur des faces à souder et de la surface de la
soudure, mesurée perpendiculairement au côté extérieur de ce triangle, voir figure 10.

Figure 10 : Gorge d'une soudure d'angle

En pratique, l’épaisseur utile de la gorge d'une soudure d'angle est toujours supérieure à
3 mm.

532. Longueur des soudures


Il convient de prendre la longueur efficace d'une soudure d'angle égale à la longueur sur
laquelle la soudure possède sa pleine épaisseur. Cela peut être pris comme la longueur
totale de la soudure réduite de deux fois la gorge utile a. Sous réserve que la soudure
possède sa pleine épaisseur sur toute sa longueur, y compris ses extrémités, il n'est pas
nécessaire d'opérer une réduction de la longueur efficace pour le début ou pour la fin de
la soudure. En pratique la longueur minimale d’une soudure d’angle est de 40 mm ou 6
fois son épaisseur de gorge, en prenant la plus grande de ces deux valeurs.

533. Résistance des soudures d'angles


a. Généralités
Il convient de déterminer la résistance de calcul d'une soudure d'angle soit par la
méthode simplifiée soit par la méthode directionnelle.

b. Méthode simplifiée
La résistance d'une soudure d'angle peut être supposée appropriée si, en chaque point de
sa longueur, la résultante de tous les efforts par unité de longueur transmis par la
soudure satisfait le critère suivant:

où :
F w,Sd valeur de calcul de l'effort exercé dans la soudure par unité de longueur ;
F w,Rd résistance de calcul de la soudure par unité de longueur.

Indépendamment de l'orientation du plan de gorge de la soudure par rapport à l'effort, il


convient de déterminer la résistance de calcul par unité de longueur F w,Rd au moyen de
l'expression :
Il convient de déterminer la résistance de calcul au cisaillement f vw,d de la soudure au
moyen de l'expression :

où Fvw.d : résistance de calcul d'une soudure d'angle au cisaillement


fu : valeur nominale de la résistance ultime en traction de la plus faible
des parties assemblées
ßw : facteur de corrélation appropriée qui prend les valeurs suivantes :

Nuance d’acier S235 S275 S355


ßw 0,80 0,85 0,90

3. Méthode directionnelle
Dans cette méthode, les forces transmises par une longueur unitaire de soudure sont
décomposées en composants parallèles et transversaux à l'axe longitudinal de la soudure
et perpendiculaires et transversaux au plan de sa gorge.
Il convient de prendre l'aire de gorge de calcul A w égale à A w = a eff .
Il convient de supposer que l'emplacement de l'aire de gorge de calcul est concentré à la
racine.
Il est supposé une distribution uniforme des contraintes dans la section de gorge de la
soudure, ce qui conduit aux contraintes normales et aux contraintes de cisaillement
illustrées par la figure 11 comme suit :

Figure 11 : Contraintes exercées sur la section de gorge d'une soudure d'angle

La contrainte normale parallèle à l'axe n'est pas prise en considération pour la


vérification de la résistance de la soudure.
La résistance de la soudure d'angle sera suffisante si les deux conditions suivantes sont
satisfaites :
[ 12 + 3( 12 + 22)] fu/( w Mw)
et 1 0.9 fu/ Mw
Il convient que les soudures réalisées entre des pièces de nuances différentes soient
calculées en utilisant les propriétés de la nuance la plus faible.

54. Soudures en bout


En admettant que le processus de soudage a été correctement effectué, le cordon d’une
soudure bout à bout peut être considéré comme identique au métal de base des pièces.
Aussi le calcul de ce type de soudure est il basé uniquement sur la notion de profondeur
de cordon ou gorge qui dépend de l’étendue de la pénétration.
Pour une soudure en bout à pleine pénétration, du fait la soudure conserve sa section
complète sur toute la largueur de la pièce (sans création d’encoches sur les bords), aucun
calcul n’est exigé, à condition que l’épaisseur de la soudure soit au moins égale à
l’épaisseur de la plus faible des pièces assemblées (voir figure 12) et que le métal
déposé ait au moins les caractéristiques mécaniques du métal de base. La résistance de
calcul de cette soudure est donc prise égale à la résistance de calcul de la plus faible des
parties assemblées.

Figure 12 : Résistance d’une soudure en bout à pleine pénétration.

Pour une soudure bout à bout à pénétration partielle, la gorge à considérer dans les
calculs est égale à la profondeur nominale de pénétration réduite légèrement (on
retranche 2 mm).

55. Soudures en bouchon


La résistance de calcul Fw.Rd d'une soudure en bouchon doit être prise égale à
[Fvw.d . Aw ]
où Fvw.d est la résistance de calcul de la soudure au cisaillement.
L'aire efficace Aw d'une soudure en bouchon doit être prise égale à l'aire du trou.

56. Assemblages longs


Dans les joints à clin, la résistance de calcul d'une soudure d'angle sera réduite en la
multipliant par un facteur minorateur ßlw, afin de tenir compte des effets de
répartition non uniforme des contraintes sur sa longueur.
Le facteur ßlw prend les valeurs suivantes :
- assemblages à clin de longueur de recouvrement Lj > 150.a
ßlw.1 = 1,2 - 0,2 Lj / (150 a)
Mais ßlw.1 1.0.
Lj : longueur hors tout du recouvrement dans la direction de transmission de
l'effort.
- soudures d'angle de longueur Lw > 1.7 m qui attachent des raidisseurs transversaux
dans les éléments composés.
0,6 ßlw.2 = 1,1 - Lw /17 1.0
où Lw : longueur, en mètres, de la soudure
6. EXECUTION DESASSEMBLAGES SOUDES
Concernant l’exécution des assemblages soudés, 2 aspects importants sont à considérer :

61. Défauts des soudures


Les principaux défauts qui peuvent être présents dans les soudures sont représentés dans
la figure 13 ci-dessous. On distingue celles relatives à une configuration externe ou
interne de la soudure.

Figure 13 : Défauts des soudures -


Du point de vue du comportement d’un assemblage soudé vis-à-vis de la fatigue et de la
rupture fragile, les défauts les plus dangereux sont, par ordre décroissant :
- les fissures,
- les défauts de collage,
- les défauts de pénétration,
- les inclusions,
- les porosités.

62. Contrôle des soudures


Le contrôle des joints soudés est indispensable pour garantir la qualité requise. Les
différents contrôles possibles pour détecter le nombre et la taille des défauts sont
présentés ci après. On peut classer les différentes méthodes de contrôle en deux
catégories :
- les contrôles destructifs, qui s’appliquent essentiellement à des éprouvettes servant au
contrôle des procédés de soudage,
- les contrôles non destructifs, dont les plus courants sont :
- l’examen visuel,
- l’examen par radiographie,
- l’examen par ultrasons.
Les examens par radiographie sont très utilisés pour révéler des anomalies volumiques,
telles que les pores ou les inclusions de laitier à l’intérieur de la soudure ; par contre, les
fissures (surtout celles qui sont parallèles à la direction des rayons) sont très difficiles à
détecter.
Les examens par ultrasons permettent de localiser les anomalies telles que les fissures et
les défauts de collage avec une bonne précision en grandeur et en direction ; par contre,
ce procédé nécessite un manipulateur très expérimenté du fait des multiples échos
parasites que l’on peut observer sur l’écran et qui pourraient conduire à une
interprétation erronée des résultats.

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