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0.

INTRODUCTION

0.1 DEFINITION DU COURS

La stabilité des constructions est une partie de calcul des


structures I qui consiste à analyser les structures.
C’est une continuité de la Résistance des Matériaux.

0.2 OBJECTIFS DU COURS

Dans le cours de la Résistance de Matériaux, nous avons


vu que les structures subissent des déformations lorsqu’elles sont
chargées.
Nous avons vu quelques méthodes de détermination des
déformations et des inconnues hyperstatiques (des poutres à une
travée et des poutres continues). Cette même démarche va
continuer avec le cours de stabilité des constructions.
A part les poutres ci-haut ; nous allons donner les
techniques classiques de calcul des toutes les structures
hyperstatiques notamment un type qui est utilisé dans les
bâtiments. Il s’agit du portique (ou cadre) à travées et étages
multiples.
Ce cours ne consiste pas à stabiliser les ouvrages mais
plutôt à analyser les structures. Il est donc indispensable pour la
conception, le calcul et le dimensionnement des ouvrages à
construire et la vérification des ouvrages existants.
A l’issue du cours de stabilité des constructions, l’étudiant
finaliste de troisième année de graduat devrait être capable de :
- Calculer plusieurs sortes de structures hyperstatiques.

0.3 CONDITIONS DE REUSSITE

Pour réussir ce cours, il est demandé aux étudiants et à


l’enseignant :
- la participation active aux enseignements

- la maîtrise des cours pré requis

- l’étude et la rigueur personnelle


0.4 PREREQUIS

Pour bien comprendre le cours de stabilité des


constructions, il faut avoir une bonne connaissance des éléments
de la résistance de matériaux.
0.5 EVALUATION DES ETUDIANTS

Les étudiants seront évalués de la manière suivante :


- une interrogation

- un TP

- un TD

- un examen

0.6. CONTENU PREVISIONNEL

Chapitre 1 : Complément de calcul des déformations


Chapitre 2 : Le flambement associé à la flexion simple
Chapitre 3 : Calcul plastique et charge limite
Chapitre 4 : Méthode des forces
Chapitre 5 : Méthode des rotations
Chapitre 6 : Méthode d’approximations successives ou Méthode
de HARDY CROSS

0.7. ORGANISATION PRATIQUE DU COURS

Le cours de la stabilité des constructions comprend deux


parties : la partie théorique et la partie pratique en raison de
30h et 15h.

0.8. ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE

1. JEAN CLAUDE Doubrère, Résistance de matériaux, Cours et

exercices corrigés, éditions Eyrolles, Paris 2002

2. Wolfgang A. JALIL, PHILIPPE ADER : Calcul pratique des

structures, édition
3. Jean Goulet : Aide mémoire de Résistance des matériaux, éditions

Dunod, Paris 1976

4. S. TIMOSHENKO : Résistance des matériaux2, éditions Dunod

Paris 1968

5. ARCADY GREKOW, VADIM ISNARD, PAUL MROZOWICZ :

Formulaire de l’ingénieur, Méthodes pratiques de calcul des

ouvrages de génie civil, éditions Eyrolles, Paris 1964.

6. Maurice LABOUREUR : Cours abrégé de résistance de matériaux

et de stabilité des constructions, librairie polytechnique CH.

BERANGER, Paris et Liège 1958.

7. Rémy Mouterde, François Fleury : « comprendre simplement la

résistance des matériaux », éditions de moniteur, Paris 2007.

8. Aran Samilikian : analyse de structures, éditions Gaetar morin,

Quebec 1994.

9. CHARLES MASSONNET, Résistance des matériaux, Sciences et

Lettres, Paris, 1967,


CHAPITRE PREMIER : COMPLEMENT DE CALCUL DES DEFORMATIONS

I.1. CALCUL DES DEFORMATIONS PAR LA METHODE DE LA FORCE UNITE

C’est le cas particulier de la méthode de travail virtuel.

I.1.1. Notations

On utilise quelques notations spéciales pour localiser les sections


dans lesquelles il y a des déformations ou des forces, des systèmes des
forces qui ont provoqués ces déformations. Lorsque ces déformations sont
provoquées par les forces données elles sont désignées par « ». Par contre si
toutes les forces, à l’exception d’une seule sont nulles, les déformations
seront désignées par « ». et sont munis d’indice dont le premier
désignera la force appliquée au point où le déplacement est à considérer ou
bien, le point si seulement si il n’y a pas de forces. Les autres indices
représentent les forces qui ont provoqués le déplacement considéré.
Exemple : 1.

Les déplacements sont : ( )


( )
( )
Exemple 2

Les points 1 et 2 subissent les déplacements ci-dessous :

Il faut noter que tous les déplacements


( ) ( ) ( ) ( ) et désignent
les projections des déplacements sur les directions des forces respectives.

( ) représente le segment 1-1’’


A partir de la première figure on peut écrire :
( ) ( ) (principe d’indépendance des effets
des forces). Comme selon la loi de Hooke, les déplacements sont
proportionnels aux valeurs des forces, on a :

D’où ( )
N.B. : et ne signifient pas toujours des longueurs, elles peuvent signifier
d’autres éléments de déformation.

I.1.2. Travail élémentaire des forces

Le travail élémentaire d’une force s’exprime par le produit de deux


facteurs F et , soit . Le premier de ces facteurs représente une valeur qui
dépend de la force, le deuxième une valeur dépendant du déplacement.
Lorsque F est une force, représente une longueur égale à la
projection du déplacement élémentaire du point d’application de la force sur
sa direction. Quand F est une autre quantité différente de la force mais
dépendant de la force il faut choisir de façon que le produit représente
le travail.
a) F est un couple
-

Un couple qui agit seule provoque une rotation déterminant le


travail de ce couple. Si cette rotation se produit autour du point O, le travail
élémentaire des forces P serait :

( )
Nous constatons que lorsque F est un couple, est un angle

b) F est une charge uniformément répartie par mètre courant (linéaire)

Soit la poutre ci-dessous :

La charge repartie peut être représentée par un nombre infini de


forces concentrées Le travail de chacune vaut . Alors le travail de
l’ensemble de la force est donnée par

∫ ∫

L’intégral ∫ est l’aire comprise entre la fibre neutre déformée et


non déformée. Nous constatons que lorsqu’on choisit pour F la valeur de ,
doit être représenté par une surface.

I.1.3. Travail des forces

a. Poutres en treillis

Soit une barre de treillis sollicitée par deux forces égales F et F


opposées. Cette barre est soit tendue ou soit comprimée. En considérant
cette barre AB comme un système de points matériels, on aura, en vertu du
principe des travaux virtuels, pour un déplacement compatible avec les
liaisons du système, l’équation . On voit que le
travail des forces élastiques s’exprime par produit précédé du signe (-).
-

F
B

Or selon la loi de Hooke.

Si la déformation a été provoquée par


une force F’ qui est différente de F, on a :

étant toutes normales à la barre, on peut les désigner


respectivement par N et N’. D’où une barre de longueur infiniment petite
est telle que le travail des forces élastiques vaut :

b. poutre fléchie

Examinant un corps fléchi, un élément de longueur infiniment


petite se comporte de la manière suivante :
-

Le rayon de courbure r et le moment M sont reliés par l’expression

. L’angle formé par les deux sections infiniment voisines de

l’élément considéré vaut

Le travail interne est donné par :

Si la déformation a été provoquée par un moment M’ qui est


différent de M, on a :

N.B : Dans le calcul des déformations, M’ et N’ calculés par la force


unité seront désignés respectivement par M1 et N1 tandisque s’ils sont
calculés par le couple unité nous allons les designer par et

I.1.4. Travail virtuel et Force unité


On peut utiliser le concept virtuel pour calculer une translation ou
une rotation en une section donnée d’une structure.
En appliquant à une structure en équilibre un système de forces
virtuelles , ces forces provoquent des efforts intérieurs virtuels et des petits
déplacements virtuels dans la structure.
A la place des forces virtuelles on utilise une seule force virtuelle
ayant une valeur unité pour le calcul d’un déplacement en un point donné
de la structure. En effet, on considère le travail virtuel externe fait par une
force virtuelle unité appliquée en une structure en équilibre qui se déforme
sous l’action d’un système des forces externes réelles.
Par le principe de conservation de l’énergie, le travail virtuel
externe doit être égal au travail virtuel interne fait par les efforts virtuels
internes (provoqués par la force virtuelle unité) qui subissent des
déplacements dû aux forces extérieures. On a alors la relation suivante :

Où travail virtuel extérieur


travail virtuel intérieur
Les indices e et i (en minuscule) du travail virtuel les différencient
du travail réel qui est muni d’indices E et I (en majuscule).
-

I.2. DETERMINATION DES DEFORMATIONS


I.2.1. Procédure

 La détermination de la translation en une section d’une


structure soumise à des forces extérieures réelles s’effectue de la manière
suivante :
 Supposer que les forces extérieures n’existent pas
 Appliquer à la structure, dans la section considérée, une force virtuelle
unité. La force est appliquée suivant la direction de la translation
recherchée
 Déterminer les réactions et les efforts intérieurs virtuels (M,N et T) dans
la structure, due à cette force virtuelle unité. La force virtuelle unité
étant en place, introduire les forces extérieures réelles et déterminer les
efforts intérieurs y relatif M,N et T.
 Sous l’action des forces extérieures réelles la structure se déforme. A
cause de cette déformation, la force virtuelle unité produit alors un
travail virtuel externe . Ce travail est égal au produit de cette force
unité par la valeur du déplacement réel qu’elle a subit. Ce travail externe
est emmagasiné par la structure sous forme d’énergie potentielle
virtuelle. Cette énergie est le travail virtuel interne : C’est le produit
des efforts intérieurs provoqués par la force unité et la translation réelle
des éléments de la structure dus aux forces extérieures.
 La détermination de la rotation en une section d’une
structure se fait comme précédemment en appliquant en cette section un
couple virtuel unité.
 Pour différencier les différents efforts intérieurs ou leurs
équations, ceux dus aux efforts réels ne seront pas munis d’indice
(exemple M,N,T), ceux dû à la force virtuelle unité seront muni d’indice 1
(exemple ) tandis que ceux issus du couple virtuel unité seront
munis d’indice 2 (exemple ). Néanmoins ce dernier cas peut
aussi se retrouver sous la forme , et
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I.2.2. Translation en une section d’une poutre

Soit à déterminer la translation en une section C d’une poutre.


Le travail virtuel externe vaut :

L’énergie potentielle ou le travail virtuel interne emmagasiné


dans le tronçon infinitésimal est produite par le moment qui tourne
d’un angle due à la déformation de la poutre sous la charge extérieure.

On a vu que

C’est pourquoi :

D’où le travail interne total vaut :

avec la longueur de la poutre. Suivant le principe de


conservation de l’énergie, on a : :

D’où ∫

I.2.3. Rotation d’une section d’une poutre

La rotation de la section c d’une poutre est calculé en


appliquant au point C un couple unité. On détermine due à ce couple
unité qui sollicite le tronçon . Le travail virtuel externe produit par le
couple unité qui tourne suivant la rotation réelle inconnue au point C
vaut :
( )

Le travail virtuel interne

Le travail virtuel interne total vaut : ∫ . Suivant le

principe de conservation de l’énergie on a :


-

Exemples :
1. Déterminer la déflexion et la pente à l’extrémité d’une console soumise à
une charge concentrée P appliquée à l’extrémité libre.

Résolution
P
A B
[ ]
M=-P.x (KN.m)
a) Calcul de la déflexion . Le moment dû à la charge vertical
unité est : .

B
A

[ ]

∫ ∫

* +
-

b) Calcul de la rotation

B
A

Le moment dû au couple virtuel unité appliquée en A vaut :


( )( )

∫ ∫

2. Soit une poutre simple AB posée sur deux appuis à ses extrémités et
uniformément chargée. Déterminer la flèche au milieu M et l’angle de
rotation à l’extrémité A.

A B
M

a) Flèche au milieu ( )

⁄ ⁄

Entre A et M,

Entre M et B :

( )

( )( )
-

( )

∫ ( ) ∫( )

* + * +

( )

Ou bien, comme la poutre est symétriquement chargée.



∫ ( )

b) Calcul de la rotation

∫ ∫ ( )

* +

( )
-

I.3. CALCUL DES INTEGRALES DU TYPE ∫ PAR


L’EMPLOI DU TABLEAU

Le plus souvent les moments et varient linéairement ou


paraboliquement, d’où on peut abréger les calculs si l’on dispose des
tableaux donnant les valeurs des intégrales pour les formes courantes des
diagrammes du moment fléchissant M.
On utilise ainsi les tables d’intégrales de Mohr
Résolvons les exercices précédents ( ) en utilisant les tables de Mohr

Par les tables de Mohr, l’intégrale de Mohr est donnée par le

produit du résultat du tableau par ( ). Ceci demande le diagramme de

moment du cas concerné.

a)
P

A B
-

- Flèche en A

- Pente en A
-

b)

- Flèche au milieu

( )

( )

( )

( )

- Pente en A
-

I.4. THEOREME DE VERCHIAGUINE

Pour calculer ∫ où est linéaire, il suffit de


multiplier l’aire du premier diagramme par l’ordonnée du second
mesuré au droit du centre de gravité du premier diagramme.

( )

∫ ( )( ) ∫ ( ) ∫ ( )
-

( )

Exemple :

∫ ∫ ( )

∫( ) * + ( )

Avec le théorème de Verchiaguine, on a :

∫ ( ) ∫

( ) ( ) ( )

( ) ( )

I.5. DETERMINATION DE LA TRANSLATION DES NŒUDS PAR


LA METHODE DE TRAVAIL VIRTUEL

Pour déterminer la translation d’un nœud j d’un treillis


isostatique chargé aux nœuds, on supprime dans la pensée, les forces
extérieures et on applique au nœud j (où l’on cherche le déplacement vertical
ou horizontal) une force unité (1KN) dans la direction de ce déplacement.
Puis on détermine les efforts intérieurs virtuels dans les barres du treillis
dus à cette force unité.
Ensuite, on introduit les forces extérieures et on détermine
les efforts intérieurs Ni dans les barres du treillis dues à ces efforts intérieurs
Ni étant désignées par , on sait que :

Où déformation réelle (allongement ou raccourcissement) de la barre « i »


Ni= effort intérieur (axial) réel dans la barre i sous les forces données
li= longueur de la barre
Si= section de cette barre
E= module d’élasticité longitudinale
-

Le travail virtuel externe We est produit par la force unité qui se déplace
suivant le déplacement réel inconnu dj du nœud dj.
Il est donné par :
We=1.dj
Le travail interne Wi est produit par l’effort virtuel dans chaque barre, qui
se déplace suivant la déformation réelle de la barre due aux forces
extérieures réelles.
Il est donné par :

∑ ∑
Pour les calculs on dresse un tableau à six colonnes présenté de la manière
suivante :

1 2 3 4 5 6
I li Si Ni

     
     
     


Dans la colonne n° 6 sont indiqués les produits calculés à l’aide des


données des colonnes de 1 à 5.
En faisant la somme de ces produits et on divisant par le module de young,
on trouve le déplacement cherché.
N.B : Nous allons adopter la notation suivante :
 djv=déplacement vertical du nœud dj
 djh= déplacement vertical du nœud dj
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Exemple
Déterminer les déplacements vertical et horizontal du nœud F du
treillis ci-dessous :

C 6 D

1 5 7 10
5m

3
9

2 4 8 11
B
A

3,75 3,75 3,75 3,75


m m m m

Résolution

1. vérification de l’isostaticité
a) b=11
n=7
2n+3=2.7-3=11=b
Le treillis est isostatique intérieurement
b) un appui fixe et un appui mobile
Le treillis est isostatique extérieurement
De a et b, le treillis est isostatique.
2. Longueurs des barres

3. Efforts intérieurs dus aux forces extérieures


a) Réactions d’appui
-

b) Efforts intérieurs
 Section M-M C
d

(T)
G

4. Efforts intérieurs dus à la force unité appliquée verticalement au nœud F


a) Réaction d’appui

b) Efforts intérieurs

5. Efforts intérieurs dus à la force unité appliquée horizontalement au nœud F


a) Réactions d’appui

b) Efforts intérieurs
tandis que les autres barres ne sont pas sollicitées.

6. Aires de sections en
-

7. Tableaux de résolution
a) Déplacement vertical du nœud F
i Li Si Ni Ni’

1 6250 3000 -137,5 -0,625 179,036


2 3750 1500 82,5 0,375 77,344
3 5000 1000 80,0 0 0
4 3750 1500 82,5 0,375 77,344
5 6250 1000 37,5 0,625 146,484
6 7500 2000 -105,0 -0,750 295,312
7 6250 1000 62,5 0,625 244,141
8 3750 1500 67,5 0,375 63,281
9 5000 1000 40,0 0 0
10 6250 3000 -112,5 -0,625 146,5
11 3750 1500 67,5 0,375 63,281
∑ 1292,708

⁄ ⁄

b) Déplacement horizontal du nœud F


( )
( )

I.6. EQUATION DE BERTRAND DE FONT VIOLANT (OU DE


MULLER BRESLAU)

I.6.1. Calcul des déplacements d’un système de poutres


On cherche un déplacement (translation ou rotation) de la
section d’une structure soumise à des forces extérieures. Les sollicitations
dues à ces actions sont supposés connues. Soit : M,N, T et C.
a) Etapes de calcul

- On applique à la structure un torseur unité dans la section .

Déplacement recherché Torseur à appliquer


Translation de direction Force unité de direction
Rotation d’axe Couple unité d’axe
-

L’orientation du déplacement est définie par le sens du torseur


prise en compte.
- Equation de Bertrand de Font violant (ou de Muller Breslau)

∫ ( )

Avec , , , des sollicitations provoquées dans la structure


sous le seul torseur unité. L’intégration est faite sur toute la structure et en
général à l’aide des tables d’intégrale de Mohr.
 Cas particuliers

Quand C=0, en négligeant les déformations dues à N et T, on


obtient :

∫ ( )

I.6.2. Calcul des réactions hyperstatiques


On écrit que les déplacements correspondant aux réactions
hyperstatiques sont nulles ; les liaisons étant supposées invariables. On
obtient ainsi n équations du type :
où n est le degré d’hyperstaticité du système (cfr méthode des
forces)
I.6.3. Théorème de Pasternak
Pour un système hyperstatique le déplacement peut être obtenu
en considérant, dans chaque intégrale de la formule de Muller, pour l’un de
deux moments, les correspondant au système rendu isostatique.
En d’autre terme, le déplacement relatif à un point J par rapport à
un point I peut s’obtenir en appliquant le torseur unité virtuel à l’extrémité J
du tronçon IJ supposé encastré en I.
CHAPITRE DEUXIEME: METHODE DES FORCES

IV.1. INTRODUCTION

Il existe plusieurs méthodes pour résoudre des structures


hyperstatiques. Dans ce chapitre nous allons parler de la méthode qui est
intéressante pour le degré d’hyperstaticité ne dépassant pas deux : il s’agit
de la méthode des forces. Il n’est pas dit que cette méthode ne peut pas
traiter les structures dont le degré d’hyperstaticité dépasse deux.

IV.2. PRINCIPE ET ETAPES

Les inconnues hyperstatiques sont des forces intérieures. La


méthode des forces exige l’équilibre de la structure et la compatibilité des
déformations. Les différentes étapes de calcul sont :
a) A une structure donnée, on associe une structure isostatique stable en
supprimant un nombre suffisant d’inconnues hyperstatiques. Ces
inconnues hyperstatiques peuvent être des réactions d’appui qu’on met
en évidence en effectuant des coupures aux appuis ou dans les barres de
la structure hyperstatique. Le nombre n d’inconnues supprimées pour
rendre la structure isostatique est égal au degré d’hyperstaticité.
b) On applique à la structure isostatique associée les charges données et les
forces ou couples unité correspondant à la valeur unité, les inconnues
surabondantes dont on ne connait pas la valeur.
c) A chaque section, désignée par un chiffre ou une lettre, de la structure
isostatique associée où agit une inconnue surabondante, on calcule :
- Le déplacement dû aux charges réelles
- Le déplacement dû aux forces ou couple unité correspondant à la
valeur unité des inconnues surabondantes ; est le déplacement au
point dû à une force ou couple unité appliqué en . i et j varie de 1 à
n. On appelle coefficient de flexibilité, les déplacements produits
par la valeur unité des inconnues surabondantes. Selon la loi de
Hooke, les inconnues surabondantes produiront donc les
déplacements :
d) A chaque point où agit une inconnue surabondante, en vertu du principe
de superposition, on fait la somme des translations ou des rotations
calculées et on écrit que cette somme est égale à la valeur du
déplacement de l’inconnue surabondante. On se sert des conditions aux
appuis, pour former différentes équations :
- Si l’inconnue est une réaction perpendiculaire à la poutre au niveau
d’un appui simple, la translation perpendiculaire à la poutre est égale
à zéro.
- Si l’inconnue est un moment d’encastrement, la rotation à
l’encastrement est nulle.

On forme alors un système d’équations de compatibilité égalent au


nombre d’inconnues surabondantes. De ces équations on détermine la
valeur des inconnues surabondantes puis par les équations de la statique,
on calcule les efforts intérieurs sollicitant la structure.

IV.3. APPLICATION DE LA METHODE DES FORCES

IV.3.1. Poutre avec une inconnue surabondante

IV.3.1.1.

( )

( )
 Détermination du déplacement

On considère la poutre de la figure (a)


Méthode de travail virtuel

∫ ∫
∫ ∫

IV.3.1.2

( )

1KN
1KN
( )

- Détermination de

De A à B (0 à 10),

De B à C(10 à 16) : (0 à 10),

( )

∫ ∫ ∫
- Détermination de

∫ *∫ ∫ + ( )

Avec les équations de la statique, on calcule aisément les réactions


et et le moment .

∑ ⁄

IV.3.2. Dénivellation des appuis

Suite au tassement des supports d’appuis, il peut arriver qu’un ou


plusieurs appuis s’abaissent. Cet abaissement ou cette dénivellation d’un
appui peut être causé par une fondation qui cède ou une mauvaise
exécution de la structure. La dénivellation modifie les valeurs de
sollicitations auxquelles est soumise la poutre. On doit donc tenir compte de
la dénivellation afin de pouvoir évaluer les valeurs des sollicitations
modifiées. Contrairement à un appui invariable pour lequel on écrit que le
déplacement est nul, si un appui subit une dénivellation, on écrit que le
déplacement à cet appui est égal à la valeur de la dénivellation.
Exemple :
∑ ⁄

NB : - Si les supports subissent la même dénivellation ou si la dénivellation


est telle que la fibre moyenne de la poutre reste une ligne droite, les
résultats sont les mêmes que pour les cas des appuis invariables.
- Si la dénivellation des supports est telle que la fibre moyenne ne reste
pas droite, on calcule la dénivellation relative des supports.
( ) ( )
IV.3.3. Portiques avec inconnues surabondantes

III.3.3.1. Déterminer la poussée du portique ci-dessous :

E
E

unité

réelle

On rend la structure isostatique en changeant l’appui fixe en D en


un appui mobile c’est-à-dire on supprime l’inconnue hyperstatique H.
Calculons alors le déplacement et par la méthode des travaux virtuels.

De A à B :
De D à C :
De B à E ( )

De C à E :
De C à E,

De A à B :
De B à E :
De D à C :
De C à E :

∫ ∫

*∫ ∫ + *( ) +

( )

III.3.3.2. Déterminer le moment du portique ci-dessous :

On considère comme inconnue hyperstatique, on rend la


structure isostatique en plaçant une rotule au point B. On supprime alors
de la figure.
Calcul de la rotation due à la charge réelle :

De A à B :
De C à B (0 à 7m) ;

∫ ∫ ( )

∫ *∫ ∫ +

Les réactions sont :

de gauche vers la droite


∑ de droite vers la
gauche.
IV.3.4. Poutres et portiques avec plus d’inconnues
surabondantes

On procède comme précédemment. On supprime les inconnues


surabondantes pour rendre la structure isostatique. On applique à la
structure isostatique les charges réelles et la charge unité des inconnues
surabondantes. On détermine séparément les déplacements ou les rotations
dues à ces différentes charges au point où agissent les inconnues
surabondantes.
La valeur des déplacements étant déterminée, on formule autant
d’équations de compatibilité qu’il a d’inconnues. On obtient un nombre
d’équations égal au nombre d’inconnues. La résolution de ce système fournit
la valeur des inconnues.
Exemple :

Résolution

Console associée,
charge réelles

Console associée,
charge unité en B

Charge associée,
charge unité en C

Aux appuis B et C, la somme des déplacements dus aux différentes


charges est nulle car ces appuis sont invariables. On a alors :
La notation matricielle est :

( )( ) ( )

Soit
La matrice est appelée matrice de flexibilité et les éléments de
cette matrice sont appelés coefficient de flexibilité. La matrice de flexibilité
doit être carrée symétrique car selon le théorème de maxwell-Betti,
Déterminons alors les différents déplacements relatifs
Calcul de

, ( )
( )( )

∫ ( ) * +

[ ]

Calcul de

∫ , ,

, ∫

Calcul de

∫ ∫ ( ) ∫ ( )

[ ]

Soit (avec =0 à 6)

Calcul de
∫ ; ,

Calcul de

∫ ;

Entre B et C ;
Entre B et A ; ( )

∫ ( ) * +

Calcul de

∫ ; ( ), alors

Alors :

( )
( )

Après calcul de RC et RB, on peut alors déterminer RA, MA et MB.

IV.4. THEOREME DE TROIS MOMENTS

On a vu en RDM que le théorème de trois moments permet de


calculer une poutre continue dont les appuis sont aux mêmes niveaux. Dans
la suite on va voir que le théorème de trois moments peut être démontré
grâce à la méthode de forces. Pour ce, considérons une poutre continue
soumise à la charge arbitraire verticale. Les appuis étant A, B, C on applique
les moments et aux extrémités respectives A et C.
Choisissions le moment comme inconnue surabondante. On
supprime ainsi le moment en introduisant une articulation au point B.
Notre poutre est donc transformée en deux poutres isostatiques AB
et BC.
, ,

On calcule la somme des rotations relatives à gauche et à droite de


l’appui B, pour les travées AB et BC dues aux charges réelles agissant sur
ces travées. Soit la somme des rotations relatives. On calcule aussi la
rotation à gauche et à droite de l’appui B du au couple unité appliqué en
B, aux travées AB et BC de la poutre continue.

On écrit : ( ) + ( )

( ) + ( )

Comme dans la poutre est continue, la rotation en B doit être


nulle, on a : :

Appliquons la méthode des poutres conjuguées pour déterminer les


différentes rotations :

( ) ( )
( ) ( )

Avec , la réaction en B due à l’aire des moments des charges


situées sur la poutre isostatique AB et la réaction en B due à l’aire des
moments des charges situées sur la poutre isostatique BC.

De la même façon on a :

En remplaçant et dans l’équation , on a :

( )

( ) ( )

( ) ( )

C’est l’équation générale du théorème de trois moments ou de


Clapeyron.
Si la rigidité à la flexion EI est constante le long de la poutre
continue ci-haut, l’équation devient :
( ) ( )
CHAPITRE TROISIEME: METHODE DES ROTATIONS

III.1. INTRODUCTION

La méthode des rotations est l’une des méthodes classiques


utilisées pour le calcul des structures hyperstatiques telles que les poutres
continues et les portiques ou les cadres rigides à barres droites.
Pour cette méthode on pose comme inconnues les déplacements
(translations ou rotations) des nœuds.
On établit des équations fondamentales qui donnent la valeur des moments
fléchissant aux extrémités d’une poutre. Pour formuler ces équations, on
superpose le moment fléchissant dus aux charges réelles agissant sur la
poutre supposée encastrées aux extrémités et le moment fléchissant issu des
déplacements réels des nœuds aux extrémités de la poutre. La valeur des
déplacements inconnus est obtenue par la résolution du système
d’équations formées. Enfin, la valeur des moments fléchissant aux
extrémités des poutres est obtenue par substitution de la valeur des
déplacements dans les équations de moments.

III.2. DETERMINATION DES EQUATIONS

Seules les travées intérieures étant considérées, on procède


de la manière suivante:
III.2.1. Hypothèses.
 -Les déformations dues aux efforts axiaux et efforts
tranchants sont négligeables.
 -La poutre est droite
 -Dans chaque travée, la rigidité à la flexion est constante.
 -Le matériau obéit à la loi de Hooke
III.2.2. Convention de signes
Le moment appliqué à l’extrémité d’une poutre est positif si
sa direction est horlogique, il est négatif dans le cas contraire.
Il en est de même pour les rotations des extrémités et des
axes des poutres.
III.2.3. Formulation des équations

Etant donné une travée AB d’une poutre continue, en


donnant à l’appui B un déplacement l’appui A restant invariable, on
détermine sa déformée due à la charge réelle (extérieure) et à la translation
.
On calcule les rotations de cette déformée aux sections
extrêmes A et B.
Les moments fléchissant à ces extrémités, dus aux charges, aux rotations et
aux translations, étant désignés par MAB en A et MBA en B, ses expressions
se déterminent de la manière suivante:
a) On suppose que les appuis A et B sont de niveau et parfaitement
encastrés. Alors la charge agissant sur la travée AB provoque des
moments d’encastrement parfaits (MEP) dont et
respectivement en A et en B.

P Q

A B

MEP BA MEP BA

b) Les extrémités A et B de la poutre étant toujours considérées comme


encastrées, la poutre étant déchargée, l’appui B subit un déplacement
qui provoque à ces extrémités des moments données par:

A
Le déplacement de l’appui B cause une rotation de l’axe
de la poutre donné par

c) En réalité, comme les extrémités de la poutre AB ne sont pas encastrées,


elles subissent des rotations lorsque la poutre est chargée. Ces
rotations provoquent aussi des moments fléchissant à ces extrémités .Ces
moments sont désigné par et respectivement en A et B.

On sait que :

De ces deux expressions, on a:

( )

( )

Or; par superposition, les moments MAB et MBA sont donnés par:

En remplaçant M’et M’’ par leurs valeurs, on a :

( )

( )
Ce sont les équations fondamentales de la méthode des
rotations.

III.3. CALCUL DES POUTRES CONTINUES

Le processus est très facile surtout si les appuis sont de


niveau et qu’ils sont invariables. Dans ce cas les déplacements inconnus
sont les rotations des extrémités des poutres. En écrivant les équations
fondamentales pour chaque travée et l’équation libre des moments à chaque
appui, on obtient un système d’équations simultanées où les inconnues sont
les déplacements.
Il suffit de résoudre ces équations pour trouver la valeur
des déplacements et de remplacer ces valeurs dans les équations
fondamentales pour déterminer les valeurs de moments fléchissants aux
extrémités des poutres.
Exemple:
Déterminer les moments fléchissant sur appuis de la poutre
continue ci-dessous :
60kN
q=18KN/m
D
A B C
8m 3m 3m

Résolution

Comme les appuis sont invariables et que les extrémités A


et C sont encastrées, on a:
=
a) Détermination des MEP
MEPBA=-96KN.m

Determination de moments (MEP)

( )

( )( ) ( )

( )( ) ( )

( ) ( )

( ) ( )

De l’équation d’ équilibre ∑ à l’appui, on trouve :

( ) ( )

En remplaçant cette valeur dans les équations de moments


on trouve.

( )

( )

( )

( )
III.4. CAS D’UN APPUI SIMPLE.

Quand l’appui A d’une travée AB d’une poutre continue est


un appui simple, les équations fondamentales de la méthode de rotation
peuvent être modifiées:

( )

( )

D’où :

( ) ( )

Si c’est l’appui B qui est simple et que A est continue :

( ) ( )

Exemple

A q=18KN/m
B C

8m 3m 3m

Résolution

Les appuis étant invariables,


Les moments sont :

( )( )

( )( )

( )( )

( )( )

( )( )
De l’équation on a :

De l’équation

De l’équation d’équilibre ∑ à l’appui B, on a

( )( ) ( )( )

En exprimant et en fonction , cette équation devient :

76,5+( ) ( )

Les valeurs des moments sont alors :

En utilisant l’équation (c’est qu’il faut utiliser):

( ) ( )

on a:

( ) ( ) ( ) ( )

=0
De ∑ ,en B, on trouve

D’où MAB=MCB=0
MBA=-112,2KN.m, MBC=-112,2kN.m

III.5. EFFET DE L’ENCORBELLEMENT

Il faut égaler l’équation fondamentale du moment de l’appui


de rive au moment fléchissant résultant l’appui de rive en tenant compte des
convention de signes de la méthode de rotation.
Exemple
60kN 40kN

q=5kN/m
C
A B
D

Résolution
On sait que ( ) -80KN.m.

C
D

De l’équation d’équilibre ∑

D’où les équations des moments sont :

( )( )-96=0

( )( )+96

( )( )-45

( )( )+45=80

III.6. CALCUL DES PORTIQUES

La méthode est la même que pour les poutres continues. Considérons


la figure ci-dessous :
20 kN/m
B
C
2m
100 kN

2m

A
6m
Lorsque la translation du portique est empêchée . Nous avons
une seule inconnue qui est la rotation du nœud B. Il suffit d’écrire les
équations fondamentales de la méthode de rotation pour les barres AB et BC
en notant que car les appuis A et C sont encastrés.
La rotation est déterminée par ∑
Par contre, en considérant la figure suivante :

50kN
3m

B C

h=4m
24kN/n

A D

La translation du portique est permise, le déplacement n’est pas nul.


Il ya 3 inconnues qui sont les rotations des nœuds B et C ainsi que la
translation .
D’où ces équations d’équilibre :

∑ ∑ ∑

EXERCICES
1) Calculer les moments fléchissant aux nœuds du
premier portique.
Résolution

Les équations de moments sont


( )( )
( )( )

Par l’équation d’équilibre ∑ à l’appui B, on a :

D’où les moments aux appuis soit :

2. Calculer les moments aux nœuds du portique du deuxième portique


3m 50kN

B C
24kN/m

A D

𝓵=6m

Résolution
La charge horizontale fait subir au portique une translation
horizontale . En négligeant la déformation axiale de barres, les nœuds B et
C subissent le même déplacement, soit . Pour déterminer les trois
inconnues dont la rotation des nœuds B et C et la translation
horizontale , il faut disposer de ces trois équations d’équilibre :

∑ ∑ ∑
Posons

Les MEP sont :

Les équations fondamentales sont :


( )
( )
( )
( )
( )
( )

( )

∑ ⇒

est additionné en prenant la somme des moments par rapport à


B:

( ) ( )

On donne aux moments aux extrémités des barres ainsi qu’à


et le sens positif.
et dans (6),
( )

On a le système ci-dessous
( )
{ ( )
( )

Ce système admet pour solution :

D’où les moments sont :

Les réactions horizontales sont :

⇒On a mal choisi les sens de HA et HB, elles sont donc dirigées vers la
gauche.
Les réactions verticales sont :
CHAPITRE QUATRIEME : METHODE D’APPROXIMATIONS
SUCCESSIVES OU METHODE DE HARDY
CROSS

IV.1. PRINCIPES FONDAMENTAUX

a. Barre, nœud, nœud rigide

Soit la figure ci-dessous

C D I J

B E H K

F L
A G

On appelle :
- Barre, tout élément droit ou courbe d’un système. Ex : barre CD, barre
EH,…
- Nœud ; le point de concours de deux ou de plusieurs barres.
- Nœud rigide, tout nœud tel qu’au cours de la déformation subie par le
système sous l’action des charges, les angles formés par les différentes
barres restent constantes.
b. Principe de la méthode

La méthode de Hardy Cross est une autre méthode utilisée pour le


calcul des poutres continues et des structures hyperstatiques simples.
La méthode de Cross ne requiert pas la résolution d’un système
d’équations simultanées. Les valeurs des moments aux extrémités des
poutres sont obtenues par un calcul simple d’approximations successives.
On n’a pas besoin de calculer au préalable les déplacements (rotations et
translations). Mais il faut noter que les moments calculés par la méthode de
Cross ne sont pas exactement les moments de flexion agissant aux
extrémités des barres. Il s’agit des moments transmis par les nœuds à la
barre : on les appelle moments attaquants (selon les auteurs Allemands).
La méthode de Cross ne prend en compte que les effets du moment
de flexion et néglige les effets de l’effort normal et de l’effort tranchant.
Néanmoins cette approximation est admissible pour toutes les ossatures
étudiées en pratique à l’aide de cette méthode. Pour pouvoir utiliser cette
méthode, on doit déterminer la valeur quelques facteurs à savoir les facteurs
de distribution ou de répartition ; il faut aussi maîtriser les conventions de
signe de Cross.

c. Convention des signes de cross

Elle diffère de celle habituellement considéré en RDM. Le sens


positif de rotation est celui des aiguilles d’une montre ; un moment transmis
par un nœud à une barre est positif s’il tend à faire tourner la fibre moyenne
de la barre dans le sens horlogique par contre il est négatif s’il tend à faire
tourner la fibre moyenne dans le sens anti horlogique.
Exemples :

( )

( )

( )
( )

Soit une poutre bi-encastrée et chargée uniformément :

On sait que . Pour éviter toute confusion, le moment

transmis en A, à la barre AB par le nœud A, sera désigné par et affecté


du signe de cross tandis que représentera le moment de flexion classique
de la RDM.
De même, au point B, on considère et . D’après ce qui
précède, on a :

(selon la RdM)

et (selon Cross)

Il existe des relations qui permettent de déterminer les moments


et . Néanmoins, on peut calculer le moment fléchissant aux
encastrements par n’importe quelle méthode de la RDM et affecter à ce
moment le signe de Cross enfin d’avoir le moment transmis par un nœud. Il
en est de même pour un cas de charge autre que celui envisagé ci-haut :

A B
Quelques moments d’encastrement rencontrés en pratique
Charge

( ) ( )
( ) * +

( )

( )

B
A

( ) ( )
Charge Charge

[ [

( ) ( )
( )] ( )]

( )( ) ( )( )

( ( )

)
d. Expression du moment de flexion et de l’effort tranchant
dans une section quelconque de la poutre en fonction des
moments transmis par le nœud à la barre

Soit une construction hyperstatique quelconque chargée d’une manière


quelconque et pour laquelle nous considérons la base de longueur .

( )

En RDM, nous avons bien vu que le moment en la section (S) était


déterminé en fonction des moments aux (nœuds) appuis A et B, sollicités
respectivement par les moments et , de la manière suivante :

( ) ( )

Avec le moment au point S de la poutre droite de même portée


reposant sur deux appuis simples et supportant la même charge. D’après les
signes de la RDM, le moment est négatif car la partie supérieure est
tendue. Par contre si on considère le moment transmis par le nœud A à la
barre AB, c’est-à-dire le moment qui est positif. Selon la convention de
Cross, on a :
| | | | et ( )
Si on considère l’extrémité B, est négatif car la partie supérieure
est tendue et est également négatif d’après la convention des signes de
Cross.
( )
( ) ( ) dans ( )

( )

Quant à l’effort tranchant, l’effort tranchant dans la section (S) est


donné par :

( )

Avec l’effort tranchant dans la poutre droite de même portée


reposant sur deux appuis simples et supportant les mêmes charges.
NB : Dans les calculs des portiques il faut toujours considérer toute barre
comme si elle était horizontale et chargée des forces verticales.
Pour le sens positif, les efforts tranchants, on applique les conventions
de la statique appliquée ; comme le montre la figure ci-dessous.

Du premier schéma, il en résulte que lorsqu’on écrira somme des


forces horizontales égale 0, une force telle que P sera négative.
e. Facteur de transmission

Soit une poutre encastrée en B et simplement appuyée à


l’extrémité A. Si l’on applique à cette poutre un moment extérieur ce
moment va provoquer une rotation en A c’est-à-dire il va engendrer un
moment en .

est le coefficient de transmission c’est-à-dire à la proportion du


moment transmis en B. Si la rigidité à la flexion est constante le long
de la poutre, on a :

D’où le facteur ou coefficient de transmission .

En effet :

Les moments et ont même sens.


NB : Le cas ci-haut étant équivalent à une poutre bi-encastrée AB dont la
section extrême A tourne d’un angle , on a :

et
a) Facteur ou coefficient de rigidité k et raideur R.
Le coefficient de rigidité k et la raideur R d’une poutre sont liés
entre eux par la relation :

K ou R dépendent de la nature des appuis. Le facteur de rigidit2


est la résistance qu’une poutre oppose à la rotation provoquée par un
moment appliqué à l’un des appuis.
1) Poutre bi-encastrée :

Le moment requis pour faire subir une rotation en A est donnée


par :

2) Poutre encastr e en une extr mit et articul e l’autre


g. Facteur ou coefficient de distribution (ou de répartition) :C

Si on applique un moment extérieur à un nœud ou aboutissent


plusieurs poutres, ce nœud subit une rotation. L’expression du coefficient de
distribution signifie que la résistance à la rotation d’un nœud est distribuée
parmi les poutres qui y aboutissent ou bien le facteur de distribution pour
une poutre donne la proportion du moment extérieur auquel cette poutre
résiste.
Pour déterminer les facteurs de distribution, considérons les
structures ci-dessous :

Trois poutres aboutissent au nœud A qui est un nœud rigide. Si un


moment extérieur M est appliquée au nœud A, ce dernier subit une rotation
et provoque des moments résistant dans les trois barres. Le moment
extérieur M et les moments produits dans les barres en A : et
doivent former un système en équilibre. On doit donc avoir ∑ D’où
Le nœud étant rigide, les barres AB, AC et AD tournent d’un même
angle

( )

( ) ∑
D’où :

Le rapport ∑
est appelé coefficient de répartition ou de

distribution. Il en résulte que la sommation de ∑ . D’où lorsqu’un


moment extérieur est appliqué à un nœud, il provoque aux extrémités des
poutres qui aboutissent à ces nœuds des moments résistant proportionnels
aux rigidités de ces poutres.

IV.2. METHODE DE CROSS

Cette méthode a pour inconnue, les moments transmis par les


nœuds aux barres, moment pris les signes de CROSS.
VI.2.1. Les nœuds ne subissent pas le déplacement linéaire
Tout nœud rigide qui tourne d’un certain angle à cause de la
déformation de l’ensemble oblige toute les barres, s’y raccordant à tourner
du même angle, par conséquent ce nœud exerce sur chacune de ces barres
un moment de flexion. Une barre assujettie à l’effort d’un ou plusieurs
nœuds rigides est soumise, à chaque section, à l’effort normal N, à l’effort
tranchant T et au moment fléchissant M le long de la barre. La première
approximation donne les efforts dans les barres et le déplacement des
nœuds en considérant le système comme articulé. Soient les barres AB, AC,
et AD rigidement fixe au nœud A. Elle exerce le moment et à ce
nœud, avec moment exercé sur le nœud A par la barre AB.
moment exercé sur le nœud A par la barre AC
moment exercé sur le nœud A comme le nœud A est rigide.
L’équilibre donné une première relation
∑ c’est-à-dire

Les rotations des toutes les barres au point sont les mêmes :
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( )
Avec les forces agissant sur la barre . les forces agissant sur
la barre . les forces agissant sur la barre AD.

( ) ( )

( )

En considérant chaque nœud rigide et les barres tournant dans le


même sens (angle) on obtient le moment inconnu. Après avoir calculé le
moment aux nœuds, on détermine les différentes réactions aux appuis. Avec
la méthode de CROSS on calcule les moments aux extrémités des barres en
les supposant encastré.
On a :

( )
|
|
( )

le système devient

( )
|
|
( )

[ ( ) ( )]

[ ( ) ( )]
{
Pour obtenir l’équilibre de chaque nœud, on cherche le moment
complémentaire. Si A est libre ; le moment de déséquilibre se répartit suivant
les trois barres partant de ce nœud.

Or c’est-à-dire
( )

Il est donc facile de calculer les moments , et en


connaissant les moments et la transmission donne le moment , et
: on tire le moment de déséquilibre du nœud A. On peut encore libérer le
nœud C : un nouveau moment de déséquilibre se répartit sur les barres

proportionnellement à et le procédé continu jusqu’à la fin. Arrivé au

dernier nœud, on recommence avec l’opération et ainsi de suite. La somme


des valeurs initiales et des corrections des moments donne le moment du
nœud sur les barres.
a. Etapes du calcul

Les étapes du calcul des systèmes où seule la rotation des nœuds


est libre sont les suivantes :
i. Calcul des facteurs de distribution autour de chaque nœud. La somme
des facteurs de distribution à chaque nœud doit être égale à 1.
ii. Verrouillage de tous les nœuds et calcul aux extrémités des poutres des
moments d’encastrement parfait créés par les charges appliquées sur
les poutres.
iii. Relâchement d’un premier nœud dont la rotation est libre ; calcul du
moment non équilibré est la somme algébrique des moments
d’encastrement des extrémités des poutres aboutissant à ce nœud.
iv. Distribution de ces moments non équilibrés entre les extrémités des
poutres qui aboutissent à ce nœud proportionnellement au facteur de
distribution.
v. Transmission de la moitié de ce moment distribué aux extrémités
opposées des poutres aboutissant à ce nœud. A la fin de cette
opération, le nœud est équilibre c’est-à-dire que la somme algébrique de
tous les moments à ce nœud est égale à 0. Verrouillage à nouveau de ce
nœud dans la position qu’il occupe.
vi. Répétition des étapes 3) à 5) à un autre nœud dont la rotation est libre :
on appelle 3) à 5)un cycle de distribution et de transmission.
vii. Répétition des étapes 3)à 6) jusqu’à ce que le moment non équilibré à
tous les nœuds devient négligeable, ce qui est généralement le cas au
bout de 3 à 4 cycles de distribution et de transmission pour chaque
nœud. Les moments finals sont obtenues en faisant la somme
algébrique des moments correspondants aux diverses opérations.
b. Calcul pratique des constructions hyperstatiques par la
méthode de CROSS

On dresse un tableau de résolution


- Sur la première ligne on indique les nœuds y compris les appuis et
seront séparés par les colonnes verticales à double traits.
- Sur la deuxième ligne, il faut indiquer les barres aboutissant à chaque
nœud et seront séparées par un trait simple vertical.
- Sur la troisième ligne, il faut porter le coefficient de répartition
correspondant à chaque barre


- Sur la quatrième ligne, il faut porter le moment d’encastrement parfait
correspondant à chaque barre : . S’il n’y a pas de charge sur la
barre .
- Sur les lignes suivantes ; il faut porter les corrections pour cela ; il
faut conserver une première colonne dans laquelle seront indiqués
successivement les nœuds libérés. Pour une meilleure compréhension,
considérons ce portique :

Pour simplifier l’écriture, on appelle M, la somme de moment


transmis par le nœud aux barres qui y aboutissent.
Ex : .
 Si on libère le nœud B, on a :
 Dans la barre
 Dans la barre
 Dans la barre
Dès qu’un moment est réparti, il n’est à considérer puisque dans la
suite on aura à prendre en compte, pour le nœud B, que les autres nœuds.
Pour éviter toute erreur, il faut souligner le moment transmis. Ainsi, les
moments transmis sont :
 Dans barre

 Dans barre

 Dans barre

Ces moments transmis seront portés sur la même ligne que les
moments répartis.
 Si on libère le nœud C, on a :

( )

On prend en compte car il n’a pas encore été réparti c’est-

à-dire on fait la somme de tous les moments non répartis. Après avoir réparti
et souligné les moments répartis ainsi que inscrit les moments transmis, on
opère de même pour les nœuds D et E. le premier tour des nœuds étant
ainsi accompli, on revient et alors

On répartit et souligne les moments répartis et on inscrit le


moment transmis. Après avoir exécuté 3 à 4 fois le tour des nœuds, on
constatera que le moment transmis devient négligeable. Il ne reste plus qu’à
faire la somme des moments inscrit dans chaque colonne pour avoir le
moment cherché.
A chaque répartition, la somme des moments répartis doit être
égale et de signe contraire à la somme de moment à répartir. D’où le tableau
ci-dessous :
A B C D E F

B
Exemple :

a) Calcul des raideurs des barres

b) Calcul du coefficient de répartition

c) Calcul des moments d’encastrement parfait

Libérons le nœud B ;
Les moments répartis sont :
1°) Dans la barre
2°) Dans la barre
D’où les moments transmis sont :

1°) Dans la barre

2°) Dans la barre

Libérons le nœud C

Les moments répartis et transmis sont :


 Dans la barre ( )( )

 Dans la barre

 Dans la barre ( )( )

 Dans la barre

Libérons le nœud B

( )( )
Libérons le nœud C Libérons le nœud B

( )( ) ( )( )

( )( ) ( )( )
Libérons le nœud C Libérons le nœud B

( )( ) ( )( )

( )( ) ( )( )

Libérons le nœud C Libérons le nœud B

( )( ) ( )( )

( )( ) ( )( )

Libérons le nœud C

( )( )

( )( )
A B C D

B
C
B
C 0,475 0,951 0,595 0,298
B -0,091 -0,183 0,292 -0,146
C 0,045 0,090 0,056 0,028
B -0,009 -0,017 -0,028 -0,014
C 0,005 0,009 0,005 0,003
B -0,001 -0,002 -0,003 -0,002
C 0,001 0,001 0,001 0,001
-3,476 -6,950 6,950 -6,949 9,949 3,476

 Avantages de la convention de Cross


 Elle rend compte de l’équilibre des nœuds. En considérant le portique
ci-dessus, on constate ce qui suit :

Alors les nœuds B et C sont chacun bien en équilibre car :


- Pour le nœud
- Pour le nœud C,
 Elle permet de tracer immédiatement la ligne moyenne déformée de
chacune des barres. En effet, les résultats numériques obtenus pour le
portique ci-dessus permettent de tracer les différentes déformées et
d’en déduire les parties tendues et les parties comprimées et par suite
la position des armatures lorsque la construction est en béton armé.
On peut en déduire le diagramme classique des moments avec les
signes de la RDM.
B C
M

A D

IV.2.2. Les nœuds subissent un déplacement


C’est le cas d’une construction symétrique et dissymétriquement chargée
et tel que les liaisons extérieures n’empêchent pas le déplacement des
nœuds. Il ya de ces structures pour les quelles on ne peut rien dire à
priori s’il ya ou non des déplacements.

Exemple

On se rend compte s’il y a ou non déplacement des nœuds. On


procédant de la manière suivante :

- On calculera les moments transmis par les nœuds aux barres en


supposant les nœuds fixes puis les efforts tranchants dans les barres.
- On calculera ensuite à un niveau quelconque somme des forces
horizontales : ici il ya deux cas possibles :
 ∑ , alors les nœuds ne subissent pas des déplacements et les
moments trouvés sont les moments définitifs
 ∑ , L’équation d’équilibre donnée par la statique n’est pas
satisfaisante, les nœuds subissent un déplacement et les moments
trouvés ne sont pas définitifs. Il faut leur ajouter les moments
supplémentaires qui proviennent des déplacements des nœuds.
Quand il y a déplacement des nœuds, il faut procéder par deux
étapes : dans la première, on suppose les nœuds fixes et dans une deuxième
on tient compte du déplacement des nœuds.
a) METHODE
Considérons un portique à deux niveaux :

Si on suppose que les nœuds sont fixes, on est à mesure de


calculer M dans les barres ainsi que les efforts tranchants. Soient T la
somme des efforts dans la barre et au niveau BE, et T au niveau AF.
Supposons-les chargés et donnons à l’étage un déplacement arbitraire ,
par rapport à la portée inferieure demeurée fixe en supposant que les nœuds
peuvent se déplacer sans tourner. On peut calculer pour chaque barre les
moments d’encastrement parfaits produits par les déplacements . On peut
ainsi calculer, en prenant les moments d’encastrements parfaits dus aux
déplacements, les moments dans les différents nœuds et les efforts
tranchants dans les barres en considérant la construction ABC’D’EF pour la
quelle, dans sa nouvelle position, les nœuds sont supposés fixes. Les
moments et les efforts tranchants sont M 1 et T1 au niveau BE, T1’ au niveau
AF.
Si on donne ensuite aux deux niveaux de la construction non chargée un
déplacement arbitraire par rapport au sol en supposant que les nœuds
peuvent se déplacer sans tourner, on peut déterminer à niveau les moments
et les efforts tranchants dans les barres et au niveau au niveau
. Soient et les déplacements relatifs réels de ces deux niveaux,
la somme des forces horizontales au dessus du niveau . En faisant une
coupure immédiatement au dessus de , l’équilibre du système exige que la
somme des forces horizontales soit nulles c’est-à-dire :

De même si nous faisons une coupure immédiatement au dessus de


AF, nous aurons :

Ces deux équations nous permettent de déterminer et . Les


moments dus au déplacement réel sont et et le moment final
cherché pour chaque barre est
NB : Si la construction comprend des barres inclinées, il faut prendre en
compte la projection horizontale de l’effort tranchants et la projection
horizontale de l’effort normal dans l’équation d’équilibre ∑ .
 Nombre des déplacements relatif à envisager

Si on réunit les appuis A et F par une barre fictive AF, on aura un


contour fermé ABEFA de même titre que BCDEB. Soit le nombre des
contours fermés ainsi déterminés et le nombre des nœuds susceptibles de
se déplacer. Considérons alors le contour ABCDA de la figure ci-dessous

.
A l’existence du contour fermé, le déplacement du
nœud B est égal au déplacement du nœud C. Par conséquents si n est le
nombre d’équations. Correspondants au nombre de déplacements relatifs à
envisager (et par suite au nombre d’inconnues k) on a

Exemples
N 4
B C C
N

F
D

A E G

Il faudrait encore donner deux déplacements relatifs. Par exemple


ABCD, ECFG, restant fixes, puis déplacer EDFG, les nœuds ABC restant
fixes.

Exemple :

B C

h=4m

A
D

a) Raideurs

b) Coefficient de répartition

c) Moments d’encastrement parfaits


 Pour la barre AB

 Pour la barre BC

d) Calcul des moments et efforts tranchant lorsque les nœuds


sont fixes

A B C D

-
B -0,5 -0,5
C 1,125 1,125
B -0,281 -0,281
C 0,070 0,070
B -0,018 -0,018
C -0,005 -0,005
B -0,002 -0,002
C -0,001 -0,001

Les efforts tranchants sont :

Au niveau , la somme des réactions c’est-à-dire l’effort tranchant


T vaut :
La somme ( ) des forces horizontales données étant de ( );
on constate qu’au niveau , la somme des forces horizontales n’est pas
nulle. En effet : . Il y a donc déplacement. Comme et ,
alors , il ya un déplacement relatif.

e) Etude du déplacement

Donnons à B un déplacement arbitraire

étant arbitraire, prenons

A B C D
B -0,25 -0,25
C 0,188 0,188
B 0,047 0,047
C -0,012 -0,012
B 0,003 0,003
C -0,001 -0,001
B 0,001 0,001
C -0,001

D’où le tableau ci-dessous :

A B C D

Moments 1,199
(nœuds fixes)
Moments
(déplacements)

Moments totaux
IV.2.3. Application de la méthode de Cross dans le calcul de
quelques cas particuliers

a) Poutre continue uniformément chargée

Raideur ; car les appuis extrêmes ne sont

pas des encastrements.

- Coefficient de répartition

- Moment d’encastrement

N.B : - Il faut commencer à libérer un nœud pour lequel la somme des


moments d’encastrement parfait n’est pas nulle.
- Les nœuds des barres non chargées peuvent être sollicités par un
moment une fois une des travées de la poutre est chargée.
b) Semi-portique avec porte-à-faux et portique avec porte-à-
faux

On donne à la barre à porte-à-faux une raideur nulle, puisqu’elle


n’est pas susceptible de prendre une partie d’un moment qui serait appliqué
aux nœuds auquel elle aboutit.
Exemple 1 :

- Raideur

- Coefficient de répartition

- Moment d’encastrement parfait

Par Ir MAPENDO KABYABU Feja,Ass2 Page 100


Exemple 2

- Raideur

- Coefficient de répartition

- Les nœuds sont fixes


 Moment d’encastrement parfait

B C

B
C
B

- Déplacement des nœuds

Donnons au nœud C un déplacement vers la droite, B se déplace


aussi de vers la droite
c) Déplacement des nœuds : Donnons au nœud C un
déplacement vers la droite, B subira le même déplacement

Puisque est arbitraire on peut faire d’où :

B C

B
C
B
C
B
C

B C

Moments (nœuds
fixes)
Moments
(déplacements)

Moment totaux 0,734 -0,333 0,334


IV.3. CAS PARTICULIERS DES CONSTRUCTIONS SYMETRIQUES

IV.3.1. Constructions symétriques et symétriquement


chargées
a. Le nombre des travées est pair

Dans ces conditions tous les nœuds situés sur l’axe de symétrie ne
subissent pas de rotation à cause de la symétrie. Par conséquent la barre qui
coïncide avec l’axe de symétrie ne supporte aucun moment (exemple : la
barre CD) et les barres telle que BC peuvent être considérées comme
encastrées en C. Il suffit donc d’étudier la partie située à la gauche de l’axe
de symétrie.

Exemple : (voir portique ci-haut)


Il suffit de considérer cette figure
- Raideur

- Coefficient de Répartition

- Moment d’encastrement parfait

A B C

Les déformations étant symétriques et par suite de la convention


de Cross, on aura pour , pour ,… D’où le tableau complet ci-
dessous

A B C D E F
AB BA BC CB CE CD DC DC EF FE
0 -2 +2 -5 +5 0 0 -2 +2

Les moments pour la partie de la construction située à droite de


l’axe de symétrie sont égaux ; en valeur absolue, au moment homologue
trouvé pour la partie gauche, mais de signe contraire.
b) Le nombre des travées est impair

Dans ces conditions, l’axe de symétrie coupe le milieu de la travée


centrale : exemple AB. Considérons les rotations et . En raison de la
convention des signes adoptée pour le sens positif de rotation, on a pour
raison de symétrie .

Considérons alors la poutre (ou est le milieu de )


parfaitement encastrée en et soient et son moment d’inertie et sa
longueur.

Etudions alors la partie de la construction située à gauche de l’axe


de symétrie et supposée encastrée en .
Si est la rotation en A, comme on a . Pour qu’on
étudie la moitié de la construction, il faut et il suffit qu’on ait
et

. d’où

Par conséquent, dans les constructions symétriques et


symétriquement chargées à nombre impair des travées, on se contente
d’étudier la moitié de la construction située à gauche de l’axe de symétrie en
attribuant aux poutres de la travée centrale le moment correspondant mais
en leur attribuant une raideur fictive égale à la moitié de leur raideur réelle.

Exemple :

Puisqu’il faut considérer la portée réelle, le moment d’encastrement

parfait vaut . D’où le tableau ci-dessous :


A B
AB BA BC’
0,556 0,444
12,5
B -3,475 -6,950 -5,550

∑ -3,475 -6,950 -5,550

La partie droite se déduit de la partie gauche par symétrie sans


tenir compte de l’encastrement . Cet encastrement n’est qu’un artifice de
calcul qui a été introduit pour obtenir en A la même déformation et le même
moment quand on considère la moitié de l’ossature ou l’ossature entière.
Cette assimilation n’est valable que pour le point A.
IV.3.2. Construction symétriques dissymétriquement chargées
par des charges horizontales agissant aux nœuds
Dans ce cas, il y a toujours déplacement des nœuds
a) Le nombre des travées est pair
La figure ci-dessus peut être considérée comme la somme des deux
figures ci-dessous.

Il suffit donc d’étudier la moitié gauche de la construction en lui


appliquant la demi-somme des forces agissant sur la face gauche et sur la
face droite de l’ossature et en prenant comme moment d’inertie des colonnes
centrales la moitié du moment d’inertie réel.
Exemple :

- Raideurs
- Coefficient de répartition

Dans l’hypothèse des nœuds fixes, il n’y a pas des moments dans
les barres car les charges sont appliquées aux nœuds. Il suffit donc d’étudier
le déplacement des nœuds. Il y a déplacement relatifs à envisager : donnons
à un déplacement .

et or

et

A B

B
C

Les moments réels sont égaux à ceux obtenus dans les tableaux ci-
dessus multipliés par . D’où on a :

Moments totaux
 Moments définitifs dans toutes les barres

On multiplie par deux les moments obtenus dans pour avoir le


moment dans CD
A B C D E F

b) Le nombre des travées est impair

Pour raison de symétrie, le moment au point d’intersection de l’axe


de symétrie et les travées centrales est nul. Ex : à .
Considérons la barre articulée à et soient et le moment
d’inertie et la portée de .

comme

Ainsi, nous pouvons étudier la moitié gauche de l’ossature en


admettant qu’en il y a une rotule qui permet le déplacement longitudinal
de et en prenant pour raideur de 1,5 fois la raideur de AB.
Exemple :

Donnons un déplacement arbitraire

Prenons
A B

( )

On a multiplié par 2 pour tenir compte de la partie droite de


l’ossature c’est-à-dire ici de la barre CD.
Les moments définitifs sont :
A B C D

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