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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université de la Manouba

Audit des projets de développement

Projet de Fin d’Études en vue de l’obtention du Diplôme en Licence


Appliquée en Gestion Comptable

Elaboré par : Ben Zdira Bechir

Organisme d’Accueil :
Global Management et Accounting Consulting « GMAC »

Encadreur pédagogique : Maître de stage :


Madame Hmani Sihem Monsieur Nouaji Mahmoud
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université de la Manouba

Projet de Fin d’Études en vue de l’obtention du Diplôme en Licence


Appliquée en Gestion Comptable

Audit des projets de développement

Elaboré par : Ben Zdira Bechir

Organisme d’Accueil :
Global Management et Accounting Consulting « GMAC »

Encadreur pédagogique : Maître de stage :


Madame Hmani Sihem Monsieur Nouaji Mahmoud

Année Universitaire 2018-2019


La faculté n’entend donner aucune approbation ni improbation aux

opinions émises dans les mémoires et les thèses. Ces opinions sont

considérées comme propres à leurs auteurs.


Remerciements

Je remercie ma directrice de travaux, Madame Hmani Sihem, pour ses conseils


et sa disponibilité au cours de la direction de ce travail.

Je remercie également mon maitre de stage, Monsieur Nouaji Mahmoud, pour


son soutien et ses conseils pratiques au cours de la période du stage.

Je remercie également mon amie et collègue, Sifi Mariem, pour ses conseils et
sa disponibilité au cours de mon stage.

Je remercie également mon ami, Abdelmoula Omar, pour son encouragement et


ses conseils méthodologiques tout au long de la préparation de ce travail.

Je remercie également tous ceux qui, de près ou de loin, ont pris une part active
à la réalisation de ce projet de fin d’études.

Je remercie également, tous les enseignants qui m’ont enseigné tout au long de
mon parcours universitaire.

Pour finir, j’adresse mes remerciements à mes parents, qui m’ont fourni leur
aide et leur soutien moral indéfectible tout au long de la réalisation de ce
travail.

iv
Dédicaces

Je dédie ce travail :

« À toute ma famille et à tous mes amis ».

v
SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................1

CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET.........................................................6


Section I: Présentation de la profession comptable et de l’établissement d’accueil...............7
Section II: L’audit : Généralité..............................................................................................12
Conclusion.............................................................................................................................21

CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE


APPROCHE LIMITEE..........................................................................................................22
Section I : Projets de développements : cadre général, juridique et contractuel...................23
Section II : Cadre de référence, objectifs et étendue de l’audit de projets de développement
...............................................................................................................................................34
Conclusion.............................................................................................................................43

CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION


D’AUDIT DES PROJETS EN DÉVELOPPEMENT..........................................................44
Section I : Présentation du projet, compréhension et contexte de la mission.......................45
Section II : Rapport sur la réalisation du projet et l’état d’avancement................................46
Section III : Rapport sur les dépenses engagées...................................................................49
Section IV : Rapport sur le système de contrôle interne.......................................................54
Conclusion.............................................................................................................................57

CONCLUSION GENERALE................................................................................................58

ANNEXES...............................................................................................................................62

Bibliographie...........................................................................................................................65

vi
Liste des abréviations

- AID : Association Internationale pour le Développement


- AMGI : Agence Multilatérale de Garantie des Investissements
- BAD : Banque Africaine de Développement
- BCT : Banque Central de la Tunisie
- BIRD : Banque Internationale pour la Reconstitution et le Développement
- CIRDI : Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux
Investissements
- CRDA : Conseil Régional de Développement Agricole
- CSC : Code de Société Commerciale
- DRF : Demande de Retrait de Fonds
- FED : Fonds Européen de Développement
- GDA : Groupement de Développement Agricole
- IFAC : International Financial Reporting Standards
- IFRS : International Financial Reporting Standards
- ISQC : International Standard on Quality Control
- ISRS : International Standard on Related Services
- MOU : Memorandum of Understanding / Mémorandumd’entente
- NC : Niveau de Confiance
- NCT : Norme comptable tunisienne
- OECT : Ordre des Experts Comptable de la Tunisie
- OMD : Objectifs de Millénaire pour le Développement
- ONG : Organisme Non Gouvernementale
- ONU : Organisation des Nation Unies
- PV : Procès-verbal
- SFI : Société Financière Internationale
- TAS : Transation Advisory Services
- UTSS : Union Tunisienne de Solidarité Sociale
- 3 E : Efficience, Economie et Efficacité

vii
INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

1
INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

Dans le cadre de l’obtention de mon diplôme de licence appliquée en gestion comptable, un


travail de recherche académique ainsi qu’un travail pratique demeurent indispensables. Après
une longue recherche et suite aux conseils de mes professeures de la faculté, il a fallu que
j’effectue un stage dans un cabinet d’expertise comptable pour pouvoir toucher les aspects
pratiques du système comptable tunisien d’une manière concrète

Mon choix pour l’étude de « l’audit financier des projets de développement » est né de la
fascination de l’enchevêtrement entre l’aspect pratique et l’aspect théorique de la matière
comptable.

Durant les dernières années, l’amélioration du niveau de vie et du bien-être de la population


est devenue une préoccupation majeure des pays en développement. Ce défi, auquel font face
ces pays, ne pourrait être soulevé sans la mobilisation de fonds importants auxquels ils ne
peuvent pas, seuls, subvenir. C’est, donc, les bailleurs de fonds internationaux qui vont venir
en aide et prendre à leur charge, tout ou partie des investissements, à mettre en œuvre pour un
projet d’appui et de développement que cela soit par l’attribution des subventions, soit par
l’octroi de crédits privilégiés.

Cette politique d’aide au développement s’inscrit dans le cadre de la décision unanime des
pays du Nord, lors des dernières conférences mondiales sur le développement durable,
d’accroître l’aide aux pays en développement aussi bien financièrement que techniquement.

Ainsi, une partie importante de concours financiers alloués aux pays en développement est
réorientée vers des programmes d’appui, et ce dans une logique d’aide au développement
initiée par les institutions financières internationales et les agences de développement des
États occidentaux.

Les interventions de bailleurs de fonds s’orientent, de plus en plus, vers les secteurs sociaux
qui sont, en principe, du ressort de l’État comme l’éducation, la santé, etc. Ces actions
spécifiques et ces programmes de développement, réalisés en collaboration avec les
organisations publiques ou privées nationales, ont, généralement, les objectifs suivants :

2
INTRODUCTION GENERALE

- L’amélioration du niveau de vie et des revenus des populations et la lutte contre la


pauvreté ;
- Le développement des ressources humaines ;
- Le renforcement du rôle des femmes dans la société ;
- La protection des enfants ;
- La promotion de la démocratie ;
- La protection des droits de l’homme, etc.
Partant de ce qui précède, un projet de développement se définit comme étant « La
mobilisation de ressources financières, matérielles, et humaines en vue d’initier une
dynamique économique ou sociale destinée à l’amélioration des conditions de vie d’une
population donnée »1.

Dans sa volonté affichée de parvenir au développement des pays pauvres, l’Organisation des
Nations Unies a défini en l’an 2000 le sens et les objectifs de l’aide au développement à
travers les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ces objectifs, au nombre
de huit, visent à réduire de moitié la pauvreté dans le monde.

Dans ce contexte, une multitude de projets ont vu le jour en Tunisie. Ainsi, le pays a pu
drainer d’importants fonds destinés à l’aide au développement, et ce, soit auprès des
différentes institutions financières internationales comme la Banque Mondiale, Banque
Africaine de Développement, etc., soit auprès des Agences de Coopérations Bilatérales ou
bien l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Afin d’atteindre les objectifs des projets de développement, les bailleurs de fonds imposent
des procédures à respecter pour la bonne gestion des fonds alloués. Par ailleurs, la
vulgarisation du concept « bonne gouvernance » a entraîné d’importants changements dans la
mise en œuvre des politiques d’aide au développement. En effet, les principaux partenaires au
développement ont réorienté leur mode de financement, en s’impliquant davantage, dans la
gestion des projets.

Cette réorientation de la stratégie d’aide au développement a, donc, obligé les bailleurs de


fonds à définir et à mettre en place des réglementations strictes assurant la gestion efficace et
efficiente de projets de développement.

1
MOYO Dambisa, L’aide fatale : lesed ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique,
Paris., France, 2012, p.25.

3
INTRODUCTION GENERALE

Certes, la réussite des politiques d’aide au développement est subordonnée au fonctionnement


correct des projets et à l’utilisation des financements conformément aux directives des
bailleurs de fonds. Ainsi, les partenaires au développement mettent un point d’honneur au
suivi et au contrôle des activités de projets, à la vérification du respect des accords de crédits,
et à la réalisation des objectifs fixés.

Á cet égard, le marché de l’audit financier des projets de développement s’accroît


significativement. En effet, les différents bailleurs de fonds font appel à des cabinets d’audit
indépendants, afin de s’assurer de la régularité et de la transparence des projets qu’ils
financent.

Le caractère particulier de la mission d’audit de projets de développement réside, non


seulement dans la nature du commanditaire, mais aussi dans la démarche à suivre pour sa
bonne conduite. En effet, dans ce type de mission, outre les diligences classiques applicables
aux missions de révision des comptes, les bailleurs de fonds précisent leurs exigences
générales en matière d’audit dans des directives spécifiques, d’autant plus que chaque accord
de financement présente des clauses d’audit adaptées au contexte particulier du projet.

Dans le cadre de l’exécution d’une mission d’audit, l’expert-comptable est appelé à prendre
connaissance du cadre organisationnel et fonctionnel de projets de développement et de
mettre en œuvre les diligences d’audit jugées suffisantes et adéquates.

Dès lors, ce mémoire a pour but de :

 Présenter le cadre organisationnel et fonctionnel des projets de développement.


 Mettre en évidence la démarche de l’audit financier, dans les Project de développement.

Ainsi, Dans le cadre de ce mémoire, nous proposons de répondre à la problématique


suivante :
Quelle démarche pourrait adopter l’auditeur expert-comptable pour auditer les projets
de développements ? (Audit Financier)

De cette problématique découlent les questions suivantes auxquelles nous tentons d’y
répondre :

 Quel est le cadre organisationnel et fonctionnel de projets de développement ?


 Quels sont les objectifs et l’étendue de l’audit financier de projets de développement ?

4
INTRODUCTION GENERALE

 Quelle démarche à suivre pour mener à bien une mission d’audit des projets en
développement ?

Pour atteindre l’objectif fixé, il nous a paru utile de subdiviser notre étude en trois chapitres
distincts, mais complémentaires :

Le premier chapitre, présente l’audit au sein d’un cabinet.

Le deuxième chapitre, traite La pratique de l’audit des projets de développement : une


approche limitée.

Et, le troisième chapitre, voir la démarche à suivre pour mener à bien une mission d’audit
des projets en développement.

5
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN


CABINET

6
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

Chapitre I : L’audit au sein du cabinet

Dans ce chapitre on va présenter la profession comptable, ensuite nous présenterons aussi le


cabinet où nous avons effectué notre stage, enfin nous parlerons des taches que nous avons
effectuées pendant notre stage.

Section I: Présentation de la profession comptable et de l’établissement


d’accueil

Dans cette section, on va présenter la profession comptable en Tunisie, Ainsi la définition, les
missions et les qualités de l’expert-comptable seront exposés.

I.1 : Présentation de la profession comptable

L’article 1 de loi n°88-1082 du 18 Aout 1988 définit l’ordre des experts comptables de Tunisie
« Il est créé un ordre des experts comptables de Tunisie, doté de la personnalité civile,
groupant les professionnels habilités à exercer la profession d’expert-comptable dans les
conditions fixées par la législation en vigueur et particulièrement par la présente loi n°88-
108 du 18 aout 19883 ».

L’Expert-comptable est un chef d’entreprise et un manager à part entière, il est l’intermédiaire


entre l’entreprise et ses différents interlocuteurs (organismes financiers, Etat, etc.). Il est le
garant de la bonne relation avec ses clients, avec lesquels il est en contact quasi permanent,
leur apportant écoute, conseil et accompagnement. L’article 16 de la même loi stipule que
« exerce la fonction de commissaire au compte, ce lui qui on son propre nom et sous sa
responsabilité atteste la sincérité et la régularité des comptes des sociétés on vertu des
disposition légale et règlementaire en vigueur ».

I.1.1 : Présentation de l’OECT

L’OECT est un ordre professionnel crée en 1983, doté de la personnalité civile groupant les
professionnels habilités à exerce la profession d’expert-comptable.

Il est placé sous la tutelle du ministère des Finances.

2
La loi n° 88-108 du 18 Aout 1988 portant refonte de la législation relative à la profession d’expert-comptable.
3

7
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

L’Ordre est administré par un conseil dont le siège est à Tunis. Il a pour mission d’assurer le
fonctionnement de la profession d’expert-comptable, et de respecter les obligations de la
profession.

I.1.2 : Les missions d’un expert

L’Expert-comptable accomplie plusieurs mission diversifiés outre que les missions


principales

Ses missions sont d’ordre social, fiscal, juridique, gestion, évaluation et de conseil

 Social : Etablissement des fiches de paie et des déclarations sociales


 Juridique : Assurez le secrétariat juridique des sociétés tels que les
statuts de l’entreprise, les formalités de dissolution ou les assemblées
générales.
 Fiscal : Etablissement des déclarations fiscales et assistance : telles que
les déclarations de TVA, l’impôt sur les sociétés
 La mise en place d’outils de gestion : tels que, le calcul du seuil de
rentabilité, le plan de financement, et mettre en place des outils de
pilotage (tableaux de bord.)
 Evaluation : Evaluations d’entreprise cas de cessions, succession,
transmissions
 Conseil : En gestion de patrimoine ; à l’export ; dans le domaine du
développement durable…

Pour le secteur public, L’expert-comptable est appelé réviseur légal des comptes et
conformément à l’article 13 de loi 89-94 du 1er Février 1989 qu’elle stipule que «  les comptes
des établissements publiques n’ayant pas un caractère administratif et des sociétés dont le
capitale et entièrement détenue par l’Etat sont soumis a une révision effectuée par un membre
de l’OECT selon les conditions et les modalités fixe par décret fixant les conditions et les
modalités de la révision des comptes des établissements publiques à caractère industrielle et
commerciale et des sociétés dont le capitale et totalement détenu par l’Etat ».

Ainsi, le terme « reviseurs des comptes » n’est-il pas réservé aux contrôleurs des comptes des
établissements publiques n’ayant pas un caractère administratif et des sociétés dont le capital
et entièrement détenu par l’Etat5.*
4
La loi n°89-9 du 1er Février 1989 relative aux participations, entreprises et établissements publique.
5
FADHEL JAOUA, cours commissariat aux comptes, IHEC Carthage 2016.

8
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

De ce fait, L’expert-comptable peut également intervenir avec des missions d’audit dans le
secteur public. Il définira les obligations du marché public, et examinera le domaine d’action
qui devra être parfait avec son statut.

I.1.3 : Les qualités et les responsabilités d’un expert-comptable

Dans ce qui suit, on va aborder les qualités de l’expert-comptable, ainsi que, ses
responsabilités.

I.1.3.1 : Les qualités


Les qualités d’un expert-comptable sont en nombre de trois :

Premièrement, l’indépendance : c’est le une des qualités fondamentales exige par tout expert-
comptable parce que sa mission constitue un élément essentiel de la confiance des
investisseurs dont l’information financier. La question de l’indépendance des auditeurs ait
d’actualité à l’échelle mondiale depuis déjà plusieurs années avant les faillites ressentes.

Pour préserve d’avantage l’indépendance des experts comptables à l’égard de la société ou de


ces dirigeant, plusieurs dispositions normative et juridique on était prévu :

- Les dispositions normatives sont consignées dont la section 290 du code d’éthique des
professionnelles comptables du l’IFAC et traitant de l’indépendance selon une
approche conceptuelle.
- Les dispositions juridiques sont soit indirecte ou directe : En effet, certaines
dispositions sont indirectes tel que la durée de 3 exercice prévu pour son mandat.
D’autres sont beaucoup plus directes et se rapportent aux incompatibilités.

Ces incompatibilités sont générales c’est-à-dire ayant trait à l’exercice de la profession


d’expert-comptable en général et spéciales c’est-à-dire relatives à l’exercice de la fonction de
l’expert-comptable proprement dit6.

Deuxièmes, la moralité : elle est essentielle pour l’exercice de la fonction de commissaire aux
comptes.

Elle découle des dispositions de l’article 3 de la loi 88-108 qui prévoit, parmi les 5 conditions
d’inscription au tableau de l’OECT en qualité de membre, 3 conditions relatives à la moralité
à savoir :

- Jouir de tous les droits civiques,


6
FADHEL JAOUA, cours commissariat aux comptes, IHEC Carthage 2016.

9
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

- Présenter des garanties de moralité,


- Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pour crime ou délit autre qu’involontaire
de nature à entacher son honorabilité et notamment aucune de celles visées par la
législation en vigueur relative à l’interdiction du droit de gérer et d’administrer les
sociétés.

Troisièmement, la compétence : L’exercice des fonctions de commissaire aux comptes


nécessite une compétence pluridisciplinaire (réglementation comptable, fiscale, juridique…)
que le législateur a voulu garantir par un certain nombre de mesures (aptitude professionnelle
sanctionnée par un examen, stage, inscription sur une liste…).

I.1.3.2 : Les responsabilités


L’expert-comptable, est responsable sur le plan pénal, civil et disciplinaire. Tout d’abord, en
tant qu’expert et conseillé, l’expert-comptable a :

Une responsabilité pénale, l’expert-comptable peut commet des infractions.

Clairement on parle ici de fraude, de détournement, de violation du secret professionnel etc.


Pour engager la responsabilité pénale il convient de porter plainte au commissariat de police.

Une responsabilité civile, avec ses clients, la relation entre l’expert-comptable et son client
est encadrée par un contrat : la lettre de mission ! Ainsi, tout au long de la mission, l’expert-
comptable peut commet des fautes ou des négligences, dans ce cas il engage sa responsabilité
civile contractuelle envers ses clients. Et,

Une responsabilité disciplinaire, concerne l’OECT. La profession de l’expertise comptable,


est une profession réglementée. En effet, l’expert-comptable tenu de respecter un certain
nombre d’obligations professionnelles, et règles déontologiques.

I.2 : Présentation du cabinet ‘GMAC’

Dans la section qui suit, sera consacrée à la présentation du cabinet « Global Management et
Accounting Consulting ».

I.2.1 : Démonstration du cabinet

Je commence tout d’abord par la présentation des lieux de mon stage que j’ai effectué.
La société Global Management et Accounting Consulting « GMAC » est une société à
Responsabilité Limitée « SARL » inscrite au tableau de l’Ordre des Experts Comptables de
Tunis depuis mars 2017, son capital est fixé à 10.000DT et divisé en 1000 parts sociales de

10
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

10DT dont 90% est détenus M. NOUAJI Mahmoud qui est le gérant de la société, Son siège
social est fixé à bureau A54. 11 – Avenue – Abderrahmane Azzem Montplaisir. Elle a pour
objet l’exercice de la profession d’Expert-Comptable telle qu’elle est définie par les textes
législatifs et réglementaires, elle fournit, principalement, des services dans les domaines
suivants : Audit Financier et services annexes : Audit interne, conseil, Audit juridique et
fiscal, Externalisation de la fonction comptable et financière, etc.

I.2.2 : Les principales lignes offertes de services par GMAC

En suit, je termine cette section par les différents services offerts par notre cabinet.
Les principales lignes de services offert par GMAC sont l’audit, conseil, droit et fiscalité et
transactions.
Comptabilité : tenu de la comptabilité, les déclarations sociales et fiscales, élaboration des
états financiers et création des entreprises.
Audit : certification, maitrise des risques, amélioration de la performance financière,
accompagnement et externalisation.
Conseil : Stratégie, marketing et innovation, performance financière, performance
opérationnelle, systèmes d’information, technologie.
Dans un contexte où la nécessité d’instaurer des changements profonds s’impose, les
entreprises et les organisations publiques doivent réinventer leurs modèles économiques et
opérationnels.
GMAC se donne pour mission d’accompagner les équipes dirigeantes dans leurs projets
complexes de transformation et d’amélioration de la performance.
Droit et fiscalité : fiscalité des entreprises, droit des affaires, droit social, mobilité
internationale.
Les services proposés sont :
- Proposition de montages et de structures de la transaction afin d’optimiser l’impact
lié ;
- Evaluation des couts fiscaux associés à une transaction financière ;
- Due diligence fiscale et sociale afin d’identifier les risques fiscaux et sociaux
potentiels ;
Transaction : évaluations, restructurations, fusions et acquisitions.
A travers sa ligne de service Transaction Advisory Services (TAS), GMAC propose des
services de conseil en transactions intégrés, conçus pour accompagner les clients à évaluer les

11
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

opportunités, renforcer l’efficacité de leurs transactions et atteindre leurs objectifs stratégiques


dans un monde en constant changement.

Section II: L’audit : Généralité

Dans ce qui suit, nous présentons premièrement, les définitions, les types, les objectifs, et les
fondements de l’audit financier et deuxièmement, on va présenter la démarche de l’audit.

II.1 : Définitions, types, objectifs, fondements de l’audit financier

Dans ce qui suit, nous avons définir l’audit, on va énoncer ses types et ses objectifs, et en fin
on va présenter le fondement de l’audit financier.

II.1.1 : Définitions d’audit

Les professionnels ont donné une définition générale qui peut s’appliquer à tout type d’audit :
« l’audit est l’examen professionnel d’une information, en vue d’exprimer sur cette
information une opinion responsable et indépendante, par référence à un critère de qualité ;
cette opinion doit accroître l’utilité de l’information».

De cette définition on tire les enseignements suivants. Dans un premier temps, l’audit est un
examen professionnel : En effet l’auditeur utilise une méthode de travail (une démarche) et
met en œuvre des techniques et des outils (techniques d’audit et supports de travail). Dans un
deuxième temps, l’audit porte sur des informations : La notion d’information doit être prise
dans un sens très large (informations historiques ou prévisionnelles, quantitatives ou
qualitatives). En fin, l’audit est l’expression d’une opinion responsable et indépendante :
L’opinion de l’auditeur est une opinion responsable car elle engage sa responsabilité.
L’opinion de l’auditeur est également indépendante tant à l’égard de l’émetteur de
l’information qu’à l’égard des récepteurs.

Au sens large, l’audit désigne « l’étude critique de documents et d’autres preuves en vue de
déterminer l’authenticité et l’exactitude d’un registre ou d’une assertion, ou pour évaluer la
conformité à des lignes de conduite ou à des clauses contractuelles » .

A travers cette définition, le mot audit implique la vérification de la correspondance entre un


existant et un référentiel préétabli.

Dans la pratique, Il y a plusieurs types d’audit à savoir L’audit financier, l’audit opérationnel
et l’audit logistique.

12
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

Notre travail porte exclusivement sur l’audit financier :

L’audit financier peut être définir comme « l’ensemble de travaux menés, selon une démarche
(processus) précise, par un professionnel compétent et indépendant, conformément à des
normes professionnelles, et conduisant à exprimer une opinion motivée sur la régularité et la
sincérité d’informations financières ».

En outre, il peut être définir comme : « un processus par lequel un professionnel compétent et
indépendant réunit et évalue des éléments probants relatifs à des informations financières
émanant d’une entité économique, en vue de déterminer leur degré de concordance avec des
critères établis et de le présenter dans un rapport ».

II.1.2 : Types d’audit

En Tunisie on retient trois types de missions d’audit financier externe qui se distingue de
l’audit financier interne que nous verrons plus loin :

L’audit contractuel : réalisé à la demande d’une entité pour des fins qui sont définies dans la
convention (lettre de mission) avec l’auditeur.

La révision légale : réalisée dans le cadre du décret n° 87 - 529 du 01/04/1987 fixant les
conditions et les modalités de la révision des comptes des E. P. I. C. et des sociétés dont le
capital est totalement détenu par l’Etat.

L’audit légal : appelé aussi commissariat aux comptes prescrit par le code des sociétés.

En effet, lorsqu’il s’agit d’une obligation légale mettant à la charge de certaines entreprises la
nécessité de se soumettre à un audit, et on parle dans ce cas d’audit légal.

En Tunisie, l’audit légal est prévu par l’article 13 du CSC qui prévoit l’obligation de
désigner un ou plusieurs commissaires aux comptes pour toutes les sociétés par actions. La
désignation d’un ou plusieurs commissaires aux comptes étant exigée par le CSC pour toute
société anonyme (article 260), ainsi que pour toutes les sociétés commerciales, autres que par
actions, si elles remplissent deux des limites chiffrées relatives au total du bilan, au total des
produits et au nombre moyen des employés. Les limites chiffrées sont fixées par décret.

Si à l’origine, l’audit s’est limité à l’aspect financier de l’entité, il s’est étendu


progressivement à l’ensemble des activités de celle-ci, d’où la naissance de l’audit
opérationnel voire même de l’audit de direction.

13
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

- L’audit financier : qui s’applique à un ensemble de données financières c’est à dire les
états financiers de l’entité.

- L’audit opérationnel : est l’examen systématique des activités d’une entité en fonction de
ses finalités et de ses objectifs, en vue d’évaluer les réalisations (en identifiant notamment les
pratiques non économiques, improductives et non efficaces) et de faire des recommandations
d’amélioration. Les objectifs quantifiés figurent normalement dans les plans et budgets.
L’examen peut porter sur des politiques, des procédures, des résultats etc. Cet examen est
effectué par l’auditeur sous l’angle de la régularité (ou de conformité) et des principes
d’économie, d’efficience (productivité) et d’efficacité.

- L’audit de direction : Vu son caractère récent, et la pratique qui en est fait l’audit de
direction appelé aussi audit de management n’a’ pas fait l’objet de définition précise par les
auteurs7.

II.1.3 : Objectifs de l’audit

L’audit financier a pour objectif d’exprimer une opinion sur la régularité, la sincérité et
l’image fidèle des comptes d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises.

Il constitue un élément essentiel du dispositif de sécurité associé à la communication et à


l’utilisation de l’information financière.

L’audit vise à exprimer une opinion sur la qualité des principales informations fournie.

Cette qualité s’apprécier par rapport à des critères précis. Les critères retenus sont la régularité
et la sincérité d’où découle la fidélité de l’image donnée. Ces notions doivent être complétées
par des notions d’exactitude et de seuils de signification.

La régularité : C’est la conformité à la réglementation ou, en son absence, aux principes


généralement admis.

La réglementation se compose des textes législatifs ou réglementaires mais aussi des règles
fixées par la jurisprudence et des normes élaborés par des organisations professionnelles
compétentes.

La sincérité : Le plan comptable précise que c’est l’application des règles et procédures en
fonction de la connaissance que les responsables de comptes doivent, normalement avoir de la
réalité et de l’importance des opérations, évènements et situations.
7
IMED ENNOURI, Cours d'audit financier, ISACE Manouba, 2011.

14
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

L’image fidèle : Elle sert de référence lors de l’établissement des comptes annuels. Ainsi,
dans le respect des règles comptables, cette image fidèle se matérialise par des informations
supplémentaires comprises dans l’annexe donnant aux différents destinataires des comptes
annuels des renseignements complémentaires au bilan et au compte de résultat.

II.1.4 : Fondements de l’audit

HYPOTHESE DE VERIFIABILITE DE L’INFORMATION FINANCIERE

Partant du principe que l’on ne peut vérifier que ce qui est vérifiable. Une donnée est dite
vérifiable lorsque deux ou plusieurs personnes qualifiées, procédant indépendamment l’une de

l’autre, et à des intervalles de temps différents, arrivent à des conclusions similaires


concernant l’examen de mêmes données.

Dans ces conditions, la réalisation de l’audit ne serait possible que si les données et les
informations financières obéissent à la condition de vérifiabilité.

Et puis, l’auditeur peut ne pas être présent au moment où les faits se sont déroulés, les
conclusions ne sont pas, pour autant, affectées par l’écoulement du temps.

Et en fin, on a utilisé le terme “similaire” et non pas le terme “identique”, parce qu’en
matière d’audit une assurance à 100% n’est pas possible, il existe toujours un risque de ne pas
détecter toutes les anomalies significatives que renfermerait l’information financière.

En effet, l’assurance fournie par l’auditeur aux utilisateurs des états financiers est, comme
nous le verrons plus tard, élevée mais non absolue.

Cette assurance non absolue (raisonnable) fournie par l’auditeur est la symétrie du niveau de
confiance qu’il accepte d’accorder aux informations auditées.

Le niveau de confiance est appelé aussi degré de certitude que la norme 14 de I’OECT
définit comme étant « le degré d’assurance que le réviseur acquiert quant à la validité des
conclusions tirées de ses contrôles ».

En audit, ce niveau de confiance (NC) est généralement de 95% (comme limite inférieure). Il
peut ainsi être exprimé mathématiquement par : 0,95 ≤ NC < 1 La norme précitée de l’OECT
retient le taux de 95%.

15
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

L’assurance raisonnable en audit justifie la règle selon laquelle les auditeurs sont astreints à
une obligation de moyen et non de résultat8.

II.2 : Démarche de l’audit

Dans une démarche d’audit on constate deux phases principales qui sont :

Une phase préliminaire appelée aussi phase avant pré-acceptation.

Une phase importante qu’elle contient les trois phases de l'audit proprement dit.

Et bien évidement, la dernière phase est le rapport et l’opinion de l’audit.

II.2.1 : Phase préliminaire

Pour la première phase, elle contient des étapes préalables à l'acceptation de la mission
d’audit et elle se termine par une lettre de mission.

II.2.1.1 : Les étapes préalables à l'acceptation de la mission


Un auditeur pressenti pour une mission d'audit doit, préalablement à l'acceptation de ses
fonctions, s'assurer de :

1- son indépendance,

2- sa compétence pour mener à bien la mission proposée.

Il doit, en outre, recueillir des informations de base de source interne et externe à la société
pour être en mesure :

3- d'avoir une première appréciation de l'intégrité morale des managers,

4- d'identifier les circonstances spéciales et les risques inhabituels,

5- de déterminer sa capacité à appliquer les diligences normales.

II.2.1.2 : La lettre de mission


La lettre de mission est un document dans lequel sont consignés les termes et conditions de la
mission d'audit convenue avec le client.

Une fois achevées les investigations préliminaires, il est souhaitable que l'auditeur confirme
son acceptation de la mission à l'entité, par écrit. Autrement dit, la lettre de mission apparaît

8
IMED ENNOURI, Cours d'audit financier, ISACE Manouba, 2011.

16
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

ainsi comme une convention synallagmatique entre l'auditeur et son client qui décrit les
principaux droits et obligations de chacune des parties.

II.2.2 : Les trois grandes phases de l'audit proprement dit

Quant à la deuxième phase qu’elle est la phase principale dans une mission d’audit, elle
contient trois grandes phases qui sont :

La planification de la mission

L’évaluation des systèmes du contrôle interne

Le contrôle des comptes.

II.2.2.1 : Planification de la mission


La planification a donc pour objet de fournir des précisions sur l'orientation générale de la
mission et de donner des instructions à l'équipe intervenante sur le dossier. Elle se fait en trois

étapes : la prise de connaissance générale de l’entreprise, le plan d’audit et la programmation.

1. La prise de connaissance générale :

La prise de connaissance générale a pour objet d'avoir une compréhension d'ensemble de


la société et de son environnement. Dans ce sens, l'ISA 315 nous enseigne que l’auditeur
doit acquérir une compréhension suffisante de l’entité et de son environnement, y compris
de son contrôle interne, pour pouvoir apprécier les risques d’inexactitudes significatives
dans les états financiers par suite de fraudes ou d’erreurs, et pour concevoir et mettre en
œuvre ses autres procédés d'audit.

La prise de connaissance est effectuée notamment par le biais de :

 Entretiens avec les responsables ;

 Exploitation de la documentation interne de l'entité (manuel de procédures,


organigrammes, notes de services, budgets, rapports de l'audit interne…) ;

 Étude de documents externes sur l'entreprise et sur son secteur d'activité (statistiques,
revues spécialisées, ouvrages professionnels…) ;

 Revue analytique globale ;

 Consultation des dossiers et des rapports d'audit des exercices précédents ;

17
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

 Consultation des dossiers et des rapports de l'ancien auditeur en cas où il s'agit d'un
premier audit. Des éclaircissements peuvent être demandés au prédécesseur en cas de
besoin ;

 Visite des lieux.

2. Plan d'audit

Ayant acquis une connaissance générale de l'entité et de son environnement, le réviseur


doit maintenant rédiger le plan d'audit. Ce document constitue le plan de route du réviseur
lors de sa mission. Il décrit la nature, l'étendue et le calendrier des travaux d'audit.

Le plan d'audit est destiné à être lu par tous les intervenants afin qu’ils puissent effectuer
leurs travaux en ayant à l’esprit les caractéristiques de l’entité et le contexte dans lequel
elle évolue ainsi que les objectifs et la stratégie de l'audit.

3. Programmation

La mise en œuvre de la stratégie d'audit se fait à l'aide des programmes de travail qui sont
généralement établis par cycle (Achats/Fournisseurs, Ventes/Clients, Paie/Personnel…).

L'utilité des programmes de travail réside dans le fait qu'ils constituent un guide
incontournable pour les auditeurs de terrain. À ce titre, ils devraient être élaborés avec le
niveau de détail approprié.

II.2.2.2 : Evaluation des systèmes du contrôle interne

Le contrôle interne consiste en l’ensemble des sécurités contribuant à la maitrise de


l’entreprise.

Il a pour but d’assurer la protection et la sauvegarde du patrimoine, la qualité de


l’information, l’application des instructions de la direction, et de favoriser les performances.

L’application du contrôle interne est la deuxième étape dans la démarche générale d’audit.
Elle est aussi une nécessité pour l’audit dans la mesure où le nombre important d’opérations
répétitives traitées par l’entreprise rend impossible la vérification de toutes les opérations
constitutives des comptes annuelles.

L’auditeur doit donc rechercher dans le système mis en place au sein de l’entreprise, les
contrôles effectifs sur lesquels il pourra s’appuyer pour limiter ses travaux de contrôle des
comptes.

18
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

L’objectif principal de l’auditeur est de s’assurer que le contrôle interne de l’entreprise est
suffisant pour que :

- Toutes les opérations soient enregistrées ;


- Chaque opération enregistrée soit réelle ;
- Chaque opération soit correctement évaluée ;
- Chaque opération soit enregistrée dans le bonne période et dans le bon compte.

II.2.2.3 : Contrôle des comptes

Le contrôle des comptes est la troisième phase de l'audit de terrain, celle durant laquelle les
équipes effectuent les tests et contrôles substantifs jugés nécessaires. Lors de cette phase,
l’encadrement des travaux des auditeurs de terrain est assuré par les programmes élaborés lors
de la planification. En effet, même s’il est supposé devoir s’adapter aux situations
rencontrées, le cadre représenté par le programme de travail est tel qu’il constitue
nécessairement une référence structurante de chaque auditeur. Les étapes d’un programme de
travail d’audit consistent en la réalisation successive de procédures destinées à recueillir des
éléments probants suffisants et adéquats. Cette collecte d’éléments probants est effectuée au
moyen de procédures d’audit. Celles-ci peuvent être divisées en six catégories principales.
Aucune preuve n'étant irréfutable a priori, c'est leur combinaison et leur recoupement qui va
produire une démarche d'audit de qualité :

 La vérification physique consiste à s’assurer de l'existence des actifs qui sont


inscrits dans les comptes. Cela revient par exemple à retrouver dans l'usine une
machine figurant dans les comptes d'immobilisations ou à contrôler des stocks ;

 La vérification sur document consiste à valider les mouvements ou les soldes des
comptes à partir des pièces comptables qui les justifient. On peut ainsi valider un
mouvement de compte d’achat par la recherche de la facture fournisseur
correspondante ;

 Les confirmations directes, ou circularisations, consistent à obtenir de tiers


extérieurs à l'entreprise la confirmation d'informations. Il s'agit par exemple de
demander à un fournisseur de confirmer le montant des factures qui lui sont dues à
la clôture ou d'écrire aux avocats de l'entreprise pour leur demander leur évaluation des
éventuels litiges avec des tiers ;

19
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

 Les demandes d'explication auprès de la direction ou de toute autre personne habilitée


permettent de juger du caractère raisonnable des options de comptabilisation prises par
l'entreprise. Ces explications doivent faire l'objet d'une évaluation critique de la part de
l'auditeur ;

 Les calculs, vérifications arithmétiques, recoupements et rapprochements de documents


entre eux consistent, par exemple, à contrôler un calcul d'amortissement, à recadrer un
compte de trésorerie avec le relevé bancaire correspondant ou à vérifier la concordance
entre la comptabilité générale et la comptabilité analytique

 L’examen analytique

II.2.3 : Rapport et opinion

La rédaction des rapports est la dernière phase dans une mission d’audit, dont ‘un rapport
général’ doit comporter l’opinion du commissaire aux comptes sur les états financiers qui sont
présentés, et un ‘rapport spécial’ doit contenir les conventions signées avec les parties liées
(actionnaires, sociétés du groupe, etc.).

L’ensemble des contrôle précédents doit en principe permettre à l’auditeur de formuler son
opinion sur la qualité de l’information financière et sur la sincérité des comptes de l’entreprise
et leurs respects des lois et normes en vigueur. Trois types d’opinion peuvent alors être
formulés dans le cadre d’un rapport de certification.

 Certification pur et simple :

L’auditeur estimer dans ce cas que les comptes sont réguliers et sincères et que les états
financiers donnent une image fidèle de l’activité de l’entreprise et de sa situation
patrimoniale.

20
CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET

 Certification avec réserve :

Dans ce cas ou l’auditeur constate une ou plusieurs irrégularités significatives mais dont
l’importance n’est pas suffisante pour rejeter l’ensemble des comptes.

 Refus de certifier :

Dans ce cas les irrégularités dans l’application des réglés et des principes comptables qui sont
suffisamment importantes pour affecter l’ensemble des comptes annuels, le commissaire aux
comptes ne lui est pas possible de se former une opinion sur l’ensemble des comptes annuels.

Conclusion

Tout au long de mon stage que j’ai effectué au sein de ce cabinet, je peux le considérer
comme une véritable école d’apprentissage et de formation à la vie professionnelle, tant par
son organisation que par l’excellence encadrement des stagiaires.
Ainsi, après l’exécution de mon stage j’ai retenu que l’expert-comptable à une mission
générale appelée aussi permanente qu’elle comprend trois volets essentiels à savoir :
- L’audit des états financiers en vue de la certification,
- La vérification de la sincérité des informations présentées dans le rapport de gestion à
l’assemblé générale ordinaire, et
- Le contrôle des conventions réglementées.

A ces trois volets essentiels viennent à greffer, toujours dans le cadre de la mission
permanente, trois autres obligations mises à la charge des experts comptables commissaire
aux comptes à savoir :

- La procédure d’alerte,
- La révélation des faits délictueux au procureur de la république, et
- L’obligation de diligence en matière de tenue des comptes de valeur mobilières.

21
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS


DE DEVELOPPEMENT : UNE
APPROCHE LIMITEE

22
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

Chapitre II : L’audit des projets de développement : une


approche limitée

Dans ce chapitre, on va présenter d’une part, les projets de développements leurs cadre
général, juridique et contractuel, et d’autre part, le cadre de référence, les objectifs et
l’étendue de l’audit de projets de développement.

Section I : Projets de développements : cadre général, juridique et


contractuel

Dans cette section, nous allons aborder d’abord le cadre général, en suit le cadre juridique et
en fin, le cadre contractuel des projets en développements.

I.1 : Cadre général

Dans le cadre général, on va présenter dans un premier lieu, les définitions, cycles et
caractéristiques des projets, dans un deuxième lieu, le montage financier d’un projet de
développement, et dans un troisième lieu les mécanismes de dotation d’un projet d’appui en
ressources financières.

I.1.1 : Définitions, cycles et caractéristiques

I.1.1.1 : Définitions
Le retard de développement de certains pays apparaît dans leur difficulté à assurer, par eux-
mêmes, la satisfaction de certains besoins essentiels. Il s’apprécie également par rapport à
l’avancement des pays développés. En effet, cette comparaison entre les pays a développé et
ceux en développement permet de déterminer les indicateurs économiques et sociales
caractérisant le sous-développement, d’étudier les causes et d’en proposer des solutions. Les
solutions suggérées vont donner naissance aux projets d’appui qui auront pour objectifs
d’atténuer l’impact du sous-développement. Ces projets d’appui peuvent revêtir plusieurs
modèles et cela en fonction de leur degré d’importance, de leur secteur d’activité, de leur
durée, etc.

En se référant à son cadre logique, un projet de développement se définit comme étant « Un
ensemble d’investissements matériels et humains représentant une entité économique à but

23
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

non lucratif, ayant pour but d’assister et d’accompagner, sur une période donnée, la réalisation
d’un dessein économique, social, politique ou culturelle et dont le résultat contribuera à
l’amélioration de la qualité de vie des individus ou pays bénéficiaires du projet »9

À la lumière de cette définition, il apparaît que les projets de développement relèvent du


secteur non marchand. En effet, l’objectif premier d’un projet de développement n’est pas la
recherche de bénéfice pécuniaire, mais plutôt l’amélioration des conditions de vie des
populations cibles.

En règle générale, les projets sont classés selon deux critères : Le type de gestionnaire du
projet et la destination des fonds :

 Selon, le premier critère nous distinguons d’un côté,


 Les entités avec revenus générés d’une activité commerciale qui exécutent le projet
et remboursent les crédits octroyés et de l’autre coté
 Les entités sans revenus qui sont chargées uniquement de l’exécution des actions du
projet.
 Selon le deuxième critère nous distinguons d’une part
 Les projets d’investissement visant l’acquisition des biens et services exploitables
à long terme (exemple de construction d’écoles ou de puits hydraulique) et d’autre
part
 Les opérations d’ajustement sectoriel dont le but est de mettre en place des
programmes de réformes structurelles permettant de relancer la croissance
économique (exemple un projet d’octroi de micro-crédits).

I.1.1.2 : Cycle de vie des projets

La mise en place des projets de développement est le résultat d’un long processus dont les
étapes sont les suivantes :

- Identification, préparation et évaluation : cette étape consiste en l’étude de


faisabilité du projet et en l’examen des moyens économiques, techniques et
financiers nécessaires. L’idée du projet est, ensuite, évaluée par le bailleur de

9
Commission Européenne, Les Lignes Directrices de Gestion du Cycle de Projet (GCP), Paris, France, 2006,
p.8.

24
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

fonds, afin de s’assurer qu’elle vise ses objectifs prioritaires de


développement.
- Négociation et approbation : cette étape est d’une importance particulière,
puisqu’elle concerne l’élaboration de la convention de crédit qui fixera les
règles d’exécution du projet.

- Exécution et supervision : l’agence ou la cellule d’exécution du projet ou


l’emprunteur réalise le projet et veille au respect des objectifs fixés dans la
convention qui l’oblige à produire, régulièrement, des comptes rendus
techniques et financiers aux bailleurs de fonds. Ces derniers examinent
l’avancement du projet pour s’assurer que les fonds sont dépensés comme
convenu.

- Fin du projet et évaluation rétrospective : le projet prend fin, soit par la


survenance du terme ou la réalisation définitive des objectifs fixés dans
l’accord, soit par toute autre raison prévue dans l’accord. À la fin du projet, les
bailleurs de fonds examinent, directement ou par le biais des consultants
extérieurs, les résultats du projet, afin d’améliorer l’efficacité de l’aide au
développement.

I.1.1.3 : Caractéristiques des projets de développement


De façon générale, tout projet de développement se distingue par un ensemble de
caractéristiques dont les principaux sont : un objectif, une convention, un ou des bailleurs de
fonds, un emprunteur, une agence d’exécution du projet et des bénéficiaires.

I.1.1.3.1 : Un objectif
Comme indiqué dans la définition, un projet n’est pas à but lucratif, c’est en cela qu’il se
différencie des sociétés et des groupements économiques. En effet, le but ultime d’un projet
de développement est la recherche du progrès tant économique que social. Les objectifs sont
notamment :

 L’amélioration du cadre de vie et des revenus des populations ;


 Le développement des ressources humaines ;
 La protection de l’environnement ;
 Le renforcement du rôle de la femme ;

25
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

 La santé, etc.
L’objectif général des projets de développement est, donc, de réduire le fossé qui existe entre
les pays riches et les pays en développement.

I.1.1.3.2 : Une convention


Les dispositions générales liées à la création, à la vie, à la fin du projet et, éventuellement, au
remboursement des crédits de développement (décaissement, conversion de monnaie, litige,
fiscalité, reporting financier) sont contenues dans la convention de crédit.

I.1.1.3.3 : Un ou plusieurs bailleurs de fonds


Ce sont les organismes gouvernementaux de crédit au développement des pays développés
(AFD, KFW, USAI, etc.), les institutions financières internationales (BIRD, BAD, etc.), ou
les organismes des Nations Unies.

I.1.1.3.4 : Un emprunteur
Les fonds, mis directement à la disposition des projets de développement par les bailleurs de
fonds, constituent, souvent, des prêts consentis aux États bénéficiaires.

I.1.1.3.5 : Une structure ou agence d’exécution du projet


La mise en œuvre des programmes d’activité et la gestion quotidienne du projet sont
effectuées, soit par un organisme privé telles que les ONG ou les associations, soit par un
organisme public comme les municipalités ou les offices.

I.1.1.3.6 : Des bénéficiaires


Ce sont des groupes d’individus, des régions ou des zones géographiques, généralement,
défavorisés auxquels le projet est destiné.

I.1.2 : Montage financier d’un projet de développement

Le projet de développement est une organisation caractérisée par l’absence de volonté de


profit, mais sa mise en œuvre nécessite un montage financier spécial établi par les bailleurs de
fonds en commun accord avec l’État bénéficiaire. En outre les dépenses sont reparties entre
l’Etat et les bailleurs de fonds.

I.1.2.1 : L’État
Il intervient très souvent comme Co-financeur dans les projets de développement, et ce,
généralement, à la demande des bailleurs de fonds internationaux. En effet, l’objectif du

26
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

développement durable n’est réalisable que dans une optique de continuité des projets
entrepris. Si les États bénéficiaires ne participent pas à l’élaboration et au suivi de ces projets,
ils n’auront aucune expérience pour pérenniser les avancées obtenues grâce au projet.

Cependant, la multitude des projets de développement ne permet pas aux États bénéficiaires
de pouvoir les suivre entièrement. Ils s’impliquent, alors, dans ces projets de développement
par l’intermédiaire d’entités économiques qui vont bénéficier de subventions d’États et vont
s’y substituer comme co-bailleur.

Lorsque l’État est directement impliqué dans un projet de développement, ce sont les
ministres techniques compétents qui prennent en charge la bonne exécution du projet.

I.1.2.2 : Les bailleurs de fonds multilatéraux


Il s’agit d’organisations internationales comportant un très grand nombre de membres qui ont
pour but de centraliser les fonds et d’accorder aux pays en développement des financements
de projets d’appui.

La liste suivante n’est pas exhaustive, elle présente, néanmoins, les principaux bailleurs
multilatéraux qu’un auditeur est susceptible de rencontrer.

- LA BANQUE MONDIALE : il est préférable de parler de groupe de la


Banque Mondiale qui renferme cinq institutions, à savoir :
 BIRD : Banque Internationale pour la Reconstitution et le Développement.
 AID : Association Internationale pour le Développement.
 SFI : Société Financière Internationale.
 AMGI : Agence Multilatérale de Garantie des Investissements.
 CIRDI : Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux
Investissements.
- L’UNION EUROPÉENNE : Le fonds Européen de développement (FED) est
le principal instrument financier de la coopération de l’Union Européenne.
Ainsi, les subventions FED se répartissent en deux catégories :
 L’aide programmable : programmes indicatifs régionaux et microréalisation tels
que les projets de développement.
 L’aide non programmable : instruments financiers (système de stabilisation de
recettes pour produits agricoles, facilités de financement pour produits miniers,
aides humanitaires d’urgence).

27
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

- LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT (BAD) : c’est une


institution financière de développement qui vise à mobiliser des ressources
pour le progrès économique et social. Elle finance des projets dans le secteur
de l’agriculture, des équipements collectifs, des transports, des
communications, de l’industrie et de la santé sous forme de prêts ou de
subventions.

I.1.2.3 : Les bailleurs de fonds bilatéraux


Les bailleurs de fonds bilatéraux représentent les États du Nord qui, eux aussi, consacrent une
partie de leur budget au développement des pays défavorisés. En France, par exemple, l’aide
s’articule autour des entités suivantes :

 L’Agence Française de Développement.


 Le Ministère des Affaires Etrangères.
 Le Haut Conseil de la Coopération Internationale.
 La Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement.
Du fait de son caractère pluridisciplinaire et de son ampleur nationale, le projet d’appui
nécessite, souvent, des ressources financières considérables. Par conséquent, les bailleurs de
fonds recherchent des partenaires dans l’opération de financement, on parle, alors, de co-
financement.

Il convient de noter qu’il existe deux types de co-financement :

 Le co-financement conjoint où tous les bailleurs de fonds financent exactement la


même liste de biens et services à hauteur d’un pourcentage prédéterminé dans le
contrat cadre du projet.
 Et le co-financement parallèle, dans cet arrangement, chaque bailleur finance des
biens et services différents. 

I.1.3 : Les mécanismes de dotation d’un projet d’appui en ressources financières

Les dépenses sont réparties entre l’Etat et les autres bailleurs.

I.1.3.1 : Par l’État


L’État prend directement en charge certaines dépenses imputables au projet, c’est le cas,
notamment, de tous les impôts et droits de douane dont il exonère les importations des biens
nécessaires à l’exécution du projet.

28
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

En outre, il peut être exigé, par le bailleur de fonds, que l’État contribue à la dotation en fonds
de roulement de projet. Généralement, l’État inscrit cette dépense à son budget et la verse
entièrement ou par partie.

I.1.3.2 : Par les autres bailleurs de fonds


 D’abord, la procédure d’imputation directe : consiste à ce qu’un bailleur prenne
directement en charge la gestion et le financement d’une partie du projet. C’est le
bailleur qui va gérer la prestation, son suivi et son règlement sans que la cellule de
projet n’intervienne à aucun stade. Cette procédure est fondée sur un contrat cadre qui
détermine les modalités d’application. Ce système d’imputation direct est, souvent,
utilisé pour le paiement de salaires des personnels expatriés dans les projets financés
par la banque mondiale.
 En suit, la procédure de paiement direct : consiste à ce que l’agence d’exécution du
projet demande à un bailleur de fonds, à travers la présentation d’un dossier, de régler
directement pour son compte un fournisseur de biens ou services. Généralement, le
dossier est constitué de pièces justificatives visées par la direction de l’agence. Cette
procédure est, souvent, mise en place en fonction de l’importance de la dépense. Ainsi,
un grand nombre de bailleurs utilisent systématiquement cette procédure dès que
l’engagement de dépenses nécessite le recours à la procédure d’appel d’offre.
 En fin, il y a la procédure de demande de remboursement des fonds ou relevés de
dépenses : Cette procédure se fonde sur le principe des avances de démarrage qui vont
constituer le fond de roulement du projet, mais qui vont, peu à peu, s’épuiser et
doivent être renouvelées au fur et à mesure de leur utilisation.

Cette reconstitution de fonds de roulement se matérialise par l’établissement de situations


périodiques de dépenses, appelées demande de remboursement de fonds, qui permettent de
déterminer le volume d’utilisation des avances et donc leur renouvellement par tranche. Ce
relevé de dépenses constitue l’unique pièce justificative exigée par les bailleurs de fonds, afin
d’effectuer ce type de remboursement. Seul un audit, portant sur l’éligibilité et la réalité de
ces dépenses, peut permettre aux bailleurs de s’assurer de la bonne gestion des fonds du
projet.

Après avoir défini la notion de projet de développement, identifié les acteurs intervenant dans
sa mise en œuvre, il est nécessaire de cerner l’environnement juridique et contractuel dans
lequel les projets sont mis en œuvre.

29
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

I.2 : Cadre juridique et contractuel des projets de développement

L’architecture d’un projet de développement repose sur tout un éventail de documents


officiels qui vont fixer son cadre juridique et organisationnel. D’ailleurs, c’est l’étude de
chacun de ces documents qui va permettre, à l’auditeur, d’obtenir une connaissance globale
sur le projet.

I.2.1 : Les conventions de financement

La convention de financement est le contrat liant le bénéficiaire à son ou à ses bailleurs de


fonds, sachant qu’il existe une convention par bailleur. Cette convention se compose de
plusieurs articles et prévoit principalement :

- L’objet de la convention : le montant des sommes mises à disposition du


bénéficiaire par bailleur ;
- Caractéristiques du prêt : montant, taux, modalités de remboursements, date,
échéances, etc. ;
- L’affectation de ces sommes : il convient de préciser que les subventions ou
les avances consenties ne peuvent être utilisées que dans le cadre de projet
d’appui ;
- Les modalités d’utilisation de fonds : elles peuvent porter sur la forme ou sur
le fond et sont, généralement, en cas de disfonctionnement, suspensives de tout
versement de fonds ;
- Les modalités de versement des fonds : date, montant et mécanisme de
dotation ;
- Les modalités d’exécution et de suivi du projet ainsi que celles relatives aux
procédures d’acquisition de biens et services ;
- Les juridictions compétentes en cas de litige : dans la plupart des cas, les
conventions de financement sont régies par le droit du pays qui accorde la
subvention ou le crédit ;
- Les conditions résolutoires et conditions suspensives : ce sont l’ensemble
des obligations auxquelles doit faire face le projet, afin de bénéficier de
l’intégralité du financement.

30
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

Il est à signaler, à cet égard, que d’autres clauses n’ont pas été citées. Cependant, celles
énumérées restent les plus communes et les plus importantes et servent de base à la réalisation
de l’audit du projet de développement.

I.2.2 : Le contrat de maîtrise d’œuvre

Il s’agit de contrat entre le bénéficiaire de la convention de financement (maître d’ouvrage) et


l’opérateur chargé de la réalisation du projet (maître d’œuvre). Ce contrat a pour objet de
définir les conditions et les modalités selon lesquelles le bénéficiaire confie à l’opérateur la
maîtrise d’œuvre du projet.

Les clauses les plus fréquentes qui régissent ce type de contrat sont à énumérer ci-après :

- Définition des prestations : il convient de prévoir, dans cette partie, les


moyens matériels et humains que l’opérateur doit mettre en place, afin de
mener à terme le projet d’appui (liste de poste à pourvoir, liste des
immobilisations à acquérir, etc.).

- Régime fiscal et douanier applicable au projet : le régime applicable peut,


soit découler d’une clause de contrat cadre, soit émaner d’accords nationaux
entre certains bailleurs de fonds et certains États. Ainsi, certains projets se
voient exonérés de tout droit de douane sur l’ensemble du matériel importé
dans le pays bénéficiaire comme ils peuvent se voir exonérés de tous impôts et
taxes fiscaux.

- Obligation et responsabilité de l’administration : la maîtrise d’ouvrage


impose un certain nombre d’obligations et de diligences au bénéficiaire des
fonds qui doit :
o Assurer la fonctionnalité et l’efficacité du Comité de pilotage de projet ;
o Assurer, en accord avec les bailleurs de fonds, l’évaluation technique et
financière du projet, et ce, par des audits externes ;
o Garantir au maître d’œuvre l’autonomie administrative et financière ;
o Procurer avec célérité et efficience tout appui technique, administratif et
logistique qui se révèlerait nécessaire.

31
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

- Rémunération : les conditions de règlement de la prestation réalisée par


l’opérateur doivent être explicitement écrites et prévoir le montant et les
conditions de règlement.

- Modalités de déblocage des fonds : il existe plusieurs modalités de mise à


disposition des fonds. Cette partie doit donc énumérer chacune d’entre elles,
préciser son cadre d’utilisation et les montants qui s’y rattachent : paiement
direct, avance de démarrage, demande de remboursement ou imputation direct.

- Les rapports et comptes annuels : cette partie doit prévoir les modalités
d’établissement, le nombre et la périodicité des rapports d’activités en fonction
des obligations imposées par le bailleur de fonds. Généralement, dans le cadre
d’un projet d’appui, les bailleurs requièrent l’établissement de rapports
trimestriels, de rapports annuels et d’un rapport final qui permettra toutes les
éventuelles mains levées.

- Le règlement des litiges : il convient de prévoir les modalités de traitement


d’un litige, ainsi que les juridictions susceptibles d’y remédier.

- Suspension, résiliation, force majeure : toutes les conditions de rupture d’un


contrat cadre doivent être précisées, ainsi que les modalités de cessation ou de
continuité du projet.

I.2.3 : Le cadre de la performance

Le cadre de la performance est un document établi entre le bailleur de fonds et le bénéficiaire


du financement. Il constitue un instrument de gestion qui :

 Définit clairement les objectifs escomptés ;


 Facilite la conception, l’exécution et l’évaluation d’un projet ;
 Identifie les indicateurs ainsi que les facteurs extérieurs qui peuvent avoir une
influence sur le succès ou l’échec du projet.
Le cadre de la performance comprend des indicateurs servant de base à évaluer la
performance du projet. Ces indicateurs sont les variables qui constituent un moyen fiable pour
mesurer les changements liés aux actions du projet.

32
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

Pour chaque indicateur, le cadre de la performance renseigne sur :

 L’objectif auquel l’indicateur est associé (exemple : réduire la progression du diabète


dans la population) ;
 Le libellé de l’indicateur (nombre de personnes à dépister) ;
 La nature de l’indicateur (indicateur à court terme ou à long terme, indicateur global
ou spécifique) ;
 La cible de l’indicateur sur les différentes périodes (2000 personnes à dépister au 1 er
semestre de la première année, 5000 personnes au 2ième semestre de la première année,
etc.) ;
 La méthode de collecte des résultats liés à l’indicateur (enquête, étude, etc.).

I.2.4 : Le plan d’actions

Le plan d’actions regroupe l’ensemble des activités à mettre en œuvre, afin d’atteindre les
objectifs du projet décrits dans le cadre de la performance. Il permet de donner plus
d’informations sur :

 La manière dont chaque activité sera réalisée (dépister 300 personnes au cours des
campagnes de dépistage de masse) ;
 L’acteur devant mettre en œuvre l’activité (l’activité de dépistage sera réalisée par les
micros-cliniques ambulantes) ;
 Le calendrier selon lequel l’activité sera effectuée (une campagne mensuelle de
dépistage sera organisée).
Le plan d’actions peut être décliné en sous plans. Ces sous plans sont relatifs à une catégorie
d’activité bien définie. Ainsi, il peut exister un plan de formation qui regroupe toutes les
activités de formation en décrivant avec plus de précision les hypothèses de mise en œuvre de
ces activités. Il en est de même d’un plan de supervision qui fournit les informations détaillées
relatives à la mise en œuvre des activités de supervision.

I.2.5 : Les rapports d’évaluation de projets de développement

Le rapport d’évaluation regroupe toutes les informations nécessaires relatives à la


construction et à la réalisation du projet. Ce document constitue la source la plus complète
qui permet de donner des informations détaillées sur la réalisation du projet.

33
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

Section II : Cadre de référence, objectifs et étendue de l’audit de projets de


développement

Dans ce qui suit, nous allons présenter le cadre de référence, l’objectif et l’étendue de l’audit,
la notion de seuil de signification et en fin, les propositions d’un programme de travail.

II.1 : Cadre de référence

Dans cette section, nous présentons les éléments constitutifs des comptes de projets de
développement et la norme d’audit appropriée.

II.1.1 : Éléments constitutifs des comptes de projets de développement

Les comptes ou les états financiers des projets de développement comprennent, généralement,
les documents de synthèse suivants :

 L’état des ressources et des dépenses ;


 L’état de la situation patrimoniale du projet ;
 L’état de justification du compte spécial.
Ces états sont, souvent, complétés par des notes explicatives.

Il convient de signaler qu’il n’y a pas des règles standards d’établissement et de présentation
des états financiers des projets de développement. Néanmoins, les états énumérés demeurent
les plus communes et les plus exigés par les différents bailleurs de fonds.

II.1.1.1 : État des ressources et des dépenses


Il comprend les ressources et les dépenses (encaissement et décaissement) du projet. Cet état
présente en ligne, le libellé de différentes contributions des bailleurs de fonds et le libellé des
catégories de dépenses et en colonne, de façon comparative, les montants, pour l’exercice
actuel et le précédent, des ressources et des dépenses listées.

L’état des ressources et des dépenses comprend donc deux parties :

 La première partie concerne les fonds reçus pendant la période de référence, à savoir
les ressources au titre des contributions des bailleurs de fonds, les remboursements par
l’emprunteur ou l’agence d’exécution du projet des dépenses inéligibles, les dons et les
subventions diverses.
 En revanche, la deuxième partie indique les dépenses effectuées pendant la période de
référence et classées suivant les catégories de dépenses définies dans le plan d’actions.

34
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

Ces dépenses sont présentées de façon à faire ressortir la répartition entre les dépenses
d’investissement et celles de fonctionnement. À défaut, des notes explicatives doivent
fournir suffisamment de détails pour permettre une telle analyse.
Le solde des ressources par rapport aux dépenses correspond au disponible en caisse et/ou en
banques.

II.1.1.2 : La situation patrimoniale du projet


Un des objectifs des projets de développement est de créer des actifs corporels et incorporels
qui contribuent, directement ou indirectement, à la croissance des États bénéficiaires de l’aide.

Ainsi, la situation patrimoniale s’apparente au bilan, en ce sens qu’il comprend l’ensemble


des biens durables acquis dans le cadre du projet.

II.1.1.3 : État de justification du compte spécial


Cet état récapitule les mouvements (Encaissements et Décaissements) effectués sur le compte
spécial durant la période de référence.

II.1.2 : Normes d’audit

À l’échelle nationale, la mission d’audit des projets de développement n’est pas encore
standardisée. Toutefois, les normes, avis et pratiques professionnels internationaux dont, en
particulier, ceux émanant de l’IFAC, constituent les textes auxquels se réfère l’expert-
comptable pour mener sa mission, en sus du code d’éthique de L’IFAC et de la norme ISQC
01 relative au contrôle qualité, applicables à toutes les missions d’assurance et de services
connexes.

Le cadre conceptuel des missions d’assurance, et l’ISRS 4400 constituent, dans le cas
d’espèce, le cadre régissant la mission d’audit financier des projets de développement.

II.1.2.1 : Le cadre conceptuel des missions d’assurance


L’expert-comptable se réfère au cadre conceptuel des missions d’assurance, lorsqu’ il est
sollicité pour formuler un avis sur la situation financière du projet, et que la mission en
question relève, bel et bien, d’une mission d’assurance.

Le cadre conceptuel des missions d’assurance de l’IFAC est le référentiel commun à toutes
les missions ayant pour finalité d’exprimer un avis sur l’élément audité. Ce cadre définit les
conditions et les caractéristiques d’une mission d’assurance qui se résument comme suit :

35
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

 Une relation tripartite entre le professionnel (l’expert- comptable), l’organe compétent


responsable de la préparation et de la présentation de l’élément à auditer (l’information
sur les comptes du projet) et l’utilisateur présumé à qui l’information est destinée (le
bailleur de fonds) ;
 Un référentiel approprié, dont les critères de référence sont la pertinence,
l’exhaustivité, la fiabilité et la clarté (NCT, IFRS, etc.)
 Une information présentée qui doit être identifiable par l’obtention d’éléments
probants.
Ces critères sont communs à toutes les missions d’assurance qu’elles portent sur des
informations financières ou non financières, historiques ou prévisionnelles et qu’elles
débouchent sur l’expression d’une assurance raisonnable ou modérée.

II.1.2.2 : La norme ISRS 4400


La norme ISRS 4400 s’applique aux missions d’examen sur la base des procédures convenues
ayant trait à des informations financières, mais pourrait s’étendre à des informations autres
que financières à condition que le professionnel ait une connaissance suffisante du sujet, et
qu’il existe des éléments probants pour fonder ses conclusions.

L’auditeur fait recours à cette norme, lorsque le bailleur de fonds édicte les diligences à
exécuter dans les termes de référence sans exiger une opinion générale sur la situation
financière du projet.

Les spécificités de ce type de mission résident dans son niveau d’assurance, les procédures à
mettre en œuvre et la forme de l’avis à émettre par l’expert-comptable.

 Les procédures à mettre en œuvre


Les bailleurs de fonds précisent leurs exigences générales en matière d’audit des projets de
développement dans des directives spécifiques appelées termes de références d’audit.

Les procédures à mettre en œuvre sont celles définies d’un commun accord entre l’expert-
comptable, la cellule d’exécution du projet et le destinataire du rapport. Il convient, donc, de
mentionner, dans la lettre de mission et dans le rapport, l’ensemble de procédures mis en
œuvre.

Il est à signaler, à cet égard, que chaque accord de financement présente des clauses d’audit
adaptées aux directives de bailleurs des fonds et au contexte particulier du projet. Ces clauses

36
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

et ces directives constituent le repère essentiel à suivre par les auditeurs des projets de
développement.

 Le niveau d’assurance
À la différence des missions d’audit et d’examen limité, une mission d’examen sur la base de
procédures convenues ne fournit aucune assurance. En effet, le professionnel se limite à
formuler des constatations sur l’élément contrôlé en se fondant sur les exigences des bailleurs
de fonds.

Il revient, alors, aux destinataires du rapport, d’évaluer la fiabilité et la sincérité de l’élément


contrôlé sur la base des constatations formulées par l’expert-comptable.

 La forme de l’avis
Dans son avis, l’auditeur se limite à formuler des constatations sur l’élément contrôlé en
faisant référence aux procédures mises en œuvre. Ces constatations doivent être formulées
séparément pour chaque procédure mise en œuvre mentionnant la non existence des
anomalies, le détail des erreurs et les exceptions relevées, s’il y a lieu. Par ailleurs, le
professionnel est tenu de mentionner dans un paragraphe, après avoir relaté ses constatations,
le fait que les procédures mises en œuvre ne constituent, ni un audit, ni un examen limité, et,
par conséquent, aucune assurance ne peut être fournie sur l’élément contrôlé, et que la mise en
œuvre des procédures d’audit ou d’examen limité pourrait révéler d’autres anomalies.

II.2 : Objectifs et étendue de l’audit financier

L’objectif de l’audit traduit la finalité de la mission de l’auditeur, à savoir l’émission d’une


opinion ou la formulation des constatations en se référant aux procédures mises en œuvre.

L’étendue de l’audit concerne les documents et les informations dont la sincérité et la


régularité devront être vérifiées.

L’objectif et l’étendue de l’audit découlent des normes d’audit applicables lors de la mission
et sont précisés dans les termes de références pour la sélection de l’auditeur.

L’auditeur est tenu, généralement, de formuler ses constatations relatives :

- À la régularité et à la sincérité des informations financières communiquées par l’agence


d’exécution du projet.
- À la structure et à l’efficacité du système du contrôle interne.

37
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

- À la capacité de l’agence d’exécution du projet de préparer des rapports financiers


fiables et exhaustifs.
- À la conformité de l’exécution du projet aux termes de l’accord de crédit, des lois et
réglementations applicables.
L’auditeur détermine l’étendue du travail d’audit selon les termes de références prévues par le
commanditaire de l’audit et eu égard aux exigences des lois et règlements. Par ailleurs, les
travaux d’audit peuvent être étendus à des questions spécifiques, à la demande de
l’emprunteur ou de bailleurs de fonds, qui sont hors champs normal de la révision des
comptes, par exemple, on peut citer la présentation d’attestations relatives aux documents
justificatifs des demandes de retraits de fonds ou de certificats constatant le respect des
clauses financières des accords de prêts.

En outre, la mission d’audit doit être organisée de telle sorte que tous les aspects du projet,
ayant une incidence financière, soient couverts.

II.3 : Notion de seuil de signification dans l’audit financier des projets de développement

Généralement, il est difficile de vérifier de façon exhaustive les transactions relatives à la


période de référence, compte tenu des contraintes de temps et de budget. L’auditeur fait donc
recours aux sondages. Ainsi, dans le processus de sondage, l’auditeur cherche à détecter les
anomalies d’une population donnée à partir d’un échantillon dit représentatif.

L’utilisation de la technique de sondage intègre, implicitement dans les travaux d’audit et


dans l’opinion de l’auditeur, la notion d’importance relative et donc de seuil de signification.

Dans la pratique, le seuil de signification est le montant au-delà duquel une inexactitude ou
une omission est considérée comme importante et devant être prise en compte dans la
formulation de l’opinion.

La notion de seuil de signification ramène, donc, à des notions relatives ou subjectives qui
laissent grande place au jugement professionnel.

En ce qui concerne l’audit des projets de développement, le concept de seuil de signification


ne semble pas d’application systématique. En effet, même si les bailleurs de fonds n’excluent
pas la technique de sondage au moment de contrôle de comptes du projet, ils font obligation, à
l’auditeur de relever dans son rapport toutes les inexactitudes ou les omissions observées,
quels que soient leurs montants.

38
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

En outre, il est à noter que, la détermination des dépenses inéligibles se conjugue mal avec la
règle de l’importance relative. Ainsi, les bailleurs de fonds obligent, le réviseur, à contrôler
l’ensemble des transactions spécifiques notamment les demandes de remboursement des frais.

A contrario, certains accords de financement imposent, à l’auditeur, de vérifier toutes les


transactions dont la valeur est supérieure à un montant précis. Ce montant correspond,
généralement, à celui des dépenses pour lesquelles le bailleur de fonds exige la transmission
d’une copie des pièces justificatives. En pareil cas, ce montant peut être considéré comme le
seuil de signification à prendre en compte dans la mise en œuvre des procédures d’audit.

Pour conclure, l’application de la notion de seuil de signification dans l’audit des projets de
développement dépend, bel et bien, des exigences des accords de financement et des bailleurs
de fonds, des caractères particuliers des transactions contrôlées, et, bien sûr, des termes de
références. Il demeure, toutefois, une grande marge au jugement professionnel de l’auditeur
dans la fixation ou non d’un seuil de signification.

II.4 : Proposition d’un programme de travail adapté à l’audit des projets de


développement

Pour les besoins de cette étude, le programme de travail à proposer s’articule autour de quatre
principales sections. Ce sont : le programme de travail « Général », celui de contrôle des
« Ressources » ainsi que celui des « Dépenses » et enfin le programme de travail
« Disponibilités ».

II.4.1 : Programme de travail « Général »

Cette section concerne les travaux d’ordre général qui ne peuvent être liés à une rubrique
particulière de ressources ou de dépenses. Il s’agit des travaux de vérification de la conformité
des documents entre eux.

Dans ce cadre, l’auditeur est appelé à mettre en œuvre les diligences suivantes :

- Obtenir ou préparer un tableau de fonds (crédit) du projet ;


- Revoir les procès-verbaux des réunions de l’agence d’exécution du projet avec les
bailleurs de fonds pour identifier les fonds éventuels alloués ;
- Revoir l’accord de financement et les lois et règlements applicables au projet ;
- S’entretenir avec les responsables du projet sur la gestion des fonds ;
- Identifier les rapports financiers requis au titre de projet ;

39
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

- Consulter le rapport d’audit des précédents exercices pour connaître les insuffisances
relevées ;
- Obtenir les états de suivi financiers ainsi que les états de synthèse de projet ;
- Vérifier l’exactitude arithmétique des totaux des états obtenus ;
- Vérifier la cohérence des documents entre eux.

II.4.2 : Programme de travail « Ressources »

Dans cette section, l’auditeur vise à s’assurer de l’exhaustivité et de l’évaluation correcte des
ressources allouées au projet. Pour ce faire, l’auditeur met en œuvre les tests suivants :

- Vérifier que les demandes de remboursement de fonds sont justifiées par une
documentation probante, notamment, les relevés des dépenses, les pièces justificatives
des dépenses et le rapprochement des fonds avancés et des fonds décaissés ;
- S’assurer que le taux de conversion de fonds libellés en devises est conforme aux
instructions de l’accord de financement ;
- Identifier les ressources propres éventuelles obtenues par le projet et vérifier leur
exhaustivité en les rapprochant avec les justificatifs d’encaissement.

II.4.3 : Programme de travail « Dépenses »

Nous proposons, ici, des tests à effectuer en vue de s’assurer de la validité et de la correcte
évaluation et comptabilisation des dépenses imputées au projet. Ces tests sont détaillés
comme suit :

i. Effectuer un examen analytique des dépenses par catégorie en comparant les montants
de l’exercice avec ceux de l’exercice précédent et avec le budget ;
ii. Sélectionner les achats des biens, des services et des travaux importants et vérifier
qu’ils ont été effectués conformément aux procédures stipulées par l’accord de
financement ;
iii. Pour les accords qui prévoient de rémunérer l’Agence d’Exécution du projet :
 Comprendre les règles de calcul de cette rémunération ;
 Vérifier l’évaluation de cette rémunération.
iv. Concernant les frais du personnel :
 Vérifier que la grille de salaires appliquée a été approuvée par les bailleurs de
fonds et en conformité avec les contrats de travail.

40
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

 Si des heures supplémentaires sont payées, vérifier que le principe est prévu par
l’accord de financement et qu’elles sont correctement évaluées.
v. Concernant les frais de formation :
 Vérifier que les formations effectuées par les agents du projet figurent au budget
de la période et/ ou expressément approuvées par les responsables de projets et/ ou
par le bailleur de fonds.
 S’assurer que les formations ont été effectivement suivies par les agents en
vérifiant les feuilles de présence et les comptes rendus des formations.
vi. Concernant les frais de voyage et de transport :
 Vérifier que les missions ont été approuvées et que les pièces justificatives des
frais existent ;
 Vérifier que les perdîmes accordés sont conformes à la grille prévue par les termes
de l’accord de financement.
vii. Concernant les frais d’assistance technique et de prestations de service :
 Vérifier qu’ils sont supportés par une documentation probante conforme aux
termes de l’accord de financement ;
 Vérifier que les honoraires versés sont raisonnables et conformes aux clauses
financières des contrats.
viii. Concernant les consommations de carburants et lubrifiants :
 Comparer les consommations de carburants de la période actuelle avec celles de la
période précédente et le budget de la période ;
 S’assurer que les dotations sont accordées aux agents conformément aux termes
des accords de financement ;
 Si les carburants et lubrifiants sont stockés, vérifier la cohérence entre les
quantités consommées et la variation des stocks théoriques.
ix. Pour les autres dépenses, vérifier qu’elles sont justifiées par des documents probants
conformes aux instructions applicables au projet.
En sus des diligences précitées, l’auditeur doit vérifier l’éligibilité de dépenses. Celle-ci
constitue un des éléments essentiels de la mission de l’auditeur. En effet, ce contrôle est un
gage de garantie d’une part, de la bonne utilisation des fonds, et, d’autre part, du respect des
clauses de la convention de financement.

De façon générale, les dépenses éligibles au projet, présentées sous forme de budgets annuels,
sont énumérées dans le plan d’actions. Il convient, toutefois, de noter que l’éligibilité ne

41
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

s’apprécie pas seulement sur des critères quantitatifs, mais également, sur des critères
qualitatifs.

Les diligences requises pour effectuer un audit sur l’éligibilité consistent à sélectionner des
lignes de dépenses significatives et à vérifier qu’elles sont prévues en quantité et en valeur
dans le plan d’actions et qu’elles sont budgétisées sur l’année contrôlée.

II.4.4 : Programme de travail « Disponibilités »

Il s’agit, dans cette section, de proposer des travaux de vérification de la validité et de la


correcte évaluation des comptes de la banque et de la caisse.

Ces travaux sont détaillés comme suit :

i) Reconstituer le solde du compte spécial10


 À partir des relevés bancaires, retracer les mouvements de fonds, vérifier que les
sources et les affectations sont conformes aux règles de fonctionnement du
compte spécial ;
 S’assurer que les mouvements de fonds sont justifiés et dûment approuvés par les
personnes habilitées.
À la suite des travaux de vérification du compte spécial, l’auditeur doit aboutir au respect de
l’égalité suivante :

Solde du compte spécial au début de la période + DRF - Dépenses effectuées mais non
encore remboursées = Solde du compte spécial à la clôture de la période

ii) Obtenir la liste des comptes bancaires et :


 Préparer ou faire préparer par les agents du projet les demandes de confirmations
bancaires à expédier aux banques concernées ;
 Comparer les soldes de confirmations bancaires ou des relevés bancaires du
dernier mois de la période aux soldes comptables ;
 Analyser les confirmations des soldes, afin de vérifier que le projet n’a pas
contracté des engagements exceptionnels ;

10
Le compte spécial est un compte ouvert par le gestionnaire du projet chez la BCT, ce compte est alimenté par
les avances prélevées sur le prêt. La monnaie de ce compte est convertible.

42
CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE APPROCHE LIMITEE

 Obtenir les rapprochements bancaires mensuels, vérifier le suivi régulier et


l’apurement des opérations en suspens, vérifier aussi l’exactitude arithmétique des
rapprochements ;
 À partir du rapprochement bancaire du dernier mois de la période, valider les
opérations en suspens au niveau de la banque en les rapprochant aux pièces
justificatives probantes (copies de chèques émis, factures, etc.) et en vérifiant leur
apurement poste clôture ;
 Valider les opérations en suspens au niveau des comptes du projet en les
rapprochant aux pièces justificatives probantes (avis de crédit, note d’agios, etc.) ;
 Vérifier le calcul des intérêts et des agios imputés au projet ;
 Vérifier la conversion des soldes des comptes libellés en devises.
iii) Pour la caisse
 Vérifier que le solde de la caisse, à la clôture de la période, est justifié par un
procès-verbal d’inventaire physique de caisse ;
 Vérifier que les dépenses effectuées par la caisse sont conformes aux termes des
accords.

Conclusion

Le projet de développement a un cadre conceptuel et un environnement qui le distingue des


autres types de projets. Sa mise en œuvre nécessite la collaboration de différentes catégories
des intervenants, afin d’atteindre ses objectifs escomptés. Toutefois, la réalisation de ces
objectifs est tributaire de la bonne gestion des fonds alloués au projet. C’est dans ce cadre que
les bailleurs de fonds exigent, dans les accords de financement, l’obligation de procéder à un
audit comptable et financier, afin de garantir la régularité et la transparence des projets qu’ils
financent.

43
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À
SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE
MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

44
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

Chapitre III : La démarche à suivre pour mener à bien


une mission d’audit des projets en développement

Dans ce chapitre, nous allons essayer de répondre à la problématique suivante : « quelle


démarche pourrait adopter l’auditeur expert-comptable pour auditer les projets de
développement ?» : «  l’audit financier ».

Dans un premier temps et du fait que nous avons effectué notre stage au sien d’un cabinet
d’un expert-comptable, nous choisit un cas pratique qui porte sur un projet tunisien qui a pour
but la lutte contre la désertification au gouvernorat de Kasserine.

Section I : Présentation du projet, compréhension et contexte de la mission

Dans ce qui suit, nous allons présenter tout d’abord une présentation du projet, en suit, une
compréhension du projet et le contexte de la mission.

I.1 : Présentation du projet

Dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre des plans d’action régionaux de lutte contre la
désertification, le Programme des Nations Unis pour le Développement, le Ministère de
l’Environnement et du Développement Durable Tunisien, le Conseil Régional du Gouvernorat de
Kasserine et l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale ont signé, un mémorandum d’entente (ci-après
MOU) portant sur la réalisation des actions de la deuxième phase du projet de lutte contre la
désertification au gouvernorat de Kasserine.

I.2 : Informations générales 

Les objectifs du projet :

- Gestion des ressources naturelles


- Mobilisation des ressources hydriques
- Allègement de la pression sur les ressources naturelles
- Création des activités génératrices de revenus
- Organisation de la population, Intégration du genre et autonomisation économique des
femmes.

Le budget alloué au projet est de 140 000 DT. Sa durée a été prévue initialement à 1 année à compter
de la date de la signature du MOU.

45
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

I.3 : Contexte de la mission

Conformément à l’article 15 du mémorandum d’entente :

Désignation d’un auditeur externe inscrit à l’ordre des experts comptables de Tunisie pour
effectuer un audit.

Les termes de référence pour le recrutement du bureau d’audit externe établis par le Ministère
de l’Environnement prévoient que la mission d’audit doit porter sur :

- L’examen de l’état d’avancement de la mise en œuvre des activités et


l’explication des éventuelles causes de retard
- L’examen des rapports périodiques de suivi établis par l’agent d’exécution et les
évaluer par rapport aux activités requises dans le MOU
- L’examen du processus suivi dans les activités d’achat/ passation de marché/ de
recrutement du personnel affecté au projet et déterminer s’il était transparent et
compétitif
- L’examen si les équipements achetés répondent aux besoins définis et si son
utilisation est conforme aux buts recherchés
- L’examen des pièces comptables de l’agent d’exécution et déterminer si elles se
prêtent à la tenue d’un dossier exact et complet des encaissements et
décaissements et à faciliter l’établissement des rapports financiers trimestriels.

Section II : Rapport sur la réalisation du projet et l’état d’avancement

Dans ce qui suit, nous avons présenté dans un premier temps le rapprochement du programme
aux dépenses reportées, et dans un deuxième temps on va présenter Rapprochement des
dépenses reportées l’avancement à réel.

II.1 : Rapprochement du programme aux dépenses reportées

Nos travaux de rapprochement (Voir annexe 1) entre les activités programmées et celles
réalisées en termes de nature d’activité, de budget, et de période de réalisation ont abouti aux
constats suivants :

46
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

II.1.1 : Conditions générales de réalisation, durée et sauvegarde des documents 

L’article 9 du mémorandum d’entente prévoit que « La durée de réalisation des activités est
de 12 mois à compter de la date de signature du MOU ». De ce fait, le MOU a fixé la période
de réalisation à une année allant de janvier 2010 à décembre 2010. Toutefois, la réalisation du
projet s’est poursuivie sur 2011 et 2012 accusant un retard considérable expliqué par les
conditions politiques qu’a connues le pays durant la période de fin 2010 à début 2011.

II.1.2 : Nature d’activité

Un écart a été constaté au niveau du respect des activités programmées. A ce titre il y a lieu de
noter :

Constat

Les activités suivantes n’ont pas été réalisées :

- La plantation des triplex sur les tibias


- La plantation d’arbres fruitiers
- La formation des membres du GDA
- La réparation des puits existants

Commentaire

L’activité 1 a été ajournée du fait de l’absence d’triplex à planter

L’activité 2 a été annulée du fait du caractère non approprié des arbres fruitiers au vue du
contexte de la région.

L’activité 3 est à revoir.

L’activité 4 a été annulée du fait de l’absence de puits dans la zone.

II.1.3 : Contrôle budgétaire

Au niveau global du programme, le budget alloué n’a pas été dépassé pour les activités
réalisées. En effet, à un stade d’avancement de 99% (seule l’activité de création de jardins
familiaux est encore en cours pour 6 bénéficiaires sur les 20 au total), 88% uniquement du
budget a été consommée ; soit un gain sur budget de 11% (16 713 DT).

Constat 

47
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

Les dépassements de budget ont été constatés au niveau des activités suivantes :

- La construction de fesguias (-7% ; 2 264 DT)


- L’achat de citernes (-1% ; 100 DT)

Les frais de gestion du projet (-11% ; 1 641 DT)

Commentaire

Pour les fesguias, le dépassement est dû à l’augmentation des prix des matériaux de
construction.

Pour les citernes, le dépassement s’explique par l’absence de citernes répondant aux
spécificités techniques recherchées sur le marché.

Pour les frais de gestion, le dépassement est expliqué par l’augmentation du salaire de
l’animatrice.

II.2 : Rapprochement des dépenses reportées l’avancement à réel

Nous avons procédé à une observation physique de l’avancement des travaux par une
sélection d’échantillon de bénéficiaires pour chaque activité. Cette observation nous a permis
de conclure que, pour l’échantillon sélectionné, les activités reportées sont réellement
réalisées.

Cependant nos travaux de visite empirique ont relevé les constats suivants :

Constat

- Activités artisanales 

Dans le cadre du projet, et au niveau de l’objectif de création d’activités génératrices de


revenus pour les femmes locales, celles-ci ont bénéficié d’achats de laine en vue du tissage de
tapis artisanaux dont les produits de commercialisation bénéficieront aux femmes locales.
Toutefois, les tapis confectionnés sont généralement vendus à l’exploitant local à moitié prix.

- Construction des 2 fesguias 

L’une des 2 fesguias n’est pas accessible par la population locale. En effet, le propriétaire du
terrain sur lequel est bâtie la deuxième fesguias exige le paiement du prix du terrain (500 DT)
bien que ce terrain ait été accordé initialement en tant que don.

48
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

- Frais de gestion

Seule une animatrice a été budgétisée sur le projet. Toutefois, et pour le même budget prévu,
2 animatrices et un ingénieur travaillent sur le projet au niveau régional de l’UTSS Kasserine.

Commentaire

Pour les frais de gestion, la cellule des programmes d'aide à l'auto-développèrent a mis à la
disposition du projet une équipe composée de deux animatrices terrains et un ingénieur et un
chauffeur qui travaillent en toute collaboration et en synergie totale pour la bonne réussite des
activités du projet. A l'échelle centrale cette équipe est appuyée et supervisée par un ingénieur
qui coordonne entre l'équipe.

Section III : Rapport sur les dépenses engagées

Conformément aux termes de référence et afin de se conformer aux stipulations du MOU


(article 15) se rapportant à l’audit des dépenses du projet, les travaux suivants ont été
entrepris :

- Rapprochement des dépenses figurant au niveau du rapport financier aux pièces


justificatives mises à notre disposition.
- Examen de la réalisation des dépenses par inspection des procès-verbaux de réception
- Examen de la conformité de la dépense par revue du procès-verbal de contrôle technique
des travaux
- Observation physique sur terrain des travaux réalisés
- Pointage des dépenses aux mouvements bancaires sur les relevés mis à notre disposition.

III.2 : Résultats des travaux d’audit

Dans ce qui suit, on va présenter les résultats de nos travaux d’audit effectués qui sont :

- Les résultats du rapprochement Rapport financiers,


- Les résultats des pièces justificatives,
- Les résultats de l’examen des procès-verbaux de réception,
- Les résultats de l’examen des procès-verbaux de contrôle technique des travaux,
- Les résultats de l’inspection physique des dépenses,

49
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

- Et en fin, les résultats du rapprochement des dépenses aux mouvements bancaires sur les
relevés.

III.2.1: Rapprochement Rapport financiers – Pièces justificatives

Ecar
Activité Fournisseur Montant reporté Montant justifié
t

Plantation d'oliviers Sté MABROUKA 26 000 26 000 -


Confection des tabias Régie du Mat. Terass. Agr 3 500 3 500 -
Construction de fesguia SOSACO 36 564 36 564 -
Acquisition de cuisinières à gaz Sté EL AMRA 3 212 3 212 -
Acquisition de citernes ADEL ELLAFI 8 700 8 700 -
Prospection électrique HYDROAFRIQUE 2 300 2 300 -
Engraissement des agneaux Divers Fournisseurs 22 000 22 000 -
Création des jardins familiaux Divers Fournisseurs 2 338 2 338 -
activités artisanales KOUNOUZ 2 032 2 032 -
Frais de gestion du projet Salaires et autres frais 15 641 13 641 2 000

122 287 120 847 2 000

Constat 

Les frais de gestion du projet correspondent aux salaires de l’animatrice chargée du projet à
Kasserine pour la période de juin 2010 à mai 2011. Ces salaires s’élèvent à 13 641 DT et sont
supportés par des pièces justificatives. Toutefois, un montant supplémentaire reporté parmi les
frais de gestion pour 2 000 DT n’est pas supporté par des pièces probantes.

Commentaire

L’UTSS a effectué un virement de 12000 DT pour les frais de gestion au titre de l'année 2010
(10000 DT) et 2011 (2000 DT vu les conditions difficiles)

L'UTSS ne demande pas les justificatifs des frais de fonctionnement sauf au besoin

Toutes les pièces justificatives du CRSS Kasserine ont été incendiées, ainsi, une décision de
5000 DT qui justifie le virement a été fournie aux auditeurs.

50
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

III.2.2 : Examen des procès-verbaux de réception

III.2.2.1 : Cadre procédural


L’article 5 du MOU stipule, pour les travaux de construction, que « La réception des travaux
réalisés dans le cadre du projet doit être établie au plus tard 15 jours après la constatation de
leur achèvement. La réception est prononcée dans un acte signé entre les représentants.

Pour les autres dépenses, la réception est constatée, conformément aux procédures internes de
l’UTSS, par un procès-verbal de réception signé par une commission constituée de
représentants de la délégation régionale et des autorités locales.

III.2.2.2 : Résultats de nos travaux


L’examen des procès-verbaux de réception relatifs aux différentes activités (Voir annexe 2) a révélé
les constats suivants :

Constat 1 

Absence de procès-verbaux de réception définitive des travaux de construction dans le délai


de 15 jours de leur achèvement tel que prévu par l’article 5 du mémorandum d’entente pour
les activités de construction des tabias et des fesguias.

Commentaire

La réception provisoire des travaux de construction des fesguias a été réalisée le 21 juin un
mois après l'achèvement des travaux et ceci est dû à la disponibilité des techniciens soit de
l'UTSS soit du CRDA et les évènements de sit in de temps en temps dans les routes

Le PV de réception définitive sera signé après l’écoulement du délai d’une année comme en
termes de marchés publics (juin 2012). La réception définitive ne sera prononcée qu'après
régulation des différentes anomalies déclarées dans le PV provisoire

Constat 2 

Non-conformité de la composition de la commission de réception provisoire à l’article 5 du


mémorandum d’entente pour les activités susmentionnées.

Commentaire

Point accepté. A remédier dans les prochaines commissions.

Constat 3 

51
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

Existence de réserve au niveau du PV de réception provisoire du fait de l’absence d’eau.

Commentaire

Point accepté. A vérifier la régularisation de la réserve dans le PV de réception définitive qui


sera établi.

III.2.3 : Examen des procès-verbaux de contrôle technique des travaux

Conformément aux procédures internes de l’UTSS, un contrôle technique de la conformité


des travaux est opéré et matérialisé par un procès-verbal de contrôle technique.

Notre examen des PV de contrôle technique (Voir annexe 3) permet de révéler le constat
suivant :

Constat 

Absence de procès-verbal de contrôle technique pour les activités suivantes :

Confection des fesguias.

Engraissement des agneaux.

Commentaire

Pour la construction des fesguias, un cahier des charges et un marché ont été signés par
l'adjudicataire donc le contrôle technique est assuré par les techniciens CRDA.

Point accepté pour l’engraissement des agneaux.

III.2.4: Inspection physique des dépenses

L’inspection physique des réalisations nous a permis de constater ce qui suit :

Activité Réalisation Observations


Activité
Plantation d'oliviers réalisée Rien à signaler
Activité
Confection des tabias réalisée Les tabias ont été implantés sur 18 ha au lieu de 5
Activité
Construction de fesguia réalisée L'une des 2 fesguias n'est pas accessible pour la population
Activité
Acquisition de cuisinières à gaz réalisée Rien à signaler
Acquisition de citernes à traction animale Activité Rien à signaler

52
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

réalisée
Activité
Prospection électrique réalisée Rien à signaler
Engraissement des agneaux Reste 6/20 Rien à signaler
Activité
Création des jardins familiaux réalisée Rien à signaler
Activité
activités artisanales (tissage de laine) réalisée Rien à signaler

III.2.5 : Rapprochement des dépenses aux mouvements bancaires sur les relevés

III.2.5.1 : Au niveau central


L’examen de la conformité des dépenses reportées aux mouvements sur les relevés bancaires
au niveau central a fait ressortir les constats suivants :

Activité Montant reporté Rapproché avec relevé Mois


Plantation d'oliviers 26 000 Non encore payé NA
Confection des tabias 3 500 Oui Octobre 2010
Construction de fesguia 36 564 Oui Août et sept 2011
Acquisition de cuisinières à gaz 3 212 Oui Août 2010
Acquisition de citernes 8 700 Oui Janvier 2011
Prospection électrique 2 300 Oui Juin 2010
Engraissement 22 000 Oui Novembre 2010
Création des jardins familiaux 2 338 Oui Septembre 2011
activités artisanales 2 032 Oui Août 2010
Frais de gestion du projet 15 641 virement global des salaires NA
Total Général 122 287

Les dépenses reportées ont toutes été identifiées sur les relevés bancaires sauf pour les salaires
qui font l’objet d’un virement global (Paie UTSS).

III.2.5.2 : Au niveau régional


Le compte bancaire régional UTSS Kasserine porte, entre autres, sur les reversements des
remboursements faits par les bénéficiaires des crédits relatifs à l’activité d’engraissement des
agneaux ainsi que les virements (par le siège) pour financement des activités engagées.

Il porte aussi sur les retraits effectués par la délégation régionale de l’UTSS de Kasserine
pour le financement des activités du projet.

53
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

Constat 

Les états de rapprochement bancaires du compte régional UTSS-Kasserine ne nous ont pas été
communiqués. Nous avons demandé qu’un duplicata soit demandé à la banque.

Commentaire

Ces documents ont été incendiés lors des évènements de la révolution.

54
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

Section IV : Rapport sur le système de contrôle interne

Dans cette dernière section on va révéler les constatations et les recommandations du


système de contrôle interne. Qui sont en nombre de trois :

- Les constatations et les recommandations des procédures d’achat,


- Les constatations et les recommandations des procédures de subventionnement,
- Et les constatations et les recommandations des procédures comptables.

IV.1 : Procédure d’achat

L’examen des procédures d’achat a été mené sur la base, aussi bien, des procédures prévues
par le MOU que des procédures internes de l’UTSS.

Commentaires
Constat Risque Référence Activités
UTSS

► Absence de
consultation pour les
► Non ► L’exécution des
dépenses dont le montant
optimisation ► Cuisinières à gaz activités doit être
est inférieur à 1 000 DT ► Article 4 du
en termes de ► Création de réalisée en respect des
(l’article 4 du MOU MOU
choix du jardins familiaux procédures UTSS
prévoit que toute dépense
fournisseur
doit faire l’objet d’une
consultation).
► Le prix du marché a
► Non ► Confection des été considéré au
► Absence de
optimisation tabias niveau unitaire
consultation pour des ► Procédure interne
en termes de ► Cuisinières à gaz comme faible du fait
dépenses dont le montant de l’UTSS
choix du ► Prospection d’absence
est supérieur à 1 000 DT.
fournisseur électrique d’information sur la
quantité
► Confection des
► Réalisé par le
► Non tabias
► Absence de PV de la ministère de
exhaustivité ► Procédure interne
commission de l’agriculture
des offres de l’UTSS ► Cuisinières à gaz
dépouillement ► Tableau comparatif
dépouillées ► Citernes à traction
► Tableau comparatif
animale

55
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

Nous recommandons de se conformer aux procédures d’achat en vigueur qu’elles soient celles
prévues au niveau du MOU ou celles prévues par les procédures internes du l’UTSS et le cas
échéant récupérer les documents justificatifs du respect des procédures (PV, avenants etc.) au
niveau des autres partenaires pour une documentation appropriée au niveau de l’agent
d’exécution.

IV.2 : Procédure de subventionnement

L’examen des procédures de subventionnement a été fait sur la base des procédures internes
de l’UTSS.

Commentaires
Constat Risque Activités
UTSS

► Plantation des oliviers


► le choix des
► Cuisinières à gaz
► Non exhaustivité bénéficiaires a fait
► Absence de demandes de ► Citernes à traction
des candidats au l'objet de réunions et
subventionnement animale
bénéfice des de visite porte à porte
► Création de jardins
subventions des familles
familiaux
candidates
► Activités artisanales
► Toutes les
► Non optimisation
► Absence de PV de commission ► Plantation des oliviers demandes de
de choix des
de choix des bénéficiaires plantation d’oliviers
bénéficiaires
ont été satisfaites
► Plantation des oliviers
► Perte de suivi des
► Cuisinières à gaz
► Absence de reçus de subventions subventions ► Les reçus ont été
► Création de jardins
signés par les bénéficiaires réellement établis mais incendiés
familiaux
accordées
► Activités artisanales

Nous recommandons de se conformer aux procédures de subventionnement en vigueur telles


que prévues par les procédures internes du l’UTSS.

56
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

IV.3 : Procédure comptable

L’examen des procédures comptables a été mené sur la base, aussi bien, des procédures
prévues par le MOU que des procédures internes de l’UTSS.

Constat Risque Référence Commentaires UTSS

► Irrespect de la périodicité des


rapports de suivi [rapport
► Faible cadence des
d’avancement et rapport ► Perte de suivi de
activités du projet
financier] (l’article 6 du MOU la des activités du ► Article 6 du MOU
► Saisonnalité des
prévoit que les rapports de suivi projet
activités
doivent être établis
trimestriellement)
► Perte de suivi de
Absence de rapprochement la conformité des
► Le rapprochement
bancaire pour le compte [UTSS- mouvements ► Procédure interne de
programmes] à la date du bancaires bancaire au 31/03/2012
aux l’UTSS
31/03/2012 n’a pas encore été établi
mouvements
comptables
► Perte de suivi de
► Absence de rapport financier la de la situation ► Procédure interne de ► Inclus au niveau du
au 31 mars 2012 financière du l’UTSS rapport narratif
projet
► Envoi par mail de
► Absence de programmes ► Absence de ► Procédure interne de
l’avancement des
semestriels des dépenses planification l’UTSS
dépenses
► Gestion globale du
► Non-conformité de la tenue des projet
► Perte de ► Procédure interne de
dossiers des activités et des ► Nombre important de
documents l’UTSS
dossiers des subventions projets gérés par
l’UTSS

Nous recommandons de se conformer aux procédures d’achat en vigueur qu’elles soient celles
prévues au niveau du MOU ou celles prévues par les procédures internes du l’UTSS.

57
CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION D’AUDIT DES PROJETS EN
DÉVELOPPEMENT

Conclusion

Dans le cadre de ce chapitre empirique, nous avons traité la problématique suivante :


: « quelle démarche pourrait adopter l’auditeur expert-comptable pour auditer les projets de
développement ?» Pour répondre à cette problématique, on a posé trois questions dont
chacune on a répondu pour dans un chapitre à part :

 Quel est le cadre organisationnel et fonctionnel de projets de développement ?


( Chapitre 2).
 Quels sont les objectifs et l’étendue de l’audit financier de projets de développement ?
( Chapitre 2).
 Quelle démarche à suivre pour mener à bien une mission d’audit des projets en
développement ? (Chapitre 3).

On conclusion dans une mission d’audit des projets de développement, l’auditeur expert-
comptable doit se référer aux règles professionnelles dont notre cas le cadre conceptuel des
missions d’examen limité, la norme relative au control qualité ISQC 01 et principalement la
norme ISRS 4400 relative à l’audit des projets de développement.

Conformément à la norme ISRS 4400, l’auditeur doit examiner tous les documents jugés
nécessaires pour la réalisation du projet par exemple :
 L’état des ressources et des dépenses ;
 L’état de la situation patrimoniale du projet ;
 L’état de justification du compte spécial.

58
CONCLUSION GENERALE

CONCLUSION GENERALE

59
CONCLUSION GENERALE

Conclusion générale

Au terme de ce rapport, on conclut que ce stage de fin d’études m’a donné une occasion opportune qui
m’a permis de confronter l’acquis théorique à l’environnement pratique.

En effet, le stage m’a permis de mettre en pratique mes connaissances acquises tout au long de ma
formation à L’Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises (ISCAE) et de
les enrichir grâce à la pénétration des principes théorique et des outils pratiques de la matière
comptable avec l’aide d’une équipe de travail coopérative dans mon établissement de stage et
notamment les conseils et les directives de mon maitre de stage NOUAJI MAHMOUD. Tout ce là m’a
inspiré de réaliser un projet de fin d’étude qui porte sur le thème« Audit des projets de
développement »

Avant de vous parler de cette question théorique que j’ai acquis lors de la période du stage. En effet,
avec l’aide de l’équipe de travail de la société Global Management et Accounting consulting
« GMAC », j’ai commencé é à apprendre d’une maniéré pratique :

 La distinction entre les types de déclaration (déclaration mensuelles, déclaration trimestrielles,


déclaration annuelles).
 La préparation des déclarations manuelles ainsi les télédéclarations avec l’aide du programme
Excel office.
 La distinction entre les Etats financiers obligatoires (bilan, Etat de résultat…) et les Etats
financiers optionnels (Solde intermédiaire de gestion, Etat de variation des capitaux propres.).
 La préparation des Etats financiers.
 La préparation des tableaux de récapitulation des retenues à la source.
 L’audit des différents comptes du bilan et d’état de résultat (immobilisations, stock,
trésorerie, produits et charges d’exploitations…)

Finalement, j’ai procéder à la passation concrète de la comptabilité des sociétés sur le logiciel
professionnel qui est le « sage ».

Ainsi, ce présent travail détail toutes les étapes pour lesquelles nous sommes passés pour arriver au
résultat attendu. Nous avons essayé tout au long de notre cas pratique de répondre à la problématique
de notre sujet.

Nous avons commencé dans un premier lieu, par comprendre l’audit au sien d’un cabinet et la
présentation du lieu de notre stage.

60
CONCLUSION GENERALE

Puis, nous avons étudié l’audit des projets de développement : une approche limitée.

En fin, nous avons présenté une la démarche à suivre pour mener à bien une mission d’audit des
projets en développement.

Le principal atout de notre travail est que l’analyse des pratiques actuelles d’audit financier
des projets de développement a permis, sur la base des expériences vécues, de constater des
insuffisances de l’audit financier des projets de développement qui peuvent être résumées
comme suit :

L’auditeur, en se référant aux termes de références, met en œuvre les diligences qu’il juge
nécessaires afin d’atteindre les objectifs de sa mission. Ainsi, compte tenu des objectifs,
généralement, fixés aux audits comptables et financiers des projets de développement,
l’auditeur est appelé à exprimer une opinion sur la situation financière présentée par le
gestionnaire du projet. Par conséquent, l’essentiel de ses contrôles portent sur les flux
financiers.

Toutefois , depuis la table ronde sur la gestion axée sur les résultats en matière de
développement de Marrakech en 2004 et la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au
développement en 2005, les projets de développement financés par les bailleurs de fonds
reposent sur des objectifs qui se traduisent par des indicateurs et un calendrier de mise en
œuvre des activités. De plus, l’une des résolutions de la déclaration de Paris prévoit de
« Contrôler et évaluer les progrès dans la mise en œuvre »11. En effet, afin d’assurer
l’efficacité de l’aide au développement, il faut procéder à une évaluation périodique aussi bien
quantitative que qualitative des activités réalisées sur le terrain.

Dans ce contexte, l’audit des états financiers des projets qui focalise ses contrôles sur les flux
financiers et qui ne combine pas la vérification des flux financiers et le contrôle de la
performance du projet est insuffisant. En effet, les états financiers et les décaissements du
projet sont sous tendus par les activités mise en œuvre. Mais, si les objectifs pour lesquels les
décaissements ont été effectués ne sont pas atteints, et que ces derniers respectent uniquement
les règles financières et comptables, l’opinion de l’auditeur serait positive alors que l’aide au
développement a été inefficace.

Ainsi, afin de permettre, à l’auditeur, d’affiner son avis sur l’exécution du projet, il serait plus
indiqué d’intégrer, dans les objectifs de l’audit financier, l’évaluation de la performance des
projets de développement à travers l’analyse des indicateurs de performance.
11
Déclaration de Paris, Paris, France, 2005, p.3.

61
CONCLUSION GENERALE

Au bout du compte, lors de l’audit des projets de développement, il importe de réaliser un


audit de la performance, afin d’apprécier la « performance » obtenue, car les critères usuels
tels que le bénéfice, le chiffre d’affaires ne sont, ni applicables, ni significatifs

62
ANNEXES

ANNEXES

63
ANNEXES

Annexes
Annexe 1 : Rapprochement du programme aux réalisations

Modification au budget
Activités programmées Activités réalisées Modification à l'activité Modification à l'étendue Dépassement de délai
Avancement suivant rapport Consommation du budget Ecart sur budget
Plantation d'oliviers Plantation d'oliviers Non Non 100% 91% 9% Oui
Plantation des atriplex sur les tabias - Oui Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée
Plantation d'arbres fruitiers - Oui Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée
- Confection des tabias Oui Activité non planif iée Activité non planif iée Activité non planif iée Activité non planif iée Activité non planif iée
Construction de fesguia Construction de fesguia Non Non 100% 107% -7% Non
Acquisition de cuisinières à gaz Acquisition de cuisinières à gaz Non Non 100% 80% 20% Oui
Acquisition de citernes Acquisition de citernes Non Non 100% 101% -1% Non
Sensibilisation et animation à la création d'un GDA - Oui Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée
Formation des membres du GDA - Oui Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée
Réparation de puits existants - Oui Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée Activité annulée
- Prospection electrique Oui Activité non planif iée Activité non planif iée Activité non planif iée Activité non planif iée Activité non planif iée
Engraissement des agneaux Engraissement des agneaux Non Non 100% 98% 2% Non
Création des jardins familiaux Création des jardins familiaux Non Non 70% 58% 12% Oui
activités artisanales activités artisanales Non Non 100% 68% 32% Non
Frais de gestion du projet Frais de gestion du projet Non Non 100% 111% -11% Oui
Total programme 99% 88% 11%

Annexe 2 : Résultats de l’examen des PV de réception


Conformité
de la
Montan Existenc Avis de la
commission
Activité Fournisseur t e PV de commissio
(travaux de
reporté réception n
construction
)

Sté de promotion agricole


Plantation d'oliviers 26 000 Non NA NA
MABROUKA
Confection des tabias Régie du Matériel de Terass. Agricole 3 500 Oui (1) Non (2) Conforme
Construction de fesguia SOSACO 36 564 Oui (1) Non (2) Réserve
Acquisition de cuisinières à
Sté EL AMRA 3 212 Non NA NA
gaz
Acquisition de citernes ADEL ELLAFI 8 700 Oui NA Conforme
Prospection électrique HYDROAFRIQUE 2 300 Non NA NA
Engraissement des agneaux Divers Fournisseurs 22 000 Non NA NA
Création des jardins familiaux Divers Fournisseurs 2 338 Non NA NA
Activités artisanales KOUNOUZ 2 032 Oui NA Conforme
Frais de gestion du projet Salaires et autres frais 15 641 N/A N/A N/A

Total Général 122 287


(1) Absence de PV de réception définitive
(2) Commission constituée de représentants UTSS Kasserine, d'un ingénieur UTSS et d'un
représentant du département de génie rural de Kasserine

64
ANNEXES

Annexe 3 : Résultats de l’examen des PV de contrôle technique

Existence
Avis de la
Montant PV de
Activité Fournisseur commission
reporté contrôle
de contrôle
technique

Plantation d'oliviers Sté MABROUKA 26 000 Oui Conforme


Confection des tabias RMTA 3 500 Non NA
Construction de fesguia SOSACO 36 564 Non NA
Cuisinières à gaz Sté EL AMRA 3 212 Non NA
Acquisition de citernes ADEL ELLAFI 8 700 Oui Conforme
Prospection électrique HYDROAFRIQUE 2 300 Non NA
Engraissement des agneaux Divers Fournisseurs 22 000 Non NA
Création des jardins familiaux Divers Fournisseurs 2 338 Non NA
Activités artisanales KOUNOUZ 2 032 Non NA
Frais de gestion du projet Salaires et autres frais 15 641 N/A N/A

Total Général 122 287

65
Bibliographie

Bibliographie

1. Mémoires d’expertise comptable


- MAHMOUD NOUAGI : “L’audit des projets d’appui de développement : Le passage de
l’audit financier à l’audit de la performance“, Mémoire en vue de l’obtention du
diplôme national d’expert-comptable ,2016.
- NAGALO Ludovic, « Audit des projets de développement en côte d’ivoire :
proposition d’une démarche de détection des fraudes pour l’Expert-comptable »,
France, novembre, 2013.
2. Cours universitaires
- IMED ENNOURI, Cours d'audit financier pour les étudiants en révision comptable,
ISACE Tunis, 2011.
- FADHEL JAOUA, cours commissariat aux comptes pour les étudiants en révision
comptable, IHEC Carthage 2016.
3. TEXTES JURIDIQUES ET NORMES DE RÉFÉRENCE
- Le code des devoirs professionnels de l’expert-comptable.
- Le code des sociétés commerciales.
- La loi n° 88-108 du 18 Aout 1988 portant refonte de la législation relative à la
profession d’expert-comptable.
- La loi n°89-9 du 1er Février 1989 relative aux participations, entreprises et
établissements publique.
-

4. OUVRAGES
- MOYO Dambisa, L’aide fatale : lesed ravages d’une aide inutile et de nouvelles
solutions pour l’Afrique, Paris, 2012.

66
Table des matières

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................1

CHAPITRE 1 : L’AUDIT AU SEIN D’UN CABINET.........................................................6


Section I: Présentation de la profession comptable et de l’établissement d’accueil...............7
I.1 : Présentation de la profession comptable......................................................................7
I.1.1 : Présentation de l’OECT.........................................................................................7
I.1.2 : Les missions d’un expert.......................................................................................8
I.1.3 : Les qualités et les responsabilités d’un expert-comptable....................................9
I.1.3.1 : Les qualités.....................................................................................................9
I.1.3.2 : Les responsabilités........................................................................................10
I.2 : Présentation du cabinet ‘GMAC’...............................................................................10
I.2.1 : Démonstration du cabinet....................................................................................11
I.2.2 : Les principales lignes offertes de services par GMAC....................................11
Section II: L’audit : Généralité..............................................................................................12
II.1 : Définitions, types, objectifs, fondements de l’audit financier..................................12
II.1.1 : Définitions d’audit.............................................................................................12
II.1.2 : Types d’audit......................................................................................................13
II.1.3 : Objectifs de l’audit.............................................................................................14
II.1.4 : Fondements de l’audit........................................................................................15
II.2 : Démarche de l’audit..................................................................................................16
II.2.1 : Phase préliminaire..............................................................................................16
II.2.1.1 : Les étapes préalables à l'acceptation de la mission.....................................16
II.2.1.2 : La lettre de mission.....................................................................................17
II.2.2 : Les trois grandes phases de l'audit proprement dit.............................................17
II.2.2.1 : Planification de la mission...........................................................................17
II.2.2.2 : Evaluation des systèmes du contrôle interne...............................................18
II.2.2.3 : Contrôle des comptes..................................................................................19
II.2.3 : Rapport et opinion..............................................................................................20
Conclusion.............................................................................................................................21

67
Table des matières

CHAPITRE 2 : L’AUDIT DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT : UNE


APPROCHE LIMITEE..........................................................................................................22
Section I : Projets de développements : cadre général, juridique et contractuel...................23
I.1 : Cadre général.............................................................................................................23
I.1.1 : Définitions, cycles et caractéristiques.................................................................23
I.1.1.1 : Définitions....................................................................................................23
I.1.1.2 : Cycle de vie des projets....................................................................................24
I.1.1.3 : Caractéristiques des projets de développement............................................25
I.1.1.3.1 : Un objectif..............................................................................................25
I.1.1.3.2 : Une convention......................................................................................26
I.1.1.3.3 : Un ou plusieurs bailleurs de fonds.........................................................26
I.1.1.3.4 : Un emprunteur.......................................................................................26
I.1.1.3.5 : Une structure ou agence d’exécution du projet......................................26
I.1.1.3.6 : Des bénéficiaires....................................................................................26
I.1.2 : Montage financier d’un projet de développement...............................................26
I.1.2.1 : L’État............................................................................................................26
I.1.2.2 : Les bailleurs de fonds multilatéraux.............................................................27
I.1.2.3 : Les bailleurs de fonds bilatéraux..................................................................28
I.1.3 : Les mécanismes de dotation d’un projet d’appui en ressources financières.......28
Les dépenses sont réparties entre l’Etat et les autres bailleurs...................................28
I.1.3.1 : Par l’État.......................................................................................................28
I.1.3.2 : Par les autres bailleurs de fonds....................................................................29
I.2 : Cadre juridique et contractuel des projets de développement....................................30
I.2.1 : Les conventions de financement.........................................................................30
I.2.2 : Le contrat de maîtrise d’œuvre............................................................................31
I.2.3 : Le cadre de la performance.................................................................................32
I.2.4 : Le plan d’actions.................................................................................................33
I.2.5 : Les rapports d’évaluation de projets de développement.....................................33
Section II : Cadre de référence, objectifs et étendue de l’audit de projets de développement
...............................................................................................................................................34
II.1 : Cadre de référence....................................................................................................34
II.1.1 : Éléments constitutifs des comptes de projets de développement.......................34
II.1.1.1 : État des ressources et des dépenses.............................................................34
II.1.1.2 : La situation patrimoniale du projet..............................................................35
II.1.1.3 : État de justification du compte spécial........................................................35

68
Table des matières

II.1.2 : Normes d’audit...................................................................................................35


II.1.2.1 : Le cadre conceptuel des missions d’assurance............................................35
II.1.2.2 : La norme ISRS 4400...................................................................................36
II.2 : Objectifs et étendue de l’audit financier...................................................................37
II.3 : Notion de seuil de signification dans l’audit financier des projets de développement
...........................................................................................................................................38
II.4 : Proposition d’un programme de travail adapté à l’audit des projets de
développement...................................................................................................................39
II.4.1 : Programme de travail « Général ».....................................................................39
II.4.2 : Programme de travail « Ressources »................................................................40
II.4.3 : Programme de travail « Dépenses »...................................................................40
II.4.4 : Programme de travail « Disponibilités »............................................................42
Conclusion.............................................................................................................................43

CHAPITRE 3 : LA DÉMARCHE À SUIVRE POUR MENER À BIEN UNE MISSION


D’AUDIT DES PROJETS EN DÉVELOPPEMENT..........................................................44
Section I : Présentation du projet, compréhension et contexte de la mission.......................45
I.1 : Présentation du projet.................................................................................................45
I.2 : Informations générales...............................................................................................45
I.3 : Contexte de la mission...............................................................................................46
Section II : Rapport sur la réalisation du projet et l’état d’avancement................................46
II.1 : Rapprochement du programme aux dépenses reportées..........................................46
II.1.1 : Conditions générales de réalisation, durée et sauvegarde des documents.........47
II.1.2 : Nature d’activité.................................................................................................47
II.2 : Rapprochement des dépenses reportées l’avancement à réel...................................48
Section III : Rapport sur les dépenses engagées...................................................................49
III.2 : Résultats des travaux d’audit.................................................................................49
III.2.1: Rapprochement Rapport financiers – Pièces justificatives..............................50
III.2.2 : Examen des procès-verbaux de réception........................................................51
III.2.2.1 : Cadre procédural......................................................................................51
III.2.2.2 : Résultats de nos travaux............................................................................51
III.2.3 : Examen des procès-verbaux de contrôle technique des travaux.......................52
III.2.4: Inspection physique des dépenses.....................................................................52
III.2.5 : Rapprochement des dépenses aux mouvements bancaires sur les relevés.......53
III.2.5.1 : Au niveau central.......................................................................................53
III.2.5.2 : Au niveau régional.....................................................................................53

69
Table des matières

Section IV : Rapport sur le système de contrôle interne.......................................................54


IV.1 : Procédure d’achat....................................................................................................54
IV.2 : Procédure de subventionnement..............................................................................55
IV.3 : Procédure comptable...............................................................................................56
Conclusion.............................................................................................................................57

CONCLUSION GENERALE................................................................................................58

ANNEXES...............................................................................................................................62

Bibliographie...........................................................................................................................65

70

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