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ÉDITIONS DE LA MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME

Nabila Oulebsir
Les usages du patrimoine
Monuments, musées et politique coloniale
en Algérie (1830-1930)

2004, 27 cm, X-418 pages,


129 illustrations
notes, bibliographie, notices biographiques, index
ISBN 2-7351-1006-0
Prix TTC : 45 euros

Qu’est-ce que le patrimoine dans une société en quête d’invention d’une esthétique nouvelle reflètent enfin
de repères ? Quel passé celle-ci va-t-elle privilégier la liberté politique acquise par la colonie et se
dans sa lecture de l’histoire ? C’est à ces questions vives matérialisent par l’adoption d’un style architectural
que cet ouvrage nous invite à réfléchir. régional, le néomauresque. Alors qu’ils semblaient
Dans le cas précis de l’Algérie, la notion de patri- annoncer une reconnaissance des populations
moine accompagne un mouvement d’appropria- autochtones, ces prémices restent sans lendemain :
tion et d’identification où la sélection des objets et c’est une « Algérie latine » qu’exalte le moment du
leur conservation jouent un rôle essentiel. Centenaire, commémorant la conquête à grand
Pendant la monarchie de Juillet, on peut suivre renfort de manifestations tandis que les revendi-
l’exploration d’un territoire où convergent des cations politiques qu’expriment les nouvelles élites
savants, des artistes et des militaires captivés par les autochtones, formées en majorité à l’école républi-
vestiges antiques. Le regard exercé à la poétique des caine, présagent le déclin du temps colonial.
ruines, peintres et architectes élaborent des images de Outre l’abondance de ces événements, jalons d’un
lieux et de paysages et manifestent le premier senti- siècle de colonisation, Les usages du patrimoine nous
ment à l’origine d’une conscience patrimoniale. introduisent tant à l’histoire des institutions – sociétés
Celle-ci, confrontée au vandalisme colonial, et savantes, comités de préservation, structures patrimo-
malgré quelques mesures réparatrices engagées par la niales, établissements scientifiques – qu’à la trajectoire
nouvelle administration, reste longtemps balbutiante. artistique et intellectuelle de nombreux acteurs :
Un demi-siècle passe avant que soit créé un Service conservateurs, architectes ou universitaires.
des monuments historiques et que les musées
– jusqu’alors dépôts d’objets précieux et de vestiges La question du patrimoine en Algérie a toujours été
ramassés au gré des expéditions – assurent leur un facteur d’échanges, de négociations, mais aussi de
mission en tant que lieux de conservation et d’expo- tensions entre les deux rives de la Méditerranée. Elle
sition des collections. Sous Napoléon III, la nous donne aujourd’hui l’occasion de reconsidérer,
métropole marque un intérêt nouveau pour les en même temps que le passé colonial de la France, le
formes de l’Orient, rendues accessibles par les voyages passé français d’El-Djezaïr.
d’architectes et mises en scène à Paris par les exposi-
tions universelles. Le passé médiéval arabe de Historienne et architecte, Nabila Oulebsir est maître
l’Algérie, perçu à travers le prisme de la civilisation de conférences à l’université de Poitiers (Faculté de
andalouse par un architecte néogothique, Edmond Sciences humaines et arts. Département d’histoire de
Duthoit, fait désormais l’objet d’une valorisation parti- l’art et archéologie). Elle enseigne l’histoire de l’archi-
culière. Vers 1900, à la Belle Époque, les conditions tecture et du patrimoine en France.

Communication/presse : Dolores Jaulin


Éditions de la Maison des sciences de l’homme – 54 bd Raspail, 75 006 Paris
Tél : +(33)1 49 54 22 36 – <jaulin@msh-paris.fr>
SOMMAIRE
INTRODUCTION SECONDE PARTIE :
1. Histoire coloniale, histoire nationale, histoire culturelle L’ORIENT OU LA MÉDITERRANÉE ?
2. Des sources historiques revisitées Conservation, réinvention, exaltation
3. L’Algérie, 1830-1930 : une nation fabriquée ? (1880-1930)
4. Patrimoine : le sens du mot transposé en Algérie au XIXe siècle
5. Des hommes, des pratiques, des institutions : l’histoire d’un La France nouvelle imaginée
transfert

Chapitre IV : La conservation du patrimoine monumental


PREMIÈRE PARTIE : ROME OU L’ORIENT ? et des collections
Exploration, appropriations, recomposition 1. Les institutions et les hommes
(1830-1880) 2. Les chantiers de fouilles et de restauration

L’art, l’armée et le patrimoine monumental Chapitre V : La mise en scène


du patrimoine mauresque : le cas d’Alger (1900-1930)
Chapitre I : L’exploration architecturale de l’Algérie 1. Alger, début de siècle
1. Une culture du regard : les dessins du peintre Adrien 2. Le Comité du Vieil-Alger
Dauzats (septembre-novembre 1839) 3. Discours patrimonial et modernité architecturale
2. Une pratique savante :
les relevés d’architecture d’Amable Ravoisié (1840-1842) Chapitre VI : La célébration du Centenaire de la conquête
1. Relectures du passé et légitimation du présent
Chapitre II : L’appropriation des signes du passé 2. Résistance algérienne et contestation
1. Le patrimoine en débat
2. Au commencement de la conservation patrimoniale
CONCLUSION
Chapitre III : Reconfiguration locale et indigène HISTOIRE, PATRIMOINE ET COLONISATION
1. Complexité et contraintes du terrain 1. L’idéal patrimonial et les usages du passé
2. Une étude d’art arabe : la mission architecturale 2. Patrimoine, le sens du mot aujourd’hui
d’Edmond Duthoit, 1872 3. L’héritage colonial dans l’Algérie d’aujourd’hui :
lecture en miroir

Héritages, composition et recomposition ANNEXES


La sélection du passé modèle
La génèse d’une consciences patrimoniale Notices biographiques
La construction de l’Orient raisonné Monuments historiques de l’Algérie entre 1817 et 1930
Haute administration civile et militaire en Algérie
entre 1830 et 1930
Archives et sources imprimées
Bibliographie
Index

131, bd St-Michel – 75 005 Paris


diffusion
distribution CID Tél : (33-1) 43 54 47 15
Fax : (33-1) 43 54 80 73

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