Essai œdométrique

Réalisé par :

AMMARI FAHD
BENMADANI EL MAHDI

Année universitaire : 2021/2022

 1- Objet et Principe :

Lorsqu’un sol est saturé ou soumis à une charge, celle-ci est en général supportée
initialement par l’eau interstitielle. Il en résulte une suppression dans l’eau interstitielle au
voisinage de la zone d’application de la charge. Un gradient de pression s’établit et l’eau est
chasée plus ou moins rapidement, suivant la perméabilité du sol, vers les zones de moindre
pression.
Au cours de cet écoulement, les surpressions interstitielles diminuent, les contraintes
effectives augmentent et le volume du sol diminue, à une vitesse compatible avec la vitesse
d’écoulement de l’eau hors du sol.
On arrive ainsi à un nouvel état d’équilibre sous la charge considérée.
L’ensemble de ces phénomènes est désigné par le terme de consolidation.
L’essai de compressibilité à l’œdomètre – appelé également essai œdométrique – permet
d’étudier la consolidations des sols intacts ou remaniés, soumis à des charges verticales,
drainés suivant la direction verticale et maintenus latéralement par une paroi rigide.
Cet essai permet de suivre la consolidation au cours du temps, la détermination des relations
contrainte – déformation obtenues après consolidation et de la détermination en outre, du
coefficient de perméabilité verticale.

2- Appareillage et matériel d’essai :

2.1- Œdomètre :

L’œdomètre est un appareil qui permet de charger verticalement un échantillon

cylindrique de sol de faible épaisseur, d’axe vertical, fretté latéralement et drainé par
ses deux bases. Un capteur de déplacement permet de suivre le tassement de
l’échantillon.
L’œdomètre comporte deux parties :
- Une cellule contenant l’éprouvette du sol ;
- Un système de mise en charge.

2.2- Cellule œdométrique :

Elle comporte :
- Un piston creux coulissant, sans jeu ni frottement, dans un cylindre de 63,5 mm
de diamètre intérieur ;
- Une base comprenant un conduit d’évacuation d’eau et dans laquelle se visse le
collier de serrage du cylindre ;
- Une rondelle en caoutchouc assurant une parfaite étanchéité de l’ensemble
cylindre-base ;
- Deux pierres poreuses bien encastrées jusqu’à affleurement, l’une dans la base
du moule l’autre dans le piston creux. L’anneau cylindrique permet de réaliser un
échantillon de 63,5 mm de diamètre et de 2,5 cm environ de haut initiale.
 2.3- Système de mise en charge :

Pour appliquer les charges nécessaires sur le piston de l’œdomètre, on utilise un

système mécanique de chargement par poids, avec des bras de levier pour
augmenter les efforts appliqués.
La cellule œdométrique repose sur un bâti métallique. Les charges, constitués par
des poids (disques plats avec des fentes), sont placées sur un plateau à l’extrémité
d’un levier de rapport 10. Elles sont transmises au piston par un étrier qui vient
s’appuyer au centre du couvercle du piston.
Les déformations sont directement lues sur un comparateur au 1/100 mm, lié au
cylindre fixe et dont le palpeur suit les déplacements du piston.

3- Procédure de l’essai :

L’échantillon du sol sur lequel sera réalisé l’essai a été préparé avant la séance de
travaux pratiques : il a été amené à un état de saturation que l’on supposera complet
et une pression de pré consolidation artificielle a été reproduite.
Compte-tenu du temps nécessaire pour réaliser un véritable essai œdométrique sur
sol compressible non remanié (plusieurs heures par palier de chargement et de
l’ordre de la journée pour atteindre une estimation du fluage), on examinera le cas
d’un sable limoneux.

1- Mesurer le volume de l’anneau (diamètre et hauteur) ainsi que sa masse ;

2- Mise en place de l’échantillon dans l’anneau puis peser le tout pour déterminer la
masse de l’échantillon. L’anneau doit être parfaitement rempli en arasant la
surface ;
3- Mettre en place l’échantillon dans la cellule œdométrique en positionnant
successivement :
 La première pierre poreuse ;
 Le papier filtre légèrement débordant ;
 L’échantillon dans son anneau (bord coupant vers le haut) ;
 Le joint torique ;
 Le système de blocage en vissant à la main les 3 vis ;
 La cellule à son emplacement sur le bâti de consolidation ;
  Le papier filtre ;
 La deuxième pierre poreuse ;
 Le chapeau du répartiteur.
4- Vérifier que le levier de chargement est bien horizontal, si ce n’est pas le cas
régler le levier ;
5- Mettre le comparateur à zéro ;
6- Le chargement sera effectué de telle sorte que σ i+1=2 σ i (1 bar = 1780 g).
Applique sans choc une première charge de 0,25 bar sur le plateau et noter
l’indication du comparateur au bout de 15 s, 30 s, 1 min, 2 min, etc.
7- Lorsque le tassement est stabilisé, appliquer sans choc la charge suivante et ceci
sans décharger le plateau même pour une courte durée. À chaque chargement
noter l’indication du comparateur au bout de 15 s, 30 s, 1 min, 2 min, etc. ;
8- Après le dernier chargement de 16 bars, retirer la charge et enlever rapidement
l’éprouvette du moule. Sécher l’eau avec un papier filtre, peser et placer
l’éprouvette dans l’étuve pour la détermination de la teneur en eau finale w f et
du poids sec γ d ;
9- En fin de séance démonter et nettoyer le moule utilisé.

4- Résultat et interprétation :

Charge Charge Lecture lΔHl cumulé (10-²mm) (Δe e=e°

cumulée P cumulée P 10¯²) -Δe
Δt=15 Δt=30 Δt=1mi Δt(min) Δt(min
(KG) (KG)
s s n )
2mi 5mi 10min
n n
0,025 0,14 10 11 13 14,5 16,5 17 1,026 0,19
8 8
0,5 0,28 22 22,5 23 24 14,5 25 1,51 0,19
3
1 1,56 33 33,8 34,5 35,2 36,5 37 2,234 0,18
8 6
2 1,12 49 49,9 51 52 53 54,9 3,315 0,17
5
4 2,24 73 74 75 75,5 77 78 4,711 0,16
1
8 2,48 102,2 103,8 105 105, 107 108 6,523 0,14
5 3
16 8,96 136 138 139 140 141, 142,5 8,607 0,12
5 2

Nous avons :
 γs
e 0= −1=0,208
γd

W 3 π 2 γ 3
avec : γ= =23,88 Kn/m et V = d H 0 et γ d = =21,52 Kn/m et γ s =26 Kn/ m3
V 4 w

∆H ∆e
et : = avec H 0 =20 mm et W =93,8 g ainsi que w=10,95 % et d=5 cm
H 0 1+ e0

5- Conclusion :

- La contrainte de pré-consolidation :

σ ' p= 1.86 bar

- Les indices de compression C s et C c :

Δe
C c= - =¿ 0.015 ¿ 0,02
Δlog σ

Le sol est donc de type sable incompressible

Δe
C s=- =¿ 0.035
Δlog σ
- Le module œdométrique Eoed (MPa) à σ ' v =3 ¯¿ :

ΔH ∆e
ε v= = et ∆ σ ' v =E oed . ε v
H 0 1+ e0

∆ σ 'v
Donc : Eoed = ( 1+e 0 )
∆e

Dans l’intervalle [2 bar, 3 bar] :

( 3−2 )∗10−1
Eoed = ∗( 1+0,208 )=−15,1 Mpa
0,155−0,163

Dans l’intervalle [3 bar, 4 bar] :

( 4−3 )∗10−1
Eoed = ∗( 1+ 0,208 )=−15,1 Mpa
0,1 47−0,155

- On obtient donc le même résultat au niveau des deux intervalles.

- Ce résultat confirme que notre sol est de type sable.
- σ ' v < σ ' p donc notre sol est surconsolidé.
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